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L'Hypnophobe


Invité Acereth Na Psorn

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Invité Acereth Na Psorn

(Tiens, mon premier topic de la section...)

Bon... ben... J'ai fait durant cette dernière semaine une nouvelle largement inspirée des oeuvres fantastiques de Howard Phillips Lovecraft, et je voulais vous la soumettre. (j'espère que je plagie pas...)

Ca n'a pas ouarammeur comme thématique, mais on est en section "fantastique", là, pas "warhammer battle" et ça tombe bien, j'ai fait une espèce de truc que j'appelle une nouvelle fantastique.

Elle vous sera dévoilée progressivement durant les prochaines semaines, si besoin est je modifierai quelques trucs en route.

Feu!

L’HYPNOPHOBE

Un jour, cependant, la coordination des connaissances éparses nous ouvrira des perspectives si terrifiantes sur le réel et sur l’effroyable position que nous y occupons qu’il ne nous restera plus qu’à sombrer dans la folie devant cette révélation ou à fuir cette lumière mortelle pour nous réfugier dans la paix et la sécurité d’un nouvel obscurantisme. H. P. LOVECRAFT

Vous trouverez ci-jointe la lettre trouvée lors de la fouille de l’appartement du dénommé Henri William Mellowbridge, au 6 East street, Arkham, Massachusetts par nos services de police. Le document présent fût découvert sur le bureau où il fût probablement écrit, et nulle trace suspecte n’y fût relevée. J’attire votre attention sur le fait que l’auteur de cette lettre était explicitement en proie à des troubles mentaux très significatifs, encore aggravés (si du moins l’on en croit ses écrits) par un grand manque de sommeil. Aussi vous intime-je d’examiner cette lettre avec la plus grande circonspection alliée à non moins de scepticisme, dans la mesure où Henri W. Mellowbridge y fait la preuve criante de ses penchants paranoïaques, voire psychotiques.

Il est, en vérité, des manifestations de l’esprit, ou peut-être même de la réalité, propres à faire perdre les sens à tout homme sain, tel mon défunt ami, John Merciah Alkensome. Aussi ne les évoque-je ici sans trembler de tous mes membres, car je m’apprête à éclaircir en profondeur les circonstances de son décès. La version officielle en est en effet largement erronée, et je reconnais en être pleinement responsable en ayant fourni aux autorités un témoignage crédible, mais en grande partie imaginé, dans le but de détourner des masses toute volonté d’intervenir plus en avant dans cette triste affaire. Cependant, devant la tournure proprement atroce qu’elle menace actuellement de prendre si l’opinion publique n’est pas informée au plus vite des périls qui pèsent sur elle, je me vois contraint de révéler l’intégralité, du moins à ma connaissance, des faits qui poussèrent John M. Alkensome à se défenestrer.

Mes déclarations aux services de police locaux tenaient approximativement en ceci :

John, subissant les nombreux problèmes qu’entraînaient sur sa vie privée, et, depuis peu, sur sa carrière, ses excentricités, dont je ne connais pas la nature précise, avait pour rompre sa solitude grandissante et s’éloigner de ses ennuis financiers tenu à me rendre une visite il y a désormais deux mois. Seulement l’homme, et cela était sans doute pour beaucoup dans sa situation peu enviable, était devenu consommateur abusif de substances telles que la morphine, ce que le rapport d’autopsie a au passage confirmé. Etant parti pour une course, je revins à temps pour assister à une crise de délire horrifiante de mon ami, laquelle se termina par son saut à travers la grande fenêtre qui éclaire mon bureau, et donc par sa mort, trois étages plus bas.

Et ce témoignage est vrai, dans la faible mesure où John Alkensome s’est bien suicidé, en proie aux hallucinations, en sautant par ma fenêtre. Il avait de plus bien passé une bonne semaine avec moi pour que je lui apporte un réconfort. Il était également un grand consommateur de drogues toxiques. Mais, fait capital, ses problèmes réels n’étaient aucunement d’ordre financier ou relationnel, et ce n’est qu’à contrecoeur que je les expose.

John Merciah Alkensome s’est en réalité présenté à moi le 12 octobre dernier, subissant les pires tensions nerveuses, et horriblement fatigué, si fatigué que j’eus du mal à le reconnaître. Au reste, ce n’eût pas été dans d’autres circonstances si étonnant, dans la mesure où j’avais perdu tout contact avec lui trois ans auparavant, d’une part parce qu’il s’était géographiquement éloigné du Massachusetts, et d’autre part suite à une profonde rupture entre nous, causée à l’origine par un désaccord culturel qui nous opposait depuis une décennie, et qui avait empiré jusqu’au jour où, conformément à son tempérament extravagant et ses opinions l’étant tout autant, il en était venu à discréditer publiquement mes thèses doctorales sur l’évolution culturelle des civilisations caucasiennes de l’Age du Bronze, ce qui, vous le constaterez ultérieurement, a son importance. Mais ses traits étaient si atrocement torturés par les privations physiques et une angoisse terrible que je mis de longues minutes à lui accorder l’entrée dans mon appartement du 6, East street, Arkham.

Toujours est-il que l’heure était particulièrement avancée et que rien n’était prêt pour accueillir mon ami, visiblement physiquement très affaibli. Cependant à mon grand étonnement, il ne me demanda pas l’autorisation de se servir un déjeuner, ni même de dormir ici, alors que son chemin avait vraisemblablement été fort long et éprouvant. Ce qu’il demanda d’emblée, c’était mon assistance. Comme il n’était pas ignorant des usages courtois, il s’excusa avec la plus grande sincérité d’abuser de mon temps, mais il me priait avec insistance de l’empêcher de dormir, et ceci, à tout prix. Comme je lui demandais des explications, il prit un air fort désolé, et force m’est de dire maintenant qu’il l’était réellement, bien que j’en doutasse sur le moment. Son expression était pleine d’angoisse lorsqu’il bégaya qu’il ne pouvait, à son grand regret, apporter aucune justification pour le moment, et qu’il était bien désolé de m’imposer une telle charge sans même me fournir sa cause. Pris de pitié devant la terreur et la misère du pauvre homme, j’acceptai sans plus insister de sacrifier ma nuit à le tenir éveillé, ce qui ne fut pas aisé, car il semblait avoir veillé pendant une semaine, ce qui était parfaitement vrai.

