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L'iris des Ethar


Poupi

Messages recommandés

Ces temps-ci au Japon c'est la Golden Week (une semaine de vacances).

Concernant le chapitre trois: Le démon de la lame

Mieux vaut tard que jamais?

Ces fervents slaaneshites avaient tous étaient élevés

plus-que-parfait

sommes habitués à nous déchirer entre-nous

nul besoin de tiret a ma connaissance

convaincu que les paroles que prononceraient le jeune apollon ne seraient que vérité divine.

accord du sujet

Il leva haut son arme, mais avant qu’il n’ai pu l’abattre

subjonctif passe svp

Avise-toi encore une seule fois de lever ton arme vers un invité, rugit le chef, et je te torturerais

futur plutôt que conditionnel, non?

pendant un mois d’affilé sans que tu puisses mourir

orthographe

Le disciple du Seigneur du Changement avait pu prêcher la Fin tes Temps

la fin des temps?

aussi les chefs se contentèrent-t-ils de

Nul besoin de t- a ma connaissance

le départ des quelques mille cinq cent guerriers de Sybarie

orthographe

une bonne partie des admirateurs du jeune adonis partageaient le ressentiment de leur idole et voyaient d’un œil défavorable

accord du sujet (une bonne partie est singulier)

Avec les renforts des quelques mille cinq cent guerriers de Sybarie,

rebelote

on rassembla toutes les tribus de Sybarie au Nord de la région, car s’était par ce point cardinal

pronom démonstratif et non pas pronom reflechi

près d’une centaine d’esclaves étaient sacrifiés

accord du sujet (étrangement, une centaine est singulier)

Leva alors l’arme bien haut au-dessus de son crâne, le sorcier murmura de profondes incantations

Oubli du pronom personnel sujet ou bien erreur sur le participe présent?

Modifié par emanuel
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Merci de ces coms, notamment au correcteur orthographique japonais ^_^

Par contre emmanuel, évidemme,nt je suis content qu'on relève mes (nombreuses :( ) fautes, mais bon, ne trouves-tu vraiment rien d'autre à dire sur mon récit ? :crying: Même Lib, lorsqu'elle joue les miss besherell, me pond en plus 2-3 remarques sur le fond...

Bonne remarque de Inxi, mes descriptions du démon sont toujours assez sobres. Je vais tacher de mettre un peu d'emphase dans tout ceci (panache oblige, comme dirait rostand^^)

Pour haldu :

Là, c'est toi qui me déçoit. Autant ta première remarque est pertinente 'honte sur moi d'avoir laissé ce qu),

Si je dis d'un guerrier féroce durant une bataille "c'était un véritable lion", est-ce que tu vas ouvrir le dico, voir "félin d'afrique" et conclure que ma phrase ne veut rien dire ? Quand je parlais de limier, c'était métaphorique ! C'était pour représenter l'aspect "serviteur fidèle et implacable" !

Ces considérations littéraires achevées, je vous livre la suite :

Chapitre 4

Illusions d’optique

Il ne restait que quelques heures avant l’aurore, et la nuit autour de la Tour de Libidas demeurait cependant plongée dans un froid glacial ; la journée précédente avait cependant été relativement chaude, mais le climat de Sybarie était bien trop tributaire des Vents de Magie pour suivre un déroulement conforme à la raison humaine. Par ailleurs, la pâle lueur de Morrslieb, qui scintillait plus souvent qu’à son tour dans les Désolations, ne semblait pas parvenir jusqu’aux environs immédiat de la Tour, dont les maléfices paraissaient nimber l’édifice dans une relative obscurité.

Aussi un observateur, même attentif, aurait-t-il eu bien du mal à distinguer la silhouette étrange qui se faufilait jusqu’à l’imposante porte du bâtiment. Il s’agissait de la diablesse qui s’était enfuie quelques heures plus tôt de la macabre célébration, Trioculus évanoui toujours dans les bras. Lorsque la démonette parvint au majestueux portail, ce dernier s’ouvrit avant que la créature du Chaos n’ait eu le temps d’esquisser le moindre geste. Dans le hall de pierre, droit et souriant, se tenait Libidas, son visage juvénile tordant ses traits dévirilisés en un rictus excité.

-Tirianis, murmura-t-il d’un souffle que seul des sens aussi aigus que ceux de la diablesse pouvaient percevoir. Je t’attendais.

La blanche succube sembla profondément troublée par cette appellation, d’autant plus que le thaumaturge ne lui avait pas parlé dans le langage mystique qui unissait habituellement les démons et leurs invocateurs, mais dans un eltharin presque parfait.

-Ne soit pas intimidée, continua le pontife dans la langue d’Ulthuan, entre donc. Nous n’allons pas perdre de temps.

Le démon sembla hésiter, puis pénétra dans la Tour, s’approchant de Libidas qui souriait d’un air roublard en voyant les formes de la démonette progresser vers lui. Tandis que Tirianis avançait dans le hall, les portes se refermèrent derrière elle avec un bruit de gong. La démonette aux cheveux blonds posa le corps de Trioculus sur le sol, puis murmura faiblement en eltharin :

-Protège-le.

Libidas sourit.

-Tu as appris de mauvaises le concernant, n’est-ce pas ? demanda-t-il d’un air qui montrait tout le plaisir sadique qu’il tirait de sa position de dominateur.

-Il doit mourir à la guerre, expliqua son interlocutrice d’un air de moins en moins démoniaque. On le lui a prédit.

-Ah oui… souffla le sorcier. Et tu es bien placée pour accorder crédit aux prophéties, n’est-ce pas, Tirianis ?

Un éclair de colère traversa le visage du démon, qui s’inclina néanmoins maladroitement en murmurant :

-Je serais ton esclave, mais protège-le.

-Parfait, glapit Libidas d’un air efféminé. Je ne doute pas que tes charmes auront toute leur place en ma demeure. Quant à Arion –c’est bien son vrai nom, n’est-ce pas ? – quant à Arion, ces murs sont imbibés de suffisamment de sortilèges pour le soustraire à ses obligations martiales. Nul ne pourra le retrouver.

Le pontife déploya ensuite son bras pour relever le menton de Tirianis, qu’il caressa langoureusement. Il murmura :

-Tu sais, cela fait longtemps que je te convoite… Tu es une perle rare que je compte bien ajouter à ma collection.

Libidas frappa brièvement sur le sol, et aussitôt apparurent deux des démons qui lui servaient de gardes du corps, comme s’ils avaient toujours été là, mais que Tirianis ne les avaient pas remarqués jusqu’à présent. Les deux créatures massives prirent le corps de Trioculus, et l’emmenèrent à travers les sombres couloirs de la Tour. L’éphèbe était toujours évanoui, et lorsqu’il se réveilla, il se trouvait au milieu d’un amoncellement de couvertures, dans une pièce à l’apparence souterraine, éclairée par quelques torches fixées aux murs.

Inquiet, le barbare demanda :

-Il y a quelqu’un ?

Aussitôt, apparut dans la pièce une superbe femelle, si légèrement vêtue qu’elle aurait tout aussi bien pu déambuler entièrement nue, tenant en ses mains un pichet de vin et un verre élégant que n’aurait pas renié un distingué noble tiléen. Trioculus eut à peine le temps de s’émerveiller de cette vision qu’une autre courtisane sembla se matérialiser, tout aussi belle, tenant elle un plateau d’argent couvert de victuailles. Enfin, plusieurs autres femmes surgirent et entreprirent de parsemer le corps de l’apollon de massages qui ne tardèrent pas longtemps à devenir scabreux.

L’esprit libidineux et quelque peu abruti de Trioculus ne chercha pas à en comprendre davantage et se contenta de saisir les différents objets plaisirs qu’on plaçait entre ses bras.

-Ubris, rugit Atrachir, te rends-tu comptes du foutoir que tes démoneries ont mis au sein de la tribu ? La moitié de mes hommes refusent de partir ! Et ce découragement se contamine au reste de la horde !

-Je suis parfaitement au courant de la situation ! répliqua Ubris.

Le chef et le chaman se trouvaient à l’intérieur d’une yourte confortable, dont les meubles leur auraient permis d’avoir une assise des plus agréables. Mais les deux Kurgans étaient trop énervés pour plier les jambes, et ils marchaient à pas saccadés à travers la tente, contournant couvertures et coussins. Il était encore tôt dans la matinée, mais déjà les commérages avaient eu le temps de se répandre au travers de l’ost maléfique qui campait depuis quelques heures en Sybarie.

-Blash’nag élude toutes mes questions, grogna le sorcier. Il refuse de rappeler sa suivante et joue sur les termes de notre contrat pour me désobéir. Toutes ces intrigues portent la marque de Libidas ! Lui et le Prince Démon sont acoquinés depuis beaucoup plus de temps que ce que j’imaginais. C’est ce vieillard juvénile qui tire les ficelles.

Les quatre bras du chef de tribu entreprirent de gratter la barbe et les cheveux de leur propriétaire, avant que l’un d’entre eux ne donne un coup de poing rageur contre la toile de la yourte, manquant de déchirer le logis.

-Libidas ne sert d’autres plans que les siens ! gueula Atrachir. Sa piété ne va qu’à lui-même ! Se rend-t-il compte qu’en enlevant Trioculus, il nous empêche de partir en guerre ?

Passant la tête par une petite ouverture dans la toile, il fixa les guerriers qui passaient en chuchotant et ajouta d’un ton méprisant :

-Et ces imbéciles qui voient dans la disparition de leur éphèbe un signe de la Grande Hermaphrodite… que n’y reconnaissent-t-ils les pièges d’un pontife égoïste !

En effet, par cette capacité étonnante qu’ont les rumeurs d’enfler à chaque bouche qu’elles traversent, à la manière d’une boule de neige dévalant le flanc d’une montagne, les bruits sur la disparition de Trioculus avaient grossi jusqu’à annoncer le châtiment des dieux, qui n’approuvaient pas cette union des différentes confessions. Les agitateurs qui avaient répandus ces bruits compromettaient gravement l’avenir de la croisade impie, ainsi que le prestige du chef de tribu et du chaman.

