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Iliaron

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Tout ce qui a été posté par Iliaron

  1. Iliaron

    Les sept compagnons

    Voici un petit récit, que je continuerais dès que possible. Bon, c'est pas top, mais je ne suis pas trop bon: c'est ma première histoire que j'écris depuis six ans (ça remonte ) Aucune recommandation particulière, ce n'est pas dur du tout (je suis sain d'esprit moi ) Tous ceux qui désirent lire ce texte peuvent m'envoyer un MP, je leur enverrais le texte entier par mail, cela ne me pose aucun problème: ça leur évitera de perdre du temps à regrouper les morceaux. Edit: pour ceux qui veulent lire le texte amélioré, allez directement commencer à lire ici car j'ai tout recommencé pour mieux écrire. La version corrigée est maintenant à un stade bien plus avancé que l'ancienne EDIT du 19/11/05: suite à quelques messages disant que mon post est assez... comment dire, en bazar, j'ai décidé de me mettre à le "ranger". Pour l'instant je garde l'ancienne histoire, quand je pense avoir mal écrit, voir le niveau que j'avais avant me remotive . Mais si jamais il y a demande, je supprimerais. Par contre, pour l'idée de korelion qui était de regrouper l'histoire dans un seul post, au vu de la longueur de mon histoire, il faudrait, pour l'instant, 12 posts. Comme ça va encore grandir, mieux vaut abandonner cette idée, donc je supprime ces posts créés. Je vais aussi essayer de supprimer les posts où j'avais prévenu de changements: il est vrai que j'aime bien toujours modifier quelques trucs, mais bon, deux mois après, les changements ont été lus et ça peut gêner les nouveaux lecteurs. Pfiou, ça va être long, c'est encore moins bien rangé que ma chambre . Je regroupe ici l'ancien texte, au cas où que des gens aient envie de le consulter. J'ai laissé les commentaires des autres auteurs, donc il est normal qu'il y ait beaucoup de messages sans textes entre (car demander l'autorisation à chacun pour savoir s'il est possible de supprimer leur message risque d'être long ) Embuscade Le feu crépitait autour de la tente marron. Les sept compagnons discutaient de leur précédente chasse avec enthousiasme. Soudain, un sifflement aigu, un choc, puis un bruit mat se fit entendre: le bruit d’une chute. Un des compagnons avait été terrassé par une flèche aux plumes vertes. Chacun des compagnons se tourna vers leur ami touché, et le regardèrent avec désespoir tomber en avant, mort. Surpris par cette soudaine attaque Kev essaya de trouver un quelconque message dans ses yeux noirs, d’ordinaire si pétillants et remplis de vie ; mais maintenant inexpressifs à jamais. Mav se pencha vers Pierre et constata avec une farouche haine envers leur agresseur qu’il était mort. Il fut ramené vers la tente par Richard qui lui criait en pleurant qu’il n’y avait nul espoir, et que seule la fuite pouvait les sauver. Gontrand sortit alors une flèche au plumage violet, et la décocha dans le vide à l’endroit où il supposait que l’agresseur se trouverait, espérant gagner du temps. Malheureusement en retour il n’y eut aucun râle d’agonie, mais plutôt une flèche, qui cette fois atteint Richard dans la boîte crânienne. Ils s’enfuirent alors immédiatement, pour éviter de tous périr. Juste avant d’enfourcher, Geoffroy et Arthur chargèrent leurs deux amis sur leurs chevaux, ayant une pensée horrible, puis s’enfuirent, laissant là une tente et les restes de leur feu de camp. Kev se retourna une dernière fois, tachant de voir les criminels, en vain. Il vit par contre une flèche atterir dans le feu. Alors qu’ils chevauchaient, Kev ne put s’empêcher de penser à ses deux amis morts, et se demanda pourquoi ces archers les avaient pris pour cible. Que leur avaient-ils fait ? Etaient-ils d’un territoire ennemie, ou alors les avaient-ils pris pour cible par plaisir. Il savait le monde cruel, mais il ne l’avait jamais imaginé noir à ce point. Il connaissait la vie de château, la famine de nombreux paysans alors que dans le donjon s’engraissaient goulûment les riches rois et ducs ; chargés normalement de protéger ces paysans. Il pleura, lorsque soudain lui revint en mémoire un horrible souvenir. Etait-ce possible que ce soit eux ? A cette idée il frissonna. A la fin de leur cavalcade se profila au loin la silhouette élancée d’un château, son donjon trouant la couverture nuageuse séjournant à basse altitude. A l’approche des cinq jeune gens, une vigie les reconnu, et demanda l’ouverture de la porte principale. Cette porte venait d’être renforcée pour parer aux inévitables assauts fréquents dans la région. Elle avait souvent été enfoncée, mais jamais elle n’avait été éventrée. Le groupe entra, aussitôt rejoint par le Duc. « -Que s’est il passé ? -Nous sommes tombés dans une embuscade alors que nous campions à trois lieues de là. Nous allions déguster un cerf que nous venions de tuer lorsque soudain des ennemis nous ont attaqués. Pierre et Richard sont morts par leur faute », murmura-t-il en s’écroulant à terre. Le Duc releva Gontrand et continua : -Quel malheur, dit-il en serrant les dents. Qui a été l’auteur de ce coup ? -Nous n’en avons aucune idée, dans la pénombre nous avons pu voir les gens et leur tenue, mais eux ont du se repérer à nos voix. Au vu de la trajectoire des flèches ils tiraient depuis le couvert des arbres. Le plumage était vert » Le Duc se raidit alors, terrifié. Il scruta les yeux de Gontrand, et comprit qu’ils pensaient exactement à la même chose. Seuls eux pouvaient attaquer dans l’ombre. Le Duc rompit cet échange de pensée en enchaînant : « -Des elfes, il n’y a qu’eux qui sont capables de telles faits, expliqua le Duc en serrant les poings. Seuls eux peuvent abattre froidement un homme à cent mètres. Rentre dans ton foyer Gontrand, j’en ai assez entendu. Je connais mes ennemis. - Bien Duc répondit il soumis» Il quitta ainsi le Duc, traversa la place centrale du château, recouverte de paille, fit fuir quelques poulets qui stationnaient par là et qui caquetèrent de mécontentement, et vint voir ses quatre autres compagnons qui l’attendaient à l’entrée de sa maison. Kev accourut vers lui. Il remarqua que ses yeux bleus étaient remplis de larme. Ce fut pourtant Geoffroy qui engagea la conversation : « -Qu’a-t-il dit ? Toujours les mêmes paroles, à accuser les elfes ? marmonna t-il de colère -Oui, comment as-tu deviné ? demanda Gontrand d’un air faussement naïf - C’est un xénophobe. Il a la haine des elfes, qui se trouvent pourtant à plus de quarante lieues, soit à au moins deux jours de chevaux, et encore pour des chevaux elfiques. Les hommes du royaume voisin de Mormundes ne sont qu’à six lieues. -A-t-il seulement pensé que ce meurtre pouvait être d’eux. Heureusement que l’on a ramené les corps rajouta Mav avec effroi. - Il l’a compris, enchaîna Gontrand, mais il craint que ces envahisseurs ne soient des elfes." Kev fut sur le point de parler, quand un sifflement tristement connu arrêta la conversation. Une flèche aux plumes vertes vint alors atterrir sans dommages dans la cour. Avertissement Accroché à elle était un parchemin jauni, fermé par un cachet. Le Duc vint la décrocher, et la lut à haute voix : « -Si demain vous n’avez fait don pour mon Royaume de cinquante de vos meilleurs chevaux, d’un canon, et de dix de vos hommes, alors nous lancerons le siège sur votre château jusqu’à ce que vous vous rendiez et acceptez nos conditions. Signé : Richard, Roi des Mormundes » Aussitôt les conversations s’enflammèrent, certains prêchant pour la guerre, d’autres pour la prudence, d’autres encore pour donner ce qu’il demandait et vivre en paix autant que faire se peut… Très vite les armes furent sorties des fourreaux et les hommes se mirent à crier. Le Duc jugea alors opportun de faire une harangue, avant que cela ne tourne au drame, et se mit à parler haut et fort, ce qui arrêta momentanément la bagarre: « -Arrêtez, ne vous battez pas entre vous : nous avons bien assez d’ennemis, entre les elfes et ces hommes. Nous aurons besoin demain de tout notre courage pour les battre, Mormundes étant une riche région. Mais nous n’avons dit notre dernier mot, et s’ils nous réclament du matériel c’est qu’ils sont terrorisés. Demain nous les massacrerons. Pour que vive le pays de Foy. Mort à ces ennemis. » Une clameur acclama ses dires, à laquelle tous participèrent, à l’exception des cinq compagnons, seuls eux restèrent placides, en pensant à tous les morts que cette guerre allait encore faire. Morts pour une seule cause : la richesse et le pouvoir. « - Nous devons fuir, s’exclama terrorisé Kev. Ou bien nous mourrons dans la bataille, Mormundes est bien trop puissante et sans-coeur. Nous serons tous annihilés. -Oui, surenchérit Mav, mais fuir…est-ce réellement possible ? Après cet avertissement le duc vérifiera toutes les sorties, et la notre lui paraîtra des plus étranges le jour même où nous avons perdu deux de nos compagnons… Le