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Premier jet


Silverthorns

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Malgré le bide énorme de ce sujet là, et en dépit de la parole de BloodyFool d'y passer (c'est sans rancune d'aucune sorte que je le dis, entendons nous bien), je persiste dans cette section où, je dois l'avouer, j'aime à évoluer.

Ce que je vous propose ici est la mise en application du guide de Petitmuel qui, sans blague, devrait se trouver dans les manuels scolaires de lycée (et ce même si il est inspiré d'un cours de Khâgne). C'est... comment dire? Ce sont des sentiments que je ressens -en partie- mais seul le fond correspond réellement à ma pensée.

La forme... Et bien, la forme a été sacrifié au profit de la forme, celle où il faut respecter les règles. Pour l'instant, je ne sais pas allier les deux. Mais ça viendra. J'espère.

(Même pas trouvé de titre, rendez vous compte)

Vide intérieur, froid de l'attente,

Parcourt mes os et ma rigueur;

L'ennemi mène avec vigueur

Ses troupes à l'assaut de la pente

De ma vie.

Les coups redoublent, ma force je perd,

La nuit arrive... Mais une esquisse

Apparaît en pleine lumière,

Et la plus belle que je visse

De ma vie.

Oh! Tel un volcan qui implose,

Le gris, la violence et l'envie,

La catharsis tous les détruit

Et laisse s'étaler la prose

De ma vie.

Me voilà gauche, puis plein d'audace,

Et paresseux, mais efficace,

Plus tortueux qu'un labyrinthe;

Ainsi continue la complainte

De ma vie.

Alors le dessus je reprend,

Quelque part, je sais, elle m'attend,

Cette entité si volatile;

C'est le côté peu versatile

De ma vie.

Et alors même que certains

Traînent valeurs, choses sacrées,

Dans la boue, comme une catin,

Je n'ai jamais été aimé

De ma vie.

Cette fois pourtant, oh! j'y crois,

Car ma nuit elle seule auréole,

Pour que moi, simple et pauvre fol,

Retrouve à mes pieds la vraie voie

De ma vie...

NB: La strophe uniquement en rimes féminines est là volontairement, même si je ne peux expliquer ce choix. C'est la présence féminine du poème qui se renforce, peut être. Même chose pour celle uniquement en rime masculine; cette fois, c'est parce que je méprise le comportement de bien des hommes (de femmes aussi, mais ce n'est pas le propos ici, on l'aura compris).

Une petite question en passant, qui pourrait bien discréditer mon essai ci dessus: un mot se terminant par exemple par -ie en fin de vers compte comme une rime masculine ou féminine? J'avoue ne pas avoir eu l'impression de le lire dans le guide, et j'avoue être parti du principe que c'en était une masculine.

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Coucou !

Alors, pour répondre toute de suite à la question qui te hante (avec un "h" comme dans Halimi) : Tout mot se terminant par un "e" non prononcé est une rime féminine. Peut-être n'ais-je pas été assez clair dans mon guide.

À propos de ce guide, d'ailleurs, je tiens, par vanité, à préciser qu'il n'est inspiré d'aucun cours ; je me suis seulement servi du tableau phonétique distribué par un professeur, ainsi que de ses listes de figures de style, qui, même si je ne les ai pas recopiées telles quelles, m'ont été utiles pour savoir lesquelles mettre ou ne pas mettre, et puis aussi pour leur coller des exemples en cas de manque d'inspiration (même si dans la plupart des cas j'ai préféré trouver mes propres exemples). Voilà voilà. Merci, au passage, pour tes douces flatteries à ce sujet ; mais ceci ne t'épargnera pas une critique saignante !

Non, blague à part, pour un presque premier poème, c'est bien, très bien, même. J'ai lu, par curiosité, celui que tu as mis en lien et auquel personne n'a répondu (et que je ne connaissais pas, pour la bonne raison que je n'avais pas encore remis les pieds sur la section à cette époque), et qui n'était pas terrible... Quel progrès ! Il y a encore du travail, c'est sûr, mais il y a aussi de fort belles choses. (Qui a dit que j'allais y revenir ?)

