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Tout ce qui a été posté par Iliaron
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Rapidement (car moi je bosse ) Plus simplement: - pour que le père aille en guerre, il lui faut ses équipements. En ce cas, Neldirage lui vole le casque... - le sergent recruteur fournit les éléments manquants. Ce me paraîtrait être la logique même, au vu du prix d'une armure, et que ce sont des paysans peu riches. Ce que je voulais dire était que Neldirage ne pouvait se permettre d'avoir une armure comme les autres, il lui fallait une protection supplémentaire . Je suis fier de toi Comme beaucoup de gens, mais les gens enlèvent les expressions trop récurrentes ( ) C'est plus sage, je pense. Je n'ai pas de conseils à te donner, quand j'écris pour l'ambiance, ça vient vraiment comme ça, à l'improviste. Après je m'arrange pour que ça colle à l'intrigue, mais il est rare (ça ne s'est jamais produit d'ailleurs) que quand je commence à écrire, à la fin j'ai pile ce que je voulais écrire, il y a des choses rajoutées, enlevées... par rapport à ce que je prévoyais initialement. En clair, fais comme toi tu le sens au fur et à mesure de l'écriture et de la relecture (qui permet, outre de voir les répétitions malvenues , de changer certains paragraphes lourds, enlever ce qui est complètement inutile, rajouter des petites touches d'ambiance... (je fais le cas général, pour toi je pense que c'est surtout le premier point dont tu dois te méfier: si le récit est déjà écrit, ça doit être pareil dans tous les passages!)) J'en suis à plus de 135 pages taille 9 sans espace entre paragraphes (mais je remarque quand même que tu remontes à une allure, j'avais pourtant une centaine de pages d'avance ) Par contre, je dois en être à plus de trois quarts quand même (juste du livre I ) Iliaron, qui reva au lycée
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Et juste après: ok, souvent on dit qu'il faut mettre des "mots d'accord" (oubli du terme exact ), mais bon, faut pas exagérer ! Pfiou, je viens de voir que Gemini l'avait relevé, travail titanesque de sa part ! Merci à lui, m'évite d'en faire un peu (surtout que chez lui c'est bien mieux fait ) Faux, et simple à prouver: comment ont-ils pu faire un voyage de trois jours sans absolument rien? Déjà, ils avaient au moins les bâches (pour la grotte), sûrement des tentes, j'imagine bien un ou deux sacs de tissus avec de la nourriture... Bref, ils avaient quelque chose, même si c'était peu. Ah mais c'est pas possible! Sérieusement, en te relisant, supprimes-en toujours un ou deux quand tu les voix ! Je trouve le "." maladroit, ça casse pas mal le rythme. Là c'est limite instantané, l'un est la suite direct de l'autre. Bref, je mettrais un "et de suite" à la place. Me semblerait logique qu'à l'armée ils mangent de la viande, mais je peux me tromper... Je veux dire, quand on a un archer et qu'on a fait une marche de trois jours sans visiblement prendre à manger, un élan qui passe et hop, à manger assoir (me semble bien) Ca remonte à même pas quatre lignes ! Sans rire, ça marque tellement que maintenant dès que j'en vois un, ça me révulse. Plus de donc dans la prochaine suite, je t'en supplie! N'empêche, moyen simple pour contrôler: tu fais une page Word avec la suite que tu vas poster, fais CTRL + F et tape "donc". Là tu verras combien tu en as demanda Le "donc" a vraiment chez toi un bon pourcentage pour le nombre de mots du passage Sinon, la dialogue juste avant avec la serveuse est un peu simplet, un peu ce que tu me reprochais. Bon, c'est sûr, il y a le clin d'oeil Pluriel: aux alentours Cette suite est pas mal, bien que je pense que pour vraiment qu'on soit dans l'ambiance, il faudrait que ce soit plus long, là ça fait un peu résumé rapide de tout ce qu'il fait. Mais plus long, et à moins d'être très doué, ça serait assez embêtant à lire, et surtout inutile. Pour le coup de l'armure, j'espère que ça ne sera pas comme d'habitude dans tes récits , et que la résistance de l'armure a une vraie raison, pas simplement une explication pour qu'il survive dans les batailles. Et si, si possible, ça pouvait avoir un lien avec l'intrigue, ou tout du moins une incidence autre que survivre dans une bataille, ça serait super ! Bon, j'attends la suite (même s'il faudra que je trouve du temps pour la lire). Sache que je suis fan de ton texte, ton meilleur pour l'instant, et ça se lit avec aisance (bien que là l'excès de "donc" m'a un peu freiné ). Bonne continuation! Iliaron
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Vu que tu es le seul lecteur à encore me lire, je me dis qu'il faut que je redouble d'attention sur tes textes. Je suis obligé de me faire violence, car pour quoter les erreurs, faut que j'arrête un instant de lire, c'est dur, car ton histoire est prenante! Bravo, excellent Passage d'après: La description des protagonistes est vraiment bien ficelé, sauf que tu insistes peut-être un peu trop sur le mystère de Van. Il doit bien savoir une ou deux choses, même si ce sont des mensonges . (en fait, pourquoi "..." après la description de Pierre?) Par contre, après ils font vraiment très, mais alors très gamin. Personnellement je n'aime que moyennement ce genre de passage, ici cela l'a confirmé, mais bon, ça a l'avantage d'être court . Plus sérieusement, tu changes ta narration, mais garde les mêmes dialogues à peu de choses près, et ça devrait mieux passer . Allez, analysons chacun des passages: Je trouve que tu as un peu de mal à lancer la conversation, c'est vrai que c'est toujours dur. Mais après une heure, ils ont quand même eu le temps de se dire cela. Le "en fait" marque quand même bien la rupture avec la discussion précédente (que tu ne décris pas, normal). C'est la dernière réplique qui pêche un peu à mon goût. Ca fait vraiment trop le gamin exubérant qui se vante. ca ne colle pas avec le caractère de Van, qui semble réservé. Peut-être qu'il maugrée et ça passera mieux, tout du moins qu'il parle dans sa barbe, ou alors qu'il est tellement excédé qu'il crie... Je veux dire que là la parole fait vraiment imitation d'un gamin, sauf que ce n'est pas voulu par Van... Si tu remaniais la phrase, ça devrait aller mieux à mon avis (beaucoup de conseils contradictoires que je donne, faut choisir les bons ). C'est surtout le "moi" au tout début qui me gêne, je préfère largement: "sans moi, toute la bande serait morte". Autre passage: Rattache le Dit au dialogue! (et sois heureux que je ne sois pas ingrat car tu n'utilises pas de guillements et mets des majuscules après les "!" et "?" comme pour une nouvelle phrase, prends donc le bon exemple sur moi (oups, finalement les gamineries sont peut-être bien faites )) C'est d'un clair Comme tu sais que ça va exister, c'est de la triche . 'Fin, pour un soldat, je sais qu'il a l'esprit réglementé, mais à ce point, c'en est peut-être un peu exagéré . Là ça fait vraiment comme si tu faisais tout pour qu'il leur arrive quelque chose. Ne me fais pas croire qu'après une longue marche, quand t'es à 5 min de la fin, tu t'arrêtes. Surtout qu'ils pourraient très bien suivre la route, hein, il y a des lanternes, au moins celles de ceux qui marchent. Et pis pour des soldats, ils ont l'habitude des gardes nocturnes. Je n'ai pas lu la suite, mais s'il y a une mésaventure, faudrait quand même que tu laisses le démarrage moins évident. Là on sent que c'est l'auteur qui veut qu'ils restent hors de la ville, pas les soldats (ou alors ajoute un dialogue où ils disent qu'ils veulent veiller, économiser leur or... Mais donne une raison). se Sinon chouette description Moi pas comprendre, pas parler sans conjuguer verbe Ouf! Mais donne quand même une raison (pour dormir hors de la ville), car on sent que tu as besoin de la description du mage . Autre passage: Finalement c'était pour faire un tour de passe-passe . Je n'en suis qu'au début, mais j'espère que ce ne sera pas trop exagéré non plus, je veux dire que ça donne l'impression d'être assez superflu (remarque, sur mon récit, tout ce que tu pourrais dire qui est superflu ) C'est drôle, sans rire, mais illogique. Comme si les gardes allaient les laisser passer... Et puis, sont-ils donc dans un défilé? La route est bien bordée de champs et d'herbes, il leur suffit de couper par les champs et ils arrivent au tout début de l'entrée, hein . Le passage est pour l'instant bien écrit et drôle, mais il est complètement illogique! Généralement dans une file d'attente, à moins d'être dans un couloir peu large, on peut se débrouiller d'arriver vite au bout sans bousculer personne . t'as oublié "ton" Sinon, le passage lavoir-armurier n'est pas forcément très utile, mais le récit y perdrait quand même! Pour le lavoir, peut-être que les "quelques heures" pour trouver est exagéré quand même (hyperbole quand tu nous tiens). Pour le passage de l'armurier, manifestement j'aime bien le style! Iliaron PS: à l'origine, je faisais mon ECJS sur l'ordi, et j'ai pas cliqué sur le bon lien dans mes favoris, donc je me suis retrouvé ici
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Voilà qui va encore éloigner ma réponse de l'Ascension d'un Héros . Comme d'hab', à peu près rien à redire sur ton texte. Ce que j'apprécie le plus chez toi c'est que malgré la complexité des descriptions, elles restent claires à l'esprit et on les comprend assez aisément, un très bon point. Vraiment la construction de tes passages est bien réussi! Le premier paragraphe m'a vraiment plu, dès fois je m'essaye à pareille description, mais quand je te lis, disons que je me sens bien bas! Chez toi c'est clair, mais en plus c'est beau. Chez moi, euh , tout le contraire . Deuxième bien aussi. L'énumération passe sans problème! Troisième: un peu compliqué de savoir qui apostrophe Marcus ("Marcus, je"), jusqu'à ce qu'on lise la ligne d'après . La sévérité est bien rendu, ça renforce un peu le mystère. Quatrième: là tu as un peu plus de mal. Tu ne fais une description en ne t'aidant que de l'ouïe, donc forcément c'est toujours plus dur et moins clair. Mais c'est quand même bien réussi, tu réussis à garder une bonne cohérence et tu n'essaie pas de trop en faire (par exemple, décrire le nombre de bottes qu'il semble entendre... ) Cinquième: j'ai l'impression qu'à la fin ça annonce du beau carnage, car au fond on sait depuis le début que les vampires ne craignent que les autres sorciers, les simples mortels n'ont rien à leur opposer . Enfin, je pense que quand même tu sauras éviter cet excès de bourrinisme (quoiqu'avec tes descriptions, ça passe toujours bien ) Sinon: Allez, on y croit on y croit . Et merci du résumé, qui est quand même bien court (ce qui signifie que l'intrigue va se corser, ça se sent!) Bonne continuation! Iliaron
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Très belle planche, vraiment! J'ai hâte de voir ce qui se cache dans cette tour... Et comment Gromphall les repoussera (mal au ventre... suivez mon regard ). Bonne chance pour la suite! Iliaron, concis, car le vélo n'attend pas trop non plus
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Désolé de vous surcharger de lecture, mais comme j'ai (enfin) eu le courage de corriger le chapitre, je poste (comme je risque de ne plus écrire de la semaine ensuite, ça équilibre). Pour l'Ascension d'un Héros, maintenant que j'ai fini 1984, ça devrait être bon . Là c'est donc le chapitre III de la partie I. Ce n'est nullement la suite du récit! Bonne (re)lecture (enfin, "re", tout a été réécrit, mais le fin fond de l'histoire reste à peu près le même, la longueur a juste triplé, c'est "tout"). Partie I: Enfer Chapitre III : Capture L’aube était à peine levée que déjà Geoffroy était assis sur sa couche de paille. Son regard était figé, perdu dans des réflexions desquelles il ne parvenait à se libérer. Qui avaient donc tués ses deux amis ? Les flèches ne cessaient de lui revenir à l’esprit, et crevaient tous ses raisonnements d’une pointe de fureur. Il n’arrivait plus à se maîtriser, et était aveuglé par une haine indicible qui brûlait ses entrailles. Si jamais il trouvait les coupables, ô oui s’il les démasquait, il prendrait plaisir à les voir souffrir et, supplier une mort rapide ! Il serra ses poings sur son arc, s’imaginant décochant des flèches insidieuses dans le corps de ces assassins. Ce jour-là serait un jour heureux ! Une autre image vint à son esprit, celle de Pierre et Richard, à la fois fascinés et terrifié par le pouvoir d’une simple flèche. Pouvoir de vie et de mort, de défense et d’attaque, de félicité et d’enfer… Jamais ils n’auraient voulu qu’il devienne pire que leurs meurtriers… Et il était en train de se métamorphoser en une bête sauvage et frénétique. Il se devait de se maîtriser ! Ne pas se laisser aller à ses instincts primaires ! Respecter la manière de vivre de ses deux amis, et essayer autant que possible de préserver la vie… la vie et le bonheur. Bonheur qui pourtant leur avait été volé depuis quatre années… Il jeta son arc au travers de la pièce, et s’effondra à terre, brisé par les épreuves. Il ne savait plus comment agir, il avait perdu tout repère. Tout ce en quoi il avait cru s’était effacé dans le néant de la mort. C’est ainsi qu’un garde du duc le découvrit, la tête dans ses mains, des larmes ruisselant le long de ses joues. Se retenant à grand peine de lui hurler de déguerpir, Geoffroy refusa de manière catégorique l’invitation, et l’excuse, du duc. Il avait perdu toute confiance en leur meneur, et cette salle enluminée de richesses ne lui semblait n’être que la devanture d’une réalité bien moins reluisante. Le discours de la veille l’avait choqué. Le duc n’était pas le genre d’homme à avoir du cœur, et pour qu’il offre une rente à Pierre et Richard, il s’était passé quelque chose entre lui et les pères de ses deux amis. Quelque chose qui dépassait le simple sauvetage… Le duc était plus le genre d’homme à fonder son amitié dans les duels plutôt que dans les remerciements… Que s’était-il donc passé dans cette forêt ? Etaient-ce des êtres immémoriaux qui avaient approché le duc de la lisière ? Pour la première fois, Geoffroy songea que les rumeurs qu’il avait toujours considéré comme fantaisistes pouvaient être porteuses d’une vérité. Des troubadours circulaient et contaient l’histoire d’une lointaine guerre contre ces peuples, où le destin du monde y aurait été scellé pour un temps ou pour toujours. Ils osaient même insinuer que ces guerriers auraient pu massacrer les humains en une seule attaque ; mais s’ils avaient possédé un tel pouvoir, ils l’auraient utilisé, imagina avec aisance Geoffroy. Il paraissait que les royaumes humains s’étaient unis pour contrer la menace, et seule cette partie lui avait semblé plausible ; et encore, très peu au vu des troubles intestinaux qui minaient les relations entre le royaume de Foy et celui de Mormundes. Mais tout cela remontait à des dizaines de générations, depuis cette époque tous les faits héroïques avaient pu être amplifiés jusqu’à atteindre à chaque fois une dimension mythique… Mais peut-être subsistait-il encore une part de vérité… Geoffroy se décida finalement à sortir, et s’éloigna des remparts intérieurs protégeant Skefoy. Il avait toujours aimé marcher et sentir le vent dans ses vêtements. Son amour de la chasse était né de cette passion de la nature. Mais aujourd’hui tout lui semblait fade, et même la douce brise qui régnait dans Skefoy lui apparaissait avoir un toucher âpre et rugueux, comme si le vent cherchait à lui arracher ce qui lui restait de peau. Il arriva finalement à un vieil arbre, tordu et noueux, l’écorce abîmée. En un instant, de très nombreuses réminiscences douloureuses affluèrent dans son esprit. Avec Richard ils avaient passé des heures au pied du tronc, imaginant qu’ils le grimpaient et sautaient par-dessus la muraille. Ce qui les avait retenu n’avait pas été la fragilité de l’arbre, ni même la hauteur de la muraille extérieure en cet endroit, mais la peur panique de croiser les agresseurs… Il préférait ne plus y penser, son cœur battant la chamade à chaque souvenir de ses amis morts. Il continua d’errer sans but, comme jamais il ne l’avait fait, le long de la muraille extérieure. A cet endroit, sur cet arbre coupé, il avait offert à ses deux amis un arc pour leur permettre de se défendre. Là, un beau jour d’été, ils s’étaient couchés dans les herbes folles, s’amusant à interpréter les formes des nuages, y lisant d’heureux présages. Ici, ils s’étaient arrêtés pour observer un oisillon piailler joyeusement à l’adresse de sa mère qui revenait, le bec empli de vers. Déchiré par cette anamnèse, il s’arrêta et s’écroula à terre. Qu’ils lui manquaient ! Quatre ans de jeux, de joie, de bonheur… Quatre ans passés à oublier la terreur. Quatre ans… Cela semblait être une éternité. Tout s’était effacé en une nuit, et pourtant jamais il ne pourrait les oublier, une part de son cœur était partie avec eux dans leurs tombeaux. Il sentait certes qu’un brin de leurs âmes était resté en lui, mais si infime que jamais il ne pourrait remplacer le vide que leur mort avait créée ! Quelle image du monde leur donnait-il ? Lui écroulé de désespoir… Que diraient-ils s’ils le voyaient ? Ils ne se moqueraient pourtant pas de le voir vivre enfermé dans son passé et sa peine, eux-mêmes ayant agi d’une telle façon. Mais ils avaient tout de même essayé, ils s’étaient battus pour trouver le bonheur. Cette quête avait été vaine, mais elle avait eu le mérite d’exister ! Il laissa tomber ses bras à terre, honteux. Vraiment il était lamentable ! Non, jamais ils n’auraient proféré une telle injure, ils l’auraient réconforté, ils auraient compris son chagrin et, en le partageant, auraient rendu la peine plus aisée à supporter. Ils avaient toujours été là, et l’étaient encore, malgré leur mort. Pourquoi étaient-ils donc morts ? Quelle était donc cette malédiction qui étendait sa hideuse carcasse sur leurs vies, et qui à chaque battement d’aile répandait tristesse et désespoir ? Si seulement ils étaient encore là, ils riraient au bec même de la mort et les ténèbres macabres se seraient transformées en de lumineux rayons. Geoffroy s’abandonna soudainement aux pleurs, avant de contempler béatement ces gouttes mordorées qui réfléchissaient la lumière solaire. Le soleil est l’espoir, tenta de se rassurer Geoffroy, même s’il savait qu’en ce jour il ne pourrait pas ne pas être attristé. Lorsque la luminosité se fit trop faible, il se décida enfin à rentrer à Skefoy même. La nuit avait installé son ombre lorsqu’il déboucha dans les ruelles du château. Bien qu’ayant marché six lieues durant la journée, il ne se sentait le courage d’aller chez soi et de devoir justifier son absence. Et il craignait par-dessus tout de rêver de ses amis ; il n’en ressortirait que plus triste… Il se décida finalement à aider durant la nuit la vigie surveillant la porte. Cela permit à Gotric – puisque tel était son nom – de rejoindre sa dulcinée. Quitte à être triste, avait songé Geoffroy, autant que la souffrance enfante du plaisir, même si ce doit être pour les autres… De plus, il ne se serait pas endormi, et cette nuit aurait été du temps perdu. Gotric pouvait avoir confiance en lui ! Le lendemain, après d’ultimes remerciements de la part de Gotric, et la promesse que lui aussi serait toujours prêt à l’aider pour quoi que ce soit, il sortit de la tour et rentra directement chez lui. Il croisa ses compagnons, qui s’avancèrent vers lui, mais il ne se retourna pas. Aucun n’insista, tous comprenant son désir d’être seul. Geoffroy sentit leurs regards surpris le suivre jusqu’à chez lui, mais il leur fut gré de respecter cette envie sourde qu’il avait de rester en tête à tête avec sa souffrance. Arrivant chez lui, il se coucha et fit aussitôt semblant de dormir, échappant à tous commentaires désapprobateurs de sa famille. Le reste de la semaine fut pour lui un long calvaire : une longue succession d’événements desquels il rêvait de s’échapper, mais comme dans un cauchemar, à chaque escapade, le futur se révélait pire. Il se sentait de plus trop seul pour être heureux, mais trop triste pour être en groupe. Chaque jour il croisait ses amis qui s’inquiétaient, et chaque jour il ne leur offrait nul regard. Pour l’instant, aucun ne lui avait émis un seul reproche. Ils comprenaient tous le choc qu’avait été la mort de Pierre et Richard, et ils se sentaient tous unis sous la même bannière de désespoir. * * * Il fallut une semaine aux cinq compagnons pour se trouver de nouveau rapprochés. Alors qu’ils s’étaient tous posés proche de la barbacane, au niveau de l’entrée du château, Geoffroy à l’opposé des quatre autres, un son les fit tous se dresser, alertes. Le funeste présage qui émanait de la sonorité, telle une annonce macabre criée à vive voix, les éveilla au danger. Ils n’eurent que le temps de se redresser, et avant de pouvoir faire un pas en direction d’une ruelle, le trait s’écrasa à terre. Ils firent volte-face, pour voir la hampe au plumage rouge enfoncé dans la terre. Quelques instants plus tard, le temps que la foule réalise l’origine de la stridente stridulation, l’endroit fut vide de toute vie, à l’exception des cinq compagnons, et des gardes qui enjambaient à la volée les marches pour atteindre la muraille. Un silence pesant régnait, à peine troublé par les murmures des soldats à la recherche du tireur. Geoffroy fixait la flèche comme si cette dernière détenait en elle une part de son destin. Le projectile avait occulté toute vie autour de lui, en son âme n’existait plus que cette flèche. Deux nouveaux traits verts vinrent se mélanger à sa vision, sur lesquels des gouttes de sang roulaient, gouttes de la même couleur que le plumage… C’est alors qu’il le vit. Un message était finement enroulé le long de la hampe. Peut-être une réponse à leur malédiction… Sans hésiter, Geoffroy se précipita en direction de ce morceau de parchemin. La flèche n’avait été qu’un moyen d’envoyer un message, il n’y en aurait pas d’autres ! Il arracha prestement le trait du sol, puis continua à courir jusqu’à ses quatre amis. Alors qu’il s’apprêtait à la dérouler, le duc, armé, fit irruption dans la cour, hors d’haleine. Aussitôt un vétéran vint le soutenir et lui expliciter en quelques mots rapides la situation. En réponse, le duc chuchota ses ordres au soldat, qui courut aussitôt de compagnies en compagnies pour passer les consignes. En temps normal, songèrent les cinq compères, leur chef aurait hurlé de toute sa rage les ordres, mais si un éclaireur ennemi pouvait s’approcher assez proche pour lancer une flèche, nul