Slagash le Lascif Posté(e) le 27 février 2010 Partager Posté(e) le 27 février 2010 Waouh waouh waouh ! Bravo pour cette pièce magnifique. Seule remarque, comme le monsieur d'haut dessus c'est que l'armure fait un peu monotone, mabon, on va pas bouder notre plaisir sur ce nounours. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Paps Posté(e) le 9 mars 2010 Auteur Partager Posté(e) le 9 mars 2010 Plop, Bonjour tout le monde, un petit post en vitesse car je n'ai pas beaucoup de temps. Je n'avais pas touché à mes pinceaux depuis la dernière mise à jour mais la fin du CDA approchant, je me suis enchainé à mon plan de peinture hier soir pour terminer ma dernière recrue. Les deux remarques que je me suis faites sur ma peinture après avoir pris les photos : - L'arrière de la tête ne ressort pas aussi bien que devant, il faudra que j'y passe un jus sombre. - Le poisson... Il ne ressort pas bien du tout (base boltgun puis lavis de noir et de vert), je vais remettre la main sur les photos de Mordheim où l'on peut en trouver et voir ce que je peux faire pour l'améliorer. En attendant, l'objectif principal de mon CDA est enfin achevé, ma bande est finie ! Ce soir, en plus des petites modifs sur la recrue, je m'attèle à la finition de l'objo secondaire, à savoir la sorcière. Je n'ai que deux jours pour la finir car je pars jeudi après-midi et je n'aurai pas l'occasion de peindre alors j'en profiterai pour écrire les fluffs qui manquent et donner la conclusion de la quête de mes Kislévites dans celui du capichef. Désolé de ne pas passer voir les sujets des autres, mais le temps me manque un peu en ce moment, je vais faire mon possible pour me rattraper. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
raoullepitbull Posté(e) le 9 mars 2010 Partager Posté(e) le 9 mars 2010 Ah finalement tu as opté pour le vert pour le pantalon ? C'est très bien Le rendu est harmonieux, ça fait pas des couleurs qui jurent. Peut-être que quelques très légers éclaircissements dessus seraient pas mal. Sur son espèce de coquille et sur les plis par exemple. Sinon effectivement le poisson ressort très peu. Razem a fait une peinture d'écaille que je trouve vraiment pas mal sur une de ses dernières créations, tu devrais peut-être jeter un oeil... Félicitations pour la fin de la bande en tout cas :-) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Minus_ Posté(e) le 9 mars 2010 Partager Posté(e) le 9 mars 2010 A mon tour. Je suis assez surpris par ce vert. J'avoue avoir toujours eu un peu de mal avec l'association vert/bleu. Là ça passe parce que ton vert est pas pétant, mais j'eusse préféré autre chose. Le poisson, il faut le reprendre. Là, on ne le voit vraiment pas. N'hésite pas à y passer des jus (verts ? bleus ? violets ?) quitte à forcer un peu et avoir un rendu moins naturel, mais qui soit visible. Sinon, l'ensemble est sympa. J'aime bien le coffre, notamment. Et puisque c'est le dernier, on aura une jolie photo de groupe hein ? Minus, ça fait beuzarre de se dire que ce CDA est bientôt fini. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Paps Posté(e) le 9 mars 2010 Auteur Partager Posté(e) le 9 mars 2010 Plop, J'ai peint le pantalon après avoir peint les autres vêtements. Quand je l'ai considéré, je me suis dit qu'un rouge sombre ne rendrait pas aussi bien que je le croyais. Donc je suis parti sur le vert sans trop savoir où ça m'amènerait mais en pensant à un vert doux, désaturé comme celui de ma première fig' plutôt que celui du capitaine ou du Streltsi. Le rendu est assez neutre, mais je crois sincèrement que c'est la chemise beige qui sauve le tout ; si la veste avait été fermée, je ne suis pas sûr que le résultat global aurait été le même. Quant au poisson, je vois qu'on est d'accord. Je vais la reprendre cette sale bête (qu'est-ce qui m'a pris d'écouter Minus et d'habiller mon socle ? ). La peinture d'écailles de Razem a l'air d'avoir été obtenue de la même méthode que moi mais comme il a pu sculpter de vraies écailles à son poiscail (il est quand même franchement plus gros, mais il a tellement plus de classe...), ça passe bien chez lui. La photo de groupe est évidemment prévue mais je vais attendre la sorcière pour la prendre. Comme je n'ai plus que deux jours pour la faire dans les temps, autant faire une photo de tout le monde. Si je n'arrive pas à la terminer d'ici là, je prendrai une photo des Kislévites jeudi matin que je posterai dans la journée. Par contre, des photos plus soignées pour le sujet de compilation devront attendre un peu : je n'aurai pas le temps de soigner la disposition et de faire une 3D rat-tative Minus TM avant la semaine prochaine. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Paps Posté(e) le 11 mars 2010 Auteur Partager Posté(e) le 11 mars 2010 Double Plop, Et voila, après une longue séance de peinture hier soir, j'ai enfin bouclé la partie peinture de mon CDA ! Tout d'abord, j'ai tenu compte de la remarque de raoul et rajouté quelques éclaircissements au pantalon de la recrue. J'ai également retravaillé le poisson rapidement. Ce n'est pas encore ça mais c'est déjà mieux. Et voici la sorcière qui accompagne le groupe : Gougou Onn ! Petite vue du bouquin : Finalement, oui la robe est entièrement bleue et je trouve que ça passe très bien comme ça. De plus, sans le faire exprès, ça la lie au reste de la bande de manière assez naturelle. Pour sa peinture, j'ai voulu tester l'application de multiples couches de peinture très diluées et étirées selon les zones à éclaircir ou ombrer. Je suis loin de maîtriser la technique et quelques zones peuvent faire encore un peu brouillon, mais je ne suis pas mécontent du résultat final : à distance de jeu, ça rend très bien. ^^ Et voici, avant qu'on me la demande, une petite photo de famille : Je l'ai prise ce matin un peu à l'arrache, j'en ferai de meilleures pour le sujet de compilation quand je rentrerai dans deux semaines. En attendant et comme je le disais précédemment, je vais boucler les fluffs qui manquent pour terminer ce CDA dans les règles de l'art. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Xso Posté(e) le 11 mars 2010 Partager Posté(e) le 11 mars 2010 Que veux tu, ça a de la gueule ! Rien à dire, le Patron il a assuré graaaave ! Ceci dit, y'a un petit reflet bleu sur les doigts de ta mago, c'est voulu ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
vallenor Posté(e) le 11 mars 2010 Partager Posté(e) le 11 mars 2010 (modifié) Salut..... CONGRATULATIONS !!!! Bon alors je vais juste te féliciter pour ta sorciére. Le bleu est plus que pas mal du tout . Superbe drapé (en tout cas à moi il me plait franchement) !! Le bouquin est excellent aussi !!! J'aime beaucoup ton coffre également. Pis la photo de famille.... Je suis toujours ému par les belles réunions de famille ..... je vais boucler les fluffs qui manquent pour terminer ce CDA dans les règles de l'art. Et le patron sera sur la fin !!!! Moi j'attends de pouvoir lire !!!! Sur ce..... Modifié le 11 mars 2010 par vallenor Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