Duc ne nous apprécie pas, il n’aime pas notre amour de la liberté. Pour lui tous devraient se courber devant lui. -Demain, durant le désordre de la bataille, nous pourrons fuir, conclut Gontrand, mais pour l’instant cessons de nous parler et allons préparer nos armes en vue de la bataille. Il ne faut pas attirer les soupçons. On essaie aussi de préparer secrètement nos bagages. » Ils se quittèrent sur ces paroles, et chacun se mit à aller à l’armurerie, un bâtiment ancien construit dans une grande alcôve, où s’entend jour et nuit le crépitement du feu de la forge et des chocs métalliques. Ils aiguisèrent leurs armes, prirent de nouvelles flèches avec les plumes violettes, typiques de Foy et revêtirent des armures plus résistantes. Puis la nuit étant déjà bien avancée, ils allèrent se coucher. Kev le plus jeune alla chez ses parents, qui ne lui parlèrent même pas de la mort de ses deux amis, et les quatre autres rentrant dans leurs propres foyers, vides et sans amour. Chacun pensa longuement à ses amis avant de trouver le sommeil. Seuls eux se comprenaient, et les rares moments heureux de leur vie avaient été passés en leur compagnie. Le lendemain, ils se levèrent à l’aurore et fignolèrent leurs préparatifs en prévoyant gourdes remplies d’eau, vivres, tente et armes. Ils cachèrent ensuite tout ceci chez Gontrand, le seul qui disposait chez lui d’une trappe, savamment caché sous une couche de paille, qui servait accessoirement de lit. Ensuite, les préparatifs pour la fuite étant finis, ils allèrent au cimetière pour l’enterrement de leurs deux amis. Le prêtre bénit rapidement les deux corps en faisant brièvement l’éloge de leurs qualités, puis il partit à un mariage, non sans avoir quémander auprès des cinq amis des écus pour faciliter leur arrivée au paradis des âmes. Les cinq amis se recueillirent et espérèrent chacun ardemment que leurs compères vivaient maintenant dans un monde sans souffrance. Ceci fait, ils creusèrent dans le cimetière deux tombes, et enterrèrent leurs deux amis, en mettant dans la main droite leur épée, et dans la main gauche la flèche qui les a terrassés. Ils posèrent par-dessus la terre retournée une stèle en marbre, que Geoffroy grava lui-même, avec écrit sur l’une : « Richard 2201-2226 » et sur l’autre « Pierre 2211-2226 ». A partir de ce moment, chacun attendit avec plus ou moins de haine ou d’anxiété le soir, chacun ne pouvant s’empêcher de penser à Pierre et Richard, tués par leurs futurs assaillants. Kev pensa à toutes les sorties possibles autre que par la porte principale, mais il se souvint qu’il n’existait qu’une seule autre sortie, pour éviter d’être envahi de tous côtés. Cette dernière se trouvait à l’arrière du château, mais deux gardes se chargeaient de vérifier si des hommes y entraient ou sortaient, et seraient prêts à hurler une fuite s’ils passaient par là. Il n’y pensa plus, et se concentra sur le sort qui les attendrait le soir venu. Fuite Après cette longue attente vint le soir. Des tréfonds de l’obscurité l’attaque ennemie fut annoncée par un clairon. Aussitôt les hommes entendirent avec terreur un sifflement, et tentèrent de fuir. Une flèche atterrit au milieu de la cour sans dommage, mais la suivante transperçât un homme qui courrait s’abriter sous un auvent. Il tomba mort à quelques mètres de Kev. Ce dernier se demanda si leur fuite n’allait pas se finir pareillement : au moment où l’on croit être sauvé être finalement tué. Il n’eut le temps de penser davantage : Arthur vint le voir et lui fit signe de les rejoindre. Alors qu’ils partirent vers les écuries, espérant trouver leurs chevaux reposés les archers du Duc répliquèrent, le sifflement des flèches se mêlant aux cris d’agonies des blessés. Les chevaux hennirent avec joie pour accueillir leurs maîtres et se frottèrent contre leurs vêtements. Au moment où ils allaient les monter ils virent arriver le Duc et nombre de ses chevaliers et préférèrent « -Tous ceux qui le peuvent, enfourchez souffla-t-il avec empressement. Nous allons tenter une sortie. Ils sont meilleurs archers que nous, mais nous sommes meilleurs au combat rapproché. En avant hommes de Foy, n’ayez nulle peur au combat. » Ils partirent sur le champ, laissant là les amis, qui en profitèrent pour suivre les chevaliers à distance. Un bref passage dans la cour leur montra que les archers ennemis avaient fait des ravages, et gisaient nombre de personnes qu’ils avaient côtoyé, avec qui ils avaient parlé un jour de marché, et qui n’étaient plus. Personne dans la cour ne semblait les pleurer, tous préférant penser à sa propre vie qu’à celle d’un autre. Lors de la charge des chevaliers de Foy, ils fuirent vers le côté opposé, et nul ne les poursuivirent : dans le tumulte de la charge et des cris qui s’ensuivirent, personne ne les avait vu. Après avoir tourné au coin du château, ils étaient hors d’atteinte, pensaient-ils, lorsqu’ils entendirent des chevaliers ennemis les poursuivre, et tenter de leur tirer dessus. Gontrand se retourna, encocha une flèche, et tira, mais manqua sa cible dans sa précipitation. Il vit au passage que le combat risquait d’être serré ; les ennemis étaient six archers aussi armés de lance de cavalerie, colorés du même vert que le plumage des flèches. Kev n’ayant que seize ans et ne sachant encore bien se battre, il allait en outre falloir le protéger. La fuite fut finalement impossible, car un tir précis d’un archer ennemi transperça Arthur, qui tomba au sol. Aussitôt les quatre autres compagnons arrêtèrent leurs chevaux et dégainèrent leurs épées. Gontrand coupa la gorge d’un ennemi n’ayant eu le temps d’arrêter son cheval, tandis que Geoffroy en blessait un autre au bras. Kev se jeta vers Arthur, voir s’il pouvait lui procurer quelques soins rapides. Un quatrième chevalier chargea de sa lance Mav, mais n’atteint que sa jambe, ce dernier ayant réussi à détourner l’arme avant qu’elle accomplisse sa funeste action. L’archer tira une seconde flèche qui atteint Gontrand dans l’épaule, transperçant le cuir et la cotte de maille. Il s’écroula. Geoffroy et Kev jugèrent alors plus prudent de se rendre, et furent ensuite assommés. Ils tombèrent tous deux lourdement sur la terre. Les cinq archers apportèrent des soins sommaires à Arthur et Mav, puis mirent les amis sur des chevaux et s’en allèrent. Avant qu’ils ne partent, Kev vit que l’archer à la redoutable précision partait, accompagné d’une autre personne. Réveil Le lendemain Kev fut tiré de ses songes par un choc sourd de sa tête sur un rocher. Ses yeux lui étaient douloureux sous le soleil matinal, mais de curiosité il les ouvrit et regarda ses kidnappeurs. Tous étaient des archers. Ils étaient tout de vert vêtu, et portait des dagues aux manches vertes au niveau de leur ceinture. Kev serra les poings : ces hommes étaient ses ennemis pour toutes les horreurs qu’ils avaient faites. Il les examina précisément, pour mieux connaître leurs spécificités. Ils étaient humains, et leurs visages semblaient animés d’une passion maladive telle que Kev préféra détourner le regard. Il referma les yeux, le temps qu’ils s’acclimatent à cette luminosité. Les rouvrant, il remarqua que les ennemis de la veille avaient été rejoints par de nombreux autres guerriers, tous archers. Cinq tentes servaient de campement. Ces dernières étaient aux couleurs du régiment : vertes. Il semblait y avoir une certaine tension au niveau du campement, les conversations s’élevant, et de nombreux guerriers ayant la main sur le manche de leur dague, par précaution. Ainsi les hommes de Foy avaient gagné, pour que se parlent ainsi les Mormundes. Kev décida d’engager la conversation avec la sentinelle les surveillant: « -J’aimerai parler à votre chef, le Roi des Mormundes -Nous n’avons aucun chef, ricana-t-il, nous sommes des mercenaires. Nous n’obéissons à personne. Nous avons préféré léser les mormundes, ils étaient finalement des mauvais payeurs. Pour le prix qu’ils avaient payé on n’avait pas à risquer notre vie. Soixante écus pour vingt-cinq ! Quel radin. En outre nous n’étions là que par amitié pour… » Il se tut, conscient d’en avoir trop dit. -Pourquoi vous nous avez capturé alors, s’écria Kev -Pour l’argent, répondit-il avec simplicité. Votre Roi paiera sûrement bien votre retour, ou alors nous demanderons aux mormundes, qui sait ; en vous torturant un peu ils pourraient apprendre des choses pour le moins intéressantes. Peut-être que ça le ferait mieux payer, dit-il avec un sourire malicieux. » Kev comprit que l’archer lui cachait une donnée importante, mais il était inutile d’attirer l’attention par des questions trop précises. Le mercenaire se retourna vivement, une bagarre ayant finalement éclaté dans les rangs au sujet du partage de l’argent, imagina Kev. Il en profita pour prendre à terre la dague de la sentinelle, ainsi que du courage, et se mit à délivrer ses amis. Dans le campement, la clameur était intense, mais la querelle pouvait cesser à