Ubris, cependant, semblait depuis quelques secondes avoir décroché des paroles de son interlocuteur. Se massant le crâne, les yeux dans le vide, il parut se réveiller soudain et demanda d’un ton impérieux :

-Atrachir, il me faut une réponse claire : penses-tu que Trioculus doive absolument être récupéré ? Est-ce vraiment important ?

-J’ai horreur de l’avouer, grommela le chef Kurgan, mais cet avorton est capital pour le moral de la tribu. Partir sans lui revient à courir à la défaite.

-Je vois, soupira le chaman. J’ai une solution, mais elle m’est pénible à employer.

Le barbare aux quatre bras leva un regard inquisiteur vers le sorcier.

-Quoi donc ? demanda-t-il.

-Un artefact, expliqua nébuleusement son interlocuteur, que j’ai acquis dans le dos de Libidas et que j’espérais lui cacher le plus longtemps possible. Mais il fallait bien qu’il serve un jour ou l’autre.

Sans donner plus d’informations, le sorcier se dirigea vers la sortie de la yourte ; en évacuant la tente, il lança brièvement au chef de tribu :

-Prépare-moi cinq cavaliers, je vais rendre hommage au seigneur de Sybarie.

Laissant là Atrachir, Ubris marcha d’un pas énergique jusqu’à sa propre yourte, qu’il pénétra avec empressement. La demeure du chaman était plongée dans la pénombre, le sorcier ayant usé de divers enchantements pour en rendre la toile tout à fait imperméable à la lumière. Un maigre brasero servait d’unique et faible éclairage, dévoilant les formes imprécises de chaudrons, parchemins, armes, trophées et gourdes diverses. Remuant ce bric-à-brac, Ubris extirpa du fons d’une vieille marmite rouillée un petit écrin de bois, gravés de runes et de charmes qui luisaient d’une énergie bleuâtre.

Le chaman murmura quelques incantations destinées à briser les protections qu’il avait lui-même apposées sur la boite, avant d’ouvrir cette dernière. Elle ne contenait qu’un unique joyau, une bague grossière à l’anneau sculpté dans une matière orange vif. La pierre du bijou était masquée par un petit bout de tissu, noué autour du joyau. Le sorcier resta quelques secondes avec la bague au creux de la main, la fixant d’un air songeur, puis il se la passa au majeur d’un air décidé.

-Libidas, tu vas passer de joueur à joué, grommela Ubris pour lui-même.

Puis il sortit de sa yourte, constatant avec plaisir que les cinq hommes qu’il avait demandés l’attendaient avec sa monture favorite. Enfourchant son massif destrier, le chaman fit un signe encourageant à Atrachir qui le mirait d’un air à la fois curieux et sceptique, les quatre bras croisés. Puis le sorcier leva son bâton, intimant ainsi à ses cavaliers de le suivre, et partit rapidemment vers la Tour de Libidas, mettant mentalement en place les différentes parties de la mise en scène qu’il allait offrir au pontife.

Modifié par Poupi
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Salutations,

Bien évidemment, j'apprécie beaucoup ton récit! Je ne me permets d'intervenir sur ce forum qu'avec parcimonie, lorsqu'un texte me marque ou m'interpelle. Je ne souhaite rien d'autre que t'aider a t'améliorer. A mon échelle, ce soutien consiste en une correction orthographique.

Allons, ne le prends pas mal que diable! Recenser tes fautes puis taper leurs corrections me prend un certain temps. Sois assure qu'il s'agit bien la d'une marque sincère de respect ainsi que d'encouragement. Pour le reste, je confie aux autres de se répandre en laudatifs.

Tu écris bien, ton style comme ton histoire sont tous deux matures et attachants. Tu le sais déjà, on te commente assez dans ce sens. Nul besoin pour moi de le répéter. En deux mots: LA SUITE !

PS: je n'ai pas bien assimile le coup de l'hymen solitaire.

Modifié par emanuel
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Tu as appris de mauvaises le concernant, n’est-ce pas

?

BOn pour le fond, on avance et on apprend ben qu'ils sont pas aussi unis que ça. Malheureusement, je crains que la prophétie va quand même se réaliser et qu'ils vont trouver un moyen de le sortir de là. De toute manière, ça serait pas son genre de vouloir rester coincé là ! Voyons alors comment ils vont s'y prendre mais surtout ce que la mère va décider de faire ! Alors suite !

@+

-= Inxi =-

PS : Un conseil, évite les remarques sévères à tes commentateurs. :( Ils ont déjà la politesse de te lire alors s'ils veulent juste mettre les fautes (ou te signaler quelque chose qui les dérange) qu'ils le fassent, c'est toujours ça :crying:

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Pour haldu :

Là, c'est toi qui me déçoit. Autant ta première remarque est pertinente 'honte sur moi d'avoir laissé ce qu), autant la deuxième témoigne d'une certainte platitude....

Charmant :crying: Si j'aime l'histoire, pourquoi y verais-je quelquechose à redire? Et pour l'histoire du limier, c'est juste que je n'avais pas compris la métaphore. Si c'est la première partie de mon message qui t'as mis dans cette prédisposition d'esprit, dit toi que le deuxième degrés est de temps en temps néscessaire pour me comprendre.

De toute façon ce n'est pas à moi d'écrire quelquechose qui plaît aux autres lecteurs ici, ce serait plutôt TON rôle :lol:

Laissons ça, s'y attarder n'apporterais rien à l'histoire.

extirpa du fons d’une vieille marmite
Elle pique les yeux celle-là ^_^ (mais je suis pas trop bien placé pour en parler :( )

extirpa du fond d'une vieille marmite

Pas grand-chose à redire sur l'histoire à part ça:

Tu sais, cela fait longtemps que je te convoite…
Question idiote: Libidas et Tirianis se connaissent?
mettant mentalement en place les différentes parties de la mise en scène qu’il allait offrir au pontife.
Qu'est-ce qui va lui arriver à Libida, ça amorce la curiosité. Ne nous laisse pas sans suite :devil:
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Bonjour,

Un petit message pour te dire que tu as un nouveau lecteur, j'ai réellement accroché à l'histoire et à la qualité de ton ecriture.

On s'attache assez rapidement aux personnages et l'histoire est prenante.

J'attends la suite avec impatience donc :blink:

Fibz

Edit: une question qui me vient: le démon de l'arme controlant les sucubes est nommé "Blash’nag". Mais le démon voulant se venger de la famille se nomme "Baal-Nagel"(cf Partie 2 chap 1). Réincarnation? Changement de nom? Les noms sont tout de meme assez proches. Si j'ai raté un commentaire déjà effectué à ce propos je m'en excuse.

Modifié par fibz
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Youhou ! 1 nouveau lecteur !

Je prfote de ce post pour m'excuser auprès de haldu et emenuel si jamais j'ai paru pédant/acerbe/autre.

Pour fitz: la variation du nom est juste là pour montrer qu'en quelques millnéaires, son nom a évolué. Et "bla'sg-nag" n'est qu'une approximation de son nom actuel, car les mortels ne peuvent prononcer les noms des démons.

Et pour emmenuel : l'hymen solitaire était une manière un peu littéraire de désigner la masturbation :blink:

Les fantasmes de Libidas exigeaient toujours beaucoup de la mise en scène. Le sorcier s’adonnait à une luxure toute raffinée, où le corps était soumis à un travail lent et méthodique semblable à celui infligé aux ingrédients d’une potion délicate. Aussi ses fêtes de la chair duraient-t-elles longuement, quelque soit le nombre de créatures qu’il ait à sa disposition ; à titre d’exemple, la matinée était relativement avancée lorsqu’il commençait tout juste les dernières étapes de la concupiscence qu’il avait imaginée pour Tirianis, une longue suite d’emboîtements des plus variés rangés dans un ordre méticuleux.

L’ancienne elfe était accoutumée à ce genre de parties ; son pacte avec Blash’nag l’avait condamnée à un séjour dans les ténèbres du Warp, où les vingt années passées dans le monde des mortels s’étaient écoulées comme trois millénaires. Le caractère si revêche de la jeune créature avait été brisé, et l’héritière des Ethar avait été réduite au vulgaire objet de plaisir qu’elle était à présent, son âme torturée par des siècles de souffrance étant incapable de lutter contre les forces maléfiques qui la possédaient désormais.

Le pontife s’apprêtait à se déverser une fois de plus dans le corps de la démonette, lorsque des voix fantomatiques semblèrent émettre de terribles râles aux alentours ; il s’agissait des multiples sortilèges de protection placés au sein de la Tour qui signalaient l’approche d’intrus. Le bruit survenant en plein milieu des ébats du sorcier, ce dernier sursauta brièvement avant de se retirer de la succube. Une frustration amère l’envahit ; ses étreintes étaient toujours minutieusement préparées et la moindre interruption en rompait irrémédiablement le charme.

Ne cherchant plus à se soulager, Libidas se leva et enfila rapidement une robe ; il lui faudrait reprendre tout son luxurieux rituel sitôt les visiteurs congédiés. Empoignant son bâton, il se leva des coussins où il était alangui et regarda brièvement la pièce autour de lui ; il s’agissait d’une grande chambre circulaire, aux murs d’un noir métallique, et dotée d’une unique porte, des plus étroites. Le sol était couvert de couvertures diverses, où pouvaient s’allonger toutes les créatures que le sorcier désirait pour ses orgies.

Au centre de ce cabinet de la dépravation se trouvait un piédestal rocheux, dont Libidas s’approcha prestement, tandis que derrière lui, Tirianis restait docilement là où son maitre l’avait laissée. Le pontife pencha la tête au-dessus de la colonne pierreuse, observant l’eau à l’intérieur d’une petite bassine creusée dans le pavé du semi-pilier ; au-delà de son reflet, comme issue de la superposition des différentes gouttes qui composaient l’onde du bassin, apparaissait une image fantomatique, on l’on voyait six cavaliers parcourir les plaines de Sybarie.

Libidas reconnut celui qui était à la tête de la petite troupe.

-Ubris vient me demander des comptes, grogna-t-il. Qu’imagine-t-il pouvoir faire contre moi ? Reste là, ajouta-t-il à l’adresse de sa démoniaque concubine.

Puis il sortit de la chambre avec une allure précipitée, tapant machinalement le sol à l’aide de son lourd bâton afin de convoquer les démons qui lui servaient de gardes du corps.

