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Rencontre du troisième type-Histoire achevée


Zarathoustra

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Bonne suite, et le passage torride l'est vraiment.

J'avoue que tu as très bien su rendre la chose, même si l'idée d'un snot au milieu de ces furies...

Enfin bref.

Niveau ortho ou style, je n'ai pas de remarque, c'est excellent!

Donc continue, et permets-moi de te remercier de ce moment de rigolade dans ces temps un peu troublants...

sur ce, imperator, qui va se reprendre dans le sprochains jours.

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salut

il n'y a rien a faire cette histoire est DIVINE :blink: non mais franchement elle me plaît bcp comme a bcp d'autres gens je supppose!!! je ne peux que te souhaiter bonne chance pour la suite que j'attend avec impatience!

PS:et moi qui croyait que les snotlings étaient tous sans importance mais dans des cas comme celui-ci qu'est ce que j'aimerais être un de ces deux pti chancard :angry:

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Bon, je n'arrive pas à mettre ma chute vraiment dans le bon tempo. L'idée est là, mais y a quelque chose qui cloche. Je vous laisse me dire ce qui pourrait l'améliorer ou vous écoute si vous avez un meilleur paragraphe.

-----------------------------------------------

Pendant un long moment, Boubli était resté bouche bée. Il ne comprenait pas vraiment ce qu’il avait vu. Quelque chose le troublait, plus encore que la totale nudité des protagonistes. Il s’était passé un truc qu’il aurait voulu vivre ou au moins deviner. Mais là, il affrontait un mystère face auquel sa petite existence ne lui avait rien appris. Il y avait aussi une forme de jalousie, celle de n’avoir pas été choisie alors qu’il était quand même bien plus futé que son ami. Et sans doute plus beau, mais ça, il n’en était pas si sûr car personne ne lui avait vraiment dit.

- Alors, dis-moi ce qu’il s’est passé ? T’as l’air tout bizarre, avait dit Boubli une fois qu’ils s’étaient retrouvés tous les deux, encore plus que quand Grien t’a fait un bisou sur le front?

- Encore !

- Hein quoi ?

- Encooooore !

- Eh ho ! C’est Boubli ! BOU-BLI !

Effectivement, Grobul ne l’entendait pas. La scène avec les trois elfes l’avait complètement rendu groggy. Il ouvrait la bouche, comme s’il mangeait des fruits imaginaire, pinçait l’air bizarrement et, surtout, son visage était barré d’un sourire niais qui agaçait prodigieusement Boubli. Il lui avait fallu plusieurs dizaines de minutes pour qu’il redevienne un peu normal et daigne répondre aux questions de son ami. Il répondait alors qu’ « il ne pouvait pas comprendre » et qu’il était incapable de dire ce qu’il avait vécu, mais que « c’était super ! ». Ce dernier était agacé, non pas parce qu’il répondait évasivement mais parce que il sentait que Grobul savait quelque chose que lui ignorait de la vie. Il en était sûr, car, en toute innocence, son gros camarade le narguait d’un air qu’il considérait comme supérieur alors qu’il n’était que différent à l’habitude, parce que Grobul non plus n’avait pas compris ce qui lui était arrivé. « Il sait quelque chose ! Et il ne veut pas me le dire ». Il avait fini par s’énerver franchement en lui disant que « puisque c’est comme ça, je ne serais plus ton ami, na ! » Mais Grobul n’avait pas réagi, la tête toujours plongée dans une espèce de rêverie qui le faisait sourire à tout. Il ignorait même s’il avait été entendu.

Depuis, les deux amis étaient en froid, mais Grobul ne voyait vraiment pas pourquoi et n’y pensait même pas. La seule pensée qui le perturbait, c’était qu’il avait quelque chose de mal par rapport à Grien. Et les deux mamelles qui l’enserrait ne faisait que le lui rappelé. En effet, pendant la confusion qui régna les torrides échanges avec les elfes, il avait tété l’un des deux tétons qui avait pendu à cet instant devant lui, et il avait senti un liquide sucré en sortir. A ce moment là, il était tellement perdu qu’il avait continué s’en trop comprendre les gémissements qui résonnaient de toute part autour de lui. Mais lorsque Boubli avait interrompu la scène, il réalisa qu’il avait trahi sa Grien, car ce qu’il avait eu en bouche était bien plus gros que ceux de sa belle aimée. En même temps, il s’était opéré d’étranges réactions chimiques et physiologiques dans tout son corps qui lui donnèrent l’impression d’avoir changé, tout en ayant ressenti une chose unique, comme si tout son être était parti un instant hors de lui, au fond d’un puit de volupté. Il se sentait donc à la fois plus fort et honteux. D’autre part, il aurait voulu vivre ça qu’avec elle mais d’un autre côté, la voluptueuse poitrine que le compressait actuellement l’attirait comme un moustique l’est avec la lumière. En lui, c’était véritablement un déchirement, parfois, il était au bord des larmes. Il aurait voulu pouvoir soulager son cœur en racontant tout à Grien, mais, avec les préparatifs pour l’expédition souterraine, il n’avait pu trouver un instant pour le faire. Si bien qu’il finit enfermer dans cette semi obscurité du bustier, dans laquelle rien ne le distrayait des multiples questions, rêves et remords qui ballottaient dans sa tête, au rythme des balancements de la poitrine de l’elfe.

***

L’unité d’Anarylle avait pris position là où Grien les avait conduites. L’entrée de la grotte par laquelle les deux créatures étaient sorties était à nouveau obstruée par l’énorme rocher gris beige. Une fois les explications de leur évasion donnée, les elfes ne mirent pas longtemps pour découvrir le même mécanisme à l’extérieur. Une fois mis en branle, la matriarche allait pouvoir prendre pied chez l’ennemi. En tout cas , son unité était prête à en découdre, les armes étaient enduites de poison, des fioles de liqueur de sang prête à être consommée et les deux snotlings bien au chaud et solidement amarrés au plus près du corps de Grololothi et Meganichonaëth. Celles-ci peinaient malgré leur habitude à supporter la lourde charge que la nature leur avait généreusement confiée, mais là, l’effort était bien plus important. Elles avaient pris des bâtons pour soulager leur corps et on leur avait confié des sacs à dos pour équilibrer le poids. Malgré toute leur bonne volonté, elles avaient bien du mal à suivre le rythme de leurs camarades.

L’obscurité qui régnait maintenant donnait des accents oppressants à leur avancée. Peu à peu, la fraîcheur des sous-sols et leur relative humidité donnaient la chair de poule aux elfes. Leur progression n’était pas forcément aisée dans le noir qui les entourait si parfaitement. Pour y faire face, elles avaient quand même emporté une torche pour éclairer quelque peu leurs pas, en espérant pouvoir l’éteindre avant que les skavens ne les repèrent. A chaque intersection, le groupe était obligé d’attendre les deux porteuses de snotling pour obtenir des indications. Boubli sortait alors la tête de son nid douillet et donnait ses consignes.

Heureusement pour les elfes, il jouait à fond son rôle de guide. Pour être honnête, pour lui, c’était un rôle de totale composition car, très vite, il se rendit compte qu’il était incapable de se rappeler quoi que ce soit sur la direction à prendre. Mais il savait que s’il l’avouait, la matriarche aurait été d’humeur à les transformer en steak haché. Par conséquent, c’était avec une très grande assurance qu’il donnait ses directions, alternant magistralement les « tout droit », « les à gauche puis à droite », après tout, tous les tunnels se ressemblent. Malgré ses mensonges, face à l’attention qu’il suscitait, il ne pouvait s’empêcher de jubiler, il était véritablement la personne la plus importante du moment dans le groupe.

De son côté, Grobul était troublé et gêné. Il aimait certes sa position confortable, quoi que quand même un peu oppressé par l’abondante et moelleuse chair qui l’entourait de toute part, mais il aurait voulu être en même temps dans les bras de sa Grien. Il lui arrivait de pousser de longs soupirs qui régulièrement faisaient retourner les furies qui soufflait alors un long « Chuuuuuuuut ! » des plus agacé.

L’expédition errait donc au rythme de l’inspiration de Boubli et elle était intarissable, certains mécontentements sourdaient parfois lorsqu’un « la prochaine à droite » se transformait en « Non, tout droit ! ». Un doute germait dans l’esprit de chaque elfe, et en premier lieu d’Anarylle. Heureusement pour le snotling, une lueur verte se mit à suinter des parois de la grotte, comme si on s’approchait du but.

De son côté, Meganichonaëth s’arrêtait régulièrement pour soulager ses reins et s’étirait le dos qui le lançait maintenant douloureusement depuis plusieurs minutes. Elle avait hâte d’arriver face aux skavens pour se débarrasser de la créature répugnante qui l’obligeait à cette humiliation. Toutefois, elle commençait à être inquiète car elle se demandait si elle allait tenir jusqu’à la fin. Elle ahanait derrière les autres, à la traîne de plusieurs mètres, souffrant en silence de tous ses muscles qui la tiraient jusqu’au cou. Seule Grololothi prenait la peine de l’attendre, elle aussi mise à mal par l’effort. Soudain, il lui sembla avoir entendu comme un couinement derrière elle. Elle fit un signe à sa collègue, qui était également aux aguets. Effectivement, le bruit se répéta et semblait provenir d’un tunnel que Boubli avait magistralement délaissé d’un « tout droit » péremptoire. Elles se dépêchèrent de rejoindre les autres furies et, bientôt, l’alerte fut donnée, les armes sorties, et les fioles de liqueur distribuées, prêtes à être consommées. Plusieurs minutes s’écoulèrent, mais rien ne dérangea à nouveau le silence, seul un long gargouillis provenant d’un estomac de l’arrière garde qui fit braquer des regards d’une terrible sévérité vers la poitrine de Meganichonaëth. Une petite tête verte en sortit alors en prononçant un « Ben quoi ? ».