tous moments, pour peu que le chef remettre de l’ordre. Il rompit vite les liens de ses amis, et ils essayèrent ensuite de s’enfuir. Malheureusement Arthur était inconscient, et Mav blessé à la jambe. Ne pouvant se résoudre à abandonner leurs deux compagnons, ils préférèrent rester prisonniers, et attendirent patiemment la fin de la bataille, rapidement résolue lorsque le chef décocha une flèche dans l’œil du principal mécontent, qui tomba avec un soupir à terre sous les quolibets des autres archers. Le chef vint les voir, ne prêtant aucune attention aux liens défaits. Un des archers lui apporta un couteau, et, s’approchant d’Arthur, il le fit coucher, approchant son arme de sa gorge. Gontrand chercha à intervenir, mais il fut mis en joue par un archer qui réagit à une vitesse fulgurante. Ils étaient pris, et Arthur allait mourir. Pour éviter d’être dérangé, le chef fit un geste, et Kev et Geoffroy furent amenés dans une tente, au sein des autres archers. Ils ruminèrent sombrement leur vengeance, tout en sachant pertinemment qu’ils étaient réduits à l’impuissance : à deux contre vingt-cinq, mieux valait ne même pas tenter. Kev se rappela ces jours heureux, quand il se baladait libre avec les six autres. Ils avaient tous été de très bons amis, et étaient souvent partis explorer Foy, la vie au château ne convenant à aucun d’eux ; la haine faisant partie intégrante du château, et le Duc n’y échappait pas. Ce dernier appréciait toutefois Gontrand, en bon guerrier qu’il était. Mais les choses ont changé : Pierre et Richard étaient morts. Personne à part eux ne les avait regrettés. Tout le monde devait penser que c’était mieux comme cela, car à notre époque, ne pas aimer le château qui nous protège est une infamie, tout comme le fait de ne pas penser comme le Duc. Ils étaient incompris, et Kev se demanda douloureusement s'il pourrait de nouveau être apprécier par d'autres gens, avec qui il vivrait heureux. Se dire que tout le monde a déjà du nous oublier, ou même pire, être content de notre mort est dur. Les hommes ont ce grand défaut : ils ont horreur de connaître leurs dangers et leurs défauts, et le simple fait que nous les découvrions les terrorisait. Ils préfèrent vivre naïfs, quitte à mourir un jour par manque de préparations, que survivre prévenus. Ils préfèrent aussi haïr les autres races, dont ils ne connaissent rien, que leurs homologues, qui ont leur même défaut, mais dont leur pire est cette soif de pouvoir. Cela avait peut-être fini par causer la perte de Foy. Le Roi des Mormundes était peut-être mauvais payeur, mais même sans les archers, il possédait une grande armée dévouée à sa cause, et qui allait à la guerre comme eux cinq allaient dans une taverne. Il pensa ensuite à la futile quête du bonheur. A quoi servait de rechercher la joie lorsque toute une vie pouvait s’écrouler en un instant à cause d’une guerre ou d’une capture. Alors que seulement quatre jours auparavant il vivait heureux, sa vie s’était transformée en enfer par une simple guerre. Kev fut tiré de ses songes par le retour d’Arthur. Cela le surprit tout autant que Geoffroy, mais Arthur leur expliqua que morts ils ne représentaient qu’un faible intérêt, alors que cinq hommes vivants pouvait faire monter la rançon à une valeur bien plus intéressante pour les mercenaires. La cause était certes mauvaise, mais cela servait leur plan de fuite possible. Partir avec ses meilleurs amis est toujours plus aisé que partir seul. Départ Deux jours avaient passé, et les trois compères blessés s’étaient depuis bien remis. Ils allaient partir du campement, les mercenaires voulant trouver le Roi des Mormundes pour la rançon. Les archers rangèrent leurs tentes vertes sur des chevaux, lièrent les compagnons, et levèrent le camp. Ils chevauchèrent durant toute la matinée, et s’arrêtèrent le midi à l’endroit même où leurs deux amis étaient morts, deux traînées de sang témoignant encore du drame qui s’y était joué. Les cinq compagnons purent descendre de leurs chevaux, et repensèrent à la tragédie, cela leur faisant monter une haine terrible, une implacable envie de vengeance. Mav ne pu s’empêcher de se rappeler de Richard, qui l’avait retenu de rejoindre Pierre, en lui arguant que cela était trop dangereux, et qui fut mort peu après d’une deuxième flèche. Ils s’agenouillèrent, et prièrent une seconde fois pour leurs amis. La prière terminée, ils levèrent les yeux et remarquèrent vers les chênes d’où les deux flèches avaient du être tiré le chef archer discuter avec le roi des Mormundes. Ainsi Foy avait triomphé, sinon le Roi ennemi ne se cacherait pas en un tel endroit. Kev s’avança, et vit derrière cette rangée touffue de chênes un campement. Sans le savoir ils s’étaient, quatre jours auparavant, reposés à une centaine de mètres d’un futur campement. Ils avaient du monter leur tente la nuit même où les mormundes étaient arrivés avec les archers. Les mormundes avaient préféré se monter leur campement dans la clairière, mais Kev comprit qu’ils avaient préféré les tuer plutôt que de les faire fuir vivants. Les archers avaient sûrement du recevoir l’ordre de leur tirer dessus, puis avaient pris la même route qu’eux, devant envoyer un avertissement au Duc. Toute la bataille s’expliquait. Les mercenaires avaient agi pour le Roi jusqu’à ce qu’il finisse par leur donner la somme promise. Kev revint vers ses amis, un archer l’ayant mis en joue de peur d’une fugue. A ce moment le Roi s’approcha d’eux. Il avait payé deux cents écus leur rançon. Ils étaient perdus. Ils allaient être torturés jusqu’à ce qu’ils livrent les secrets du château du Duc, puis tués. Ne valait-il pas mieux tenter de fuir, quitte à mourir. Les cinq compagnons se regardèrent, chacun scrutant dans les yeux de l’autre, et comprirent ce que chacun pensait. Mieux valait la mort que la torture. Ils n’avaient qu’une chance : si le Roi les voulait vivant les archers ne tireraient pas. Sinon, ils rejoindraient leurs deux amis tombés à cause de ces archers. Gontrand donna un coup de poing à l’archer le plus proche, le faisant tomber de son cheval. Le choc alerta les ennemis. Arthur blessa avec une dague un cheval, dont le cri de terreur et la ruade fit culbuter un deuxième archer, et Mav se saisit de la lance de cavalerie d’un troisième mercenaire, et s’en servit comme d’une massue contre deux archers, assommant les deux en brisant la lance dans un bruit sourd. Avec cette action conjuguée, ils avaient créé une brèche et profitèrent de l’effet de surprise. Ils pouvaient fuir. Ils s’élancèrent, Mav frappant du reste de la lance de toutes ses forces un cavalier qui tentait de s’interposer, ce qui lui coupa la respiration, et coururent en direction de la forêt située à l’opposé du campement. Ils n’avaient plus aucune arme, et coururent de toute leur force en direction de cette forêt exubérante qui pouvait leur procurer une bonne cachette, mais déjà derrière la défense s’organisait. Ils avaient compris que le Roi les voulait vivant, et déjà les cavaliers s’élançaient dans leur direction. Ils atteignirent la forêt, et s’engouffrèrent dedans, espérant de tout cœur que les cavaliers ne pourraient maîtriser leurs montures. C’était chose faite : un chevalier déchaussa en percutant les racines d’un arbre, et le choc du casque contre la racine se répercuta à travers les arbres ; le cheval d’un second s’écorcha vif dans des ronces et hennit de douleur. Malheureusement les chevaliers continuaient à pied, suivis par les archers. La poursuite ne dura qu’une centaine de mètres de plus, la blessure de Mav se remettant à le faire souffrir et à saigner abondamment. Ils furent de nouveau conduits en direction du Roi, un colosse de deux mètres aux nombreuses cicatrices couturés ayant perdu un œil dans la bataille de la veille: « -Vous avez de l’espoir s’exclama-t-il en rigolant. Parfait, j’aime les gens conquérants et aimant la liberté. Une fois emprisonnés ils souffrent tellement qu’ils ne peuvent s’empêcher de nous livrer de nombreux détails, espérant ensuite pouvoir redevenir libre. Sachez que je tiens mes promesses, si vous répondez à mes questions il ne vous sera fait aucun mal, et vous redeviendrez libre très vite. » Les cinq furent cette fois enchaînés aux bras et aux jambes, et mis sur cinq chevaux différents. Au moment de partir le Roi s’approcha à l’insu de tous d’un de ses chevaliers de sa garde personnel, reconnaissable à son armure étincelante, et lui dit : « -Faites comme toujours. Ne changeons pas un si bon fonctionnement. » Le garde approuva avec un sourire malsain, et une vingtaine de chevaliers partirent avec leurs prisonniers, laissant là le Roi et une grande partie de son armée. Voyage Kev regarda une fois encore devant lui avec désespoir, et remarqua que le soleil était toujours aussi faut, et que le repos du soir était encore loin. Il sentit dans son cou une piqûre, mais ne chercha même pas à voir qu’est-ce qui l’avait ainsi piqué. Il vit devant