-Allez me chercher une dizaine de catins au harem, ordonna-t-il à l’un des monstres qui se matérialisèrent à ses côtés. L’agacement ne doit pas me faire oublier les règles de la politesse et de l’hospitalité.

La créature massive approuva d’un grognement et disparu dans un recoin d’ombre des couloirs sombres et métalliques que parcourait le pontife. Lorsque Libidas parvint dans le hall d’entrée, le garde maléfique l’avait rejoint avec huit des courtisanes de son gynécée. Bientôt, les lourdes portes de la Tour s’ouvrirent lentement devant le groupe de barbares, qui s’avancèrent dans le vestibule d’un pas qui se voulait menaçant.

-Ubris, salua Libidas en s’inclinant, quel plaisir de te voir.

En cet instant, le pontife avait retrouvé toute son hypocrisie et son air enjôleur ; nul mortel n’aurait pu percevoir son déplaisir.

-Tes hommes souhaitent-t-ils se restaurer ? proposa le maitre de la Tour en désignant les superbes femmes qui le suivaient.

-Certainement, ils ont besoin de repos, approuva Ubris d’un ton joyeux. Allez donc vous amuser, mes braves, ajouta-t-il à l’adresse de ses cavaliers.

Cette injonction provoqua une vive curiosité à tous ses auditeurs ; en effet, le sévère évêque qu’était Ubris avait plutôt pour habitude d’encourager à sa paroisse de contenir ses pulsions pour mieux les relâcher le moment venu, plutôt que de s’adonner à un hédonisme primitif et folâtre. Les guerriers, surpris mais ravis de pouvoir goûter aux plus belles femmes de Sybarie, s’empressèrent de laisser les caudataires les mener aux salles d’amusement de la Tour ; Libidas, pour sa part, se mit à craindre que quelque information lui échappe.

Sitôt les Kurgans disparus dans les couloirs de la Tour, le pontife invita Ubris à s’exprimer, sans rien perdre de sa douceur.

-Qu’est-ce qui me vaut le plaisir de ta visite ? demanda-t-il en souriant.

-Tu le sais parfaitement, répliqua sèchement le chaman. Cessons là nos jeux de rôles, Libidas. Je suis venu exiger la remise de Trioculus

Décontenancé par la hardiesse de son interlocuteur, qui lui avait toujours fait preuve de déférence, Libidas entreprit de s’imbiber d’impériosité.

-Te voilà bien sûr de toi, persifla-t-il. Qu’est-ce qui te permet cette insolence ?

Levant sa main droite au niveau de son visage, Ubris désigna du menton la bague qu’il portait au majeur. Le pontife de Sybarie fixa le morceau de tissu avec un haussement de sourcils sceptiques.

-Qu’est-ce ? interrogea-t-il laconiquement. Je ressens un pouvoir en cet anneau, mais si tu crois pouvoir me surpasser par la puissance de tes artefacts…

-C’est bien un artefact, coupa insolemment Ubris, mais il n’est pas destiné à me lancer dans un duel contre toi. Simplement à te montrer que je pourrais te retirer une grande partie du pouvoir que tu exerces sur ces terres…

Ce disant, le sorcier retira habilement le tissu qui recouvrait la pierre de la bague, dévoilant une gemme d’une blancheur étincelante qui projeta une vive lumière au travers du gigantesque vestibule. Mais elle fit bien plus qu’éclairer les scènes impies gravées sur les murs : ces derniers parurent subitement couverts de poussières et de toiles d’araignées, et plusieurs pans écroulés apparurent dans la pierre, semblables à ceux qu’on trouve fréquemment dans les bâtiments en ruine.

Libidas contempla ce phénomène avec une stupéfaction qui se mua en horreur lorsqu’il s’aperçut que sa propre apparence avait mué. Il avait quitté son aspect de jeune androgyne pour prendre celui d’un vieillard terrassé par l’âge, sa peau aussi craquelée que du parchemin, son crâne chauve parcouru de cicatrices ses membres devenus squelettiques. Quant aux démons qui l’encadraient, ils semblaient être devenus légèrement transparents, comme évanescent, trahissant par la même leur non-appartenance à ce monde.

-Quel est ce maléfice ! cria le pontife d’une voix sénile qu’il reconnut avec dégout et terreur comme chevrotante.

Ubris semblait s’amuser de la situation.

-Voilà donc ce que tu es, sous tes illusions, commenta-t-il. Un vieillard concupiscent déguisé dans les ruines d’un château.

-Je devrais te tuer et détruire cet objet ! fulmina Libidas.

-Ce serait oublier les nombreux pactes que j’ai passé au fil des années, rétorqua le chaman. Crois-tu être le seul qui sache s’entretenir avec les démons ? Si tu me tues, j’aurais de nombreux alliés maléfiques pour me venger.

Le pontife regarda son subordonné avec un profond courroux, puis finalement, grogna d’une voix farouche mais vaincue :

-Que veux-tu ?

-Des réponses, d’abord, exigea aussitôt Ubris, qui de toute évidence avait préparé soigneusement son cahier de doléances. Qui est ce démon ? Quel est son lien avec Trioculus ?

-C’est sa mère, répondit Libidas d’un ton indifférent.

Le chaman fit un pas en arrière sous le choc.

-Sa mère ? répéta-t-il. Trioculus aurait donc des origines divines ?

-Ce n’est pas ce que tu crois, expliqua son interlocuteur. Elle l’a engendré avant de devenir une créature du Warp. C’était une elfe de très haute naissance, dont moi et Blash’nag avons soigneusement orchestré la damnation.

-Dans quel but ? interrogea l’autre.

-Principalement par caprice, avoua Libidas. L’expérience me semblait intéressante, et ainsi Blash’nag et moi gagnions une servante de plus. C’est moi qui me suis arrangé pour que vous trouviez Trioculus, et c’est même moi qui ai organisé la capture de Blash’nag par les serviteurs d’Hatsuth, prévoyant de le faire libérer par ta tribu lorsqu’il serait temps que le démon voit son fils et accepte de s’offrir à moi pour le protéger.

-Il doit vraiment mourir, alors ? demanda Ubris.

-La malédiction que nous lui avons jetée pour faire souffrir sa mère l’y condamne, en tout cas, répondit le pontife d’un air embarrassé. Mais la Tempête du Chaos qui se prépare a beaucoup perturbé la trame du Destin, et il se peut que Trioculus parvienne à survivre. Peu importe, de toute façon.

Avisant l’anneau étincelant du barbare qui lui faisait face, il ajouta :

-Mes réponses t’ont-t-elles satisfait ?

-Absolument, assura Ubris en retrouvant d’un coup son ton supérieur. Il ne me manque plus que Trioculus.

Une moue agacée s’installa sur le visage de Libidas.

-En te le rendant, je perds mon emprise sur sa mère, grogna-t-il. Je vais laisser à Blash’nag le fruit d’un travail long de trente ans…

-Pour un homme de ta longévité, ça ne représente pas grand-chose, rétorqua le chaman. Et pense à ce que ma bague me permet.

-Dissimule ta maudite gemme, soupira l’autre, et je te rendrai ton éphèbe.

Ubris remit aussitôt le petit tissu en place, et le décor retrouva son aspect magnifique et terrifiant, tandis que Libidas sembla rajeunir de plusieurs siècles en un instant et que les démons récupéraient leur apparence de tangibilité. Le pontife, rassuré, empoigna plus fermement son bâton et fit signe à Ubris de le suivre.

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Malgré mon nouve avatar et ma nouvelle signature, c'est toujours moi! ^_^

Tu n'as pas mis beaucoup de temps avant de poster! :wink:

Toujours rien à redire sur le style, donc mon commentaire sera sur des points précis.

car les mortels ne peuvent prononcer les noms des démons
Ca dépend du taux d'alcoolémie dans le sang :wink:
Les fantasmes de Libidas exigeaient toujours beaucoup de la mise en scène.
Sa vie privée ne nous regarde pas. :blink: (Récits de Slaaneshi, va)
-Allez me chercher une dizaine de catins au harem
Il est charmant avec ses concubinnes.
en effet, le sévère évêque qu’était Ubris avait plutôt pour habitude d’encourager à sa paroisse de contenir ses pulsions pour mieux les relâcher le moment venu, plutôt que de s’adonner à un hédonisme primitif et folâtre
Evêque peut-être, mais évêque de Slaanesh. A ma connaissance, l'"hédonisme primitif et folâtre" fais autant partie de leur religon que les plaisirs raffinés. Si Ubris veut se contenter d'offrir des sacrifices, libre à lui, mais dans ce cas ça serait plus logique de vénérer Khorne (en pleine Sybarie ^_^ )
ravis de pouvoir goûter aux plus belles femmes de Sybarie
Dans les Désolations du CHaos, on passe toujours du rêve au cauchemard, puis du cauchemard au rêve, etc...
Ce disant, le sorcier retira habilement le tissu qui recouvrait la pierre de la bague, dévoilant une gemme d’une blancheur étincelante qui projeta une vive lumière au travers du gigantesque vestibule. Mais elle fit bien plus qu’éclairer les scènes impies gravées sur les murs : ces derniers parurent subitement couverts de poussières et de toiles d’araignées, et plusieurs pans écroulés apparurent dans la pierre, semblables à ceux qu’on trouve fréquemment dans les bâtiments en ruine.
Le plan et la mise en scènes étaient simples en fait.
C’était une elfe de très haute naissance, dont moi et Blash’nag avons soigneusement orchestré la damnation.
Je vais laisser à Blash’nag le fruit d’un travail long de trente ans…
Maintenant, les questions sont, comment Libidas a-t'il pris connaissance de l'existence de Tirianis, et comment a-t'il pût influer sur les éléments qui se sont passés à Altdorf et en Kislev? Par contre, pour Blash'Nag je ne m'en pose pas trop, dans le Warp les distances et le temps n'ont que peu d'intérêt.
-Il doit vraiment mourir, alors ? demanda Ubris.

-La malédiction que nous lui avons jetée pour faire souffrir sa mère l’y condamne, en tout cas, répondit le pontife d’un air embarrassé. Mais la Tempête du Chaos qui se prépare a beaucoup perturbé la trame du Destin, et il se peut que Trioculus parvienne à survivre. Peu importe, de toute façon.

A j'allais l'oublier celle-là de question. Trioculus va-t'il survivre?