Ayant soudain pris conscience de la mascarade orchestrée par Boubli, la matriarche prit alors la tête des manœuvres et se mit à ignorer les conseils de directions du snotling, ou plus exactement en en prenant très exactement le contre-pied systématique. Bientôt des torches de Malepierre apparurent sur les murs, puis des ossements sur le sol. Enfin, des voix sifflantes et couinantes se firent entendre vers ce qui semblait être une grande salle. On désigna un éclaireur qui se glissa au raz du sol pour prendre connaissance des positions ennemies. Elles communiqua par signes le nombre et la disposition des forces en présence, puis fit signe à aux groupes de se rapprocher. Les elfes se regardèrent avec une lueur d’impatience et d’excitation dans les yeux. Les choses sérieuses allaient commencer. Une grande tension régnait dans le groupe, chacune attendant le signal pour prendre par surprise les skavens. C’est alors que, comme sorti du ventre d’une elfe qu’on aurait dit ventriloque, résonna un très sonore « Quand est-ce qu’on mange ? », précipitant prématurément les évènements.

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Bon, tout le premier chapitre (j'entends par chapitre partie séparée entre elles par "***") me semble très bien.

Au pire, tout de même:

Si bien qu’il finit enfermer dans cette semi obscurité du bustier,

Mais sinon ce passage:

Mais lorsque Boubli avait interrompu la scène, il réalisa qu’il avait trahi sa Grien, car ce qu’il avait eu en bouche était bien plus gros que ceux de sa belle aimée. En même temps, il s’était opéré d’étranges réactions chimiques et physiologiques dans tout son corps qui lui donnèrent l’impression d’avoir changé, tout en ayant ressenti une chose unique, comme si tout son être était parti un instant hors de lui, au fond d’un puit de volupté. Il se sentait donc à la fois plus fort et honteux.

par exemple, montre bien la manière que tu as de parler des choses sans vraiment trop aller crûment dans les détails en donnant ainsi au tout une sensation de légéreté, bref, d'égarement, amenant le lecteur à être presque aussi perdu que Grobul...

C'est d'ailleurs assez intéressant à constater. Tout le long du texte, l'on a une vision drôle et claire de ce qui se passe, et chaque événement est des plus précis, mais à chaque fois que tu parles de la liaison des snots avec les furies, (en particulier Grien), tu amènes soudain le lecteur au niveau de ces snots et nous laisse dans le même état qu'eux.

On le voit bien ici:

Quelque chose le troublait, plus encore que la totale nudité des protagonistes. Il s’était passé un truc qu’il aurait voulu vivre ou au moins deviner. Mais là, il affrontait un mystère face auquel sa petite existence ne lui avait rien appris.

Quelque chose, un truc... Un mystère. Bref, on sous-entend tout et on ne dit rien, ce qui, d'ailleurs, provoque une certaine attente. J'en viens à me demander s'il serait mieux de, au final, dire clairement ce qu'est cette chose, ou laisser toujours planer ledit mystère après la fin... à toi de voir. Cela donne, en tout cas, à ton texte un côté très étrange, qui contraste beaucoup avec l'ironie du reste. Une autre facette du rêve? À voir...

Bon, second chapitre:

et se mit à ignorer les conseils de directions du snotling, ou plus exactement en en prenant très exactement le contre-pied systématique.

C'est bien la seule phrase qui m'aie un peu embêté. Selon moi, c'est ce "ou" qui pose problème, car si l'on enlève le sous-entendu, la phrase donnerait:

"et se mit à ignorer les conseils de directions du snotling, ou plus exactement se mit à les ignorer en en prenant très exactement le contre-pied systématique".

Et avec un "et":

"et se mit à ignorer les conseils de directions du snotling, et plus exactement en en prenant très exactement le contre-pied systématique"....

Bon, finalement, je crois qu'il me faut revoir ma position... Ah oui: Répétition du "exactement"! Et voici une autre version possible:

"et se mit à ignorer les conseils de direction du snotling en en prenant très exactement le contre-pied systématique".

Reste plus qu'à ajouter un petit quelque chose pour montrer l'humeur de la matriarche et c'est dans la poche.

Maintenant, ce n'est qu'une proposition.

Enfin, la dernière phrase:

C’est alors que, comme sorti du ventre d’une elfe qu’on aurait dit ventriloque, résonna un très sonore « Quand est-ce qu’on mange ? », précipitant prématurément les évènements.

Cela fait très héros de BD... (Averell). Même si l'effet comique est au rendez-vous (tiens, des furies bien cachées qui vont fondre par surprise, tension à son comble et hop, un p'tit "quand est-ce qu'on mange?"...), certains vont demander pourquoi il se met à dire ça... Peut-être simplement ajouter un petit "lorsque Grobul, se réveillant, grommela assez fort après avoir réprimé un baillement" (quoi qu'un morceau plus court et rapide conviendrait mieux) afin de donner une raison à ces dires, comme tu as donné une raison à la chanssonette devant la tente de Grien.

Sinon, question tempo, ce me semble aller. Au pire ne ressent-on pas assez le danger qui guette les deux snots. Évidemment il y a cette phrase:

. Mais il savait que s’il l’avouait, la matriarche aurait été d’humeur à les transformer en steak haché.

Mais rien de bien significatif.

N'oublie pas que, petit à petit, on arrive vers la fin (à moins que tu ne réussisse à tout relancer...) et que le dénouement se faisant plus proche, il faut commencer à l'annoncer. Partit comme c'est partit, les voir mourir nous étonnerait, vu que la matriarche en aurait eu plusieurs fois l'occasion... Une liaison avec Grien est tout à fait inimaginable (quoi que...) et reste donc peu de choix... (mascottes du régiment? non...).

Bref, de toute manière, je crois que tu sais assez ce que tu fais, mais attention tout de même, car un homme averti en vaut deux (quatre dans la bagnole, tu dis attention je double, et...)

Sur ce, Imperator, empereur tentant d'aller au fond des choses...

ps: je profite de l'occasion pour réitérer mes accusations sur les noms des deux furies choisies pour cacher Grobul et son ami. Franchement, c'est une touche d'humour un peu gras dans un tissu de légéreté et de subtilité (aussi étrange que cela puisse paraître). En effet, il me semble clair que même si, avec du recul, l'histoire n'est pas crédible, tu as tout fait pour nous la rendre possible, et l'on y croit! Mais ces noms sont vraiment risibles et sortent trop du sérieux qui entoure normalement tes furies.

En effet, l'on a d'habitude:

- les snots qui sont marrants

- les furies très sérieuses, surtout après le retour de la matriarche

- Grien qui doit faire un peu la transition entre le tout.

- la liaison Grien-snot (enfin, surtout snot-Grien) qui est assez étrange.

Bref, trois atmosphères:

- sérieux avec la matriarche et les furies (comme le montre ton introduction)

- hilarant avec les snots

- mystérieux avec la liaison inconnue Snot-Grien avec le truc, le machin, la chose, le mystère, etc...

Là, avec ces noms, les furies rejoignent les snots et ça, selon moi, ça casse cette trinité qui donnait à ton texte une sorte de grande sainteté. Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place comme on dit.

Bon, sans non plus vouloir te l'imposer, Imperator, empereur qui ne fait que constater. (je suis à 99% certain et archi-certain que c'est dommageable pour le texte).

Modifié par Imperator
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Leur progression n’était pas forcément aisée dans le noir qui les entourait si parfaitement

Les elfes ne sont pas nictalope ?

Mais on savait que ...

Ok, ===> []

raz

Ras ?

Allez, franchement c'est fort ! L'action change de lieu et tout va bien ! Allez franchement magnifique ! Sensas !

@+

-= Inxi =-

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Invité Rik Azul

Un trés bon texte je n'ai pas relevé d'autres fautes que celles déja mentionnés par Impe et Inxe.

Inxe

QUOTE 

Leur progression n’était pas forcément aisée dans le noir qui les entourait si parfaitement

Les elfes ne sont pas nictalope ?

Mais on savait que ...

Ok, ===> []

Référence a Naheulbeuk ,non ? :blink:

Allez la suite !

Ps:Boubli et Grobul ont de la chance(de par leur situation privilégié... :angry: )

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Depuis de longues heures déjà, Grien se sentait quelques peu perdue. Elle regardait ses sœurs et il lui semblait partout voir la même absurdité dans sa vie. « Et si je n’étais pas faite pour cette vie de soumission et de violence ? Et si je m’étais depuis toujours trompée ? » Ces pensées tournaient en rond comme une guêpe dans un bocal de verre. Elles distillaient leur petit bruit grésillant et agaçant au milieu du lourd silence qui partout lui faisait face comme un abîme. Elle s’efforçait à sourire, à s’intéresser aux méandres des couloirs qui défilaient, mais rien n’y faisait : au fond d’elle, cette histoire ne l’intéressait plus. Et tout ça, par la faute des deux snotlings, qui étaient apparus comme un enchantement dans sa vie, mais à la manière aussi d’un chien au milieu d’un jeu de quille. Mais pourquoi ne les avait-elle pas tués ce jour-là ? Cette question la rongeait parce qu’une part de la réponse se logeait en creux sur toute son existence. Ils étaient en fait une preuve vivante de son erreur.

Toute l’unité était suspendue aux lèvres de la matriarche pour l’assaut final, quand, en elle, tout son être avait envie de rire et de prendre dans ses bras Grobul pour le faire danser dans une ronde d’enfant. C’était exactement ça ! Les snotlings lui apportaient une deuxième enfance. Ils ignoraient l’importance de leurs actes avec une constance et une pugnacité irrésistible, alors qu’elle, elle angoissait depuis une semaine sur son sort, sur sa mission, sur le regard des autres… Tout ceci était aujourd’hui à ses yeux si dérisoire… Elle en venait presque à regretter de ne pas avoir eu la poitrine suffisamment forte pour les dissimuler. Cela aurait été pour elle comme porter l’enfant qu’elle n’a jamais eu. Toute cette dévotion à un Dieu si implacable n’avait plus de sens. Il suffisait de voir les deux petites créatures vivre pour s’en rendre compte. Elles méritaient cette vie autant que chaque elfe sur cette terre. De quel droit en serait-il autrement ? Machinalement, alors que la tension montait irrésistiblement, comme conditionnée aux dangers, Grien serra la garde de ses poignards.