lui ses amis, qui avançaient eux aussi cahin-caha. Il regarda autour de lui la forêt touffu, mais le trouva bien moins accueillante qu’avant lorsqu’ils la parcouraient à la recherche de gibier. Il se sentait mal, et repensa aux nombreux contes qui se racontaient au sujet de ce bois, les plus extravagants affirmant même que les bois seraient vivants et se déplaçaient librement, leurs racines se transformant en d’immenses pieds. Il ne comprit pourquoi il pensait avec tant d’insistance en ces contes trompeurs, alors même qu’il n’y avait jamais cru et qu’il s’était souvent baladé dans ces bois, et il pensa que la douleur des chaînes lui rentrant dans sa peau le faisait délirer, ainsi que la touffeur environnante. Cet environnement si particulier le mit dans un état second, et, hagard, il s’évanouit sur son cheval. Il se réveilla soudain alors que son cheval se cabrait. Son premier réflexe fut de se cramponner à la crinière de son cheval, puis de regarder autour de lui. Il était seul. Surpris, il cria, mais ne reçut en retour qu’un lointain écho. Transpirant il descendit difficilement de son cheval, s’entrava dans ses chaînes, tomba, se releva, et regarda de nouveau autour de lui. Seul. Autour de lui il ne distinguait que des fiers chênes et des bouleaux élancés, mais il n’y avait aucun homme, aucun cadavre, aucun son. Ce silence terrifia plus que tout Kev, qui s’attendait au contraire à entendre au loin le bruit d’une cavalcade, des cris terrifiés, mais au contraire il n’y avait rien. Il y avait eu un grand imprévu, pour qu’ils l’abandonnent ainsi avec un cheval, sans même le tuer, alors même qu’il n’y avait aucun cadavre autour de lui. Il essaya de retourner vers son cheval pour s’enfuir de cette forêt maudite, mais l’indicible douleur des chaînes ainsi que la lourdeur du lieu fit qu’il s’évanouit à nouveau. Il se réveilla brièvement et remarqua avant de s’évanouir une nouvelle fois que ses chaînes avaient été enlevées, et que quelque chose ou quelqu’un le transportait. Il s’évanouit une nouvelle fois, n’ayant même pas la force de lever sa tête pour voir où il allait ainsi. La chasse C’était un beau matin d’été, et Kirla se leva de son lit et s’étira. Il regarda avec plaisir le soleil matinal s’infiltrer par la fenêtre et se faufiler insidieusement jusqu’à son lit recouvert de drap vert. Heureux de voir que la journée s’annonçait belle, il descendit les escaliers avec joie, et alla voir son père Kirl. Ce dernier lui rappela qu’aujourd’hui ils allaient chasser le troupeau de sanglier qui paissait à trois lieues de leur habitat. Kirla mangea rapidement ses baies, et s’élança prestement vers sa chambre pour revêtir son armure et chercher son arc. Il adorait chasser, mais c’était sa première chasse en groupe de si grande ampleur : il était rare qu’un troupeau de sanglier s’aventure si près de chez eux et le roi avait réquisitionner le maximum de chasseurs pour en profiter. En effet ils ne chassaient jamais ni les cerfs, les licornes et les chevaux : ces bêtes étant sacrés et divines : sans elle l’Esprit de la Forêt n’aurait pu survivre, et les elfes sylvains n’auraient jamais pu exister. Par contre les sangliers, bien que moins nombreux, pouvaient être chassés. Cette race avait été introduite par l’homme, et elle détruisait tout sur son passage : elle abîmait les arbres, mangeait les plantes et chargeait les nouveaux-nés des bêtes sacrées. . Imladrik avait décidé de profiter de cette aubaine et de partir à la chasse avec sa tribu d’elfes, les sangliers pouvant leur assurer de la viande pour un mois entier s’ils étaient bien conservés. En effet la tribu de la Feuille morte surnommée Älthwé ne comptait que cents habitants environ, et un troupeau pouvait leur assurer de la nourriture pour des semaines. Une fois prêt, Kirla descendit l’échelle de corde et alla à l’écurie, où était rassemblé la moitié de la tribu : une cinquantaine d’elfes en armure étincelante, certains sur chevaux, d’autre sur cerfs. Le roi Imladrik sauta prestement sur sa licorne, et faisant signe à ses hommes qui le suivirent, ils partirent en bon ordre vers les sangliers. Durant la chevauchée Kirla regarda émerveillé autour de lui. Il adorait cette forêt, et la visiter était pour lui toujours un plaisir, alors même qu’il ne se rappelait pas en être sorti une seule fois. Un couple d’oiseaux pépiaient gaiement, et se posèrent sur son bras. Il les caressa pendant quelques minutes, avant qu’ils ne repartent. A l’approche des sangliers, il vit sur une plate-forme deux elfes habillés de capes forestières. Il ne les aurait remarqué si ces derniers n’avaient bougé puis n’étaient descendu de leur plate-forme pour parler à Imladrik. Kirla n’entendit pas ce qu’ils se dirent, mais ils reprirent normalement la marche vers les sangliers peu après. Lorsqu’ils arrivèrent à la vue des sangliers, Imladrik fit d’un geste stopper ses hommes, et leur expliqua brièvement ses plans. Dix elfes devraient contourner le troupeau pour éviter que des sangliers ne fuient par l’arrière, dix autres elfes devaient aussi les prendre à revers par la gauche et dis autres par surprise par la droite. Kirla se trouva être dans le premier groupe. Ils contournèrent sans bruit les sangliers, évitant toutes les brindilles et les branches mortes. Kirla fit particulièrement attention à ne pas effrayer les sangliers par des bruits anormaux, et n’osa même pas parler aux autres elfes sur le déroulement de la chasse, se doutant que son travail principal serait de rabattre les sangliers vers le côté opposé, et d’abattre tous ceux qui tenteraient de s’échapper. Arrivés derrière le troupeau, ils se faufilèrent par groupe de deux d’arbre en arbre. Kirla se trouva avec un elfe qu’il ne connaissait pas, et qui s’appelait Ilia. Il lui expliqua brièvement ce qu’ils allaient faire, puis lui fit signe d’avancer en le suivant le plus furtivement possible. Enfin, ils se trouvèrent à une centaine de mètres du troupeau, et ils élargirent le front pour restreindre les possibilités de fuite des sangliers, puis ils tapèrent bruyamment sur le sol. Les sangliers surpris se retournèrent et fuirent vers le côté opposé. Alors retentit le cor d’Imladrik et tous les elfes ouvrirent le feu sur les sangliers en une salve mortelle. Le sangliers se mirent à beugler de peur et à se disperser de peur dans tous les sens, un se précipitant à toute allure vers Kirla. Sans peur, il prit une flèche, qu’il décocha en direction du sanglier, mais n’ayant pris en compte la vitesse du sanglier, elle blessa le sanglier au dos, le fit saigner, mais ne le tua pas, et le rendit au contraire plus furieux. Le sanglier était maintenant trop proche pour espérer décocher une nouvelle flèche. Juste avant de finir empalé par le sanglier Ilia plongea vers Kirla, et cela le sortit du champ de vision du sanglier, qui continua à courir avec fureur derrière les elfes. Kirla le regarda honteusement s’enfuir, lorsque ce dernier tomba subitement mort. Kirla se releva, en remerciant chaleureusement Ilia de lui avoir sauvé la vie. Il entendit alors le cor d’Imladrik qui annonçait la fin de la chasse. Chaque elfe siffla son animal, puis ils attachèrent grâce à des cordes elfiques un sanglier par cheval ou cerf. Kirla se tourna vers le sanglier qui avait failli le tuer, et remarqua que la blessure qu’il avait subi au dos avait finie par le terrasser, au vu du sang qui sortait abondamment de la blessure. Il l’attacha à son cheval, et revint vers les autres. Ils reprirent la route vers leurs campements en compagnie des deux autres alfes qui traînaient eux aussi des sangliers. La licorne d’Imladrik donnait grâce à ses hennissements et aux deux sangliers qui traînaient derrière elle du courage aux autres chevaux, ce qui leur permit de rentrer à leur habitat avant la tombée de la nuit. Ils détachèrent tous leurs sangliers au pied de l’arbre principal, pendant que d’autres elfes descendaient prendre des nouvelles auprès d’Imladrik et attacher les sangliers dans des harnais pour permettre la montée de ces sangliers dans les arbres. Kirla remonta fatigué les cinq mètres de l’échelle de corde, et croisa dans la salle principale Ilia. Il ne pût s’empêcher d’aller lui parler. Ce dernier lui apprit qu’il l’avait sauvé car il avait lors d’une chasse perdu un très bon ami, et se méfiait depuis des sangliers. Il connaissait leur rapidité, et savait que ces derniers pouvaient prendre de vitesse un elfe alerte dans ses derniers instants de vie, où il court avec l’énergie du désespoir. Ils voulurent échanger plus, mais la cloche annonçant le repas sonna, et Kirla se dirigea vers sa chambre, où il enleva rapidement son armure, lava son visage grâce à l’eau purificatrice qui coulait directement du plafond, et se dirigea vers le salon.. Il s’assit à la gauche de son père, qui lui demanda avec le sourire de lui raconter sa chasse. A la fin du festin, Imladrik remercia tous les chasseurs qui avaient permis à la tribu