Allez, j'attends la suite. X-/

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Sympa !

Par contre est ce que la bague retire la magie aux alentours ou montre seulement ce qu'il y a de caché ? Parce que dans ce dernier cas, je vois pas ce qu'il a à craindre. Il le tue et détruit la bague. Le coup du j'ai des amis fait pas vraiment peur quand on voit que l'autre sert directement le démon. Enfin bon, ça serait peut être à préciser et pas qu'en commentaire, aussi dans le texte :D

Pour la suite, je pense pas que ça finisse aussi facilement a voir ce que lui réserve l'autre. Tant qu'il sera pas reparti de la tour, je penserai toujours à une arnaque en perspective !

@+

-= Inxi =-

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Juste un petit message pour dire que je lis toujours, mais que je n'ai pas du tout le temps de commenter en ce moment :D et ça va être pire les deux prochaines semaines parce que je pars sur le terrain, donc pas d'accès à internet! Mais promis, je reviendrais en force!

En tout cas, j'aime toujours autant ton histoire, même si Arion (grand-)père me manque :D

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Salutations depuis le Japon,

Tout d'abord, Poupi, un grand merci pour ta réponse. Bravo encore pour la régularité de ton rythme de parution. C'est un grand plaisir de te lire. Comme tous tes lecteurs, je sens le dénouement approcher. Une grande angoisse m'habite: en France voici venue la période des examens: auras-tu malgré tout le temps de nous livrer quelques chapitres? Ne nous laisse pas sur notre faim! (ou préviens nous auparavant stp)

Bon courage!

Autrement, voici ma modeste contribution a l'amélioration de ton récit. Voici les quelques fautes pas bien méchantes que j'ai relevées de-ci de-la. Si tu en as le temps et l'envie, essaye de les corriger.

Aussi ses fêtes de la chair duraient-t-elles longuement,

nul besoin de t a ma connaissance

Tirianis restait docilement là où son maitre l’avait laissée.

un tout petit accent

apparaissait une image fantomatique, on l’on voyait six cavaliers parcourir les plaines

plutôt "où", n'est-ce pas?

La créature massive approuva d’un grognement et disparu dans un recoin d’ombre

passe simple

Tes hommes souhaitent-t-ils se restaurer ? proposa le maitre de la Tour

rebelote

Ubris avait plutôt pour habitude d’encourager à sa paroisse de contenir ses pulsions

le verbe "encourager" est transitif

ces derniers parurent subitement couverts de poussières et de toiles d’araignées

toiles d'araignée

son crâne chauve parcouru de cicatrices ses membres devenus squelettiques

ponctuation

d’une voix sénile qu’il reconnut avec dégout et terreur

un tout petit accent

c’est même moi qui ai organisé la capture de Blash’nag par les serviteurs d’Hatsuth

Hashut !!! Les (rares) joueurs Nains du Chaos ne te le pardonneront jamais!

lorsqu’il serait temps que le démon voit son fils et accepte de s’offrir à moi

subjonctif

-Mes réponses t’ont-t-elles satisfait ?

rebelote

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Hello!

Une suite sympa et je tiens aussi à dire que j'apprécie ta rapidité à poster!

Pour l'histoire, je suis d'accord avec Inxi, si Libidas a effectué toute la machination avec le démon dans le seul but de s'offrir la mère par la suite, c'est étonnant qu'il accepte d'une manière si rapide de les libérer. A voir la suite donc, s'il ne reserve pas une surprise à ses "hôtes"!

Sinon je pense qu'on va faire face à un différent entre le démon et libidas, vu que ce dernier voulait pour lui seul les éléments de la vengeance du démon.

Fibz

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Merci de ces réponses. :P

Je suis content qu'emmanuel ait abordé la question des examens, je voulais moi-même en parler. En effet, pour les 2 semaines à venir, je vais passer des concours type ENS (et oui ça rigole pas), et déja cette semaine a été marquée par d'intenses révisions. ^_^

Je m'efforce de pondre mes 2 pages word hebdomadaire, mais j'ai moins de temps d'inspiration et de relecture, ce qui fait que la qualité peut éventuellement baisser (généralement je réecris plusieurs fois un même passage, là ça va pas être possible).

J'ai peut-être tort de sauver la quantité au détriment de la qualité, mais je pense que si je commence à arrêter de poster régulièrement, je reprendrais plus mes bonnes habitudes de postage.

Pour tout vous dire je suis moi-même un peu déçu de la suite que je vais vous poster, je la trouve moi-même trop "raccourcie". J'espère qu'elle ne vous décevra pas autant et que vous l'apprecierez (ainsi que les 2-3 postages suivants)

Bref, vous voilà prévenu (et vive la prépa!!!)

Sinon, petit message à Lib (en terrain en tant que géologue ?) pour lui promettre que Arion Senior reviendra très prochainement !!!

Hop, suite médiocre moins géniale que d'habitude. B)

Chapitre 5

Meurtres en série

-Je comprends que tu m’aies caché un tel objet, commenta le maître de la Tour tandis que les deux sorciers et les démons déambulaient dans les couloirs métalliques. Tu te doutes bien qu’à partir d’aujourd’hui, je n’aurai de cesse de le chercher pour le détruire.

-Les sorciers sont les véritables joueurs de cet échiquier que sont les Désolations, commenta Ubris. Les autres guerriers ne sont que des pions entre leurs mains. J’ai toujours réussi à garder une certaine indépendance vis-à-vis de ton pouvoir, et je pense être en mesure de rester à ma place encore quelques temps.

-Tu ne saurais échapper éternellement à mon courroux, répliqua aussitôt Libidas.

-Eternellement ? répéta le chaman avec une pointe d’ironie. L’Histoire n’est-t-elle pas sur le point de s’achever ? Lorsque le Chaos dominera ce monde, à l’issue de cette guerre, toi et moi seront élevés à une puissance telle que nous nous moquerons bien de nos querelles passées.

Le pontife hocha les épaules.

-Je ne pense pas que la victoire des Sombres Pouvoirs soit assurée pour ce conflit. La trame du temps est véritablement bouleversée, et les Dieux de l’Ordre s’activent dans le Warp… N’importe quelle issue est possible. Mais peu importe pour l’instant.

Conversant, les deux hommes étaient parvenus jusqu’à une petite porte, incrustée dans un mur de métal.

-J’espère que tu apprécieras la performance de mes sortilèges, grogna Libidas, et l’habilité que j’ai à dissimuler mes biens.

De son bâton, il cogna trois coups lourds sur le sol. La porte qui lui faisait face sembla alors se décrocher de sa paroi, ne laissant qu’un pan de mur, pour aller se ficher sur l’une des cloisons latérales du couloir. Ubris hocha la tête d’un air approbatif.

-Impressionnant, en effet, commenta-t-il. Je suppose que l’emplacement de la porte détermine la pièce sur laquelle elle donne ?

Acquiesçant d’un signe de tête, le pontife tourna la lourde poignée de bronze de la porte, dévoilant un spectacle des plus pitoyables : le jeune Trioculus, aussi fat et grossier qu’à son habitude, trônait au centre d’une petite chambre circulaire éclairée par des torches, au milieu d’un amoncellement de couvertures, tandis que quelques femelles du harem de Libidas entreprenaient de le servir en boisson et nourriture dans des plats d’argents ; Ubris sentit une profonde exaspération lui saisir la poitrine en voyant l’individu pour qui une bonne partie de la horde s’inquiétait se rouler dans les plaisirs de la chair comme un porc dans sa fange.

Brusquement, Libidas frappa terriblement le sol de son bâton, et toutes les voluptés que contenaient la pièce- couvertures, femmes, mets et boissons- semblèrent se désagréger en quelques instants en une poussière verdâtre qui ne tarda pas à disparaitre tout à fait. Trioculus se retrouva ainsi gros jean comme devant, nu, au milieu d’une pièce froide et vide, et sembla mettre plusieurs minutes à comprendre ce qui lui arrivait. Ubris, pour sa part, émis un sifflement admiratif.

-Je vais finir par croire qu’il n’y a rien dans cette Tour qui ne soit un simple mirage, commenta-t-il. Tes dons d’illusionniste sont des plus impressionnants.

-Où est-ce que tout est passé ! cria Trioculus avant que Libidas n’ait pu répondre au compliment. Rendez-moi tout !

-Bon sang, grogna le pontife en contemplant le guerrier qui commençait à rougir et à trembler, c’est ça que les gens de ta tribu prennent pour un élu du Prince du Chaos ?

Secouant tristement la tête, Ubris tendit un doigt vers le grotesque Kurgan en murmurant quelques incantations ; il y eut un bruit de craquement, et Trioculus s’évanouit.

-Envoie tes démons le transporter jusqu’au vestibule, demanda le chaman. Mes hommes le prendront en charge depuis là.

Deux serviteurs maléfiques du pontife s’exécutèrent, tandis que les autres allaient chercher les hommes d’Ubris. Tout ce petit monde réuni dans le vestibule, le chaman prit congé de Libidas, tandis que les guerriers installaient grossièrement le corps du jeune éphèbe sur une monture. Alors qu’Ubris enfourchait la sienne, Libidas le saisit par la cheville et lui murmura d’un ton menaçant :

-Tu as gagné pour cette fois, mais prend soin de dorer mon image dans la fable que tu conteras aux tiens. Je ne tiens pas à te voir saper mon autorité spirituelle.

Le chaman hocha la tête d’un air compréhensif. Il n’était toujours pas rassuré sur ce que la découverte de sa bague avait placé dans la tête du pontife, et il estimait préférable de se montrer aussi coopératif que possible avec son supérieur dans les temps à venir. Néanmoins, Ubris avait d’autres soucis à présent, et se devait, en bon chaman, de songer avant tout aux intérêts de sa tribu. Aussi montra-t-il un visage satisfait à ses compagnons durant tout le trajet du retour, afin de bien afficher sa réussite.

Le petit groupe de cavaliers fut accueilli en véritable triomphe par la horde, spécialement par ses membres slaaneshites. Trioculus, pressé de questions, se mit à narrer des souvenirs confus où il était entouré de femmes, de plats et de boissons. Enjolivés par l’auditoire, ces fragments de mémoire finirent par persuader l’assemblée que l’éphèbe avait reçu l’honneur de goûter au Royaume du Prince du Chaos lui-même, d’où Libidas et Ubris l’avaient tiré par de puissants rituels ; le chaman, soucieux de ne pas égratigner le prestige de Libidas, préféra ne pas démentir ces affirmations, sans se douter du phénomène qu’elles allaient engendrer.