Nous dépensâmes donc le reste de la nuit à évoquer nos anciennes années de scolarité et de travaux communs, non sans une certaine nostalgie, mais lorsque vînt dans la discussion la question de notre vieille controverse anthropologique, il sembla hésitant, mais aussi à la fois frustré et désolé, et il fît vite diverger la conversation sur des questions plus vagues. Mais nous n’oubliâmes pas d’évoquer son problème et la solution que je n’eusse manqué de lui apporter. Aussi dans la journée lui prêtais-je mon phonographe avec la permission de s’en servir aussi intensément qu’il le désirerait, alors que j’allais vite faire pour lui l’acquisition chez le pharmacien le plus proche de nombreux et fort bons stimulants et d’antidouleurs divers, car le manque de sommeil et la nervosité avaient eu de désastreux effets sur mon ami, qui était pris d’élancements plus ou moins psychosomatiques, et je mûrissais le projet de consulter à ce sujet un médecin.

Voilà, ça casse pas des briques, mais j'espère que ça vous aura donné envie de lire la suite.

Commentez, n'hésitez pas...

Modifié par Acereth Na Psorn
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et je mûrissait le projet de consulter à ce sujet un médec

Une petite faute ici mais sinon, un style vraiment excellent : Bravo ! C'est vraiment digne des plus grands. J'aimerai savoir aligner des mots dans un tout cohérent :clap:

Pour le fond, c'est que le début donc vague. Juste assez pour piquer la curiosité !! Allez suite!!

@+

-= Inxi =-

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Invité Acereth Na Psorn

Ben... merci Inxi...

La suite risque d'être de moindre qualité, vu que mon correcteur orthographique s'est mis à déconner très rapidement. De plus, il est possible que quelques incohérences apparaissent vers le millieu du récit, aussi vous serais-je reconnaissant de me les signaler pour que je les corrige.

voici une suivante partie, et ça risque de durer encore un petit bout de temps, puisque le texte fait presque quinze pages word.

Fire at will!

Je mettais tout d’abord ses lubies sur le compte de ses problèmes privés et, dans une moindre mesure, son excentricité habituelle, car il est notoire que John n’avait que rarement fait preuve d’une conduite correcte en société. Ceci renforcé par une grande fierté de laquelle il ne s’était jamais départagé ainsi qu’une audace, une effronterie disaient certains malavisés, lui avait valu nombre d’inimitiés, et parfois de haines franches. Aussi était-il commun que certains s’évertuent à démolir le peu de réputation enviable qu’il lui restât, et il se trouvait contrarié régulièrement en tous ses projets par la mauvaise volonté et les moqueries de son entourage. Il était immanquable que tout ceci portât un jour ou l’autre atteinte à sa santé mentale, d’autant plus que l’homme s’était depuis ses jeunes années plongé dans des études douteuses frisant l’ésotérisme, et ayant souvent ébranlé son sens critique.

Paradoxalement, le repos lui eût sans nul doute été fort salutaire, revigorant son corps et son esprit surmenés. J’avais en effet appris de lui la nuit précédente qu’il avait consacré ses derniers mois à la recherche effrénée de diverses sources particulièrement rares et étranges, y dépensant fortune, temps et énergie. Etant fatalement suivi de rumeurs déplaisantes dans les hautes sphères intellectuelles desquelles on cherchait à l’expurger, il s’était vu opposer des refus systématiques jusqu’à ce qu’il prospectât dans des milieux plus obscurs en contactant de repoussantes relations qui finalement ne le menèrent pas à grand-chose. Il avait d’ailleurs soigneusement détourné le fil de la conversation chaque fois que je lui en demandais plus sur ses recherches, qui lui avaient ôté vitalité et raison.

C’est pourquoi dès mon retour je lui proposai de l’amener en consultation chez un excellent médecin de mes amis, lui promettant discrétion et compréhension de sa part. A l’instant même où il comprit le sens de ma suggestion, tardivement car ses facultés avaient souffert de ses insomnies volontaires, ses yeux déjà grands s’exorbitèrent de stupeur, plissant son front large et pâle, couvert de sueurs, tandis que sa bouche désarticulée balbutiait avec terreur qu’il ne pouvait avoir désormais confiance qu’en moi, et qu’il ne doutait pas un seul instant que tout docteur sensé ne manquerait pas de le faire enfermer dans un asile d’aliénés, le gavant de soporifiques et de sédatifs jusqu’à ce qu’il en fût mort. Sur ces derniers mots je ne pus qu’exprimer mon incompréhension la plus totale, puisqu’à ma connaissance, seul un abus colossal de sédatifs pouvait entraîner un décès. Quand je lui en fis part, il se calma, regrettant d’en avoir tant dit, s’excusa en prétextant que la fatigue commençait à le faire délirer, et que la prise de fortifiants lui remettrait sûrement les idées en place. En effet, après avoir absorbé une bonne quantité d’énergisants, additionnés d’opiats en faible quantité, quoique même ainsi la posologie n’eût pas été respectée, il sembla se calmer, et parla avec plus d’assurance. Cependant il restait strictement inflexible sur son opposition à contacter un spécialiste. Il admettait comprendre que l’on préférât le forcer à dormir, ce qui eût pu être en des circonstances plus normales fort utile, mais il insistait en disant que pour lui, le sommeil serait une torture bien pire que toute autre expérience.

Dans cette journée et les deux suivantes nous mîmes au point une organisation lui permettant de ne jamais s’assoupir, du moins si aucun évènement imprévu ne survenait. Nous avions en effet convenu de toujours être en compagnie l’un de l’autre, dans la mesure du décent, bien entendu. Mais dans la mesure où je tenais à conserver un cycle du sommeil plus ou moins correct, ce qui, même pour lui, était compréhensible, nous décidâmes qu’il passât ses nuits dans la pièce contiguë à ma chambre, disposant du phonographe, de ses drogues, et de toutes sortes de distractions susceptibles de le maintenir en état de veille. J’avais en effet en ma possession une splendide table de billard, achetée à prix d’or et dont les boiseries étaient fort riches et le tapis encore immaculé après des années d’utilisation intensive. Pour prévenir tout endormissement trop long de mon ami, je me couchais très tôt, afin de me lever vers trois heures du matin, lui laissant les ultimes rayons solaires pour l’aider dans son insomnie, et me ménager un cycle nocturne acceptable pour mon organisme. Et les trois premiers jours, ce système fonctionna à merveille, puisque j’avais en toutes circonstances eût l’endormissement facile, quoique le sommeil léger, ce qui était optimal dans notre situation.

