SonOfKhaine Posté(e) le 8 octobre 2011 Partager Posté(e) le 8 octobre 2011 (modifié) Lien de téléchargement en pdf bien présenté annoté avec tous les poèmes déjà écrits, des notes en bas de page de traduction et des filles à poil : [url=http://www.mediafire.com/view/2q3jrcqy8u3bg2p/Tristes_Psychotropiques_09-02-14.pdf]http://www.mediafire.com/view/2q3jrcqy8u3bg2p/Tristes_Psychotropiques_09-02-14.pdf[/url] (mis à jour le 23 février 2014) Vous vous étiez sans doute demandés ce que je trafiquais pendant tout ce temps, eh bien voilà la réponse. [center][b]TRISTES PSYCHOTROPIQUES[/b] - un recueil vraiment stupéfiant - I - TOUJOURS PLUS D'ARTIFICES [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2016658]1) Aube pourpre[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2016658]2) Chemise d'ours[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2019394]3) Les mains de Ba'al[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2085993]4) Longue ascension[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2085993]5) Vagues[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2085993]6) A travers les nuages[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2085993]7) Presqu'au sommet des océans[/url] 8) Labours II - J'ERGOTAI 1) Gravé dans un cénotaphe 2) Morrígan 3) Heures noires dans un couloir sans couleur III - VIN ORPHELIN [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2014031]1) Le ciel tombe sur la Galatie[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2014031]2) Gare au septentrion ![/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2008763]3) Spaceraum[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2010752]4) Ornemensonges[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2010752]5) An dro Breizh[/url] 6) Le destrier du maître 7) Wurte runoR heldaR / Bractéate de Tjurkö 8) Absurde 9) Reflaid IV - LA SAUGE DES DEVINS [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2019394]1) Fin d'été[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2027097]2) Un oeil grand fermé[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2027097]3) Le cinquième postulat d'Euclide[/url] 4) Fusion 5) Dans l'empire de la mort 6) En face V - EXTASES 1) Sépulcre [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=162368&view=findpost&p=1851236]2) A travers un trou de serrure[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2030489]3) Ephémère[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2030489]4) Laudes[/url] 5) Soñj un noz hañv / Songe d'une soirée d'automne 6) Une fleur 7) Corps et graphies 8) L'esthétique de l'échec VI - QUADRUPLE EAU DE CHANVRE [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2044025]1) Retour en avant[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2044025]2) Fuite vers la source[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2044025]3) Bout du monde[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2044025]4) Cosmétropolite[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2044025]5) Illusions[/url] 6) Lune noire de mes nuits blanches 7) Balade étrange 8) Nach Wahlhalle 9) La pleine lune de mes nuits vides VII - APOLLON ET DIONYSOS 1) Weine ! [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2064235]2) Wie man mit dem Wandern philosophiert / Équinoxe d'été[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2064235]3) Vile[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2075222]4) Invictvs[/url] 5) Sommernatt [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2075222]6) Nebelung[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2075222]7) ALU[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2075222]8) Am Rande der Wörter[/url] [url=http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=175647&view=findpost&p=2075222]9) Belenos[/url][/center] [center][u][b]II - VIN ORPHELIN[/b] 3) Spaceraum[/u] [i][url=http://www.youtube.com/watch?v=HwcaK6KKlWg]At the Heart of It All[/url] - Aphex Twin[/i] Dans l'espace, un éclat orangé terrifiant, Sur la mer volatile, un éther de chamane, Et autour... le grand vide ; à l'endroit, à l'instant Où le sage et le fou lentement se pavanent. Cet éclat orangé, oppressant et mortel, Scintillait en la nuit comme un phare funeste Ou l'étendard d'un chevalier venu de l'est, Qui vrille sous mon crâne, au fond de mes prunelles, Et le plomb noir qui coule à travers mon cerveau Me glace et me fait fondre au milieu de la pièce... Mais je frappe où je tombe, et partout mon caveau Résonne, dure, et réfléchit la morne messe.[/center] Modifié le 23 février 2014 par SonOfKhaine Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Petimuel Posté(e) le 8 octobre 2011 Partager Posté(e) le 8 octobre 2011 (modifié) Merci bien d'avoir réutilisé mon "triste" jeu de mots anthropologique ! Mais n'oublie pas les royalties . Nous n'avons pas les mêmes mœurs, toi et moi ; mais cela, je n'ai pas à le juger. Un poème est un poème, même s'il est "trafiqué", comme tu dis ; chacun sa façon d'écrire, et ce poème là, pour irrégulier qu'il soit, est vraiment beau. Il a ses temps forts ("[i]Cet éclat orangé, oppressant et mortel[/i]" ; "[i]Mais je frappe où je tombe, et partout mon caveau[/i]"), il a aussi des vers un peu plus faibles ([i]Et autour... le grand vide ; à l'endroit, à l'instant[/i]). Mais globalement, lui aussi, il frappe. Méchamment. Le rythme est parfaitement maîtrisé, et les trimètres viennent se couler élégamment au milieu des tétramètres. J'adore ce procédé ; bien exécuté, il donne toujours une souplesse à la fois et une force à la strophe, dont le rythme est tout d'un coup régénéré. Je parle de ça : [i]Scintillait en la nuit comme un phare funeste Ou l'étendard d'un chevalier venu de l'est[/i] Et de ça : [i]Mais je frappe où je tombe, et partout mon caveau Résonne, dure, et réfléchit la morne messe.