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Le Commencement de la Fin


Silverthorns

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Lorsque vous mettez en route le système de l'appareil, vous ne pouvez accéder qu'à une fraction des données. Vous comprenez très vite que vous ne pourrez pas y accéder autrement qu'en patientant: une nouvelle part se révèlera à chaque semaine que vous passerez en possession de l'appareil.

LE COMMENCEMENT

DE LA

FIN

___________________________

Une décision inhumaine, l’infortuné avance.

Des morts par centaines, le temps recule.

Rien n’a d’importance, le monde brûle.

Les fondations dansent, pas d’élégance.

Les yeux bleus deviennent rouges, le sang coule;

Des explosions, le monde bouge, le sang coule;

Les corps s’amoncellent, peurs et suspicions, le sang coule…

Un océan émeraude, reflet de l’Extérieur,

Ce regard le taraude, il croit au bonheur,

Sa peau est chaude, il concède des erreurs.

Cependant résolution oblige, le sang coule à flots…

PROLOGUE

31 Décembre 2200, 23H55.

En bas, des millions de personnes s’agitaient.

Du haut d’un immeuble, un homme, immobile, fixait cette masse grouillante. Une légère brise que l'on ne trouvait qu'à cette altitude agitait doucement ses cheveux longs et son manteau à larges pans.

L’homme tenait dans sa main un tube métallique, reflétant la faible lueur de la Lune qui filtrait à travers le rideau de pollution qui englobait la Ville entière. Il émettait à intervalle régulier un signal lumineux rouge. L’homme fixa son regard sur un point lointain, que lui seul pouvait apercevoir. La myriade de lumières électrique qui éclairait l’ensemble gigantesque que formait la Ville n’atteignait pas cette altitude, pas plus que le vacarme incessant des activités humaines et des humains eux mêmes. Le RUD étendait sa toile à travers la Ville toute entière, et les trains magnétiques passaient en vrombissant au milieu de larges avenues empruntées par des millions de gens qui se bousculaient et se pressaient en contrebas. De loin en loin, on pouvait apercevoir une des innombrables usines qui parsemaient la Ville, le grondement sourd de leurs entrailles répercuté à l'infini à travers le sol, et leur épaisse fumée déversée haut dans un ciel nocturne voilé.

Isolé dans un monde de silence, l’homme ferma les paupières quelques instants.

Un 'bip' sonore le tira de sa rêverie, le faisant ouvrir les yeux, et une lumière diffuse s'accrocha sur leur bleu glacial.

« Aujourd’hui sera donc le Commencement. » Cette phrase résonna quelques instants dans l’air immobile.

Relevant légèrement son bras droit tenant le tube métallique, qui possédait un interrupteur, l’homme contempla une dernière fois les nombreuses tours autour de lui.

Puis il appuya.

Quelques centaines de mètres plus loin, un des géants de la ville trembla. Des flammes apparurent, brisant les fenêtres des six premiers étages. L’immeuble, touché à ses fondations, hurla sa douleur en s’effondrant, écrasant et broyant irrémédiablement les milliers de personnes qui, surprises, ne réagirent pas. Avant que quiconque ne réalise ce qui venait de se passer, et seulement une dizaine de secondes après la première détonation, quatre autres bâtiments, situés aux quatre points cardinaux par rapport au premier touché, explosèrent. Les étages inférieurs furent détruits dès l’explosion, le reste s’effondra, aussi bien sur les passants que sur de nombreux trains. Les Géants tombaient, eux qui défiaient le ciel, réduits à néant en une minute.

Le souffle des explosions forma une masse d’air chaud et monta. Perdant peu à peu sa chaleur qui le faisait s'élever, il parvint tout de même à dégager un espace clair dans la « Seconde Atmosphère » de la planète. Un rayon lunaire se fraya un passage à travers le nuage jaunâtre, et tomba sur le visage levé de l’homme.

« Ils se sont prétendus maîtres de votre création. Laissez-moi apporter la rédemption à ce monde! ».

Sur Terre, on criait de douleur, les corps des blessés s’agitaient faiblement au milieu des membres brûlés et arrachés. La plainte des condamnés monta dans l’air, jusqu’aux oreilles du Vengeur.

En silence, l’homme se détourna des flammes qui montaient toujours, se détourna du Commencement de la Fin, et disparut dans la nuit.

Dans les cieux, les étoiles célébrèrent le début de cette croisade…

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Salut.

J'aime bien,surtout que sa me rappelle quelque chose...

Bonne orthographe,c'est agréable à lire,quoi qu'un peu court,mais bon,si c'est un prologue,sa peut se comprendre(en plus,je suis fort en texte ultra long,je peut donc me tromper dans mon affirmation).

A part ça,tu n'est pas obligé de parler meme en dehors du texte de manière mystérieuse(c'est rigolo au début,mais sa peut devenir lassant).

Bonne journée

shasel

Modifié par shasel
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Ca va, les chevilles ?

Sinon, tu peux aussi faire comme tout le monde et respecter les "règles" de la section. Ca se fait pas mal, aussi. Tu as demandé l'aval du modérateur ? Si oui, je m'excuse humblement.

J'essaierai de commenter ton texte plus tard, promis (avec ceux de Fandalg et du Palouf... :) )

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Cette initiative n'est pas là pour mon orgueil personnel, mais simplement parce que mon projet comporte actuellement 68 pages de traitement de texte, en conséquence de quoi je pensais simplifier la lecture en déviant les commentaires vers un autre sujet.

Et non je n'ai pas demandé l'avis aux modérateurs. Je ne pense pas que ce soit leur boulot que de donner leur aval pour de si bénigne chose que celle là. Mais peut être fais-je fausse route.

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Nouvelle semaine, 1er chapitre:

CHAPITRE 1:

Un rayon lumineux tomba sur une paupière. Dans le lit conjugal, un mouvement fit bruisser les draps. Une tête se releva. Puis une voix, douce, encore ensommeillée:

« Bonjour, mon chéri. »

L’homme et la femme se réveillaient. Durant cette nuit d'Avril, ils avaient conçus ce qui était considéré comme la plus belle chose au monde: un enfant. Encore inconscients de leur réussite, ils se levaient tranquillement en ce Samedi matin.

Dans l’appartement régnait un calme plat, l’habitation étant très bien isolée, les bruits extérieurs ne troublaient pas la quiétude du couple. Puis ce fut dimanche, les jeunes gens virent leurs amis à l’occasion d’un repas. Et dimanche soir, passé tranquillement à ne rien faire. Et enfin lundi matin, annonçant la reprise du travail.

Leur vie continua normalement, en cette année 2180. Le monde n’était qu’un tourbillon de personnes pressées, se hâtant dans la Ville, gigantesque agglomération urbaine qui recouvrait une grande partie de l’ancien continent Européen.

Les tours s’élevaient, serrées les unes aux autres, formant une dense forêt de béton; au milieu courait le quadrillage du RUD, le Réseau Urbain de Déplacement, qui permettait au gens de parcourir la Ville, les transports personnels depuis longtemps révolus. Mais ces trains magnétiques qui le composaient ne pouvant desservir la totalité de l'aire de la Ville, les gens se déplaçaient tout aussi bien à pieds, les ruelles étroites mais nombreuses laissant continuellement passer des centaines de personnes. Car une telle concentration d’immeubles sur une si grande surface impliquait bien sûr une population très élevée. Certaines zones cependant restaient à l’écart, et accueillait d’immenses complexes de production qui, par le moyen de technologie poussées, recréaient en intérieur les conditions nécessaires à la production de céréales, légumes… Une partie de ces complexes étaient dédiée à l’élevage, et des complexes d’abattage, puis de conditionnement, jouxtaient chacune de ces constructions et fournissaient la Ville en nourriture. Quant à la distribution d’eau, elle était assurée par les nombreuses usines de désalénisation de l’eau de mer qui bordaient chaque côte.

Le monde pouvait se résumer à ce mot: la Ville. Une seule ville recouvrant tout sur des milliers de kilomètres; une seule ville rassemblant tous les habitants de la Terre.

C’est donc dans ce monde que naquit un bébé parmi tant d’autres. Depuis cette nuit de Mars, le couple avait préparé une chambre, et établi des projets comme le font tous jeunes couples. L’été, lumineux et chaud, était passé en douceur. C’est le 31 Décembre de cette même année 2180 que l’enfant naquit, à une heure peu commune: Minuit.

Mais toute vie finit par être un jour chamboulée; celles de deux êtres le furent un même soir.

Le bébé pesait près de 4kg à sa naissance; l‘accouchement fut très dur. La mère lutta pendant un certains temps. Malgré des moyens techniques importants, le bébé ne passa qu’à un certain prix. Il emporta sa mère avec sa venue au monde. Le père fut abattu par la tristesse; il sentait un vide immense le gagner, qui augmentait chaque jour plus. Comme tant d’autres, il faillit ne devenir qu’une statistique du taux de suicide. Mais, une nuit, alors qu’il se lamentait dans son salon, le bébé pleura. Les cris déchirants retentirent dans la nuit immobile comme le son d’une cloche dans une église déserte.

Alors, le père se jura qu’il serait tout ce qu’il y avait de meilleur pour son fils. Comme d’autres, il se dit que c’était ce qu’aurait voulu sa femme si elle avait été là.

Alors, il reprit le travail qu’il avait quitté depuis quelques jours. Il mit les bouchées doubles pour satisfaire les exigences de son patron. Employé d’un des innombrables bureaux, il rentrait tard, se levait tôt. Il engagea dans les premiers temps une nourrice, bien qu’il n’aimait pas confier son fils à une étrangère. Très vite, il se dit que cela ne pourrait durer.

Et puis, le cœur des hommes est versatile. On pouvait se jurer de n’aimer qu’une femme, même morte. Très vite, le temps passant, on l’oubliait. Et alors qu’on parlait tous les soirs à sa photo, lui racontant ce que devenait l’enfant, ses journées où l’on ne pensait qu’à elle, combien elle nous manquait, peu à peu son souvenir s’étiolait. Après s’être lavé, on se couchait, harassé. On jetait simplement un regard à la photo.

Et puis, même le regard était oublié. On menait sa vie; elle n’en faisait plus partie. Mais on pensait quand même à elle, avec nostalgie et regret, et on essayait de changer le monde avec des 'si'. Par hasard, on faisait de nouvelles connaissances, ou approfondissions celles qui existaient déjà. Certaines étaient des femmes. Et une se détachait du lot, un peu comme l’avait fait la première.

Inconsciemment certaines fois, en tout état de cause le plus souvent, les photos finissaient dans un tiroir. Et puis un soir, la place qui était vide et froide dans le lit se retrouvait tiède et accueillant un corps jusqu’alors étranger.

C’est ce qui arriva à notre pauvre homme. Il rencontra un jour une femme, alors qu’il se chargeait de la tâche ingrate qu’était celle d’acheter de quoi vivre. Une petite bousculade dans un rayon, un sourire et une excuse. Et puis ils se retrouvèrent à la caisse, et lorsque le système eu fini de rassembler les produits sélectionnés dans l’ordinateur et qu'il eu payé, l’homme accompagna la femme en lui portant ses sacs, car elle lui était sympathique, et sûrement que l’inverse était vrai aussi. Et puis, lorsqu’elle monta dans le train magnétique qui la ramenait chez elle, ils se dirent que peut être ils se révérèrent .

Alors, ces deux personnes se cherchèrent, même sans en avoir conscience, lorsqu’ils furent dans le supermarché. Et ils se retrouvèrent.

Alors, l'un invita l'autre à boire un café. Et de fil en aiguille, on finit toujours par arriver à la chambre de l’un ou l’autre.

Un rayon lumineux tomba sur une paupière. Dans le lit conjugal, un mouvement fit bruisser les draps. Une tête se releva. Puis une voix, douce, encore ensommeillée:

« Bonjour, mon chéri. »

L’homme et la femme se réveillaient.

C’était la cinquième nuit qu’ils passaient ensemble. L’amour qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre grandissait, car ils découvraient mutuellement chez l’autre un vide à combler.

Mais c’était la première fois qu’ils passaient la nuit chez l’homme.

Ils se levèrent paresseusement. Samedi matin. Un petit bruit se fit entendre lorsque la femme passa devant une porte. L’homme s’étirant encore, la femme poussa doucement la porte pour voir de quoi il s’agissait.

L’homme remarqua soudain le silence. Alors qu’il aurait dû entendre des bruits provenant de la cuisine, il régnait un calme plat. Quelque peu inquiet, il se leva.

Il découvrit la porte ouverte, la silhouette penchée sur le berceau.

Il s’approcha.

Posa sa main sur une épaule. La femme le regarda, une larme perlant au coin de son œil droit.

« L’acceptes-tu? »

Pas de réponse. Enfin, pas réellement. Juste une lueur dans les yeux, une bouche qui s ‘étire en un sourire. Et puis:

« Oui. »

L’homme respire. La femme pose une question.

« Thana. Il s’appelle Thana. »

Modifié par Silverthorns
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  • 3 mois après...

:blushing::clap: :clap: Informations: la fonction "spoiler" n'étant pas aussi efficace que je le pensais, le post est très long. C'est de toute façon de gros découpages que je vous propose, alors ce sera un par semaine. Pour les commentaires, c'est soit ici (mais ça risque d'être anarchique à la fin), soit ici, même si on me l'avait reproché. Enfin, de préférence, utiliser tous le même moyen (ce sera au premier de décider, soit en postant ici, soit en postant là bas mais en prévenant ici).

Oyé oyé!

