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SonOfKhaine

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Je commence à écrire en breton, et j'ai également un certain nombre d'essais en allemand qui trainent dans mes carnets. Si des gens veulent y mettre les leurs, en anglais ou quoi que ce soit d'autres, ils sont les bienvenus. Avec traduction (plus ou moins sommaire) bien entendu.

Je commence par mon premier vrai poème en breton.

: la version orale, ce n'est pas de très grande qualité (à la base ça n'avait pas vraiment vocation à être chanté, d'où le fait que ça sonne un peu faux par moment - d'autant plus qu'à la base les gammes celtiques sont très différentes -, la mélodie est celle du Droukkinning Neumenoiou)

Kan karantez ar Vro

Chant d'amour [par opp. à "kan bale", chant de marche (militaire)] pour le pays)

Me 'gar da vor, me 'gar da c'hoad,

J'aime ta mer, j'aime ta forêt,

Me 'gar da heol, me 'gar da wad,

J'aime ton soleil, j'aime ton sang [pas de valeur génétique - réf. aux sacrifiés dans les guerres]

Me 'gar da c'hlas, me 'gar da ruz,

J'aime ton bleu/vert [indifférencié, désigne la mer et la forêt], j'aime ton rouge,

Me 'gar da liv - ar gwenn ha du !

J'aime ta couleur - le blanc et le noir [drapeau de liberté par opp. à la bannière ducale]

Me 'gar da werz ha da daran,

J'aime ta complainte et ton tonnerre [-> Taranis, dieu gaulois de la foudre]

Me 'gar da yezh, me 'gar da gan,

J'aime ta langue, j'aime ton chant

Me 'gar da donn, da sonerezh,

J'aime tes flots et ta musique

Kri ar skreved - me 'gar da vouezh !

Le cri des mouettes - j'aime ta voix !

Me 'gar d'eñvor, da spered wir,

J'aime ta mémoire, ton esprit vrai

Me 'gar da diez, me 'gar da dir,

J'aime tes maisons, j'aime ta terre

Me 'gar d'enor, rak zo d'azeul,

J'aime ton honneur, car il est ton culte

Da c'haouded c'hozh - me 'gar ma beul !

Et ton vieux coeur - j'aime mon pilier [le pilier celte (menhir) ne soutient rien, il tend vers le ciel]

Me 'gar da vuc'h ha da zaeroù,

J'aime ta fureur [souffle de colère], j'aime tes larmes

Me 'gar da c'hlav ha d'arnevioù,

J'aime ta pluie et tes orages

Me 'gar da c'hoarzh ha da c'hlizhienn,

J'aime ton rire et ton brouillard

Da hirnez vrav - ha da sklaerenn !

Ta belle tristesse - et l'éclaircie !

Me 'gar da zek zud gichen tan,

J'aime tes dix hommes [personnes] près du feu

Me 'gar da gant zud gichen bran,

J'aime tes cent hommes près du corbeau

Int da varvioù, e noz atav,

Ils sont tes morts, toujours couchés [= dans la nuit éternelle]

Int da vevioù - zo deiz bras, sav !

Et tes vivants - va, lève-toi ! [= c'est la grand jour, lève-toi (sens solaire) !]

Me 'gar da c'heot, me 'gar da vaen,

J'aime ton herbe, j'aime ta pierre

Me 'gar da gorf ha da groc'hen,

J'aime ton corps, j'aime ta peau

Me 'gar d'avel, me 'gar da c'hwezh,

J'aime ton vent, j'aime ton souffle

Me 'gar ma bro - me 'gar ma Breizh !

J'aime mon pays - j'aime ma Bretagne

Modifié par SonOfKhaine
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Proposition comme ça : met la trad en un seul bloc à coté de l'original de même. Parce que sinon, c'est une horreur sans nom à lire, on est sans cesse "interrompu" par une ligne de trad qui casse complètement la chanson.

Sinon, j'aime bien, je ne te savais pas breton et parlant breton :innocent:

Modifié par Bloodyfol
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Deux poèmes anglais:

Le premier, de Wilfred Owen

Anthem for doomed Youth

What passing bells for those who die as cattle?

Only the monstrous anger of the guns,

Only the stuttering rifles' rapid rattle

Can patter out their hasty orisons,

No mockeries for them from prayers and bells,

Nor any voice of mourning save the choirs, –

The shrill, demented choirs of wailing shells;

And bugles calling for them from sad shires.