raoullepitbull Posté(e) le 11 mars 2010 Partager Posté(e) le 11 mars 2010 Tout d'abord, j'ai tenu compte de la remarque de raoul et rajouté quelques éclaircissements au pantalon de la recrue Cool ! C'est mieux mais un peu trop clair je trouve, je passerais un petit lavis vert dessus pour mieux le lier. Là on dirait presque de l'éclaircissement au Bleached Bone pur dilué, ça tranche un peu trop. La sorcière est très belle ! Les drapés sont vraiment bien, notamment les plis qui lui moulent le c... dans le dos. La lumière accroche bien dessus, c'est bien fait. Belle bande Raoul Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Paps Posté(e) le 13 mars 2010 Auteur Partager Posté(e) le 13 mars 2010 (modifié) Plop, Ceci dit, y'a un petit reflet bleu sur les doigts de ta mago, c'est voulu ?C'est dû à la photo et / ou au focus car il n'y a pas un pet de bleu dans cette zone. Je n'ai pas voulu simuler de halo lumineux et je ne suis pas au niveau du caillou qui utilise du vert pour ombrer ses peaux...C'est mieux mais un peu trop clair je trouve, je passerais un petit lavis vert dessus pour mieux le lier. Là on dirait presque de l'éclaircissement au Bleached Bone pur dilué, ça tranche un peu trop.Et pourtant, je suis encore loin du Bleached Bone pur... Non, crois-moi, je pense que la proximité de la lampe y est pour beaucoup si ça tranche à ce point (plus c'est clair, plus ça accroche la lumière) mais en vrai ça passe très bien. ^^Bon, je vais rajouter au fur et à mesure dans ce post les fluffs qui manquent et j'ouvre le bal avec celui des deux archers : Temüge et Ögödei. « Et moi je te répète que tu as bu trop de vodka et que tu n’as fait que tirer sur des ombres, déclara Ögödei à son compagnon.- Tais-toi, je sifflais déjà des bouteilles entières de vodka que tu n’étais qu’une lueur lubrique et enivrée dans l’œil de ton père, lui répliqua Temüge. - C’est bien ce que je dis, tu n’as plus quoi que ce soit en état de marche dans ta vilaine caboche, ton cerveau est noyé depuis de nombreuses années maintenant. Non seulement tu as des hallucinations mais en plus elles nous obligent à faire le tour du campement alors que nous pourrions être en train de nous réchauffer près du feu. - Mais vas-tu te taire maudit Moujik ? », siffla Temüge. « Je sais ce que j’ai vu et aucune bouteille d’alcool n’a pu influencer ça. Si je dis qu’il y avait quelqu’un à roder autour du camp, c’est qu’il y avait quelqu’un, tu entends ! - Oui, mon vieil ami, je t’entends... Ainsi que ton mystérieux visiteur si tu continues à brailler comme ça, ironisa le jeune archer à la longue moustache. » Temüge grommela quelque chose à propos de la mère d’Ögödei mais il cessa néanmoins d’argumenter pour continuer à avancer et scruter les ténèbres. Ögödei haussa les épaules et suivit son compagnon de chasse. Il avait beau douter de ce que pouvait avoir vu son ainé et avoir envie de retourner se réchauffer auprès du feu, toute incertitude à Mordheim pouvait se transformer en piège mortel dans les minutes qui suivaient. Que Temüge ait réellement aperçu quelqu’un ou non, il ne fallait pas négliger la surveillance de leur campement de fortune. Les Kislévites s’étaient fait surprendre par la nuit alors qu’ils revenaient d’une nouvelle expédition en direction de la Fosse, toujours à la poursuite de la bande de maraudeurs nordiques qui avaient rasé leur village. Ils avaient repéré d’autres nordiques qui revenaient chargés de butins et ils leur avaient tendu une embuscade. L’escarmouche n’avait pas duré bien longtemps : les tireurs kislévites avaient pris le temps de s’assurer que leurs premiers tirs feraient mouche, jetant à terre les guerriers qui paraissaient les plus dangereux ; la détonation des armes à feu était le signal qu’attendaient Miezko et son ours, se jetant dans la mêlée et éparpillant les derniers membres de la bande. Aucun des guerriers tombés ne portait la rune que les Kislévites cherchaient mais ces derniers en avaient profité pour récupérer le butin abandonné par les fuyards. A cause de cela, ils n’avaient pas eu le temps de regagner le Bourg de Noirefosse et avaient dû camper dans l’un des petits parcs de la ville, préférant les espaces ouverts aux ruines étriquées des maisons alentours. C’était pendant son tour de garde que Temüge avait tiré une flèche en direction des ténèbres et avait entrainé son compagnon à la recherche de sa cible après avoir réveillé les recrues de la bande. Les deux archers avaient bien parcouru quelques centaines de mètres lorsque Ögödei, s’apprêtant à railler une nouvelle fois son ami, trébucha sur quelque chose. La flèche que Temüge avait tirée était plantée dans le sol, mais elle avait transpercé auparavant une pièce de tissu dans laquelle elle était restée fichée. Ögödei se baissa pour attraper l’objet et appela son compagnon à voix basse : « Que je sois damné mais il semblerait bien que tu avais raison, vieil ours. Il devait y avoir quelqu’un posté ici à nous surveiller. » En levant la flèche et le tissu pour les faire éclairer à la lueur de la lune, il put s’apercevoir qu’il s’agissait d’un chapeau, au sommet duquel pendait une longue plume. Il n’en était pas sûr mais il distinguait des reflets violets sur le tissu et la plume avait l’air d’être jaune. « Ce sont encore ces bâtards d’impériaux à tous les coups ! Je suis sûr qu’ils s’apprêtent à nous attaquer pour nous voler notre trésor. Il faut retourner prévenir les autres ! s’écria Ögödei. - Calme-toi, jeunot, s’ils étaient tous prêts à nous tomber sur le râble, ils nous auraient sautés à la gorge depuis longtemps. Je pense qu’il ne s’agissait que d’un pisteur chargé de surveiller nos mouvements pour qu’ils puissent nous tendre un piège sur le chemin du retour. D’ailleurs, regarde par ici, déclara Temüge en s’accroupissant : j’ai dû faire plus que faucher le chapeau du larron. L’archer tendit ses doigts vers une flaque sur le sol et ramena sa main à hauteur du visage. - C’est poisseux et ça a l’odeur du sang. Je parie que la pointe de la flèche en est recouverte. Il doit avoir un sacré mal de tête en ce moment. - Bon alors, qu’est-ce qu’on fait ? - On suit les traces de sang, dit Temüge en se relevant. Si le gars est sérieusement blessé, il n’est pas allé loin et on le trouvera. S’il a pu cavaler jusqu’à retrouver ses petits copains, il faut s’assurer qu’ils ne sont pas à un pâté de maison d’ici, décidé à nous faire passer l’arme à gauche. En tout cas, l’odeur du sang peut attirer de sales bestioles par ici et je préfère les voir arriver que de retourner serrer les miches au camp. Allez, on bouge. » Les deux guerriers apprêtèrent leurs arcs et se remirent en mouvement, beaucoup plus discrètement cette fois... Et voici celui sur Piotr, la recrue sur le Bagage. Un peu long mais je me suis fait plaisir sur la fin. Si l’on demandait à ses résidants ce qu’ils pensaient du Bourg de Noirefosse, ceux-ci répondaient : « aussi engageant et mortel que la lèpre, mais sans les bons côtés. » Des bandes de toutes les nations se croisaient dans les allées boueuses : des humains provenant des différentes contrées de l’Empire, du Kislev, de Bretonnie ou encore quelques-uns de la lointaine Cathay, des elfes, des nains et même des halflings y croisaient depuis peu des ogres en grand nombre. Mercenaires, gardes du corps, opportunistes ou tout simplement fous, tous se retrouvaient dans le bidonville dans l’espoir de faire fortune à Mordheim ou d’y retrouver un proche qui n’aurait pas succombé sous les griffes d’une quelconque abomination que la ville abritait. De nombreux repaires tel que celui-ci s’étaient développés autour de la ville. Certains plus ou moins ordonnés comme le Havre de Sigmar, d’autres de véritables coupe-gorges où hérétiques et mutants paradaient au grand jour. Le Bourg de Noirefosse se situait à mi-chemin entre ces deux extrêmes : on y croisait la racaille qui avait été expulsée du Havre ainsi que quelques représentants d’autres races auxquelles on ne pouvait bien évidemment pas faire confiance mais un semblant d’ordre était maintenu par des espèces de milices privées privilégiant le muscle au cérébral et dont le mot d’ordre était « frappe d’abord et cogne encore un peu pour la forme. Ah oui, faut leur poser des questions ensuite. ‘Pis si y répondent pas, tu frappes encore pour donner bonne mesure. » Les disputes armées étaient sévèrement réprimées, tous ceux y étant impliqués (ainsi que d’inévitables dommages collatéraux) étaient expulsés en-dehors des limites du Bourg avec uniquement ce qu’ils portaient sur le dos (leurs bagages étant redistribués aux membres de la garde en guise de compensation pour leurs efforts durant leurs opérations de maintien de l’ordre), ce qui équivalait souvent à une condamnation à mort. Les bagarres à mains nues étaient tolérées (les gardes pariaient souvent sur les combattants et n’intervenaient que lorsque les sergents avaient perdu leur fric) et vu les tensions qui régnaient en ville, autant dire qu’elles étaient monnaies courantes. *** L’une de ces bandes, plus coupe-jarrets que mercenaires, déambulait dans les rues du Bourg de Noirefosse. Ses membres prenaient des airs suffisants, bousculant à coups d’épaules les passants anonymes qui ne s’écartaient pas assez vite de leur chemin. Ils cherchaient clairement des noises à quelqu’un, de préférence plus faible qu’eux et se prenaient pour les rois du patelin. Cette attitude suffisait à les désigner comme de nouveaux arrivants qui n’avaient pas encore traîné leurs guêtres à Mordheim, où