Je resurgis de l'ombre, pour le meilleur je l'espère! Après des débuts quelques peu maladroits ici (entre autres mon incapacité à réprimer mon infernal caractère de chiottes), j'ai décidé de soumettre de nouveau à vos critiques, remarques et suggestions une partie au moins de l'avancée actuelle de mon travail (parce que y'en a beaucoup, et qu'il faut se méfier d'Internet :shifty: )

Je reposte les Prologue et premier chapitre, parce ce qu'il se peut qu'il y ait eu quelques changements entre temps, et rajoute à cela le deuxième chapitre. C'est un peu longuet à démarrer, certes, mais voilà, il faut bien poser les bases (d'autant plus que pour un projet de roman c'est pas forcément mauvais).

PROLOGUE

31 Décembre 2200, 23H55.

En bas, des millions de personnes s’agitaient.

Du haut d’un immeuble, un homme, immobile, fixait cette masse grouillante. Une légère brise que l'on ne trouvait qu'à cette altitude agitait doucement ses cheveux longs et manteau à larges pans.

L’homme tenait dans sa main un tube métallique, reflétant la faible lueur de la Lune qui filtrait à travers le rideau de pollution qui englobait la Ville entière. Il émettait à intervalle régulier un signal lumineux rouge. L’homme fixa son regard sur un point lointain, que lui seul pouvait apercevoir. La myriade de lumières électrique qui éclairait l’ensemble gigantesque que formait la Ville n’atteignait pas cette altitude, pas plus que le vacarme incessant des activités humaines et des humains eux mêmes. Le RUD étendait sa toile à travers la Ville toute entière, et les trains magnétiques passaient en vrombissant au milieu de larges avenues empruntées par des millions de gens qui se bousculaient et se pressaient en contrebas. De loin en loin, on pouvait apercevoir une des innombrables usines qui parsemaient la Ville, le grondement sourd de leurs entrailles répercuté à l'infini à travers le sol, et leur épaisse fumée déversée haut dans un ciel nocturne voilé.

Isolé dans un monde de silence, l’homme ferma les paupières quelques instants.

Un 'bip' sonore le tira de sa rêverie, le faisant ouvrir les yeux, et une lumière diffuse s'accrocha sur leur bleu glacial.

« Aujourd’hui sera donc le Commencement. » Cette phrase résonna quelques instants dans l’air immobile.

Relevant légèrement son bras droit tenant le tube métallique, qui possédait un interrupteur, l’homme contempla une dernière fois les nombreuses tours autour de lui.

Puis il appuya.

Quelques centaines de mètres plus loin, un des géants de la ville trembla. Des flammes apparurent, brisant les fenêtres des six premiers étages. L’immeuble, touché à ses fondations, hurla sa douleur en s’effondrant, écrasant et broyant irrémédiablement les milliers de personnes qui, surprises, ne réagirent pas. Avant que quiconque ne réalise ce qui venait de se passer, et seulement une dizaine de secondes après la première détonation, quatre autres bâtiments, situés aux quatre points cardinaux par rapport au premier touché, explosèrent. Les étages inférieurs furent détruits dès l’explosion, le reste s’effondra, aussi bien sur les passants que sur de nombreux trains. Les Géants tombaient, eux qui défiaient le ciel, réduits à néant en une minute.

Le souffle des explosions forma une masse d’air chaud et monta. Perdant peu à peu sa chaleur qui le faisait s'élever, il parvint tout de même à dégager un espace clair dans la « Seconde Atmosphère » de la planète. Un rayon lunaire se fraya un passage à travers le nuage jaunâtre, et tomba sur le visage levé de l’homme.

« Ils se sont prétendus maîtres de votre création. Laissez-moi apporter la rédemption à ce monde! ».

Sur Terre, on criait de douleur, les corps des blessés s’agitaient faiblement au milieu des membres brûlés et arrachés. La plainte des condamnés monta dans l’air, jusqu’aux oreilles du Vengeur.

En silence, l’homme se détourna des flammes qui montaient toujours, se détourna du Commencement de la Fin, et disparut dans la nuit.

Dans les cieux, les étoiles célébrèrent le début de cette croisade…

CHAPITRE 1:

Un rayon lumineux tomba sur une paupière. Dans le lit conjugal, un mouvement fit bruisser les draps. Une tête se releva. Puis une voix, douce, encore ensommeillée:

« Bonjour, mon chéri. »

L’homme et la femme se réveillaient. Durant cette nuit d'Avril, ils avaient conçus ce qui était considéré comme la plus belle chose au monde: un enfant. Encore inconscients de leur réussite, ils se levaient tranquillement en ce Samedi matin.

Dans l’appartement régnait un calme plat, l’habitation étant très bien isolée, les bruits extérieurs ne troublaient pas la quiétude du couple. Puis ce fut dimanche, les jeunes gens virent leurs amis à l’occasion d’un repas. Et dimanche soir, passé tranquillement à ne rien faire. Et enfin lundi matin, annonçant la reprise du travail.

Leur vie continua normalement, en cette année 2180. Le monde n’était qu’un tourbillon de personnes pressées, se hâtant dans la Ville, gigantesque agglomération urbaine qui recouvrait une grande partie de l’ancien continent Européen.

Les tours s’élevaient, serrées les unes aux autres, formant une dense forêt de béton; au milieu courait le quadrillage du RUD, le Réseau Urbain de Déplacement, qui permettait au gens de parcourir la Ville, les transports personnels depuis longtemps révolus. Mais ces trains magnétiques qui le composaient ne pouvant desservir la totalité de l'aire de la Ville, les gens se déplaçaient tout aussi bien à pieds, les ruelles étroites mais nombreuses laissant continuellement passer des centaines de personnes. Car une telle concentration d’immeubles sur une si grande surface impliquait bien sûr une population très élevée. Certaines zones cependant restaient à l’écart, et accueillait d’immenses complexes de production qui, par le moyen de technologie poussées, recréaient en intérieur les conditions nécessaires à la production de céréales, légumes… Une partie de ces complexes étaient dédiée à l’élevage, et des complexes d’abattage, puis de conditionnement, jouxtaient chacune de ces constructions et fournissaient la Ville en nourriture. Quant à la distribution d’eau, elle était assurée par les nombreuses usines de désalénisation de l’eau de mer qui bordaient chaque côte.

Le monde pouvait se résumer à ce mot: la Ville. Une seule ville recouvrant tout sur des milliers de kilomètres; une seule ville rassemblant tous les habitants de la Terre.

C’est donc dans ce monde que naquit un bébé parmi tant d’autres. Depuis cette nuit de Mars, le couple avait préparé une chambre, et établi des projets comme le font tous jeunes couples. L’été, lumineux et chaud, était passé en douceur. C’est le 31 Décembre de cette même année 2180 que l’enfant naquit, à une heure peu commune: Minuit.

Mais toute vie finit par être un jour chamboulée; celles de deux êtres le furent un même soir.

Le bébé pesait près de 4kg à sa naissance; l‘accouchement fut très dur. La mère lutta pendant un certains temps. Malgré des moyens techniques importants, le bébé ne passa qu’à un certain prix. Il emporta sa mère avec sa venue au monde. Le père fut abattu par la tristesse; il sentait un vide immense le gagner, qui augmentait chaque jour plus. Comme tant d’autres, il faillit ne devenir qu’une statistique du taux de suicide. Mais, une nuit, alors qu’il se lamentait dans son salon, le bébé pleura. Les cris déchirants retentirent dans la nuit immobile comme le son d’une cloche dans une église déserte.

Alors, le père se jura qu’il serait tout ce qu’il y avait de meilleur pour son fils. Comme d’autres, il se dit que c’était ce qu’aurait voulu sa femme si elle avait été là.

Alors, il reprit le travail qu’il avait quitté depuis quelques jours. Il mit les bouchées doubles pour satisfaire les exigences de son patron. Employé d’un des innombrables bureaux, il rentrait tard, se levait tôt. Il engagea dans les premiers temps une nourrice, bien qu’il n’aimait pas confier son fils à une étrangère. Très vite, il se dit que cela ne pourrait durer.

Et puis, le cœur des hommes est versatile. On pouvait se jure de n’aimer qu’une femme, même morte. Très vite, le temps passant, on l’oubliait. Et alors qu’on parlait tous les soirs à sa photo, lui racontant ce que devenait l’enfant, ses journées où l’on ne pensait qu’à elle, combien elle nous manquait, peu à peu son souvenir s’étiolait. Après s’être lavé, on se couchait, harassé. On jettait simplement un regard à la photo.

Et puis, même le regard était oublié. On menait sa vie; elle n’en faisait plus partie. Mais on pensait quand même à elle, avec nostalgie et regret, et on essayait de changer le monde avec des 'si'. Par hasard, on faisait de nouvelles connaissances, ou approfondissions celles qui existaient déjà. Certaines étaient des femmes. Et une se détachait du lot, un peu comme l’avait fait la première.

Inconsciemment certaines fois, en tout état de cause le plus souvent, les photos finissaient dans un tiroir. Et puis un soir, la place qui était vide et froide dans le lit se retrouvait tiède et accueillant un corps jusqu’alors étranger.

C’est ce qui arriva à notre pauvre homme. Il rencontra un jour une femme, alors qu’il se chargeait de la tâche ingrate qu’était celle d’acheter de quoi vivre. Une petite bousculade dans un rayon, un sourire et une excuse. Et puis ils se retrouvèrent à la caisse, et lorsque le système eu fini de rassembler les produits sélectionnés dans l’ordinateur et qu'il eu payé, l’homme accompagna la femme en lui portant ses sacs, car elle lui était sympathique, et sûrement que l’inverse était vrai aussi. Et puis, lorsqu’elle monta dans le train magnétique qui la ramenait chez elle, ils se dirent que peut être ils se verraient une autre fois .

Alors, ces deux personnes se cherchèrent, même sans en avoir conscience, lorsqu’ils furent dans le supermarché. Et ils se retrouvèrent.

Alors, l'un invita l'autre à boire un café. Et de fil en aiguille, on finssait toujours par arriver à la chambre de l’un ou l’autre.

Un rayon lumineux tomba sur une paupière. Dans le lit conjugal, un mouvement fit bruisser les draps. Une tête se releva. Puis une voix, douce, encore ensommeillée:

« Bonjour, mon chéri. »

L’homme et la femme se réveillaient.

C’était la cinquième nuit qu’ils passaient ensemble. L’amour qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre grandissait, car ils découvraient mutuellement chez l’autre un vide à combler.

Mais c’était la première fois qu’ils passaient la nuit chez l’homme.

Ils se levèrent paresseusement. Samedi matin. Un petit bruit se fit entendre lorsque la femme passa devant une porte. L’homme s’étirant encore, la femme poussa doucement la porte pour voir de quoi il s’agissait.

L’homme remarqua soudain le silence. Alors qu’il aurait dû entendre des bruits provenant de la cuisine, il régnait un calme plat. Quelque peu inquiet, il se leva.

Il découvrit la porte ouverte, la silhouette penchée sur le berceau.

Il s’approcha.

Posa sa main sur une épaule. La femme le regarda, une larme perlant au coin de son œil droit.

« L’acceptes-tu? »

Pas de réponse. Enfin, pas réellement. Juste une lueur dans les yeux, une bouche qui s ‘étirait en un sourire. Et puis:

« Oui. »

L’homme respira. La femme posa une question.

« Thana. Il s’appelle Thana. »

Ici, grosse correction au niveau des temps il me semble, j'avais écrit ça n'importe comment.

CHAPITRE 2:

Un rire cristallin résonna dans l’air de l’appartement.

Nous étions au début du week-end. Le père et la mère lisaient tranquillement dans le salon, tandis que l‘enfant jouait paisiblement. Le mois de Mai, ensoleillé, commençait à s’installer doucement, chassant les dernières fraîcheurs qui persistaient après un hiver particulièrement froid. En fait, l’hiver lui même n’avait pas été si froid, mais ce furent les derniers mois, à savoir Janvier et Février, qui étonnèrent. Le froid s’était même étendu en Mars et en Avril. Le climat lourd et pesant de la ville avait été pendant un moment remplacé par un vent furieux, sec et glacial, qui balayait les rues et ricochait sur les épais murs de béton et d’acier.

L’enfant avait désormais un an et bientôt cinq mois. Assez grand pour son jeune âge, le nouveau couple lui portait toute l‘affection dont il était capable. Il avait un regard incroyablement profond pour son âge, d’un joli bleu. Son duvet de naissance était très vite devenu des cheveux châtains. Son petit visage était pour l’instant fendu d’un grand sourire alors qu’il utilisait un des derniers jouet sortit à but éducatif. Mais le plus souvent, principalement lorsque le couple l’emmenait dans la ville, son visage était grave. Contrairement à beaucoup d’enfants, son premier voyage en tramway ne lui avait pas suscité des pleurs, ni des regards étonnés vers tout ce qui l’entourait. Il faut dire que ses parents lui parlaient énormément, de toutes les choses qui font une vie. Ils étaient persuadés qu’il comprenait. Toujours est il que Thana, bien qu’un peu dérouté au début, passa les dix minutes que dura le voyage à observer attentivement les visages, mais surtout le décor qui défilait à travers les grandes fenêtres par lesquelles se déversait la lumière du jour. On voyait que la vitesse le perturbait, car il cherchait à voir où disparaissaient toutes ces images.

Sa curiosité apparut aussi lorsque son père l’emmena pour la première fois faire les courses. Le système de magasin était d’une simplicité limpide: les gens passaient dans des rayons équipés de petits écran, chacun relatif à un produit différent, et le présentant, avec tous les détails précisés en dessous de l’image ou du court film qui passait en boucle. Le client qui désirait un article, plutôt que de le charger dans son panier, et de créer ainsi des embouteillages, appuyait simplement sur un bouton présent à côté de l’écran, et tapait son numéro de compte. Lorsqu’il avait fini, il se dirigeait vers la caisse. Là, il tapait sur une autre machine son numéro de compte. La liste de sa commande s’affichait. Il validait et attendait. Les articles descendaient des étages supérieurs au moyen d’un tapis roulant. Le client n’avait plus qu’à récupérer le tout, le prélèvement effectué, et à partir.