What candles may be held to speed them all?

Not in the hands of boys, but in their eyes

Shall shine the holy glimmers of good-byes,

The pallor of girls' brows shall be their pall;

Their flowers the tenderness of silent minds,

And each slow dusk a drawing-down of blinds

Hymne à la Jeunesse condamnée

Quel glas sonne pour ceux qui meurent comme du bétail ?

Seule, la colère monstrueuse des canons,

Seul, le crépitement rapide des fusils hoquetants

Peuvent ponctuer leurs oraisons hâtives,

Pour eux, pas de prières ni de cloches dérisoires,

Nulle voix endeuillée hormis les chœurs, —

Les chœurs suraigus et démentiels des obus gémissants ;

Et les clairons appelant pour eux depuis de tristes comtés.

Quelles chandelles seront tenues pour leur souhaiter bon vent ?

Non dans la main des garçons, mais dans leurs yeux,

Brilleront les lueurs sacrées des adieux,

La pâleur du front des filles sera leur linceul,

Leurs fleurs, la tendresse d'esprits silencieux,

Et chaque long crépuscule, un rideau qui se clôt.

Et le second de John McCrae:

mais pour celui-là, j'ai l'impression que la traduction ne correspond pas du tout...

Flanders Field

In Flanders fields the poppies blow

Between the crosses, row on row,

That mark our place; and in the sky

The larks still bravely singing, fly

Scarce heard amid the guns below.

We are the Dead. Short days ago

We lived, felt dawn, saw sunset glow,

Loved and were loved, and now we lie

In Flanders Fields.

Take up our quarrel with the foe:

To you from failing hands we throw

The torch; be yours to hold it high.

If ye break faith with us who die,

We shall not sleep, though poppies grow

In Flanders Fields.

Au champ d'honneur

Au champ d'honneur, les coquelicots

Sont parsemés de lot en lot

Auprès des croix; et dans l'espace

Les alouettes devenues lasses

Mêlent leurs chants au sifflement

Des obusiers.

Nous sommes morts,

Nous qui songions la veille encor'

À nos parents, à nos amis,

C'est nous qui reposons ici,

Au champ d'honneur.

À vous jeunes désabusés,

À vous de porter l'oriflamme

Et de garder au fond de l'âme

Le goût de vivre en liberté.

Acceptez le défi, sinon

Les coquelicots se faneront

Au champ d'honneur.

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(il me semble que SoK parlait plutôt de poèmes écrits soi-même, cependant je ne peux l'assurer)

C'est marrant, la Bretagne est peut être le seul endroit de France (attention, je ne veux pas lancer un débat, je sais très bien que c'est maladroit comme appellation, mais c'est que cela s'inscrit dans un propos plus global) qui a su conserver ses racines si profondément.

Et à l'heure où même Nolwenn Leroy emprunte le chemin qui y conduit, c'est un vent qui souffle agréablement à mes oreilles.

Je ne peux malheureusement pas commenter le texte breton lui même, puisque je n'y connaît rien. Je pense quand même que la version orale gagnerait à être plus fluide, et ce serait peut être possible si tu te 'lâchais' plus complétement: les paroles sont belles, et retentissent en autant d'écho contre les falaises, ou dans les vastes étendues verdoyantes; alors vit ton poème, laisse le s'exalter dans ta voix, t'imprégner d'images ou je ne sais quoi.

Même si c'est un poème et non une chanson, ce doit être mélodieux, s'envoler haut pour ensuite plonger et raser la surface de l'eau. Enfin, je dis ça, mais ce n'est pas le but premier de ton message...

Le poème en lui même (du moins sa traduction) reste assez simple dans sa forme (répétitions de j'aime), mais je n'ai pas pu m'empêcher de frissonner à la lecture de certains vers. Alors je pense que tu as réussi.

Et merci pour toutes les petites précisions glissées au milieu du texte, c'est agréable.

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J'ai hésité pour la traduction. Cependant, j'ai tendance d'expérience à penser qu'en séparant les deux, on pousse le lecteur à ne lire que la traduction.

La structure est effectivement simple, d'un autre côté la poésie bretonne est par essence populaire. Cela ne l'empêche pas d'être quand même un peu plus complexe que ça, mais bon, disons que ça ne gêne pas plus que ça.