ils auraient certainement perdu de leur superbe. L’un d’entre eux aperçut plus loin un homme assis sur un coffre en train de jouer de la flute devant une échoppe dont la plaque signalait la présence d’un apothicaire à l’intérieur. Il attrapa son chef par l’épaule et lui désigna l’homme d’un signe de tête. Une lueur d’avidité apparut dans les yeux du meneur de la bande qui amena son groupe devant le joueur de flute. Ce dernier ne s’arrêta pas pour autant, jouant une mélodie populaire et ne semblant même pas remarquer qu’une demi-douzaine d’hommes costauds l’entourait à présent. Le chef de la bande se planta devant lui, les poings couverts de bagues sur ses hanches, avant de lui adresser la parole : - Alors garçon, personne ne t’a dit que c’était dangereux de rester planté en pleine rue avec un gros coffre ? Il peut t’arriver des accidents... L’homme, imperturbable, ne cessait pas de jouer de la flute, sans même relever la tête pour voir qui lui parlait. - Oh ! J’te cause ! lui dit le chef. T’es simplet ou quoi ? C’est quoi ton nom ? La mélodie se coupa brusquement lorsque le joueur releva la tête. Il avait une barbe châtain bien fournie qui ne laissait apparaître que sa lèvre inférieure. - Piotr, répondit-il en souriant de manière candide avant d’entamer un nouvel air de musique. - Voyez-vous ça, les gars ? Le simplet sait parler après tout. Bon, tu m’as fait perdre assez de temps comme ça (la patience n’était clairement pas l’une des vertus cardinales du meneur). Bouge de là et refile-nous le contenu de ton coffre, fissa ! La mélodie s’interrompît une nouvelle fois. - Non, déclara Piotr avant de reprendre l’air là où il l’avait arrêté. - Non ? Comment ça, non ? dit le raquetteur surpris par l’attitude de sa cible. T’as pas remarqué qu’on est cinq... - Six, Gunter, lui souffla l’un de ses hommes de main (visiblement, le calcul n’était pas non plus une qualité de chef). - ...Six costauds et que tu n’es qu’un gringalet tout seul ? Tu te crois peut-être capable de nous tenir tête ? La mélodie fit une nouvelle pause le temps de prononcer une phrase : - Gougou a dit d’attendre ici sans faire d’histoires comme un gentil kislévite, alors j’attends. - Gougou ? C’est quoi ça Gougou ? Et tu vas arrêter avec cette maudite flute, oui ? Le chef des malandrins lança le bras pour faire sauter la flute des mains de Piotr (et lui marquer le visage à l’aide de ses bagues) mais celui-ci pencha son buste en arrière, se retenant avec les pieds contre le coffre et laissa passer la main au-dessus de lui, sans jamais cesser de jouer. -Non mais... reprit Gunter en retrouvant son équilibre. Je m’en vais te... Chopez-le les gars ! Le bandit qui était à sa droite sauta sur Piotr, lequel esquiva le mouvement en pivotant prestement sur le coffre et en accompagnant le geste d’une note moqueuse. Les autres l’encerclèrent rapidement. L’un d’entre eux feinta une attaque aux jambes dans l’espoir de repousser Piotr dans les bras de celui qui lui faisait face dans le cercle mais le kislévite se contenta d’une pirouette et resta où il se trouvait. Un autre voulut lui envoyer son poing en plein visage mais il ne fit que brasser de l’air tandis que Piotr tombait à genoux pour esquiver le coup. Pendant tout ce temps, la mélodie ne s’arrêtait pas. Au contraire, elle avait même l’air de prendre de la vitesse et de rythmer le combat. - Allez, bande de bons à rien ! beugla le chef. Il n’a même pas donné un seul coup... Raahhh, laissez-moi passer, je vais vous montrer comment on fait. Le bandit faisait face à Piotr, faisant jouer sa musculature mais cela n’avait pas l’air d’impressionner le moins du monde ce dernier. Alors qu’il se préparait à se lancer sur son adversaire, un cri de douleur le fit se retourner. L’homme qui s’était jeté sur Piotr au début du combat était à genoux près du coffre, la main en sang. - Wilhem ? Qu’est-ce qu’il t’arrive, nom de Ranald ? - Le... Le... Le coffre... Il m’a mordu ! - Quoi ! Tu veux dire que le couvercle t’es retombé sur les doigts, espèce d’abruti ! - Non, j’te jure, Gunter ! J’étais en train d’essayer de forcer la serrure, le couvercle s’est entrouvert et quand j’ai glissé la main pour l’ouvrir complètement, il m’a mordu ! - N’importe quoi... Je vais en finir avec l’artiste ici présent et j’t’enfoncerai sa flute là où j’pense ; ça t’apprendra à te pinter dès le matin et me faire passer pour un idiot. Alors que Gunter se retournait et s’apprêtait à se jeter sur Piotr de toutes ses forces, il vit les hommes qui se tenaient derrière ce dernier écarquiller les yeux et ouvrir leur bouche en grand. Klaus détala comme un lapin, blanc comme un linge. Gunter jeta un coup d’œil par-dessus son épaule et vit le coffre bouger. A ses côtés, Wilhem était tétanisé. Soudain, le coffre fit une espèce de bond et tous purent apercevoir plusieurs petites jambes le supportant. Il oscilla maladroitement, comme s’il essayait de se souvenir comment marcher après une sévère gueule de bois et il sembla à Wilhem que l’objet le contemplait. Tout à coup, le bagage se jeta sur lui, l’écrasant sous sa masse contre le mur et l’assommant sur le coup. Le coffre se tourna ensuite vers les bandits qui se tenaient derrière Piotr et les chargea tout à coup, bousculant Gunter au passage. Voyant le bagage leur foncer dessus, les détrousseurs en herbe firent volte face et prirent la fuite, le coffre sur leurs talons. A moitié affalé contre le mur de l’échoppe, Gunter fixait intensément l’angle de la rue où avaient disparu les membres de sa bande, poursuivis par cette création démoniaque. Un son le fit revenir à lui : l’homme qu’ils avaient voulu voler était toujours en train de jouer de la flute, sans donner l’air d’avoir noté ce qui venait de se passer. - Sorcier... Tu ne vas pas t’en tirer comme ça, articula Gunter entre ses mâchoires serrées. Il sortit un petit couteau dissimulé dans sa manche et s’avança d’un pas décidé vers Piotr. C’est à ce moment que le kislévite cessa de jouer et regarda dans sa direction. L’absence de musique permit soudainement à Gunter d’enregistrer un autre bruit : comme des dizaines de petits pas, arrivant dans son dos. Craignant ce qu’il pouvait découvrir, il pivota très lentement pour se retrouver nez à serrure avec le coffre (à la charnière duquel pendait une étoffe qui pouvait avoir appartenu à l’un de ses hommes). Alors qu’il restait figé, Gunter entendit trois courtes notes jouées par la flute derrière lui. Avant qu’il n’ait eu le temps de se demander ce que ça pouvait signifier, le coffre ouvrit son couvercle, laissant apercevoir des dizaines de dents bordant ses montants. Un souvenir de l’enfance du mercenaire refit soudainement surface : dans son village de pêcheurs, une embarcation avait un jour ramené un énorme poisson dont la gueule débordait littéralement de crocs. Le vieux Gildas avait dit qu’il s’agissait d’une espèce très agressive de requin, l’un des prédateurs naturels de la mer dont même les jeunes wyrms se méfiaient. La bête, même morte, l’avait tellement impressionné qu’il n’était plus allé se baigner dans la mer un mois durant. Alors qu’il comparait la dentition du coffre à celle de ses souvenirs, Gunter fut pris au dépourvu lorsque le bagage se lança sur lui en ouvrant le couvercle en grand. *** Piotr était assis sur le coffre en train de jouer de la flute lorsque la vieille femme sortit de l’échoppe de l’apothicaire. Il arrêta de jouer et se leva à son approche. - Maudit charlatan, grommela la bonne femme, trois écus la livre de grenouille séchée et deux souverains l’once de bave de crapaud ! C’est lui que j’aurai dû transformer en grenouille, ça ne m’aurait rien couté... Ouvres-toi, ordonna-t-elle au coffre. Le coffre obéit docilement, ouvrant son couvercle et laissa apparaître un compartiment où étaient rangés divers ingrédients et plusieurs potions ou onguents. La femme rangea ses achats et claqua le couvercle du coffre. En relevant la tête, elle aperçut Wilhem, toujours assommé contre le mur et se tourna vers Piotr. - Tu ne t’es pas battu, j’espère. Je t’ai interdit de te servir de tes marteaux Piotr, tu t’en souviens ? - Oui, Gougou. Je ne me suis pas battu. J’ai fait comme tu as dit, j’ai été un gentil kislévite, Gougou. - Hmmm, c’est bien mon garçon, répondit Gougou, sachant que l’homme un