Mais là où un autre enfant aurait attendu en silence, Thana s’agita dans les bras de son père. Il essayait de regarder d’où venait ce tapis. Il posa même le doigt dessus, se rendit compte qu’il avançait, le retira, l’examina soigneusement. Convaincu qu’il n’avait rien, il recommença. Et rigola.

Ses parents étaient ravis de voir qu’il était déjà si intéressé par la vie. Alors, ils décidèrent de voir jusqu’où sa compréhension des choses allait. Bien que travaillant tous deux, le mari en tant que cadre de bureau, la femme comme professeur dans une école de psychologie, ils trouvaient toujours le temps de jouer avec leur fils, inventant des petits test pour évaluer ce qu’il retenait et comprenait.

Il les avait pour l’instant tous réussi.

Bientôt, il fallut l’inscrire dans sa première école. Car plutôt qu’à trois ans, ce fut à deux qu’il fut considéré comme apte à commencer son apprentissage de la vie.

Il prononçait déjà distinctement un vingtaine de mots, trébuchait sur une trentaine d’autre, et en marmonnait encore plus. Ses premières années furent douces, le temps allant se réchauffant. Le monde tournait, les trains filaient à toutes vitesse. Le calme pouvait être ce qui caractérisait le mieux la Ville. La paix régnait partout dans le monde habité, car la Surveillance Interne, l’institution chargée de faire appliquer la loi, faisait en sorte que rien ne perturbe l’ordre établi. D’ailleurs, peu de gens essayaient de le secouer. Car la Ville était rentrée dans les mœurs. Le caractère des gens s’était peu à peu aplanit, ils pensaient de plus en plus de la même façon. Leur vie était rythmée par le travail qui ne manquait jamais, par les sifflements des métros, par le son des télévisions. L‘omniprésence de la Ville avait chassé de leur mémoire ce que s‘allonger dans l‘herbe et regarder le ciel voulait dire. Leur ciel était couvert, les rayons du soleil en étaient plus pâles; l’herbe, il n’y en avait plus. Pas un seul parc, ni un seul jardin. C’eut pris trop de place. Les profondeurs même de la Terre étaient exploitées par la Ville: comme une cité fourmi en expansion, les hommes avaient creusés de longues lignes de métro, permettant un déplacement plus rapide encore.

Mais tous étaient en paix, vivaient bien et tranquillement, une douce routine installée et jamais troublée.

Pourtant, malgré le calme qui s’était emparé d’une population satisfaite par la vie, il fut une date qui perturba la Ville.

En effet, dans le courant du mois de février de l‘année 2184, le premier grand attentat depuis une bonne cinquantaine d’années avait eu lieu. Thana avait alors trois ans.

11H30, dans un des innombrables bureau de l’une des innombrables tours de béton de la ville.

'Ah, bientôt la pause déjeuner !', pensa l’homme, remettant en ordre un dossier informatique.

La matinée s’était écoulée sans incident, le travail étant devenue une tâche que l’on effectuait sans mal. L’écran lui avait causé un mal de crâne à plusieurs reprises ce matin.

Cependant, l’homme ne s’inquiétait pas, cela lui étant déjà arrivé.

Huston passa devant l’alcôve désigné comme étant son lieu de travail. Il était blond-châtain, légèrement plus vieux que son compagnon, et ses yeux avaient l’habitude d’être rieur.

Lorsqu’il lança son bonjour, il vit l’homme assit se frotter la tête.

« Ca ne va pas? » demanda t-il, inquiet pour celui qu’il considérait comme un ami.

L’autre lui répondit que si, que ce n’était qu’un mal de tête passager.

« Ah, mais tu sais, d’après certaines personnes, lorsqu’un mal de crâne vous prends soudainement, et sans raison apparente, c’est un mauvais présage. »

Huston était friand de littérature fantaisiste qu’écrivait à la chaîne de petits auteurs et où les personnages avaient des dons de prescience. Mais l’autre homme ne l’écouta pas.

Huston lui confirma qu’il se retrouverait pour manger, et partit.

A 11h55, on commençait à ranger les affaires qui traînaient, bien que le principal outils de travail fut l’ordinateur.

C’est à ce moment là que tous sentirent le bâtiment trembler. Puis le son parvint à travers les vitres épaisses jusqu’aux oreilles des personnes interloquées.

Un craquement d’enfer se fit entendre. Le bâtiment tremblait encore, le courant se coupa.

Et puis, les gens perdirent l’équilibre. L’immeuble tombait peu à peu, s’effondrant sur lui même; les gens hurlaient, couraient, se cachaient… L’homme qui devait rejoindre Huston était lui aussi paniqué. Mais dans son esprit, il ne voyait qu’une seule chose. Ce fut cette image qui le poussa à écarter violemment les gens sur son passage, à se précipiter vers la sortie, à bousculer et piétiner ceux qui étaient trop lents.

Mais il ne put aller bien loin; le géant, touché à ses fondations, s’écroulait. Le haut du bâtiment rejoindrait bientôt le bas, broyant le reste au passage.

Alors, l’homme poussa un dernier cri, de toute la force de ses poumons, qui couvrit à ses oreilles les horribles craquement du bâtiment qui tombait en ruines.

12H30, un appartement calme et simple.

« Thana, à table ! » cria la mère depuis la cuisine.

« J’arrive! ».

L’enfant, affamé, passa la porte en courant.

Il s’assit promptement sur la chaise, et attendit patiemment que sa mère le serve. Puis il commença à manger.

Nous étions un beau jour de février; la mère n’avait pas cours aujourd’hui, tout comme le petit. Le père s’était levé très tôt pour partir travailler.

La mère alluma la téléplasma incorporée dans le mur. C’était bientôt l’heure des informations.

L’enfant regardait distraitement l’écran, préférant se concentrer pour réussir à couper sa viande. A trois ans, ce n’était pas forcément facile.

« Bonjour, aujourd’hui, les nouvelles sont graves. Nous avons appris que ce matin même.. »

« Thana, ne mange pas avec les doigts ! »

« … un attentat terroriste avait eu lieu dans le centre de la zone Gr40°N, touchant un des immeubles de Hints and Co. »

La mère arrêta sa fourchette à mi chemin entre sa bouche et son assiette.

« Les coupables ont très vite été arrêté par la Surveillance car ils étaient depuis peu suspectés; malheureusement, l’immeuble visé a été entièrement détruit. »

Des images d’un tas de ruines apparurent à l’écran, certaines bouchant les voies de communications.

« De plus, on ne compte pour l’instant aucun survivant; l’explosion était très bien orchestrée. »

Thana, conscient du soudain silence de sa mère, la regarda.

Des larmes perlaient au coin de ses yeux, roulaient comme des gouttes de pluie sur ses joues devenues blanches.

« Plus d’information au prochain bulletin.

Du côté économique, rassurez vous, le prix de… »

« Maman? ». La voix étranglée de l’enfant traduisait son malaise profond; il ressentait une grande douleur qui assaillait sa mère, mais ne savait pas d’où elle venait.

« Maman? »

La mère le prit dans ses bras, le serra le plus fort possible, murmurant « Oh, mon chéri », pleurant des larmes qui auraient pu être de sang tellement la douleur était grande.

Lorsque enfin elle put contenir le flot d’amertume et de peine, elle regarda son fils. Ce n’était pas le sien d’ailleurs. Mais dans son cœur, il l’avait toujours été.

Inspirant profondément, elle lui dit:

« Mon chéri, papa est parti ».

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Hello,

Alors à moi la lourde responsabilité de commenter ici... X-/

Bon concernant ton texte, j'apprécie l'histoire qui nous change des classiques de la section. J'ai par contre plus de difficultés sur la forme.

En effet, le côté très descriptif avec notamment une grosse utilisation de l'imparfait rend ces premiers chapitres un peu dur à lire selon moi. Tu as même mis de l'imparfait dans les phrases parlées du journal télévisé :

« … un attentat terroriste avait eu lieu dans le centre de la zone Gr40°N, touchant un des immeubles de Hints and Co. »
X-/

Une autre remarque sur le chapitre 1, il y a beaucoup de "alors" et de "Et puis".

C'est peut être ton style mais ça me fait l'effet de devoir ingurgiter tout ça en attendant désespérément "l'action" qui ne vient que tardivement (je parle pas d'action au sens bourrin, hein).

Bref, je me dit que l'intrigue pourrait se révéler très intéressante mais ce début manque de punch pour moi (dans la forme, pas dans le fond).

Je lirais quand même la suite avec plaisir.

++

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Effectivement, j'ai toujours trouvé le début un peu long.

Pour l'imparfait que tu cites, c'est étrange: je l'aurais carbonisé sur place si je l'avais vu.EDIT: Hum, en fait c'est du plus que parfait, mais c'est moche quand même. Je corrigerais ça ce soir.

Une autre remarque sur le chapitre 1, il y a beaucoup de "alors" et de "Et puis". C'est peut être ton style

Ca, c'est pas fait exprès, et j'avoue que les relectures que j'ai effectué n'ont jamais vraiment été concentrée sur ces premiers passages fastidieux (tant à écrire qu'à lire). Faut dire aussi que pour poser l'ambiance telle que je la vois, c'est difficile de faire dans la légèreté; j'espère que tu t'en seras rendu compte X-/ .

mais ça me fait l'effet de devoir ingurgiter tout ça en attendant désespérément "l'action" qui ne vient que tardivement (je parle pas d'action au sens bourrin, hein).

Bah en fait l'action vient assez vite, sous forme d'abord de petites touches éparses (telles que la mort de son père et de sa mère, la vraie, par exemple... Hum, j'ai dis petites touches?). Bon. Faut attendre (je crois) le chapitre 5 pour que sa décolle vraiment.

Quant à l'action, au sens bourrin cette fois, comment dire... Vous verrez bien...

En tout cas merci, j'avais fait un gros break (depuis fin août à vrai dire), et poster ici regonfle ma motivation!

Modifié par Silverthorns
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Nouveau chapitre (et donc ce sera mis à jour tous les mercredis). C'est court, normal c'est une transition.

CHAPITRE 3:

Le temps avait passé. Le mois d'Octobre prenait place, et un vent chargé d’humidité balayait les rues où les piétons se pressaient. On sentait de l’orage dans l’air, même si la notion d'orage était à ce jour devenue inconnue: il ne pleuvait tout simplement plus.

Depuis l’attentat, et la mort du père de Thana, la mère avait oscillé entre travail et dépressions nerveuses. Plusieurs fois arrêtée pour cure, elle était en ce moment en vacances, après une courte reprise. Elle avait en permanence les traits tirés, souvent les yeux rouges, et des cernes attestaient de son manque de sommeil. On pouvait voir une photo de son défunt mari, près de son lit. Elle en gardait pour l’instant le souvenir intact.

Thana, lui, suivait toujours l’école. Il ne comprenait pas ce qu’il se passait, ou du moins pas clairement; il savait juste qu’il ne verrait plus son père, et que sa mère pleurait. Cela s’en ressenti dans sa manière d’être; il restait parfois dans un mutisme quasi complet, les yeux dans le vague. Bien qu’il n’y ait que peu d’attente à un niveau scolaire si bas, son maître s’interrogeait sur cette baisse d’attention chez ce jeune garçon qui l’avait pourtant étonné dès le départ.

Ce fut aussi à cette époque que Thana s’écarta des autres enfants. Lorsqu’ils l’appelaient pour venir jouer avec eux, Thana restait prostré dans son coin, la bouche à demi ouverte. Très vite ils se moquèrent de lui. Mais cela ne semblait pas le toucher.

Cependant, Thana était toujours un enfant; et lorsque son anniversaire approcha, en même temps que Noël, il fut tout aussi excité qu’un autre. Son sourire se fit moins rare, il retrouva ces gestes et paroles que son maître trouvait précoces pour son âge; parallèlement, sa mère se mit elle aussi à aller mieux; bien qu’elle fut encore fragile, elle reprenait désormais les cours avec plus de régularité.

Ses vacances de Noël furent presque les plus belles; le fils et la mère décorèrent le sapin ensemble, riant de leur maladresse à accrocher l’étoile au sommet; le lendemain matin fut acclamé à grand cris par Thana, qui déchira les emballages précipitamment. La suite de la journée vit pour la première fois depuis le triste jour des amis invités à manger.

Et puis l’anniversaire de Thana arriva quelques jours après seulement, et l’enfant trouva encore de la joie à manger du gâteau, à faire presque ce qu’il voulait.

Il avait quatre ans, quand même.

« Joyeux anniversaire ! »

Le cri sortit d’une dizaine de petites bouches à la fois. Thana fêtait son anniversaire, ses amis étaient naturellement invités. La mère, attentionnée comme ne savent l’être que les mères, passaient au milieu de ses petits corps qui couraient, piaillaient, jouaient, en distribuant des bonbons si chimiques qu’ils n’auraient pu être digérés quarante ans en arrière.

Un anniversaire est toujours joyeux, avec cadeaux, rires, gâteau et musique parfois. Celui de Thana l’était…

Il courait dans l’appartement, suivi par une ribambelle de gamins en folie.

« Maman! On va ouvrir mes cadeaux! 

« Si tu veux, mon chéri. »

Alors, tout ce petit monde se dirigea vers le salon, riant de plus belle. Un beau soleil pour le mois de Décembre éclairait la pièce, malgré la couche de pollution. Thana commença à déchirer les papiers, enfant qu’il était. Il s’émerveillait chaque fois qu’apparaissait le jouet caché par l’emballage, et remerciait les enfants autour de lui.