Entendant ces fables et les trouvant agréables, Trioculus finit par y croire lui-même, et y trouva de nouveaux motifs de gloriole. Son groupe d’admirateurs, en l’espace d’une journée, se transforma en véritable culte religieux : ayant été en contact avec le divin, l’adonis devenait une sorte de prophète, d’intermédiaire entre le monde temporel et le monde sacré. Propageant cette bonne parole aux guerriers issus d’outre-Sybarie, les jeunes gens de la tribu d’Atrachir ne tardèrent pas à se retrouver à la tête de célébrations improvisées où l’on composait de rapides chants et cris de guerre où revenaient le nom de Trioculus, les groupies ayant quelques notions d’occultisme allant jusqu’à se faire scarifier le nom de leur héros sur la peau, utilisant pour cela l’alphabet phonétique habituellement employé pour retranscrire le nom des démons.

Cette agitation dans les factions servantes de la Grande Hermaphrodite provoqua bien évidemment des troubles, les slaaneshites excités par la présence d’un demi-dieu parmi eux ayant moins de scrupules à chercher querelle avec leurs alliés d’autre confession. Au début de la soirée, il y eut ainsi plusieurs accrochages avec des serviteurs du Dieu du Sang, dont plusieurs passèrent de vie à trépas. Ces incidents auraient sans doute dégénéré en émeutes si les meneurs des différentes factions n’avaient pas fait preuve d’intelligence et de tempérance dans le maniement de leurs ouailles.

Atrachir, cependant, craignait que la situation n’empire lorsque la horde se serait mise en marche. Au milieu de la nuit, alors que s’activaient encore les préparatifs pour le grand départ, le chef convoqua Ubris dans sa tente pour consulter le chaman. Tandis que l’homme qu’il avait envoyer chercher le sorcier se retirait, le meneur barbare se servit une grande corne de cervoise qu’il avala d’une traite, avant de s’affaler dans un fauteuil, exténué ; les préparatifs pour la grande invasion étaient certes passionnants à réaliser, mais également très éreintants, et le culte grandissant de Trioculus ne facilitait pas la tâche.

Alors que le chef nourrissait ces pensées, la peau qui faisait office de porte à sa yourte commença à se mouvoir.

-Que penses-tu de tout ceci ? grogna l’homme aux quatre bras d’un air exténué, comme son compagnon pénétrait dans la demeure.

-Trioculus ? répondit Ubris d’un ton volontairement désinvolte. Il est d’une ironie divine que la médiocrité de ce garçon lui procure une telle célébrité.

Atrachir fronça les sourcils.

-Ubris, ne t’y mets pas aussi, dit-t-il d’un ton presque suppliant. Toi et moi savons bien que Trioculus n’a jamais pénétré le Royaume du Prince des Plaisirs.

-C’est évident, assura Ubris en se servant lui aussi un peu de cervoise. Mais les évènements de cette journée m’ont beaucoup fait réfléchir. Libidas aime jouer avec les hommes comme avec des pions, mais lui-même ne serait qu’une marionnette si le grand Slaanesh décidait de l’utiliser. Que savons-nous des plans divins ? L’arrivée même de Trioculus dans notre tribu, l’apparition de sa mère le soir de l’arrivée de la horde, tout cela n’est-t-il pas la manifestation d’un long processus ? Et si cette chiffe molle nous avait véritablement été envoyée par le Grand Hermaphrodite, pour que nous en fassions une voile ?

Un long moment de silence s’écoula, Atrachir se grattant machinalement la barbe tandis qu’il ruminait les paroles de son interlocuteur.

-Cette voile risquerait bien de nous faire chavirer, à force de drainer tant de vent, finit par remarquer laconiquement le chef de tribu.

-Tu es notre gouvernail, assura aussitôt Ubris. A toi de nous protéger.

Le gouvernail en question hocha pensivement la tête, puis annonça d’un ton décidé :

-Je vais m’entretenir avec les autres chefs de Sybarie et les dirigeants de la horde. Nous diviserons notre ost en deux armées plus petites, qui partiront par des chemins différents : les slaaneshites d’un côté, les autres confessions de l’autre.

Le sorcier eut un mouvement approbatif.

-Cette idée m’avait également traversé l’esprit, expliqua-t-il. Ce sera dommage pour l’occasion d’œcuménisme chaotique que représente cette invasion, mais Trioculus pose vraiment trop de risques…

Alors que les deux maraudeurs sortaient ensemble de la yourte, ils eurent la stupeur d’apercevoir le cadavre d’un de leurs guerriers gire à terre, la gorge tranchée, le sang inondant le torse du barbare. Non loin, on percevait les cris endiablés et les mouvements joyeux d’une danse grossière. Plusieurs vétérans de la tribu semblaient surveiller cette célébration d’un air inquiet, les mains fermement agrippées sur le manche de leurs haches.

-Que s’est-t-il passé ? demanda aussitôt Atrachir à l’un d’eux.

L’homme désigna l’assemblée euphorique du manche de son arme.

-Ce sont eux… ils l’ont sacrifié à Trioculus.

Modifié par Poupi
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Je m'efforce de pondre mes 2 pages word hebdomadaire,
Comment-fais-tu, ô grand maître? :P

Il n'est pas mal ce passage sur l'histoire, mais tu as raison, il aurait pût être légèrement (sans ironie) amélioré.

Déjà, une petite question: C'est tout? Libidas laisse partir Trioculus comme ça? Pas d'entourloupes? Et comment est-ce-qu'il garde un moyen de contrôle sur Tirianis alors? (Comment ça, ça fait 4 questions? Euh, 5 avec celle-là)

Meurtres en série
Le titre n'est pas très original, et dévoile déjà la suite.
et toutes les voluptés que contenaient la pièce- couvertures, femmes, mets et boissons- semblèrent se désagréger en quelques instants en une poussière verdâtre qui ne tarda pas à disparaitre tout à fait
Je ne comprend pas. Les femmes étaient donc seulement des illusions? Si oui, pourquoi Libidas a-t'il besoin d'un harem pour les loger?
Ces incidents auraient sans doute dégénéré en émeutes si les meneurs des différentes factions n’avaient pas fait preuve d’intelligence et de tempérance dans le maniement de leurs ouailles.
Les khorneux? Intelligents et tempérés?

Voilà, ce sont ces incohérences qui font taches dans le texte, ainsi que le dialogue entre Libidas et Ubris qui fait un peu bizarre. (Ouais ouais, il détient un pouvoir qui est dangereux contre moi, je suis très en colère, mais on va continuer de se parler comme deux vieux amis).

Mais à part ça, c'est bon le reste, et la fin du passage me donne vrament envie de voir la suite.

PS:

pour les 2 semaines à venir, je vais passer des concours type ENS
[rire sadique] Et dire que moi je n'ai que 3 jours d'épreuves ^_^ Modifié par haldu
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Tandis que l’homme qu’il avait envoyer chercher

Bon ça va pas trop mal la récupération bien que je confirme que ce que j'ai dit auparavant. Le sorcier est vraiment trop.. inutile.. je dirais. La mère et l'enlevement ne sert strictement a rien si ce n'est : rappelé le sort de la mère, renforcé la vision qu'ont les soldats de Trio. Mais tout ça aurait été tout aussi bon si ça n'avait pas été écrit genre en quelques phrases. Parce que là, j'ai soit l'impression que y a un truc qui va pas (le sorcier prépare quelque chose) mais comme le sorcier réagit comme ça, il semble avoir peur, je dirai que la sortie est mal négociée et qu'il devrait pas avoir peur de ce petit anneau. Peut être insisté sur pourquoi il a peur de cet anneau et son pouvoir. Pourquoi il peut maintenir à distance son supérieur ainsi que son démon de maître... Ce qui fait beaucoup. Et d'ailleurs la réaction de la mère où qu'elle est ?

Enfin bref, beaucoup de questions !

@+

-= Inxi =-

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Sinon, petit message à Lib (en terrain en tant que géologue ?) pour lui promettre que Arion Senior reviendra très prochainement !!
Génial! J'ai hâte de voir ça! (ouais, en pleine cartographie des plus hauts volcans d'Auvergne, c'est un joyeux bordel :wink: par contre pas de we ni de jour férié pour nous :D /fin du mode "mylife")

Et finalement, je peux commenter rapidement! :)

Donc un chapitre comme tu l'as dit un peu... raccourci. ça mérite quelques développements, que tu pourras probablement ajouter plus tard, quand tu auras plus de temps. Tout a été dit sinon! J'ai relevé l'emploi du mot groupie qui m'a un peu surprise, je ne sais pas s'il a vraiment sa place dans un texte.

Voilà, vivement la suite pour revoir Arion ! Puis bon courage pour les concours!

Lib

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Un passage rapide mais qui fait tout de même avancer! Je trouve aussi le départ de trioculus de chez Libidas très rapide et sans intervention du sorcier.

Bien hâte de revoir "pépé" arion et surtout de le voir rencontrer son impétueux petit fils^^

La suite et bonne chance pour tes concours!

Fibz

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Argh, c'est bien ce que je craignais, un passage trop "rapide". J'ai malheureusement pas du tout le temps de le refaire (j'ai déja assez peiné pour préparer la suite de cette semaine)

Je n'ai donc pas grand chose à répondre à vos coms, si ce n'est me déculpabiliser sur mes examens, et vous laisser la suite...

PS à haldu : si tu veux survivre longtemps dans ce monde de brute, ne viens jamais parler de ton brevet des collèges à un gars qui suinte pour préparer l'ENS...

Poupi, qu'a foiré son examen de français et qui n'hésiterait pas à se venger sur un collégien trop insolent...

-Encore un de ces maudits sacrifices. Ces hérétiques deviennent de plus en plus audacieux.

-Vous avez raison, cela fait le quatrième du mois, approuva un garde.

