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[Emp. vs. CV - 3000pts] La Bataille de Drünnerwald


Schattra

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Salut à tous! Après quelques jours de travail sur la bête, je vous soumet un rapport de bataille ayant mis mon bien-aimé Empire aux prises avec le péril mort-vivant... Quand deux joueurs qui placent le fluff au premier plan se rencontrent, ça donne ça (hope you'll enjoy it!):

Sous forme Pdf pour ceux qui préfèrent...

La Bataille de Drünnerwald

L'air était aussi glacial que le baiser d'une lame en ce crépuscule de fin d'automne, plongeant l'ensemble de l'ost impérial dans une humeur maussade et lugubre. Lugubre, c'était bien le mot pour décrire le paysage qui s'offrait à la vue des soldats du Nebelheim. L'orée du village de Drünnerwald, symbolisée par une bâtisse abandonnée qui avait autrefois résonné de l'écho des prières des fidèles, laissait place à de petits mamelons rocheux où poussaient par bosquets épars des pins et des aulnes rachitiques. Les hommes étaient silencieux, sans doute intimidés par ce cadre oppressant et par la tâche qui leur incombait. Ils savaient tous pourquoi ils étaient ici, comme ils savaient le sort qui les attendaient, dussent-ils faillir à repousser l'ennemi ce soir. Ils savaient aussi qu'il faudrait un miracle pour qu'ils l'emportent face aux légions sépulcrales qui, quelque part dans les environs, étaient en train de s'éveiller une fois de plus à la non-vie à la faveur de la tombée du jour. En quatre batailles, jamais l'hidalgo vampire Arnau de Mataplana n'avait connu la défaite, et nombre de ceux qui s'étaient dressé face à lui au cours de ces affrontements désespérés livrés sous le regard des lunes marchaient à présent sous sa bannière, esclaves de sa volonté impérieuse. Certains murmuraient même que le capitaine Johan Krull, héros de la guerre contre le Chaos, avait lui aussi rejoint les rangs des morts. Et pendant que les forces du nécromant se renforçaient à chaque accrochage, celles de la province fondaient inexorablement. Voilà pourquoi Markus Deusmeister, ministre de Sigmar en la cathédrale de Grundwald, avait mené l'armée du comte, ou ce qu'il en restait, jusqu'à ce village isolé à la frontière orientale de la province, dans une ultime tentative de vaincre les hordes du chevalier vampire avant que ces dernières ne réduisent le Nebelheim en un gigantesque charnier.

La forme replète de Morrslieb surgit de derrière les frondaisons des arbres faméliques, et une lumière verdâtre tomba sur le champ de bataille, provoquant un concert de malédictions et de prières inarticulés. Dans un silence seulement brisé par le cliquetis des mailles et la chanson du vent à travers les os nus, l'ost mort-vivant vint prendre place face à son adversaire en une sinistre parodie de la discipline impériale. Un éclair de lumière vint alors déchirer les ténèbres, et la voix puissante de Deusmeister courut d'un bout à l'autre de la ligne de bataille, enjoignant chacun à trouver le courage de se dresser sur le chemin des ennemis de l'Empire, pour la plus grande gloire de Sigmar. Le prêtre termina sa tirade en pointant son épée rutilante vers les rangs immobiles des déjà-morts, et s'élança vers ces derniers avec un cri de colère, ses troupes sur les talons.

L'armée impériale de la province du Nebelheim:

Général:

Markus Deusmeister, Archidiacre de Sigmar avec Épée de Sigismund, Armure de Fer Météorique et Miroir de van Horstmann = 225 points

Personnages:

Evarius Ström, Seigneur Sorcier de niveau 4 avec destrier caparaçonné, Baguette Grise, Anneau de Volans contenant Lumière Purificatrice, et 2 Pierres de Pouvoir = 331 points

Il connaît le 1er, 4ème, 5ème et 6ème sort du Domaine de la Lumière.

Mikaël von Frühdenheim, Capitaine de l'Empire avec pistolet, armure de plates complètes, lance de cavalerie, pégase, Anneau de Feu Maudit et Bouclier Enchanté = 163 points

Richter Krivtin, Prêtre-Guerrier de Sigmar avec armure lourde, bouclier, destrier caparaçonné, Épée de Justice et Icône de Magnus = 155 points

Piert Räder, Sorcier de bataille niveau 2 avec Pierre de Pouvoir et Sceptre de Pouvoir = 150 points

Unités de base:

La Phalange (7ème régiment du Nebelheim), 30 Lanciers avec boucliers et état-major complet.

->Les survivants du 10ème régiment du Nebelheim, détachement de 10 Hallebardiers avec boucliers.

->La Milice de Drünnerwald, détachement de 15 Miliciens (dont Leo Nähmer, le Prêcheur Fou).

= 335 points

Les Guetteurs de Fort Sturm (7ème régiment du Nebelheim), 11 Arquebusiers avec Eric Schlösser (Tireur d'Élite) et Long Fusil du Hochland.

->Les survivants des Moucheurs de Matteo Volgi, détachement de 5 Arbalétriers.

= 153 points

Les «À Moitié» de Karl Braünersohn, 10 Chasseurs =100 points

La Lance de Lorcaen (Ordre des Frères des Brisants), 7 Chevaliers avec état-major complet et Bannière de Guerre = 226 points

La Lance de Völker (Ordre des Frères des Brisants), 5 Chevaliers = 115 points

Unités spéciales:

Les Princes de la Poudre, 6 Pistoliers avec musicien, escorteur et pistolet à Répétition = 132 points

La Compagnie d'Acier, 5 Chevaliers du Loup Blanc du Cercle Intérieur avec état-major complet (dont Ayhrad von Delfkelheim, der Hexenhammer) et Étendard d'Acier = 190 points

Elias, Grand Canon = 100 points

Poing de Mannan, Grand Canon = 100 points

Unités rares:

Vanek, Feu d'Enfer = 110 points

Ultime Argument, Feu d'Enfer = 110 points

Erlösung, Tank à Vapeur = 300 points

TOTAL: 3000 points

L'ost mort-vivant de l'hidalgo Arnau de Mataplana

Général:

Arnau de Mataplana, Seigneur Vampire de niveau 3 avec Épée de Puissance, Couronne des Damnés, Livre d'Arkhan.

Furie Rouge, Haine Infinie, Seigneur des Morts.

Il connaît l'Invocation de Nehek et les sort 2,4 et 5 des arcanes vampiriques = 430 points

Personnages:

Alphonso de Gormaz, Vampire porteur de la Grande Bannière, Bannière de Guerre.

Chevalier de la Mort, Haine Infinie.

Il connaît l'Invocation de Nehek = 200 points

Don Diego de Quinhones, Vampire avec Suaire de Nuit, Talisman de Lycni, et Pique des Feu Follets.

Chevalier de la Mort, Haine Infinie.

Il connaît l'Invocation de Nehek = 195 points

Sancho, Nécromancien avec Parchemin de Dissipation et Sceptre de de Noirot.

Il connaît l'Éveil Macabre = 105 points

Unités de Base:

Les Soldats Maudits, 22 guerriers squelettes avec lances et état-major complet = 218 points

La Compagnie Macabre, 22 guerriers squelettes avec lances et état-major complet = 218 points

Le Tercio sépulcral, 20 Guerriers squelettes avec état-major complet = 180 points

Les Enfants Perdus, 10 Goules avec nécrophage = 88 points

La Race déchue, 10 Goules avec nécrophage = 88 points

La Garde cadavre, 20 Zombies = 80 points

La Horde morbide, 20 Zombies = 80 points

Les Crocs de Nuit, 5 Loups Funestes = 40 points

Unités spéciales:

L'Ordre Déchu, 8 Chevaliers Noirs avec état-major complet et Étendard de la Légion des Morts = 257 points

Les Cavaliers d'Outre-tombe, 8 Chevaliers Noirs avec état-major complet et Étendard des Feux de l'Enfer = 242 points

Les Héros Tombés, 19 Gardes des Cryptes avec état-major complet et armes lourdes = 277 points

Les Ailes Rouges, 4 Chauves-souris vampires = 80 points

Unités Rares:

Ceux qui n'ont jamais vécus, 4 spectres des Cairns, Dulcinea de Tobado (Banshee) = 225 points

TOTAL: 3003 points

Avant la bataille

L'Empire gagne le jet pour le choix de la zone de déploiement et opte pour le côté le moins accidenté de la table (une colline sur chaque flanc, un bâtiment au centre). Les Comtes Vampires héritent d'une zone plus encombrée (beaucoup de petites collines et deux forêts à l'extrémité du flanc droit et au centre gauche).

Déploiement de l'Empire (de gauche à droite):

Chevaliers du Loup Blanc, Canon en retrait sur la colline Chevaliers avec état-major complet et Prêtre-Guerrier, détachement de Miliciens, Lanciers et Archidiacre, Feu d'Enfer, détachement de Miliciens, détachement d'Arbalétriers, Feu d'Enfer, Arquebusiers avec Sorcier niveau 4, Tank à Vapeur, Chevaliers, Capitaine sur Pégase, Canon avec Sorcier niveau 2 en retrait sur la colline, Pistoliers.

Les Chasseurs se placent devant les Chevaliers du Loup Blanc, derrière une petite colline.

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Déploiement des Comtes Vampires (de gauche à droite):

Goules, Spectres des Cairns, Squelettes avec Vampire Monté, Chevaliers Noirs, Zombies, Lanciers Squelettes avec Nécromancien, Zombies, Gardes des Cryptes avec Seigneur Vampire, Lanciers Squelettes avec Grande Bannière, Chevaliers Noirs, Chauves-Souris Vampires en retrait, Loups Funestes

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L'Empire gagne le jet et décide de commencer.

LA BATAILLE

Dramatis Personnae:

Rolf, Chasseur (1)

Friedrich, Hallebardier (2)

Völker, Chevalier (3)

Günter, servant de canon (4)

Eric Schlösser, Tireur d'Élite (5)

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Tour 1 de l'Empire:

La harangue de Deusmeister tira Rolf de l'engourdissement dans lequel la venue de l'ost cadavérique l'avait plongé. Autour de lui, les autres chasseurs s'arrachèrent également de la contemplation morbide des rangées de cadavres qui leur faisaient face à quelque distance. Karl Braünersohn avait proposé les services de ses hommes à l'armée impériale alors que cette dernière se dirigeait vers Drünnerwald, il y a deux jours de ça, et Deusmeister avait accepté avec joie. Depuis lors, la petite bande d'archers avait passé le plus clair de son temps en reconnaissance dans les étendues mornes qui couvraient la plus grande part de cette région, à la recherche d'indices de la présence des morts-vivants.

La traque avait été infructueuse, jusqu'à cet après midi. Au plus profond des bois qui s'étendaient au Sud-Est du village où la colonne de l'Empire avait monté son bivouac, les chasseurs avaient pénétré dans un vallon escarpé creusé par le cours d'une petite rivière, et littéralement trébuché sur une litière de cadavres. L'armée de l'hidalgo vampirique reposait à même le sol, là où le jour l'avait trouvé. Là où la source s'échappait du sol, l'eau avait creusé une petite grotte, et avant de s'en retourner, les éclaireurs avaient cru voir une haute silhouette les fixer depuis les ombres protectrices de la caverne. L'idée qu'il s'était peut-être retrouvé face à face à Arnau de Mataplana en personne avait hanté Rolf ces dernières heures, malgré tous les efforts déployés pour chasser cette pensée de son esprit.

Sur un geste de leur chef, les « À Moitié », comme ils s'appelaient eux-mêmes escaladèrent la pente rocailleuse de la colline derrière laquelle ils s'étaient déployés, et l'armée adverse leur apparut dans toute sa sinistre majesté. Le spectacle était saisissant, et les cibles ne manquaient pas, mais les chasseurs avaient reçu l'ordre de défendre les pièces d'artillerie contre les bêtes féroces que l'hidalgo avait envoyé à chaque bataille pour les neutraliser. Le son d'une calvacade se fit entendre droit devant, et Rolf vit une meute de loups dont la fourrure mitée ne cachait plus guère les os et les muscles sortir des bois pour se ruer sur les éclaireurs. Braünersohn n'eut pas besoin de leur donner de cibles, et Rolf eut la satisfaction de voir deux loups trébucher dans leur course pour ne plus se relever.