[/i] Ça, c'est magnifique. Merci, au passage, d'illustrer brillamment ma chronique sur les accents ! Bon, eh bien, pour paraphraser un modérateur célèbre... à quand la suite ? Modifié le 8 octobre 2011 par Petimuel Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SonOfKhaine Posté(e) le 11 octobre 2011 Auteur Partager Posté(e) le 11 octobre 2011 (modifié) Continuons, continuons... (dédicace toute spéciale au 'muel pour m'avoir appris le terme "flûtiau", sans quoi j'eus sûrement utilisé péan ou sonnet, pipeau étant décidément trop inesthétique) [center][u]4) Ornemensonges[/u] [i][url=http://www.youtube.com/watch?v=DAzIhSU2tYE]Tin whistle/Uileann pipes reels (medley)[/url][/i] Au fond d'une grotte aux parois de pierre rare Se tenait un dieu, qui en silence dansait. Le parfum de ses yeux clos, flûtiau de curare, Me transperça en plein vol ce glacial abcès Qui saigne et purule encore un peu ce matin, Caressant la source en or bleu plein d'amertume, Répondant au soleil grave, à la lune vin, Sous les branchages osseux d'un rêve qui fume. [u]5) An dro Breizh[/u] [i]Souvenir de Locronan[/i] Sous de longs rayons de merveille Coulait la pluie, dans la forêt Que bordait un profond marais, Et ses cheveux, joyaux d'abeille, Autour des branchages osseux Se prélassaient en serpents pâles Dont la peau semblable aux râles Avait l'odeur d'un jeune feu ; Quand le vent suprême et mon âme Soudain se lèvent ; par leur doigt, Fol éclair, forgent l'argent froid D'un anneau cher comme une femme.[/center] Modifié le 21 octobre 2011 par SonOfKhaine Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SonOfKhaine Posté(e) le 17 octobre 2011 Auteur Partager Posté(e) le 17 octobre 2011 (modifié) Ne perdons pas le rythme... [center][u]1) Le ciel tombe sur la Galatie[/u] [i]« To grey worlds hidden deep in nightmare’s well. » [url=http://en.wikisource.org/wiki/Fungi_from_Yuggoth#XX._Night-Gaunts]Night-Gaunts[/url] (Howard Phillips Lovecraft)[/i] Dans la steppe oubliée, quelque part en Asie, L'horizon mordoré fut fiché sur sa pique. Il nageait sous les cieux la lueur évanouie D'une lune à la forme intrigante et mystique Au travers de laquelle on sentait scintiller Des étoiles chromées et des souffles d'éther, Où des signes secrets semblaient croître et rouiller, Ignorants du grand vide où régnait cette terre, Quand d'équins corvidés et des anges sans nom Se saisirent de moi dans leurs ailes lugubres, Et plongèrent vers l'astre envoûtant et sans fond Dont la brume démente en mon âme insalubre Écrivait pour toujours ses odeurs inouïes, À jamais délivrées de l'espace et du temps Par un mur où frappait chaque vague de nuit. Quel étrange présage, existences d'antan ! [u]2) Gare au septentrion ![/u] [i][url=http://www.youtube.com/watch?v=FNYzD58Jy8I]J'avais rêvé du Nord[/url] - Peste Noire[/i] C'est la Gare du Nord à sept heures du soir, Qui m'ignore et me fixe avec vingt effigies Tout de marbres jaunis et de mornes regards. Doucement, je lui dis : "Dédaigneuse vigie, Ne vois-tu donc jamais, sous tes vains sept pilastres, La résine et la poudre, et les sommes d'argent, Qui transitent sans cesse en-dessous de chaque astre, A l'insu de tes yeux et des chiens des agents ?" Et j'écris tous ces vers sur la blanche notice D'un sirop pour la toux, qui me fait voyager - Bien plus loin que les trains de la vieille bâtisse, Dont la face souillée finissait son chantier.[/center] Modifié le 20 octobre 2011 par SonOfKhaine Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SonOfKhaine Posté(e) le 22 octobre 2011 Auteur Partager Posté(e) le 22 octobre 2011 (modifié) [center][u][b]III - LA SAUGE DES DEVINS[/b] 1) Aube pourpre[/u] [i]Skrignañ 'ra bleizi Breizh-Izel O klevet embann ar brezel ! O klevet ar youc'h, e yudont Gant c'hwezh ar C'hallaoued e reont : En heñchoù, e-berr a welour O redek ar gwad evel dour ! (en [url=http://www.youtube.com/watch?v=hr7-XExiSz0]Alarc'h[/url])[/i] Comme la feuille pour pousser De verte sève est irriguée, Que la jeune herbe du printemps Soit abreuvée par notre sang ! La mélodie de doux ramages S'accorde au rythme des ravages. [i]DEO MARTI RIGONEMETI[/i] [u]2) Chemise d'ours[/u] [i]« La mort, fauchant, rasant et dévastant, Décim'nos rangs, frappant les survivants... Mais le soir venu nous la chanterons Sans rancun'car c'est un vieux compagnon. » [url=http://www.youtube.com/watch?v=xHEAwuOtGt8]La mort (chant militaire français)[/url][/i] À en juger par son regard, j'étais un dieu - J'avais brillant dans mon iris la pure essence De la douleur, de la fureur et du grand feu, Car j'incarnais la volonté de la Puissance : « Je n'ai peur ni du froid, ni du sang, ni