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Inxi-Huinzi

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Tout ce qui a été posté par Inxi-Huinzi

  1. Inxi-Huinzi

    L'Ascension d'un héros

    Et pourtant à part jouer à Marie Popins, il fait pas grand chose ! Enfin si, il accumule une nouvelle preuve. Rien de bien palpitant. Je refais la phrase : Les hommes devenaient nerveux à force de protéger un tueur sans arrêt Dans cette voix ? Plus aigu Je taquine ! C'était pour dire que le prochain chapitre sera important dans le fait que c'est le début de l'évenement et qu'il s'étendra donc sur deux chapitres en tout ! Ca vous fera vendredi et samedi quoi Et ensuite il doit rester deux autres chapitres avant de finir cette partie et d'attaquer la quatrième avec encore plus de mouvement et de révélations ! @+ -= Inxi =-
  2. Inxi-Huinzi

    L'Ascension d'un héros

    Vous l'attendiez ( ou pas ) Voici la suite ! Merci pour vos remarques qui font que ce texte vous appartienne aussi un peu / Bon un petit passage pas super intéréssant mais qui s'occupe de faire la transition avant le jour J @+ -= Inxi =-
  3. Inxi-Huinzi

    Les sept compagnons

    J'aurai plutot mis : ' s'abatte notre revanche ' versé J'ai un doute sur l'accord, je demande confirmation de Gemini était partie Ca serait pas la nourriture en général ? prêts Répétition de clairière Ca serait pas ' cape ' ? Pour le fond, ca m'a plu ! Le truc qui me gène, c'est les dialogues T'en fait vraiment ta spécialité ! Là, autant moins je ne mets pas de terme du genre 'ironiser' ; 'le couper' ; l'interrompre' enfin bref ! Autant toi, tu en mets tout le temps ! Mais le problème, c'est ce qui se passe dans des dialogues à plusieurs personnages. Il faudrait arriver certaines fois à faire une ellipse de ces termes afin de rendre le dialogue plus fluide et qu'on s'interroge pas sur à quoi ressemble la scène à ce moment préci ! Voila, c'était ma principale remarque sinon j'ai bien aimé cette joute orale. On découvre un Geoffroy en mode Brice de Nice Allez Encore ! @+ -= Inxi =-
  4. Inxi-Huinzi

    L'Ascension d'un héros

    Qui n'était qu'autre qu'un cri aigu du tueur Gros problème que j'essaye de regler depuis peu :/ Je les ai corrigé et dix fautes pour presque trois pages word, je trouve ca bien @+ -= Inxi, a faim ! =-
  5. Inxi-Huinzi

    Numar: une nouvelle ère

    Merci aussi mit services mets démontraient Ben pour le fond, on avance doucement avec les préparatifs. Mon seul reproche sur cette partie, serait de clarifier le début. Comemc a faisait longtemps qu'on avait pas eu une suite, j'ai pas très bien compris ce qu'il se passait ! Donc en essayant de caser un petit résumé au début du texte de facon narrative, ca pourrait le faire Bon à part ce détail mineur, c'est du tout bon ! Vivement la suite ! @+ -= Inxi =-
  6. Inxi-Huinzi

    L'Ascension d'un héros

    Désolé de vous le livrer un peu tel quel mais je dois partir a mon partiel et j'ai pas relu la fiun du texte ! JE fais ca des que je reviens ca vous laisse l temps de le lire et encore désolé ainis que merci aux nouveaux lecteurs et aux anciens ! Chapitre XLV -Où a-t-il pu bien passer ? Dit Neldirage hors de lui. -Il doit déjà être loin ! S’exclama Van en constatant lui aussi la disparition de Kurt. -Pierre, Van, allez chercher l’acolyte qu’on a laissé près du mausolée ! Espérons qu’il n’ait pas disparu ou mort pendant l’explosion ! Les deux amis quittèrent la tombe sur leur garde. -Ylanay, si on le retrouve pas, on a aucune chance de faire arrêter le seigneur de La Garde. -Je sais bien ! Mais que veux-tu que l’on fasse ? La ville est énorme ! Jamais on le retrouvera ! -Attends, attends ! Dit Neldirage en touchant sa ceinture. -Quoi, tu t’es fait mal ? Demanda son ami. -Non, ça ! Il sortit triomphalement le couteau du tueur. -Et bien ? Tu veux le retrouver avec son couteau ? -Mais non ! Je lui ai confisqué toutes ses armes et affaires ! Il n’a plus rien ! Et que va-t-il devoir faire ? -Aller en rechercher… Déduisit Ylanay. Ou en voler ! -Pas à cette heure de la journée ! Nous devons absolument mettre en faction un homme devant chaque magasin d’arme de la ville ! -Il peut très bien aller dans un endroit pas vraiment officiel ! -Il est vrai… Il est vrai… Dit Neldirage en calmant son excitation. Fertan ! Il doit sûrement les connaître ces endroits. Il faut agir maintenant sinon il sera trop tard. -Alors partons ! Annonça Ylanay. -Non ! Reste ici ! Dis à Pierre et Van quand ils reviendront qu’ils mettent l’homme en cellule. Le soleil se lève, je peux quitter le cimetière ! Je pars sans plus attendre. Sans laisser le temps à Ylanay de répondre, Neldirage quitta la tombe en courant jusqu’à l’entrée du cimetière. Avec la levée du jour, ce dernier s’éclairait doucement et il semblait moins hostile. Normalement, se dit le jeune homme, même le soir il ne le sera plus. Neldirage espérait que l’adorateur de la magie sombre était bel et bien enterré sous cette masse de terre. Sans perdre de temps, il hurla en courant qu’on lui ouvre la porte. Par chance, cela avait déjà été fait et les sentinelles de nuit le regardèrent passer comme un forcené. Neldirage n’aurait pas craché sur son cheval pour que cela soit moins fatigant mais cela lui aurait fait perdre du temps. Il s’engagea dans la ville courant toujours plus vite. Les rues ne formaient qu’un long couloir gris sur lequel notre ami essayait de ne pas se concentrer. Il ne voulait entendre que les battements de son cœur pour le contrôler… Aller moins vite… Se calmer et respirer… Il sauta par-dessus un tonneau renversé et bifurqua en centre ville. Il trouva rapidement la rue qu’il cherchait, après cinquante mètres, il toqua à une porte. Sergent Fertan, de l’armée Impériale. Neldirage tambourina à la porte. Après une minute, le sergent ouvrit dans une robe de chambre et armé d’une bougie. Il crut d’abord à une mauvaise blague mais quand il vit que c’était son supérieur, il se reprit. -C’est bon, c’est bon…. Dit Neldirage en soufflant et déglutissant. Connais-tu les marchands d’armes ? D’abord étonné par la question, il finit par répondre : -Oui, bien évidement, il y a celui rue… -Non ! Pas cela ! Ceux du marché noir ! -Oui, aussi ! -Bien, je veux que tu t’habilles en vitesse et que tu mettes le plus de gardes sur le coup ! Réveille-les s’il faut ! Je m’en fous ! Qu’on arrête tout homme ressemblant à cette description. Neldirage sortit un bout de papier sur lequel il griffonna une allure de l’homme. Fertan, bien que surpris, hocha la tête et dit : -Dans cinq minutes, je suis parti, lieutenant ! -Bien… bien… Neldirage s’adossa au mur pour se remettre de ses émotions. Il avait agi juste à l’heure. L’aube se levait et les magasins allaient ouvrir. La rue était encore plongée dans l’ombre car le soleil, pas assez haut pour dispenser ses rayons, ne parvenait pas encore à l’éclairer. Le lieutenant dut s’allonger au sol, il crut qu’il allait vomir. Il se souvint alors qu’il n’avait rien mangé et que l’effort l’avait achevé. Il attendit une paire de minutes avant de se remettre debout afin de se mettre en quête d’un bon repas. Il rentra dans le premier établissement venu, fatigué et terrassé par la faim qui se faisait maintenant omniprésente. Après un bref regard autour de lui, Neldirage nota qu’il n’y avait pas encore un seul client et que même le tavernier n’était pas là. Après quelques secondes à patienter, ce dernier fit son apparition juste avant que notre lieutenant perde patience. -Que puis-je pour vous en cette heure si matinale ? Demanda-t-il. -Un repas ! -Alors, nous avons du pain et du fromage comme déjeuner ou… -Un gros repas s’il vous plait ! Demanda Neldirage. Avec de la viande ! Beaucoup ! -Je vous apporte ça tout de suite ! L’homme disparut en cuisine pour revenir cinq minutes après avec des plats sûrement réchauffés à la marmite. Neldirage avait tellement faim qu’il accepta sans ronchonner. Il disposa l’argent sur la table avant d’entamer son repas à pleine dent. Après s’être tellement rempli la panse qu’il crut plusieurs fois que ses vêtements allaient rompre et une fois qu’il eut assez digéré pour se remettre debout, il quitta la salle qui commençait doucement à accueillir les clients. Neldirage décida de rentrer à l’auberge dormir un peu. Il en avait bien besoin. Après moult bâillements et soupirs, Neldirage finit par arriver à l’auberge. Il passa en coup de vent dans la salle du bas et monta se vautrer sur son lit en s’interrogeant sur la vitesse à laquelle la fatigue lui était tombé dessus. Il n’eut pas le temps d’approfondir le sujet que le monde des songes l’emporta. Neldirage pensait ne dormir que depuis quelques minutes que quelqu’un le secoua. -Hum... Foutez-moi la paix ! Maugréa le lieutenant en espérant se rendormir. -Lieutenant ! Dit la voix. On l’a eu ! Neldirage mit du temps à comprendre de quoi il parlait. Il fit demi-tour dans son lit et fronça des sourcils. -C’est vrai ? -Oui, il est venu chercher des armes chez un petit refourgeur… Avec la description, on a pas eu de mal à le reconnaître. -Bien, je m’habille et j’arrive ! Fertan descendit l’attendre en bas tandis que Neldirage enfilait son équipement. Autour de lui, le lieutenant perçut trois lentes respirations. Il hésita à les réveiller avant de leur laisser du repos… Ils l’avaient mérité. Il descendit les marches quatre à quatre et suivit Fertan dehors. -Qui reste-t-il en cellule ? Demanda Neldirage. -Pas grand monde depuis le précédent nettoyage ! Le truc que vous avez ramené hier qui pourrit dans une cellule au moins aussi moisie que lui et la personne que vous nous avez demandé d’arrêter. Qui est-ce en fait ? -Si c’est la bonne personne, c’est un assassin à la solde de La Garde. Il va me permettre de le mettre enfin derrière les barreaux. -Alors j’espère que c’est lui ! Si ce seigneur est mis derrière les barreaux, on réglera un des problèmes les plus importants de notre quartier. Ca devrait même relancer l’économie si on sait la zone sûre. -Les marchands en sont où au fait ? -Bof, pas terrible… Leur stock stagne un peu ! Je vous dis : Il faut que l’autre soit bouclé. -Bien, Fertan fait mander une audience exceptionnelle ! Le procès doit avoir lieu le plus rapidement possible ! -Autant pour les gardes, on a pu préparer ça à l’avance autant pour cette affaire, cela sera différent ! Lieutenant, vous vous rendez compte que vous allez faire juger un seigneur. Bien que celui-ci ne soit pas connu de par le monde entier, il devra avoir des avocats et du temps pour préparer sa défense. -Plus on traîne, plus notre témoin risque de disparaître, si tu vois ce que je veux dire… -Je vois… On mettra nos hommes les plus sûrs sous la surveillance, on contrôlera chaque mouvement, chaque repas… Ils finirent par arriver à la caserne et Neldirage prit directement la direction des geôles. A son grand soulagement, c’était bien la bonne personne qui se trouvait derrière les barreaux. -Alors Kurt, on croyait si bien s’échapper ? Celui ne daigna pas répondre. -On verra si tu te refuses à parler entre les mains de mon ami le répurgateur. Neldirage fit mine de partir. -Oh ! Oh ! Dit Kurt en se levant de sa paillasse. Il saisit les barreaux à deux mains et s’exclama : -Vous avez pas le droit faire ça ! Je dois avoir un procès avant ! Vous combattez pour le bien. -Personne sait que tu existes, c’est bien ce que tu as dit, non ? J’aurai aucun remord à te laisser moisir entre les mains de mon ami. -Je le dirai ! -A qui le diras-tu ? Demanda Neldirage. Qui te croira ? -Et toi ! Se défendit ce dernier. Tu crois que t’es mieux barré !? Même si tu réussissais à le faire enfermer, tu t’attirerais plus d’ennuis que si tu n’avais rien fait. -Je crois que je suis conscient du raffut que cela provoquera ! J’ai déjà bien fait bouger le cimetière… -C’était vous ce matin ? Demanda Fertan incrédule. -Oui, oui, confirma Neldirage mais ce n’est pas la question… -Ben il y a déjà plusieurs convocations sur votre bureau à ce sujet, lieutenant… Après quelques insultes bien placées pour les gratte-papiers, Neldirage reprit la conversation. -Si tu coopères, je ferais en sorte que ta sentence soit plus douce ! Dit notre ami pour Kurt. -Pff ! De toute manière, je vais mourir ! Se lamenta ce dernier et en mettant sa tête entre les barreaux. -Pas forcement, je pense que le clergé aura déjà de quoi jouer avec ton voisin de cellule… Kurt tourna la tête vers la chose qui croupissait au sol et reprit espoir en pensant qu’il n’allait pas mourir. -Alors acceptes-tu de témoigner ? -… J’accepte ! Finit-il par dire. -Fertan, qu’une garde des plus sûres soit en faction à chaque instant devant cette cellule ! Je ne veux même pas qu’un rat ne sorte ! -Je vais pas essayer de sortir vous savez ! Neldirage se retourna avec un grand sourire. -Je sais bien… mais c’est pas de toi que je me méfie. Chapitre XLVI Une semaine après, seul le problème du cimetière avait été réglé. Neldirage avait été convoqué devant une bonne partie de sa hiérarchie. Il n’en connaissait pas un dixième… Il se prit de sérieuses remontrances quant à sa quasi-démolition d’une partie de la ville mais reçut aussi des félicitations sur un problème trop longtemps évité. Bien que l’utilisation du cimetière la nuit ne soit pas d’une priorité absolue, on ne pouvait pas se permettre de laisser traîner des non morts dans la ville la plus importante de l’Empire. Neldirage fut ensuite pratiquement chassé de la salle car ils devaient parler de choses importantes. Cela arrangeait notre lieutenant qui pourrait ainsi aller régler cette affaire de procès. Daek, le répurgateur, avait beaucoup de mal à convaincre ses supérieurs de poursuivre le seigneur de La Garde devant la justice. Neldirage devait donc patienter en attendant que son ami use d’assez de charisme et de tact pour en convaincre un qui prendrait la charge du procès. Il fallut attendre une semaine stressante supplémentaire. Les hommes devenaient nerveux de protéger un tueur sans arrêt. Il était donc temps que ça bouge. Neldirage maudit par ailleurs la vitesse de cette justice. Le répurgateur et le lieutenant se retrouvèrent tous les deux. -Alors qui supportera cette affaire ? Demanda le jeune gradé. -Moi ! Annonça fièrement l’homme. -Je croyais que tu ne pouvais pas ! S’exclama Neldirage. -Oui, je sais ! Mais ils m’ont donné leur accord là-haut ! Je joue tout ce que j’ai, comme toi ! Si je perds, je suis radié… Si je gagne… Les conséquences ne seraient que bénéfiques. -J’imagine ! Dit Neldirage. Dans combien temps il aura lieu alors ? -Le temps de faire la convocation… qu’ils risquent de faire traîner… plus le temps qu’il prépare sa défense, je dirais une semaine et demie voire deux semaines. -Si long… Bien, nous ferons avec ! Des affaires m’attendent, je dois partir ! Dit Neldirage. Les deux hommes se serrèrent la main. Le lieutenant partit ensuite vers le cimetière où il devait surveiller l’avancement de la réparation du mur. Ce dernier avait bien tenu le coup et après avoir écouté les recommandations de Neldirage, l’architecte décida de ne pas déblayer la partie dans laquelle il s’était enfoncé. Ils allaient donc la redresser, la fortifier et la réparer. Notre ami passa rapidement voir si tout se déroulait correctement et à priori, c’était le cas. Des échafaudages avaient été dressés, les ouvriers s’activaient et maniaient avec peine de lourdes pierres, l’architecte vociférait ses ordres que personne n’écoutait : tout allait bien. Neldirage repartit en direction de la caserne. Entre deux rues, deux hommes camouflés dans d’épais manteaux lui barrèrent le chemin. Le lieutenant, peu soupçonneux mais prudent par nature, mit la main sur la garde de son épée et leur laissa le bénéfice du doute. Les trois hommes se croisèrent sans incident. Neldirage eut quand même l’impression d’entendre un faible raclement de métal. Ce fut pour cela qu’il se retourna et put éviter de justesse la lame qui avait décrit un arc de cercle. Au loin, Neldirage vit passer une patrouille. -Gardes ! Hurla-t-il de toute sa voix. Les soldats, voyant qu’il y avait du grabuge dans cette ruelle, bifurquèrent et encerclèrent les deux malfrats. Ceux-ci se retournèrent et, jugeant la situation défavorable, tentèrent une manœuvre de sortie. Ils firent preuve d’une telle agilité et d’une telle grâce que Neldirage en resta les bras ballants. Ils sautèrent sur de vielles caisses avant de se propulser sur une fenêtre. Ils se hissèrent dessus et, par un nouveau bond, saisirent le bord du toit opposé. Ils se volatilisèrent en quelques instants. -Voulez-vous qu’on les poursuive ? Demanda le sergent du groupe. -Non, laissez tomber ! Ca serait trop dangereux. -Bien, lieutenant ! Répondit le garde avec un signe de tête. Retournons patrouiller ! Neldirage repartit vers la caserne en évitant de s’éloigner des artères principales. Il était sûr que cette attaque n’était pas sans rapport avec le procès du seigneur de La Garde. Après leur avoir raconté cette tentative de meurtre, ses amis décidèrent que Neldirage devrait rester à la caserne jusqu’à la fin de l’affaire. Malgré ses contestations, le lieutenant dut abdiquer lorsque les autres hommes de la caserne en mirent une couche supplémentaire. Il resta ainsi, cloisonné, patientant et espérant que le jour du procès soit avancé. Mais il n’en fut rien… Il passa le temps en regardant toutes les vieilles archives de la caserne. Il y en avait des illisibles que Neldirage décida de jeter. Il s’occupa même, sous les yeux incrédules des membres de la caserne, à mettre de l’ordre dans tout ça. Il apprit, par ces parchemins, un peu sur ses prédécesseurs. Aujourd’hui, nous avons arrêté plusieurs hommes pour troubles à l’ordre public Comme quoi, les temps ne changeaient pas vraiment. Il tomba sur d’autres lettres beaucoup moins classique. Si tu ne cesses pas d’être stupide, toi et ta famille risquez gros ! Je me le ferai pas répéter… Arrête de fouiner autour de moi sinon tu le regretteras. Neldirage plissa ses yeux. Cette écriture lui était vaguement familière… Il poussa sur ses genoux pour se redresser et monta dans son bureau. Après avoir cherché quelques instants dans le désordre ambiant, il remit la main sur la lettre du seigneur de La Garde. Les écritures étaient semblables… Voici donc la réponse à la question : Pourquoi le précédent lieutenant avait été mis à la retraite ? Il craignait sûrement pour sa vie et il avait préféré laisser sa place pour que quelqu’un continue son œuvre. Enfin ce n’était qu’une hypothèse, pensa Neldirage, et il voulut en avoir le cœur net. -Pat ! L’homme, toujours surprenant par sa musculature, déboula dans la pièce. -Oui ? -Tu sais où habite l’ancien lieutenant ? -Ouais ! -Alors convoque-le, s’il te plait ! -Bien, lieutenant ! L’ancien lieutenant put, par chance, se libérer immédiatement. Pat revint donc avec le prédécesseur de Neldirage. L’homme devait aller sur ses soixante ans. Le jeune soldat espérait bien aussi atteindre cet âge un jour… L’ex-gradé portait une moustache qui décorait sa lèvre supérieure et la taille de son ventre laissait supposer qu’il ne mourait pas de faim. L’homme porta un regard vers le bazar qu’avait sorti Neldirage et se mordit la lèvre. -J’espère que votre convocation n’a pas un lien avec ceci ! Dit-il en désignant le coffre ouvert. -Si, répondit Neldirage. -Et moi qui croyais simplement à une invitation amicale… Dit-il en balançant sa tête. -Mais ça l’est aussi ! Confirma Neldirage. J’aurais juste besoin de vous pour une affaire assez délicate. Mais montons dans mon bureau pour en parler. -Je vous suis ! Dit le vieil homme qui lui rappelait fortement Rob. Ils montèrent tous les deux dans le bureau pour discuter des menaces que l’ancien lieutenant avait reçues. L’homme ne voulut d’abord pas se mêler de cette affaire car il craignait encore les intimidations du seigneur. Neldirage eut beau user toute sa salive, le lieutenant campa sur ses positions. C’est quand Neldirage lui dévoila sa première preuve que l’homme envisagea de témoigner. Ils conclurent finalement que ledit témoignage resterait anonyme. Notre ami le remercia chaleureusement et le raccompagna jusqu’à la porte. Neldirage passa le reste de la journée à trier les affaires sans trouver d’autres indices. Il ne fallait pas rêver non plus… Une fois que toutes les armoires et tous les coffres se furent vus dépouillés et réorganisés, le lieutenant s’attaqua à la décoration plutôt morbide. Les rideaux étaient vieux, désuets et déchirés. Il envoya un soldat en racheter des nouveaux. Il jeta un coup d’œil au sol et nota que celui-ci était vraiment sale. Il attrapa un ballai et le passa dans toute la pièce. Arrivé au bout, c'est-à-dire quinze minutes après le début du nettoyage, Neldirage avait rassemblé un tas de saletés et de poussière assez impressionnant. Il vida discrètement ces déchets par la porte en espérant que le vent se charge de les envoyer loin d’ici. C’est affolant ce qu’on peut faire quand on s’ennuie, pensa Neldirage. Il jeta un coup d’œil à la pièce pour voir ce qui n’allait pas. Elle était trop sombre… Le lieutenant jeta un coup d’œil sur les fenêtres et tiqua en voyant la saleté qui s’était accumulée. Il commença donc à enlever les taches solides avec sa dague, quitte à rayer un peu la fenêtre puis attrapa un chiffon pour le reste. Mine de rien, ce travail lui prit le reste de la journée et au final, la pièce principale était plus accueillante. Les hommes lui firent la remarque d’un bon boulot et le taquinèrent sur sa mauvaise vocation : Il aurait dû travailler dans le ménage. Après les avoir chassés à coup de balai, Neldirage partit se coucher après avoir vérifié que Kurt était toujours là. Demain était le grand jour, pas question qu’il lui échappe à ce moment… Chapitre XLVII Le jour J était enfin arrivé. Neldirage allait pouvoir enfin sortir de cette caserne qu’il commençait à connaître sur le bout des doigts. Pour cette journée, le lieutenant avait fait réquisitionner tous les hommes disponibles. Avec ses trois amis, Neldirage avait prévu un itinéraire par lequel ils allaient passer et où la sécurité devrait être renforcée. Fertan était allé chercher Eclair et notre lieutenant attendait patiemment qu’il revienne. Quand des sabots martelèrent le pavé devant la caserne, Neldirage sut qu’il était revenu. Il quitta son armure de mailles et enfila celle de bataille. On n’était jamais trop prudent… Il alla ensuite devant la cage de Kurt qui était surveillée par pas moins de cinq gardes. Après un signe de tête, les cinq soldats, eux aussi lourdement armés, saisirent le prisonnier à qui on avait passé une armure. Ils longèrent ensuite le couloir qui menait jusqu’à la salle principale puis escortèrent l’homme jusqu’à un carrosse. Neldirage monta sur son cheval et prit la tête du convoi. A la différence du premier procès qui avait été discret, celui-là était public. Et c’est avec un mélange d’excitation et de curiosité que les passants s’agglutinèrent et génèrent l’avancée du convoi. Neldirage ordonna qu’on dégage le passage par la force s’il le fallait. Pas question que des gueux ne l’empêchent d’arriver à l’heure. On aurait dit un jour de foire où chaque personne essayait d’apercevoir qui il pouvait y avoir dans ce carrosse. Craignant qu’un des hommes de la foule ne soit un tueur, et par paranoïa, Neldirage ordonna de mettre les lames au clair. Cela eut l’effet escompté et les habitants reculèrent, leur laissant ainsi la possibilité pour avancer. Ils purent donc aller jusqu’au lieu où justice allait être rendue. Ce palais se situait aux abords de celui de l’Empereur. Il servait de palais de justice, de chambre de délibération et d’échanges où les plus grands commerçants se retrouvaient pour négocier. La seule façade visible, comme put le noter Neldirage, était celle de l’entrée. Une cinquantaine de marches montait jusqu’à un seuil de pierre sur lequel d’immenses colonnes soutenaient le plafond. Neldirage ne reconnut pas l’art Impérial et il se demanda qui avait bien pu construire tel monument. Le lieutenant ouvrit un passage à travers la foule et atteignit le cordon de sécurité où quasiment personne n’avait le droit de passer. Son ami répurgateur vint à sa rencontre. -Content de te voir sain et sauf ! Dit-il. -Moi aussi ! Répondit Neldirage. Le colis est livré ! Ca me soulage… On est assis où dans l’assemblée ? Demanda-il après. -Euh… Il se pose un problème : Tu n’as pas le droit d’y assister. -Hein ? Pourquoi ? -Parce que dans cette affaire, tu n’es personne ! C’est moi qui vais devoir l’attaquer, ta présence est donc facultative. -Et il n’y a pas moyen d’être dans le public ? Demanda Neldirage. -Non, toutes les places sont prises ! Par contre, il y a un balcon ! -Ah ouais ! Je veux bien ! -Je te préviens tout de suite : tu n’entendras rien et ne verras quasiment personne. -Ca me va quand même… -Bon, on n’attendait plus que ton prisonnier pour commencer l’audience. -Comment se présente l’affaire ? Demanda Neldirage en montant les escaliers, suivi par ses amis. -Je ne connais pas sa défense… Mais avec la dernière preuve que tu m’as fournie, je ne devrais pas avoir de mal ! Neldirage hocha la tête et disparut avec ses trois amis dans l’escalier qui montait au balcon. Les marches étaient raides et se succédaient à une vitesse incroyable. Les soldats crurent que cela ne finirait jamais. Ils arrivèrent quand même à une large balustrade de bois où ils avaient une vue sur toute la salle. Le balcon mesurait une dizaine de mètres de long sur une demi-douzaine de large. Sur ce dernier, six arbalétriers sondaient la salle. Derrière la rambarde, il y avait aussi une rangée de sièges sur lesquels les amis s’assirent. Pierre commença à parler. -Il y a vraiment tout le gratin de la cour ! -Comment ça ? Demanda Van. -La séance est dirigée par l’Empereur lui-même. -Tu arrives à voir ça d’ici ? Dit Neldirage en s’approchant du rebord. -Non, mais je l’ai appris ce matin. -Oh mais il y a Caroline ! S’exclama le lieutenant. -Qui ? Demanda Ylanay. -Elle, là en bas ! Celle qui me fait coucou ! -La gamine ? S’exclama Pierre. Tu fais dans les enfants maintenant ? -Mais non, le soir de la fête, c’est elle qui a failli déclencher un affrontement avec les gardes royaux… -Et qui est-elle ? -De la famille royale, je suppose… Mais je n’en sais guère plus… -Ca serait bien si vous vous mariez ! Dit Ylanay en éclatant de rire. -Ouais, on serait au palais tout le temps… On vivrait la belle vie ! Dit Van, rêveur. -T’en pense quoi Nedi ? -J’en pense qu’elle est trop jeune ! Et que si vous faisiez du bon boulot, vous auriez la vie douce ! Dit le lieutenant en lançant son casque sur Van. -Et si t’étais pas aussi chiant, on serait plus tranquille aussi ! Répondit celui-ci en renvoyant le casque qui atterrit sur Pierre qui se jeta en riposte sur Van. -On entend rien ! Se plaignit Ylanay. -Y a rien à entendre ! Ca n’a même pas commencé ! -Lieutenant, dit Ylanay d’un ton solennel, dit-leur de se calmer ! En plus, imagine ce que les arbalétriers vont penser de nous, dit-il à voix basse. Mais Neldirage ne suivait plus les enfantillages qu’il avait déclenchés. Il y avait quelque chose de louche. Il y avait comme une odeur de pourriture dans l’air. Cette odeur arrivait par intermittence ce qui pouvait signifier que la source de ladite odeur n’était pas dans les proches environs. Neldirage se leva et fit mine de mieux vouloir apprécier le spectacle. Il passa derrière chacun des soldats mais l’odeur ne venait pas d’eux. En se retournant, notre lieutenant vit une petite tache de sang juste sous un rideau. Neldirage ne s’alarma pas et retourna vers ses amis comme si de rien était. Il leur dit : -Stop, stop ! Calmez-vous ! Voyant l’air sérieux de Neldirage, ils se calmèrent immédiatement. -Que se passe-t-il ? -Je crois que l’un des arbalétriers n’en est pas un ! -C’est une énigme ? Tenta de plaisanter Pierre. -C’est pas le moment ! Je ne sais pas c’est lequel et on est pas assez nombreux pour s’assurer d’arrêter le bon. -Qui il aurait comme cible ? -Pas moi déjà, répondit Neldirage, sinon il aurait déjà frappé. Kurt, je pense ! -Que comptes-tu faire ? L’empêcher de rentrer dans la salle ? -Non, c’est trop tard ! Il va arriver d’un seconde à l’autre. Je vais me mettre à la balustrade et regarder lequel d’entre eux vise le témoin. Ensuite, ça sera à vous d’agir. Neldirage se releva de son siège et, en essayant de rester le plus naturel possible, avança jusqu’à la balustrade en sifflotant. Il se pencha le plus possible pour voir quand ses hommes amèneraient Kurt à la barre d’audience. -Qui va juger le seigneur de La Garde ? Demanda Neldirage pour distraire les soldats. -L’Empereur sera le juge et le jury sera composé de seigneurs ainsi que de généraux. -Vous patientez depuis longtemps ici ? Neldirage n’écouta pas la réponse. En dessous de lui, Kurt avançait le long de l’allée centrale. Et sur les six gardes, seul un était prêt à être démasqué pour abattre sa cible. Il venait de prendre appui sur le rebord et l’avait mis en joue. -Maintenant ! Cria Neldirage. Ils eurent beau se jeter le plus rapidement possible sur le tueur, personne n’aurait pu empêcher le trait de partir. C’est pour ça que Van jeta son poignard. Il se planta dans le haut du dos, juste au-dessus des omoplates. L’homme, qui ne disposait plus d’une concentration suffisante, se retourna lentement. Il fixa un instant les hommes qui avançaient vers lui et tomba dans le vide. Il s’écrasa quelques vingt mètres plus bas sous les cris d’horreurs des quelques femmes les plus sensibles. Neldirage eut beau crier que tout allait bien, personne ne l’entendait. -Pierre, Van, Ylanay, allez nettoyer ce corps et expliquez-leur que tout va bien. Neldirage alla derrière le rideau qu’il tira. Derrière, il y avait un homme cloué à l’aide de deux dagues dans le mur. Son cœur avait été perforé d’un coup sec et les chiffons qui avaient été mis devant n’avaient pas suffi à retenir le sang. -Personne n’avait vu ce tueur ? Dit Neldirage en blâmant les autres arbalétriers. -Il disait qu’il remplaçait Fred… Se lamentèrent-ils. -Heureusement pour vous qu’il a échoué ! Allez, remettez-vous en position ! Après cet incident qui perturba le procès pendant une vingtaine de minutes, ce dernier put reprendre et Kurt conduit à la salle d’audience. Chapitre XLVIII Neldirage commençait à trouver le temps long. Van, Pierre, Ylanay et lui étaient affalés sur les chaises en attendant que le procès veuille bien se terminer. Cela faisait plus de deux heures qu’ils débattaient et à priori, aucun jugement n’avait encore été rendu. Neldirage essayait de reconnaître des gens dans l’assemblée mais sa quête fut vaine. Il se contenta de regarder les vitraux, comme celui qui décorait le mur derrière lui. Le lieutenant prit sa tête entre ses mains et laissa ses yeux vagabonder. Daek était en pleine tirade qu’il appuyait par d’amples gestes. Qu’avait-il voulu dire par ‘tu n’es pas concerné par cette affaire’ ? Se demanda Neldirage. Notre lieutenant espérait bien que les félicitations n’iraient pas que vers le répurgateur ! Ce n’était pas lui qui avait fait tout le travail. Fertan lui avait parlé de ce monde qu’était celui de la cour. Avec ses règles, ses pièges, ses hypocrites.. Mais Neldirage se refusait à penser que Daek puisse être comme eux. Une demi-heure après, l’affaire n’était toujours par terminée. Pierre avait fini par s’endormir, Van aiguisait son épée, Ylanay scrutait la foule et Neldirage se balançait sur sa chaise en regardant la voûte. Des grognements humains attirèrent l’attention du groupe. Ils se précipitèrent à la balustrade pour regarder ce qui se passait. L’assistance était debout et le banc des accusés, comme celui dirigé par Daek, était debout et se vociféraient dessus. Les gardes impériaux intervinrent et saisirent le seigneur de La Garde pour l’emmener ailleurs. Il y eut un grondement sourd dans lequel se mêlaient protestations, cris de joie, incrédulité. Daek se tourna vers le balcon avec un grand sourire. C’est tout ce que Neldirage put voir avant qu’un flot de personnes ne se déverse sur lui. Le lieutenant n’y croyait pas ! Ils avaient gagné ! Les quatre amis crièrent leur joie et se prirent mutuellement dans leurs bras. Neldirage descendit les escaliers pour rejoindre Daek. Il eut du mal à se frayer un chemin à travers le cercle de personnes qui s’était formé. Il arriva à entendre le répurgateur parler de cette affaire. -…Oui, bien sûr ! J’ai mené mon enquête tout seul ! Ca a été un long travail d’investigation…. Le lieutenant resta circonspect. C’en était trop pour lui et il se dégagea violement des personnes qui l’oppressaient. -On dégage ! Dit-il sans la moindre explication à ses amis. Ne voulant pas subir la colère de leur supérieur et ami, ils ne posèrent pas de questions et le suivirent docilement. Neldirage avait envie d’exploser. Comment osait-il ! Ramasser toute la gloire alors qu’il n’avait rien fait ! C’était vraiment ignoble et Neldirage s’était laissé duper comme un enfant. -C’était prévisible, non ? Tenta Van qui avait deviné, quand ils furent de retour à la caserne. -Quoi ? Dit Neldirage sur un ton agressif. -Oh ! Du calme ! Dit Ylanay. On y est pour rien nous ! Neldirage soupira. -C’est vrai… Désolé ! Mais ça me met dans un de ces états ! -On voit… Dit Pierre en s’asseyant sur la volée de marche qui menait à l’étage. Le lieutenant s’assit sur un coffre poussiéreux. -Vous vous rendez pas compte… Ca aurait été l’avènement de ma carrière… J’aurai jamais d’autres opportunités ! -Faut jamais dire jamais ! Tenta de le réconforter Pierre. -Sinon, dit Van, je vais le voir et je le démolis jusqu’à ce qu’il avoue à qui de droit que c’est toi qui as tout fait ! -Et puis vois le positif ! Dit Ylanay. Ca pourrait être pire ! -Je vois difficilement comment… Maugréa ce dernier. Fertan choisit ce moment pour faire irruption dans la caserne. -Désolé, patron ! Fit celui-ci. C’est vous qui la méritiez cette promotion… -Quoi ? Firent les quatre amis en cœur. Fertan fixa ses collègues, incrédules. -Vous n’êtes pas restés jusqu’à la fin ? Ils viennent de le nommer inquisiteur ! Neldirage s’affala sur le mur. -Quand j’avais dit que ça pouvait être pire… Confirma Ylanay. -Y aura d’autres occasions, j’en suis sûr ! Dit Fertan. -Ca m’étonnerait ! Répondit Neldirage, pessimiste. -Au fait, ils veulent vous voir… -Qui ça ils ? Demanda Neldirage. Fertan leva un doigt au-dessus de lui. C’était le symbole pour supérieur dans leur langage des signes. Et cela voulait dire qu’il était convoqué par sa hiérarchie. Neldirage espérait que ça n’avait pas de rapport avec Daek car il risquait de se montrer assez acerbe. Les mots risqueraient même de lui échapper par moment… Comme Neldirage n’avait pas encore ramené Eclair, il décida de l’utiliser pour se rendre jusqu’au palais où ils devaient sûrement l’attendre. Le lieutenant monta rapidement en selle puis talonna sa monture pour la faire avancer. Les sabots claquèrent le pavé et rythmèrent la promenade. Ce son sec accompagnait parfaitement les pensées hostiles dont Neldirage n’arrivait pas à se débarrasser. Le lieutenant croisa plusieurs amis qu’il salua d’un sourire forcé. Il finit par arriver, toujours maussade, au lieu de réunion présumé. Il gravit les marches et s’arrêta. Que faire si Daek était encore là ? Neldirage n’était pas sûr de contrôler sa langue. Tant pis ! Il n’avait plus le temps. Il rentra dans l’édifice. Les bancs, sièges et tables n’avaient pas encore été rangés et un groupe d’une dizaine de personnes attendait au milieu de la salle. En s’approchant, notre lieutenant remarqua que les trois quart des officiers présents étaient des généraux. Neldirage en reconnut même comme étant ceux qui avaient fait parti du jury. Il en était sûr car en voulant parler à Daek, il leur avait jeté un coup d’œil. Le général Karlinter n’était pas là mais il y avait le capitaine Van Hoff. Neldirage salua tous les officiers puis attendit que quelqu’un prenne la parole. -Lieutenant Neldirage ! Nous tenions à vous convoquer pour vous remercier de l’aide que vous avez apporté à l’inquisiteur Daek. Neldirage serra la mâchoire et les poings aussi discrètement que cela était possible. -Nous savons que vous avez eu un rôle mineur mais Daek tenait à ce que nous vous remerciions. Le lieutenant hocha la tête. Ce petit mouvement avait nécessité une concentration absolue car Neldirage menaçait de leur exploser à la figure. Ces détails n’échappèrent pas à Van Hoff qui se contenta de hocher la tête de même. Le lieutenant arriva à articuler la chose suivante : -Vous m’avez uniquement convoqué pour ça ? Neldirage ne voyait pas son reflet mais il devait sûrement être effrayant. Des émotions si puissantes essayaient de prendre contrôle de sa personne… -Oui, vous pouvez disposer… Dit un général. Le lieutenant pivota sur lui-même, soupira, secoua la tête et remonta l’allée centrale. Alors qu’il en était à la moitié, une voix cria : -Pourquoi lui laisser toute la gloire alors que vous savez pertinemment qu’il n’a rien fait ? Neldirage sourit malgré lui. Ses supérieurs savaient qu’il avait été la pièce maîtresse… -Parce que je suis un homme d’honneur… Répondit Neldirage en reprenant sa marche. -Il faudra savoir être opportuniste… Fut la seule réponse qu’il entendit avant de quitter le palais de justice. Chapitre XLIX Cinq ans avaient passé depuis cette histoire. Neldirage avait continué de diriger son quartier avec une main de fer. Ce dernier avait même acquis la réputation d’être un des plus sûrs de la ville. Depuis l’arrestation et l’exil du seigneur de La Garde, cette partie de la ville avait vu son activité économique exploser. Les compagnons eux aussi en avaient profité pour changer. L’un d’eux avait même pris du grade.. Le lieutenant Neldirage avait vécu quelques aventures sans lendemain. Il s’était décidé à prendre des cours avec un maître d’arme royal, ce qui avait considérablement amélioré ses prouesses martiales. Il était devenu aussi meilleur cavalier. Il continuait souvent ses balades avec Fertan dans la forêt. Ses cheveux avaient poussé et arrivaient jusqu’à son menton. Sa carrure s’était également renforcée. Voyant que sa situation lui plaisait en ville, il décida d’acheter une petite maison avec sa paye de ces dernières années. Ylanay, quant à lui, s’était beaucoup intéressé à la médecine et aux plantes. Bientôt, il serait médecin reconnu. Comme Neldirage, il avait décidé d’investir dans une maison dans le même quartier ainsi que de s’acheter un cheval. Un magnifique étalon blanc nommé Bor… En souvenir de leur ami. Pierre avait ouvert un magasin nocturne en plus de son activité de soldat. C’était évidement un magasin de jeu et Neldirage doutait que son ami n’utilise que des moyens honnêtes… Mais étant son ami, Neldirage fermait les yeux. Son entreprise lui ramenait assez d’argent pour qu’il puisse s’acheter une grosse maison dans les quartiers bourgeois de la ville. Van, après avoir sauvé cinq personnes d’un incendie, s’était vu promouvoir au grade de Sergent. Il avait été affecté à la garnison de Neldirage. Le capitaine avait trouvé qu’il faisait du bon travail sous les ordres de notre lieutenant. Van logeait chez Ylanay pour l’instant. De nature prudente, il ne désirait pas dépenser son argent tout de suite. Il avait par contre rencontré une demoiselle se nommant Charlotte et qu’il comptait épouser. Fertan continuait de se montrer un sergent exemplaire et c’est lui qui gérait la caserne en l’absence de Neldirage. Pat était devenu aussi une figure de la caserne. Cette montagne de muscle gagnait tous les tournois de combats organisés entre les différents quartiers. Neldirage ne s’était jamais frotté à lui et il espérait ne jamais devoir le faire… Pendant quatre ans, il n’ y eut rien d’original. Ils continuaient de protéger et de surveiller leur quartier du mieux qu’ils le pouvaient. C’est seulement six mois avant la cinquième année que Neldirage tomba sur ce qu’il appela un gros coup. Il se détendait alors avec ses amis dans une taverne lorsqu’il surprit une conversation. Les hommes ne semblaient pas du coin car s’ils l’avaient été, ils auraient retenu leurs langues en reconnaissant Neldirage et ses acolytes. Habillés en civil, ils purent épier toute la conversation. Visiblement les hommes étaienet saouls et ils ne pouvaient s’empêcher de parler. Bien que n’entendant que partiellement la discussion, le lieutenant capta les points clés du dialogue. Il semblait y avoir un trafic de corps à l’intérieur de leur capitale. Neldirage sembla même entendre le nom du seigneur de La Garde. Ainsi que le mot d’expérience et de magie occulte. Quel lien pouvait-il y avoir entre tout ça ? Le lieutenant décida donc de mettre ses trois amis sur le coup. Après quelques mois de filatures, d’enquêtes et d’investigations, ils surent qu’ils avaient mis le doigt sur quelque chose d’important. Neldirage ne savait pas combien de personnes étaient impliquées mais il savait qu’elles n’occupaient pas la base de la hiérarchie. D’après les rumeurs que Van avait entendues, certains seigneurs recrutaient leurs hommes parmi les morts avant de retourner guerroyer dans leur seigneurie natale. Neldirage comprenait que les seigneurs rechignent à envoyer leurs vrais guerriers en bataille mais de là à profaner des tombes et utiliser des magies sans noms pour réveiller les morts… Neldirage concentrait donc tous ses efforts pour essayer de trouver des preuves, ou même des indices, qui pourraient le guider. L’affaire était tellement importante que ceux-ci étaient quasiment impossibles à dénicher. Le lieutenant se demandait même si quelqu’un accepterait de faire juger autant de personnes connues par tous. Alors les amis décidèrent de faire ce qu’ils savaient le mieux : remuer tout ça en posant des questions de partout et à tout le monde. C’est un beau matin que Neldirage fut convoqué par le général Karstof. Celui-ci était le vrai dirigeant du quartier nord-ouest, en dessous de lui venait un capitaine dont le nom échappait constamment à Neldirage et ensuite venait notre lieutenant. Les deux supérieurs siégeaient dans la caserne, à quelques minutes du quartier général. Ils préféraient déléguer les affaires à Neldirage pour s’occuper de choses plus importantes, avaient-ils dit. Le lieutenant rentra donc dans la caserne et comme à son habitude, il eut un petit picotement dans le dos lorsqu’il passa sur la place où il avait été fouetté. Il détourna le regard et emprunta la porte la plus massive. Une fois passé le seuil, il prit les marches à sa droite et monta dans le bureau du général. Après quelques coups respectueux sur la porte, Neldirage rentra dans le bureau. Le général était là, dos tourné, il regardait par la fenêtre. -Les anciennes cicatrices ne sont pas encore refermées, hein ? Neldirage ne répondit pas, ne comprenant pas ce qu’il voulait dire. Voyant cela, l’homme ajouta : -Dans la cour… Vous vous êtes rappelé la punition, non ? Neldirage opina du chef. -Beaucoup de temps s’est passé depuis, n’est-ce pas ? -En effet, général… -Quelles sont les affaires en cours, lieutenant ? -Le meurtre de la rue Frask et une autre plus personnelle. -C’est justement de cette affaire-là dont j’aimerais parler avec toi. Neldirage se demandait s’ils avaient tant manqué de discrétion que ça. Il laissa parler son supérieur. -Ce coup-ci, vous avez visé trop haut ! Les gens que vous avez dérangés ont pris les devants avant que vous leur causiez du tort ! Ils sont tellement influents que j’ai reçu des ordres de l’Empereur lui-même à ton sujet. -Et quels sont-ils, général ? Demanda Neldirage. -J’ai le regret de t’annoncer que tu es promu Capitaine… Neldirage sourit, c’était génial ! En quoi cela était-il un malheur ? La réponse vint juste après… -… Et ta nouvelle affectation sera notre frontière nordique ! Tu es libre de te choisir un successeur et de partir avec qui bon te semble. Voilà donc le revers de la médaille. Pour que les personnes en question soient tranquilles, elles avaient décidé de l’envoyer loin d’elles. Neldirage connaissait la réputation de cette région. Elle était loin d’être calme. Hostile était même un faible mot pour la décrire. On racontait qu’il faisait éternellement froid et que des créatures sans nom rodaient la nuit. Neldirage déprima en pensant que tout ce qu’il avait bâti ici s’écroulait d’un coup. Il allait encore être séparé de ses amis… -Je crois que tu comprends toutes les implications de cette nouvelle… Continua le général. -Oui, général… -Bien, tu peux disposer ! Voici tes nouveaux habits de capitaine… Il lui tendit une fine chemise noire ainsi que des galons bleus. Neldirage remercia l’homme, fit un salut et sortit. Il traversa la cour en enfilant sa nouvelle tenue et décida de rejoindre son quartier général au plus vite. A l’intérieur l’attendait patiemment tous ses hommes qui se demandaient pourquoi il avait été convoqué… C’était un événement rare qui ne s’était produit que deux fois auparavant. Neldirage allait leur dire et espérait que leur réaction ne serait pas trop disproportionnée… Il fut loin du compte… Chapitre L Quand Neldirage passa la porte et que les soldats remarquèrent le nouveau rang de notre ami, ils crièrent leur joie et commencèrent à le féliciter. Neldirage ne partageait pas le même enthousiasme qu’eux… Il monta quelques marches et demanda le silence. -Je ne sais pas par quoi commencer… Dit le nouveau capitaine dans un soupir. Cela fait tellement longtemps que je suis ici… Ca sera dur ! Bien qu’il n’ait pas encore dit le reste de sa pensée, tous le monde commençait à deviner ce qu’il se passait. -Je suis muté ! Dit-il d’un souffle. Un murmure parcourut les soldats : incompréhension, félicitations, mépris contre ces hommes qui chassaient leur capitaine. -Comme vous vous en doutez, on a fini, avec notre affaire de morts, à faire trop de bruit. Ils ont donc décidé pour se débarrasser de moi, bien qu’officiellement ce ne soit pas ça, de me confier une garnison nordique. Je ne sais pas qui à manigancé tout ça mais il s’est très bien débrouillé… Certains hommes tiquèrent en se rappelant ce qui circulait à propos de ces régions nordiques. -Je promeus donc au grade de lieutenant Fertan ! Il a toutes les capacités nécessaires pour gérer ce quartier à ma place. Et bien voilà, je crois que j’ai tout dit malgré ce bref discours… Neldirage redescendit de quelques marches pour se joindre aux discussions qui allaient de bon train. Alors qu’il discutait avec deux de ses hommes, ses trois amis le rejoignirent. -Salut… Fit Neldirage pour ses amis. -Bonjour… Répondirent-ils. -Pas la forme, hein ? Demanda Neldirage. -Non… Répondit Van. Que comptes-tu faire ? -Je crois que je n’ai guère le choix… -Quand partons-nous ? Demanda Ylanay. Neldirage releva des yeux pleins d’espoir. Bien qu’il ne leur ait pas demandé de l’accompagner, le capitaine aurait aimé emmener ses amis avec lui. Mais c’était une réaction égoïste et Neldirage s’était refusé à leur en faire part. Maintenant qu’ils se proposaient d’eux-mêmes tout allait pour le mieux. -Je vous demande pas de me suivre, vous savez ! -Tu l’as pensé tellement fort… Dit en souriant Pierre. -Vous seriez prêt à quitter tout ce que vous avez créé ? -Pour moi, c’est net, dit Pierre, mon établissement n’aura pas besoin de moi pour fonctionner. Je vais embaucher un gérant qui veillera sur ma maison et mes biens durant mon absence. Alors je viens ! -J’ai rien à attendre de plus de cette ville, dit Ylanay, je suis enfin médecin, alors je viens ! Tous les regards se tournèrent vers Van. Celui-ci regardait le sol. Quand il vit que les autres le regardaient, il tourna les talons et s’en fut. Les amis restèrent en silence. -Il veut se marier… C’est compréhensible ! Dit Pierre. -Ouais… Confirma Neldirage. Je ne vais pas tarder à recevoir le papier qui va nous dire où on va être affecté ! -Je viens avec vous ! Dit Pat de sa grosse voix caverneuse. Le capitaine se leva mais n’arriva qu’à la poitrine du géant. -J’aimerais que tu restes ici… Sergent Pat ! Avec Fertan j’aimerais que vous preniez soin de mes affaires ! J’ai une confiance absolue en vous deux. Ne laissez pas ce quartier se dégrader… -Je vous le promets, capitaine ! Dit-il en serrant la main de Neldirage. Après que cette promesse ne manqua de lui couper le poignet, le capitaine se tourna vers la porte qui venait de s’ouvrir. Un enfant d’une dizaine d’années lui remit une missive. Neldirage rompit le sceau d’une main tremblante. Capitaine, félicitations pour votre promotion. Vous serez affecté à la forteresse de Kaer Ymir. Vous prendrez le commandement de cette place forte dès que vous le pourrez… Ce soir, au plais royal, un banquet sera donné en votre honneur. L’empereur ne pourra pas venir mais il se fera représenter. Soyez là à neuf heures sans retard. Signé, Général Karlinter Il lut rapidement la lettre à ses amis. -Il a décidé de te faire chier jusqu’au bout celui-là ! Dit Pierre en jurant. -Je suis sûr qu’il est mêlé à notre affaire… Dit Ylanay en réfléchissant à voix haute. -Ce n’est plus de notre ressort maintenant ! Pierre, Ylanay, tachez de remettre la main sur Van. Je vais aller me préparer. On se donne rendez-vous avant l’aube aux portes de la ville. Les amis hochèrent la tête et s’éclipsèrent. Le capitaine se tourna vers les soldats présents dans la caserne et dit : -Je ne vous dis pas adieu… Je vous promets qu’on se reverra ! Alors au revoir… Les soldats se mirent au garde-à-vous et mirent le poing sur le cœur. Après ce salut touchant, Neldirage sortit dans l’air moite de cette fin d’été. Il passa chez lui rassembler les habits dont il aurait besoin pour sa nouvelle affectation et confia ses clés à un voisin digne de confiance. Il alla ensuite chez le maréchal-ferrant pour dire qu’il fallait préparer son cheval. Il en profita pour laisser son baluchon et s’habiller un peu plus décemment. Notre ami avait une heure devant lui. Il décida de faire un dernier tour de la ville avant de la quitter. Neldirage commença à ressentir un peu de regret. La Capitale était devenue un peu sa deuxième maison. Son activité grouillante et incessante lui manquerait, il en était sûr. Quand Neldirage pensa au mot maison, il se demanda quand il pourrait enfin rentrer chez lui. Ses parents lui manquaient… Notre capitaine aurait aimé savoir comment ils allaient. Le médecin du village avait dit que si son père ne se forçait pas trop, il ne devrait pas succomber à sa maladie. Neldirage espérait qu’il avait suivi les indications de son docteur… Le capitaine s’assit sur le rebord d’un puit. Ses pieds ne touchaient plus le sol et il les laissa se balancer dans le vide. Neldirage regarda alors la foule passer. Cette foule insouciante, calme, non ballottée par les péripéties que le destin lui avait imposées. Il enviait cette vie tranquille… et simple. D’après ses estimations et la couleur sombre croissante du ciel, il était l’heure d’y aller. Le capitaine remit en place son épée de cérémonie puis marcha le long de l’artère qui menait au palais. Le quartier du palais royal était celui de tous les sièges des administrations. Que ce soit de chevalerie, de magie, de commerce et bien d’autres. Depuis le coup que Daek lui avait fait, il ne voulait aller dans ce quartier que quand il n’y avait pas d’autres choix. Un monde d’hypocrites et d’arrogants. Mais il devait avouer que le quartier avait de l’allure. Entre ses hautes tours et ses maisons plus somptueuses les unes que les autres… Certaines semblaient faites de marbres, d’autres étaient recouvertes d’or par endroit. C’était un lieu d’excentricité où plus on dépensait d’argent dans des choses superflues, plus on était respecté. Le palais se situait au bout de l’artère. Il était au bout de toutes les artères d’ailleurs. Il formait le centre d’une sorte de réseau de voies qui le faisaient ressembler au cœur d’une étoile. En cette heure tardive, le soleil faisait réfléchir ses rayons sur les plus hauts toits de ce dernier. Neldirage avait l’impression de regarder un diamant qui reflétait une lumière perçue par l’une de ses nombreuses faces. Après avoir avancé pendant quelques temps le long de la travée centrale, ladite lumière finit par disparaître. A présent, Neldirage se trouvait au pied d’un gigantesque édifice. Il perdit du temps à accéder à l’entrée qui se trouvait à l’opposée des jardins, côté par lequel le capitaine arrivait. Le poste de garde était tenu par des hommes qui ressemblaient fort à ceux qui protégeaient la princesse il y a longtemps de cela. Neldirage était toujours en admiration devant ces hommes qui formaient l’élite de la nation. Leur tenue avait aussi le mérite d’attirer l’attention de notre ami. Une armure finement moulée, des armes superbes… Tout l’équipement de Neldirage n’aurait pas suffi à égaler une pièce de leur armure… Après s’être fait contrôler, le capitaine suivit un chemin recouvert de petits cailloux. Ce dernier était également bordé de nombreuses statues représentant sûrement les précédents empereurs. Neldirage nota qu’il n’en connaissait aucun. Devant ce manque de culture flagrante, il décida d’accélérer le pas. Il finit par arriver devant la porte où quelques domestiques l’attendaient, insouciant de ce qui l’attendait à l’intérieur. LA SUITE @+ -= Inxi =-
  7. Inxi-Huinzi

