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Fluff World Eaters


Harald Hammerstorm

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Bonjour à tous :lol: !

Petite présentation : je suis en seconde et j'ai commencé à écrire avec le CDA Space Hulk. La CDA est plus orienté modélisme, donc peu de commmentaires quant au fluff. J'aimerais améliorer mon écriture.

Trèves de bavardages, le voici :

______________

Alcméon n'était désormais plus le serviteur de Charon. Il avait pris la tête de l'escouade, mais ne se sentait pas digne du rôle de champion des crânes. Il avait mené les Berserks pendant cinq jours ; cinq longs jours sans rien trouver, sans rien tuer. Chaque heure qui passait l'oppressait un peu plus. Il percevait l'insatisfaction de ses hommes, avides de retrouver leurs sensations passées. Il s'était mutilé le visage pour ne pas sombrer dans la folie ; des démons du dieu du sang hurlaient en lui et essayaient de s'approprier son âme en lui rappelant sa faiblesse. Le renégat ne savait que faire et était abattu. Il priait sans cesse pour retrouver son honneur mais il n'avait obtenu de réponse de la part de Khorne. Une partie de son casque était défoncée et sa soif de sang était lisible dans son oeil.

Il marchait pesamment dans un couloir sans fond, accompagné des guerriers de Khorne encore vivants quand il entendit des cris d'une voix connue, presque familière. Il fit s'arrêter l'escouade d'un signe de la main et s'agenouilla. Il considéra longtemps ce timbre, sans toutefois parvenir se remémorer à qui il appartenait. Ces accords résonnaient pourtant si fort dans son esprit... La bataille de Skalatharax, ces combats, cette frénésie, les hurlements discordants des armes soniques des Emperor's Children, le rugissement des haches tronçonneuses, le cliquetis des Defilers et les arabesques suaves ornant les chars du Prince des plaisirs... Toutes ces émotions remontaient en lui.

D'autres bruits se firent entendre un peu plus loin, des pas pesants, le choc de la céramite contre le plastacier du Hulk. De par son expérience, Alcméon sut dans l'instant quelle était l'origine de ce tumulte : des armures tactiques dreadnought. Elles étaient dans leur environnement de prédilection ; les Terminators étaient parfaitement adaptés à l'abordage des Space Hulks. Lui seul avait remarqué leur présence. Le vétéran eut un mauvais pressentiment, le combat allait être rude. Bien que ses guerriers soient plus rapides et dextres que ces monstres de métal, ceux-ci possédaient une résistance accrue et un meilleur équipement. Leurs haches tronçonneuses faisaient pâle figure face aux marteaux tonnerre et autres griffes éclair. Il était cependant plus réfléchi que la plupart des Berserks et, malgré son appartenance à la légion World Eaters et à sa dévotion au dieu du sang, il était fin tacticien.

- Séparez vous en trois groupes de deux ! Syphax et Shalim sur la gauche, Xerxès et Ismaël, restez sur le couloir central, Dracon et moi-même prenons sur la droite. Si vous entendez quelque chose de suspect, dirigez-vous vers le groupe le plus proche, et laissez vos communicateurs activés ! On se retrouve aux sanitaires des officiers !

- Compris ! Répondirent tous d'une seule et même voix.

L'escouade se scinda et les groupes suivirent leur coursive respective.

***

- T'as pris les bombes ?

- Ouais, Alcméon me les a filées quand il les a récupérées sur Charon.

- Vas-y envoie, je vais faire sauter cette porte.

- Tiens, fais gaffe, c'est des anciens modèles, ils sont pourris.

Syphax coinça les bombes à fusion sur la porte avec minutie. Cela lui rappela l'époque où il n'était qu'une jeune recrue de la légion. L'époque où il n'était qu'un faible, un laquais du faux Empereur.

- C'est bon, passe les détonateurs.

Shalim s'exécuta silencieusement.

- On bouge. J'ai les ai réglé sur une minute, aboya Syphax.

Les deux Berserks se mirent à couvert dans un recoin d'une propreté douteuse et attendirent calmement.

Une explosion violente se fit sentir et ils sortirent de leur abri. Ils traversèrent la porte défoncée et entrèrent dans une pièce plutôt spacieuse. L'électronique était anormalement en état de marche, ce qui intrigua les guerriers en armure rouge au plus haut point. Shalim s'avança prudemment.

- Viens voir ça Syphax.

- Ouais, qu'est-ce qu'il se passe ?

- Regarde.

Il pianota sur un clavier à technologie cristalline et des vidéos s'affichèrent sur plusieurs écrans. La mauvaise qualité d'image témoignait de l'ancienneté et de la vétusté du matériel.

- Ici. Juste derrière cette porte, lâcha Shalim en pointant du doigt la porte au fond la pièce.

- On va leur faire la peau à ces bâtards.

***

Les bruits se faisaient de plus en plus intenses. Le grondement d'une hache tronçonneuse était maintenant distinct. Alcméon reconnut même le sifflement d'un projectile plasmique. Des rires insolites étaient également audibles. Un combat se déroulait à quelques mètres de lui, juste derrière ce mur. Lui et Dracon n'étaient plus seuls. Il s'arrêta, se concentra et augmenta le volume interne de son casque. Les bruits étaient désormais distincts : « DU SANG POUR LE DIEU DU SANG ! DES CRÂNES POUR LE TRÔNES DES CRÂNES ! ». Oui, c'était bien lui. Alcméon savait maintenant pourquoi il avait eu cette réminiscence. Le vrombissement atypique de cette hache... Il savait.

Dracon ne semblait guère s'en être rendu compte. Ceci était en outre préférable pour Alcméon. Il patienta durant de longues secondes ; le bruit s'estompa. D'un revers de hache énergétique, il déchira le mur de plastacier.

***

Ils passèrent à travers le mur avec fracas. Le Berserk bondit et enfonça ses deux épées tronçonneuses dans le thorax de sa proie dans un bruit mat. Le liquide vermeil gicla et l'arrosa. Il se délecta de la chaleur de ce fluide et en apprécia la vigueur. Chacune de ses armes transperça un des deux coeur de son adversaire. D'un coup de botte, il broya la tête découverte du Terminator et le noya dans une mare de sang. Ce fut atroce. Le noble Space Marine était dans une posture pitoyable et ses sceaux de pureté étaient souillés de sang. Syphax tira son couteau de combat et taillada le bras d'un second Space Wolf, mais ce dernier riposta. D'un coup de marteau tonnerre, il le projeta contre une des paroi du corridor. Elle s'effondra et tout un pan du plafond s'écroula sur le Berserk. Il fut écrasé sous les amas de plastacier et émit un râle rauque avant d'expirer. Shalim se retrouvait seul face à deux géants. Le combat était inégal, mais il ne recula pas. Il était un Berserk de Khorne. Il ne connaissait pas la peur. La douleur lui était inconnue. Il profita de l'effet de surprise pour prendre l'un des deux à la gorge. Tout à coup, il sentit quatre lames le pénétrer, creusant de profonds sillons dans sa chair. Le goût âcre du sang monta dans sa bouche. Il se racla la gorge et cracha le liquide pourpre au visage du son adversaire dans un dernier signe de défi. Le Terminator fit une grimace et envoya la tête du serviteur du dieu du sang rouler aux pieds de l'Astartes. Il fit retomber le corps du Berserk inerte et une flaque se forma autour de celui-ci. Shalim avait tracé son chemin par le sang ; ce chemin s'était arrêté dans le sang.