Friedrich laissa la colère provoquée par la tirade de Deusmeister emplir toute son âme avec délectation, chassant du même coup toute angoisse. Lorsque le vieil homme commença à courir vers l'ennemi, il fut le premier à lui emboîter le pas, ses deux mains fermement serrées sur la hampe de sa hallebarde. Ses compagnons s'élancèrent à sa suite avec la même résolution, tous impatients de se venger de leurs bourreaux. Du fier 10ème régiment du Nebelheim qui avait accompagné Kurt Vangenheim dans sa tentative de purger le hameau de Brünfurt deux semaines auparavant, seule une poignée avait survécu à l'embuscade des morts-vivants et au désastre qui avait suivi. Pire que tout, la bannière du 10ème était tombée entre les mains de l'ennemi, interdisant aux rescapés de se battre à nouveau comme une unité indépendante. Voilà pourquoi Friedrich et ses camarades accompagnaient aujourd'hui le 7ème au combat, comme s'ils n'étaient que de simples miliciens ignorant tout de la réalité du champ de bataille. L'amertume emplit sa bouche, et il cracha pour s'en débarrasser. Les Drünnerwalders étaient sans doute de bonnes gens, mais le 10ème était un régiment dont l'histoire remontait à Vanek von Nebelheim en personne, et jamais les hasards de la guerre ne l'avait réduit à si peu de chose. Pour cette infamie, le vampire devait payer, et Friedrich pria Sigmar de mettre ce dernier à portée de sa hallebarde cette nuit.

Il fut tiré de ses sombres pensées par les murmures de ses compagnons, et tourna la tête pour constater que quelqu'un venait de les rejoindre. La peau d'Evarius Ström semblait luire de l'intérieur, et une douce chaleur s'émanait de la forme voûtée par les ans du vieux sorcier. Friedrich sentit l'air aux alentours crépiter alors que le magicien faisait appel à ses pouvoirs, et un malaise irrépressible l'envahit, comme à chaque fois que la magie était employée à proximité. Ström pointa son bâton en direction des rangs compacts des squelettes qui s'étaient à leur tour mis en marche, et murmura une incantation que le hallebardier ne put, et ne voulut pas essayer de comprendre. Il ouvrit soudain les yeux, rendus entièrement blancs et brillants par la lumière qui s'en échappaient, et d'une voix forte, prononça les dernières syllabes de son imprécation. Mais, alors que le rituel touchait à sa fin, Friedrich vit un trait d'obscurité pure surgir des rangs des mort-vivants et filer comme une flèche en direction du mage. Ce dernier, entièrement concentré sur son sort, ne vit pas le danger venir, et fut percuté de plein fouet par le maléfice. Sous les yeux horrifiés et impuissants de Friedrich, le corps entier de Ström fut parcouru d'éclairs noirs tandis que le pouvoir accumulé par le sorcier s'écoulait par torrents de sa bouche et de ses yeux. Dans un effort surhumain, le magicien réussit à articuler un contre-sort et les éclairs se dissipèrent avec un claquement sec. Les dommages qu'ils avaient infligés étaient toutefois horribles, et la peau du vieil homme avait noirci et fondu là où la magie nécromantique avait frappé. Ström s'affaissa sur sa selle, et Friedrich se précipita pour le soutenir, mais une lumière aveuglante entoura soudain le blessé, et le hallebardier constata, incrédule, qu'à son contact les plaies béantes se refermaient d'elles-mêmes. « Sigmar tout puissant » murmura-t-il en réalisant que le fanal provenait de Deusmeister en personne. Le miracle prit fin, et Friedrich put constater que le sorcier ne portait plus aucun stigmates physiques de sa mésaventure. L'air hébété que le mage affichait était toutefois une preuve irréfutable que son esprit avait été profondément affecté par les sortilèges du vampire.

Günter introduisit le boulet de quatre livres dans l'affût du canon et empoigna son écouvillon dans l'attente du tir. Hermann Steinhart, le chef de pièce, était agenouillé à proximité, le boutefeu à la main, et tentait de régler la hausse. L'obscurité ne lui facilitait pas la tâche, et Günter se demanda encore une fois comment diable il s'y prenait pour calculer l'angle de tir avec une si faible visibilité. On avait donné l'ordre aux canonniers de viser les vampires au sein des régiments de morts-vivants dans l'espoir que leur mort dissipe la magie qui animait toute l'armée, mais cette mission relevait de la gageure. Ils seraient déjà chanceux de toucher quelque chose.

Steinhart se releva, apparemment satisfait, et mis le feu à la charge. Dans l'éclair qui illumina brièvement le champ de bataille à la suite de la combustion de la poudre noire, Günter vit le boulet filer vers un gros régiment de squelettes, et plus précisément vers la forme imposante du cavalier en armure qui le dirigeait. Le temps sembla se ralentir lorsque la sphère de métal vint frapper le sol, et Günter suivit instinctivement la trajectoire du rebond... qui n'eut jamais lieu. Il ne put retenir un cri de déception, car le chevalier aurait été frappé en pleine poitrine si la terre n'avait été si meuble. À ses côtés, Steinhart avait l'air tout aussi déçu, et Günter se mit activement au travail pour pouvoir lui offrir une autre opportunité de mettre ses talents à l'œuvre le plus rapidement possible.

Schlösser vérifia une dernière fois la charge d'Orphéus, et appliqua son œil à la lentille de la longue-vue miniature qui surmontait le canon de son long fusil. Autour de lui, les autres tireurs de l'armée étaient occupés à faire pleuvoir sur les zombies et les squelettes approchant un rideau de carreaux et de plomb. Bien sûr, une telle quantité de tirs avait un effet, et plus d'un cadavre goûta une fois encore à l'oubli du vrai trépas, mais l'art du Sagittaire ne reposait pas dans le massacre indistinct, mais dans l'élimination des individus capables de retourner une bataille à eux-seuls, si l'opportunité leur en est donnée.

Pour avoir déjà pratiqué cet art sur des dizaines de champ de batailles, Schlösser savait instinctivement sur qui diriger ses attentions, et ce drôle de petit homme rondouillard au premier rang des squelettes valait décidément sa dose de poudre. Il n'aurait pu être qu'un corps parmi tant d'autres, mais la manière dont il essayait de mettre ses macabres compagnons entre lui et la tempête de feu impériale ne révélait que trop clairement sa peur. Et les morts n'ont pas peur. Le Sagittaire bloqua sa respiration un long moment, puis pressa la détente. Dans la lentille de la longue-vue, le petit homme rondouillard fut projeté vers l'arrière et lorsqu'il se releva, un filet de sang coulait de sa bouche. Et les morts ne saignent pas.

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Tour 1 des Comtes Vampires:

« Feu à volonté les gars, feu à volonté! » Rolf n'aimait pas le moins du monde la panique à peine voilée qui perçait dans les ordres de Braünersohn, mais cette dernière était très compréhensible. Les derniers loups galopaient à une vitesse folle et se jouaient des flèches des archers avec insolence. Mais ce n'était pas le pire. Des frondaisons du bosquet le plus proche, quatre formes gigantesques avaient surgi, masquant les lunes de leurs ailes de cuir. Rolf avait déjà vu des chauves-souris au cours de ses innombrables marches nocturnes dans les étendues sauvages, mais, par Sigmar, jamais de si grosses. Et elles se dirigeaient droit sur eux, aiguillonnées par une faim dévorante et contre-nature. Les chasseurs étaient devenus des proies.

Avec toute la rapidité procurée par des années de pratique, Rolf encocha une flèche et banda son arc jusqu'à ce que l'empennage vienne lui chatouiller la joue. Il savait qu'il n'aurait pas d'autre chance de faire mouche avant que les monstrueuses bêtes de Mataplana ne couvrent les quelques mètres qui les séparait encore des éclaireurs. Un rayon de Mannslieb vint illuminer l'oeil mort et vitreux d'un loup l'espace d'un instant, et Rolf laissa filer la corde. La flèche fusa comme un éclair et vint frapper sa cible dans un craquement sinistre. Un animal vivant serait mort sur le coup d'une telle blessure, mais le cadavre continua sa course avec un claquement de mâchoire courroucé. Une peur sans nom vint étreindre le cœur de Rolf. Si un tir en pleine tête n'était pas capable de tuer cette abomination, comment espérer en venir à bout? Sa main courut instinctivement vers la dague qu'il portait à la ceinture, tâtonnant à l'aveuglette pour la garde, mais le loup fut sur lui avant qu'il n'ait pu dégager son arme, et Rolf bascula en arrière quand les griffes crasseuses de son ennemi vinrent se planter dans son torse.

Völker fulminait. Comment cette souillure de Lorcaen osait-elle se considérer comme son égal, et lui donner des ordres de surcroît? Il lui était supérieur aussi bien par la naissance que par l'âge, et cela aurait du suffire à ce qu'il prenne la tête de ses frères pour la bataille à la place de ce moins que rien. Mais le Grand Maître von Tirpitz s'était laissé impressionné par la quantité impressionnante d'or que ce fils de pêcheur avait recueilli dans l'année qui avait suivi son intronisation au sein des Frères des Brisants, et l'avait préféré à Völker pour mener les chevaliers que l'ordre avait dépêché à l'aide du continent. La mort de Konrad von Altberg avait également du jouer un rôle dans cette promotion aussi fulgurante. Le sénéchal, un des détracteurs les plus virulents du jeune templier, avait été retrouvé noyé le matin qui avait suivit sa veille rituelle dans les criques de la Couronne de Mannan, signe évident de la colère du dieu de la mer. Depuis, tous multipliaient courbettes et preuves d'amitié au prétendu « Élu de Mannan », de crainte de connaître le même sort que von Altberg, mais en réalité, beaucoup considéraient Lorcaen comme une tâche sur le blason de l'ordre. Völker était simplement trop honnête pour dissimuler ainsi sa rancœur.

Il fut tiré de ses ruminations par l'écho de la cavalcade des pistoliers qui manœuvraient un peu en avant de ses chevaliers. Conformément à leur habitude, ces jeunes idiots avaient foncés tête baissée sur l'ennemi, se mettant à la merci d'une charge de ce dernier. Les dons équestres des nobliaux leur avait toutefois permis d'éviter le pire, et ils avaient pu se dégager avant que les répugnantes créatures qui gardaient le flanc des morts-vivants ne les engage au corps au corps. Völker afficha un sourire méprisant devant la couardise des hobereaux, et faillit éclater de rire lorsque ces derniers manquèrent de piétiner Piert Räder, ce sauvageon de sorcier, tout à leur hâte d'échapper aux goules. Le pégase du capitaine von Früdenheim fit quant à lui un écart brusque pour éviter un destrier paniqué, faisant pencher dangereusement l'extravagant chapeau à plumes de son cavalier, qui agonit les fuyards d'injures.

« Tous des poltrons, des culs-terreux ou des efféminés », soupira Völker en abaissant sa visière tout en mettant sa monture au trot en direction des nécrophages écumants. « Mannan, en valent-ils vraiment la peine? »

Les mots s'emmêlaient dans son esprit comme le fil d'une pelote de laine. Friedrich souhaita avoir appris ses prières avec plus d'application pendant ses jeunes années. À présent, il en était réduit à bredouiller des fragments incohérents de litanies qu'il ne comprenait pas, dans l'espoir que Sigmar prête malgré tout oreille à son charabia. Il aurait bien besoin de son attention toute particulière dans les moments à venir.

Les deux lignes de batailles n'étaient plus qu'à quelques dizaines de mètres l'une de l'autre, et Friedrich pouvait distinguer avec précision les visages, où ce qu'il en restait, de ses ennemis. Aucune colère, aucune haine. Absolument aucune expression, à part quelques rictus d'agonie pour les plus récents des cadavres. Ce détachement morbide le mettait plus mal à l'aise qu'il ne voulait bien l'admettre, lui qui avait affronté à maintes reprises les hordes hurlantes des Norses et des Fellmen, adversaires bien plus démonstratifs dans leur genre, et donc bien plus facile à haïr. La haine qui chassait la peur. Ici, c'était affreusement plus difficile.

Du premier rang des squelettes engoncés dans de lourdes armures baroques qui faisaient face aux lanciers, une silhouette imposante émergea soudain. Contrairement à ses compagnons, le nouveau venu se mouvait avec une fluidité et une grâce presque hypnotique, et son équipement était celui d'un chevalier estalien en lieu et place des épaisses cuirasses et des écus vermoulus que brandissaient ses suivants. Arnau de Mataplana leva le tome relié de peau humaine qu'il tenait dans sa main gauche et commença à incanter dans une langue inhumaine. Friedrich serra ses doigt sur le manche de son arme jusqu'à ses articulations lui fassent mal, et un voile rouge tomba sur ses yeux. Quelque part, loin au dessus de Drünnerwald, Sigmar l'avait entendu, et Sigmar l'avait exaucé. Le livre blasphématoire tomba en poussière de la main livide du vampire avant que ce dernier n'ait terminé son sort, et Friedrich se rua en avant.