le retour à une période heureuse avec de la nourriture en profusion, puis leur souhait une bonne soirée. Kirla remonta anéanti et plein, et tomba dans son lit, et s’endormit aussitôt. Peu après, Kirl et Imladrik montèrent à sa chambre, le regardèrent rapidement, et repartirent d’où ils venaient. Ilia qui passait par là entendit Kirl s’exclamer : « heureusement qu’Ilia passait par là ? Sinon il serait mort et nous… ». Kirl ferma à ce moment une porte et Ilia ne put en entendre plus. Vol Kirla se réveilla sur le qui-vive durant la nuit, et entendit des cris terrifiés. Sans réfléchir, il s’habilla de son armure de mithril, de son arc, de deux carquois remplies de flèches, d’une logue et fine épée, ainsi que d’une dague tranchante. Prêt, il courut à la pièce principal d’où ils avaient montés les sangliers auparavant. Ilia le rejoint en courant, et lui demanda ce qu’il s’était passé. Il n’était lui non plus pas au courant. Ils descendirent sans bruit l’échelle de corde, et regardèrent alentours. Ilia fit un geste, et Kirla le suivit. Ils evancèrent d’une dizaine de mètre, et remarquèrent qu’à cet endroit l’herbe avait été aplatie par un objet de très lourd que l’on avait fait glissé. Intrigués, ils suivirent prudemment les traces d’herbe couché, et une centaine de mètres plus loin ils trouvèrent le corps d’un elfe à terre. Kirla le retourna et remarqua que c’était le corps d’une sentinelle chargée de prévenir la tribu de toute attaque. La blessure ne faisait aucun doute, il avait été abattu par une épée. Ilia monta, aussitôt suivi par Kirla, à la plate-forme qui leur servait de tour de garde, et trouva l’autre elfe mort, abattu par une épée qui l’avait traversé de part en part. Cela intrigua au plus haut point Ilia, qui fit remarquer à Kirla que le temps que sa cible ne monte ils auraient eu le temps d’alerter la tribu pour des renforts, et de tirer sur quelques ennemis. Il n’y avait qu’une seule hypothèse : l’ennemi avait un complice chez les elfes, aussi dur que cela puisse paraître. Consternés de n’avoir pu repérer un seul des ennemis, ils redescendirent de l’échelle de corde avec le cadavre, qu’ils posèrent à côté du premier, puis revinrent vers l’arbre principal. Ils allèrent directement à l’endroit d’où débutait l’herbe couchée, mais l’herbe était aplatie subitement, et il n’y avait aucune trace de sang qui aurait pu témoigner d’une lutte contre une bête, qui aurait ensuite était attachée à des chevaux, puis enlevée. Kirla regarda au dessus de la zone, et remarqua cinq mètres au dessus le plancher de l’Habitat. Le plancher stoppait net au-dessus de la zone, et c’était par là que l’on pouvait monter ou descendre les victuailles. Kirla fit rapidement part de ses réflexions à Ilia, et tous deux remontèrent dans l’Habitat. Ils croisèrent enfin quelques elfes, les questionnèrent mais ils n’étaient au courant de rien. Comme eux ils avaient été réveillés par le cri d’un elfe, mais ils n’avaient trouvé aucun blessés dans l’Habitat. Ilia leur expliqua rapidement où ils avaient trouvé le corps de deux elfes, puis avec Kirla ils allèrent vérifier leur thèse. La corde s’était usée durant la nuit, et sur le plancher se trouvait être une trace de sang. Conscient d’être sur la bonne piste, ils regardèrent méticuleusement les alentours mais ne trouvèrent pas plus d’indices convenables. Ils plongèrent chacun dans leurs songes, ne parlant que très peu pour se rappeler des indices, ou établir des thèses. Au final, ils arrivèrent chacun à deux thèses : des elfes les avaient attaqués, usant de sortilèges pour endormir les sentinelles puis les massacrer, d’où le cri strident. Ensuite, ils se seraient déplacés avec la grâce elfique dans l’Habitat en faisant le moins de bruit possible pour décharger des bêtes du haut, à moins que certaines ne soient restés au bas de l’Habitat, en attente d’être monté le lendemain. La deuxième thèse était qu’un infiltrateur se trouvait dans la tribu, qui était monté voir les éclaireurs, puis les avait assassiné. Cela expliquait parfaitement qu’ils n’aient tiré, et expliquait aussi le cri. Les bêtes se trouvaient soient déjà en bas, déposés par le complice, ou même peut-être par plusieurs. Ensuite, les hommes pour lesquels ils servaient seraient venus et auraient emporté le butin. Il ne restait qu’un point obscur : cette absence de trace de sang. Des bêtes tuées saignent obligatoirement, et cette absence signifierait soit que les bêtes avaient lévités, mais l’herbe n’aurait pas été couchée, soit que toutes leurs blessures avaient été pansées et bandées, ce qui aurait pris beaucoup de temps. Kirla et Ilia pensèrent plutôt pour la deuxième solution, car si une tribu elfique les aurait volé, ils n’auraient eu le temps de panser et bander toutes les blessures, et auraient de préférence fait léviter quelques vivres, et l’herbe n’aurait été couchée. En outre, aucune tribu elfique n’en volerait une autre. Chacune vivait grâce à l’Esprit de la forêt, ils étaient donc tous frères. Si une tribu était en danger, les autres venaient les aider, car ils ne pouvaient survivre qu’en gardant une bonne cohésion. Si ce vol avait été organisé par d’autres elfes il n’y aurait pu n’y en avoir que très peu, qui n’auraient pu voler qu’un ou deux sangliers. Arrivés à cette conclusion, ils allaient se séparer lorsque couru sidéré un elfe. Ils le firent stopper et ce dernier haleta que tous les sangliers de la veille avaient été dérobés, ainsi que toutes les autres vivres. Il repartit annoncer cette nouvelle au chef Imladrik, car cela signifierait repartir à la chasse de suite, ou mourir de famine. Cette nouvelle conforta en outre la prémonition des deux amis, il aurait fallu un millier d’elfes pour faire léviter tous ces sangliers, et ils auraient perdu beaucoup trop de temps. Surtout qu’entre le cri et l’instant om Ilia et Kirla s’étaient trouvés au bas de l’habitat, il ne s’était passé tout au plus que dix minutes, et les sentinelles avaient obligatoirement été tués avant le transport des sangliers. Avec cette deuxième analyse, ils allèrent confier leurs soupçons à leur chef. En rentrant ils croisèrent l’elfe qui leur avait annoncé la catastrophe auparavant. Imladrik les fit entrer, et Ilia commença le récit. Le roi l’écouta attentivement, et à la fin il suivit le conseil des deux jeunes elfes, et sonna le cor pour préparer une seconde chasse. Moins d’une heure après quatre-vingt dix elfes partirent par bande de dix chasser le sanglier dans un rayon de dix lieues autour de l’habitat. Kirla partit avec Ilia et son père Kirla chasser d’autres sangliers et cueillir tous les fruits qu’ils trouveraient. Survie La chasse fut médiocre, les elfes n’arrivant à abattre qu’une demi-douzaine de sangliers. Imladrik lança alors des mesures d’urgence pour la survie de sa tribu, et tous les éclaireurs partirent quémander de l’aide auprès des autres tribus qui vivaient en Loriath. Le surlendemain du meurtre furent incinérés les deux elfes. Toute la tribu était présente pour manifester son désespoir, et son incompréhension face à ce vol qui démontrait un égoïsme manifeste des malfaiteurs. Le bûcher, composé exclusivement de branches mortes, fut porté en fumée par l’ajout d’herbe, pour que la douleur de la tribu se voit haut au dessus des arbres. Ensuite les deux corps furent descendus dans les flammes grâce à des treuils, les tissus blancs qui entouraient les morts se roussissant à l’approche des flammes. Les elfes regardèrent avec tristesse leurs deux compatriotes être entièrement consumés par le feu, tout en chantant des litanies pour aider les âmes de ces deux innocents à rejoindre l’Esprit de la Forêt où chaque elfe énuméra les nombreux actes généreux des défunts. Les corps finalement réduits à l’état de cendre, le feu fut éteint et les complaintes atteignirent leur apogée, chaque elfe racontant en chœur le meurtre atroce dont avaient été victimes ces deux courageuses sentinelles. Les cendres furent finalement rassemblées dans des sacs avec de nombreuses représentations du dieu des elfes sylvains, puis les familles des victimes partirent répandre les cendres de ces êtres chers pour qu’ils ne fassent qu’un avec la forêt. Les elfes rentrèrent alors dépités à l’habitat, et allèrent aussitôt se poster à des fenêtres attendre le retour des sentinelles. Ils n’avaient plus rien à manger, et c’était un rituel de ne pas chasser lors d’une incinération, que le Dieu n’ait pas à accueillir trop d’âmes le même jour, et n’ait pas à faire de choix préjudiciables. Ilia, Kilra et quelques autres elfes partirent quand même essayer de cueillir quelques fruits, ne voulant pas devoir enterrer d’autres amis morts de faim. Ils ne cueillirent que très peu de fruits qui ne suffiraient pas à nourrir la tribu, mais permettraient aux êtres les plus exposés de survivre à la nuit. Le lendemain de nombreux éclaireurs revinrent, tous porteurs de bonnes nouvelles. Devant la malédiction dont était victime