Néanmoins, dès le quatrième jour de son séjour ici, il sembla terriblement inquiet, et plus tristement éreinté que jamais, puisque même une solide alimentation, une faible activité physique et la prise quotidienne, et abusive, de substances médicinales ne pouvaient sustenter son pauvre corps, qui devînt par la suite rapidement une carcasse apathique, et alors que ses forces fuyaient, sa terreur et sa détermination augmentaient, puisqu’il m’enjoignît avec énormément d’insistance à me lever plusieurs fois par nuit pour m’assurer qu’il ne fusse pas assoupi. Apitoyé, et, je dois bien le dire, effrayé par le désespoir et l’attitude de mon ami, j’acceptai sans concessions de régler mon efficace pendule de table pour qu’elle me réveillât cinq, sept, huit fois par nuit, et force m’est de constater à présent que cette précaution supplémentaire ne pût prévenir, du moins pas totalement, ce que redoutait tant John Merciah Alkensome.

Surtout n'hésitez pas à commenter et à me faire part de vos critiques, c'est toujours utile.

Modifié par Acereth Na Psorn
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Bon je suis fan encore mais...

C'est mou ! La forme est vraiment bien mais ca en fait souffrir le fond !! Comment réglé ce problème ? Rend ton texte vivant !! Fais des dialogues ! Là, tu utilises un style d'écriture fait pour les intros et les résumés ! On a pas l'impression d'y être. Fais gaffe ^_^

@+

-= Inxi =-

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Coucou,

Un texte très pur au sens lovecraftien du terme au programme...

Le tour de force n'est pas d'écrire comme les plus grands, puisqu'il s'agit de l'imitation du pourtant inimitable style de Lovecraft, mais là c'est pari réussi : on s'y croirait vraiment, de l'ambiance aux tournures, très bien foutu.

Le scénario aussi est dans la veine du maître, le type d'intrigue qui commence de façon banale (personne ne croit un personnage très bizarre, etc...) et j'imagine que ca va finir à coup de Ftaghn Cthulhu

Bref, j'ai fait court par manque de temps, mais une suite ne serait pas de refus ^_^

Sur ce, Waz, a++

Modifié par Waz
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Invité Acereth Na Psorn

Non, Waz, à la fin il n'y aura pas de "Cthulhu fhtagn" (et pas "ftaghn") mais ce sera fortement sous-entendu.

Voici donc la troisième partie de ce truc, et il y aura un peu d'action, mais ce n'est pas tellement le but de ma nouvelle; quant à y mettre des dialogues, j'ai essayé de m'en abstenir pour garder un maximum de subjectivité narrative et d'introduction dans le récit.

N'hésitez pas à commenter et à critiquer.

Feu!

Elle ne pût qu’éviter le pire, puisque le lendemain soir, sans doute incapable de tenir plus longtemps debout, comme je savais qu’il essayait de le faire le plus longtemps possible, il s’était autorisé un instant de repos éveillé dans l’un des grands et moelleux fauteuils de cuir qui se tenaient dans la salle qu’il occupait de nuit. Les fauteuils en question étaient véritablement de pures merveilles d’artisanat, comme une bonne partie de mon mobilier, duquel je suis à juste titre très fier, et pour lequel j’ai dépensé des sommes fort justement astronomiques, aussi le succulent siège rembourré fît-il son office avec bien trop de zèle. Je me suis souvent surpris, durant certains après-midi chauds et douillets, à m’assoupir de délice et de confort dans l’un de ces délicieux fauteuils, réalisant à l’issue de mon sommeil exquis que j’avais passé une bonne heure onireux et ravi. Je ne puis concevoir que John n’ait eu envers ces objets une méfiance juste en ayant remarqué leur maintien parfait et leur confort, mais je pense aussi qu’il était suffisamment exténué pour que ses perceptions en fussent faussées et qu’il se fût posé innocemment harassé sur le mobilier luxueux. Aussitôt le fauteuil avait agi, et, hagard et incapable de résister, mon regretté ami s’assoupit.

Fort heureusement, il ne s’endormit que pour quelques instants, puisque à la seconde même où il sombra dans l’onirisme, la pendule retentit, m’arrachant au mien. Habituellement, les pas, le phonographe ou d’autres activités provenaient de la pièce investie par John me faisaient parvenir les échos étouffés de leurs bruits, me rassurant sur l’état de mon ami. Or, cette fois, le silence était total. L’horrible conclusion mît encore quelques secondes à s’imposer à mon cerveau embrumé.

Aussitôt je me jetais à bas de mon lit, et, inquiet, j’ouvris la porte à panneaux, et vis John plongé dans un sommeil que j’allais savoir submergé de visions et de sensations trop horribles pour qu’un homme sensé eût pu les supporter. Je m’avançai vers lui, et je le secouai, encore qu’hésitant, car un doute subsistait en moi sur sa sincérité. Mais je me rendis vite compte de mon tort, puisqu’en s’éveillant, couvert de sueur glacée, hurlant comme nul humain n’aurait pu hurler, les yeux injectés de sang, il fit la preuve irréfutable de l’horrible démence cauchemardesque à laquelle il allait succomber tantôt.