Le fils du Loup envoya une boutade à son camarde et les deux disparurent un peu plus loin.

***

- J'ai entendu du bruit là-bas...

- Pareil. On ferait bien d'aller jeter un coup d'oeil.

- C'est dans la direction de Syphax.

- Ouais je vois ça. Faut toujours qu'il s'attire des emmerdes celui-là.

- Putain, la dernière fois j'ai cru que Charon allait lui meuler sa face.

- Parle plus de lui, il s'est fait crever comme une merde.

- Bon, on y va. De toute façon il a dû se faire rétamer sa gueule Syphax, doué comme il est.

- Et Shalim ?

- On verra.

- Dommage, il était sympa...

***

Il n'y avait rien ici. Juste quelques traces de combat et l'odeur de la fumée d'une hache tronçonneuse. Alcméon examina l'endroit, quand tout à coup, un cri retentit : « DU SANG POUR LE DIEU DU SANG ! DES CRÂNES POUR LE TRÔNES DES CRÂNES ! ». Cette fois-ci, il n'avait pas été le seul à l'entendre.

- C'était quoi ça ? Demanda Dracon

- Le Félon...

Alcméon n'osa pas prononcer son nom et Dracon acquiesça silencieusement. Il avait lui aussi vu Khârn à l'oeuvre. Le Berserk fou lui avait pris ses frères, il ne lui avait jamais pardonné.

On va au point de ralliement. Garde un œil sur ton auspex.

Pas de problème.

***

Ils arrivèrent en quelques instants sur la zone indiquée par l'auspex. Le combat avait été orgiaque. Xerxès et Ismaël constatèrent le massacre. Le corps de Syphax était recouvert et il était impossible de le reconnaître tant il était mutilé. Shalim était étendu et méprisable. Sa tête était à quelques mètres de lui. Xerxès la prit et la jaugea. « Ça me fera un souvenir » se dit-il. Il la posa sur l'une de ses piques et activa son communicateur.

- Alcméon, on a eu un petit problème avec le troisième groupe...

- Je t'écoute.

- Les deux se sont fait crever par des Space Wolves. Des Terminators.

- Ouais, fallait s'en douter, marmonna Alcméon.

- On fait quoi ?

- Rien. Récupère ce qui t'intéresse et rejoins-nous.

- Ok, on arrive dans deux minutes.

Ismaël récupéra une arme énergétique et les deux Berserks partirent pour le point de rendez-vous. Ils virent Alcméon et Dracon en peu de temps et les rallièrent. Les quatre survivants poursuivirent leur chemin et gravirent un escalier qui laissait filtrer une lumière jaunâtre.

Alcméon était pensif. Il avait du reste remarqué que ses maigres effectifs se consumaient trop rapidement.

______________

C'est la toute dernière choser que j'ai écrite, mais si vous voulez l'intégral (une dizaine de pages Word, Times New Roman, 12), je peux le fournir :P

Si vous avez des critiques, n'hésitez surtout pas, j'en ai besoin !

Modifié par Harald Hammerstorm
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Hello,

Je viens de lire ça, c'est pas mal, Surtout pour un bout de fluff écrit comme ça sans prétentions. Les descriptions sont bonnes et participent à l'ensemble. Je n'ai pas relevé de grosses fautes et c'est déjà bien.

Je vais tout de même faire quelques reproches :

- Les paragraphes et les changements de point de vue saccadent trop le texte, c'est pas toujours évident de savoir quel personnage on suit.

- Il manque une description du contexte pour transformer ton fluff en petit récit... Que font-ils ici ? Comment y sont-ils arrivés, et pourquoi ? Et des descriptions des personnages aussi peut-être...

- Et enfin la plus grosse faute : "Spaces loulous" dans la bouche dans d'un berserk ?!? :wub::)

Non, sérieux, ça fais carrément décrocher de l'ambiance, J'ai presque réussi à imaginer ton berserk avec une gueule boutonneuse de collégien en lisant ça...

Bref, soigner les dialogues est très important pour déterminer les caractères des personnages. Et c'est peut-être le premier point faible de ton texte.

Bon, y a des critiques, mais uniquement parce que je sens de la bonne volonté et du potentiel dans ce que tu nous a montré là, et je veux bien lire le reste à l'occasion. :D

++

Modifié par M3mn0ch07
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Merci de ta réponse M3mn0ch07 !

- Les paragraphes et les changements de point de vue saccadent trop le texte, c'est pas toujours évident de savoir quel personnage on suit.

C'est l'objectif en fait. Je voulais lier les groupes dans leurs actions. J'ai fait exprès de ne pas citer les noms des personnages avant quelques lignes. Si c'est vraiment pas bon, je changerai.

- Il manque une description du contexte pour transformer ton fluff en petit récit... Que font-ils ici ? Comment y sont-ils arrivés, et pourquoi ? Et des descriptions des personnages aussi peut-être...

Je l'ai en partie fait dans le reste de ce que j'ai écrit. Ca c'était juste le dernier épisode.

- Et enfin la plus grosse faute : "Spaces loulous" dans la bouche dans d'un berserk ?!?

Non, sérieux, ça fais carrément décrocher de l'ambiance, J'ai presque réussi à imaginer ton berserk avec une gueule boutonneuse de collégien en lisant ça...

Oui, effectivement, en relisant, c'est vrai que c'est très balourd :wub: . Je l'ai enlevé et mis Space Wolves tout simplement.

Bref, soigner les dialogues est très important pour déterminer les caractères des personnages. Et c'est peut-être le premier point faible de ton texte.

J'ai beaucoup de mal à rendre les dialogues vivants. Je sais pas pourquoi, mais j'ai vraiment du mal. Je me sens beaucoup plus à l'aise dans les descriptions.

Donc le début :

_____________

Prologue :

Cela faisait longtemps qu'il errait dans l'Oeil de la terreur... Trop longtemps. La chaleur du sang sur son visage, son goût âcre, l'excitation des combats... Cela lui manquait. Lors du bannissement d'Angron il avait été séparé, lui et son escouade, du reste de la deuxième grande compagnie. Lui, Charon, champion des Crânes Sanglants de Skalathrax, élu de Khorne, qui avait combattu au côtés de Khârn sur cette planète, n'était plus que l'ombre de lui même. Voilà ce qu'était devenu le fier gladiateur de jadis.