C'est amusant parce que c'est un peu le cas inverse du poème d'empire100, J'étais jeune et heureux : Là où empire100 avait un rythme fluide, des vers maîtrisés, où tout coulait de source, tu es encore un peu hésitant, un peu râpeux, pas encore formé. Mais tandis que je lui reprochais un certain manque de force, tu fais montre d'une puissance évocatrice enthousiasmante.

Bon, il y a quelques vers qui ne vont pas :

Ses troupes à l'assaut de la pente : 9 syllabes (Ses/trou/pe/zà/l'a/ssaut/de/la/pente) ; attention aux liaisons avec les pluriels ; cela, je suis sûr de l'avoir bien précisé dans mon guide !

Les coups redoublent, ma force je perds Je sais bien que j'ai parlé des coupes enjambantes et des coupes lyriques sur le poème de Kayalias, mais eu égard à sa forme particulière, qui n'appellait pas, ce me semble, une prosodie extrèmement rigoureuse. Ici, il me semble quand même souhaitable, ne serait-ce que pour ta formation, mais aussi pour le plaisir de l'oreille, de respecter les coupes enjambantes : c'est-à-dire que la ponctuation ne modifie en rien les liaisons du vers, elle sert seulement au rythme et, éventuellement, à l'intelligibilité, de la phrase. Donc, ici, neuf syllabes (Les/coups/re/dou/blent/ma/for/ce/je/perds)

La nuit arrive... Mais une esquisse : idem (La/nuit/a/rri/ve/mais/une/es/quisse)

Me voilà gauche, puis plein d'audace, : idem

Alors le dessus je reprends : rien à signaler, sinon qu'il faut mettre un esse.

Quelque part, je sais, elle m'attend : neuf syllabes (el/le/m'a/ttend)

Car ma nuit elle seule auréole, : neuf syllabes (el/le/seule/au/ré/ole)

Une petite gêne venant des "e" muets, donc, c'est classique, on est tous passés par là, et c'est facilement rattrapable.

L'alternance du genr des rimes, je n'y reviens pas (inutile d'insister, non c'est non).

Il y a quelques vers poussifs, quelques formules un peu plaquées (La catharsis tous les détruit, etc.), un imparfait du subjonctif qui détonne un peu dans un texte au présent, mais pourquoi pas. Des maladresses de débutant, donc ; je ne crois pas qu'il soit besoin de toutes les pointer pour l'instant. Retravaille le rrythme, les "e" muets, sois à l'aise dans le vers, et tout ça se corrigera de lui-même.

Non, ce que je voudrais souligner, c'est la force de certaines strophes. Pour tout te dire, j'ai trouvé que ça commençait mal. La première strophe : aïeaïeaïe, un poème de bataille comme on en connaît tant... (et ça me fait souvent penser au Salon de 1767 de Diderot... mais si vous voulez y revenir, suivez l'astérisque : * ). Et puis, non. Pas du tout. Tu uses de métaphores guerrières pour parler de vie et d'amour, le dernier vers en leïtmoiv est pas mal, et il est souvent très bien raccroché au texte ; il y a des images très parlantes et très intéressantes. L'"entité très volatile" suivi du "côté peu versatile / de ma vie", c'est une vraie trouvaille. "Le gris, la violence et l'envie", ça aussi, j'aime ! De coller cette couleur désaturée, ce gris mous et dense, ce gris de cendres et de fumée, à la violence et à l'envie, pour faire ressortir les nuances du volcan intérieur, pour associer l'éruption à l'étouffement, la passion à la pulsion, etc. (on ne va pas gloser plus avant, même si on pourrait y revenir), c'est vraiment bon !

Bref, je vais m'arrêter là, tu risquerais de prendre la grosse tête. Et puis, il y a quelques importants défauts tout de même ; à corriger bien vite. Mais j'ai été agréablement surpris (c'est peut-être cet effet de surprise qui altère la proportion habituelle de compliments et de critiques perfides dans mes nterventions) par ce poème, qui jouit de quelques vers marquants, qui laissent augurer du meilleur pour la suite de ta production. J'espère bien que tu vas y revenir, à la poésie.