des gueux. Marcher seul ? Sans regrets, mais vers là où je veux. Ne renie rien, Transcende tout, Et point ne crains De sembler fou. » [i]"Man, I see in Fight Club the strongest and smartest men who've ever lived." Fight Club (Chuck Palahniuk)[/i][/center] Modifié le 16 novembre 2011 par SonOfKhaine Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SonOfKhaine Posté(e) le 27 octobre 2011 Auteur Partager Posté(e) le 27 octobre 2011 (modifié) [center][u]3) Les mains de Ba'al[/u] [i][url=http://www.youtube.com/watch?v=Hefa4dFj3t4]Scars in the Landscape of God[/url] - Abigor[/i] Dans les plaines lacrymales De mes rêves nietzschéens Jaillissait la plaie thermale D'un soleil adamantin. [u]4) Fin d'été[/u] [i][url=http://vimeo.com/27477860]« Être au monde »[/url] (un film de Benjamin Nitzer)[/i] Comme le jour nait de la nuit Et l'avenir sort du passé, Et que la mort, avant la vie, Serpente en bas pour nous hisser, Nous n'apprendrons plus jamais rien. Nous ne serons que nous souvenirs De ce qui part, de ce qui vient, Du grand royaume des soupirs... [i]Galli se omnes ab Dite patre prognatos prædicant idque ab druidibus proditum dicunt. Caius Iulius Cæsar - Commentarii de bello Gallico, Liber VI[/i][/center] (... featuring an intimidating presence on the second link - especially at 1:03) Modifié le 27 octobre 2011 par SonOfKhaine Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SonOfKhaine Posté(e) le 9 novembre 2011 Auteur Partager Posté(e) le 9 novembre 2011 (modifié) [center][u]5) Un œil grand fermé[/u] [i]G N O TH I S E A U T O N[/i] Quel étrange royaume, où des rois étrangers Changent de transe, et pensent, et voient l'aube sans foi ! Quand, dérangés, ils rangent l'eau de par leur voix, Leurs boyaux, beaux parleurs, la pleurent, saccagés, Et la sauge sacrée en prend peur, acre et rance, Mais dans son sang, le miel rapide hume le cyan, Glacial, et si sucré que l'hôte rend l'offense, Devient temple marin, si l'augure des vents Daigne soudain, âme et préscience, y présider, Sous le pré de diamant et de cuivres sanglants Dont les bois capiteux aux couleurs faisandées Masquaient le musc obscène et ses graves relents. [u]6) Le cinquième postulat d'Euclide[/u] [i]Baldrs draumar[/i] Mais d'un seul coup, le Temps, plein de rage et d'effroi, De sa mâchoire atroce estropie les longueurs ; Il démembre l'espace et crucifie ses lois, Se pend dans un cri noir d'harmonique malheur, Loin des sommets dont l'encensoir brûlait mon corps. Soudain, par un grave fracas de vert-de-gris, La serrure écorchée du portail aux yeux d'or S'ouvre à tous les vents froids... Rauque charivari, Et sous le ciel, bien au-dessus des bleus nuages, Voyagea l'océan, où pensaient mille danses. Au milieu d'un duvet de cent feuilles sans âge Je flottais, lumineux, loin du flou des passages Aux dimensions changeant souvent dès qu'on y pense, Si l'acide de vie sanctifie son image. [i]Potamoisi toisin autoisin embainousin hetera kai hetera hudata epirrei kai psukhai de apo tôn hugrôn anathumiôntai Hèrakleitou ho Ephesios[/i][/center] Modifié le 9 novembre 2011 par SonOfKhaine Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SonOfKhaine Posté(e) le 16 novembre 2011 Auteur Partager Posté(e) le 16 novembre 2011 (modifié) [center][u][b]IV - EXTASES[/b] 3) Ephémère[/u] [i]Dans la crypte de l'abbaye de Quimperlé[/i] Tout se casse, Tout passe, Tout s'efface Sans trace : Bavardages Des sages, Folles rages, Visages Des gisants... Les ans, Les serments D'amants, Rien ne reste Ni leste. D'un seul geste, Les vestes Sont tournées, Changées - Hyménée Fané. [u]4) Laudes[/u] Le soleil et la lune coloraient l'horizon, Salués tous les deux par l'éclat d'une étoile, Qui restait, elle seule, dans le ciel d'électron, Irradiant la douleur de l'aurore orientale Dont les longs doigts de rose m'ensaignaient la raison.[/center] Modifié le 16 novembre 2011 par SonOfKhaine Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ellenitnes Posté(e) le 7 décembre 2011 Partager Posté(e) le 7 décembre 2011 Moi qui croyais que tu avais arrêté de poster il y a un ou deux ans... Je suis content de retrouver tes poêmes. Je n'ai le temps que de lire les deux derniers et de les commenter. j'aime beaucoup "éphémère et le passage du "a" au "e" même si je trouve que c'est un peu brutal. Laudes, j'aime bien aussi, et j'imagine que tu n'as pas fait de faute d'orthographe au dernier vers, c'est assez curieux et ça a attiré mon attention . Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SonOfKhaine Posté(e) le 8 décembre 2011 Auteur Partager Posté(e) le 8 décembre 2011 (modifié) Etrange hasard, au moment où j'ai aussi un retour sur un autre forum... Au fait, si vous voulez le tout en pdf bien préenté avec des notes en bas de page qui traduisent les machins en breton, gaulois, latin, grec ancien, sankrit, finnois, allemand, alsacien, anglais et catalan : [url=http://www.megaupload.com/?d=SI43OJJE]http://www.megaupload.com/?d=SI43OJJE[/url] [u][b][center]V - QUADRUPLE EAU DE CHANVRE[/center][/b][/u] [center][u]1) Retour en avant[/u] [i]« Beata solitudo, sola beatitudo » (Bernard de Fontaine, abbé de Clairvaux)[/i] Amusant, de marcher droit devant quelques heures, De s'asseoir dans les bois, pour sans haine et sans