Tel un misérable, il vagabondait en quête de quelques crânes. Il mettait de temps en temps la main sur des Xenos, mais les tuer, les mutiler, les brûler, ne lui procurait que peu de plaisir, et celui ci n'était que de courte durée. Leur sang était fade. Il désirait du sang, du vrai, celui des laquais du Faux Empereur. Mais il semblait que le regard de Khorne s'était détourné de lui. Il décida que cela devait changer.

Il fit appeler Alcméon, son bras droit. Ce dernier s'inclina.

- Pourquoi m'avez vous fait appeler, maître ?

- Je suis las de cette errance, Alcméon. J'ai besoin de sang, de sang humain. Préparez vous, nous partons, pour de bon cette fois ci.

- Bien, maître, répondit docilement Alcméon en se retirant silencieusement.

Charon avait ouï-dire, lors de sa rencontre avec une bande de Red Corsairs, qu'un artefact secret reposait au sein d'un Space Hulk, près du Maelström. C'était donc en cet endroit qu'il espérait s'attirer de nouveau les faveurs de Khorne. Il comptait massacrer tout ce qui allait se dresser sur son passage, récupérer l'artefact, le vouer à son infernal Dieu, puis mettre ce Space Hulk à feu et à sang.

Il regarda pensivement le ciel rouge du monde qu'il venait de quitter, à bord de son vaisseau, en pensant au sang qu'il allait faire couler. Il s'assit, puis observa les différentes pièces de son armure. Elles étaient ternes, abimées, et les bordures de bronze étaient corrodées. Certaines parties avaient été dans un état tel qu'il avait dû les quitter. Sa hache énergétique avait perdu de son éclat ces derniers siècles. Il n'avait pas entretenu ses effets depuis fort longtemps. Cela lui montrait jusqu'où il était tombé, sans la rigueur des combats pour lui imposer une discipline. D'ailleurs il n'était pas le seul à s'être négligé. Il en était de même pour toute son unité. Cependant, il se réjouit en pensant au carnage qu'il allait perpétrer.

Le cri de guerre des World Eaters lui envahit soudain l'esprit... Il connaissait cette voix. Il la connaissait même bien. C'était celle Khârn, le guerrier avec qui il avait combattu sur Skalathrax. Avec lui, le carnage serait entier. Il avait déjà vu ce boucher sanguinaire à l'œœuvre, et se dit que lui seul pouvait combler le manque de massacre, le vide qui résidait en lui.

Il décida de l'inviter à se joindre à lui pour accroitre le nombre de crânes au pied du trône de Khorne.

Ce fut sa dernière erreur.

Chapitre 1 : Le Hulk

Charon regarda à travers le hublot du Blood of the Daemon, son vaisseau ; il était en nage. Il n'en pouvait plus. Il sentait l'appel de Khorne en lui. Son pouls ne cessait de s'accélérer et il haletait tel un chien. Oui, un chien, c'est ce qu'il était. Un chien devant un morceau de viande refusé.

Tout à coup, une secousse se fit sentir, puis une deuxième et encore une troisième. Les croiseurs de l'Inquisition avaient intercepté le bâtiment des renégats. Ils étaient des centaines et engendraient un barrage continuel. Le vaisseau possédé se tordit de douleur et fit feu de toutes ses armes. Des spasmes parcouraient ses parois, à mi chemin, entre la chair et la machine.

De l'extérieur, seule sa couleur pouvait choquer, d'un pourpre maculé et sordide, mais l'intérieur... Les mots ne suffiraient pas pour le décrire. Des tentacules essayaient de vous attraper lorsque vous marchiez dans une de ses innombrables coursives ; sur ses murs, on pouvait observer les visages de mille damnés, criant et appelant au secours, et du sang s'en écoulait lentement. Le sol semblait se mouvoir sous vos pieds et vous restiez trop longtemps immobile, celui ci vous happait, pareil à des sables mouvants. Un odeur de mort y régnait. Elle vous saoulait comme l'aurait fait une bouteille d'amasec bon marché. On avait l'impression d'être constamment observé ; en effet, des yeux démoniaques sortaient de tous côtés et vous fixaient, envieux et affamés. Y entrer signifiait signer un pacte avec le démon y résidant.

Pour le commun des mortels, le Blood of the Daemon n'était de l'extérieur, guère qu'une vulgaire barge renégate, mais quand le troisième œil des Navigateurs se risquaient à le regarder, il y voyait des visions d'horreur et la damnation éternelle. Des démons s'affairaient autour du vaisseau maudit, entrant et sortant çà et là ; la présence du psyker les excitait. Au fur et à mesure que le Navigateur s'approchait les démons sortaient du vaisseau jusqu'à ce qu'il en exhume un fourmillement de créature difformes et repoussantes. Ils se précipitaient ensuite pour s'accaparer son âme, puis la tiraillaient pendant que ce dernier hurlait de douleur. Sa tête explosait ensuite en un geyser de sang tandis son corps privé de vie tombait mollement de son siège, pour la plus grande consternation de l'équipage du vaisseau du défunt Navigateur.

Il fallut peu de temps pour que les secousses reviennent. Le bâtiment des World Eaters n'était plus qu'à quelques kilomètres seulement du Hulk.

- Nous allons allons leur faire payer cher, à ces bâtards ! rugit Syphax, qui venait de sortir de sa torpeur, réveillé par le remue-ménage ambiant.

Ce dernier vouait une haine terrible envers les Inquisiteurs. Ceux-ci avaient exterminé ses anciens frères de bataille lors de la douzième croisade noire. Il avait réussi à fuir en s'emparant d'un Thunderbolt volé aux impériaux. Il s'était ensuite retrouvé seul et vagabondait de part et d'autre de l'Oeil de la Terreur, quand il fut recueilli par Charon, tel un orphelin. Cela ne faisait que trois siècles qu'il avait rejoint les Crânes Sanglants de Skalathrax.

Il était dans le même état de manque qu'eux. L'ardeur de combats lui manquait aussi. Il s'était scarifié de nombreuses fois à cause de ce manque. Il était couvert de cicatrices et une aura démoniaque se dégageait de sa peau. Durant le voyage, il avait décapité et bu le sang de Jonas, maintenant ex-membre des Crânes Sanglants. Bien sûr il n'en avait touché mot à personne, mais tout le monde se doutait de sa culpabilité.

Charon n'en avait que faire, seul lui importait sa place par rapport à Khorne. Aussi, il avait défendu à qui que ce soit de toucher à Syphax. Cela aurait été trop dommage de perdre un guerrier si talentueux.

Les World Eaters n'étaient pas seuls. On pouvait apercevoir des navires de toute la galaxie, de l'imposante barge de bataille Space Marine aux antiques vaisseaux Nécrons, datant d'avant l'Humanité même. Ils prirent place dans les Modules Deathwind et se mirent à entonner leur chant redondant et monotone : « DU SANG POUR LE DIEU DU SANG ! DES CRÂNES POUR LE TRÔNE DES CRÂNES ! ».