Ah, et puis l'astérisque, donc :

* Diderot, dans son compte-rendu du salon du Louvre de 1767, dans lequel il est généralement très critique sur les œuvres exposées, comme certains modérateurs de ce forum, raconte cette anecdote, que je rapporte de mémoire :

Il croise le peintre Boucher, qui vient d'aller voir le tableau intitulé Le massacre des Innocents, de Le Brun. "Et comme je lui demandais son avis : - Hélas, me dit-il, c'est un massacre."

Voilà.

Modifié par Petimuel
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Hum, c'est toujours inquiétant de voir un message si long comme premier commentaire...

Pour ton guide, ce n'est pas de la flatterie: j'étais toujours plus ou moins resté impénétrable aux règles diverses et nombreuses (ce qui, pour formuler un commentaire sur un poème, n'est pas chose bienvenue...). J'ai donc été soulagé face à la clarté de tes explications. Mais j'arrête, on croirait que je cherche à rentrer dans les faveurs de quelqu'un.

c'est-à-dire que la ponctuation ne modifie en rien les liaisons du vers

Hum, comme quoi, j'aurais dû relire ou simplement jeter des coups d'œil à ton travail. Mea culpa.

Et donc là réside le problème: je croyais avoir des octosyllabes, je me retrouve avec des vers boiteux. C'est dur. Idem pour les rimes qui se révèlent ne pas être les bonnes.

Les deux S, et bien je les avais mis, et puis je me suis dis que non, mais en écrivant les vers ici ils sont revenus d'instinct, et je me suis dit: ah! quelle mauvaise habitude tu as!

Toujours écouter son instinct, non mais oh!

De coller cette couleur désaturée, ce gris mous et dense, ce gris de cendres et de fumée, à la violence et à l'envie, pour faire ressortir les nuances du volcan intérieur, pour associer l'éruption à l'étouffement, la passion à la pulsion

Être honnête en de tel moment, c'est dur. Je n'ai jamais eu la moindre pensée, du moins consciente, de tout cela. Alors j'apprécie que tu y vois tout cela, mais même si le gris est très évocateur chez moi, je ne le voyais pas lier au volcan (plutôt au froid du début, à cette morne existence qui se répète, au découragement, que sais-je encore?)

Maintenant, quelques petites choses qui sont sans réelles importances, mais qui peut être peuvent changer certaines de tes remarques:

L'"entité très volatile" suivi du "côté très versatile / de ma vie"

En fait c'est "peu versatile", c'est à dire que malgré son inaccessibilité, l'image que je poursuis reste la même.

Édit Petimuel : Oui, en effet, c'est bien ainsi que je l'entendais. J'ai fait un lapsus calami. Mea culpa.

J'ai lu, par curiosité, celui que tu as mis en lien

Bah il n'y en avait pas qu'un, et j'avais précisé que ce n'était pas vraiment de la poésie, plutôt une expression du bouillonnement qui m'habite parfois, avec quelques minuscules notions de rimes. (Hum hum, attention, entraînons nous à l'art de la flatterie!) Mais c'est qu'à l'époque, je ne connaissais certes pas cette section, ni le formidable savoir qui s'y trouvait résumé en un simple et néanmoins complet résumé!

Bref, à ce propos, j'en ai d'autres en réserve, des petits machins intitulés cycles. Alors si jamais...

Je retravaillerai celui ci après un ou deux avis supplémentaires.

(PS: Réponse obtenue, merci)

En tout cas merci des précisions.

Modifié par Silverthorns
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Je me permet de répondre plutôt que d'éditer, puisque cela nuirait à la lisibilité du sujet. J'ai donc essayé de retravailler le poème, en fluidifiant le rythme autant que faire se peut. Pour cela, j'ai adopter une drôle de forme, avec des strophes en 10/10/8/8 + la reprise; les deux premiers vers étant souvent des mises en place de la strophe, je me suis dit qu'un peu plus long serait bon.