Son entraînement était tel qu’aucune pensée ne pouvait troubler ses gestes, peu à peu, une ivresse montait en elle et malgré elle. Pourtant, elle n’avait pas encore bu la fiole de liqueur, progressivement. Au fur et à mesure que leur conditionnement opérait, elle sentait qu’elle devenait quelqu’un qu’elle détestait depuis quelques jours, une sorte de démon tapi en elle empli d’une soif de sang inextinguible, avec son corps fonctionnant si mécaniquement pendant le combat et cette inconscience folle devant la mort qui allait bientôt rôdée partout autour d’elle. Non seulement elle en découvrait l’effrayant ridicule, mais elle n’en avait pu l’envie, elle aspirait dans l’instant à retrouver une forme d’innocence. Elle savait que ce qui allait se dérouler dans quelques minutes allait l’en éloigner vertigineusement. Son visage était emplie d’une grâce résignée, d’une force mélancolique qui fit peur à Grobul lorsqu’il la vit en sortant sa tête du décolleté. Il devinait intuitivement la souffrance intérieure de l’elfe, même s’il en ignorait les profondes raisons. Il était sur le point de vouloir l’appeler, la réconforter, la faire rire pour qu’elle retrouve ses yeux pétillants de douce moquerie et son sourire pourtant si souvent ironique. Telle était pour lui sa véritable Grien. Mais Ainarylle coupa court à ses intentions.

La matriarche avait hésité de longues secondes, l’intervention de Grobul ayant tout particulièrement résonnée dans les cavités rocheuses qui jalonnaient leur chemin. Cela lui suffit pour comprendre combien il était vain de prendre l’ennemi par surprise. Elle se décida à se présenter au culot aux skavens, qui était en train de réagir promptement à la phrase si incongrue qui venait de retentir dernièrement, elle n’avait pas le temps de donner des consignes, il lui fallait agir avant qu’il ne soit trop tard.

- Bonjour à vous, noble et mystérieuse race souterraine, fit Anarylle en rentrant seule dans la salle. Nous ne nous connaissons pas vraiment et, pourtant, je crois comprendre que vous détenez quelque chose qui m’appartient. J’ignore comment il vous est parvenu mais je viens voir avec vous ou un tout dignitaire susceptible de m’écouter, comment le récupérer. Je doute qu’il est la même utilité pour vous que pour mon peuple. Mais je ne me suis pas présenté : Ainarylle, Matriarche au service de Khaine et de Malekith, notre roi.

La révérence qui suivit amusa l’assistance car les skavens n’étaient pas spécialement portés sur ce type de cérémonial. L’un d’eux, le chef visiblement, s’approcha.

- Kss, Kss, comment êtes-vous rentrée et comment nous avez-vous trouvés ?, dit-il en fronçant sévèrement les sourcil . J’ignore de quoi vous parlez mais je veux bien vous conduire à quelqu’un qui pourra vous répondre. En attendant, qu’on se saisisse d’elle !

Visiblement le chef ne souhaitait pas commettre de bévues inutiles. Ainarylle fut immédiatement ligotée, malmenée et conduite vers un tunnel situé de l’autre côté de la salle. Les regards des furies s’étaient dans l’instant retournés vers Grien, comme si elle avait retrouvé toute son autorité dans le feu de l’action. Elle se sentit mal à l’aise, elle n’avait aucune envie de diriger l’unité, elle n’avait qu’une envie retrouver l’air libre, le soleil et s’enfuir de ce monde guerrier auquel elle n’appartenait plus. Pour agir, il fallait traverser la salle emplie de skavens. Elle était devant un autre dilemme, bien différent de la tourmente qui sévissait en elle.

Traverser pour ne pas perdre leur chef et risquer de la condamner ainsi que toute l’unité dans un combat incertain tout en compromettant fortement les chances de retrouver l’artefact tant recherché. Ou attendre qu’elle sorte, qu’elle manœuvre de son côté et prendre peu à peu position dans le dispositif skaven pour ensuite la rejoindre en espérant lui apporter un soutien au bon moment. Lucrirthi qui avait été désignée pour être la lieutenant depuis le retour de la matriarche, voyant son autorité naturelle contestée, se redressa et s’empressa de donner des ordres.

- Nous allons la laisser s’éloigner. Puis nous ferons deux groupes : le premier rentrera calmement dans la salle et demandera à être conduit au même endroit qu’elle. S’ils procèdent de la même façon et vous font aussi prisonnières, il tachera d’attirer avec nous le plus possible de monde, le deuxième groupe pourra être plus libre d’agir. Il pourra nettoyer cette pièce et nous suivra ensuite le plus silencieusement possible, pendant que l’autre groupe tachera de faire le plus de bruit possible pour faciliter la poursuite. Nous avons peu de chance de nous en tirer mais mieux vaut ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier. Chaque groupe aura un snotling avec lui.

Grien sourit. Elle entendait ces ordres et ne se sentait à aucun moment concernée. Elle espérait juste ne pas faire partie du second groupe. Grobul espérait juste être dans le même qu’elle. Lucrithi la désigna pour commander le premier groupe mais nomma Boubli avec elle.

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Invité Rik Azul
en découvrait l’effrayant ridicule, mais elle n’en avait pu l’envie, elle aspirait dans l’instant à

plus au lieu de pu

Leçon n°1 comment foirer en beauté une attaque surprise :blink: !

Toujours trés bon texte je ne peux (qu'une fois de plus) te demander la suite !

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Mais euh ! C'est plus drole ! :lol:

Pas grave ! C'est pas pour ca que c'est nul :good: D'ailleurs ca fait meme un interlude interessant ou tu introduis de nouveaux elements.

Sinon, que dire ! Bien, on voit la Grien sous un nouvel angle psychologique, ce qui donne à l'histoire une tout autre dimenseion :crying:

Allez bien et parfait resume le tout !

@+

-= Inxi =-

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Vu ce qu'il me reste sur la planche et le peu de temps dont je dispose, je serais bref (et puis, je l'ai déjà fait, mon long commentaire... :good: )

Bon. Deux choses m'ont frappées dans ce passage, en exceptant le dénuement d'humour, chose à laquelle l'on pouvait s'attendre.

Première, le retournement de situation au niveau de Grien, et sa nouvelle forme de pensée. Sans aller trop loin, je dirais que cela nous offre des pistes très intéressante et ouvre toute la question du sens de la vie, bref, un holie remise ne question dont l'on attend beaucoup.

Seconde, l'hésitation des troupes. En effet, j'ai beaucoup apprécié le flou hiérarchique des furies, qui tombe presque au bon moment. Tout s'enchaine parfaitement et les êvénement donent à chacun une raison d'être, de telle manière que l'on nous offre alors tout un scénario complexe (tout est relatif) pour une histoire sommes toute fort simple. En tout cas, chapeau pour avoir fait revenir la nouvelle lieutenante dont l'on pouvait croire qu'elle allait se laisser faire.

Maintenant, on va bien voir où tout cela va nous mener...

Sur ce, Imperator, empereur du néant.

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La salle suintait partout d’humidité et une odeur peu ragoûtante y flottait, mélange savant de crasse, de pourriture et divers corps en décomposition. Les elfes respirèrent un grand coup avant de franchement pénétrer dans ce sanctuaire de la négligence skaven. Deux grands dessins sommaires peints en rouge marron dégoulinant composaient des motifs à base de triangle. Au centre, deux grandes tables étaient remplies de couverts utilisés, de bouteilles couchées et de piles d’assiettes approximatives. Tout à droite, des hallebardes reposaient contre les murs irréguliers vaguement lissés à même la roche. Répartis aléatoirement, une vingtaine de skavens discutaient, mangeaient, couinaient pour un oui pour un non. Trois d’entre eux s’arrêtèrent immédiatement de mastiquer, le regard absent mais méfiant, quand le premier groupe d’elfe entra. Elles étaient elles aussi une vingtaine. L’idée de les neutraliser plus ou moins définitivement trottait dans la tête de chacune, mais le risque de déclencher l’alerte était grand et les autres issus mal connues, il suffisait qu’un seul skaven crie ou s’échappe et tout aurait été réduit à néant. Avec la même attitude désinvolte que la matriarche, Lucrirti s’avança et parla :

- Veuillez excuser notre intrusion dans votre belle demeure. Mais nous nous sommes perdus et nous sommes à la recherche de notre chef. Peut-être pourriez-vous nous aider à la rejoindre ?

A ces mots, sans prendre la peine de s’essuyer la bouche, le skaven du milieu se redressa et hurla :

- Mais on ne peut pas manger tranquillement ?!? Qu’on se saisisse d’elles immédiatement et qu’on l’emmène vers Tetriss !

- Mais chef, elles sont aussi nombreuses que nous, fit l’un des gardes vers les hallebardes.

- Débrouillez-vous, je finis de manger !

- Ne vous donnez pas cette peine, sourit narquoisement l’elfe en tendant ses poignets. Nous nous rendons, nous ne sommes presque armées et vous êtes certainement plus nombreux. Laisser nous juste nos poignards pour que nous ne nous sentions pas trop nues et nous vous accompagnerons sans résistance.

- Ouais, c’est ça ! Et vous nous tomberez dessus au premier faux pas. Pour qui nous prenez-vous ?