Le navire largua les modules mais n'eut pas le temps de se dégager du champ gravitationnel du Hulk et fut happé par celui ci. Le démon émit un hurlement de désespoir et déchira le voile de la réalité un instant. Des hordes de Sanguinaires se déversèrent dans l'espace et se dirigèrent vers les bâtiments Inquisitoriaux. Les Berserks virent au loin, de leur module, le vaisseau Inquisitorial exploser dans une gerbe de plasma incandescent et les démons disparaître en ricanant. Charon esquissa un sourire sadique derrière son casque. Ils étaient bientôt arrivés.

Le Blood of the Daemon s'écrasa sur le Blade of War, ajoutant une victime à son tableau de chasse. Il était gigantesque et il ne semblait pas encore rassasié. Le nombre de vaisseau le composant dépassait l'entendement, et plus important encore était celui d'astéroïdes.

Le module percuta l'énorme Space Hulk et s'engouffra dans une de ses soutes grâce à ses moteurs auxiliaires.

Les portes s'ouvrirent et les World Eaters sortirent, frénétiques et plus avides de sang que jamais. Il coururent dans la désorganisation la plus totale dans le premier couloir quand ils entendirent des vociférations provenant d'une coursive à quelques pas de là. La voix était caverneuse et puissante, elle rappelait celle de.... Khârn ! Oui, c'était lui, le guerrier millénaire, le berserk, le félon !

Personne ne sut comment il arriva ici, ni par quel moyen, rationnel ou démoniaque il parvint à pénétrer dans le Hulk. Le seul responsable de sa venue était Charon, qui ne pensait pas un instant que Khârn aurait fait attention à son appel. Il allait le regretter.

Mais son attention fut détournée par autre chose. Des bruits singuliers sortaient d'une salle close. Il alluma sa hache énergétique crépitante d'énergie, prêt à en découdre.

Chapitre 2 : Le première recontre

Charon et ses Berserks se dirigèrent vers la pièce d'où provenaient les bruits. Le grondement des armes tronçonneuses commençait à se faire entendre. Ils avançaient, de plus en plus nerveux à l'idée de tuer et de faire couler leur sang pour leur abject dieu.

Une lumière blafarde se dégageait des quelques globes encore actifs du corridor. Les pas lourds et pesants des guerriers résonnait dans ce couloir sans fond. Alcméon prit la tête. Il tremblait, non de fébrilité, mais d'impatience. Il était, même chez les serviteurs de Khorne, connu pour sa frénésie et sa combativité extrême. Sa férocité n'avait d'égal que sa dextérité au combat. Il voulait commettre le premier meurtre, déchiqueter l'ennemi le premier. Il haletait et murmurait des paroles inaudibles dans une langue impie. Le son qui sortait de sa bouche était rauque. Il priait son maléfique dieu.

La porte de la salle n'était plus qu'à quelques pas et tous se précipitèrent pour l'enfoncer ; elle céda en un clin d'œil. Il faisait noir et la tension était palpable. Une présence malfaisante se faisait sentir. Elle était comme eux, avide et bouillonnante de sang et de carnages.

Les optiques des Space Marines mirent un instant pour s'adapter à l'obscurité. Ce fut un instant de trop. Phalazar sentit un souffle fétide sur sa joue. C'était déjà trop tard. Un bras chitineux jaillit de nul part et s'enfonça dans sa cage thoracique dans un bruit mat. Il cria de douleur et lâcha son épée tronçonneuse. Il s'affaissa avec lenteur ; ses intestins pendaient mollement et une mare de sang se formait autour de lui.

- En avant, criant Charon, qu'aucun en réchappe ! Pas de prisonnier, pas d'esclaves, pas d'otages, SEULEMENT DES CRÂNES POUR LE TRÔNE DES CRÂNES !

Il trancha le bras du meurtrier de Phalazar avec un vélocité hors du commun. Il était habité par une violence sans précédent. Il acheva la créature qui se débattait pathétiquement sous sa botte.

Le combat se poursuivit jusque dans le couloir. Les Berserks assenèrent une avalanche de coups à leurs assaillants. Alcméon démembra une seconde de ces créatures. Elle explosa dans une gerbe de sang vert et visqueux et son armure en fut souillée, mais ce sang était froid et insipide. Seul le combat lui procurait du plaisir, et il n'avait que faire de ces créatures. Il n'en tirait aucune gloire et ce n'était pas ce que Khorne lui réclamait. Il voulait du sang humain, du sang des laquais du Faux Empereur.

Jadis, il avait déjà vu de ces créatures. Des Genestealers, voilà ce qu'ils étaient. Ces Xenos possédaient une pugnacité extraordinaire, mais malgré cela, il n'eut aucun mal à prendre le dessus. Le sang giclait de toute part et les murs de la coursive en furent recouverts. Dans leur frénésie, les serviteurs du dieu du sang oublièrent toute notion de bravoure et de noblesse. Xerxès et Syphax s'acharnaient sur un des Genestealer, broyant chair et os sans distinction. Son thorax était ouvert et le liquide vital du Xenos s'écoulait sur le sol. Il était décapité et un trou béant creusait son crâne. Sa cervelle, ou du moins ce qu'il en restait, suintait lentement pour aller s'écraser nonchalamment sur le sol. Il était démembré et ses os étaient brisés. Ses yeux étaient vitreux et sa langue pendait, inerte. Il était horrible à contempler et toute personne normale aurait été prise de nausée en le voyant. Le cadavre n'était plus qu'un amalgame pulpeux informe.

Satisfaits de leur ignoble geste, Xerxès et Syphax s'en allèrent à la recherche d'une autre de ces créature pour la tuer, la mutiler et la brûler.

Les Genestealers fuirent tel des couards sur leurs jambes agiles. Ils étaient plus rapides que les Berserks, cependant, Dracon parvint à en attraper un. Ce fut une orgie de violence. Les huit restant s'évertuèrent à mettre leur prise en charpie. Je n'ose vous en faire la description tant ce fut infâme.

Fiers de leur victoire ils firent retentir leur cri de guerre : « DU SANG POUR LE DIEU DU SANG ! DES CRÂNES POUR LE TRÔNE DES CRÂNES !

Tous semblaient rassasiés et comblés, mais au fond d'eux même, ils savaient que cela n'était pas suffisant. Ils en voulaient encore. Ils désiraient du sang humain. L'appel du massacre était trop fort. Ils continuèrent le long du couloir en quête de nouveaux bains de sang. Ils gravirent un escalier et disparurent comme s'il ne s'était rien passé.

Ils ne récupérèrent pas le corps de Phalazar, qui n'était rien pour eux. Cela faisait bien longtemps qu'ils avaient oublié ce qu'était l'amitié et la camaraderie.

Ils avaient laissé dans leur sillage un tableau cauchemardesque. Des corps jonchaient le sol et le sang du défunt Berserk se mêlait à celui des Tyranides. On pouvait l'entendre goutter et maculer le niveau inférieur.

