Petimuel Posté(e) le 28 septembre 2011 Partager Posté(e) le 28 septembre 2011 (modifié) [i]Comme aussi bien c'est ce forum, à l'occasion d'un concours, qui a provoqué la première ébauche de ce texte, je me décide à le mettre en ligne ici ; de façon peut-être temporaire, je ne sais pas. En tout cas, tous les avis sont les bienvenus.[/i] [size="4"][b]Aube[/b][/size] – « JE veux voir le soleil se lever sur la mer. » La chambre était plongée dans une obscurité de bon aloi. Depuis plusieurs années déjà, le vieux n'en sortait presque plus, s'y faisant monter le thé et les repas, ou le café les jours de Dimanche. De là, et sans mot dire, il ruminait des idées plus sombres que sa nuit, et jetait des regards foudroyants au crucifix patiné qui trônait toujours au-dessus de son lit, maladroitement cloué sur un mur désespérément vide. Qui l'eût vu ainsi marmotter des heures durant, regardant fixement cette croix de cuivre, l'eût cru bon chrétien consacrant à la piété les derniers moments de sa vie. Au reste, nul ne savait vraiment à quoi il les consacrait, sinon peut-être à maudire cette vue décroissante qui mois après mois l'avait rendu presque aveugle, et qui avait modelé ses traits hideusement jusqu'à n'en faire plus qu'un créature troglodyte dépareillée, le nez bossu, les cheveux éparpillés autour de cernes de hibou, et les mains tordues qu'il conservait étonnamment immobiles ; à cet âge où souvent les membres sont branlants plus encore que les certitudes, lui faisait l'effort constant de les garder rigides, les poings fermés et les muscles tendus, manifestation de sa dignité de mourant. Il vivait là comme dans une caverne, et par le village certains peut-être le croyaient mort, lui qui ne s'était jamais aventuré trop loin hors du pays, et qui sa vie durant, du jour où il sut marcher seul jusqu'à celui où il ne marcha plus du tout, n'avait fait que restreindre son monde, par cercles concentriques, abandonnant mètre par mètre l'étendue de ses jours, se repliant peu à peu sur lui-même, laissant la mort vaincre par l'usure le déploiement de sa vie. Le déclin de sa vue n'avait fait qu'imiter celui de son existence. Il ne lui restait que cette chambre nue, et lui-même. L'un et l'autre, il les retrouvait et les apprenait chaque jour, chaque jour un peu plus habitué à eux, et un peu plus rongé par leurs dépouillements respectifs, lesquels, à la longue, lui devenaient insupportables. Thomassin s'était résigné à tout, sauf à ces deux-là, lui-même et sa chambre, reliquats, à l'aube du vingtième siècle, d'une vieille époque que la mort avait figée. Il n'allait pas tarder à la rejoindre, sans doute ; mais il ne voulait pas s'y confondre. Lui était encore en vie. Il s'en était rendu compte un matin, alors que la lumière blanche du jour naissant jouait avec ses vitres inégales. Les tâches de lumière qui s'étaient mises à danser sur son lit et sur sa figure cadavérique étaient alors si harmonieuses et si éclatantes qu'elles semblaient obéir à un invisible orchestre. Il n'avait pas un instant pensé, comme d'autres à sa place, à un apparition de Marie, venue lui prodiguer sa bénédiction ; mais il s'était simplement dit que le monde autour de lui vivait, et qu'au fond il pouvait vivre aussi. Cela l'avait soulagé d'un coup, mais tourmenté aussi, car, pour vivre, il faut un levier. Il se suffit pas de se dire que l'on est en vie et d'en être satisfait, ce qui est à la portée du premier caillou venu. Il faut se lever, aller, faire ; il faut aimer et souffrir, pour vivre, voilà ce qu'il se disait, tout à coup, au milieu d'un ballet de lumière qui ne lui était pas destiné. Et lui, alors, pour qui danserait-il ? Il venait ce jour-là de trouver ce moyen, celui de revenir à la vie. C'était une lourde décision, mais il l'avait enfin prise, debout devant son crucifix et les lézardes de son mur blanc, et il n'avait plus qu'à s'y tenir avec fermeté. Et cela le matin même où