doute qu’il pourrait aussi les entendre… Finalement, il s’approcha du centre de la cour, où il remarqua avec aisance le trou dans la terre. Il demanda alors à haute voix qui avait récupéré la flèche, modulant sa voix de manière à la rendre assurée et prouver à leur agresseur que la crainte n’avait nulle prise, ni sur lui, ni sur tout son peuple. Geoffroy, rasséréné de ne pas avoir brisé le fin sceau qui ornait le message, l’apporta au duc. Avant de la rendre, il observa avec insistance le symbole ornant la cire rouge. Un chevalier, lance en avant. Un soleil apparaissait au niveau de sa lance, tandis qu’un serpent, gueule en avant, tel un guide, émanait du heaume. Le duc arracha avec fureur le message, sans même un regard pour le sceau, avant de lire la missive. Des tics nerveux déformèrent un instant son visage, avant qu’il reprenne un semblant de contenance. Il inspira avec force, cracha à terre sa haine, avant de finalement lire avec violence l’écrit. « - Mon armée de Mormundes a pénétré avec facilité votre lopin de terre. Votre garnison de Krastik est annihilée, les maisonnées brûlées avec leurs habitants. Ne tentez pas de fuir, vous êtes assiégés. Toute tentative de sortie sera punie de mort. Rendez vous. Si vous désirez éviter une guerre perdue d’avance, jurez fidélité devant mon commandeur, et promettez de vous soumettre au Royaume de Mormundes pour toujours. Rendez vous. Si vous désirez combattre, apprêtez-vous à mourir dans à peine deux jours. N’attendez nul renfort de vos garnisons extérieures, aucune ne sera en mesure de vous aider. Rendez vous. Malak, Roi du Royaume de Mormundes et des terres environnantes, futur souverain de Foy. Rendez vous. » Il laissa glisser le parchemin, qui en une lente descente, se rapprocha de la terre. Alors, avec un rugissement se nourrissant de toute sa rancœur et de toute sa gloire à être le souverain de Foy, il dégaina sa rapière, puis, d’un geste sûr, coupa le message en deux. La population qui avait approché à la lecture de la lettre s’arrêta, sidérée par l’exploit. Pour couper au vol un morceau de papier, la lame devait être effilée, et les réflexes aguerris ! Conscient de l’attention de tout un peuple, le duc monta à la volée les marches des rempart et, se plaçant bien en vue et des Skefiens, et des potentiels ennemis, hurla. « - Mon peuple, gardez donc foi ! Ne vous laissez pas envenimer par les boniments d’un roi avide de pouvoir, mais incapable de le conquérir lui-même ! Nous avons de résistantes murailles, et tant de pièges insoupçonnés se cachent jusque dans leurs entrailles ! Nous avons les meilleurs soldats des deux royaumes humains, et notre armée excelle où qu’elle aille. Jamais ils n’ont défailli, et leur courage tiendra encore des décennies, par delà toutes les injures des ennemis. Nous avons de rapides destriers, insaisissables sur les champs de guerre, tant leurs cavalcades ahurissent les ennemis. Nous avons de compétents et dévoués fermiers, et leur travail nous permet chaque jour de tous nous nourrir à notre faim, et nous le permettra encore, même assiégés. Mais surtout, nous possédons un don divin, nous le tirons du Serpent ; notre courage est infaillible. Nos actes ont toujours été guidés par notre Dieu, et dans cette bataille, il viendra encore et toujours à notre aide. Non, nous ne pouvons faillir ! Depuis vingt-six générations, le peuple de Foy a toujours résisté aux Mormundiens. La scission qu’a connu le royaume humain a renforcé notre pouvoir. Depuis toutes ces années, notre force s’est accrue et a dépassé tout ce que nous opposeront la misérable piétaille de ce roi déchu qu’est Malak ! » Il leva haut son épée, avant de continuer : « - Krastik n’a pas été vaincu, mais contournée, nos garnisons n’ont pas été découvertes, et nos forces mésestimées. Jamais, non jamais, je ne tolérerai leur présence sur nos terres plus longtemps. Moi, Jules, vingt-sixième descendant de la dynastie des Hannifoy, serai toujours un roc m’opposant aux vaguelettes que pourront créer l’armée ennemie. Que dès aujourd’hui, et que pendant toutes les journées durant lesquelles nous combattrons, le Serpent guide nos actes ! Que cette bataille soit placée sous le signe de la victoire ! » Il replaça son épée le long de ses jambes, avant de la relever à toute vitesse, et d’hurler de toutes ses forces : « - Pour Foy ! » Les milliers d’hommes et de soldats levèrent en chœur leurs poings et scandèrent le même refrain, beuglant au maximum de leurs capacités pour se faire entendre des lieux à la ronde. A peine haine et poings retombés, le duc cria à s’en blesser : « - Pour Foy ! » La foule repris aussitôt le refrain, tous conquis par la fougue sans limite du duc. Aucun ne pensait aux conséquences de la bataille, tous aveuglés par une même soif de victoire et un même désir de conquête. Rien d’autre ne comptait que les duels à venir et les ennemis à terrasser, que la paix à briser et les territoires à envahir, que le bonheur à enterrer et les morts à brûler. A l’écoute de la harangue du duc, Kev agrippa fermement Gontrand et Mav, et les fit reculer jusque dans une ruelle. Les voyant s’éloigner, Arthur et Geoffroy les rejoignirent aussitôt. Alors que criaient encore les hommes et femmes, Kev siffla entre ses dents : « - Que devons-nous faire ? Se battre ? Résister et mourir ? Se cacher ? Fuir ? Trahir Foy ? » Geoffroy ajouta de suite, sans même attendre de réponses : « - Déjà, cette attaque a-t-elle un rapport avec le meurtre de… de nos amis ? » Mav, conscient de la portée de ses paroles, et réalisant l’importance que chacun de ses mots allaient avoir, commença à prononcer, hésitant. « - Jamais nos deux amis n’auraient voulu que nous mourrions pour une telle cause ! Ces guerres n’ont nul autre but que de détruire le reste d’humanité qui réside encore en nos seins… » « - Et de conquérir des territoires qui seront de nouveau attaqués » le coupa avec cynisme et tristesse Geoffroy. « - A mon avis nous devons fuir » continua Mav. « Comme l’a dit Geoffroy, il ne sert à rien de rester. Nous devons rejoindre un lieu propice à nous accueillir. Malheureusement jamais je n’ai eu le loisir de voir une carte du monde, à part celles de Foy… » « - J’aurais bien pensé à Krastik, quand on y était allé avec Gontrand, nous avions bien été accueilli. Mais si jamais les Mormundiens s’y sont installés… Et même, s’ils comprennent que l’on déserte, leur hospitalité sera nulle… » Gontrand les coupa alors, acte que jamais il n’avait commis. Pour la première fois il saisissait à quel point une parole pouvait avoir une influence sur toute une vie, et il sentait que de cette discussion leur destin pouvait être scellé. « - Paraît qu’au Sud est un territoire mystérieux, personne n’y a mis les pieds, ou tout du moins n’en est revenu… » « - C’est vrai que des histoires abracadabrantes circulent au sujet d’un prétendu royaume maudit » compléta Geoffroy, encourageant son ami à parler plus en lui évitant d’avoir à prononcer toute parole qui pourrait lui sembler inutiles. « - A l’Est est une forêt. Vu ce qu’a dit le Duc, peut-être que sont accueillants… » « - Mais on ne sait même pas si le peuple qui les habite l’ont réellement sauvés. Après tout, il pouvait s’être égaré dans une forêt autre que celle qu’il avait songé, et être plus proche de la lisière qu’il n’avait pensé. N’oubliez pas qu’il n’avait plus de cheval… » ajouta cette fois Mav. « - Et je crains que la réplique du duc ait été belliqueuse… » signifia sombrement Geoffroy. « - Comment ça ? » s’enquit avec surprise Arthur. « - Un pressentiment… » « - Au Nord, » continua Gontrand, désirant toujours autant aider ses amis dans leur décision commune, « est justement le royaume de Mormundes… » « - Plutôt téméraire donc, inconscient même ! » ironisa Geoffroy. « - A l’Ouest, je sais pas. Peut-être la mer. » « - Du moins, » finit Arthur, « jamais un seul projet de conquête n’a visé l’Ouest. » « - Ca doit donc être la mer » éluda Geoffroy. A cette conclusion hâtive, et pourtant respirant la vérité, les quatre compagnons ne purent s’empêcher de sourire, même si pour Gontrand ce ne fut qu’un tremblement de lèvre. « - Il nous reste donc le Nord ou l’Est. Aucun de nous ne sait naviguer, et je n’ai aucune envie de couler… » avança Mav. « - D’abord, nous devons fuir » répliqua vivement Geoffroy. « Nous pourrons choisir la direction après. Il faut que l’on sorte et que nous nous retrouvions à un endroit où nous ne serions pas remarqués par les Skefiens ou les Mormundiens. Et cela à cinq, qui plus est ! Après, nous pourrons enfin choisir, et je pense que l’on pourrait même rester dans Foy, il suffit de trouver un hameau paisible. Grâce aux pérégrinations de Richard, j’ai de nombreuses connaissances dans pas mal de bourgades bien sympathiques ! » acheva-t-il sur une note positive. « - Mais comment fuir sans éveiller l’attention ? » se résigna Kev. « - Faire comme si de rien n’était » s’écrièrent ensemble Geoffroy et Mav. Le dernier continua : « - Déjà, je crains que le duc n’ait quelques doutes au sujet de Geoffroy, ce qui va compliquer le tout. Mais si nous nous préparons normalement à l’assaut, il n’y verra vraisemblablement que du feu. Polissons nos armures, aiguisons nos épées, remplissons nos carquois, harnachons nos chevaux, faisons mine d’être prêts à partir à l’assaut. « - Il y a un problème » murmura Arthur, « Gontrand et moi sommes des soldats, nous serons en première ligne… » « - Arrangez-vous pour vous glisser en dernière, ça devrait être possible. Dans la barbacane seuls vingt chevaliers peuvent rentrer, il y en a une centaine. Rassure-toi, il n’y aura pas qu’une seule ligne. » Gontrand approuva d’un très léger signe de tête, et Arthur se réjouit alors : « - Ca devrait donc être possible ! » « - Il faudra absolument se donner un point de rendez-vous par contre… » « - Voyons cela plus tard » les coupa Geoffroy. « Organisons-nous d’abord ! Cachons nos autres préparatifs chez Gontrand, bien entendu en douce. Si nous cachons de la nourriture dans les heaumes, des flasques dans les armures, cela devrait passer sans mal. » « - Et les tentes ? » demanda Kev. « - Sous la paille, proche de nos chevaux » l’informa Mav devant le silence de Geoffroy. « - Nous pourrons partir lors de l’assaut. Même assiégé, dis-toi qu’il y aura un assaut, nous sommes un peuple bien trop fier pour rester cloîtrés derrière nos remparts. Mais le duc ne lèvera pas la herse avant, et il n’y a que dans la fureur de la bataille que nous aurons tous une chance de fuir. » Geoffroy fixa Arthur, qui tremblait légèrement, et semblait absolument consterné. Il reprit aussitôt : « je sais que c’est dur à admettre de laisser les autres gens mourir, alors que tu as tant désiré combattre pour sauver des innocents. Mais avons-nous un autre choix ? Mourir ? Dis-toi que jamais Pierre ou Richard n’auraient désirés nous voir si tôt à leurs côtés. Leur plus ardent désir est que nous vivions heureux, ne sentez-vous pas cela en votre cœur ? Ils ne réclament d’ailleurs pas la vengeance que nous risquons de ne pas être en mesure de leur offrir ! Arthur, après un temps passé à ravaler les sanglots naissants, répondit, un tic nerveux lui déformant encore son faciès. « - Durant tout mon apprentissage d’guerrier, j’ai appris à tuer sans scrupules, non à éprouver des sentiments. C’est grâce à vous que j’ai commencé à sentir d’l’amitié, d’la pitié, même d’la souffrance. ’Vec des troupes serviles, ‘fin, soumises, l’est simple d’remporter des victoires. Les soldats n’connaissent aucun doute et n’reculent jamais d’vant l’ennemi, sont prêt à s’sacrifier pour leurs maîtres. Maintenant, m’sens faible depis que j’connais ces sentiments, et pourtant fort d’pouvoir penser par moi-même et décider seul d’ce qu’est bien ou mal. J’vous suivrais partout, où que vous alliez. » Se tournant vers son compagnon d’armes Gontrand, il lui demanda, tremblant : « - Nous accompagneras-tu ? » Un léger tremblement déforma son visage, avant qu’il n’articule faiblement : « - Sûr, seriez capable de vous perdre. » une très légère intonation dans sa voix fit comprendre à ses amis qu’il était ironique. A la surprise des quatre, il continua sans même en avoir été encouragé, cette fois plus attristé : « Notre amitié est naît de Pierre et Richard, elle doit perdurer par-delà leur mort. Nous nous sommes formés pour les protéger, désormais, protégeons leurs souvenirs. » Il se tourna vers Mav, lequel s’éberlua. « - Eh quoi, tu croyais vraiment que j’allais vous laisser ? Comme si avec Geoffroy nous avisions depuis déjà quelques longues minutes pour rien ? » ironisa t-il légèrement, avant de reprendre, plus faiblement. « - Certes j’aurai apprécié rester auprès de leurs dernières demeures pour les fleurir chaque jour, mais on reviendra un jour pour cela. Je ne veux pas avoir à décorer un troisième caveau, et je vous accompagnerai partout. Je me rappelle encore des évènements d’il y a quatre ans, ils ont laissé une traînée sanglante dans toute ma vie. Je me suis juré que plus jamais nous nous laisserions mener par le destin. Fuyons, brisons donc ce cycle mortel ! » Les compagnons se regardèrent et esquissèrent l’ombre fugace d’un sourire. Leur amitié était bien plus résistante que la parjure de la bataille, et elle résisterait encore à toute intrusion ! « - Nous avons deux jours pour nous préparer » annonça en conclusion Kev. « - Et c’est largement suffisant » sourit Geoffroy. « - Attendez » continua Kev, « pour les flèches ? » Les compagnons se regardèrent un instant, avant de répondre d’une même voix : « - Laissons-les là, trop de risque de les perdre. On pourra toujours revenir les récupérer et nous venger. Mais là jamais nous ne croiserons nos proies ! » Kev acquiesça, avant de parvenir à faire apparaître un sourire : « - A dans deux jours, donc. » Sur ces entrefaites, ils se séparèrent, s’évanouissant parmi la foule chacun de leur côté, par simple mesure de précaution. * * * Deux jours s’étaient écoulés depuis leur dernière entrevue. Chaque citoyen Skefien se tenait sur le qui-vive, vêtu de sa cuirasse, armé de tout équipement assez tranchant pour repousser l’envahisseur. Les visages trahissaient tous une même panique. Malgré leur enthousiasme d’à peine deux jours, et bien que ressentant encore de la fierté à combattre pour le royaume de Foy, tous avaient peur de mourir durant la bataille et de ne pas voir l’aube se lever sur une époque dégagée de l’étreinte de Mormundes. Les paysans, armés au mieux de haches émaillés côtoyaient les soldats réguliers dans leurs armures étincelantes, enfourchant des chevaux de bien meilleure constitution que leurs mules. Les visages des vétérans, endurcis par les nombreux conflits qu’ils avaient vécus, ne reflétaient aucune expression, à part, quelque fois, au travers d’une chique, un très léger questionnement sur le nombre que seraient les ennemis, mais jamais rien de plus. Pourtant, au plus profond de tous ces êtres, d’apparences si contrastées, un même sentiment pulsait au plus profond de tous les cœurs : la haine de Malak et du peuple Mormundien qui, de par son attaque, brisait le rythme tranquille de la vie dans lequel tous se complaisaient. Ces ennemis les forçaient à se battre, à risquer leur vie pour sauver leurs familles. Ils allaient devoir payer le prix fort pour avoir osé mettre un terme à la paix. Sur les remparts, les archers se tenaient, encore dissimulés. Les flèches étaient encochées, et, de leur respiration saccadée, l’angoisse se devinait. Dans la barbacane, une quarantaine d’archers se tenaient, prêts à défendre la porte jusqu’au galop des chevaliers. Derrière eux se tenaient les fantassins, parmi lesquels se trouvaient des soldats et des fermiers. Ils devaient être environ un millier, et formaient deux flaques de vêtements violets, tels deux larges troupeaux partant en guerre, laissant juste un mince passage pour la charge des cavaliers. Ensuite les chevaliers et leurs montures piaffantes se tenaient en ligne. Ici se trouvaient les vétérans et les meilleurs guerriers, décidés, sans aucune crainte, à mettre en péril leur vie pour Foy. En première ligne était le duc, lance dans une main, cor de guerre dans l’autre, tandis qu’Arthur et Gontrand étaient parvenus à s’immiscer dans les dernières lignes. Enfin, derrière tous ces hommes, se tenaient d’autres troupes montées. Ceux-là étaient des chasseurs, tout du moins des hommes assez riches pour avoir un cheval. Leur rôle serait d’éliminer les survivants laissés par la charge dévastatrice des chevaliers, ainsi que d’empêcher une éventuelle embuscade par l’arrière, ce qui la plupart du temps signifiait mourir pour permettre aux cavaliers de se retourner… Dans ce groupe se tenaient Geoffroy et Mav, sur les montures qu’ils utilisaient habituellement pour se déplacer pour leur travail, ainsi que Kev, sur la jeune jument de quatre ans qu’avait enfanté la monture de Geoffroy. Une grêle de flèches vint finalement perturber le silence qui régnait jusque là dans tout le château. Les traits s’écrasèrent dans la cour, et déjà des marcheurs tombèrent dans des hurlements, blessés ou tués. Les râles d’agonie se mélangeaient aux jurons haineux, et les armes pointées avec menaces effaçaient sous leurs tournoiements les guérisseurs. L’assaut était donc imminent… Un clairon se fit entendre, auquel répondit, plus puissant encore, le cor de guerre du duc. Un appel rauque résonna et vibra de l’autre côté des murailles. Le souverain de Foy sonna de nouveau de son cor, avant de s’avancer, seul, jusqu’à la porte. Il hurla de toute sa voix : « - Qui donc ose nous provoquer ? » Un rire troua l’atmosphère, avant que le commandeur ennemi ne réponde : « - La mort elle-même ! » « - La Vie triomphera » signifia pour toute réponse le duc. L’ennemi se moqua une nouvelle fois, et de nombreuses flèches furent précipitées à l’encontre de la porte. Aucune ne parvint à trouer la lourde armature, et le duc ne put voir que le métal de quelques pointes apparaître parmi les échardes projetées. « - Traîtres » rugit le chef, « si vous espérez nous intimidez comme cela, vous vous trompez ! Vos actions ne sont pas loyales ! » « - Seul la victoire compte » ria le meneur des armée ennemies. Le cheval du duc s’ébroua, et en une bruyante cavalcade parcourut la cour en sens inverse, protégé sous son large écu, alors que le ciel se couvrait des projectiles ennemis. Une fois les carreaux à terre, il dégaina son épée et l’abaissa de suite. Les archers jusque là cachés se dévoilèrent et lâchèrent leurs traits mortels sur les Mormundiens. Un autre signe du duc, et des vigies s’activèrent à lever la herse, tandis que d’autres se préparaient à ouvrir ensuite la lourde porte. Arthur, qui depuis un certain temps serrait avec toujours plus de force son bouclier pour éviter à son bras de trembler, se retourna. Il discerna ses trois autres compagnons dans les premières lignes des troupes auxiliaires. Geoffroy et Mav lui adressèrent un sourire amical, qui le revigora et lui redonna le courage qui venait à lui manquer. Kev, quand à lui, tellement obnubilé par les vérifications de tout son équipement pour calmer sa peur grandissante, en avait occulté tout ce qui se passait autour de lui. Arthur n’avait aucunement peur de prendre part à la bataille, c’était fuir qui le gênait. « - C’est ta première bataille, mon fiston » s’enquit un homme couturé de cicatrices à son côté. » « - Oui, pourquoi ? » s’enquit avec une voix pataude Arthur. Il craignait que l’homme ne soit chargé de le surveiller et que sa tentative de désertion ne se soit remarquée. « - Ca se voit, tu trembles comme un feuille, mon petit gars. » Arthur n’eut même pas besoin de mimer la surprise : il ne s’attendait pas à ce que son angoisse soit si visible. « - Tu vas voir » continua l’homme, « ça va bien se passer ; on a les meilleurs troupes, et le meilleur plan de bataille. Tu veux qu’on fasse équipe ? Je resterai près de toi, quoi qu’y t’arrive » proposa rempli de bonnes intentions l’homme. Arthur regarda un instant les fantassins décontenancés cherchant à se protéger par tous les moyens des grêlons de la mort. Foy était en danger et ils allaient fuir comme des lâches. Se sentant coupable, il se détourna de l’homme pour observer l’armée de Skefoy. Ils étaient des milliers, sans compter les renforts et troupes cachées dans les bâtiments. Eux n’étaient que cinq… Ils ne seraient vraiment pas d’un grand poids ! Jamais à lui seul, comme dans ses rêves, il ne sauverait la civilisation… A la fois déçu et rassuré par cette vérité, il déglutit péniblement et, regardant le vétéran, prononça : « - Vous inquiétez pas, m’sieur, mais mon ami Gontrand veille déjà sur moi. » L’homme ouvrit de larges yeux, avant de souffler aux oreilles d’Arthur. « - C’est un bon guerrier. Peu loquace, mais il sait bien se tirer de toutes les situations. T’as bien de la chance d’avoir pareil compagnon d’arme ! Allez, bonne chance, mon gars, que le Serpent te sourie. J’espère te revoir après la bataille. Sois courageux, mon fils. » « - Merci m’sieur, je l’espère aussi » répondit avec chaleur Arthur, bien que sachant pertinemment que jamais il ne le reverrait. S’il ne parvenait à fuir, il mourrait ; il n’y avait nulle autre possibilité. Gontrand, remarquant l’attitude de son compatriote, se rapprocha et passa son bras autour de son cou, avant de murmurer à très basse voix : « - Tout va bien se passer, tu sais. Souviens-toi bien, dans l’ombre du coin Ouest. » « - Figure-toi » garantit Arthur, « que le simple fait que tu parles autant suffit à me donner du courage ! » Ils se regardèrent, et en lieu et place des habituels tremblements, un véritable sourire apparut sur le visage de Gontrand. Ils tirèrent leurs épées et chuchotèrent avec joie : « - Pour Pierre et Richard ! » Ils se retournèrent, pour découvrir leurs trois compagnons, aussi rapières défourrées, s’échangeant le même message d’espoir. Les cinq levèrent en même temps leurs épées, dont les lames dépassèrent l’ombre des bâtiments et vinrent s’illuminer dans les dernières lueurs du crépuscule. Ils ne pouvaient faillir ! Rengainant leurs armes, ils furent salués par leurs capitaines, ces derniers heureux, croyant leurs troupes motivées à l’approche de la bataille. Soudain, un hurlement, suivi d’un bruit strident, brisa cet état optimiste et les firent se retourner vivement. Un mouvement de panique se manifesta dans la barbacane, et il y eut un vif recul des archers. Un des leurs avait bêtement passé son bras dans un anneau. Cette lourde et large bague de fer était liée à une longue et robuste chaîne métallique, et, actionnée