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Les Exilés


DwarfKeeper

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Ne dites pas que je fais pas d'efforts pour vous, bande d'esclavagistes! Bonne lecture, et fin du chapitre 4. A Vendredi!

* * *

Incroyable… Tout bonnement incroyable… Hoffman allait payer très cher pour cela. Très très cher… Kaze recula dans les ombres, s’agrippant à la corde qui lui avait permis d’espionner par la fenêtre du capitaine marchand. L'assassin avait eu beaucoup de chance d’échapper au regard de la gargouille lorsque celle-ci l’avait survolé, mais le rat savait qu’il avait toujours eu beaucoup de chance. De toutes façons dans le métier, soit tu étais chanceux comme lui et tu survivais… quelques temps du moins, soit comme la plus part des apprentis voleurs, ta vie s’achevait un couteau en travers de la gorge.

Lentement, Kaze s’assura que personne ne l’avait entendu. Cette vieille bâtisse n’était plus qu’une ruine délabrée, qui menaçait chaque jour de s’effondrer. Il n’avait d’abord pas compris pourquoi l’individu qu’il était chargé d’espionner avait élu domicile ici… mais maintenant tout était beaucoup plus clair. Quelques secondes s’écoulèrent, puis l’espion entreprit de retourner à l’auberge où Hoffman devait déjà l’attendre. Le rat était aux anges ! Il imaginait déjà les pièces d’or rouler dans son escarcelle ! Suffisamment pour quitter ce trou paumé et partir ailleurs. Marienburg peut-être ? Là-bas, les bourgeois étaient riche et arrogant, et tellement stupides ! Devenir riche serait facile pour un être de sa trempe.

Tout à ses pensées, Kaze commit une erreur irréparable. Une erreur que seuls les apprentis voleurs, ceux qui se font prendre à leur premier larcin et qui y perdent la main droite, commettent. L'assassin perdit l’équilibre et son pied descella une tuile mal mise qui vint s’écraser au sol avec un petit bruit sec… Le sang de l’espion se figea, tandis que chacun de ses muscles se tendait en prévision de l’inévitable. Les secondes se mirent à défiler, interminables, mettant les nerfs de l’espion au supplice.

Il savait qu’il avait fait une erreur. Ne jamais penser à l’or avant que sa mission ne soit terminée… telles étaient les paroles de son mentor… telles étaient les paroles que ses deux associés avaient omis de se rappeler avant qu’il ne les égorge lui-même. Rien de personnel. Juste les affaires. Mais là, c’était lui le fautif. Et sa vie était en jeu.

Une minute passa, puis deux… Les sens de l’homme étaient poussés à l’extrême. L’avait-on repéré ? Lui tendait-on une embuscade ? Avec milles précautions, il se plaqua un peu plus contre le toit, fondant sa masse avec la surface l’environnant. Heureusement pensa t’il, les lunes étaient cachées, et il ne risquait donc pas d’être trahie par elles. Lorsqu’il se sentit prêt, L'espion se releva à moitié et reprit précautionneusement son chemin…

En quelques minutes, il avait enfin réussi à sortir de ce maudit quartier. Cela fut la plus belle peur de sa vie, mais bientôt il serait en sécurité. Dix minutes encore, pas plus, et il serait à l’abri. Dix petites minutes et des magnifiques piécettes d'or seraient dans sa poche, s’il arrivait à éviter cette énorme hache.

Instinctivement, Kaze se jeta de côté et roula à l’abri tandis qu’une monstrueuse arme venait se planter profondément à l’endroit qu’il occupait l’instant auparavant. Son sang se glaça, mais il n’eut pas le temps de s’interroger sur l’origine de cette attaque, car une ombre à l’allure tout aussi hostile se déplaça dans son dos. Une épée jaillit en direction de son cou, et seul ses réflexes exercés sauvèrent l'espion en péril qui, une fois de plus, esquiva l’attaque. Dégainant deux petits coutelas très légers, l'homme tenta d’esquiver les assauts de ses adversaires. Maintenant il savait qu’il avait été repéré, mais il ne fallait pas être le Grand patriarche d’Altdorf pour le deviner. D’un mouvement sec du poignet, il fit rapidement tourner le coutelas dans sa main pour le saisir par la lame. L’ombre à l’épée s’avança prestement vers lui, et Kaze lui décocha son arme qui vint se ficher dans l’épaule de son agresseur, mais ce dernier ne sembla en avoir cure.

