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Le secret de Tor Yldrin.


Lev

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Chapitre 2 (suite et fin)

De toute sa vie, Serendil n'avait jamais ressenti une pareille tension. Tous ses muscles s'étaient bloqués, sa respiration embrumait la fraîcheur nocturne par saccades et voile de sueur recouvrait son corps tout entier. Un tremblement incontrôlable agitait légèrement ses membres (pourvu que personne ne s'en rende compte !), provoqué non par la froideur de la nuit, mais par le souffle glacial de la mort qui, à cet instant, lui semblait imminente.

Il se tenait au premier rang du régiment des gardes lanciers organisés en quatre rangées de dix. Le premier rang : un privilège selon Eldreth, qui prendrait certainement un grand plaisir à observer le comportement de son aîné durant l'affrontement. Se battrait-il ? Ou s'enfuirait-il la queue entre les jambes ? Cette seconde solution était celle qui paraissait la plus douce à Serendil, dussé-t-il subir plus tard mille moqueries pour son acte de lâcheté.

Il chercha son benjamin des yeux. Pour le moment, Eldreth était engagé dans une âpre discussion avec le sergent et semblait ne se préoccuper nullement des états d'âme de son aîné.

"Mon devoir est de faire ce qui est le mieux pour mes hommes" disait le commandeur d'une voix qui se voulait calme, mais qui dissimulait mal sa colère. "Et, en l'occurrence, le mieux pour eux est de se dégourdir un peu les jambes. Ils en ont assez d'avoir à se battre contre vos mannequins en bois, Merian. Ils veulent du sang."

"Mais il y a DEUX navires !" rétorqua P'tit-Verre-dans-l'Nez qui, en cette occasion, semblait bien plus sobre que d'habitude. "Vu leur taille, ils doivent avoir au moins cent membres d'équipage chacun. Et vous avez vu par vous-même de qui sont composés ces équipages : des Druchii et des Norscans, les pires..."

"Assez !" explosa Eldreth. "Il ne sera pas dit que le fils d'Elantir le Lion Noir a battu en retraite alors qu'il avait toutes les chances de son côté. Le terrain, sergent, le terrain nous avantage ! Ou bien, les vapeurs de la vinasse vous ont-elles fait perdre l'esprit ?"

A cette insulte, Merian se raidit, mais ne dit rien.

"Nos archers sont en train de pilonner un ennemi pris par surprise et donc désorganisé" continua le commandant, prenant visiblement le silence furieux du sergent pour de la soumission. Il s'adressait à présent à tous. "Et si les sbires du Roi Traître de Naggaroth et leurs singes poilus d'alliés veulent nous attaquer, eh bien à leur guise ! C'est un mur de boucliers, une haie de lances et une forêt d'épées qu'ils rencontreront, et Asuryan sait qu'un pareil obstacle ne pourra pas être franchi si nous nous battons en dignes descendants du grand Aenarion !"

Un murmure d'approbation accueillit le discours d'Eldreth. Serendil lui-même dut reconnaître que son frère savait parler à ses hommes : une parcelle de sa propre peur s'évanouit et fut remplacée par une exaltation artificielle induite par les paroles grandiloquentes.

Le commandant s'apprêtait à continuer son harangue, mais l'arrivée d'un archer venu au rapport y coupa court.

"Ah, mon bon Alaendhel, parle, je t'en prie" dit Eldreth, comme si cette interruption faisait partie du plan.

"Monseigneur Commandant, les Druchii montent la pente" rapporta l'archer, l'inquiétude se lisant sur son visage. "Ils seront bientôt sur nous. Et les Nordiques viennent d'accoster à leur tour, ils ne tarderont donc pas à en faire de même."

"Dis à tes camarades de ne s'inquiéter de rien." Eldreth n'était que calme et assurance. "Qu'ils continuent à tirer tandis que nous nous mettons en position." Puis, en interpellant de nouveau la troupe de lanciers : "Préparez-vous pour la gloire, car c'est ce qui vous attend à votre retour à Ulthuan ! En rangs serrés ! Avancez !"

Bien malgré lui, Serendil fut poussé vers l'avant.