    L'Ascension d'un héros

    C'est vraiment bizarre comme dès fois des chapitres où j'ai l'impression q'uils vont etre mal acceuilli le sont bien et vice versa ! Après ces critiques si encourageantes, j'ai pas pu m'empecher de me demander ce que j'avais fait dans ce chapitre pour qu'il soit bien ! Ben je vois pas Je vois pas en quoi il diffère des autres ! Surtout que c'est presque que du dialogue ! Enfin bref, je voudrai remercier mes deux nouveaux lecteurs ! Vous etes courageux, je pensais pas que quelqu'un aurait le courage de tout lire depuis le début ! ( Je dis pas que j'en fantasme pas ) Allez, vla la suite ! Plus sympa à mon gout car c'est plus action\description / @+ -= Inxi =-
  8. Inxi-Huinzi

    L'Ascension d'un héros

    Voilala chuite ! Ché corrigé les fautes / @+ -= Inxi =-
  9. Oh ! De l'action ! Je m'y attendais pas ! Le pire c'est que c'est vrai Ca faisait longtemps que ca avait pas bougé ! Je me demande ce qui va en résulter ! Soit ils vont se faire tuer ( les betes je parle ) soit il va en rester en vie qui vont etre interroger et\ou les aider ( comme l'ogre -ou un truc comme ca- plus tot dans l'histoire ! ) Enfin quoiqu'il en soit, et l'issues : vivement la suite ! Sinon... Ben le peuple des vaches ( ) est assez bien présenter avec ces 'h' et ces haches de partout Bon ok, je sors Je crois que j'ai fait le tour du passage ! Vivement la suite ! Dans trois jours ! @+ -= Inxi, même pas vu de fautes =-
  10. Inxi-Huinzi

    Dernier regard

    Le verbe, c'est pas 'convenir' ? Pour le fond, ce petit édit est intéressant Dejà par la manière par laquelle tu as fait remonter ton sujet mais aussi parce que l'on y apprend. Donc on voit un Marcus qui parait plus chef que ami ce qui fera peut etre réfléchir Joshua. Une autorité et une peur bien retranscrite en tout cas ! Bref que dire à part que j'aimerai que tu sois aussi productif que moi que je puisse lire rapidement la suite de ton texte ! Bon bah suite, ca rime avec vite ! @+ -= Inxi =-
  11. Inxi-Huinzi