par des rouages, ne cessait de grimper en direction du mécanisme. L’homme avait beau s’égosiller et se tordre sous la souffrance, rien n’y faisait, la douloureuse ascension ne cessait pas. Tempêtant, le duc sonna une nouvelle fois son cor et fit un signe aux vigies. Toutes arrêtèrent dans l’incompréhension leur besogne, regardant l’armée de Mormundes décocher une nouvelle salve. A chaque instant perdu une vie s’envolait… Les grincements cessèrent, et ils purent enfin entendre sous leurs pieds les braillements du malheureux soldat. Aussitôt, les congénères de l’archer se précipitèrent à ses côtés et le détachèrent, avant de siffler pour que la herse continue sa lente montée. Cela n’avait duré que de très courtes secondes, mais avait métamorphosé le comportement de toutes les troupes. Ils s’attachaient au moindre détail, et un problème était toujours un mauvais présage. Le plus touché semblait être le duc, qui jetait autour de lui des regards désabusés, s’attendant à chaque instant à ce que son armée ne panique. Il avait compté prendre de vitesse les troupes de Malak, et il n’avait gardé la herse baissée que par précaution d’un éventuel bélier. Ses hommes payaient maintenant cette erreur ! Il ne pouvait plus se permettre d’escompter encore sur l’effet de surprise, et ne pouvait soumettre ses hommes au risque d’une rude défaite. Il devait changer son plan d’attaque ; plutôt que de porter la première estocade, à lui de briser celle de l’ennemi, pour percer ensuite à nu les rangs des barbares. Sentant que finalement rien ne s’était encore joué, il regarda à nouveau la lourde grille se soulever. L’axe geignit une dernière fois, puis un claquement métallique signala que la herse était enfin stabilisée. Maintenant il ne restait plus qu’à attendre, et ne surtout pas ouvrir la porte. S’ils parvenaient à tenir les agresseurs à l’extérieur de la muraille avant la charge, la bataille serait gagnée. Cela allait être loin d’être aisé, mais était possible ! A l’idée que dans le plan de défense qu’il allait suivre, il perdait l’initiative de l’attaque, le duc ferma les yeux et imagina ce que serait la vie s’il perdait. Durant de courtes secondes, l’anxiété prit possession de chaque trait du visage du duc, et chaque vétéran qui chercha le visage de leur meneur pour y puiser du courage et de la force ne vit que de l’abattement… Toute l’armée de Foy attendait le signal et l’assentiment de leur chef, et les hommes commençaient à craindre que le duc n’abandonne avant même l’assaut. Les flèches ennemies tombaient encore, mais rares étaient ceux y faisant encore attention. Les murmures naissaient entre les soldats, et le doute prenait corps aux côtés des arcs et épées. Eux, simples soldats, ne pouvaient rien y faire, seul le geste du duc le pouvait. Seul lui avait le pouvoir pour qu’enfin toute la défense s’organise. « - Bélier en vue » hurla une des vigies, épouvanté par la forme oblongue se précipitant en direction de la porte, ainsi que par l’absence de réaction chez le duc. Enfin le souverain de Foy s’anima, se réveilla de cette léthargie qui avait semblé si longue à son peuple, et s’approcha de son plus proche lieutenant, lui annonçant d’une voix assez puissante pour que ses troupes d’élites entendent et prennent courage : « - Un tir de volée de la cour, ça devrait les faire reculer, puis que tous sur les murailles se concentrent sur le bélier. Il devrait bien y avoir des échelles et des grappins, mais ceux-là n’auront aucune chance. » Le lieutenant tendit alors au duc un arc long et une unique flèche embrasée. D’un signe de tête, le chef refusa. « - A vous l’honneur de commander le peuple pour cette fois. » Le brandon s’était à peine élancé au-dessus de la population qu’un cri de guerre sortit de tous leurs gosiers, avant que de tous les arcs ne s’envole une pluie de traits. Le doute avait disparu, la fureur de la guerre était au contraire apparu dans tout ce qu’elle avait de plus sanguinaire. Au-dehors, des cris effrayés répondirent à l’attaque, puis le silence, seulement ponctué de râles d’agonie. Puis rapidement, comme si aucun évènement n’avait ponctué l’avancée des ennemis, une cacophonie surgit lorsque le lourd bélier se fracassa contre la porte, sans pour autant briser un seul de ses battants. Les archers tremblèrent, culbutant à terre sous le choc de la pointe nervurée, mais, tant que la porte tiendrait, ils la soutiendraient. Le bruit cessa lorsque le tronc à l’embout pointu et métallique se retira. Un cri de douleur, et un soldat chuta tel un pantin démantibulé ; la tige du butoir encore enfoncée dans son corps. Aussitôt, les soldats sur les murailles fauchèrent les attaquants, et une clameur atténuée par la distance se fit entendre. « - Renforcez les rangs ! Au bélier ! » Le duc se réjouit et exulta à voix basse : « - C’est ça, qu’il y viennent et on les tuera comme des pigeons, les idiots. » A plus haute voix, et se tournant vers son lieutenant en chef, signifia : « On tient encore trois coups, puis on leur ouvre. » Il fit un clin d’œil aux plus anciens, qui sourirent en comprenant le plan. « - Grappins et échelles à l’Est » s’égosilla une nouvelle vigie. Le souverain, cette fois-ci, se dressa sur ses étriers et hurla de manière à être entendu aussi par les ennemis : « - Priorité sur le bélier, on ne peut pas lutter sur deux fronts ! » Se rasseyant, il murmura, sous les murmures d’assentiments de ses plus expérimentés soldats : « laissons les croire que nous sommes faibles. » Kev, n’ayant entendu que le cri du duc, se tourna, agité, vers ses deux compagnons. « - A votre avis, que compte faire le duc ? » « - Je ne sais pas » commença à répondre Mav, « mais j’espère que son plan est bon, que l’on n’ait pas trop d’ennemis à éviter… » « - Mais rassure-toi » dit d’une voix plutôt calme Geoffroy, « on ne laisse jamais des gens pénétrer aisément l’enceinte d’un château. Je crois comprendre ce qu’attend le duc. » « - Quoi donc ? » demanda anxieux Kev. « - Les multiples pièges dans la muraille, tout simplement. » Pas rasséréné pour un sou, car n’ayant jamais vu ces fameux pièges dans la défense qui lui avait d’ailleurs toujours semblé plutôt racornie et effritée, il fixa intensément les remparts, comme s’il espérait voir au travers la progression des ennemis. Il vit les grappins lancés au-dessus des lucarnes, et les hauts des échelles s’appuyer contre la roche. Quelques uns furent détachés, mais sans grand espoir apparent… Il imagina sans peine les agresseurs grimper, heureux de ne rencontrer aucune résistance. Soudain, le temps d’un battements de coeur, les échelles furent renversées à terre par des lances dissimulées dans la paroi, tandis que les hommes qui grimpaient au moyen des grappins hurlèrent de douleur avant de s’écraser des mètres plus bas, leurs mains perforés par les pointes métalliques et bris de verre habitant les moindres recoins entre les pierres. L’attaque ennemie connut un instant de flottement durant lequel tous les Mormundiens se regardèrent et se questionnèrent. L’espoir si vite acquis venait de s’écrouler, et la victoire promise leur était retirée ; au contraire les Skefiens hurlèrent de bonheur, entièrement confiants dans les directives de leur meneur. « - Ouvrons-leur » souffla le duc. La lourde planche qui liait les deux battants fut enlevée, et les quelques archers encore survivants s’écartèrent de la porte, vidant avec désespoir leurs carquois parmi les trous qui décoraient désormais la porte. Avec de la chance, les traits heurtaient un ennemi, sinon ils avaient au moins le mérite de les décourager… « - En ordre de combat, que la charge soit fulgurante et héroïque ! » signifia le duc en se saisissant de sa lance de cavalerie. Dans un rugissement bestial, la porte s’ouvrit à la volée lors du choc du bélier. Les Mormundiens, qui ne s’étaient préparés à ce que la porte se brise aussi rapidement, tombèrent, entraînés par le poids du butoir. Durant un bref instant, tous les soldats Skefiens purent voir clairement leurs ennemis. Ils étaient habillés de gracieuses cottes de mailles qui leur ceignaient bien l’intégralité de leurs parties vitales, et munis de lourdes armes capables de transpercer de nombreuses armures. Mais cela n’était que l’apparence, et les malchanceux qui venaient de pénétrer dans l’enceinte de Skefoy ne reflétaient qu’une profonde terreur à leur mort imminente. « - Pour Foy » rugit le duc en levant haut sa lance de cavalerie, « pour notre liberté ! ». Son cheval, imité par ceux de tous les cavaliers, s’élança au triple galop en direction de la porte… de la porte et de la bataille ! Les archers Mormundiens apparurent face à l’ouverture, et décochèrent au travers de l’entrée ainsi dégagée leurs munitions. C’était sans compter le sacrifice des derniers archers, qui servirent de boucliers aux chevaliers, se laissant transpercer par les pointes mortelles. « - Qu’il n’y ait pas de deuxième salve » cria le duc en abaissant sa lance et la dirigeant vers le premier des archers. A sa suite, ses soldats brisèrent en un instant la mince résistance causée par les archers ennemis, et, comme un écho à la mort du dernier soldat de la barbacane, disparurent rapidement derrière les murailles, ne laissant derrière eux qu’un tapis de cadavres aux habits rouges. « - A nous » s’écria un autre lieutenant dès le dernier habit violet disparu. « Que nos lames trouent l’ennemi. Gardez foi dans le courage. Pour Foy ! » Telle une meute hurlante, tous les chasseurs et autres miliciens s’élancèrent à la suite de la bannière brandie par leur lieutenant, et le fleuve multicolore des chevaux s’écoula au travers de l’ouverture. « - En deux groupes » ordonna le lieutenant en partant à droite, en direction du Sud, tandis qu’un de ses sous-lieutenants emmenait sa monture à l’opposé. « - On reste groupé » s’évertua à faire comprendre par des gestes Geoffroy. « - Derrière lui » hurla Mav en pointant de son bras le sous-lieutenant. « Moins d’ennemis » expliqua-t-il laconiquement. Après la clameur et les cris du château, ils se trouvèrent plongés dans un silence perturbant, tandis que le crépuscule déjà installé ne leur permettait de percevoir que les lueurs des armes tirées. Au hasard, Geoffroy décocha une flèche face à lui, avant de se baisser contre l’encolure de sa monture et de l’encourager à aller plus vite. Il plaqua son bouclier contre lui, plus pour se rassurer que pour bénéficier d’une réelle protection, et bifurqua le long de la muraille en tournant vers l’Ouest, au moment où le sous-lieutenant sonnait la charge à l’Est. Se retournant, il remarqua qu’il était seul. A quelques encablures de là, derrière un tronc, Kev était à terre, ruisselant de boue. Une flèche s’était plantée dans le cou de sa monture, qui gisait à quelques mètres de lui. Heureusement qu’il avait eu la lucidité de se jeter dans un buisson au dos d’un large chêne avant l’effondrement de sa jument. Il tremblait de tous ses membres et n’osait pas bouger, de peur de se faire remarquer et tuer. Il entendait distinctement le fracas des combats tout près, juste derrière l’arbre en somme, et les cris d’agonie permettaient à ses sanglots de passer inaperçu. Jamais, non jamais il n’oserait fuir de ce buisson. Serrant de toutes ses forces les racines, comme s’il jetait ses dernières forces pour agripper les derniers limbes de sa vie, il remarqua à quel point le sol était meuble, et la boue présente. Cela ne coûtait rien d’essayer ! Il se barbouilla rapidement le visage, avant de recouvrir chaque détail métallique de terre. Il serait bien moins visible comme cela ! Légèrement rassuré par cette conclusion, et sentant que s’il ne faisait rien, il périrait tôt ou tard par un trait perdu, il se mit dans l’idée d’escalader le tronc, comme il l’avait si souvent fait avec Pierre… Il craignait que les bruissements de feuilles n’attirent les regards ennemis, ou que la vision d’un bras passant par-dessus les branches ne surprenne des combattants, mais cela ne fut le cas. Dans la confusion environnante, seul comptait les sifflements de flèches et les lueurs de lame, tout ce qui n’avait pas une influence directe sur le combat n’avait aucune importance. Se tenant tant bien que mal sur une branche, il scruta les montures environnantes, et remarqua, à sa grande joie, un soldat Skefien mener par la bride une autre monture. Et l’être se dirigeait sans le savoir vers lui, quelle chance ! La monture à quelques mètres de lui, il se jeta dans le vide, rattrapa la branche avec ses mains, s’y rattachant encore quelques instants. S’ensuivit un mouvement de balancier, dans lequel son corps fut amené vers l’avant, et lorsqu’il sentit le museau du cheval frotter ses jambes, il lâcha prise. Il chuta lourdement sur l’encolure du cheval, et, ne parvenant à avoir une prise correcte, se mit à basculer sur le côté en direction du sol. Le soldat, voyant un de ses congénères perdre prise, se déporta vivement sur la droite et tamponna Kev avec assez de force pour que ce dernier ne se ressaisisse et attrape la bride. Une fois les pieds fermement calés dans les étriers, Kev se tourna vers l’homme pour le remercia. « - Sans vous, je… Mav » s’écria alors Kev surpris, « comment j’ai pu ne pas te reconnaître ? » « - L’obscurité et l’angoisse, sûrement. T’as de la chance que le maître de cette bête est mort juste avant ! » « - Triste chance, en vérité. » « - Allez, on part de là » gueula Mav sans écouter Kev. Il venait de voir un groupe ennemi, et ce dernier se retournait vers eux. Mav donne un large coup dans la bride de sa monture, et s’élança aussitôt sur sa gauche à toute vitesse, suivi de très près par Kev. Les deux se baissèrent lorsque de rares traits fusèrent au-dessus d’eux. « - Merde, ils nous suivent ! » maugréa Mav, « surtout, on se sépare pas ! » Derrière eux, quatre éclaireurs ennemis s’étaient lancés à leur poursuite, et leurs visages furibonds ne laissaient nul doute sur leurs intentions ! Les montures des deux compagnons bondirent au travers de sentiers détrempés. Kev et Mav, entièrement absorbés par leur chevauchée, ne donnaient plus aucune attention aux ennemis qui derrière eux les suivaient tant bien que mal, mais ne se laissaient pas distancer. Les montures volaient au-dessus des troncs et transperçaient les buissons à toute vitesse, mais rien n’y faisait. Malgré l’obscurité, ils ne lâchaient prise. Face à eux se découvrit soudainement de multiples lanternes : le champ de bataille. Exactement la direction à éviter… Courroucé par cette malchance, Mav lança sa monture vers sa droite, qui cavala par-dessus des cadavres, témoins d’un précédent guet-apens. Ils pouvaient désormais entendre le reniflement macabre des destriers et les cris rauques de leurs cavaliers. Ils ne tiendraient pas longtemps à ce rythme, leurs chevaux étaient de bien plus frêles constitutions. Mav se retourna pour voir Kev, quelques mètres derrière lui, souffrir le martyr pour maîtriser ce cheval que jamais auparavant il n’avait monté. Leur seule chance était de s’aventurer entre les arbres ! Il tourna et dévora les quelques mètres le séparant d’un sinueux chemin. Mais Kev n’avait pas suivi ! Ils s’étaient séparés ! Et il ne pouvait faire demi-tour, leurs poursuivants s’étaient séparés en deux groupes égaux, il ne pouvait donc que continuer. Il savait que le chemin rejoignait celui qu’avait suivi Kev dans bien moins d’une lieue, mais il pouvait se passer tant de choses ! Sa monture se pressa entre les troncs et son habitude de ces chemins lui permit de regagner quelques mètres. Ceux-là pouvaient se perdre à tout moment, mais le simple fait de ne plus entendre le galop de leurs ennemis, de ne plus percevoir leurs habits rouges le rassurait. Son cheval hennit de souffrance lorsqu’il enfonça encore plus profondément ses étriers dans ses flancs pour qu’il aille encore et toujours plus vite. S’il continuait à le soumettre à un tel train, il s’écroulerait et mourrait, et lui, à pied, n’aurait plus grande chance ! Aussi dur qu’était la décision, il devait ralentir. Il en profita pour regarder autour de lui, en direction du chemin d’où devait déboucher Kev, et remarqua avec joie son ami, encore poursuivi par les Mormundiens. Et lui aussi l’avait remarqué ! Il obligea sa monture à un nouveau galop, tout en fixant intensément Kev. Sa monture connaissait le chemin par cœur, et il pouvait se permettre de ne pas la guider. Les ennemis n’avaient pas cette chance, et n’avaient aucun moyen de voir le piège qui se refermait sur eux. « - Encore un petit effort, mon petit Mika » souffla-t-il à l’oreille de son cheval, « tout dépend de toi maintenant. » Il se retourna pour voir les agresseurs regagner un peu de terrain. Cela était parfait ! Il déboucha juste devant la monture de Kev, exactement à la perpendiculaire de la trajectoire que suivait ce dernier. Il continua sur sa lancée au galop, tout en se saisissant de son arc. Tournant son regard, il vit ses deux poursuivants surgir face aux deux chevaux ennemis, et, sous la vitesse, deux soldats se fracassèrent l’un contre l’autre, trop éberlués d’avoir ainsi surgi devant leurs compatriotes pour faire le moindre écart. Les deux autres évitèrent tant bien que mal le choc, mais la manœuvre les déstabilisa et ils en oublièrent Kev et Mav. Juste après les hennissements d’agonie, les deux compagnons avaient arrêtés leurs montures et dégainés leurs arcs. Avant même que le premier ne saisisse le danger auquel il était exposé, une flèche pénétra profondément en son cœur. Kev décocha sa flèche sur le second, mais fatigué par sa longue cavalcade et entièrement consumé par l’angoisse, le manqua largement. Ne s’attendant pas à une erreur de la part de Kev, Mav encocha avec précipitation une flèche, qui manqua à son tour sa cible. Le Mormundien se saisit à son tour d’une flèche qu’il dirigea vers celui qu’il estimait être le plus dangereux, à savoir Mav. Il n’y avait en ce geste nulle cruauté, seulement une envie de survivre à cette bataille, et cela ne pouvait que se réaliser au travers de la mort des autres. Derrière eux un rugissement épouvantable résonna, qui les détourna tous pour découvrir la provenance du cri. Ils découvrirent un Geoffroy écumant, qui se précipitait à l’encontre de leur agresseur. Son épée était tirée, et passant aux côtés de l’agresseur, la lui jeta dans la gorge. Il fit stopper sa monture quelques mètres plus loin, et haleta : « - Pas facile de vous rattraper. Galopez mieux que je ne pensais. » Il se permit enfin un sourire, avant de s’asseoir à terre. « - Content de vous voir vivants, j’ai cru que jamais je n’arriverais à temps. » « - Merci d’avoir été là » trouva juste à dire Kev, encore sous le choc de leur cavalcade et de son heureux dénouement. « - Pas de quoi » se réjouit Geoffroy, « remercie justement mon habitude de chasseur, sinon je vous aurais jamais remarqué parmi les autres ombres. » « - En même temps » se moqua Mav, juste parce qu’il éprouvait le désir de rire après être passé si près de la mort, il était en vie et voulait en profiter, « un si petit cavalier que Kev, ça doit bien se remarquer ! » Geoffroy acquiesça avec le sourire, encore usé par sa chevauchée, tout comme ses deux compagnons. « - Je récupère mon épée, on achève les deux autres, et on peut y aller. » Kev, à cette parole, avala difficilement sa salive. « - Dis-toi que si on les laisse vivant, ils auront encore la possibilité de te tuer » prononça Geoffroy en tranchant la gorge des deux agresseurs. « C’est cruel mais c’est la guerre. » Kev approuva péniblement, avant de suggérer : « - On devrait peut-être aller au point de rendez-vous, j’espère que Gontrand et Arthur y sont déjà. » « - Je l’espère aussi, cela voudra dire qu’ils sont toujours vivants » signifia Mav. « - Attendez » cria Geoffroy, « on récupère leurs deux montures encore valides. Elles sont fatiguées, mais elles feront le voyage à vide. Elles pourront toujours nous servir. » Il saisit par la bride un des chevaux, puis partit en un trot calme vers le point de rendez-vous. « - Suis-le, je prends l’autre et vous rejoint de suite » l’informa Mav, en récupérant la bride de la deuxième monture. * * * Cinq êtres tout de vert vêtu étaient cachés dans des branches et feuillages avec lesquels ils semblaient former une parfaite unité. A leurs pieds leurs montures broutaient paisiblement de l’herbe dans un parfait silence, comme leurs maîtres le leur avaient demandés. A une dizaine de mètres étaient trois formes le long d’un sentier, flèches encochés. Ces dernières n’avaient pas remarqués la présence des cinq intrus, qui s’approchaient petit à petit. Parfois un des êtres prenait la parole, mais leurs voix se mélangeaient au vent environnant comme s’ils avaient eu le pouvoir de dicter à la nature de dissimuler leur présence. « - Voilà nos lièvres » souffla le meneur. « - Que fait-on ? »stridula un second, ne comprenant pas encore pourquoi ils n’abattaient pas ces hommes, rejetons d’Althior. « - Tu ne vois donc pas » gronda le chef tel le roulement des vagues sur le galet, « ils attendent, alors on fait de même. De cette façon Anar sera content. » « - Ecoutez ! » La voix avait tonné tel l’éclair dans l’air, et la surprise suait à grosses gouttes du visage de l’être. « - Aux chevaux ! » ordonna finalement le meneur, paniqué, en entendant un galop rapide dans la distance. Leurs proies allaient s’échapper s’ils ne prenaient attention. Ils sautèrent tous sur leurs chevaux, qui ne furent nullement surpris, avant de se déporter vers le sentier. Face à eux apparurent, encore dissimulés par la nuit, Arthur et Gontrand, poursuivi par trois poursuivants, aussi habillés de vert. « - Derrière-vous ! » hurla Arthur, paniqué, à ses trois amis inconscients des lames qui se défourraient dans leurs dos. « - Ecartez-vous » commanda Gontrand, gardant toute sa lucidité pour le combat. Il pointa en avant sa lance, tout comme Arthur, et se précipita vers les cinq agresseurs. Geoffroy, Mav et Kev eurent juste le temps de mener leurs chevaux contre les bords du sentier que déjà les pointes effilées conquéraient l’endroit où ils se tenaient un instant auparavant. Le choc fut bref, mais fatal à deux des agresseurs, la lance profondément enfoncée dans le thorax. Sans même prendre le temps de ralentir pour récupérer leurs armes, et se sachant moins nombreux, ils continuèrent sur leur lancée pour être hors d’atteinte de la moindre flèche, avant de dégainer leurs rapières. Ils découvrirent un troisième cadavre, transpercé d’une flèche. Geoffroy avait donc eu le courage d’assurer un tir. Mais cette pensée ne les rassura nullement, car hormis