***

Yzhral jeta un dernier regard de regret sur l'équipement abandonné sur la plage, puis s'élança à l'assaut de l'étroit chemin à la suite de ses hommes. Le capitaine savait qu'ils allaient tous à leur perte, coincés qu'ils étaient entre deux ennemis mortels. Mais dès que les premiers traits furent tirés depuis les hauteurs, il lui avait fallu prendre rapidement une décision, la vie lui ayant appris que toute hésitation était fatale dans une bataille. Et, devant le manque d'alternatives satisfaisantes, il avait décidé d'avancer. Le seul point positif était qu'il ne vivrait sûrement pas assez longtemps pour avoir à regretter sa décision.

Un coup d'oeil vers le haut lui confirma l'imminence de la fin. Au bout du chemin, les Elfes d'Ulthuan s'étaient massés en formation défensive, leurs longues lances baissées. Les corsaires hésitèrent, mais continuèrent à gravir le sentier qui les menait vers leur destin.

Les Druchii percutèrent la formation ennemie avec l'abandon de ceux qui n'avaient pas d'autre choix. Une demi-douzaine d'entre eux trouva une fin rapide en s'empalant sur les piques pointées dans leur direction. Mais les corsaires n'avaient cure de leurs pertes et continuaient à avancer, enjambant les cadavres qui roulaient en contrebas et réduisant l'espace entre eux et leurs ennemis de façon à rendre inutiles les longues lances de ces derniers. Les Hauts Elfes durent donc se résoudre à dégainer leurs épées et à se défendre au corps-à-corps.

La mêlée se réduisit en un amalgame de chair, de métal et de sang. Un oeil non entraîné n'aurait pas vu dans ce chaos une ombre de ressemblance avec la géométrie ordonnée d'une bataille rangée. Et, si peu entraîné que fût cet oeil hypothétique, il aurait vu juste : cet affrontement n'était rien de plus qu'une boucherie, qu'une agglomération barbare de cris et de souffrance.

Les fluctuations de la foule qui s'entre-étripait portèrent Yzhral en plein coeur du massacre. Le capitaine se retrouva quasiment seul au milieu d'ennemis, mais comme à son habitude, il n'y porta pas la moindre attention et continua faire virevolter sauvagement son épée autour de lui, faisant jaillir le sang de tous ceux qui s'approchaient de trop près. Dans ce genre de combat, on oubliait feintes subtiles et jolies passes d'armes ou on mourait.

Et Yzhral ne mourut pas, car un vide se créa soudainement autour de lui. Le capitaine cligna des yeux, étonné de ne plus avoir d'ennemis à sa portée, avant de se rendre à une évidence inattendue et même inespérée : les Hauts Elfes fuyaient vers ce qui semblait être une tour encerclée d'un petit mur d'enceinte.

Mais un regard en arrière révéla au capitaine que pour lui et ses hommes, il ne s'agissait aucunement d'une victoire. Les barbares nordiques étaient sur la berge, les immenses Khornites cuirassés de noir à leur tête, et s'apprêtaient à prendre le même chemin que les corsaires avaient emprunté quelques instants auparavant.

Un nouveau choix devait être fait, une nouvelle décision devait être prise à la va-vite.

Yzhral s'élança à la poursuite de ses adversaires de tout à l'heure, un plan dément en tête. Ses hommes suivirent sans poser de questions.

***

Une première bataille est comme un premier amour : on sait à peine ce qu'on fait, on ne contrôle rien et tout se termine très vite d'une façon ou d'une autre. C'était ainsi que le sergent Merian, avec sa finesse habituelle, avait décrit la dure réalité de la vie d'un soldat à ses recrues lors de leur arrivée sur Tor Yldrin. Et Serendil pouvait à présent certifier que le poivrot n'avait pas eu tort. Quand les Druchii avaient chargé, les seuls gestes conscients qu'il avait été capable d'effectuer avaient été de baisser sa lance, se protéger derrière son bouclier et joindre sa voix aux cris de défiance inarticulés de ses camarades. De ce qui s'était passé par la suite, il ne gardait qu'un vague souvenir qui tenait plus d'un rêve éphémère qu'on oublie dans les secondes suivant le réveil. Dans son rêve à lui, il avait été question d'acier entrechoqué, de chairs qui saignaient et de membres tranchés. Tout au plus lui restait-il une entaille au front et des éclaboussures d'un sombre liquide visqueux sur tout son armement pour lui rappeler que ce qu'il venait de vivre n'avait eu rien d'un mauvais songe. C'avait été un cauchemar tout ce qu'il y avait de plus réel.

