Les bouquins de la Compagnie Noire ont été une des rares claques que j'ai pu prendre du côté de ma vie de lecteur -du côté fantasy (avec Mr Pratchett). Les personnages sont tous fouillés, attachants - évidemment à leur manière, ce ne sont pas des enfants de choeur- avec une mention spéciale du côté de Volesprit.
Mon impression entre les deux parties du cycle est assez partagée et ambivalente; dans un premier temps, j'avais proprement adoré la première partie -mention spéciale au chateau noir-, et je ne m'empêchais pas de penser que la seconde moitié du cycle, quoique toujours de haut vol, lui était inférieure.
Avec le temps, et la relecture complète, mon avis a toutefois évolué, et je me suis aussi nettement attaché à cette compagnie noire qui essaye d'accomplir une destinée -contrairée et aux multiples intrigues- qu'elle a choisie. Les bouquins sont moins accessibles et ne percutent pas de manière aussi immédiate que les premiers tomes, mais à condition d'accepter que la compagnie et les personnages évoluent. Et à l'heure actuelle, je serai bien en peine de pouvoir départager les deux.
Le style d'écriture de Cook y est pour beaucoup, avec des descriptions très efficaces associé à un sens de la narration pour les histoires et intrigues tordues. Les changements dans les narrateurs d'un roman à l'autre et les variantes dans les points de vue peuvent éventuellement décorcerter; de même que le style d'écriture en phrases relativement brèves. Mais le sieur Cook -et ses traducteurs (ne les oublions pas) qui ont fait plus qu'un sacré boulot- a un fameux talent d'écrivain, et je me suis surpris à dévorer les bouquins à une vitesse qui déprime le compte bancaire. Sans y oublier des touches d'un humour délicieusement noir bien placées (encore plus présentes dans Garett), et un cynisme/réalisme assez omniprésent en ce qui concerne la nature humaine.
Les autres cycles du Glen Cook font également plus que se détendre honorablement (euphémisme), et il fait partie des rares auteurs dont aucun des bouquins de m'a déçu; même s'il m'a fallu un certain temps pour apprécier pleinement un cycle comme celui des Instrumentalités de la Nuit -le temps de faire un mini deuil de la Compagnie Noire et de me plonger dans le nouvel univers.
Je conseille fortement ce cycle. C'est assez différent du Trone de Fer dans le style fantasy sombre, surtout au niveau du style d'écriture. Et pas vraiment comparable, par ailleurs (mais le mieux, c'est bien de lire les deux ).