Rolf fit basculer la masse inerte du loup sur le côté et se remit péniblement debout. Par tous les dieux, ça avait été très juste cette fois. L'impact avait fait volé sa dague au loin, et les premiers instants du combat n'avaient été qu'un tourbillon de ténèbres alors que le monde se retournait dans tous les sens pendant que la bête cadavérique luttait pour le happer à la gorge et lui briser la nuque. Heureusement pour lui, il avait réussi à se protéger avec son bras gauche pendant que sa main droite avait buté sur la flèche toujours plantée dans la tête de son agresseur. Avec l'énergie du désespoir, il avait agrippé la mince tige de bois et appuyé de toutes ses forces sur cette dernière. L'os dans lequel la pointe de fer s'était fiché avait fini par céder, et le loup avait cessé de se débattre après que Rolf lui ai enfoncé la plus grande partie de la hampe dans la boîte crânienne.

Le chasseur ignora la douleur lancinante qui parcourait tout son corps et récupéra sa dague, avant de venir porter secours à ses compagnons toujours en prise avec les créatures du vampire. Sol avait réussi à se débarrasser de son assaillant d'un coup de couteau en plein cœur, et Braünersohn et Val étaient en train de poignarder un autre loup pendant que Karl le maintenait au sol, mais Sven n'avait pas eu cette chance. Le malheureux était étendu de tout son long sur l'herbe poisseuse de sang, les crocs d'une chauve-souris profondément planté dans la gorge. Son horrible festin prit cependant fin lorsque la lame de Rolf vint se planter jusqu'à la garde dans son mufle bestial.

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Schattra, la suite en dessous

Modifié par Schattra
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Tour 2 de l'Empire:

« Fuiiiiii... Paf! Voilà pour vous les sacs d'os. » Günter opina du chef. Landwer n'était certainement pas la personne la plus brillante qu'il avait jamais rencontré, mais il disait les choses avec une simplicité et un enthousiasme aussi puéril que communicatif. Günter se demanda si Landwer avait réalisé qu'il risquait fort de finir lui aussi en « sac d'os » si la bataille venait à mal tourner.

Pour le moment, pour autant qu'il puisse le dire, tout allait plutôt bien pour l'armée de Deusmeister. Le tir nourri des hommes du 7ème et des derniers Moucheurs réduisait la taille des régiments ennemis du centre à vue d'oeil, et aucune des pertes parmi les squelettes et les zombies ne s'était relevée pour reprendre la marche, preuve que l'horrible magie nécromantique était pour l'instant contenue par les efforts des sorciers et des prêtres impériaux. Encore plus encourageant, l'Erlösung avait réussi à lancer ses vingt tonnes d'acier sur un régiment de cavaliers ennemi, provoquant des vivats dans les rangs des vivants et le dernier commentaire de Landwer. Pour avoir déjà assisté à une charge de Tank à Vapeur, Günter était plutôt confiant dans le fait que l'infortuné régiment ennemi ne serait bientôt plus que poussière et esquilles.

« Eh là, vous deux! » Le ton de Steinhart était aussi sec qu'un coup de trique, et les compères se détournèrent aussitôt du spectacle qui se déroulait sous leurs yeux pour faire face à la mine sévère du chef de pièce. « Si ce canon n'est pas chargé et prêt à faire feu dans la minute, je vous jure que je vous fais muter en première ligne, puisqu'apparamment c'est ce qui vous intéresse », martela ce dernier en les pointant de son boutefeu d'un air accusateur.

Même s'il n'était pas absolument certain que Steinhart puisse mettre ses menaces à exécution, Günter ne tenait pas vraiment à vérifier. Il saisit un sachet de poudre et le fit descendre au fond du fût de Poing de Mannan pendant que Landwer se saisissait d'un nouveau boulet. Dommage, il aurait bien aimé voir combien de temps mettait l'Erlösung pour accorder le repos de Morr aux cavaliers squelettes

« Allons mon ami, ne soit donc pas si timide... » souffla Schlösser tout en cherchant la silhouette caractéristique du nécromancien parmi les squelettes qui l'accompagnaient. Mais le petit homme rondouillard restait introuvable dans la masse des corps décomposés, et le Sagittaire dut se résoudre à choisir une autre cible. Par Myrmidia, celui-là était énorme! Schlösser visa au centre du front du cadavre animé en se basant sur l'écartement des cornes qui s'élançaient de part et d'autre du crâne, et pressa la détente d'Orphéus. La tête du Fellmen éclata comme un vase de terre cuite et le reste du corps s'effondra au sol. C'était loin d'être son meilleur tir, mais la cible en valait à peine le coup. Il eut par contre l'heureuse surprise de constater que la chute de l'Homme-bête avait de nouveau exposé le nécromancien à sa vue. Schlösser le regarda se décaler brusquement sur la gauche, derrière la carcasse imposante d'un squelette privé de mâchoire. « Je te vois » fredonna t-il, alors que que le petit homme s'efforçait de se mettre à couvert derrière son infortuné compagnon. Mais aucune cachette ne pouvait le dissimuler aux balles du Sagittaire à présent, et Schlösser visa au cœur à travers la cage thoracique vidée du squelette. « Pan », murmura-t-il, visualisant déjà sa cible mordre la poussière, pour de bon cette fois. L'oeil d'Eric Schlösser quitta l'objectif de sa lorgnette, et il commença à recharger son arme en sifflotant, insensible aux détonations des arquebuses de ses compagnons, ni à celles, assourdissantes, du Feu d'Enfer positionné à leur gauche. La vie du petit homme ne se comptait plus qu'en secondes à présent.

La terre se mit à trembler sous les pieds de Rolf, et un tonnerre de sabots lui emplit les oreilles. Une trompe lança deux notes claires qui résonnèrent brièvement sur le champ de bataille avant de disparaître et, dans un vacarme infernal, les lances de cavalerie des chevaliers vinrent traverser de part en part les dernières chauves-souris vampires. Rolf vit l'une d'entre elle battre frénétiquement des ailes pour prendre son vol malgré les six pouces d'acier qui sortaient de son dos. Le templier qui l'avait empalé amena sa proie au sol et dégagea sa lance, laissant à son destrier le soin d'achever la tuerie de ses sabots ferrés. Le marteau de guerre du prêtre qui accompagnait l'escadron décrivit un arc de cercle fulgurant et le dernier loup décolla du sol pour retomber deux mètres plus loin, le crâne en miettes. « Enfants de Sigmar, ne craignez pas les horreurs de la nuit! » vociféra Richter Krivtin à l'attention de personne en particulier avant que l'impetus de sa charge ne le fasse disparaître de la vue des chasseurs, ses chevaliers à sa suite.

Les vibrations se dissipèrent et la nuit redevint silencieuse, laissant Rolf passablement désorienté. Tout s'était passé si vite qu'il crut un instant qu'il avait halluciné la venue des templiers. Mais les cadavres mis en charpie des chauves-souris étaient bien réels, tout comme les traces de sabots dans la terre retournée. Il n'eut toutefois pas loisir de s'interroger davantage, car Braünersohn entraînait déjà ses hommes en avant. L'artillerie impériale était sauve pour cette nuit, mais il leur restait encore quelques flèches à décocher. Les chasseurs se fondirent une nouvelle fois dans les ombres, laissant derrière eux les traces du combat qu'ils venaient de livrer.

Était-ce du courage ou de l'inconscience? Völker s'en voulut aussitôt de s'être posé cette question. Le fait que les pathétiques créatures contrefaites qui lui faisaient face n'aient pas pris la fuite devant la charge des chevaliers ne pouvaient s'expliquer que par leur totale absence d'intelligence. Elles ne comprenaient simplement pas le danger dans lequel elles se trouvaient, et n'auraient jamais l'occasion d'apprendre de leurs erreurs, si une telle chose était possible.

Le templier éperonna sa monture, et cette dernier se mit aussitôt au galop. Ses frères disparurent de son champ de vision suite à cette accélération, et Völker se plut à s'imaginer qu'il chevauchait seul contre l'ennemi, comme un héros des temps jadis. Quelques secondes avant l'impact, il fit descendre sa lance à l'horizontale et choisit sa cible. Mannan, ces bêtes ne méritaient ni de continuer à exister, ni de goûter à la morsure de son acier consacré. C'était déjà ennuyeux. Un individu plus gros que les autres attira son regard, et l'espace d'un instant, leurs yeux se croisèrent. « Crève, immondice » fit posément Völker alors que son arme percutait le torse de la goule, occasionnant une forte secousse dans son bras d'épée. La créature mourut avant d'avoir touché le sol, ses traits inhumains exprimant encore la faim qui la tenaillait au moment de son trépas. Völker vit deux autres de ses congénères voler dans les airs quand les lances de ses frères touchèrent au but, et il sentit distinctivement les os d'une troisième craquer sous les sabots de son destrier. Nullement impressionnées par le massacre de leurs compagnons, les goules survivantes se jetèrent sur les templiers, ou sur les cadavres pour les plus affamées. Le dégoût submergea Völker à ce spectacle, et il abattit son épée sur la tête du nécrophage le plus proche, l'ouvrant nettement en deux.

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Tour 2 des Comtes Vampires:

« Bande de paresseux incompétents! Si vous aviez trouvé de bon de faire ce pour quoi vous êtes payés au lieu de bailler aux corneilles, j'aurais... j'aurais pu renverser le cours de la bataille! » Günter s'obstina à garder les yeux sur ses souliers le temps que Steinhart se calme. À ses côtés, Landwer avait la complaisance d'afficher l'air navré d'un enfant ayant déçu ses parents, mais pour sa part, Günter ne ressentait aucune culpabilité. Il avait toujours travaillé avec vitesse et efficacité depuis ses débuts comme artilleur, il y avait douze ans de cela, et il restait persuadé que les quelques secondes qu'il avait passé à contempler le champ de bataille n'avaient pas pesé lourd dans la balance. Steinhart était peut-être un pointeur de talent, mais recharger un canon était un art à part entière dans lequel les compétences du chef de pièce étaient pour le moins limitées. Introduire la poudre alors que le fût n'avait même pas refroidi? La belle affaire! Autant se placer devant la bouche au moment de la mise à feu. En vérité, Günter soupçonnait son supérieur d'évacuer sa propre frustration sur ses subalternes. L'armée mort-vivante était en effet assez déprimante pour un canonnier, dépourvue de toute cible de choix à part quelques vampires introuvables et de la cavalerie lourde refusant obstinément de découvrir ses flancs. Ils en étaient réduits à tirer dans la masse de l'infanterie, usage peu glorieux de leurs boulets, et maintenant que les deux lignes s'étaient percutées, les cibles se faisaient plus rares que jamais.

Günter risqua un regard en coin en direction de Steinhart, qui évacuait sa colère sur le pauvre Landwer en particulier. Ce nigaud était meilleur public que lui, et les larmes du repentir semblaient être toutes proches. L'abruti risquait de mouiller la poudre! Günter ouvrit la bouche pour tenter de raisonner le chef de pièce, mais ses mots furent couverts par un hurlement bestial. En contrebas de la colline sur lequel le Poing de Mannan avait été positionné, une forme noire galopait avec une vitesse surnaturelle en direction du pégase du capitaine von Früdenheim. Ce dernier sembla d'abord vouloir rencontrer la charge avec sa lance, puis aperçut les occupants de la colline. Se ravisant, il ordonna à sa monture de prendre le ciel et s'échappa avec aisance. Avant qu'il ne sorte de portée de voix, Günter crut l'entendre crier « Visez juste camarades! » à leur attention, et il se précipita pour orienter la mire du canon sur la silhouette du cavalier vampire qui poursuivait le Marienbürger. Il eut la satisfaction de constater que cette péripétie avait réduit Steinhart au silence, trop occupé à ajuster le prochain tir pour continuer son monologue. À son tour de prouver qu'il était digne de sa paie.