Puis, Serendil s'était mis à fuir, emporté par une sorte d'instinct grégaire qui ne lui avait laissé d'autre choix que de prendre ses jambes à son cou en même temps que tous ceux aux côtés de qui il s'était battu. Ils fuyaient comme un troupeau de cerfs fuirait un incendie de forêt qu'ils ne pouvaient stopper, avec de petits regards affolés vers l'arrière, pour voir si les flammes dévorantes ne les rattrapaient pas.

Ce fut un de ces coups d'oeil qui causa la chute du jeune Elfe. Il courait, puis, l'instant d'après, il se roulait par terre, un de ses pieds pris dans quelque traîtresse aspérité du sol. Il s'écorcha douloureusement les mains en essayant vainement d'empêcher sa chute dans un geste instinctif.

Serendil avait à peine commencé à se relever quand il entendit, dans son dos, un hurlement de rage. Il se roula sur le côté et capta du coin de l'oeil le mouvement d'une silhouette qui se jetait sur lui, une lame courbe à la main. Le cimeterre s'abattit sur lui en un éclair, mais il eut le temps, par dieux seuls savent quel miracle, de lever son pavois pour s'en défendre. Son adversaire cracha un juron et leva à nouveau son arme, mais ne put, une fois de plus, porter le coup fatal car le jeune Elfe lui lança de toutes ses forces son bouclier au visage.

Un craquement déchirant se fit entendre et le Druchii poussa un hurlement de douleur. Serendil se mit debout pour prendre la fuite, mais chût encore, assommé par un coup à la nuque. Des éclats de lumière dansèrent devant ses yeux alors qu'il s'effondrait. Tout son crâne s'était changé en un caillot de souffrance, mais il parvint néanmoins à formuler une pensée d'adieux à sa mère et à sa chère Emrael avant le coup de grâce... qui ne vint point.

"Je t'interdis de le tuer, Urzel." Une voix autoritaire, parlant un vieux dialecte eltharin, lui parvint de quelque part derrière le rideau de douleur. "Sois un peu reconnaissant à ce pleutre maladroit, car il vient peut-être de nous sauver nos vies à tous."

***

Yzhral se permit un bref soupir de soulagement. Encore un peu et ce vieux imbécile détruisait leur seule chance de salut. Mais vieux ou pas, il fallait avouer qu'Urzel avait encore de bonnes jambes. Le lieutenant avait même réussi à distancer son supérieur parti le premier, même s'il était vrai qu'une profonde entaille à la cuisse (quand lui avait-t-elle été infligée ?) avait quelque peu ralenti le jeune Elfe.

Urzel osa un regard et un ton méprisants.

"Et au nom de quel droit m'empêchez-vous de profiter de ma prise, mon estimé capitaine ?"

"Au nom du droit du bon sens, mon estimé abruti de lieutenant. Maintenant tu la fermes et tu observes." Vu l'urgence de la situation, il était inutile d'y mettre les formes. "Toi, debout" poursuivit Yzhral à l'adresse du Haut Elfe qui était toujours affalé par terre en se tenant la tête entre les mains, comme pour l'empêcher de tomber en morceaux. Là non plus, la politesse n'était pas de mise, alors le capitaine empoigna le blessé par les cheveux et le remit en position verticale d'un coup sec. Un pareil traitement, quoique expéditif, parut faire du bien au prisonnier qui, dès lors, cessa de couiner et se tint plus ou moins fermement sur ses jambes. Yzhral lui passa son bras gauche autour du cou, lui mit son poignard sous le menton et lui ordonna sèchement d'avancer. Au nom de tous les dieux, pourvu que cela fonctionne, pria-t-il intérieurement.

Alors que les premiers Nordiques venaient de finir leur ascension de l'étroit sentier, Yzhral se planta devant les portes fermées du mur d'enceinte et claironna :

"Ouvrez tout de suite ou je vous promets que cet ami à vous aura bientôt une nouvelle bouche juste en dessous de l'ancienne."

Pas de réponse. Les barbares s'étaient mis à trottiner sans trop se presser en direction du groupe de corsaires qui se préparèrent déjà à rencontrer la mort dans un affrontement inégal.