Le militaire venait de répliquer à son supérieur, le sergent Hans Cristel, qui parcourait la scène de crime d’un regard léger mais avisé. Le sergent et ses hommes se trouvaient dans une ruelle de la ville de Poznań, dans l’Ostermark. Aux pieds de Cristel gisait un cadavre à la peau blafarde, dont le sang coagulé maculait le torse, formant comme une ombre de cascade qui s’écoulerait depuis la gorge finement tranchée du trépassé. Le visage de la victime était écarquillé en une expression de terreur, et sur son front était inscrit, comme marqué au fer, un symbole que la garde de Poznań connaissait bien depuis quelques mois : une rune infâme qui mêlait les signes astrologiques masculin et féminin.

Depuis un peu moins d’un an, une vague d’assassinats du même type avait déferlé sur la petite ville, de mystérieux cultistes égorgeant les malheureux qu’ils trouvaient dans les ruelles de la cité. Le clergé local avait envoyé plusieurs requêtes exigeant l’arrivée de répurgateurs compétents, mais les disciples de Sigmar semblaient avoir beaucoup de travail ces derniers temps, les cultes du Chaos redoublant d’intensité à travers tout l’Empire. Du fait de sa faible importance, Poznań ne faisait pas partie des villes dont les templiers daignaient s’occuper en priorité.

-Bon, grogna Cristel, la nuit ne va pas tarder. Offrez-moi ce cadavre aux charognards de Morr et rentrez au bercail. On a fouillé la place assez longtemps ; de toute façon ces infidèles ne laissent jamais d’indice derrière eux.

La lassitude du sergent était partagée par bon nombre de ses hommes, qui avaient examiné quantités de scènes semblables sans rien trouver d’intéressant. Aussi les militaires obéirent-t-ils avec une certaine satisfaction, soulagés de ne pas prolonger inutilement les fouilles. On glissa prestement le cadavre dans un sac de toile et on quitta les lieux pour regagner la caserne, où Cristel rédigea un rapport sommaire ; le capitaine des lieux étant présentement en un village environnant, le sergent pouvait se permettre de remettre à plus tard le procès-verbal de la macabre découverte dont on l’avait informé.

Les quelques prémisses de formalités remplies, Cristel pris congé des soldats de quart pour la nuit et quitta son service ; le soleil s’était juste couché, et malgré l’obscurité environnant, il régnait encore une certaine tiédeur dans l’air. Le sergent déambula quelques vingt minutes dans les rues de Poznań, jusqu’à un quartier fortuné où il s’arrêta devant le portail d’un hôtel à l’allure luxueuse, qui possédait même un petit jardin. Au portique de fer de cette maison bourgeoise était accrochée une vieille cloche de cuivre, à laquelle Cristel sonna trois coups.

Presque immédiatement, la porte de la demeure s’ouvrit pour laisser passer un jeune homme élégant aux allures de majordomes. Avisant Cristel depuis le seuil, il ne prononça pas une parole, mais se contenta de traverser l’allée du jardin à grandes enjambées tandis que le sergent, laconique, tendait la paume de la dextre à travers le grillage du portail. Le valet, parvenu devant la main offerte, sortit de son gilet de cuir un petit flacon au contenu couleur du lilas ; débouchant la fiole avec une habilité certaine, il versa quelques gouttes du curieux produit sur la peau de Cristel.

Aussitôt, comme surgissant d’en dessous de l’épiderme de la main, un curieux symbole apparut sur la paume du garde, un symbole en touts points semblables à celui qui était inscrit sur les victimes que le sergent comptait dans les rues de sa cité depuis plusieurs mois. Le majordome eut un sourire satisfait et ouvrit la porte, déclarant d’un ton enjoué :

-Je suis heureux de te voir, Hans.

-Moi de même, assura le militaire. J’arrive encore en dernier ?

Son interlocuteur hocha affirmativement la tête, et les deux hommes avancèrent jusqu’à la maison. A leur allure conviviale, à leur pas enjoué, on voyait que le valet avait perdu toute son infériorité sociale, et que les deux camarades se regardaient comme des égaux. Ce fut d’ailleurs Cristel qui ouvrit la porte à son hôte, comme si aucun des deux n’avait plus de droits que l’autre sur cette coquette maison. L’ouverture donnait sur un petit vestibule, encombré de nombreux tableaux qui correspondaient aux mouvances les plus modernes du moment ; autant d’indices qui laissaient supposer le caractère cultivé du propriétaire des lieux.

Le modeste couloir était adjacent à plusieurs pièces, mais les deux compères, après avoir refermer celle du jardin, semblèrent se désintéresser complètement des différentes portes pour se focaliser sur les pièces d’art ; ils se dirigèrent finalement sur un grand tableau baroque représentant un dragon aux formes imprécises jaillir d’une mer brumeuse. L’homme au costume de majordome leva la dextre et infligea une légère pression sur la toile, au niveau des yeux parme du reptile.

Aussitôt, avec un bruit de gonds mal huilés, le cadre sembla s’enfoncer d’une bonne vingtaine de centimètres dans la paroi à laquelle il était accroché, avant de pénétrer dans le sol de la maison, jusqu’à disparaitre complètement. Derrière lui, il ne laissait pas les briques du mur adjacent, mais une ouverture sur un escalier de pierre dure qui descendait en colimaçon, éclairé par plusieurs torches. Le valet sembla reprendre ironiquement la fonction que lui destinaient ses habits et, d’un grand geste du bras, invita le sergent à le précéder en récitant d’un ton railleusement protocolaire :

-Si Monsieur veut bien avancer…

Souriant sous le comique de geste, Cristel descendit les froides marches du couloir secret, jusqu’à déboucher sur une salle nettement plus confortable : une chambre souterraine, vaste de quelques soixante mètres carrés, où étaient disposés une table de marbre vert et des lits semblables à ceux que les Anciens utilisaient pour leurs fastueux banquets. Il y avait en tout six de ces couchettes, et les deux seules qui n’étaient pas occupées étaient de toute évidence destinées aux nouveaux arrivants.

Les quatre autres servaient de divans à un vieillard au regard vif et trois jeunes femmes aux visages amusés. Leurs vêtements indiquaient qu’ils appartenaient à une classe aisée mais non richissime. Parmi les trois femmes, l’une portait un accoutrement de toute évidence cérémoniel, composé uniquement de pièces d’orfèvrerie : des tors argentés enrobaient ses petits seins pointus, tandis qu’un curieux travail métallurgique, semblable à une ceinture de chasteté dorée, lui enserrait la taille ; les bras de la belle étaient par ailleurs ornés de bracelets variés, et la noire et longue chevelure ondulée qui descendait de sa figure fine comprenait plusieurs broches dont les motifs mêlaient avec un grand savoir-faire pointes et ondulations.

Non loin de la table, une petite chèvre à la toison des plus pâles semblait somnoler, les yeux dans le vague, la mâchoire pendante ; elle était à l’évidence droguée. Il y avait une sorte de contraste saisissant, entre cette chevrette faible et candide, qui semblait incarnation de l’innocence, et les quatre attablés aux allures roublardes et conspiratrices. Le petit animal semblait tout à fait déplacé dans ce lieu qui empestait la luxure et une sorte de perversion prométhéenne et gomorrhéenne, une perversion issue du démon qui pousse l’homme à se rouler dans les plaisirs que lui a offerts la Nature comme un porc dans sa fange, tout en surpassant, en maîtrisant, en écrasant et en détruisant cette Nature ; en un mot, l’innocente brebis avait été plongée dans cette chambre souterraine comme dans le gosier d’un monstre.

L’arrivée des deux compères déclencha quelques saluts amicaux de la part des convives, tandis que la femme aux bijoux cérémoniaux murmurait d’un air grave :

-Hans. Nous n’attendions plus que toi. Comment s’est passée ta journée ?

-Aussi tranquille qu’à l’accoutumée, assura Cristel en souriant d’un air roublard. Il faudrait toutefois que Diana se montre plus prudente durant ses opérations.

Ce disant, il fit jaillir d’une de ses manches un petit médaillon gravé d’armoiries, dont la chaînette semblait avoir été arrachée violemment. Le joyau tomba en clinquant sur la table.

-Il est heureux que j’aie découvert ceci avant mes hommes. Ou alors j’aurais du étrangler notre chère Diana avant qu’elle ne soit interrogée.

Une des femmes, une jeune aristocrate à l’habillement des plus classique, rougit en baissant le menton tandis que des regards accusateurs se braquaient sur elle.

-Il s’est débattu, tenta-t-elle faiblement de se justifier. Le médaillon a du être arraché durant la lutte et tomber au sol…

-Il n’est guère judicieux de partir en expédition nocturne en emportant avec soi la bijouterie de famille, coupa sèchement l’envoutante créature aux formes dénudées. De plus, tu aurais du fouiller les lieux avant de te retirer, pour t’assurer que tu n’avais laissé aucun indice.

La dénommée Diana adopta une attitude définitivement pénitente, les yeux plissés en un air de soumission.

-Je suis désolée, assura-t-elle.

-La Grande Hermaphrodite est prompte à pardonner, scanda son interlocutrice. Grâce à la sagacité de Hans, notre cellule est hors de danger. Passons donc à la célébration.

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Argh, c'est bien ce que je craignais, un passage trop "rapide". J'ai malheureusement pas du tout le temps de le refaire (j'ai déja assez peiné pour préparer la suite de cette semaine)
Vu ce que tu prépares, on aurait compris si tu ne t'étais pas occupé de la suite.
PS à haldu : si tu veux survivre longtemps dans ce monde de brute, ne viens jamais parler de ton brevet des collèges à un gars qui suinte pour préparer l'ENS...
Non, je parlais des Épreuves Communes de secondes. Et si mes souvenirs sont bons et que d'ici à l'année dernière les administrations n'ont pas changées la durée du Brevet du Collège, celui-ci ne dure que 2 jours.
Poupi, qu'a foiré son examen de français et qui n'hésiterait pas à se venger sur un collégien trop insolent...
Fais donc, la réincarnation est mon seul espoir.

Et au fait, insolent ET sadique :hat: mais le Monde ne m'a pas vraiment donner de raisons de l'apprécier :P

Sur le style c'est toujours bien écrits, toujours rien à redire.

Donc nous avons changement de lieux et de nouveaux personnages. Voyons où tu vas nous mener. Le capitaine qui fait double-jeu c'est un peu classique. A part ça, rien à redire c'est un peu trop court pour pouvoir juger immédiatement la nouvelle partie de l'histoire et les nouveaux arrivants. J'écris surtout ce commentaire pour répondre à la préface du passage.