Au loin de nouveaux cris éclatèrent. L'hécatombe était loin d'être terminée...

Chapitre 3 : La Grande Ennemie

Les huit restants descendirent avec grand bruit. On entendait encore le sifflement que produisait le sang acide des Genestalers sur leurs armures. Manastébal ne portait plus de heaume depuis qu'il s'était battu avec un guerrier en armure Terminator appartenant aux Thousand Sons. Il avait reçu de celui-ci un coup de gantelet énergétique dans le crâne et sa tête était à présent plus mécanique qu'organique. Il avait dû sa survie miraculeuse au Maître de Forge de la huitième compagnie Iron Warriors. Ce dernier tenait les serviteurs de Khorne dans son cœur, en eût il encore un, et avait jugé bon de conserver Manastébal, encore jeune à cette époque. Le travail avait été fait avec soin et il n'avait gardé que peu de séquelles, abstraction faite de sa folie, qui avait encore grandi.

Ses yeux étaient ternes et vitreux et leurs iris inexistants. Seule la haine se dégageait de son visage, torturé par des années de carnage. Les implants que lui avait procuré le Maître de Forge rendaient son odorat plus encore développé que celui d'un Space Wolf.

Les Berserks progressaient impétueusement dans la coursive, en quête de nouveaux massacres. De nombreux trophées pendaient à leurs armures et cliquetaient, augmentant encore leur vacarme. Ils poursuivirent leur route à l'étage inférieur. Le couloir était sombre et sans leurs yeux améliorés, les renégats n'auraient pu y voir. Tout à coup, Charon, à la tête de son escouade, aperçut quelque chose. Il donna l'ordre de s'arrêter. Il y avait des traces d'affrontement à cet endroit. Des lambeaux de chair, d'origine visiblement humaine étaient visibles çà et là. On trouvait aussi des morceaux plus insolites, des griffes chitineuses, telles celles de Tyranides, mais gardant des traces humaines.

- Que s'est il passé ? S'enquit Charon.

Personne n'osa répondre. Ils connaissaient tous le courroux de Charon et l'envie de le subir ne les effleurait guère.

- Je repose ma question pour la dernière fois, rappela-t-il, que s'est il passé ?

- Maître, je sens une odeur, annonça Manastébal en s'avançant. C'est... Suave, enivrant.

- Je n'ai que faire de tes présomptions, Manastébal, dis moi ce qu'il s'est passé.

- Deux factions se sont affrontées ici. La première était semblable à celle que nous avons rencontré il y a quelques minutes. La seconde...

Il n'osait pas le dire, de peur que Charon écourte brusquement sa vie.

- Dis le moi et je te laisserai la vie, misérable, gronda Charon.

- Des serviteurs du Prince des plaisirs.

- Bien, répondit-il pensivement. Des serviteurs de ce débauché Slaanesh... Ils périront.

Manastébal n'avait osé prononcer le nom du dieu des plaisirs. Il lui était insupportable et il avait frémi quand Charon l'avait articulé. Chez les autres Berserks, l'excitation était à son comble. Ils allaient tuer. Oui, tuer. Et cette fois-ci des humains. Pas de simples humains. Des laquais de Slaanesh. Ils psalmodièrent une prière de remerciement au dieu du sang ; ils étaient bénis par une telle offrande. L'Ennemie millénaire venait à eux, servie sur un plateau d'argent. Les guerriers se mirent en formation de combat, toutes armes dehors. Certains tirèrent quelques coups de pistolet bolter, tandis que d'autres activèrent leurs armes tronçonneuses.

Ils faisaient un tapage de tous les diables et ils ne pouvaient compter sur un quelconque effet de surprise. Charon discerna une forme qui se mouvait à quelques dizaines de mètre de l'endroit où il se trouvait. Il actionna sa hache énergétique. Elle émit une lumière bleue insolite et les compagnons du champion s'écartèrent, de peur de recevoir un coup mortel. Il se mit à courir. Son calme fit peu à peu place à une rage sanguinaire. Il n'avait pas été dans une telle frénésie depuis la bataille de Skalathrax. Il devança ses camarades de plusieurs mètres, avide de faire couler le premier sang. Il hurla : « DU SANG POUR LE DIEU DU SANG ! ». Sa charge allait être meurtrière et d'une violence sans précédents.

Il en oublia toute prudence. Ce lui fatal. Les anciens serviteurs de l'Empereur avaient préparé une embuscade aux Berserks. Une myriade de grenades à fragmentation roulèrent à ses pieds et perforèrent son armure en de multiples endroits. Il commença à saigner et la douleur l'aveugla. Il n'était plus qu'à une infime distance des gardes et il pouvait encore voir leurs uniformes aux couleurs criardes. Sa rage ne fit que s'amplifier à la vue de ses ennemis. Ils étaient grotesques et ridicules dans leurs uniformes bariolés. Les sigles impériaux avaient été désacralisés et leurs fusils étaient ornés de symboles extravagants. Ils auraient pu être risibles si leur organisation n'avait été aussi minutieuse. Slaanesh n'avait pas une totale emprise sur eux et les préceptes de l'Imperium étaient encore ancrés. Ils n'avaient pas oublié les tactiques enseignées par leurs enseignants et comissaires.

Charon fut accueilli par un déluge de lasers et trébucha. Ses multiples plaies saignaient abondamment et il avait été touché à la tête par un tir chanceux de l'un des soldats. Il adressa une prière à son dieu et son âme retourna dans le Warp. Il avait échoué. Il était faible. Il était mort trop tôt. Il n'avait pu occire un seul humain. Ses tourments allaient être éternels et Khorne ne lui pardonnerait son erreur. Les démons l'attendaient à bras ouverts, riants et gloussants.

La mort du Champion des Crânes importait peu à ses anciens camarades.

Les suppôts du Trône des Crânes subirent un feu nourri et se mirent à couvert comme ils le purent et jetèrent leurs grenades à fragmentation. Ils entendirent les cris des gardes qui faisaient marche arrière. Ce fut le moment que les Berserks attendaient. Ils sortirent de leur couvert et chargèrent. Alcméon mena la charge et déchiqueta un premier garde de son épée tronçonneuse. La cage thoracique de ce dernier explosa et ses entrailles s'envolèrent de toute part. Son uniforme fut teinté de rouge et ses yeux se révulsèrent. Il était horriblement mutilé. Le nouveau meneur coupa sa victime au niveau de la taille et s'aspergea de son sang bouillonnant. Il enleva son casque et bu goulument le liquide vital de sa proie. Un goût acre lui envahit la bouche et tous ses sens furent bouleversés. Il n'avait pas ressenti telle sensation depuis fort longtemps. La fureur des combats, le plaisir de tuer, la chair crissant sous son épée, la chaleur du sang... Il avait presque oublié cela. Il arracha le cœur du défunt et le pressa de sorte que tout le sang contenu s'en écoule, puis l'engloutit dans un hideux gargouillement. Il était béat. Il plongea sa main dans la cadavre et le souleva en offrande au dieu du sang.