peu enfantin ne savait même pas ce qu’était un mensonge. On y va, les autres vont nous attendre. Piotr emboita le pas à la vieille femme en jouant un petit air de flute de leur pays. Derrière eux, le bagage se redressa sur ses jambes et alla flanquer un ou deux coups de pieds à un Wilhem inconscient avant de les suivre. Sur le chemin, il ouvrit son couvercle d’où s’échappèrent en même temps un rot sonore et plusieurs bagues ouvragées... Celui de la sorcière Gougou Onn : Gougou Onn, sorcière de son état, était occupée à modeler les flux de magie environnants. Ce n’était pas une tâche si difficile que ça mais elle devait s’assurer que les énergies qu’elle manipulait n’étaient pas corrompues par l’atmosphère nauséeuse de Mordheim. Ceci dit, quand on était habituée à manipuler des vents de magie au Kislev aussi près des Marches du Chaos, ici, c’était plus ou moins comme à la maison, pensait-elle.Laissant son cerveau travailler par automatisme, elle se permit d’utiliser une petite part de son esprit pour observer ce qui se passait alentours. Les kislévites étaient regroupées autour d’elle, hormis ceux affectés à la surveillance du périmètre, et l’observaient en silence. Ceux qui n’étaient pas habitués à l’usage de la magie comme Ellac le forgeron la regardaient bouche bée, oscillant entre fascination et terreur à chaque fois qu’une étincelle de couleur jaillissait de ses mains. La plupart des autres avaient le même visage las, la mine résignée. Miezko le dresseur avait été blessé il y a quelques jours et si sa blessure n’était pas mortelle, elle lui imposait de tenir le lit pour trois semaines. La conséquence directe était que Siostra, son ours, refusait catégoriquement de s’éloigner de son maître et n’accompagnait donc plus le reste des kislévites à Mordheim. Stanislaw avait bien engagé quelques membres supplémentaires avec les gains qu’ils avaient récoltés depuis qu’ils étaient arrivés mais l’absence de la force de frappe que représentaient le dresseur et son ours se faisait cruellement sentir. Il y avait deux jours à peine, ils étaient tombés sur une bande de morts-vivants qui avait été à deux doigts de leur faire rejoindre leurs rangs. Les kislévites étaient en sous-nombre mais, comme à leur habitude, ils s’étaient battus vaillamment. Le courage n’avait pas suffit malheureusement et si Gougou avait réussi à contrer toutes les tentatives du nécromancien de relever ses troupes, les zombies et les goules grignotaient peu à peu les kislévites, parfois au propre comme au figuré. Stanislaw et Jòzef étaient engagés contre un vampire et n’avaient rien pu faire pour aider les nouvelles recrues qui s’étaient faites déborder. C’aurait été leur tour peu après, Jòzef ayant pris une vilaine blessure qui l’empêchait de lever sa hache, si une bande de bretonniens n’avait pas fait irruption et ne s’était jetée au combat à leurs côtés. Bretonniens et kislévites partageaient un même sens de l’honneur, ce qui fait que les deux bandes s’étaient quittées en se promettant assistance si les conditions l’exigeaient à nouveau. Néanmoins, le moral était bas et Gougou se devait de faire quelque chose. Elle pensa aux hommes autour d’elle ; elle les avait rejoints, accompagnée de Piotr, son « fils trouvé » comme elle aimait l’appeler, quand le jeune capitaine Stanislaw était venu lui apprendre la destruction de son village et le rêve qu’il avait fait. C’était elle qui lui avait dit que le but de sa quête se trouvait à Mordheim et elle sentait que ça faisait partie de ses prérogatives que de veiller sur les fils de Kislev dans cette contrée barbare qu’est l’Empire à cette époque. De toute façon, se disait-elle avec amertume, il ne restait plus personne au village pour lui demander des potions ou des herbes médicinales et elle devait bien ça au vieux boyard qui ne lui avait jamais cherché des noises. De plus, elle appréciait la compagnie des soldats, plus simple selon elle que celle des gens de la ville. Elle n’hésitait pas à partager des blagues grivoises avec eux, jouant de son physique particulier pour ajouter à l’effet comique. Elle avait même réussit à faire rougir Jòzef et Andrjez, deux vétérans aguerris, avec l’histoire du hérisson et n’en était pas peu fière... Elle sentit soudain une présence non loin, intangible, éthérée. Ouvrant son « troisième œil », elle repéra un forme verte s’élever d’un autre quartier de la ville et se diriger dans sa direction. Au fur et à mesure où la forme se rapprochait, Gougou distinguait mieux ses traits bestiaux, simiesques, la désignant clairement comme un chaman orque. L’intrus s’attarda d’ailleurs quelques temps sur le campement de fortune des kislévites, n’ayant pas repéré l’œil de Gougou. Celle-ci n’aimait pas les voyeurs et reprenant le contrôle total de son corps, elle se tourna dans la direction où il était et lui adressa son sourire n° 27, celui qu’elle réservait d’habitude aux nouveaux collecteurs de taxe et qu’elle accompagnait d’habitude d’un « vous êtes sûr que vous ne voulez pas entrer, beau damoiseau ? ». Ceci fait, elle jeta un nouveau coup d’œil spirituel et vit que son sourire avait le même effet sur les orques que sur les hommes : la forme spiritique du chaman était en train de voler loin d’elle le plus vite possible. Un souci de moins pour ce soir... Elle revint sur sa préparation car celle-ci touchait à sa fin. Après deux gestes et un dernier mot de pouvoir, elle trempa son doigt dans la marmite qui était en face d’elle. Elle le porta à sa bouche et après un moment fit claquer sa langue en disant : « Piotr, mon garçon, va chercher un peu de poivre dans le Bagage, j’ai fini de transformer l’eau en vodka ! » Les hommes se réjouirent autour du feu, qui avait besoin de cette Pierre Philosophale quand on avait Gougou Onn et sa vodka maison ? Le fluff de Miezko et de son ours Siostra : Le jour se levait tout juste sur le Bourg de Noirefosse, éclairant les bâtiments d’une douce lumière qui contrastait d’autant plus avec la crasse accumulée dans les rues. Les ivrognes et les belles de nuit rentraient chez eux pour une bonne journée de sommeil et croisaient les aubergistes et les artisans qui ouvraient boutique. A la lisière de la ville, la taverne du Pécore Voûté accueillait le « quartier général » des kislévites quand ils revenaient de leurs expéditions dans Mordheim. La proximité de la forêt leur permettait d’y lâcher Siostra, l’énorme ours qui les accompagnait, afin qu’il se trouve sa pitance lui-même, ce qui leur permettait d’économiser sur le gargantuesque budget nourriture de la bête.Miezko, le dresseur d’ours, était resté au Pécore tandis que les autres étaient repartis dans la cité. Il avait écopé d’une blessure qui avait manqué de l’étriper lors de son dernier combat contre des hommes-bêtes. C’était une bande bizarre : au lieu des gors, ungors et de l’éventuel minotaure habituels, tous les mutants ressemblaient à des rats géants. Ces bêtes dégénérées avaient dû garder une part d’humanité puisqu’elles portaient des parodies d’habits, de très mauvais goût, se souvint-il, puisque leurs couleurs violettes les faisaient ressembler aux impériaux venants d’Ostermark qui lorgnaient sur le Kislev. Néanmoins, quand il s’était retrouvé face à face avec l’un des hommes-rats (il ne savait pas comment les nommer autrement), il avait complètement sous-estimé la vitesse de son adversaire ; il pensait que sa force supérieure lui aurait permis de triompher facilement de son adversaire mais celui-ci avait esquivé ses coups avec une facilité déconcertante. Il s’était même permis de dévier l’un des couteaux de jet de Miezko avec sa lame quelques secondes avant de se ruer sur lui. Le dresseur n’avait fait que reculer devant l’avalanche de coups qui s’était abattue sur lui mais un coup bas avait passé sa garde et la lame de son adversaire s’était enfoncée profondément dans son ventre. Lorsqu’il était tombé à genoux, Siostra était entré dans une rage folle, envoyant voler les deux hommes-bêtes à son contact et se ruant en rugissant sur le rat géant qui avait blessé son maître, le faisait déguerpir avant qu’il n’ait pu porter le coup fatal au kislévite. Celui-ci n’avait d’ailleurs survécu à la bataille que grâce à la présence de la sorcière qui accompagnait la bande : les baumes qu’elle transportait