Älthwé, tous s’étaient mobilisés pour apporter au plus vite des vivres. Le soir même les elfes de la tribu de l’Oeil Vigilant arrivèrent avec une quinzaine de sangliers, qui permettrait à la tribu de survivre en attendant d’autres donations. Imladrik leur proposa de passer la nuit dans l’habitat, mais ces derniers refusèrent, préférant repartir de suite, et ainsi éviter de consommer les vivres qu’ils venaient d’apporter. Bien leur en prit, car durant la nuit une autre tribu, la tribu des Plumes, arriva avec une vingtaine de sangliers, et préférèrent finir la nuit à l’Habitat, de nombreux épuisés après une marche de plus de deux jours. Les elfes reprirent courage, et eurent de nouveau espoir en l’avenir, mais cela les gonfla de haine envers leurs attaquants, qui qu’ils soient : sans l’aide extérieure d’autres elfes ils n’auraient pu survivre. Enquête Imladrik, rassuré pour la tribu, décida de mener l’enquête, et partit avec ses éclaireurs à l’orée de la forêt. Ils revinrent trois jours plus tard, et rapportèrent que c’était les chevaliers de Mormundes qui avaient commis cet acte. Lors du festin, le roi prit la parole et expliqua à la tribu tout ce que son exploration avait découverte. « - Mes valeureux elfes et moi-même avons décidé d’orienter nos recherches vers l’orée de la Loriath. A peine étions nous arrivés que nous allâmes en direction de deux hommes qui discutaient le long de la Grand Voie, puis nous nous cachèrent et écoutâmes ce qu’ils dirent. Ils discutèrent du vol, et se confièrent l’un l’autre que le festin donné par le roi de Mormundes avait été grandiose. Jamais il n’y avait eu une telle profusion de sangliers. Le Roi pouvait selon eux être fier de son exploit, car ils croyaient que nous serions morts de faim peu de temps après. Ils parlèrent ensuite de l’attaque et du vol, échangeant leurs éloges sur le génie de leur Roi, qui avait imaginé un lanceur d’épée. Cela avait permis aux chevaliers de tuer nos amis à distance, et de nous faire croire qu’ils avaient en réalité été tués au corps à corps. Cette invention nous ayant effectivement fait croire qu’un complice se trouvait dans notre cher tribu. Finalement ils se quittèrent sur ces entrefaites l’un se dirigeant vers une ville nommés Krastik, à quinze lieues du château de Foy, et l’autre se dirigeant vers Mor, la capitale de Mormundes, la ville la plus grande du continent. Forts de ces informations nous suivirent le second, et arrivâmes quelques heures plus tard dans cette fameuse capitale, et nous comprîmes vite que cette ville était la plus grande, mais aussi la plus riche, la plus belle et la mieux défendue. Nous vîmes loin auparavant deux obélisques, dont leurs coupoles d’or recueillaient toute la lumière du soleil et la répandait en de multiples endroits avec des étincellements féeriques. En approchant plus nous aperçûmes les murailles, très hautes. Le mur semblait avoir été poli de telle façon qu’aucun agresseur ne puisse par un quelconque moyen y trouver la moindre accroche. A une vingtaine de mètres au-dessus du sol était gravé dans ces robustes murailles l’insigne de Mormundes, un chevalier brandissant une longue lance de cavalerie. Du tranchant de cette lance émanait une lumière surnaturelle, symbolisant le courage de Mormundes. Jamais ils ne pouvaient s’égarer dans leurs quêtes, étant toujours guidé par un protecteur. Au niveau du casque se formait un serpent, la mâchoire grande ouverte pour faire fuir les envahisseurs et aider le peuple de Mormundes. Jamais nous n’avions imaginé que des hommes aient pu atteindre un tel degré de perfection en architecture, rivalisant presque avec les elfes. Emerveillés, nous nous approchâmes prudemment de la porte, en se cachant parmi les arbres qui longent la route. Bien qu’admiratifs devant leur architecture, nous avons appris à nous méfier de ces hommes qui ont tués nos valeureux amis sans une seule pensée. Nous avons compris que les hommes peuvent posséder un génie créateur inimaginable lorsqu’il s’agit de tromper, de tuer, de voler, d’affaiblir, puis de massacrer. Nous distinguâmes finalement clairement la porte, l’insigne de leur territoire étant reproduite sur les deux battants. La porte semblait inviolable, les gracieux renforts en mithril apportant autant en beauté qu’en solidité. Le seul moyen d’entrer était soit de tromper la vigie en se faisant penser pour un chevalier, ou bien de l’ensorceler, le rendre amnésique et lui faire croire qu’ils étaient des amis, ou enfin de survoler les murailles. Nous passâmes toute une journée à une cinquantaine de mètres de la porte, épiant toutes les sorties et écoutant attentivement les conversations lorsque des hommes passaient à proximité. Cela ne leur apporta rien, si ce n’est que quatre prisonniers avaient encore refusés de les aider, même sous la torture. Tous parlaient de ce fait, car la veille ces quatre fameux prisonniers avaient été torturés sur la place publique, et avaient courageusement refuser tous les désirs de leur Roi. Nous n’avons pu en savoir plus sur ces quatre êtres, n’ayant entendu que des bribes, mais je me ferais un devoir lorsque nous attaquerons Mor de les libérer. Ils pourront en outre nous aider, mais des gens qui résistent avec tant d’abnégation au Roi des Mormundes est digne de notre amitié. Le lendemain, nous décidâmes de repartir, en sachant assez. Nous partîmes après un chevalier qui jurait à propos de ces énergumènes qui osaient résister à la toute puissance de leur roi. Nous rentrâmes sans croiser d’autres chevaliers, puis finalement une fois à l’intérieur de la Loriath nous galopâmes pour vous informer, chers amis. Nous n’avons à mon humble avis qu’une seule solution : attaquer Mor le plus vite possible pour espérer sauver ces êtres si courageux. Nous n’avons certes que peu de troupes, mais les deux tribus nous ayant apporté des vivres seront, j’en suis sûr, heureuses de partir nous aider dans notre quête de justice. Avec un bon plan, nous pourrons les vaincre facilement. La tribu de l’œil Vigilant possédant le plus grand haras de cerfs de toute la forêt, ayant la chance de vivre dans une grande clairière, et la tribu des Plumes ayant autant d’aigles que d’elfes, car ils vivent dans les montagnes situées au centre de Loriath, où se reposent de nombreux aigles, qui ont depuis été apprivoisés. Ainsi ils pourront survoler par-dessus la muraille, tirer grâce à leur arc les vigies, puis ouvrir la porte, et harceler les chevaliers des hauteurs. Ceci fait les elfes de l’Oeil Vigilant pourront charger et faire diversion. Nous, avec nos capes forestières se fondant dans le décor, nous irions soumettre le Roi et délivrer ces quatre hommes qui chaque jour souffrent plus. Je ne pense pas que d’autres idées soient opportunes, la simple idée aux tortures que subissent ces hommes me faisant souffrir tout autant que les tortures. » Il serra ses poings et les leva au ciel, en jurant de les délivrer prochainement. Tous les elfes assemblés dans la salle approuvèrent, non pas car ils avaient peur de contredire leur bon chef, mais car sa solution leur semblait la meilleure, et qu’eux aussi avaient de la pitié pour ces inconnus. Le lendemain matin repartirent les éclaireurs, chacun avec un parchemin écrit par Imladrik où il exposait clairement toutes ses connaissances et ses idées. Chaque parchemin avait été enroulé puis entouré de deux feuilles de lierre qui se rejoignaient entre elles dans un long enlacement, puis divergeaient chacune vers une des extrémités du parchemin. Cette figure faisant office de cachet était censé montrer aux rois elfes des deux autres tribus l’importance de cette guerre, et permettaient en outre qu’un des éclaireurs lisent ce parchemin : si une des feuilles était arraché les règles stipulaient que l’elfe devraient s’exiler à jamais de la Loriath. Les éclaireurs partis, chaque elfe d’Älthwé aiguisa ses armes, répara son armure et prirent soin de l’alimentation de leur animal de transport. La guerre était proche, ils devraient être prêts dès le retour des éclaireurs, et il leur fallait ne pas faillir au cœur de la bataille, la pensée des quatre hommes torturés devant leur insuffler le courage nécessaire. Préparatifs Le surlendemain du départ des éclaireurs retentit en début de matinée des cris stridents. Tous les elfes levèrent les yeux et virent se poser avec grâce une centaine d’elfes sylvains qui chevauchaient des aigles, ainsi que de grands faucons. Le roi vint recevoir chaleureusement leur roi Kalith, le remerciant d’avoir fait le chemin et d’être prêt à mourir pour des hommes prisonniers. Le roi le guida ensuite avec ses troupes dans l’Habitat vers le salon, où les elfes posèrent contre le mur en bois leurs armes. Les elfes d’Älthwé donnèrent ensuite à manger aux aigles, pour que le lendemain ils puissent voler longtemps sans faillir. En fin d’après-midi arrivèrent une centaine et demie de chevaucheurs de cerfs, ainsi qu’une vingtaines d’elfes sur