l'Enfant, que son état inquiétait depuis longtemps, venait de mettre la dernière main à un grand projet qu'il allait lui annoncer, montant l'escalier quatre à quatre, avec la frénésie joyeuse du porteur de bonnes nouvelles, ou de lettres d'amour. Il avait ouvert la porte en grand, ayant à peine frappé, et claironna d'une voix enthousiaste : – « On va à Lourdes ! Qu'en pensez-vous, père ? Le projet est arrêté. Je sais les chemins à suivre et les trajets des postes, et j'ai rassemblé toutes les provisions et le bagage nécessaire. Il n'y a plus qu'à partir ! Qu'en dites-vous ? C'est un peu loin, je le sais. Mais cela pourrait vous apporter bien des contentements. – Il est trop tard. » La voix du vieillard était lourde, et laissait entendre qu'elle n'était depuis longtemps sortie au grand jour, mais avec l'inflexion surprenante des propos pondérés et des décisions irrévocables, ce ton à la fois romantique et administratif dont il avait refusé de se départir, comme s'il se fût agi du seul rempart défendant son humanité. L'Enfant baissa les yeux, recevant de plein fouet ce que cette phrase semblait signifier. Son père, comme il l'appelait dans son innocence, marchait lentement en-travers de la pièce, et, s'arrêtant, répéta dans un souffle : – « Il est trop tard... » Il tourna ses yeux vers le crucifix, puis acheva : – « Je veux voir le soleil se lever sur la mer. » Voilà, c'était joué. Le projet était insensé. La route de l'océan leur était inconnue à tous les deux ; le trajet vers Lourdes au moins était balisé, on ne risquait point de se perdre : l'Enfant avait depuis deux semaines interrogé tout ce qu'il connaissait dans les alentours pour le renseigner, par expérience ou par ouï-dire ; il s'était mis en frais pour rassembler bâtons de pèlerins, couches de toiles, gourdes et nourriture, il avait payé d'avance la première poste et fermé lui-même la grosse malle de la cave. Et là-dessus, le vieux n'avait eu qu'à dire « je veux... » pour que tout s'envolât d'un coup. Il avait soufflé sur ce projet, et l'avait essaimé aux quatre vents, sur cette simple expression de sa volonté. La dispute éclata, mais fut vite résolue. L'Enfant battit en retraite. « Je veux » : tout était dit. Et tout était à refaire. Il fallut donc reprendre du début tous les préparatifs. Au moins les pommes, les galettes et les biscuits secs prévus pour la route étaient-ils déjà de côté. Mais l'Enfant, avec abnégation, fit un nouveau tour du village, questionnant tous et toutes sur la situation de la mer, et la route à suivre pour la rejoindre. Il fallut se renseigner à nouveau sur le passage des voitures, et refaire les paquets. Thomassin, pendant ce temps là, ne bougeait pas de sa chambre, comme à son habitude ; mais son regard brillait alors d'un éclat nouveau, celui de la sérénité et de la confiance. Cette confiance fraîchement acquise, c'est en lui-même qu'il l'avait placée : car il savait enfin qu'il existait, s'étant fixé un but personnel. Et parfois, au beau milieu de ses marmottements confus, on l'entendait réciter, d'une voix faible et touchante, tout ce qu'il savait de cette mer promise. – « [i]Partout le sol désert côtoyé par des ondes,[/i] «[i] Un tourbillon confus d'océans agités[/i] » L'Enfant alors rentrait dans la pièce, discrètement. Sans le regarder d'abord, Thomassin, par respect pour celle à qui s'adressaient ces prières, achevait sa strophe : – « [i]Un souffle vague émeut les sphères vagabondes[/i] « [i]Mais nul esprit n'existe en ces immensités.