Pendant une durée indéterminable, il resta ainsi, tétanisé et terrifié, pendant que, affreusement impressionné par sa réaction, je n’osais l’interrompre, ni même esquisser un geste. Au bout de ce qui m’avait semblé des éons, il s’arrêta de crier, et sembla se rendre compte de sa situation. Alors, haletant et frémissant, il me fixa, avec dans son regard exorbité le désespoir le plus noir, profond et inexorable, mêlé à une terreur cosmique dépassant infiniment tout ce qu’un esprit humain pourrait concevoir. Puis, relâchant ses muscles endoloris et tordus, il s’effondra dans le fauteuil, et, empoignant son cuir chevelu, il se mît à agiter son pauvre crâne assailli des restes de son cauchemar. Et il me sembla que si son métabolisme n’avait été si dérangé, il aurait pleuré l’impuissance misérable de son corps à faire face au sommeil terrible et inévitable.

Dès lors il redoubla de méthodes extrêmes pour se maintenir éveillé, frisant souvent le grotesque. Il consommait des quantités proprement monstrueuses de fortifiants, et dédaignait l’apaisement physique des opiats, voyant dans la douleur un moyen de plus pour lutter contre l’endormissement. Les effets des drogues sur son organisme étaient terribles, puisqu’il était constamment agité de tremblements et de convulsions, sa tension artérielle atteignait un niveau alarmant, la paranoïa et le délire le rendaient incapable de raisonnement clair. Il avait avec moi fait l’achat démentiel de dizaines de lampes de forte intensité, et ce n’est que contre un fort dédommagement que le vendeur accepta de ne pas faire part de l’incident aux autorités. Il me convainquit sans mal de suivre sa veille permanente, et je n’eus aucune peine à accepter, car son état était fort triste, et même terrifiant, et il allait jusqu’à se munir souvent de monocles excessivement grands pour maintenir ses paupières ouvertes, et frappait souvent sa malheureuse tête pour faire partir le sommeil prédateur lorsqu’il s’annonçait.

Il était en vérité terriblement ébranlé, non pas tant par les substances que par son expérience récente. Je n’avais pas manqué de le remarquer, et, profitant honteusement de son trouble mental et de sa peur d’être abandonné si il ne fournissait pas d’explication, je lui demandais une nouvelle fois des renseignements à propos de ses terreurs nocturnes. J’aurais en vérité dû faire taire ma curiosité maudite, et laisser en paix mon ami névrosé, ainsi je me serais évité bien des ennuis, si ce mot dérisoire peut suffire à désigner les horreurs qui me furent assénées.

C’est alors que, d’une voix hachée, hoquetante et tremblée, il me révéla une part de ses monstrueuses hallucinations.

Vila! Flagellez, flamez, enfin commentez, quoi.

Modifié par Acereth Na Psorn
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Ben même chose qu'avant.

Mais en pire donc :) Pour moi ça devient lourd, pour la même raison qu'avant. C'est pas vivant du tout et ça devient dur à digérer parce qu'on se prend pas dans l'action qui reste que vague et lointaine.

Pour la forme y a rien, c'est vraiment bon ! Rien à dire de ce côté là !

@+

-= Inxi =-

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Invité Acereth Na Psorn

Ok, donc, à remanier sérieusement.

J'applique ça comment? Je diminue la taille des passages actifs et je relègue ailleurs les passages descriptifs?

J'évite d'hyperboliser en longueur et je contracte?

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Le dilemme : ou mettre des dialogues pour accrocher le dernier carré des lecteurs, ou alors respecter le style Lovecraft (c'est-à-dire être lourd et affreusement indigeste) et continuer sur ta lancée :wink:

A toi de voir, toujours est-il que sur le point formel, tu as le mérite de maintenir le rythme et de nous pondre une merveille de complexité sans cesse plus fastidieuse à lire que les précédentes parties.

Tout cela, à prendre, bien sûr, comme un compliment :)

Edit : autant pour moi concernant le fhtagn, je n'ai jamais été un inconditionnel de Lovecraft

Sur ce, Waz, a++

Modifié par Waz
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J'adore cette nouvelle, je ne suis pas un fan total de Lovecraft mais j'aime bien ses textes. :P

Je ne suis pas du tout d'accord avec Inxi-Huinxi, ajouter des dialogues reviendrait à massacrer ce texte, qui est rappellons le une lettre, une sorte de rapport...je ne vois pas comment justifier la présence de dialogues ici, le gars n'écrit pas un roman, il relate la situation. Enfin je considère que ça serait vraiment mal placé ici. Tu peux remanier ça Acereth mais ça ne sera plus pareil, puisque ça deviendra en gros une nouvelle classique en perspective interne(là il y a une distanciation via la lettre)

on se prend pas dans l'action qui reste que vague et lointaine.

C'est le but. Tu es en train de lire une lettre trouvée dans la demeure d'un fou qui vient de se suicider et qui t'a été transmise. Comment peut on être "pris" dans l'action dans ces circonstances?! :)

Bref le style de Lovecraft est lourd, mais pas indigeste et personellement je le trouve beau. Les lecteurs ne sont pas des moules décérebrées non plus, on est capable de comprendre une phrase plus complexe que sujet-verbe-complément(et d'ailleurs c'est ces dernières qui, répétées à l'infini dans un récit, commencent à devenir VRAIMENT lourdes :wink: )

Voilà, moi en forme je te mettrais 8/10 parce qu'on perd parfois le fil de certaines phrases(genre celle sur la défenestration est assez bizarre...)

Et pour le fond je ne me prononce pas car c'est pas fini mais je trouve que tu n'as pas assez insisté sur la crainte du sommeil d'Alkensome. Mellowbridge parait complètement choqué au moment où il se rend compte qu'Alkensome s'est endormi, et à ce moment du récit cela parait totalement disproportionné comme réaction. On peut imaginer que Mellowbridge a accepté d'aider son ami sans vraiment comprendre l'intérêt que celui ci aurait à ne pas dormir: dans le genre, "ok il est bizarre mais autant lui faire plaisir". Mais ça ne suffit pas pour expliquer la réaction de Mellowbridge. Il aurait fallu soit insister sur la terreur d'Alkensome, soit expliquer comment Mellowbridge se rend compte progressivement de l'étendue du problème, ou bien mettre la révélation plus tôt dans le récit. Je ne sais pas si je suis clair mais disons que la réaction choqué de Mellowbridge aurait mieux passé si elle était située après l'assoupissement de son ami.

