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Le fléau de la non-vie


vg11k

Messages recommandés

Bonjour à tous

Il s'agit de la première fois que je poste ici, aussi j'essaierai de m'intégrer au mieux

L'histoire que je vais vous partager a été entamée il y a bientôt un an, et avance petit à petit. Cependant, je recherche constamment de nouveaux détails à lui apporter afin de l'améliorer, la rendre plus attrayante, plus "réelle".

Je m'excuse d'avance de mes nombreuses fautes d'orthographes, qui sont pour moi une vrai malédiction, ainsi que des écarts que l'on m'a déjà signalé vis à vis du background officiel. En effet ceux-ci sont apparus assez tard, et les effacer aurait signifié remanier intégralement les enchainements des péripéties...

Si vous parcourez les sous-forum raciaux, vous retrouverez probablement ces textes. Aussi ai-je préféré avoir l'accord d'un modo de cette section avant de les répéter.

Bonne lecture à tous

ch1

Un soleil de plomb... et ce n'était que le début de la matinée...

La poussière tourbillonnait autour des belligérants. Loin à la ronde résonnaient les échos de leur lutte. Le choc du métal contre le métal, le vent sifflant dans le corridor. Mais pas un mot, pas un cri. Le cercle de combattants restait silencieux. Attentif à chaque passes d'armes. Ceux-ci feintaient, virevoltaient, esquivaient et contre-attaquaient avec adresse, chaque frappes mesurées avec soins. Les cheveux du premier, tressés, volaient en tout sens à chaque passes d'armes, contrairement à son adversaire blond, le crâne plus sec que de la paille. Il était pourtant dégoulinant de sueur. Avec une joie procurée par sa performance, il fit rouler son épée sur le dos de sa main, souriant, et se remit en garde. Mais l'autre resta immobile, en lentement, rengaina son arme.

- Tu avais raison Shenar, ce jeune a un certain talent, déclara le premier sans regarder son interlocuteur.

Avec un nouveau sourire, le concerné rengaina son arme dans le fourreau dont la ceinture retenait le pagne. Il fit un pas en avant, mais d'un geste rapide, l'autre frappa le sol du pied, projetant une motte de terre droit sur son visage. Instinctivement, il ferma les yeux et fit un pas en arrière, levant les bras. Lorsqu'il les rouvrit, avec stupeur et colère, il réalisa avec effroi que l'épée du lieutenant se trouvait entre ses bras et sa gorge.

- Ne baisse jamais ta garde, cracha-t-il en le rejetant d'un coup de botte à l'estomac, et efface moi ce sourire orgueilleux de ton visage. Tu n'étais rien hier, et tu ne sera rien demain encore.

Sous le regard courroucé du blondinet, il enfila le plastron intégral que lui tendait son bras droit, et alla à sa monture sans un mot. Tous sauf un le suivirent, et en quelques instants, ils partirent en galopant en direction du palais.

- Je le tuerais...cracha le jeune en se relevant péniblement, saisi de haut-le-cœurs.

- N'y compte pas mon garçon, répondit indifféremment Shenar, son officier. Il t'arracherait le cœur sans même y penser...

- ...

Lentement, il remis ses sandales et passa son armure légère. Soldat de la garde de Lahmia... quelque blague.

Ils ne prononcèrent pas un mot de plus en rentrant à la caserne miteuse que dirigeait Shenar. Ce n'est qu'en arrivant qu'ils y découvrirent une effervescence peu courante. L'officier les calma rapidement, la menace de patrouilles nocturnes supplémentaires étant plutôt persuasive pas les temps actuels. Brièvement, on leur expliqua que le Commandant de la garde de Lhamia venait de décéder, et que Neferata avait déjà choisis son successeur, l'actuel sous-commandant : Abhorash.

Peu après un messager se présenta. De par le bouleversement dans la hiérarchie militaire de la ville, Shenar voyait son grade monter, et il était désormais réclamé au palais. Haussant les épaules, il jeta un œil à la soixantaine de regards impatients l'observant. Quelqu'un allait monter en grade. Le blondinet senti son cœur battre soudain plus fort, mais à sa grande déception, se fut un autre qui fut nommé.

Il l'interpella en le rattrapant à l'écurie.

- Pourquoi Solicar ? Il ne vaut rien avec une épée !

Shenar soupira tout en sellant sa monture.

- Tu es doué, c'est incontestable. Cependant, j'aurais cru que l'événement de tout à l'heure t'aurait quelques peu refroidit.

- Mais...

- Cesse de jouer les héros, tu n'en es pas et n'en seras jamais un. A continuer ainsi, tu mourras d'ici un mois à peine, entrainant toute la caserne avec toi. Solicar à quelque chose qui te fait défaut et qui ne peut s'apprendre qu'en vivant : il a de l'expérience.

Sur ce, il grimpa sur son cheval maigre et boiteux. Il déclara sans se retourner :

- Reste en vie Manesh'k, si jamais tu survis, tu pourrais devenir quelqu'un.

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Cependant, j'aurais crut que l'événement de tout à l'heure t'aurait quelques peu refroidit.

- Mais...

- Cesse de jouer les héros, tu n'en es pas et n'en sera jamais un. A continuer ainsi, tu mourra

si jamais tu survit, tu pourrais devenir

Ah, voilà un personnage intéressant ! J'aime bien ceux avec un fort caractère qui font faire précisément tout ce qu'on leur dit de ne pas faire :ph34r: ! On apprend un peu sur le fluff, un peu aussi sur le personnage principal, maintenant il va nous en falloir plus sur ce qu'il va se passer dans l'histoire :lol: !!

@+

-= Inxi =-

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Merci pour les corrections orthographiques Inxi

maintenant il va nous en falloir plus sur ce qu'il va se passer dans l'histoire

cela va venir progressivement, patience ^^

aller, chapitre 2

bonne lecture à tous !

D'un rythme détendu mais régulier les dix soldats longeaient les abords de la grande cité. Les patrouilleurs parlaient entre eux de leurs familles ou futures conquêtes, mais volontairement, Manesh'k restait en retrait.

Abandonné par les siens durant son enfance, il avait mendié, des années. Volant parfois pour survivre. Non pas que Lahmia ne prospérait pas loin de là, mais les quartiers étaient peu sûrs. Ce n'étaient que bicoques de bois et de boues entassés dans l'enceinte sud, débordant de mendiants, voleurs et autres rebuts de la société. Après un temps il s'était résigné à gagner sa pitance. Il était entré dans la garde extérieure. On lui avait remis une tunique de cuir troué ainsi qu'une lame émoussée, mais avec sa dague, il s'agissait de ses seules possessions.

Rêveur, il leva son regard en direction du désert, s'étendant à perte de vue. A quelques jours de cheval, quelque part, se trouvait les restes de Khemri, l'immense cité de celui qu'on appelait le grand mage des ombres. Bien avant sa naissance, les prêtres-rois des autres cités l'avaient assiégé et mis à bas. Mais les stigmates de cette guerre sans commune mesure marqueraient encore le pays bien longtemps. Des créatures étranges erraient sans but dans le désert lors des nuits sans lune, la vermine infestait nombre d'oasis aux eaux troubles et non potables... Manesh'k frissonna. Sondant l'horizon obscur du regard, il espérait bien de jamais voir les ruines de cette puissante cité.

C'est avec un soulagement non dissimulé qu'il rejoignit son hamac à l'aube, les discussions des autres patrouilles lui revenant en mémoire. Il eut un sourire fatigué...

Solicar le réveilla quelques heures plus tard à peine, tout comme le reste de la patrouille nocturne.

- Avez-vous remarqué quelque chose hier soir ou durant la nuit ? Les questionna-t-il sans perdre de temps.

Surpris, tous répondirent négativement. Il soupira et les entraina à l'extérieur. Le soleil était encore levé depuis peu, mais ses rayons étaient déjà sans pitié, se faufilant entre les deux plus grande pyramides. Il les mena à l'Est des bas-quartiers, droit sur le cimetière local tandis que le blondinet défiait l'astre solaire du regard, admirant les édifices colossaux. Avec cet éclairage, il était certains que les lumières à leurs sommets était des reflets sur de l'or pur. Solicar le tira de ses rêveries. Un attroupement peu courant agitait le lieux de repos. Ils dépassèrent les fosses communes et leur vrombissement d'insectes et se faufilèrent entre les quelques tombes présentes. Les gens y parlaient à voix basse, la peur dans le regards. Ils s'écartèrent à leur arrivée. Au centre de cette assemblée étaient postés quelques gardes, dansant nerveusement d'un pied sur l'autre. Entre eux, sous une modeste crois de bois, le sable avait glissé. Il avait mit à jours le sol sec et craquelé. Manesh'k eu un haut-le-cœur. La terre n'avait visiblement pas été retournée, mais avait été repoussée du dessous comme le font les racines. Sauf que ce qui apparaissait là était tout sauf végétal. C'était une main où la chair décomposée se détachait de l'os et dont des tendons saillait hors de terre, déjà investie par les insectes nécrophages.

-Quand a-t-il été découvert ? Demanda un soldat.

-Ce matin, et cela fait presque un mois qu'il est là-dessous...

Le doute assaillit le jeune homme. Cet homme avait-il été enterré vivant, et tenté de s'extraire de sa gangue mortuaire sans que personne ne le remarque, ou bien...

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Il eu un sourire fatigué...

Ma remarque rapidement pour la forme : attention aux petites fautes bêtes que tu devrais être capable de voir lors de la relecture !!

Remarque intermédiaire qui ne porte ni trop sur la forme ni sur le fond : je t'invite à lire les épinglés et notamment les conseils sur la taille du texte parce que c'est beaucoup trop court ! Justement si court que j'ai rien à dire sur le fond vu qu'on apprend que, rapidement, l'enfance du héros. :D

@+

-= Inxi =-

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Ben le souci c'est que cela fait déjà un moment que j'ai rédigé ces chapitres. Cependant, je te rassure sur leur longueur, celle-ci est croissante ^^

aller bonne lecture !

Chapitre 3

Il regarda la mère en larmes repartir d'un pas incertains. Cela le peinait de la voir dans un tel état mais il n'y pouvais rien. Il s'agissait de la septième disparition signalée depuis le début du mois, et les dieux seuls savaient celles qu'on ignorait... Enfin, entre cela et le cadavre exhumé à moitié sorti de sa tombe, les gardes n'auraient plus la paix. Ils n'étaient pourtant d'aucun secours pour ces types d'événements. Haussant les épaules, il prit en direction du centre-ville. Observer la garde du palais durant leurs exercices, comme lorsqu'il était plus jeune, lui changerais les idées.

Comme nombre de gosses débraillés, il s'accouda à la barrière. Plusieurs le dévisagèrent un moment, mais se désintéressèrent vite. Il était connus que les officiers laissaient la population observer les exercices de la garde du palais. Ce qu'ils ignoraient c'est que ces démonstrations évitaient la majeure partie des incidents dans la cité : l'effet dissuasif n'était pas négligeable. De l'autre côté du cercle de de sable se trouvaient des jardins menant directement au palais, dans l'ombre d'une des immenses pyramides.

Vêtus d'armures lourdes, ils évoluaient par groupe de deux ou trois, affinant leurs talents de bretteurs. Les conseils avisés de plusieurs maîtres d'armes avaient formés plus d'un de ses puissants combattants, et même davantage. C'est en écoutant attentivement et reproduisant leurs mouvement que Manesh'k avait débuté l'escrime. Aussi continuait-il d'observer en silence, ne perdant rien, à l'écoute et l'œil vif.