- Disons que c’est ma condition pour que vous ne finissiez effectivement votre repas, fit Lucrirthi en caressant le poignard rangé le long de sa cuisse. Je n’étais peut-être pas assez claire… Je reprends, nous nous engageons à ne pas vous faire de mal (et, contrairement à votre peuple, vous savez parfaitement qu’une parole d’elfe est sacrée) en échange de votre accompagnement vers notre chef, rajouta l’elfe en se pinçant pour garder son serieux. Vous gagnez la vie et la gloire à écouter cette suggestion. Vous risquez la mort et l’anonymat dans l’autre. Je vois à votre regard que vous avez maintenant parfaitement compris. Et ne me dîtes pas que quelques femelles vous effraient à ce point, alors qu’il vous suffit juste d’appeler pour voir des centaines de vos confrères vous aider et vous voler tout l’éclat de votre bravoure et de votre efficacité?

Le skaven fronça les sourcils, comme s’il n’avait pas analysé la situation ainsi. Un léger sourire rêveur illumina son visage. Effectivement, il était sur le point de se priver d’un bel éclat pour une malheureuse assiette de viande ? Il regarda à nouveau son assiette puis la belle furie et hurla à ses hommes rats : « Prenez les hallebardes et encerclez-les ! Nous appellerons du renfort en cours de route si besoin ! »

Les hommes rats obéirent plus par peur des débordements que par conviction, si le résultat était là, alors pourquoi chercher des noises inutilement à plus fort que soi. Tandis que le premier groupe sortait de la salle accompagné de la presque totalité des effectifs ennemis, celui de Grien prit possession complètement de ce grand espace en quelques secondes, empêchant les derniers gardes de finir leur repas d’une façon certes très élégante mais un peu trop violente pour une bonne digestion. Deux secondes plus tard, une tête gisait dans les assiettes au milieu d’une bouillie à base de viande grossièrement déchiquetée. Boubli, malgré son petit chantage de départ avait la tête qui dépassait pour ne pas perdre une miette du spectacle. Il n’aimait pas forcément le sens parfois macabre du détail des elfes dans la mise à mort, mais il était admiratif devant leur efficacité.

Pour la suite, laissant à peine quelques couinements sortir de la bouche des victimes qui s’apprêtaient en fait à les conduire une nouvelle fois vers la matriarche, comme si c’était devenu une requête logique et inéluctable les furies se regroupèrent vers la sortie qu’avait prise l’autre groupe. Leur priorité était de conserver leur sang froid et de ne pas laisser monter en elles le spasme qui leur avait valu leur nom pour ne pas finir leur mission aveuglées par leur soif de combats. Un long couloire faiblement éclairé les attendait. On entendait à l’autre bout les gloussements volontairement bruyants du détachement de Lucrirthi, qui finit par bifurquer sur la droite. Peu de bruits suspects étaient audibles dans les autres directions. L’elfe donna l’ordre de se déployer en longeant le plus possible les murs, dans un silence absolu. Peu à peu, ce fut un défilé d’ombres mouvantes, de gestes muets, de légers cliquetis, lorsqu’une victime tombait. A plusieurs reprise, elles tombèrent sur des groupes se déplaçant de salle en salle, le premier fut évité de justesse en se collant contre le paroi la plus à l’ombre, la torche que portait les skavens les éblouissant. Le second donna lieu à un affrontement très sérieux. Un skaven eut le temps de sortir par une ouverture dans la roche qui n’avait pas été détectée. Les furies ne purent partir à sa suite car le combat était pour l’heure trop incertains.

Pour son malheur, le skaven reprit juste le couloir d’où venaient les elfes et heurta dans sa précipitation de s’éloigner du carnage Grololothi, qui était très à la traîne du fait de sa charge inhabituelle. Lorsque le petit homme rat s’apprêta à pousser un soupir de soulagement, il sentit très exactement quelque chose de volumineux et de moelleux amortir le choc ; puis il vit comme un bras vert sortir de décolleté et lui planter une lame dans la jugulaire. En cherchant à comprendre ce qui venait lui de lui arriver, il entendit juste un « Bien joué ! » rieur. Lorsque Boubli l’entendit gargouiller des spasmes de suffocation et ses couinements paniqués, avec ses yeux écarquillés et paniqués, un sentiment de fierté mais aussi un grand malaise s’emparèrent de lui. Deux secondes plus tard, il pria l’elfe de le descendre. Celle-ci comprenant la situation, paniqua à son tour, elle ne voulait surtout pas être la victime de ses nausées. Elle plongea ses mains dans son décolleté pour en extraire le snotling qui ne tarda pas de vider son ventre à quelques centimètres de ses pieds. Bizarrement, elle était toute surprise de s’en être échappée. L’enchaînement de catastrophes des derniers jours avait formé dans son esprit comme une fatalité à leur accomplissement. Ce petit succès était-il un signe favorable du destin ?

Il fallut quelques minutes pour retrouver le calme. Malheureusement, les furies avaient perdu la trace de l’autre groupe. On en profita pour replacer Boubli dans sa place forte. Deux chemins s’offraient à elles : le premier bien éclairé, filait sur la droite et semblaient particulièrement animé, le second, plus sombre, plus propre, semblait descendre beaucoup plus profondément dans la terre, comme pour atteindre un autre niveau de galerie.

**

*

Après une longue déambulation, Ainarylle fut bientôt conduite dans une salle beaucoup plus propre que celles qu’elle avait traversées. Divers ornements grossiers à base d’os la décoraient, deux grands rideaux déchirés, d’un brun rouge approximatif mais méticuleusement sale, tombaient devant une sorte d’estrade qui aurait pu donner l’illusion d’un théâtre, si elle n’avait pas donné lieux à une disposition très cérémoniale de divers sièges et d’une grande table triangulaire, taillée à même la roche, avec au centre une grande tache verte foncée phosphorescente. Tout autour, l’éclairage beaucoup plus intense de grosses bougies en soulignait l’aspect solennel qui contrastait d’autant plus qu’une certaine pénombre régnait partout autour de ce mobilier sommaire. Mais elle n’eut pas beaucoup de temps pour l’apprécier, on la bouscula sèchement juste devant les rideaux.

- Ne bouge pas d’ici, nous allons voir si notre maître accepte de te parler, fit l’un des gardes.

- C’est exactement ce que j’attends de vous, défia la matriarche avec ses poignets toujours ligotés.

Trois skavens prirent le tunnel sur sa gauche. Seuls deux autres la surveillaient du coin de l’œil, en faisant frémir régulièrement leur moustache, signe visible d’une certaine nervosité. Une fois tranquille, son regard continua d’inspecter la pièce. Au fond de la cavité, de l’eau luisait tout le long de la pierre et était recueillie dans une rigole qui filait le long du mur jusque dans la pièce voisine, que l’on devinait, aux légers clapotis qui en sortaient, remplie d’un lac souterrain. Deux immenses stalagmites luisante et jaunâtres encadraient la pièce et recevaient régulièrement de grosses gouttes à leur sommet, comme le tic tac ralenti d’une horloge mesurant un temps éternel, dilaté à l’infini. De manière imperceptible, l’omniprésence de l’eau donnait une acoustique toute particulière dans la grotte, produisant presque une musique mélodieuse incongrue au vu de ce que l’elfe avait vu jusqu’à présent.

La matriarche frissonna, le froid humide qui l’entourait commençait à lui glacer le dos et les bras. Elle bougea ses membres et esquissa des petits pas pour se réchauffer mais les points métalliques des hallebardes tombant contre son dos y mirent fin. Elle sourit intérieurement. Dans d’autres circonstances, elle aurait su tirer profit de cette nervosité, pour l’heure, elle devait juste accepter son sort sans broncher pour espérer obtenir une indication sur leur artefact. Elle s’immobilisa un instant, de légers bruits de troupes semblèrent lui parvenir à son oreille pointue.

Effectivement, quelques minutes plus tard, le groupe de Lucrirthi arriva lui aussi au milieu de la pièce, créant une tension très nette entre les deux races. Chemin faisant, les skavens avaient gonflé leurs effectifs pour se rassurer, si bien que la grotte en devint presque étroite.

En quelques mots elfiques, l’ensemble des furies fut informé du déroulement des derniers événements. Un brouhaha monta progressivement, amplifié par les échos. Grobul mourait d’envie de voir ce qui se passait. Mais la présence des skavens partout autour de lui conféra une prudence inhabituelle. Il était tout moite, le contact des deux peaux ainsi compressées le faisait transpirer ainsi que l’elfe, il avait chaud partout sur le corps sauf sur le sommet du crâne où il sentait lui aussi la fraîcheur de l’extérieur lui tombé dessus, il mourrait d’envie d’y mettre la main pour le réchauffer aussi, mais il avait trop peur d’être repéré. Il espérait juste ne pas éternuer au mauvais moment. Pour une fois, il se dit que ce n’était pas le moment de faire une catastrophe, comme si, en plus d’être intelligent, la répétition de ses derniers exploits lui avait apporté un peu de sagesse. Le temps lui dirait d’être si éloigné de Grien, il tremblait presque de peur de la perdre. Cette idée le hantait littéralement. Puis un ordre fut hurlé pour obtenir le silence. Le maître skaven arrivait. Un grand silence s’installa. Il se dirigea immédiatement sur l’estrade, racla sa gorge pour s’éclaircir la voix. C’est alors que le snotling crut entendre un drôle de bruit derrière lui.

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Toujours aussi bon, l'atmosphère comique et burlesque semble avoir complètement disparu au profit de quelque chose de plus lourd et opressant.

Toutefois, quelques erreurs :

Ne vous donnez pas cette peine, sourit narquoisement l’elfe en tendant ses poignets. Nous nous rendons, nous ne sommes presque armées

A mon humble avis, il manque le "pas" ^_^

Le second s’appelait Boubli. Lui est un cas à part. Pour être plus précis, je dirais que c’est LUI le responsable ! !! Oui, oui, tout est de sa faute car, voyez-vous, il possède un tare rarissime pour son espèce : il est intelligent !
Pour une fois, il(Grobul) se dit que ce n’était pas le moment de faire une catastrophe, comme si, en plus d’être intelligent, la répétition de ses derniers exploits lui avait apporté un peu de sagesse.