Mais bon je chipote hein ^_^ c'est vraiment très bien et si tu veux mon conseil(qui vaut ce qu'il vaut hein) continue comme ça. Tu auras au moins un lecteur. :^)

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Invité Acereth Na Psorn

J'adore cette nouvelle, je ne suis pas un fan total de Lovecraft mais j'aime bien ses textes. ^_^

Je ne suis pas du tout d'accord avec Inxi-Huinxi, ajouter des dialogues reviendrait à massacrer ce texte, qui est rappellons le une lettre, une sorte de rapport...je ne vois pas comment justifier la présence de dialogues ici, le gars n'écrit pas un roman, il relate la situation. Enfin je considère que ça serait vraiment mal placé ici. Tu peux remanier ça Acereth mais ça ne sera plus pareil, puisque ça deviendra en gros une nouvelle classique en perspective interne(là il y a une distanciation via la lettre)

on se prend pas dans l'action qui reste que vague et lointaine.

C'est le but. Tu es en train de lire une lettre trouvée dans la demeure d'un fou qui vient de se suicider et qui t'a été transmise. Comment peut on être "pris" dans l'action dans ces circonstances?! :)

Oui, mais pas trop, j'ai pas envie que ça devienne trop lointain, mais juste assez, je vais tenter de trouver le juste milieu.

Bref le style de Lovecraft est lourd, mais pas indigeste et personellement je le trouve beau. Les lecteurs ne sont pas des moules décérebrées non plus, on est capable de comprendre une phrase plus complexe que sujet-verbe-complément(et d'ailleurs c'est ces dernières qui, répétées à l'infini dans un récit, commencent à devenir VRAIMENT lourdes :wink: )

Je plussoie, ce sont justement ses nouvelles les moins actives et les plus abstruses qui me font le plus tripper (La Maison de la Sorcière, Nyarlathotep, ses nouvelles oniriques...) et celles qui sont plus concrètes et abordables ont pour moi moins de charme, alors j'essaie de faire ce qui me plaît plus, après je suius pas lui et ça rend assez mal, c'est vrai.

je trouve que tu n'as pas assez insisté sur la crainte du sommeil d'Alkensome. Mellowbridge parait complètement choqué au moment où il se rend compte qu'Alkensome s'est endormi, et à ce moment du récit cela parait totalement disproportionné comme réaction. On peut imaginer que Mellowbridge a accepté d'aider son ami sans vraiment comprendre l'intérêt que celui ci aurait à ne pas dormir: dans le genre, "ok il est bizarre mais autant lui faire plaisir". Mais ça ne suffit pas pour expliquer la réaction de Mellowbridge. Il aurait fallu soit insister sur la terreur d'Alkensome, soit expliquer comment Mellowbridge se rend compte progressivement de l'étendue du problème, ou bien mettre la révélation plus tôt dans le récit. Je ne sais pas si je suis clair mais disons que la réaction choqué de Mellowbridge aurait mieux passé si elle était située après l'assoupissement de son ami.

Noté, ce passage me semblait aussi un peu foireux, je vais corriger ça au plus vite. EDIT: c'est desormais chose faite, donnez vos avis comparatifs.

Modifié par Acereth Na Psorn
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Invité Acereth Na Psorn

Je suis désolé de double-poster, mais éditer troublerait la cohérence de la discussion.

Je ne me suis pas encore décidé à incorporer des dialogues, puisque j'ai peur que le sérieux de l'histoire en souffre: Un des deux interlocuteurs a en effet une sérieuse tendance à bégayer, à délirer et à dire des trucs incompréhensibles, et ça, ça risquerait de rendre le truc encore plus ennuyeux.

Je préfère donc suggérer un poil, avec des mots plus choisis et une syntaxe plus évoluée que celle d'un drogué insomnique et fou.

Feu!

Il insista pour ne pas me dévoiler la cause précise de ses cauchemars déments, dans l’intention fort louable de m’en protéger, et je fus bien mal inspiré de chercher ultérieurement ces sources. Toujours est-il qu’il affirmait que ses atroces rêves avaient commencé un peu plus d’une semaine avant son arrivée inattendue. Il souligna le fait que l’utilisation du terme « rêve », ou de « cauchemar » n’était à son avis qu’une erreur monumentale, mais il était très possible que les drogues eussent perturbé sa raison et son sens des réalités. Il continua cependant son récit en partant du principe que ses troubles nocturnes n’étaient pas de simples produits de l’imagination, du moins pas de la sienne, car leur nature était si absurde et incroyable qu’ils échappaient à tout ce que cet univers eût pu comporter de concevable et d’inconcevable. Il se trouvait en effet plongé dans des gouffres sidérants de folie cosmique, il entrevoyait à travers les impulsions d’un onirisme terrifiant et gigantesque qui n’était pas le sien l’avènement de forces indicibles et oubliées depuis des temps immémoriaux. Et plus les nuits passaient, plus il était propulsé à travers des abîmes monstrueuses et absurdes, se voyant révéler des perspectives toujours plus terrifiantes et abjectes. Alors, en proie à la panique la plus absolue, il avait décidé de fuir ces visions non-euclidiennes de dimensions cauchemardesques que son pauvre esprit à perception tridimensionnelle ne pourrait supporter bien longtemps. Il avait dans les sphères inconscientes de sa psyché la certitude récemment vérifiée que la progression dans l’horreur de ses rêves ne dépendait pas un seul instant de son mental, mais que leur intensité augmentait de jour en jour, qu’il dorme ou pas, comme pour annoncer une imminente résurrection de toute la démence du cosmos et des espaces extérieurs.