dans l’étrange coffre qui la suivait partout lui avaient permis de stopper l’hémorragie et de lui permettre de regagner le Bourg de Noirefosse où un barbier-chirurgien était venu le rafistoler. Les premiers rayons de soleil filtraient à travers les fentes de la fenêtre de la chambre que Miezko occupait et vinrent danser sur son visage, le réveillant. Il se redressa à moitié en réprimant une grimace de douleur et regarda la forme couchée à ses côtés. Gilda, une fille de ferme qui jouait les serveuses au Pécore, avait succombé à ses charmes (ou plus sûrement aux pièces d’or qu’il avait rapporté dernièrement, se dit-il sans illusions) et dormait avec lui même si, à son grand regret, sa blessure l’empêchait de profiter pleinement de la compagnie de la jeune fille. Le patron du Pécore Voûté avait pris ombrage de la situation au début, exerçant une sorte de droit de cuissage sur les filles de sa taverne mais Miezko et lui étaient parvenus à un accord : depuis qu’il était alité, le dresseur recevait tous les matins la visite de Siostra qui lui amenait sa dernière prise. Dans l’esprit de l’ours, son maître devait manger beaucoup de viande pour se rétablir. Miezko refilait gracieusement le gibier à l’aubergiste pour qu’il agrémente son quotidien et en contrepartie celui-ci tolérait qu’une de ses filles passe ses nuits avec le blessé. Miezko pris Gilda par l’épaule et la secoua gentiment car si son patron acceptait sa relation, il ne tolérait pas qu’elle commence en retard. - Hmmm, tu as bien dormi mon nounours ? dit la jeune femme en s’étirant. - Plutôt bien, compte-tenu de la paillasse infestée de puces que ton patron appelle un lit, lui répondit Miezko. Et arrête de m’appeler ton nounours : les autres se fichent de moi et j’ai l’impression que tu penses plus à Siostra qu’à moi quand nous sommes ensemble. - Oh ! C’est dégoutant, comment peux-tu imaginer des choses pareilles ? La jeune fille lui jeta son oreiller au visage et se leva pour ouvrir les volets. - Si je t’appelle mon nounours, c’est uniquement parce que tu en as la force, le caractère et l’odeur quand tu reviens de Mordheim. Ça colle bien avec ton animal en plus : tu m’as bien dit que Siostra veut dire « petit frère » dans ta langue, c’est ça ? Certains jours on pourrait croire que vous provenez de la même portée tous les deux, se moqua Gilda tout en repoussant les volets. Je dirais même que... Aaaaahhh !!! Gilda tomba en arrière en criant tandis qu’une énorme gueule ensanglantée passa par l’ouverture de la fenêtre, laissant tomber des filets de bave sur le parquet. Le casque qui lui couvrait la tête tintait sourdement sur les montants de la fenêtre tandis qu’il la tournait vers Miezko. - Bonjour Siostra, lança joyeusement le kislévite, la chasse a été bonne à ce que je vois. Tu as encore gagné quelques éraflures sur ton armure ; Ellac va encore te gronder pour lui donner du travail. L’ours émit un grognement satisfait et disparut le temps de ramasser la carcasse qu’il avait laissée à ses pieds. Avec force grognements, il finit par réussir à passer un sanglier presque entier par la fenêtre. - Gilda, tu peux appeler ton patron, le menu du jour vient de gagner de la cochonnaille. La fin bientôt, dès que mon ordinateur aura rechargé sa batterie... Modifié le 15 mars 2010 par Paps Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
raoullepitbull Posté(e) le 15 mars 2010 Partager Posté(e) le 15 mars 2010 Vindieu de vindieu ! C'est en compilant vos fluffs à Xso et toi que je me suis aperçu que j'étais passé à côté de tes derniers textes ! Très bonne surprise donc en voyant que tu avais repris le fluff de mon chamane pour l'intégrer. De base ça fait plaisir, mais en plus c'est toujours bien écrit. Sans rire, je relis tous les textes pour corriger les fautes, et je me fais régulièrement avoir sur les tiens : je me laisse emporter par l'histoire et perds le côté "technique" de la chasse à la faute. C'est pas très grave il n'y en a quasiment pas... Tes fluffs sont long mais extrêment plaisants à lire. Je le sais de source sure maintenant que je viens de tous les relire d'une traite ! ;-) Bravo Raoul Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Paps Posté(e) le 15 mars 2010 Auteur Partager Posté(e) le 15 mars 2010 C'est en compilant vos fluffs à Xso et toi que je me suis aperçu que j'étais passé à côté de tes derniers textes ! Et encore, il en manque deux que je devrai poster ce soir pour la clôture du CDA ^^Très bonne surprise donc en voyant que tu avais repris le fluff de mon chamane pour l'intégrer.C'était la moindre des choses après avoir parlé d'une "sorcière à tête de citrouille".Sans rire, je relis tous les textes pour corriger les fautes, et je me fais régulièrement avoir sur les tiens : je me laisse emporter par l'histoire et perds le côté "technique" de la chasse à la faute. C'est pas très grave il n'y en a quasiment pas...Merci beaucoup, le compliment me fait très plaisir. Quant aux fautes, travaillant sous Word pour les écrire, c'est rare que je fasse une faute d'orthographe et je fais le plus attention possible aux fautes de grammaire. Comme je passerai après toi pour les relectures, je verrai bien si tu m'as "inventé" des fautes Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Paps Posté(e) le 18 mars 2010 Auteur Partager Posté(e) le 18 mars 2010 (modifié) Double post puisque les sujets ont été réouverts le temps de la conclusion du CDA. Quelques mots avant de poster mon dernier texte : je tiens à remercier tous ceux qui sont passés voir mes travaux, en laissant un message ou pas, sachant que les messages m'ont permis en général de progresser. Merci de m'avoir poussé à travailler différemment mes éclaircis même si je ne comptais pas tellement en faire pour cette bande, ça m'a permis de me lancer dans d'autres techniques que je compte bien réutiliser par la suite (mais sans être pressé dans le temps ce coup-ci). Merci également à ceux qui ont pris le temps de lire mes textes. Je sais que j'ai l'habitude d'en écrire une sacrée tartine mais c'est ma manière d'impliquer un peu plus mes figurines dans l'univers de Mordheim, de leur créer leur histoire et de leur permettre d'être un peu plus que des bouts de plastique avec des pigments dessus. Ça fait partie intégrante du hobby en ce qui me concerne. Du coup, je préfère vous prévenir, l'histoire qui suit est longue, beaucoup plus longue que ce que j'ai fait jusqu'ici mais c'est la conclusion de la quête de mes kislévites ; je ne pouvais pas régler ça en trois lignes. Je me suis aussi essayé à décrire une scène de combat. J'espère que le rythme n'est pas trop lent et que ça vous plaira. Les kislévites progressaient lentement dans les ruines d’un ancien quartier commerçant de Mordheim. Ici et là pendaient les panneaux qui indiquaient que là officiait un joaillier, là un boulanger, etc. mais désormais nulle vie ne les animait, au contraire le souffle de la comète et le pillage en règle qu’ils avaient subi il y a longtemps contribuait à l’atmosphère de ville fantôme qui se dégageait du quartier.La bande était à nouveau au complet maintenant que la blessure de Miezko était guérie et ils avaient repris leurs expéditions de plus belle. La précédente leur avait fait croiser un groupe de chasseurs de trésors nains avec lesquels ils avaient fraternisé une fois que Gougou eut sorti une bouteille de sa cuvée spéciale des replis de sa robe. Si les kislévites avaient transporté le moindre butin ou s’ils étaient eux aussi à la poursuite de ce chimérique alchimiste, ils n’étaient pas sûrs que la rencontre se soit déroulée ainsi. Les nains écumaient cette partie de Mordheim depuis un moment déjà et purent confirmer qu’ils n’avaient jamais croisé de groupe affichant la rune que Stanislaw recherchait mais que de nombreux nordiques étaient passés par là pour rejoindre la Fosse. Forts de cette information, les kislévites décidèrent de pousser leurs recherches plus loin que d’habitude, s’enfonçant davantage dans la Fosse à chaque jour qui passe. Alors qu’ils traversaient ce qui semblait être un ancien fumoir à jambon, Temüge, que Stanislaw avait envoyé en éclaireur avec Ögödei, revint rapidement vers son chef. - Il y a un bruit de combat plus loin. Nous avons essayé de trouver un chemin qui le contourne avec Ögödei