Haldu, le lycéen sadique qui a finis ses épreuves communes et qui va avoir plein de temps à consacrer à son récit :P

EDIT: Le contraste entre une chèvre innocente et des humains conspirateurs, cela fait quand même un peu étrange, car j'ai dût mal à imaginer que la notion d'innocence ou de culpabilisme est la moindre signification quand on parle de bétail. Mais bon, c'est un effet de style.

Modifié par haldu
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Un petit post pour prévenir que tu as un nouveau lecteur, qui au bout de 3 jours de lecture après les cours à enfin fini de tout lire (et en entier s'il vous plaît ! :crying: )

Je trouve le roman super sympa, bien écrit, agréable à lire. Un gros bravo pour ce texte :)

Vivement le retour de papa Ethar !

Prun', bien content d'avoir trouvé un roman avec des parutions de 2 pages word hebdomadaires, rythme qui me convient parfaitement.

PS : effectivement haldu tu as raison, le brevet des collèges dure 2 jours et pas trois. Ca n'a pas changé depuis l'année dernière.

Modifié par Prune29
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Bon !

A part :

du étrangler notre chère Diana avant qu’elle ne soit interrogée.

Une des femmes, une jeune aristocrate à l’habillement des plus classique, rougit en baissant le menton tandis que des regards accusateurs se braquaient sur elle.

-Il s’est débattu, tenta-t-elle faiblement de se justifier. Le médaillon a du être arraché

Sur la forme, j'aurais rien à dire sur ce passage de transition vu qu'on présente de nouveaux personnages dont j'ignore s'ils auront une place importante ou non. Je réserve mon avis et j'attends la suite !

@+

-= Inxi =-

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Hum, pas commenter depuis longtemps moi. Bon que dire?

Alors tout d'abord l'intrigue de l'histoire, même si elle est entraperçue à quelques moments, est encore assez floue. On avance mais à petits pas, et c'est bien! Pas de "fantastiques" révélations s'amoncelant à la pelle, on découvre peu à peu les tenants du scénario. Par contre même conseil qu'avant, mieux vaut ne pas trop faire en longueur, ton texte est a mes yeux captivants mais mieux vaut prévenir que guérir.

Je me permet de souligner l'une des remarques d'Haldu en l'occurrence sur la chèvre. Je suis d'accord avec lui sur l'étrangeté du terme innocence appliqué à un animal. Mais je pense toutefois qu'elle peut effectivement être mis en contraste avec les slaaneshistes. En effet elle représente d'une certaine façon la "nature". Une créature obéissant à une série de lois définis qui n'a rien à voir avec des notions comme "l'innocence". A l'inverse les membres du cultes agissent selon d'une façon qui n'a rien de normal (sous entendue comparé à ce que devrait être un être humain dans des conditions normales). Le chaos est l'antithèse du monde telle qu'il est et tu peut jouer sur ce tableau. Mais tu a aussi une certaine ambigüité à ta disposition, étant donné que les émotions humaines semblent être originaires de l'Immaterium ou avoir un lien avec lui. Bon je pars sans doute un peu loin là, mais tu as plusieurs idées à ta disposition.

Pour ce qui est du culte justement quelques points me dérange. Tout d'abord celui qui se déguise en valet doit avoir cette couverture en permanence (les gens de son quartier pourraient sinon se poser des questions en le voyant ainsi), ce qui signifie qu'il dispose d'un maître lui même probablement membre du culte (le vieillard?).

le portail d’un hôtel à l’allure luxueuse, qui possédait même un petit jardin.

La description que tu fait du lieu me surprend un peu. En effet le terme hôtel fait tout de même référence à un niveau de vie élevé lorsqu'il est appliqué à une demeure. Combiné à un jardin et la description luxueuse et spacieuse que tu en fait on peut penser que celui qui l'habite dispose de moyens conséquents. Hors tu nous décrit ces individus comme d'un niveau de vie tout au plus bourgeois, je les vois mal disposer de tels biens à moins d'avoir combiner leurs moyens. Bien sur les slaneeshistes veulent tout ce qui peut être désirable, mais encore faut-il qu'il puisse l'obtenir. Rajoutons encore qu'une cache aussi perfectionné que celle du tableau ainsi que la construction d'un sous sol doivent coûter particulièrement cher. Je conseillerais donc qu'au moins l'un des personnages, de préférence le propriétaire du lieu, soit relativement riche ou que la maison soit un tantinet moins époustouflante. Mais bon je chipote un peu, je suis le premier à l'admettre.

En dernier la négligence de l'assassine est presque un crime. Une tueuse responsable à priori d'un certain nombre de morts a commis une sacré erreur, ce qui est là par contre très bien représenté. J'attends d'en savoir un peu plus sur la bande à Meuh.

En espérant bientôt une suite, l'ogre à boustifailles. :lol:

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Youpi ! Des commentaires !

Perci à Prune de se manifester^^. Qu'il n'hésite surtout pas à donner des avis concrets sur le texte !

Alors, sur la chèvre, disons que le terme "innocence" était plus là pour décrire l'impression subjective qu'aurait eu un ovservateur (petit être tout blanc et pacifiste qui contraste violemment avec la méchanceté des humains l'environnant).

Pour les chipotages d'Ogre sur la description du culte, j'ai peut-être mal coordoner les différents éléments du "niveau de vie" des membres ; je tâcherais d'être plus cohérent par la suite.

Voilà, je crois que j'ai fait le tour...

Ah oui ! Haldu, entre temps j'ai également eu le temps de foirer mon histoire et ma géographie, alors prie pour ne jamais me rencontrer IRL...

Trêve de menaces, voilà la suite (concoctée également un peu vite, concours oblige... mais c'est la dernière fois !).

Il s'agit d'une scène de célébration ; dites-moi si vous la trouvez bien décrite (c'est à dire, pas simplement si on se la représente bien visuellement, mais également si on sent bien l'atmosphère maléfique et malsaine qui s'en dégage).

Chapitre 6

Prise de conscience

Comme elle achevait ces paroles, Cristel s’allongea sur l’un des divans, tandis que le majordome saisissait dans ses bras l’animal candide. Le valet s’approcha ensuite de la table, dont tous les convives passèrent en position assise ; la femme à la tenue cérémonielle, elle, se leva tout à fait, et empoigna un petit bol de céramique, gravé de runes, qui se trouvait sous son canapé. Tandis qu’elle élevait le récipient au-dessus de sa tête, les conjurés entreprirent de réciter une mélopée grave et saccadée, pleine de syllabes fricatives.

Brusquement, la prêtresse impie leva vivement le genou, et posa son pied fin et délicat sur le marbre de la table. Par une suite de mouvements énergiques, elle finit debout sur le marbre, avançant avec grâce au milieu de l’assemblée d’hérétiques, promenant son corps luxurieux jusqu’au centre du meuble. Là, elle s’agenouilla et posa son petit récipient devant elle, entre ses cuisses d’une pâleur mensongère, avec un respect infini, comme si elle vénérait la misérable poterie.

Le conjuré travesti en valet tendit la chèvre innocente des deux bras, en direction de l’officiante de la messe noire, qui enroba la petite créature de ses bras doux et délicats. Serrant la bique semi-endormie contre ses seins, la femme entreprit de caresser l’animal de ses mains aventureuses, couvrant la chevrette de câlineries lentes et dévouées, ses longs ongles carmins contrastant violemment avec la blancheur de la toison qu’ils pénétraient. Il se dégageait de ce tableau singulier, avec cette Lilith sulfureuse qui cajolait ainsi une bête innocente, un érotisme agressif et oppressant, renforcé par la sombre magie qui occupait les lieux, qui rouait l’esprit de coups pour mieux stimuler le corps ; aussi les participants à ce rite impie eurent-t-ils de légers tremblements de voix en poursuivant leurs incantations, tandis que coulaient sur leurs tempes de discrètes gouttes de sueur, dégagées par le désir grandissant et pourtant sans cesse contenu pour ne pas interrompre le rituel.

Cette blasphématoire mise en scène s’acheva en quelques instants, lorsque la prêtresse, témoignant d’une vivacité, d’une dextérité et d’une force que son apparence ne laissait pas soupçonner, trancha la gorge de l’animal qu’elle caressait d’un mouvement rapide de son ongle effilé, en plein dans la veine jugulaire. Une petite gerbe de sang jaillit du cou de la pauvre bête, maculant sa toison avant de se déverser dans la modeste poterie, bientôt suivie du sang que l’innocent cœur de la chèvre continuait de pomper, le faisant déverser dans le récipient maléfique.

Le bol ne tarda en effet pas à trahir sa nature ensorcelée, car à peine à son contact, le sérum carmin tombé de la biquette se mua en une vapeur de couleur bordeaux, qui s’éleva lentement depuis la céramique, formant un nuage fumeux que la sorcière n’eut aucune difficulté à respirer, se courbant avec une vivacité qui trahissait son désir ; à l’évidence, la belle tenait à cette exhalaison comme un camé à sa drogue. Lorsque ses maigres narines eurent inspiré plusieurs grandes bouffées de la nuée amarante, ses yeux emblèrent rouler de manière anarchique, tandis que ses bras laissaient tomber le cadavre à la candide toison à présent souillée.

Finalement, le corps entier de la sensuelle prêtresse sembla perdre toute force, et la sorcière tomba en arrière, étalant sa chair sur la table de marbre. Les conjurés stoppèrent leur chant, haletant, déchirés par le désir et la sombre magie qui roulaient à travers leurs entrailles. La jeune Diana s’évanouit, tandis que plusieurs des autres convives chancelaient. Il régnait dans la pièce une atmosphère impie et tyrannique qui faisait ployer les hommes comme des bœufs sous un joug trop lourd.

La sorcière, haletante, courbait à présent ses muscles de manière désordonnée, faisant glisser ses mains le long de son corps, les seins tendus, de maigres gémissements s’échappant régulièrement des lèvres qu’elle mordait avec passion, comme sous l’effet d’un maléfique orgasme. Un vent inconnu aux sens humains sembla souffler dans la pièce, attisant les torches qui éclairaient la chambre, assombrissant le vert de la table sur laquelle se tordait la chair rougissante de la sorcière.