[/i] Que veux-tu ? – Je vous écoutais, père, récitant des poésies. – Eh bien ?... – J'étais curieux, je suis entré, voilà tout... Père, vous parlez de désert, et de chaos, mais n'est-ce pas là ce que nous allons rencontrer ? Le voyage est long et incertain ; personne ici ne l'a jamais entrepris, mis à part le beau-frère du Gérardot, qui n'est jamais revenu et n'a fait écrire qu'une seule fois. Si vous m'en croyez, mieux vaudrait aller simplement à Lourdes, comme je vous l'ai dit. – Écoute. Je suis trop vieux, tu comprends. Écoute. Ces dernières années m'ont râpé et m'ont poli comme vieil os desséché. Je ne sais plus marcher, après tout ce temps auprès de mon lit ; à peine peux-je me lever, et encore, point trop. Il me faut un appui non loin, sinon, sinon, qui sait ?... Si je te suis dans ton voyage, je m'écroulerais à peine passée la dernière maison du village, pour ne plus me relever. Tu ne peux pas me demander ça. Je suis trop vieux et trop faible. – Mais, père ! Et la mer ! – Cela, c'est différent. Je veux voir le soleil... Je veux voir le soleil se lever sur la mer. » Et dans ses yeux brûlait la promesse de grands récifs de cire au corail éclatant. L'Enfant, devant lui, restait interdit, le voyant ainsi farouche et reverdi, tenant à la vie par le seul fil mystique de son projet fou. Il ne trouvait rien à répondre. Le vieux reprenait ses vers, sans s'apercevoir que la porte se refermait devant le jeune homme, silencieux et peiné. Deux ou trois jours s'écoulèrent encore ainsi, dans des préparatifs bruyants et des réticences secrètes : celles des femmes du village, d'abord, qui, tôt mises au courant, jugeaient le projet insensé, et le faisaient bien savoir au Thomassin chaque fois qu'elles passaient sous ses fenêtres ; celle de l'Enfant, surtout, qui prenait d'autant mieux la chose à cœur qu'il y devait avoir sa part, à son grand effroi. Il goûtait très mal l'idée de ce voyage, le regardant comme long et hasardeux, et nourrissant à son sujet un très mauvais pressentiment, qui parfois, la nuit, lui hérissait les poils. Au surplus, et comme l'Enfant du reste, le vieux n'avait jamais vu la mer, ce qui ne manqua pas de lui être reproché. – « De toute façon, tu ne sais pas même à quoi elle ressemble : tu ne l'as jamais vue, la mer ! » Le vieillard, à ces mots, s'anima d'une flamme qu'on ne lui avait jamais connue. – « Justement ! Justement ! Je veux, avant de mourir, voir le soleil se dresser au-dessus de cette terre inconnue, de ce magmas mouvant, de ces voûtes hurlantes, de cet univers instable où la pourpre et le vert se mêlent aux rayons d'or du ciel. Je veux voir ce chaos qu'ont décrit les poètes ! Je veux voir des travées déchirantes s'ouvrir dans des langues de pluie ! Je veux voir en fusion le ventre de Neptune ! Les billes blanches de l'écume plonger dans l'eau noire et mordorée de ces lieux d'apocalypse ! La force de ces gravats ! Les décombres du temps, les ruines des galions, les vestiges infinis de la création du monde ! Les délires lumineux des plateaux ondulants ! Je veux voir l'énergie du monde s'ouvrir dans des failles immenses et lactées, toutes ces couleurs directement puisées des sources divines, dans ce feu qui dévore le cœur de l'univers, dans le ruissellement du sang des anciens dieux, dans la barbe ondoyante et infinie du seigneur des océans! Tu ne peux pas imaginer les trésors miraculeux de cet Éden glacé où les hommes se déplacent sur des chariots sans roues, et chevauchent des montures fantastiques, et ce relief instable, et cette immensité de vague et de beauté ! Mes yeux peuvent se brûler sur cette splendeur originelle, plus que sur tous les soleils du monde, avec cette lumière mille et mille fois réfléchie, mille et mille fois répétée, dans le sein de laquelle je désire, plus que tout, me glisser, comme dans un tombeau de clarté, et cela, cela personne ne peut m'en empêcher ! » Ayant dit, il s'effondra, un hémistiche s'échappant encore, comme un dernier soupir, de ses lèvres tremblantes. – «[i] O mer, nul ne connaît...