mais toutes les voies sont soit bloquées par des éboulements, soit trop étroites pour que Siostra puisse passer. - Pas de chance, répondit Stanislaw. Bon, on va aller voir ce combat en restant discrets et dès qu’il sera fini et quand tout le monde sera parti, nous reprendrons notre route en faisant attention à ne pas tomber sur une des bandes. Signalant à ses hommes de se déplacer silencieusement, Stanislaw emboita le pas à son éclaireur et rejoignit la position qu’occupait Ögödei. Plus ils avançaient, plus les sons du combat s’amplifiaient. Il ne semblait pas qu’il ne s’agissait que de deux bandes d’une dizaine d’hommes chacun mais bien de deux armées se faisant face : les décharges d’armes à feu répondaient aux chocs des épées et les cris des blessés couvraient les ordres. Lorsqu’ils rejoignirent Ögödei, l’archer avait pris position dans la tour en ruine d’un ancien astrologue d’où il pouvait observer les combats en aplomb. Stanislaw et Temüge montèrent le rejoindre. -Regardez ça capitaine, dit le plus jeune des deux archers, on dirait que nos vieux copains se sont mis dans une sacrée merde ce coup-ci. En effet, Stanislaw réussit à distinguer entre deux nuages de fumée dégagés par les arquebuses les uniformes jaune et violet des Akritoi, ces satanés ostermarkers qui étaient une véritable nuisance depuis qu’ils avaient mis les pieds à Mordheim. Ils semblaient effectivement en mauvaise posture car ils étaient tombés sur une bande de nordiques beaucoup plus nombreuse qu’eux. Les arquebuses avaient fait plusieurs morts et blessés alors que les impériaux avaient l’avantage de la distance, mais depuis que certains maraudeurs avaient atteint les tireurs les plus avancés, les haches et les épées des premiers avaient rétabli la donne. - La situation ne va pas aller en s’améliorant pour ces dvoraks, ajouta l’autre archer. Autant attendre que les hommes du nord en aient fini avec eux et nous pourrons y aller, ça leur apprendra à convoiter des terres qui ne sont pas à eux, conclut-il en crachant. N’obtenant pas de réponse de son capitaine, Temüge se tourna vers lui et vit que Stanislaw était figé, la mâchoire crispée. - Capitaine ? Vous allez bien ? - Temüge, toi qui a de bons yeux, vois-tu ce grand guerrier nordique ? Celui aux cornes d’auroch et avec ce qui ressemble à une cape en peau de troll, lui demanda Stanislaw. - Hum... Oui, ça y est je le vois. Il est en train d’envoyer valdinguer l’un des jeunes impériaux avec sa propre lance. Pourquoi ? - Est-ce que tu peux le détailler ? Temüge regarda son chef avec curiosité pendant quelques secondes puis il tourna son attention sur le guerrier à nouveau. - Alors... Comme vous avez dit, il porte un casque aux cornes d’auroch et une peau de troll pour cape. Il manie deux grandes haches dont une est glissée à sa ceinture. Il porte de nombreuses cicatrices, certaines plus récentes que d’autres et qui détruisent les motifs qu’il s’est fait tatouer sauf... Sauf... Temüge manqua de s’étrangler sous le coup de la surprise. Sauf celui qui ressemble sérieusement à la rune que nous recherchons depuis tout ce temps. - Et ? ajouta son capitaine, articulant difficilement entre ses dents serrées. - Et ? Il y a encore quelque chose ? - Regarde à côté de sa hache. - Quoi à côté de sa hache ? Temüge plissa les yeux et scruta la ceinture du guerrier au moment où celui-ci y attrapait quelque chose qu’il pointa sur son adversaire. Une déflagration se fit entendre et le jeune impérial tomba à la renverse. - Une arme à feu ?! - Précisément. Il a plusieurs pistolets glissés à sa ceinture. Ce n’est peut-être qu’une coïncidence mais je peux t’assurer que notre vieux boyard viendra hanter nos rêves si nous laissons passer cette occasion alors qu’il s’agissait bien de la tribu que nous cherchons. - Qu’est-ce qu’on fait ? On les laisse massacrer les Akritoi et on les surprend quand ils sont en train de fouiller les corps ? - Non, ils seront encore trop nombreux. Reste ici avec Ögödei, vous avez un bon poste de tir. Couvrez-moi quand j’avancerai mais ne tirez pas sur les impériaux ! Stanislaw redescendit l’échelle de la tour à toute vitesse, manquant de lâcher prise plusieurs fois à cause des barreaux vermoulus. Une fois en bas, il avisa Jòzef et Andrzej, ses deux vétérans. - De l’autre côté de ce mur se battent des nordiques et des impériaux. Autant vous le dire tout de suite, il s’agit des Akritoi. - Les Akritoi ? Alors il s’agit de se battre au côté des nordiques ? demanda Jòzef en penchant sa tête surmontée de son bonnet d’ours de côté, comme à chaque fois qu’il était perplexe. - Le contraire en fait. Les nordiques portent cette maudite marque mais ils sont trop nombreux pour que nous puissions les vaincre à nous seuls. Il nous faut nous allier avec les impériaux pour parvenir à nos fins. - Je n’aime pas ça, déclara Andrzej, mais je suppose que nous n’avons pas le choix. Toutefois, si l’un d’entre eux s’approche un peu trop près, il pourra tâter de ma hallebarde. - Je n’aime pas ça non plus mais ça fait trop longtemps que ma hache n’a pas gouté au sang de ces barbares et j’ai besoin de me dérouiller les articulations, renchérit Jòzef. - Puisque nous sommes d’accord, coupa Stanislaw, voila comment nous allons procéder : cette porte est vermoulue, je vais demander à Miezko de faire foncer Siostra dedans à pleine vitesse. Après ça, ils se débrouillent comme d’habitude. Andrzej, toi et Ellac vous foncez chercher du couvert du côté des impériaux et tu commences à aligner les nordiques. Restez hors des lignes de vue des impériaux au cas où et au besoin Ellac pourra toujours assommer ceux qui se risquent à vous débusquer. La vieille femme restera dans l’encadrement de la porte avec Piotr pour la protéger et nous assurera d’un soutien magique. Quant à toi Jòzef, tu restes avec moi. Couvre mes arrières : je vais foncer sur un guerrier en particulier et je ne pourrai pas me permettre d’être distrait par autre chose. *** La bataille faisait rage sous la tour de l’astrologue et les soldats d’Ostermark commençaient à plier. Certains d’entre eux gisaient dans des flaques de sang au beau milieu de la rue, là où ils avaient été fauchés par les nordiques. A l’autre bout de la rue, plusieurs maraudeurs étaient affalés dans d’invraisemblables postures, abattus à distance par les nombreuses armes à feu de leurs adversaires. C’était pour l’un de ces moments que Nevarl vivait. Depuis que sa tribu avait entamé sa migration vers les terres de l’Empire en direction de cette cité, lui qui n’était qu’un gardien de chèvres était devenu un guerrier chevronné. Le pacte de sang qu’il avait lié avec son seigneur et la rune imprimée au fer chauffé à blanc dans sa chair l’avaient rendu plus fort chaque jour. Il ne souffrait aucun adversaire humain et ce n’était certainement pas ces pathétiques humains qui allaient prouver le contraire, même leur soi-disant technologie ne pouvait rien contre lui : il avait déjà pris une balle dans l’épaule et une autre lui avait entaillée la cuisse mais cela n’avait affecté en rien sa sauvagerie. Il finissait d’achever un mercenaire embauché par ses adversaires (il ne portait pas les mêmes couleurs que les autres) qui s’était abrité à l’ombre d’un portail en bois et se chercha une nouvelle victime. Son regard se posa sur les demi-hommes qui tiraient flèche après flèche non loin, sans grand effet toutefois. Oh, comme il allait prendre plaisir à les faire souffrir ces demi-portions. L’un d’entre eux le remarqua et ses joues naturellement rouge vif passèrent au blanc instantanément. Savourant cet instant, Nevarl poussa son cri de guerre, se redressant de toute sa taille pour impressionner davantage l’ennemi. Son cri trouva un écho étrange derrière lui, semblant venir de derrière le portail et gagnant en intensité. Alors qu’il se retournait pour comprendre ce phénomène, le bois vola en éclat dans un fracas de fin de monde, accompagné d’un rugissement. Nevlar eut à peine le temps de distinguer les traits d’un énorme ours blanc couvert d’une armure avant d’être percuté avec une violence inouïe par la bête. Il roula à terre sur quelques mètres, les os brisés et vit à travers ses larmes l’ours qui se dressait sur ses pattes arrière au-dessus de lui. La patte qui descendait vers lui occupant tout son