chevaux, le reste de la Tribu des Plumes. De nouveau les elfes furent accueillis avec joie, le roi s’agenouillant même devant Morath. Les arrivants allèrent se reposer dans le salon pendant que les elfes de la Tribu de la Feuille Morte prenaient soin de toutes ces montures qui allaient leur être vitales le jour de la bataille. Le soir venu, un banquet fut organisé au bas de l’Habitat, aucune pièce n’étant assez grande pour contenir autant de personnes. Imladrik prit tout d’abord la parole pour remercier à tous ces elfes d’être venus : «-Cela faisait longtemps qu’une pareille alliance d’elfes n’avait vu le jour. Mais depuis la guerre d’Althior nous n’avons jamais était confronté à un pareil tyran. Rappelez-vous cette guerre. Nous étions à l’époque un peuple jeune, et nous venions d’arriver en Althior pour nous y établir. Nous avons alors former vingt-deux tribus. A peine étions-nous arriver que nous avons du nous battre. Tout d’abord nous avons souffert du manque de nourriture, ainsi que des sangliers : nous ne voulions en tuer aucun, mais ces derniers nous chargeaient, et tuaient implacablement toutes nos montures. Alors que nous étions au plus faible et que nous avons quémandé de l’aide auprès des hommes, ces derniers ont profité de notre faiblesse pour nous attaquer. Les deux premières tribus furent décimés après une vaillante défense : ils n’étaient en tout que trois cents et avaient du se battre contre cinq milliers d’hommes. Ils leurs avaient tendu de nombreuses embuscades, décidés à mourir en emportant le maximum d’hommes. Nombreux furent les actes héroïques des elfes, mais pire fut la cruauté des hommes. Ces derniers mirent le feu aux arbres, s’éloignèrent puis tuèrent tous les elfes qui tentaient d’éteindre le feu. Après cet acte de sauvagerie ils avancèrent encore, brûlant tout sur leur passage. Ils éliminèrent encore onze tribus, puis arrivèrent sur notre tribu affaibli après de harassantes batailles et de si nombreuses embuscade. Nous étions avant la bataille situés au milieu de la forêt, mais quand les humains arrivèrent ils avaient fait un tel carnage que les bois s’arrêtaient à seulement quatre lieues. Nous étions décidé à mourir comme l’avaient fait tous nos illustres frères, et nos ancêtres tendirent de nombreuses embuscades. En cette bataille périt mon arrière grand-père, ancien roi de ma tribu, ainsi que les ancêtres de nombreux elfes ici présent. Pourtant lors de cette bataille l’espoir vit de nouveau le jour : nous avions réussi à tuer les hommes qui attaquaient alors la forêt. Ce fut la première victoire des elfes, celle qui annonça un changement de situation. Les hommes n’abandonnèrent tout de même pas, et profitèrent que la forêt était saccagée pour amener de nouveaux renforts : environ un millier d’hommes. Mais ces derniers nous évitèrent et préférèrent attaquer vos tribus, pour nous attaquer une fois que vous seriez éliminés. Nos ancêtres ont entendu vos nombreux cors appeler à l’aide. Chaque elfe de la Tribu de la Feuille Morte revêtit alors une cape forestière, se divisèrent en deux groupes de taille similaire et chaque groupe chevaucha jusque vers les humains. Une fois à portée de vue, ils continuèrent à pied, leur cape leur permettant de se fondre dans le décor. La charge des hommes allait venir à bout de la résistance de vos courageux ancêtres, quand les notres se jetèrent sur l’arrière garde et détournèrent toute action des hommes. L’effet de surprise joua en leur faveur, et ils purent avancer au début dans les rangs avec une facilité déconcertante, leurs adversaires ne s’attendant pas à une attaque de ce côté. Mais après être avancé d’une dizaine de mètres les hommes opposèrent une farouche résistance, et la situation s’inversa une nouvelle fois. Alors que nos ancêtres se préparaient à mourir avec le bonheur du devoir accompli, sachant que vos hommes pourriez avec une grande facilité les éliminer, vous les avez chargé, les faisant fuir, puis les avez poursuivi et anéantis. Nos ancêtres étaient sauvés, et les hommes n’osèrent plus s’aventurer une nouvelle fois en Althior. Ils construisirent la Grand Voie à cinq lieues de la forêt, qui s’est depuis étendu jusqu’à cette route. En souvenir de cette victoire les chefs de chaque tribu ; donc mon père, ainsi que votre père, Morath, et votre grand-père, Kalith ; firent le serment de toujours venir en aide l’un l’autre en cas de dangers. Pour ne pas oublier ce serment notre tribu prit le nom du traité comme surnom, et est communément appelée Älthwé. Mais depuis peu des hommes ont osé rentrer de nouveau dans la forêt, mettant en péril la vie de notre tribu. Ces hommes ont tués deux de nos elfes, et ont commis envers leurs propres frères d’horribles atrocités. L’histoire nous a appris que nous étions bien plus fort à plusieurs, et que sans entraides nous serions depuis longtemps tous morts. C’est pour cela que j’ai fait appel à vous, espérant que vous n’auriez pas oublié ce serment fait il y a des siècles. J’avoue avoir douter de vous, mais vos actes n’ont fait que rehausser l’estime que j’avais pour vous. Vous nous avez d’abord apporté des sangliers pour nous permettre de survivre, et maintenant vous nous venez en aide pour notre attaque contre Mor, attaque qui permettra d’écarter les nombreux dangers qui planent sur la Loriath, et de libérer en outre des hommes innocents. Pour toute l’aide que vous nous avez apportés, ma tribu et moi devons vous remercier. » Il s’agenouilla alors devant les deux autres chefs elfes, qui lui firent signe de se relever. Ceci fait, Kalith lui répondit : « -Nous nous souvenons de cette époque. Nous n’avons pas oublié que sans vous notre tribu serait morte, et que la Loriath aurait très certainement sombré. Vous nous avez sauvé il y a des siècles de cela, et nous avions une dette d’honneur envers vous. Mais même après la bataille, s’il nous est donné de lui survivre, j’espère que ce serment sera encore respecté, et que chaque tribu viendra en aide aux autres si ces dernières se trouvent en danger. Seuls nous sommes faibles, mais à plusieurs nous sommes forts. Lors de la victoire nous n’étions que deux tribus à combattre ensemble sur chacun des fronts, Älthwé combattant sur les deux. Malgré cette division nous avons survécu. Lors de la charge sur Mor nous serons trois tribus, et nous serons ainsi excessivement puissants tant que nous combattrons avec stoïcisme. » Les elfes approuvèrent tous, et le banquet fut fini sur ces paroles. Les elfes montèrent dans l’Habitat, les arrivants se couchant dans les lits gracieusement prêtés par les elfes d’Älthwé, forçant ces derniers à dormir à terre. Ilia et Kirla se couchèrent côte à côte, discutant de la bataille à venir et de leur rôle dans cette bataille. Il allait pour la première fois de sa vie revêtir une cape forestière. Cela était un très grand honneur, et pour remercier le roi de lui faire une telle confiance il savait qu’il devait ne pas commettre d’erreur. Il connaissait sa mission : il devait, avec d’autres elfes, s’infiltrer dans la ville pour libérer les prisonniers pendant que les deux autres tribus feraient diversion en attaquant les chevaliers. Pendant ce temps, un autre groupe où se trouverait Imladrik irait à la recherche du Roi des Mormundes pour faire ce dernier prisonnier et l’entendre s’expliquer. Kirla s’endormit alors avec un frisson en pensant à la bataille à venir. Il rêva, comme une sorte de prémonition, que cette attaque allait être riche en surprises. Marche Le lendemain, Kirla se leva à l’aurore, et remarqua avec surprise que l’habitat était rempli de vie, des elfes courant de part et d’autre pour trouver aiguiser des armes, chercher des carquois remplis de flèches et revêtir une armure résistante. Kirla ne prêta attention à cette agitation : il sentait son cœur battre fort, mais préféra ignorer sa peur et aller manger. Il ne pourrait combattre efficacement si le jour de la bataille il ne pouvait se tenir debout tout seul. Au salon il vit son père, qui lui apprit qu’ils ne seraient pas dans le même groupe. Imladrik et lui iraient chasser le Roi ; ce dernier faisant assez confiance à leur groupe pour délivrer les prisonniers. Kirla approuvé de la tête, et mangea dans un état second, trop absorbé par ses songes. Autant la veille il avait hâte de prouver sa valeur, autant aujourd’hui les risques que comportaient l’attaque le rendaient faible, tellement qu’il craignait de ne pouvoir porter une armure et tirer avec son arc. Il regarda ses mains, et remarqua que celles-ci tremblaient. Incapable de terminer son bol de baies, il se leva et alla avec difficulté revêtir son armure. Ilia le vit, remarqua qu’il était mal, et alla le rejoindre. Il le soutint et l’aida à aller à sa chambre. Comprenant parfaitement la terreur de Kirla, il le réconforta :
  2. Iliaron

    Jeunesse, vie et déclin