« Prêts à tirer les gars, ils peuvent venir de n'importe où! » La voix éraillée de Braünersohn ramena Rolf à la réalité. Les chasseurs progressaient prudemment le long de l'arête de l'éperon rocheux qu'ils avaient escaladé plus tôt dans la bataille, à la recherche d'une proie. Hans avait cru voir quelque chose bouger vers la droite, et comme il avait les meilleurs yeux de toute la bande, les « À Moitié » scrutaient à présent les ténèbres à l'affût du moindre mouvement, les nerfs aussi tendus que la corde de leur arc. Tous sauf Rolf, qui avait assisté de son point de vue privilégié à la rencontre entre le 7ème et le régiment de squelettes qui lui faisait face. Il était trop loin pour distinguer qui avait la main haute, mais le fracas du combat qui résonnait dans ses oreilles couvrait facilement tous les autres sons, et l'empêchait de se concentrer sur son environnement immédiat. L'intervention de Braünersohn le tira cependant de sa contemplation, et c'est alors qu'il les vit. Aussi dissemblables les uns des autres que le jour et la nuit, les cavaliers de l'hidalgo Mataplana semblaient tout droit sortis du hall des trophées d'un noble excentrique. Les yeux médusés du chasseur identifièrent les plates d'un chevalier de l'Empire, mais également la forme ramassée d'un Orque juché sur un monstrueux sanglier, la stature imposante d'un guerrier du Chaos et celle, plus élancée, d'un cavalier druchii chevauchant un des ces vicieux reptiles venus de l'autre côté de l'océan. Seul point commun dans cette compagnie dépareillée, l'odeur douceâtre de pourriture qui s'exhalait des armures rouillées. « Sigmar, il les collectionne » bredouilla Rolf alors que la cavalerie du vampire partait au trot vers les chevaliers du loup blanc, qui éperonnèrent leurs montures pour venir à leur rencontre. La pluie de flèches que les chasseurs décochèrent ne ralentit pas les cadavres montés, qui ne semblèrent même pas la remarquer. « Ulric vous vienne en aide » murmura Rolf alors que les combattants se ruaient les uns sur les autres dans un tonnerre de sabots.

Les griffes crasseuses de la goule vinrent lacérer son écu, laissant des trainées noires et suintantes sur l'héraldique de l'ordre. Völker rugit de colère devant cette profanation des symboles sacrés de Mannan et son poing s'écrasa sur la face écumante de son adversaire, l'envoyant rouler au sol. Un autre de ses congénères tenta sa chance depuis la droite du templier, mais ce dernier le fendit de l'épaule à l'aine avant qu'il ne puisse planter ses crocs dans son armure. Autour de lui, les autres chevaliers ferraillaient contre les dernières créatures, mais l'agilité de ces monstres leur permettait d'échapper à la morsure des lames de leurs ennemis. « Pour Mannan, pour l'Empire! » s'écria Völker après avoir relevé sa visière, le fil de son épée brandie vers les cieux se reflétant à la lumières des lunes. Il entendit ses frères rugir leurs réponses et redoubler d'efforts pour se débarrasser des goules. Il y avait des combats plus héroïques à mener pour l'élite de l'armée impériale que celui-ci, et Völker ne laisserait aucun cannibale dégénéré le priver de sa part de gloire cette nuit. D'un geste brusque, il fit volter son cheval pour replonger dans la mêlée.

Une plainte déchirante se fit soudain entendre, couvrant aisément le vacarme du combat. Le cri se fit de plus en plus perçant, de plus en plus désespéré, comme celui d'une mère à laquelle on vient de tuer ses enfants, et Völker sentit une main glacée lui étreindre le cœur. Comment pouvait-on continuer à vivre avec une telle douleur? Il sentit un liquide chaud lui couler des oreilles et du nez, et se rendit compte qu'il s'agissait de son propre sang. À sa gauche, il entraperçut Wilhem s'affaisser sur sa selle, terrassé par le hurlement funeste. Le templier inconscient fut tiré de sa selle par une des goules, qui lui arracha son heaume et referma sa gueule sur le cou dénudé du chevalier malgré les convulsions de ce dernier. L'horreur qu'éprouvait Völker à ce spectacle fut décuplé lorsque la créature dont provenait le cri mortel entra dans son champ de vision.

La banshee flottait dans les airs, suspendue entre les deux mondes, sa beauté de jadis éclipsée par le chagrin et la douleur. Autour d'elle, trois petites formes encagoulées brandissant des faux spectrales abattirent leurs armes sur les cavaliers survivants, entamant les armures vert émeraude avec une facilité terrifiante. Serrant les dents pour repousser la douleur, Völker força son destrier à se diriger vers les esprits, et asséna au plus proche un violent coup de taille. La silhouette du spectre se brouilla là où la lame le traversa, mais se reforma sitôt cette dernière éloignée, et sa riposte faillit décapiter son assaillant. En désespoir de cause, Völker lui balança un revers de son écu en pleine tête, et eut la surprise de voir son adversaire battre en retraite comme si le contact de l'or de Mannan lui était intolérable. Le répit fut toute fois de courte-durée, et le fantôme repartit à l'assaut, la faux levée et prête à frapper. Völker se raidit dans ses étriers et se prépara pour une nouvelle passe d'armes.

Les lanciers avaient juste eu le temps de se mettre en formation avant que les squelettes ne les percutent, leurs longues armes de hast traçant des arcs mortels dans le ciel nocturne. À la gauche du 7ème, les miliciens de Drünnerwald avaient pris leurs jambes à leur cou devant la charge d'un autre régiment de mort-vivants, justifiant le peu d'estime que Friedrich portait à ces amateurs. Les hommes du 10ème étaient d'une autre trempe, et l'assaut hâtif du vampire avait ouvert son flanc à une contre-charge des hallebardiers. C'était le moment ou jamais de lui faire payer ses crimes contre le Nebelheim en général, et contre le régiment en particulier. « Pour Sigmar, l'empereur et le comte, sous n'importe quel ciel, chargez! » hurla Friedrich en abaissant sa garde sur la hampe de son arme avant de partir en courant vers le combat qui se déroulait sous ses yeux. Le silence de ses camarades lui fit tourner la tête, et il stoppa net en constatant que pas un ne l'avait suivi. Ses frères d'armes, en compagnie desquels il avait si souvent risqué sa vie, fixaient la forme longiligne du seigneur de l'ost cadavérique avec un mélange de peur panique et de honte, incapables de se résoudre à l'affronter de nouveau. Friedrich fit demi-tour, ne sachant pas quoi de la colère ou de la déception était la plus forte. Pas un de ses compagnons n'osa affronter son regard, mais Gus ouvrit la bouche pour bredouiller des excuses. Avant qu'il n'ait pu articuler quelque chose d'intelligible, le poing ganté de Friedrich lui percuta la mâchoire et il partit en arrière comme s'il avait été frappé par une balle. Il se releva sans un mot et ramassa son arme qui avait roulé dans l'herbe, les yeux baissés.

« Écoutez-moi bien, bande de lâches, » articula posément Friedrich en tentant de réfréner sa fureur. « Je me fous bien de vos états d'âmes. On va sans doute tous y passer cette nuit, mais à la fin, tout le monde meurt, et je ne me présenterais pas devant les copains du régiment comme saloperie de mauviette. Alors soit vous chargez avec moi cet enfant de putain et vous regagnez le peu d'honneur encore à votre portée, soit c'est moi qui vous envoie visiter les jardins de Morr et vous irez expliquer au sergent que vous n'avez pas eu les couilles d'essayer de le venger. Qu'est-ce que vous choisissez? »

Personne ne répondit à sa question, mais Friedrich n'en attendait pas moins. « Très bien », reprit-il en se retournant vers le combat qui faisait rage à quelques mètres, « alors allons-y. »

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Tour 3 de l'Empire:

Les deux lignes de cavaliers se percutèrent dans un fracas terrible, les longues lances des morts se mesurant aux imposants marteaux d'armes des vivants. Malgré la moindre allonge de ces derniers, il était clair pour Rolf que les templiers du Loup Blanc étaient sortis vainqueurs de la charge. Le chasseur avait vus les revenants ralentir sans raison apparente au pire moment, se mettant à la merci de leurs adversaires. Hurlant leur cri de guerre, les fidèles d'Ulric avaient fondu sur leurs ennemis désorientés comme un faucon sur une perdrix et les avaient dûment étrillés. Toutefois, pour maladroits qu'ils se soient montrés pendant la joute, les cuirasses des squelettes les avaient protégé du pire, et seul l'un d'entre eux, probablement un Elfe au vu de sa frêle constitution, avait mordu la poussière, l'impact de la tête d'un marteau de cavalerie en plein torse l'ayant littéralement arraché du cadavre de son coursier et projeté à une toise de ce dernier.

À l'injonction de leur précepteur, les chevaliers firent décrire à leurs montures un ample virage pour se remettre en face des cavaliers de Mataplana, toujours plongés dans une apparente stupeur. Rolf ne put que souhaiter que cette dernière se poursuive encore quelque temps, et lança un vivat d'encouragement aux templiers qui repartaient à la charge. Il était sur le point de recommencer lorsque l'éclair vint lui brûler les yeux.

Les doigts de la main droite de Günter, celle qui avait encore tous ses doigts, martelait furieusement la surface du tonnelet de poudre. Il était le premier à reconnaître et à admirer les talents de Steinhart avec un canon, mais le vieux bougre prenait décidément trop de temps pour ce tir. À sa connaissance, rien ne se déplaçait plus vite qu'une sphère de bon plomb impérial sur le souffle d'une livre de poudre noire bien sèche, mais, Sigmar en était témoin, la bête que montait le vampire était diablement rapide, et il suffirait d'un seul écart de sa part pour que le boulet passe complément à côté. Steinhart était visiblement arrivé aux mêmes conclusions, et son boutefeu faisait des allers et retours en direction du fût du Poing de Mannan, témoins éloquents de l'indécision qui tenaillait le chef de pièce. Günter était sur le point de le forcer à mettre le feu à la charge quand le miracle se produisit. Une boule de feu incandescente surgit de nulle part pour venir frapper le mort-vivant de plein fouet, calcinant les chairs du destrier cadavérique et le stoppant net dans sa course. Günter aurait pu jurer que le cavalier avait également pâti des effets pyrotechniques du mage flamboyant en dépit de la protection accordée par sa lourde armure, mais pour l'heure, une seule chose importait. La mèche lente avait presque atteint le corps du canon lorsque le monde disparut dans un flash aveuglant, suivi immédiatement par la détonation caractéristique de la poudre qu'on enflamme.

Eric Schlösser jubilait. Sa cible avait déployé un talent certain pour tenter de se soustraire à sa vue, mais il avait fini par la retrouver, dissimulée derrière pas moins de trois squelettes. Ces derniers avançaient toujours de manière résolue vers la position des tireurs impériaux, inconscients du fait qu'aucun d'entre eux ne parviendrait jamais aussi loin. Les zombies qui progressaient à leurs côtés faisaient preuve du même enthousiasme à se faire trouer la peau, et connaîtraient le même sort. À la réflexion, ils auraient eu plus de chance contre l'Erlösung, dont la grande masse noire se découpait indistinctement à l'arrière-plan. Il avait fallu l'entière minute réglementaire que le Sagittaire donnait à sa proie pour changer de cachette pour que ce dernier comprenne que le spectacle qui s'offrait à son œil gauche par l'intermédiaire de sa longue-vue était celui d'un tank à vapeur, merveille de l'ingénierie impériale, broyant sous ses roues les corps d'une autre unité de cadavres ambulants. Pendant que Schlösser tentait d'interpréter ce que la technologie naine offrait à sa vue, sa cible avait encore changé d'emplacement, troquant l'abri procuré par le pavois de feu un homme d'armes bretonnien pour la carrure imposante d'un guerrier orque encore revêtu d'une cotte de mailles déchirée. Mais encore une fois, Orphéus l'avait percé à jour, et une nouvelle balle était venue trouer la chasuble mitée que portait le nécromancien, sans dommage pour lui bien évidemment. Le Sagittaire ne visait pour tuer que quand il ne lui restait plus qu'un seul tir en magasin. Malheureusement pour le petit homme, c'était actuellement le cas. Mais, à son crédit, il offrait à Schlösser un magnifique défi. La fenêtre était infime dans cette forêt d'os, et seul un maître tireur aurait eu une chance de l'exploiter. Malheureusement pour le petit homme, c'était également le cas.

Le Sagittaire bloqua sa respiration et fit le vide dans son esprit. Tout son corps se résumait à présent à son seul doigt de gâchette, et ce dernier vint se poser sur la demi boucle d'acier, avec légèreté d'abord, puis en exerçant une pression de plus en plus forte, jusqu'à que Schlösser arrive au point où le moindre millimètre de recul supplémentaire déclenche le coup de feu. Il était presque prêt. Alors qu'il se familiarisait avec les montées et les descentes des trois corps placés entre lui et sa cible, il saisit le fil d'une conversion menée à quelques pas de là.

« ...car tu vois fiston, Vanek est une bonne machine, mais comme notre illustre comte, il n'aime pas attendre. Là. Je viens de placer la charge dans le troisième fût, et il est préférable pour nous deux que nous finissions notre affaire rapidement une fois que nous l'aurons commencé, ou bien ce vieux caractériel risque de se fâcher! Tiens, vas-y, à toi l'honneur. »

La détonation sèche d'un Feu d'Enfer se fit entendre, mais Schlösser était trop concentré pour y prêter attention, et il remarqua à peine la deuxième volée.