univers, Nevlar eut juste le temps de penser qu’au moins, ce n’était pas un adversaire « humain » qui aura eut raison de lui... *** L’entrée fracassante de Siostra avait attiré l’attention de tous les membres survivants des deux bandes sur les kislévites. Les halflings, qui s’étaient préparés à tirer des flèches sur le berserker nordique, lâchèrent leurs traits sur l’ours sous le coup de la panique. Heureusement, les flèches allèrent heurter les plaques d’armure qu’Ellac avait adaptées pour Siostra à partir de plaques ventrales d’ogres qu’ils avaient rencontrés quelques semaines plus tôt et des restes d’un four à pain. L’ours se tourna en grognant dans la direction de la nuisance mais son dresseur le réorienta prestement en jetant dans l’autre direction un steak qu’il avait pris la précaution d’emmener. Siostra oublia aussitôt les semi-hommes et se jeta sur la viande en écartant de violents coups de pattes ceux qui lui barraient la route. Andrzej et Ellac coururent se mettre à l’abri non loin des halflings, le vétéran soulevant même sa mitre à leur attention pour leur faire comprendre qu’il ne leur voulait pas de mal. A couvert, il cala son arquebuse dans le fer de sa bardiche et aligna l’un des sauvages qui courait vers lui. Calmement, il alluma la mèche, arma le chien de son fusil et pressa la détente. Le nordique tomba, foudroyé en pleine course. L’un des halflings, plus courageux que les autres, passa la tête par-dessus le rebord du muret qui les séparait avant de replonger rapidement à couvert tandis que le marteau en forme de grenouille d’Ellac sifflait au-dessus. - On se calme, dit ce dernier. On est venu vous aider mais chacun reste de son côté pour éviter les accidents bêtes, c’est compris ? Gougou Onn apparut dans l’embrasure de la porte, les mains crépitant d’énergie magique. En ce qui la concernait, elle n’avait en face d’elle que des ennemis héréditaires du Kislev dont Stanislaw lui avait formellement interdit de combattre une partie. Mais qui pouvait reprocher à une boule de feu de roussir quelques sourcils si on se trouvait un peu trop près, songea-t-elle malicieusement. Elle lança son sort qui alla carboniser un jeune guerrier nordique et qui mit le feu à la tunique de l’impérial qui le combattait. Gougou rigolait tant en le regardant tenter d’étouffer les flammes qui s’accrochaient à son pourpoint qu’elle ne vit pas le guerrier qui s’approchait d’elle en longeant le mur. Il lui sauta dessus sans crier gare mais fut percuté en plein saut par le Bagage qui veillait fidèlement sur sa maîtresse. Le coffre continuait à sauter sur le guerrier à pieds joints tandis que Piotr s’approchait et lui écrasait la tête d’un coup de marteau. - Merci les petits. Bon, que diriez-vous de faire un peu plus attention maintenant et de faire ce qu’on nous a demandé, dit Gougou en se retroussant les manches. Stanislaw avançait, son épée dans une main et le pistolet de son défunt boyard dans l’autre. Il ne perdait pas de temps à se battre contre les nordiques, focalisé sur son objectif. Il se contentait de parer le temps que Jòzef passe derrière eux et les abatte d’un moulinet de sa lourde hache. Parfois, les adorateurs des dieux sombres ne l’atteignaient même pas, cloués par les flèches de Temüge et d’Ögödei, toujours vigilants du haut de leur tour. La fumée et l’odeur de poudre commençaient à lui irriter les yeux et la gorge. Il entendait la respiration lourde de Jòzef derrière lui et savait qu’il pouvait encore faire un pas de plus. Les impériaux avaient eu l’air de comprendre que les kislévites s’étaient rangés de leur côté car aucun tir ne les avait encore ciblé en dehors des flèches dirigées vers Siostra. L’ours était engagé contre un berserker qui semblait à peine plus petit que lui mais aucun n’avait l’air de prendre le dessus : ce que l’ours avait en puissance brute, l’homme le compensait en vitesse et il pouvait esquiver les lourds coups de pattes de l’animal. Il arrivait même à porter de temps en temps des coups d’épée à l’ours mais la majorité rebondissait sur son armure et ceux qui lui entaillaient le cuir semblaient contribuer à rendre Siostra plus furieux uniquement. Son dresseur n’était pas en mesure de l’aider pour l’instant puisqu’il venait de trouver un usage inédit à la longue fourche dont il se servait pour contrôler son ours en coinçant la tête de son adversaire entre les pointes de métal. L’arrivée surprise des kislévites leur avait permis d’abattre plusieurs adversaires, mais ils étaient encore en sous-nombre même en comptant les soldats d’Ostermark. Ils devaient agir vite sous peine de se retrouver submergés et de devoir reculer. Deux guerriers se dirigeaient en hurlant vers Stanislaw. Il avisa rapidement celui qui semblait être le plus expérimenté des deux et le visa avec son pistolet. L’arme ancestrale de son boyard ne lui fit pas défaut et envoya le guerrier à terre, touché à la mâchoire. S’il survit, il ne pourra plus manger que de la soupe pour le reste de sa vie, pensa le capitaine kislévite. Il glissa rapidement l’arme vide à sa ceinture, ne pouvant pas prendre le temps de la recharger et engagea le guerrier restant à l’épée. Il parait les coups avec des gestes consommés, acquis par des années de pratique pour ne pas se fatiguer inutilement, une leçon que son adversaire n’avait pas encore retenue. Il n’allait pas lui laisser le temps de l’apprendre toutefois. Stanislaw lança à quelques reprises son arme dans une passe haute qui força le nordique à protéger son visage. Le jeune homme tenait son épée à deux mains pour éviter que celle de Stanislaw ne lui ouvre la tête. Le kislévite visa une nouvelle fois la tête de son adversaire mais il dévia sa lame au dernier moment pour percer sa cuisse non protégée. L’homme hurla de douleur et laissa retomber sa garde, ce que Stanislaw mit à profit pour lui taillader la gorge d’un geste rapide. Alors qu’il venait d’achever son adversaire, Stanislaw reçut une violente poussée dans le dos accompagnée d’un cri de Jòzef : - Stanislaw, écartes-toi ! Une énorme épée à deux mains vint s’abattre à l’endroit qu’il occupait une seconde plus tôt. Sans la poussée de son fidèle Esaul, Stanislaw aurait été tranché en deux dans le sens de la hauteur. Jòzef se tenait juste à côté, de petits filets de sang s’écoulant de ses bras là où les éclats de pierre projetés par l’épée lui avaient entaillés les bras. - Laisse-le-moi, Stanislaw. Ça a l’air d’être un sacré salopard celui-là, juste ce qu’il me faut ! Le vétéran leva sa hache et l’abattit sur le barbare mais celui-ci bloqua le coup facilement avec sa propre lame. Les deux colosses engagèrent un concours de force, les lames entrechoquées et les muscles gonflés par l’effort. Aucun des deux ne voulait céder en premier. Stanislaw se détourna de son ami et se dirigea à nouveau vers le nordique aux pistolets. Il embrocha un guerrier qui lui tournait le dos afin de dégager un impérial surpris par cette aide inespérée et se retrouva enfin face à sa cible. Le nordique avait dégainé sa deuxième hache et il faisait de larges moulinets en regardant Stanislaw s’approcher. Le capitaine risqua un coup d’œil à sa ceinture, espérant apercevoir l’objet de sa quête parmi les pistolets du barbare mais ce fut presque sa perte : le voyant distrait, le guerrier lui fonça dessus, lui assénant un large coup horizontal avec ses deux haches. Le kislévite réussit à bloquer in extremis les deux lames qui lui fonçaient dessus. Heureusement que son adversaire les avait mis du même côté ou il aurait été coupé en deux par l’une d’entre elles. Le nordique le repoussa violemment et enchaîna les coups à grande vitesse. N’ayant que sa seule épée, Stanislaw eut tout le mal du monde à parer et esquiver les coups. Il devait reprendre l’initiative ou ce ne serait qu’une question de secondes avant sa fin. Il évita un nouveau coup tout en déviant celui qui suivait et il se posta rapidement sur le côté droit de son adversaire en dégainant sa dague. Avant que ce dernier ne se tourne complètement, Stanislaw porta un coup d’épée destiné à immobiliser sa hache au sol et réussit à lui planter sa dague dans le bras. Le barbare hurla mais ne cessa pas le combat pour autant. Avant que Stanislaw ne pût profiter de son avantage, son ennemi lui mit un coup d’épaule