L’ombre à l’épée leva bien haut son arme pour frapper de haut en bas, mais l'homme recula prestement devant cette attaque pathétique. Trop facile pensa t’il ! Cette attaque était digne d’un gamin ! Soudain, Kaze se rappela de l’autre agresseur, et il se jeta de nouveau de côté, juste à temps pour éviter un magistral coup de hache. Ces deux là se battaient en un duo parfait, et le premier l’avait rabattu sur son camarade. Bon dieu, il fallait qu’il s’en sorte vite, parce que sinon…

Glissant de côté, l'assassin attendit la prochaine attaque. Les deux ombres tournaient autours de lui, cherchant à l’attaquer de façon décisive. Soudain, l’ombre à la hache se jeta de l’avant. Kaze lui lança sa seconde dague qui vint se planter dans sa jambe. Son élan coupé, le colosse s’effondra en jurant. Saisissabt l'occasion, l'espion se jeta par dessus sa victime et s’élança à toute vitesse dans les ruelles sombres de Schtendenburg, s’armant de deux autres coutelas cachés dans ses manches. Son autre agresseur s’était lancé à sa poursuite, mais bien vite il le distança, prenant tours et détours, rebroussant chemin, brouillant les pistes. Près de vingt minutes plus tard, Kaze était sûr d’avoir semé ses poursuivants. Son cœur se calma tandis qu’il récupérait son souffle. L’auberge était en vue. Bientôt il serait à l’abri. Il fit un pas en avant… mais ne sentit pas l’épée de Franz lui détacher la tête du reste du corps. Le capitaine marchand regarda la massa de l’espion s’effondrer, vide de vie. Il saisit le crâne décapité par les cheveux, et le confia à un homme derrière lui, puis il désigna l’auberge d’un mouvement sec du menton. Une dizaine d’ombres prit sa direction…

* * *

« Douze morts, dont mon espion, monseigneur.

- Incroyable… Tout bonnement incroyables…

- Toutes les victimes ont été décapitées. Les crânes ont été plantés sur des piques, une pièce d’or dans chaque orbite vide. La signature de la vieille guilde de Marietta.

- Oui… un peu trop voyant. Je n’y crois absolument pas, la ruse est trop grossière. Je suis sûr que tout cela est lié à cet homme, ce marchand.

- J’en suis sûr moi aussi, monseigneur. Pourtant, nous n’avons aucune preuve.

Le bourgmestre tapotait des doigts sur son bureau. Tout cela était des plus inquiétant. Qu’avait donc pu découvrir cet homme ? Mais ce n’était pas le seul cadavre. Peut-être se trouvait-il tout simplement au mauvais endroit au mauvais moment. Mais la guilde des voleurs de Marietta. Le bourgmestre ne savait vraiment pas que faire avec ce problème là, si minime par rapport aux autres.

Pourtant, tout cela le dérangeait.

- Ce fut une chance que tu fut retenu ailleurs capitaine.

- En effet mon seigneur. Mais les évènements bizarres se succèdent trop rapidement ces temps-ci. D’abord le second de ce capitaine-marchand qui est occis et dévoré par son compagnon de cellule, puis ces meurtres…

- Très bien… Essaye de renforcer la surveillance autours de ce Franz. Je n’ai aucune confiance en lui. Maintenant, de quoi voulais-tu m’entretenir d’autre ?

- Et bien monseigneur, une troupe en arme est annoncée pour demain. Elle serait composée de réguliers frontaliers et de nains.

- Des nains ? Des réguliers ? Qu’est ce qu’ils viennent faire ici ?

- Je n’en sais rien monseigneur. Mais le cavalier qui est arrivé ce matin portait ce parchemin à votre attention, de la part de l’un des chefs de cette troupe.

Le capitaine Hoffman tendit un parchemin cacheté de cire au bourgmestre Wissen Von Steppendorf. Ce dernier s’en saisit, brisa le cachet et déroula le parchemin. Ses yeux coururent le long des lignes inscrites, avant que de rage, il ne froisse le fragile document et ne le jette au sol en jurant… « Mon très cher frère" en constituait les premiers mots…

Modifié par DwarfKeeper
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Ce n'est pas un Skaven! C'est un simple humain un petit peu criminel légèrement attiré par l'appât du gain :

Les sens de l’homme étaient poussés à l’extrême

Le Rat est son surnom... Faut bien tout lire Imperator! :lol:

DwarfKeeper, un petit piège par-ci par là...