« Si tu trouves le chemin des champs de Morr, dis-lui que tu viens de ma part » fit-il deux battements de cœur avant d'appuyer pour de bon sur la détente.

Un battement de cœur plus tard, il était aveugle, et sa seule perception du monde extérieur mis à part l'intense lumière blanche fut une voix qui criait: « Décharge le dernier fût petit, décharge le d... » avant que ses oreilles ne lui fassent défaut à leur tour et qu'il se retrouve projeté au sol par une violente bourrasque d'air brûlant.

La mêlée était féroce, mais par tous les dieux, il aimait ça! La garde rapprochée du vampire se battait avec une vigueur et une rapidité surprenante pour les squelettes qu'ils étaient, et il était sûr que le fer de leurs armes était imprégné de quelque maléfice pour fendre aussi facilement le bois et l'acier. Il avait vu un lancier qui tentait de détourner un horion de son écu finir avec un bras tranché juste en dessous du coude. Même le plus fort des hommes n'aurait pas pu réaliser un tel exploit, et encore moins le répéter à l'identique sur sa frappe suivante. Cette fois-ci, c'était une tête très surprise qui s'était envolée dans les airs, suivie par un geyser de sang.

Friedrich se baissa pour éviter le coup que lui destinait le guerrier cadavérique qui lui faisait face, et profita de l'ouverture créée dans la garde de son adversaire par l'élan de l'attaque pour lui enfoncer son hallebarde d'estoc entre les côtes. Avec un cri de haine, il souleva son ennemi, bien plus léger que lui malgré l'armure qui le recouvrait, et le projeta sur le squelette le plus proche. Les deux gardes des cryptes essayaient encore de se remettre debout lorsque Friedrich vint délivrer les âmes prisonnières en réduisant leurs crânes en miettes, utilisant l'extrémité du manche de sa hallebarde comme un pilon. Souriant férocement, il jeta un regard aux alentours pour jauger de la situation. Les autres gars du 10ème avaient pris leur courage à deux mains et l'avaient suivi dans sa charge, et ils se battaient à présent avec une détermination farouche. À quelques mètres sur sa droite, il pouvait voir les lances du 7ème dresser un rideau de fer devant l'avancée des morts-vivants, tandis que Deusmeister abattait son épée enchantée avec une rapidité et une force stupéfiante sur tout squelette assez sot pour passer à sa portée. Enfin, il le distingua au milieu du carnage, sa cape rouge flottant derrière lui alors qu'il distribuait la mort avec une bestialité que Friedrich ne connaissait que trop bien. « À nous deux mon cochon » murmura-t-il en resserrant sa prise sur la hampe de son arme. Entre lui et le vampire se dressait une demi-douzaine des serviteurs de ce dernier, et il savait qu'il faudrait un miracle pour qu'il réussisse à se frayer un chemin parmi les gardes du seigneur mort-vivant, mais il était résolu à tenter sa chance.

Il écarta le premier d'un coup d'épaule et décapita proprement le second, mais le troisième réussit à lui enfoncer un crochet de sa guisarme dans le flanc. Friedrich laissa échapper une plainte sourde et réussit à se dégager au prix d'une blessure encore élargie, mais il sentit ses forces l'abandonner, et leva son arme trop lentement pour espérer parer le coup de son bourreau. Pire que tout, il ressentit le malaise monter en lui, comme à chaque fois que de la magie était utilisé à proximité, avec tant de brusquerie qu'il eut un haut le cœur qui le mit définitivement hors-jeu. Comprenant que c'en était fait de lui, il se résigna à attendre le coup de grâce en pensant à ce qu'il allait bien pouvoir dire au sergent quand il le rencontrait dans l'autre monde.

Un instant passa, puis un autre. Friedrich leva la tête pour voir que son ennemi n'était plus qu'une forme noircie et figée, nimbée de flammes d'une blancheur immaculée. Dans un craquement sinistre, la tête du squelette se détacha de ses épaules et vint s'écraser au sol, immédiatement suivie par le reste du corps. Autour de lui, les autres mort-vivant semblaient avoir connu le même sort, et Friedrich réalisa que le vampire était maintenant isolé du reste de son armée.

Repoussant la douleur qui lui déchirait le côté gauche, il se remit debout et, d'un pas mal assuré reprit sa progression vers sa némésis. Cette dernière lui tournait le dos, et sa garde était abaissée, semble-t-il pour mieux contrecarrer les rituels du maître sorcier qui venait d'incinérer ses serviteurs, et menaçait à présent de lui faire subir le même sort. Le duel de volonté était équilibré, et aurait pu continuer quelques instants supplémentaires sans l'intervention de Friedrich. Puisant dans ses ressources, le hallebardier leva son arme au-dessus de sa tête et l'abattit sur le dos de l'hidalgo aussi fort qu'il le put. Ce dernier se raidit de douleur et de surprise, et le mage impérial profita de la distraction de son adversaire pour outrepasser ses défenses et libérer d'un seul coup toute l'énergie accumulée au cours de la lutte. Le champ de bataille entier fut soudain éclairé comme en plein jour, aveuglant tous les combattants. Friedrich eut juste le temps de murmurer « Et t'as le bonjour du 10ème, pourriture » avant que ses rétines ne s'enflamment.

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Schattra, obligé de double-poster pour que ça se suive

Modifié par Schattra
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(dernière photo du tour 3 de l'Empire)

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Tour 3 des Comtes Vampires:

Le pied de Friedrich buta dans quelque chose de mou, et il ne réussit à rester debout qu'en enfonçant le manche de sa hallebarde dans le sol pour conserver son équilibre. L'obstacle sur lequel il venait de trébucher émit une plainte sourde, et il sentit une main lui agripper la cheville pendant qu'une voix presque inaudible dans le fracas ambiant le suppliait de lui porter secours. « Désolé Herb, je ne peux rien pour toi » bredouilla Friedrich en se dégageant de l'étreinte de son camarade. Se faisant, il se prit les pieds dans un autre corps, et cette fois ne put empêcher le sol de voler à sa rencontre. Il eut la satisfaction d'entendre la cage thoracique responsable de sa chute craquer quand il l'écrasa sous son poids, mais l'impact lui coupa le souffle et lui fit lâcher son arme. « Je pourrais tout aussi bien rester là et attendre le coup de grâce » songea-t-il pendant qu'il luttait pour faire rentrer douloureusement un peu d'air nocturne dans ses poumons.

Le sentiment de sa vulnérabilité actuelle était écrasant. Il était allongé sur le dos en plein milieu de la mêlée, sérieusement blessé, complètement épuisé et passablement essoufflé, mais ce n'était pas le pire. Sa hallebarde avait volé au loin et il serait chanceux s'il remettait la main dessus avant qu'un ennemi ne profite du fait qu'il était désarmé pour le finir une fois pour toutes, mais ce n'était pas le pire. Il savait qu'à quelques mètres de là, un seigneur vampire était en train de massacrer ses frères d'armes, et que s'il l'emportait ce soir, il deviendrait un guerrier supplémentaire dans son armée de cadavres, mais ce n'était pas le pire. Friedrich inspira un grand coup pour se calmer et ferma les yeux aussi fort qu'il le put. Quand il les rouvrit, tout ce qu'il vit fut l'éclatante lumière blanche qui avait inondé la tuerie une seconde avant qu'il ne se retrouve aveugle. Ça, c'était le pire. Il n'était pas du genre à se lamenter sur son sort, mais sa cécité l'emplissait d'une angoisse sans nom. Il allait sans doute être renvoyé de l'armée du comte et condamné à crever de faim dans un hospice avec les infirmes et les vieillards, et seulement s'il avait la chance de trouver un toit pour l'abriter. Sinon, ce serait la rue, et une déchéance encore plus rapide, une fin encore plus misérable. Plutôt en finir tout de suite et avoir son nom marqué sur une plaque quelque part à Wartheim que de s'accrocher à une vie qui ne valait plus la peine d'être vécue.

La main de Friedrich tâtonna vers sa ceinture à la recherche de la miséricorde qui y pendait, et la lame soigneusement affutée se libéra de son fourreau avec un tintement clair. Le fil de l'acier s'apposa sur sa gorge, et il sentit son pouls battre lentement à travers ce contact. Il allait imposer à la dague l'infime pression qui mettrait fin à son existence quand une voix retentit à quelques pas de lui, couvrant sans peine le fracas des combats.

« Car il est écrit que celui qui croit en Lui et obéit à Ses commandements marchera dans Sa lumière pour Sa plus grande gloire! Voyez-vous la lumière, fils de Sigmar? Voyez-vous la lumière? »

Le sermon de Deusmeister frappa Friedrich comme un éclair depuis un ciel sans nuage.

« Je vois la lumière », murmura-t-il en suspendant son geste, « je vois la lumière. »

« Alors levez-vous et triomphez des ténèbres! Car nul ne peut se mettre sur le chemin des Élus, et nul ne peut s'opposer à leur juste colère! »

La miséricorde décrivit une ellipse étincelante dans les cieux nocturnes quand Friedrich l'envoya au loin.

La détonation sèche du pistolet de duel ne parvint pas aux oreilles de Günter, rendu à l'état de surdité avancée de tout servant d'artillerie vétéran. Il vit cependant nettement la petite flamme fuser du chien de l'arme du capitaine von Früdenheim quand le silex percuta la batterie, et il se prit à espérer que le tir déjoue l'armure du vampire qui chargeait le Marienburger. Le mort-vivant ne ralentit même pas son allure lorsque la balle vint frapper son heaume grimaçant, l'impact soulevant une éphémère traînée d'étincelles. Früdenheim était un fameux tireur, et à un doigt près, le cavalier aurait eu la cervelle brûlée. Mais à présent, le noble n'avait plus que quelques secondes pour se préparer à l'impact. Günter le vit empoigner la courroie de son écu et laisser choir sa longue lance écarlate pour dégainer son épée, mais son adversaire fut sur lui avant qu'il ne puisse se mettre en garde. Le fer du vampire fusa vers le torse du capitaine, et ce dernier ne dut la vie qu'à ses réflexes de duelliste, qui lui permirent de détourner la lance in extremis d'un revers de lame. Son ennemi fut toutefois trop rapide à tirer sa propre rapière, et la lame estalienne vint s'insinuer entre les plates impériales, faisant couler le sang.

Günter ne put entendre le cri de douleur de Früdenheim, mais cette dernière n'était que trop visible sur ses traits, même d'aussi loin que la position du Poing de Mannan. L'artilleur laissa échapper un chapelet de jurons dans son impuissance, et regretta une fois encore que le boulet qu'ils avaient envoyé sur le monstre ne l'ait pas coupé en deux, comme il aurait du le faire. Malgré la vitesse de son destrier cauchemardesque, malgré cette lumière qui les avait tous aveuglés au pire moment, Steinhart avait réussi une fois encore à viser juste. Günter avait recouvré la vue juste à temps pour voir le projectile frapper sa cible. Frapper sa cible et rebondir, froissant l'armure du chevalier mort-vivant, mais le laissant sans dommages. Par Sigmar, c'était tout bonnement impossible! Le pégase du capitaine Marienburger se cabra lorsque la lame du vampire vint s'abattre à la base de son aile droite, puis de son aile gauche, empêchant toute retraite à Früdenheim. Alors que la rapière dégouttante de l'hidalgo se levait une dernière fois pour l'estocade, le noble blessé tourna la tête vers la droite, et son regard croisa celui de Günter. L'artilleur ne savait pas lire sur les lèvres, mais comprit immédiatement l'ordre du héros agonisant. À la grande stupeur de ses compagnons, qui comme lui assistaient au duel, il pesa de tout son poids sur l'affût du canon, amenant sa mire droit sur les deux combattants. Steinhart ouvrit la bouche pour protester, mais l'expression farouche de Günter le réduisit au silence. Sans un mot, les trois hommes s'affairèrent à préparer la pièce à faire feu.

On aurait dit que les étoiles étaient descendues du ciel pour danser devant ses yeux. Rolf se prit la tête entre les mains pour tenter d'y voir plus clair, et le monde se détroubla légèrement.