la présence des trois agresseurs morts, ils étaient seuls. Leurs amis avaient fuient par un autre chemin ! Percevant un léger bruit de galopade dans le lointain, leurs destriers bondirent dans cette direction, et volèrent au-dessus de tous les obstacles, parmi les forêts qu’ils connaissaient tant. Un cri, il avait entendu un signal ! Gontrand se força à se concentrer sur la source de ce bruit. Il le reconnaissait, Kev criait ! « - Au Nord ! » rugit Arthur, qui avait aussi perçu le hurlement de détresse. Sa monture bifurqua juste devant celle de Gontrand, qui lui continua encore tout droit. Plus loin, un sentier était autrement plus praticable et il irait bien plus vite ! Ne songeant plus qu’aux risques qu’encourraient ses trois amis non soldats, il cavala, oubliant les rameaux qui lui fouettaient le visage et laissaient des traînées sanglantes dans sa chair. La souffrance s’était faite oubliée devant la peur. Il contourna un large rocher avant de déporter sa monture sur la droite. Son destrier avait beau geindre sous la douleur, il allait devoir accélérer encore, et survivre jusqu’à ce qu’il soit aux côtés de ses amis ! « - Arthur, par là ! » Les voix se faisaient de plus en plus insistantes, il se rapprochait donc, et vite. Bien trop rapidement d’ailleurs pour son cheval fatigué, songea-t-il un instant. Les autres devaient être sur ce même sentier, mais dans l’autre sens. Il allait bientôt les croiser ! Le spectre de l’échec lui apparut quand il tendit son épée face à lui, et s’imagina rapidement ne parvenant à maîtriser sa vitesse et percutant un de ses amis. Son habitude de telles situations lui permit de se concentrer, et lorsqu’au détour d’un virage il découvrit face à lui ses amis et les agresseurs, c’est avec calme et courage qu’il analysa la situation. Une centaine de mètres les séparaient encore. Devant, Kev et un ennemi sur le même destrier, Kev maintenu plaqué contre l’encolure de la monture. Juste derrière, et tentant de désarçonner l’agresseur, étaient Mav et Geoffroy. Ensuite il devait y avoir quelques autres êtres verts et Arthur, mais il ne s’autorisa qu’un furtif regard. Plus que cinquante mètres. Mav et Geoffroy s’étaient écartés, Kev s’était penché encore plus contre le garrot, et l’être vêtu de vert chevauchait toujours face à lui, trop occupé à repousser les attaques des deux hommes pour guider sa monture. Gontrand leva rapidement sa lame au-dessus de son casque, avant de faire arrêter brutalement sa monture. De douleur cette dernière hennit et se cabra, ce qui prévint l’ennemi du danger. Mais trop tard ! Moins de dix mètres les séparaient. Gontrand précipita la lame contre le visage de l’agresseur. Une balafre ensanglantée naquit à l’instant du choc, et l’homme s’écroula à terre, mort. Sans perdre un instant, Kev prit les rênes de la monture et continua le galop. Geoffroy ralentit un instant et décocha une nouvelle flèche qui alla se planter dans le cou d’une monture, qui s’affala, inerte, entraînant dans sa chute son cavalier. Gontrand voulut relancer sa monture à la poursuite de ses amis, mais la si longue cavalcade avait eu raison d’elle, et ses jambes tremblantes ne laissaient aucun doute : il avait présumé des forces de son destrier. Il sauta à bas du cheval, et dressant son bouclier face à lui, hurla : « - Pour Pierre et Richard ! » Il tendit avec rage son épée vers le premier ennemi qui se présentait à lui, mais ce dernier l’évita. Alors qu’il allait crier sa fureur et la haine de cette lâcheté, il sentit un choc dans le bas de son dos. Il y découvrit une flèche au plumage vert profondément enfoncée dans son corps. Déjà des gouttes de sang s’écoulaient et teintaient de rouge son étincelante cotte de maille. Ses pieds lâchèrent prise, et sans même comprendre comment, il se retrouva, hébété, genoux à terre. Il avait échoué, et allait mourir là… Il n’avait pu protéger ses compagnons… Ses compagnons ! Ils ne devaient pas rester là pour défendre sa dépouille, mais partir, fuir vers un lendemain meilleur ! Déjà il n’avait plus de sensation, et ne ressentait plus qu’un froid mordant et glacial se répandre dans tout son corps. Ah, ils devaient bien rire, à le laisser souffrir ainsi ! Ces bêtes n’avaient même pas le cœur de l’achever ! Ils allaient donc le laisser là en pâture aux corbeaux. Il n’aurait nulle sépulture sur laquelle ses proches pourraient se recueillir, nulle pierre témoignant de sa vie passée. Oh, des bruits de pas approchaient. Dans son dos, il ne pouvait rien voir. Se retourner ! Il n’en avait pas la force. Diable qu’il se sentait faible ! Une main, plutôt en gant en cuir, sur son épaule. Il le discernait au travers de ses larmes de souffrance. Un pied, oui, ça devait être un pied, au bas de son dos. Cruelle sensation qui le trahissaient, il était incapable de savoir si c’était ses amis ou ennemis qui le touchaient… Il cria de toute la force de ses larmes lorsqu’il sentit la pointe se retirer de son corps. La douleur affluait, et pulsait dans toutes ses veines. Il pleurait ou vomissait, il ne le savait même pas, après la léthargie dans laquelle il avait chutée, le brouillard évanescent de la mort s’était effacé au profit des brûlures de la douleur. La souffrance, il ne ressentait plus qu’elle. Qu’on le touche ou qu’on lui jette une pierre, il ne le remarquerait même pas. Des ongles décharnés se promenaient le long de son cou, s’amusaient de ses gouttes de sueur. Oh qu’il imaginait la joie des êtres, il n’était rien d’autre qu’un morceau de viande, laissé à la merci du premier venue. Non, il délirait, son imagination l’abusait. Ses yeux le piquaient, et il sentait de multiples pointes le transpercer, lui envoyant des décharges dans tout son corps. Rien ne pouvait être réel, non, il n’avait eu qu’une pointe dans le dos, c’était tout. La souffrance, cette corruptrice, la souffrance le trompait, trahissait tout son corps. Il était peut-être mort, et cette satanée douleur l’envahissait encore, ah Serpent, quelle horreur ! Jamais il ne se remettrait d’un tel traumatisme, un venin devait être en lui, maintenant il voyait les arbres danser autour de lui. Et les étoiles se rapprochaient, allaient le percuter ! Finalement, abattu par la douleur, son cœur vaincu par le désespoir, il n’eut plus la force de lutter et s’effondra dans l’inconscience. Un sourire sardonique illumina un instant le meneur des agresseurs, avant que ce dernier ne murmure avec une joie indécente : « - Emmenez-le avec les autre autres. Qu’il souffre pour la folie qu’il a eu de s’opposer à notre pouvoir. » Il s’éloigna, et se murmura à lui-même : « - Il sera heureux, ô oui il sera très heureux. Les temps changent, et les cieux deviennent cléments pour notre souveraineté sur ce monde. » Principaux changements: la bataille et la capture. A l'origine ça faisait une demie-page . Pour le reste, bon, maintenant que voux connaissez la suite, les êtres immémoriaux, simple à voir qui c'est . Et je me permets d'insister sur les directions dont ils ont le choix
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Une suite, mais d'abord, je réponds: Pourquoi ? Je préfère le "les" qui est bien plus général . Je n'étais pas non plus vraiment parti, hein . Du moins si peu . (suis-je donc important au point que quinze jours d'absence me fassent passer pour un réveillon) En fait, je vais lire la suite de ton récit, mais ces derniers temps s'était soit écriture, soit lecture (à part hier soir, mais à 21h il a fallu que j'aille quand même manger ) Bonne lecture * * * Les six compagnons se trouvaient dans une maison posée contre la muraille intérieure. Pour autant jamais en ces lieux un ennemi n’avait eu le loisir de poser un pied, ni même d’atteindre le haut des remparts. En effet, une seconde rangée de murailles encerclait quelques champs, les plus fertiles, de manière à se protéger d’éventuels risques de sièges. D’ailleurs, la protection de ces murailles basses était si efficace que des habitations s’étaient implantés, d’abord tout contre les murailles intérieures, puis au milieu des champs. Ce passage entre Skefoy même et ses champs n’était en vérité plus gardé, tant les échanges étaient nombreux, même la nuit – de très bonnes tavernes et auberges se situant de chacun des côtés - , et des ivrognes déambulaient par l’allée par paquets entiers sans jamais être inquiétés d’une quelconque remarque. Tant et si bien que ce lieu avait été surnommé « la Traverse du bonheur ». D’autres appellations avaient été données par la bourgeoisie de la rue gênée par la cacophonie ambiante. Elles étaient bien moins reluisante – et pourtant ô combien plus justes – telles « Allée des malades », « Voie de la vomissure » et, un jour d’inspiration, un de ces nobles avait eu un peu de lyrisme et l’avait appelé « Paradis des enfers ». La maison de Gontrand se situait donc fort proche de ce lieu, en réalité juste assez éloigné pour se protéger légèrement du bruit, mais surtout de l’odeur assez peu engageante. « - Quelle est donc cette mélodie dans la distance ? » s’enquit candidement Ilia, alors qu’ils entraient dans la masure de l’homme. « - Des vrais d’vrais d’tav… » commença à rugir Arthur. « - Absolument rien » le coupa en s’empourprant Mav. L’Ath était parvenu à supporter une grande partie de la civilisation humaine, mais il ne fallait quand même pas trop lui en demander… Il y eut un instant de flottement lorsque Gontrand tendit les deux flèches devant lui. Toute capacité de parole sembla les avoir quitté, et ils n’ouïrent même plus les bruits au loin. Ainsi c’étaient ces deux traits qui avaient ôtés les vies de Pierre et Richard. Ces deux flèches étaient à la fois naissance et aboutissement : d’elles était naît des souffrances, des tortures qu’ils n’avaient jamais imaginé, mais aussi une amitié entre deux peuples, prodige qui n’avait jusque là jamais été réalisé ; et d’elles était mort et mourrait la vie. Ilia décelait même sur les deux faces argentées l’éclat pernicieux du désespoir, et les rebords affûtés semblaient les seules échappatoires à cette souffrance. Ainsi seule la mort pouvait guérir les malheurs… Mais de la pointe, songea-t-il encore, était naît la situation qu’il vivait actuellement. Sans ces flèches, jamais il ne se trouverait en ce lieu, jamais il n’aurait sympathisé avec des hommes. Mais jamais non plus il n’aurait à supporter une telle souffrance, une telle crainte du futur. Il vivrait encore paisiblement… Mais le désirait-il réellement ? La situation serait la même, sauf que d’autres souffriraient à sa place… Il lui était donné une chance, celle d’agir sur son destin. Il avait la possibilité de marquer les événements de sa marque, alors que si ces flèches n’avaient existé, le danger qui menaçait leur civilisation ne lui serait jamais apparu, et aurait pu croître librement. De cela, il ne le voulait pas ! Il n’était pas encore trop tard pour inverser le cours des événements, alors que sans les deux traits, il aurait été trop tard. Deux hommes en étaient morts, mais cette mort avait le mérite d’être à l’origine d’une rébellion protectrice ! Que leur groupe triomphe ou ne soit battu, il n’en avait aucune idée. Mais il possédait au moins le pouvoir d’agir à l’intérieur de ce groupe, de défendre leur vie. Il n’avait pas à confier cette tâche à quelqu’un d’autre, et offrir son âme à l’épée du premier venu ! Ces flèches étaient indubitablement porteuses du mal en elles, et très vraisemblablement elles avaient été ensorcelées. Mais cette magie noire, couplée à des intentions toutes aussi sombres, n’avait pas enfanté du simple malheur que les agresseurs espéraient. De l’espoir était naît de la mort sous la forme la plus improbable qu’elle aurait pu prendre : la discorde. Cette zizanie s’était finalement effacée et l’amitié était apparue. Ilia se mit alors presque à apprécier la vision de cette flèche. La haine pour l’agresseur était encore totale, mais enfin il appréciait à sa juste valeur la tâche qu’il accomplissait. Un léger bruit vint rompre ses pensées, et le cercle silencieux s’anéantit. Cela avait été faible, à peine plus fort que les vociférations de beuverie des ivrognes. Le cri, car tout portait à croire que c’en était un, avait été voilé. C’était justement cette dissimulation qui les gênait, comme si une action avait cherché à passer inaperçu. Par instinct, ils s’en méfièrent aussitôt. Quelque chose, n’importe quoi, s’était produit, et vraisemblablement les gens qui l’avaient produites ne désiraient pas que les Skefiens le sachent… Il fallut un certain temps aux compagnons pour saisir toute la portée de cette simple pensée. Ils murmurèrent ensemble : « - Des gens… des gens à Skefoy… passer inaperçu… un cri… » Ils se regardèrent alors, comprenant soudain le drame qui se jouait en ce moment même. « - On sort ! » siffla Mav. Ils se précipitèrent hors de la maisonnée, avant de remarquer que Kirla n’avait pas bougé. Ilia se retourna, et le héla. « - Allez, viens ! » « - Je me demande si je ne laisse pas le secret de mon âme dans cette ville… » Sa voix était résolue, au damne d’Ilia. Si seulement sa crainte pouvait ne pas connaître de confirmation ! « - Je me demande se je n’ai pas envie de rester. » Mais il n’y avait nul doute dans sa voix. Il avait déjà pris sa décision. Les hommes le comprirent, et ne surent comment agir. D’un côté, ils étaient heureux de pouvoir rester dans le royaume de Foy, leur seule patrie, mais d’un autre ils étaient tiraillés par la honte de se laisser ainsi guider par un ami dans un futur qui ne pouvait qu’être empli de souffrances. Ils avaient promis de revenir en Loriath, et pourtant ils ne parvenaient à faire un geste. Ilia frappa le mur du logis avec toute sa rage, avant de dégainer avec vivacité une lame cachée dans son dos. Il pointa l’arme en direction de Kirla. Des larmes coulaient de ses yeux. Ses bras tremblaient. Sa voix était vacillante, et il semblait qu’un sanglot de plus suffirait à le faire s’étrangler. « - J’ai souffert pour prendre ce stylet, tu sais. Ne me force pas à m’en servir ! » le supplia Ilia. Kirla fixa dans les yeux son ami. Il se souvint qu’un jour Ilia l’avait appelé « presque-frère ». Oui, Ilia était aussi important qu’un membre de sa famille, même plus… Kirla fut déstabilisé, et en un instant il passa d’un être dressé de toute sa hauteur à un vieillard voûté en fin de vie. La certitude de rester qu’il avait en réalité depuis le début s’était brisée. Jamais il ne parviendrait à plus faire souffrir son si cher ami ! « - Tu as fait ça pour moi. » Sa voix ne posait nulle question, il constatait juste jusqu’où l’amitié pouvait détruire un Ath. Très loin ! Trop même… Ilia approuva à cette parole, tout en se convulsant, comme si le contact de l’arme le brûlait et distillait en son corps d’affreuses souffrances. « - C’est très courageux de ta part… Je n’ai jamais douté de toi. D’ailleurs, je savais que tu le ferais, je le savais pertinemment. Je savais que tu ferais tout pour rester en ma compagnie, que tu serais prêt à te destituer toi-même de toute ta dignité pour moi. Je ne sais pourquoi j’ai donc voulu rester, peut-être parce qu’à force je suis las de tout ce qui s’abat sur mes épaules. Je voulais me poser et comprendre… » Un tremblement plus fort que les autres secoua Ilia, et Kirla découvrit qu’à son front des perles de sueur ruisselaient. « Tu sais, je n’ai tellement pas douté de toi que je n’ai pas pris de dague. J’avais compris que l’on se trouverait dans une telle situation, et je voulais que rien ne t’empêche d’accomplir ta promesse, que tu n’aies pas à souffrir d’un échec. » Ilia chercha à réaffirmer sa prise sur le manche de l’arme, mais il ne le parvenait pas. Avec une terrible souffrance, il se dressa de toute sa taille. « - La douleur physique n’est rien comparé à ce que j’endure présentement. Viens ! » Cette injonction devait à l’origine être un ordre, mais il ne parvenait plus à lever la voix sur son ami. Il savait parfaitement que si Kirla décidait de rester, il ne parviendrait aucunement à le blesser. Il retiendrait son bras, quitte à souffrir encore plus du contact de ce stylet abject qui représentait pour lui la trahison de son amitié. « - Je devine ce que tu pense… Tu ne me trahis nullement. Au contraire, en t’interposant, tu prouves la puissance de ton amitié ! Pour mon bien, tu es prêt à nous faire souffrir tous deux ! » Ilia s’approcha légèrement de Kirla. « Lâche donc cette arme, je ne compte pas plus nous faire souffrir. » Avant même que la lame ait touchée terre, les deux amis s’écroulèrent dans les bras l’un de l’autre, pleurant à grosses larmes. Toute la tension qui s’était accumulée durant ces quelques instants resurgit au travers de ces gouttes. Jamais ils ne s’étaient sentis si heureux de se savoir encore amis malgré toutes les épreuves qui avaient tenté de les séparer. Les hommes les regardèrent, tout aussi joyeux. Si Kirla était restée, leur amitié serait morte ! Mais elle avait survécu. Kev et Ilia étaient si radieux que malgré l’urgence de la situation ils n’osaient pas les séparer. Finalement Geoffroy, après avoir estimé qu’assez de temps s’était écoulé pour avoir calmé les deux amis, s’approcha d’eux et leur tapota les épaules. Les deux se relevèrent, et il n’en fallut pas plus pour que le groupe se mette à courir au travers des rues. Soudain, un cri, cette fois bien plus puissant que le précédent, troua l’atmosphère, avant d’être suivi d’un silence pénétrant. Quelques instants plus tard, des cris jaillirent de toutes les maisons et des cors de guerre sonnèrent. « - On n’atteindra pas la porte ! » hurla Mav, avant de partir en arrière, suivi de ses compagnons. Haletant par l’effort qu’ils fournissaient, il continua. « Et même si on y parvenait… Gotric nous bloquerait. » « - Saleté » pesta Arthur contre une bouteille dans laquelle il venait de frapper. « - Faut qu’on arrive à « la Traverse du bonheur » avant qu’elle ne soit fermée ! Vite ! » les encouragea Geoffroy, qui avait quelques mètres d’avance. Les deux Aths suivirent tant bien que mal les hommes dans l’enchaînement des ruelles que ces derniers connaissaient par cœur depuis leur enfance. Ils ne se souciaient même plus où ils posaient leurs pieds, tant ils avaient du mal à se déplacer si rapidement. Ils furent tellement surpris par l’arrêt brutal des quatre qu’ils butèrent contre Gontrand et Arthur. « - Pas un bruit » leur intimèrent, un doigt sur la bouche, Geoffroy et Mav. Ils pointèrent alors des formes, et ils virent des gardes situés devant l’allée. La herse avait été baissée. Il ne restait plus qu’un moyen pour accéder aux champs, mais il était très risqué. Geoffroy fit signe aux compagnons de reculer à l’abri d’une ruelle, et murmura. « - Trop risqué de passer de l’autre côté. Trop risqué de rester ici, Gotric dira tout, et au fond » continua-t-il en entendant le juron d’Arthur « il aura tout à fait raison. » « - Je pense qu’on peut rester ici pendant un certain temps, le temps que l’allée ouvre de nouveau ses portes. Ce ne devrait pas être trop grave, ce n’est pas non plus la première fois que sonnent les cors pour une vulgaire altercation. » les informa Mav. « - Je vais voir ! » Geoffroy se leva, et chancela. Il tomba à terre aussitôt. Ilia voulut lui venir en aide, mais il fut retenu par Mav, qui lui souffla « laisse lui donc faire l’ivrogne, » avant de sourire du coin des lèvres. Geoffroy fit semblant de hoqueter, puis se releva. Il tournoya encore quelques instants, et, après avoir traversé la rue avec des pas mal assurés, il s’effondra contre un mur. Il glissa de côté, avant de disparaître dans l’ombre d’une anfractuosité. Au bout d’un certain moment, il sortit de sa cache et chancela jusqu’à la porte d’une auberge, avant de disparaître à l’intérieur. « - Mais qu’est-ce qu’il fait ? » fit médusé Arthur. Et le pire était qu’il restait bien longtemps à l’intérieur ! Ils ne pouvaient se permettre d’intervenir, pas encore tout du moins. C’est alors qu’ils le virent surgir d’une ruelle derrière eux, et il se mit à déblatérer aussi vite que possible tout ce qu’il avait appris, comme s’il craignait de tout oublier à l’instant. Mais c’était plutôt qu’il voyait l’étau se refermer sur eux très rapidement. « - Il y a eu un mort dans la garde, poignardé dans le dos. Ils l’ont découvert aux environs de la porte principale. Sûrement Gotric a pas vu, ‘fin je pense. Le duc a décidé de fermer toute issue, ressemble trop aux agressions qu’on a subi par le passé. Sauf que c’est à l’intérieur même de la ville. On n’est plus à l’abri, et la garde est renforcée partout. On est fait comme des rats ! » Il marqua une pause très brève, et continua. « J’ai pris des bières à la taverne, suis sorti par l’arrière. Faut qu’on ait haleine de soudard. On a pas le choix ! » Il déposa un petit tonnelet de bière, et à la vue de la boisson un sourire apparut sur le visage d’Arthur. Avec la ferme impression qu’il ingurgitait un poison, Ilia but une gorgée de ce liquide ambré. Cela lui apparaissait absolument immonde, et la texture lui déchirait son palais et agressait tous ses sens. Jamais il n’avait bu de liquide alcoolisé, et il n’était pas prêt d’en reboire. Vraiment la situation devait être désespérée pour qu’il se force ainsi. « - Allez, pas grave que tu n’arrives pas à le boire, passe donc ce tonnelet, je me charge de ta part s’il faut » s’exclama Arthur Ilia adressa à l’homme un regard reconnaissant, même s’il se doutait que ce dernier appréciait la boisson. « - Et maintenant ? » questionna l’Ath. « - Nos vêtements sont des vêtements de voyage, ça peut faire fermier. On fait mine qu’on a passé notre soirée dans l’auberge, comme de très nombreux, et que l’on était en train de décuver dans une ruelle quand on a entendu l’alerte. On raconte des bobards aux gardes, qui sait ? » « - Ce serait se jeter dans la gueule du loup ! » marqua Mav d’un ton autoritaire. « - Tu vois une autre solution ? » demanda Geoffroy avec un ton sarcastique. « - Pas vraiment » se résigna Mav. « - Attendre, c’est carrément siffler le loup et avoir de la viande dans nos poches ! Allez, suivez-moi, on passe par les ruelles, et on dévale d’une autre qui est juste en face de la porte, ça devrait faire son effet. » Ils coururent de nouveau, ce qui avait l’avantage de les faire haleter, le portrait n’en serait que plus criant de vérité devant les soldats ! « - Faites comme moi » annonça Geoffroy à proximité de la herse. « Attendez, j’ai une idée. » Il s’inséra la main dans la bouche, et vomit. « Pas besoin que vous le fassiez. Désolé, ça fera plus vrai quand même. » « - Il fait si bien que ça l’homme saoul ? » demanda