L'un des trois maitres d'armes de la cité prodiguait des conseils et expliquait une technique de désarmement, détaillant des mouvements que les gardes suivaient avec attention, se déplaçant au ralenti, leur permettant de suivre et comprendre sa gestuelle. En le voyant se mouvoir avec cette grâce féline, Manesh'k senti son cœur battre de plus en plus fort. Il admirait les maitres d'armes, absorbant chaque notions de leurs enseignements. Il invita ensuite l'un des gardes à croiser le fer avec lui, et ils appliquèrent ces mêmes mouvements, commentant leurs postures et détaillant leurs jeux de jambes, les mouvements souples malgré les armures lourdes qu'ils portaient sous le soleil. Les soldats autour d'eux hochaient la tête en silence, acquiesçaient et questionnaient. Après un temps, tout deux posèrent leurs armes, et prirent des équivalents de bois. L'excitation de Manesh'k monta d'un crans. Ils allaient se mettre en conditions réelles d'un combat, utilisant néanmoins des épées inoffensives. Il parcourut rapidement du regard les soldats concentrés, et échappa une grimace en voyant parmi eux l'officier l'ayant corrigé quelques jours plus tôt. Celui-ci arborait un masque dépourvu d'émotions.

Un claquement sec retentit, et il se maudit intérieurement d'avoir manqué ne serais-ce qu'un instant du combat factice. Le garde brettait avec vitesse et efficacité, mais les mouvements habiles du maître rendaient inutiles les efforts du premier. La différence de niveau entre eux était effarante. Et lorsque d'un mouvement flou tant il fut rapide le maître exécuta la technique de désarmement, enroulant sa lame de bois autour de l'autre, l'épée vola en l'air pour retomber dans le dos de son propriétaire. Il semblait essoufflé par ce bref mais intense duel, alors que le maître conservait une respiration calme et posée.

Alors qu'il allait réclamer un volontaire pour refaire l'exercice, une clameur parcouru les citoyens autour de Manesh'k. Celui-ci en chercha la source et en eu le souffle coupé. Dans une armure de plates pourpre et or, talonné de son second, le commandant en personne des troupes de Lahmia vint à leur rencontre. Un seul nom fut sur toute les lèvre : Abhorash.

Le maître les salua, alors qu'il contemplait les hommes d'un œil évaluateur. Ses prouesses de guerriers avaient dépassées les murs de la cité, et plus d'un maître des cités voisines c'étaient inclinés devant lui. Il n'avait jamais connus la défaite.

Un instant il conversa avec le professeur, et après un hochement de tête de celui-ci, donna sa lame à son second. Il saisit la garde d'une épée de bois, et s'adressant aux soldats d'une voix que tous entendirent il dit :

- Le quel d'entre vous viendra me montrer les résultats de l'enseignement du maitre Varison ci-présent ?

Manesh'k en tremblait de plaisir. Ses rares démonstrations c'étaient toujours déroulées dans un déluge d'adresse, de maîtrise et de sérénité qui laissait le jeune soldat rêveur. Abhorash était un seigneur parmi les guerriers-nés.

Il eu un sursaut de surprise en voyant l'officier l'ayant rossé s'avancer d'un pas mesuré. Une mine confiante gravée à présent sur sa face, il saisit la seconde épée de bois et fit face au commandant. Celui-ci le dévisagea un instant, et sans un mot se mit en garde, ses chevilles pivotant lentement dans le sable. Manesh'k avisa un détail que peu apparemment avaient remarqués : il avait conservé son arme à la ceinture. Cependant le combattant émérite ne sembla pas en tenir rigueur. Il fonça alors brutalement, jetant aussitôt toute ses forces dans la bataille. Il semblait avoir aussitôt poussé ses talents à leur paroxysme à la différence de son duel avec Manesh'k, et pourtant, celui-ci réalisa qu'il n'était visiblement pas si supérieur à lui qu'il l'aurait crût. Le commandant demeurait calme et repoussait sans efforts chaque attaques, impassible. Si le combat précédent était déséquilibré, il n'y eu rapidement plus aucune comparaison avec celui-ci. L'officier était totalement incapable de menacer le commandant. Et pour cause, alors que l'écho des chocs de leurs armes se prolongeait et que le premier ne cessait de tourner et virevolter, Abhorash n'avait pas encore décollé ses pieds du sol ! Chaque frappe visant un point vital sans chercher à le dissimuler, l'officier cherchait clairement à blesser son adversaire, et pourtant, chaque fois la pointe de lame était déviée dans le vide. Enrageant, il tenta une frappe violente, mais soudain le commandant bondit et avec une vivacité qui surpris jusqu'au maître d'arme, il exécuta la manœuvre de désarmement précédemment vue Un craquement sec retentit, et tous se retournèrent pour contempler l'épée de bois retombant dans le gazon en deux morceaux, brisée à la garde ! Hébété, l'officier avait les yeux grands ouverts, serrant son poignet douloureux.

- Soit moins précipité, tu as des trous dans ta garde, déclara simplement Abhorash d'un ton neutre, abaissant sa lame de bois.

Manesh'k n'en croyait pas ses yeux. Tout avait été si rapide... Et la foule à présent réunie était visiblement de son avis. Soudain, devant cette assemblé, un rictus haineux déforma le visage de l'officier. Il dégaina son épée et se rua sur Abhorash qui resta totalement immobile. Tous retinrent leur respiration avec stupeur.D'un coup de botte, du sable vola au visage d'Abhorash qui entra brusquement en mouvement. En une fraction de seconde il pivota, la poussière passant dans son dos durant sa rotation, et esquiva l'acier mortel qui siffla au-dessus de sa tête nue, frappa à main nue dans l'estomac bardé d'acier de l'autre. Il s'écroula aussitôt.

D'un regard sans émotions, Abhorash l'observa se relever lentement, la foule retenant son souffle. Il fit volte face en hurlant... et se prit au niveau de l'estomac le genoux du commandant, le coup accentué par l'élan des deux hommes se percutant. Avant qu'il ne puisse pousser un cri, l'épée de bois se fraya au niveau des cotes un chemin entre les interstices du plastron et l'acier protégeant le dos. Manesh'k en eu le souffle coupé alors qu'une gerbe de sang giclait des narines du condamné. Un silence pesant venait de tomber alors qu'il chutait à genoux, sa lame lui échappant des doigts. Lentement, Abhorash repris la poigne et l'extirpa du corps. Sans un regard pour le vaincu, il se pencha et ramassa l'épée d'acier, et plongea son regard dans celui terrifié de l'officier. D'un geste vif,il envoya la tête voler aux pieds de Varison, avant de jeter négligemment l'arme souillée. Il fit lentement face à l'assemblée, tout les regards convergeant vers lui.

- Tant que je serais votre commandant, tout soldat s'abaissant à ce genre de méthodes de combat n'aura sa place parmi les troupes de Lahmia.

Sans un mot de plus, il récupéra son épée et s'en fut, son second laissant Varison après avoir échangés quelques mots.

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  • 2 semaines après...

chapitre 4

bonne lecture

Solicar se redressa, le visage crispé. Les poings tremblants de colère, il se tourna vers la vingtaine de soldats présents D'une voix dure perçant avec peine les cris de désespoir de la mère, il prit la parole :

- Demain, à l'aube, je veut la tête de celui qui a commis cet acte, plantée devant la caserne ! Il n'est pas question de laisser ce malade écumer les rues !

Sondant ses hommes lentement, l'auditoire à présent attentif pour la majorité, il reprit :

- Galtek, Simonesh, Manesh'k, vous vous répartirez chacun une quinzaine de soldats. Personne ne rentre à la caserne tant qu'on ne lui a pas réglé son compte.

Fulminant, il fit un pas alors qu'autour d'eux des commentaires sur sa décision commençaient à s'élever de la foule, et son regard tomba sur le dernier intégré, jeune. Il devait mieux savoir manier la truelle que l'épée...

- Shiing ! Tu ne quittes pas Manesh'k d'une semelle, ordonna-t-il d'un œil sévère en avisant le blond qui hocha la tête.

La foule autour d'eux s'écarta rapidement comme les gardes de la périphérie de Lahmia se dispersaient. La nouvelle aurais rapidement fait le tour des bas-fonds : une chasse à l'assassin dont personne ne savait rien aurais lieux ce soir. En d'autres termes, quiconque serais trouvé dehors serait arrêté et vraisemblablement exécuté. Manesh'k fut l'un des derniers à partir, ne quittant pas le cadavre mutilé des yeux. Ses membres disloqués n'avaient même pas bleuis sur le corps exsangue à la gorge en charpie. Le regard sans vie était encore imprégné d'une terreur sans nom lorsqu'ils recouvrirent le corps blême. Remarquant que le jeune Shiing était lui aussi absorbé par la contemplation de la dépouille, il le força à le suivre. Bon sang mais qui aurais put faire ça à un gosse ?

- ‘Parais qu'y a d'ja une trentaine de disparus, chuchota l'un des hommes de Manesh'kà son voisin.

- Tu crois qu'y leur est arrivé la même chose ?

- J'en sais trop rien...

D'un regard, Manesh'k leur intima le silence alors qu'ils arpentaient les ruelle obscures, les habitants n'ayant pas les moyens de se payer de chandelles. Marchant à sa suite, l'adolescent portant une torche faisait de son mieux pour dissimuler l'angoisse qui le rongeait. Peu concluant.

Nombre de questions le tourmentaient à présent, alors qu'il s'efforçait de rester attentif au moindre indice. Comment le tueur avait-il saigné l'enfant sans qu'une goutte écarlate ne soit visible autour du corps ? Pourquoi l'avoir torturé aussi atrocement ? Combien d'autres avaient subis le même sort?

La colère vibrant dans ses veines balayait le malaise d'arpenter les rues désertes où il avait grandi. Soit les habitants de lieux c'étaient cloitrés chez eux, soient ils avaient déguerpis du quartiers. Dans tout les cas, les soldats étaient seuls dans les rues. Il assura sa poigne sur la garde de l'épée lui battant la cuisse. Les ombres refluaient sur leur passage, ondulant autour d'eux. Elles demeuraient insondables entre les volets des baraquements fragiles et les sentiers serpentant entre ces derniers. Il prenait peu à peu conscience qu'il ne trainait réellement aucun vagabonds. Même les ivrognes abonnés à la rue avaient déguerpis. La majorité étaient allés s'agglutiner aux portes du palais où la garde les tenaient tant bien que mal en respect depuis le coucher du soleil.

Un bruit dans le couloir formé par deux bâtiments attira son attention. Lame au clair, il fit s'immobiliser ses compagnons et s'approcha rapidement, silencieux. Les autres retinrent leurs souffle, s'agglutinant les uns contre les autres à un pas de lui. Il leur jeta un regard noir alors que la lueur de la torche trahissait leur présence. L'estomac vrillé par l'angoisse, il passa la tête à l'angle du mur de planches, et se retrouva nez à nez...avec une paire d'yeux lumineux. Il faillit faire un bond en arrière, alors que le rongeur affolé bondissait du tas de caisses, disparaissant dans la nuit. Il maugréa. Si la vermine commençait à les effrayer...