"Si je n'ai aucune réponse d'ici cinq battements de coeur..."

"S'il vous plaît, Eldreth, Merian, Nilweïr, quelqu'un, faites ce qu'il dit !"

C'était le prisonnier qui s'était soudain mis à hurler d'une voix stridente.

"... Rhaen, Virion, Enethel, Leynad, s'il vous plaît, ô dieux, je vous en prie..."

Yzhral était déjà prêt à faire cesser les vociférations hystériques de son captif d'un solide coup dans les dents quand les portes s'ouvrirent dans un grincement de gonds mal huilés. Un frémissement de délivrance parcourut les rangs des pirates druchii qui esquissèrent déjà un mouvement vers la sécurité, mais le capitaine les arrêta d'un rugissement tonitruant.

"Halte ! Jetez vos armes !"

Les subalternes jetèrent vers leur commandant des regards incrédules. Sur le visage de chacun d'entre eux, Yzhral lisait la même question muette : a-t-il perdu l'esprit ? Mais qu'importe, au moins s'étaient-ils arrêtés. Le jeune Elfe jeta un rapide coup d'oeil en direction des Norscans. Ils étaient tout près à présent, à peine une cinquantaine de pas. Mais le temps qu'ils parcourent cette distance, leurs proies seraient déjà à l'abri. Enfin, le capitaine l'espérait vivement.

"JE-TEZ VOS ARMES !" répéta-t-il son ordre en détachant les syllabes. "Obéissez si vous ne voulez pas mourir !"

L'incrédulité s'effaça des visages des corsaires, pour être remplacée par une subite compréhension des desseins de leur chef. Une grêle de cimeterres, de poignards et d'arbalètes s'abattit sur le sol rocheux dans une discordante cacophonie de bois et de métal entrechoqué. Une fois sans armes, les Elfes Noirs s'élancèrent vers l'inconnu qui les attendait derrière le portail béant.

***

On raconte des histoires de mystiques qui se percent le corps de lames acérés sans en rien ressentir.

On raconte qu'une méditation profonde peut séparer l'esprit immaculé de votre être physique qui garderait alors en lui tous vos tourments terrestres comme dans une cage.

On raconte qu'on peut s'habituer à toutes les peines, toutes les privations, tous les chagrins, aussi pénibles soient-ils.

On raconte que la douleur n'est qu'une illusion.

On raconte beaucoup de choses différentes, mais Nemeth savait à présent que tout ce qu'on racontait n'était que des foutaises de pseudo-philosophes.

On ne peut s'habituer à la souffrance physique, pas plus que l'on ne peut l'ignorer, grâce à la projection de son âme dans quelque hypothétique plan astral. Vos tourments sont toujours là, à vous envelopper dans leur linceul de feu, sans vous laisser une seule seconde de répit pour vous permettre de penser à autre chose.

Enfin non, on pense bel et bien à autre chose.

On pense à la mort libératrice, on l'appelle de tous ses voeux, on veut lui tendre les bras pour qu'elle vous prenne enfin en son sein.

Mais Nemeth ne pouvait tendre les bras, car d'énormes clous rouillés lui perçaient les paumes et les maintenaient fermement plaquées contre la coque du drakkar.

Le deuxième chapitre est terminé, en route pour le troisième, que j'essaierai de poster dans quelques jours, le temps de l'écrire. Il y aura cinq chapitres en tout.

Pour ce qui est des remarques d'Inxi concernant les transitions défaillantes dans la 1ère partie, je n'en ai trouvé que deux : une au début au début (j'ai essayé de rendre un peu plus clair la transition du "Trident" vers Tor Yldrin et j'ai ajouté une petite description de l'île) et une au milieu, quand Serendil pense à son enfance. Si quelqu'un en trouve d'autres, n'hésitez pas à me le faire savoir ! :D

Un énorme merci à vous tous. :rolleyes:

Modifié par DarkReaper
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  • 2 semaines après...

Pas de chance !!

Autant pour les deux groupes !

1) Le malheureux attaché à la proue doit pas être dans une position très agréable !