À une centaine de mètres du pied de la colline, la mêlée centrale venait de redoubler d'intensité avec l'arrivée d'un nouveau régiment de squelettes se battant sous les ordres d'un cavalier dont le heaume était façonné à l'image d'un dragon déployant ses ailes pour prendre son envol. Malgré la faible luminosité, Rolf ne pouvait que trop bien distinguer la teinte insolite de son harnois, un rouge profond évoquant immanquablement du sang coagulé. Le chevalier vampire brandissait une bannière immense dont l'ombre masquait la lumière des lunes, plongeant le carnage dans les ténèbres. Son avancée à travers les rangs de lanciers vers son seigneur fut stoppée par la contre-charge des Drünnerwalders, qui s'abattirent sur le flanc de ses suivants avec fracas et le contraignirent à faire volter sa monture cadavérique pour repousser leur assaut.

Un hurlement sauvage, semblable à celui d'une meute de loups en chasse, attira l'attention de Rolf vers le combat qui se déroulait toujours à proximité entre les deux cavaleries adverses. L'élan de leur charge dissipé, les templiers d'Ulric se battaient à présent au cœur de la formation ennemie, leurs grands marteaux de guerre faisant pleuvoir une averse de coups sur les squelettes, qui ripostaient de leurs grandes épées aux lames noires. Sous le regard horrifié du chasseur, un chevalier du Loup Blanc fut transpercé de part en part un coup d'estoc du revenant qu'il affrontait, son armure impuissante à le protéger contre les maléfices qui imprégnaient la lame de son adversaire. L'ulricain rugissait encore de défi, sa barbe blonde imbibée de sang, lorsque l'épée du chevalier noir s'abattit sur son cou, le sectionnant net. La mort dans l'âme, Rolf vit les survivants faire volte-face et se replier au galop, laissant leur bannière dans le poing fermement serré du templier décapité.

Il n'eut toutefois pas le temps de déplorer la fuite des Middenheimers, la voix rocailleuse de Braünersohn le ramenant à des préoccupations plus pressantes. Ce dernier était engagé dans une discussion à voix basse avec Hans, mais si ce jeunot avait les meilleurs yeux de la bande, Rolf avait l'ouïe la plus fine et il blêmit en comprenant le sujet de conversation des deux hommes. Quand le chef des « À Moitié » leur annonça que des goules rôdaient dans les parages, Rolf était déjà en train de scruter les ombres à la recherche des corps blafards des nécrophages, l'arc bandé.

« Que la colère de Mannan t'engloutisse, abomination! » hurla Völker en abattant son épée sur la forme du spectre le plus proche, sans effet notable sur ce dernier. Son ennemi ne répondit rien, mais fit décrire à sa faux un vaste arc de cercle qui manqua d'emporter le haut du crâne du chevalier. Völker saignait abondamment de l'estafilade au bras que la lame rouillée du revenant lui avait infligée, et son armet avait arraché par une goule un peu trop entreprenante. Comment la situation avait-elle pu lui échapper aussi rapidement? Son adversaire revint à la charge, et cette fois Völker fut forcé de lui abandonner son écu. C'est comme s'il avait compris que c'était là la seule arme capable de le blesser, et il venait d'en priver le templier. Un cri de douleur fusa à sa gauche, et Völker tourna la tête à temps pour voir la partie supérieure d'Erhard se détacher du reste de son corps au niveau des hanches dans un bruit humide. La moitié de chevalier tomba au sol dans un tonnerre de plates et de mailles entrechoquées, et son frère d'armes eut un haut le cœur en voyant les deux derniers cannibales fouailler à pleines mains dans les viscères exposées du moribond en se battant pour les meilleurs morceaux. Ils n'étaient plus que trois à présent, et Sascha et Bergier étaient aussi mal en points que lui-même.

S'il avait été un moins que rien comme Lorcaen, il aurait sans doute pu ordonner le repli, mais il était Völker von Zwergen, et sa lignée se perdait dans les limbes de l'histoire impériale. Plutôt mourir que de souiller la mémoire de ses ancêtres en tournant les talons face à l'ennemi.

Il planta ses éperons dans les flancs de sa monture, la faisant se cabrer, et chargea droit sur la banshee. Comme il l'avait prévu, les spectres se ruèrent sur son chemin pour protéger cette dernière, abandonnant leur combat contre les deux autres templiers de Mannan.

« Allez dire à Lorcaen comment Völker von Zwergen est mort! » leur cria-t-il alors qu'il les dépassait, et les deux survivants partirent au galop vers Drünnerwald sans protester.

Völker sentit une vive douleur à la cuisse droite lorsqu'une faux vint y laisser sa marque, le sang de l'artère sectionnée jaillissant à gros bouillons de la blessure. Un autre coup lui lacéra le torse, et son destrier s'effondra lorsque le troisième revenant lui faucha les membres antérieurs, l'entraînant dans sa chute. Le choc lui fit perdre connaissance l'espace d'une seconde, et quand il ouvrit les yeux, il était sur le dos, cloué au sol par la masse inerte de son cheval. La souffrance s'était estompée, remplacée par un engourdissement dans tous ses membres, et Völker sourit en apercevant Mannslieb briller au firmament. « Père, je m'en retourne » eut-il le temps d'articuler avant que les ténèbres ne l'engloutissent.

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Tour Final:

La flèche s'envola avec un sifflement perçant, et Rolf put suivre sa trajectoire pendant une seconde avant que l'empennage blanc ne disparaisse dans la nuit. Il se figea, les sens aux aguets, dans l'espoir d'entendre le grognement de douleur ou le glapissement de surprise qui lui prouverait que son tir avait fait mouche, mais, une fois encore, seul le silence lui répondit. Un silence traversé par le raclement de griffes sur le sol et l'écho de lourdes respirations, toujours trop lointaines pour que les créatures à l'origine de ces bruits apparaissent aux chasseurs autrement que sous forme de silhouettes fugitives, mais toujours trop proches pour le goût des archers. Rolf avança une main en direction de son carquois sans cesser de balayer des yeux le paysage environnant, et encocha un autre trait, un de ses derniers. Bientôt, les éclaireurs en seraient réduits à se servir de leurs armes blanches, et il refusait d'imaginer ce qui se passerait quand les goules réaliseraient que leurs proies ne pouvaient plus les abattre à distance.

Une silhouette solitaire entra soudain dans son champ de vision, le prenant par surprise. Le nouveau-venu était d'une carrure impressionnante, et semblait plus tenir de la bête fauve que de l'être humain. Ses muscles, épais comme des cordages de marine, jouaient sous sa peau grise et recouverte seulement d'un poil dru et épais comme du crin de cheval. Il avançait voûté, appuyé sur deux interminables bras terminés par des mains énormes et calleuses et des ongles si long et sales qu'on eut dit les griffes d'un loup ou d'un ours, et malgré sa posture contrefaite, il émanait de lui une formidable impression de force et de vitesse. Un instant pétrifié par cette apparition subite, Rolf reprit ses esprits et décocha sa flèche en direction de la tête monstrueuse de la goule. Au moment où le projectile allait l'atteindre, cette dernière se jeta au sol pour l'éviter, et le tir alla se perdre au loin. Rolf n'était cependant pas le seul à avoir aperçu l'imprudente créature, et elle fut bientôt la cible de tous les chasseurs, trop contents de pouvoir évacuer la tension accumulée au cours des dernières minutes sur un ennemi parfaitement visible. Mais ce dernier, avec une adresse confondante pour sa masse, semblait se jouer de la pluie mortelle qui s'abattait sur lui, esquivant avec une habileté infernale les flèches des archers, jusqu'à ce que ces derniers se retrouvent à court de projectiles. Alors, avec une expression que Rolf crut identifier comme un rictus de contentement, la goule fit demi-tour et disparut à nouveau dans les ténèbres.

« L'enfant de putain » fit Braünersohn, à quelques pas sur la gauche de Rolf. « Je parie mon arc et mes bottes qu'il est venu parader rien que pour qu'on gâche nos dernières flèches à essayer de lui trouer la peau. »

« Il a réussi alors, le salopard » répondit Sol d'une voix blanche. « Je suis à sec. »

« À sec aussi. » « Idem. » « Pareil. » « Moi aussi. » Le concert de constatations s'arrêta lorsque Rolf leva la main pour intimer le silence à ses compagnons.

« Vous n'entendez rien les gars? » demanda-t-il d'un air inquiet. Tous les éclaireurs se turent et le bruit que les oreilles affutées de Rolf avaient été les premières à saisir les frappa tous. Des éclats de voix gutturales, des halètements d'excitations et des grondements menaçants fusaient de toutes les directions en une sinistre parodie de langage. Pire que tout, ça se rapprochait de plus en plus.

« Je les vois » bredouilla Hans en portant la main à sa dague, « je vois leurs yeux. »

Les autres « À Moitié » reculèrent instinctivement, chacun saisissant son couteau de chasse, sa massue ou son épée courte.

« Les gars, restons groupés et ils n'oseront pas att... »

Braünersohn fut interrompu par un hurlement bestial, repris en chœur par une dizaine de gorges différentes, et les goules chargèrent en une marée crasseuse et affamée.

« Je vois Sa lumière! Nul serviteur des ténèbres ne peut affronter ma colère! » Friedrich lança l'épée qu'il avait ramassé dans une ample attaque de taille, et fut récompensé par le craquement d'un os à mi trajectoire. Saisissant la garde à deux mains, il abattit une nouvelle fois son arme là où il pensait que son ennemi se trouvait, mais ne rencontra cette fois que le vide, et l'élan de son coup le déséquilibra. Alors qu'il s'attendait à rencontrer une nouvelle fois le sol, une poigne solide lui saisit l'épaule et le remit d'aplomb.

« Mon gars, si tu continues comme ça, tu vas vraiment finir pas te faire tuer » fit une voix grave quelque part sur sa droite.

« C'est bien possible, » répondit Friedrich à l'inconnu, « mais j'emporterai autant de ces salauds avec moi dans la tombe que possible avant qu'ils ne me fassent la peau! »

Comme pour prouver sa résolution, il fit décrire à son arme un nouvel arc qu'il espérait mortel, mais ne brassa encore une fois que de l'air.

« Voilà une quête tout à fait honorable mon ami » répondit la voix grave « mais je te conseille de te tourner de l'autre côté si tu veux te faire quelques uns de ces cadavres ambulants, et non pas contribuer à en créer de nouveaux. »

« Je suis peut-être aveugle » siffla Friedrich en direction de l'inconnu, « mais tu devrais fermer ta grande gueule avant que je te fasse ravaler tes sarcasmes en me guidant à l'oreille. »

À sa grande surprise, son interlocuteur éclata de rire et il sentit un énorme battoir s'abattre sur son dos.

« Bien envoyé petit! » fit finalement la voix. « Tu as du cran, à défaut d'avoir de la cervelle, mais on ne demande pas à des philosophes de tenir la ligne, pas vrai? Reste dans le coin, et le vieux Waltro essaieras de te garder en vie jusqu'à demain matin. »

« Je n'ai besoin de personne pour me défendre! » protesta l'aveugle en lançant une nouvelle botte dans la direction indiquée par le soldat, de nouveau sans rien toucher. Le choc caractéristique de l'acier sur l'acier se fit entendre à quelques centimètres de sa tête, et il entendit le souffle de Waltro s'accélérer alors que ce dernier lâchait juron sur juron tout près de lui. Quand il lui répondit, il était clairement essoufflé, comme s'il venait de livrer un effort violent.

« La belle affaire » ahana-t-il, le souffle court. « La prochaine fois qu'une lame t'est destinée, je te laisserai l'arrêter avec ton crâne, puisque tu peux veiller sur toi tout seul. »

Friedrich allait rétorquer lorsqu'il sentit un malaise familier monter depuis ses entrailles. « Ferme les yeux, maintenant! » hurla-t-il à Waltro en luttant pour refouler la bile qui lui coulait dans la bouche. Il espéra que le soldat l'avait écouté quand la lumière qui l'entourait gagna encore en intensité l'espace d'un instant.

« Le train d'artillerie du comte aurait vraiment besoin des services d'un ingénieur digne de ce nom » songea Eric Schlösser alors que l'autre Feu d'Enfer de l'armée impériale explosait à son tour dans un vacarme assourdissant, le forçant à se baisser pour éviter les éclats de bronze, de fer et de bois qui volaient en tout sens. Lorsqu'il releva les yeux vers les deux régiments ennemis qui progressaient toujours en direction de ses arquebusiers, un spectacle désolant s'offrit à ses yeux, et il ne put s'empêcher de maudire la tournure qu'avaient pris les évènements.