Durant plusieurs heures, ils patrouillèrent ainsi dans une atmosphère tendue, quadrillant l'imposant quartier de Lhamia déserté de ses occupants indésirables. L'attroupement au palais devait être totalement chaotique... En effet, ils croisèrent les autres groupes, leurs confirmant l'agitation aux portes de la demeure de la grande reine, le groupe de Simonesh étant dépêché en urgence pour assister les gardes dépassés. Ils n'étaient donc plus que trois quinzaines dans les rues silencieuses. Bien plus tard, la marche ayant considérablement ralenti, la patrouille revint bredouille à la caserne. Ils étaient les derniers. Solicar les observa sans grand espoir, ce que la mine fatiguée du soldat blond ne changea pas. Deux irréductibles et un homme trop soul pour leur répondre avaient été les seuls personnes croisées cette nuit. Tous inoffensifs. Exténués et trainant les pieds, ils se tournèrent vers la caserne et les hamacs soudain si accueillants...

- Où qu'il est Sonshy ? s'éleva soudain une voix.

Tous se redressèrent en entendant aucune réponse à la question d'un des leurs, et c'est avec peine que Solicar parvint à réfréner l'agitation naissante. En effet, un soldat manquait à l'appel. Solicar jura.

- On fait quoi ? Demanda Shiing à un ainé, retenant difficilement un bâillement.

Ses yeux comme les leurs étaient injectés de sang. Tous étaient partagés entre la colère que l'un d'entre eux ai été prit pour cible et la fatigue entrainée par la nuit blanche, la seconde successive pour vingts d'entre eux. Ce n'était pas le genre de situation que la garde périphérique de Lhamia avait l'habitude d'affronter...

Solicar parcourut ses hommes du regards. Le sien affichait une détermination qui les regaillardis.

- Galtek ! Appela-t-il.

- Je n'ai rien remarqué, et mes gars non plus ! Affirma-t-il aussitôt, le disparut ayant été affecté à son groupe, qui s'empressa de témoigner son soutien au concerné.

Solicar hocha la tête. Ils n'étaient pas dans leurs habitudes de se mentir ici, quand bien même ils en auraient eu une raison. Qu'un garde soit retrouvé mort au petit matin ferait tout sauf arranger leurs affaires. Il pivota.

- Simonesh ! Au palais ! Aboya-t-il. Qu'ils retiennent encore un peu les mendiants !

Comme le concerné disparaissait aussitôt dans la nuit, il enchaîna :

- On y retourne, par groupe de deux minimum, et vous ne vous quittez pas des yeux ! J'écorcherais vif le premier que je trouverais seul ! Retrouvons Sonshy !

Sans plus tarder, la soixantaine de soldats s'éparpilla de nouveau dans le quartier, encore secouée par l'avertissement de Solicar, habituellement réputé pour son calme apaisant. Les visages assombris par des cernes noires, ils commencèrent une vaste battue. L'aube n'allait pas tarde, aussi les hommes éreintés par la nuit blanche et toutes ces disparitions n'hésitèrent pas longtemps avant d'approfondir leur recherches avec violence. Ils tambourinèrent aux portes pour en réveiller les occupants, voir les enfonçant sans somations par endroits, déterminés à inspecter chaque demeure de boue et de bois à la recherche de leur camarade.

Manesh'k, les mollets douloureux, avait déjà fouillé une quinzaine de taudis, Shiing sur les talons. Sa torche était presque entièrement consumée, dégageant davantage de fumée piquante que le lumière. Il frappa à la porte suivante, ébranlant l'édifice entier. Pas de réponse. Sans un remord, il l'envoya voler à l'intérieur et s'y engouffra. La vie de Sonshy était peut-être en jeu, et il en aurait fait autant pour chacun d'eux. Une table encombrée de vaisselle sale, une paillasse puante dans un coin, une chaise et un panier en osier pour tout mobilier discerna-t-il dans l'obscurité. Il n'était pas ici. Moins d'une minute après être entré il ressorti du bâtiment vide et fut comme pétrifié sur place. La torche s'éteignait en sifflant dans la poussière, dominant presque les protestations étouffées de Shiing, plaqué au mur d'en face par une silhouette enveloppée de ténèbres, les pieds s'agitant dans le vide.

- Lâche le ! Rugit Manesh'k en bondissant, sa lame jaillissant à son poing.

L'ombre s'immobilisa en entendant la voix du soldat, sans pour autant relâcher l'adolescent qui se débattit de plus belle. En vain.

- Tu vas le lâcher sur le champ, et...

Sa voix s'étrangla dans sa gorge comme l'autre pivotait légèrement sa tête encapuchonnée d'ombres sur le côté, le défiant visiblement de l'attaquer. Seule le haut de la tête de Shiing était visible dans la semi-pénombre que les tout premiers rayons se glissant entre les deux grandes pyramides commençaient à faire chuter. Il eu un frisson de panique en avisant les yeux révulsés du garçon, visiblement bâillonné par la poigne de fer de l'inconnu. Avec une lenteur calculée, l'autre pivota, gardant son prisonnier contre le mur, les deux mains agrippées à son poignet, incapable de le repousser. Et alors que son habit d'ombre semblait s'effilocher autour de lui, Manesh'k, prêt à tailler en pièces l'inconnu, croisa son regard. Le doute le transperça sournoisement quand il lut toute la malice contenue dans les globes écarlates, luisants comme deux braises incrustées dans ce corps d'acier, maintenant à bout de bras un individu de plus d'une soixantaine de kilos. Il sentit son bras d'épée fléchir alors, absorbé par la contemplation aveugle des yeux maléfique de la créature. Il ne pouvait voir autre chose, était incapable de s'en détacher. Un mince sourire se traçant sur les lèvres fines de l'inconnu, il releva la tête, ses lèvres se décollant...

- Manesh'k !

L'appel fut comme un électrochoc sur le soldat, l'autre détournant soudainement le regard en direction du nouveau venu, talonné par trois autres soldats des bas-fonds. La créature les toisa un instant, et, incrédule, Manesh'k vit leur détermination fondre comme neige au soleil. Ils furent soudain hésitant à les rejoindre, stoppant leur course en un pas beaucoup plus mesuré, prudents, soudain peu rassurés.

Mais lorsque son regard tomba sur le corps tremblant de Shiing, affalé au sol, son sang ne fit qu'un tour. D'un unique geste fluide, il saisi la vieille dague de sa ceinture et la lança comme il avait si souvent vu les gardes le faire, comme il s'était si souvent lui-même entrainé à les imiter. Par quelques instincts inattendu, il pivota le regard au même moment, prenant conscience de la menace. L'arme se perdit dans un enchevêtrement de volutes obscurs, l'intrus lui jetant un dernier regard empreint d'une haine incandescente avant de tourner les talons.

Abandonnant Shiing aux soldats perplexes vis à vis de leur propre attitude, il le prit en chasse. Habitué à régulièrement courir depuis toujours, il était doué d'une endurance peu courante chez ses congénères. Pourtant, que ce fut la nuit blanche ou la terreur, l'autre le laissa littéralement sur place. Il perdit sa trace après avoir passé seulement trois ruelles et un étroit couloir de ce dédale. Tournant la tête de part et d'autres, prêt à de nouveau faire face, il resta sur ses gardes dans le jour naissant. Mais nul ne vint le défier.

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  • 4 semaines après...
merci pour les commentaires et encouragements =)

aller la suite
chapitre 5


Sa nuque était bouillante. Foulées après foulées et dégoulinant de sueur, il prolongeait son effort, bien plus que d'habitude. Voilà deux heures qu'il courrait sous le soleil assommant de la fin d'après-midi. Ce type aux yeux flamboyants l'avait distancé. Lui qui avait grandis dans ces rues, éternellement poursuivis par les vendeurs à l'étalage, avait été semé par cet inconnu. Il redoubla d'efforts. Shiing était indemne, bien que secoué. En revanche, Sonshi avait été retrouvé dans le même état que le garçonnet, les traits déformés par l'horreur. Solicar leur avait annoncé la nouvelle vers midi alors que la plupart pendaient encore dans leurs hamacs. Il était bouleversé. La garde décida d'isoler le quartier à risque, empêchant les habitants déjà démunis d'y entrer ou d'en sortir. Mais quelle assurance avaient-ils que l'assassin s'y terrait ?
Le soleil se couchant, il prit le chemin de la caserne, encore essoufflé et les muscles douloureux. Une autre caserne de la ville avait ordre d'effectuer des rondes dans la zone proscrite. Mais Manesh'k doutait qu'une nouvelle disparition ai lieu après avoir faillit capturer le fauteur de trouble. Le capturer... Il se ressassa la confrontation tout en marchant à présent dans les allées du bords de cité. Il n'avait pas sût saisir sa chance face à l'homme désarmé. Comme un enfant il était resté paralysé jusqu'à l'arrivée des hommes de Gilrak. Et ses yeux... Il ne pouvait se représenter son visage tant ses yeux flamboyants l'avaient captivé. Pourquoi avait-il réagit ainsi ?
Une idée effrayante germa soudain dans son esprit comme il observait un rapace filer à travers le ciel, un message réduit attaché à la serre. Il avait partiellement récupéré ses moyens lorsque l'assassin avait détourné le regard au profit des trois soldats, aussitôt coupés dans leur élan. Et si c'était le regard de l'individu qui les avait retenus d'attaquer ? Se pouvais-t-il qu'il soit doué...de pouvoirs surnaturels ? La théorie était plausible, les mages résidant au palais n'étant probablement pas les seuls à manipuler la magie de par le monde, d'autant que cela atténuait sa débâcle lors de sa poursuite. Quoique, cet homme aurais-t-il put être l'un des mages ? Cette pensée lui fit froids dans le dos.
Bouleversé par ce raisonnement qu'il garda pour lui, il salua quelques commerçants, rangeant leurs étals, alors que les derniers rayons de l'astre solaire éclairaient les immenses pyramides et le majestueux palais.
- Manesh'k ! Vieux vaurien ! l'apostropha d'emblée l'un d'eux.
Il eu un sourire sincère. Les griefs à son égard de la majorité des commerçants s'était envolés au profit de la génération suivante, tout aussi entreprenante. De plus, son statut de soldat périphérique, bien que mineur, l'avait aidé à changer le ressentiment qu'ils éprouvaient envers lui.
- Y' parais qu't'as faillit chopper la pourriture que tue les p'tits des rues ? Demanda l'un d'eux sans détours.
Il haussa les épaules, à peine étonné qu'ils soient au courant des détails de l'opération.
- Cela peut paraître dur à avaler, mais il m'a semé dans le dédale, avoua-t-il, embarrassé.
Les trois hommes échangèrent des regards surpris. Ils n'avaient jamais réussi à lui mettre la mains dessus quelques années plus tôt...
- Drôle d'oiseau que ça doit être, commenta le plus âge.
Les deux autres acquiescèrent.
- Enfin, ils le chop'ront c'te nuit, y' à pas put sortir du quartier...
- J'espère, répondit-il au pauvre homme n'ayant plus que la moitiés de ses dents.
- Dit moi p'tit, tu aurais pas entendu parler d'trucs bizarre ces derniers temps ? Demanda soudain le doyen des trois, grattant nerveusement la barbe couvrant sa peau ridée.
Fronçant les sourcils, Manesh'k l'encouragea à continuer, s'épongeant le front avec une étoffe que lui tendais l'un des larrons en souriant.
- Des tombes ont été profanées au cimetière moyen, à l'Est. Toutes des tombes récentes, et aucun des corps n'aurait été retrouvé...
Un sentiment de malaise s'empara de Manesh'k. L'image de l'homme enterré vif lui revint en mémoire, mais il la chassa avec vigueur.
- Sais-t-on pourquoi quelqu'un aurais agit ainsi ?
- Aucune idée, répondit l'autre en haussant les épaules. Mais c'est pas tout, ajouta-t-il d'un air conspirateur en se penchant. Les derniers caravanistes venus d'orient, y' affirment qu'il se passe des choses dans le désert. Des bêtes pas naturelles qu'y disent. Les mercenaires, y' ont dégustés tout le long du voyage, souffla-t-il en agitant douloureusement la main.
Peu convaincu, Manesh'k ne pipa mot. Mais il se garda bien de répliquer, des créatures sans nom erraient effectivement dans ces dunes de sable à perte de vue...
- D'où venaient-ils ? Demanda-t-il néanmoins.
- Du désert en Orient, au-delà de Khemri, affirma le vieux en hochant vigoureusement de la tête.