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Les sens de l’homme étaient poussés à l’extrême

Vois-tu, je sais que "le rat" espionnait un humain. Ce dernier ayant entendu un bruit, ses sens pouvaient être tendu à l'extrême... Ben oui, c'est comme ça que j'ai interprêté. Maintenant, est-ce que c'est ma faute si ton texte me fait penser à un assassin skaven?

Le Rat est son surnom... Faut bien tout lire Imperator! 

DwarfKeeper, un petit piège par-ci par là...

Quand on met un piège, il faut soit: Que personne ne le repère et qu'il soit crédible, soit qu'il soit bien visible.

Mais bon, moi, ce que j'en dis...

Imperator, empereur qui ne cédera pas (ce qui est mon droit de lecteur...)

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Rassures toi Imperator, je ne te demande pas de céder! Si tu es tombé dans la confusion en argumentant clairement d'où celle-ci venait, c'est qu'il y a eu une erreur dans ma rédaction. Si d'autres personnes sont elles aussi confrontées à ce problème, je reverrai ma copie. Mais je tiens à préciser que le nom du rat a été marqué d'une part parceque l'allusion possible au Skaven me faisait bien rigoler (Skavens totalemnt absent dans ce récit!) et d'autres part, que je n'avait pas envie de l'affubler du nom de Shadow, ou bien de Kaze (le vent) tellemnt utilisé déjà dans de nombreux ouvrages et autres récits.

DwarfKeeper, toute critique est un moyen de s'améliorer. :lol:

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Invité Thodric le brave

Je crois que tu avais dis à vendredi pour la suite et aujourd'hui nous sommes Lundi .

je sais , c'est difficille d'écrire mais tu peut faire un petit effort .

merci d'avance pour la suite(je l'espére).

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Bon, j'ai procédé à quelques modification dans la dernière partie, remplaçant le nom du rat par celui de Kaze (le choix le moins mauvais selon moi) et ajouttant et remplaçant quelques petits trucs par ci par là histoire d'alléger le style ou de clarifier certains passages.

c'est difficille d'écrire mais tu peut faire un petit effort

Il y aura une suite, mais pour l'instant j'ai d'autres styles de texte à écrire (genre CV et lettres de motivation) ce qui fait qu'il faudra attendre encore un petit peu. La suite quand je pourrais. (peut-etre ce soir, je ne sais pas.)

DwarfKeeper, désolé mais je fais vraiment de mon mieux.

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Voilà, un petit peu de retard, mais vous avez ici le début du chapitre V tout beau tout neuf, j'espère que vous apprécierez autant.

Chapitre 5 : La vie n’est qu’un songe…

« Wast ! Mark ! Que les hommes commencent à monter les tentes ! Je veux qu’avant une heure le campement soit monté. Vous là ! Si vous ne foutez rien, les bêtes ont besoin d’être abreuvées. Prenez 4 hommes pour vous aider. Zamiel ! Allez dire à votre frère que j’ai besoin d’éclaireurs pour sécuriser la région. Sergent, je veux que la garde soit doublée cette nuit, vu que nous ne sommes qu’à une semaine de Schtendenburg, il serait dommage que l’on se fasse attaquer maintenant. Vous là, venez ici… »