Comme tout individu sain d’esprit, du moins pour le moment, je pris terriblement peur à ce récit, car je pouvais en plus voir les conséquences dévastatrices de ces rêves sur le mental et le physique de mon ami. Il se savait fort justement condamné, et ne se faisait pas d’illusions quant à la proximité de son trépas, incapable qu’il était de soutenir une telle pression, mais, loin de s’y abandonner avec résignation, il entendait bien lutter de toutes les forces de son esprit mutilé contre l’imminence terrifiante. Il me dit avoir envisagé la possibilité de son suicide, mais savait que même ainsi, il n’échapperait pas bien longtemps à la monstrueuse fulgurance psychique qui l’attendait. Lorsque je lui signifiai mon incompréhension, car lui avait toujours été des plus sceptiques quant à l’immortalité de l’âme, il émit un petit rire étouffé et triste. Il était notoire que le décès n’était jamais instantané, et que la cessation d’activié ancéphalique était précédée d’une courte dégénérescence psychique, qu’il est possible de comparer à un évanouissement. Je lui dit, à peine horrifié par cette perspective morbide, que cet état ne durerait au pire que quelques instants, avant qu’il ne plonge dans le néant rassurant et absolu de la mort. Alors il me fournit l’explication la plus incroyable des mythes d’immortalité animique de l’humanité. Il soutenait que la perception du temps disparaissait lors du court endormissement, et que cet instant pouvait sembler de part l’incapacité à évaluer la temporalité comme linéaire une éternité, et cette éternité avait beau être virtuelle, il savait la redouter plus que tout, et désirait du plus profond de son âme ravagée l’éviter aussi longtemps qu’il le pourrait.

Et force m’est de constater que sa théorie paraissait incroyable, mais plausible, aussi je le soutenais du mieux que je le pouvais. Pendant les trois jours suivants, je me pliais à ses moindres désirs, car je savais que de toutes façons le pauvre homme ne pourrait survivre bien longtemps. Il est également possible que j’eus peur de sa réaction si je refusais de l’aider. Je carressais l’idée de découvrir par mes propres moyens une solution efficace. Aussi je contactais des connaissances avec discrétion, soit par téléphone, soit par courrier, dès que mon ami ne s’en rendait pas compte et était plongé dans les plus noirs gouffres de désespoir égoïstes. Dans ces moments terribles, il refusait toute compagnie, car la souffrance physique et émotionnelle le minait tant qu’il n’aspirait qu’à un minimum de stimuli, parfois même il restait plongé des heures durant dans une baignoire remplie d’eau glacée, afin de soulager son corps sans s’assoupir. J’en profitais pour lancer des introspections parmi les hauts milieux médicaux, et après des heures de recherches et de discussions épistolières avec des spécialistes que je n’avais parfois jamais rencontrés, j’eus la réponse, certes incertaine et douteuse que j’attendais. Je tiens à recopier ici le peu dont je me souvienne de cette lettre, adressée par un certain professeur Longsmourn, s’étant plongé dans des études sujettes à caution, mais sans doute fort qualifié pour répondre à ma demande:

“Mr. Mellowbridge, on vous aura bien renseigné. Sachez avant toute autre chose que je ne vous réponds que parce que je me doute bien que vous avez affaire à un cas exceptionnel, et que je ne veux, au nom de tout ce qui est sacré, rien savoir de ce cas, quoique j’aie une idée de sa nature. J’ai effectivement effectué des recherches sur les mécanismes chimiques du cerveau moribond, et je dispose bien de la substance redoutable qui vous serait salutaire. Cependant, je ne puis garantir son efficacité absolue, dans la mesure où elle ne fût à ce jour jamais utilisée en situation réelle, aussi devez-vous vous attendre aux réactions les plus désagréables. Je mets à votre disposition une quantité raisonnable du produit, que je vous propose de venir récupérer par un mien ami, qui s’occupera de la fourniture dès Mercredi matin, à Arkham, derrière l’université de Miskatonic car je comprends aisément que vous ne puissiez vous déplacer beaucoup. Il répondra au nom de Mr Marsh, et n’attend comme moi en retour aucun payement, simplement l’assurance que la substance sera utilisée à bon escient.

Votre, Longsmourn.”

La méfiance était de mise devant une telle proposition, mais je n’avais rien à perdre, si bien que j’acceptai par une courte réponse, encore que je ne sois pas certain de sa réception, connaissant l’efficacité des services postaux locaux. Tromper la confiance que mon ami plaçait en moi m’était franchement insupportable, mais je me rassurais en me disant que je ne faisais que répondre à sa volonté de connaître la paix de l’esprit, encore que cette volonté n’eût pu être avérée. Je me plais cependant à m’imaginer que la réussite de mon projet aurait pu lui apporter une aide précieuse, si je n’avais pas été si hésitant et horriblement lent. Car je me rendis effectivement près de l’université comme convenu, après avoir soigneusement choisi un moment où John n’aurait pu remarquer ma présence, puisqu’il s’était plongé dans l’écoute à un volume incroyable de musiques douteuses dans le but de grapiller encore quelques heures au sommeil.

Voilà, c'est un peu court, mais on commence à introduire des éléments fantastiques, et sachez que tout avis clair et tranché comme celui de Hinxi me sera très utile.

Modifié par Acereth Na Psorn
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Bon, ça faisait quelques jours que je voulais dire quelque chose pis à chaque fois le manque de temps l'a emporté. Je vais donc commencer par ce que j'aurais dit.

Grosso-modo, ça se résume à "oui". Oui, c'est dans le plus pur style lovecraftien, oui c'est un peu lourd, oui j'aime, oui mettre des dialogues allégerait, mais non, je ne pense pas que ça serait mieux s'il y en avait.

Le côté lovecraftien est peut-être plus présent par certaines expressions (espaces extérieurs, opposition entre esprit tridimentionnel et visions de cauchemar...) mais moins dans la forme générale, je trouve. Certes c'est plus fluide gnagnagna mais bon.

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Invité Acereth Na Psorn
un mien ami

ça se dit ça? :angelic:

Ben je vois pas pourquoi ça pourrait pas se dire, et c'est toujours pluss mieux que "un ami à moi". A la limite, on le dit rarement dans une conversation (je dois être le seul mec sur Terre à oser employer cette expression) mais à l'écrit... et il me semble l'avoir déjà lu antérieurement.

Mais je préfère que Hinxi y appose sa confirmation.

Mais sinon, rien d'autre à dire?

Modifié par Acereth Na Psorn
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Heu c pas que ça soit parlé ou écrit mais à mon oreille ça sonne super bizarrement et j'aurais parié que cette expression n'existe pas...enfin peu importe.