    L'Ascension d'un héros

    Je me voyais mal faire une argumentation J'avais pas beaucoup d'idées et je me suis dit que ca passerait mieux avec un résumé Je vais corriger, c'est pas tout à fait ce que je voulais dire en fait Un titre de noblesse si j'ai compris de quoi tu parles Sinon j'ai bien évidement corrigé les fautes que vous m'avez signalées ! V'la la suite ! Chapitre XXXXII -Lieutenant Neldirage, laissez-nous passer ! Dit notre ami aux gardes postés devant la grille d’acier. L’homme fronça les sourcils, comme surpris par la requête qu’on lui adressait. -Hein ? Vous voulez vraiment rentrer là-dedans, lieutenant ? -Oui, soldat, cela pose-t-il un problème ? -Pour moi, non ! Mais pour vous, oui, vous risquez de ne jamais ressortir. -Rumeurs et contes pour enfants… -Non, lieutenant, je vous jure que c’est pas des histoires ! On les voit des fois ces créatures… La journée, tout est calme mais le soir… la brume se dépose et des ombres se déplacent. Grâce au ciel, ces grilles sont magiques et les empêchent de sortir. Mais lieutenant, je vous assure qu’il y a quelque chose là-dedans… Neldirage se tourna vers ses amis. Pierre ne semblait pas rassuré, ses yeux semblaient dire qu’il aurait aimé se trouver ailleurs. Partout mais pas ici. Notre lieutenant se tourna vers le garde. -En avez-vous vu ? -Non, jamais… Avoua celui-ci. Mais on les entend… -Bien, quoi qu’il y ait, nous purgerons ce lieu. Avez-vous des torches, soldats ? -Oui, oui, bien sûr… L’homme rentra dans l’édifice de pierre et en ramena plusieurs. -Par où faut-il aller une fois rentrés ? Demanda notre ami. -Ca dépend ce que vous voulez trouver ou ce que vous ne voulez pas voir… -Nous voulons savoir ce qui se passe là-dedans. -Alors allez vers l’est… Le cimetière est sur un flanc de colline mais c’est de ce côté où il se situe le plus de mausolées. -Messieurs, allons-y ! Les gardes poussèrent plusieurs mécanismes et la lourde porte grinça. Celle-ci s’ouvrit, laissant bien en vue les trop calmes tombes. Neldirage ouvrit la marche, peu rassuré mais désireux de se faire une opinion par lui-même. Ses amis lui emboîtèrent le pas. Tous dégainèrent. Ylanay et Pierre sortirent leur arc et Van et Neldirage, leur épée. Tout paraissait si oppressant… On avait beau ne pas croire à ces contes, on ne pouvait pas s’empêcher de s’imaginer des choses : Et si quelque chose m’attaquait ? Qu’est-ce qui peut se tapir dans la nuit ? C’était une peur ancestrale chez l’homme : la nuit. Celle qui cachait ses plus profonds secrets derrière des rideaux ténébreux. Une sorte de râle perça de la brume. -Qu’est-ce que c’était ? Demanda Neldirage en se retournant vers la source du bruit. -Je sais pas… Répondit Ylanay qui mourait d’envie de décocher une flèche au hasard. -On vous avait dit que c’était hanté… -Hey ho ! Dit Neldirage. On se calme… On a toujours rien vu ! Alors continuons. Notre ami reprit la marche, torche brandie vers l’avant. Peut-être qu’ils avaient raison et qu’il se passait des choses irréalistes. Il faudrait être méfiant si de telles créatures rôdaient. -Ah ! Un cri fit retourner notre lieutenant. -Qu’est-ce qu’il y a ? Demanda Van visiblement sur les nerfs. -Y a un truc qui m’a frôlé… -T’es taré ! J’étais à côté de toi et j’ai rien vu ! Dit Ylanay. -Moi, je l’ai vu, dit Pierre ! Et c’était pas vivant ! -C’était quoi ? -Euh… C’était blanc ! Et pourri ! -Tu n’as pas plus précis ? -Non… On va dire que je m’attendais pas à voir un de mes cauchemars apparaître devant moi ! -Continuons, dit Neldirage en faisant des mouvements de bras avec la torche, on verra bien si on voit d’autres … trucs ! Les amis resserrèrent les rangs et furent tous aux aguets. Ils zigzaguaient entre les tombes, lisant les épitaphes les plus grosses. Des morts dues aux pestes, à des incendies, des meurtres… Rien de bien réjouissant. Ils descendirent une pente sur une dizaine de mètres et tombèrent sur un sentier en gravier. Après avoir vérifié une énième fois qu’ils étaient bien seuls, ils suivirent le chemin. Neldirage commençait à se poser des questions sur la santé mentale de Pierre quand Van trébucha. -Ah ! Un cadavre… -Quoi de plus normal dans un cimetière ? Dit Ylanay alors qu’il ne voyait pas la scène. -Celui-là et tout frais… Répondit l’autre soldat. Neldirage retourna le corps qui gisait à côté d’une tombe qui venait d’être creusée. Le trou mesurait deux mètres de profondeur et notre lieutenant se demanda s’il avait creusé la tombe pour lui ou pas. Le corps était ensanglanté mais Neldirage nota que la balafre qui lui avait ouvert le torse avait été provoquée par une épée. -L’arme qui a causé sa mort est réelle, dit Neldirage à l’adresse de ses amis. -La mort ne date pas plus d’une dizaine de minutes, ajouta Van, le corps est encore chaud… -Le… commença notre ami. Un carreau vint arracher le bout d’une croix de pierre. Les amis se cachèrent derrière des tombes en espérant avoir bien déduit où se trouvait le tireur. -Les gars, je crois que le tueur nous a trouvés avant qu’on le coince ! Dit Neldirage à ses hommes à quelques mètres de là. -A ce propos, dit Ylanay. On a des infos ! C’est un mercenaire ! Il est peu connu mais fait du travail efficace à ce qui parait. Faudra faire gaffe. -On en reparle tout à l’heure, dit Pierre, je crois que c’est pas le moment ! -On va courir de l’autre côté ! Avec ce brouillard, impossible de dire où il a bien pu passer… Les amis se levèrent tout en se protégeant derrière leurs boucliers et coururent à l’aveuglette. Ils faisaient de grands mouvements de balancier avec leurs torches pour essayer de voir où ils pourraient se cacher. -Par ici, dit Ylanay en repérant une forme sombre dans la brume. Les amis modifièrent leur course pour s’approcher de cette chose. Il s’agissait en fait d’un mausolée fait d’une pierre noire. Il y avait deux statues qui représentaient des archers en train de tirer dans les airs. -Nedi, il y a quelque chose qui arrive de l’autre côté ! En effet, à l’opposé d’où était censé arriver le tueur, on entendit des bruits de pas. -Par ordre des soldats de l’Empereur, arrêtez-vous ! Hurla Neldirage à ces personnes. Elles ne s’arrêtèrent pas. -Prenez vos arcs, on tire une salve. Les amis encochèrent et firent feu. Les flèches prirent la direction des silhouettes mais ne semblèrent pas les toucher… Ils continuaient d’avancer… -Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ! Dit Neldirage qui commençait à comprendre que les contes n’étaient pas si faux que ça. -Des morts… Un tueur… Mais qu’est-ce qu’on fait ici ? Demanda Van. -On se replie dans le mausolée ! Annonça Ylanay. Neldirage acquiesça. Après avoir fracturé la serrure, les amis s’enfermèrent dans le tombeau. -Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Demanda Pierre qui commençait à faire les cent pas. -Je sais pas, laisse-moi réfléchir ! Dit Ylanay. D’après les légendes qu’on raconte, les morts ne peuvent pas entrer dans les zones protégées avec de l’eau bénite. -Bien, dit Neldirage, faites le tour de la salle et essayer de voir si vous en trouvez pas ! La salle était en forme de croix. Au milieu, quatre colonnes entouraient un carré où reposait une tombe de marbre. Elle portait l’inscription suivante : Monseigneur de la Croix. -Et bien monseigneur, dit Neldirage, on va rester un peu dans le coin si ça ne vous dérange pas ! -J’ai trouvé ! Entendirent trois des soldats. Pierre se tenait devant un réceptacle de pierre dans lequel nageait un liquide qui ressemblait fort à de l’eau. -Bien, prenez-en un peu, et aspergez la porte ! Ne gaspillez pas tout ! Faudra peut-être renouveler ! Les amis attrapèrent leur sacoche et se servirent de leur bol, de leur gourde, de leur main pour recouvrir la porte en question d’eau bénite. -Espérons que ces rumeurs ne mentaient pas, dit Neldirage en s’asseyant sur une marche. -Qui était cet homme tout à l’heure ? Demanda Van. -Il me semble que c’était le gardien du cimetière… Répondit Ylanay qui continuait à faire le tour du lieu pour voir s’il n’y avait pas une autre issue. -A priori, ce n’étaient pas des morts… Dit Neldirage en fixant la porte qui ne bougeait pas. -On leur a tiré dessus ! Ils ont même pas bougé ! -On ne sait pas si on les a eu ! Dit Ylanay. Une voix aigue transperça la nuit. Les compagnons s’interrogèrent du regard. -Une femme ? Dirent-ils en cœur. Chapitre XXXXIII -Une femme ou un piège ? Reprit notre lieutenant. -C’est vrai qu’une femme dans un cimetière… la nuit… seule… -On ne bouge pas ! Dit Neldirage. Des coups furent tambourinés à la porte faisant sursauter nos quatre amis. Ils se précipitèrent contre, pensant qu’on voulait la défoncer. -Ouvrez-moi ! Dit une voix d’homme. -Qui êtes-vous ? Demanda Neldirage au travers de la porte. -Mais ouvrez-moi ! Ils vont arriver ! Ils vont me tuer ! -Nous ne vous ouvrirons pas tant que vous nous aurez pas révélé votre identité ! -Je m’appelle Kurt ! -Tu connais un Kurt ? Demanda Neldirage à voix basse pour Ylanay. Ce dernier haussa les épaules. -On sait pas qui tu es ! Une sorte de soupir filtra au travers de la porte. -Normal… pour un tueur ! Les amis hoquetèrent. -C’est toi qui as tué les soldats ? C’est toi qui dois nous tuer ? -Oui ! Hurla ce dernier derrière la porte. Mais ouvrez-moi ! Je vous jure que je vous ferai pas de mal ! -Crève ! Cria Van. Fais-toi étriper par ce qui te poursuit ! -Je vous en supplie ! Faites pas ça ! Aidez-moi ! -Donne-nous une bonne raison ! Demanda Neldirage. -Je peux vous aider à faire arrêter le seigneur de La Garde. Neldirage ouvrit des yeux ronds : Il venait de marquer un point. Il utilisait le meilleur argument qu’il aurait pu avoir. Si le tueur parlait contre le seigneur et s’il montrait des preuves à Neldirage, il n’aurait aucun mal à le faire condamner. -Ecartez-vous ! Ordonna notre ami. -Mais Neldirage… Tu ne vas pas le croire ? C’est un tueur ! -Si, c’est une opportunité unique, je ne vais pas la gâcher… -Mais tu es dingue ! Il va nous tuer ! -Ce n’est pas l’homme qui vous parle, c’est le lieutenant ! Alors ouvrez ! C’est un ordre. Ses amis firent la grimace mais s’exécutèrent. -On va vous ouvrir, je veux vous voir sans habit ! Vous avez vingt secondes ! Neldirage regarda ses trois autres amis. -Prenez vos arcs, dès qu’il rentre, surveillez le moindre de ses gestes ! Ils acquiescèrent. Notre lieutenant prit son bouclier et se mit en position défensive. Il ouvrit lentement la porte pour y découvrir un homme avec une sorte de pagne. Il attendait, terrorisé, debout devant la porte. Neldirage lui fit signe de rentrer alors que des formes longeaient la grille du mausolée dans leur direction. Le lieutenant ramassa les affaires du tueur puis referma la porte derrière lui. Ce dernier avait été retourné dos contre un mur. La scène resta ainsi figée quelques minutes. Les trois soldats menaçant Kurt de leurs arcs et Neldirage fouillant les affaires du tueur sur la tombe centrale. Après avoir enlevé toutes les armes qu’il y avait… Et il y en avait, Neldirage rendit ses habits au tueur. -Allez, rhabille-toi ! -Merci ! Dit-il, acerbe. -On se calme, dit Van, on voulait te laisser dehors alors nous fais pas regretter notre décision. Kurt lança un regard vers la porte. Il se rappela soudain ce qu’il y avait derrière et tiqua. Ce détail n’échappa pas à Neldirage qui décida de l’interroger. -Qu’est-ce qu’il y a dehors ? Demanda notre ami. -Je ne sais pas trop… Dit le tueur. On aurait dit des humains… mais… Il sembla hésiter à dire la suite. -Morts ? Tenta Ylanay. -Oui, dit l’autre en le regardant. Au début, je n’avais compris. J’en ai décapité un et… et… son corps a continué à avancer vers moi ! Après, d’autres sont sortis du brouillard et là, j’ai dû fuir. Ils étaient bel et bien morts, certains étaient transpercés de flèches. Il regarda les trois amis. -Je suppose que c’était vous… -Comment faire pour partir ? Demanda Neldirage. -Je ne sais pas ! Je savais pas qu’ils existaient ! Je suppose que dès le lever du jour, on pourra sortir ! Si ça durait toute la journée, vous seriez au courant, non ? Demanda Kurt. -Oui… Répondit notre ami. Nous attendrons alors… Van soupira. Cela ne l’enchantait guère. -Ca ne me fait pas plus plaisir, Van, annonça Ylanay, mais je préfère rester ici que sortir et affronter ces zombis ! -Moi aussi, dit Pierre, mais je crains qu’ils ne finissent par rentrer ! -Normalement, il n’y aura pas de problèmes ! Le rassura Neldirage en regardant la porte pour regarder s’il apercevait encore des gouttes d’eau bénite. Le lieutenant fit les cent pas à son tour. Quelle situation haïssable ! Neldirage détestait ne pas être maître de la situation. Il ne savait ni quoi faire, ni qui ils affrontaient. Notre lieutenant s’approcha de la porte et tenta de voir ce qui se passait. Il ne vit pas grand-chose et préféra aller s’asseoir. Le tueur avait été ligoté dans un coin de la pièce et seul Van gardait un œil constant sur Kurt. Ylanay, quant à lui, l’interrogeait et glanait quelques informations. Neldirage se mit à fixer une partie du mur sur la gauche. Ce dernier semblait bouger, devenir flou, l’essence même de l’inconstance. Notre ami se frotta la nuque puis les yeux. Le mur prit une teinte bleu clair et Neldirage prévint ses amis. Ils ne virent d’abord rien puis le mur sembla se désolidifier puis disparaître. Un homme d’une pâleur extrême fit son apparition. Il était si blanc ! Pensa Neldirage. Comment était-ce possible ? Il était… Transparent ! Et mort ! Notre lieutenant tira son épée et se mit entre le fantôme et ses amis. Le spectre avança de quelques pas et s’arrêta à un mètre de notre ami. Neldirage le fixa dans les yeux et en fut dérouté. Quand on fixait un homme, on pouvait y voir cette petite étincelle de vie. Ici, il n’y en avait plus. On ne voyait plus qu’un gouffre, un vide, une porte liant les deux mondes… On pouvait voir les restes d’un ancien guerrier : l’armure trouée, aussi invisible que le reste, recouvrait une carcasse amochée. -Que faites-vous dans ma tombe ? Dit le spectre d’une longue voix monotone et en détachant nettement chaque mot. Les trois amis et le tueur détalèrent immédiatement du centre de la pièce pour se rabattre sur un de ses côtés. Ylanay trempa sa flèche dans l’eau bénite et mit en joue l’apparition. Neldirage leva la main et remit sa lame au fourreau. Le spectre était loin d’être agressif. -Nous sommes désolés… Seigneur de la Croix… L’apparition, qui avait traversé la pièce, se tourna vers notre ami. -Je voulais vous livrer aux mi-condamnés, mais vous avez l’air d’être assez intéressants… -Qui n’a pas entendu parler de vous, seigneur ? Le flatta Neldirage avec une courbette. Notre ami fit de discrets signes de tête à Ylanay. Celui-ci ne comprit ce que voulait Neldirage qu’à la quatrième fois. Il lut la plaque mortuaire à voix basse pendant que le lieutenant parlait à l’apparition de détails superflus. Ensuite, Ylanay leva la tête et fit en sorte que Neldirage lise sur ses lèvres. Notre lieutenant put ainsi faire croire au fantôme qu’il connaissait les grandes lignes de sa vie. -Jusqu’à donc votre… terrible mort… Acheva Neldirage. -Et bien, je suis réellement flatté. Mais en même temps, c’est normal vu la vie exemplaire que j’ai menée ! Mais je ne suis pas mort, j’ai été assassiné ! -Par ? Demanda par un réflexe Neldirage. -Pas au sens où vous l’entendez… Je suis bien mort de vieillesse mais c’est mon âme qui a été assassinée ! -Comment ça ? Demanda notre ami qui ne comprenait pas. -Une bonne énigme de spectre ! Se permit de dire le tueur. Le fantôme de La Croix tourna son regard vers l’impudent. Il grogna et sa couleur spectrale tourna vers le vert. L’apparition traversa la pièce et laissa son visage à quelques centimètres de celui de Kurt. Il souffla sur sa proie qui ferma les yeux. Le tueur trembla de tout son corps et le fantôme revint faire face à Neldirage. On avait beau ne pas pouvoir le toucher, il semblait capable d’affecter les vivants, remarqua notre lieutenant. -Désolé, je ne peux peut-être pas trouver le repos mais les gens qui travaillent pour ceux qui m’ont fait ça m’horripilent. -Vous voulez dire que le seigneur de La Garde vous a fait ça ? -Oui ! S’exclama le fantôme. Comment croyez-vous qu’il a acquis ses titres de noblesse ? La Croix ? La Garde ? Vous ne trouvez pas ça ressemblant ? Il a juste fait quelques modifications… -Je ne pense pas que la parole d’un mort-vivant soit crédible si on pense à la même chose ! Dit Ylanay. -Nous tentons d’arrêter ce seigneur… Précisa Neldirage au mort-vivant. -Alors les ennemis de mes ennemis sont mes amis ! -Oui, confirma Neldirage qui ne comptait pas vraiment affronter un spectre ce soir. Savez-vous comment on pourrait le faire arrêter ? -Hélas, non ! Mais si vous y arrivez, je pourrais enfin reposer en paix ainsi que bien d’autres… -Que voulez-vous dire ? Demanda Van qui semblait avoir surmonté sa peur des apparitions. -Je vous révèlerai ce secret que si vous promettez de m’aider ! -Oui, répondit immédiatement Neldirage. De toute manière, c’est ce que nous comptions faire. -Et bien, beaucoup des créatures qui attendent dehors sont des mi-condamnés. C'est-à-dire que quelqu’un a souillé leur sépulture et emmené leur corps. -Mais qui a pu faire cette chose abjecte ? Demanda Ylanay au spectre qui volait au-dessus de la scène. -Des adorateurs de la magie sombre… Des hommes manipulant les vents noirs ! Ils commandent les morts… ou tout du moins leurs corps ! Ils se terrent dans ce même cimetière. -Pourquoi ne pas y aller vous-même ? Demanda Neldirage. Vous useriez de vos pouvoirs de fantôme ! -Je ne peux pas ! Tous les mausolées sont sacrés, je ne peux y pénétrer ! Ici, c’est ma tombe, ce n’est pas la même chose. Et bien que les armes classiques ne me fassent guère d’effet, je ne peux pas grand-chose contre eux ! Je risquerai même de me faire capturer ! Ce que je refuse ! -C’est compréhensible… Dit Van. -Où pouvons-nous les trouver ? -Il doit y avoir dix disciples et un maître… Vous trouverez les disciples partout dans le cimetière… Ils attendent la nuit, la lumière les agresse ! Ensuite, ils creusent et déterrent les cadavres et les apportent au sous-sol où le nécromancien fait sa magie… -Pouvons-nous le vaincre ? Demanda Neldirage. -Mais tu es fou ! Dit Pierre en agrippant notre ami par la manche. Tu ne vas pas t’attaquer à quelqu’un qui utilise la vie des autres pour prolonger la sienne ! Oui ! Rajouta-t-il pour anticiper la question de son supérieur. J’ai entendu parler de lui et du sort qu’il réserve à ceux qu’il capture ! Il les vide de leur âme et utilise les corps comme pions ! -Il a raison… Avoua le fantôme. J’espère que vous ne tomberez pas entre ses mains car la mort ne vous accueillerait pas tout de suite… -Il y a bien un moyen de le vaincre ? Demanda Neldirage. -Vous avez beau être de bons guerriers émérites, ce combat ne se jouera pas par la force des armes ! Mais par la ruse. Utilisez votre tête pour résoudre ce problème. -Vous pouvez nous aider ? Demanda avec espoir Ylanay. -Non, mais une amulette sur ma tombe vous permettra de percer les brumes. Pierre se précipita dessus et la passa autour du cou. Etant l’éclaireur, personne ne jugea nécessaire de lui faire des remarques sur son empressement. -Trois gargouilles entourent la demeure du nécromancien, vous la trouverez plus à l’est. Maintenant allez ! Et faites attention, je peux faire fuir les zombis maintenant mais une fois parti, vous serez seuls. Chapitre XXXXIV -Que fait-on de lui ? Demanda Ylanay à Neldirage. -On va le laisser là, il n’a pas l’air en état de bouger et pas question de transporter un fardeau. -Tu sais comment on va pouvoir le vaincre ? Continua Ylanay. -Oui, j’ai ma petite idée ! Il est hors de question de l’affronter sur son terrain ! Je me rappelle ce qui s’est passé lors de l’affrontement du shaman gobelin… Ajouta-t-il avec un clin d’œil pour les victimes des éclairs. -Nous allons l’enterrer vivant, si je puis dire… Ensuite, nous ferons la chasse à ses acolytes et s’il n’a pas été tué par l’explosion, il le sera parce qu’il sera incapable de se régénérer… -Et s’il s’enfuit ? Dit Pierre. -Et bien pour l’instant, j’ai que cette idée ! Alors si quelqu’un en a une autre, qu’il en fasse part à l’assemblée… Non ? C’est bien ce que je pensais… Pierre, guide-nous jusqu’à l’entrée, on va chercher de quoi faire exploser le bâtiment. -Vous savez que c’est moins flippant lorsqu’on y voit comme en plein jour… Dit ce dernier. -On se doute ! Alors évite de nous faire stresser et contourne les zombis ! Dit Van. -Bien suivez-moi ! Les amis se mirent donc en route et rejoignirent la porte d’entrée du cimetière. Ils ne croisèrent en chemin ni âme qui vive ni mort qui vive non plus. La lune avait dégagé son manteau nuageux ce qui donna plus de lumière à la pénombre ambiante. Neldirage frappa pratiquement de plein fouet la grille. Il la vit venir au dernier moment ce qui provoqua un vacarme assourdissant. Les gardes émergèrent du poste avancé, prêts à se battre. -Oh, c’est vous ! Dit le garde en reconnaissant son lieutenant. Vous nous avez filé une de ces frousses ! -Ouvre-moi, garde ! Ordonna Neldirage. Il baissa les yeux. -Désolé, j’ai des ordres stricts à ce sujet ! Ca vient d’un général… On peut y entrer mais en aucun cas en sortir avant le lever du jour ! Vraiment désolé… Neldirage appuya sa tête sur les barreaux de la grille. -Bien, bien… Alors amenez-moi toute votre réserve d’explosif ainsi que de nouvelles torches ! Celles-ci sont presque épuisées ! Dit notre ami en lançant le bout de bois au pied du garde. -D’accord ! Vous m’avez entendu les autres ! Allons chercher ça ! Neldirage se retourna et rejoignit ses amis en attendant que les gardes reviennent. -Je crois qu’il y en a deux qui nous doivent des excuses… Jubila Pierre. -Et oh ! Se défendit Neldirage. Je ne suis pas là pour croire à toutes les rumeurs ! Mais il est vrai que sur ce coup là, je me suis trompé ! Mais bon, des rumeurs resteront des rumeurs ! Je vais pas croire à l’existence des hommes rats ! -Et bien, tu sais là-dessus… Dit Van. -C’est bon ! Arrêtez ! Dit Neldirage. Faut pas exagérer non plus ! -Lieutenant ? Dit une voix de l’autre côté de la grille. -Oui ? Répondit notre ami en se remettant en vue. -Voilà ce que vous avez demandé ! -Holà fais attention avec ces torches ! Y a de la poudre là, je te rappelle ! -Excusez-moi, lieutenant, je fais attention ! -Van, Ylanay, Pierre ! Amenez-vous ! Faut qu’on prenne ça ! Les amis retrouvèrent Neldirage à la grille et saisirent les sacs ainsi que les torches au travers des barreaux. Après avoir pris le matériel, ils repartirent dans la brume. Le lieutenant attrapa deux torches et retrouva, difficilement, ses hommes dans la brume. -Allons les gars ! Dit-il en les jouxtant. Allons détruire cette momie ! -En avant, et fais gaffe Nedi ! Nous fais pas sauter avec tes torches… -Tu vois quelque chose Pierre ? -Non, dit celui-ci en regardant de chaque côté du groupe. Attendez… Si ! Là-bas, il me semble qu’un homme tente d’extirper un corps d’une tombe. -Abats-le dans ce cas ! -Attends, je suis pas sûr qu’il le déterre ! -Le garde m’a sous-entendu qu’on était les seuls là-dedans ! Pierre fit un mouvement de tête qui sembla être un accord et banda son arc avec une flèche. Il prit son temps et aligna la hampe avec son œil et relâcha la pression qu’il maintenait sur la corde. Le projectile disparut dans la nuit. Il n’y eut même pas un bruit, nota notre lieutenant. -Cible abattue ! Déclara Pierre. On économise même de cacher le corps, il vient de chuter dans la tombe ! -Magnifique ! Déclara Van. Maintenant, si on pouvait y aller, j’aimerais ne pas rester dans le coin ! -Il a raison, renchérit Neldirage. Finissons notre besogne puis partons d’ici ! -Je crains que le jour ne se lève pas avant quelques heures… Dit Ylanay en essayant de regarder dans le ciel quelque chose qui pourrait lui indiquer quelle heure il était. -Nous retournerons alors au caveau veiller sur notre prisonnier ! Répondit Neldirage. Pierre, guide-nous à travers cette purée de pois ! -C’est parti ! Je suppose que cette sombre baraque devant est celle que nous cherchons ! -Comment en être sûr ? Demanda Ylanay. Loin de moi l’idée de douter de toi, Pierre, mais j’aimerais pas faire sauter le mauvais truc… -Et bien, il y a une sorte d’entrée comme l’a décrit l’autre fantôme ! En plus, y a deux types qui ont l’air de surveiller l’endroit. -D’accord, d’accord, ça doit être ça, dit Neldirage… Bon à votre avis, on en fait quoi des deux devant ? -On en tue un et on garde l’autre pour qu’il soit jugé ! Proposa Van. -Ca marche ! Pierre, tu t’occupes de l’un des deux, nous autres ont fait le tour ! Neldirage commença à s’avancer mais se rappelant qu’il n’y avait personne pour les guider, il fit demi-tour et demanda des précisions sur comment les contourner… Une fois qu’ils furent en position, les trois hommes attendirent le bruit de chute avant de sortir de l’autre côté du mausolée et neutraliser le dernier gardien. Le soldat eut tout le loisir de le décrire. Il portait une cape noire marquée d’un sceau rouge dans son dos. Son visage semblait être rongé par un obscur fléau et ses yeux avaient été arrachés. Neldirage se demandait par quel miracle il arrivait à voir. -Van, ligote-le ! Nous, on va mettre les charges ! Les amis attrapèrent les sacs et descendirent les marches, arme au poing. La volée de blocs de pierre se terminait par un long couloir qui s’enfonçait dans le sol. Les amis se dévisagèrent : Personne ne voulait aller plus loin. -Bien déposons ça ici et allons-nous en ! -Amenez-vous ! Vite ! Hurla Van à leur intention. -Remontez, je vais continuer ! Neldirage sortit rapidement un couteau pris au tueur puis perça un des sacs et en aspergea le lieu. Il donna quelques coups de pied dans les conteneurs de la poudre pour que ceux-ci dégringolent en bas des marches. Notre ami prit son courage à deux mains, ainsi que le sac, et déversa la poudre qui s’échappait du trou nouvellement percé jusqu’en bas des marches. A cet endroit, on pouvait apercevoir une porte. Cette dernière était éclairée par deux torches murales, elle contrastait avec les ténèbres environnantes. Notre guerrier se frotta le cou qui commençait à le tirer et fixa cette mystérieuse porte. Elle était faite en bois et il y avait été fixé une décoration en métal. Bien qu’en étant relativement loin, Neldirage remarqua facilement les traits grossiers qui avaient été gravés dans un métal noir comme la nuit. Cela ressemblait à une tête, mi-homme, mi-animal. Le couloir sembla se rétrécir et la porte se rapprocher. Les yeux de la gravure s’animèrent et la tête se déforma. Notre lieutenant, apeuré par cette vision cauchemardesque ne put détacher son regard. La chose grogna puis cria quand elle comprit ce qui se passait. -Neldirage ! Entendit-il vaguement. Malgré la faiblesse du bruit, celui-ci parvint à le ramener à la réalité. Avant d’être à nouveau hypnotisé par cette apparition, Neldirage décida de mettre les voiles sans attendre, non plus, de voir ce qu’allait faire cette gravure. Arrivé en haut des marches, il put voir une armée de créatures converger vers le mausolée. -Tu vois une issue ? Demanda notre ami à Pierre. -Non pas vraiment ! On est véritablement cerné ! Au pire, nous pouvons nous rabattre vers les remparts de ce côté-ci ! Dit-il en montrant quelque chose que Neldirage ne pouvait pas voir. -Alors courons ! Les amis s’élancèrent et le lieutenant dut faire demi-tour quand il se rappela qu’il avait oublié d’allumer la poudre. Il jeta la torche dans l’escalier et partit après s’être assuré que la poudre avait bien pris. Il courut au hasard en espérant tomber sur ses amis. -Où êtes-vous ? Hurla-t-il à travers la brume. -Là ! Entendit-il sur sa droite. Il trouva ses amis retranchés contre la muraille. Dos au mur, ils étaient en position défensive. -On fait quoi ? Demanda Pierre. Ils continuent à converger vers nous ! -Qu’est-ce qu’il y a autour de nous ? Demanda Neldirage. -Des monstres ! Dit Van en souriant. -Très drôle ! Fit remarquer Ylanay. Il y a un mur aussi ! Dit-il en rajoutant une couche. Bien que le moment ne soit pas propice pour plaisanter, ces petits blagues détendirent assez Neldirage pour que ses idées s’organisent. -On est loin du coin du cimetière ? -Non, répondit Pierre. Une centaine de mètres ! -C’est dégagé ? Demanda notre lieutenant. -Oui, mais cela sert à rien ! On est toujours encerclé ! -Ca nous fera gagner du temps ! En avant ! Les compagnons s’élancèrent rapidement et suivirent le mur. Neldirage se demandait où en étaient les explosifs. Le lieutenant ne s’y connaissait pas beaucoup en poudre et il se demandait à quelle vitesse la mèche improvisée avançait. Après une trentaine de secondes à courir, les amis furent donc acculés contre le coin du cimetière. -Et maintenant ? Demanda Ylanay qui regardait le brouillard qui se dissipait naturellement. -Regardez ! Dit Van. La brume s’efface lentement ! Par quel prodige… ? -Je ne sais pas ! Mais au moins, ça vous montre ce qui nous attend ! En effet, des monstres en tout genre s’avançaient. Ils étaient morts, cela ne faisait aucun doute. Leur peau était couverte de pus qui coulait de leurs plaies saillantes. Les crânes étaient dénués de chair et seul des vers et autres sortes d’insectes y reposaient encore. Certains boitillaient sous l’absence d’un genou, d’autres regrettaient la disparition de leurs bras. Mais ils avaient un point commun : Ils ne toléraient pas que les vivants traversent leur territoire sous leur règne nocturne. Il semblait y avoir aussi des fantômes qui ressemblaient étonnamment au seigneur de La Croix. Neldirage eut alors la vision des tristes pouvoirs du nécromancien. Soudain, surgie de nulle part, une horde d’esprits et de morts s’attaquèrent à leurs congénères. Neldirage, muet de surprise, mit du temps à comprendre que ces êtres se sacrifiaient pour que leur mission s’accomplisse. Peu de temps après, juste avant que les défenseurs fussent balayés, la détonation secoua le cimetière et la ville. On aurait dit qu’un millier de canons avaient tiré en même temps. La terre gronda et l’explosion souleva la terre le long du couloir. Les quatre amis durent se jeter en arrière pour éviter d’être projetés dans les airs. Le sol se souleva jusqu’à la muraille puis s’arrêta. Cette dernière craqua, gronda, et se lézarda. -Sauvez-vous ! Cria Neldirage à l’adresse de ses amis. Ce ne fut pas la peine car ceux-ci avaient déjà détalé. La muraille sembla s’enfoncer dans le sol… ce qu’elle fit d’ailleurs. Le haut du rempart se craquela et tomba à l’endroit où se trouvaient les compagnons précédemment. Il y eut des petites flammes bleues qui quittèrent les zombis, qui continuaient d’avancer, pour se précipiter dans le trou sous la muraille effondrée. Il y eut un nouveau soubresaut terrestre circulaire autour de la muraille puis plus rien. Neldirage était sûr d’avoir réveillé toute la région avec ce vacarme. Mais pour l’instant, les morts avaient cessé d’avancer. Ils tournaient leurs têtes, s’ils le pouvaient, avec un air étonné et perdu. Ils firent sortir de leur gorge un long grondement sourd avant de se transformer en poussière. Neldirage tourna la tête et rabattit sa veste devant sa bouche et son nez. -Voilà une bonne chose de faite ! S’exclama notre ami. -Bien, rentrons nous occuper de notre tueur maintenant, dit Ylanay. Les amis quittèrent leur position non sans regarder autour d’eux qu’il n’y ait plus de morts. @+ -= Inxi =-
  12. J'aurai pas mis de virgule ! Sinon seule petit défaut sur le fond, c'est la vitesse à laquelle le chef de la caravane se laisse dicter ce qu'il doit faire. Je sais tu vas me dire qu'il y a pleins d'arguments comme quoi c'est normal mais y en a aussi plein comme quoi c'est pas normal Hum chinon le chant est sympa ! Encore un de plus dans ce récit qui en compte des dizaines ! Tu pourras sortir un disque au final ! Enfin après toutes ces sotises, je demande une suite ! Et franchement.... Plus rapide que ca ! @+ -= Inxi =-
  13. Inxi-Huinzi