Heu, c'est Boubli qui est censé être intelligent?! ^_^

A mon avis, une petite erreur de confusion :lol:

Korelion, toujours conquis :o !

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nous ne sommes presque armées

Il manque un mot ! ^_^

C'est tout ce que j'ai relevé pour la forme ! Donc c'est parfait, blablabli et blablabla ! C'est trop classique ce que je dit ! Pour resumé : Très bien :o

Le fond est pas mal ! Par contre, je comprend plus grand chose à la fin ! Il va falloir que je relise ! Un coup ils se battent, un coup c'est la paix ! Bon c'est la seule remarque que j'avais à faire de vraiment interessante !

Suittttttttteeeee

@+

-= Inxi, dans le suspense :lol: =-

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Avec le snot, un drôle de bruit, ce peut être le pire comme le meilleur...

La tension est pas mal, même si, d'une certaine manière, on reste assez amusé de l'ensemble. Malgré cela, on a tout de même un peu peur, ou du moins sommes nous conscient du danger que court le petit snot.

Mais, à vrai dire, il ne se passe pas grand chose pour ce morceau, si ce n'est que tu dispose tes pièces pour la partie à venir.

Reste à nous livrer celle-là...

Sur ce, Imperator, qui attend d'avoir l'action pour juger...

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Je pense terminer l'histoire avec mon prochain texte. Je vous livre donc la quasi fin. J'ai lu rapidement pour ôter les plus grosses fautes, mais je compte sur vous pour 'indiquer mes oublies. J'aimerais que ceux qui ont lu cette histoire commence à réfléchir sur ce qu'ils ont le plus aimé et le moins aimé. Si tout va bien, j'(essaierais de retravailler l'ensemble (en corrigeant les fautes) et en améliorant ce qui vous aurait déçu ou ennuyé. Bien sûr, si vous êtes coopératifs, vous serez le premiers informés du texte remasterisé. Sur ce, plongeons-nous à nouveau dans l'atmosphère moite des tunnels skavens.

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Au moment où le bruit avait retenti derrière lui, Grobul eut l’impression d’avoir gagné en place, d’être plus à l’aise. De son côté, Meganichonaëth eût un regard paniqué, les agrafes de son bustier étaient en train de céder une à une sous le poids. Que se passerait-il si le petit snotling apparaissait en pleine négociation entre la matriarche et le technomage ? Elle ne voulut pas le savoir. Elle croisa ses bras sous sa poitrine de manière à soutenir le plus possible la charge. Malheureusement, ils étaient bien trop menus pour être réellement efficaces, ses formes généreuses engloutissant tout dans les environs. Elle finit par se tenir comme si elle avait un bambin dans les bras, sa pause était étrange mais peu de skavens s’en souciaient.

- Alors, vous croyez-vous assez en position de force pour espérer négocier quoi que ce soit, fit le chef skaven ?

- Non, absolument pas. Ne m’en voulez pas d’essayer ?, Rajouta la matriarche. Ce que je sais, c’est que vous ne pouvez faire fonctionner l’artefact sans nous. Nous possédons ces clés d’activation…

- Ceci explique sans doute cela. Mais nous devrions obtenir aisément ces informations en étant persuasif… A moins que vous sous-estimiez nos capacités en la matière ?

- Possible… Mais peut-être sous estimez-vous notre détermination également ? Si nous sommes descendues vous voir, ne doutez pas que la mort ne nous effraie pas. Je n’ai qu’un geste à faire pour vous le prouver. Est-ce le cas de vos soldats et de vous-même ?

Un grand silence régna après ces paroles de sang et de glace. Les skavens se regardaient les uns et les autres comme pour jauger leur courage. Les furies, elles, serraient au creux de leur main leur petite fiole au liquide rouge rubis. Le technomage semblait, quant à lui, hésiter, l’assurance pleine d’élégance de l’elfe le déstabilisait un peu. Elle était meilleur orateur que lui, continuer à discourir de la sorte ne ferait qu’affaiblir le courage de ses hommes pourtant si supérieurs en nombre et certainement devant une victoire facile. Il chercha une voie pour retrouver un avantage.

- Lorsque deux intelligences telles que les nôtres se rencontrent, ils seraient étonnant qu’aucun terrain d’accord ne se trouve. Proposer moi donc quelque chose où chacun soit gagnant et j’examinerais votre requête. Mais ne vous faîtes pas trop d’illusion. Je n’ai que faire de votre vie, tout comme l’artefact m’importe peu en l’état. Montrez moi en quoi il puit faire changer les choses. Bref, pour l’heure, je ne vois rien à gagner et pas grand-chose à perdre. De votre côté, si j’analyse bien la situation, vous n’avez rien à perdre et tout à gagner. Je comprends votre détermination, mais acceptez que tout ceci, en l’état, ne m’intéresse pas vraiment.

Il y eut petit sifflement qui ponctua le discours. Quelque chose d’insignifiant, bien qu’avec une sonorité très particulière, légère et aérienne. Il se réverbéra quelques instants dans la pièce d’à côté pour se mélanger aux sourds clapotis du lac souterrain. Une bonne moitié de la salle n’y prêta pas attention. L’autre sut qu’un atout venait d’être tiré dans le jeu qui se déroulait : le groupe de Grien était arrivé à bon port et prêt à entrer en action.

Pour Anarylle, les choses s’annonçaient au mieux, bien que rien n’était encore joué. Cependant, elle sentait qu’elle avait capté l’attention du skaven, que celui-ci hésitait et que l’équilibre des forces était en passe de s’établir. Il lui fallait obtenir une seule information : la localisation de l’artefact. Après ça, qu’elle ait recours à la ruse ou à la force n’avait plus d’importance, elle aurait alors un but et les deux voies l’atteindraient de toute façon.

**

*

Au milieu de ce tableau empli d’espoir, le temps était compté pour une raison complètement imprévisible. A chaque seconde qui s’écoulait, Meganichonaëth paniquait de plus en plus. Malgré ses efforts, d’autres petits craquements inquiétants s’étaient fait entendre derrière elle. Elle soutenait à pleines mains ses seins presque libres. Sans s’en rendre compte, son geste eut pour effet de décoller l’armature du bustier de sa peau. Pour qui y aurait prêté attention un petit pied vert apparut soudain au niveau du nombril, puis un cri suivi d’un grand « OUAAAAAAAIE » plongea la salle dans un état de stupeur totale. Pour qui imagine l’état de tension dans lequel l’assemblée était plongée, la plus terrible des catastrophes venait de se produire. Rien ne pourrait l’arrêter. Et « Trahison ! Qu’on les exterminent toutes » fut le dernier ordre intelligible par tous donné par le technomage.

Lorsque Grien entra en scène et qu’elle vit le snotling par terre, au pieds de sa guerrière-porteuse, le corsage complètement ouvert, elle ne put s’empêcher d’éclater de rire en même temps qu’elle brandissait un poignard et sa fiole de liqueur de sang. Il y avait dans cette succession absurde d’événements surréalistes une forme de logique imparable qu’elle commençait à cerner. L’issu lui paraissait inéluctable maintenant et peut lui importait. Elle regarda l’œil résigné le liquide rouge et l’absorba d’un trait. Un voile trouble se déposa sur ses yeux, ses oreilles firent disparaître comme par magie tous les bruits inutiles du combat qui commençait, seules les informations vitales pour abattre ses ennemis lui parvenaient ainsi au cerveau. Elle détestait maintenant ce qu’elle allait devenir, un part d’elle voulait fuir le carnage qui allait se dérouler, non par peur mais parce l’horreur qu’il allait faire naître n’avait plus de sens pour elle.

D’un geste rapide, elle cisailla la carotide d’un skaven sur son passage en même temps qu’elle plongeait dans une mer de pieds, qu’elle balaya d’un large revers de la lame de son poignard gauche. Lorsqu’elle se redressa, elle était incapable de savoir ce qu’il se passait autour d’elle, seules des cibles à abattre se mouvaient en vagues ombres ralenties, le reste du monde n’existait plus, elle n’était plus que fureur.

**

*

Quelques instants plus tôt, une furie tendit le fond d’une fiole à Boubli avec un immense sourire extatique et cruel. Le snotling regarda le contenu au magnifique éclat rubis. Il vit autour de lui les elfes se changer en guerrières impitoyables. Cela l’effrayait mais l’attirait dans le même temps. Sans plus réfléchir, il approcha le goulot puis vida le contenu. En quelques secondes, il fut comme transporté dans un autre monde. Seul quelques informations lui parvenaient mais elles étaient toutes d’une logique implacable. Il bondit sans réfléchir dans le tumulte qui s’ouvrait à lui à deux pas. Il n’avait qu’à regarder un adversaire pour comprendre à l’avance quel geste il devait faire pour l’abattre et aucune résistance dans son bras ou son esprit ne l’entravait. Il eut l’impression de tuer un puis deux, puis trois skavens, pour finir par perdre toute notion autour de lui. Seule une immense jouissance à faire jaillir le sang autour de lui l’habitait.

A quelques pas de là, Grobul était terrifié. Il s’était recroquevillé sur lui par terre et tremblait de tout son corps. Il se sentait si seul et complètement dépassé par ces cadavres qui commençaient à joncher le sol. Il ne cherchait pas à comprendre, tout au plus à se protéger et à attendre que tout ça s’arrête. Il aperçut dans une bouffée de joie son ami et son bel amour juste devant lui. Tous deux l’ignorèrent le regard cruel et absent, les yeux injectés de fureur et le visage fermé sur les horreurs qu’ils perpétraient sans fin. Son coeur lui fit encore plus mal. Les seules personnes qui n’aient jamais comptés pour lui semblaient perdues dans une transe vide de sens pour lui. Il se redressa et courut dans leur direction.