Pour le récit en lui même je n'ai pas grand chose à ajouter ayant le même avis que précédemment. C'est bien que tu n'aies pas mis de dialogues. :angelic:

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Ben je vois pas pourquoi ça pourrait pas se dire, et c'est toujours pluss mieux que "un ami à moi"

Hum, j'aurais dit l'inverse là X-/ 'Un ami à moi' est beaucoup moins indigeste que 'un mien ami'. Au pire ' Un de mes amis '

Bon ben dans la continuité hein. Je pense pas que mon avis évoluera d'ici là vu que j'aime pas trop, voire pas, le style de Lovecraft. C'est lourd et long. Deux choses qui ne vont pas ensemble. Du lourd, ça peut être bien sur des petites nouvelles. Sur du long ça peut être plus dérangeant. Je dis ça parce que je sais pas le nombre de pages que tu vises mais je pense que ça va être long si tu commences à mettre que maintenant les éléments fantastiques.

Bref, c'est bien écrit mais je trouve qu'on écrit beaucoup pour pas dire grand chose de bien important. Moi j'aime bien la lettre dans ce passage qui diversifie le truc !

@+

-= Inxi, qui aime bien quand même mais sans plus :angelic: =-

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En très très rapide, les gens, sur votre "mien" :

http://dictionnaire.mediadico.com/traducti...ition/mien/2007

Voir dans la petite rubrique "dictionnaire de l'académie française (8e édition)"

Ca dit, en gros :

MIEN, IENNE, s'employait dans l'ancienne langue comme adjectif. Nous en avons gardé un souvenir dans : Un mien ami, un mien cousin, qui se disaient et se disent encore parfois pour Un de mes amis, un de mes cousins.

Sur ce, je quitte le Petimuel Mode et je vous dis bonne nuit !

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Invité Acereth Na Psorn

Bon ben dans la continuité hein. Je pense pas que mon avis évoluera d'ici là vu que j'aime pas trop, voire pas, le style de Lovecraft. C'est lourd et long. Deux choses qui ne vont pas ensemble. Du lourd, ça peut être bien sur des petites nouvelles. Sur du long ça peut être plus dérangeant. Je dis ça parce que je sais pas le nombre de pages que tu vises mais je pense que ça va être long si tu commences à mettre que maintenant les éléments fantastiques.

Bref, c'est bien écrit mais je trouve qu'on écrit beaucoup pour pas dire grand chose de bien important. Moi j'aime bien la lettre dans ce passage qui diversifie le truc !

@+

-= Inxi, qui aime bien quand même mais sans plus :whistling: =-

C'est surtout mon style qui fait lourd, ne blâmons pas le Maître du récit d'horreur à cause de la nulasse tentative d'un de ses fans d'essayer de le copier.

Sinon on a fait une bonne moitié, et je pense que le reste sera un poil plus intéressant, vu qu'on commencera à avoir de l'action et du fantastique à chaque épisode. En découpant correctement, il devrait y en avoir encore quatre.

Désolé de faire un machin chiant, c'était pluss un exercice de style qu'autre chose, mais maintenant que le truc est lancé, j'ai plutôt envie de continuer, à la limite, je veux bien mettre tout le reste d'un coup...

Et à part ça je suis réjoui, j'avais raison sur le "mien ami"! "Un ami à moi" me semblait trop familier, et "un de mes amis" trop standard et pas assez archaïque.

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C'est surtout mon style qui fait lourd, ne blâmons pas le Maître du récit d'horreur

Faux, j'ai déjà essayé de le lire et j'ai vraiment pas aimé donc c'est pas de ta faute, loin de là !

Désolé de faire un machin chiant, c'était pluss un exercice de style qu'autre chose, mais maintenant que le truc est lancé

Faux, quelque chose de chiant, c'est quelque chose qui serait imbuvable pour tout le monde, ce qui n'est pas le cas de ton texte. J'accroche l'idée et le fond mais pas la forme, c'est tout :whistling:

j'ai plutôt envie de continuer, à la limite, je veux bien mettre tout le reste d'un coup...

Tu fais comme tu le sens !

Et à part ça je suis réjoui, j'avais raison sur le "mien ami"! "Un ami à moi" me semblait trop familier, et "un de mes amis" trop standard et pas assez archaïque.

On est quand même d'accord que ca fait moche hein :D

@+

-= Inxi =-

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J'ai réussi !

J'ai enfin réussi à tout lire :rolleyes:. Rien que le titre me faisait envie mais à chaque fois que je m'y mettais et bin je ne dépassais jamais le premier paragraphe. Aujourd'hui, après une savoureuse nuit blanche je me suis jeté à corps égaré dans ce récit Fantastique avec un grand F.

J'ai tout lu d'une traite et j'ai failli plusieurs fois abandonné mais le style est tellement bon que je m'y suis accroché. C'est très bon, j'ai beaucoup aimé. J'ai eu l'impression de lire du Baudelaire plus que du Lovecraft même si on plonge dans un univers au relent lovecraftien. Peut-être que parce que ce n'est pas une traduction.

Je comprend Inxi pour la lourdeur du texte et son souhait de mettre un dialogue pour dynamiser le tout. Cependant, un dialogue dans une lettre pure ne collerait pas, un texte de ce genre à, je pense, le but premier de nous faire croire à une chose/truc impossible et irréelle, et doit donc avoir le plus de réalisme possible. Un dialogue ne le permet pas.

Continu comme ça.

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Invité Acereth Na Psorn

Voici la prochaine partie du texte, où il sera question de trucs, et il y aura une longueur centrale que Hinxi me reprochera sans doute, mais je tiens à la conserver. J'envisage encore la possibilité de mettre des dialogues, car même Lovecraft s'y était essayé dans une nouvelle épistolière: L'Appel de Cthulhu, et je trouve qu'il ne s'en était pas mal sorti, encore que je trouve cette nouvelle assez grossièrement menée par rapport à ses véritables perles plus tardives.

Ben, voilà le truc, ne tapez dessus qu'avec objectivité et justesse:

Feu!