Kirla. « - Faut dire aussi qu’il a une grande expérience » sourit Mav. « Ou plutôt une très faible résistance. Plus un mot maintenant ! » Ils arrivèrent devant les soldats, et Geoffroy se traîna jusqu’à l’un d’eux. Il s’appuya dessus pour ne pas tomber, et l’autre ne sut que faire. Soufflant une bouffée ayant l’odeur de la vomissure et de la bière, il dit : « - Dites, pourriez pas y ouvrir, à moi et ma clique. On est des fermiers, passé la soirée à la Muri… Mura Encho… » « - Muraille enchantée ? » chercha à l’aider le soldat, qui commençait à s’énerver d’avoir un tel poids dans ses bras. Geoffroy partit dans un rire grossier. « - Vous y savez mieux que moi l’nom ! Z’avez dû y aller. » Il fit un sourire béat absolument grotesque. « - C’est cela, c’est cela » se renfrogna l’homme. Il se tourna vers les quatre autres, et gueula : « Putain, mais vot’ soirée, elle a été arrosée, ce mec pue le vomi ! » Il donna un coup à Geoffroy et le laissa s’étaler à terre. Alors ce dernier pleurnicha avec une voix nasillarde, et il siffla entre ses sanglots avec une voix de bébé : « - Ô z’êtes méchants ! Z’êtes tous les mêmes, tous des, des… » Il avala involontairement de la boue, et se mit à vociférer de plus belle. Excédé, la vigie appela à l’aide son second. « - Allez, ouvre-moi cette herse et qu’on balance ces cons de l’autre côté ! » Geoffroy se releva en s’aidant très largement de la herse qui remontait et le soulevait, puis tomba dans les bras du soldat. « - Ô que mici. Z’êtes un ami, oui, quéqu’un de bien. » Absolument tempêtant, le soldat rugit de toute la force de sa voix un « Assez » tonitruant, avant de se saisir de Geoffroy et de le lancer par-delà l’ouverture. Il atterrit mollement sur le sol, et pleurnicha : « - Ô rustre. » « - Ah mais merde, il a vraiment pas fini. » Il s’avança et gifla Geoffroy, avant de le prendre par le col, de le relever avec aisance, et de lui faire comprendre avec une voix sifflante de haine : « - Toi, si tu me refais chier avec une quelconque parole, je te jure que plus jamais tu parleras. Ca commence à bien faire ! » Il l’envoya valser au loin, et sortit sa rapière. Comme il n’y eut nul gémissement, il la rengaina. « Au moins ça lui apprendra. » Il était loin de se douter que Geoffroy était bien content de cesser son imitation. « - Putain, mais y en a encore cinq ! » se souvint avec rage le garde. « - Est bon, on s’débrouille seul. » annonça Mav, en marchant plaqué contre le mur. « - Allez, plus vite ! » hurla le soldat. Une fois qu’ils finirent de passer l’allée, la vigie, absolument hors d’elle, hurla à son aide. « Fais moi descendre c’te herse, et vite ! Seraient bien capable d’avoir oublié quelque chose de ce côté. Ils ont pas intérêt de rappliquer ! » La herse s’abaissa enfin au sol, et le bruit mat de la fermeture couvrit un « J’te dis, ce gars-là, je le revoie, je l’étripe ! » * * * Juste derrière la herse, les compagnons titubèrent jusqu’à une ruelle, avant de reprendre des postures tout à fait normales une fois hors de vue des gardes. « - On oublie ça » murmura Geoffroy, les larmes aux yeux. « C’est la pire honte de ma vie ! » « - C’était absolument brillant pourtant » le félicita Mav. Il donna un coup de pied à Arthur, qui aussitôt couvrit Geoffroy de louanges. « - Jamais on avait dû faire subir ça à un soldat » se moqua dans ses pleurs Geoffroy. Mav approuva, cherchant à réconforter son ami. Il comprenait parfaitement la honte que son ami ressentait. « - S’il vous plaît, on ne parle plus de ce moment. Faites comme s’il avait jamais existé. Je peux pas expliquer, mais vraiment il fallait que ce soit important, sinon j’aurais jamais fait ça. » « - On comprend, ne t’inquiète pas. » « - Et n’en parlez pas non plus entre vous, pas dans mon dos. » les implora Geoffroy. « - Fais nous confiance, on ne le fera pas » lui jura Mav. « Allez, cesse de pleurer, continuons notre route, éloignons-nous plus de cette porte ! » « - Je ne pleure pas » s’insurgea dans un sanglot Geoffroy. Mav ne chercha nullement à lui affirmer le contraire, et le prit dans ses bras. « - Ca va aller, tu vas voir. Dis-toi que tu es celui qui a eu le plus de courage d’entre nous ! Ca compte ça, non ? » Geoffroy chercha à se dégager de Mav, comme s’il trouvait cela honteux, songeant à tout ce que lui dirait s’il découvrait deux amis comme cela. En réalité, il ne dirait rien… Il s’abandonna alors à ses pleurs, ne cessant de s’excuser entre deux sanglots, et ne cessant de recevoir des réconforts de la part des autres membres. « - Ca va mieux ? » demanda avec une voix apaisante Mav. « - Oui » approuva faiblement Geoffroy. « - Alors en route. » Il se releva, et les six s’avancèrent dans les ruelles. Il y a pas à dire, mais je me suis bien marré sur la fin . Sinon, le cri est quand même pas mal important, une très très grande part de l'intrigue (en creusant pas mal, on peut commencer à répondre à la question Pourquoi? ). Sinon, pour le passage pour ouvrir la herse. C'est inutile, certes. Mais j'ai songé que sans, tout serait trop simple: il y a quand même eu un meurtre, donc pas mal de mesures prises rapidement (souvenez-vous aussi que lors e la mort des pères et de Pierre et Richard, il y avait eu une semaine de fermeture totale). J'ai donc songé que si je ne décrivais rien, cela ne le faisait pas trop... Enfin, pour l'anéantissement de geoffroy, là ça ne m'apparaît pas inutile du tout, au contraire je trouve qu'au niveau de la psychologie, ça fait bien ressortir sa dualité: se moque de pas mal de choses, mais au fond a un coeur énorme, il est prêt à se sacrifier... Pourquoi est-il si triste, allez-vous me demander. Je dirais que je ne sais pas vraiment, mais qu'après avoir agi d'une telle manière, je me sentirais aussi "sale", je ne sais pas pourquoi, mais j'ai vraiment ce sentiment. Iliaron, oups, demain compétition de tennis, ça va être du joli
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Ma foi, voilà une suite inattendue mais qui fait grand plaisir! Pour le premier passage, impressionnant: on sent vraiment la tristesse, tu as vraiment une narration qui "blesse" ton lecteur! On se sent triste en te lisant, plus que tu pourrais le croire. On voit ce peuple qui est voué à mourir, qui arrive en fin de vie. On sent d'ailleurs que tout le monde est arrivé à la fin, qu'il n'y aura plus de futur, et plus d'espoir. Et finalement, le texte revit! Je ne m'y attendais vraiment pas, surtout te connaissant . La fin n'est pas pour autant heureuse, il y a eu des blessures dans le texte qui ne se refermeront jamais, mais les héros ont au moins fait leur possible pour les refermer. Cela est une impression magnifique, et je ne peux que t'applaudir pour ton texte, déjà parce que tu es au moins parvenu à le finir . Ca me fait bizarre quand même, ce texte est le premier texte de la section que j'ai commencé à lire, sûrement celui qui m'a donné envie de plus m'investir dans cette section. L'aventure se termine, mais ce récit est définitivement différent d'autres textes bien moins sentimentaux. Je pense que vraiment je devrais l'imprimer et le relire d'une traite pour en apprécier toute sa quintescence . Une seule question par contre: quand est-ce que Claire fait son enfant, cela je ne le saisit pas. A aucun moment je ne me souviens qu'elle enfante... (mais en même temps, la dernière suite remonte à un certain temps). Bravo à toi pour être parvenu à mettre la dernière pierre à ton texte, l'édifice ainsi construit a bien meilleure allure que tu ne pourrais le croire! Iliaron
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Toujours aussi bon Là les traits sont peut-être un peu trop noircis, tout du moins trop épais, mais c'est quand même superbe. J'espère quand même que Mephisto n'apparaît pas juste pour apparaître (faut bien que je reprenne les bonnes habitudes ) et que ses paroles auront au moins une utilité (déjà, Athéna, ça ressemble bien à la princesse dans la tour, vu la force de la dame ). Iliaron, bonne continuation, et réussis quand même tes partiels!
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Après une légère pause pendant les vacances pour cause de départ chez mes grand-parents, de gastros à répétition dans la famille, et de réécriture du chapitre III de la partie I en entier (qui désormais fait plus de 20 pages , amis il faut que je le relise ), j'ai reprit la suite. Vous aviez dut remarquer que là j'étais bien lancé dans les révélations, alors je continue . J'ai quitté mon idée du tout tout début quand je débutais à écrire où je semais des indices très (trop ) finement cachés, et à vous de les trouver. Là c'est simple, mais j'espère que ça crée du suspense (c'est tout du moins le but ) Bonne lecture à mon lecteur unique (pour l'instant, mais j'ai eu l'assurance d'autres qu'ils liraient mon texte... mais il fait sa longueur ) et favori (il risque de le rester par contre ) lecteur. Après un dernier regard en direction de son père, Kirla, suivi de ses cinq amis, sortit du cimetière. Ils passèrent une nouvelle fois les jardins en sens inverses, avant d’arriver au niveau de la rue. Là Kirla s’arrêta, avant de se prendre la tête dans ses bras avec un cri étouffé. Dans l’obscurité environnante, nul ne put voir la cause de ce soudain effondrement, et les hommes défourrèrent leurs armes avec célérité, se préparant à tout effondrement. Ilia, de son côté, s’approcha de son ami, et lui souffla : « - Allons, ça va aller, je comprends… » « - Non, tu ne peux comprendre. » La voix de Kirla était brisée, et il s’étouffait avec ses propres sanglots. Les hommes, saisissant enfin la cause de ce brusque arrêt, rengainèrent leurs armes pour ne pas attirer l’attention. « Tu ne peux comprendre ce que ça fait d’avoir deux pères ! Encore avoir deux vies, j’étais parvenu à l’accepter, mais là, je me sens déchiré entre deux familles que tout oppose. J’aime mon père, Kirl j’entends. Lui aussi d’ailleurs. Et voilà que celui-là, mon probable géniteur dont je ne connais même pas le nom, débarque. Si encore il me haïssait, je n’aurais plus de dilemme, je saurais où vivre ! Mais là, je doute, tu ne peux savoir à quel point je doute ! » Ilia passa un instant sa main droite dans son dos, atterré, avant de répondre, en cherchant au mieux ses mots. « - Kirla, sache que tu es mon ami, et tu le resteras toujours, quoique nos destins décident. Que tu sois un homme ou un Ath n’est finalement en soi pas si important, ce qui fait un être n’est pas sa lignée mais son cœur. Pour l’instant, le tien a tenu bon envers tous les doutes ! Rappelle-toi, il y a à peine quelques mois tu étais terrifié à l’idée de partir en guerre, ce que je comprends, ne t’inquiète pas ; et depuis des semaines tu ne cesses plus de m’épater ! Tu luttes à un doute permanent là où bon nombre de gens auraient mis fin à cette situation, et vraisemblablement à leur vie… Tu as évolué, rends-toi en compte, évolué d’une manière impressionnante, presque… surnaturelle ! Je dois avouer que moi-même j’ai craint à de très nombreux moments que tu ne flanches, et mes nuits ont été perturbés par de sombres présages. Mais nul ne s’est réalisé, tu as vaillamment résisté, bien mieux que je ne l’aurais fait. Bien mieux que nous ne l’aurions tous fait ! » ajouta-t-il en se reculant et en fixant avec force le regard de Kirla. Dans la nuit, il ne voyait rien d’autre que deux points lumineux, reflets de rayons de lanternes venus s’égarer parmi les larmes de son ami, mais cela lui suffit à avoir la force de continuer son discours. Le torrent tumultueux qui s’était écoulé au travers des yeux de Kirla s’était tari, mais encore un mince filet d’eau persistait. A lui de le faire cesser ! « Je sais maintenant que tu auras la force de combattre ce nouveau malheur. Les destins sont bien cruels à ton encontre, mais rarement ils ont dû subir un tel affront ! Tu n’as jamais abandonné, et pourtant rien n’a été bon pour toi depuis quelques mois. Tu t’es relevé, et a toujours vaincu. Ce n’est pas maintenant que tu ne flancheras, n’est-ce pas que ce n’est pas à celle là que tu flancheras ! » Sa voix était devenue intimidante, comme s’il cherchait à forcer la fatalité à abandonner l’âme de son compagnon. « - Mais j’ai laissé tant de forces dans tous ces doutes. Je suis épuisé, abattu par tout ce qui se joue de moi. Je n’en peux plus ! » « - Mais tu le pourras encore ! Si tu abandonnes maintenant, jamais nous ne pourrons triompher des agresseurs, jamais nous ne pourrons évincer l’auteur de ce doute. » « - Je ne suis plus sûr d’avoir la force de continuer » se lamenta Kirla faiblement. « - Oh que si tu l’as, crois-moi ! » « - Vraiment ? » demanda Kirla. Sa voix ne contenait aucune nuance de défi, mais seulement le désespoir s’y lisait. Une souffrance poignante émanait de sa faiblesse, à laquelle aucun de ses cinq amis ne fut insensible. « - Oui » ajouta après un silence pesant Kirla avec une voix forte, non pas triomphale, mais assurée, « je le suis. Tant que nous continuerons notre périple pour que tu retrouves ta réelle mémoire, tant que nous cinq nous avancerons, tu resteras auprès de nous. Cela, j’en suis sûr : l’amitié que tu nous portes est telle que pour rien au monde tu ne la laisserais se désagréger ! Tu sais parfaitement que si tu abandonnes, ta situation ne s’améliorera jamais. Tu sais aussi qu’une grande partie de ton bonheur, tu le tiens de notre présence. Tu as une âme puissante, très puissante pour pouvoir lutter à tous les maléfices qui te perturbent, pour… » Il fut sur le point d’ajouter : pour lutter aux sorts de magie noire lancés dans ton esprit. Il avait mis du temps pour en être sûr, mais cela l’était finalement forcément. Jamais un être ne pouvait avoir deux consciences en même temps sans que lui en ait été bourrée une par usage de sortilèges. Mais la magie Athienne ne connaissait aucun sort aussi dangereux pour la victime. Seule une autre magie avait pu le faire, une magie dont aucun Ath n’avait eu la confirmation et que même parmi les lanceurs de sorts le nom était prononcé avec terreur. Magie noire, ou magie de l’Aube. Kirla avait réellement une résistance hors du commun face à cette magie maléfique, ou tout son esprit se serait laissait corrompre avec aisance, et jamais ses amis ne s’en seraient rendus compte. Comme tout artifice, il s’insinuait par toutes les brèches sans qu’une quelconque vigilance ne puisse être apportée contre. L’esprit de Kirla n’avait pas une faille ! Et s’ils luttaient encore, c’était bien pour éradiquer cette magie avant qu’elle ne vienne finalement à bout du rempart intérieur de son ami ! « - Oui ? » murmura Kirla Ilia reprit alors conscience de la discussion. Toutes ces pensées avaient été extrêmement rapides, mais elles lui avaient fait oublier le présent. « - Où en étais-je déjà ? Ah oui » se souvint-il finalement, « Tu as une âme puissante, dis-toi le bien. Mais sans le bonheur que tu vis, ou plutôt » rectifia-t-il après un léger ricanement attristé de Kirla, « avec le malheur que tu vivrais en notre absence, tu serais plus faible, crois-moi. » Il cessa de prendre son ton solennel, pour clore avec un ton amical : « et sans ta compagnie, la vie serait quand même moins drôle. » Il fit un clin d’œil en direction de Kirla, que ce dernier ne vit pas. Mais l’intonation l’avait convaincue. « - Oui, tu as bien raison, je continuerais, quoiqu’il se passe ! Il faut croire que tu me connais mieux que je ne me connais. » Il se releva, avant de prononcer d’une voix légèrement dépité : « Alors en route, et de suite ! » « - Surtout que l’aube sera bientôt là » leur fit remarquer Mav. « - On repart de suite en Loriath ? » questionna alors Ilia, ne parvenant à cacher le bonheur qu’il éprouvait à cette idée. « - Pourquoi rester plus longtemps ? On ne peut ici rien faire de plus » ajouta Mav, qui cherchait à consolider l’amitié naissante avec Ilia. « - Et on a promis de revenir en Loriath » compléta Geoffroy avec la même intention, ce qui ne l’empêcha pas par tradition d’ajouter avec ironie : « mais une promesse se brise, et rester ici ne me déplairait pas. » Il finit sur un ton nettement plus sérieux, ne voulant pas non plus faire éclater ce cercle d’amitiés par faute de son humour grinçant. « Kirla a juré de nous suivre où que nous allions. Il nous incombe donc de le mener là où il le faudra, là où… » « - Là où aura lieu la première confrontation. » éluda Ilia. « - Nous avons quelque chose à faire avant » annonça alors Arthur. Il regarda Gontrand, avant d’expliquer simplement : « les flèches. » « - Exact… » souffla Geoffroy, serrant les poings. « - J’avais essayé d’oublier cette sombre vengeance… » murmura Mav. « Je comptais écouter le prêtre, oublier ceux qui ont tué Pierre et Richard et me concentrer sur ceux à l’origine du malaise de Kev ! » « - L’heure de la vengeance a sonné pourtant ! » leur apprit Arthur. « Nous nous étions nous quatre jurés dans les cachots qu’une fois Kev r’trouvé, on s’attaqu’rait aux assassins. » « - Je regrette presque maintenant » gémit Mav. « - Désolé de poser une question aussi franche, mais comment sont-ils morts ? » « - Par des flèches… par des flèches vertes. » Ilia ravala une nouvelle fois un léger malaise, pour dire : « - Cela, je le sais, vous l’avez dit une fois. Ce que je demande, c’est de quelle manière ? Lors d’une bataille, lors d’une émeute en ville, ou bien en embuscade, à l’improviste, sans que vous ne puissiez vous préparer ? » « - Lâchement abattu à distance par des traîtres qui se cachaient. Nous étions en train de bivouaquer tranquillement. » lui apprit avec fatalité Mav. « - Alors je crains que leur meurtre et la double identité de Kirla ne soient liés. Mais ce n’est qu’une intuition. » « - Comment ça ? » rugirent les compagnons, mais surtout Arthur. « - Cela ferait trop de coïncidences. » « - Et ? » s’enquirent avec empressement les cinq. « - C’est tout. Je vous l’ai dit, ce n’est qu’une intuition » leur assura Ilia. En réalité il mentait. Ils en avaient trop dit, tout du moins trop pour qu’il puisse garder la tête haute à l’idée d’être un elfe. A sa connaissance, seuls les Aths usaient de flèches au plumage verdoyant, personne d’autre n’avait d’ailleurs une telle dextérité à l’arc… A Kirla avait été donné une nouvelle personnalité, celle d’un homme. Mais de pas n’importe quel homme, un des rares à côtoyer Pierre et Richard, et le seul à avoir été capturé par les mercenaires, aussi habillés de vert, et à ne pas avoir été vendu à Malak – ce que les hommes avaient dit un jour à Kirla pour qu’il se rappelle de ses racines. Mais il n’y avait plus de passé auquel se rattacher, plus qu’un futur incertain dans lequel lutter… Pourtant, il manquait une pierre dans son raisonnement. Inutile de se demander comment, il ne saurait probablement jamais par quelle manière les êtres avaient réalisé leurs prodiges. Mais pourquoi ? Pourquoi donc un Ath s’abaisserait à sortir de la Loriath pour tuer des hommes, ainsi que leurs descendances. Certes les hommes n’étaient vraiment pas considérés comme importants et utiles par les elfes, mais tout de même ! Et ensuite, pourquoi donc semer le doute chez un Ath… Qui donc avait le pouvoir de sortir de la Loriath sans attirer le soupçon chez ses congénères. Il se souvint d’un détail, d’un détail ancien… Cela ne pouvait être ! Il ravala ses sanglots, et songea avec fatalité, non sans avoir cherché vainement à réfuter l’idée par tout ce qui lui venait en mémoire : cela était. Tout s’assemblait parfaitement, même s’il ne parvenait pas encore à saisir le sens de toutes ces actions si étrangères entre elles. Cela le dépassait totalement. S’il avait su, s’il pouvait savoir ! Son regard croisa celui de Kirla. Il pouvait savoir ! Il suffisait de lancer un sort… Non, cela était bien trop dangereux ! Il s’était juré de ne plus en jeter un seul. Certes l’idée de découvrir tout ce qu’il se passait dans l’esprit de Kirla, et s’il était un Ath ou un homme, était attrayante. Pourtant, même sans le danger du sortilège en lui-même, il ne le réaliserait jamais. Non, il n’irait pas voir en Kirla et y trouver des réponses. Il serait alors pire que les agresseurs, et se servirait de Kirla d’une manière encore plus fourbe qu’eux ! Kirla avait droit à ses secrets, même si cela mettait sûrement en péril toutes leurs vies… Je pense qu'en l'état il est quand même dur de savoier qui c'est . Si tu as une idée Inxi, je veux bien que tu m'envoies un MP. Si tu trouves sans aucun problème, il faudra que je modifie deux trois trucs . Iliaron
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J'en ai la confirmation, Fourberass n'est pas humain! Une suite si rapide ! Tu dis que le dessin de Valk est aisé à réaliser, j'imagine que c'est vrai, mais je pense qu'en plus de 40 planches, tu as eu le temps de prendre l'habitude de répondre à nos demandes (élevées ). Sinon, ce n'est certes pas la plus belle planche que tu aies produite (Valk sur la première case est vraiment simpliste, plus que sur les autres cases quand même ), mais tout du moins, niveau humour, c'est hilarant! J'adore les pensées des protagonistes (ainsi que toutes les expressions de Pan-Pan ). Et ce n'est visiblement pas la princesse qui est en danger . Continue comme ça! Iliaron PS: 1h de glandouille, 2h30 de vélo . Vive cette rentrée . PPS: Courage pour tes partiels, et courage aussi à tout ceux qui en ont
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Passage de transition, pas forcément drôle, mais qui a le mérite d'être bien dessiné et bien réalisé. Sur la première case, c'est skuik et EDIT Raistlin (pff, et dire que des gens qui n'ont aucune vision peuvent oser dire que c'est Feurnard, alors qu'il est si simple de les dissocier. Ah la la (une pincée de sel pour faire passer l'ingratitude )), et sur la dernière, j'ai reconnu Valk . EDIT: Pour Guyguy, bizarrement, comme ils cherchent une princesse bretonnienne, je m'attendais surtout à voir un bretonnien. Je trouvais bien qu'il ressemblait à une tête connue , mais j'ai tellement l'habitude de voir le cheval avec (je suis physionomiste, vraiment à un point impressionnant ) Je me demande ce qu'a dans la main le chevalier bretonnien, là doit résider le premier gag . N'empêche, ce que j'apprécie avec Fourberass ces derniers temps, c'est que pile au moment où je me connecte, il poste une suite Iliaron, toujours bravo donc Re-EDIT: J'avais loupé la case 40! Faut dire que trois cases en deux jours, on n'était plus habitué (mais c'est surtout pour toi que ça doit être dur à tenir le rythme ). Elle est excellente, et la remarque du tedeoume, déjà qui fait bien rire, est tout à fait adéquate .
