Lord Paladin Posté(e) le 4 novembre 2010 Partager Posté(e) le 4 novembre 2010 Ceux de la ville Ils passèrent en riant, insouciant, Leurs yeux encore éblouis par la ville, Les images animées, imbéciles, Écrans fous de milles sons bégayants. Ils s’assirent sur le banc pour manger Leurs cartons et leurs boissons insipides, Puis mirent feu à la mort dans le vide, Grelottants et mal à l’aise, oppressés. Ils ne virent pas tapis dans les bois Le vent, le grand vent qui passe en chantant, Sifflant les rumeurs des monts et des champs, Des fées et des fleurs, de toi et de moi. Ils ne virent pas l’immense cortège De sylphides bleues et de vieux génies Descendant par bond le ruisseau bénis, Portant le récit des premières neiges. Ni même Raymond ce bon gros géant Accroupi là bas près des peupliers, Flammes sang et or, ce vieux nautonier Réchauffant ses mains givrées par le temps. Mais non, ils ne virent qu’un courant d’air, Qu’un ruisseau gelé charriant des ordures, Et un gros rocher blanchi par l’hiver ! Ô leur vie, amis, doit paraître dure. Pal' Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ellenitnes Posté(e) le 5 novembre 2010 Partager Posté(e) le 5 novembre 2010 J'adore ce poème, simplement. j'aime beaucoup les images qu'il suscite, et la réflexion sur l'imaginaire, la petite contextualisation avec les "écrans" et le "carton". Juste une question pourquoi "de toi, de moi"? Bonne idée, mais surprenante. Tu t'inclus donc ainsi que ton lecteur, dans le monde féérique? bonne idée, mais curieuse. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bloodyfol Posté(e) le 5 novembre 2010 Partager Posté(e) le 5 novembre 2010 J'aime cet homme là qu'on appelle affectueusement le Palouf'. j'adore ce poème, la puissance évocatrice qu'il dégage, la douceur de ses images, et le sens qu'il porte. En un mot comme en cent, j'adore ! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SonOfKhaine Posté(e) le 6 novembre 2010 Partager Posté(e) le 6 novembre 2010 J'ai vraiment bien aimé. Quelque part, c'est un peu ce que je me dis souvent (mais en lien avec mon paganisme). Cependant, pour ajouter de la saveur à la chose, j'eus bien vu le côté douillet de l'existence de "ceux de la ville" et au contraire les difficultés de l'existence de "ceux qui voient le grand vent". La conclusion aurait gagné en puissance, à mon sens, tandis qu'elle ne fait finalement que redire ce qu'on a compris dès la fin de la troisième strophe. Enfin, cela dit, ta démarche n'était peut-être pas celle-ci. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lord Paladin Posté(e) le 6 novembre 2010 Auteur Partager Posté(e) le 6 novembre 2010 Enfin, cela dit, ta démarche n'était peut-être pas celle-ci. Vi, je ne pense pas forcément que l'existence de ceux qui voient le grand vent (outre que je ne me lace as du tout de ce côté là de l'existence) soit véritablement plus sévère que celle des citadins. Elle est différente, physiquement lus rude, mais elle permet de gagner énormément de temps, de se consacrer à d'autre choses et de savourer plus pleinement le monde. Tandis que nous sommes aujourd'hui trop souvent stressés, mis à mal psychologiquement et soumis à d'incessantes causes de mal être. C'est plus différent qu'autre chose et justement l'idée et d'opérer un réenchantement du monde pour le magnifier directement pour tous plutôt que de vanter tel ou tel mode de vie. Pal' Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SonOfKhaine Posté(e) le 6 novembre 2010 Partager Posté(e) le 6 novembre 2010 Justement, c'est bien ce que je dis. En mettant en valeur les aspectes qui pourraient faire croire que notre vie soit considérée comme plus dure que la leur, et ceux qui pourraient faire croire que leur existence serait plus douce, pour finalement conclure par "ô leur vie, ami, doit paraître bien dure", tu donnerais plus de puissance à ton dernier vers. C'est le même sens, plus simple plus intense, là où je trouve qu'en l'état actuel, tout est dit au bout de la 3ème strophe et le reste n'ajoute pas grand chose. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Silverthorns Posté(e) le 6 décembre 2010 Partager Posté(e) le 6 décembre 2010 C'est beau. C'est beau, et puis c'est grand. Vois tu, Monsieur Paladin, il y a une chose que je ne m'explique pas: c'est l'aura de mystère que je n'arrive pas à percer autour de toi. Je ne suis peut être pas le seul, ou bien je ne suis pas là depuis assez longtemps, mais en fait, c'est globalement fascinant. A commencer par ton pseudonyme, et ton avatar; ces deux seules choses me donnent envie de te connaître. Parce que, fou que je suis, j'ai décidé de croire en certaines choses, et que les maigres indices que tu sèmes me laissent entendre que je pourrais en retrouver certaines chez toi. Ensuite, tes poèmes: ils sont pleins de cette grandeur qui aujourd'hui fait défaut à tant de gens, de cet force de l'esprit qui manque de nos jours. Et en même temps, chacune de tes interventions est pleine de mélancolie, du moins en ai-je l'impression. Voilà pour cet incroyable élan de sympathie que je ressens même si je ne te connais pas. Et ce poème, mais c'est une ode à la fantaisie! Pas la vulgaire fantaisie qui se contente de s'accrocher des piercings partout, de s'habiller avec des vieilles fripes trouvées dans le placard de grand mère, non; c'est la fantaisie discrète, mais néanmoins sincère, celle qui vous permet de vivre, tout simplement. Et tu as su lui donner une telle vie... "Ils ne virent pas tapis dans les bois Le vent, le grand vent qui passe en chantant, Sifflant les rumeurs des monts et des champs, Des fées et des fleurs, de toi et de moi." Cette strophe est peut être celle que je préfère: cette légère reprise de vent est tout simplement plus que bienvenue, et la coupe du dernier vers (à l'hémistiche si je ne m'abuse) lui donne un caractère chantant parfaitement en accord avec les "fées et les fleurs". Je poste ici, mais tes autres poèmes -enfin, ceux que j'ai eu l'occasion de lire- sont un vrai plaisir aussi. Le Temple est pour moi un véritable monument. Ce lieu ou s'égarent les âmes perdues, qui en ressortent grandies; cette simplicité dans laquelle se réfugier pour se recentrer... Même si ce n'est apparemment pas ton meilleur, c'est un que j'ai plaisir à relire. Et cette phrase de Petitmuel: "avec les mêmes métaphores de lumière qui viennent caractériser le destin des individus, leurs choix, leur marche vers eux-mêmes" ne fait que renforcer la conviction que j'ai évoqué au dessus. Peut être t'en seras tu rendu compte, d'ailleurs, en lisant le mail que tu m'avais demandé. Bon, désolé à tous, j'aurais pu le faire en MP, j'aurais dû, peut être; mais c'est sortit comme ça. Cela ne veut nullement dire que je n'apprécie pas le reste de la section (c'est juste que je commence tout juste à oser commenter alors...). Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
jehan de la tour Posté(e) le 6 décembre 2010 Partager Posté(e) le 6 décembre 2010 Bonjour, J'ai eu comme un échos de la fin du Seigneur des anneaux. Une source d'inspiration peut-être ? En tout cas de la belle ouvrage. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lord Paladin Posté(e) le 8 décembre 2010 Auteur Partager Posté(e) le 8 décembre 2010 Bon commençons facilement : J'ai eu comme un échos de la fin du Seigneur des anneaux. / Une source d'inspiration peut-être ? Sans doute, mais pas consciemment ! Plus difficile maintenant : Mon cher Silverthorns, Ce n'est vraiment pas évident de répondre à un message écrit de la sorte, mais je vais tout de même m'y essayer, ne serait-ce que par devoir. Tout d'abord merci, malgré ce qui peut paraître ici mon humble existence n'est pas toujours aisée et c'est grande chance quand sur le chemin, on reçoit un flambeau de lumière tel que le message que tu viens d'écrire. Cela rassure, cela signifie que je n'avance pas dans le néant et que si la route demeure encore infinie avant de finalement devenir un homme, du moins ais-je l'impression de ne pas (trop) reculer. Ensuite, si tu crois en quelque chose, fais le tiens. Porte le, qu'importe ce que te dirons les autres, continue à avancer à travailler sans relâche. Parfois tu verra des gens déposer une fleur sur ta porte, et cela justifiera des journées entière passées à maudire ta vie (et je sais de quoi je parle). Enfin, je ne puis que te conseiller la lecture de celui qu'entre tous je considère comme le maître de la littérature fantastique : Dunsany. Pour ne citer que Lovecraft : "Dunsany n'est pas un poète, c'est plus que cela : il fait de chacun de ses lecteurs un poète." Pour ceux que l'anglais ne rebute pas, l'une des nouvelles les plus formidables de Dunsany N'oubliez jamais de rêver ! Pal' Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
jehan de la tour Posté(e) le 9 décembre 2010 Partager Posté(e) le 9 décembre 2010 Haaaa ! Et "Le manoir des roses" !! Une pure merveille (même traduite) Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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