*

Si douloureux… Ce point de pression omniprésent dans la poitrine… Toujours là, toujours… Une sueur froide coulait sur le visage blanc de la femme. A pas chancelant; elle se dirigeait vers sa chambre… Bientôt, elle dût s’appuyer aux meubles qu’elle rencontrait. Les objets se renversaient sous sa main tremblante, le téléphone roula au sol après avoir été bousculé…

Mais elle avançait. La douleur devenait lancinante, insupportable par sa force. La femme tomba à genoux, et avança à quatre pattes, laissant des taches humides sur le sol…

*

Alors que l’anniversaire bâtait son plein, Thana, un grand sourire aux lèvres, se retourna:

« Maman, regarde ! »

Un pli inquiet barra son front.

*

Plus de bruit… Ses oreilles n’entendaient plus rien que les battements de son cœur. Elle arriva à l’entrée de sa chambre. Plusieurs sillons se croisaient au milieu de la sueur de son visage: sang et larmes. Un cri resta coincé dans sa gorge.

Pulsation.

*

« Maman? » Thana avançait dans le couloir; les bruits lui parvenaient comme assourdis par l’obscurité qui régnait ici.

*

La femme posa la main sur un petit meuble, où trônait une photo encadré. Pulsation.

*

« Maman? » En avançant, Thana vit sur le sol des traces humides, courant le long du couloir.

*

La photo était dans sa main… Enfin… « Mamaaannn ! » Pulsation. Un flot de sang sortit de sa bouche tâcha le meuble et tomba sur ses mains. Après quelques rauques halètements, la femme tomba de côté, la photo sur le cœur.

Une petite main vint se loger sur les siennes. La tête retomba, inanimée; plus aucun souffle ne sortirai de ses lèvres qui distribuaient tant de baiser, qui rassuraient lorsque venait l’heure de se coucher; les deux dernières larmes que pleureront ses yeux si doux coulaient le long des joues où s’étirait autrefois ce si beau sourire…

Thana venait de perdre celle qu’il croyait être sa mère.

« - Jack , va voir pourquoi il y a autant de bruit dans le couloir! 

-Oui, oui, j’y vais! »

Devant interrompre son émission, le dénommé Jack sortit sa tête dans le couloir. Un étrange spectacle l’accueilli: un enfant qui pleurait, qui hurlait, entouré de plusieurs autres enfants affolés; une porte ouverte, laissant entrevoir un petit vestibule bien rangé.

« Oh ben ça alors! »

Jack sortit complètement et s’approcha du petit groupe:

« Et bien, qu’est ce qu’il y a? »

Le petit garçon leva un regard plein de tristesse sur ce visage barré d’une épaisse moustache grise. Et puis l’enfant lui saisit la main, le tira, sans un mot, à travers l’appartement désormais silencieux. Et l’emmena directement vers une chambre, à travers un couloir maculé de sang.

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  • 2 semaines après...

Oups, j'ai un peu traîné pour le chapitre suivant. Contrairement au précédent, il est un peu plus long. Et peut être que certains apprécieront le démarrage de l'action à proprement parler (j'suis un diesel, s'tout).

CHAPITRE 4:

Un orphelinat. Gris, comme le ciel au dehors, d’un gris lourd, chargé de pollution et d'immobilité. Cet orphelinat était situé en périphérie de la Ville.

Comme toute périphérie, les bâtiments étaient aveugles d’un côté, celui où, après un léger décalage, apparaissait un grand mur. Celui ci était immense, plus haut encore que les bâtiments qui le bordaient, et d’un noir mat qui lui conférait un aspect inquiétant. Il semblait extrêmement large, et tout ce qu’on pouvait en voir était lisse.

Ce mur s’étendait bien plus loin que la vue ne permettait de le distinguer.

C’est dans cet orphelinat que Thana avait été transféré après la mort de sa mère adoptive, et ce mur fut la chose qui l‘intrigua le plus.

Il avait désormais quinze ans. Ses cheveux laissés libres atteignaient ses épaules, développées par le sport intensif auquel il se livrait. Il avait grandit, sans pour autant se distinguer par sa taille, et si sa figure avait changé, ses yeux étaient méconnaissables: le bleu en était devenu glacial, et une sorte d’intelligence farouche s’y était installée.

Son caractère était désormais établi: montrant une hostilité prononcée, il se tenait à l’écart des autres pensionnaires. Ceux ci avaient bien cherché à en faire une tête de turc, mais la fureur que Thana avait employé à démolir le meneur d’un groupe les avait dissuadée de continuer. Bien que peu apprécié, plutôt détesté en fait, Thana jouissait d’un respect qui lui permettait de rester au calme.

Ses heures libres, il les occupait donc à faire du sport: course, combat, athlétisme et même gymnastique, toutes les activités proposées par l’orphelinat y passait. Mais venait une heure où il délaissait le travail du corps pour le plaisir de lire.

Une vieille bibliothèque accueillait régulièrement Thana. Celui ci, s’étant rapidement rendu compte que les livres mis sur un piédestal par tous ne valaient pas la peine d’être lu, décida de chercher plus loin. La bibliothécaire lui proposa un jour de se rendre dans les archives; celles ci étaient peu connues, car elles dataient d‘une époque que le bibliothécaire qualifia de révolue, et avaient été cachées. C’était ici que Thana passait son temps.

D’une incroyable richesse et diversité, ces archives lui firent découvrir « les grands classiques », comme les avait appelés le vieux bibliothécaire moustachu: des philosophes grecs aux Lumières, des écrivains naturalistes au théâtre de l’absurde, tous les genres, policiers, thrillers, fantastiques, tous furent lu par le jeune garçon en manque d’idéal.

De toute cette lecture se dégagea bientôt une obsession: qu’est ce que tout ceci voulait dire? Y avait il autre chose que le Ville? Tout avait il bel et bien disparu?

Et son imagination débordante lui mit à l’esprit une envie dérangeante: celle de savoir ce qu’il y avait derrière le grand mur, qui ne comportait apparemment aucune ouverture.

Cependant, cette envie fut repoussée.

Le mois d'Octobre s'était installé. Thana, pour une fois, ne se trouvait ni à la salle de sport, ni à la bibliothèque.

On avait annoncé l’arrivée d’un nouveau pensionnaire, et tout le monde était consigné dans l‘orphelinat pour l‘accueillir. Mais Thana n’en avait que peu d’intérêt. Il restait encore seul, dans un coin, en train de lire.

Il distingua quelques bruits annonciateurs lorsqu’il fit une pause dans sa lecture. Il s’y replongea peu après.

*

Les personnages venaient de connaître un grand succès. Cependant, l’homme dit à la femme:

« Mais pourquoi es tu triste? »

*

Thana fut violemment tiré de sa lecture.

« Dis, pourquoi es tu triste? ».

En face de lui se tenait une jeune fille, avec de longues boucles rousses et de grands yeux verts. Un pli apparut sur son front lorsque Thana, tout surpris, ne répondit pas.

« Ne lui parle pas, il va te mordre! »

Celui qui venait de crier, c’était un de ceux qui haïssaient Thana. Mais un regard appuyé le fit taire.

Alors Thana reporta son attention sur la jeune fille. Dix ans, tout au plus.

« Tu ne m’a pas répondu », lui dit-elle.

« Euh…Et bien… C’est que je… ». Thana ne savait où se mettre, la question le surprenant et le bouleversant.

« Alors jeune fille, à peine arrivée, on se disperse déjà? Venez, je vais vous conduire à votre chambre. »

‘Sauvé par le gong’, aurait pu penser Thana si il avait connu l’expression. Mais le sentiment y était.

Cependant, l’incident fut vite oublié: les cours reprirent, et Thana dut retrouver l’ennuyeuse professeur de mathématiques, qui débita des formules qu’il connaissait déjà, ayant parcouru en une nuit tous ses manuels. Car si Thana n’aimait pas ce qu’on lui enseignait, il pensait que mieux valait tout écouter et enregistrer. Ne sachant que faire de sa vie, plus il en saurait, mieux cela vaudrait, pensait-il.

Ainsi se déroulait sa vie. Cependant, le petit événement que représentait l’arrivée d’une jeune fille au pensionnat dans un si vaste monde bouleversa une vie.

En effet, après cette première approche plutôt direct, la jeune fille revint avec précaution à l’assaut de la forteresse de solitude qu’avait érigé Thana. Et ce fût à l’heure du repas du lendemain qu’elle tenta sa chance.

« Je peux m’asseoir? » fut sa question.

Thana, finissant son livre, leva de nouveau vers elle un regard étonné.

« Je…C’est que… »

« Merci! » répondit elle avec un sourire en prenant place à ses côtés.

Thana était complètement déboussolé: même à son arrivée ici, alors qu’il n’avait pas encore de réputation, personne ne s’était montré aussi accueillant.

« Tu n’es pas très bavard », fit elle après quelques minutes de silence. « Tu sais, je crois bien que l’orphelinat entier ne t’aime pas. Tout le monde m’a mis en garde contre toi. Pourtant, tu n’as pas l’air méchant. » Voyant qu’il ne répondait pas, elle ajouta: « Ni autiste. »

« Autistpfff! » s’écria Thana en s’étouffant avec la gorgée d’eau fade qu’il avait pris.

La jeune fille éclata de rire, un son pur et mélodieux, qui rappela de vagues souvenirs à Thana. Finalement, il regarda la jeune fille.

« -Comment t’appelles tu? 

- Lilia. Mais en fait, ce n’est pas mon vrai nom. Mes parents m’ont abandonné lorsque j’étais toute petite, et je ne l’ai jamais connu. C’est le nom que j’ai choisi. »

Thana, surpris qu’elle parla de cet événement sur un ton aussi détaché, réfléchit quelques instants.

« Quel âge cela te fait il? » demanda t-il finalement.

« Tout juste treize ans. »

La réponse le laissa perplexe. Il s’attendait à moins. Mais maintenant qu’il y réfléchissait, cela semblait logique, au vu de sa façon de parler. Et du regard qu’elle posait sur les choses. Quelques minutes s’écoulèrent en silence. Puis, ayant finit, Lilia se leva.

« -Par contre, une des choses que l’on dit sur toi au moins est vraie.

-Et qu’est ce que c’est? » demanda assez froidement le garçon.

«  Que tu es mignon. »

Thana ne pouvait le voir, mais le sourire de Lilia lui montait jusqu’aux oreilles. En revanche, un certain nombre de personnes le virent rougirent…

Le lendemain, Thana se rendit à la bibliothèque, ses cours finis depuis peu et ses devoirs déjà achevés. Il trouva le vieil homme qui s’occupait de l’endroit derrière le comptoir, dans un grand hall brillamment éclairé. Il se dégageait de cet endroit une étrange impression de calme. Le vieil homme l’interpella dès qu’il le vit:

« Tiens donc, notre jeune visiteur… Vous venez encore fouiller à la recherche de quelque chose à lire? »

Thana sourit: cet homme était vraiment gentil.

« - Oui, j’ai fini celui que je vous avais emprunté…

- Ah, mais je t’avais dit de ne pas les faire sortir d’ici! » Thana avait laissé échapper l’information sans s’en rendre compte, et les sourcils broussailleux se fronçaient maintenant avec sévérité. « Enfin… Tu es bien l’un des seuls à venir ici alors… Allez va, mais ne fais pas trop de bruit, au cas où quelqu’un viendrait. »

Thana le remercia rapidement, puis prit le chemin de la cave où il trouvait de quoi passer son temps et rêver. Il poussa la lourde porte qui menait à un couloir sombre et peu utilisé, et celle ci, comme à son habitude, grinça. Puis il s’engouffra dans un escalier dérobé, et descendit les marches rapidement. Lorsqu’il éclaira la pièce en entrant, un sourire se dessina sur ses lèvres: les étagères de bois supportaient des masses confuses de vieux papiers, de journaux, et un peu plus loin apparaissaient les rayonnages remplis de livres, de gros tomes encore poussiéreux, de tout un monde.

Il se dirigea vers ces derniers, et prit au hasard un volume. Il s’assit dans un coin, qui était devenu son coin, et commença la lecture. Les minutes défilèrent, et cela faisait bientôt plus d’une heure qu’il lisait lorsque, au détour d’une page, il découvrit un paquet de papiers jaunis. Intrigué, il retira doucement la ficelle qui nouait les pages, et les déplia soigneusement. Il découvrit une écriture passée et manuscrite qui courait sur toute la surface des trois feuilles qui composaient le paquet. Jetant un rapide coup d’œil à l’escalier et constatant qu’il était seul, il commença la lecture:

« J’ai aujourd’hui 90 ans. C’est un âge assez commun désormais, mais j’estime ma vie assez longue pour la quitter sans regret.

Je me sens pourtant l’obligation de vous parler, de vous raconter, qui que vous soyez. Je ne sais pas quelle année il sera, ni ce qui se sera passé d’ici que vous trouviez ces mots; mais je crois que rien n’aura changé.

J’avais 10 ans lorsque est survenu le grand bouleversement. La vie jusque là avait été paisible: la population avait augmenté, et le monde connaissait encore quelques troubles mineurs, mais dans l’ensemble, tout allait bien. Et puis, cette année 2033 apporta le malheur. Le monde fut comme pris de folie: tremblements de terre, typhons, raz de marée; maladies nouvelles et incurables; prolifération des sauterelles qui ravageaient tout… On eut dit que la fin du monde était venu. En quelques mois, les villes étaient en grandes parties ravagées, les continents éventrés, et les populations à la fois affolées et affamées. »

Des pas retentirent soudainement au bas de l’escalier. Thana, sans trop savoir pourquoi, cacha les papiers dans le livre, et releva la tête.

