[40k][VO] Emperor's mercy par Henry Zou

[la queue en airain]

A l'origine, peinant à lire ce tome, j'avions pensé à vous faire une critique du premier quart du bouquin pour vous prévenir, mais j'ai eu la cagne. Cela dit, je ne regrette pas d'avoir attendu pour rédiger ça vu que la fin mérite un petit mot (bon oké j'ai vraiment du mal à le lire il n'est pas encore complètement fini mais j'en suis à la conclusion).

On attaque avec l'écriture : c'est pas mal fait. Ce serait même plutôt dans le milieu-haut du panier BL à part que le Mr Zou a un problème avec les sujets. Globalement, il a une tendance a absolument vouloir coller un sujet à chaque phrase, quitte à citer un même nom trois fois dans un paragraphe de trois phrases sur le même sujet. Par exemple, on peut lire un truc du genre “Ils regardaient la cité Bidule. Ils pouvaient voir les chaoteux dans la cité abandonnée de Bidule.” Ca fait bizarre quand même qu'on s'en douterait un peu quand même. Bon, après toujours au niveau de l'écriture, la fin est à part mais on reviendra dessus plus tard.

Qu'on passe au contenu en lui même. Déjà ça commence pas forcément trop bien qu'on s'aperçoit que le type a un problème pour comprendre le concept (complexe il est vrai) du warp. Bon, apparemment, il ne connaît pas l'univers du jeu et est un écrivaillon sans vrai talent mais dans la lignée de ce qui se vend qui pond de la soupe de SF à la ligne mais pas trop mal. Passe.

Au fur et à mesure du bouquin, on se rend compte qu'il a quand même du mal avec pas mal de concepts propres à 4Ok (voire à la SF) comme le plasma, l'espace, les commissaires, l'inquisition (quoi que pour ces deux derniers à la rigueur on pourrait arguer que c'est presque voulu pour se démarquer si certains termes n'étaient pas très mal choisis)… Mais bon, passe encore : il ne connaît pas trop le sujet et c'est sans doute Counter qui l'a conseillé sur le flouffe mais ça reste un roman de SF passable dans l'univers 4Ok à part quelques bourdes.

Mais là oùsque ça pèche vraiment, c'est qu'à force de lire, on se rend compte que s'il a des problèmes à comprendre certains concepts, c'est peut être pas parce qu'il a tout simplement des problèmes avec tout ce qui est conceptuel, du fait de limites cognitives très marquées. Bref, le type semble simplement être un peu ahuri (pour être poli). Ou en tout cas, c'est ce qu'on sent dans le texte qui est rempli de conneries bêtes ou tout simplement de termes mal définis dans le dedans de sa tête (quoi que ça ça pourrait aussi être un simple problème de culture). Et surtout, ça se sent dans les personnages qui semblent proprement incapables de réfléchir.

Par exemple, on se dit que le garçon ne devrait pas utiliser le mot "barbacane" s'il ne sait pas ce que c'est. On a aussi le soleil levant qui raccourcit les ombres (et pas les ombres qui se raccourcissent à mesure que le soleil se lève, eingh, juste que les ombres devaient être plus longue la nuit qu'avec le soleil rasant), le type qui range dans son holster son arme démontée ou qui met une armure spéciale dont la spécialité est d'être conçue pour protéger son porteur (à se demander pourquoi les autres s'embêtent à en mettre vu que les leurs ne sont pas spéciales) ou qui est persuadé de savoir qui est le traître mais qui tend un piège de 2OO pages pour enfin savoir qui est le traître.

Et il y a le chasseur trop fort qui n'a confiance en personne au point de peindre lui même son camo à la main sur sa veste tout en lustrant ses godillotspour qu'ils brillent bien ou en ayant sur la dite-veste des dorures. Le même type qui a des bioniques pour mieux tirer et voir à travers la fumée et qui tire une balle à la seconde mais qui va plutôt laisser les fusils à ses compagnons d'infortune pour passer deux minutes avec chacun pour guider leurs tirs à travers la fumée parce que eux n'y voient pas et qu'il n'a pas confiance en eux. Et ainsi de suite… Je m'arrête là après vous en avoir gâché des morceaux mais je me retiens (la preuve, je vous parle même pas de tous les passages sur les officiers supérieurs qui sont gag dans le genre) que là après avoir lu ça, j'ai besoin d'un exutoire, de me moquer.

Ou plutôt je m'arrête presque. Qu'il est temps de revenir sur la conclusion, le dernier quart du truc qui présente les mêmes défauts que le reste du bouquin mais en pire parce qu'on y retrouve le côté "faut bâcler pour le sortir de suite". Par exemple, on a carrément des changements dans l'histoire, avec Machin qui monte un projet sauf qu'au chapitre suivant, c'est Truc qui finit le projet comme s'il l'avait monté depuis le début et que Machin n'avait jamais rien eu à voir avec. On sait que la relecture est un optionelle chez la BI mais là, c'est quand même assez fort.

Que là, on y trouve quand même des conversations et commentaires que même le Counter il fait pas aussi bien. Bon, dans un genre différent, aussi, un peu trotro kwieul (mais moins que Counter quand même) mais avec une touche délirante en plus, un peu genre "Ionesco qui vient de prendre un méchant coup sur la tête", quoi.

Mais je vous dispense d'exemple parce que là je commence à avoir la flemme, il suffit de dire que même si le sujet est répété à chaque phrase et trente douze fois par paragraphe, on a du mal à savoir qui cause de quoi.

Bref au final, ce "Emperor's Mercy" est un roman de SF un peu fade avec une écriture très particulière et surtout dégoulinant de bêtise crasse. Mais si vous n'êtes pas trop difficiles -ou vous même forts cons- et que les intrigues avec des surprises téléphonées de 2OO pages ne vous gênent pas, ça se laisse lire. C'est à considérer comme un truc moyen/moyen-bas dans la gamme BL mais avec quelques déviations/divergences qui renouvellent le genre "soupe", quoi. Les fans de Counter y trouveront leur compte, les autres peuvent s'en dispenser.

le squat

*ptou*

Modifié le 9 mars 2010 par la queue en airain