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La conscience du monolithe


Zarathoustra

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Une longue procession était partie de la ville. Les sigmarites avaient obtenu le respect de leur accord avec la Comtesse, une grande excitation était visible dans leurs yeux, seul un léger compromis de dernière minute pouvait faire tache dans ce tableau.

- Je ne crois pas que votre place soit avec nous, Comtesse. A dire vrai, je vous dirais que vous courrez même un danger !

- Cher Bergenmutel, votre sagesse est immense mais bien incomplète. A vivre comme vous le faîte, vous ne connaissez l’âme des femmes que dans les livres, sinon vous sauriez que pour obtenir d’elles ce que vous voulez, il ne faut surtout pas piquer leur curiosité ! Donc je viendrais quel que soit votre détermination à me faire peur.

- Oui, je souhaite vous faire peur, car j’ai ressenti quelque chose d’inquiétant, je ne suis pas médium mais je sens parfois le mal ou le bien avant qu’il n’arrive. Et là, je sens le Mal… Un Mal inédit que, j’en ai bien peur, tous mes frères ignorent encore plus. Je ne voulais pas leur en parler, préférant vous en faire part. J’espérais que vous arrêteriez ce qui peut devenir une catastrophe.

- Vous savez que je n’ai aucun pouvoir sur vos frères sigmarites, surtout ceux-là !

- Effectivement, mais vous en avez sur Pierrot…

- C’est vous qui le dîtes, j’ai découvert un esprit beaucoup plus vif que je ne l’aurais cru et beaucoup moins manoeuvrable que vous-même en fait, taquina Aurelia. Et puis, j’avais passé un accord, ne l’oubliez pas. Pierrot devait les retrouver. Mais je ne suis pas sotte, si je les accompagne et si je vous ai prié de venir avec moi, c’est effectivement parce que j’ai peur que cela se passe mal. Il y a dans cette histoire des enjeux qui me dépassent. Vos frères semblent en savoir beaucoup plus long à ce sujet.

- Le croyez-vous vraiment ? Et Pierrot, que croit-il qu’il va se passer ?

- Je n’en sais rien. Mais je veux être là avec lui. Ce Monolithe m’intrigue.

La petite communauté suivait Pierrot qui les menait à travers bois. Les Sigmarites étaient très impatients. Ils attendaient un signe, et certains d’entre eux avaient déjà fixé son sens avant même de l’avoir vu. Le jeune homme sentait une grande appréhension l’envahir, il en venait même à se demander si la pierre serait toujours là. Mais tout au fond de lui, il savait qu’elle l’attendait, seulement il ignorait toute sa signification. Il ne s’était jamais posé de telles questions, le fait d’être ainsi placé au centre d’intérêts si variés l’amenait à envisager la présence du divin, une notion qu’il n’appréciait toujours pas car elle n’avait jamais eu sa place dans sa vie. Et là, soudain, elle le révélait au monde comme un nouveau né. Si le monolithe était la manifestation d’un Dieu, celui-ci était-il bon ou mauvais ? Tel était le dilemme qui parfois faisait hésiter ses pas. Encore quelques pas et il serait fixé, déjà, la pierre l’appelait. Cette fois-ci, il ne prit pas garde aux gibiers autour de lui qui devenait de plus en plus abondant, son cœur battait très fort mais nulle peur ne le faisait tressaillir. Juste avant de faire face à son destin, il regarda discrètement Aurélia. Il vit la peur dans ses yeux. Il lui sourit comme pour la rassurer.

- Voilà, c’est ici !

La roche se dressait devant le groupe. Sans qu’aucun bruit ou phénomène ne puissent le justifier, elle inspirait le respect. Sa couleur bleue nuit si irréelle dans la forêt avait quelque chose de magnétique. Un sigmarite voulut s’en approcher avant même que Pierrot ne leur explique quoi que ce soit. Irrésistiblement, il approcha la main, il savait qu’il toucherait une preuve vivante de son Dieu, il voulait sentir cette présence au fond de lui, être le premier à savoir et qui sait, le premier à avoir le Pouvoir ! Il sentit la chaleur rassurante qui rayonnait autour d’elle, comme si une vibration faisait bruisser le vent sur les poils de sa main. Rassuré, il apposa sa main et frissonna. La pierre était glacée comme la mort. Inconsciemment, il retira sa main en poussant un cri d’effroi. Ses yeux se brouillèrent comme si toutes les convictions de son monde s’effondraient. Un voile bleu se déposa devant ses yeux, pris de panique, il se mit à hurler.