peur, D'un coup se rendre compte à quel point il vaut mieux Être seul, sans personne à quelques mille lieues, Plutôt que de paraître - amusé, bel et bien -, Entouré par des gens qui ne deviennent rien ; Puis soudain dans le soir passe un souffle de vent, Qui s'aventure entre les branches, soulevant Vaguement leur manteau hivernal et glaçant, Puis il hésite un court instant devant le sang Qui macule en silence et mon corps et mon cœur, Il tente en vain de me cacher sa sainte horreur : Un regard, un sourire, et il tourne le dos, Toujours poli, fuyant au loin mon noir fardeau Qu'il regrette à présent d'avoir mis dans le jour. Il voulait voir, et maintenant fait demi-tour... Je repars solitaire, et te vois noctambule : Salut à toi, frère corbeau du crépuscule, Car toi seul, tu connais toutes mes cicatrices, Main dans la main, nous célébrons chacun nos vices. [u]2) Fuite vers la source[/u] [i][url=http://www.youtube.com/watch?v=vnvuMc_4pvg]Eine Alpensinfonie, Op.64[/url] – Richard Strauss[/i] En descendant des monts, de retour vers la ville, Recouverts de sueur, de poussière et de suie, Notre troupe sauvage, audacieuse et virile, Recherchait un ruisseau ; ou mieux, un antique puits. De sinueux sentiers, s'éloignant de la route, Serpentaient dans la pente entre troncs et rochers, Et l'enfant du pays déclara sans un doute : « Mes amis, descendons ; ici nous faut marcher. » Nous voulûmes savoir d'où venait sa parole - De la mémoire de son sang et de son sol. Dévalant ce chemin qui courait sur l'Histoire, Nous arrivâmes à la source du pouvoir, Où l'esprit de la vie dans la langue des morts Nous fit plonger sous les mystères de l'aurore. [i]« Formen son càlzer escarides serres que plateja l'hivern i l'estiu daura, grandiós veire on beu olors l'estrella, los aires rellentor, los núvols aigua. » Canigó (Jacint Verdaguer)[/i][/center] Modifié le 8 décembre 2011 par SonOfKhaine Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Celt Posté(e) le 28 décembre 2011 Partager Posté(e) le 28 décembre 2011 Pas grand-chose à dire... Mais sache que je lis, je lis. Et j'apprécie les diverses orientations, les expériences que tu tentes, tes expérimentations sont riches en enseignements, et pas que pour toi. Après, s'il faut émettre un jugement de valeur - hélas, c'est le cas ici - j'apprécie peu le style tenté à ton "Éphémère" (IV, 3). Le reste me plaît bien, même si le rythme du "Retour vers la Source" me tarabuste. L'impression que tout cela est bancal. Voilà voilà. Après tout, sur une place de marché, il faut aussi des badauds qui observent sans rien acheter ni vendre. C'est mon cas dans cette section, l'essentiel est que la place de marché soit vivante Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SonOfKhaine Posté(e) le 2 janvier 2012 Auteur Partager Posté(e) le 2 janvier 2012 (modifié) Tu m'en vois honoré, Celt (tes Zyeux sont d'ailleurs dans la liste des trucs que je dois commenter - mais je n'ai hélas pas tant à dire dessus, ça attendra peut-être de le faire de vive voix à la nuit de l'ESSEC ?) Retour en avant ou Fuite vers la source pour le rythme bancal ? Le vers 4 de Fuite vers lasource est en effet fautif (13 syllabes), je viens de m'enrendre compte et change "Recherchait un ruisseau ; ou mieux, un antique puits" pour "Recherchait un ruisseau ; ou mieux, quelque vieux puits". Pour le style d'Ephémère, il y a encore Illusions dans le même. [center][u]3) Bout du monde[/u] [i]Catabases et hécatombes[/i] Pendant longtemps, et un peu plus encore, J'ai avancé dans de trop longs couloirs, J'ai tout franchi, fatigue, soif, mémoire, J'ai oublié mon jeune esprit, mon corps, D'où je venais, vers où j'allais, mais pas Où je me trouve : en ce lieu sombre, humide, Dont le plafond, que cent fissures rident, Répond au sol par mes échos de pas ; Et si, parfois, les maçonneries des arches Laissent de quoi lever les yeux au ciel, Et si, toujours, astre blafard, cruel, Ma lampe éclaire - un peu, trop peu - ma marche, La pleine lune, ou le soleil, ou même Juste une étoile, éblouiraient mon âme Accoutumée à la noirceur infâme Dans un instant de cécité suprême, Comme une voûte en infini azur Partout dessus ma pauvre tête arquée Me la ferait perdre d'un coup, broyée Par tant d'espace, et de vrai vent - d'air pur. Voilà pourquoi je continuai, m'assis Sur un des bancs de quelque salle ronde Et restai là, tout seul au bout du monde, Accompagné d'une ténue bougie. [i][url=http://farm1.staticflickr.com/106/295617306_60736db13d_z.jpg]« Arrête : c'est ici l'empire de la mort »[/url] L'Enéide (Traduction de J. Delille) [/i] [u]4) Cosmétropolite[/u] Dans le soir de Paris, au-dessus de la scène, Je contemple, un peu triste, affalé sur mon siège, Le spectacle effarant, si commun et obscène, Du grand noir qui enserre, et étouffe, et assiège Ce reflet d'astre pâle, entaché par son sang Qui coulait dans mon dos. J'ai pleuré l'occident. [i]« Le va-et-vient de la cannette de bière, Négligemment laissée sous un strapontin, Donne aux voyageurs le mal de mer. C’est pas banal en souterrain ! Pour ne plus avoir mal au cœur, Jetez-là à la poubelle, ça sera le bonheur ! » Excrément rimé (RATP)[/i] [u]5) Illusions[/u] [url=http://fr.wikipedia.org/wiki/Maya_%28sanskrit%29]माया[/url] Mes névroses Au bruit de rose S'étalaient Sous mon palais, Et la danse De leurs fragrances Me fit voir Le velours noir De mes tristes Jeux sans pistes, Où je perds, Dans un désert Hypnotique De froides piques, Avenir Et souvenirs.