Les autres guerriers secondèrent Alcméon dans sa tache et ce fut Manastébal qui tua le second. Il agrippa un garde apeuré et le jeta au sol. Il était misérable et il était amputé d'un bras. La plaie était infectée et une odeur de pourriture s'en dégageait. Manastébal lui écrasa les côtes sous sa botte et celui-ci cracha son propre sang.

- Ayez pitié de moi... Maître, balbutia pitoyablement le garde.

- La pitié est un sentiment que je ne connais pas, faible humain ! Rugit Manastébal. Tu vas périr servile insecte ! Tu n'es rien pour moi !

Il appuya sur l'abdomen du pauvre martyr et lui broya la bas-ventre dans un bruit abject. Un mare de sang épais se forma autour de son corps et Manastébal l'acheva en réduisant sa tête à l'état de pulpe. Sa perversité ne s'arrêta pas là. Il lacéra le corps trépassé à l'aide de son couteau puis en extirpa les organes internes, qu'il lança sur les autres serviteurs de Slaanesh.

Ces derniers furent épouvanté par la sauvagerie des Bererks de Khorne et ils fuirent de panique. Les vils serviteurs du dieu sanguinaire les furent indignés par tant de lâcheté et de couardise. Il aboyèrent et se mirent à courir. Malgré leur statut de Space Marines, ils ne parvinrent pas à les rattraper. Slaanesh les avait sauvé et leur avait permis de semer leurs poursuivants. Ils détalèrent en empruntant un couloir caché.

Les Berserks perdirent leur trace et renoncèrent à les chercher. Il était courant de se perdre dans le labyrinthe qu'était un Space Hulk. Ils retournèrent sur les lieux du combat et Manastébal s'avança vers le cadavre de Charon. Il avança sa main pour saisir la hache du défunt champion, mais sa tête explosa dans la seconde qui suivit. Alcméon avait dégainé son pistolet bolter et avait tiré. Il avait été le second au sein de l'escouade, c'était maintenant à lui de prendre la place de Champion de Crânes. Il n'allait pas se faire ravir sa place par un prétentieux comme Manastébal. Il pris la hache posément et dévisagea les autres Berserks. Aucun n'osa s'opposer à sa suprématie et tous inclinèrent la tête silencieusement. Il allait enfin pouvoir montrer à Khorne qu'il était digne d'être son héraut.

Chapitre 4 : Le Félon

Certains dirent qu'ils avaient entendu des bruits inquiétants du côté des dortoirs ; des crissements métalliques et une voix étrange, sépulcrale, résonnant faiblement dans les ténébreux couloirs du Blade of War. Certains dirent même qu'ils avaient entendu quelqu'un psalmodier dans une langue impie, mais personne n'avait osé approcher et tous avaient fui de terreur. Tous s'étaient tapis en entendant les pas de cette créature. Des misérables, de la vermine, des pleutres et des couards, voilà ce qu'ils étaient. Des rumeurs courraient selon lesquelles un monstre terrifiant et sanguinaire rôdait dans le Hulk. Un géant attiré par l'odeur du sang et des combats.

Et ces rumeurs n'étaient pas illégitimes. Nul ne savait de quelle manière le Félon avait gagné le Blade of War. Il était apparu dans un sombre recoin, à l'écart de tous, et avait erré pendant presque une semaine dans les inextricables coursives du vaisseau, cherchant proies et jouets à sacrifier à son effroyable dieu. Il était nimbé d'une aura de meurtre et de carnages et sa respiration était saccadée. Son bras était découvert et sa peau était d'une pâleur malsaine. Son antique hache, la Carnassière, était serré dans son énorme poing et ses phalanges blanchissaient lorsqu'il n'entendait rien qu'un tintement. Son armure était maculée de sang et on ne parvenait à en distinguer la couleur initiale. Khârn était un guerrier psychotique et on ne comptait plus le nombre de ses victimes. La folie se lisait dans chacun de ses pas et la démence s'exsudait de sa démarche.

***

Khârn sorti de la pièce dans laquelle il se trouvait et s'avança dans un tortueux corridor. Un murmure avait éveillé son instinct meurtrier. Ce corridor était obscur et ses optiques mirent un temps infime à s'adapter. Il vit une forme insolite à une cinquantaine de mètres de l'endroit où il trouvait, et s'arrêta, comme perturbé. Il s'agenouilla et adressa une prière silencieuse à son dieu avant de s'élancer tel un fauve sur sa proie. Les choses se tournèrent vers lui, comme interpelées par sa prière. L'écho qu'avait émit le Félon dans le Warp avait été puissant et résonnant. Quatre serviteurs du dieu magicien, Tzeentch. Ils étaient changeants, à l'instar de leur créateur, et faites de l'essence même du Warp. On ne pouvait décrire leur forme, tant elle était étrange et éphémère. On pouvait cependant tenter d'en évoquer la couleur : ils étaient de couleur rose, mais d'un rose mystérieux et chatoyant, versatile à leur image. Ils braillaient d'un rire suraigu et insupportable, qui aurait rendu fou tout homme sain d'esprit.

Khârn ne supporta pas de les voir et de les entendre ; il lança son cri de guerre : « DU SANG POUR LE DIEU DU SANG ! DES CRÂNES POUR LE TRÔNES DES CRÂNES ! ». Ils envoyèrent sur lui des boules d'un feu vert et ésotérique et cela ne fit qu'accroître sa fureur.

Il ne fallut au Berserk que quelques secondes pour les atteindre. Sa charge enragée fut mortelle et il faucha deux horreurs en décrivant un arc avec la Carnassière. Il les décapita nettement et elles s'évanouirent dans le Warp dans une myriade de couleurs qui l'aveuglèrent. Les deux autres en profitèrent pour vomir un torrent de flammes magiques, brûlant son bras gauche avec une odeur de chair calcinée. Il hurla et abattit sa hache sur la troisième, la tranchant en deux parties égales. Les deux parties de la tête lui firent un sourire malicieux et la créature se reforma dans un bruit de succion écœurant. Le World Eater fur irrité de ceci, il attrapa le démon souriant et le démembra avant d'écraser sous sa botte son faciès espiègle. Tel les deux premières horreurs, elle retourna au sein du Warp dans un explosion colorée. La dernière émit un cri perçant, semblable à un gloussement, et d'innombrables membres sortirent de son corps en tentant de l'immobiliser. Le Félon para habilement les attaque de l'horreur et trancha ses bras qui tombèrent mollement au sol. Ceux-ci se tordirent pareils à des asticots et se risquèrent à ligoter les jambes du Félon, mais ce dernier les incinéra en tirant une salve de plasma incandescent. Son pistolet était surchauffé et il s'en sépara aussi vite qu'il le put. La créature de Tzeentch se jeta contre lui en essayant de le mordre et sa couleur vira au violet foncé. Il l'évita dextrement et lui asséna un coup de poing dans la nuque. Elle s'envola dans un rire enfantin et sa langue vint lécher le casque du renégat avant qu'elle ne disparaisse.