Zamiel, ivre de fatigue, s’éloigna de l’insupportable Heindrich. Celui-ci n’avait pas arrêté de gueuler des ordres depuis les évènements de l’après bataille. Le nain ne lui en voulait pas trop, mais l’humain commençait sérieusement à l’énerver. Et quand Zamiel s’énervait, il avait tendance à perdre vite patience. Ou l’inverse peut-être. Quoiqu’il en soit, s’éloigner du capitaine représentait pour le nain une aubaine inespérée. Il ne pouvait plus supporter la vue de personne. Il ne voulait qu’une chose : être seul ! Seul ! Enfin seul, sans personne autours pour lui rappeler qui il était, ce qu’il devait faire, et ce qu’il ne pouvait retrouver. Il avait déjà perdu deux frères et un ami. Seul lui restait la vengeance. Mais il doutait de ne jamais pouvoir l’accomplir. Il ne savait même pas contre qui il se battait. « Le maître des milles couleurs »… Un nom bien vague. Mais une menace réelle. Suffisamment réelle pour obliger le jeune nain à supporter la compagnie des humains et de ses frères nains. Même eux il ne pouvait plus les supporter, tant son dégoût du monde était grand. Autours de lui, les Umgis s’affairaient comme des fourmis à l’établissement du campement pour la nuit. Il n’en restait plus beaucoup après l’affrontement qu’ils avaient connu. A peine une trentaine, et une vingtaine de nains pour faire bonne mesure. Mais ceux-ci avaient pris du retard et avaient été distancés par les humains. Normalement, ils devraient les rejoindre d’ici la tombée de la nuit, à peine le temps que les Umgis aient préparé parfaitement le site pour passer la nuit, avant d’atteindre Schtendenburg le surlendemain. En théorie, l’estafette envoyée en reconnaissance devrait atteindre la ville demain midi au plus tard, juste de quoi laisser le temps au gouverneur de la ville de se demander pourquoi ils arrivaient. Le temps… le temps… tout maintenant semblait être une lutte contre le temps. Jusqu’à l’abandon des blessés, pour ne pas perdre de temps. Et tout cela pour leur devoir ! Et l’honneur dans tout cela ! Jamais un nain n’aurait abandonné ni ses morts, ni ses blessés sur le champs de bataille ! Mais ces Umgis, eux l’avaient fait !

Tant pis pour eux. Zamiel se dirigea vers le dernier endroit où il avait aperçu Keletrorn et ses deux derniers compagnons. Bien évidemment, ces nains maudits se trouvaient encore à l’écart du reste de la troupe. D’un certain coté, Zamiel les enviait.

Bien vite, le jeune ingénieur trouva le trio de tueurs, occupés à se restaurer ou à aiguiser leurs armes. Zamiel eut un frisson en voyant les nombreuses cicatrices qui constellaient les corps dénudés de ces trois nains. Même Kelethorn portait les stigmates de la bataille. Une profonde entaille à peine cicatrisée ornait son bras droit, tandis que différentes cicatrices entremêlées occupaient une bonne partie de son épaule gauche. Il avait eu beaucoup de chance. Ou aucune, selon son point de vue. Zamiel hésita une seconde, puis s’avança résolument au devant de son défunt frère.

Kelethorn se contenta de regarder son frère avancer. Indifférent. Le regard lointain, perdu dans un passé qu’il ne pourrait plus retrouver. Le nain était déjà mort. Seule son enveloppe corporelle et sa soif de combat subsistait. Et de vengeance… Et de vengeance… C’était la seule raison qui le poussait à se battre. Même la fierté légendaire de son peuple n’aurait pu le pousser à cela, le pousser à cette existence de maudit. Mais le serment de Grimnir avait été prêté de sa part de son plein gré, et bientôt si son Dieu le voulait, il rejoindrait enfin Denethorn dans le Hall silencieux de ses ancêtres, jusqu’à ce que le monde soit reforgé.

« Kelethorn, Heindrich veut que toi et les tiens patrouilliez les environs, pour nous assurer que…

- Ne te fatigues pas frère, nous allions le faire de toute manière. Les trolls se font rares dans la région, mais avec un peu de chance nous en rencontrerons un.

- Je… je comprends. Tu me manques mon frère.

- Je sais. »

Sans un mot de plus, Kelethorn agrippa ses deux marteaux, le sien et celui de son défunt jumeau, avant de s’enfoncer dans les profondeurs obscures de la foret, suivi de près par ses deux derniers compagnons, tous plus couturés de cicatrices que lui. Zamiel les regarda disparaître, sans bouger. Un profond sentiment de solitude s’était emparé de lui. Depuis qu’il avait quitté Nuln, il avait tout perdu. Non depuis qu’il avait été chassé ! Tout cela était la faute de sa famille qui ne l’avait pas soutenu alors qu’il, qu’il… qu’il avait désobéi en toute connaissance de cause. La douloureuse pensée si longtemps refusée jaillit enfin dans l’esprit du jeune ingénieur, saisissant celui-ci d’un profond sentiment de désespoir. S’il avait obéi à Bofin, jamais rien de tout ceci ne serait arrivé. Il avait entraîné ses deux cadets dans sa disgrâce, sur la route de l’exil, et aujourd’hui ils étaient tous deux morts. Même Kelethorn, car s’adresser à lui revenait à s’adresser à un revenant. Et il n’était guère plus en vérité. Et tout cela, par sa faute.