    Et bien, un grand BRAVO à toi, Impe. Long à lire, mais prenant comme texte, qui en plus questionne pas mal le lecteur qur l'avenir (comme tous les bons livres d'ailleurs). Où est Kal' (à moins que j'ai mal suivi). Comment va se passer la bataille? Que va faire ikha? ... Sinon c'est bien, il y a pas mal de personnages, mais pas trop, et la transition de 9 à 16 ans est d'autant mieux rendu qu'elle appelle Del' Deleth (petit détail, mais ça rend Claire plus vivante. Ensuite, je la trouve réellement vivante avec ses réactions, ses doutes (sauter ou ne pas sauter...)... Par contre, j'ai eu un petit problème ici: On a l'impression que Del' est revenu une fois après l'avoir abandonné, mais en même temps non. et tu parles d'un ami, Kal' ou pas (???) qui est mort, mais on ne sait pas quand Claire a posé la question. Sinon c'est du tout bon Iliaron, qui s'embrouille à rédiger une réponse pas très constructive. PS: après faudra le faire éditer, c'est plus pratique en livre que sur des écrans d'ordi PPS: Vivement la suite PPPS: Et bon courage Iliaron, qui signe deux fois
  3. Ouh la, les livres que j'ai lu, alors: Harry Potter: j'adore, même si le style est assez simple, ça se lit très bien et le niveau de l'histoire est de mieux en mieux au fur et à mesure des tomes. Comme c'est simple à lire, préférez les versions anglaises les yeux fermée (j'ai tout lu en anglais et français sauf le 4 qu'en français et le 5 qu'en anglais) car des passages sont manquants entre les versions anglaises et françaises (surtout dans le tome 2, si besoin demandez par MP je peux répondre) Le Seigneur des anneaux: je trouve le livre magnifique, avec un riche background au niveau des personnages et une histoire sublime vraiment bien menée, qui évite le bourrinisme du film (surtout visible dans la Moria, où une bataile de 4 lignes prend une demi-heure) mais qui amène très bien les batailles. c'est mon livre préféré. Dommage qu'à la fin du lire il n'y ait pas plus de notes de l'auteur. A la Croisée des Mondes: L'histoire est bien, surtout au niveau des personnages qui sont profonds et vivants, avec de très nombreux sentiments. Sinon ça peut paraître simple, avec en apparence une bataille blanc/noir, mais surtout dans le dernier épisode c'est le Yin et le Yang: le blanc n'est pas si blanc que ça, et le noir n'est pas si oir que ça. Je trouve que ça fait quand même réfléchir sur les préjugés (mais ce n'est qu'un ressenti) Les Zola: perso j'adore, pour ces raisons: -les textes sont bien ficelés, avec de nombreux détails (je ne les trouve même pas trop nombreux, et je ne m'y ennuie jamais) -les héros semblent tous pris dans une grande destinée, destinée qui est celle de la société. -ça explique bien la société du XIXé siécle -j'adore les thèmes des histoires Artemis Fowl: pris un par un c'est très très gamin, mais pris les trois dans leur ensemble, c'est bien car ça montre l'évolution d'un être (un surdoué des crimes) confrontés à des milieux, et sa personnalité change du tout au tout. Sinon l'histoire est simplette mais l'évolution vaut du perso vaut le détour. L'histoire avant-dernière: un livre très ironique je trouve, qui montre très bien le pouvoir des médias et l'influence qu'ont les gens possédant ces médias. je ne raconte pas l'histoire pour ceux qui ne connaissent pas, mais c'est vraiment très fun (ne lisez surtout pas le quatrième de couverture, car sinon le livre perd tout son suspens) Les enfants de la Terre: un récit préhistorique intéressant et vraiment où l'auteur a fait de nombreuses recherches avant de le faire, et cela montre l'organisation de la société et leur technique de survie. c'est un peu irréaliste pour la simple et bonne raison que les héros sont trop puissants, mais bon. Sinon, avec l'avancée de la science (le livre a trente ans), il a été démontré qu'il était impossible de faire des enfants entre des Homo sapiens sapiens et leur prédecésseur Par contre, 4500 pages les 5 tomes Lorenzaccio: une pièce magnifique de par la complexité du héros romantique, et aussi l'impression de vie qui se dégage de cette pièce. Vraiment très très bien à mon avis (pas pour rien que l'on dit que c'est la seule pièce française concurrençant shakespeare) Arthur: livre bien (pas encore fini, ne sont sortis que deux tome sur trois). j'aime bien l'histoire du héros, mais ce n'est pas mon livre préféré. par contre, pour les férus d'histoire chavaleresques. Le Livre des Etoiles: Harry Potter en mieux (à mon avis) avec une magie plus complexe et détaillée, une évolution des personnages pas mal, surtout dans les relations, et aussi dans ce qu'apportent les relations. Cela raconte l'histoire d'un enfant réalisant l'effet Tarquin (mais je ne vais pas vous dire ce que c'est hein, faut pas rêver ) et tous les changements que cela apporte dans ses relations et son entourage. En plus, cerise sur le gâteau, quel background merveilleux. Les Naufragés du hollandais-Volant: un livre avec des histoires sans relations entre elles, et pour cause (mais je ne vais pas vous dire la cause, ce serait trop simple ), mais dont chaque histoire est bien développée. Pour ceux qui aiment bien les énigmes policières sans criminelles (et policiers), c'est très bien. Enfin, énigmes policières et chasses au trésor aussi (surtout), mais pas obligatoirement les trésors auxquelles on pense (comment ça, j'en dis trop) Les aventures de garin troussedeboeuf: c'est gentillet tout plein mais les histoires sont pas trop mal. Bien su, en 200 pages, ça n'atteint pas des sommet, mais on fait avec. Dommage que le héros n'évolue pas. La trilogie de Iain Lawrence: Les Naufraguers, puis les Contrebandiers et les Flibustiers: superbes livres avec une belle histoire (bien racontée, mais pas bisounours ) racontant la piraterie. p)ar contre, je ne peux pas dire s il y a un lien entre les ivres, ne les ayant pas lu dans l'ordre. Boeing boeing (vidéo, mais je n'ai pas pu m'en empêcher): Qu'est ce que je me suis marré sur cette pièce de théâtre. Une heure trente de rigolade avec des situations vraiment tordantes, plein de quiproqos... vraiment énorme. Pour les BD: Garfield: gag courts mais qui font bien rire, j'adore. Michel vaillant: les premiers épisodes ont des vrais histoires, et les suivants souvent trop courts. par contre, pour les férus d'automobile, c'est super bien. Tinitin: qui ne connait pas Tintin??? Les histoires de ses reportages sont bien faites, avec un bon suspens et une bonne chronologie. A contrario, dans les trois premiers épisodes, l'histoire est sans queue ni tête mais est drôlement drôle. EDIT: aurais-je été un peu trop large, il faut croire. J'ai un peu trop appliqué ça: et j'ai la flemme d'enlever ce qui est en trop. Si les modos veulent, aucun problème.Iliaron, qui fatigue après ce long message, et j'en ai d'autres
  4. Mais, est-ce leur travail ???? Je précise, c'est de l'humour Sinon, plus sérieusement, pour répondre à la question, le simple fait que tous leurs magasins soient situés en plein centre-ville, et non dans d'autres quartiers éloignés, amène une image plutôt bonne (pas élitiste, car il y a bien des supermarchés en plein centre-ville)
  5. Bonus: les capes et les écailles sont extrèmement bien faits, franchement bravo. Malus: le métal laisse à désirer: un peu trop clair. Fait un lavis de noir et ça brillera beaucoup moins. Les socles laissent à désirer, mais un peu plus de flocages et ça ira.
  6. Sinon, je pense réellement que la meilleure solution est un petit UP du post de ceno tous les jours, pour que les modos et admin finissent par le voir. Sinon pour l'adresse msn, il faudrait jouer fin et être sympa dans son forum puis lui prendre l'adresse, car si on y va directement c'est voué à l'échec lol Edit: je me suis inscrit sous infiltrator, mais il faut que je trouve quelque chose à dire de sympa sur ce forum débordant de vie lol
  7. Si tu les efface, mets en d'autres, c'est très mauvais d'arrêter son rapport de bataille avant la fin (il parait que ça porte malchance ) N'aies pas honte de ta suite, mais aies honte de ta honte (à peine redondant comme phrase)
  8. Bien fun, même si un nom féminin ou masculin change beaucoup!!, ce n'est pas qu'une terminaison qui change (je chipote, je chipote ) En elfe: Dínendal Calmcacil (dommage que ce soit pas Iliaron ) et en hobbit: Hambut Danderfluff of Willowbottom
  9. Alors, Iliaron, c'est le nom de mon général (quand les Dieux de l'Intrigue à la Cour le veuillent bien) elfique. Sinon je m'appelle Pierre-Jean, j'ai 16 ans, 17 dans un mois, si des gens veulent m'offrir des choses, par MP je donnerai toutes les informations . Je joue à Warhammer, j'ai Haut-Elfe, bretonniens et empire, mais eul l'armée de Haut-Elfe me plait vraiment (pour le background et les personnages types!!!!). Je crois bien me mettre à Warhammer 40000 avec la Bataille pour Maccrage, quoi de plus craquant qu'un char tout neuf ????? Voilà pour la présentation rapide, je fais pas plus long, je n'aime pas quand l'assistance s'endort lol.
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