La version orale, effectivement, comme je l'ai précisé, n'a pas vocation à être artistique en elle-même, au moins en l'état. C'est un simple vecteur minimal. J'espère trouver le temps de refaire ça correctement un jour.

Sinon, oui, c'est uniquement pour les poèmes écrits par les membres. Si on tient absolument à présenter un poème d'un autre auteur, merci de s'inscrire à la chronique du samedi.

[sinon, Silverthorns, c'est peut-être justement parce que ce n'est justement pas un endroit en France]

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Je plussoi Bloodifol, il est plus jolie de séparer les deux.

Du reste, comme tu le dis, c'est assez simpliste. Les paroles ne présentent aucun intérêt réel : pas de fonds transcendant, pas d'image originales, touchantes ou particulièrement jolies, et n'apporte finalement pas grand chose en elle même. :whistling:

Toutefois, comme tu le dis, c'est la base. Ce qui se faisait dans la Bretagne populaire. Moins quelque chose qu'on écrit que que quelque chose qui se chante et se clame à la vue dans des lieux inspirants. Et c'est bien las-bas qu'un tel poème prend son sens. :blushing:

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Invité Absalom

Salut !

L'initiative est originale et on sent ton enthousiasme et ta sincérité. Ca me touche étant moi même breton expatrié (mais pas bretonnant)...

Cela dit, je trouve que c'est loin d'être ton meilleur poème. Le procédé (les anaphores) s'épuise assez vite car ça fait un peu inventaire... ça plombe la lecture, ce côté systématique. Je rejoins Tarmi, les images font un peu "clichés" (il manque que les crèpes...).

Je connais très mal la poésie bretonne (populaire ou pas) à ma grande honte.

J'ai le souvenir de quelques concerts d'Annie Ebrel et des reprises de chansons gallo par des groupes indés 90's.

J'en garde l'impression que c'est une poésie très sombre : la mort, la misère... avec bien sûr les incontournables chants qui accompagnent les travaux et les jours : chants paysans, berceuses, cancans villageois, etc...

Toutefois, comme tu le dis, c'est la base. Ce qui se faisait dans la Bretagne populaire. Moins quelque chose qu'on écrit que que quelque chose qui se chante et se clame à la vue dans des lieux inspirants.

Pour le côté lu en public, je suis d'accord. Pour le thème, je ne crois pas que ce soit la base de la poésie bretonne mais je parle sans connaître. Peut-être du côté des chants militants ou "indépendantistes" mais là je ne connais vraiment pas.

C'est marrant, la Bretagne est peut être le seul endroit de France qui a su conserver ses racines si profondément
c'est peut-être justement parce que ce n'est justement pas un endroit en France
Attention ...peaux de banane :whistling: Modifié par Absalom
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Toutefois, comme tu le dis, c'est la base. Ce qui se faisait dans la Bretagne populaire. Moins quelque chose qu'on écrit que que quelque chose qui se chante et se clame à la vue dans des lieux inspirants.

Pour le côté lu en public, je suis d'accord. Pour le thème, je ne crois pas que ce soit la base de la poésie bretonne mais je parle sans connaître. Peut-être du côté des chants militants ou "indépendantistes" mais là je ne connais vraiment pas.

Méa culpa, je suis peut être allé un peu vite. Je ne prêtant pas connaitre pour un sou de culture bretonne, hein ? Je dis juste que c'est le niveau 0 de la poésie et qu'en conséquence je suppose que si l'inculte pécore Breton à tout d'un coup de l'inspiration à exprimer, ça peut ressembler à ça. Toutefois, comme tu le dis, il est fort possible que ce soit quelque chose de plus sombre en réalité. Ça correspondrais plus au climat. :whistling:

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J'avoue, honte à moi, pas pour le troll peu subtil, mais surtout pour les deux "justement".

Donc oui, voilà, on est d'accord que ce n'est pas de la grande poésie, ni selon les standards classiques, ni selon les standards bretons. Après, je n'ai pas encore acquis une très grande maîtrise de la langue (je me suis mis plutôt récemment aux cours, et les souvenirs de mes grands-parents sont assez flous et fragmentaires), donc ça viendra. C'était davantage pour tester les capacités poétiques du breton, et ça me semble effectivement une piste à explorer quand je serai plus à l'aise pour construire mes phrases.

Niveau allemand, je rassembles mes feuillets épars et je tente d'en sortir quelque chose de présentable dès que possible.

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