Zamiel vacilla, et du se rattraper à un tronc d’arbre tout proche. Tout tournait autours de lui, et il du finalement s’appuyer à l’énorme végétal pour garder définitivement sans équilibre. Lentement, il se laissa glisser au sol, dans une mousse fraîche et odorante. Autours de lui, nul bruit ne se faisait entendre. Le nain était absolument seul. Jamais il n’avait connu un tel désespoir ! Jamais il n’avait reconnu ses erreurs ! Mais là, tout était de sa faute. Et il devrait l’assumer. La tête du nain lui tournait affreusement, et il fut pris de nausée. Il était désormais le dernier de son clan. Le dernier Ironfoot. Sur lui reposait le devoir sacré de venger la mort de ses deux cadets. Il ne devait pas échouer. Pour lui. Pour eux.

Zamiel pris sa tête entre ses mains pour calmer sa nausée. Il souffrait, il souffrait profondément de cette horrible révélation. Pourtant, il se sentait en même temps soulagé. Soulagé de s ‘avouer enfin l’inavouable, soulagé de reconnaître enfin ses propres torts, et de savoir qu’il devrait y faire face. Ce sentiment n’était pas courant parmis ceux de sa race, peut-être était-ce du à sa trop grande proximité avec les humains ?

Ces humains qu’il avait presque oubliés. Malgré le mépris qu’il leurs portait dorénavant, ensemble ils poursuivaient le même but. Un but terrible, bien plus terrible que ce qu’ils avaient initialement cru.

Ces pillards qui avaient attaqué et massacré tous les membres du convoi à leur seule exception n’étaient pas de simples pillards, mais une partie d’une formidable horde en train de se rassembler dans le plus grand secret, pour semer la mort dans les cités des nains et des hommes. Et ils devaient avertir au plus vite les troupes stationnées dans la région pour éviter un carnage. Et assouvir sa vengeance sur les peaux-vertes, responsables de la mort de Denethorn.

Difficilement, Zamiel se remit sur pieds. Il était temps de rejoindre le convoi, et de se restaurer. Avec un peu de chance, il éviterait Karl. Karl… Par Grungni ! Il était sur de l’avoir vu mourir ! Mais celui-ci n’avait rien eu, pas la moindre égratignure ! Rien. Pourtant, l’ingénieur nain sentait que son ami avait profondément changé, un et malaise persistant s’était installé entre eux. Il avait fait part de ses sentiments à Heindrich, mais celui-ci ne l’avait pas cru. Une dispute terrible s’en était suivie, et depuis les relations avec le capitaine s’étaient totalement dégradées. Le nain ne savait pas quoi faire pour l’instant. Mais il trouverait.

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  • 2 semaines après...

Voilà, désolé pour le retard, mais jusqu'à hier mon ordinateur était en rade. Voici donc la suite des exilés, que j'espère que vous apprécierez. En attendant, je ne pourrais pas écrire quoique ce soit de neuf avant deux semaines. Sorry. bonne lecture quand même.

« - Croyez-vous que votre frère vous fera bon accueil ?

- Ce n’est pas vraiment la bonne question. La bonne serait plutôt : nous accueillera-t-il de bonne grâce ?

- Ne jouez pas sur les mots avec moi, ingénieur ! Tempêta le capitaine Heindrich. Cela est mon domaine, est uniquement quand je suis de bonne humeur.

- Ne le prenez pas de haut avec moi, capitaine. Votre entrée dans Schtendenburg dépend en très grande partie de mon bon vouloir. Ou pour être plus exact, votre entrée rapide dans la ville. Vous n’avez aucun ordre de mission, votre garnison est à des lieues et des lieues et…

- Ecoute-moi bien, gamin ! Rugit le capitaine, furieux. Je pourrais mettre un siècle sans toi pour entrer dans la ville, Ulric m’en est témoin, mais je suis sûr que je trouverais suffisamment à m’occuper de ton cas en attendant. Tu vois ce que je veux dire, morveux ?