«- Dis donc, jeune homme, on oubli l’heure?

- Et bien je… Oui, un peu. Est ce que je peux l’emmener? »

Le bibliothécaire regarda un instant le livre que Thana lui montrait, puis secoua la tête:

« - Je préférerais qu’il reste ici. Désolé mon petit, mais les règles sont déjà transgressées en étant ici, au milieu de tout cela, alors…

- Je peux comprendre, ne vous inquiétez pas. »

En reposant le livre, Thana n’eut pas le cœur d’emporter la lettre, et se promit de venir peu de temps après pour lire la suite.

Lilia et Thana étaient devenus très proche. Les cours les séparaient bien évidemment, mais ils passaient le plus clair de leur temps libre ensemble. Il était même fréquent que Lilia regarde Thana faire du sport, assise dans un coin, sans rien dire, les yeux fixés sur lui, et qu’elle l’accompagne de temps à autre à la bibliothèque. Il en était même ravi, mais ne pouvait pas lire la longue lettre en sa présence, et ce sans pouvoir se l’expliquer.

Et jusqu’à maintenant, elle l’avait toujours accompagné depuis sa trouvaille.

Ainsi, lorsqu’il se trouva enfin seul, il ressortit les feuilles et reprit sa lecture avec empressement.

«En quelques mois, les villes étaient en grandes parties ravagées, les continents éventrés, et les populations à la fois affolées et affamées. Au milieu de ce chaos, les gouvernements ne pouvaient pas grand chose, et bientôt la peur prit le dessus: des guerres civiles éclatèrent et déchirèrent les états, ajoutant à la folie de ce monde. Moi, trop jeune, je subissais et attendait, voyant mon père revenir avec quelques aliments, parfois rien, souvent blessé…Ce fut une année horrible, et la nature continuait de se déchaîner. Et puis, en 2034 apparurent cinq hommes. On ne savait ni d’où ils venaient, ni qui ils étaient, mais ils furent les seuls à tenir un discours rassurant. Les promesses de nos dirigeants ne suffisaient plus, nous voulions du concret; ils en proposèrent.

Leur volonté était de rassembler tous les Hommes -donc tous les êtres humains de cette Terre…- au même endroit, dans un même pays, car ainsi nous saurions où apporter de l’aide, nous serions plus à l’abri - en réduisant la surface sur laquelle nous vivions ils voulaient réduire les chances d’être touchés par les catastrophes naturelles, et nous pourrions tous nous épauler. Les gens se rallièrent immédiatement à ces cinq hommes, qui, il faut le dire, étaient charismatiques. Mais un problème subsistait: où allions nous nous rassembler?

Personne n’était d’accord: les chinois restaient en Chine, les américains prônaient leur pays comme le plus adapté…

Mais ceux qui seraient surnommés plus tard Les Sauveurs ne se démontèrent pas: ils lancèrent un appel universel à les rejoindre, pour le salut de l’humanité. Immédiatement, des migrations s’organisèrent. Ils avaient décidé que l’Europe serait le point de départ, alors elle le fut. Devant de tels mouvements de population, les gouvernements n’hésitèrent pas longtemps, et c’est comme cela que nous nous retrouvâmes, nous tous les survivants, rassemblés en un même endroit. »

Thana fit une pause. Cette lettre racontait en fait ce qui s’était passé… Avide de connaître la suite, Thana se concentra à nouveau sur la lettre, dans la lumière tremblotante de la cave.

« Les débuts furent extrêmement durs: bien que diminuée, la population mondiale concentrée en un même endroit restait immense. De la France à la Roumanie, les réfugiés s’entassaient. Partout les gens priaient, et attendaient que les Sauveurs agissent.

Ce qui fut fait… Jamais on ne connut un tel déploiement d’énergie: les cinq décidèrent que les états n’avaient plus autorité, et ils créèrent leur propre gouvernement, le Gouvernement Planétaire, qui serait celui de tous les rescapés. Et une fois au pouvoir, ils décidèrent que tous devaient travailler pour la reconstruction, sans penser au bénéfice; alors, pour la première fois depuis longtemps, l’humanité éprouvée travailla main dans la main, et les immeubles poussèrent, et d’immenses fermes couvertes furent construites. Bientôt le monde calma ses assauts, et les hommes trouvèrent un remède contre les maladies apparus il y avait deux ans…

Je me souviens y avoir participé activement. Tous, nous l’avons tous fait.

En dix ans, tous étaient logés.

En vingt, la nourriture était abondante, les gens soignés.

En trente, le Mur construit et, en quarante, l’Extérieur oublié.

Car bien qu’ayant fait leur travail, et à la perfection, les dirigeants, les Sauveurs, ceux là prirent goût au pouvoir. Et bien que la sécurité soit primordiale, elle devint étouffante. Les gens ne s’en rendaient pas compte; il faut dire aussi que peu de ceux qui avaient connu le monde avant le grand bouleversement vivaient encore. Le Mur est la pire des choses qui soient arrivées: il nous coupe de la nature. Vous ne verrez plus un brin d’herbe maintenant; seul le béton pousse par ici. La nourriture devient fade, et les gens s’enveloppent dans une routine toujours plus triste. Dans leur volonté de créer un monde parfait, ils ont commencé à créer une prison: tout est contrôlé, les naissances, le travail; partout des caméras… Rien ne leur échappe.

Ce régime qui était autrefois un grand baume pour le monde se change en aliénation des gens. Alors, qui que vous soyez, vous qui lisez ceci, tentez de changer les choses. La vie aujourd’hui pourrait se résumer ainsi: la vie est la Ville. La Ville est la vie. L’humain n’existe que lorsque que le risque existe.

Je ne sais pas comment la succession s’est organisé au pouvoir, mais une chose est restée la même: ils éliminent ceux qui, comme moi, se rappellent. Je vais donc finir cette lettre, la cacher dans un livre, clore le passage qui y mène, et espérer.

V. Talan »

La lettre s’achevait ainsi, sur cette signature vieille de plusieurs décennies. Thana était troublé. Ce que ce Talan décrivait avait il existé? Il savait qu’il ne verrait plus jamais les choses sous le même angle, et l’envie de découvrir ce qui se cachait derrière le Mur- il y pensait comme cela maintenant qu’il avait lu cela- le taraudait.

Lorsqu’il sortit, le bibliothécaire lui demanda si il allait bien, et Thana se rendit compte qu’il était pâle comme jamais. En débouchant sur la rue, le vent le surprit, et la lumière grise qui régnait en automne lui fit mal aux yeux. Puis il promena son regard autour de lui: les immeubles l’encadraient, silencieux, alors que les trains magnétiques passaient à une vitesse effrénée partout autour.

Pour la première fois, il trouva cela moche.

Mais lorsqu’il rentra à l’orphelinat, une personne l’attendait, et sa lecture lui sortit momentanément de la tête. Lilia était la seule amie qu’il ait, et il commençait à prendre goût à sa simple présence et à regretter son absence.

Ce fut en Novembre que leur amitié se renforça. Seule dans la rue, Lilia rentrait d’une courte sortie lorsqu’elle fut abordé par un groupe de cinq personnes. Elle reconnut immédiatement une des bandes qui cherchait à faire tomber Thana.

« Eh, mais on dirait bien la copine de l’autre abruti! Alors, comme ça on se promène sans son chien? C’est pas très gentil de le laisser chez toi! »

Elle essaya de passer sans prêter attention aux provocations, mais ils la saisirent et commencèrent à la tirer vers une des nombreuses ruelles qui jouxtaient l’orphelinat. Alors qu’elle se débattait, son manteau lui fut arraché.

« Oh, mais c’est qu’elle est jolie en plus! ». Les ricanements de ses amis inquiétèrent la jeune fille plus encore que leur violence. Alors qu’ils commençaient à l’acculer dans un coin, elle pensa seulement à Thana, et pria pour qu’il arrive.

Celui ci était en train de finir son jogging journalier, lorsqu’il passa devant une ruelle obstruée par un garçon de son âge. Il le reconnut aussitôt, et l’autre de même. L’air surpris se changea en inquiétude sur le visage de Rodolphe, un grand échalas maigrichon qui jouait pour le coup le rôle de sentinelle. Le poing de Thana s’écrasa sur sa joue gauche avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit. Puis son genou remonta et percuta son estomac, lui coupant le souffle. Pour finir, les deux poings rassemblés de Thana frappèrent le cou du garçon, qui tomba, inconscient. Il haïssait suffisamment Rodolphe pour frapper sans réfléchir si il en avait l’occasion.

« Que faisait il ici, lui qui ne s‘éloigne jamais de l‘orphelinat? Ni de ses amis d‘ailleurs… Bah, sûrement une coïncidence. »

Il allait reprendre sa course lorsque un instinct lui dicta de s’arrêter. Des bruits étouffés provenaient de la ruelle. Il s’engouffra à l’intérieur, et après un léger virage, découvrit la scène: quatre gaillards entouraient une fille, qui se débattait mais ne criait pas. Thana fonça, souple et silencieux.

Les mouvement lui vinrent, fluides et efficaces, résultat du travail fournit lors de ses nombreux cours d’arts martiaux.

Il attrapa un des garçons par le col et l’envoya rouler au loin, alors qu’il frappait déjà du plat de la main dans les côtes d’un autre, qui poussa un cri bref. Les deux autres, se rendant compte que la situation avait évolué, voulurent attaquer. Thana se glissa au milieu de leurs coups maladroits, et se retrouva dans leur dos, entre eux et la jeune fille. Il l’entendit remuer, rassemblant ses affaires.

« Surtout, ne bougez pas, ne courez pas, sinon je ne pourrais pas forcément vous aider. », lança t-il d’une voix basse et rauque.

Les autres s’étaient rassemblés et, découvrant qui les attaquait, furent pris de fureur. Mais Thana devança leur assaut. Un coup de pied fouetté percuta le menton de Romain, le meneur, qui tomba au sol. Alors qu’il touchait terre, Thana se baissa, passant sous le poing de son nouvel adversaire, et il remonta en un fulgurant uppercut qui toucha sous l’aisselle; il enchaîna par un coup du tranchant de la main dans le cou. L’autre s’effondra comme une poupée de chiffon. Un coup de pied atteignit Michael, le plus costaud de la bande, dans l’abdomen; un second dans l’estomac. Thana virevolta et se retrouva devant le dernier debout: son poing frappa dans le ventre, son coude brisa une arcade sourcilière. Enfin, il exécuta une balayette qui renversa son adversaire.

Légèrement essoufflé après cette effort, Thana posa les mains sur les genoux pour récupérer. C’est alors qu’il entendit une voix l’appeler:

« Thana?… »

En levant les yeux, il vit enfin qui était la jeune fille: Lilia, tremblante, les larmes aux yeux, était debout, et le regardait. Il se redressa, constatant que le coup qu’il avait reçu dans le dos et crut pouvoir ignorer était finalement douloureux.

Il se passa deux petites secondes avant que Thana n’esquisse un pas vers elle. Il n’eut pas le temps d’aller plus loin, car elle se jeta dans ses bras, laissant enfin couler les larmes qui formaient des perles parfaites sur le grain fin de sa joue.

« Ça a été juste ». L’après midi touchait à sa fin, et malgré le froid du mois de Novembre, des rayons de soleil venaient réchauffer la petite pièce qui servait de chambre à Thana.

Assis sur le lit, les deux adolescents étaient juste rentrés. Après la rixe qui datait de trente minutes à peine, ils n’avaient pas voulu se séparer. Enfin, Lilia n’avait pas voulu rester seule.

C’était Thana qui avait prit la parole. La jeune fille, pour une fois, n’arborait plus cet air de tranquille malice qui était habituellement la sienne. Elle semblait songeuse.

« Sais tu pourquoi ils s’en sont pris à toi? » Silence.

« Simplement parce que j’ai vu ce que personne n’a vu. »

La réponse n’était pas celle que Thana attendait, même si il pensait comprendre ce qu’elle voulait dire.

«- Tu sais… Juste avant que tu n’arrives, je ne voyais pas du tout comment m’en sortir. Je me suis juste dit que j’aimerais que tu sois là. Et tu es venu. 

- Je ne voudrais pas te décevoir, mais c’est un simple coup du hasard…

- Je ne suis pas sur… Je t’ai appelé, tu es venu. Je crois en toi », dit elle en se retournant, et son regard n’avait rien de celui de quelqu’un qui plaisante. « Tu peux faire de grandes choses, ou du moins apporter du bon autour de toi »

Thana partit d’un rire amer:

«- Tu dois te tromper; je suis juste un pauvre gars qui a perdu ses parents très jeune.

- Comme nous tous ici, ne l’oublie pas. »

Le ton et la teneur de la réponse lui fit lever les yeux, qui plongèrent dans un océan d’émeraude, seulement délimité par un blanc pur et de grands cils.

C’est alors que la porte s’ouvrit.

« Thana, vous êtes attendu chez le directeur. Rodolphe, Michael, cela doit vous rappeler quelque chose, non? »

Son regard, qui s’était détourné un instant, se reporta sur Lilia. Mais elle regardait, par la fenêtre, le soleil agonisant dans un ciel déchiré.

Il sortit.

Modifié par Silverthorns
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  • 2 semaines après...

Bon, la longueur des passages décourage apparemment bien des gens. Dommage, je dois donc continuer ma traversée en solitaire. Ici, le chapitre 5. Ne soyez pas surpris par les heures que j'indique parfois, c'est le fuseau horaire qui veut ça.

Ah oui, et je précise, ou précise à nouveau: les commentaires sont les bienvenus.