    L'Ascension d'un héros

    J'ai rectifié les fautes d'ortho !! En fait, il y a juste une phrase qui était avec un 'tu' et qui n'avait rien à y faire ! C'est corrigé ! J'imagine que si la porte est étroite, cela reviendrait à taper près des gonds donc je vois ca assez résistants Rajouté S'il est en ville, pourquoi pas Bon la suite : / @+ -= Inxi =-
  14. Inxi-Huinzi

    L'Ascension d'un héros

    Voici la suite ! J'ai bien evidement tenu compte de toute les remarques et j'ai donc fait les changements adequats ! Chapitre XL L’aube venait à peine de se lever. L’air était encore doux et la rosée ne s’était pas encore évaporée. Neldirage, avec les membres de son escouade, dont Pat, l’homme aux muscles de rêves, était collé contre la façade du bâtiment. A l’intérieur de celui-ci, ils devraient réaliser trois interpellations. Neldirage fit un signe de tête et deux hommes se préparèrent avec un bélier. -Ici, le lieutenant Neldirage ! Je vous somme d’ouvrir ! Il patientèrent une minute avant de renouveler l’ordre. Aucune réponse. Ils se saisirent du bélier et entamèrent défoncer la porte. Un coup, elle vacilla sur ses fondations. Deux coups, les gonds couinèrent. Trois coups, la porte s’ouvrit en craquant. Un carreau fila à travers la brèche et se planta dans le bélier. -Ici, le lieutenant Nelidrage, je répète : Rendez-vous ! On vous fera pas de mal… -Crevez ! Vous travaillez pour le comte Rys ! -Je vais me présenter à la porte, ne tirez pas ! Dit Neldirage. Notre lieutenant prit une grande inspiration et se présenta dans l’encadrement de la porte. -Bien, que nous voulez-vous ? Demanda un homme qui tenait une arbalète en main. De part et d’autre de lui, se tenaient deux autres malfrats en habit de nuit. -Vous êtes en état d’arrestation… Dit Neldirage suivi de ses hommes. L’homme commença par rire mais quand il vit que ce n’était pas une blague, son sourire se changea en une moue de surprise. Ils se laissèrent néanmoins ligoter. Neldirage et ses amis avaient défoncé la porte, pourquoi avaient-ils cru à une blague ? Ils ne devaient pas être hommes de main de premier ordre pour rien… Peut-être pensaient-ils qui s’agissait là d’un simple contrôle… Notre lieutenant n’eut pas le loisir d’approfondir ses réflexions et quitta le lieu en compagnie des trois prisonniers. Neldirage jeta un coup d’œil sur la ville. Normalement, vingt autres opérations de ce type devaient avoir lieu simultanément. -Vous avez toujours rien compris, hein ? Demanda un des bandits sur le trajet. Vous comprenez pas qu’on est intouchable ? Personne ne témoignera devant le juge ! Neldirage le fixa droit dans les yeux et lui dit : -On verra qui rira le dernier… Tout à l’heure devant le juge, tu verras que tu n’es pas si intouchable que ça. Le voyage jusqu’à la caserne se passa dans un silence plus que complet. Les passants n’étaient pas encore dehors ce qui facilita leur marche. De toute manière, avec la fête d’hier, ils devaient tous être en train de faire la grasse matinée en ce dernier jour de semaine. Neldirage aurait bien aimé rester au lit ce matin… mais il n’avait pu. Devant la caserne, Fertan était déjà présent et attendait à côté de charrettes spécialement créées pour le transport de prisonniers. -Lieutenant, je crois que notre coup de filet a impressionné les hommes… Si on arrive à les faire boucler, ça en ralliera une bonne partie. -Bien, bien ! Combien d’hommes ont été arrêtés ? -Tous ! -Et combien de chariots disposons-nous ? -Six, comme prévu ! -Et bien, nous pouvons dire que c’est parfait ! Tous les témoins sont là ? -Affirmatif, les hommes sont frais et dispo ! -Et bien, mettons-nous en route ! Le juge doit sûrement déjà nous attendre ! Deux hommes sûrs par charrette, les autres en protection autour. -On se dépêche ! Cria Fertan en répétant ce qu’avait dit Neldirage en changeant quelques termes. Les hommes s’activèrent et Fertan plaça les hommes en qui il avait confiance avec les prisonniers. Les essieux grincèrent et ils se mirent en route vers le palais de justice. D’après la réponse qu’il avait eu, ce serait l’affaire d’un répurgateur qui dévoilerait leurs arguments. Neldirage espérait ne jamais s’attirer les foudres d’un de ces hommes. Le juge qui devait se prononcer sur l’affaire se voyait l’objet de trop de pression pour que notre lieutenant décide de lui faire totalement confiance. La lettre avait donc été envoyée à des autorités beaucoup moins… clémentes et un inquisiteur se chargeait de l’affaire. L’important cortège traversa donc la ville pour arriver à destination quelques vingtaines de minutes plus tard. Ils n’eurent à déplorer aucun accident sur le parcours, seulement les regards impressionnés des passants devant un tel dispositif. Les prisonniers furent conduits en file indienne jusqu’à la salle d’audience où les attendait l’inquisiteur. Les attitudes étaient variées. Certains bombaient le torse, sûrs d’être relâchés sous peu. D’autres étaient moins rassurés, conscients qu’un tel dispositif n’avait pas été déployé pour rien. Ou encore certains n’avaient pas du tout la conviction des autres et tremblaient comme des feuilles. Neldirage rentra dans la salle et s’approcha de l’inquisiteur. -Bonjour, je suis Neldirage, c’est avec moi que vous discutiez par courrier. -Ah ! Enchanté ! Dit l’homme en robe rouge. Neldirage regarda le répurgateurr qui allait tenter de faire arrêter ces hommes. L’homme avait un bouc soigneusement taillé, des yeux verts et une aura palpable à des kilomètres. Rien que dans son regard, on sentait sa haine du mal et du chaos. Neldirage était sûr de trouver en lui un allié de taille. -Que pensez-vous décider à leur encontre ? Demanda notre lieutenant à l’homme. -Apportez-moi les témoins, nous aviserons ensuite ! Vous n’êtes pas le premier à vous lancer dans cette entreprise. Neldirage hocha la tête et alla s’asseoir. L’audience put alors commencer. Le seigneur de la Garde arriva juste après ce début, il s’assit sur un banc, entouré de son escorte personnelle, l’air passablement énervé. Notre lieutenant lui sourit et lui fit un petit signe de la main. L’homme tourna la tête, serra la mâchoire et pressa ses mains sur ses genoux. Il y eut ensuite un enchaînement de soldats à la barre ainsi que de témoins. Le seigneur de la Garde fit lui aussi entrer des témoins alors qu’il n’était pas censé être au courant de ces arrestations. Neldirage se rembrunit à la pensée qu’il y avait eu des fuites. Le lieutenant faillit être sorti de la salle lorsqu’il s’insurgea contre les mensonges d’un témoin du seigneur. Il lui revint en mémoire les propos de La Garde à propos de l’argent. Il avait sûrement acheté ces déclarations. Quand Neldirage vit ça, il décida de poser quelques questions pièges. Il réussit ainsi à montrer des incohérences dans leurs dires. Notre lieutenant permit donc de démanteler plusieurs accusations que ces témoins avaient lancées sur les gardes, notamment celle où ils disaient que les hommes de notre ami étaient soûls. La fin de la séance fut déclarée après l’écoute du dernier témoin. L’inquisiteur sépara les hommes en deux groupes : Un groupe de vingt-cinq et un de huit. Il se leva et invita le reste de l’assemblée à faire de même. -Le jury a tranché ! De par les accusations qui ont été présentées par le lieutenant Neldirage ici présent et le répurgateur Rek, nous retiendrons : racket, trouble à l’ordre public, viol et meurtre… Par ces griefs, nous déclarons : vingt pendaisons, cinq emprisonnements et huit relaxes. Neldirage était assez satisfait du jugement. Il tourna la tête et vit le seigneur de La Garde partir en jurant. Notre lieutenant venait de montrer que tout pouvait changer… Il avait gagné son premier combat contre l’anarchie. Notre ami fut félicité par ses amis et regarda ceux qui avaient eu la chance de ne pas être condamnés. A son grand regret, les deux petites frappes que Neldirage aurait voulues par-dessus tout mortes, ou derrière les barreaux, allait profiter d’un témoignage crapuleux pour s’en tirer à bon compte. Notre lieutenant se promit de les coincer un jour ou l’autre. Il finirait eux aussi par connaître leur juste châtiment. Les prisonniers changèrent de juridiction et furent emmenés par d’autres soldats. Neldirage alla voir le répurgateur. -Merci… -Vous n’avez pas à me remercier. La justice se doit d’être juste, c’est la vérité qui a parlé. -Pas tout à fait… Il y en a encore des crapules à l’extérieur. -Amenez-moi d’autres preuves et je me ferai une joie de refaire un nouveau procès. -D’accord, cela sera fait. Neldirage allait se retourner quand le répurgateur l’apostropha de nouveau. -Sachez que vos actions pour remettre de l’ordre ont contribué à faire parler de vous. En si peu de temps, vous vous êtes fait nombre d’ennemis. D’autres vous respectent et vous admirent mais peu déclareront en public qu’ils seront à vos côtés pour lutter contre la corruption. En tout cas, je serai là. Neldirage hocha la tête et sortit rejoindre tous ses hommes. Ylanay, Van, Pierre, Pat et Fertan à ses côtés, il décida de leur parler tout de suite. -Aujourd’hui, c’est un grande victoire pour l’ordre ! Je sais que la majorité d’entre vous a peur du seigneur de La Garde, qu’ils travaillent même peut-être pour lui… J’en vois qui baissent la tête, j’en vois qui tente de le camoufler. Mais… Mais… Je ne vous blâme pas ! Je sais quelle genre de pression cet homme peut vous faire subir ! Sachez que vous n’êtes pas seuls et qu’ensemble nous pourrons faire face. Arrêtez d’avoir peur, arrêtez de vous cacher, arrêtez de fuir ! Et battez-vous comme des soldats que vous êtes. Regardez aujourd’hui, ils ne sont pas intouchables, la vérité les a rattrapés ! Alors aidez-nous ! Remettons cette ville dans la voie de l’ordre. Neldirage ne savait pas si son discours avait fait effet mais cette petite lueur dans leurs yeux montrait qu’au moins, ils y réfléchiraient. Chapitre XLI Deux jours après, plusieurs commerçants furent envoyés par leurs pairs pour remercier Neldirage de son action contre le seigneur de La Garde qui les opprimait. Ils manifestèrent leur intention de ne plus se laisser marcher sur les pieds et étaient prêt à témoigner contre ceux qui les menaçaient. Notre lieutenant eut aussi des dénonciations plus discrètes, où les marchands qui venaient se plaindre avaient reçu des menaces de mort les concernant eux, ou un de leurs proches. Une semaine après le procès, tous les hommes de main ‘officiels’ de La Garde étaient derrière les barreaux, ou morts exécutés. Par contre, Neldirage avait reçu une lettre du seigneur comportant uniquement ceci : Tu veux la guerre, tu l’auras… Il avait reçu cette lettre la veille. Depuis, deux soldats qui avaient témoigné la semaine précédente avaient été retrouvés morts. Le seigneur gagnait quelques points grâce à la peur et les soldats se remettaient de nouveau à douter. Neldirage mit sous protection les témoins restants. Il convoqua aussi ses amis. -Qu’y a-t-il, Nedi ? Demanda Pierre. -On passe en état d’urgence, le seigneur utilise la manière forte pour se débarrasser des gêneurs, répondit Neldirage. -Des nouveaux morts ? -Oui, un ! -Putain… Se désola Van. Il commence à m’énerver le vieux là ! -Et si on jouait à son petit jeu ? Proposa Ylanay. -C'est-à-dire ? Demanda Neldirage, suspicieux. -Il tue ! Alors tuons… -Jamais je ne m’abaisserais à ce niveau… Répondit notre ami. -On te demande pas de le faire, dit Van, juste de nous laisser nous en occuper… -Il a commencé le premier, rajouta Pierre, et si je dois défendre ma vie à leur dépens alors je le ferai ! -Si jamais on en arrive à ce stade, je ne pourrai pas vous en blâmer… En attendant, évitez. On ne résout pas la violence par la violence. -Ca veut dire qu’on a le droit ? Demanda Ylanay. -Je ne répondrai pas à cette question, dit Neldirage en fixant un point inexistant. Ils trinquèrent puis changèrent de conversation. Malgré les efforts qu’ils firent pour parler du beau temps, ils ne purent s’empêcher de revenir sur ce sujet de discussion. -Nedi, on doit savoir si on peut faire usage de la force.. Je suis persuadé qu’on peut éliminer ceux qui sont chargés de ces crimes. -Mais vous n’imaginez pas ! Si cela s’apprend que c’est vous, ça sera l’anarchie ! -Qui t’a dit qu’on serait vu ? -Je vous assure que je le sens pas… -Fais-nous confiance, Nedi, tu seras pas déçu… Notre ami se prit la tête dans les mains. Ce n’était pas une bonne idée… Il le savait mais c’était la seule solution qu’il voyait pour le moment. Si Neldirage ne jouait pas dans la cour du seigneur, il finirait pas perdre et il n’en était pas question… Même si c’était un peu contre nature, il devait s’avouer que tout n’était pas aussi blanc qu’il avait pu croire. Il rechignait à utiliser la force mais maintenant, il n’avait guère le choix. Neldirage devait faire arrêter le seigneur de La Garde s’il voulait que la partie s’achève. C’était comme une partie de ce jeu… échec. Sauf que les pions étaient des hommes et il devrait être prudent. De plus, si jamais cela se savait, ce serait une véritable guerre civile. -Bien, faites attention… Faites ce que vous pouvez… Mais pas d’abus ! -Ne vous inquiétez pas, lieutenant, dit Pierre solennellement. -Pendant que j’y pense, dit Van, que faisons-nous pour le cimetière ? -Ah oui, en parlant de ça, demain soir, nous irons faire un tour. Je vous montrerai que ce ne sont que des contes. -Je réfléchissais à un truc en attendant, dit Ylanay, je pense pas qu’il se cache plusieurs personnes derrière ces meurtres… Peut-être un voire deux tueurs. Nous enquêterons pour essayer d’avoir des pistes. -Bien, allons-nous reposer, par précaution, il y a des gardes dehors… Nous sommes des personnes gênantes d’après les propos du seigneur de La Garde, je ne prendrai pas le risque que nous soyons assassinés. Les quatre amis montèrent dans leur chambre pour ne dormir que d’un œil. Neldirage, quant à lui, ne trouva pas le sommeil tout de suite. Il n’arrêtait pas de peser le pour et le contre de sa décision. Après une bonne heure de réflexion, il s’endormit en pensant que contre-attaquer était la bonne solution. Il avait vraiment peur que cela se sache… Si jamais… il serait radié de l’armée ! Et encore ! S’il avait de la chance… Neldirage se réveilla en ayant la désagréable sensation qu’il ne s’était pas reposé. Il réagissait au quart de tour et ce fut un véritable calvaire pour quitter le lit. Les amis se rejoignirent en bas pour prendre leur petit déjeuner. Les compagnons n’étaient pas vraiment du matin et tant qu’ils n’avaient rien dans l’estomac, ils se refusaient à parler. Une fois qu’une petite collation fut avalée, Neldirage se leva et donna les dernières directives. -Bien, je vais partir au quartier général, on se retrouve à vingt-deux heures devant les grilles principales du cimetière. En attendant, récoltez les informations pour savoir qui a fait ces meurtres, soyez prudents et bonne chance ! -D’accord, à ce soir ! Dit Pierre. Neldirage partit donc rejoindre Fertan qui l’attendait depuis une vingtaine de minutes. -Alors, quelles nouvelles ? Demanda notre ami dès qu’il eut franchis le seuil de la porte. -La nuit a été calme, répondit Fertan en l’accompagnant dans son bureau. -Bien, bien ! On en sait un peu plus sur ces crimes ? -Non, pas de témoins, tous perpétrés dans un lieu discret. Ca doit être un pro. Neldirage espérait que le sergent se trompait. Malgré leur talent martial, les trois amis auraient du mal contre un tueur parfaitement entraîné. -Ce soir, je vous rappelle que vous devez faire un rapport au général. Notre ami avait complètement oublié. -Oups, ce soir, je suis au cimetière, fais donc décaler le rendez-vous à demain. De toute manière, j’aurai sûrement parlé à l’un des sous-fifres. -Bien, lieutenant, je ferai passer le message. Neldirage demanda le programme de la journée et ils se mirent immédiatement au travail. Ayant fini en avance, Fertan proposa d’aller dégourdir les jambes d’Eclair. C’était vrai que notre lieutenant l’avait un peu négligé ces temps-ci. Neldirage accepta et décida de rejoindre le sergent aux portes de la ville. Après avoir remercié le maréchal-ferrant d’avoir refait les fers d’Eclair, notre héros rejoignit Fertan au lieu convenu. Ils décidèrent de faire une promenade qui s’apparentait aussi à une patrouille. Ils suivirent le chemin principal, qui était peu emprunté à cette heure de la journée, puis bifurquèrent sur la droite en forêt. On voyait que cette dernière était soignée car les arbres avaient été vidés de leurs branches mortes et avaient été étayés. Cela contribuait à donner au lieu une atmosphère reposante et cela permettait également à la lumière de pénétrer dans cet endroit humide. Eclair prit une allure plus rapide pour montrer qu’il était content de se dégourdir les jambes. Les sabots frappèrent le sol avec force pour marquer son passage. Neldirage sourit devant l’excitation de la bête. Le lieutenant discuta avec le sergent trois bons quarts d’heure avant que notre ami ne se décide à faire plaisir à sa monture en se défoulant un bon coup. Après avoir convenu de se retrouver à la caserne, Neldirage fit retourner sa monture qu’il avait précédemment placée pour faire face à Fertan. Il la lança au galop et Neldirage se cramponna de toutes ses forces. Il espérait seulement deux choses : La première était de ne pas tomber et la deuxième qu’il n’y ait pas d’obstacle qui surgissent à l’imprévu. Eclair relâcha toute sa puissance et galopa frénétiquement. Neldirage était penché pour éviter que l’air l’empêche de voir ce qu’il se passait. En dessous de lui, le sol défilait à une vitesse impressionnante. Ce n’était qu’un tapis gris qui défilait à toute vitesse. De part et d’autre de lui, c’était une alternance de vert et de brun. En face, il n’y avait que des formes qui se rapprochaient à la vitesse de l’éclair. La bête prit un virage que notre ami anticipa parfaitement. On aurait dit que la monture testait son cavalier, pour voir s’il la méritait. Eclair prit une nouvelle suite de virage à toute vitesse mais Neldirage tint bon. Ensuite, sans que le lieutenant lui en ait donné l’ordre, le cheval quitta la piste et s’engagea dans la dense forêt. Les branches fouettèrent Neldirage qui fit la grimace devant ces chocs soudains. Le cheval s’envola par-dessus une souche et notre ami faillit être déstabilisé de ce saut imprévu. Ensuite, Eclair reprit une course moins dangereuse et galopa tout droit, écrasant mousse, champignons et branches cassées. Ils émergèrent sur un nouveau sentier et Neldirage tira sur les rênes. La monture se cabra puis retomba sur ses quatre pieds. Eclair bougea la tête puis se calma. Il prit un petit trot et suivit le sentier jusqu’à émerger sur un axe plus connu d’où il put rentrer à la ville. Le soleil se couchait et il était temps de rentrer. Neldirage passa donc les portes avant qu’elles ne soient fermées et déposa son cheval chez le maréchal-ferrant avant de retourner à la caserne. -Alors ? Entendit-il de la balustrade du premier étage. -Incroyable ! Dit Neldirage en reconnaissant la voix de son sergent. C’est vraiment une belle bête ! -Oui, c’est un cheval de valeur, faites attention… -Oh, t’inquiètes donc pas… Répondit Neldirage avec un geste de la main. Que s’est-il passé pendant notre absence ? Le sergent sortit une liasse de feuilles de sa poche. Il les parcourut rapidement avant de dire : -Hum… Une bagarre sur la place près du seigneur Valdo... Deux cambriolages… Une demande d’embauche… rien d’anormal, patron ! -Impeccable ! Quelle heure est-il ? -Je dirai qu’il doit être neuf heures. -Bien, je vais donc y aller ! Tu connais les consignes ! -Oui, chef … -Bon et bien bonne nuit et à demain ! -A demain, répondit celui-ci… Neldirage décida de repasser à l’auberge chercher son armure. Il se méfia de toutes les ombres et de tout le monde. Le lieutenant arriva dans sa chambre et attrapa son armure de plaque. Après s’être mis en tenue complète, il rejoint le cimetière à une vingtaine de minutes de là. Comme prévu, ses amis se trouvaient à l’endroit convenu. Tous étaient équipés comme pour la guerre. -Et bien, Neldirage, pour quelqu’un qui pense qu’il n’y a rien dedans, tu es bien habillé ! -Ca va, ça va ! On est jamais trop prudent… -J’aimerai qu’on traîne pas trop, alors si on pouvait y aller tout de suite tant qu’il reste un peu de lumière… Les quatre compagnons se mirent en marche vers le poste de garde. Chapitre XLII -Lieutenant Neldirage, laissez-nous passer ! Dit notre ami aux gardes postés devant la grille d’acier. L’homme fronça les sourcils, comme surpris par la requête qu’on lui adressait. -Hein ? Vous voulez vraiment rentrer là-dedans, lieutenant ? -Oui, soldat, cela pose-t-il un problème ? -Pour moi, non ! Mais pour vous, oui, vous risquez de ne jamais ressortir. -Rumeurs et contes pour enfants… -Non, lieutenant, je vous jure que c’est pas des histoires ! On les voit des fois ces créatures… La journée, tout est calme mais le soir… la brume se dépose et des ombres se déplacent. Grâce au ciel, ces grilles sont magiques et les empêchent de sortir. Mais lieutenant, je vous assure qu’il y a quelque chose là-dedans… Neldirage se tourna vers ses amis. Pierre ne semblait pas rassuré, ses yeux semblaient dire qu’il aurait aimé se trouver ailleurs. Partout mais pas ici. Notre lieutenant se tourna vers le garde. -En avez-vous vu ? -Non, jamais… Avoua celui-ci. Mais on les entend… -Bien, quoi qu’il y ait, nous purgerons ce lieu. Avez-vous des torches, soldats ? -Oui, oui, bien sûr… L’homme rentra dans l’édifice de pierre et en ramena plusieurs. -Par où faut-il aller une fois rentrés ? Demanda notre ami. -Ca dépend ce que vous voulez trouver ou ce que vous ne voulez pas voir… -Nous voulons savoir ce qui se passe là-dedans. -Alors allez vers l’est… Le cimetière est sur un flanc de colline mais c’est de ce côté où il se situe le plus de mausolées. -Messieurs, allons-y ! Les gardes poussèrent plusieurs mécanismes et la lourde porte grinça. Celle-ci s’ouvrit, laissant bien en vue les trop calmes tombes. Neldirage ouvrit la marche, peu rassuré mais désireux de se faire une opinion par lui-même. Ses amis lui emboîtèrent le pas. Tous dégainèrent. Ylanay et Pierre sortirent leur arc et Van et Neldirage, leur épée. Tout paraissait si oppressant… On avait beau ne pas croire à ces contes, on ne pouvait pas s’empêcher de s’imaginer des choses : Et si quelque chose m’attaquait ? Qu’est-ce qui peut se tapir dans la nuit ? C’était une peur ancestrale chez l’homme : la nuit. Celle qui cachait ses plus profonds secrets derrière des rideaux ténébreux. Une sorte de râle perça de la brume. -Qu’est-ce que c’était ? Demanda Neldirage en se retournant vers la source du bruit. -Je sais pas… Répondit Ylanay qui mourait d’envie de décocher une flèche au hasard. -On vous avait dit que c’était hanté… -Hey ho ! Dit Neldirage. On se calme… On a toujours rien vu ! Alors continuons. Notre ami reprit la marche, torche brandie vers l’avant. Peut-être qu’ils avaient raison et qu’il se passait des choses irréalistes. Il faudrait être méfiant si de telles créatures rôdaient. -Ah ! Un cri fit retourner notre lieutenant. -Qu’est-ce qu’il y a ? Demanda Van visiblement sur les nerfs. -Y a un truc qui m’a frôlé… -T’es taré ! J’étais à côté de toi et j’ai rien vu ! Dit Ylanay. -Moi, je l’ai vu, dit Pierre ! Et c’était pas vivant ! -C’était quoi ? -Euh… C’était blanc ! Et pourri ! -Tu n’as pas plus précis ? -Non… On va dire que je m’attendais pas à voir un de mes cauchemars apparaître devant moi ! -Continuons, dit Neldirage en faisant des mouvements de bras avec la torche, on verra bien si on voit d’autres … trucs ! Les amis resserrèrent les rangs et furent tous aux aguets. Ils zigzaguaient entre les tombes, lisant les épitaphes les plus grosses. Des morts dues aux pestes, à des incendies, des meurtres… Rien de bien réjouissant. Ils descendirent une pente sur une dizaine de mètres et tombèrent sur un sentier en gravier. Après avoir vérifié une énième fois qu’ils étaient bien seuls, ils suivirent le chemin. Neldirage commençait à se poser des questions sur la santé mentale de Pierre quand Van trébucha. -Ah ! Un cadavre… -Quoi de plus normal dans un cimetière ? Dit Ylanay alors qu’il ne voyait pas la scène. -Celui-là et tout frais… Répondit l’autre soldat. Neldirage retourna le corps qui gisait à côté d’une tombe qui venait d’être creusée. Le trou mesurait deux mètres de profondeur et notre lieutenant se demanda s’il avait creusé la tombe pour lui ou pas. Le corps était ensanglanté mais Neldirage nota que la balafre qui lui avait ouvert le torse avait été provoquée par une épée. -L’arme qui a causé sa mort est réelle, dit Neldirage à l’adresse de ses amis. -La mort ne date pas plus d’une dizaine de minutes, ajouta Van, le corps est encore chaud… -Le… commença notre ami. Un carreau vint arracher le bout d’une croix de pierre. Les amis se cachèrent derrière des tombes en espérant avoir bien déduit où se trouvait le tireur. -Les gars, je crois que le tueur nous a trouvés avant qu’on le coince ! Dit Neldirage à ses hommes à quelques mètres de là. -A ce propos, dit Ylanay. On a des infos ! C’est un mercenaire ! Il est peu connu mais fait du travail efficace à ce qui parait. Faudra faire gaffe. -On en reparle tout à l’heure, dit Pierre, je crois que c’est pas le moment ! -On va courir de l’autre côté ! Avec ce brouillard, impossible de dire où il a bien pu passer… Les amis se levèrent tout en se protégeant derrière leurs boucliers et coururent à l’aveuglette. Ils faisaient de grands mouvements de balancier avec leurs torches pour essayer de voir où ils pourraient se cacher. -Par ici, dit Ylanay en repérant une forme sombre dans la brume. Les amis modifièrent leur course pour s’approcher de cette chose. Il s’agissait en fait d’un mausolée fait d’une pierre noire. Il y avait deux statues qui représentaient des archers en train de tirer dans les airs. -Nedi, il y a quelque chose qui arrive de l’autre côté ! En effet, à l’opposé d’où était censé arriver le tueur, on entendit des bruits de pas. -Par ordre des soldats de l’Empereur, arrêtez-vous ! Hurla Neldirage à ces personnes. Elles ne s’arrêtèrent pas. -Prenez vos arcs, on tire une salve. Les amis encochèrent et firent feu. Les flèches prirent la direction des silhouettes mais ne semblèrent pas les toucher… Ils continuaient d’avancer… -Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ! Dit Neldirage qui commençait à comprendre que les contes n’étaient pas si faux que ça. -Des morts… Un tueur… Mais qu’est-ce qu’on fait ici ? Demanda Van. -On se replie dans le mausolée ! Annonça Ylanay. Neldirage acquiesça. Après avoir fracturé la serrure, les amis s’enfermèrent dans le tombeau. -Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Demanda Pierre qui commençait à faire les cent pas. -Je sais pas, laisse-moi réfléchir ! Dit Ylanay. D’après les légendes qu’on raconte, les morts ne peuvent pas entrer dans les zones protégées avec de l’eau bénite. -Bien, dit Neldirage, faites le tour de la salle et essayer de voir si vous en trouvez pas ! La salle était en forme de croix. Au milieu, quatre colonnes entouraient un carré où reposait une tombe de marbre. Elle portait l’inscription suivante : Monseigneur de la Croix. -Et bien monseigneur, dit Neldirage, on va rester un peu dans le coin si ça ne vous dérange pas ! -J’ai trouvé ! Entendirent trois des soldats. Pierre se tenait devant un réceptacle de pierre dans lequel nageait un liquide qui ressemblait fort à de l’eau. -Bien, prenez-en un peu, et aspergez la porte ! Ne gaspillez pas tout ! Faudra peut-être renouveler ! Les amis attrapèrent leur sacoche et se servirent de leur bol, de leur gourde, de leur main pour recouvrir la porte en question d’eau bénite. -Espérons que ces rumeurs ne mentaient pas, dit Neldirage en s’asseyant sur une marche. -Qui était cet homme tout à l’heure ? Demanda Van. -Il me semble que c’était le gardien du cimetière… Répondit Ylanay qui continuait à faire le tour du lieu pour voir s’il n’y avait pas une autre issue. -A priori, ce n’étaient pas des morts… Dit Neldirage en fixant la porte qui ne bougeait pas. -On leur a tiré dessus ! Ils ont même pas bougé ! -On ne sait pas si on les a eu ! Dit Ylanay. Une voix aigue transperça la nuit. Les compagnons s’interrogèrent du regard. -Une femme ? Dirent-ils en cœur. Chapitre XLIII -Une femme ou un piège ? Reprit notre lieutenant. -C’est vrai qu’une femme dans un cimetière… la nuit… seule… -On ne bouge pas ! Dit Neldirage. Des coups furent tambourinés à la porte faisant sursauter nos quatre amis. Ils se précipitèrent contre, pensant qu’on voulait la défoncer. -Ouvrez-moi ! Dit une voix d’homme. -Qui êtes-vous ? Demanda Neldirage au travers de la porte. -Mais ouvrez-moi ! Ils vont arriver ! Ils vont me tuer ! -Nous ne vous ouvrirons pas tant que vous nous aurez pas révélé votre identité ! -Je m’appelle Kurt ! -Tu connais un Kurt ? Demanda Neldirage à voix basse pour Ylanay. Ce dernier haussa les épaules. -On sait pas qui tu es ! Une sorte de soupir filtra au travers de la porte. -Normal… pour un tueur ! Les amis hoquetèrent. -C’est toi qui as tué les soldats ? C’est toi qui dois nous tuer ? -Oui ! Hurla ce dernier derrière la porte. Mais ouvrez-moi ! Je vous jure que je vous ferai pas de mal ! -Crève ! Cria Van. Fais-toi étriper par ce qui te poursuit ! -Je vous en supplie ! Faites pas ça ! Aidez-moi ! -Donne-nous une bonne raison ! Demanda Neldirage. -Je peux vous aider à faire arrêter le seigneur de La Garde. Neldirage ouvrit des yeux ronds : Il venait de marquer un point. Il utilisait le meilleur argument qu’il aurait pu avoir. Si le tueur parlait contre le seigneur et s’il montrait des preuves à Neldirage, il n’aurait aucun mal à le faire condamner. -Ecartez-vous ! Ordonna notre ami. -Mais Neldirage… Tu ne vas pas le croire ? C’est un tueur ! -Si, c’est une opportunité unique, je ne vais pas la gâcher… -Mais tu es dingue ! Il va nous tuer ! -Ce n’est pas l’homme qui vous parle, c’est le lieutenant ! Alors ouvrez ! C’est un ordre. Ses amis firent la grimace mais s’exécutèrent. -On va vous ouvrir, je veux vous voir sans habit ! Vous avez vingt secondes ! Neldirage regarda ses trois autres amis. -Prenez vos arcs, dès qu’il rentre, surveillez le moindre de ses gestes ! Ils acquiescèrent. Notre lieutenant prit son bouclier et se mit en position défensive. Il ouvrit lentement la porte pour y découvrir un homme avec une sorte de pagne. Il attendait, terrorisé, debout devant la porte. Neldirage lui fit signe de rentrer alors que des formes longeaient la grille du mausolée dans leur