- Je vois parfaitement, capitaine, mais je doute réellement que vous en ayez les moyens. Mon frère, qui se trouve être actuellement le bourgmestre de ce trou perdu que vous tenez absolument à rallier, verrait d’un très mauvais œil que vous touchiez ne serait-ce qu’un cheveu de ma personne. Non pas que cela le dérangerait… sûrement pas ! Mais les foudres de mon père seraient telles qu’il n’aurait plus aucune chance de rentrer dans ses grâces. Sans compter les problèmes que vous-même auriez à affronter. Non. Non, vraiment, je doute que vous ayez les moyens de mettre vos menaces à exécution.

- Ecoute-moi attentivement, petit nobliau de mes fesses. Von Steppendorf ou pas, s’il venait à t’arriver un accident ici dans la forêt, personne à part mes gars et moi ne le saurait. Et personne ne pourra dire de quoi tu es mort, car il n’y aura plus de cadavre à interroger. Pigé ?

Un silence glacial s’instaura entre les deux hommes. Karl, bien plus petit et sec que le capitaine Heindrich semblait impassible dans sa pose pleine d’arrogance et de défiance. Le capitaine, pour sa part, bouillonnait d’une fureur à peine contenue. Il avait perdu plus de la moitié de ses hommes, chacun d’entre eux valant deux fois ce misérable ingénieur qui le défiait depuis une bonne heure pour il ne savait quelle raison. Il avait envie de lui enfoncer sa dague dans le ventre pour répandre ses entrailles sur le sol. Mais il était un soldat de l’Empire ! Il ne pourrait faire cela que quand cette larve ne lui servirait plus à rien.

Le regard de l’un figé dans celui de l’autre, le duel silencieux se poursuivit durant de longues secondes. Mais quelque part dans le camp, un soldat s’effondra répandant les branches qu’il transportait sur le sol dans un fracas épouvantable. Les deux hommes en profitèrent pour cesser leur affrontement, sans que l’on ne sache qui des deux allait finalement l’emporter.

- Bien. Bref. Quoiqu’il en soit, il nous accueillera parce qu’il n’a pas d’autre choix, et d’aucune façon par simple plaisir. Son exil d’Altdorf ne pourra prendre fin qu’avec l’accord de notre père. Or seul moi ai une quelconque influence sur celui-ci. Délicieux avantage, n’est ce pas ?

- … vous avez l’air de vous délecter de cela. C’est tout bonnement répugnant. Je me demande pourquoi je tolère encore votre présence ici !

- Parce que vous avez besoin de moi, évidemment. Peut-être aussi parce que c’est moi, qui ait découvert ces documents sur le cadavre de ce mutant qui a failli avoir ma peau.

- …

- Vous avez l’air choqué ! Quelle sensiblerie de la part de quelqu’un qui n’a pas hésité à abandonner ses blessés et mourants à leur sort.

- Je n’avais pas le choix. Une cité entière est en danger !

- Ca, c’est votre point de vue. Je suppose que celui de tous ces pauvres hères qui sont en train d’agoniser doit être bien différent.

- …

- Je vous trouve bien silencieux capitaine ? Je vous ai blessé ? Pardonnez mon manque absolu de délicatesse, je ne tenais ab-so-lu-ment pas à cela.

- Allez au diable, ingénieur de malheur.

- Je vais plutôt aller me reposer dans ma tente si vous n’y voyez pas d’inconvénient. A plus tard, capitaine. »

Karl quitta la tente de Heindrich sous une pluie battante. Durant leur discussion, la tempête s’était de nouveau déchaînée, soufflant de toute sa puissance sur le petit campement. Les hommes de garde étaient trempés jusqu’aux os, et tentaient désespérément de tenir tête à la furia des éléments. Certaines tentes, mal fixées, s’effondrèrent sur elles-mêmes, plongeant leurs occupants dans une activité frénétique pour les remettre le plus vite possible sur pieds. Pathétique, pensa Karl.