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Toujours aussi bien!!! Et les expressions de Pan-Pan toujours aussi bien réalisées! Bref, que du bon, comme d'habitude. Vivement la page 40 ! Iliaron, le jour de rentrée n'est donc pas que maudit
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Résultats du concours poly-art
Iliaron a répondu à un(e) sujet de Gromuel l'barge dans Dessins et Poésie
Bon, je commence à réagir sur le texte de Geoff . Je remarque d'ailleurs que ce sont mes clichés qui sont un peu mauvais, visiblement mes clichés sont des contre-clichés . Par exemple, pour moi un cliché est le maître qui avant apparaît mauvais et qui, juste à l'aube de sa mort, avoue à celui qui l'a tué son profond respect pour lui. Cela m'aparaissait comme un cliché. Et ce qui pour moi était novateur (le roi qui serait mort comme ça, sans rien dire) est en fait le cliché . Donc, Geoff est pénalisé pour avoir honteusement pris le contre-pied de tous les clichés , faut croire qu'il faut que je révise un peu mes classiques . Maintenant que j'ai fait cette entrée en matière, je me permets de répondre de manière plus poussé. Déjà je précise qu'aucune critique dans mon document Word n'avaient un caractère méchant, et au contraire j'admire vraiment Geoff qui a réalisé un très joli dessin et un texte qui est quand même vraiment bien réalisé et ficelé, car pour quelqu'un qui n'avait pas à écrire, joli exploit! Ensuite: Je déduis que je suis le prétentieux (je préfère ingrat, mais passons ), sache qui si j'ai mal compris le texte, tu as pour ta part mal compris mes intentions. Je ne pense pas être prétentieux, du moins à aucun moment je n'ai écrit, ni même songé, que Geoff était mauvais et qu'en deux secondes je pouvais faire mieux (il m'en faudrait bien cinq ). Sérieusement, si tu as mal pris ma critique, désolé. Exact, mais j'étais aussi un petit peu du côté du roi grâce à la description. Malgré leurs actions, le roi m'avait apparu plutôt sympathique, et le serviteur peut-être trop, disons, acariâtre pour se rendre compte de la bonté de son maître. J'étais à 75% du côté du serviteur donc J'avais aussi senti cela. Je dois avouer que malgré tout pour moi c'était un cliché un peu "sentimental"; je m'explique: un homme apparaît mauvais, et au moment de sa mort, histoire de faire tirer des larmes, on se rend compte qu'il était une âme noble (je dois définitivement être hors-norme niveau cliché). Je tire quand même mon chapeau à Geoff pour l'avoir si bien rendu! C'était pour moi le contre-cliché Bien vu. Je trouve encore qu'elle arrive avec quand même un peu de chance, mais les conditions sont quand même là. (je ne les avais par contre même pas vu ) Arg, mais ça encore pour moi c'est un cliché!!! J'ai dans mon enfance lu plein de livres manichéens, et depuis un certain temps dans presque tous les livres que je lis les apparences sont trompeuses, à tel point que quand quelqu'un se révéle vraiment totalement noir, c'est tellement surprenant que cela m'apparaît novateur. En fait c'est le contraire... En clair, ici il n'y a pas de vrai mal, mais un serviteur torturé qui est amené par les circonstances à commettre un meurtre. Pour moi, le cliché: meurtrier attachant. Contre-cliché: meurtrier absolument pourri. Exact, il a sauté sur l'occasion. D'ailleurs, à part le côté un peu heureuse rencontre, c'est pour moi le meilleur moment qui sortait un peu des clichés (rappelons que je n'ai pas la bonne définition ): le serviteur bien que haïssant son maître n'ose à aucun moment vraiment passer à l'acte, et il faut qu'enfin se présente la possibilité pour qu'il ose (et encore, il lui faut encore un an!). Cette timidité du héros est à mon goût vraiment bien rendue! Là aussi, j'ai apprécié. En fait, c'était pour moi le seul moment où les clichés disparaissaient: que le serviteur surmonte ses remords, et donc devienne un peu moins attachant. Point positif, cela est vrai. J'ai du noter un peu rapidement, je n'avais pas complétement vu l'aspect trahir sa bonne volonté, bien que je me demandais pourquoi donc après avoir pris posession de la fiole il attende encore autant de temps (les 19 ans m'ont paru normaux: le temps que la haine murisse, mais une fois qu'il a pris la décision de tuer son roi, il hésite encore, ce qui est pas mal! Tant que j'y suis, je précise un autre aspect qui détruit à mon goût les clichés: le gamin qui acceptera de reprendre le serviteur qu'il haït. J'aime bien (même si en un autre sens cela m'a apparu comme cliché pour rendre les personnages attachants; décidément je suis bizarre ) Je n'ai pas retenu que cela, j'ai surtout retenu son courage é écrire un texte, et quand même une bonne dose de talents! Malheureusement pour lui, je pense qu'il a été desservi par la longueur du texte: dans un texte si court, on ne peut pas vraiment faire de variations dans les clichés; pourtant il y arrive! (après lecture de ta critique) Sur une si faible longueur, soit on prend le cliché, soit le contre-cliché. Et malheureusement, à force de textes qui pour lutter contre le cliché ont pris l'inverse, le contre-cliché peut aussi à sa façon être considéré comme un cliché. J'ai commis l'erreur de considérer comme cliché le contre-cliché. Sur un texte plus long, je pense que là on aurait ressenti toute la qualité de l'écrit, car au moins on peut se détacher et du cliché et du contre-cliché, les lier un peu, utiliser pour un personnage et du cliché et du contre-cliché... Et le pire là dedans, c'est que je me rends compte que Geoff y est parvenu! Avec le serviteur qui regrette, mais qui quand même continue dans son acte. A réellement me faire regretter mes votes! Oups, j'avais cru que c'était un narrateur omniscient qui parlait. Grave erreur... C'est drôle quand même à quel point un changement de point de vue influe sur la narration! Bravo, et merci à toi, de me l'avoir montré. Groumf, comme moi-même je l'ai dit plus haut, donner des sentiments était pour moi le cliché. Sigh... Ca doit être l'ambiance particulière que je n'avais pas saisi... J'ai relu ton texte, et l'ai trouvé d'un coup bien mieux! Les erreurs que j'avais pensé ne le sont pas vraiment en fait. Le seul endroit qui dorénavant m'a géné est: Lors des conversations entre le duc et le fils, il y a une construction de phrase vraiment bizarre, le duc ne veut pas être dérangé... (désolé, mais je ne peux quoter le texte. Sinon, je trouvais qu'il y avait des défauts pour créer l'ambiance, mais c'est que je m'efforçais à imaginer une ambiance différente, plus austère, et comme ce n'était pas cela que tu écrivais, il est logique que je trouvais plein de défauts . Embêtant tout ça, plus on vote tard, mieux on peut voter car on comprend mieux les oeuvres. Mais, remarque, si jamais je devais revoter, mon vote serait certainement différent, mais il y a sûrement plein d'oeuvres que j'ai mal compris... Désolé donc de mon erreur, maintenant va falloir que je travaille à détruire mon idée des clichés! (remarque, ça peut être pas mal, en écrivant un texte qui pour moi n'a que des clichés, avec un peu de chance il sera novateur ). J'espère au moins que ma critique, puis vos deux réponses permettent aux futurs votants de mieux choisir dans leurs votes. Maintenant, passons aux autres: Forcément, en ce cas Oui, ça m'a surtout posé problème pour la troisième place, et j'ai eu l'impression que si j'avais attaqué autrement les textes, j'aurais noté différemment. (d'ailleurs, les deux premiers sont parmi les tout derniers que j'ai lu, mais pour eux, je n'ai vraiment eu aucun problème, tellement j'ai apprécié l'ambiance ) J'ai fait de texte dans mon document Word, pas simple déjà de se souvenir des abréviations des smileys, et du smiley qui avait été utilisé par El Diktator. Mais ne t'inquiète pas, après le texte que tu as écrit, tu as droit à du respect ! En plus, dès le début, ça met vraiment bien dans le thème ! Faudrait que je relise... Pfiou, j'ai eu du mal hier soir... Ouh la, arg... Tous les méfaits du Warfort gnoblard ressurgissent ok, j'avais mal compris. Tiens, voilà un aspect de trahison bien trouvé, je n'avais pas compris. J'avais cru que c'était le nécromant qui brisait toutes ses armes, en fait ce sont les armes qui d'elles-mêmes le trahissent. Géniale idée que d'avoir fait porté la trahison sur des choses inanimés et qui n'ont généralement aucun pouvoir de pensée, donc d'acte. Au lieu de subir, comme tous les objets, ce sont eux qui ont agi. Bravo Iliaron -
Résultats du concours poly-art
Iliaron a répondu à un(e) sujet de Gromuel l'barge dans Dessins et Poésie
A mon tour. j'ai suivi le conseil de Geoff, et est passé presque toute mon après-midi et ma soirée à rédiger les critiques . Bonne lecture D’abord, je tiens à préciser que pour les votes j’ai pas mal tenu compte du sujet : trahison, et j’ai regardé de quelle manière il était traité. Pour les dessins, cela favorise malheureusement certains dessins au profit d’autres, mais je me suis dit que le dessin se devait d’aussi refléter le thème du concours. Guyguy et Fourberass : Texte : Alors là j’ai été littéralement bluffé, la première lecture m’a semblé sublime ! Mais plutôt dur à comprendre. Après tes explication et relecture de certains passages, j’ai quand même vu des défauts : déjà il me paraît bizarre que, sans raison, le villageois se fasse trahir par sa mémoire, il faudrait peut-être une cause. C’est en même temps une force du récit, ça pourrait se passer quand on veut. Mais ensuite la situation me paraît exagérée : perdre confiance en soi, je veux bien, mais vraiment il peut aussi se remémorer d’un ou deux : oublier tout d’un coup, c’est trop, vraiment trop. Ensuite, l’histoire des contrats où tout a commencé avec est assez obscure ; je pense que soit ça devrait être plus claire, soit omis. Enfin, les passages avec les villageois sont plutôt inutiles du point de vue de la trahison : la trahison pour l’argent est tellement commun qu’il aurait fallu soit axer le texte entier sur ça, soit juste sur l’histoire de notre pauvre banquier, là ça fait un peu des petits passages pour rajouter des trahisons annexes^^. D’ailleurs, cela m’amène à la longueur du texte : pour un texte normal, j’aurais dit trop court, mais là il s’agit d’un concours, beaucoup de monde a écris bien moins, et quand même, quand on a plus de mots pour écrire, on est avantagé . Surtout que, à mon avis, la déliquescence de la mémoire de l’homme est tellement brusque qu’une longue part du récit ne fait que ressasser celle-là, il n’y a pas vraiment une chute, à aucun moment il ne cherche à lutter. Dès le début, il est dans l’état final, l’état de folie qui ne le quittera plus. En fait, à première lecture l’ambiance est superbement dégagé, les mots bien choisis… mais à seconde lecture, on se rend compte que beaucoup de passages auraient pu être raccourcis ou supprimés pour les besoins du concours. Mais je salue quand même bien bas le travail, c’est tout de même un superbe texte (d’ailleurs, plus mes critiques sont longues, plus j’ai aimé le texte, du moins souvent^^) Dessin: très beau dessin, vraiment ! (et si le site ne plantait pas, je pourrais me mettre à vraiment critiquer^^). Il y a presque tout, mais à mon goût, pas en bonnes proportions : - -les visages, c’est vraiment l’élément central, cette scénette de la chute dans le délire est excellente ! - -à mon avis les flammes auraient été mieux si elles avaient grandi au fil des visages : descente aux enfers symbolisé par le feu grandissant. - -le thème des mains, j’aime bien, je ne sais pas pourquoi d’ailleurs, ça fait bien banquier. - -l’or aussi d’ailleurs - - les rouages, superbes idées, mais malheureusement on les voit fonctionnel, et surtout, surtout (mon ingratitude insiste ) tous les visages partagent les mêmes rouages, alors qu’au début, ils sont quand même plutôt fonctionnels, et après sont plutôt… euh, disons en état de délabrement. Certes ça relie les personnages, mais ils ont en plus l’air d’être bien fonctionnels et de tourner bien. Mais très bonne idée quand même ! - -les masques, ça fait un peu spectre de je ne sais quoi. J’aime aussi, sans vraiment saisir pourquoi ; peut-être une allégorie des morsures de l’oubli. Ce dessin est donc vraiment superbe (qualité Fourberass, quoi !) et respecte à mon goût bien le thème de la trahison, il y a juste les rouages qui me chagrinent un peu. Symbiose : vraiment, c’est réussi ! Les deux se complètent, et l’un ne commet pas l’erreur de seulement imiter l’autre. Vous avez tiré chacun le bénéfice du crayon et du papier, ce qui démontre quand même une maîtrise assez bluffante. Par exemple, les spectres du dessin… Je n’ai qu’un regret, que sur le dessin on ne voit pas les sacs d’or éventrés . Mais l’alliance des deux « grands » du concours, le meilleur écrivain de courtes nouvelles avec notre BDiste préférée a vraiment été productive de quelques choses de bons, et manifestement j’aime la symbiose. Geoff seul : Texte : Pour quelqu’un qui préfère dessiner à écrire, et qui ne voulais pas écrire à la base (ton coéquipier m’a déçu sur ce coup-là quand même, ‘fin bon, passons), tu t’en tires joliment ! Malheureusement, je dirais que tu commets quand même des erreurs, tout du moins je n’ai pas réussi à adhérer à l’ambiance : cela sent trop le cliché tout au long pour m’apparaître vraiment bien. Passons donc tout à la loupe : Déjà, le roi bien en chair, gentil d’apparence, et fond plus mystérieux, avec la description physique qui va bien, c’est du vu. Le fils d’ailleurs ingrat aussi. Enfin, le serviteur qui malgré sa rancœur et son apparence maladive les sert est encore du déjà vu . D’ailleurs il tente de l’empoisonner, assez habituel^^. Là où j’espérais vraiment un sursaut, c’était à ce moment là, et malheureusement les révélations du roi m’ont achevé (désolé de le dire de manière aussi crû) : le roi a bien entendu attendu tout ce temps pour dire à son serviteur qu’il a depuis 20 ans de son utilité, et il le dit exactement entre le court moment où il a ingéré le poison et sa mort… Cela fait encore plus cliché, je ne sais combien j’en ai vue de livres où contes où les gens empoisonnent des ennemis qui juste avant leur mort se révèlent amis. Forcément, j’en suis devenu blasé, donc ça influe pas mal. Et puis, malgré tout, ton héros ne fait rien pour le sauver, mais il éprouve un ou deux regrets. S’il était resté absolument froid, là ça l’aurait bien fait, mais cela fait un cliché de plus. (et ne parlons pas du mystérieux elfe encapuchonné de noir, mais pour ça, j’aime bien ces clichés là, aussi étrange que cela puisse apparaître !) (la moisson a été bonne^^). Sinon, tes descriptions sont quand même pas mal, mais pareillement il y a à mon goût quelques erreurs qui brisent l’ambiance que tu avais créée. Dommage. En clair, un texte où on sent l’envie de bien faire, où tu y as mis du temps, mais forcément comme ton point faible est le récit, cela se ressent par endroit. Dessin : Déjà, un point fort, le dessin fait vraiment fini dans ses traits, et, dieu que ça rend bien ! Son seul défaut est à mon avis (et ça occupe malheureusement la plus grande partie du dessin) la tête sur la droite. Certes ça donne une idée des personnages, mais en lui-même, cela ne montre pas du tout le thème de la trahison. La coupe qui étrangle le gars est par contre une excellentissime idée qui aurait gagné à être mise en valeur bien mieux que le portrait (à mon avis, encore une fois). L’elfe encapuchonné est pas mal, car sait se faire discret mais apporte une touche noire indéniable ! Très beau dessin, mais malheureusement je trouve que son organisation ne met pas assez en valeur la trahison par l’empoisonnement. Symbiose : quand même réussie, mais encore une fois, ce visage (on devine quand même que c’est le roi) qui ne reflète pas vraiment d’émotions, gâche la très bonne impression créée par la coupe. Snorri et tedeoume : Texte : C’est quand même très bien réalisé, les acrostiches sont menés de main de maître et le poème signifie aussi quelque chose ! Dommage quand même les oublis d’espace . Cependant, comme je ne suis pas vraiment fana des poèmes, j’arrête ici ma critique, tu maîtrise très bien la poésie, et c’est joli, mais malheureusement je trouve que l’enchaînement des vers et les phrases que cela crée sont un peu alambiqués, et c’est ce que je regrette en poésie : le rythme est joli, la musicalité aussi, mais quand on essaie de comprendre, c’est beaucoup plus saccadé. Jolis acrostiches donc, mais peut-être que ça a un peu noyé le reste du poème (surtout pour la première strophe, la deuxième est par contre, à mon avis, magnifique. En fait, c’est surtout les deux premiers vers qui sonnent assez mal à mon goût, mais puisqu’ils sont au début, ça influe pas mal sur le reste de la phrase.) Dessin : Comme Tirli a été disqualifié, ce dessin est vraiment celui qui, à mon goût, colle le mieux au thème de la trahison ! Cela n’atteint certes pas un degré de maîtrise que possèdent Fourberass ou El Diktator, mais je le préfère, déjà par les couleurs, harmonieusement choisi, mais surtout par l’expression qui ressort du vampire, joliment complétée par le « NOOON ». L’éclair ajoute encore un effet. On sent vraiment la cruelle désillusion du vampire, son cruel désespoir quand il s’est senti trahi, et la haine qu’il en ressent. Et en plus, c’est le seul dessin où je peux « lire » le dessin : l’éclair (car pour moi il n’y a que lui) peut se comprendre de plusieurs manières, et cela est un point fort : soit la justice des Dieux, soit la représentation de la colère et du désespoir du vampire. J’ai vraiment hésité à te mettre sur le podium, car ta réalisation valait vraiment le coup quand même ! Cependant il faut trancher, et, tout être absolument partial et subjectif que je suis, j’ai aussi eu envie de privilégier la beauté directe du dessin. Tu restes quand même, à mon avis, celui qui a le mieux illustré le thème du concours, légèrement devant Kirby. Symbiose : il est dur d’illustrer un poème, et cela est ici réalisé avec assez de brio. Mais malheureusement, malgré toutes les qualités du dessin, il ne peut non plus représenter tous les sens du poème. Impe et Otaji : Impe : Quel plaisir que de te lire, vraiment ! Ton texte est vraiment bien, malgré quelques mots parfois complètement hors-sujet (mais là c’est la relecture qui n’a pas bien fonctionné, et à un moment tu t’es littéralement trompé de mot^^). Bon, comme je suis un peu fatigué par les critiques, je vais faire court : L’ambiance est très bien, et je suis passé à de nombreuses hypothèses : que le dragon soit quelqu’un de bien, je l’ai vite compris, mais j’ai cru à un moment qu’il tuait la sœur, donc trahissait son épouse, ou bien que Gauvin était en fait le monstre… Point positif donc ! Mais il y a malheureusement des passages qui peuvent sembler inutile, et qui en fait ne le sont pas (autre point positif), mais dont donc il aurait fallu plus insister. En clair : la situation initiale où il trahit sa famille, quand on ne réfléchit pas trop, à part faire une trahison de plus plutôt maladroite tellement c’est un cliché, cela est inutile. Et pourtant, après réflexion, on comprend que c’est la femme qui a tout fait pour qu’il trahisse sa famille. Mais la femme est le dragon… Donc le dragon aurait tué la femme, et prit sa forme trait pour trait pour que la famille l’accepte. En ce cas, le seul but du dragon aurait été de semer la zizanie parmi les hommes. Mais à quel fin ? dans quel but tue-t-elle toute une humanité ? De plus, le dragon a été tué mais il vit encore ; on peut en déduire que le dragon a fait une marque sur le pied de la « victime », mais cette dernière se serait alors rudement bien battue… (d’ailleurs, le rêve prémonitoire et l’intuition ; encore l’intuition on peut comprendre car il voit vraiment l’expression de sa victime, mais le rêve prémonitoire n’a pas vraiment de raison d’être, ou alors il faut l’expliquer. Là ça fait un peu la force qui retient le héros d’accomplir sa tâche, et cette force est l’auteur en fait.) En fait je trouve qu’il y a trop d’incohérences, trop de pans de l’histoire resté dans l’ombre. C’est clair qu’une fin comme tu l’as fait donne un style vraiment dark, et la fin ouverte par excellence où la menace éradiquée réapparaît. Cependant, comme je cherche toujours à tout comprendre, force est d’avouer que je suis un peu déçu de ne pas pouvoir répondre à toutes mes interrogations. En fait, après première lecture, je m’étais dit que c’était génial, mais quand j’ai voulu gratter, j’ai du trop gratter^^. Un bon texte quand même avec une bonne ambiance, mais pour créer cette ambiance, tu as peut-être laissé trop de pans dans l’ombre. Dommage. (mais quand même, vraiment bonne ambiance !) Dessin : le dessin ne reflète à mon goût pas du tout la trahison, je pense que mieux aurait valu une composition où tu aurais joué sur la marque du dragon. C’était le point le plus important de l’histoire pourtant. En plus les personnages font assez statiques, et en plus à aucun moment est une telle scène dans l’histoire. A la limite, si la femme avait dégouliné de sang, on aurait compris que les deux hommes considéraient leur « trophée »… Et puis le dessin n’est quand même pas assez clair, et donne une impression d’inachevé, malgré des bonnes parties assez bien réalisés. L’expression de la femme et du héros en fait. Symbiose : Forcément, comme le dessin ne respecte pas à mon goût l’histoire, il n’y a pas vraiment pour moi de symbiose. Monthy3 et Kgoule : Texte : la bataille est plutôt bien décrite, mais il y a des incohérences : par exemple : à un moment tous ses alliés sont morts (super, il peut s’en donner à cœur joie^^), et l’instant d’après les buffles tentent de survivre auprès de Glabug et donnent l’impression de toujours avoir été là. Bref, étrange… Et puis, pour le thème de la trahison, je ne le vois pas du tout. Par quoi se serait-il fait trahir ? par ses « armes » ? En clair, par le nécromant ? C’est son ennemi, normal qu’il l’annihile, je ne vois pas