Arrivé à la hauteur de Boubli, il lui prit le bras pour l’entraîner hors du massacre. Il était maculé de sang, plusieurs entailles barraient ses bras et son ventre. Mécaniquement, ce dernier s’apprêta à abattre son épée sur la tension qu’il sentait derrière lui. Au dernier moment, une lointaine information l’appelait hors du monde qui le gouvernait depuis quelques instants. Au moment où il fit tomber sa lame sur sa future victime, un visage vert lui barra l’esprit. Il tressaillit mais trop tard, le coup était parti. Lorsqu’il se ressaisit, l’épaule de Grobul était ouverte sur plusieurs centimètres, ce dernier restait pourtant cramponné à son ami, le visage en larmes, le suppliant d’arrêter.

Un grand vide régnait dans sa tête, puis l’immense fracas et les cris rentrèrent à nouveau dans ses oreilles. Deux skavens se dirigeaient droit sur eux, il souffla un grand coup et se rua sur eux en hurlant de rage. Grobul fut atterré, tous ses efforts lui apparurent vains. Il se résigna et se laissa tomber à nouveau au sol, prêt à mourir cette fois-ci. C’est alors que son ami le prit par la main et lui chuchota un « suis-moi ! » énergique qui le fit sortir de torpeur. Il se leva et ignora la douleur dans son bras et remarqua le corps de deux hommes rats derrière lui. Boubli avait encore la tête brouillée et des voiles sur les yeux l’empêchaient de bien voir autour de lui, mais une chose était sûre, il leur fallait quitter la place. Au moment de sortir de la salle, il sentit son ami se raidir. Ce dernier refusait d’aller plus loin.

- On ne peut pas !

- Mais t’es fou ?!? On va se faire massacrer !

- Non ! Je peux pas ! Je peux pas laisser Grien dans cet enfer ! Elle va mourir !

- Ouvre les yeux et regarde là ! C’est une furie ! Elle se moque que tu soit là ou pas ! Regarde comme elle se bat, tu n’as rien à espérer d’un tel être ! Réfléchis !

- Si je peux !, hurla Grobul en larme.

- Allez, soit raisonnable !

- Et toi, tu l’étais, y a deux minutes ? Et j’y suis pas arrivé pour toi ? Pourquoi pas elle ?

- Mais c’est différent ! Elle a bu une sorte de drogue, elle n’est plus elle-même. Moi j’ai juste bu quelques gouttes et tu as vu de quoi j’étais capable, rajouta Boubli en pointa son nez vers l’épaule en sang de son copain. Regarde là ! Elle est effectivement très belle, mais elle t’entraînera avec elle dans la mort.

- Je veux pas qu’elle meure ! Je veux la sauver ! Et si je dois mourir aussi, j’en ai rien à faire ! Laisse moi, Boubli. Laisse moi, j’y vais !

Il se précipita dans la mêlée. Son ami eut un immense pincement au cœur. Il était inutile de le retenir, mais était-il utile qu’il le laisse mourir tout seul ?

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?, Rajouta la matriarche

La je pense que la "," est inutile, ca fait bizarre ^_^

Sinon pour le fond, ton texte glisse doucement vers le serieux et le dramatique. On garde quand meme un cote comique avec le corset qui lache en plein milieu de la conversation.

Bon, la forme, tu as du trouver toute les fautes en tout cas, je n'en ai plus vue de genante ! Donc, pour le futur dernier chapitre, j'exige une telle rigeur :zzz: ( ca se trouve il y en a plein et je les ai pas vu ! )

Sinon, c'est pas mal, j'aime toujours autant ! Et cette fin hypothetique me rend tout triste ! :wink: J'espere que tu reattaquera un texte après ! :D Tu vas nous refaire un texte après :)

@+

-= Inxi =-

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CRAC! Et là, c'est le drame, tout s'enchaîne! :)

Bref, toujours autant du bonheur, et j'attend la fin-fin avec impatience. Ben non, ce n'est pas une quasi-fin qui va nous satisfaire! ^_^

Korelion, ha si

Mais nous devrions obtenir aisément ces informations en étant persuasif… A moins que vous sous-estimiez nos capacités en la matière ?

N'y aurait-il pas un s à la fin de persuasif et ne manquerait-il pas un ne entre "vous" et "sous-estimiez" ? :wink:

Elle était meilleur orateur que lui : Meilleure oratrice

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Il faut battre le fer lorsqu'il est encore chaud. Je viens de terminer l'histoire. J'espère que cette fin vous plaira. C'est assez long. Ne vous lancer pas dedans en deux minutes, ce serait dommage. J'ai volontairement mis ce texte d'un seul bloc pour que vous rentriez vraiment dedans. N'oublier pas de m'indiquer ce qui vous a plu et déplu le long de cette petite histoire pour que je la corrige :) . En tout cas, j'espère que vous prendrez autant de plaisir à lalire que j'en ai eu pour écrire cette histoire tantôt affligeante (si, si, ne le niez pas :wink: ) tantôt touchante (heu, ça a dû se produire uassi, non? ^_^ ). A la prochaine, mais pour d'autres héros (moins catastrophique j'espère! :zzz: ) et d'autres humeurs... :D

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Lucrirthi ne perdit pas son temps, elle donna immédiatement l’ordre de foncer sur leurs gardes pour les faire tomber afin que l’unité de Grien ait le temps de les libérer de leurs liens. Pris entre deux fronts, les skavens reculèrent tout d’abord le temps de comprendre ce qui se passait et de mesurer les forces en présence. Puis, ils se scindèrent aussi en deux pour tenter à leur tour de les cerner grâce à l’avantage du nombre. La force de la masse qu’ils constituaient poussa leurs assaillants à l’extérieur d’un cercle en les dispersant contre les parois. La manœuvre se déroula sans problème jusqu’à ce que la frénésie des furies atteignent son comble car, dès lors, nul ordre régna, mais un vent de folie qui ouvrit autant de brèches que d’elfes. Il était très difficile d’anticiper quoi que ce fût dans un espace aussi restreint. Sans le savoir, en poussant leurs ennemies à se disperser en une multitude de petites unités, ils perdurent leur principal atout. Plus rien ne pouvait diriger l’élan qu’ils devaient lutter, ce n’étaient pas des blocs qui formaient un dispositif prêt à être déployé et manoeuvré, mais une multitude de guerriers livrés à eux-mêmes, ignorant par là leur principal atout que de rester en bloc.

Devant la soudaineté de l’attaque, Tetriss n’avait pas eu le temps de s’évader, car, dès qu’Anarylle fut libérée par ses sœurs, il avait été la première cible de la matriarche. Il se contentait donc de courir de cachette en cachette pour lui échapper, profitant des assauts de ses congénères sur elle pour prendre un peu d’avance. Il s’était d’abord dissimulé derrière l’étrange table triangulaire, puis derrière un rideau, puis tout près de la sortie, mais le combat y faisait trop rage pour ne pas risquer sa vie en espérant la franchir. Pour l’heure, profitant d’un accrochage plus sérieux avec sa poursuivante obstinée, il s’était couché sous les corps inertes de deux de ses ex-semblables. Il attendait le plus misérablement possible que le calme revienne. La tournure des événements n’était pas sans l’inquiéter ; bien qu’une bonne dizaine d’elfes avaient déjà péri, le seuil fatidique et sans doute fatal du « un contre un » approchait. Deux solutions s’offraient à lui: attendre et ressortir peu glorieusement mais vivant de ce petit incident de parcours ou chercher, ou pour être plus exact, faire chercher des renforts. Mais quelque chose clochait, en temps normal, il n’aurait même pas dû avoir besoin d’en demander, le bruit du combat aurait dû déclencher une alerte de lui-même. Ce qu’il ignorait, c’est que le groupe de Grien avait particulièrement bien nettoyé le périmètre et surtout déclenché un incendie quelques cent mètres plus loin. En attendant, il voyait un étau se refermer et approcher un autre seuil fatidique à partir duquel ses glorieux combattants prendraient la poudre d’escampette. Une troisième solution germait aussi dans son esprit : laisser l’artefact à ces fou furieuses. C’était encore moins glorieux mais il aurait la vie sauve. C’était décidé, il opterait pour cette sage solution dès qu’il serait capturé. Osant jeter un coup d’œil derrière lui, il vit la matriarche folle de rage le chercher dans la salle. Il plongea la tête dans les habits des cadavres et prit une pose la inexpressive et inerte qui soit.

Quant à eux, perdus au milieu d’une ronde chaotique et mortelle, les deux snotlings tentaient d’approcher Grien en évitant au maximum les coups qui pleuvaient partout autour d’eux. La ramener vers eux pouvait sembler chose aisée, de loin, mais devant l’ardeur qu’elle mettait à exterminer ses ennemis, la mission paraissait plus qu’incertaine pour nos petits compagnons. Grobul n’hésita pas un instant, il voulait la sauver, un point c’est tout, inutile d’analyser en long et en large les probabilités d’y laisser sa peau comme le faisait Boubli. Il prit par conséquent le chemin le plus court, dessinant une ligne droite quasi parfaite, mais dont la trajectoire se heurtait à une résistance de plus en plus serrée pour espérer progresser ainsi jusqu’à son objectif final. Même avec ses yeux fous et son visage froid de haine, elle était pour Grobul la plus belle d’entre toutes. Son front gardait sur lui comme une douleur intérieure et ses gestes étaient empreints de grâce résignée et fatale, comme aucune de ses sœurs n’en avaient. Il s’accrochait à ses petits signes que lui seul semblait voir pour garder un espoir de la sortir de sa transe meurtrière. Au milieu de la mêlée, elle ne put éviter le choc avec une hallebarde qui la heurta de plein fouet sur sa hanche. Elle ne hurla pas, elle fut juste projetée à terre par la violence du choc. A peine tombée, elle se relevait en bondissant droit sur son adversaire. Seule une forme de raideur dans ses gestes soulignait l’importance de la blessure.