[/center] Modifié le 2 janvier 2012 par SonOfKhaine Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SonOfKhaine Posté(e) le 14 janvier 2012 Auteur Partager Posté(e) le 14 janvier 2012 (modifié) [center][b][u]2) Wie man mit dem Wandern philosophiert[/u][/b] [i]An deiz a zo ker kuzhet war hent an distro. Fennoz e vo kutuilhet enor ar rannvro ! (deus [url=http://www.youtube.com/watch?v=yDglOWa8PeQ]Kan bale an ARB[/url] gant Glenmor)[/i]* Ich wanderte im heilligen Dunkel, Durch die Wälder und den dünnen Hellen Die sanft starben im großen Lichtwechsel: Sterne sangen hoch über den Wolken, Der rote Mond, riesig und voll von Blut, Der trank so tief, durstig, an den Wunden Der Westsonne, erhob sich auch mit Wut - Der Tag weinte, und blühte wie Rosen, Dessen Dornen stachen fest die Goldglut. [b][u]2) Équinoxe d'été[/u][/b] [i]« Hier, au crépuscule, à l'heure où tout noircit... » (Thom Ravigo-Curie, 04/08/1937)[/i] Tout dort. Dès lors, Je marchais au hasard dans les saintes ténèbres, Au travers des fourrés et de faibles lueurs Qui mourraient doucement dans le soir, voix funèbres. Des étoiles dansaient sur la voûte de peur ; La lune rousse, immense et toute emplie de sang, Cette assoiffée buvant profondément aux plaies, Mordant comme enragée le cou de l'occident, Montait - et fit fleurir le jour telle une haie De roses. Osmose... [b][u]3) Vile[/u][/b] [i]FLVCTVAT NEC MERGITVR[/i] La ville médisait et gisait tout en bas, Si semblable, en son fond, à la vilaine loque, Hideuse, et bien sordide, et prête à mettre bas. A moitié nue, brillante, elle gémit et choque, Odeur pestiférée de pute nègre et sale, Crasseuse, et trop vaseuse, horrible sodomite, Belle hérétique soule à l'ouverture anale, Rongeant ma pure essence... Alcool... Putain de mite...[/center] * : je me permets de faire une petite parenthèse sur Glenmor, qui fait partie des plus grands poètes et musiciens bretons depuis la perte de l'indépendance du duché du Bretagne. Son chant de marche de l'Armée Révolutionnaire Bretonne est composé sur le modèle des anciennes marches, et les paroles mêlent références à l'antique poésie bardique et revendications sociales propres au XXème siècle. [i]"Le jour est bien voilé sur le chemin du retour... cette nuit sera restauré l'honneur du pays".[/i] Modifié le 14 janvier 2012 par SonOfKhaine Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SonOfKhaine Posté(e) le 2 février 2012 Auteur Partager Posté(e) le 2 février 2012 (modifié) [center][u]4) Invictvs[/u] [i][url=http://www.youtube.com/watch?v=80xDcHR7bsg]Against the Modern World – Sol Invictus[/url][/i] Il est en ce monde Des fous qui croient À une aube nouvelle. Ô Soleil, inonde Ces aveugles ingrats, Flamme éternelle, Et montre à ces sots Que c'est le même Astre d'or et de sang Qui scintille haut Dans la voûte suprême En chaque temps. [i]"I thank whatever gods may be For my unconquerable soul."[/i] Invictus (William Ernest Henley) [u]6) Nebelung[/u] [i][url=http://www.youtube.com/watch?v=0gY7hNzjhrY]Nebelung[/url] - Nebelung[/i] Lune Au-dessus de ma vie vacillait comme hier Un blond cristal ; et ce diamant au cœur de glace Brillait si pâlement qu'on eût cru voir l'éther Se refléter dans un miroir, froide et fugace Rune... [u]7) ALU[/u] [i]Au Mayflower[/i] Une blanche un peu moins fraiche Qu'un chemin dont la boue sèche, Une blonde souple et belle, Crépuscule fait de miel, Une rousse dans le soir S'écoulant, sanglante mare, Une brune dont l'amer Surpassait ce sombre hiver... [i]« Ev chistr 'ta Laou, rak chistr zo mat. Ur blank, ur blank, ar chopinad ! Ar chistr zo graet 'vit bout evet, Hag ar merc'hed 'vit bout karet. »[/i] [url=http://www.youtube.com/watch?v=y3qou9To3C8]La chanson du cidre[/url] (Traditionnel - Pays vannetais) [u]8) Am Rande der Wörter[/u] [i]A Marine[/i] Pourtant, j'écrivis peu et je marchai beaucoup, Car le monde est plus grand que les mots ne le sont - Dans le sol, sous mes pas, s'enfonçaient des tessons De vers brisés, au fond d'un pâle étang de boue, Où le spectre lunaire, au-dessus des clairières Et des branchages, faisait luire, à la surface, Des éclats troubles et si flous que cette glace Mélangeait les esprits comme l'eau d'un cratère... [i]„Doch was sagte dir einst Zarathustra? Daß die Dichter zuviel luegen? – Aber auch Zarathustra ist ein Dichter.“ Also sprach Zarathustra.[/i] [u]9) Belenos[/u] [i][url=http://www.youtube.com/watch?v=odrt9s2Hgdw]Hollved hirisus[/url] - Belenos[/i] Le soleil n'était plus qu'un lointain souvenir - Et son nom dans la nuit, un concert de soupirs. Quand les vents froids glaçaient nos os de leurs longs râles, Et leur ordre impérieux qui les pentes dévale N'épargnait rien qui soit vivant sous les étoiles, L’œil fou de l'horizon nous fixait à travers Un blanc nuage bas et l'esprit des montagnes, Dont la pâleur dépareillait le noir de l'air Qu'un lent frisson d'horreur sacrée doucement gagne... Le sac et le ressac des brumes sur les flancs Boisés de la montagne errait avec des vagues Venues d'un autre monde ; et l'aube d'or, frappant Le bleu sommet, brilla - comme une antique bague Passée au doigt du pic qui dominait l'orient.