en quoi il y a trahison… Ou par ses renforts qui arrivent en retard ? mais on ne sait pas pourquoi ils sont arrivés en retard… Et puis, comme une fois arrivé, on ne sait pas du tout ce qu’ils font… Bref, j’ai bien aimé la manière de conter la bataille, mais décidément le texte reste dans toute sa longueur bien trop obscure. Mais bien écrit quand même, et tu évites quand même l’erreur qui est la surcharge d’action au point qu’absolument tout soit incompréhensible. Là les combats en eux-mêmes sont compréhensibles (sauf le point relevé plus haut), mais pas le contexte de la bataille. Dessin : arf, niveau technique, mon préféré ! On a l’impression d’être en face d’un vrai ogre, tout, absolument tout y est ! La trahison ne respire pas assez à mon avis du dessin, mais, pfiou, dieu que c’est magnifique ! Oh sans rire, j’en reste encore éberlué, dessin tellement joli que j’hésite à me le mettre en fond d’écran ! En plus, le squelette donne l’impression de s’animer et de crier. Bref, un délice, vraiment ! Et que dire du mélange des couleurs ? Bien choisis, réels… Un chef-d’œuvre, tout simplement ! Je te mets premier, après avoir failli te mettre deuxième (initialement tu l’étais), bien que ton dessin ne respire pas à fond la trahison, il est tellement magnifique que je ne peux pas ne pas te mettre sur la plus haute marche ! Symbiose : très bien, car se complétant parfaitement, mieux, on sent vraiment mieux la bataille dans le dessin que le récit, donc vraiment super ! Le seul problème est que la symbiose, bien que très bien, ne rend pas assez compte de la trahison… Skuik et Gromuel : Texte : En fait, après avoir lu pas mal de textes d’affilée, je suis un peu plus partial : j’ai l’impression d’avoir déjà lu ton texte, en fait chez geoff. On sait depuis le début ce qui va arriver, et malheureusement le contexte n’est à mon avis pas suffisant. Les descriptions du début n’influent en rien sur l’histoire, ça donne une ambiance, mais cela ne sert vraiment pas à grand-chose (taille… à quoi ça peut donc servir ? Par contre, amitié, là oui !). La fin est quand même bien décrite, j’ai pris plaisir à te lire, mais ton texte est vraiment très semblable à celui de geoff : au début description des personnages, puis exposition de ce qui va faire qu’il y aura trahison, et enfin trahison. C’est pas mal, mais forcément après plein d’autres textes sur le même thème. Dessin : Alors là bravo, j’adore ton dessin, tu prends la troisième place ! J’adore les expressions des skavens, le premier qui convoite la malepierre, l’air fourbe du second. Un petit signe et dans le récit, et dans le dessin, qui les aurait rassemblé aurait été pas mal pourtant, mais bon, je me satisfais largement de ça. Symbiose : pas mal du tout d’ailleurs, les deux se complètent très bien, j’aime vraiment ! Le point de vue n'est pas le même entre le dessin et le récit, ça rend bien! (j'ai un peu explicité au niveau des votes) Cassis et Mercantil : Texte : Arf, tu sais que ton texte ne m’a pas simplifié la vie pour te critiquer^^. Pour l’instant il y a pas mal de recherche, et même si au final le texte est absolument surchargé, je pense qu’au cours du temps, tu trouveras l’équilibre. Au début on songe cela irréalisable, et pourtant cela va vite ! (exemple bête qu’Inxi pourra confirmer : avant je n’écrivais quasiment que des dialogues, plus simples et plus rapides^^). Déjà, premier conseil : écrire bien n’est pas utiliser des mots compliqués. Pareillement à mes débuts je croyais cela, et depuis que je me suis débarrassé de cette envie d’utiliser de « beaux » mots, je sens que j’écris bien mieux. Sans rire, déjà quand on utilise des mots alambiqués, on a un peu de mal à bien les utiliser, car on en a pas l’habitude. Et donc, au lieu que l’on crée une jolie description, on pense que des mots châtiés le feront pour nous, ce qui est absolument faux ! A utiliser des mots qu’on ne maîtrise pas entièrement, on en perd tout naturel, car en fait d’habitude on ne parle ni n’écrit jamais comme tu l’as fait. Résultat, le texte est saccadé, les phrases très courtes (souvent les gens font trop long, toi tu te distingues ). Exemple : tout le début. A chaque phrase tu utilises un mot compliqué, et souvent la syntaxe n’est même plus respectée. Les phrases ne sont absolument pas claires pour le lecteur, car tu oublies les virgules, et dans les phrases du début, ce serait absolument nécessaire ! Et le style un paragraphe – une phrase abonde pas mal dans un style saccadé et hachuré, assez disgracieux dans la mesure où tu cherchais à parler de paix, donc d’harmonie. En fait, on a l’impression que tu as écrit les phrases un peu comme une poudre aux yeux, comme si tu pensais que l’usage de mots compliqués forcerait le respect. En un sens ça le force, car on sent qu’il y a du travail, mais en un autre sens, il faut que tu comprennes que tout ton début ne veut presque rien dire pour un lecteur normal. Quand on ne comprend pas les mots importants, on ne comprend rien (et trop de mots pour que je cherche dans le dico^^). Vraiment, avant que de faire compliqué, cherche à faire simple. Cela ira tout seul après, tu pourras complexer tes formes. Mais il faut déjà maîtrisé quelque chose avant de passer à une étape supérieure. Tu as sauté une ou des étapes, et cela est dommage, car tu as vraiment bossé, et je suis limite un peu attristé que de voir que tout ce travail a, à mon avis, était mal réalisé. Car tu maîtrise vraiment bien les descriptions, mais en cherchant à en faire trop, tu brises tout ce que tu sais. Sans rire, prends confiance en toi, dis-toi que ce que tu fais naturellement est suffisamment bien, et essaie de t’améliorer mais petit à petit, sans jamais oublier la syntaxe ! Et quand je dis que tu sais décrire, c’est que je le pense vraiment ! Par exemple, la première ligne est sublime, puis après c’est tellement métaphorique que l’on ne saisit plus rien (le pire c’est que quand on l’a écrit, on en est souvent fier, c’est ça qui est cruel avec l’écriture, les choses dont on est parfois les plus fiers se révèlent finalement les moins appréciées : on a l’impression d’avoir découvert une idée, de l’avoir exploitée, que c’est bien à nous, mais justement, c’est trop personnel pour que tous comprennent). Et puis, parler des « mânes » dans un cimetière, c’est absolument génial ! Mais il y a à côté les « béance fière» et « aurore blême » qui viennent ternir ce tableau. Et après, quand enfin tu te laisses porter par ton écriture, sans chercher à la contraindre à une forme plus complexe, dieu que j’aime tes descriptions ; par exemple après « Où êtes-vous » le paragraphe est super, simple, concis, allant à l’essentiel… Mais par endroit on a l’impression que tu as limite honte de ne passer que un certain temps sur chaque paragraphe, et que donc il faudrait que tu en fasses plus ; mais tu en fais alors trop. Par exemple, la description au début du cheval est sublime, on s’y croirait, mais il faut que tu ajoutes un détail inutile, qui par sa précision casse l’impression de vitesse (« barbouillant… »). Et ne part pas dans l’hyperbole, du moins préviens ton lecteur : tu n’écris pas une poésie ! J’ai vraiment cru que le cheval avait 20 sabots (démon) j’ai du relire pas mal de fois pour comprendre, et c’est à la fin de ta critique que j’ai rajouté ce défaut là… Un verbe : « semblait », « avait l’air » par exemple. Autre exemple, le roi a une blessure, ça c’est important ! Andrinople, que pas beaucoup de gens doit connaître le sens, ça ne l’est pas du tout. Dis-toi que les lecteurs ont envie de comprendre ! Cela est un autre défaut dont j’essaie tant bien que mal d’éliminer (avec bien moins de succès ) : croire qu’une description riche comprend de nombreux détails. Une description riche comprend surtout une ambiance (bon, là je ne te donnerai pas de conseil, je n’y arrive tout simplement pas.) Autre défaut de ton texte : donne des noms à tes personnages : on a lors du duel une profusion d’« il » et de « le » assez indigeste et rendant l’action plutôt incompréhensible. Dommage. Dans un duel, il faut se dire que le plus important n’est pas forcément le nombre d’actions, mais la signification des actions. On n’est pas au cinéma . Pourtant tu n’as pas ce défaut là, mais si tu remplaçais des « il » par X ou Y, ça irait mieux ! Et puis, essaie de garder un seul point de vue, d’un seul personnage (assez arde, si ça peut te rassurer, dans aucune écriture de duel, je n’y suis parvenu). En un mot, n’hésite vraiment pas à donner des noms à tes personnages, ça aide pas mal le lecteur ! Dis-toi de plus que tu écris un court récit, donc les lecteurs ne sont aucunement familiarisés à tes personnages, il faut donc les aider. Au contraire, quand dans un récit très long où tu connais absolument toutes les spécificités des deux opposants, là tu peux te permettre de rester plus évasif, les gens comprendront^^. Dernier défaut : tout au long de l’histoire, le texte reste obscur, et on ne comprend pas tellement. A un moment, tu devrais parler clairement du conseiller du roi et de sa trahison, plutôt que de la suggérer tout le long. ‘Fin, c’est surtout la fin qui pose problème à mon goût : le discours est dur à comprendre, et comme ils ne citent jamais l’ennemi, c’est incompréhensible. Quand on a un tel discours, on a quasiment toujours une suite où l’on apprend qui ce sont, ce genre de discours est au début du texte pour lancer le suspense. Là c’est en fin… Surtout qu’on ne sait jamais quand se passent les actions, et donc s’ils sont au courant les uns de ce qui s’est passé aux autres (surtout partie II et III). Bref, restez dans le flou donne toujours un style, mais j’avoue ne pas tellement l’apprécier. (enfin, je pense que le thème de la trahison aurait pu être plus explicite, mais on le sent quand même bien ; bien que faire passer un coup d’épée pour une charge de sanglier, ça m’a assez fait rire : un sanglier n’a aucune corne assez longue pour éventrer aussi bien un humain^^) Dessin : les teintes sont bien choisies, mais pourtant, je n’adhère pas vraiment, car leur rendu est légèrement fade. J’aime vraiment quand les couleurs sont vives, et là ça ne l’est pas du tout. Dommage. Sinon, la posture du vampire est vraiment bonne, seule son visage, de par l’absence de traits entre visage et cou, me semble un peu en deça (mais très peu, la bouche est si bien réalisée). Quand même un bon dessin, j’aurais apprécié des couleurs plus vives, et peut-être des montagnes ne se confondant pas tant avec le crépuscule et l’armure du vampire (en un mot, un peu trop de rouge ). Symbiose : J’ai l’impression que le dessin représente une autre facette du récit. C’est un choix pris, je trouve que c’est osé mais quand même très bien : on a l’impression que le dessin est la suite du récit, et j’ai vraiment apprécié cela ! Après avoir laissé le roi en pan, on devine que le conseiller nouveau vampire est venu récupérer la tête. Pour cette prise de risque, je vous mets sur le podium, car vraiment il fallait oser, et ça lie excellemment les œuvres à mon goût. Certes moins bien que d’autres, mais tout de même, j’apprécie l’idée. Continuons encore un peu, et sacrifions à Harry Potter quelques critiques (pfiou, j’en aurais sacrifié des choses^^) Roujio ( ) et Van_Hellclaw Texte : Et bien, quelle surprise. Je ne savais pas que tu savais si bien écrire, tu as toutes mes félicitations ! Ce texte se lit avec une aisance déconcertante, les phrases s’enchaînent bien (à par page 2 un enchaînement en deux phrases des verbes trébucher, chuter et tomber du plus bel effet)^^. Ton style est admirable de par sa simplicité, et ce texte est vraiment mon préféré. Tellement bon que ma critique se trouve bien plus courte que les autres, mais je ne trouve vraiment rien à redire. Le thème de la trahison est vraiment bien créé, on s’attend à tout sauf à ça, commun, mais traité d’une manière non usuelle (ce que je trouve commun est la personne qu’on sauve qui tue son sauveur) (et d’ailleurs, le prénom Lorenzo bien trouvé ; Lorenzaccio, une des grandes trahison d’Italie… Joli clin d’œil au thème !) Je pensais te mettre premier, mais je n’avais pas lu le texte de Xédéos (ça le fait pas de le dire… si, car au fond, tu as réussi à imposer ton œuvre sur un style que j’apprécie moins que celui qu’a usé Xédéos) Dessin : J’aime vraiment l’apparence que tu as donné à tes traits, que je trouve vraiment réussi ! J’aime aussi l’apparence du gobelin, mais cela ne respire pas la trahison. Après tout, un gob tue (enfin, cherche à tuer avec plus ou moins de succès) forcément un humain. Mais j’aime bien la composition quand même. Symbiose : Détail qui m’a chiffoné : texte : homme tué par chaîne, dessin : homme tué par poignard. Et puis l’endroit du dessin ne fait pas du tout forêt, au contraire du texte. Enfin, il était très proche d’une ville et auberge, absente dans le dessin. Pas mal de petits détails donc, mais forcément, ça casse un peu le lien. Agréable surprise que cette équipe quand même ! Xédéos et Kirby Texte: Je ne sais pas si le thème de la trahison a été exploité jusqu’à la moelle, mais j’adore vraiment ton histoire ! J’adore la réflexion que tu réalises, j’aime ce genre de récits où la réflexion a une part entière, et quand elle est menée avec autant de brio que toi, quel plaisir ! Je connaissais le Xédéos avec ses textes d’humour bretonnien, je découvre un autre Xédéos, aux textes bien meilleurs (à mon goût) ! Certes il y a quelques erreurs de style et répétition, style celle de « momentanément », ou « architecture » à la fin, mais sinon, que du bon. On ne sait pas pourquoi il a tué le femme qu’il aimait, peut-être le seul bémol, mais pour le reste, la réflexion est bien mené, tu distilles les pensées avec raison ! Au lieu que dès le début tu parles de la trahison envers soi-même, tu l’amène petit à petit, et ça rend bien, fichtrement bien et en peu de ligne d’ailleurs. La fin m’a par contre un peu déçu, peut-être parce que j’aurais aimé qu’il accomplisse cet acte en étant « lui-même », et qu’il se demande en fait qui il était, s’il était celui d’avant ou celui qui l’avait tué… Je trouve un peu dommage que cette maladie mentale soit gouvernée par un mal. Certes, cela fait trahison du maître qui fait trahir le serviteur, mais amoindrit la trahison. Le thème de la trahison du maître sur le sujet est commun, donc le choc faible. Celui de la trahison contre soi-même l’est un peu moins. S’il a été victime de contrainte, on prend le serviteur comme victime, non coupable. Donc sa trahison n’en serait pas vraiment une, car il aurait été abusé. De même, la fin qui montre encore plus la contrainte, je la trouve aussi inutile, j’aimais tant quand lui-même se trahissait seul. Bref, quelques regrets, mais ce texte est quand même mon reflet pour la réflexion qu’il met en avant, et pour certaines phrases que j’adore ! Du style : « Je suis le traître obligé de regarder dans le passé pour se réconforter faute d’avoir un avenir meilleur. » C’est excellent, bien trouvé… C’est le genre de phrases qu’on met du temps à créer, beaucoup de temps à peaufiner, mais qu’est-ce qu’on peut en être fier après ! Maintenant, je me demande quand même ce que donnerait ce récit s’il n’y avait pas Tzeentch, jusqu’où la réflexion serait poussée (je veux plus de belles phrases^^) (je précise quand même, j’ai été un peu dur pour la fin, justement parce que j’avais été absolument ébloui par le début, mais la fin est quand même très réussie, tout du moins la fin de la réflexion, encore mené avec brio malgré la contrainte qui se dessine.) Des récits comme ceux-là, j’en redemande ! Dessin : Vraiment très beau dessin là encore, les proportions sont bonnes, et le rendu hallucinant de réalité ! Les ombres aussi sont bien traités. L’expression du personnage est très bien rendu aussi, on sent qu’il souffre, et le fait qu’il soit seul renforce ce côté de réflexion : la réflexion se fait dans le silence. Symbiose : z’étiez parmi les tous derniers que je lisais, et je me disais que j’avais déjà fait deux podium. La surprise a été de taille, et par votre faute j’ai du tout refaire^^. Là encore, la symbiose est osée, et était d’ailleurs difficile, dur de représenter une réflexion… Mais Kirby a évité l’erreur qui aurait été, à mon goût, de représenter une déferlante de Tzeentch s’abattre sur une ville aux remparts stylisés s’effondrant. Représenter un personnage seul avec soi-même était ardu, et vous vous en êtes vraiment bien tiré ! Myrdin et Mork le Gran’ Texte : L’idée est à la base pas trop male, mais elle dévie à mon goût trop. De plus, les phrases sont plutôt saccadées, il manque des virgules, et ton texte est constellé de fautes (ce qui ne me plaît jamais beaucoup en fait…) Au début, ça part carrément bien, et laisse augurer du meilleur : des mésententes diverses entre les frères, une trahison… Mais ensuite, quelques passages inutiles (description d’un début victorieux suivi après d’une suite mauvaise) et des détails pas vraiment utile (les récompenses de l’aîné) et qui n’ont aucune incidence sur l’intrigue principale déplaisent. En un mot, tu aurais du strictement te concentrer sur les deux frères, plutôt que de vouloir élargir à une guerre. La guerre n’est pas que trahison… La désertion est pas mal, mais cela aurait été bien plus fort si c’était Piotr qui avait demandé à Joachim de les accompagner, car là il l’aurait totalement trompé. En clair, là il tue certes son frère, mais cela s’inscrit dans un contexte autre que celui du début et l’argent, mais s’inscrit dans le contexte d’un déserteur. Ca change pas mal de choses… Au contraire, si c’était Piotr qui avait invité Joachim, ça aurait été plus sadique, et serait sorti de ce cadre-là. Dessin : désolé, mais je ne suis pas vraiment fan de ce style de dessin. Pour le sujet de la trahison, seul le dessin principal était utile, tout le reste pouvait vraiment être oublié, car ne présente que des entraînements guerriers… à peu près le seul moment où il n’y a nulle trahison . Symbiose : pas mal quand même, on voit bien les deux frères l’un sur l’autre, mais la composition autour du dessin d’entraînements jamais décrits et auxquelles il n’y a aucune allusion gâchent un peu le tout. Inxi et Tirli : Texte : arf, au début, la belle faute : « m’acculait ». Voilà qui distrait pas mal^^ Sinon le thème de la trahison est assez bien traité, mais le mot « Trahison » tombe très mal à mon goût : un combattant doit avoir l’habitude de cela… Et puis ça fait un peu comme si tu mettais le mot pour rappeler le thème, alors qu’il n’y en a nul besoin, on comprend les pensées de l’homme. Ensuite, toutes les parties en italique sont plutôt inutiles, il ne se passe nulle trahison (peut-être que j’ai mal compris, je me demande encore si en italique ce sont les ennemis, où le héros). Bref, c’est bien raconté, et le thème est moins commun que d’habitude : trahir quelqu’un tout en ne le trahissant pas ; car au fond il trahit son royaume pour défendre son royaume. Rien que pour cette idée originale, où la trahison n’est pas totale, je pense que tu mériterais une place sur le podium. Dommage que vous ayez été disqualifiés. Je regrette quand même les parties italiques^^ Dessin : Magnifique, on ressent vraiment la tristesse, le désespoir, la trahison… Tout y est ! Bravo donc ! Symbiose : réussie en un sens où par l’esprit, ça correspond bien, un peu manqué, car dans le récit, il combat jusqu’à sa mort (on imagine), pas dans le dessin. Dessin (arf, j’ai du faire, refaire, comparer entre eux, m’arracher les cheveux pour savoir si je privilégiais absolument le thème de la trahison, si je faisais aussi parler la beauté du dessin… J’aurais aimé en mettre cinq sur le podium, et le pire c’est que pour tous, j’ai longtemps hésité avec la première place, et certains qui à première réflexion étaient premiers ne sont plus sur ce podium. La décision a été dure, mais il a bien fallu la faire.) 1) kgoule (3pts) 2) Kirby (2pts)(à égalité avec Tirli, mais comme il est disqualifié (c’est quand même dommage, pour le peu de retard qu’il a eu, enfin, c’est comme ça) 3) El Diktator (1pt) Je précise que snorri est vraiment, mais alors vraiment pas passé loin ! Fourberass non plus d’ailleurs. Texte (je prévoyais que ça me donnerait du fil à retordre, et bien même pas (quelle déception^^), ça a même été le plus simple !) 1) Xédéos (3pts) 2) Roujio (2pts) 3) Impe (1pt) Là c’est Guyguy qui n’est pas passé loin (leur équipe n’a vraiment pas de chance, après leur lecture (la première, tellement je m’attendais à quelque chose de splendide), je pensais qu’ils seraient premiers en tout, je ne pensais pas le niveau si élevé ! Symbiose : (ça m’a vraiment posé pas mal de problèmes, z’avez donc pas honte de tous si bien vous compléter ? ). 1) El diktator et Skuik (3pts) 2) Xédéos et Kirby (2pts) 3) Cassis et mercantil (1pt) J’aurais aimé encore une fois mettre Fourberass et Guyguy, car j’ai trouvé leur dessin très bien réalisé. Mais j’ai eu envie aussi de favoriser un peu la prise de risque. Le dessin de Fourberass retrace très bien la dégénérescence d’esprit du héros (peut-être même mieux que dans l’histoire !), mais cela colle quand même pas mal au récit. En ce cas, me diez-vous, pourquoi mettre Gromuel et Skuik ? Parce qu’il offre une autre vision de la scène, le point de vue qui était avant centré sur un skaven (juste avant le meurtre, donc), l’est sur toute la scène. Et puis il y avait aussi kgoule et Monthy3, vraiment dur de choisir, globalement les textes se complétaient tous bien ! Voilà, j’ai du passé plus de temps à critiquer que quand j’avais participé^^. Enfin, ça m’a fait plaisir. J’espère quand même vraiment que les gens liront mes critiques, du moins celles qui les concerne (c’est vrai que là j’ai 10 pages Word tout de même). D’ailleurs, si certains veulent me faire des retours, ce sera volontiers ! Iliaron, et dire que je voulais me coucher tôt! Je vais pas rattraper du réveillon pour la rentrée, dommage -
[1er Janvier 2006] Bonne Année !