Voyant une combattante affaiblie, deux autres skavens se dirigeaient sur elle. Boubli vit le danger et somma Grobul de ramasser une arme pour l’aider. Ce dernier prit un poignard elfique encore enduit de sang et se rua sur celui qui allait faire abattre sa hallebarde derrière elle. L’adversaire reçut dans le mollet la pointe et le choc fut suffisant pour qu’il lâche son arme. Le bruit que causa sa chute fit se retourner instantanément l’elfe qui, d’un large mouvement de rotation du bassin, lui asséna un formidable coup de pied et lui sauta au cou alors qu’il tombait à son tour. En quelques secondes, elle lui avait planté sa lame dans la bouche et traversé la boite crânienne, pour replonger ensuite sur d’autres ennemis sans même voir un instant les deux petites formes vertes qui couraient autour d’elle. C’est alors qu’un grand et sonore « Griiiiien ! » retentit tout près d’elle. Un vague souvenir s’associa à l’appel, mais elle n’y prêta pas attention tandis qu’elle parait de toutes ses forces l’assaut plein d’élan d’un énième guerrier. Cependant, à chacun de ses gestes, subsistait comme un écho de plus en plus fort du cri. Sa vision était parfois striée de couleurs réelles, son corps réagissait moins mécaniquement et ses multiples blessures distillaient soudainement leur douleur partout dans son corps. Une nausée la figea un instant, comme s’il fallait qu’elle recrache un corps étranger et nocif, un morceau d’elle-même qui la brûlait dont elle ne voulait plus. Malheureusement pour elle, elle s’était mise au cœur du combat, ces quelques instants d’inattention ne pourraient que lui être fatals. Son regard s’emplit de doute, un bras lâche tomba le long de son corps et ses mouvements précis et vifs se figèrent inconsciemment. Des skavens s’approchait dangereusement d’elle. Sans qu’elle ne fit rien pour se défendre, deux anges gardiens tout verts apparurent dans son champ de vision et s’activèrent autour d’elle tantôt avec audace, tantôt maladroitement, pour chasser toute menace. Ces deux formes vertes se fixèrent fugitivement dans son esprit, comme une bouffée d’oxygène, puis elle se sentit tirée malgré elle, sans qu’elle saisisse encore ce qui se passait. Elle eut un vague réflexe pour se débattre, mais elle était maintenant comme perdue, paralysée par l’épuisement d’un trop plein d’énergie.

Il ne s’était passé que quelques secondes entre le cri et la retraite. Les deux snotlings l’entraînèrent ainsi hors du combat. Beaucoup moins nombreux qu’au début, le gros des troupes faisait barrage aux deux principales sorties de la pièce, laissant libre une bonne partie de l’arrière salle. En s’y dirigeant, ils, découvrirent une somptueuse salle naturelle. Un immense lac s’étalait devant eux, sous une voûte de stalactites jaunes et parfois translucides. Toute une partie de la roche sur leur gauche était colorée d’un orange rouille et dessinait comme un aigle géant avec ses ailes grandes ouvertes, prêt à les emmener loin d’ici. Une fine fissure au plafond donnait un grand arc de lumière, libérant des milliers de scintillements sur la surface de l’eau. Immédiatement, ils furent saisis par cet appel au calme, que les clapotis de l’eau amplifiaient de leur musique régulière et légère.

Peu à peu, le masque de l’elfe disparaissait, laissant place à un visage encore perdu mais plein de détresse et de lassitude. Grobul lui apportait de l’eau à travers ses mains pour la rafraîchir et s’inquiétait du sang qu’elle perdait le long de ses multiples plaies. Boubli, lui, repoussait, assommait, baladait toute menace ennemi qui aurait pu s’approcher. Il exaltait de découvrir son efficacité au combat. Bien sûr, il lui fallait deux ou trois coups là où une elfe n’en aurait mis qu’un, mais sa modeste taille obligeait ses adversaires à porter des assauts en bout de course pour l’atteindre ou à se baisser de manière inhabituelle, modifiant ainsi tout leur centre de gravité, les coups qu’ils dispensaient étaient donc par conséquent beaucoup moins puissants et beaucoup plus prévisibles. Le snotling tirait maintenant parfaitement partie de son petit avantage. Derrière lui, profitant de la relative intimité de la situation, son ami serra alors très fort le corps de Grien dans ses bras et blottit sa tête contre son sein. Il était désespéré de la voir si passive, elle qui pétillait habituellement d’esprit et de vie. Il posa sa main sur sa joue et sentit une larme lui couler dessus. Tandis qu’il la regardait pétrifié d’angoisse, elle lui prit à son tour sa main et le remercia d’une voix faible et douce. Elle posa sa tête sur son épaule, à bout de souffle et de nerfs.

Les furies étaient sur le point de gagner le combat. L’effet de surprise provoqué par l’unité de Grien avait désunis et paniqué les skavens. Ils se battaient juste pour défendre leur peau alors qu’ils auraient dû se regrouper pour se protéger et fondre sur leurs victimes. Les furies finirent bientôt par encercler les quelques skavens qui n’avaient pas fui. Petit à petit, l’élan frénétique qui les habitait s’estompa faute de combattant. Un vertige s’abattit sur elles, certaines dodelinant quelques instants de la tête comme pour chasser les derniers spasmes qui les hantaient. Un calme effrayant s’installa.

Anarylle enrageait intérieurement. La victoire était sienne, mais elle avait besoin de trouver d’autres victimes. Ses furies le devinèrent immédiatement, et gardèrent leurs distances avec elle en s’affairant à soigner leurs sœurs blessées. C’est alors qu’elle repéra un tissu bleu poussiéreux qu’elle avait cherché pendant tout le combat. Elle s’en approcha et eut comme l’impression qu’il tremblait. D’un geste sec, elle le tira et découvrit le technomage complètement paniqué.

- Alors, pauvre skaven, es-tu prêt à me rendre ce qui m’appartient maintenant ?

- Oui, oui, tout ce que vous voulez si vous ne me faîtes pas de mal…

- Bien sûr… Je sais être clémente, répondit-elle férocement. Qu’on le pende par les pieds le temps qu’on interroge les autres prisonniers. Je veux être sûr avant de te laisser en vie que tu es bien le seul à pouvoir me dévoiler l’emplacement.

Puis son regard croisa celui de Boubli qui regagnait discrètement la salle où se reposait Grien. Il frissonna. Une étincelle de cruauté noire y brillait.

- Qu’on s’empare également des vermines vertes qui ont osé se moquer de moi ! Qu’on les réduise en bouillis pour que je n’en entende plus jamais parler !

D’un geste ample et las, elle désigna la direction de notre héros. Quatre elfes se mirent en chemin pour exécuter l’ordre avec une joie malsaine sur les lèvres. Elles s’approchaient d’eux comme on essaie d’attraper un petit animal, poussant des « petits, petits » pleine de féroce ironie. Elles étaient sur le point de les capturer lorsque l’une d’entre elles reçue en plein cœur un violent coup de poignard surgit de la paroi. Avec stupeur, elles virent Grien leur barrer le chemin.

- Tachez d’abord de trouver adversaire à votre taille, soeurettes !

- Que fais-tu ? Tu es folle ? Tu vas te faire massacrer !

- Je m’en moque ! Ces deux snotlings valent plus que vous toutes ! Et c’est pourquoi vous ne les tuerez pas devant moi !

Gorbul sentit une ivresse dans tout son corps. Les dernières paroles de l’elfe lui avaient donné un coup de sang. Il ne comprenait pas le changement de sa fascinante amie, même s’il en avait rêvé. Il était empli d’espoir. D’un pas décidé, il reprit dans sa main le poignard qu’il avait trouvé tout à l’heure. Sa Grien était bien trop affaiblie pour s’en sortir seule une nouvelle fois, il n’était pas médecin, mais il le savait. Boubli était déjà à ses côtés. Pour espérer s’échapper de cet ultime imbroglio qu’ils avaient une fois de plus causé, mais cette fois-ci bien malgré eux, l’elfe aurait besoin de toute leur aide. A trois contre trois, le combat n’était toujours pas équitable mais les snotlings étaient persuadés du contraire, là était l’essentiel. Ils poussèrent un cri guerrier en se lançant sur les trois furies. Celles-ci les balayèrent d’un revers du bras avant même qu’ils n’aient pu les toucher. Grien en profita pour se décaler sur la gauche et plantée sa lame dans la cuisse de l’une d’entre elles. Malgré tout, le combat s’engageait mal, l’espace qui leur restait pour esquiver les coups se réduisait, derrière eux, ils sentaient le souffle de l’eau glacée se rapprocher.

Agacée par les manœuvres des snotlings, la plus éloignée de Grien décida de cesser de les ignorer pour les anéantir à son tour. Du coin de l’œil, leur ancienne lieutenant anticipa son intention d’un plongeon pour les protéger de ses attaques. Malheureusement, elle reçut à leur place la feinte qui devait les abattre. Elle s’affaissa, plié par la douleur qui immobilisait sa jambe droite. Voyant les deux autres se ruer sur elles et sa dernière heure approchée, elle balaya du pieds gauche valide les jambes des deux snotlings, qui furent déséquilibrer dans le lac, puis elle roula elle-même jusque dans l’eau, dans un plongeon approximatif. Le temps que ses sœurs s’interrogent sur la nécessité de plonger, elle avait pris sous ses bras les deux compères et, en poussant le plus énergiquement possible des pieds, se laissa entraîner par le courant vers une destination inconnue. Le contact de l’eau sur ses plaies lui arracha une grimace, chaque effort la brûlait et ses membres blessés étaient trop raides pour nager correctement. Comprenant qu’aucun des deux snotlings ne savaient nager, elle se mit sur le dos en les maintenant du mieux qu’elle le pouvait la tête hors de l’eau. Quelques minutes plus tard, lorsqu’ils comprirent qu’aucune poursuivante n’avait plongé, elle les rassura en leur demandant de bien s’accrocher à elle et que tout allait bien se passer. Elle les invita à l’aider de leurs jambes.