Paisiblement allongé et huilant avec amour un poignard cranté, Gilnash était heureux. Il avait tout ce qu'il désirait et en abondance : le calme, ses couteaux, sa propre esclave et surtout, surtout, son imposante volière attenante. Nombre de nobles le tournaient en ridicule, prétendant qu'il préférait ses volatiles aux femmes, mais s'inclinaient tous devant l'utilité de ceux-ci : le lien qu'il avait avec ces animaux était si fort qu'il parvenait à leur faire transmettre leurs messages à l'endroit exactes qu'ils lui décrivaient, et dans des temps records.
Il jeta un regard à sa servante. Celle-ci osa un timide mais ravissant sourire, qui le laissa indifférent. Il était tendu. Posant la lame, il se leva dans l'obscurité naissante, et attendit le retour de son protégé, sondant la nuit du regard. Il poussa un soupir de soulagement en entendant le cri atypique d'un grand rapace, le voyant apparaître, battant des ailes d'un rythme effréné. Il enfila son gant et le rapace s'y posa à peine il fut entré dans un nouveau cri de défi.
Heureux, Gilnash le caressa affectueusement, le ramenant à la grande volière. Soudain, l'animal hérissa son plumage en feulant comme un chat, ses griffes se resserrant sur le cuir, tandis qu'un tourbillon effervescent de plumes et de cris prenait place dans la grande cage. Paniquant, il observa les oiseaux affolés, et sans un regard pour l'esclave effrayée, se pencha à la fenêtre, l'oiseau à son poignet dépliant les ailes sans prendre son envol en signe de protestation.
Et il la vit. Imposante, elle planait au-dessus de sa tour, silencieuse, à peine visible malgré les trois lunes. L'ombre tournait lentement autour de la cité comme un charognard guettant une carcasse. Et, sans avertissement préalable, plongea, disparaissant dans les quartiers moyens. Il eu un hoquet comme les oiseaux se calmaient. D'où sortait cette créature volante, totalement inconnue de l'ornithologue ?
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[quote]e pouvais-t-il qu'il soit doué...de [/quote]

Attention aux fautes !! Trop facile ! y a trop de fautes qui traînent !

[quote]D'où sortait cette créature volante, totalement inconnue de l'ornithologue ? [/quote]

Le dernier mot va pas ! C'est le métier ça !!

Alors pour le fond j'admets que ça me plait pour l'instant ! L'idée est bonne et cette ombre me fait presque flipper aussi ! Enfin je me dis qu'ils ont aucune chance de l'attraper et ça me fait peur pour eux !!! Alors suite !

@+
-= Inxi =-
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J'aime ! :clap: :clap:

Déjà, le thème est très très très original, moi, ça me plaît à fond !
Le personnage principal est intéressant, on sent de la profondeur, et ça, ça valait le coup de rattraper le récit (un peu à la bourre :skull: )

Quelques remarques toutefois :
-Qu'il est frustrant de n'avoir plus de descriptions ! La foule, les rues, la vie politique, l'organisation militaire... le monde !
-Des mots qui font tache : electrochocs, armure lourde (ça fait trop warhammer) et j'en ai oublié un.
-Quelques fautes bêtes, Word te corrigerait tout ça en deux-deux !

En tout cas : la suite ! :)
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  • 2 semaines après...
j'en prend note, et tenterais d'améliorer ca pour mes prochains textes
aller, comme réclamé, la suite =)

chapitre 6


C'est d'un œil mauvais que le soldat observa la délégation pénétrer la grande cité. Arborant un luxe qui envoutait la foule amassée autour des guerriers aux armures hors de prix formant une cordon de sécurité autour de leurs seigneurs, ceux-ci ignoraient les habitants des bas-fond abrutis par les scintillements de l'or et des pierres précieuses. Mais Manesh'k n'était pas affectés par cette profusion de richesses. Il était l'un des rares à autant observer les soldats tout aussi méprisants que leurs dirigeants. Qu'importait l'éclat de l'armure, seule l'adresse de son porteur faisait la différence, telle étaient les paroles qui lui venaient à l'esprit, tirées d'une leçon du maître d'arme Varison voilà plusieurs mois. Il se souvenait que pour appuyer ses propos, il avait proposé un duel, torse nu, à l'un de ses hommes en cuirasse. Ce dernier avait vite mordu la poussière, la lame du vainqueur sur sa gorge.
Revenant à la réalité, il observa le prince qu'avait envoyé la cité de Zandri. Il arborait un sourire chaleureux, bien que son visage reste rivé sur le palais que sa position depuis l'imposant baldaquin lui permettait de voir. Son torse était encombré de colliers, et ses poignets d'autant de bracelets et breloques scintillantes. Affalé dans le velours, son confort contrastait avec la peine que la vingtaine d'esclaves enchainés avaient à porter son extravagant moyen de locomotion. Combien étaient morts de fatigue durant la traversée des dunes depuis la cité de Zandri alors que cet homme se pavanait dans un tel confort ? Il eu un frisson rien que d'y songer.
D'après les dires, il ne s'agissait que d'un des vingts héritiers du prêtre-roi de Zandri. Imaginer que ce qu'il avait sous les yeux n'était qu'un fragment de leurs possessions lui fit tourner la tête. Est-ce que ses propres dirigeants vivaient dans un tel luxe alors que les habitations des bas-fonds, hantées par l'assassin qu'il n'avait put arrêter, pouvaient à peine être considérées comme telles ?
Il haussa les épaules à sa propre question. Après tout, il ne connaîtrait jamais une telle gloire. Et il avait une mission.
- Un prince de Zandri est en train de se ramener à l'improviste, leur avait déclaré Shemar, engoncé dans sa nouvelle cuirasse de cuir rouge sombre. Nous ignorons encore ce qu'il veut, mais tout incidents serraient inopportuns...
- Avec un tueur sanguinaire écumant les bas-fond, je doute que...
- La garde a déclaré que les casernes périphériques devraient veiller à ce que rien ne lui arrive durant son séjour dans les rues, du moins lorsqu'il serait en-dehors du palais, avait-il ajouté en coupant Solicar d'un ton pressé.
Les quelques soixante soldats présents l'avaient alors regardés, sans croire ce que leur ancien capitaine leur demandait.
- Shemar, si on arête de patrouiller dans les rues, le tueur...
- Vous n'avez eux aucuns résultats depuis le début des événements, coupa de nouveau le garde en tenue rouge. Et la sécurité de cet homme passe bien avant les petits méfaits d'un simple fauteur de troubles.
- Sauf votre respect, capitaine, avait déclaré Manesh'k en appuyant le titre, je suis le seul qui ai eu l'occasion de l'appréhender, et je peut vous assurer qu'il s'agissait de tout sauf d'un simple fauteur de troubles.
Shemar l'avait considéré un instant, avant de répondre :
- Venant de toi Manesh'k, cet échec me déçois grandement. Mais après tout, nous ne sommes que des hommes.
Détournant le regard sous la mine abasourdie de son ancien ami, il avait continué :
- Le prince Avinak arrivera ce soir, peut avant le couchant, avait-il déclaré en quittant la caserne.
Et voilà que lui et la quasi-totalité des soldats périphériques se retrouvaient mêlés à la foule, guettant tant bien que mal tout incident. Le prince Avinak bailla, le coucher de soleil dans son dos rendant théâtral cette simple réaction à l'émerveillement des villageois. Non, décidément, Manesh'k ne l'aimait pas. Arrivant enfin en vue du palais, le soleil s'étant enfin couché et les premières torches illuminant les rues, il reconnut le commandant des troupes qui attendait patiemment l'arrivée de l'invité aux portes du palais, encadré de quelques dix gardes en armures lourdes et de son second. Le cortège s'arrêta enfin, et les esclaves épuisés s'agenouillant, le prince se leva, visiblement impatient de retourner se coucher, dévalant rapidement les marches de son énorme baldaquin. Deux esclaves se précipitèrent afin de lui placer un marchepied qu'il emprunta aussitôt sans un regard pour ses esclaves.
Il déclara à Abhorash quelque chose que Manesh'k n'entendit pas. Cependant, le commandant hocha la tête, et sans un mot, lui indiqua de le suivre, les guerriers en armures reflétant les lueurs de torches l'entourant aussitôt tandis que le second et le gardes du palais fermaient la marche. Tant d'efforts pour un seul homme, songea-t-il. Déjà la foule commençait à se disperser, les hommes et esclaves emmenant toutes les affaires personnelles du prince, dont l'extravagant baldaquin, dans l'enceinte du palais. Il se posta à une distance respectable des grilles, les gardes postés à intervalles réguliers le toisant un instant avant de scruter à nouveau le flot de personnes dans le dos de Manesh'k.
Il plissa le regard, observant le prince monter les marches du palais au côté du commandant, tentant vainement d'engager la conversation avec ce dernier. Sortirent alors l'accueillir plusieurs esclaves féminines en grande partie dénudées qui l'entourèrent malgré ses hommes visiblement nerveux le suivant comme son ombre. Trois hommes de haute stature se présentèrent également, et Abhorash s'inclina, chose que jamais Manesh'k n'aurait imaginé possible. Alors que le prince lui-même semblait surpris par l'attitude du grand guerrier, Manesh'k en vit la raison : entourée de deux imposantes panthères noires, une femme somptueusement vêtue, ses cheveux d'un noirs de jais retombant sur ses épaules, se présentait. Pour la première fois de sa vie, il contemplait la grande reine Neferata, et bien qu'elle soit à une centaine de mètres de là, il fut bouleversé par sa beauté à couper le souffle. Ils disparurent tous dans les entrailles du palais aussi vite qu'ils s'étaient présentés, le laissant là, encore secoué par la vision de leur souveraine si prestigieuse.

Étrangement, de toute la nuit, aucun événement particulier ne se manifesta, qu'il s'agisse de troubles dans un cimetière ou d'une nouvelle disparition...
Au matin, alors que la garnison étaient encore plongée dans ses ronflements, Shemar se présenta à nouveau à la caserne. Solicar réveilla quelques uns de ses soldats, dont Manesh'k, les réclamant auprès de leur ancien capitaine.
- Le prince Anivak est venu avec des propositions alléchantes, entama-t-il d'emblée, sautant de regards en regards sur les soldats encore somnolents. Le Vizir Herakhte serait intéressé par celles-ci.
- Qui seraient ? Questionna Galtek.
- Une expédition à la cité de Khemri.
Tous furent soudain tirés de leur torpeur en entendant ces mots. Khemri ? La cité rasé voilà plus de quatre-vingts ans et désormais le repaire de créatures dont l'existence même défiait la raison ?
- Que veulent-ils aller faire là-bas ? Il n'y à plus rien ! s'exclama Simonesh. Les prêtres rois ont mis à bas les pyramides et pillés toutes les richesses !
- Et bien visiblement ils en ont laissés, car nous allons y aller, répliqua sèchement Shemar.
- Comment cela nous ? Demanda Manesh'k.
- Cette caserne fait partie de l'expédition qui ira explorer les ruines, lâcha-t-il d'un ton naturel
Sans un mot de plus, il tourna les talons et sorti de la caserne endormie. D'un pas mécanique, Manesh'k retourna à son hamac, le regard vide. Shiing lui jeta un regard, lui demandant où il était allé de si bonne heure.
- Me changer les idées, répondit-il sombrement.
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Ah ca y est !