[/i] » Il s'endormit avant la fin. Après son réveil, il ne semblait plus quitter son nouvel état. L'œil plus brillant que jamais, il bougeait fort et parlait haut, s'enquérant même du temps que l'on mettait à préparer les malles, ce qui eut pour effet d'accélérer significativement les préparatifs. Le cœur semblait devoir lui sortir de la poitrine ; farouche et exalté, il respirait à grand' peine, et, devant l'Enfant courant et transpirant, récitait sans harmonie des vers connus de lui (mais depuis quand ?... Et d'où les tenait-il ?...) – « [i]Glaciers ! Soleils d'argent ! Flots nacreux ! Cieux de braise ![/i] « [i]Échouages hideux au fond des golfes bruns ![/i] « Tu comprends, je (reprenait-il soudain, sans s'assurer qu'il fût entendu) veux voir cette faune immense et insondable, ces animaux que jamais je n'ai connus, ces créatures nouvelles qui ont peuplé mes rêves comme elles peuplent les océans, et c'est moi-même que je vais enfin retrouver, parmi les merlans, les lamproies, les krakens, les oursins épineux, les longues murènes au corps de dragons, le clergé marin et ses évêques formidables, la pieuvre dont parle le poète, tous ces monstres armurés d'écailles crachant des langues de feu, ces étranges bêtes aux doigts de serpents, les hippocampes fulminants et les panthères de cire ! Toutes ces bêtes hideuse qui marchent sur ses eaux, et s'y donnant la chasse pour s'entre-dévorer ! Ah, je ne peux plus m'en départir. Je suis hanté : la mer, la mer, la mer, qui toujours recommence. « [i]Toujours des flots sans fin par des flots repoussés ; [/i] « [i]L'œil ne voit que des flots dans l'abîme entassés [/i] « [i]Rouler sous les vagues profondes. [/i] « Ils sont venus vers moi, il y a des années, déjà. Il faut que j'aille à eux. Tu comprends, il le faut. » Plus bas, il ajouta : – « Je me le dois... » Désespéré de cette ténacité inattendue, ne trouvant aucune prise par ou convaincre le pauvre homme en proie, selon lui, à une incurable folie, l'Enfant faisait traîner les choses, autant qu'il le pouvait. Les fruits étaient pourris avant que les malles ne fussent bouclées, et les pains, mal conservés, rassis avant que l'on eût remplacé les fruits. Il ne se pressait pas dans les démarches, prétextant de mauvaises récoltes, et profitant, surtout, de la distraction de son compagnon, dont l'inattention aux choses terrestres n'avait d'égale que son impatience frénétique de voir la mer. Aussi, Thomassin trépignait, s'agitait, houspillait l'enfant, puis, écrasé, retombait dans son lit, sans avoir seulement vérifié l'avancement des préparatifs. Mais cette situation ne pouvait durer éternellement, et, à force de se constituer, les bagages devaient fatalement se résigner à être bouclés. Ils faisaient peur à l'Enfant. Il en avait de la pitié, aussi, alors qu'il décrochait l'unique lampe à huile de la maison, au milieu de la pièce à vivre, et l'enveloppait d'étoffe avant de la jeter dans l'une des malles. Ces deux gros coffres de fer, qui dormaient dans la pénombre, et qui, paisiblement, s'étaient laissés remplir, puis vider, puis remplir à nouveau au fil des jours, lui semblaient soudain deux fantômes. Nourris de bribes éparses de l'antique maison, ils ne l'avaient guère vidée. Presque tout, alentour, était encore à sa place ; et pourtant ils étaient là, tous deux, énormes, envahissants, grandis par l'ombre, lestés par le poids du vieillard, qu'ils emporteraient avec eux pour ne le jamais ramener. Ils contenaient la fin d'une vie. Le jeune homme laissa retomber leurs battants cerclés de fer, et partit s'écraser sur son lit, muet, hagard, sans trouver le sommeil, de peur de disparaître, lui aussi, dans un songe. Et ce fut enfin le jour du départ. Levé presque aux premières mâtines, l'Enfant sortait de la maison les deux lourdes malles difficilement fermées. Leurs gonds étaient rouillés et leurs angles voraces. Il se faisait aider par la Mariotte, une petite roussotte semée de petites taches, et toujours prête, depuis quelque temps, à prêter la main à l'Enfant. Elle poussait les malles tandis qu'il les tirait, et à eux deux, jurant à grosses gouttes, et écornant au passage l'étroit chambranle de la porte, ils finirent par leur faire descendre les marches et les traîner