En lieu et place de la bande de squelette qui titubait encore dans la plaine de Drünnerwald il y a quelques instants, une figure solitaire marchait à présent sur la position des tireurs de l'Empire. Une figure courtaude et rondouillarde, vêtue d'une chasuble moisie. Un immense sentiment de gâchis submergea Schlösser à cette vue, et il abaissa Orphéus de déception. Par Myrmidia, où était le défi à présent que même le plus myope des vieillards avait des chances raisonnables de tirer au but? Comme pour rajouter au ridicule de la situation, les pistoliers qui évoluaient dans les parages se rapprochèrent de la scène pour participer à la mise à mort, et les derniers zombies s'écroulèrent sous les carreaux des Moucheurs.

Réalisant la gravité de sa situation, le petit homme, à présent totalement seul, fit preuve d'un courage surprenant pour le nécromant qu'il était et chargea la ligne impériale en lançant un cri de guerre strident. Après seulement trois enjambées, la première balle l'atteignit, suivit d'une multitude d'autres, maintenant son corps en suspension comme un pantin manipulé par un marionnettiste fou.

« Assez, assez! » hurla Schlösser pour couvrir les détonations, et l'écho de la salve se dissipa dans la nuit. Avec une gravité tragique, le cadavre du petit homme tomba à genoux, puis s'écroula au sol face la première sous les quolibets des soldats impériaux. « J'aurais pu t'éviter cette bouffonnerie, mon ami » songea le maître-tireur en préparant Orphéus à un nouveau tir. Le Sagittaire accorda un dernier regard à la dépouille de celui qui aurait pu être sa proie, puis se remit en chasse.

Günter ne put se retenir de hurler de colère et d'impuissance lorsque l'épée du vampire vint clouer au sol la forme recroquevillée du capitaine von Früdenheim. Ce dernier s'était battu vaillamment contre son adversaire mort-vivant, mais celui-ci avait joué avec lui pendant toute la durée du duel, tuant d'abord sa monture, puis infligeant à son ennemi des dizaines de blessures légères pour l'épuiser et l'étourdir. Le Marienburger était cependant toujours reparti à l'assaut, faisant montre d'un courage extraordinaire, et achetant le temps nécessaire aux servants du Poing de Mannan pour recharger ce dernier et le mettre en joue sur la forme imposante de l'orgueilleux vampire. Früdenheim avait donné sa vie pour ce tir de canon, et Günter se jura d'honorer sa mémoire en éparpillant son bourreau aux quatre vents. Steinhart avait tout intérêt à continuer son excellente série s'il ne voulait pas qu'à la menace envers sa vie exercée par l'armée de l'hidalgo Mataplana s'ajoute celle d'un des artilleurs sous ses ordres. Le chef de pièce semblait toutefois aussi désireux de venger le héros tombé que Günter, et il se tenait prêt à faire feu aussitôt que Landwer aurait introduit le boulet dans la bouche du canon... ce qu'il aurait du faire depuis longtemps déjà.

Günter chercha du regard son compagnon, et s'aperçut que le nigaud était en train de jeter un coup d'œil en direction des landes qui s'étendaient au delà de Drünnerwald, le boulet qu'il était chargé d'apporter à la machine dans les mains. Steinhart ouvrait déjà la bouche pour le rappeler à l'ordre, mais Günter lui grilla la politesse en se dirigeant à grands pas vers la silhouette contemplative de Landwer. L'heure était à l'action, pas aux sermons interminables.

« Hé mon gars, on a un vampire sur le feu pas plus tard que tout de suite, » lança Günter en s'approchant de son comparse, « et j'aimerais bien que tu amènes ce boulet au canon en vitesse avant que Steinhart ne perde pat... Ho, Landwer, tu m'écoutes? »

Günter posa sa bonne main sur l'épaule du servant distrait, et frissonna en constatant que ce dernier ne réagissait pas à ce contact. Il le força à pivoter sur lui-même pour s'enquérir de la raison de ce manque de réaction, et ne put réprimer un cri d'effroi devant le visage du benêt. Ce dernier était d'une blancheur immaculée, et exprimait une terreur innommable. Par quelque sorcellerie, les cheveux corbeau du canonnier avait pris la couleur des premières neiges, et des ruisseaux de sang dégoulinaient de ses yeux, ses narines et sa bouche.

« E-Elle p-pleure. » articula Landwer avant que ses yeux ne deviennent vitreux et ses jambes se dérobent sous lui. À quelques mètres du pied de la colline, Günter aperçut des silhouettes qui semblaient flotter au dessus du sol sous l'effet d'un vent qu'il ne sentait pas. La jeune femme qui menait la petite troupe lui lança un regard d'une tristesse infinie, et ouvrit la bouche.

Le son clair d'une trompe vint couvrir les glapissements sauvages des goules, et Rolf entendit une voix familière s'écrier: « Pour la plus grande gloire de Sigmar! » avant que la terre ne se remette à nouveau à trembler. Les créatures de la nuit stoppèrent leur charge, incapables de décider qui attaquer des deux groupes d'humains. La bête monstrueuse qui avait nargué les chasseurs émit un feulement de colère en comprenant que ses proies venaient de lui échapper, et se jeta sur les cavaliers en approche avec une férocité inouïe. Faisant preuve d'autant d'habileté à éviter les lances des chevaliers que les flèches des éclaireurs, elle réussit à sauter à l'encolure du destrier du porte-étendard de la petite troupe de templiers, et ouvrit grand la gueule pour lui déchirer le cou de ses crocs effilés. Le vexillaire fut toutefois plus prompt que son ennemi, et lui enfonça le fer de lance qui terminait la hampe de sa bannière dans la gorge. Le nécrophage lâcha prise avec un gargouillis infâme, et disparut sous les sabots des chevaux des templiers. Sans doute épouvantées par la perte de leur meneur, les autres goules se débandèrent devant la colère des nobles impériaux, mais ces derniers les fauchèrent sans pitié dans leur fuite. Loin, très loin, un coq chanta pour saluer l'arrivée du matin. Lentement, très lentement, la nuit commença à blanchir à l'horizon.

« Plus à droite, au niveau de la tête d'un nain de trois pieds de haut! » Friedrich suivit les instructions que lui avait crié Waltro, et eut la satisfaction de sentir quelque chose céder sous ses coups.

« Pas mal du tout, tu t'améliores! » ajouta le vétéran en se débarrassant de son propre adversaire d'un violent coup de lance en plein crâne. « Encore quelques minutes de patronage, et je te laisse vivre ta vie mon garçon. »

Friedrich ne put s'empêcher de pouffer à cette nouvelle boutade. Le fait de ne plus voir ses adversaires lui avait ôté toute peur, et l'adrénaline qui courait dans ses veines avait chassé la douleur de son flanc blessé. Intervention divine, courage désespéré ou simple inconscience, l'explication de ce sentiment d'invincibilité lui importait peu au final. Il voyait la lumière comme jamais il ne l'avait vu auparavant, et il savait que Sigmar veillait sur lui cette nuit.

« Et maintenant, où est le suivant? » lança-t-il à la cantonade, un sourire sur les lèvres. Personne ne lui répondit.

« Waltro? » interrogea-t-il, plus sérieusement cette fois, « Waltro mon vieux, est-ce que ça va? »

« Plus ou moins mon gars » s'entendit-il répondre depuis le sol. Friedrich s'agenouilla vivement et se mit à tâtonner en direction de la voix de son ami, jusqu'à saisir une main qui serra la sienne avec force.

« Je suis là Friedrich » fit le vétéran d'une voix faible qu'il s'efforça malgré tout de rendre enjouée.

« Es-tu blessé? » s'enquit l'aveugle en s'efforçant de soutenir la masse imposante de l'homme à terre.

« Oh, trois fois rien, une misère vraiment » répondit Waltro dans un murmure. Friedrich laissa courir une main sur le torse de son ami et trouva ce dernier poisseux et humide de sang. Une peur bleue s'empara de son esprit.

« C'est injuste » bredouilla Friedrich.

« Peut-être bien, » rétorqua le moribond avec bonne humeur, « mais on ne nous donne pas le choix, alors il ne sert à rien de se plaindre, pas vrai? »

Friedrich ne trouva rien à répondre, et ne répondit rien. Il lui sembla que la bataille s'éloignait de plus en plus, le vacarme des combats se dissipant pour laisser place aux plaintes des blessés. Un long moment passa sans qu'aucun de deux hommes ne dise un mot. Enfin, Waltro reprit la parole: « Friedrich, mon gars, je crois que tu avais raison depuis le début » fit-il d'une voix à peine audible, « moi aussi, je vois la lumière. » Sa main glissa doucement de celle de l'aveugle, et ce dernier sentit le faible mouvement de va et vient du torse de son ami contre son bras s'arrêter. Instinctivement, Friedrich tourna son visage vers le soleil levant, et sourit à travers ses larmes.

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Résultat de la bataille

Unités détruites ou réduites à demi force de l'Empire:

-Mikaël von Früdenheim (163)

-Piert Räder (150)

-Détachement de 10 Hallebardiers avec boucliers (60)

-Détachement de 15 Miliciens (75)

-La Lance de Völker (115)

-Vanek (110)

-Ultime Argument (110)

TOTAL: 813

+ ¼ de table (100): 913

Unités détruites ou réduites à demi force des Comtes Vampires:

-Arnau de Mataplana (215)

-Don Diego de Quinhones (97)

-Sancho (105)

-La Compagnie Macabre (218)

-Les Enfants Perdus (44)

-La Race Déchue (88)

-La Garde Cadavre (80)

-La Horde Morbide (80)

-Les Crocs de Nuit (40)

-L'Ordre Déchu (257)

-Les Cavaliers d'Outre-tombe (242)

-Les Héros Tombés (277)

-Les Ailes Rouges (80)

TOTAL: 1735

+ ¼ de table (100): 1835

Je n'ai pas mon GBR sous la main, mais avec 923 points de différence positive à 3000 points, je crois que j'étais en train de mener! Bon, le vampire monté était sur le point de manger mes Arquebusiers, et les Spectres un de mes canons, mais j'aurais certainement achevé le seigneur adverse à la magie ou au cours du duel pendant mon tour, et mes Chevaliers + Tank étaient libres d'agir et en parfaite santé...

Et pour finir, une petite conclusion/introduction du prochain rapport...

« Val, vieux soiffard! Laisse en moi un peu! » Le chasseur tenta de s'éclipser directement avec la bouteille, mais Rolf fut prompt à la lui arracher des mains, malgré ses protestations outrées. L'eau de vie coula dans son gosier asséché comme un torrent à travers une gorge aride, et il recracha une bonne partie de sa rasade après avoir avalé de travers, sous les huées de ses camarades. La flasque changea de mains, et Rolf s'adossa au bâtiment devant lequel les « À Moitié » avaient décidé de fêter la victoire. Le 10ème avait disparu au combat, et les gars du 7ème murmuraient que Mataplana avait réussi à s'échapper, mais il s'agissait bien d'une victoire, la première remportée contre les hordes de l'hidalgo vampire depuis le début des exactions de ce dernier. Pour la première fois depuis un mois, le Nebelheim avait des raison d'espérer.

« Et je dédie celui-ci à la mémoire de Sven, compagnon loyal et soldat de valeur. S'il y a à boire là où te trouves maintenant, pense à en laisser un peu à tes vieux copains! »

Les chasseurs rugirent d'approbation au toast porté par Braünersohn, et chacun but une gorgée en se remémorant du disparu. Rolf garda l'âpre liquide en bouche jusqu'à que sa langue commence à le démanger, puis l'avala d'un trait. Il se leva, laissant les survivants à leurs libations, et se dirigea vers l'extérieur de Drünnerwald, là où il y avait quelques heures à peine, il avait du se battre pour sa vie.

Sous le soleil de cette belle matinée d'automne, il était difficile de ne pas considérer les terribles évènements de la nuit comme des chimères, mais les corps qui jonchaient le champ de bataille étaient des témoins éloquents de la réalité de la menace que représentait l'armée de Mataplana. Pas plus tard qu'à la mi-journée commencerait le pénible travail de la collecte des corps des tombés, afin que les derniers hommages leur soient rendus. Rolf avait entendu dire que Deusmeister voulait incinérer tous les cadavres, pour qu'ils ne puissent jamais être asservis par la nécromancie dans l'avenir. Aux yeux du chasseur, cette décision faisait du sens, et les prêtres de Morr qui s'y opposaient au nom du dogme de leur dieu ténébreux pouvaient bien aller se faire foutre.

Quelque chose vint buter dans son dos, et une voix contrite s'éleva derrière lui.

« Pardonne-moi camarade, je ne t'avais pas vu » s'excusa l'homme qui venait de percuter Rolf.

« Pas de troubles mon gars » répondit l'archer en détaillant le nouveau-venu. Ce dernier arborait la livrée du 10ème, mais avait troqué sa hallebarde réglementaire pour une épée ébréchée. Son uniforme et son visage étaient maculés de boue et de sang, et Rolf grimaça en remarquant la vilaine blessure qui lui barrait le flanc. Par Taal, celui-ci avait du en voir de belles ces dernières heures.