CHAPITRE 5:

« Une punition exemplaire, hein. Inadmissible de frapper des élèves… Ce n’est nullement possible qu’ils aient fait ça… »

Thana ressassait les phrases que le directeur lui avait crié, montrant les cinq élèves ‘victimes’ de sa brutalité naturelle. Il avait bien pensé que cela lui jouerait des tours un jour. Pour l’instant, seule l’image de leurs sourires goguenards lui restait. Et une autre. Mais il ne voulait pas y penser. Il fourra rageusement des habits dans son sac de sport. Ils le trouvaient pénible? Et bien, il disparaîtrait. Sans un bruit malgré la colère qui bouillonnait en lui, il franchit la porte.

La nuit était profonde dans l’établissement endormi. Il se faufila dans le couloir qu’il connaissait si bien, suivant le même chemin que lors de ses nombreuses excursions nocturnes. Même si la Ville ne dormait jamais, il avait toujours trouvé cela plus reposant, un peu plus agréable aussi. Pour l’instant, il avançait, tous ses sens en éveils. Il passa devant une porte close, et il fit un effort pour ne pas s’arrêter. Mais après quelques pas, il se retourna, abandonna son sac, et veillant à ce qu’elle ne grince pas, ouvrit la porte.

Au bout de quelques minutes passées à tâtonner dans le noir, il trouva enfin ce qu’il cherchait. Il s’arrêta sur le seuil d’une autre porte désormais ouverte, et contempla la forme allongée dans le lit. Il resta plusieurs minutes, fixant dans sa mémoire la silhouette vaguement distincte dans la faible lueur qui transperçait les rideaux, l’odeur, si particulière. Puis il se détourna, un pincement au cœur.

La porte se referma derrière Thana. Alors, les yeux grands ouverts, Lilia laissa échapper les larmes qu’elle avait retenu tout le temps qu’il avait passé là, à la regarder, croyant qu’elle dormait…

La porte se referma derrière Thana. Il était passé inaperçu dans le hall, malgré le veilleur de nuit. Une fois dans la rue, son sac à la main, il se dirigea immédiatement vers un des supermarchés qui pullulaient dans la Ville, proposant les produits fabriqués artificiellement dans les gigantesques fermes robotisées. Il acheta de quoi tenir plusieurs jours, puis ressortit. Alors qu’il piochait déjà dans ses réserves, il se demanda où il pourrait aller. Marchant au hasard, il leva les yeux vers le ciel: les étoiles brillaient au travers d’une couche de nuages trop épaisse pour être entièrement naturelle, et fournissaient un spectacle que peu de gens prenaient la peine d’apprécier. Les rues étaient relativement calme à cette heure ci, mais les trains magnétiques sillonnaient encore la Ville de long en large. Soudain, le ciel disparut à sa vue, et il baissa progressivement les yeux sur la silhouette massive du Mur. Inconsciemment, son désir de voir ce qui se trouvait au delà avait guidé ses pas vers ce lieu, limite infranchissable. Était ce seulement certain, d’ailleurs?

Durant son cheminement inconscient, il avait bien sûr pensé à ces révélations énigmatiques. Il se demandait d’ailleurs si c’était le hasard qui l’avait poussé à prendre ce livre là. Il était jeune, et il se plaisait à imaginer qu’il pourrait être le sauveur de l’humanité, ou quelque héros de cette trempe là..

Toujours immobile devant le mur, Thana remarqua que malgré son aspect lisse, le Mur souffrait des ravages du temps et que l’entretien devait être moins fréquent que ce qu’il pensait.

Des prises apparaissaient ça et là. Et Thana pratiquait l’escalade depuis qu’il était arrivé à l’orphelinat. S’assurant que son sac ne tomberai pas, il s’engagea là où il pensait avoir les meilleures chances de réussites. Il commença en douceur, préférant ne pas se fatiguer pour rien, le Mur étant quand même très haut. Ses doigts trouvaient toutes les aspérités du mur malgré la pénombre, et pourtant, son ascension n’en était pas moins lente. Au bout d’une vingtaine de minutes, même sa souplesse ne compensait plus complètement la difficulté de la montée. Et il n’était qu’à la moitié, grâce à un coup de chance qui lui avait conféré de nombreuses prises.

Lorsqu’il eut dépassé de quelques mètres le milieu du Mur, il se rendit compte que la partie supérieur était en bien moins bon état, offrant ainsi des prises plus larges. Il se sentit mieux, car l’éventualité de ne pas arriver au bout lui avait traversé l’esprit. Sans compter la descente…

Ainsi, il grimpait toujours, ses muscles jouant sous ses deux épaisseurs de vêtements. Bloqué un temps, il remarqua une prise sur sa droite, légèrement en dessous de ses côtes; sa jambe se plia, son pied se cala sur cette aspérité saillante, et il poussa. Alors qu’il arrivait à la fin de son mouvement, la pierre céda. Il lui sembla qu'il flottait en l’air pendant quelques instants, puis le vide l’attira. Devant ses yeux, fixés droit devant lui, passa une des lézardes qu’il avait utilisé pour se hisser. Instinctivement, il jeta sa main dans la fissure. Le choc manqua de lui démettre l’épaule, et la douleur remonta jusque dans ses doigts, lui arrachant un cri de souffrance. Rapidement, il s’assura une prise plus grande et tenta de reprendre son souffle.

Cette montée n’avait rien à voir avec ce qu’il avait pratiqué avant. Question de vie ou de mort à chaque instant, la tension faisait palpiter les veines de ses tempes, et sa transpiration glacée lui coulait le long du dos. Il examina sa main, et constata qu’elle saignait. Abondamment. Alors, courageusement, il reprit sa progression, ses doigts engourdis cherchant à tâtons des prises. Désormais prudent, il n’avançait qu’en étant sûr de ses prises. Lorsqu’il arriva au fait du mur, la nuit commençait à s’éclaircir. Le jour se lèverait dans quelques heures, quatre tout au plus.

Le mur, épais d’un mètre à son sommet, offrit à Thana un repos bien mérité. Il commença par examiner sa main: écorchée à plusieurs endroits, l’un de ses doigts le faisait atrocement souffrir. Cassé, certainement. Il fouilla dans son sac, à la recherche d’un possible bandage; ne trouvant rien, il sacrifia un de ses tee-shorts pour en arracher une bande assez longue; il appliqua quelques mouchoirs sur la blessure, transforma sa bande de tissu en une bande enveloppant deux doigts et maintint le tout par un nœud. Puis il mangea pour tenter de regagner des forces. C’est alors qu’il constata qu’il était frigorifié: à cette heure et à cette altitude, le vent soufflait en continu et devenait mordant rapidement. Malgré cela, et son inquiétude sur sa position, il s’allongea, et plongea dans un demi sommeil rythmé par le bruit de la Ville.

Lorsqu’il s’éveilla, le soleil se levait. Les yeux encore embués, il regarda la Ville, qui gagnait en activité. Dans une heure, ce serait une véritable fourmilière, bruissant incessamment, avec ses milliards d’habitants…

Puis son regard se posa sur l’autre côté. Ses yeux devinrent ronds, prêts à lui sortir de la tête. Très vite, sa contemplation se mua en frénésie, et il entama sa descente comme si il venait de dormir des heures dans un bon lit…

Quelque part sur l’Océan Atlantique, 9H55:

Une pièce, sombre. Sur un mur, une porte, à peine discernable. A sa gauche, un bureau, plongé dans l’obscurité; en face, un écran , seule source de lumière de la pièce.

Sur cet écran, se détachait le contour d’une silhouette. Elle prit la parole:

« Monsieur, un à réussi à nous échapper. Ce matin, il avait disparu. Notre agent sur place aurait du se méfier, mais il avait été appelé ailleurs, et est arrivé trop tard. La dernière fois qu’il a été enregistré, c’était à la sortie d’un supermarché. Je vous envoie les coordonnées. Nos équipes travaillent à le retrouver. »

L’écran de l’ordinateur posé sur le bureau s’alluma, révélant une personne jusqu’ici dans l’ombre. Des informations cryptées défilaient alors que la communication s’achevait.

« Ainsi, le premier à nous échapper vient de là bas, hein… »

La personne se détourna. Sur l’écran, la zone Uk40°N se découpait nettement…

8H30, orphelinat de Winderland:

Tous les pensionnaires s’étaient massés dans le hall à la demande du directeur. Celui ci était apparu sur un grand écran installé il y avait peu, et s’adressait aux enfants depuis son bureau.

« … Ainsi soupçonnons nous le dénommé Thana d’avoir fugué. Toutes les informations que vous détenez seront les bienvenues. »

Le groupe que Thana avait croisé le jour d'avant fut le lieu d’un échange intense de regards. Puis Romain prit la parole, s’adressant directement à un des membres du personnel de l’établissement:

« Vous devriez demandez à la rouquine, c’est la seule qui ai pu approcher ce fou. »

Dans la foule, Lilia sentit les regards se poser progressivement sur elle, au fur et à mesure que l’adulte avançait vers elle.

Alors, elle fut prise d’angoisse. Cette fois, Thana ne viendrait pas, elle en était sur.

Quelque part sur l’Océan Atlantique, 10H15:

Une scène identique à la précédente se déroulait dans ce bureau, mis à part que l'homme qui se trouvait dans la pièce et recevait les informations jouait maintenant les informateurs.

Et il parlait à cinq personnes.

« Comme je vous le disais, cet événement révèle une faille dans notre système, et c’est pourquoi je vous demande d’examiner avec soin le dossier que vous avez reçu, car il contient la clé d’un avenir meilleur. »

Il fit une pause. Moment crucial, le projet tant soupesé allait sûrement être mis en place.

« Un monde où chacun devra être à sa place. »

Le reste de la conversation fut étouffé lorsqu’une porte de communication se referma.

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Bon, alors pour répondre à l'appel désespéré de... Euh... Un lecteur... Qui ne s'est pas manifesté ici... Ouais, mais je suis sûr qu'il y en a d'autres, d'abord! Je disais donc que je vais augmenter la cadence des chapitres: il y en aura un le lundi, et un le vendredi.

Maintenant, je lance un appel au secours à vous tous, lecteurs fantomatiques: j'ai grand besoin d'aide. Parce qu'en fait je n'ai lu que très peu de SF, et je ne suis pas vraiment familier de ce genre là; par conséquent, je suis certain qu'il y a de nombreuses incohérences, des impossibilités formelles, etc. D'abord, la contrainte imposée par ma volonté de rester dans le futur de ce monde ci me pose de grandes difficultés, par rapport aux temps de trajets, à plein de petites choses qui confèrent au texte sa crédibilité.

En deux mots comme en cent, manifestez vous, si jamais vous veniez à rencontrer quoique ce soit.

Et puis parce que j'ai loupé le créneau hier, le chapitre suivant:

CHAPITRE 6:

1er Janvier 2200, zone Uk40°N.

L’homme avançait dans les rues, l’air hagard. Il regarda avec mépris les tours qui s’élevaient partout, jusqu‘au ciel très gris, les trains qui passaient en sifflant leur rage, les gens, la multitude de gens…

Ses vêtements étaient passés, il en avait conscience. Alors, il entra dans la première grande surface qu’il rencontra, se dirigea droit sur le rayon vêtements, et après un court essayage, s’habilla dans un coin. Il arracha négligemment les codes d’identification des produits, et sortit du magasin.

Le vol n’était plus très répandu dans une société où tout était uniformisé.

Puis il se dirigea vers l’arrêt du RUD le plus proche, qui se dirigeait vers l’Est. Bien que le train fut plein, il se dégagea autour de lui un espace confortable. L’odeur, peut être. Ou bien son regard, acéré et mordant.

Dans tous les cas, il arriva à destination sans encombre. D’un pas vif, il s’élança. Ses bottes, qu’il avait seules gardées de son ancien accoutrement, martelaient le sol alors qu’il avançait. Il s’arrêta devant une porte, et leva un sourcil surpris en identifiant le même appareil qu’à l’entrée du supermarché, fixé au dessus de la porte d’entrée. A y bien regarder, il y en avait un peu partout. Un peu trop partout. Ses souvenirs ne lui jouaient pas des tours, ils n’y étaient pas la dernière fois.

Le bâtiment était toujours en activité. Un sourire amer aux lèvres, il repartit et arriva cette fois ci devant une construction basse et massive; il en poussa la porte, au dessus de laquelle il vit le même appareillage que plus tôt. Il n’oublierait pas de demander ce que c’était.

Le hall était immense, et le comptoir qui s’accrochait à un des murs semblait dérisoire. L’homme se posa devant, et activa une sonnette qu’il connaissait bien. Un homme, vieux et fatigué, plus vieux qu’il n’aurait du l’être d’ailleurs, apparut. Levant les yeux sur l’inconnu, il se figea. Deux larmes perlèrent au coin de ses yeux ridés; un sourire fleurit sur les lèvres de l’autre.

« Mais où étais tu donc durant ces cinq années? » La voix du vieil homme tremblotait d’émotion. En face de lui se tenait l’homme, son regard posé sur lui.

« -Cela, tu le saura plus tard. D’abord, réponds moi: peux tu me loger, au moins quelques temps?

- Bien sûr, mais je… »

L’homme ne l’écoutait plus, cela se voyait clairement. Surpris par ce qu’il découvrait, le vieil homme réfléchissait: cinq ans représentait somme toute un délai capable de changer une personnalité.

« -Dis moi, comment vas tu? » reprit le nouvel arrivant.

« - Mal, je le crains. Les livres ne passionnent toujours pas les gens, surtout que tous peuvent désormais les lire via leur Matrice et…

- Qu’est ce qu’un… Qu’une matrice?