direction. Le lieutenant ramassa les affaires du tueur puis referma la porte derrière lui. Ce dernier avait été retourné dos contre un mur. La scène resta ainsi figée quelques minutes. Les trois soldats menaçant Kurt de leurs arcs et Neldirage fouillant les affaires du tueur sur la tombe centrale. Après avoir enlevé toutes les armes qu’il y avait… Et il y en avait, Neldirage rendit ses habits au tueur. -Allez, rhabille-toi ! -Merci ! Dit-il, acerbe. -On se calme, dit Van, on voulait te laisser dehors alors nous fais pas regretter notre décision. Kurt lança un regard vers la porte. Il se rappela soudain ce qu’il y avait derrière et tiqua. Ce détail n’échappa pas à Neldirage qui décida de l’interroger. -Qu’est-ce qu’il y a dehors ? Demanda notre ami. -Je ne sais pas trop… Dit le tueur. On aurait dit des humains… mais… Il sembla hésiter à dire la suite. -Morts ? Tenta Ylanay. -Oui, dit l’autre en le regardant. Au début, je n’avais compris. J’en ai décapité un et… et… son corps a continué à avancer vers moi ! Après, d’autres sont sortis du brouillard et là, j’ai dû fuir. Ils étaient bel et bien morts, certains étaient transpercés de flèches. Il regarda les trois amis. -Je suppose que c’était vous… -Comment faire pour partir ? Demanda Neldirage. -Je ne sais pas ! Je savais pas qu’ils existaient ! Je suppose que dès le lever du jour, on pourra sortir ! Si ça durait toute la journée, vous seriez au courant, non ? Demanda Kurt. -Oui… Répondit notre ami. Nous attendrons alors… Van soupira. Cela ne l’enchantait guère. -Ca ne me fait pas plus plaisir, Van, annonça Ylanay, mais je préfère rester ici que sortir et affronter ces zombis ! -Moi aussi, dit Pierre, mais je crains qu’ils ne finissent par rentrer ! -Normalement, il n’y aura pas de problèmes ! Le rassura Neldirage en regardant la porte pour regarder s’il apercevait encore des gouttes d’eau bénite. Le lieutenant fit les cent pas à son tour. Quelle situation haïssable ! Neldirage détestait ne pas être maître de la situation. Il ne savait ni quoi faire, ni qui ils affrontaient. Notre lieutenant s’approcha de la porte et tenta de voir ce qui se passait. Il ne vit pas grand-chose et préféra aller s’asseoir. Le tueur avait été ligoté dans un coin de la pièce et seul Van gardait un œil constant sur Kurt. Ylanay, quant à lui, l’interrogeait et glanait quelques informations. Neldirage se mit à fixer une partie du mur sur la gauche. Ce dernier semblait bouger, devenir flou, l’essence même de l’inconstance. Notre ami se frotta la nuque puis les yeux. Le mur prit une teinte bleu clair et Neldirage prévint ses amis. Ils ne virent d’abord rien puis le mur sembla se désolidifier puis disparaître. Un homme d’une pâleur extrême fit son apparition. Il était si blanc ! Pensa Neldirage. Comment était-ce possible ? Il était… Transparent ! Et mort ! Notre lieutenant tira son épée et se mit entre le fantôme et ses amis. Le spectre avança de quelques pas et s’arrêta à un mètre de notre ami. Neldirage le fixa dans les yeux et en fut dérouté. Quand on fixait un homme, on pouvait y voir cette petite étincelle de vie. Ici, il n’y en avait plus. On ne voyait plus qu’un gouffre, un vide, une porte liant les deux mondes… On pouvait voir les restes d’un ancien guerrier : l’armure trouée, aussi invisible que le reste, recouvrait une carcasse amochée. -Que faites-vous dans ma tombe ? Dit le spectre d’une longue voix monotone et en détachant nettement chaque mot. Les trois amis et le tueur détalèrent immédiatement du centre de la pièce pour se rabattre sur un de ses côtés. Ylanay trempa sa flèche dans l’eau bénite et mit en joue l’apparition. Neldirage leva la main et remit sa lame au fourreau. Le spectre était loin d’être agressif. -Nous sommes désolés… Seigneur de la Croix… L’apparition, qui avait traversé la pièce, se tourna vers notre ami. -Je voulais vous livrer aux mi-condamnés, mais vous avez l’air d’être assez intéressants… -Qui n’a pas entendu parler de vous, seigneur ? Le flatta Neldirage avec une courbette. Notre ami fit de discrets signes de tête à Ylanay. Celui-ci ne comprit ce que voulait Neldirage qu’à la quatrième fois. Il lut la plaque mortuaire à voix basse pendant que le lieutenant parlait à l’apparition de détails superflus. Ensuite, Ylanay leva la tête et fit en sorte que Neldirage lise sur ses lèvres. Notre lieutenant put ainsi faire croire au fantôme qu’il connaissait les grandes lignes de sa vie. -Jusqu’à donc votre… terrible mort… Acheva Neldirage. -Et bien, je suis réellement flatté. Mais en même temps, c’est normal vu la vie exemplaire que j’ai menée ! Mais je ne suis pas mort, j’ai été assassiné ! -Par ? Demanda par un réflexe Neldirage. -Pas au sens où vous l’entendez… Je suis bien mort de vieillesse mais c’est mon âme qui a été assassinée ! -Comment ça ? Demanda notre ami qui ne comprenait pas. -Une bonne énigme de spectre ! Se permit de dire le tueur. Le fantôme de La Croix tourna son regard vers l’impudent. Il grogna et sa couleur spectrale tourna vers le vert. L’apparition traversa la pièce et laissa son visage à quelques centimètres de celui de Kurt. Il souffla sur sa proie qui ferma les yeux. Le tueur trembla de tout son corps et le fantôme revint faire face à Neldirage. On avait beau ne pas pouvoir le toucher, il semblait capable d’affecter les vivants, remarqua notre lieutenant. -Désolé, je ne peux peut-être pas trouver le repos mais les gens qui travaillent pour ceux qui m’ont fait ça m’horripilent. -Vous voulez dire que le seigneur de La Garde vous a fait ça ? -Oui ! S’exclama le fantôme. Comment croyez-vous qu’il a acquis ses titres de noblesse ? La Croix ? La Garde ? Vous ne trouvez pas ça ressemblant ? Il a juste fait quelques modifications… -Je ne pense pas que la parole d’un mort-vivant soit crédible si on pense à la même chose ! Dit Ylanay. -Nous tentons d’arrêter ce seigneur… Précisa Neldirage au mort-vivant. -Alors les ennemis de mes ennemis sont mes amis ! -Oui, confirma Neldirage qui ne comptait pas vraiment affronter un spectre ce soir. Savez-vous comment on pourrait le faire arrêter ? -Hélas, non ! Mais si vous y arrivez, je pourrais enfin reposer en paix ainsi que bien d’autres… -Que voulez-vous dire ? Demanda Van qui semblait avoir surmonté sa peur des apparitions. -Je vous révèlerai ce secret que si vous promettez de m’aider ! -Oui, répondit immédiatement Neldirage. De toute manière, c’est ce que nous comptions faire. -Et bien, beaucoup des créatures qui attendent dehors sont des mi-condamnés. C'est-à-dire que quelqu’un a souillé leur sépulture et emmené leur corps. -Mais qui a pu faire cette chose abjecte ? Demanda Ylanay au spectre qui volait au-dessus de la scène. -Des adorateurs de la magie sombre… Des hommes manipulant les vents noirs ! Ils commandent les morts… ou tout du moins leurs corps ! Ils se terrent dans ce même cimetière. -Pourquoi ne pas y aller vous-même ? Demanda Neldirage. Vous useriez de vos pouvoirs de fantôme ! -Je ne peux pas ! Tous les mausolées sont sacrés, je ne peux y pénétrer ! Ici, c’est ma tombe, ce n’est pas la même chose. Et bien que les armes classiques ne me fassent guère d’effet, je ne peux pas grand-chose contre eux ! Je risquerai même de me faire capturer ! Ce que je refuse ! -C’est compréhensible… Dit Van. -Où pouvons-nous les trouver ? -Il doit y avoir dix disciples et un maître… Vous trouverez les disciples partout dans le cimetière… Ils attendent la nuit, la lumière les agresse ! Ensuite, ils creusent et déterrent les cadavres et les apportent au sous-sol où le nécromancien fait sa magie… -Pouvons-nous le vaincre ? Demanda Neldirage. -Mais tu es fou ! Dit Pierre en agrippant notre ami par la manche. Tu ne vas pas t’attaquer à quelqu’un qui utilise la vie des autres pour prolonger la sienne ! Oui ! Rajouta-t-il pour anticiper la question de son supérieur. J’ai entendu parler de lui et du sort qu’il réserve à ceux qu’il capture ! Il les vide de leur âme et utilise les corps comme pions ! -Il a raison… Avoua le fantôme. J’espère que vous ne tomberez pas entre ses mains car la mort ne vous accueillerait pas tout de suite… -Il y a bien un moyen de le vaincre ? Demanda Neldirage. -Vous avez beau être de bons guerriers émérites, ce combat ne se jouera pas par la force des armes ! Mais par la ruse. Utilisez votre tête pour résoudre ce problème. -Vous pouvez nous aider ? Demanda avec espoir Ylanay. -Non, mais une amulette sur ma tombe vous permettra de percer les brumes. Pierre se précipita dessus et la passa autour du cou. Etant l’éclaireur, personne ne jugea nécessaire de lui faire des remarques sur son empressement. -Trois gargouilles entourent la demeure du nécromancien, vous la trouverez plus à l’est. Maintenant allez ! Et faites attention, je peux faire fuir les zombis maintenant mais une fois parti, vous serez seuls. Chapitre XLIV -Que fait-on de lui ? Demanda Ylanay à Neldirage. -On va le laisser là, il n’a pas l’air en état de bouger et pas question de transporter un fardeau. -Tu sais comment on va pouvoir le vaincre ? Continua Ylanay. -Oui, j’ai ma petite idée ! Il est hors de question de l’affronter sur son terrain ! Je me rappelle ce qui s’est passé lors de l’affrontement du shaman gobelin… Ajouta-t-il avec un clin d’œil pour les victimes des éclairs. -Nous allons l’enterrer vivant, si je puis dire… Ensuite, nous ferons la chasse à ses acolytes et s’il n’a pas été tué par l’explosion, il le sera parce qu’il sera incapable de se régénérer… -Et s’il s’enfuit ? Dit Pierre. -Et bien pour l’instant, j’ai que cette idée ! Alors si quelqu’un en a une autre, qu’il en fasse part à l’assemblée… Non ? C’est bien ce que je pensais… Pierre, guide-nous jusqu’à l’entrée, on va chercher de quoi faire exploser le bâtiment. -Vous savez que c’est moins flippant lorsqu’on y voit comme en plein jour… Dit ce dernier. -On se doute ! Alors évite de nous faire stresser et contourne les zombis ! Dit Van. -Bien suivez-moi ! Les amis se mirent donc en route et rejoignirent la porte d’entrée du cimetière. Ils ne croisèrent en chemin ni âme qui vive ni mort qui vive non plus. La lune avait dégagé son manteau nuageux ce qui donna plus de lumière à la pénombre ambiante. Neldirage frappa pratiquement de plein fouet la grille. Il la vit venir au dernier moment ce qui provoqua un vacarme assourdissant. Les gardes émergèrent du poste avancé, prêts à se battre. -Oh, c’est vous ! Dit le garde en reconnaissant son lieutenant. Vous nous avez filé une de ces frousses ! -Ouvre-moi, garde ! Ordonna Neldirage. Il baissa les yeux. -Désolé, j’ai des ordres stricts à ce sujet ! Ca vient d’un général… On peut y entrer mais en aucun cas en sortir avant le lever du jour ! Vraiment désolé… Neldirage appuya sa tête sur les barreaux de la grille. -Bien, bien… Alors amenez-moi toute votre réserve d’explosif ainsi que de nouvelles torches ! Celles-ci sont presque épuisées ! Dit notre ami en lançant le bout de bois au pied du garde. -D’accord ! Vous m’avez entendu les autres ! Allons chercher ça ! Neldirage se retourna et rejoignit ses amis en attendant que les gardes reviennent. -Je crois qu’il y en a deux qui nous doivent des excuses… Jubila Pierre. -Et oh ! Se défendit Neldirage. Je ne suis pas là pour croire à toutes les rumeurs ! Mais il est vrai que sur ce coup là, je me suis trompé ! Mais bon, des rumeurs resteront des rumeurs ! Je vais pas croire à l’existence des hommes rats ! -Et bien, tu sais là-dessus… Dit Van. -C’est bon ! Arrêtez ! Dit Neldirage. Faut pas exagérer non plus ! -Lieutenant ? Dit une voix de l’autre côté de la grille. -Oui ? Répondit notre ami en se remettant en vue. -Voilà ce que vous avez demandé ! -Holà fais attention avec ces torches ! Y a de la poudre là, je te rappelle ! -Excusez-moi, lieutenant, je fais attention ! -Van, Ylanay, Pierre ! Amenez-vous ! Faut qu’on prenne ça ! Les amis retrouvèrent Neldirage à la grille et saisirent les sacs ainsi que les torches au travers des barreaux. Après avoir pris le matériel, ils repartirent dans la brume. Le lieutenant attrapa deux torches et retrouva, difficilement, ses hommes dans la brume. -Allons les gars ! Dit-il en les jouxtant. Allons détruire cette momie ! -En avant, et fais gaffe Nedi ! Nous fais pas sauter avec tes torches… -Tu vois quelque chose Pierre ? -Non, dit celui-ci en regardant de chaque côté du groupe. Attendez… Si ! Là-bas, il me semble qu’un homme tente d’extirper un corps d’une tombe. -Abats-le dans ce cas ! -Attends, je suis pas sûr qu’il le déterre ! -Le garde m’a sous-entendu qu’on était les seuls là-dedans ! Pierre fit un mouvement de tête qui sembla être un accord et banda son arc avec une flèche. Il prit son temps et aligna la hampe avec son œil et relâcha la pression qu’il maintenait sur la corde. Le projectile disparut dans la nuit. Il n’y eut même pas un bruit, nota notre lieutenant. -Cible abattue ! Déclara Pierre. On économise même de cacher le corps, il vient de chuter dans la tombe ! -Magnifique ! Déclara Van. Maintenant, si on pouvait y aller, j’aimerais ne pas rester dans le coin ! -Il a raison, renchérit Neldirage. Finissons notre besogne puis partons d’ici ! -Je crains que le jour ne se lève pas avant quelques heures… Dit Ylanay en essayant de regarder dans le ciel quelque chose qui pourrait lui indiquer quelle heure il était. -Nous retournerons alors au caveau veiller sur notre prisonnier ! Répondit Neldirage. Pierre, guide-nous à travers cette purée de pois ! -C’est parti ! Je suppose que cette sombre baraque devant est celle que nous cherchons ! -Comment en être sûr ? Demanda Ylanay. Loin de moi l’idée de douter de toi, Pierre, mais j’aimerais pas faire sauter le mauvais truc… -Et bien, il y a une sorte d’entrée comme l’a décrit l’autre fantôme ! En plus, y a deux types qui ont l’air de surveiller l’endroit. -D’accord, d’accord, ça doit être ça, dit Neldirage… Bon à votre avis, on en fait quoi des deux devant ? -On en tue un et on garde l’autre pour qu’il soit jugé ! Proposa Van. -Ca marche ! Pierre, tu t’occupes de l’un des deux, nous autres ont fait le tour ! Neldirage commença à s’avancer mais se rappelant qu’il n’y avait personne pour les guider, il fit demi-tour et demanda des précisions sur comment les contourner… Une fois qu’ils furent en position, les trois hommes attendirent le bruit de chute avant de sortir de l’autre côté du mausolée et neutraliser le dernier gardien. Le soldat eut tout le loisir de le décrire. Il portait une cape noire marquée d’un sceau rouge dans son dos. Son visage semblait être rongé par un obscur fléau et ses yeux avaient été arrachés. Neldirage se demandait par quel miracle il arrivait à voir. -Van, ligote-le ! Nous, on va mettre les charges ! Les amis attrapèrent les sacs et descendirent les marches, arme au poing. La volée de blocs de pierre se terminait par un long couloir qui s’enfonçait dans le sol. Les amis se dévisagèrent : Personne ne voulait aller plus loin. -Bien déposons ça ici et allons-nous en ! -Amenez-vous ! Vite ! Hurla Van à leur intention. -Remontez, je vais continuer ! Neldirage sortit rapidement un couteau pris au tueur puis perça un des sacs et en aspergea le lieu. Il donna quelques coups de pied dans les conteneurs de la poudre pour que ceux-ci dégringolent en bas des marches. Notre ami prit son courage à deux mains, ainsi que le sac, et déversa la poudre qui s’échappait du trou nouvellement percé jusqu’en bas des marches. A cet endroit, on pouvait apercevoir une porte. Cette dernière était éclairée par deux torches murales, elle contrastait avec les ténèbres environnantes. Notre guerrier se frotta le cou qui commençait à le tirer et fixa cette mystérieuse porte. Elle était faite en bois et il y avait été fixé une décoration en métal. Bien qu’en étant relativement loin, Neldirage remarqua facilement les traits grossiers qui avaient été gravés dans un métal noir comme la nuit. Cela ressemblait à une tête, mi-homme, mi-animal. Le couloir sembla se rétrécir et la porte se rapprocher. Les yeux de la gravure s’animèrent et la tête se déforma. Notre lieutenant, apeuré par cette vision cauchemardesque ne put détacher son regard. La chose grogna puis cria quand elle comprit ce qui se passait. -Neldirage ! Entendit-il vaguement. Malgré la faiblesse du bruit, celui-ci parvint à le ramener à la réalité. Avant d’être à nouveau hypnotisé par cette apparition, Neldirage décida de mettre les voiles sans attendre, non plus, de voir ce qu’allait faire cette gravure. Arrivé en haut des marches, il put voir une armée de créatures converger vers le mausolée. -Tu vois une issue ? Demanda notre ami à Pierre. -Non pas vraiment ! On est véritablement cerné ! Au pire, nous pouvons nous rabattre vers les remparts de ce côté-ci ! Dit-il en montrant quelque chose que Neldirage ne pouvait pas voir. -Alors courons ! Les amis s’élancèrent et le lieutenant dut faire demi-tour quand il se rappela qu’il avait oublié d’allumer la poudre. Il jeta la torche dans l’escalier et partit après s’être assuré que la poudre avait bien pris. Il courut au hasard en espérant tomber sur ses amis. -Où êtes-vous ? Hurla-t-il à travers la brume. -Là ! Entendit-il sur sa droite. Il trouva ses amis retranchés contre la muraille. Dos au mur, ils étaient en position défensive. -On fait quoi ? Demanda Pierre. Ils continuent à converger vers nous ! -Qu’est-ce qu’il y a autour de nous ? Demanda Neldirage. -Des monstres ! Dit Van en souriant. -Très drôle ! Fit remarquer Ylanay. Il y a un mur aussi ! Dit-il en rajoutant une couche. Bien que le moment ne soit pas propice pour plaisanter, ces petits blagues détendirent assez Neldirage pour que ses idées s’organisent. -On est loin du coin du cimetière ? -Non, répondit Pierre. Une centaine de mètres ! -C’est dégagé ? Demanda notre lieutenant. -Oui, mais cela sert à rien ! On est toujours encerclé ! -Ca nous fera gagner du temps ! En avant ! Les compagnons s’élancèrent rapidement et suivirent le mur. Neldirage se demandait où en étaient les explosifs. Le lieutenant ne s’y connaissait pas beaucoup en poudre et il se demandait à quelle vitesse la mèche improvisée avançait. Après une trentaine de secondes à courir, les amis furent donc acculés contre le coin du cimetière. -Et maintenant ? Demanda Ylanay qui regardait le brouillard qui se dissipait naturellement. -Regardez ! Dit Van. La brume s’efface lentement ! Par quel prodige… ? -Je ne sais pas ! Mais au moins, ça vous montre ce qui nous attend ! En effet, des monstres en tout genre s’avançaient. Ils étaient morts, cela ne faisait aucun doute. Leur peau était couverte de pus qui coulait de leurs plaies saillantes. Les crânes étaient dénués de chair et seul des vers et autres sortes d’insectes y reposaient encore. Certains boitillaient sous l’absence d’un genou, d’autres regrettaient la disparition de leurs bras. Mais ils avaient un point commun : Ils ne toléraient pas que les vivants traversent leur territoire sous leur règne nocturne. Il semblait y avoir aussi des fantômes qui ressemblaient étonnamment au seigneur de La Croix. Neldirage eut alors la vision des tristes pouvoirs du nécromancien. Soudain, surgie de nulle part, une horde d’esprits et de morts s’attaquèrent à leurs congénères. Neldirage, muet de surprise, mit du temps à comprendre que ces êtres se sacrifiaient pour que leur mission s’accomplisse. Peu de temps après, juste avant que les défenseurs fussent balayés, la détonation secoua le cimetière et la ville. On aurait dit qu’un millier de canons avaient tiré en même temps. La terre gronda et l’explosion souleva la terre le long du couloir. Les quatre amis durent se jeter en arrière pour éviter d’être projetés dans les airs. Le sol se souleva jusqu’à la muraille puis s’arrêta. Cette dernière craqua, gronda, et se lézarda. -Sauvez-vous ! Cria Neldirage à l’adresse de ses amis. Ce ne fut pas la peine car ceux-ci avaient déjà détalé. La muraille sembla s’enfoncer dans le sol… ce qu’elle fit d’ailleurs. Le haut du rempart se craquela et tomba à l’endroit où se trouvaient les compagnons précédemment. Il y eut des petites flammes bleues qui quittèrent les zombis, qui continuaient d’avancer, pour se précipiter dans le trou sous la muraille effondrée. Il y eut un nouveau soubresaut terrestre circulaire autour de la muraille puis plus rien. Neldirage était sûr d’avoir réveillé toute la région avec ce vacarme. Mais pour l’instant, les morts avaient cessé d’avancer. Ils tournaient leurs têtes, s’ils le pouvaient, avec un air étonné et perdu. Ils firent sortir de leur gorge un long grondement sourd avant de se transformer en poussière. Neldirage tourna la tête et rabattit sa veste devant sa bouche et son nez. -Voilà une bonne chose de faite ! S’exclama notre ami. -Bien, rentrons nous occuper de notre tueur maintenant, dit Ylanay. Les amis quittèrent leur position non sans regarder autour d’eux qu’il n’y ait plus de morts. Chapitre XLV -Où a-t-il pu bien passer ? Dit Neldirage hors de lui. -Il doit déjà être loin ! S’exclama Van en constatant lui aussi la disparition de Kurt. -Pierre, Van, allez chercher l’acolyte qu’on a laissé près du mausolée ! Espérons qu’il n’ait pas disparu ou mort pendant l’explosion ! Les deux amis quittèrent la tombe sur leur garde. -Ylanay, si on le retrouve pas, on a aucune chance de faire arrêter le seigneur de La Garde. -Je sais bien ! Mais que veux-tu que l’on fasse ? La ville est énorme ! Jamais on le retrouvera ! -Attends, attends ! Dit Neldirage en touchant sa ceinture. -Quoi, tu t’es fait mal ? Demanda son ami. -Non, ça ! Il sortit triomphalement le couteau du tueur. -Et bien ? Tu veux le retrouver avec son couteau ? -Mais non ! Je lui ai confisqué toutes ses armes et affaires ! Il n’a plus rien ! Et que va-t-il devoir faire ? -Aller en rechercher… Déduisit Ylanay. Ou en voler ! -Pas à cette heure de la journée ! Nous devons absolument mettre en faction un homme devant chaque magasin d’arme de la ville ! -Il peut très bien aller dans un endroit pas vraiment officiel ! -Il est vrai… Il est vrai… Dit Neldirage en calmant son excitation. Fertan ! Il doit sûrement les connaître ces endroits. Il faut agir maintenant sinon il sera trop tard. -Alors partons ! Annonça Ylanay. -Non ! Reste ici ! Dis à Pierre et Van quand ils reviendront qu’ils mettent l’homme en cellule. Le soleil se lève, je peux quitter le cimetière ! Je pars sans plus attendre. Sans laisser le temps à Ylanay de répondre, Neldirage quitta la tombe en courant jusqu’à l’entrée du cimetière. Avec la levée du jour, ce dernier s’éclairait doucement et il semblait moins hostile. Normalement, se dit le jeune homme, même le soir il ne le sera plus. Neldirage espérait que l’adorateur de la magie sombre était bel et bien enterré sous cette masse de terre. Sans perdre de temps, il hurla en courant qu’on lui ouvre la porte. Par chance, cela avait déjà été fait et les sentinelles de nuit le regardèrent passer comme un forcené. Neldirage n’aurait pas craché sur son cheval pour que cela soit moins fatigant mais cela lui aurait fait perdre du temps. Il s’engagea dans la ville courant toujours plus vite. Les rues ne formaient qu’un long couloir gris sur lequel notre ami essayait de ne pas se concentrer. Il ne voulait entendre que les battements de son cœur pour le contrôler… Aller moins vite… Se calmer et respirer… Il sauta par-dessus un tonneau renversé et bifurqua en centre ville. Il trouva rapidement la rue qu’il cherchait, après cinquante mètres, il toqua à une porte. Sergent Fertan, de l’armée Impériale. Neldirage tambourina à la porte. Après une minute, le sergent ouvrit dans une robe de chambre et armé d’une bougie. Il crut d’abord à une mauvaise blague mais quand il vit que c’était son supérieur, il se reprit. -C’est bon, c’est bon…. Dit Neldirage en soufflant et déglutissant. Connais-tu les marchands d’armes ? D’abord étonné par la question, il finit par répondre : -Oui, bien évidement, il y a celui rue… -Non ! Pas cela ! Ceux du marché noir ! -Oui, aussi ! -Bien, je veux que tu t’habilles en vitesse et que tu mettes le plus de gardes sur le coup ! Réveille-les s’il faut ! Je m’en fous ! Qu’on arrête tout homme ressemblant à cette description. Neldirage sortit un bout de papier sur lequel il griffonna une allure de l’homme. Fertan, bien que surpris, hocha la tête et dit : -Dans cinq minutes, je suis parti, lieutenant ! -Bien… bien… Neldirage s’adossa au mur pour se remettre de ses émotions. Il avait agi juste à l’heure. L’aube se levait et les magasins allaient ouvrir. La rue était encore plongée dans l’ombre car le soleil, pas assez haut pour dispenser ses rayons, ne parvenait pas encore à l’éclairer. Le lieutenant dut s’allonger au sol, il crut qu’il allait vomir. Il se souvint alors qu’il n’avait rien mangé et que l’effort l’avait achevé. Il attendit une paire de minutes avant de se remettre debout afin de se mettre en quête d’un bon repas. Il rentra dans le premier établissement venu, fatigué et terrassé par la faim qui se faisait maintenant omniprésente. Après un bref regard autour de lui, Neldirage nota qu’il n’y avait pas encore un seul client et que même le tavernier n’était pas là. Après quelques secondes à patienter, ce dernier fit son apparition juste avant que notre lieutenant perde patience. -Que puis-je pour vous en cette heure si matinale ? Demanda-t-il. -Un repas ! -Alors, nous avons du pain et du fromage comme déjeuner ou… -Un gros repas s’il vous plait ! Demanda Neldirage. Avec de la viande ! Beaucoup ! -Je vous apporte ça tout de suite ! L’homme disparut en cuisine pour revenir cinq minutes après avec des plats sûrement réchauffés à la marmite. Neldirage avait tellement faim qu’il accepta sans ronchonner. Il disposa l’argent sur la table avant d’entamer son repas à pleine dent. Après s’être tellement rempli la panse qu’il crut plusieurs fois que ses vêtements allaient rompre et une fois qu’il eut assez digéré pour se remettre debout, il quitta la salle qui commençait doucement à accueillir les clients. Neldirage décida de rentrer à l’auberge dormir un peu. Il en avait bien besoin. Après moult bâillements et soupirs, Neldirage finit par arriver à l’auberge. Il passa en coup de vent dans la salle du bas et monta se vautrer sur son lit en s’interrogeant sur la vitesse à laquelle la fatigue lui était tombé dessus. Il n’eut pas le temps d’approfondir le sujet que le monde des songes l’emporta. Neldirage pensait ne dormir que depuis quelques minutes que quelqu’un le secoua. -Hum... Foutez-moi la paix ! Maugréa le lieutenant en espérant se rendormir. -Lieutenant ! Dit la voix. On l’a eu ! Neldirage mit du temps à comprendre de quoi il parlait. Il fit demi-tour dans son lit et fronça des sourcils. -C’est vrai ? -Oui, il est venu chercher des armes chez un petit refourgeur… Avec la description, on a pas eu de mal à le reconnaître. -Bien, je m’habille et j’arrive ! Fertan descendit l’attendre en bas tandis que Neldirage enfilait son équipement. Autour de lui, le lieutenant perçut trois lentes respirations. Il hésita à les réveiller avant de leur laisser du repos… Ils l’avaient mérité. Il descendit les marches quatre à quatre et suivit Fertan dehors. -Qui reste-t-il en cellule ? Demanda Neldirage. -Pas grand monde depuis le précédent nettoyage ! Le truc que vous avez ramené hier qui pourrit dans une cellule au moins aussi moisie que lui et la personne que vous nous avez demandé d’arrêter. Qui est-ce en fait ? -Si c’est la bonne personne, c’est un assassin à la solde de La Garde. Il va me permettre de le mettre enfin derrière les barreaux. -Alors j’espère que c’est lui ! Si ce seigneur est mis derrière les barreaux, on réglera un des problèmes les plus importants de notre quartier. Ca devrait même relancer l’économie si on sait la zone sûre. -Les marchands en sont où au fait ? -Bof, pas terrible… Leur stock stagne un peu ! Je vous dis : Il faut que l’autre soit bouclé. -Bien, Fertan fait mander une audience exceptionnelle ! Le procès doit avoir lieu le plus rapidement possible ! -Autant pour les gardes, on a pu préparer ça à l’avance autant pour cette affaire, cela sera différent ! Lieutenant, vous vous rendez compte que vous allez faire juger un seigneur. Bien que celui-ci ne soit pas connu de par le monde entier, il devra avoir des avocats et du temps pour préparer sa défense. -Plus on traîne, plus notre témoin risque de disparaître, si tu vois ce que je veux dire… -Je vois… On mettra nos hommes les plus sûrs sous la surveillance, on contrôlera chaque mouvement, chaque repas… Ils finirent par arriver à la caserne et Neldirage prit directement la direction des geôles. A son grand soulagement, c’était bien la bonne personne qui se trouvait derrière les barreaux. -Alors Kurt, on croyait si bien s’échapper ? Celui ne daigna pas répondre. -On verra si tu te refuses à parler entre les mains de mon ami le répurgateur. Neldirage fit mine de partir. -Oh ! Oh ! Dit Kurt en se levant de sa paillasse. Il saisit les barreaux à deux mains et s’exclama : -Vous avez pas le droit faire ça ! Je dois avoir un procès avant ! Vous combattez pour le bien. -Personne sait que tu existes, c’est bien ce que tu as dit, non ? J’aurai aucun remord à te laisser moisir entre les mains de mon ami. -Je le dirai ! -A qui le diras-tu ? Demanda Neldirage. Qui te croira ? -Et toi ! Se défendit ce dernier. Tu crois que t’es mieux barré !? Même si tu réussissais à le faire enfermer, tu t’attirerais plus d’ennuis que si tu n’avais rien fait. -Je crois que je suis conscient du raffut que cela provoquera ! J’ai déjà bien fait bouger le cimetière… -C’était vous ce matin ? Demanda Fertan incrédule. -Oui, oui, confirma Neldirage mais ce n’est pas la question… -Ben il y a déjà plusieurs convocations sur votre bureau à ce sujet, lieutenant… Après quelques insultes bien placées pour les gratte-papiers, Neldirage reprit la conversation. -Si tu coopères, je ferais en sorte que ta sentence soit plus douce ! Dit notre ami pour Kurt. -Pff ! De toute manière, je vais mourir ! Se lamenta ce dernier et en mettant sa tête entre les barreaux. -Pas forcement, je pense que le clergé aura déjà de quoi jouer avec ton voisin de cellule… Kurt tourna la tête vers la chose qui croupissait au sol et reprit espoir en pensant qu’il n’allait pas mourir. -Alors acceptes-tu de témoigner ? -… J’accepte ! Finit-il par dire. -Fertan, qu’une garde des plus sûres soit en faction à chaque instant devant cette cellule ! Je ne veux même pas qu’un rat ne sorte ! -Je vais pas essayer de sortir vous savez ! Neldirage se retourna avec un grand sourire. -Je sais bien… mais c’est pas de toi que je me méfie. LA SUITE @+ -= Inxi =-
  15. Inxi-Huinzi