[/center] Modifié le 7 juin 2012 par SonOfKhaine Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SonOfKhaine Posté(e) le 23 février 2012 Auteur Partager Posté(e) le 23 février 2012 [center][b]I - TOUJOURS PLUS D'ARTIFICES[/b] [u]4) Longue ascension[/u] Macabre convergence ; Gorge sèche qui danse, Gueule de bois psychique, Étranges mécaniques... Et toujours je pense : « Le vide est immense ». Seul, je me dilate. Les piliers grattent Aux murs de verre. « Rien » : voilà l'ère Où l'abysse Aux bleus vices Tremble, lance Six lances Et pense D'avance : « Quelle Belle Fin ». [u]5) Vagues[/u] De vibrantes salves Me submergent comme un cri Coulé d'infini, Puis mon crâne ouvre ses valves, Et les frontières du vrai Se dissolvent, jaunes Comme un torrent de neurones Tournant sans arrêt... [u]6) A travers les nuages[/u] [url=http://www.youtube.com/watch?v=PKvjjgO6ov0][i]Current Value - Faith[/i][/url] Que tremble le Chaos ! Je ne suis rien Que l'harmonie des eaux ; Les soldats chiens Émergent lentement D'un trou au ciel Que dix millions d'amants Privent de sel. [u]7) Presqu'au sommet des océans[/u] La folie est en marche, Émet de noires ondes Et traverse les arches Qui séparent les mondes. J'entends ses grands tambours En os de crocodiles, Ainsi que le pas lourd De vipères séniles ; Mais voilà qu'elle frappe Aux portes de mon âme : Je la sens qui me happe Comme l’œil d'une femme...[/center] Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SonOfKhaine Posté(e) le 13 mars 2012 Auteur Partager Posté(e) le 13 mars 2012 Lien mis à jour dans le premier message avec une petite dizaine de poèmes supplémentaires : [url=http://dl.free.fr/tr3oNMScG]http://dl.free.fr/tr3oNMScG[/url]. Pour des raisons de facilité et de qualité finale, je ne pense plus poster sur ce topic à part pour indiquer les mises à jour notables (et éventuellement un copié-collé sauvage sans me soucier de la présentation) Grêve Ce soir encore J'ai rêvé de la mer C'était l'hiver Et le voile incolore De l'horizon Masquait la vieille aurore Dans sa prison De verre fourbe Où je vis mon reflet Virer violet Et vibrer être courbe Puis fusionner Avec mon corps de tourbe Emprisonné Seul sur la plage Face au ciel océan Vide et béant Comme un long sarcophage Je n'ai rien dit J'ai fixé mes mirages Et l'infini Skrik Sur un pilier tenant quelque plafond pourri, Au milieu de la boue et des pierres fanées, D'un coup il prit mes yeux, et là... Je vis le cri. Il semblait revenu du fin-fond des années, En noir et blanc, muet, comme un vieux film d'horreur. J'ai touché de mon doigt ses visqueuses couleurs, Et j'ai frémi d'effroi : elles n'étaient pas sèches. Mon cœur, comme soudain percé par une flèche, Vomit ; puis j'aperçus, choqué, grouillant au sol, De longs vers disgracieux, sans texture, à l'arôme Subtil de renfermé, bavant dans leur idiome, Et tout autre être au monde aurait hurlé au viol. Encendres J'ai vécu les brouillards De l'extase mélancolique, Où l'aube, ce doux phare, Ornait ma gorge d'un aspic, Et chaque grain de ville Se colorait à l'intérieur, De retour d'un exil Au-delà du monde et des heures. J'ai vécu face au mur Qui cachait certaines étoiles, Touché les bleus murmures D'un soleil jeune et ancestral, Goûté le feu, merveille Forgée d'eau claire et baignée d'or : Les oiseaux sans sommeil Dansaient aux odeurs de l'aurore. J'ai vécu pour faiblir, J'ai vécu par simple bravoure, Vécu comme la cire Dans une flamme de velours, Et des fumées fidèles Ont dessiné sur mon linceul Un atome arc-en-ciel En cessant soudain d'être seules. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SonOfKhaine Posté(e) le 21 avril 2012 Auteur Partager Posté(e) le 21 avril 2012 (modifié) Je vous rappelle que l'intégralité des poèmes mieux présentés et illustrés se trouve là : [url=http://dl.free.fr/iA4jNzpM8]http://dl.free.fr/iA4jNzpM8[/url] Pour ceux qui pour une raison ou pour une autre ne veulent pas cliquer, quelques extraits : [center][u][b]Memento moribond[/b][/u] La fleur n'a jamais su pourquoi elle était née ; N'a jamais soupiré, pas un jour ne s'est plainte. Éclose du bourgeon, vouée à se faner, Le vent soudain l'a prise - efface ses empreintes, La promène un instant à travers l'Univers, Accomplissant son rêve - et la ramène à terre. [u][b]Averse[/b][/u] Toujours, au plus profond De mes rêves qui fuient, J'entends le même son : C'est celui de la pluie. [u][b]Fusion[/b][/u] Embrassant tout le ciel de son large regard, Pleurait un crocodile, impuissant face au piège Qui fumait dans le froid de son cœur de lézard Et scintillait d'orgueil sous le sang de la neige. Rien n'était - ou si peu. La lune et le hasard Se cachaient sur la brume et la bruine qu'allège Un grand feu d'agonie plein de brandons hagards, Quand l'oubli s'avança par un vaste manège. Alors les arbres, en hurlant leurs cauchemars, Exhalèrent de plein cœur d'immenses arpèges Dont la saveur faisait l'orgueil de tous les arts, Et la folle lune, consumant son cortège, Grava la bruine et ses branchages faits de dards Pour finir le trop vaste oubli des sortilèges. Brûlez, brûlez, ô feuilles mortes ! Votre encens satisfait