- Tu n‘en as pas entendu parler? » s‘étonna le vieil homme. Devant le regard de son ami, il décida de donner une explication.« Une sorte d’ordinateur de poche, parfaitement capable de rivaliser avec un modèle plus gros, et ayant accès à une banque de données inégalable. On peut aussi rentrer des centaines d’informations sur soi-même et les partager. Bref, je vais devoir fermer, surtout que mon goût pour les antiquités ne plaît pas du tout. Oh, mais j’arriverai bien à vivoter, ne t’inquiètes pas », ajouta t-il devant les sourcils froncés de son ami.

Une minute passa, dans un silence complet et plein de questions silencieuses.

Puis le vieil homme reprit la parole:

« Viens, je vais te montrer ta chambre. Et la douche ».

Le froncement de sourcils blancs fit plus d’effets encore que les paroles, et l’homme, malgré sa haute stature et son regard glacial, se retrouva en train de suivre le dos courbé de son ami.

Quelques temps après, l’homme sortait de sa chambre. Il dégageait désormais une incroyable sensation de force, et un charisme puissant: ses cheveux, qu’il avait raccourci, ne lui tombait plus qu’aux épaules; habillé avec plus de soin, son tee-short noir serrait de prêt son torse épais, son jean sombre rentrait dans les bottes hautes qui lui servaient de chaussures, avec à la main un long manteau kaki, le tout formant un ensemble disparate sans paraître étrange.

Ils discutèrent de choses et d’autres, l’homme se renseignant surtout sur le fonctionnement actuel des choses.

Puis une question revint sur les lèvres du vieil homme:

« Et alors, où étais tu? »

En silence, il attendit une réponse. Il crut qu’elle ne viendrait jamais. Puis l’homme sembla sortir de sa rêverie.

«- Pas si loin que cela. J’ai pas mal bourlingué, voyageant de ci de là. Sans me fixer. J’ai découvert de nombreuses choses.

-Comment cela? Serait-ce si différent que cela lorsque l’on dépasse la limite de notre zone? »

L’homme le regarda, longuement. Le vieil homme comprit: son regard. Voilà ce qui avait changé. Plus froid, plus dur. Trop froid et trop dur pour son âge…

« Je vais faire un tour. »

L’homme se leva, enfila son manteau. Jetant un dernier regard autour de lui, il assura le vieil homme qu’il reviendrait bientôt.

Lorsqu’il fut sortit, ce dernier marmonna quelque chose avant de se lever péniblement et d’aller reprendre sa place derrière un comptoir où il savait que personne ne viendrait demander de renseignements.

L’homme marchait de nouveau dans la rue. Sauf que désormais, il s’efforçait de ne pas être remarqué. Il monta rapidement dans un train alors que celui ci partait. En s’installant, une chose le frappa: les gens qui l’entouraient semblait un peu… Gris. Il aurait pu l’exprimer autrement, mais il trouva que c’était ce qui convenait le mieux. Enfin, ils paraissaient plus gris qu’avant.

Lui posait un regard indifférent sur les gens, dégoûté sur le reste. Il descendit quelques minutes plus tard, se dirigeant droit sur un Dôme. Ces Dômes, qui étaient présents dans chaque zone en nombre variable, mais jamais plus de cinq, représentaient depuis longtemps le moyen le plus rapide et le plus sûr pour accéder à tout ce que l’on désirait savoir.

A l’entrée, il remarqua encore une fois la présence du boîtier. Il chercherait. Il entra, consulta la fiche de disponibilité des machines, et monta jusqu’au deuxième étage. Là, lorsqu’il alluma l’ordinateur, il fut étonné lorsque s’afficha une demande d’identification. Il n’avait jamais fallu un code pour cela. Il se leva, et s’approcha du point d’information de l’étage.

«- Excusez moi, j’ai… Perdu mon code. Comment…

- Votre code? Perdu? Mais vous avez pourtant vos deux bras!

- Pardon? » Cela n’avait aucun sens pour lui.

L’employé prit un air méprisant et lui répondit:

« Oui, votre code, tatoué sur l’un de vos bras. Vu qu’il vous sert à tout, vous comprenez? Maintenant excusez moi, j’ai besoin de passer aux toilettes. »

L’employé s’éloigna. ‘Tatoué sur l’un des bras? Mais c’est être marqué comme du bétail…’

Il suivit l’arrogant petit homme à lunettes qui marchait en boitillant vers les toilettes. Là, il vérifia précautionneusement, et constata la présence du boîtier en plus d’une caméra. Se plaçant hors du champ de celle ci, il attendit. Le petit bonhomme sortit, et vit cet inconnu qui se tenait dans un coin de la pièce.

« Mais qu’est ce que… »

Sa phrase s’étrangla dans sa gorge alors que le tranchant de la main de l’autre s’abattait sur son cou. Assommé pour une bonne demi heure, au vue de la violence du geste.

Relevant prestement la manche de l'agressé, l'agresseur mémorisa le code, puis sortit. Regagnant une place libre, il tapa rapidement le code, en gardant un sang froid inébranlable. Lançant le programme, sa première recherche concerna les nouveaux boîtiers. Rien, pas même un article de presse informatique. Même si ces mesures remontaient au jour où il n’aurait pas pu en entendre parler, il aurait dû rester des traces. Sa deuxième recherche concerna une disparition. Mais il ne trouva rien non plus. Se concentrant d’avantage, il plongea au cœur d’un tourbillon d’informations.

La douce chaleur qui régnait à l’intérieur contrastait avec le gris du temps à l’extérieur. Secouant la tête comme pour chasser le mauvais temps, la jeune fille entra plus avant dans le Dôme. L’écran de disponibilité, projetant sa lumière rouge et verte, attira son regard. Deuxième étage. Parfait. L’ascenseur la mena en quelques secondes à destination. Un pas après être sortit, elle lança un regard circulaire sur la salle. Elle soupira devant la foule de gens, tous penchés de la même façon, et se dirigea vers l’ordinateur qu’elle avait réservée.

L’homme cherchait toujours fébrilement, inconscient de tout ce qui se passait autour de lui, plongé dans une bulle où réflexion se fondait avec mémorisation quasi instantanée. Cependant, ses sens aiguisés lui firent entendre un cri, plus haut que le reste du bourdonnement des voix. Jetant un coup d’œil dans la direction d’où il venait, il vit deux agents de sécurité, conduits par l’employé qu’il avait assommé, se diriger vers lui. Il ne prit pas même la peine d’éteindre la machine, juste d’effacer l’historique, puis se leva.

La jeune femme avançait vers son poste lorsqu’elle remarqua qu’il était occupé, par un homme plongé dans des recherches. Rien ne bougeait si ce n’était, elle l’imaginait, ses yeux. Alors qu’elle arrivait à sa hauteur et qu’elle allait lui demander quelques bénignes explications, un cri retentit. Comme tout le monde, elle regarda vers les toilettes: deux agents de sécurité avançait dans sa direction, guidé par un homme qui pointait clairement le doigt sur elle. Ou plutôt, non, sur l’ordinateur. En baissant les yeux, elle réalisa que c’était sur l’homme qui y était assis. Elle n’eut pas le temps de reculer que l’homme, qui s’activait sur la machine, se leva d’un bond. Ils se percutèrent. Elle ne vit plus rien que le noir du tee-short de l’homme, qui la dépassait largement.

Alors qu’il allait se mettre à courir, il percuta quelqu’un, et se retrouva à terre, ne voyant plus que le roux d’une chevelure abondante. Ne cherchant pas à comprendre, il se releva d’une traite et se mit à courir. Il entendit des pas marteler le sol derrière lui. ‘Depuis quand y a t-il des agents de sécurité?’, s’entendit-il penser. Se rendant compte qu’il n’y avait plus d’escaliers depuis longtemps ici, il s’approcha, toujours en courant, de l’ovale central qui formait comme un tunnel vertical de vide, présent à chaque étage. Heureusement pour lui, la distance était faible d’un étage à l’autre. Cinq mètre, tout au plus. Il sauta, et retomba avec fracas au milieu d’ordinateurs qui, malgré leurs fixations, roulèrent au sol en crépitant et en jetant des étincelles vengeresses.

Comme la plupart du temps, les estimations de l’homme s’étaient révélées inexact. Plutôt sept mètres que cinq.

Heureusement, ses chevilles étaient solides, et il reprit sa course, à peine ralentit. Il sourit, en pensant à ce qu’aurait été sa fuite si les agents avaient été armés.

« Oui, dans les toilettes, là comme ça! » L’employé à lunettes mima très mal le coup que lui avait asséné l’homme. Plus loin, le deuxième agent s’approcha de la fille, un peu surprise par ce qu’elle avait vu.

«Dites moi, jeune fille, êtes vous sûre de ne pas le connaître? Vous vous teniez pourtant à côté de lui. » Elle lui jeta un regard exaspéré, avant de répondre un peu sèchement:

« Non, je ne le connais pas. Si je le connaissais, croyez vous que je serais restée, ou même qu’il m’aurait percuté? Je suis venu ici parce qu’il n’avait pas signalé l’utilisation de l’ordinateur. »

L’employé, enfin libéré de l’interrogatoire de l’agent, rentra chez lui. Ce n’est qu’en arrivant qu’il remarqua que sa manche était remontée, mais n’y prêta plus attention.

Dans le train du retour, l’homme réfléchit. C’en était raté pour passer inaperçu. Cependant, il avait vraiment besoin de ces informations, et il prendrait de toute façon des risques. Lorsqu’il arriva chez son ami, celui ci l’attendait dans la cuisine, en train d’essayer d'arranger les produits pour leur donner un semblant de saveur. Enfin, c’est ce que pensa l’arrivant.

«- Bonne journée?

- Oui, si l’on veut. Cherchais des renseignements. »

Cette réponse, pourtant lapidaire, fit hocher la tête du vieil homme, qui alluma l’écran incorporé au mur. La téléplasma cracha le son avant que l’image n’apparaisse. Un des rares reportages qui passait encore.

« Aujourd’hui même, un inconnu a saccagé un Dôme dans un secteur proche de la Bordure. Les images des dégâts sont tout ce que l’on a, l’homme s’étant par hasard tenu hors du champ de vision des caméras. Il a aussi agressé un employé. »

Le reste se perdit lorsque le vieil homme éteignit la télévision. Il alla s’asseoir dans un fauteuil, le dos droit, les yeux dans le vague. L’homme n’eut d’autre choix que de s’asseoir en face. Cela fait, le silence fut rompu par le senior:

« Racontes moi tout, Thana. »

En face de lui, deux yeux banquises brillèrent dans le crépuscule qui tombait sur la Ville, monstre qui ne dormait jamais, et qui résonnait jour comme nuit d’un éternel vacarme, charriant un vent lourd, véritable haleine putride sortant de milliers de corps plus petits…

Thana se pencha en avant, posa les deux coudes sur ses genoux.

« Tu as toute la nuit, j’espère. »

Thom, le bibliothécaire, l’ami, acquiesça, et écouta.

Longuement.

Lorsque tout fut dit, lorsque plus rien n’était inconnu de la vie de Thana, le soleil se leva, posant ses majestueux rayons comme un regard bienfaisant sur les deux hommes désormais silencieux…

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Et bien si personne ne répond je vais me dévouer.

J'ai lu le dernier chapitre en détails, les autres plutôt en diagonal par manque de temps, simplement pour cerner le contexte. Je n'ai malheureusement pas eu le temps de passer plus de temps à la lecture.

Pour ce que j'ai lu, c'est plutôt agréable. Le texte est aéré, les phrases pas trop longues et plutôt bien dosées. Quelques fautes d'orthographes émaillent le texte, mais je ne pense pas que cela nuise particulièrement à la lecture (ce n'est pas pour ça que tu dois en faire cependant ^^).

Un mauvais point cependant : je trouve cette lecture un peu impersonnelle. J'ai énormément de mal (pour ne pas dire je ne parviens pas) à m'attacher au personnage. On connait deux trois de ses pensées, et le reste se limite à des descriptions de lieux et d'actions. C'est peut être voulu, mais en tout cas, je n'adhère pas.

Petite incohérence de réalisme : chuter de sept mètres dans un tas d'ordinateurs, puis réussir à échapper aux vigiles, je ne pense pas que ce soit extraordinairement réaliste... 20% des chutes entre 4 et 6 mètres sont mortelles. De plus, tomber sur une surface non plane doit augmenter considérablement les risques de se briser la nuque ou la colonne vertebrale, entrainant une mort immédiate. Qu'il ne meurt pas de sa chute est fort probable, mais vu la récéption que tu décris (avec fracas au milieu des ordinateurs), il aurait dû se briser une jambe, voir les deux, avec des os cassés un peu partout... A moins qu'il n'ait des chevilles bioniques, il na va pas reprendre sa course comme ça, "à peine ralentit"...

Voilà, j'espère que mon commentaire te semblera constructif :)

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Ah, bon, voilà le genre de choses dont j'ai besoin. J'avoue avoir commencé ce récit un peu n'importe comment, en seconde je crois, et même maintenant je ne fais que très, trop peu de recherches. Pour la chute, je rectifierai cela assez vite.

En ce qui concerne la lecture impersonnelle... Les premiers chapitres, où il est vraiment enfant, sont volontairement laissés dans un flou passe partout: pas le nom des parents, toussa toussa... La suite est normalement plus détaillée. Mais tu n'as lu qu'en diagonale, donc je peux imaginer que tu ne l'ai pas vu. D'autant que tu n'as apparemment digéré que la partie où il revient après une longue absence, et même si le suspens est maigre, c'est volontairement que je ne décline son identité qu'à la fin.

Mais merci d'avoir pris du temps.