    Les sept compagnons

    Juste un retour à la ligne incongru ! Pour le fond, ben... pas grand chose à dire ! En plus, je suis fatigué donc ca aide pas pour mettre ses idées en place ! Bon j'avais un truc à dire mais je l'ai oublié ! Ca avait un lien avec l'agresseur ! Bon si jamais ca me revient, je t'en ferai part ! A si ! Ca y est ! Enfin c'était juste pour dire que la description de l'agresseur me faisait penser à celle de gollum. Pour le reste, c'est bien écrit mais ca vaut pas encore RE Feist ! Je rigole Je suis en pleine lecture des chroniques du Krondor là ! Alors je te renvoie l'appareil pour chaque fois que tu m'as fait l'allusion alors que j'étais en train de lire un de ses livres Allez, suite ! @+ -= Inxi =-
  16. Inxi-Huinzi

    Numar: une nouvelle ère

    Hop la 'tite faute Pour le fond, c'est vrai qu'on a toujours l'impression qu'on transitionne. Une discussion sur l'était physique ou on se demande aussi qu'est ce qu'il peut bien avoir. Ensuite un petit passage sur la suite du texte où il doti se reposer et ne pas assister aux préparatifs de la bataille ! Bien tu sais quoi ? Vivement la suite ! @+ -= Inxi =-
  17. Inxi-Huinzi

    L'Ascension d'un héros

    Bon voici non pas un mais DEUX champitres C'est parce que je suis pas là du week-end... Alors ce que vous pouvez faire, c'est en lire un aujourd'hui et l'autre demain ! Comme ca, ca change pas Bon pour le 'notre sergent, notre lieutenant' c'est un cadeau de style que m'a laissé Imperator lors d'un de ces passages sur un de mes textes ! Depuis, je fais que l'utiliser pour éviter les répétitions ! Mais c'est vrai que ca peut etre penible ! Je vais voir ce qu eje peux faire ! Merci aux nouveaux comme anciens lecteurs Chapitre XXXVII -Neldirage, on se bouge ! Le lieutenant s’éveilla péniblement. Il aurait bien dormi une heure de plus voire deux… Quelqu’un tira le drap et Neldirage grogna. Il faisait froid et il se leva en vitesse pour s’habiller. C’était un réveil violent qui avait le mérite d’être efficace. Notre lieutenant se frotta les yeux et rejoignit ses amis pour aller prendre un rapide petit déjeuner. Une tranche de pain garnie d’une sorte de pâté constitua ce repas. -J’y vais, dit Neldirage, on se retrouve là-bas… -D’accord, répondit Ylanay le nez dans l’assiette. Neldirage poussa la porte de l’auberge et sortit dans l’air matinal de la ville. On pouvait sentir le pain chaud et les légumes provenant du marché voisin. Notre ami replaça son armure, enfila sa cape puis se dirigea vers la caserne. En chemin, il croisa une dame en armure suivie par deux hommes bardés de cicatrices. A la vue de notre lieutenant, les deux hommes tournèrent les talons et la femme lui jeta un regard plein de gratitude. Cela avait son avantage d’être lieutenant, se dit Neldirage. Il venait sûrement d’éviter un vol... Ou un viol… Le quartier général avait revêtu son habit de gel, témoin de la fraîcheur des nuits. Dans la rue jouxtant celle de l’édifice, Neldirage aperçut une forme sombre au sol. En s’approchant, notre ami put voir le corps d’un homme. Il semblait avoir été battu puis abandonné ici. Notre lieutenant le souleva puis le porta jusque dans le bâtiment. A son entrée, trois hommes se précipitèrent pour le soulager de son fardeau. -Vous ramassez les ivrognes maintenant, patron ? Demanda un soldat à la musculature plus que respectable. -Je l’ai trouvé dans la ruelle à côté, il était salement amoché. Soignez-le et prenez sa déposition, dit Neldirage avant de monter dans son bureau. -Comme si c’était fait, dit l’homme avant d’emmener le blessé vers un endroit plus tranquille. Neldirage sortit sa paire de clés et ouvrit la porte de son bureau. Il resta debout et chercha de quoi écrire dans la paperasse qui recouvrait sa table. Il trempa plusieurs fois sa plume dans l’encre et griffonna un message à son sergent comme quoi il gérait les affaires pendant son absence. Neldirage signa aussi quelques papiers que des hommes devaient venir chercher dans la matinée. Ensuite il descendit au rez-de-chaussée pour prendre quelques nouvelles de la nuit. -Pat ! Appela-t-il. -Oui ? Répondit celui-ci en débarquant des geôles. -Quelles nouvelles ? -Rien, patron. Seulement des ivrognes, rien d’inhabituel ! -Très bien, bon je vous laisse une heure ou deux… -Bien, lieutenant, à toute à l’heure. Neldirage renfila sa cape qu’il avait déposée à l’entrée et retourna en ville. Il décida de passer par le marché pour écouter les dernières rumeurs. La place grouillait de monde et notre lieutenant eut du mal à se frayer un passage. Les gens étaient tellement serrés qu’il était pratiquement impossible d’avancer. Neldirage était coincé entre une femme vêtue de soie verte et d’un bourgeois moustachu aux habits multicolores. Notre lieutenant se demandait comment avancer quand une main sortit de la foule et s’empara du collier que portait la femme devant lui. Neldirage, d’un fulgurant réflexe, attrapa le poignet du voleur et tira l’homme jusqu’à lui. Celui-ci tenta de se dégager mais notre ami lui colla une dague juste sous la carotide. -T’as mal choisi la personne ! Je veux voir tes mains! L’agitation avait permis de créer un espace où Neldirage put fouiller l’homme. Il trouva des couteaux, des passe-partout et des bourses comme des objets de valeur. Une patrouille émergea de la foule. -Bonjour lieutenant, dit un des militaires. -Bonjour, répondit celui-ci en gardant un œil sur le voleur. J’ai quelqu’un à vous remettre… -Je vois… On venait de nous prévenir, il n’en est pas à son premier méfait. -Un récidiviste… Emmenez-moi ça au trou… Prévenez-le juge. Neldirage se pencha vers l’homme et lui murmura à l’oreille : -Tu finiras avec les mains coupées… Notre lieutenant s’étonna de cette colère soudaine contre un homme qui avait choisi le vol comme moyen de survie. Mais avoir choisi une telle vie, si lâche, si fourbe, le répugnait par-dessus tout. En fait, en y réfléchissant, c’est peut-être parce que l’homme avait une liberté à laquelle Neldirage ne pouvait prétendre. Mais le mal n’engendrait que mal et notre lieutenant était fier de la voie qu’il avait choisie. Notre ami reprit la route avec un petit pincement au cœur. La liberté… Cela lui manquait. Bien qu’occupant une position particulière maintenant, Neldirage regrettait qu’il passe plus de temps derrière un bureau qu’à appliquer ses convictions et valeurs. Il jeta un œil vers le clocher qui dépassait des toits, il avait déjà pris trop de retard. Notre ami pressa le pas après s’être arraché de la foule puis sortit par une partie du rempart spéciale. Cette porte avait été conçue uniquement parce qu’elle donnait un accès privilégié sur ce cimetière militaire. Elle permettait aussi aux grands seigneurs d’éviter la simple populace… Neldirage salua les hommes en faction qui la gardaient puis la franchit. A moins de cinq cent mètres de là, le cimetière, aussi protégé que celui de la ville, lui montrait ses grands remparts. Le lieutenant s’abandonna à la contemplation du lieu quelques secondes puis entra dedans. A la différence d’un civil, celui militaire ne permettait pas la distinction entre les individus enterrés… Juste entre les grades. Plus la tombe était ouvragée, plus la personne avait été importante. Avec des limites bien sûr… Les hauts généraux n’étaient pas enterrés tels de la vulgaire piétaille… Neldirage haussa les sourcils d’un air résigné. Il chercha l’endroit où ses amis attendaient, ce qui n’était guère difficile vu la platitude funeste du lieu. Il les rejoignit et attendit que la cérémonie commence. -Tu aurais pu te préparer un peu mieux… Glissa Neldirage à l’oreille de Van qui empestait l’alcool et ne semblait pas être réveillé. -Mouais… Répondit celui-ci en tournant des yeux vides vers ses amis. -Et bien, ça va être dur pour lui aujourd’hui… Dit Pierre. Ylanay se contenta de hausser les sourcils et se retourna vers la tombe. Il n’y avait pas grand monde de présent, Neldirage le déplora. Notre lieutenant put voir qu’il y avait un prêtre du clergé en longue robe blanche. Trois jeunes enfants l’accompagnaient, ils tenaient respectivement : un livre, une coupe et une sorte de linceul. De l’autre côté du trou, il devait y avoir une demi-douzaine de soldats, du même âge que Rob remarqua Neldirage. Le prêtre commença son élégie et les amis s’agrippèrent par la taille, tête baissée. Personne n’écoutait le discours, tous pensaient aux meilleurs moments qu’ils avaient passés avec cet homme. Rob… Il lui manquait tant… Neldirage regrettait de ne pas avoir profité de ses derniers instants. Il avait préféré rester dans un fort où il ne connaissait personne que de rester avec ses amis les plus chers. Neldirage ne put s’empêcher de verser une larme. C’étaient toujours les meilleurs qui partaient en premier… Notre lieutenant resserra sa prise sur ses amis, il ne ferait pas l’erreur deux fois. Ils resteraient ensemble jusqu’au bout, qu’ils le veuillent ou non. Neldirage jeta un regard successivement à Pierre, à Ylanay et à Van. Ils lui rendirent son regard, tout était dit. Sans aucun mot, ils avaient tous pensé à la même chose. Ils restèrent ainsi, silencieux, puis à la fin de la cérémonie, quand le prêtre eut déposé le linceul, ils jetèrent une dague au fond du trou. Neldirage leva la tête et fit un mouvement comme quoi il fallait y aller. Notre lieutenant marcha seul quelques instants avant d’être rattrapé par ses amis. -Ca vous tente une patrouille ? Demanda Neldirage. -Pourquoi pas, dit Van ironiquement, ça nous changera ! -On va où ? Voulut savoir Ylanay. -Vous tracassez pas ! Je serai là ! -Ah mais tu viens ? Dit Pierre étonné. -Oui ! Il est temps que je voie par moi-même ce qui se passe dans cette ville ! -Et bien, lieutenant, dit Van, commençons par aller surveiller du côté de la boucherie. Les deux autres amis acquiescèrent et Neldirage suivit le mouvement. Ils restèrent silencieux pendant toute leur surveillance… Les passants les regardaient et approuvaient en majorité leur présence. Le lieutenant fut abordé plusieurs fois dans la rue, il discuta rapidement puis continua sa patrouille avec ses amis. Les soldats avançaient à travers les rues diverses et variées. Ils passèrent devant des échoppes, des magasins et reçurent quelques signes de tête reconnaissants. Leur activité rassurait et dissuadait les malfrats les moins audacieux. Tout allait pour le mieux quand un raffut éclata dans une taverne. On était au milieu de la matinée : cela ne pouvait pas être des ivrognes. Neldirage décida d’aller voir. -Quoiqu’il y ait à l’intérieur, je ne veux pas de sang ! Arme au fourreau, servez-vous de vos mains ! -J’espère que ça sera sans violence, dit Van, j’ai encore mal à la mâchoire ! Le lieutenant poussa la porte et vit deux lascars en train de menacer l’aubergiste. -Qu’est-ce que c’est que ce cirque ? Demanda Neldirage main sur la garde de son épée pour dissuader tout combat. Les deux individus lâchèrent leur cible et firent face à ces hommes qui les dérangeaient. -Nous étions simplement en train de discuter … Mentit-il. L’un était grand et bien trop armé pour n’être qu’un simple habitant. Il avait la peau mate et de courts cheveux noirs. L’autre était petit et aussi vicieux que son collègue pouvait paraître stupide. Comme ils ne lui inspiraient aucune confiance, Neldirage décida de prendre les mesures nécessaires. -Embarquez-moi ça ! Dit le lieutenant à l’adresse de ses hommes. Les deux individus se laissèrent arrêter et quand le grand passa à côté de lui, il dit : -Tu sais pas à qui tu as affaire… Neldirage lui rendit son regard et ajouta : -Toi non plus… Chapitre XXXVIII Neldirage était en train d’écrire son rapport. Il faisait un résumé de l’arrestation et avait encore à signer deux embauches. Il avait vu les soldats juste avant et ils seraient de bonnes recrues. Neldirage se demanda ensuite comment faire avouer l’aubergiste. Ce dernier refusait de dire qu’il avait été victime de racket. Il semblait avoir peur des représailles. Il ne témoignerait pas contre les hommes que notre lieutenant avait fait enfermer au sous-sol. Neldirage remettait une de ses mèches de cheveux en place quand deux coups furent frappés sur la porte. -Entrez ! Répondit notre ami. Un homme, visiblement bourgeois, de par son accoutrement, fit son entrée. Il fit quelques pas et se pencha en prenant appui sur une chaise. -Vous désirez ? Demanda Neldirage passablement énervé de ce manque de respect. -Je me présente, Seigneur de la Garde. -Seigneur, que me vaut votre présence ? Dit Neldirage avec un respect dissimulé pour un homme ayant causé du tord à Van. Il fit quelques moues disgracieuses avant de dire : -Vous avez arrêté des hommes qui sont sous mes ordres… Alors c’était donc ça. Ce seigneur était donc là pour faire sortir de prison les voyous qui avaient agressé l’aubergiste. Neldirage se demanda ce que le seigneur pouvait exiger de ces commerçants. -Ils étaient en train de commettre un méfait. -Avez-vous des preuves ? Demanda le seigneur. -Assez pour l’instant, nous avons des témoins. L’homme se permit de rire. -Je ne pense pas… Vous êtes nouveau ! Vous ne savez pas de quoi je suis capable. -Serait-ce une menace ? Demanda Neldirage. -Non, un avertissement… -Vous ne m’impressionnez aucunement ! Sortez avant que je vous fasse mettre en prison ! L’homme sourit de nouveau. -Ah, parce que vous pensez que vos hommes vous sont plus fidèles qu’à moi ? Il est vrai que Neldirage ne s’était pas posé la question. Dans son ancien fort, tout le monde se connaissait et était ami. Ici, notre lieutenant ne connaissait pas la moitié de ses hommes. Il mènerait son enquête. Neldirage devait savoir en qui il pouvait avoir confiance. Il mettrait ses amis sur le coup, ils auraient peut-être moins de mal à obtenir des informations que lui. Le lieutenant reporta son attention sur le seigneur. -De plus, il me semble qu’un de vos amis a travaillé pour moi, il n’y a pas si longtemps. -Pensez-vous que l’or peut tout acheter ? Demanda Neldirage en assimilant cette phrase et en pensant à Van. -Oui, même des vies humaines, voyez-vous ! Dit l’homme en se regardant les ongles, comme si c’était une simple banalité. Des mains si blanches, propres de tout travail. -Cela ne sera pas éternel… -On verra ! -Maintenant, ayez l’obligeance de quitter ce lieu sur le champ… Dit Neldirage. -Je vois… Nous verrons donc ce qu’il adviendra… Mais sachez que je serai sans pitié. Neldirage raccompagna l’homme jusqu’à la porte et la claqua. Quel culot ! Pensa notre ami. Venir le menacer dans son propre quartier général. Neldirage devrait vite changer tout ça. De plus, si ses hommes subissaient des pressions, c’était comme s’ils étaient une milice privée. Notre ami tapa son poing sur la table. Il avait les nerfs en boule. Neldirage ne voulait pas obtempérer mais pour l’instant, il n’avait pas le choix. Sans preuve et témoignage, il ne pouvait pas garder les deux hommes dans ses geôles. -Pat ! Hurla Neldirage. L’homme, le géant des soldats, apparut sur le pas de la porte. -Relâche les deux hommes que nous avons ramenés tout à l’heure ! -Mais ? Dit-il d’un ton où l’on percevait de l’incompréhension. -On a rien contre eux mais t’inquiète pas, on les coincera… -Bien, bien … Fit l’homme résigné. Il partit s’exécuter. Neldirage, quant à lui, nota dans un coin de sa mémoire qu’il faudrait qu’il demande à ses amis d’enquêter puis repartit se mettre au travail. Le sergent Fertan devait lui remettre un rapport sur un assassinat ayant eu la veille. Normalement, ça devrait l’occuper pour l’après-midi… En effet, Fertan arriva quelques minutes plus tard et lui fit un rapport oral puis écrit sur les événements de la veille. Neldirage, doutant des réelles motivations du sergent, préféra garder ses craintes jusqu’à avoir confirmation de ses valeurs. -Neldirage, dit à un moment cet homme, nous avons entendu la conversation avec le seigneur de la Garde. Neldirage ne pensait pas qu’ils avaient parlé aussi fort… C’était très mal isolé ici, il faudrait qu’il revoie ça. -Le précédent général, avant d’envoyer le lieutenant à la retraite, était un des plus fidèles agents de ce seigneur. Nous étions à ses ordres en quelque sorte. En vous voyant arriver, j’ai tout de suite su que vous ne vous laisseriez pas faire ! Et j’ai eu raison. Enfin tout ça pour dire, que bien qu’une grande partie des hommes soient encore influencés par le seigneur, je suis ainsi que certains hommes entièrement de votre côté. Neldirage, ému, ne sut quoi répondre. -M... merci, ça fait plaisir ! Es-tu sûr de tes hommes ? -Absolument ! Sous l’effet de l’alcool, les hommes ne mentent pas. -Combien d’hommes estimes-tu loyaux ? -Et bien dans notre petite garnison du quartier ouest… une vingtaine. -Si peu ! S’exclama Neldirage, mais la Capitale compte au moins une dizaine de milliers d’hommes pour la défendre, non ? -Oui, mais la majorité des hommes stationnent dehors, avec les armées. En ville, il doit y avoir mille soldats, au maximum. Et sur les deux cent cinquante que compte la caserne, je ne peux en certifier que si peu… -C’est déjà un début… En tout cas, nous remettrons de l’ordre ! -Pour avoir la loyauté absolue de vos hommes, il faudra qu’ils n’aient plus peur de La Garde. -En fait, déduit Neldirage, si nous pouvions faire en sorte que les commerçants se sentent en sécurité… -Et pour cela, il faudrait mettre derrière les barreaux une bonne fois pour toute tous les hommes de main du seigneur. -Prenons-les sur le fait, proposa Neldirage. -Ce n’est pas aussi simple, dit le sergent, ce n’est pas aussi simple ! -Creuse le sujet, nous en reparlerons demain ! La nuit porte conseil. L’homme acquiesça, ramassa ses affaires et sortit en compagnie de Neldirage. Ce dernier, après avoir donné ses consignes pour la nuit, alla rejoindre ses amis. Comme d’habitude, il alla les retrouver à l’auberge qui était devenue une sorte de repaire. -La soupe du jour, dit Neldirage à l’adresse du tavernier. Notre lieutenant s’assit en compagnie de Van et Pierre. Van, ses cheveux tombant devant son visage tel un rideau, semblait épuisé… -Tu vas pas traîner, toi ! Dit Neldirage pour l’homme. -Ouais, j’en peux plus ! J’ai l’impression que je vais m’endormir à chaque instant. -Où est Ylanay ? -Je crois qu’il est en train de se débarbouiller, répondit Pierre qui jouait jusque là avec deux dés. -Quand il sera revenu, j’aurai une mission de la plus haute importante à vous confier.. -Vas-y, raconte ! C’est ce moment que choisit Ylanay pour réapparaître de l’étage. Il s’assit à côté d’eux en diffusant un parfum de plante. -On se refuse rien à ce que je sens ! Tu cocottes ! Se moqua Neldirage. -Ouais, bah ça fait du bien ! Répondit-il en se frottant le menton tout juste rasé. Vous parliez de quoi ? -Je vais vous confier une mission spéciale. Demain, vous ôterez vos habits de soldats et passerez en civil. -Pourquoi ? Demanda Pierre. -Laisse-le finir, dit Ylanay. -En fait, aujourd’hui, j’ai reçu la visite du seigneur de la Garde. -A ce qui paraît, il est assez influent et chiant dans son genre… -Je confirme, dit Neldirage, il magouille et a tenté de me faire chanter. Van ? -Bien plus dangereux que vous pouvez l’imaginer. Ayant travaillé pour lui, je peux vous mettre en garde contre deux-trois choses. Une fois le rapport terminé, Ylanay prit la parole : -Fais attention Nedi, va pas te mettre toute la cité sur le dos. Tu n’es pas là depuis longtemps… Commence par te faire des amis avant de te faire des ennemis. -Je sais bien, répondit notre ami. Mais pour l’instant, j’ai besoin de vous pour coincer ces hommes. -Comme tu le sens, mais je pressens que ce n’est pas une bonne idée… -On peut quand même tenter, c’est un vrai pourri ! Dit Van dans un sursaut d’énergie. -Bien, dit Neldirage, demain, avec d’autres soldats, vous essayerez de voir quelque chose qui pourrait les faire plonger. Les amis acquiescèrent puis parlèrent de choses moins importantes. Chapitre XXXIX Ils lancèrent l’opération le lendemain. Des hommes se déguisaient en civil et essayaient de prendre les hommes de main en flagrant délit. Une semaine après, le bilan était assez satisfaisant, plus de la moitié des hommes de main du seigneur de la Garde pouvaient être incarcérés et châtiés pour leurs méfaits. Neldirage ne voulait pas les arrêter tout de suite, il préférait avoir le plus de preuves possibles et ensuite les faire comparaître devant la justice. Sept hommes travaillaient sur l’opération : Van, Pierre, Ylanay, Kert, Franck, Roile et Vick. Notre lieutenant n’avait pas eu le loisir de travailler avec eux mais d’après Fertan, ils étaient de confiance. Même les deux frappes que Neldirage avait arrêtées à l’auberge pouvaient être enfermées pour des centaines de générations. Fertan avait voulu participer à l’opération mais notre ami s’y était opposé prétextant qu’il était trop connu pour essayer de se déguiser. L’homme avait accepté la décision avec quelques regrets. L’heure du rapport approchait et Neldirage descendit en bas de la caserne pour guetter le retour de ses hommes. Ce fut Kert qui entra en premier. -Alors ? Demanda notre ami. -Rien de nouveau, toujours les mêmes personnes qui m’ont racketté.. -Bon, tu vas t’arrêter ici, ton témoignage va déjà permettre d’en faire arrêter pas mal. Arrivèrent ensuite les autres soldats. Aucun ne pouvait faire inculper d’autres personnes. A priori, chaque voyou avait sa zone d’action. -Demain, j’irai prévenir le juge pour une séance exceptionnelle. Que la garnison soit sur le pied de guerre, nous allons faire une vague de perquisition. Les hommes sourirent, satisfaits d’entendre qu’ils pourraient bientôt se venger. -Allons nous reposer, demain sera une grosse journée. Ylanay, on se retrouve à l’auberge, il faut que je fasse les mandats et que j’envoie une lettre au juge. -Ca marche ! A toute à l’heure. Neldirage remonta au bureau pour faire les listes des soldats qui devraient aller arrêter les hommes. Au total, il devrait y avoir trente-et-une arrestations. Notre ami créa des groupes de cinq qui seraient chargés de mettre la main sur chacun des hommes de main. Après avoir dépêché un messager pour que sa lettre arrive à temps, Neldirage décida d’aller se détendre avec ses amis. Il sortit dehors et remarqua avec plaisir que les jours se faisaient plus long, prémice de l’été. Il faisait également bien moins froid et Neldirage optait de plus en plus souvent pour une légère soie. Le lieutenant arriva à l’auberge une heure après ses compagnons. A sa grande surprise, ceux-ci étaient fort bien habillés. -Et bien les gars ! Que vaut cette tenue ? -Ce soir, c’est la fête de l’été ! Il y a un grand bal donné en ville… -Où est-ce que ça se trouve en ville ? -Près du palais royal ! Répondit l’aubergiste. Tant mieux se dit Neldirage, si cela avait été dans son quartier, il aurait dû repousser l’opération pour que des hommes puissent aller garder l’ordre sur place. -Si vous sortez, rentrez pas tard… je ne vous rappelle pas ce qu’il y a demain… -Parce que tu crois qu’on va te laisser tout seul ici ? Allez bouge-toi ! -Non, non … dit Neldirage qui se serait bien laissé tenter. Je ne suis même pas prêt ! -On te laisse un quart d’heure ! Après… On vient t’aider ! -D’accord, d’accord, je me dépêche ! Dit le lieutenant en rigolant. Neldirage monta en vitesse dans sa chambre enfiler son costume de cérémonie. Notre lieutenant n’avait pas eu l’occasion de s’en servir. Il l’avait reçu lorsqu’il était sergent… là-haut dans la montagne… Il se composait d’un bas blanc, d’un haut blanc barré d’une écharpe noire. Il y avait également une ceinture faite en cuir où pendait un fourreau ouvragé. C’était le seul bien de valeur que possédait Neldirage. Il enfila rapidement tout ça avant de partir se raser. Un quart d’heure après, il était fin prêt. Il descendit rejoindre ses amis qui le regardèrent descendre avec de gros yeux ronds. -Et bien, la classe ! Fit remarquer Pierre. -Où est Van ? Demanda Neldirage. -Comme il ne veut pas rentrer tard, il est parti en avance, la fatigue… -Bien, rattrapons-le alors ! On pouvait facilement remarquer que la ville était en fête. Il y avait cette ambiance si particulière, cette humeur si perceptible qui émanait des gens… Les sourires florissaient, les gens étaient excités, beaucoup de jeunes écumaient les rues par petits groupes. La plupart des personnes de sortie était bien habillées et les jeunes filles étaient également dehors au grand plaisir de nos trois amis qui en profitèrent largement. Il y avait aussi pas mal d’animations dans les rues. Des magiciens, des stands de tirs à l’arc, du théâtre, des spectacles. On pouvait trouver de tout, des bouffons aux dresseurs d’animaux plus saugrenus les uns que les autres. Neldirage ne pouvait s’empêcher de penser comme un soldat et il gardait constamment un œil sur toutes les personnes suspectes. Pierre et Ylanay, par contre, ressemblaient à deux enfants : touchant à tout et intenables. Ylanay remporta un paquet de flèches pour avoir gagné un concours de tir à l’arc. Van fit un jeu où il fallait faire tomber des boites enfilées mais il ne gagna rien. Neldirage se demanda si ce genre de jeu n’était pas truqué. Après une minute de réflexion, notre ami conclut que l’important n’était pas de gagner mais de passer un bon moment. Il chassa donc ces idées de sa tête et continua sa visite des alentours du palais royal. Alors qu’il arrivait près d’une place où une forte odeur de nourriture comme de musique se baladait dans les airs, une petite fille blonde vint se dissimuler juste derrière Neldirage. Elle semblait se cacher mais elle ne montrait pas de signes de peur, plus d’amusement. Elle s’accrocha à sa jambe, privant ainsi notre ami de toute mobilité. Pierre et Ylanay discutaient avec un marchand d’armes, ils ne pouvaient donc pas l’aider. Neldirage tourna sa tête vers les beaux yeux verts de la jeune fille. Ils étaient si… captivants. Il jeta un coup d’œil pour voir s’il n’apercevait pas ses parents mais sa recherche fut vaine. -Comment t’appelles-tu ? Demanda Neldirage à la gamine. -Carolina… Répondit-elle. Cette dernière était habillée d’une longue robe rose pâle. En bas de sa robe, on pouvait apercevoir de petits diamants. Neldirage se demanda s’ils étaient vrais et reporta son attention sur la fillette. -Quel âge as-tu ? -J’ai treize ans ! Dit-elle fièrement. -Et où sont donc tes parents ? -Là-bas ! Répondit-elle en désignant un lieu qui se trouvait sur le chemin du palais. Au coin de la rue, des gardes royaux firent leur apparition. Le capitaine qui commandait l’unité tira sa lame et menaça Neldirage. -Relâchez la princesse, soldat ! C’est un ordre. Ylanay, voyant qu’il y avait du grabuge, vint prêter main forte à Neldirage. Il fut immédiatement suivi par Pierre qui tira lui aussi sa lame. -On se calme, on se calme ! Dit Neldirage. J’ai rien fait du tout ! C’est elle qui est venue se cacher derrière moi ! L’homme parut suspicieux. -Faites la venir par ici et on discutera… Neldirage déposa la jeune fille à terre au grand soulagement du capitaine de la garde. -Excusez-moi, lieutenant, dit ce dernier, mais c’est un travail harassant. C’est une véritable peste et si elle venait à disparaître, nous courrions de graves problèmes. Alors voici la princesse… Bien que n’ayant aucun lien direct avec l’empereur, elle serait sûrement désignée pour lui succéder. Tout à l’heure, elle montrait donc bien le palais royal quand elle parlait de son habitat… Neldirage le rassura et ils se quittèrent en bon terme. Il déplora sa condition intérieurement : Etre soldat et devoir jouer les nourrices. Ce devait être horrible. Après cette petite altercation, les amis se détendirent et replongèrent dans l’atmosphère de la fête. Ils purent donc profiter d’une soirée riche en couleurs où se mêlaient bonne humeur et joie de vivre. Neldirage dansa peu mais parla beaucoup. Il retrouva donc sur place Van et d’autres soldats sous son commandement. Notre lieutenant finit la soirée sur l’estrade où il put se détendre en dansant et oublier les affaires du moment. LA SUITE @+ -= Inxi =-
  18. Inxi-Huinzi