Iliaron a répondu à un(e) sujet de Volkmar dans /!\ Annonces Importantes /!\
Bonne année et tous (bon, ça fait dans le commun), que le forum prospère, et que la section Récits et Dessins se remplissent de nouveaux talents, de nouveaux textes, et si possible le retour des anciens (c'est le premier janvier, le seul jour où je peux me permettre d'être optimiste , quoiqu'en cette fin d'année ) Mais surtout, à l'aube de cette nouvelle année, merci encore à tous les modos et admins quels qu'ils soient et de toutes les sections, pour le boulot qu'ils abattent! J'espère pour eux qu'il rencontreront des utilisateurs sympas ( ), et n'auront pas trop à sévir, donc perdre du temps et apparaître ingrat ( , comprenne qui pourra) aux yeux de certains, alors que là n'est pas leur but! Je vous souhaite donc à vous qu'aller sur le forum reste un plaisir, et non une contrainte, et bien entendu, pour tout le reste de la vie (légèrement empiétée ), beaucoup de bonheur. Iliaron -
Résultats du concours poly-art
Iliaron a répondu à un(e) sujet de Gromuel l'barge dans Dessins et Poésie
Les votes sont étagés sur 15 jours, pas un week-end . Sérieusement je commencerais bien à voter, comme j'ai lu des oeuvres, mais les deux options, soit éditer (on ne le remarque pas), soit poster bout par bout (bein c'est pas pratique à lire un seul avis) me rebutent, donc j'attends. Iliaron, petite pause dans le réveillon -
Une des meilleures planches que tu nous ait concocté. Malgré la moitié de la famille avec une gastro, j'ai été plié de rire! La réflexion de Pan pan case 2 est à mourir de rire, ainsi que son expression, le dictionnaire lafrousse super, la réflexion A vos souhaits sublime! Il n'y a que la dernière case qui casse un peu ce sublime humour, car je m'attends à quelque chose de peut-être un peu lourd (pour une bête de Cthulhu, ce serait normal ) niveau humour. Mais chaque fois que je me suis montré ingrat, tu t'es toujours montré à la hauteur, et toujours de bien belle manière! Continue comme ça, tu tiens le bon rythme! Et je le répéte pour une énième fois, j'aurais plaisir à voir les aventures de Gromphall chez le libraire ! Iliaron
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Résultats du concours poly-art
Iliaron a répondu à un(e) sujet de Gromuel l'barge dans Dessins et Poésie
Question bête: quand tu parle de votant, c'est chaque personne est un votant, ou bien alors chaque équipe représente un votant? Mais ces derniers peuvent-ils donc l'être? Je veux dire qu'on peut très bien donner 6pts à une équipe: 3pts la symbiose, 2pts le texte et 1pt le dessin par exemple. J'imagine que les questions sont évidentes (je m'en doute d'ailleurs) mais par mesure de précaution, je préfère! EDIT: et merci à tous ceux qui ont organisé, et donc à Gromu et Guyguy (et aux autres anonymes Re-EDIT: arg, le dessin de KGoule, sublime -
On ne saura donc jamais ce qu'il s'est passé, hormis les élucubrations toutes plus drôles les unes que les autres. La planche est superbe, et j'adore l'expression de Pan Pan case 3, adorable . Le flèche n'était pas forcément utile, car là on devine aisément le sens de lecture, mais c'est un détail. Peut-être qu'il y a par contre beaucoup trop de traits pour mettre en valeur les personnages (autour d'eux). Pour la case 1 et 3, ça passe bien, les personnages sont plutôt dans de petites cases, les traits sont donc courts. Mais pour la 4°, là les traits sont bien trop grands Enfin, j'ai essayé de comprendre ce que disait la "chose de Cthulhu", mais en fait ce n'est pas du tout quelque chose dans le genre B==>A ou A==>B. Il faut donc une suite prompto pour comprendre Iliaron
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Thème et équipes du concours Poly-art
Iliaron a répondu à un(e) sujet de Gromuel l'barge dans Dessins et Poésie
Ah, après avoir reçu une tonne de MP (enfin, un, c'est déjà ça ) de, de... Oups, j'allais écrire une bourde C'est bien ce qu'on disait, les meilleurs participants se trouvent disqualifiés . (mince, j'oublie de faire de la lèche ) Tedeoume, une faute! Arg, la souris pinailleuse qui a tant repris El Diktator (qui a osé blasphémer El Diktator, je voulais dire ), et même parfois Fourberass (éminent membre du Komité ). (ouh la, ça se voit que je suis fatigué, j'ai juste dormi 8h, mes 17h quotidiennes me manquent ) Serait-ce donc vraiment possible ! Oui, plus tôt, nous le voulons ! J'ai vraiment hâte de voir ce que certains participants ont créé, et puis il y en a tant dont je n'ai pas vu d'oeuvres et dont je pense être vraiment agréablement surpris! (j'ai déjà réservé une heure pour lire l'oeuvre d'Impe , je déduis que le "néant" du premier message est de l'humour ) Tu ne parles donc que des dessins, il y a du favoritisme dans l'air . Tu ne peux donc pas apprécier la beauté d'un texte qui respire, qui... enfin, dont l'imagination et le talent naissent au travers de chacun de ses mots (voilà de quoi dégoûter de la lecture ). Et puis quand on est avec un coéquipier, pour ne pas le décevoir et gâcher son travail, on bosse histoire de . (en plus, quand, tout elfe pacifique que l'on est, on se retrouve avec un nain et une hache plus grande que lui, là, oui il y a de la pression ) Iliaron EDIT: je tenais quand même à saluer l'initiative du concours, c'était vraiment sympa et j'ai vraiment apprécié le travail avec mon coéquipier, ça m'a fait découvrir une nouvelle facette de l'écriture, déjà où l'on a toujours quelqu'un pour nous lire et faire une critique pointue , et puis c'est bien sympa de s'adapter aussi à un dessin (bon, ça a surtout été le contraire, mais bon ). J'ai vraiment apprécié! -
Thème et équipes du concours Poly-art
Iliaron a répondu à un(e) sujet de Gromuel l'barge dans Dessins et Poésie
Parfait, El Diktator ne peut participer, il ne peut s'envoyer lui-même le dessin (et pis on remettrait tout en cause, voyons, l'autorité est toujours à détruire ) Moi de même, et encore plus de savoir qui, par bug du net ou par absence d'ADSL, a envoyé son message à 00h01 (moi, sadique ) (remarquez qu'au vu du travail de Valk et mercantil (ici), je suis tellement bluffé (un vrai roman qu'ils nous ont faits, c'est pas possible ), que je trouve mon travail bien médiocre à leur côté(je ne savais pas que ce membre de la triade Sournoise (Valk comprendra) avait de tels qualités )) Arf, tout ça me rappelle la lecture que j'ai eu d'anciens concours de récits, et les reports qu'il y avait pour des concurrents d'heure en heure . Re-bonne chance à tous, et bon courage pour les 18 dernires minutes Iliaron, qui a fini depuis au moins, au moins tout ça (et même plus ) -
Bon, je vais m'attaquer aux défauts récurrents à tes textes, de manière à te permettre de t'améliorer. Ils sont plutôt mineurs, et disparaissent au fil de tes récits, c'est comme tu es sur le bon chemin que je les pointe: je sais qu'ils peuvent disparaître! Le premier: les fautes d'ortho: par exemple, les pluriels. Je ne me rappelle plus, mais à un passage tu écris: l'armée des X avaient; or c'est avait. Aussi tu oublie des mots: celui au lieu de celui-ci. De même des fois tu confonds "de" et "à" (mais maintenant cela est très rare). Maintenant, attaquons nous aux défauts du récits. Déjà, mais ça c'est plutôt mineur, et ça dépend du style que lon veut donner au récit, pour ce dernier récit, on suit la vie du personage, mais il n'y a à vrai dire pas de mystère. On voit le héros évoluer (c'est très plaisant, rassure-toi, c'est un des récits sur lequel je prends le plus de plaisir!), mais il n'y a pas vraiment une intrigue pour nous dire qu'il va se passer quelque chose. Ce n'est, pour l'instant, qu'une suite d'événements sans liens apparents (pour l'instant) entre eux. Mais je pense sans grand risque de me tromper que le mystère va venir dès que Neldirage sera promu capitaine/lieutenant . Un autre défaut est les illogismes. Par exemple, dans la bataille, les vétérans qui crient à Neldirage de s'occuper de son orc qui est le plus petit jamais vu. Ensuite tu dis que l'orc a tué plein d'hommes . (enfin, là n'est pas vraiment le problème). Ce qui est problèmatique est l'attitude des vétérans qui au début lui conseillent de ne s'occuper que de gobelins (il en tue dix quand même, ça fait un peu beaucoup à ce propos ), et ils le laissent en partie crever... C'est moyen . S'ils ont le temps de lui faire une remarque, ils ont le temps de l'aider. Dire que tous sont aux prises avec des orcs serait mieux. Illogismes d'estimations: Autre illogisme: les distances que tu as beaucoup de mal à estimer. Crois-tu vraiment que lors d'une bataille il soit si aisé de se replier de 500m si rapidement? A la limite, qu'il ne s'en rende pas compte est compréhensible, mais 500m est impossible: déjà, pour se replier, il ne faut plus être directement au CaC avec l'ennemi, et puis, 500m en si peu de temps, en enjambant les corps, alors qu'on a des armures... (car le duel est très court en réalité). Là c'est donc plutôt irréaliste. De même, les erreurs de temps. Comment Neldirage peut-il tenir 10 min face à l'orc? Un combat est très fatigant quand même, et il faut se dire que les actions se produisent plus vite dans le "réel" qu'une fois écrit. Je pourrais aussi citer la distance à laquelle il se trouve projeté, mais bon, à la limite . Mon conseil (que tu peux ne pas accepter, je le comprends parfaitement) serait, plutôt que de dire des erreurs, de rester dans le vague. Par exemple, au lieu de 500m: l'armée impériale était parvenu à se replier du vallon et avait reculé jusqu'aux contreforts de la colline. Et pour les 10 min, encore plus simple: il savait qu'il ne tiendrait plus longtemps. Ensuite, l'autre petit défaut est les heureux hasards. Par exemple, le mage qui lance la boule de feu au bon moment (à la limite, le temps qu'il prépare, que Neldirage s'éloigne un peu...) Le lieutenant qui survit à sa chute, son arc non brisé (résistant ), et encore assez lucide pour viser le seul point faible du minotaure: le genou (alors qu'il était inconscient quand l'épée s'était plantée ). Bref, il a bien de la chance ce petit (là est sûrement ton défaut le plus récurrent, celui que l'on retrouve à un moment ou à un autre dans tous tes récits ) Je serais quand même absolument ingrat si je je parlais pas des qualités: Une narration vraiment prenante que donne sans cesse envie d'aller plus loin, et l'on a même pas besoin d'un mystère pour continuer à lire! Vraiment génial. Cette qualité se remarque dans la description de la bataille et du duel: c'est clair et précis. Au début, tu prends le soin de décrire pour qu'après l'on comprenne bien le tout... Et le duel est vraiment réussi, rarement je n'avais pris un tel plaisir à lire un duel aussi long. Tu évites toutes les erreurs, comme essayer de faire accomplir à ton héros des actions folles. Tellement réussi que tu es parvenu à écrire les duels comme je préconise de les écrire, mais jamais encore je n'étais parvenu à réaliser mes propres conseils ! Tu ne décris pas que de l'action, mais pas trop non plus de la psychologie. Bravo donc! Tu as aussi une certaine simplicité d'écriture, ton texte est aisément compréhensible par tous, au contraire de certains (Wilheim ). Certes tes descriptions n'atteignent pas le degré de perfection qu'ont d'autres (encore Wilheim ), mais c'est bien réalisé. Enfin, une amélioration par rapport à tes précédents récits: tu prends le temps de poser ton histoire, les événements ne s'enchaînent pas comme si l'on regardait un film vitesse x2, résultat on prend vraiment plasir à te lire Continue comme ça, tu es sur la bonne voie pour écrire la saga qui gardera le plus grand nombre de lecteurs jusqu'à son achévement (et ce n'est que partie remise de ta pugnacité, on sent vraiment toutes les améliorations ) Iliaron
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Seulement une page Word . Et puis j'y tiens, je trouvais cela assez réussi . Hou la, pas tant d'optimisme, il leur faut déjà sortir de Skefoy . J'ajoute la courte suite pour te faire patienter, comme je pars demain. A ce propos, petite anecdote: mon document Word est tellement grand que Word ne peut plus gérer l'affichage de toutes les fautes (globalement, les noms), donc je n'ai plus du tout de correction orthographique . Faut vraiment que je scinde mon texte en plusieurs parties _____________________________________________________________________________ Bonne lecture * * * Les six compagnons s’avancèrent silencieusement jusqu’aux tombes, avant de s’arrêter, émus. Durant un instant qui leur sembla bien trop court, il leur sembla que Pierre et Richard se mouvaient juste devant eux, s’approchaient et leur tendaient la main. Pierre avait le bilboquet en main, et défiait Kev avec le sourire. Richard possédait un panier empli de champignons, et s’était débarrassé de son malheur. Ils riaient et plaisantaient comme jamais ils ne se l’étaient permis, la joie s’écoulait en eux en un éternel torrent tumultueux. Ils savaient bien que tout cela n’était qu’un rêve, et pourtant ces instants leur semblèrent comme réels. Ils sentirent leur cœur s’éveiller à un nouveau bonheur, comprenant que réellement leurs deux amis étaient en eux, leurs âmes encore vivantes. C’était une force, une bénédiction sur laquelle ils pourraient toujours compter. Ils ne pouvaient plus être seuls : où qu’ils iraient, Pierre et Richard les accompagneraient fidèlement. Ni les uns ni les autres ne se trahiraient jamais ! Ils restèrent encore de nombreuses minutes, insouciants et rêvant d’avant l’assassinat. Regrettaient-ils pour autant cet acte de barbarie ? Pour la première fois, ils comprirent que la vie pouvait quand même continuer, que la joie devait encore être recherchée, et la lutte pour le bien menée ! Leurs amis étaient morts, ils devaient vivre en conséquence ; vivre, non pas désespérer. Un nouvel espoir s’instaura en leurs cœurs, et ils sentirent un pouvoir les envahir. Ils n’étaient pas plusieurs entités luttant contre les ténèbres sans pouvoir s’aider, mais ils formaient un tout dans lequel ils avaient toute confiance. Finalement, mettant fin à ces heureuses et optimistes pensées, ils se relevèrent. Geoffroy murmura alors : « - Je me demande quand même ce qu’avait jeté le duc… » « - De quoi tu parles ? » questionna aussitôt Arthur, qui lors de l’enterrement avait été bien trop occupé par sa propre peine pour regarder les gestes des gens assemblés autour de lui. « - Les parchemins qu’il a jeté » répondit Mav. « Ca m’avait moi aussi interpellé… » laissa-t-il en suspens. « - Ca avait un rapport avec Pierre et Richard, cela, c’est absolument sûr… » avança Geoffroy, perdu dans ses pensées. « - Sûrement l’acte selon lequel il s’engageait à prendre soin d’eux… » « - J’y avais songé… Mais il a jeté dans chaque tombe deux parchemins… C’est ce deuxième qui m’attire… » « - Je crains qu’on ne le sache jamais : il est trop imprudent d’aller demander au duc… » « - Je sais Mav, je sais… C’était juste un souhait » finit-il en un soupir. « Le souhait de comprendre les raisons de la mort de nos deux amis. J’ai tout aussi envie que vous de battre leurs agresseurs, mais s’il était simplement possible d’avoir des pistes, cela serait si bien… » Mav s’approcha finalement et serra contre lui Geoffroy. Il murmura alors à son oreille avec une voix teintée d’une telle confiance qu’elle insuffla un nouveau courage là où une sinistre lassitude avait pris place. « - Et on va les trouver, je te le jure, on va les trouver ! Quitte à y passer des années, mais on les dénichera ces indices ! » Un silence régna durant quelques secondes. Ilia remercia intérieurement Mav. Il avait un allié pour sa quête ! Certes ils ne cherchaient pas les mêmes choses, mais ils pouvaient s’entre aider ; à deux ils seraient plus forts que seuls. Il souffla finalement au groupe : « - Ecoutez, je vais aller m’approcher du père à Kirla. Lui ne m’a jamais vu, alors que s’il vous reconnaît, je ne donne pas cher de nos chances de retour… et de découvertes » ajouta-t-il. « - Vas-y donc » répondit aussitôt Mav. « Dis-nous sur quel tombe il pleure. » Ilia s’écarta du groupe, avant que Mav ne finisse : « - Je crains savoir quels noms sont gravés… Si c’est ce que je pense, ça nous laissera pas mal de lattitudes… » « - Tu penses quoi ? » s’enquit Arthur. « - Je préfère ne pas le dire, je peux me tromper. » « - Je déteste que d’autres que moi fassent ça » se moqua alors silencieusement Geoffroy. « Enfin, je dois quand même le mériter… » Quelques instants plus tard Ilia revint, affichant une tête étrange, les yeux exorbités comme si ce qu’il venait de découvrir l’avait destabilisé au plus haut point. A son regard, Mav comprit que son intuition était bonne, et il demanda aussitôt : « - Etait-ce sa tombe ? » Il fit un geste de la tête en direction de Kirla. Ilia acquiesça sans un bruit, au contraire des quatre autres qui ne purent réprimer un murmure de surprise. « - Ca doit être une erreur » songea Arthur. « - Et à côté étaient aussi vos tombes. » Geoffroy saisit aussitôt le message que venait de délivrer l’elfe, et ironisa : « - C’est vrai que ces derniers temps je trouvais mon teint un peu pâle. Je comprends enfin » finit-il avec un regard forcé de profonde réflexion. « - D’ailleurs, de très nombreuses autres tombes sont datées exactement du même jour ! » conclut Ilia. Mav expliqua en quelques mots à l’Ath la raison, et ce dernier hocha de la tête, avant de reprendre : « - C’était astucieux de partir un soir de bataille… Ni vu ni connu ! Maintenant vous êtes donc libres de faire ce que vous voulez, vous n’existez même plus. » « - Merci bien » fit semblant de se fâcher Geoffroy. « Ce n’est pas parce que j’ai un tombeau que je suis mort. » « - Dis-toi que nos bières sont déjà préparés, on est sûr que l’on aura un caveau… » signifia avec le sourire Mav, que la situation, au contraire de l’attrister, lui donnait un invraisemblable sentiment de liberté. Maintenant qu’ils étaient considérés comme morts, plus un asassin ne chercherait à les poursuivre pour les tuer, ce serait un tel non-sens ! « - On devrait peut-être sortir du cimetière… Je n’ai pas envie que mon père me voie » prononça Kirla avec une voix légèrement larmoyante. Tous comprirent que son vœu le plus cher était justement de voir son père, mais il ne pouvait se le permettre. « - Dis-toi quand même que tu as son amour. » le rassura Mav. « Jamais je n’aurais cru qu’il t’aimait, surtout que la première fois que je l’ai vu, cela s’était plutôt mal passé pour toi ! Finalement les cœurs sont bien plus purs et tendres que l’on pourrait le croire de prime abord » acheva-t-il en une note d’espoir. Désolé, au début, encore un peu d'impro sur l'amitié, mais tu remarqueras que cela a un lien avec l'action... Comment ça, moi, je cherches les 'tites bêtes :'( . Iliaron
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Et bien, c'est pas mal, que de la description en somme. En fait, ce que je regrette est justement une sensation, intuition dirons-nous, que l'arrivée des vampires n'est pas, comment dire, justifiée d'un point de vue de l'intrigue. Un peu comme un heureux hasard en somme . 'Fin, j'ai hâte de lire la suite, dire que j'avais failli manquer ce passage-là , j'espère qu'on aura droit à un peu d'action (tes descriptions sont très bien faites, mais celle de Mokthar est à mon goût trop longue, de son épée et de sa monture, cela n'est pas très... intéressant :'( . Iliaron