Cramponné à ce qui lui était le plus précieux, Grobul se moquait de l’issu de cette aventure. Il était tout près de son seul amour et mourir à ses côtés était pour lui, à l’heure actuelle, la plus belle d’entre toutes les voies possibles. Tout près de lui, Boubli s’inquiétait des efforts de l’elfe. Il voyait bien qu’elle donnait là ses dernières forces, plusieurs blessures semblaient profondes, mais il ne voulait inquiéter ni l’elfe ni son ami. Il faisait de son mieux pour la soulager en propulsant ses membres inférieurs le plus vigoureusement possible. Le courant semblait se faire plus fort et les entraînait droit sur la paroi de la cavité, ils allaient sans doute être aspirés par un tourbillon qui les conduirait soit vers le néant soit vers une autre sortie. Tous se mirent à aspirer une grande bouffée d’air pour plonger dans les profondeurs inconnues de ce lac.

Effectivement, une ouverture dans la roche laissait l’eau s’écouler en une rivière le long de la roche polie, suivant une pente relativement douce qui leur permit de reprendre leur souffle. Puis, dix mètres plus loin, ils devinèrent une vraie cascade. Grien serra très fort ses deux compagnons. Régulièrement des chocs la meurtrissaient. Le froid anesthésiait agréablement ses douleurs, tout en engourdissant dangereusement tous ses membres. Sa chair devenue molle avec l’eau se déchirait plus facilement à chaque choc, laissant fréquemment une traînée de plus en plus rouge se détacher d’elle. Lorsque la chute s’amorça, elle fut prise d’un vertige, sa tête heurta violemment un rocher, un voile noir avec quelques points blancs s’abattit quelques secondes sur ses yeux. Lorsqu’elle refit surface, elle se vit seule tout en bas de la chute. Elle chercha du regard les deux compères. D’abord, elle devina Boubli échoué un peu plus loin. Puisant dans ses toutes dernières forces, elle plongea pour chercher Grobul. L’eau, bien que très sombre compte tenu de la faible luminosité ambiante, était parfaitement translucide. Elle ne tarda pas à le voir, à un mètre à peine d’elle, la petite créature en train de se débattre pour ne pas couler. En une brasse, elle put tendre le bras pour le récupérer. Lorsque leurs têtes émergèrent, leurs visages s’illuminèrent d’un grand sourire malgré l’adversité dans laquelle ils nageaient

- Accroche-toi bien à moi et tu verras que tu vas flotter tout seul !

- Grien ! Tu es vivante !

- Tu croyais que j’allais te laisser tomber après tout ce que je viens de faire !

- Je sais pas ! Tu peux pas savoir comme je suis heureux d’être avec toi !

- Allez, garde tes forces. Remue tes jambes comme tout à l’heure pour m’aider…

Elle était épuisée, la tête lui tournait encore plus, parfois, elle s’arrêtait de nager et il lui fallait faire un effort pour savoir où elle était vraiment. Puis, sans s’en rendre compte, ayant puisé dans ses dernières réserves, elle bascula dans l’inconscience, errant comme un radeau fantôme vers le bord de l’abîme, puis s’enfonça la tête la première dans l’eau. Les cris d’alerte de Grobul, qui battait sauvagement des bras pour rester hors de l’eau tout en essayant de garder l’elfe à portée, en serrant une grosse poignée de cheveux qu’il avait saisi en train de flotter, réveillèrent Boubli. Il était bien embarrassé pour savoir comment l’aider à son tour. Son ami n’était pas très loin de la rive et semblait s’être stabilisé. En fait, si Grobul avait la tête hors de l’eau, c’était uniquement parce que ses pieds reposaient maintenant sur le corps de l’elfe au fond de l’eau. Il replongeait régulièrement pour la tirer vers la rive avec ses bras tout en s’appuyant sur la roche glissante. Lorsque Boubli put l’aider à la hisser hors de l’eau, il était incapable de savoir combien de temps s’était écoulé. Il regardait son ami les yeux plein d’angoisse. Nul signe de vie ne transpirait de la belle elfe. Elle avait pourtant un visage radieux, les yeux perdus dans une rêverie infinie et un sourire de princesse. Lorsqu’ils comprirent qu’ils ne pouvaient plus rien faire pour la sauver, Grobul poussa un long hurlement de douleur qui fendit le cœur de son ami.

- Je veux pas la laisser là !

- Mais c’est impossible ! On ne sait même pas comment faire pour sortir…

- M’en fous, je veux rester près d’elle !

- Sois raisonnable !

- Nan ! pleura Grobul à chaudes larmes. Elle m’a sauvé la vie, tu te rends compte ! Plutôt que de m’abandonner, elle s’est sacrifiée pour moi. Et tu voudrais que je la laisse ici !

- T’as raison. On va l’emporter avec nous. Elle nous a sauvé tous les deux en fait. Tu verras, rajouta Boubli, on y arrivera, et on lui fera la plus belle des cabanes en bois pour l’abriter et l’y reposer. Il paraît que les elfes font comme ça. Puis ils mettent le feu pour que leur âme s’envole dans la fumée dans le ciel pour rejoindre les nuages et donner à nouveau la vie sur terre. C’est beau, non ?

- Oui, c’est exactement ce que je veux pour elle. Et bien, on fera comme ça ! D’accord ?

- Bien sûr, compte sur moi ! Tu sais, c’est vrai qu’elle était très belle ! dit Boubli en la regardant très ému lui aussi. Regarde, elle semble nous regarder et nous donner son accord.

Il leur fallut de longues minutes pour surmonter les larmes qui leur coulaient abondamment sur leurs joues. Ils se blottissaient l’un contre l’autre, caressaient malgré eux la joue maintenant froide de l’elfe comme pour espérer lui redonner vie. Puis Boubli surmonta sa tristesse, serra longuement contre lui son ami qui s’effondrait toujours un peu plus à chaque sanglot. Avec persévérance, il réussit peu à peu à lui faire comprendre que s’ils voulaient la garder belle pour sa dernière demeure, il était temps de partir. Grobul s’agenouilla une dernière fois et, sans comprendre ce qu’il allait faire, posa un long baisé sur les lèvres de sa bien aimée. Lorsqu’il se redressa, il détourna ses yeux pour ne pas s’effondrer une nouvelle fois. Il regarda la voûte de la cavité et se mit à hurler comme une bête sauvage, à en faire peur son ami. Il cria ainsi une fois, deux fois, puis trois, jusqu’à ce que sa voix se brise. Puis, il aspira une grande bouffée d’air et dit à son ami, le regard vide mais d’une voix froide et déterminée : « Allez, on y va, maintenant ! » Ils fermèrent les yeux de Grien et prirent chacun un de ses bras. Le chemin fut long et difficile. Ils n’échangèrent presque pas de mots pendant les heures infinies qui s’écoulèrent jusqu’à leur délivrance. Ils faillirent se noyer, se fracasser la tête, mais toujours ils emportèrent avec eux la dépouille de l’elfe. C’est ainsi que les deux snotlings continuèrent leur route. Lorsqu’il y a maintenant si longtemps, ils avaient quitté leurs semblables, ils voulaient alors trouver la liberté, un rêve inaccessible leur avait-on dit. Aujourd’hui, ils avaient découvert tout autre chose, ils traînaient derrière eux, à la place, un poids bien plus terrible et plus léger, celui de l’amitié et de l’amour éternels.

FIN

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laisser l’artefact à ces fou furieuses

Folles furieuses

Il plongea la tête dans les habits des cadavres et prit une pose la inexpressive et inerte qui soit.

il manque le "plus"

Bon, sinon, j'aime beaucoup, en y resongeant on est passé du sourire en coin de lèvre devant les idioties de ces 2 snots à un drame profond et touchant.

En tout cas j'aime beaucoup, la fin contraste énormément avec le dvut, mais le décalage de l'humour au drame se fait par petites touches qui donc, ne choquent pas. Bref, j'adore! :wink:

Korelion

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fou furieuses

Je mettrai quand meme folle furieuse

désunis et paniqué

La tu accorde la moitié, c'est soit tout, soit rien 8-s

plongé

Accord ?

l’issu

Issue :P

Voilà, mes quelques remarques sur la forme ! Tu remarquera que sur un texte de cette longueur, c'est bien ! Donc à continuer ! Hein ? Pas de suite ! ^_^:):D:zzz: Allez, un petit effort ! Pour nous .... :wink:

Allez, le fond maintenant ! Bon bah parfait ! Une histoire simple mais qui en dit long. On a au départ une histoire humouristique en prenant les événements comme ils viennent. On glisse ensuite sur un texte qui parle plus de l'amitié puis de l'amour. On redevient alors doucement plus serieux jusqu'à le paroxisme, la fin du texte... C'est beau, touchant, magnifique ! Bravo tout simplement ! Tu finis ici une magnifique oeuvre !

@+

-= Inxi =-

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Invité Harald Durakdammaz

Quel texte, bravo !

Je m'inclines bien bas devant une telle virtuosité d'écriture ( enfin, pas très bas non plus par rapport à ma taille d'origine ^^).

Le concept de fond est absolument génial, et mes félicitations pour ce mélange si réussi d'humour, de pathétique et de tragique ( qui a dit "Shakespeare " ?). J'ai presque pleuré sur la mort de Grien ( et faut y aller pour émouvoir un nain sur le sort d'un elfe :blink: ) ! Je regarderais toujours d'un autre oeil les snotlings et les furies maintenant...

Pour maître Zarathoustra, hip hIP HIP !

HOUURRA !

:wink: :'( :blink:

Harald Durakdammaz Grumbakirikson

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je n'ai pris connaissance de ce texte que ce soir, et c'est avec honneur que je me courbe en déférence devant toi .

Vraiment ce texte est très bien écrit, les évènements se succède très bien, et l'idée est très originale (moi qui pensais faire une histoire de gobelins démocrates :wink: )

un grand bravo à toi et ton formidable récit.

Kannibal

Modifié par kannibal
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