Je n'ai pas retouché les alternances de rimes, trop long et compliqué pour mon niveau.

Le vide intérieur, le froid de l'attente,

Parcourent mes os et tue ma rigueur;

L'ennemi mène avec vigueur

Sa troupe à l'assaut de la pente

De ma vie.

Les coups redoublent, je perds mes repères,

La nuit arrive... Mais là, une esquisse

Apparaît en pleine lumière,

Et la plus belle que je visse

De ma vie.

Oh! Tel les volcans qui soufflent et implosent,

Le gris, la violence, la haine et l'envie,

La catharsis me les expie

Et laisse s'étaler la prose

De ma vie.

Me voilà gauche, d'une folle audace,

Toujours paresseux, soudain efficace,

Plus tortueux qu'un labyrinthe;

Ainsi continue la complainte

De ma vie.

Alors la sombre mêlée je reprends,

Quelque part je sais qu'elle m'y attend;

Cette entité si volatile,

C'est le côté peu versatile

De ma vie.

Alors que la foule des plébéiens

Traînent les valeurs, les choses sacrées,

Dans la boue, comme une catin,

Je n'ai jamais été aimé

De ma vie.

Cette fois pourtant, j'espère, je crois,

Car ma longue nuit elle seule auréole,

Pour que moi, simple et pauvre fol,

Retrouve à mes pieds la vraie voie

De ma vie...

D'ailleurs, c'est hors sujet, mais depuis vendredi, j'y vois beaucoup plus clair, et ce poème est démenti...

Modifié par Silverthorns
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Je ne commenterai pas trop le fond. Je suis sceptique quant à la forme, à vrai dire. Les deux premiers décasyllabes de la strophe sonnent en général bien et le deuxième octosyllabe, aidé par la reprise, sonne étrangement bien : cette reprise lui donne comme un temps, une respiration et on souffle qu'on lâche. "Sa troupe à l'assaut de la pente... de ma vie" avec une montée sur le "vie", ce qui me donne envie d'enchaîner sur la strophe suivante. Voila, ça c'est la partie que j'aime bien dans la forme. Le problème, c'est que le troisième vers de chaque strophe, le premier octosyllabe, donc, me rebute fortement, en cela qu'il coupe l'impulsion donnée par les deux premiers vers et quelque part reprise par le quatrième associé à la reprise.

Le problème étant que je n'ai pas trop de conseil à te donner quant à la manière de changer cela.

Ignit.

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Ah. Je n'avais pas envisagé les choses de la sorte, j'avoue. Mais le problème que tu soulèves n'est pas bénin: globalement, il y souvent une pause à la fin du premier octosyllabe (marquée par la ponctuation ou le semblant de rythme). Bon. Il n'est pas toujours lié au deuxième octosyllabe en plus

("Plus tortueux qu'un labyrinthe;

Ainsi continue la complainte").

La question que je me pose donc est: devrais-je rattacher ce troisième vers aux deux premier, en faisant de lui un décasyllabe, et dans ce cas nous aurions pour seule chute un dernier vers + la reprise; ou bien devrais je le retravailler pour qu'il s'intègre mieux aux deux premier tout en liant le dernier? Il faut dire que là je sèche un peu. J'ai l'impression que

"La nuit arrive... Mais là, une esquisse

Apparaît en pleine lumière,"

correspond à peu près à cette idée, m'enfin, c'est un des passages que je trouve les plus maladroits.

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Je ne suis pas sûr que transformer le tout en trois octosyllabes / un octosyllabes / la reprise soit non plus très bénéfique puisque l'octosyllabe se liant presque tout le temps à la reprise qui est de treize vers, cela risquerait d'alourdir le rythme. Après, je dis ça en théorie et l'avis sur le 10/10/8/8 n'est jamais que le mien ; attends peut-être d'autres avis qui iront dans un sens contraire. ^_^

Dans tous les cas, la meilleure solution est sans doute d'essayer différentes formes et de voir ce qui, pour toi, aboutit au meilleur résultat.

Ignit.

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