    BFME II annoncé

    Rapidement pour dire que j'ai pu jouer en avant-première à la version définitive du SDA Bon, j'ai pu jouer qu'un quart d'heure ( maudit train ) et ca m'a permis de : Voir les héros du mordor : Seigneur sorcier, nazgul, bouche de sauron et autre... Voir les héros elfes : Avec Glorfindel et d'autrtes dont je me souviens plus Voir les unités elfes : Trois unités d'infanterie de base : archer/piquier/combattant et des archers évolué : Archer de la foret noire. Un type de cavalier ( efficace contre les archers ) et des ents en unité 'ultime' Les sorts elfes : Soin, invocation de la pluie de fleche, brouillard, soleil qui aveugle, inondation, invocation ent, invocation aigle, lumière qui tue xD ( faut vraiment que je sache quel est leur vrai nom à ce sorts ) Et encore d'autre que j'ai oublié ! Voila tout @+ -= Inxi =-
  19. Inxi-Huinzi

    La Fosse

    Que de haine ! Du calme On sait pas ce qu'il s'est passé... Sinon je voulais savoir... A un moment, il était question d'un temps sup. pour les deux pages deux combats. C'est bon ou pas ? Parce que je suis sur que ca arrangerai d'autre personneq ue moi @+ -= Inxi =-
  20. Inxi-Huinzi

    L'Ascension d'un héros

    Alors premier truc important majeur crucial que j'ai fait ( ) suite à cette remarque de Wilheim : Dans mon esprit, lieutenant était sous les ordres d'un sergent Donc j'ai édité tout le texte en remplaçant les sergents par lieutenant Exemple : Maintenant, Neldirage est lieutenant et dans le fort en montagne, il est sergent ! Merci word pour le remplacement de mot Par contre, si jamais, y a des erreurs d'accord ou de majuscule, désolé... Ensuite, en vrac : Je ne connaissais pas ce terme Je prends Moi aussi j'ai hésité ! Donc pour l'instant je laisse en attendant que quelqu'un nous dise ! Il me semble que dans la lettre que recoit Neldirage, Ylanay dit quelque chose du genre 'emporté par le temps diront certains' donc oui, mort de vieilliesse Attention à ça : Qui a un lien avec ça : Qui a un lien également avec Chapitre XIII Ainsi que : Chapitre XVI Et pour terminer : Chapitre XX Je pense que vous pouvez commencer à imaginer @+ -= Inxi, intrigue en lancement =-
  21. Inxi-Huinzi

    Numar: une nouvelle ère

    'malgré que' suivit d'un subj. De toute, il est pas beau ! Mets voir 'bien que' Majuscule cent 'ils' est superflus comprends état-major ; commencaient disparu Bon encore quelques 'tites fautes qui trainent sur l'ensemble du texte ! Rien de bien méchant mais elles sont facilement évitable ! Pour le fond, ben malgré la taille du texte, ils avancent pas On apprend quoi ? Bon ils perdent le moral... Ensuite, recontact, ils passsent en une mentalité neutre. Ils entendent le discours, reprennent confiance ! Ensuite plan de la contre attaque ! Ca ressemble à un passage de transition vers l'action ! Alors j'attends la suite ! Et plus rapide que ca @+ -= Inxi =-
  22. Inxi-Huinzi