- Je suis maudit ! Cette pierre est corrompue ! C’est l’œuvre du Chaos et cet homme veut notre perte. Je suis maudit ! Aidez moi mes frères ! Sauvez mon âme avant qu’il ne soit trop tard ! Je suis maudit, oui, maudit ! Je sens le Mal m’envahir ! Sauvez-moi !

Il se roulait par terre, suppliant qu’on lui coupe la main, qui restait comme glacée. Les yeux des sigmarites se braquèrent soudain sur Pierrot.

- Ainsi, vous nous dîtes que vous l’avez aussi touché ? Et ne sentez-vous pas le travail du Chaos en vous, malheureux ? Pourquoi avoir voulu nous attirer ici ?

- Calmez-vous ! Nul ne vous a poussé à venir ici, tonna Bergenmutel pour surmonter les cris. C’est de votre plein gré, que vous êtes venus. Vous êtes venu parce que vous attendiez un signe. Moi, je vous dis que c’est bien celui que nous attendions !

- Blasphème ! Regarde le malheureux par terre. Veux-tu nier l’évidence ?

- Ecoutez, mes amis, écoutez-moi ! Que nous ne soyons pas toujours d’accord sur tout, est une chose mais je respecte votre foi et vous-même, respectez-vous la mienne ?

- Où veux-tu en venir, Bergenmutel ? Tu veux toi aussi être condamné. Oui, ta foi est sincère mais ne vois-tu pas qu’en défendant ton ami tu te condamne ?

- Non. Ma vision est toute autre. Je veux vous le prouver.

A son tour, il s’approcha du Monolithe, sous le regard effrayé de ses frères. Il tendit sa paume de la main. Après une légère hésitation, il pressa la surface. Il ressentit le chaud froid produit par la pierre, mais il garda sa main appliquée sur elle. Un picotement glacé l’envahissait peu à peu. La peur le gagnait. Pour la surmonter, il entoura ses deux bras comme il avait l’habitude de le faire avec des arbres pour sentir la puissance de la vie. Rien de similaire ne se produisit. Son esprit semblait flotter dans les nuages, au loin, il entendait de vagues voix l’appeler, ses yeux se troublaient, à son tour, il vit le voile bleu. Il serra encore plus fort. La pierre n’était plus froide ou chaude, elle n’existait plus. Une idée curieuse lui trotta dans la tête, son sang n’était plus rouge mais bleu. Il avait l’impression de danser avec une femme gracieuse qui l’emmenait toujours plus haut dans le ciel. Il n’y avait plus de nuages autour de lui, seul l’azur infini.

Modifié par Zarathoustra
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ça ressemble à la mort ce petit passage...

En tout cas, j'ai un tout petit truc à dire (en tout cas un):

Et là, je sens le Mal… Un Mal inédit que j’ai bien peur que tous mes frères ignorent encore plus
.

Je suis sûr que tu ne serais pas contre de mettre: "Un Mal inédit dont j'ai bien peur que tous mes frères ignorent encore plus."

Je trouve cela plus joli, et vu que tout ton texte est passablement tourné poésie (tu es un être des plus sentimentales...), c'est peut-être préférable...

je vous dirais que vus courrez même un danger !

faute de frappe... C'est que "vous" courrez...

- Oui, je souhait vous faire peur,

Je souhait? Plutôt je souhaite...

Enfin bref, mis à part tout ces détails, l'ambiance est bonne, et l'on pourrait peut-être essayer de rajouter à ce passage une transition plus marquée (simplement pour essayer) entre le moment où ils quittent la ville et reviennent en forêt, car là, il y a une légère sensation de manque qui n'a d'ailleurs manqué de m'envahir pour l'occasion. Ainsi j'insiste, ce pourrait améliorer le texte. (je situerais ce passage à rajouter entre le dialogue du début et le reste du texte, comme tu l'avais d'ailleurs prévu et que tu ne l'as fait que, si j'ose me permettre (et j'ose) à moitié....)

Et maintenant, après ce tout petit passage minuscule, je suppose que l'on va tout de suite avoir droit à la suite, tout de même? Comment ça non? Mais au travail, tu ne crois quand même que tu peux nous laisser au milieu de l'action sans nous dire ce qui va se passer!

Sur ce, Imperator, empereur qui attend la suite de pied ferme!

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Bon c'est vrai qu'il risque de pas revenir de sa dernière danse le brave homme !

Bon la forme à l'air d'avoir été corrigé et j'ai rien de plus à noter :D

Bon l'ambiance est au rendez vous, les descriptions aussi ! Ton perso gagne de la personnalité au fur et à mesure des chapitres et je suis impatient de lire le dénouement ! Alors : VITE ^_^

@+

-= Inxi =-

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