Khârn récupéra son pistolet à plasma et traversa la coursive promptement avec pour seul désir de faire couler le sang, de tuer, mutiler et brûler à nouveau.

Un cri retenti quelques secondes après : « DU SANG POUR LE DIEU DU SANG ! DES CRÂNES POUR LE TRÔNES DES CRÂNES ! ».

Khorne détestait la magie.

Chapitre 5 : Le Loup

Alcméon n'était désormais plus le serviteur de Charon. Il avait pris la tête de l'escouade, mais ne se sentait pas digne du rôle de champion des crânes. Il avait mené les Berserks pendant cinq jours ; cinq longs jours sans rien trouver, sans rien tuer. Chaque heure qui passait l'oppressait un peu plus. Il percevait l'insatisfaction de ses hommes, avides de retrouver leurs sensations passées. Il s'était mutilé le visage pour ne pas sombrer dans la folie ; des démons du dieu du sang hurlaient en lui et essayaient de s'approprier son âme en lui rappelant sa faiblesse. Le renégat ne savait que faire et était abattu. Il priait sans cesse pour retrouver son honneur mais il n'avait obtenu de réponse de la part de Khorne. Une partie de son casque était défoncée et sa soif de sang était lisible dans son oeil.

Il marchait pesamment dans un couloir sans fond, accompagné des guerriers de Khorne encore vivants quand il entendit des cris d'une voix connue, presque familière. Il fit s'arrêter l'escouade d'un signe de la main et s'agenouilla. Il considéra longtemps ce timbre, sans toutefois parvenir se remémorer à qui il appartenait. Ces accords résonnaient pourtant si fort dans son esprit... La bataille de Skalatharax, ces combats, cette frénésie, les hurlements discordants des armes soniques des Emperor's Children, le rugissement des haches tronçonneuses, le cliquetis des Defilers et les arabesques suaves ornant les chars du Prince des plaisirs... Toutes ces émotions remontaient en lui.

D'autres bruits se firent entendre un peu plus loin, des pas pesants, le choc de la céramite contre le plastacier du Hulk. De par son expérience, Alcméon sut dans l'instant quelle était l'origine de ce tumulte : des armures tactiques dreadnought. Elles étaient dans leur environnement de prédilection ; les Terminators étaient parfaitement adaptés à l'abordage des Space Hulks. Lui seul avait remarqué leur présence. Le vétéran eut un mauvais pressentiment, le combat allait être rude. Bien que ses guerriers soient plus rapides et dextres que ces monstres de métal, ceux-ci possédaient une résistance accrue et un meilleur équipement. Leurs haches tronçonneuses faisaient pâle figure face aux marteaux tonnerre et autres griffes éclair. Il était cependant plus réfléchi que la plupart des Berserks et, malgré son appartenance à la légion World Eaters et à sa dévotion au dieu du sang, il était fin tacticien.

- Séparez vous en trois groupes de deux ! Syphax et Shalim sur la gauche, Xerxès et Ismaël, restez sur le couloir central, Dracon et moi-même prenons sur la droite. Si vous entendez quelque chose de suspect, dirigez-vous vers le groupe le plus proche, et laissez vos communicateurs activés ! On se retrouve aux sanitaires des officiers !

- Compris ! Répondirent tous d'une seule et même voix.

L'escouade se scinda et les groupes suivirent leur coursive respective.

***

- T'as pris les bombes ?

- Ouais, Alcméon me les a filées quand il les a récupérées sur Charon.

- Vas-y envoie, je vais faire sauter cette porte.

- Tiens, fais gaffe, c'est des anciens modèles, ils sont pourris.

Syphax coinça les bombes à fusion sur la porte avec minutie. Cela lui rappela l'époque où il n'était qu'une jeune recrue de la légion. L'époque où il n'était qu'un faible, un laquais du faux Empereur.

- C'est bon, passe les détonateurs.

Shalim s'exécuta silencieusement.

- On bouge. J'ai les ai réglé sur une minute, aboya Syphax.

Les deux Berserks se mirent à couvert dans un recoin d'une propreté douteuse et attendirent calmement.

Une explosion violente se fit sentir et ils sortirent de leur abri. Ils traversèrent la porte défoncée et entrèrent dans une pièce plutôt spacieuse. L'électronique était anormalement en état de marche, ce qui intrigua les guerriers en armure rouge au plus haut point. Shalim s'avança prudemment.

- Viens voir ça Syphax.

- Ouais, qu'est-ce qu'il se passe ?

- Regarde.

Il pianota sur un clavier à technologie cristalline et des vidéos s'affichèrent sur plusieurs écrans. La mauvaise qualité d'image témoignait de l'ancienneté et de la vétusté du matériel.

- Ici. Juste derrière cette porte, lâcha Shalim en pointant du doigt la porte au fond la pièce.

- On va leur faire la peau à ces bâtards.

***

Les bruits se faisaient de plus en plus intenses. Le grondement d'une hache tronçonneuse était maintenant distinct. Alcméon reconnut même le sifflement d'un projectile plasmique. Des rires insolites étaient également audibles. Un combat se déroulait à quelques mètres de lui, juste derrière ce mur. Lui et Dracon n'étaient plus seuls. Il s'arrêta, se concentra et augmenta le volume interne de son casque. Les bruits étaient désormais distincts : « DU SANG POUR LE DIEU DU SANG ! DES CRÂNES POUR LE TRÔNES DES CRÂNES ! ». Oui, c'était bien lui. Alcméon savait maintenant pourquoi il avait eu cette réminiscence. Le vrombissement atypique de cette hache... Il savait.

Dracon ne semblait guère s'en être rendu compte. Ceci était en outre préférable pour Alcméon. Il patienta durant de longues secondes ; le bruit s'estompa. D'un revers de hache énergétique, il déchira le mur de plastacier.

***

Ils passèrent à travers le mur avec fracas. Le Berserk bondit et enfonça ses deux épées tronçonneuses dans le thorax de sa proie dans un bruit mat. Le liquide vermeil gicla et l'arrosa. Il se délecta de la chaleur de ce fluide et en apprécia la vigueur. Chacune de ses armes transperça un des deux cœur de son adversaire. D'un coup de botte, il broya la tête découverte du Terminator et le noya dans une mare de sang. Ce fut atroce. Le noble Space Marine était dans une posture pitoyable et ses sceaux de pureté étaient souillés de sang. Syphax tira son couteau de combat et taillada le bras d'un second Space Wolf, mais ce dernier riposta. D'un coup de marteau tonnerre, il le projeta contre une des paroi du corridor. Elle s'effondra et tout un pan du plafond s'écroula sur le Berserk. Il fut écrasé sous les amas de plastacier et émit un râle rauque avant d'expirer. Shalim se retrouvait seul face à deux géants. Le combat était inégal, mais il ne recula pas. Il était un Berserk de Khorne. Il ne connaissait pas la peur. La douleur lui était inconnue. Il profita de l'effet de surprise pour prendre l'un des deux à la gorge. Tout à coup, il sentit quatre lames le pénétrer, creusant de profonds sillons dans sa chair. Le goût âcre du sang monta dans sa bouche. Il se racla la gorge et cracha le liquide pourpre au visage du son adversaire dans un dernier signe de défi. Le Terminator fit une grimace et envoya la tête du serviteur du dieu du sang rouler aux pieds de l'Astartes. Il fit retomber le corps du Berserk inerte et une flaque se forma autour de celui-ci. Shalim avait tracé son chemin par le sang ; ce chemin s'était arrêté dans le sang.