    L'Ascension d'un héros

    Bah voila la suite !!! Chapitre XXXVII -Neldirage, on se bouge ! Le lieutenant s’éveilla péniblement. Il aurait bien dormi une heure de plus voire deux… Quelqu’un tira le drap et Neldirage grogna. Il faisait froid et il se leva en vitesse pour s’habiller. C’était un réveil violent qui avait le mérite d’être efficace. Notre lieutenant se frotta les yeux et rejoignit ses amis pour aller prendre un rapide petit déjeuner. Une tranche de pain garnie d’une sorte de pâté constitua ce repas. -J’y vais, dit Neldirage, on se retrouve là-bas… -D’accord, répondit Ylanay le nez dans l’assiette. Neldirage poussa la porte de l’auberge et sortit dans l’air matinal de la ville. On pouvait sentir le pain chaud et les légumes provenant du marché voisin. Notre ami replaça son armure, enfila sa cape puis se dirigea vers la caserne. En chemin, il croisa une dame en armure suivie par deux hommes bardés de cicatrices. A la vue de notre lieutenant, les deux hommes tournèrent les talons et la femme lui jeta un regard plein de gratitude. Cela avait son avantage d’être lieutenant, se dit Neldirage. Il venait sûrement d’éviter un vol... Ou un viol… Le quartier général avait revêtu son habit de gel, témoin de la fraîcheur des nuits. Dans la rue jouxtant celle de l’édifice, Neldirage aperçut une forme sombre au sol. En s’approchant, notre ami put voir le corps d’un homme. Il semblait avoir été battu puis abandonné ici. Notre lieutenant le souleva puis le porta jusque dans le bâtiment. A son entrée, trois hommes se précipitèrent pour le soulager de son fardeau. -Vous ramassez les ivrognes maintenant, patron ? Demanda un soldat à la musculature plus que respectable. -Je l’ai trouvé dans la ruelle à côté, il était salement amoché. Soignez-le et prenez sa déposition, dit Neldirage avant de monter dans son bureau. -Comme si c’était fait, dit l’homme avant d’emmener le blessé vers un endroit plus tranquille. Neldirage sortit sa paire de clés et ouvrit la porte de son bureau. Il resta debout et chercha de quoi écrire dans la paperasse qui recouvrait sa table. Il trempa plusieurs fois sa plume dans l’encre et griffonna un message à son sergent comme quoi il gérait les affaires pendant son absence. Neldirage signa aussi quelques papiers que des hommes devaient venir chercher dans la matinée. Ensuite il descendit au rez-de-chaussée pour prendre quelques nouvelles de la nuit. -Pat ! Appela-t-il. -Oui ? Répondit celui-ci en débarquant des geôles. -Quelles nouvelles ? -Rien, patron. Seulement des ivrognes, rien d’inhabituel ! -Très bien, bon je vous laisse une heure ou deux… -Bien, lieutenant, à toute à l’heure. Neldirage renfila sa cape qu’il avait déposée à l’entrée et retourna en ville. Il décida de passer par le marché pour écouter les dernières rumeurs. La place grouillait de monde et notre lieutenant eut du mal à se frayer un passage. Les gens étaient tellement serrés qu’il était pratiquement impossible d’avancer. Neldirage était coincé entre une femme vêtue de soie verte et d’un bourgeois moustachu aux habits multicolores. Notre lieutenant se demandait comment avancer quand une main sortit de la foule et s’empara du collier que portait la femme devant lui. Neldirage, d’un fulgurant réflexe, attrapa le poignet du voleur et tira l’homme jusqu’à lui. Celui-ci tenta de se dégager mais notre ami lui colla une dague juste sous la carotide. -T’as mal choisi la personne ! Je veux voir tes mains! L’agitation avait permis de créer un espace où Neldirage put fouiller l’homme. Il trouva des couteaux, des passe-partout et des bourses comme des objets de valeur. Une patrouille émergea de la foule. -Bonjour lieutenant, dit un des militaires. -Bonjour, répondit celui-ci en gardant un œil sur le voleur. J’ai quelqu’un à vous remettre… -Je vois… On venait de nous prévenir, il n’en est pas à son premier méfait. -Un récidiviste… Emmenez-moi ça au trou… Prévenez-le juge. Neldirage se pencha vers l’homme et lui murmura à l’oreille : -Tu finiras avec les mains coupées… Notre lieutenant s’étonna de cette colère soudaine contre un homme qui avait choisi le vol comme moyen de survie. Mais avoir choisi une telle vie, si lâche, si fourbe, le répugnait par-dessus tout. En fait, en y réfléchissant, c’est peut-être parce que l’homme avait une liberté à laquelle Neldirage ne pouvait prétendre. Mais le mal n’engendrait que mal et notre lieutenant était fier de la voie qu’il avait choisie. Notre ami reprit la route avec un petit pincement au cœur. La liberté… Cela lui manquait. Bien qu’occupant une position particulière maintenant, Neldirage regrettait qu’il passe plus de temps derrière un bureau qu’à appliquer ses convictions et valeurs. Il jeta un œil vers le clocher qui dépassait des toits, il avait déjà pris trop de retard. Notre ami pressa le pas après s’être arraché de la foule puis sortit par une partie du rempart spéciale. Cette porte avait été conçue uniquement parce qu’elle donnait un accès privilégié sur ce cimetière militaire. Elle permettait aussi aux grands seigneurs d’éviter la simple populace… Neldirage salua les hommes en faction qui la gardaient puis la franchit. A moins de cinq cent mètres de là, le cimetière, aussi protégé que celui de la ville, lui montrait ses grands remparts. Le lieutenant s’abandonna à la contemplation du lieu quelques secondes puis entra dedans. A la différence d’un civil, celui militaire ne permettait pas la distinction entre les individus enterrés… Juste entre les grades. Plus la tombe était ouvragée, plus la personne avait été importante. Avec des limites bien sûr… Les hauts généraux n’étaient pas enterrés tels de la vulgaire piétaille… Neldirage haussa les sourcils d’un air résigné. Il chercha l’endroit où ses amis attendaient, ce qui n’était guère difficile vu la platitude funeste du lieu. Il les rejoignit et attendit que la cérémonie commence. -Tu aurais pu te préparer un peu mieux… Glissa Neldirage à l’oreille de Van qui empestait l’alcool et ne semblait pas être réveillé. -Mouais… Répondit celui-ci en tournant des yeux vides vers ses amis. -Et bien, ça va être dur pour lui aujourd’hui… Dit Pierre. Ylanay se contenta de hausser les sourcils et se retourna vers la tombe. Il n’y avait pas grand monde de présent, Neldirage le déplora. Notre lieutenant put voir qu’il y avait un prêtre du clergé en longue robe blanche. Trois jeunes enfants l’accompagnaient, ils tenaient respectivement : un livre, une coupe et une sorte de linceul. De l’autre côté du trou, il devait y avoir une demi-douzaine de soldats, du même âge que Rob remarqua Neldirage. Le prêtre commença son élégie et les amis s’agrippèrent par la taille, tête baissée. Personne n’écoutait le discours, tous pensaient aux meilleurs moments qu’ils avaient passés avec cet homme. Rob… Il lui manquait tant… Neldirage regrettait de ne pas avoir profité de ses derniers instants. Il avait préféré rester dans un fort où il ne connaissait personne que de rester avec ses amis les plus chers. Neldirage ne put s’empêcher de verser une larme. C’étaient toujours les meilleurs qui partaient en premier… Notre lieutenant resserra sa prise sur ses amis, il ne ferait pas l’erreur deux fois. Ils resteraient ensemble jusqu’au bout, qu’ils le veuillent ou non. Neldirage jeta un regard successivement à Pierre, à Ylanay et à Van. Ils lui rendirent son regard, tout était dit. Sans aucun mot, ils avaient tous pensé à la même chose. Ils restèrent ainsi, silencieux, puis à la fin de la cérémonie, quand le prêtre eut déposé le linceul, ils jetèrent une dague au fond du trou. Neldirage leva la tête et fit un mouvement comme quoi il fallait y aller. Notre lieutenant marcha seul quelques instants avant d’être rattrapé par ses amis. -Ca vous tente une patrouille ? Demanda Neldirage. -Pourquoi pas, dit Van ironiquement, ça nous changera ! -On va où ? Voulut savoir Ylanay. -Vous tracassez pas ! Je serai là ! -Ah mais tu viens ? Dit Pierre étonné. -Oui ! Il est temps que je voie par moi-même ce qui se passe dans cette ville ! -Et bien, lieutenant, dit Van, commençons par aller surveiller du côté de la boucherie. Les deux autres amis acquiescèrent et Neldirage suivit le mouvement. Ils restèrent silencieux pendant toute leur surveillance… Les passants les regardaient et approuvaient en majorité leur présence. Le lieutenant fut abordé plusieurs fois dans la rue, il discuta rapidement puis continua sa patrouille avec ses amis. Les soldats avançaient à travers les rues diverses et variées. Ils passèrent devant des échoppes, des magasins et reçurent quelques signes de tête reconnaissants. Leur activité rassurait et dissuadait les malfrats les moins audacieux. Tout allait pour le mieux quand un raffut éclata dans une taverne. On était au milieu de la matinée : cela ne pouvait pas être des ivrognes. Neldirage décida d’aller voir. -Quoiqu’il y ait à l’intérieur, je ne veux pas de sang ! Arme au fourreau, servez-vous de vos mains ! -J’espère que ça sera sans violence, dit Van, j’ai encore mal à la mâchoire ! Le lieutenant poussa la porte et vit deux lascars en train de menacer l’aubergiste. -Qu’est-ce que c’est que ce cirque ? Demanda Neldirage main sur la garde de son épée pour dissuader tout combat. Les deux individus lâchèrent leur cible et firent face à ces hommes qui les dérangeaient. -Nous étions simplement en train de discuter … Mentit-il. L’un était grand et bien trop armé pour n’être qu’un simple habitant. Il avait la peau mate et de courts cheveux noirs. L’autre était petit et aussi vicieux que son collègue pouvait paraître stupide. Comme ils ne lui inspiraient aucune confiance, Neldirage décida de prendre les mesures nécessaires. -Embarquez-moi ça ! Dit le lieutenant à l’adresse de ses hommes. Les deux individus se laissèrent arrêter et quand le grand passa à côté de lui, il dit : -Tu sais pas à qui tu as affaire… Neldirage lui rendit son regard et ajouta : -Toi non plus… Chapitre XXXVIII Neldirage était en train d’écrire son rapport. Il faisait un résumé de l’arrestation et avait encore à signer deux embauches. Il avait vu les soldats juste avant et ils seraient de bonnes recrues. Neldirage se demanda ensuite comment faire avouer l’aubergiste. Ce dernier refusait de dire qu’il avait été victime de racket. Il semblait avoir peur des représailles. Il ne témoignerait pas contre les hommes que notre lieutenant avait fait enfermer au sous-sol. Neldirage remettait une de ses mèches de cheveux en place quand deux coups furent frappés sur la porte. -Entrez ! Répondit notre ami. Un homme, visiblement bourgeois, de par son accoutrement, fit son entrée. Il fit quelques pas et se pencha en prenant appui sur une chaise. -Vous désirez ? Demanda Neldirage passablement énervé de ce manque de respect. -Je me présente, Seigneur de la Garde. -Seigneur, que me vaut votre présence ? Dit Neldirage avec un respect dissimulé pour un homme ayant causé du tord à Van. Il fit quelques moues disgracieuses avant de dire : -Vous avez arrêté des hommes qui sont sous mes ordres… Alors c’était donc ça. Ce seigneur était donc là pour faire sortir de prison les voyous qui avaient agressé l’aubergiste. Neldirage se demanda ce que le seigneur pouvait exiger de ces commerçants. -Ils étaient en train de commettre un méfait. -Avez-vous des preuves ? Demanda le seigneur. -Assez pour l’instant, nous avons des témoins. L’homme se permit de rire. -Je ne pense pas… Vous êtes nouveau ! Vous ne savez pas de quoi je suis capable. -Serait-ce une menace ? Demanda Neldirage. -Non, un avertissement… -Vous ne m’impressionnez aucunement ! Sortez avant que je vous fasse mettre en prison ! L’homme sourit de nouveau. -Ah, parce que vous pensez que vos hommes vous sont plus fidèles qu’à moi ? Il est vrai que Neldirage ne s’était pas posé la question. Dans son ancien fort, tout le monde se connaissait et était ami. Ici, notre lieutenant ne connaissait pas la moitié de ses hommes. Il mènerait son enquête. Neldirage devait savoir en qui il pouvait avoir confiance. Il mettrait ses amis sur le coup, ils auraient peut-être moins de mal à obtenir des informations que lui. Le lieutenant reporta son attention sur le seigneur. -De plus, il me semble qu’un de vos amis a travaillé pour moi, il n’y a pas si longtemps. -Pensez-vous que l’or peut tout acheter ? Demanda Neldirage en assimilant cette phrase et en pensant à Van. -Oui, même des vies humaines, voyez-vous ! Dit l’homme en se regardant les ongles, comme si c’était une simple banalité. Des mains si blanches, propres de tout travail. -Cela ne sera pas éternel… -On verra ! -Maintenant, ayez l’obligeance de quitter ce lieu sur le champ… Dit Neldirage. -Je vois… Nous verrons donc ce qu’il adviendra… Mais sachez que je serai sans pitié. Neldirage raccompagna l’homme jusqu’à la porte et la claqua. Quel culot ! Pensa notre ami. Venir le menacer dans son propre quartier général. Neldirage devrait vite changer tout ça. De plus, si ses hommes subissaient des pressions, c’était comme s’ils étaient une milice privée. Notre ami tapa son poing sur la table. Il avait les nerfs en boule. Neldirage ne voulait pas obtempérer mais pour l’instant, il n’avait pas le choix. Sans preuve et témoignage, il ne pouvait pas garder les deux hommes dans ses geôles. -Pat ! Hurla Neldirage. L’homme, le géant des soldats, apparut sur le pas de la porte. -Relâche les deux hommes que nous avons ramenés tout à l’heure ! -Mais ? Dit-il d’un ton où l’on percevait de l’incompréhension. -On a rien contre eux mais t’inquiète pas, on les coincera… -Bien, bien … Fit l’homme résigné. Il partit s’exécuter. Neldirage, quant à lui, nota dans un coin de sa mémoire qu’il faudrait qu’il demande à ses amis d’enquêter puis repartit se mettre au travail. Le sergent Fertan devait lui remettre un rapport sur un assassinat ayant eu la veille. Normalement, ça devrait l’occuper pour l’après-midi… En effet, Fertan arriva quelques minutes plus tard et lui fit un rapport oral puis écrit sur les événements de la veille. Neldirage, doutant des réelles motivations du sergent, préféra garder ses craintes jusqu’à avoir confirmation de ses valeurs. -Neldirage, dit à un moment cet homme, nous avons entendu la conversation avec le seigneur de la Garde. Neldirage ne pensait pas qu’ils avaient parlé aussi fort… C’était très mal isolé ici, il faudrait qu’il revoie ça. -Le précédent général, avant d’envoyer le lieutenant à la retraite, était un des plus fidèles agents de ce seigneur. Nous étions à ses ordres en quelque sorte. En vous voyant arriver, j’ai tout de suite su que vous ne vous laisseriez pas faire ! Et j’ai eu raison. Enfin tout ça pour dire, que bien qu’une grande partie des hommes soient encore influencés par le seigneur, je suis ainsi que certains hommes entièrement de votre côté. Neldirage, ému, ne sut quoi répondre. -M... merci, ça fait plaisir ! Es-tu sûr de tes hommes ? -Absolument ! Sous l’effet de l’alcool, les hommes ne mentent pas. -Combien d’hommes estimes-tu loyaux ? -Et bien dans notre petite garnison du quartier ouest… une vingtaine. -Si peu ! S’exclama Neldirage, mais la Capitale compte au moins une dizaine de milliers d’hommes pour la défendre, non ? -Oui, mais la majorité des hommes stationnent dehors, avec les armées. En ville, il doit y avoir mille soldats, au maximum. Et sur les deux cent cinquante que compte la caserne, je ne peux en certifier que si peu… -C’est déjà un début… En tout cas, nous remettrons de l’ordre ! -Pour avoir la loyauté absolue de vos hommes, il faudra qu’ils n’aient plus peur de La Garde. -En fait, déduit Neldirage, si nous pouvions faire en sorte que les commerçants se sentent en sécurité… -Et pour cela, il faudrait mettre derrière les barreaux une bonne fois pour toute tous les hommes de main du seigneur. -Prenons-les sur le fait, proposa Neldirage. -Ce n’est pas aussi simple, dit le sergent, ce n’est pas aussi simple ! -Creuse le sujet, nous en reparlerons demain ! La nuit porte conseil. L’homme acquiesça, ramassa ses affaires et sortit en compagnie de Neldirage. Ce dernier, après avoir donné ses consignes pour la nuit, alla rejoindre ses amis. Comme d’habitude, il alla les retrouver à l’auberge qui était devenue une sorte de repaire. -La soupe du jour, dit Neldirage à l’adresse du tavernier. Notre lieutenant s’assit en compagnie de Van et Pierre. Van, ses cheveux tombant devant son visage tel un rideau, semblait épuisé… -Tu vas pas traîner, toi ! Dit Neldirage pour l’homme. -Ouais, j’en peux plus ! J’ai l’impression que je vais m’endormir à chaque instant. -Où est Ylanay ? -Je crois qu’il est en train de se débarbouiller, répondit Pierre qui jouait jusque là avec deux dés. -Quand il sera revenu, j’aurai une mission de la plus haute importante à vous confier.. -Vas-y, raconte ! C’est ce moment que choisit Ylanay pour réapparaître de l’étage. Il s’assit à côté d’eux en diffusant un parfum de plante. -On se refuse rien à ce que je sens ! Tu cocottes ! Se moqua Neldirage. -Ouais, bah ça fait du bien ! Répondit-il en se frottant le menton tout juste rasé. Vous parliez de quoi ? -Je vais vous confier une mission spéciale. Demain, vous ôterez vos habits de soldats et passerez en civil. -Pourquoi ? Demanda Pierre. -Laisse-le finir, dit Ylanay. -En fait, aujourd’hui, j’ai reçu la visite du seigneur de la Garde. -A ce qui paraît, il est assez influent et chiant dans son genre… -Je confirme, dit Neldirage, il magouille et a tenté de me faire chanter. Van ? -Bien plus dangereux que vous pouvez l’imaginer. Ayant travaillé pour lui, je peux vous mettre en garde contre deux-trois choses. Une fois le rapport terminé, Ylanay prit la parole : -Fais attention Nedi, va pas te mettre toute la cité sur le dos. Tu n’es pas là depuis longtemps… Commence par te faire des amis avant de te faire des ennemis. -Je sais bien, répondit notre ami. Mais pour l’instant, j’ai besoin de vous pour coincer ces hommes. -Comme tu le sens, mais je pressens que ce n’est pas une bonne idée… -On peut quand même tenter, c’est un vrai pourri ! Dit Van dans un sursaut d’énergie. -Bien, dit Neldirage, demain, avec d’autres soldats, vous essayerez de voir quelque chose qui pourrait les faire plonger. Les amis acquiescèrent puis parlèrent de choses moins importantes. Chapitre XXXIX Ils lancèrent l’opération le lendemain. Des hommes se déguisaient en civil et essayaient de prendre les hommes de main en flagrant délit. Une semaine après, le bilan était assez satisfaisant, plus de la moitié des hommes de main du seigneur de la Garde pouvaient être incarcérés et châtiés pour leurs méfaits. Neldirage ne voulait pas les arrêter tout de suite, il préférait avoir le plus de preuves possibles et ensuite les faire comparaître devant la justice. Sept hommes travaillaient sur l’opération : Van, Pierre, Ylanay, Kert, Franck, Roile et Vick. Notre lieutenant n’avait pas eu le loisir de travailler avec eux mais d’après Fertan, ils étaient de confiance. Même les deux frappes que Neldirage avait arrêtées à l’auberge pouvaient être enfermées pour des centaines de générations. Fertan avait voulu participer à l’opération mais notre ami s’y était opposé prétextant qu’il était trop connu pour essayer de se déguiser. L’homme avait accepté la décision avec quelques regrets. L’heure du rapport approchait et Neldirage descendit en bas de la caserne pour guetter le retour de ses hommes. Ce fut Kert qui entra en premier. -Alors ? Demanda notre ami. -Rien de nouveau, toujours les mêmes personnes qui m’ont racketté.. -Bon, tu vas t’arrêter ici, ton témoignage va déjà permettre d’en faire arrêter pas mal. Arrivèrent ensuite les autres soldats. Aucun ne pouvait faire inculper d’autres personnes. A priori, chaque voyou avait sa zone d’action. -Demain, j’irai prévenir le juge pour une séance exceptionnelle. Que la garnison soit sur le pied de guerre, nous allons faire une vague de perquisition. Les hommes sourirent, satisfaits d’entendre qu’ils pourraient bientôt se venger. -Allons nous reposer, demain sera une grosse journée. Ylanay, on se retrouve à l’auberge, il faut que je fasse les mandats et que j’envoie une lettre au juge. -Ca marche ! A toute à l’heure. Neldirage remonta au bureau pour faire les listes des soldats qui devraient aller arrêter les hommes. Au total, il devrait y avoir trente-et-une arrestations. Notre ami créa des groupes de cinq qui seraient chargés de mettre la main sur chacun des hommes de main. Après avoir dépêché un messager pour que sa lettre arrive à temps, Neldirage décida d’aller se détendre avec ses amis. Il sortit dehors et remarqua avec plaisir que les jours se faisaient plus long, prémice de l’été. Il faisait également bien moins froid et Neldirage optait de plus en plus souvent pour une légère soie. Le lieutenant arriva à l’auberge une heure après ses compagnons. A sa grande surprise, ceux-ci étaient fort bien habillés. -Et bien les gars ! Que vaut cette tenue ? -Ce soir, c’est la fête de l’été ! Il y a un grand bal donné en ville… -Où est-ce que ça se trouve en ville ? -Près du palais royal ! Répondit l’aubergiste. Tant mieux se dit Neldirage, si cela avait été dans son quartier, il aurait dû repousser l’opération pour que des hommes puissent aller garder l’ordre sur place. -Si vous sortez, rentrez pas tard… je ne vous rappelle pas ce qu’il y a demain… -Parce que tu crois qu’on va te laisser tout seul ici ? Allez bouge-toi ! -Non, non … dit Neldirage qui se serait bien laissé tenter. Je ne suis même pas prêt ! -On te laisse un quart d’heure ! Après… On vient t’aider ! -D’accord, d’accord, je me dépêche ! Dit le lieutenant en rigolant. Neldirage monta en vitesse dans sa chambre enfiler son costume de cérémonie. Notre lieutenant n’avait pas eu l’occasion de s’en servir. Il l’avait reçu lorsqu’il était sergent… là-haut dans la montagne… Il se composait d’un bas blanc, d’un haut blanc barré d’une écharpe noire. Il y avait également une ceinture faite en cuir où pendait un fourreau ouvragé. C’était le seul bien de valeur que possédait Neldirage. Il enfila rapidement tout ça avant de partir se raser. Un quart d’heure après, il était fin prêt. Il descendit rejoindre ses amis qui le regardèrent descendre avec de gros yeux ronds. -Et bien, la classe ! Fit remarquer Pierre. -Où est Van ? Demanda Neldirage. -Comme il ne veut pas rentrer tard, il est parti en avance, la fatigue… -Bien, rattrapons-le alors ! On pouvait facilement remarquer que la ville était en fête. Il y avait cette ambiance si particulière, cette humeur si perceptible qui émanait des gens… Les sourires florissaient, les gens étaient excités, beaucoup de jeunes écumaient les rues par petits groupes. La plupart des personnes de sortie était bien habillées et les jeunes filles étaient également dehors au grand plaisir de nos trois amis qui en profitèrent largement. Il y avait aussi pas mal d’animations dans les rues. Des magiciens, des stands de tirs à l’arc, du théâtre, des spectacles. On pouvait trouver de tout, des bouffons aux dresseurs d’animaux plus saugrenus les uns que les autres. Neldirage ne pouvait s’empêcher de penser comme un soldat et il gardait constamment un œil sur toutes les personnes suspectes. Pierre et Ylanay, par contre, ressemblaient à deux enfants : touchant à tout et intenables. Ylanay remporta un paquet de flèches pour avoir gagné un concours de tir à l’arc. Van fit un jeu où il fallait faire tomber des boites enfilées mais il ne gagna rien. Neldirage se demanda si ce genre de jeu n’était pas truqué. Après une minute de réflexion, notre ami conclut que l’important n’était pas de gagner mais de passer un bon moment. Il chassa donc ces idées de sa tête et continua sa visite des alentours du palais royal. Alors qu’il arrivait près d’une place où une forte odeur de nourriture comme de musique se baladait dans les airs, une petite fille blonde vint se dissimuler juste derrière Neldirage. Elle semblait se cacher mais elle ne montrait pas de signes de peur, plus d’amusement. Elle s’accrocha à sa jambe, privant ainsi notre ami de toute mobilité. Pierre et Ylanay discutaient avec un marchand d’armes, ils ne pouvaient donc pas l’aider. Neldirage tourna sa tête vers les beaux yeux verts de la jeune fille. Ils étaient si… captivants. Il jeta un coup d’œil pour voir s’il n’apercevait pas ses parents mais sa recherche fut vaine. -Comment t’appelles-tu ? Demanda Neldirage à la gamine. -Carolina… Répondit-elle. Cette dernière était habillée d’une longue robe rose pâle. En bas de sa robe, on pouvait apercevoir de petits diamants. Neldirage se demanda s’ils étaient vrais et reporta son attention sur la fillette. -Quel âge as-tu ? -J’ai treize ans ! Dit-elle fièrement. -Et où sont donc tes parents ? -Là-bas ! Répondit-elle en désignant un lieu qui se trouvait sur le chemin du palais. Au coin de la rue, des gardes royaux firent leur apparition. Le capitaine qui commandait l’unité tira sa lame et menaça Neldirage. -Relâchez la princesse, soldat ! C’est un ordre. Ylanay, voyant qu’il y avait du grabuge, vint prêter main forte à Neldirage. Il fut immédiatement suivi par Pierre qui tira lui aussi sa lame. -On se calme, on se calme ! Dit Neldirage. J’ai rien fait du tout ! C’est elle qui est venue se cacher derrière moi ! L’homme parut suspicieux. -Faites la venir par ici et on discutera… Neldirage déposa la jeune fille à terre au grand soulagement du capitaine de la garde. -Excusez-moi, lieutenant, dit ce dernier, mais c’est un travail harassant. C’est une véritable peste et si elle venait à disparaître, nous courrions de graves problèmes. Alors voici la princesse… Bien que n’ayant aucun lien direct avec l’empereur, elle serait sûrement désignée pour lui succéder. Tout à l’heure, elle montrait donc bien le palais royal quand elle parlait de son habitat… Neldirage le rassura et ils se quittèrent en bon terme. Il déplora sa condition intérieurement : Etre soldat et devoir jouer les nourrices. Ce devait être horrible. Après cette petite altercation, les amis se détendirent et replongèrent dans l’atmosphère de la fête. Ils purent donc profiter d’une soirée riche en couleurs où se mêlaient bonne humeur et joie de vivre. Neldirage dansa peu mais parla beaucoup. Il retrouva donc sur place Van et d’autres soldats sous son commandement. Notre lieutenant finit la soirée sur l’estrade où il put se détendre en dansant et oublier les affaires du moment. Chapitre XXXX L’aube venait à peine de se lever. L’air était encore doux et la rosée ne s’était pas encore évaporée. Neldirage, avec les membres de son escouade, dont Pat, l’homme aux muscles de rêves, était collé contre la façade du bâtiment. A l’intérieur de celui-ci, ils devraient réaliser trois interpellations. Neldirage fit un signe de tête et deux hommes se préparèrent avec un bélier. -Ici, le lieutenant Neldirage ! Je vous somme d’ouvrir ! Il patientèrent une minute avant de renouveler l’ordre. Aucune réponse. Ils se saisirent du bélier et entamèrent défoncer la porte. Un coup, elle vacilla sur ses fondations. Deux coups, les gonds couinèrent. Trois coups, la porte s’ouvrit en craquant. Un carreau fila à travers la brèche et se planta dans le bélier. -Ici, le lieutenant Nelidrage, je répète : Rendez-vous ! On vous fera pas de mal… -Crevez ! Vous travaillez pour le comte Rys ! -Je vais me présenter à la porte, ne tirez pas ! Dit Neldirage. Notre lieutenant prit une grande inspiration et se présenta dans l’encadrement de la porte. -Bien, que nous voulez-vous ? Demanda un homme qui tenait une arbalète en main. De part et d’autre de lui, se tenaient deux autres malfrats en habit de nuit. -Vous êtes en état d’arrestation… Dit Neldirage suivi de ses hommes. L’homme commença par rire mais quand il vit que ce n’était pas une blague, son sourire se changea en une moue de surprise. Ils se laissèrent néanmoins ligoter. Neldirage et ses amis avaient défoncé la porte, pourquoi avaient-ils cru à une blague ? Ils ne devaient pas être hommes de main de premier ordre pour rien… Peut-être pensaient-ils qui s’agissait là d’un simple contrôle… Notre lieutenant n’eut pas le loisir d’approfondir ses réflexions et quitta le lieu en compagnie des trois prisonniers. Neldirage jeta un coup d’œil sur la ville. Normalement, vingt autres opérations de ce type devaient avoir lieu simultanément. -Vous avez toujours rien compris, hein ? Demanda un des bandits sur le trajet. Vous comprenez pas qu’on est intouchable ? Personne ne témoignera devant le juge ! Neldirage le fixa droit dans les yeux et lui dit : -On verra qui rira le dernier… Tout à l’heure devant le juge, tu verras que tu n’es pas si intouchable que ça. Le voyage jusqu’à la caserne se passa dans un silence plus que complet. Les passants n’étaient pas encore dehors ce qui facilita leur marche. De toute manière, avec la fête d’hier, ils devaient tous être en train de faire la grasse matinée en ce dernier jour de semaine. Neldirage aurait bien aimé rester au lit ce matin… mais il n’avait pu. Devant la caserne, Fertan était déjà présent et attendait à côté de charrettes spécialement créées pour le transport de prisonniers. -Lieutenant, je crois que notre coup de filet a impressionné les hommes… Si on arrive à les faire boucler, ça en ralliera une bonne partie. -Bien, bien ! Combien d’hommes ont été arrêtés ? -Tous ! -Et combien de chariots disposons-nous ? -Six, comme prévu ! -Et bien, nous pouvons dire que c’est parfait ! Tous les témoins sont là ? -Affirmatif, les hommes sont frais et dispo ! -Et bien, mettons-nous en route ! Le juge doit sûrement déjà nous attendre ! Deux hommes sûrs par charrette, les autres en protection autour. -On se dépêche ! Cria Fertan en répétant ce qu’avait dit Neldirage en changeant quelques termes. Les hommes s’activèrent et Fertan plaça les hommes en qui il avait confiance avec les prisonniers. Les essieux grincèrent et ils se mirent en route vers le palais de justice. D’après la réponse qu’il avait eu, ce serait l’affaire d’un répurgateur qui dévoilerait leurs arguments. Neldirage espérait ne jamais s’attirer les foudres d’un de ces hommes. Le juge qui devait se prononcer sur l’affaire se voyait l’objet de trop de pression pour que notre lieutenant décide de lui faire totalement confiance. La lettre avait donc été envoyée à des autorités beaucoup moins… clémentes et un inquisiteur se chargeait de l’affaire. L’important cortège traversa donc la ville pour arriver à destination quelques vingtaines de minutes plus tard. Ils n’eurent à déplorer aucun accident sur le parcours, seulement les regards impressionnés des passants devant un tel dispositif. Les prisonniers furent conduits en file indienne jusqu’à la salle d’audience où les attendait l’inquisiteur. Les attitudes étaient variées. Certains bombaient le torse, sûrs d’être relâchés sous peu. D’autres étaient moins rassurés, conscients qu’un tel dispositif n’avait pas été déployé pour rien. Ou encore certains n’avaient pas du tout la conviction des autres et tremblaient comme des feuilles. Neldirage rentra dans la salle et s’approcha de l’inquisiteur. -Bonjour, je suis Neldirage, c’est avec moi que vous discutiez par courrier. -Ah ! Enchanté ! Dit l’homme en robe rouge. Neldirage regarda le répurgateurr qui allait tenter de faire arrêter ces hommes. L’homme avait un bouc soigneusement taillé, des yeux verts et une aura palpable à des kilomètres. Rien que dans son regard, on sentait sa haine du mal et du chaos. Neldirage était sûr de trouver en lui un allié de taille. -Que pensez-vous décider à leur encontre ? Demanda notre lieutenant à l’homme. -Apportez-moi les témoins, nous aviserons ensuite ! Vous n’êtes pas le premier à vous lancer dans cette entreprise. Neldirage hocha la tête et alla s’asseoir. L’audience put alors commencer. Le seigneur de la Garde arriva juste après ce début, il s’assit sur un banc, entouré de son escorte personnelle, l’air passablement énervé. Notre lieutenant lui sourit et lui fit un petit signe de la main. L’homme tourna la tête, serra la mâchoire et pressa ses mains sur ses genoux. Il y eut ensuite un enchaînement de soldats à la barre ainsi que de témoins. Le seigneur de la Garde fit lui aussi entrer des témoins alors qu’il n’était pas censé être au courant de ces arrestations. Neldirage se rembrunit à la pensée qu’il y avait eu des fuites. Le lieutenant faillit être sorti de la salle lorsqu’il s’insurgea contre les mensonges d’un témoin du seigneur. Il lui revint en mémoire les propos de La Garde à propos de l’argent. Il avait sûrement acheté ces déclarations. Quand Neldirage vit ça, il décida de poser quelques questions pièges. Il réussit ainsi à montrer des incohérences dans leurs dires. Notre lieutenant permit donc de démanteler plusieurs accusations que ces témoins avaient lancées sur les gardes, notamment celle où ils disaient que les hommes de notre ami étaient soûls. La fin de la séance fut déclarée après l’écoute du dernier témoin. L’inquisiteur sépara les hommes en deux groupes : Un groupe de vingt-cinq et un de huit. Il se leva et invita le reste de l’assemblée à faire de même. -Le jury a tranché ! De par les accusations qui ont été présentées par le lieutenant Neldirage ici présent et le répurgateur Rek, nous retiendrons : racket, trouble à l’ordre public, viol et meurtre… Par ces griefs, nous déclarons : vingt pendaisons, cinq emprisonnements et huit relaxes. Neldirage était assez satisfait du jugement. Il tourna la tête et vit le seigneur de La Garde partir en jurant. Notre lieutenant venait de montrer que tout pouvait changer… Il avait gagné son premier combat contre l’anarchie. Notre ami fut félicité par ses amis et regarda ceux qui avaient eu la chance de ne pas être condamnés. A son grand regret, les deux petites frappes que Neldirage aurait voulues par-dessus tout mortes, ou derrière les barreaux, allait profiter d’un témoignage crapuleux pour s’en tirer à bon compte. Notre lieutenant se promit de les coincer un jour ou l’autre. Il finirait eux aussi par connaître leur juste châtiment. Les prisonniers changèrent de juridiction et furent emmenés par d’autres soldats. Neldirage alla voir le répurgateur. -Merci… -Vous n’avez pas à me remercier. La justice se doit d’être juste, c’est la vérité qui a parlé. -Pas tout à fait… Il y en a encore des crapules à l’extérieur. -Amenez-moi d’autres preuves et je me ferai une joie de refaire un nouveau procès. -D’accord, cela sera fait. Neldirage allait se retourner quand le répurgateur l’apostropha de nouveau. -Sachez que vos actions pour remettre de l’ordre ont contribué à faire parler de vous. En si peu de temps, vous vous êtes fait nombre d’ennemis. D’autres vous respectent et vous admirent mais peu déclareront en public qu’ils seront à vos côtés pour lutter contre la corruption. En tout cas, je serai là. Neldirage hocha la tête et sortit rejoindre tous ses hommes. Ylanay, Van, Pierre, Pat et Fertan à ses côtés, il décida de leur parler tout de suite. -Aujourd’hui, c’est un grande victoire pour l’ordre ! Je sais que la majorité d’entre vous a peur du seigneur de La Garde, qu’ils travaillent même peut-être pour lui… J’en vois qui baissent la tête, j’en vois qui tente de le camoufler. Mais… Mais… Je ne vous blâme pas ! Je sais quelle genre de pression cet homme peut vous faire subir ! Sachez que vous n’êtes pas seuls et qu’ensemble nous pourrons faire face. Arrêtez d’avoir peur, arrêtez de vous cacher, arrêtez de fuir ! Et battez-vous comme des soldats que vous êtes. Regardez aujourd’hui, ils ne sont pas intouchables, la vérité les a rattrapés ! Alors aidez-nous ! Remettons cette ville dans la voie de l’ordre. Neldirage ne savait pas si son discours avait fait effet mais cette petite lueur dans leurs yeux montrait qu’au moins, ils y réfléchiraient. Chapitre XXXXI Deux jours après, plusieurs commerçants furent envoyés par leurs pairs pour remercier Neldirage de son action contre le seigneur de La Garde qui les opprimait. Ils manifestèrent leur intention de ne plus se laisser marcher sur les pieds et étaient prêt à témoigner contre ceux qui les menaçaient. Notre lieutenant eut aussi des dénonciations plus discrètes, où les marchands qui venaient se plaindre avaient reçu des menaces de mort les concernant eux, ou un de leurs proches. Une semaine après le procès, tous les hommes de main ‘officiels’ de La Garde étaient derrière les barreaux, ou morts exécutés. Par contre, Neldirage avait reçu une lettre du seigneur comportant uniquement ceci : Tu veux la guerre, tu l’auras… Il avait reçu cette lettre la veille. Depuis, deux soldats qui avaient témoigné la semaine précédente avaient été retrouvés morts. Le seigneur gagnait quelques points grâce à la peur et les soldats se remettaient de nouveau à douter. Neldirage mit sous protection les témoins restants. Il convoqua aussi ses amis. -Qu’y a-t-il, Nedi ? Demanda Pierre. -On passe en état d’urgence, le seigneur utilise la manière forte pour se débarrasser des gêneurs, répondit Neldirage. -Des nouveaux morts ? -Oui, un ! -Putain… Se désola Van. Il commence à m’énerver le vieux là ! -Et si on jouait à son petit jeu ? Proposa Ylanay. -C'est-à-dire ? Demanda Neldirage, suspicieux. -Il tue ! Alors tuons… -Jamais je ne m’abaisserais à ce niveau… Répondit notre ami. -On te demande pas de le faire, dit Van, juste de nous laisser nous en occuper… -Il a commencé le premier, rajouta Pierre, et si je dois défendre ma vie à leur dépens alors je le ferai ! -Si jamais on en arrive à ce stade, je ne pourrai pas vous en blâmer… En attendant, évitez. On ne résout pas la violence par la violence. -Ca veut dire qu’on a le droit ? Demanda Ylanay. -Je ne répondrai pas à cette question, dit Neldirage en fixant un point inexistant. Ils trinquèrent puis changèrent de conversation. Malgré les efforts qu’ils firent pour parler du beau temps, ils ne purent s’empêcher de revenir sur ce sujet de discussion. -Nedi, on doit savoir si on peut faire usage de la force.. Je suis persuadé qu’on peut éliminer ceux qui sont chargés de ces crimes. -Mais vous n’imaginez pas ! Si cela s’apprend que c’est vous, ça sera l’anarchie ! -Qui t’a dit qu’on serait vu ? -Je vous assure que je le sens pas… -Fais-nous confiance, Nedi, tu seras pas déçu… Notre ami se prit la tête dans les mains. Ce n’était pas une bonne idée… Il le savait mais c’était la seule solution qu’il voyait pour le moment. Si Neldirage ne jouait pas dans la cour du seigneur, il finirait pas perdre et il n’en était pas question… Même si c’était un peu contre nature, il devait s’avouer que tout n’était pas aussi blanc qu’il avait pu croire. Il rechignait à utiliser la force mais maintenant, il n’avait guère le choix. Neldirage devait faire arrêter le seigneur de La Garde s’il voulait que la partie s’achève. C’était comme une partie de ce jeu… échec. Sauf que les pions étaient des hommes et il devrait être prudent. De plus, si jamais cela se savait, ce serait une véritable guerre civile. -Bien, faites attention… Faites ce que vous pouvez… Mais pas d’abus ! -Ne vous inquiétez pas, lieutenant, dit Pierre solennellement. -Pendant que j’y pense, dit Van, que faisons-nous pour le cimetière ? -Ah oui, en parlant de ça, demain soir, nous irons faire un tour. Je vous montrerai que ce ne sont que des contes. -Je réfléchissais à un truc en attendant, dit Ylanay, je pense pas qu’il se cache plusieurs personnes derrière ces meurtres… Peut-être un voire deux tueurs. Nous enquêterons pour essayer d’avoir des pistes. -Bien, allons-nous reposer, par précaution, il y a des gardes dehors… Nous sommes des personnes gênantes d’après les propos du seigneur de La Garde, je ne prendrai pas le risque que nous soyons assassinés. Les quatre amis montèrent dans leur chambre pour ne dormir que d’un œil. Neldirage, quant à lui, ne trouva pas le sommeil tout de suite. Il n’arrêtait pas de peser le pour et le contre de sa décision. Après une bonne heure de réflexion, il s’endormit en pensant que contre-attaquer était la bonne solution. Il avait vraiment peur que cela se sache… Si jamais… il serait radié de l’armée ! Et encore ! S’il avait de la chance… Neldirage se réveilla en ayant la désagréable sensation qu’il ne s’était pas reposé. Il réagissait au quart de tour et ce fut un véritable calvaire pour quitter le lit. Les amis se rejoignirent en bas pour prendre leur petit déjeuner. Les compagnons n’étaient pas vraiment du matin et tant qu’ils n’avaient rien dans l’estomac, ils se refusaient à parler. Une fois qu’une petite collation fut avalée, Neldirage se leva et donna les dernières directives. -Bien, je vais partir au quartier général, on se retrouve à vingt-deux heures devant les grilles principales du cimetière. En attendant, récoltez les informations pour savoir qui a fait ces meurtres, soyez prudents et bonne chance ! -D’accord, à ce soir ! Dit Pierre. Neldirage partit donc rejoindre Fertan qui l’attendait depuis une vingtaine de minutes. -Alors, quelles nouvelles ? Demanda notre ami dès qu’il eut franchis le seuil de la porte. -La nuit a été calme, répondit Fertan en l’accompagnant dans son bureau. -Bien, bien ! On en sait un peu plus sur ces crimes ? -Non, pas de témoins, tous perpétrés dans un lieu discret. Ca doit être un pro. Neldirage espérait que le sergent se trompait. Malgré leur talent martial, les trois amis auraient du mal contre un tueur parfaitement entraîné. -Ce soir, je vous rappelle que vous devez faire un rapport au général. Notre ami avait complètement oublié. -Oups, ce soir, je suis au cimetière, fais donc décaler le rendez-vous à demain. De toute manière, j’aurai sûrement parlé à l’un des sous-fifres. -Bien, lieutenant, je ferai passer le message. Neldirage demanda le programme de la journée et ils se mirent immédiatement au travail. Ayant fini en avance, Fertan proposa d’aller dégourdir les jambes d’Eclair. C’était vrai que notre lieutenant l’avait un peu négligé ces temps-ci. Neldirage accepta et décida de rejoindre le sergent aux portes de la ville. Après avoir remercié le maréchal-ferrant d’avoir refait les fers d’Eclair, notre héros rejoignit Fertan au lieu convenu. Ils décidèrent de faire une promenade qui s’apparentait aussi à une patrouille. Ils suivirent le chemin principal, qui était peu emprunté à cette heure de la journée, puis bifurquèrent sur la droite en forêt. On voyait que cette dernière était soignée car les arbres avaient été vidés de leurs branches mortes et avaient été étayés. Cela contribuait à donner au lieu une atmosphère reposante et cela permettait également à la lumière de pénétrer dans cet endroit humide. Eclair prit une allure plus rapide pour montrer qu’il était content de se dégourdir les jambes. Les sabots frappèrent le sol avec force pour marquer son passage. Neldirage sourit devant l’excitation de la bête. Le lieutenant discuta avec le sergent trois bons quarts d’heure avant que notre ami ne se décide à faire plaisir à sa monture en se défoulant un bon coup. Après avoir convenu de se retrouver à la caserne, Neldirage fit retourner sa monture qu’il avait précédemment placée pour faire face à Fertan. Il la lança au galop et Neldirage se cramponna de toutes ses forces. Il espérait seulement deux choses : La première était de ne pas tomber et la deuxième qu’il n’y ait pas d’obstacle qui surgissent à l’imprévu. Eclair relâcha toute sa puissance et galopa frénétiquement. Neldirage était penché pour éviter que l’air l’empêche de voir ce qu’il se passait. En dessous de lui, le sol défilait à une vitesse impressionnante. Ce n’était qu’un tapis gris qui défilait à toute vitesse. De part et d’autre de lui, c’était une alternance de vert et de brun. En face, il n’y avait que des formes qui se rapprochaient à la vitesse de l’éclair. La bête prit un virage que notre ami anticipa parfaitement. On aurait dit que la monture testait son cavalier, pour voir s’il la méritait. Eclair prit une nouvelle suite de virage à toute vitesse mais Neldirage tint bon. Ensuite, sans que le lieutenant lui en ait donné l’ordre, le cheval quitta la piste et s’engagea dans la dense forêt. Les branches fouettèrent Neldirage qui fit la grimace devant ces chocs soudains. Le cheval s’envola par-dessus une souche et notre ami faillit être déstabilisé de ce saut imprévu. Ensuite, Eclair reprit une course moins dangereuse et galopa tout droit, écrasant mousse, champignons et branches cassées. Ils émergèrent sur un nouveau sentier et Neldirage tira sur les rênes. La monture se cabra puis retomba sur ses quatre pieds. Eclair bougea la tête puis se calma. Il prit un petit trot et suivit le sentier jusqu’à émerger sur un axe plus connu d’où il put rentrer à la ville. Le soleil se couchait et il était temps de rentrer. Neldirage passa donc les portes avant qu’elles ne soient fermées et déposa son cheval chez le maréchal-ferrant avant de retourner à la caserne. -Alors ? Entendit-il de la balustrade du premier étage. -Incroyable ! Dit Neldirage en reconnaissant la voix de son sergent. C’est vraiment une belle bête ! -Oui, c’est un cheval de valeur, faites attention… -Oh, t’inquiètes donc pas… Répondit Neldirage avec un geste de la main. Que s’est-il passé pendant notre absence ? Le sergent sortit une liasse de feuilles de sa poche. Il les parcourut rapidement avant de dire : -Hum… Une bagarre sur la place près du seigneur Valdo... Deux cambriolages… Une demande d’embauche… rien d’anormal, patron ! -Impeccable ! Quelle heure est-il ? -Je dirai qu’il doit être neuf heures. -Bien, je vais donc y aller ! Tu connais les consignes ! -Oui, chef … -Bon et bien bonne nuit et à demain ! -A demain, répondit celui-ci… Neldirage décida de repasser à l’auberge chercher son armure. Il se méfia de toutes les ombres et de tout le monde. Le lieutenant arriva dans sa chambre et attrapa son armure de plaque. Après s’être mis en tenue complète, il rejoint le cimetière à une vingtaine de minutes de là. Comme prévu, ses amis se trouvaient à l’endroit convenu. Tous étaient équipés comme pour la guerre. -Et bien, Neldirage, pour quelqu’un qui pense qu’il n’y a rien dedans, tu es bien habillé ! -Ca va, ça va ! On est jamais trop prudent… -J’aimerai qu’on traîne pas trop, alors si on pouvait y aller tout de suite tant qu’il reste un peu de lumière… Les quatre compagnons se mirent en marche vers le poste de garde. La suite ! @+ -= Inxi =-
  23. Inxi-Huinzi

    La Quête

    Depuis quand des abréviations goules débusquées goules débusquées : Ca se répète pensait-il Opte pour les tirets plutot que les parentheses : s l’île Beaulieu, la protection des travailleurs - les ruines étant souvent habitées par des goules ou d’énormes chauves souris - n'est Sinon pour le fond, je pensais pas q'uils allaient faire demi-tour ! Je me suis dit qu'un petit coup de trébuchet par ci par là, ca peut calmer le tout Et aussi; quand ils ont escaladé, pourquoi il y a plus de bruit ? Personne dit ce qu'il voir, personne ne crit alors que tuer en meme temps une centaine de pieton, je trouve ca dur ! Vivement la suite de ce texte en tout cas ! @+ -= Inxi =-
  24. La mort ou leur état ne semblait pas remonter à longtemps. Les os, eux, sont plus vieux que ca voyageras Niveau forme impec ! Il y a cette dernière faute là qui me fait penser que j'étais tellement absorbé dans ton texte que j'ai oublié de regarder s'il y avait beaucoup de fautes Vérifie par une relecture au pire Sur le fond, le passage avec les crocos est bon, c'est mon passage préféré dans ce passage Je suis sadique Bon la poursuite en elle-même ne dérange pas ! Par contre, j'aimerai une explication. Au départ, son but c'est de rattrapé la créature et des qu'il rencontre les gens sont but, ca devient de trouver la personne. C'est quand meme opposé comme but et il rattrapera surement jamais la bête ! Enfin y a que ca qui m'a surpris @+ -= Inxi =-
  25. Inxi-Huinzi

    L'Ascension d'un héros

    Merci à tous pour vos commentaires et aux nouveaux lecteurs qui ont eu le courage de tout prendre depuis le départ ! Petit chapitre pour renouer avec l'ambiance de ses amis et ensuite, on repart dans une intrigue très très sombre / @+ -= Inxi =-
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