Lord Paladin Posté(e) le 14 mai 2011 Partager Posté(e) le 14 mai 2011 (modifié) Un nouveau petit poème pour commencer sur une note de nouveauté ! Le thé Le feu de bois brûlait au coeur de la clairière, Chacun avait lancé dans le bûcher sans fin Un peu de son passé et beaucoup de chagrin. Les visages sereins flamboyant par éclair Renvoyaient à la nuit des silhouettes fières, Quand les ombres dansaient derrière sur les pins. Les rires fleurissaient comme lys au jardin, Gerbes de joie, de feu, de folie, de lumière... Alors quand tout ceci ne fut plus rien que cendres, Ronfroi posa dessus une théière des flandres Pour servir à chacun une tasse de thé : Ce thé si fin qu'on boit au début de l'été, Ce thé si délicat qu'on le crut fait de fleurs, Si amer et si chaud, qu'il réveille les coeurs. Pal' Modifié le 14 mai 2011 par Lord Paladin Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Absalom Posté(e) le 18 mai 2011 Partager Posté(e) le 18 mai 2011 (modifié) J'aime bien. Le balancement entre chagrin et réconfort est charmant. En gros t'as assuré, touche plus à rien !! Ce qui est très beau, c'est que la scène se déploie à la fois dans un registre concret et abstrait. Pour enrichir les "niveaux" de lecture, tout paysage extérieur se doit aussi d'être un paysage intérieur. Ton poème se nourrit de cette tension. - Les ombres sur les pins, le bûcher, la nuit. Tout ça compose un léger climat d'inquiétude...nul besoin de préciser que les personnages sont tristes. Tu le fais mais tu pourrais presque t'en passer. - L'été, la lumière,la délicatesse du thé, les fleurs... et c'est aussi dans le registre des émotions qu'a lieu ce changement de "climat". Les rires fusent, l'inquiétude s'est dissipée, les coeurs se réveillent. Bien vu et sans en faire des tonnes... Tu aurais peut-être pu exploiter pleinement le procédé...en croisant les registres ...le réveil des fleurs, le souffle glacé du souvenir, les pleurs du vent, le regret de la clarté, ...ou en accentuant l'un des champs lexicaux alors qu'on attendrait plutôt l'autre. Je sais, c'est un peu bidon mais c'est toi le Poète (moi je propose sans être capable de le faire ) Je te relis et en fait tu le fais déjà : [quote]Les rires fleurissaient comme lys au jardin,[/quote] Bien, très bien. Les registres sont croisés et s'enrichissent l'un l'autre. L'image a un charme surranné. Le petit truc qui m'a déstabilisé c'est l'absence de chronologie clairement échelonnée. Il n'y a pas de montée progressive de la tristesse vers la joie, de la nuit vers le jour, de l'hiver vers l'été...c'est pour ça que je parle de balancement. Dans le premier quatrain on trouve "serein" qui s'oppose à "chagrin"...puis des rires dès le deuxième quatrain mais aussi "folie" (donc une régression par rapport à la sérennité du premier quatrain), etc... On balance de l'un à l'autre. Pourquoi pas. C'est vrai qu'une évolution plus linéaire aurait peut être donné à l'ensemble une forme de slogan...du genre : "après l'effort, le réconfort !!". En tout cas, c'est un thème qui me touche : toute mélancolie n'est que peu de chose si on est attentif au mouvement du Monde. Prétendre le contraire est au mieux une impasse, au pire une (im)posture. Modifié le 19 mai 2011 par Absalom Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Absalom Posté(e) le 20 mai 2011 Partager Posté(e) le 20 mai 2011 (modifié) Pas bêtes les remarques du SoK . [quote]Au vers 11, je ne parviens pas à compter moins de 13 syllabes,[/quote] [quote]"Alors quand tout ceci ne fut plus rien que cendres" est un peu longuet[/quote] Le vers 9 plutôt non ? [quote]"Derrière sur" m'a aussi semblé peu esthétique[/quote] Il a pas tort...je propose une inversion pour conserver la métrique : [b]Quand, derrière, les ombres dansaient sur les pins[/b] ou [b]Quand les ombres, derrière, dansaient sur les pins[/b] ou, si je me peux me permettre : [b]Quand à l'entour, les ombres dansaient sur les pins[/b] ..ce qui me semble plus correct d'un point de vue topographique (mais on perd la jolie allitération). Par contre pour la métrique, c'est vous les experts. Dans la foulée de Sok, c'est vrai qu'il y a des juxtapositions un peu malheureuses (le bûcher [u]sans fin[/u] qui devient [u]cendres[/u] ...c'es contradictoire) mais l'ensemble reste charmant. Modifié le 20 mai 2011 par Absalom Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Absalom Posté(e) le 20 mai 2011 Partager Posté(e) le 20 mai 2011 [quote]C'est pour ça je suis/fus modo, huhu[/quote] En même temps, vous êtes tous modo dans la section sauf un ou deux pelés (pardon mais c'était tentant ...pardon pardon pardon ) Au pire, pour le vers 10 : "Ronfroi posa dessus [b]la[/b] théière des flandres" Comme dans "tire la chevillette, la bobinette cherra"... ça donne un côté plus intime...après tout le lecteur se sent parmi les convives. Il n'est pas étranger à la scène, il n'a pas de position surplombante. "La" théière ne me choque donc pas. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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