pour se dégager, semblant ignorer le fait que la dague était toujours plantée dans son bras. Stanislaw tituba quelques pas en arrière, mais il réussit à se maintenir debout. Portant le regard sur son adversaire, il vit que son bras droit pendait, inerte, à son côté et que sa hache était restée au sol. Le barbare eut alors une réaction à laquelle le capitaine ne s’attendait pas : il lança la hache qu’il avait à la main en poussant un cri assourdissant. Même si la hache n’était pas taillée pour le jet, Stanislaw ne s’attendait pas à devoir dévier le projectile improvisé et il fit un pas en arrière par réflexe. Malheureusement, son pied se posa sur le reste du steak que Miezko avait jeté à son ours au début du combat. Il perdit l’équilibre et chuta à la renverse, son casque heurtant violemment le sol et la hache passant au-dessus de lui. La vision encore brouillée par sa chute, un peu confus, Stanislaw roula sur le ventre et regarda autour de lui. Il aperçut Jòzef, toujours engagé dans sa lutte contre le berserker nordique, auquel s’était joint l’impérial que Stanislaw avait aidé un peu plus tôt. Ellac gisait à terre un peu plus loin et Andrzej avait saisi sa bardiche et la retirait du corps d’un maraudeur qui avait atteint leur position. Ses archers ne tiraient plus, ils n’étaient plus visibles au sommet de la tour qui était la proie des flammes. Qu’avait-il pu leur arriver ? Gougou non plus n’était plus visible, mais Piotr et le Bagage étaient toujours en train de se défendre devant le portail en bois explosé. Un rugissement indiquait que Siostra se battait toujours mais Stanislaw ne pouvait pas savoir dans quelle situation il se trouvait car sa vue fut obscurcie par un nuage de fumée : les gens d’Ostermark s’étaient réorganisés pendant l’attaque des kislévites et avaient établi une ligne de feu non loin, tirant salve sur salve. Eclaircissant soudainement son esprit, Stanislaw se souvint soudainement de ce qu’il faisait quelques secondes auparavant. Il roula sur le dos et vit progressivement la forme du guerrier qu’il combattait émerger de la fumée. Celui-ci avait dû ramasser sa deuxième hache et il courait en direction du kislévite afin de le clouer au sol définitivement. Stanislaw ne pouvait rien faire si ce n’est racler le sol de ses coudes et de ses pieds pour essayer de s’éloigner tandis que la hache se levait : il avait lâché son épée dans sa chute, son pistolet était déchargé et sa dague était toujours fichée dans le bras du guerrier. Il allait mourir sans avoir pu remplir sa mission et son esprit irait rejoindre celui de son boyard dans les limbes où il errerait à tout jamais... Soudain, un claquement se fit entendre et le guerrier arrêta son geste. Il fit un pas en arrière, visiblement sonné, et Stanislaw put voir une petite bille de métal tomber à ses pieds. Il vit que le casque de son adversaire était déformé au niveau du front, ce qui voulait dire que quelqu’un avait tenté de l’abattre d’une balle en pleine tête. Stanislaw savait qu’il n’avait qu’une seule chance : se redressant en position assise, il attrapa le nordique par la ceinture et tira l’un des pistolets qui y pendait. Il visa le casque et pria. Il pria comme il n’avait jamais prié : Ursun, Ulrich, Taal, le tzar et même Sigmar puisqu’il était sur Ses terres. Ses prières furent exaucées quand l’arme ne fit pas long feu. Le projectile frappa le guerrier pile à l’endroit où il avait été touché juste avant mais le métal ne résista pas cette fois-ci. Le barbare regardait fixement Stanislaw, un air d’incrédulité mêlé de rage tandis qu’un filet de sang apparaissait le long de son nez pour couler vers son menton. Il bascula en arrière et ne bougea plus. Stanislaw respirait rapidement, fixant la forme inanimée de son adversaire. Puis il porta ses yeux sur l’arme qu’il avait utilisée et faillit en perdre le souffle : il s’agissait de l’exacte copie du pistolet qu’il avait avec lui, c’était le pistolet de son boyard qui avait été dérobé des mois auparavant. Les dieux l’avaient exaucé au-delà de ses souhaits les plus fous. Se remettant de la surprise, il rangea le pistolet à côté de son jumeau, ramassa son épée et repartit se battre, la bataille n’étant pas finie. Celle-ci avait encore duré quelques temps jusqu’à ce que Gougou, guidée par les deux archers qui avaient quitté la tour quand les nordiques y avaient jeté des torches enflammées, avait repéré le chef de la tribu et l’avait transformé en grenouille laineuse ; un sort qu’elle avait toujours dit réserver pour une occasion spéciale. Gougou était maintenant affairée auprès des nombreux blessés, kislévites comme impériaux : Ellac avait rouvert ses blessures et la perte de sang lui avait fait perdre connaissance, Piotr avait pris une poutre sur le coin de la tête et Jòzef avait pris un vilain coup d’épée tandis qu’il distrayait le berserker pour que l’impérial aux côtés duquel il se battait puisse porter un coup à l’aisselle du barbare, sectionnant l’artère. Ögödei était en train de rendre à un impérial à la tête bandée un chapeau violet avec une plume jaune percé d’une flèche, mais c’était le seul à être aussi proche des impériaux ; les deux bandes gardaient leurs distances. Miezko, quant à lui, pansait les blessures de son ours, lequel se régalait du reste de steak à cause duquel Stanislaw avait failli perdre la vie. Le capitaine se rapprocha de son Streltsi et lui attrapa la main : - Merci, vieux camarade, sans toi et ta visée d’élite, je ne serais plus là pour te battre lors des concours de boisson. - De rien, capitaine, mais si tu parles de la balle qui a assommé le nordique contre lequel tu te battais, je n’y suis pour rien : j’étais encore en train de retirer ma bardiche de l’autre dvorak, elle s’était coincée entre ses côtes. - Si ce n’est pas toi, alors qui ? Un toussotement vint les interrompre. - Erm... Baronnet Godric Hohenzollern, j’ai tiré ce coup de feu. Je tenais à vous remercier : sans votre intervention, je dois bien reconnaître que mes hommes et moi-même aurions peut-être été... en mauvaise posture. Je dois dire que je ne m’attendais pas à ça de la part de voleurs de terre comme les kislévites. - Voleurs de terre ? s’étrangla Andrzej - Du calme, mon ami, dit Stanislaw. Et vous, vous avez sauvé ma vie et permis d’achever notre quête. Nous sommes quittes. Vous avez montré plus d’honneur que ce à quoi nous nous attendions de la part d’usurpateurs opportunistes comme les Akritoi. Les deux capitaines se fixaient en silence pendant que tous autour d’eux retenaient leur souffle. Les hommes les plus proches dégainaient leurs armes discrètement ou se tenaient prêts à faire feu. Hohenzollern finit par sourire et dit : - Très bien, nous partirons dès que votre sorcière aura fini de soigner mes hommes et que nous aurons partagé le butin : nous devons retourner à la recherche de la Pierre Philosophale sans tarder pour faire triompher notre cause. Un jeune homme en livrée violette vint murmurer quelques mots à l’oreille de son capitaine. - Ah oui, comme vous nous avez prodigué des soins sans rien demander en retour, mon honneur d’ « usurpateur opportuniste » demande que je vous mette au courant. La rumeur veut qu’une princesse kislévite ait été capturée par la bande de maraudeurs nordiques qui tient le pont. Ils l’auraient vendue à la pègre locale, si une telle organisation existe vraiment. Faites ce que vous voulez de cette information mais nous sommes vraiment quittes maintenant. Sur ce, l’ostermarker tourna les talons et rejoignit ses hommes pour hâter leurs préparatifs de départ. - Qu’en penses-tu, Stanislaw ? Cette histoire de princesse peut être vraie ? Ou cette fable sur la Pierre Philosophale ? demanda Andrzej alors que lui et son chef s’en retournaient vers leurs camarades. - Je ne sais pas mon ami, peut-être que cette ville ne va pas nous lâcher tout de suite finalement, lui répondit son chef en caressant les crosses des deux pistolets de duel. Tout ce qu’il savait pour sûr, c’était que l’esprit de son boyard allait enfin cesser d’être tourmenté et qu’il quitterait enfin ses rêves cette nuit pour festoyer dans le grand palais de glace d’Ursun. Modifié le 18 mars 2010 par Paps Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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