Peut-être aurais-je dû plus tenir compte des remords qui troublaient mon esprit, ou au contraire aurais-je dû les faire définitivement taire. Mais je n’aurais jamais dû adopter cette attitude hésitante qui me fît aller au lieu de la rencontre avec tant de répulsion et de lenteur, rebroussant plusieurs fois chemin et perdant ainsi de précieuses minutes. Car je parvins effectivement à l’université de Miskatonic, et je trouvai avec exactitude un individu d’apparence indéfinissable, au teint maladif et aux traits grossiers, comme distendus. En remarquant mon état usé et nerveux, il ne fût pas long à me reconnaître. Il pivota franchement vers moi, et, pressant le pas, j’allais à sa rencontre et lui demandais discrètement si il était bien le dénommé Marsh, ce à quoi il répondit affirmativement, en me glissant subrepticement un petit paquet de carton dans la poche, avant de s’en aller avec furtivité.

Etonné de notre rencontre, je restais là quelques instants de plus, avant de prendre le paquet dans ma poche. Il était en carton fin, mesurant environ deux pouces et demi sur un sur un, et selon son poids semblait avoir été rembourré de papier pour éviter à son contenu d’être sévèrement endommagé. Je l’ouvris, et constatai que le professeur avait tenu sa promesse: Outre une bourre conséquente de papier journal, il contenait une longue et volumineuse seringue, remplie d’un liquide incolore, dont le piston était maintenu relevé par des tiges-cales de métal qui étaient glissées dessous. Les deux aiguilles associées étaient en sécurité dans un flacon de verre bouché, et c’était tout. Je méditais encore une bonne minute, le paquet en main, puis le refermai. Enfin je surmontai mon apathie stupide et m’élançai vers mon appartement dans l’espoir de rattraper le temps que j’avais inutilement perdu.

Quand je pénétrai dans mon appartement, J’entendais toujours l’exaspérante musique qui en suintait, et je craignis qu’un co-propriétaire ne vienne se plaindre à ce sujet. Pour le moment il me restait à convaincre John de recourir à la solution que j’allais lui proposer. Une légère et désagréable appréhension tiraillait mon esprit lorsque je posai ma main sur le bouton de la porte. Etait-ce la culpabilité qui revenait encore me hanter? C’était ce que je croyais à l’instant où j’entrais. Mais à y repenser posément, et en analysant avec franchise mon impression repoussée ce jour-là, je puis actuellement affirmer que mon trouble n’était pas seulement d’ordre moral.

Je pense que les moteurs subconscients de mon âme percevaient dans la tension de l’atmosphère une situation fort redoutable. Pourtant, force m’est de constater que la gène ressentie avait également une source sensorielle physique, car un imperceptible et fugace parfum flottait dans l’air lourd de ces pièces. Une odeur à vrai dire incroyablement légère mais répugnante si elle avait été plus présente. Non pas une odeur de charnier ou de corruption de la matière quelle qu’elle soit, mais un fumet totalement étranger à toute idée humaine, comme l’odeur des espaces éthérés, éveillant la plus âpre réminiscence primaire au fond des entrailles mémorielles de chaque être.

Le savoir à cet instant ne m’aurait pourtant pas préparé à ce que j’allais subir. Dès que je fus réellement entré, la sensation se vérifia, et, tentant une approche calme et sereine de la salle où mon visiteur séjournait, j'essayais de reprendre un peu d’aplomb. J’espérais sincèrement que John ne se fût pas endormi durant mon absence que je savais excessivement longue, mais j’avais également conscience que cela dût être fort probable. J’adressai une futile prière à tout ce qui eût pu l’entendre, sans conviction, car nulle certitude n’aurait pu survivre à ce que j’avais subi durant ces derniers jours.

En dépit de cette préparation mentale que je venais à l’instant d’effectuer, je fus saisi d’un effroi incommensurable à l’insant où je plongeais mon regard angoissé dans la pièce emplie de la musique cacophonique s’échappant du gramophone rugissant et crachottant. La scène, somme toute calme, m’horrifia à un point inimaginable, et je manquais de défaillir en voyant le corps amaigri et détendu de mon ami affalé sur le sol, son visage clos mais tendu, aux yeux et aux lèvres secouées de spasmes de cauchemar. Après une seconde trop longue d’hébétude terrifiée, je jetai le paquet et me précipitai vers John, tentant encore une fois de réveiller à temps le dormeur dément.

Il se réveilla bel et bien, mais en voyant l’expression d’horreur hideuse qui tordait affreusement ses traits usés, tandis que sa gorge ravagée lançait furieusement une horrible note empreinte de toute la peur de l’univers, si horrible que nul autre ne pourrait jamais plus en produire d’aussi monstrueuse et inhumaine, j’abandonnais tout espoir. Le pauvre fût entièrement secoué de convulsions et de révulsions répugnantes plus atroces qu’aucune crise d’épilespie, car il semblait que sa misérable carcasse fût insuffisante pour contenir toute la terreur qui engloutissait son âme torturée par les visions les plus écoeurantes qui soient. Il tordait membres et abdomen dans des reptations et contorsions abjectes et obscènes, bondissant et remuant de façon grotesque et terrible le long du plancher, vomissant des flots d’écume et de sang, car son organisme se révoltait contre son calvaire. Et toujours il hurlait, couvrant largement le bruit artificiel du phonographe, comme si son souffle lui était venu de quelque gouffre venteux au-delà de l’espace biaisé.

Soudain il se leva, aggrippa fermement son crâne échevelé de ses doigts blanchis, et, mû par la vitalité sidérante de sa folie, il traversa en trois enjambées la pièce, agîtant furieusement sa tête malade comme avec l’intention de la pulvériser contre un quelconque obstacle. Et, empli de toute la volonté primitive et morbide du monde, il fît un bond prodigieux à travers la large fenêtre, fracassant ses carreaux pourtant épais et disparut du cadre de bois lambrissé. J’endendis encore son cri funeste et terrifiant pendant une seconde et demi, puis un bruit dégoûtant et sourd, celui de son corps, rompant ses os, s’écrasant sur la chaussée, située seulement trois étages au-dessous.

Voilà, je guette vos commentaires et tenterai de modifier en conséquence, j'ai déjà apporté quelques modifications mineures pour rendre le truc plus vraisemeblant et moins plat mais bon...

Modifié par Acereth Na Psorn
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