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J'aime beaucoup ton texte mais tu devrait rajouter des noms car pendant certains passages car sinon on a un peu de mal a comprendre "qui est qui" et aussi faire expliquer la techologie nouvelle ( Matrice, code barre personnel, les appareil au dessus des portes ). Sinon j'adore!!

Bolterman

Modifié par bolterman
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  • 5 semaines après...

Yop,

Après un temps d'absence pour cause de participation au concours, me revoilà donc... Et que de lecture à rattraper :unsure:

Ton texte est toujours aussi agréable à lire. On trouve toujours quelques petites fautes et quelques lourdeurs mais qui ne nuisent pas outre mesure à la lecture.

J'ai un petit reproche à faire par contre ; Le dernier paragraphe que tu rédige sans nommer le personnage me gêne un peu dans le sens ou le suspens est si faible que ça en devient pas très habile... Selon moi bien sur.

Sinon concernant la crédibilité de ton histoire, je crois que tu ne devrais pas tant douter de toi. Ce conseil n'engage que moi, mais en terme de SF, tout est possible ! La seule limite à cette affirmation, c'est que tu dois être capable de faire gober ton histoire à tes lecteurs :lol:

Je m'explique ; on parle bien de SF, alors de fait, il n'y a pas vraiment de limites si se n'est celles que tu t'impose pour respecter ta propre histoire. Un principe simple : Empêche ton lecteur de se poser les questions que tu n'a pas envie qu'il se pose... Si ton lecteur se pose trop de questions, il va décrocher du texte. D'un autre côté, si tu justifie tout ce que tu intègre dans ton récit pour le rendre crédible, ça va devenir lourd et le lecteur se perdra aussi... Trouve le juste milieu, décrit juste les phénomènes et les fonctionnements les plus importants de ton univers, pour le reste contente toi d'énoncer les faits sans forcément les justifier, comme si c'était naturel et normal (car dans ton univers, ça l'est !).

Un très bon exemple issu du récent concours de récits : La Fin des Poèmes de Celt

Dans cet exemple, il n'y a pas grand chose de cohérent si on gratte un peu, du moins on est loin du "réalisme" de ton récit, mais ça reste de la très bonne SF très bien maniée, on y croit.

Voilà, en espérant t'avoir aidé et en attendant la suite.

++

Modifié par M3mn0ch07
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Wahou, merci du développement. Je ne m'y attendais pas vraiment, à vrai dire, parce que j'ai pas suivi le rythme que je m'étais imposé et ce depuis un moment.

Merci du commentaire chaleureux, merci de cette vision simple mais claire et efficace: cela m'aide plus que je ne peux le décrire ici.

Et oui le suspens est ridicule, mais que faire? Cela me semble impossible de le nommer si vite, même si c'est d'une évidence folle.

Concernant le texte de Celt, et le poème dont il est inspiré, je suis carrément béat: j'avais vaguement conscience qu'il y avait des pointures qui écumaient ces régions, mais j'ai été bluffé de voir à quel point. Messieurs, si vous lisez cela, bravo!

Bon du coup je me sens de mettre un nouveau chapitre.

CHAPITRE 7:

Après cela, Thana resta un moment cloîtré chez Thom. Il passa le plus clair de son temps dans la partie Archives, cherchant dans tous les vieux traités, livres et encyclopédies qu’il trouvait. Cette cave, qui avaient été emmurée avec tout ce qu’elle contenait par un passionné juste avant la mise en place d’une nouvelle culture, contenait un fatras de vieux documents, dans lesquels Thana cherchait, comme il avait cherché de quoi se distraire des années plus tôt. Quoi, cela Thom l’ignorait toujours.

Une semaine après son arrivée, Thana profita du dîner pour tenter d’élucider une question qui lui trottait dans la tête:

«- Dis moi, y a t’il eu une action spéciale après mon… Départ?

- Et bien, certaines personnes sont en effet venus me poser des questions te concernant, mais rien dans les journaux, nul part… J’ai trouvé cela étrange.

- Et est ce que c’est la première fois que cela arrive?

- Que quelqu’un disparaît? Vu comme ta fugue a fait du bruit, cela pourrait bien être la centième que je n’en saurais rien.

- Les boîtiers, devant chaque porte et fenêtre, datent de quand?

- Laisse moi une seconde… Je dirais d’une semaine après ta disparition. »

Thana réfléchit. Une piste commençait à se former dans son esprit. Surtout qu’une des expressions qu’il avait employé quelques jours plus tôt lui revint en mémoire.

« - Et ce système de tatouage?

- Un ou deux mois après les boîtiers. Ça a précédé de peu la sortie des Matrices. »

Un pli amer apparut au coin de la bouche de Thana. Thom, qui ne comprenait pas où son jeune ami voulait en venir, restait silencieux.

« - Je veux que tu quittes la Ville au plus vite. » Le ton de Thana était sans appel.

« - Et pour aller où?

- A l‘Extérieur. »

Thana examina la réaction de son vieux partenaire, qui répondit finalement:

« -Non. Avant que tu ne dises quoi que ce soit, écoute moi: tu y as survécu, et malgré ce que tu m’as raconté, j’ai encore du mal à y croire; mais un homme fatigué comme moi? Je ne peux pas quitter la Ville, Thana, je ne peux pas. Et je ne veux pas. Tu as beau dire ce que tu veux, je n’ai aucune envie de visiter les contrées que tes yeux n’auraient jamais du voir. »

La réponse résonna dans l’air comme un claquement de tonnerre: Thana, qui ne pensait qu’au bien de son ami, se voyait opposer une réponse catégorique.

« Alors tu assisteras à la fin de leur monde. »

Le projet fou avait enfin été révélé. Un homme, défiant la monstrueuse énormité de la Ville. Dérisoire.

« Viens, je dois te montrer encore une chose. »

Le vieux bibliothécaire guida Thana jusqu’aux caves renfermant tous les vieux livres que ce dernier avait parcouru plus jeune. Mais ils s’enfoncèrent plus encore. Bientôt, les lignes de trains souterraines firent entendre leur vagissements, seulement étouffés par une épaisseur de sol.

« Cela, j’attendais que tu sois plus vieux pour t’en parler. »

La lumière révéla une salle basse de plafond, dans laquelle s’empilaient des caisses diverses, poussiéreuses et pour la plupart en mauvais état. Thana s’approcha de la première qu’il vit, et souleva un couvercle.

« -Qu’est ce que… 

- Cela fait aussi partie de la culture passée. Tu trouveras ici des œuvres d’arts côtoyant des pourvoyeurs de mort. Ce n’était pas l’usage premier auquel je les destinais; mais j’imagine que cela pourra te servir… »

Un stock d’armes. Plus qu’il n’en fallait pour mener une guérilla soutenue. Thana ne savait bien sûr pas s’en servir, mais cela viendrait. Plus que jamais, la flamme de détermination farouche éclairait ses yeux d’une lueur mauvaise.

Durant les jours où Thana était resté cloîtré, les recherches avaient été infructueuses. Bien sûr, la population n’était pas avertie plus avant de ce trouble, et ceux qui avaient assisté à la scène n’avait eu d’autre choix que de garder un silence qu’ils auraient dans tout les cas tenu.

Mais une personne restait troublée par cette événement. La jeune fille qui, voulant se servir d’un ordinateur d’un Dôme, avait été bousculée par un homme massif, et qui avait été contactée une quinzaine de fois depuis. Elle repensait vaguement à cela, assise dans le train après une journée d’étude, lorsqu’un détail de la scène la tira de sa léthargie. Elle n’arrivait pas à saisir ce qui, la seconde d’avant, l’avait fait ouvrir grand les yeux. Elle repassa le tout plusieurs fois dans sa tête, mais rien ne revint. C’est en ouvrant la porte de la pièce où elle vivait qu’elle se rendit compte que l’homme qu’elle avait rencontré lui évoquait un vague souvenir. De qui et de quand, elle n’en savait rien.

Au cours de la soirée, elle se rappela: un homme était monté dans le train qui la conduisait à son université, dégageant une forte et désagréable odeur. Rassurée, elle se coucha dans un lit chargé de souvenir, de rires surtout; une fois seulement elle y avait pleuré, mais cette mer là l’emportait sur toutes les joies…

Quelque part sur l’Océan Atlantique, deux jours après l’incident:

L’homme se tenait une fois de plus devant l’écran qui montrait une pièce toujours aussi sombre. La réprimande était virulente.

« -Comment cela, introuvable? Votre plan n’était il pas sensé permettre une sécurité totale? J’ai peur que vous ne soyez en réalité qu’un incapable.

- Ma méthode est infaillible, sauf dans un cas précis. Et il semblerait que cet homme possède cette même particularité qui fait que le système est inefficace. Mais dès que nous saurons qui sont ses partenaires - car il ne peut pas être seul, nous le trouverons aussi.

- Il vaudrait mieux, pour vous comme pour nous tous. Explorez vous bien toutes pistes possibles?

- Bien sur, et en particulier celle d’une jeune fille qui se tenait à ses côtés lors de l’incident. Elle prétend ne pas le connaître, et jusqu’à maintenant, sa surveillance lui donne raison. Nous avons bien sûr cherché toutes les informations la concernant. Voulez vous les consulter?

- Nous vous faisons confiance pour la dernière fois. N’échouez plus. »

La transmission finit en même temps que l’image vague du bureau et des cinq personnes assises derrière disparaissait. L’homme, maintenant seul, brisa l’air d’apparent sang froid qu’il arborait et souffla un grand coup. Après quelques secondes, son aplomb revint, et il contacta sans plus tarder ses subordonnés.

«- Je veux que vous le trouviez. Sans tarder. C’est un dangereux criminel, qui pourrait mettre en danger la vie de vos familles. Vous avez un mois. Toutes les informations que l’on a sur lui sont dans le dossier que je vous envoie. Des questions? » L’appareil qui permettait une communication entre plusieurs bureaux laissa échapper un grésillement annonciateur de prise de parole:

« - Oui, je…

- Je ne veux pas le savoir. Au travail. »

La communication s’acheva. L’homme, qui avait tenté de prendre la parole, officier de Surveillance Interne de sa fonction, soupira. Il regarda par la fenêtre: le soir tombait progressivement sur la zone de ville où il était en poste. Rêvant quelques instants, il se mit au travail. La nuit allait être pénible.

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Bonjour, Bonjour. C'est plutôt intéressant comme texte. Mais je lisais le début du texte et très rapidement j'ai trouvé que cela ressemblait à un livre.

Les éléments qui m'ont rappelé ça sont :

-L'année

-Les trains magnétiques

-L'explosion

-ah oui, les usines

Je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps le livre auquel je pense est Ravage de Barjavel.

C'est bon. Je ne tape sur personne (encore moins sur moi), ça ne me dérange pas. Si je suis dans le mal punissez-moi(je ne fais pas d'allusions louches, hein :lol: .).

Encore une fois c'est pas un mauvais texte, c'est bien.

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A vrai dire je n'ai même jamais entendu parler de ce livre. Vraiment. Je ne vois aucun intérêt au plagiat, d'autant plus au plagiat d'un livre connu.

L'idée d'écrire cela m'est venu en fin de troisième, est restée en veille toute la seconde, et n'a réellement démarrée qu'en fin de première. Et je suis en première année de fac. Donc je ne sais pas de quand date le livre dont tu parles, mais l'idée est assez vieille.

En fait, tu me rends plus triste qu'autre chose, moi qui croyais tenir une idée originale.

Mais pour rester optimiste, si cela ressemble à un livre, tant mieux, puisqu'on a tous le secret espoir d'être un jour publier :wub:

Et merci :)

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Je vois. De toutes façons il y'a encore plus de mérite à écrire ça si tu ne l'as jamais lu. Bravo ! :wub:

Le livre est paru en 1972 pour la première fois. Et puis si tu aimes son univers tu peux aussi le lire.

Ce site donne la référence

Ravage-Réné Barjavel

Et voilà

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  • 1 mois après...

Tien, moi aussi ça me fait penser à un livre sorti l'année dernière dont j'ai lu le résumé dans une pub d'un SVJ passé à la poubelle depuis longtemps. Le titre est “le mur” c'est l'histoire d'un jeune garçon qui part à la recherche de sa soeure kidnapée en dehors de la Giga ville regroupant toute l'humanité séparée de la nature par un gigantesque mur. Par contre je ne me souvient plus du nom de l'auteur (depuis le temps).

Bon ton roman (Allez pas de modestie!!) n'est pas le genre de livre que je lirais comme ça par choix. À vrai dire, je suis tombé sur ton post parce que j'avais lu tout les sujets de cette section et qu'il ne me restais que le tient à lire. Et malgrès le fait que je n'aime pas particulièrementce type de roman, je me suis accroché au tien. C'est même celui que j'ai préféré après l'histoire de Sebastus.

Bon après ces 38 minutes pour lire ton sujet (de 23h34 à 12h12) je vais faire un gros dodo pour être en forme demain.

Sinon pas de nouvelles incoérences.

J'attends la suite avec patience si besoin...

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Huhu, mais me voilà bien misérable! Si j'avais voulu faire exprès de prendre un thème éculé, aurais-je fait mieux?

En tout cas merci du compliment.

Je dois avouer que j'ai un peu... Euh... Carrément arrêté d'y toucher depuis au moins le dernier post ici... Cela ne veut pas dire que je n'ai plus rien en stock, parce qu'à vrai dire j'ai un bon nombre de pages d'avance, mais... Enfin voilà, vous devez savoir ce que c'est, on voit qu'il n'y a pas de réponses, on se dit que cela n'intéresse personne.

Mais je vais tenter d'être plus régulier. Ainsi, peut être que lorsque j'aurais consommé mon avance, je me relancerais de moi même.

A ciao bonsoir!

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