Je comprends le titre :P :P !! Donc direction les morts et les pyramides ! Attention car c'est quand même difficile de pas faire s'ennuyer le lecteur quand c'est que dans le désert. C'est pas impossible mais difficile hein :P Faut faire gaffe à pas répéter donc j'espère que tu as bien tes idées !

Bon j'attends la suite et voir le lien avec le truc qui vole !!

@+
-= Inxi =-
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  • 2 semaines après...
merci =)
et en effet, il y aura du mort-vivant !

aller chapitre 7


Il tituba encore. Le soleil... Il senti à peine le contact du sable bouillant sur sa joue. Si soif... Si fatigué...

- Tu crois qu'il est mort ?
- J'pense... r'garde, y' ont d'ja commencé à l'becquetter... R'garde son épaule - j'te dit...
- Par les griffes de Snaak ! Y' respire encore !

Tiède... Odeur de chèvre... Boire...
Instinctivement, il porta la main à l'outre en peau, l'arrachant presque aux mains des caravanistes surpris. Il en englouti le contenu en quelques secondes avant de s'affaisser, à bout de souffle.
- He ben, tu r'viens de loin ! Déclara un homme au-dessus de lui.
Il se força à ouvrir les yeux, et cligna un moment, ébloui.
- Que...
- Où qu'tu t'en allais comme ça dans l'désert ? Demanda une voix plus aigu.
Il tourna son regard larmoyant vers le plus jeune, un foulard blanc sur le crâne.
- Laisse le respirer Sam' ! Gronda une troisième voix, plus impérieuse.
Il balbutia un instants, aussi firent-ils silence et se penchèrent, tendant l'oreille.
- Lahmia...
Le second ricana.
- T'es encore à trois jours d'ta cité mon bonhomme. Tu sais que...
- Allez à Lahmia... coupa-t-il. Kehmri... Les démons... Nuit... Les prévenir...le commandant...
Il recommença à sombrer, alors que la poignée de marchands échangeait des regards inquiets.
- Comment t'as dit qu'tu t'appelais ? Demanda le plus âgé.
Il inspira à fond, et souffla avant de perdre de nouveau connaissance :
- Manesh'k...

- Prenez tous trois outres, avait déclaré le garde en cuirasse pourpre, dix jours plus tôt. Elles devrons tenir jusqu'à l'Oasis de Bel-lethem, à deux jours de Kehmri.
Manesh'k lorgna vers les quelques bien-nés les accompagnant. Tous étaient à dos de dromadaires, sans compter leurs montures portant vêtements et des montagnes de gourdes...
Il devinait déjà qui allait apprécier l'expédition et qui en souffrirais. L'un des nobles de Lahmia, toisant le prince de Zandri depuis sa haute stature, désigna distraitement les gardes frontaliers. Remplissant sa dernière outre, Manesh'k grinça des dents en entendant une partie de la discutions des deux hommes, notamment aux mots "sacrifiables" et "rampants". Les yeux lançant des éclairs, il se détourna, cherchant le jeune Shiing du regard.
Le trouver fut aisé, il était l'un des rares enthousiastes de cette partie de chasse au trésor, parmi les combattants du moins. Manesh'k ne fit aucun commentaire aux paroles encourageantes qu'il débitait à qui voulait l'entendre, et se concentra sur son paquetage, le drap de son hamac enrobant sa nourriture pour les deux semaines à venir. Sa viande salée tachait déjà le tissu.
Quatre jours pour aller jusqu'à l'Oasis de Bel-lethem, quatre pour aller à Kehmri, fouiller les ruines à y revenir, et enfin quatre pour rentrer à Lahmia. Il sentait déjà la lassitude l'envahir.

Ils dépassaient les trois-cent, sans compter les montures. Quelques soient les trésors encore enfouis, il ne devaient pas être négligeables pour rentabiliser un tel déploiement songea Manesh'k. Quoique... excepté la nourriture, les quelques deux-cent patrouilleurs frontaliers ne leurs coutaient presque rien. Une dizaine de nobles, autant de favorite d'Avinak ainsi que le doubles de servants pour tous, une quarantaine de guerriers d'escorte du prince et autant de gardes de Lahmia... Toute la journée ils avaient marchés dans l'énorme poussière soulevée par les montures les précédents. Et à présent, les nobles se plaignaient de vive voix que leurs baraquements n'étaient pas assez rapidement levés par les servants débordés.
Les patrouilleurs les observaient en silence, consommant leur repas d'un œil amusé. Avinak vociférait beaucoup, une immense tente s'élevant sous ses yeux. Mais lui se contentait d'ordonner et menacer. Manesh'k se demanda s'il n'avait jamais effectué une tâche lui-même.
Il finit par remarquer que le prince ne cessait de jeter des regards au Lahmien arrogant à qui il parlait en quittant la ville, un sourire en coin. Celui-ci, avec seulement un servant, avait déjà monté une tente ridicule à côté du chapiteau du prince. Manesh'k haussa les épaules et, après avoir fini son diner, s'enroula tel quel dans sa toile de hamac avant de se couvrir de sable encore tiède. Demain la journée serait dure. Galtek et Shiing à ses côtés, il s'endormit rapidement.
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Encore une fois, pas mal du tout.
Moi la première scène me dérange. Un homme dans un tel état ne peut pas boire si brusquement sous peine de tout recracher. Il va boire goutte par goutte et n'aura certainement pas la force d'arracher la gourde aux bedouhins !
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Comme tout le monde, je trouve tes textes très sympathiques!
Attention cependant aux termes anachroniques (je rejoins Kael sur ce coup). "Cordon de sécurité" au début du chapitre 6 fait aussi partie de ces concepts un peu trop modernes. Dans le même genre, je trouve que le héros est parfois étonnament perspicace/cultivé pour un gamin des rues (notamment ses réflexions très raisonnables concernant les pouvoirs surnaturels du tueur, là où la plupart des gens seraient partis dans un délire supersticieux).

Attention également aux fautes : il y en a quand même beaucoup. J'essayerai de les lister quand j'aurai un peu plus de temps.

Bref, quelques fautes en termes de forme mais le fond est intéressant.
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  • 3 semaines après...
merci pour vos commentaires =D
aller chapitre 8
bonne lecture à tous !


Difficile de croire qu'ils évoluaient dans les ruines de l'immense cité. Certains illuminés, durant son enfance, lui avaient affirmés qu'il fallait deux jours pour la traverser de part en part, et six pour la contourner. Depuis bientôt deux heures, la colonne avançait entre des allées si imposantes que la violence de la guerre avait été incapable de les effacer. De chaque côté, les murs atteignaient parfois cinq mètres. Ici et là, quelques colonnades aux inscriptions encore visibles se dressaient encore, symbole de la défaite discutable de la grande capitale de Nehekhara.
Tout comme chacun d'entre eux, Manesh'k était mal à l'aise, gardant les mains à son sac pour les empêcher de trembler. Ici, dans ces rues mêmes, des hommes avaient vaincu le grand mage noir, mais n'avaient pas pu tenir la ville qu'ils avaient pillée et rasés. Mais qu'étaient donc venus chercher le prince Avinak et les nobles de Lahmia ?
Un murmure se répandit dans les rangs de soldats lorsque la première pyramide fut révélée par la fin des murs aux allures de tranchées. Face au soleil, Manesh'k plissa le regard, ébloui. Elle semblait proche, mais le nombre de bâtiments, réduis pour la majorité à des tas de pierres, les séparant de l'édifice révélait la véritable distance à parcourir encore. La pyramide semblait avoir été tranchée en deux horizontalement, sans compter son aspect méconnaissable suite aux bombardements des prêtres-rois. Et pourtant. Elle semblait la moins endommagée. La moins imposante aussi. La dizaine d'autres pyramides la plongeaient dans l'ombre tant elles étaient démesurées, percées de part en part, écroulées, mais si grandes !
Il éprouvait un mélange de majesté et de malaise à les contempler. Il balaya les hommes du regard, immobiles, contemplant également les colosses éventrés. Les protestations des derniers rangs, bloqués, se faisaient déjà entendre. Il héla les premiers gardes frontaliers pour qu'ils reprennent leur avancée, faisant sursauter Shiing à sa droite. Les quelques trois cent soldats et servants reprirent leur marche après un instant. Droit sur la première pyramide.
A mi-chemin, une ceinture d'imposants bâtiments restait présente. Certes, les murs défoncés et ornements saccagés, mais néanmoins présents.
- Mon vieux disait qu'y ont rasé les premiers bâtiments, mais laissés ceux-ci pour y retourner les catapultes de la cité contre les pyramides, chuchota un jeune soldat à son voisin qui haussa les épaules sans répondre.

Guidés par le prince Avinak et sa suite, deux nobles ainsi qu'une trentaine de gardes prirent la direction de la plus proche pyramide. La plupart des gardes frontaliers restèrent à monter le campement de toute la caravane. Au couchant ils revinrent, enthousiastes, ayant apparemment trouvés quelques breloques dorées.
- Tout ce ramdam pour ça, déclara sombrement Simonesh. Et après ça va être à nous de porter tout ce bordel tu va voir...
Manesh'k garda le silence, le laissant ruminer dans son coin. Il tourna son attention vers le jeune Shiing, qui avec l'aide d'un soldat plus âgé, tentait maladroitement de faire rouler son épée sur le dos de sa main. Il ne réussit qu'à s'entailler le pied...
Manesh'k se tourna vers l'occident, où le soleil était un demi disque lumineux dans un ciel flamboyant. Il soupira, et entendant Solicar regrouper ses hommes pour les sentinelles du campement, rejoignit celui-ci.
Un cri les interrompit. Il venait de la tente du prince de Zandri, et tous ses gardes furent aussitôt debout.
- Katia ! Où est Katia ! s'exclama-t-il.
Manesh'k et plusieurs autres gardes se tournèrent vers Solicar, interrogateurs.
- Katia ?
- Une de ses favorites sans doute, maugréa-t-il en se relevant. Restez là. Manesh'k et moi allons voir ça.
Solicar fendit le groupe d'hommes, Manesh'k faisant signe a Shiing de les suivre.
- Elle était avec nous dans la pyramide, c'est là que je l'ai vu pour la dernière fois, déclara Avinak. Dites-moi que vous allez la retrouver !
- Quelle idée aussi d'emmener une femme dans un tombeau, déclara le grand Lahmian avec lequel le prince avait discuté en quittant la ville, son valet derrière lui. Elle a dû s'attarder dans une galerie, et tremble de peur en priant que quelqu'un revienne la chercher.
- Mais il faut aller la chercher au plus vite ! paniqua le prince, proche de l'hystérie.
Ses hommes se regardèrent, visiblement peut enthousiastes à secourir la jeune femme dans l'immense tombeau. Toutefois, et la l'étonnement de Manesh'k, se fut le seigneur Lahmian qui déclara :
- Le capitaine Solicar ainsi que ses hommes vont vous accompagnez dans vos recherches.
Le concerné lui jeta un regard surpris, mais ne prononça pas un mot. Alors qu'Avinak reprenait des couleurs, il se tourna vers Manesh'k, Simonesh et Galtek afin d'organiser leur « expédition de sauvetage ».
- Merci de votre aide, déclara le prince. Mais pourquoi n'envoyer que des soldats de...
- Il est hors de question de risquer nos éléments d'élites pour retrouver votre ****, répondit le seigneur Lahmian en désignant du pouce les quelques gardes en armures écarlates présents. Les rampants sont là pour çà après tout.
Manesh'k en fut bouche bé. Avant qu'aucun des frontaliers n'aient le temps de protester, Solicar déclara que le blondinet et lui-même, ainsi qu'une vingtaine de soldats, iraient avec le prince et son escorte rapprochée. Manesh'k jeta un regard à la pyramide. Il sentit sa colère fondre comme neige au soleil.