Après plusieurs minutes de cette pantomime grotesque et abominable, l’atmosphère sembla se détendre, tandis que la magie ambiante se cristallisait en une brume semi-transparente qui floua davantage encore les perceptions des occupants. Finalement la prêtresse se mit à soupirer d’une voix essoufflée :

-Je vois un guerrier venir du Nord… Le Prince du Chaos l’a choisi pour prendre cette ville. Il en abattra les défenses et nous l’aiderons. Alors je serais sa concubine et nous participerons à la dernière croisade du Chaos… Lui seul sera digne de s’unir à moi.

Tous les convives étaient à présent tombés à terres, haletant, tentant de convaincre leurs poumons de respirer malgré la formidable pression qui s’exerçait sur eux. Cette dernière finit néanmoins par se dissiper peu à peu, les terribles forces qui avaient été convoquées en ce lieu se retirant peu à peu. Les conjurés reprirent tout à fait leurs esprits, et se hissèrent péniblement sur leurs pieds, recouvrant tous leur santé mentale, à l’exception de la sorcière, qui semblait toujours prise de visions et riait de manière démente en criant :

-C’est le combat final ! C’est la Tempête du Chaos !

Le Kossar eut à peine le temps de sentir qu’une lame s’enfonçait dans le dos et lui brisait la colonne vertébrale qu’un autre coup, porté à la tête celui-là, ne lui face perdre conscience tandis que son organisme achevait de mourir. Extirpant son épée du fier guerrier kislevien, Trioculus leva bien haut son arme, saluant ses idolâtres d’un sourire enjôleur. Les barbares nordiques, d’habitude peu accoutumés à saluer une attaque dans le dos, se répandirent en exclamations enjouées, comme s’ils venaient d’assister à un exploit héroïque.

Trioculus et ses groupies se trouvaient dans le Sud du Kislev, en compagnie de la horde de Slaanesh. Bien qu’officiellement dirigée par Atrachir et quelques autres chefs de guerre maraudeurs, l’armée impie avait vu près du tiers de ses effectifs rejoindre la secte grandissante dévouée au jeune éphèbe, au grand dam des leaders de l’expédition. Ubris et les autres chamans, suite à de nombreux sermons, avaient cependant réussi à faire cesser les sacrifices à l’apollon.

La Tempête du Chaos avait à présent commencé, avec l’organisation qui caractérisait les Serviteurs des Dieux Sombres : en réalité, le Seigneur Archaon était parti à la tête de sa propre horde, laissant des centaines d’autres armées fleurir dans son sillage et le suivre. La Croisade du Chaos avait ainsi une logistique on ne pouvait mieux chaotique, les hordes se croisant et se divisant sans cesse ; l’essentiel était qu’au bout du compte, l’ensemble du Monde Connu finisse dans les flammes.

La horde de slaaneshites dont faisait partie les Sybarites était restée assez longtemps dans le Kislev, ratiboisant les différentes communautés qu’elle y trouvait, mais elle avait désormais l’intention de rattraper son retard et de rejoindre le gros des forces chaotiques, qui à présent se heurtait à une dure résistance dans le Middenland impérial. Rattraper Archaon ne serait guère difficile, dans la mesure où les hordes précédentes n’avaient laissé derrière elles qu’un sillage de destruction que les barbares pourraient enfoncer comme un couteau enfonce du beurre.

Atrachir et les autres chefs de l’expédition passaient de longues heures à discuter des prochaines étapes du parcours de la horde ; en effet il restait dans le Nord de l’Empire quelques villes qui avaient été miraculeusement épargnées par la vague d’invasions, et les leaders slaaneshites étaient partagés entre le désir de rejoindre Archaon au plus vite et celui de se livrer à quelques pillages orgiaques en chemin. Il leur fallait par ailleurs composer avec la branche fanatique de leur armée, celle qui s’était vouée à Trioculus, et qui s’avérait très difficilement contrôlable, même pour des disciples du Chaos.

Ce n’était cependant pas à ces problèmes stratégiques que pensait présentement Atrachir. Le chef aux quatre bras était bien trop occupé par la bataille qu’il livrait en ce moment-ci pour songer à celles qui suivraient. La horde slaaneshite était en effet tombée sur un contingent des restes des forces de Kislev qui avait l’utopique projet de prendre Archaon à revers et de participer à sa défaite. Les deux armées ennemies s’étaient mutuellement repérées alors qu’elles n’étaient qu’à une ou de lieux de distance, dans les sombres forêts de conifères du Kislev, et l’affrontement s’était rapidement engagé dans des circonstances peu propices aux réflexions stratégiques, l’extrême densité de la forêt limitant la portée visuelle à une petite trentaine de mètres.

Le spectacle de cette bataille avait quelque chose de lourd, d’angoissant : un observateur, où qu’il soit, de voyait autour de lui que de petites escarmouches qui se livraient à trois ou quatre protagonistes, escarmouches petites donc mais innombrables, qui seules s’offraient à la vue aussi loin que portait le regard, avant que l’horizon ne disparaisse tout à fait derrière la multitude végétale qui servait de décor à ce mystérieux combat, dont il était pratiquement impossible de suivre le déroulement global.

Dans l’absolu, il était probable que les chaotiques l’emporteraient, car si leur avantage numérique n’était pas vraiment écrasant,, leur moral fanatique était sans nul doute bien meilleur que celui des pauvres Kossars qui, au cours des dernières semaines, avaient assisté à la destruction de leur pays natal. Le problème, pour les slaaneshites, était que les kisleviens étaient toujours capables de leur infliger de nombreuses pertes, ce qui pourrait compromettre le reste de la croisade impie.

Trioculus, comme à son habitude, s’était jeté dès le début du combat dans les lignes adverses, où ses pauvres ennemis voyaient ses membres repousser à toute vitesse au fur et à mesure qu’ils les tranchaient. Le jeune guerrier s’était cependant réellement amélioré martialement depuis le début de la campagne : il ne se reposait plus uniquement sur son invincibilité, et avait commis certaines réelles prouesses, même si l’essentiel de ses faits d’armes, qui narrés par ses adorateurs prenaient des allures épiques, ne valaient en réalité bien souvent guère mieux que la misérable attaque en traître que l’éphèbe avait réalisé à l’instant.

Les premières lignes kisleviennes avaient été enfoncés et dispersées, et à présent, le corps à corps se composait essentiellement d’un ensemble de petits duels éparpillés au travers des sapins. C’était en contournant rapidemment un arbre que Trioculus avait pu assassiner le Kossar qui venait à peine de triompher d’un adorateur du Grand Hermaphrodite. L’éphèbe balaya rapidemment les alentours du regard et aperçut à quelques vingt mètres un personnage kislevien qui arborait plusieurs décorations.

Convaincu qu’il s’agissait de quelqu’un d’important, ravi de pouvoir satisfaire un peu plus sa gloriole, Trioculus poussa un cri brutal en pointant sa lame vers l’individu, lui faisant signe de venir se confronter à lui. Le Kislevien, se voyant ainsi défié par le barbare invulnérable, sembla être quelque peu intimidé, mais le fier guerrier se reprit rapidemment en mains, et s’avança d’un pas déterminé vers Trioculus, qui pour sa part fonça vers son adversaire d’un air endiablé.

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Je pense que tu as bien réussi la description de la cérémonie, j'étais plutôt dégoûtée par le comportement de la sorcière, c'était malsain et pervers, bien joué! (par contre je ne suis pas sûre de vouloir savoir ce qui se passait dans ta tête quand tu as imaginé ça :wub:) L'emploi du mot "camé" m'a surpris aussi, mais bon ça passe ^^

Sinon, je déteste Trioculus, mais dans le bon sens, c'est-à-dire qu'il est vraiment détestable, que la façon dont tu le dépeins lui fait perdre toute la noblesse de ses origines et c'était bien ton but non? Il fait honte à Arion senior :blink:

J'aime bien comment tu décris les batailles, en gros un très bon début de chapitre 6, moins rapide que le passage précédent!

La suite, et bon courage pour tes examens!

Lib

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Ah oui ! Haldu, entre temps j'ai également eu le temps de foirer mon histoire et ma géographie, alors prie pour ne jamais me rencontrer IRL...
1)Je compatis

2)Je m'excuse pour les diverses remarques désobligeantes que j'ai pût faire à ce propos avant.

3) Si ça peut te consoler (mais j'en doute), j'ai échouer mes épreuves d'Anglais et de Maths

(concoctée également un peu vite, concours oblige... mais c'est la dernière fois !).
Bonne chance! ^_^
Je pense que tu as bien réussi la description de la cérémonie, j'étais plutôt dégoûtée par le comportement de la sorcière, c'était malsain et pervers, bien joué! (par contre je ne suis pas sûre de vouloir savoir ce qui se passait dans ta tête quand tu as imaginé ça ) L'emploi du mot "camé" m'a surpris aussi, mais bon ça passe ^^
Je plussoye chacune de ces phrases.
un ovservateur
Une petite faute gênante
(c'est à dire, pas simplement si on se la représente bien visuellement, mais également si on sent bien l'atmosphère maléfique et malsaine qui s'en dégage).
Pour l'atmosphère, personellement je ne l'ai pas trop ressenti, mais je me suis bien représenté la scène.

trancha la gorge de l’animal qu’elle caressait d’un mouvement rapide de son ongle effilé,

Percer une carotide, qui est une artère résistante, avec un onlge? :P

-Je vois un guerrier venir du Nord… Le Prince du Chaos l’a choisi pour prendre cette ville. Il en abattra les défenses et nous l’aiderons. Alors je serais sa concubine et nous participerons à la dernière croisade du Chaos… Lui seul sera digne de s’unir à moi.
Au hasard, je dirais que c'est Trioculus.
qui à présent se heurtait à une dure résistance dans le Middenland impérial
Le Middenland vénère bien Ulric, qui est associé au Loup Blanc, c'est bien ça? Et la prophétie de la mort de Trioculus prédis bien qu'il sera tué par un loup blanc. Y a t'il un rapport entre les deux, et dans ce cas le Middenland sera-t'il le lieu de la mort de notre éphèbe?

Aller, j'attend la suite :)

Modifié par haldu
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