L’ingénieur inspira à pleins poumons alors que les éléments se déchaînaient tout autours de lui. La foudre s’abattit à une poignée de kilomètres de là, transformant un magnifique sapin en une torche esseulée. La lointaine lueur qui en résultat capta l’attention de l’ingénieur, détrempé, durant quelques minutes. Quelle beauté, pensa-t-il .

Là se trouvait la nature même du monde, son essence propre. La création de la matière, l’évolution de la matière, et la disparition de la matière, pour permettre le renouvellement d’un cycle infini, cycle que seul un être d’une sagesse et d’une puissance infinie pouvait percevoir l’utilité et le but final de tout cela. Et certaines créatures tentaient de s’opposer au cours du temps, au cours du changement. Ils tentaient de graver dans la trame du temps la trace de leur insignifiante présence. Ils tentaient de se convaincre que leur pitoyable existence avait une raison, un but autre que celui de n’être qu’un pion au service d’une conscience supérieure ! Pathétique humanité, destinée au trépas.

L’eau fouettait violemment le corps de Karl. Ce dernier était immobile, sentant d’une conscience toute nouvelle l’étendue de l’immense complexité de l’univers qui l’entourait. Des milliards de filaments invisibles reliaient sa conscience à l’univers extérieur, le plaçant au centre d’une toile de laquelle il pouvait… de laquelle il pouvait… oui il sentait, les milliards de probabilités qu’il pouvait analyser, saisir, modifier à sa convenance. S’il le voulait, il pourrait saisir ce pouvoir, en devenir le maître. Il deviendrait celui qu’il aurait toujours dû être. Son rôle, sa place, sa raison d’exister serait, elle, reconnue… sous l’égide de son nouveau maître.

La tête du jeune ingénieur lui tournait. Autour de son cou, l’amulette aux motifs multicolores luisait d’une lueur malsaine, projetant dans l’esprit de Karl des visions de ce qui pourrait être s’il acceptait le rôle qui lui était échu. Le monde autour de Karl tournait à une vitesse affolante. Il n’était plus perdu au centre des intempéries qui ravageaient l’empire, non. Il n’était plus ce faible humain, emprisonné dans la prison de chaire de son corps, non. Il était le maître, roi des illusions, l’empereur du changement. Le monde entier se tenait à ses pieds, sous la puissance de sa volonté. Il lui suffisait de tendre la main.

Il la tendit.

* * *

Kelethorn déambulait au milieu des arbres comme si la tempête n’était qu’une légère brise de printemps. Autours de lui, les ramures sombres de la flore projetait une ombre sinistre à laquelle le tueur nain était insensible. Il n’espérait qu’une seule chose. Que les monstres imaginaire que les hommes inventaient pour peupler les forêts de l’Empire existent vraiment. Oh que oui, cela il le désirait vraiment. Avec un peu de chance pensa t’il, un sinistre sourire aux lèvres.

Soudain, le nain s’immobilisa. Un vent froid venu du nord se leva avec violence, le fouetta de face avant de s’apaiser presque immédiatement. Ce vent n’était pas naturel, le nain le sentait. Quelque chose… quelque chose venait de se produire. Il ne savait quoi. Il ne voulait le savoir. Il voulait une seule chose, la mort.

Quelque chose lui disait qu’elle n’était plus très loin maintenant.

Modifié par DwarfKeeper
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Invité Mr Petch

Splendide! Moi je dis monsieur Dwarfkeeper!

J'avais pris du retard sur ma elctrue et je ne suis pas déçu de l'avoir rattrapé. Tout est parfaitement en place comme les éléments d'un gigantesque puzzle... Bravo, bravo, et encore bravo :'( .

Mr Petch, qui s'incline devant tant de talents !

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Invité Thodric le brave

Superbe, magnifique.....

Que dire d'autre devant tant de talent?

J'ai un seul commentaire à faire pourquoi attendre 2 semaines pour la suite.

Un petit effort car tu n'as pas écrit pendant 2 semaines :'(

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C'est en effet très bien, je confirme. Peut-être un léger problème au niveau du suivi (transition un peu brutal d'un postage à l'autre), mais très bien!

Allons, une suite un peu moins triste à présent? (car je te rappelle que le départ de ton texte était bien plus joyeux et qu'il est étrange de voir à ce point dériver le ton...

Enfin bon, c'est peut-être un effet recherché.

Imperator, qui s'en fiche, car c'est agréable à lire!

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