A peine une heure plus tard, ils étaient une soixantaine d'hommes, avançant en file indienne dans les boyaux tortueux de la pyramide. Les gardes Zandrians, ayant déjà parcouru la plupart de ces derniers peut de temps auparavant, avançaient en tête, le prince parmi eux. Les frontaliers ne faisaient que suivre, non sans quelques protestations évoquées à voix basse.

- Pourquoi tant d'entre nous doivent les accompagner ? Y ont pas besoin de nounous ces gars là ! Enfin regardez leur allure, et la gueule des armures qu'ils...
- Il n'ont pas explorés tous les couloirs du bâtiment, avorta de nouveau Solicar, et, comme tu l'évoques si justement, nous sommes moins précieux qu'eux.
Manesh'k, en tête des frontaliers et Shiing toujours sur ses talons, garda le silence. Inutile d'ajouter aux tensions déjà existantes...
En queue de colonne, Galtek lui fulminait. Comme la plupart d'entre eux, le comportement du seigneur Lahmian était une insulte ouverte aux efforts qu'ils déployaient pour les nobles et le prince Zandrian. Une chasse au trésor dans une cité morte sur un caprice d'un homme plus jeune que lui. Il secoua la tête. Sa colère n'y changerait rien, sauf peut-être quelques coups de fouet...
Il songea soudain à la nuit où, retournant les bas-fonds, il avait porté secours à Manesh'k. Lorsque l'intrus avait tourné son regard vers lui, cette même colère avait été réduite en poussière. Jamais il n'avait eu aussi peur, incapable d'avancer. Pourquoi avait-il réagit ainsi ? Et pourquoi se rappelait-il de cette nuit dans un tel moment ?
L'ironie de la situation le fit sourire. Sourire qui disparut lorsqu'il crut entendre un bruit venant de derrière lui. Il pivota, brandissant sa torche, sondant les ténèbres du couloir étroit. Il plissa les yeux. Personne ne se trouvait dans les salles qu'ils avaient déjà inspectés, et donc personne ne se trouvait derrière eux. Il inspira à fond, et s'aperçut que les autres n'avaient pas réalisé qu'il s'était arrêté. Il hâta le pas, car déjà les lueurs de leurs torches se faisaient distantes.

La colonne déboucha dans une vaste salle, embranchement conduisant à trois autres couloirs à peine plus étroits. Quelques jarres ainsi qu'une frise murale en grande partie effacée ornaient celle-ci.
- C'est ici que nous nous sommes arrêtés, déclara Avinak d'une voix tremblante. Nous n'avons pas été plus loin.
Même à la lueur des torches, Manesh'k put voir qu'il était d'une pâleur alarmante. La perte de cette femme le mettait dans état vraiment pitoyable. L'un de ses gardes, visiblement le plus gradé, prit la parole :
- Nous aurons plus de chances de la retrouver en explorant chaque couloirs. Vous irez avec moi mon prince.
Il acquiesça en silence. Tout courage semblait l'avoir déjà abandonné.

Loin de là, dans les profondeurs du tombeau que même les prêtres-rois n'avaient pas osés arpenter, quelque chose s'agita dans la poussière. Rejetant péniblement le lourd coffret de bronze de côté, une lueur bleue se développa dans ses orbites vides. Des vivants avaient osés profaner ces lieux et troubler le repos de ses fidèles. Son poing décharné et enrobé de tissu se referma sur la lame sombre qui gisait au pied de son sarcophage.


- Pas un seul ne m'attendrait, jura Galtek en pénétrant dans la pièce aux multiples ouvertures, les mains tremblantes.
Il s'était à nouveau arrêté, sondant l'obscurité, l'impression de ne pas être seul allant croissante. Et aucun des autres soldats ne l'avaient attendus.
Il examina les couloirs uns à uns. D'après les empreintes de pas dans la poussière, il s'étaient séparés afin de les explorer tous à la fois. Tout ça pour une femme de joie... mais où vivaient-ils bon sang ? Il fit un pas dans le couloir le plus à gauche quand un soudain froissement d'étoffe l'interrompit. Il décrivit un brusque arc-de-cercle avec sa torche, son cœur ratant un battement. Rien. Les yeux agrandis par l'angoisse, il parcouru du regard la pièce, où trainaient quelques poteries brisées et une quantité impressionnante de poussière immaculée. Ainsi qu'un silence mortuaire songea-t-il, troublé uniquement par les crépitement de sa torche. Aucune tapisserie. Son imagination lui jouait encore des tours...
Ravalant sa salive, il s'engagea dans le couloir. Son hurlement se répercuta également dans les deux autres directions. Modifié par vg11k
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[quote]Elle a [b]dut [/b]s'attarder dans une[/quote]

[quote]Avant qu'aucun des frontaliers n'[b]ai [/b]le temps de protester, Solicar déclara que le blondinet et lui-même[/quote]

[quote]ayant déjà [b]parcourus [/b]la plupart de ces derniers peut de temps auparavant, avançaient en tête[/quote]

[quote]n'ont pas explorés [b]tout [/b]les couloirs du bâtiment, avorta de[/quote]

[quote]Pas un seul ne m'[b]attendrais[/b], jura Galtek en pénétrant dans la pièce aux multiples ouvertures, [/quote]

Hop je t'ai noté les fautes que j'ai relevées sur ce chapitre !

Alors pour le fond y a de l'action sans en avoir et je commence à en manquer :P On a les dialogues, on a l'état d'esprit mais pas encore quand ça bouge :D je peux qu'attendre une suite qui j'espère peaufinera aussi un peu la trame ! ;)

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-= Inxi =-
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merci pour la correction, les com's et encouragements =D
je vous envoi le chap 9 (il y a 18 chapitres écrits pour le moment)
pour info je n'ai pas lu les livres de nagash (on viens d'ailleurs de me les prêter) donc les prochains chapitres risquent d'être très contradictoire avec les romans de GW...

bonne lecture à tous



Manesh'k pivota, la main sur la poigne de son épée, lorsque le cris leur parvint. La trentaine de soldats frontaliers s'arrêtèrent dans leur avancée, alors que le silence reprenait ses droits dans les entrailles de la pyramides.
- C'était un des vôtres, déclara après un moment l'un des deux guerriers Zandriens, soupirant de soulagement.
Lui jetant un regard noir, Simonesh interrogea le blondinet du regard. Celui-ci hocha gravement le tête.
- C'était Galtek...
Au timbre de sa voix, et la vitesse a laquelle elle s'était dissipée, il était peut probable qu'il soit encore en vie.
- Un piège que nous aurions manqués tu penses ?
- Non, nous l'aurions déclenchés en passant tous, répondit un soldat a Manesh'k, qui acquiesça.
- Reprenons les recherches, déclara simplement l'un des Zandriens en passant a côté du Lahmian, suivit par son compère.
Cependant, il s'arrêtèrent après quelques pas, comme aucun soldats ne les suivaient.
- Qu'attendez vous ? les interrogea le premier. Nous sommes ici pour retrouver Katia. Venez !
- Je n'ai pas d'ordre a recevoir de toi, répondit un Lahmian dans la masse. Pour le moment, j'obéis à Simonesh.
Plusieurs approbations appuyèrent ses propos. Les deux Zandriens blêmirent, et gardèrent le silence. Comme tous se tournaient vers leur actuel dirigeant, celui-ci capta de nouveau le regard de Manesh'k.
- Solicar est avec le Noble, le prince et le reste de sa suite. Ont cherche la fille soit, mais on est pas venu pour laisser un ami crever, déclara celui-ci.
De nouveau, de nombreux soldats témoignèrent leur assentiment.
- On va voir ce qui est arrivé à ce bougre de Galtek, décida Simonesh.



- La sortie est bloquée ! balbutia le soldat qui, avec trois autres, étaient incapables de faire bouger l'imposant pan de roche encastré dans l'ouverture.
La main sur le menton, Manesh'k observait avec appréhension leur unique échappatoire condamnée. Ce morceau de plafond à cette place, ils étaient théoriquement enterrés vivants, et puisqu'ils ne pouvaient visiblement pas le faire bouger, ils auraient tout le temps de chercher la fille...
- On fait quoi ? lui demanda Simonesh en douce, son front couvert de sueur luisant à la lumière des torches.
- J'en sais rien, avoua-t-il. Ce qui est sûr, c'est qu'on pourra pas ressortir par ici...
Simonesh approuva.
- Et pour Galtek ?
- On continu de le chercher. Mais on doit prévenir le « Nobe », écorcha Manesh'k , ainsi que le prince.
- Sa tombe bien je crois que nous avons deux volontaires, fit remarquer Simonesh en observant les deux Zandriens.
- Va leur dire, c'est toi qui dirige, lui conseilla Manesh'k avec un sourire.
L'autre fit la grimace, mais marcha tout de même jusqu'à eux. Manesh'k se détourna, tentant de dissimuler sa propre peur. Chacun d'eux étaient ici terrifié, même si aucun ne se permettait de le montrer. Une fille qui disparait, un cri sans victime, et maintenant la sortie bouchée...
- Il faut rester groupés, ne pas se séparer...murmura-t-il pour lui-même.
Mais en se séparant nous explorerions un périmètre plus vaste, et donc plus de chances de trouver une autre sortie dans ce tombeau en ruine...
Les deux Zandriens, bien que peut rassurés, acceptèrent d'obéir a Simonesh, et empruntèrent le couloir prit par l'autre groupe.
- Et nous ? demanda Simonesh.
Très bonne question...
Ils étaient désormais vingt-sept. Cependant, en entendant glapir Shiing sur sa gauche quand un soldat frontalier lui posa la main sur l'épaule, il préféra ramener ce nombre a vingt-six.