à-travers flaques jusques à la grand'-rue, qui, heureusement, ne passait pas bien loin de la petite maison. Après avoir, presque en silence, repris haleine, ils étaient en train de remonter le sentier pour aller quérir le vieux quand tout à coup la Mariotte, un doigt tremblant désignant la maison, s'écria : – « Là ! » « Là », c'était à la fenêtre du premier étage, au rebord de laquelle le Thomassin était faiblement appuyé. Les yeux dans le vague, il récitait d'une voix chevrotante : – « [i]Parfois, martyr lassé des pôles et des zones[/i], «[i]La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux [/i] «[i]Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes[/i] «[i]Et je restais, ainsi qu'une femme, à genoux.[/i] » Debout devant l'immensité du vide, il contemplait les flots de nuage, blancs et limoneux, qui s'amoncelaient au-dessus de lui. Le vent fraichissait, et les feuilles, entre ses doigts de rose, faisaient de grands remous. Certaines parvenaient jusqu'à ses mains tremblantes, lui portant la rumeur des arbres frémissants qui ployaient à perte de vue. La houle lui chantait des chants démoniaques, avec sa voix de femme, et ses reflets luisants, et le balancement des trembles le berçait, danse inouïe des arbres qui n'étaient plus pour lui que des squelettes vagues et persistants dans le flou du paysage et dans l'océan des brumes. Ses paupières étaient fatiguées. Le crépuscule au loin se peignait d'ocres et de rêves. Ses jambes faibles l'abandonnèrent, et, traversant doucement l'encadrement de la croisée, il plongea dans le vide comme dans un rêve. Le cri d'une mouette résonna dans l'infini. Alors, il n'eut plus dans les yeux que le ronronnement lancinant des vagues écumeuses, le sifflement des baleines, et les pastels de l'aube avec l'odeur du sel. * Lorsque, plusieurs années ayant passé, l'Enfant, qui ne l'était plus guère, eut l'occasion de passer à Nice, et qu'il y vit la mer, il repensa au vieux Thomassin, et à l'obsession de ses derniers instants. Le monde délirant que le mourant semblait rêver n'avait rien de commun avec cette étendue calme, uniforme et bleue sous ses yeux déployée. – « Mer de Nice », dit-il, debout devant elle, « tu sembles bien plate et bien vide, en regard de ce que j'imaginais ». Un roulis écumeux lui répondit, humble et serein dans sa candeur nacrée. – « Mais », reprit l'enfant, « tu es mienne. Tu es mon seul rivage et mon seul univers ; et tu seras désormais mon rêve. Je t'aime », dit-il, « et je te garde. » Du bout des mains, il laissa un baiser s'envoler vers le large. La mer le recueillit dans un froissement d'ailes, faisant claquer sur lui le chant sonore d'une pluie de gouttelettes. L'Enfant sourit. . Modifié le 13 octobre 2011 par Petimuel Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Silverthorns Posté(e) le 29 septembre 2011 Partager Posté(e) le 29 septembre 2011 Un long poème en prose. Voilà l'impression que donne ton texte. Que dire? Tu maîtrise à la perfection ce qui te sert de plume, et tu nous emmènes en voyage, où que cet ailleurs se trouve. Ton texte possède ce caractère répétitif, si j'ose dire, du ressac, la force des vagues et la douceur d'un léger courant; point de récif, de rocs ou de falaises pour en briser la tranquille avancée. Et pourtant, si l'on s'éloigne un peu du bord, on retrouve bien les premiers signes des abysses qu'évoque ton pauvre vieillard. Je n'ai rien d'autre à ajouter, parce qu'on finirait par tomber dans de la vile flatterie. Reste à dire que je me suis senti le cœur humide à la lecture de ton texte. J'espère que ta présence dans ces sections perdurera, car si intimidante qu'on puisse la trouver, elle reste un des fameux trésor noyés avec leurs vaisseaux au fond des mers. Qu'elle perdure, mais parce que tu l'as décidé. (commentaire thématique s'il en est) Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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