2) Les deux groupes d'elfes qui doivent cohabiter .C'est sur cette remarque que je lance mon point négatif : Je vois pas pourquoi ils ouvrent la porte ! C'est débile, leur seule chance de salut c'est cette barricade e ils ouvriraient pour un vulgaire type ? Nan, j'y crois pas. Y a aucune explication crédible, surtout que les HE savent très bien comment les EN sont.

Allez, la suite parce que, à part ça, c'est tout bon !

@+

-= Inxi =-

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  • 1 mois après...

Yo!

It's been a long time, isn't it?

Bon alors, je n'ai pas tout lu, malheureusement le temps me manque. J'ai cependant attaqué le 2ème chapitre. Comme d'habitude, c'est du bon boulot, propre et bien mené, clair et prenant. Les points forts qui m'ont tout de suite séduits sont l'habile - même si classique - différenciation des deux frères, la statue et sa pièce isolée, et l'ambiance générale de l'île.

Mais, parce que je ne veux pas faillir à mon rôle de titilleur, j'ai plusieurs remarques:

- "ils l'avaient trouvé encore du temps où, enfants insouciants, ils passaient leurs journées à jouer dans les forêts ensoleillées de Chrace": le encore est mal placé, il me semble; si j'ai bien compris, il est sensé se référer à l'époque où ils jouaient ensemble. Une autre possibilité soit qu'il se rattache à leur jeunesse insouciante. Dans les deux cas, il est mal placé. Je verrais cela écrit de cette manière: 'ils l'avaient trouvé du temps où, enfants insouciants, ils passaient encore leurs journées ensemble à jouer dans les forêts ensoleillées de Chrace' (modifications en rouge)

- "de cette époque irrémédiablement révolue, de ces instants imprégnés par la magie de l'enfance, de ces heures partagées avec celle qu'il aimait de tout son être": là, grosse erreur: ton verbe est 'se rappeler', qui s'emploie sans 'de' (au contraire de 'se souvenir'). donc 'en se rappelant cette époque irrémédiablement révolue [...]'

(NB: il est possible que je fasse erreur, et que le verbe 'se rappeler' accepte un 'de' dans certains cas. Cependant, c'est beaucoup plus fluide et léger, et même juste, de ne pas le mettre dans ton texte.)

- "si pas plus, besoin que lui. ": 'si ce n'était pas plus', voyons! On a un goût d'inachevé à lire cette phrase.

- "Il se replongea dans des souvenirs d'il y a cinquante ans": 'd'il y avait'; ton texte est au passé.

- "Un rat de bibliothèque à la tête bourrée de futilités" : tels furent ses termes pour qualifier la passion du jeune Serendil pour l'art et la poésie": là, j'ai énormément de mal pour accepter ta vision de la société elfique. Je ne veux pas rentrer dans un long débat dans lequel mon manichéisme ne manquerait pas de prendre le pas sur la raison, mais... Concrètement, il faut quand même rappeler que le peuple elfique d'Ulthuan a toujours été un peuple d'être particulièrement sensibles à la beauté sous toutes ses formes, que ce soit dans l'architecture, la littérature, le combat, tous les aspects de leur vie, en somme. Donc premièrement, un enfant particulièrement attiré par la poésie ne devrait pas être si mal vu par son père (rappelons le, les elfes n'aiment pas la guerre, et même si ils y excellent, leurs troupes sont majoritairement constituées de levées citoyennes, non pas de guerriers de métier). Et bien que ce soit utile à la narration, le raisonnement manque un peu de force. Parce que les elfes restent quand même des hippis assez farouches (pas autant que les ermites d'Averlorn, d'accord).

De même, les deux 'alcooliques' de l'île sont peu crédibles: la soulerie elfique se doit d'être plus raffinée, plus exotique aussi (là, elle ressemble trop à la honteuse réalité de notre monde). Et puis quand même, pour le contexte militaro-isolé de l'île, je trouve gros d'avoir de tels stocks d'alcool (même si il aide à passer le temps).

Enfin, le frère, là, je le trouve à la limite proche de ses cousins elfes noirs. La société elfique est motivée par de fortes luttes de pouvoir, par l'art subtil de la diplomatique etc... , mais lui a l'air pervers et retors à un degré supérieur...

Peut être que la suite m'en apprendra plus :wink:

En tout cas, bon courage pour la suite (si tu es toujours vivant, bien sûr... :P ), et au plaisir de te lire.

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