- Crois moi que je vais en parler à Avinak ! s'exclama le premier Zandrian haut et fort lorsqu'ils se furent suffisamment éloignés. Non mais tu as entendu comment ils nous traitaient ces mendiants ? « Pour le moment, j'obéis à Simanesse » peuh.
L'autre n'osa pas répondre, trop effrayé pour l'imiter. Se donnant du courage, le premier repris :
- A je te le garanti sa va pas louper ! Et...
Ses protestations s'étouffèrent dans sa gorge lorsque, levant sa torche, il remarqua le corps étendu en travers de l'étroit couloir. Aussitôt, il dégaina son épée tout comme son second, la bouche soudain plus sèche que du parchemin. Ce n'est que maintenant qu'il remarqua la teinte de la poussière sous leurs pieds, alors qu'une flaque de sang se répandant autour du corps.
- Il... Il est mort ? osa demander le second.
Avançant en silence, le premier se pencha pour observer le visage de l'inconnu arborant la tunique des soldats frontaliers. Le malheureux avait eu l'intérieur de la gorge littéralement arrachée, et sa tête pendait en avant, ses cheveux sombres dissimulant son visage. Le Zandrians, approchant la torche, tenta de capter son regard.
- Qu...Qu'est-ce que tu fou ? protesta le second, la voix tremblante, alors que leur seule source de lumière frôlait le sol.
Exceptées leurs respirations affolées, un calme pesant régnait dans le couloir. Approchant sa lame du cadavre, le guerrier lui toucha rapidement la tête, avant de bondir en arrière, s'attendant presque à le voir lui bondir dessus. Mais non, sa tête s'affaissa de nouveau.
- Peuh.
Tout deux sursautèrent lorsqu'ils furent brusquement plongés dans l'obscurité. Cependant, pas un souffle ne parcouru la nuit sans étoiles, et elle ne fut troublée que par quelques gargouillis
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  • 2 semaines après...
chapitre 10
bonne lecture

- Pourquoi ne reviennent-ils pas ? s'étonna l'un des soldats, de plus en plus nerveux.
- Avinak n'a pas put aller si loin qu'ils ne l'ont pas encore rattrapés ! s'écria un autre, également à bout de nerf.
- On va plus tarder à être à cours de torches, déplora un troisième.
Manesh'k parcourut le groupe des yeux, s'efforçant de lui-même garder son sang-froid. Les gardes frontaliers tournaient en rond dans la salle comme des fauves en cage, et d'ici peut ils commenceraient immanquablement à se quereller. Quelque soit la façon, il fallait les occuper, où ainsi cloitrés la situation dégénérerait rapidement.
- Bon, nous allons aller chercher nous-même le prince, déclara-t-il en se relevant, appuyant avec soin le dernier mot de sa phrase.
Le moral remontant, il vit les premiers sourires depuis plusieurs heures. Ramassant rapidement leurs quelques lances et boucliers, ils se remirent en branle, Simonesh et Manesh'k ouvrant la marche. Avec un dernier regard rageur vers l'éboulis si suspect, il les entraina dans le couloir étroit où ils ne pouvaient avancer que deux de front, laissant les ténèbres reprendre leurs droits derrières eux.
Sans un mot, ils passèrent plusieurs salles vides, ayant récemment été fouillées par l'autre groupe, jarres brisées et empreintes dans l'épaisse poussière en attestant.
- Regardez bien à chaque endroits, va savoir où pourraient s'être planqués ces deux froussards, plaisanta Simonesh pour qu'ils ne se laissent pas influencer par les lieux.
En effet, le silence constant des couloirs, l'obscurité, le confinement des lieux, les odeurs rances et renfermées mais surtout imaginer des tonnes de roches juste au-dessus de leurs têtes n'étaient pas pour améliorer l'humeur générale. Sans commenter les boutades de son ami, Manesh'k déclara plus sérieusement en s'étirant la nuque :
- Rien dans cette salle-ci. Continuons.
Sortant de cette pièce, il fut accueillis par les murmures de la presque vingtaine restée à l'extérieur.
- Que se passe-t-il ? s'informa-t-il, Shiing éternellement sur ses talons.
- Y...semblerait que nous ayons trouvés les deux Zandariens, parvint à lui répondre l'un des hommes, livide.
Pourtant, celui-ci était bien plus âgé que le soldat à la tignasse blonde.
- Comment cela trouvé ? s'étonna Manesh'k, l'adolescent tentant de voir cela à la lueur des torches, par-dessus son épaule.
Un hurlement soudain les interrompit de nouveau, venant cette fois de l'entrée. Par réflexe, Manesh'k tira Shiing derrière lui, dégainant sa lame comme un vent de panique balayait soudain ses hommes. Reculant de façon désordonnée et avec des cris de peur, ils finirent par libérer le passage, éclairant devant eux à la lueur des torches tremblotantes.
Le regard de Manesh'k s'agrandit de stupeur. Accroupie sur un corps et le visage maculé de sang, une femme vêtue d'une robe sombre leur souriait, ses yeux brillant face aux flammes. Elle ouvrit brusquement la bouche et feula tel un chat, faisant sursauter la moitié des hommes à présent silencieux, dardant une langue dégoulinant d'hémoglobine. Aucun d'eux ne fit un geste lorsqu'elle hissa le visage de leur compagnon à ses lèvres, le temps se déroulant au ralenti, et y planta goulûment les dents. Grimaçant, tremblant, mais incapable de détourner le regard, le soldat entendit l'écœurant bruit de succion qu'elle produisit, continuant de darder son regard maléfique, étincelant d'une aura pourpre, sur la demi-cinquantaine de gardes frontaliers.
Relâchant le cadavre qui retomba sans vie au sol, elle continua de les fixer en mâchant lentement. Elle avala sa bouchée, avant de leur offrir un nouveau sourire trop beau pour être innocent. Sans qu'ils eussent esquissés le moindre geste, elle se releva, et tous purent enfin admirer la pureté de ses formes. L'imposante éclaboussure écarlate qu'elle arborait n'altérait nullement sa beauté. Chacun d'entre eux pouvait deviner le corps affolant que dissimulait la robe légère, le parfum enivrant de ses cheveux noirs comme le jais, la douceur exquise de sa peau, les courbes parfaites de son visage...pourtant, ils ne pouvaient ciller. Ses yeux, tels deux rubis ardents, accaparaient toute leur attention. Il étaient comme sous le charme, envoutés par ces deux iris incandescents. Aucun d'eux ne réagit quand deux nouveaux éclats rougeoyant s'allumèrent derrière elle, puis deux autres encore...
- Le dessert est servi, murmura une voix derrière la femme.
Que se soit le son cupide à ses oreilles, une inattention de la part de l'envouteuse ou pur instinct de survie, un simple mot parvint à s'imposer dans l'esprit de Manesh'k : fuir. Il détourna soudain le regard et pivota, tremblant. La surprise put se lire sur les traits fin de la femme hoquetant, lorsqu'il inspira pour hurler à plein poumons :
- FUYEZ !
Ce fut le déclic qui parvint à libérer tout ses compagnons. Tous secouèrent la tête, avant de réaliser ce qu'ils venaient de vivre. Ils s'élancèrent en hurlant dans le couloir étroit, trébuchant sur les cadavres des deux Zandrians sans qu'aucun d'entre eux ne s'y attarde plus. Ils perdirent près de la moitié des torches dans la débandade. Tous courraient droit dans les entrailles de la pyramide funéraire.

Shiing faillit s'affaler, mais fut rattrapé par Manesh'k qui le traina sur une dizaine de mètres avant qu'il retrouve son équilibre, haletant.
- Cours ! s'écria-t-il, ne t'arrête pas !
Mais tout deux faillirent retomber sur l'un des soldats au sol, que plusieurs autres avaient piétinés dans leur folie. Manesh'k roula dans la poussière quelques pas plus loin, tandis qu'une torche gisait à ses pieds, visiblement échappée par le malheureux. Il se retourna mais ne put avertir le garde frontalier a terre. Une créature jaillit soudain des ténèbres, rebondissant sur les murs sans même toucher le sol, et se jeta au visage du retardataire. Le choc fut si violent que Manesh'k fut aspergé, presque trois mètres plus loin.
Il porta la main à son visage, l'humeur chaude imprégnant son visage. Il articula dans le vide, bouleversé.
- Manesh'k ! l'appela Simonesh.
Secouant la tête, il reprit ses jambes à son cou, poussant un Shiing médusé en avant, abandonnant son épée dans la confusion. Ils courraient à présent dans le noir, guidés par les lueurs des torches s'éloignant, tandis que feulements et rires méprisant résonnaient dans le goulot. Tout deux n'étaient plus guidés que par la folie qu'à la proie d'espérer échapper à son prédateur.

- Ils arrivent ! Vite ! indiqua Simonesh aux soldats paniqués.
A peine Shiing et Manesh'k s'écroulèrent-ils dans la pièce que les gardes frontaliers remirent en place l'ancienne porte à moitié pourrie. Haletant, plus que secoué par la vision de la femme et de la créature assoiffée de sang, Manesh'k balaya du regard la pièce où ils se trouvaient. D'une grande longueur, des colonnades soutenaient un plafond à près de trois mètres de haut. Au centre trônait un autel sombre et défoncé, et trois autres issues étaient pour le moment condamnées, deux par d'épaisses portes similaires à celle que tentaient maintenant de tenir en place Simonesh et trois autres, la dernière à l'opposée par un unique pavé rocheux.
Il sentit des larmes venir gonfler ses paupières, alors que sa poitrine continuait de violemment se soulever. Tout comme beaucoup des survivants, il contemplait l'immonde charnier. Partout des corps gisaient, méconnaissables. Ici un avait été éventré, là un autre avait eu la gorge tranchée, tandis qu'un troisième avait le visage écorché...
- Mais qu'est-ce qui se passe ici ! hurla un homme, hystérique, se cachant les yeux avec les mains.
- Et c'était quoi ces choses ! cria un second.
Incapable d'articuler quoi que se soit, il se contenta de s'essuyer le front avec son poignet, s'étalant l'hémoglobine du mort sur tout le visage. Il se releva péniblement, et avisant une épée gisant non loin, s'en empara alors que d'autres commençaient à crier de panique.
Une série soudaine de coups ébranla les quatre hommes maintenant tant bien que mal la masse de bois, les faisant décoller de la parois.
- Ils vont réussir à entrer ! s'écria Simonesh.
Sans un regard pour Shiing, affalé dans le sable, sanglotant en les observant, Manesh'k accourut, et planta ses talons dans le sol, se colla dos au bois.
- Lâchez pas les gars ! jura un grand soldat, arc-bouté, le visage tendu par l'effort, alors qu'il tressaillait lui-même a chaque nouveau choc.
Médusés, la vingtaine de gardes observait les cinq mortels retardant leur mort.
- Allez les gars, on va pas se laisser faire ! s'écria l'un d'eux en jetant sa torche au sol, dégainant sa lame.
Quelque-uns l'imitèrent, mais un autre répondit :
- Tu as vu ces démons ! On va tous crever ici, au fond de ce trou !
- Pas tant que nous nous battrons ! rugit soudain Manesh'k, la colère reprenant le pas sur la peur.
Est-ce qu'on va mourir ici ? Acculés comme des rats ? ne put-il s'empêcher de songer, alors qu'un nouveau choc le faisait décoller de leur rempart de fortune.
- Y vont finir par passer au travers ! s'écria Simonesh.
A peine eu-t-il prononcé ces mots qu'un calme inattendu s'imposa, les cinq soldats haletant ayant enfin une seconde de répit. Seul le crépitement des torches continuant de se consumer sur le sable se faisait entendre. Aucun d'entre eux n'osa élever la voix.
Ils échangèrent quelques regards apeurés comme les minutes passaient, les mains tremblantes sur leurs lances et épées de mauvaise facture. Les ombres des flammes s'ajoutant à l'atmosphère déjà morbide des lieux, ils se rapprochèrent prudemment de l'entrée, pas après pas, en un vaste arc de cercle. La terreur était lisible dans chaque regards. Shiing restait seul en retrait adossé à l'autel aux allures de cercueil, le cadavre du prince à ses pieds. Un homme osa toutefois élever la voix :
- Y sont par...
- Chuuut...souffla Simonesh, un doigt sur ses lèvres, la respiration tremblante.
Les regards de chacun convergeant vers lui, il s'appuya lentement contre le bois avant d'y poser prudemment l'oreille. La tête adossée à la porte, Manesh'k sentait la sueur lui couler sur le visage.
Il fut soudain repoussé, tout comme chacun des hommes présents, mettant un genoux à terre. Il se tourna aussitôt vers Simonesh, et ravala un cri. Droit, celui-ci contemplait le membre ensanglanté ayant perforé le bois dans une pluie d'échardes. Tout comme son abdomen. Le visage tremblant et la bouche ouverte, il fut incapable de hurler quand la main se retira, emportant avec elle une poignée sanguinolente d'entrailles. Les trois bondirent en retrait, glacés d'effroi, et Manesh'k n'eut d'autre choix que de les imiter, roulant jusqu'à un bouclier Zandrians qu'il attrapa d'un geste incertain.
Sans un mot, le corps de Simonesh chuta en arrière, agité de convulsions. Chacun ne put qu'observer, impuissant, à l'agonie de leur officier. Lentement, sans un bruit, la porte tomba, écrasant le pauvre soldat qui cracha une gerbe écarlate. Modifié par vg11k
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  • 3 semaines après...
[quote]Le dessert est [b]servit[/b], murmura une voix derrière la femme.[/quote]

Bon et bien ce qui devait arriver arriva ! Ils sont tous morts ! Dommage que la résistance ne soit pas très farouche ! J'espère que ça va changer d'ici là :P Normalement le prochaine chapitre !! Bon pour celui-ci, c'était très bien ! Le seul point négatif c'est qu'on a l'impression que ça parle encore et toujours du même sujet : le sang ! Fais gaffe à pas trop faire ressembler tes descriptions !!