nos dieux Et monte, courbe, vers les portes Pour qui les impies n'ont pas d'yeux. [u][b]L'empire de la Mort[/b][/u] Le plafond est un archer, Brille, vibre Et danse, fâché, Alors que mille bras, crânes, corps, yeux, chibres, Forment un nœud brûlant ma psyché. [u][b]En face[/b][/u] Sans yeux, l'univers Me mâche sans cesse, Et les cieux s'affaissent Quand j'écoute un nerf Qui est la salive Des forêts pensives. [u][b]Une fleur[/b][/u] C'est une bruyère Qu'en marchant j'ai arraché hier, Au bord de la mer, (Car une fleur, Car un poème, Que dans un cœur On sème, Devient tout à la fois - Germe sans lois) Une fleur d'ajonc Qui se dresse et nous fait un pont Avec l'horizon, (Car une fleur, Car un poème, Que dans un cœur On sème, Devient tout à la fois - Pousse sans lois) Et c'est une rose, Au teint si pâle et si morose, Embrumé de prose ; (Car une fleur, Car un poème, Que dans un cœur On sème Devient tout à la fois - Éclot sans lois) Une marguerite Qui, sortie du sol, fane vite Sans trouver de gîte ; (Car une fleur, Car un poème, Que dans un cœur On sème Devient tout à la fois - Flétrit sans lois) Et, au fond d'un val Où, de loin, on entend un bal, De vagues pétales (Car une fleur, Car un poème, Que dans un cœur On sème Devient tout à la fois... Renaît sans lois). [u][b]Corps et graphies[/b][/u] Nous marchons vers la mort, Mais marchons en dansant. Quand viendra notre sort, Ne serons mécontents Que le peu qu'il faudra - Pour que rien, rien n'alarme Les dieux des hourras Qui déversent leurs larmes. [u][b]L'esthétique de l'échec[/b][/u] J'assume tout. Le ridicule, L'espoir crédule, Même - et surtout ! - Ma plus terrible Absurdité : La vanité Grande et risible De mes essais Lorsque j'invite Ce qui m'évite (Mais sans succès). [u][b]Transe[/b][/u] Danse, douce déesse, et délasse nos cœurs Enlacés comme autant d'illusions assassines. Qui, sinon ta chanson, peut tuer en douceur Les folies du passé que mon sang redessine ? [u][b]Weird[/b][/u] Le grand visage du bonheur S'étalait comme une mer, Sans compter les heures, Et les énantiomères Soufflaient toujours Parmi la foule De vautours Qui roule Et fait tourner Ses rayons en cuivre, Couronnés par mes esprits ivres ; Puis j'ai senti la vie vibrer face au miroir Comme un tambour dément qui coule dans la pierre, Quand les corbeaux, les loups, formant un serpent noir, Sont descendus du ciel orné par leurs mystères ; Ont répandu l'encens sur le sang bleu, étoiles Dont la mort rouge, atroce, auréolait le tout Comme un brouillard que j'aime et qui soudain dévoile Les pyramides d'or de mon dernier atout. Mais jamais je n'existe entre deux battements Si ce n'est dans le cœur ou dans l'âme du monde Les poussières d'étoile et la danse des ondes Sont partout sont toujours un parfait monument [u][b]Dissolution[/b][/u] Tombe au fond de toi-même et ferme tes paupières, Touche la grande flamme où brûle l'Univers : L'ego est enfin mort ! Consume ses barrières, L'écho de ses brouillards, le vide de ses vers. [u][b]Aurore[/b][/u] Salut à toi, soleil Que reflètent les âmes ! Tes fils, divine flamme, Ont fini leur sommeil. Bénie sois-tu, immense Sphère d'or et de sang, Mystère ivre d'encens, Dans ton ombre je danse ! Ta gloire est grande, roi Des symboles liquides, Musique qui nous guide Hors des mains de l'effroi ! Vis à jamais, fontaine Qui colore le ciel, Visage, arbre de miel Au-dessus de la plaine... [u][b]Relations[/b][/u] Sur son cheval le vent fait frémir la forêt Et disperse la braise à travers la clairière ; La cendre s'en délecte, après le sang, la bière, La musique, le miel, et les serments secrets. « Chaque arbre, branches nues, fait l'amour à l'hiver Que le givre a baisé de ses lèvres de craie ; Mais tous les troncs, phallus, pointés droit la vraie Courtisane du ciel, oublient face à l'éther Qu'il n'est plus rien sous les étoiles qu'un regret Puisse changer, même si peu, de loin ou près. Les feuilles mortes ont vêtu toute la Terre Et la tempête les piétine sans arrêt. » Un grand silence, sur les murs du sanctuaire, Avait gravé ces quelques mots. Depuis, il erre... [u][b]Halbtraum[/b][/u] Je marchais, silencieux, entre l'astre d'ivoire Et les arbres tordus, dénudés par l'hiver, Qu'on voyait se griffer en dansant à sa gloire... C'est alors que le vent m'adressa quelques vers : « Tu écris mal ! Arrête les phrases à rallonge, Les clichés que tu ronges Jusqu'à l'os... Tu écris mal. » J'ai pleuré sans arrêt, j'ai crié ma douleur En brûlant mon recueil. J'ai tout fait pour écrire Du moderne et claquant, du stylé, du vendeur ; Et le souffle des bois n'a plus rien voulu dire À l'enfant de Paris, au fils de nulle part, Au poète bien dit sans terre ni mémoire, Qui voulait vendre en même temps sa poésie Et son esprit païen, sa passion éternelle Des routes et du sang, du parler paternel, Des anciens arts et des symboles infinis.