Le fils du Loup envoya une boutade à son camarde et les deux disparurent un peu plus loin.

***

- J'ai entendu du bruit là-bas...

- Pareil. On ferait bien d'aller jeter un coup d'œil.

- C'est dans la direction de Syphax.

- Ouais je vois ça. Faut toujours qu'il s'attire des emmerdes celui-là.

- Putain, la dernière fois j'ai cru que Charon allait lui meuler sa face.

- Parle plus de lui, il s'est fait crever comme une merde.

- Bon, on y va. De toute façon il a dû se faire rétamer sa gueule Syphax, doué comme il est.

- Et Shalim ?

- On verra.

- Dommage, il était sympa...

***

Il n'y avait rien ici. Juste quelques traces de combat et l'odeur de la fumée d'une hache tronçonneuse. Alcméon examina l'endroit, quand tout à coup, un cri retentit : « DU SANG POUR LE DIEU DU SANG ! DES CRÂNES POUR LE TRÔNES DES CRÂNES ! ». Cette fois-ci, il n'avait pas été le seul à l'entendre.

- C'était quoi ça ? Demanda Dracon

- Le Félon...

Alcméon n'osa pas prononcer son nom et Dracon acquiesça silencieusement. Il avait lui aussi vu Khârn à l'œœuvre. Le Berserk fou lui avait pris ses frères, il ne lui avait jamais pardonné.

On va au point de ralliement. Garde un œil sur ton auspex.

Pas de problème.

***

Ils arrivèrent en quelques instants sur la zone indiquée par l'auspex. Le combat avait été orgiaque. Xerxès et Ismaël constatèrent le massacre. Le corps de Syphax était recouvert et il était impossible de le reconnaître tant il était mutilé. Shalim était étendu et méprisable. Sa tête était à quelques mètres de lui. Xerxès la prit et la jaugea. « Ça me fera un souvenir » se dit-il. Il la posa sur l'une de ses piques et activa son communicateur.

- Alcméon, on a eu un petit problème avec le troisième groupe...

- Je t'écoute.

- Les deux se sont fait crever par des Space Wolves. Des Terminators.

- Ouais, fallait s'en douter, marmonna Alcméon.

- On fait quoi ?

- Rien. Récupère ce qui t'intéresse et rejoins-nous.

- Ok, on arrive dans deux minutes.

Ismaël récupéra une arme énergétique et les deux Berserks partirent pour le point de rendez-vous. Ils virent Alcméon et Dracon en peu de temps et les rallièrent. Les quatre survivants poursuivirent leur chemin et gravirent un escalier qui laissait filtrer une lumière jaunâtre.

Alcméon était pensif. Il avait du reste remarqué que ses maigres effectifs se consumaient trop rapidement.

______________

Voilà ! J'ai remis le dernier chapitre pour plus de clarté.

Modifié par Harald Hammerstorm
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Re...

Ha bah voilà qui répond clairement à ma deuxième remarque... :P

Non, sans rire, tu aurais peu être du commencer par là, on se sent moins largué du coup.

Si on fait abstraction du scénario difficile imposé par le contexte du CDA (nombreuses races au même endroit au même moment... Pas facile de rendre tout ça crédible même si tu t'en sors plutôt bien), le texte est vraiment très agréable. Comme tu le dis toi même, tu es à l'aise avec les descriptions et ça contribue vraiment à l'atmosphère bien rendue de ton récit. Il y a bien quelques petites fautes (ou des mots oubliés) mais rien de bien grave vu le bon niveau global.

Sinon, je continu à dire que tes dialogues sonnent moins bien que le reste du coup, c'est dommage. Si tu souhaites reprendre quelque chose, commence par là à mon avis.

Ah, et si tu ne le fais pas déjà, n'hésite pas à parcourir et commenter la section, c'est comme ça que tout le monde progresse ^_^

++

Modifié par M3mn0ch07
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Salut l'ami !

Tout d'abord je tiens à te dire que je suis avec attention ton topic de Cda (ainsi que ceux de tes confrères) ! Et ça en vaut vraiment le coup.

Pour ton texte je suis d'accord avec M3mn0ch07: C'est bon, agréable à lire et surtout ça se tient.

Mais, je trouve également que les dialogues manquent cruellement de profondeur. Là on passe sur mon propre point de vue sur les berserks: Ce sont des machines à tuer, prêts à se servir de la moindre occasion, de la moindre excuse pour se lancer dans un combats, y compris entre eux. Il faudrait de la tension dans les dialogues, des menaces sous entendues et des affirmation d'autorité.

- Alcméon, on a eu un petit problème avec le troisième groupe...

- Je t'écoute.

- Les deux se sont fait crever par des Space Wolves. Des Terminators.

- Ouais, fallait s'en douter, marmonna Alcméon.

- On fait quoi ?

- Rien. Récupère ce qui t'intéresse et rejoins-nous.

- Ok, on arrive dans deux minutes.

- Alcméon, nous avons retrouvé le troisième groupe...

- Parle, vermine ! Ne me fais pas perdre mon temps !

- Les deux se sont fait crever par des Space Wolves. Des Terminators.

- Je suis entouré d'incapables, marmonna Alcméon.

Xerxès ne répondit pas. Il ne voyait pas ce que les deux berserks auraient pu faire de plus face aux terminators. Si Alcméon était aussi fort, qu'il le prouve ! Qu'il leur démontre qu'il était digne de les commander !

- Vos ordres? fit-il sans laisser transparaitre sa colère.

- Récupérez ce qui vous intéresse et rejoignez-nous. Et au trot, si vous ne voulez pas voir vos crânes de lavettes rejoindre le trône de Khorne !

- Oui, Alcméon, confirma docilement xerxès avant de couper son communicateur

Maudit sois-tu,pensa-t-il. Un jour tu viendras décorer ma pique !

Voilà, c'est un peu cette idée là. Après je répète, c'est mon point de vue hein ^^. Si tu veux plus travailler tes dialogues, n'hésite pas à entrecouper les phrases de quelques descriptions sur l'humeur des interlocuteurs ou leurs gestes, je pense que ça t'apporterai beaucoup !

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