@+
-= Inxi =-
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Tous firent un pas en retrait, leurs armes tremblantes alors qu'ils fixaient les ténèbres du couloir. Un calme trompeur y régnait à présent. Personne ne s'en étonna. Ces créatures étaient les chasseurs, eux les proies. Alors que Simonesh agonisait sous leurs yeux, ils firent un nouveau pas en retrait. Le visage écarlate, il leur lança un regard implorant, gémissant péniblement. Pétrifié, Manesh'k était incapable de lui venir en aide, ou même d'abréger ses souffrances. Il resserra sa poigne sur l'arme et le bouclier, grimaçant, tiraillé par la peur lui nouant le ventre et l'amitié solide qu'il vouait au soldat. En prenant sur lui-même, et sans quitter l'antre des yeux, il parvint à faire un pas en avant.
Manesh'k sursauta lorsqu'un rire moqueur résonna dans les ombres, auquel plusieurs voix se joignirent rapidement. Il ne clignait plus des paupières depuis plusieurs minutes, et de la sueur dégoulinait sur son front. Lentement, les rires se dissipèrent. Alors une voix d'outre-tombe leur parvint, accentuée par l'écho, scellant leur destin :
- Il est temps de mourir, cadavres rampants.
Soudain une silhouette fusa des ombres, projetant Manesh'k contre l'autel où sa tête cogna douloureusement la pierre. Son épée glissa de ses doigts. Sonné, il dodelina de la tête sans rien pouvoir articuler, et ne put que voir le fléau s'abattre sur eux. Ils déboulèrent de la nuit, leur nombre semblant sans fin, et éventrèrent la ligne de soldats. Les malheureux volaient littéralement à travers la pièce alors même que les démons les taillaient en pièce. A sa gauche, Shiing était aveuglé par le massacre, les joues couvertes de larmes, le visage déformé par l'horreur.
Se focalisant sur cette image, Manesh'k s'ébroua, et alors qu'une ombre lui bondissait à la gorge, ses doigts se refermèrent sur le fer polit. En hurlant il coupa la trajectoire de la créature qui effectua in-extremis un bond en retrait, son vêtement sombre déchiré par le revers de lame. Sans réfléchir, il chargea la première forme qui entra dans son champ de vision, piétinant les restes de la délégation Zandrianne, et l'air siffla. Le choc l'ébranla tout entier. Les poignets agités de spasmes, il fit un pas en retrait accompagné d'un bruit de succion, incapable d'abaisser sa lame alors que « l'homme » s'étant interposé agitait l'épaule avec souplesse. Il avait bloqué à bout de bras l'épée que Manesh'k abattait sur l'un des démons qu'ils constatait vouté, penché en avant.
Le nouvel individu s'approcha, souriant et révélant à l'humain une paire de canines proéminentes. Il leva son épée.
- Laisse le !
L'ordre soudain fut comme un électrochoc sur la créature, qui baissa le bras, ses yeux lumineux lançant des éclairs. Reprenant difficilement le contrôle de ses poignets, Manesh'k soutint un instant son regard méprisant, avant de ravaler sa salive et se retourner.
Il constata avec effroi qu'en quelques instants seulement, tous avaient été balayés. Sur la soixantaine de personnes que comptais « l'expédition de sauvetage », ils n'étaient plus que deux, avec un Shiing recroquevillé contre l'autel, à être en vie. Réprimant sa panique, il parvint à estimer leur nombre à une trentaine, tous immobiles et le dévisageant, les corps sanguinolents de ses compagnons dans les mains. Ils semblaient humains, tous, mais leurs regards injectés de sang, le mépris qu'il lisait dans ceux-ci, la couleur exsangue de leur peau, leur négligence vis-à-vis de leurs vies... non, ils n'avaient rien d'humains. Il ne put s'attarder sur leurs habits, sombres pour la plupart, car l'un d'eux, de forte stature, s'avança vers lui.
L'idée de lui porter un coup d'épée ne lui traversa pas l'esprit, comme il pouvait à présent sentir l'haleine fétide de la créature le toisant avec un sourire mauvais.
- Tu te rappelle de moi ? demanda-t-il.
En entendant cette voix, sans que celle-ci ne lui reviennent en mémoire, il sentit la colère remonter en lui, comme lorsqu'il avait fait fuir tout ses compagnons quelques minutes plus tôt. Néanmoins il parvint à rester immobile. Il devinait aisément que tout autre choix aurait entrainé sa mort.
L'autre étudia un instant son regard, semblant y déceler cette étincelle menaçant d'embraser sa terreur en folie pure, et renâcla.
- Cadavre rampant, cracha-t-il. Tu as osé me défier, déclara-t-il en jetant un regard à une « femme ». Tu paieras cet affront.
Il n'eut le temps d'anticiper le geste que déjà il roulait dans la poussière et les corps en pièces, la douleur lui déchirant l'abdomen. Il sentit son estomac se révulser. Néanmoins, il vit son bourreau se diriger vers l'autel. Les cris de panique de l'adolescent emplirent la pièce, rapidement recouverts par les rires hystérique des démons, alors que la lumière d'une des torches, non loin, l'éblouissait. Manesh'k tenta de protester, s'étouffant sans le sable écarlate, de la bile lui brulant la gorge. Ses cris se perdirent dans la cohue, et, lorsque la tête de Shiing roula jusqu'à lui, amplement éclairée, couverte de sang et semblant l'accuser de ses yeux terrifiés, il poussa un hurlement de désespoir qui fit progressivement taire les démons. Il eu quelques sursauts, étalé misérablement au sol, le visage du mort face au sien.
- Tu n'aurais même pas dut songer lever la main sur moi, lui reprocha la voix, alors qu'il rampait au sol, tentant avec difficulté de s'agenouiller, le bouclier toujours passé à son poignet gauche.
Un nouvel objet tomba devant lui, et, lentement il leva les yeux, reprenant miraculeusement le contrôle de son estomac. Il s'agissait de sa dague de jet. Cédant enfin à la panique, il bondit sur ses pieds comme si toute blessures s'étaient envolées, et faillit retourner au sol quand le tueur des bas-fonds le gifla, lui entaillant la joue. Il porta la main à sa mâchoire douloureuse, avant d'être à nouveau projeté en l'air. Toute les créatures s'écartèrent aisément de sa trajectoire comme il passait au-dessus de l'autel, roulant jusqu'à la porte opposée en projetant du sable contre le mur.
- Maintenant, il est l'heure de mourir, cadavre rampant...murmura la voix.
Il parvint difficilement à se redresser, s'adossant au mur, voyant les créatures l'encercler de toute parts. Il retint son souffle, incapable de fermer les yeux comme ils se jetaient sur lui... et chuta en arrière.
Stupéfait, il poussa un cri aigu quand un guerrier l'enjamba sans le voir, engoncé dans une armure métallique et la lame au poing. A ceci prêt que ses chevilles étaient dépourvues de chair, laissant l'os apparent.
En feulant, les démons reculèrent, surpris, alors que de la poussière tombait de la voûte, la pierre mobile finissant de plonger dans le plafond.
- W'Soran ! rugit soudain une voix féminine à l'intérieur de la pièce comme Manesh'k roulait sur le côté, laissant passer d'autres créatures squelettiques sortant du couloir.
Il ne prêta pas attention à la suite de l'échange, trop absorbé par ces soldats morts et se pressant pourtant dans le couloir pour envahir la pièce. Les phalanges martelaient la poussière près de sa tête, innombrables. Il ferma les yeux, tout les événements de cette nuit ayant enfin raison de lui.
Manesh'k se recroquevilla en lui-même, des bruits de combats lui parvenant comme lointains. Le regard de Shiing... Le combat dans la chambre funéraire... L'assaut de celle-ci... L'agonie de Simonesh... La chasse dans les ténèbres...Le guet-apen... Les corps des deux soldats Zandrians... La disparition de Galtek et de la servante... tout avait été calculé dans les moindres détails afin de mettre fin à leurs jours. Progressivement, il cessa de trembler. Grondant soudain, il ouvrit les yeux.
Toute peur fut enfin balayée par une colère flamboyante. Il hurla en balayant l'allée de ses deux jambes, faisant trébucher deux gardes du tombeau. Le reflet lumineux d'une torche fut le seul avertissement qu'il eu, et d'un réflexe salvateur, il para la lame du bouclier, encore accroché à son bras, sans cesser de hurler de rage. Arrachant l'épée d'une main squelettique, il cria de plus belle lorsqu'il remarqua les orbites vides du propriétaire de l'arme le fixant. Celui-ci tenta de l'agripper, mais le soldat acculé se débattit avec fureur, frappant et bousculant les squelettes en armures tant pressés les uns contres les autres qu'ils étaient incapable de riposter.
Dans un chaos indescriptible et sans réellement comprendre comment, il roula à l'intérieur de la pièce, avant de bondir sur ses pieds, gesticulant encore. Il cessa de hurler, balayant la pièce du regard. Une quinzaine de ces revenants approchaient, lentement, et il continuait d'en entrer, piétinant les deux soldats qu'il avait renversé. Il ne remarqua pas en s'emparant d'une torche que les démons avaient désertés les lieux et s'élança vers la surface, priant tout les dieux connus et inconnus de lui venir en aide.
La torche crépitait dans le dédale, alors qu'il s'essuyait constamment le visage contre son bras, étalant un peut plus un mélange de poussière et d'hémoglobine. Il dépassa sans s'attarder les cadavres des Zandriens et, a bout de souffle, émergea dans la pièce condamnée en toussant, les poumons emplis de fumée, s'étonnant à peine de trouver l'imposant bloc rocheux sur le côté.
Il émergea à l'air libre après quelques minutes, un point de côté lui déchirant le ventre et laissa torche, épée et bouclier rouler au sol, tombant à genoux face au jour naissant. Il était vivant. Modifié par vg11k
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[quote]Tu te [b]rappelle [/b]de moi ? demanda-t-il.[/quote]

[quote]Il [b]eu [/b]quelques sursaut[/quote]

[quote]Tu n'aurais même pas [b]dut [/b]songer lever la main sur moi[/quote]

Alors un bon passage parce qu'on croit vraiment qu'il va mourir mais je dois dire que c'est le foutoir au moment où les secours arrivent et on comprend plus rien. Enfin pour ma part au moins !! Il faudrait revoir et relire pour voir comment ce n'est pas clair et que changer ;) En tout cas il est dehors mais peut être plus vivant pour longtemps :P

@+
-= Inxi =- Modifié par Inxi-Huinzi
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