« En route pour l'infirmerie? » lança l'éclaireur à son interlocuteur pour briser le silence inconfortable qui s'était installé après le premier échange. Le hallebardier tourna vivement la tête dans sa direction, comme s'il venait de se rendre compte la présence de Rolf, et ses yeux passèrent sur ce dernier sans le voir. Le pauvre bougre était aveugle.

« Tu veux parler de ça? » fit-il en pointant du doigt la plaie béante qui lui lacérait le côté gauche. « C'est vraiment trois fois rien, une misère. » Rolf était convaincu du contraire, mais avant qu'il ne puisse répondre, l'infirme avait repris son chemin d'un pas hésitant, son épée auscultant le sol à la recherche de pièges sur la route défoncée.

« Tu es sûr que tu n'as pas besoin d'aide? » lança Rolf au blessé lorsque celui-ci, après avoir posé le pied sur une pierre instable, manqua de rouler au sol.

« Je suis capable de prendre soin de moi tout seul, l'ami! » rétorqua l'aveugle avec brusquerie, avant d'allonger le pas comme pour prouver ses dires à l'incrédule.

« Tu ferais mieux de ravaler ta fierté, l'ami », songea Rolf en voyant le hallebardier se diriger tout droit vers le mur d'une maison, qu'il aurait sans doute percuté de plein fouet si la main du chasseur ne s'était pas posé sur son épaule au dernier moment.

« Je n'en doute pas une seconde... » commença l'archer, qui s'arrêta en réalisant qu'il ne connaissait pas le nom de l'homme qu'il essayait d'aider contre son gré.

« Friedrich » fit Friedrich.

« Friedrich » reprit Rolf en passant le bras de l'infirme autour de ses épaules. « Mais il se trouve que je suis moi-même blessé à la cuisse, et impossible de trouver ce maudit dispensaire. Peut-être accepterais-tu de me montrer le chemin? »

« Oh, eh bien dans ce cas, je suppose que... » murmura Friedrich en se laissant entraîner par l'éclaireur vers le cœur du hameau. Les deux hommes disparurent dans la foule des soldats sous le regard embrumé d'un servant d'artillerie auquel il manquait plusieurs phalanges à la main gauche, et celui, rêveur, d'un tireur d'élite dévissant le canon de son long fusil tout en marmonnant dans sa barbe à propos d'un Sagittaire.

Lorcaen jeta un dernier regard au visage serein de Völker von Zwergen avant de rabattre le drap sur la forme immobile du chevalier. D'un geste, il ordonna aux porteurs de la civière d'emporter leur macabre fardeau dans la maison que l'Ordre avait réquisitionné pour son usage personnel. Dans la cave, transformée en salle de veillée funèbre pour l'occasion, les dépouilles de Wilhem et d'Ehrard recevaient déjà l'hommage de leurs frères d'armes, et bien que Lorcaen n'ait jamais ressenti aucune amitié pour le vaniteux et méprisant Völker, la mort de ce dernier l'attristait à un point qu'il n'aurait pas pu soupçonner. Les serviteurs sortirent de son champ de vision, et il se retourna pour faire face à celui qui l'avait fait mandé dès la fin de la bataille. Sur le visage de Deusmeister, qui rayonnait habituellement de force et d'assurance, l'élu de Mannan ne pouvait lire qu'une profonde lassitude.

« Seigneur Lorcaen, » fit ce dernier d'une voix brisée par une nuit passée à exhorter ses ouailles à se sacrifier au nom de Sigmar, « je suis persuadé que l'occasion d'achever ce monstre ne se représentera pas de sitôt, et c'est pourquoi nous devons agir sans tarder. »

Le précepteur ne put empêcher un léger sourire de venir flotter sur ses lèvres pendant un court instant. Lui, le fils de pêcheur, n'avait rien du seigneur dont parlait le Ministre de Sigmar.

« Excellence, je ne peux m'engager à ce que mes chevaliers combattent à nouveau à vos côtés » répondit-il en dénouant la courroie qui maintenait son heaume en place, avant d'enlever ce dernier et de le caler sous son bras. Il inspira à pleins poumons avant de poursuivre, et un peu de sa fatigue s'envola. « Cette décision appartient en définitive au Grand Maître des Frères des Brisants, et je n'agirai jamais contre sa volonté. Toutefois, je vous donne ma parole que je ferai tout mon possible pour le convaincre d'accéder à votre requête. »

Deusmeister tiqua légèrement devant cette réponse qui n'était rien d'autre qu'un non poli à sa demande, mais conserva assez de sang-froid pour remercier le templier de sa sollicitude. Il mit fin à la conversation et prit le chemin de la chapelle de Drünnerwald. Il avait besoin de prendre une décision difficile, et seule la prière pouvait l'aider à faire le bon choix parmi toutes les options qui se présentaient à lui. Lorsqu'il ressortit, des heures plus tard, il tenait sa réponse. Mataplana devait être traqué, et abattu, avant qu'il n'ait pu recouvrer assez de force pour menacer de nouveau la province. Deux jours après avoir repoussé les morts-vivants de Drünnerwald, l'armée de Nebelheim pénétra dans les Bois Cornus à la recherche de son ennemi affaibli.

Schattra, qui triple-poste même!

Modifié par Schattra
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Franchement, un rapport de bataille de toute beauté, moi qui était plutôt content de mes rapports de batailles romancés ben voila qui m'apprendra l'humilité :blink:

T'a très bien rendu les croyances humaines ainsi que l'état d'esprits des impériaux et pour moi qui ne connais pas bien l'empire ben j'avoue avoir été transporté, bravo à toi ! J'attend la suite malgrès le faite que mon jugement soit fait !

PS : Bon par contre le talisman du Lycni sur un vampire à cheval ... quand même sa se fait pas :P

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J'ai passé un très bon moment, ça se lit tout seul ton truc. Le mélange entre l'action la psychologie et l'univers warhammeresque des persos est très bien traité. J'ai lu des trucs de fantasy vendus à watmile exemplaires franchement moins bien écrits, félicitations.

Pour ce qui est de la bataille warhammer en elle-même, je ne l'ai pas encore étudiée, ton style littéraire l'a vampirisée. :blink:

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Superbe rapport de bataille !

Le style est fluide et inspiré, le blackground de WH est parfaitement maîtrisé et restitué.

Le commentaire de partie est superbement explicité par les ajouts de flèches et de légendes sur les photos !

Bravo, encore !

Maintenant les points à améliorer : :clap: (oui, chuis critique :P , mais un tel rapport mérite qu'on s'y intéresse et a le devoir de devenir au top :( )

1. ce sera nikel quand tous sera peint (y compris les décors)

2. un petit effort sur la photo, cela donnera avec pas grand chose en investissement (de 15 à 30 € pour un trépied, qui pourra te servir pour d'autres choses que les photos de figs, argument politique pour justifier l'achat auprès de madame :blink: ). C'est pas si cmpliqu que ça, un pithécanthrope comme mézigue, grâce à de judicieux conseils arrive a faire de bonnes photo avce un appreil très moyen, tout le monde peut donc y arriver ! :P

Voila, sinon, encore bravo, je me suis régalé :D

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Très bon rapport, très bon background, des listes équilibrées, cela fait plaisir.

Bien sûr toutes les figurines ne sont pas peintes mais bon je préfère un bon récit à une table magnifique où on s'évade un court instant sur un champ de bataille du vieux monde.

Bref... Encore ! :blink:

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Très bon rapport qui fait plaisir à lire !

On est pris dans l'action et le style romancé seulement ne nuit pas à la compréhension de la bataille (les photos aident également :blink: ).

Merci pour le travail fourni.

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Et bien, je suis ravi que ça vous plaise!^^

Je plaide coupable pour les deux critiques de custodes (j'avais pas vu que ton armée de l'Empire contenait pas mal de Nordlanders dans ses rangs, voisin!). Oui, je regrette de ne pas jouer full peint (mais ça avance doucement, les armures et les lances sont faites maintenant), et j'aimerais bien avoir un trépied pour mon appareil (ça devrait venir dans un futur pas si lointain), mais il me faudrait une bonne âme pour jouer à ma place dans ce cas (déjà qu'on ne finit pas les parties quand je prends des photos à l'arrache et que mon appareil joue à celui qui ne veut pas se réveiller bien trop souvent...)!

En tout cas, sachez que j'ai d stock pour sortir au moins deux autres rapports de bataille dans la même veine, dont un suivra exactement cette bataille (une sorte de revanche au cœur de bois infestés d'hommes-bêtes!).

Schattra, "et puis un affrontement Nordlander-Druchii sur les ruines d'un village impérial pillé... tout un programme!"

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Magnifique! Grandiose! Extraordinaire..

il n'y à plus de mots.. c'est un véritable roman avec plusieurs focalisation !

C'est tout à fait délectable de lire une telle chose !

Merci encore !

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Je viens de passer un excellent moment à lire ton rapport. Il se lit en effet tout seul et les commentaires sur les photos permettent de recadrer l'action narrée sous l'angle du jeu, ce qui ne gâche rien.

Un grand bravo à toi.

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Superbe rapport de bataille :D . Tu as poussé la narration d'une bataille jusque dans des limites encore jamais atteintes. Un grand bravo pour cet excellent moment que tu nous permet de passer.

Mes seules critiques (*prend le risque de se faire incendier vif :D *), sont que j'aurais aimé que les comtes vampires aient aussi un ou deux narrateurs. Là, on a l'impression que tu veux nous obliger à nous ranger du côté des impériaux, et en tant que joueur comtes vampires, ça m'a un peu ennuyé (surtout que les morts-vivants perdent, les bougres, double déception).

Encore bravo pour ce chef d'oeuvre.

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:D

Juste bravo quoi ! Un excellent rapport de bataille, qui m'a réconcilié avec ce que j'aime dans Warhammer Battle : de belles batailles épiques avec un histoire, des personnages, de la magie et des monstres, et pas juste des bouts de plastoc alignés selon leurs caracs histoire de faire une liste qui meule.

Bravo et Merci donc, la narration et la précision des photos permet de suivre tous les mouvements et les évènements, et les récits rajoutent de la profondeur et du réalisme à la partie.

Seuls petits bémols à mon éloge (il en faut bien pour progresser :D ) : la qualité des dites photos, et le fait que tout n'était pas entièrement peint (bon, là, c'est un peu du chipotage, j'avoue :D )

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:wink:

J'ai moi aussi passé un très bon moment. Moi qui suis amateur de rapport romancé, je suis comblé.

Les différents points de vus sur la bataille sont très bien assumés quitte à donner des infos plus généralistes par la suite avec photos détaillées à l'appui. Je pense que je vais opter pour cette formule dans mes rapports à venir.

Pour ce qui est des photos, je les trouves à la fois claires et assez belles (l'harmonie entre les schémas de couleur des deux armées y est surement pour beaucoup) même si elle peuvent encore gagner.

J'ai été un peu déçu que la bataille ait été écourtée au quatrième tour (oui, je suis gourmand) car je pense que la messe était loin d'être dite (si vous me permettez l'expression) pour les morts-vivants.

Cela m'a vraiment donner envie de rejouer des grosses batailles dans lesquelles la dimension romanesque passe bien avant le calcul des points de victoires. Mais pour cela, je dois retrouver du temps et des joueurs.

Autre petit bémol assez personnelle, j'ai trouvé un peu trop saugrenu l'intervention de la goule ninja qui épuise le stock de flèches des chasseurs. Et l'histoire du vieux soldat qui meurt en aidant le hallebardier aveuglé sonne un peu trop "T'inquiète pas Johnny, c'est qu'une égratignure. Dis à Branda et au petit que papa rentrera plus tard que prévu."

Je cherche vraiment la petite bête, mais moi-même je préfère les critiques constructives aux éloges.

Merci beaucoup pour ce très gros et beau travail.

Modifié par Grush
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Frabchement bravo ! Tu écris des livres aussi ? Parce qu'à part quelques fautes de frappes tu as un style remarquable !

Est ce que frieidrich revient ? Est ce qu'il devient chevalier ? Et Rolf ?Un livre ! Un livre !

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Un seul mot : SUPERBE ! :D

La mise en scène est super sympa et pour une fois, ça change d'avoir un rapport de bataille qui n'a qu'un seul point de vue. Le style est très bon, et même si tout n'est pas peint ça reste agréable à lire et à regarder.

+1 pour Gothmog d'Angband : Un livre, un livre ! :wink:

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