[/center] Modifié le 24 avril 2012 par SonOfKhaine Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tar Mineldur Posté(e) le 24 avril 2012 Partager Posté(e) le 24 avril 2012 Bon cru. Désolé pour le commentaire déstructuré qui suit, je relis en même temps. J'aime bien le thème de Halbtraum qui me rappel un peu ce que j'écrivais un temps. Par contre le dernier vers ne me va pas du tout du tout. Le premier quatrain (comme dans Fusion d'ailleurs) me gène un peu du coté de la transition entre le vers 2 et 3. La phrase à rallonge construite sur un "et" c'est un peu lourd : coupe en deux. Toujours dans Fusion, j'aime beaucoup les deux vers "Brûlez, brûlez, ô feuilles mortes ! Votre encens satisfait nos dieux", mais je trouve que c'est encore mieux en remplaçant par "notre Dieu". ça dégage le hiatus et rend donc la prononciation un peu plus fluide mais je sais que tu vas percevoir cette remarque comme une odieuse tentative d'évangélisation, enfin bon... [u]Une fleur[/u]est intéressante, mais un peu raté finalement. A travaillé peut être. Tout de même assez joli. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SonOfKhaine Posté(e) le 24 avril 2012 Auteur Partager Posté(e) le 24 avril 2012 Pour le dernier vers de Halbtraum, je peine à voir où est le problème, en 4//4//4 ça se lit très bien (trouvé-je). Le "et" en début de vers n'est pas forcément optimal, je vais voir ce que je peux faire. Sur Fusion, "notre Dieu" fait une syllabe de plus que "nos dieux", du coup le compte n'y est pas pour faire un octosyallbe (et je ne vois pas non plus de hiatus, en fait). Le "brûlez, brûlez, ô feuilles mortes" m'a été inspiré par Nerval ("roses blanches, tombez"), Celt m'avait fait promettre de le lire il y a deux ans et je l'ai fait il y a quelques mois seulement... Quant à "une fleur", il est clairement bancal, écrit à une soirée d'anniversaire où je n'avais pas apporté de quoi satisfaire la florale requête de l'hôtesse. En attendant de le reprendre convenablement (ce qui ne se fera peut-être jamais) je trouve touchante sa naïveté puérile qui met finalement en accord le fond et la forme. Merci d'avoir commenté, en tout cas ! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SonOfKhaine Posté(e) le 9 mai 2012 Auteur Partager Posté(e) le 9 mai 2012 Nouveau lien de téléchargement : [url=http://dl.free.fr/iCLQrnluG]http://dl.free.fr/iCLQrnluG[/url] [center][b]Passion[/b] Regarde la lune Sous l'écorce brune Des nuages morts. Tu pleures si fort... Je ne comprends pas, Et sans faire un pas Je pleure avec toi ; Pleure, et reste là, Parmi les je t'aime, Les mauvais poèmes, La boue et la cendre... Sans jamais t'entendre. [b]Veriterreterreur[/b] C'est le soir, La forêt brûle : On croit voir Dans une bulle De savon. Toutes ces teintes, Hélas ! Vont, Après cent feintes, Se vider Parmi l'écume Des idées... L'horizon fume Puis s'éteint Comme un mirage Au matin. Rien ne surnage ; Mais tu sais bien, Sœur païenne, Frère païen, Que les chênes Cèdent avant Tous les hêtres, Et que le vent Va renaître. Il soufflera Sur ta flamme ; Entre ses bras, C'est ton âme Qui va jaillir De la braise ! Plus un soupir... Tout s'apaise.[/center] Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SonOfKhaine Posté(e) le 8 juin 2012 Auteur Partager Posté(e) le 8 juin 2012 (modifié) Nouvelle version (toujours avec plus d'illustrations, etc) : [url=http://dl.free.fr/m6IKdszON]http://dl.free.fr/m6IKdszON[/url] [center][b][u]Hallucidité[/u][/b] Tu regardes le ciel, et c'est la fin d'une ère. La forêt brille, nage avec le soleil vert Des rêves iodés : c'est ce soir qu'on enterre Le vent qui gémissait en dansant à l'envers. Tu vois ces bulles bleues sorties des fourmilières ? Des oiseaux lumineux m'ont dit un jour que Juin Était né des rayons qui les ont transpercées ; L'océan les a pris et emmenés plus loin Derrière le vieux mur des vagues courroucées, Où les arbres sont doux comme l'écume et l'herbe Qui jaillit de la terre à côté de l'étang. La vapeur de tes yeux forme, au-delà du temps, Une soie douce-amère où se gèle le verbe... Taisons nous donc, et profitons de cet instant. [b][u]Coconscience[/u][/b] Je ne sais pas, cette nuit-là, si tu as vu Cet ange si étrange, assis, seul et par terre... Son regard jaune d'autochtone, sans paupières, Ne brillait que de paix, quasiment dépourvu De ces pupilles en aiguille où luit la lune Quand elle est blonde et ronde. Il était noir bleuté, A moitié nu en pleine rue pour méditer, Mais jugeant dans l'instant ma présence importune, Il s'envola bien au-delà de mes adieux ; Tout en sachant pourtant, et mieux que nul au monde, Que sans option, nous partagions notre profonde Nature, la plus pure - et j'ai ouvert les yeux. [b][u]Déjà-vu[/u][/b] Le vent nettoie le sang du ciel Et rend plus froid mon cœur sans sève, C'est le début d'un de ces rêves A la fois fous et si réels... Je hais ces soirs au peu de lune : L’œil de la nuit semble si noir Que je ne sais comment le voir ; Et tout le long de la lagune, Rien, pas un seul reflet d'or blanc Pour éclairer mon âme vide. Ce grand étang, rien ne le ride : C'est tout un monde de relents.[/center] Le dernier est assez orienté auto-dérision, puisqu'il reprend les 19 mots les plus utilisés dans le recueil : vent, sang, ciel, froid, coeur, fou, soir, peu, lune, oeil, nuit, noir, long, rien, seul, âme, grand, rien et monde. Modifié le 8 juin 2012 par SonOfKhaine Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SonOfKhaine Posté(e) le 24 juin 2012 Auteur Partager Posté(e) le 24 juin 2012 Nouvelle version (augmentée de quelques poèmes et d'un certain nombre d'images) : [url=http://dl.free.fr/nxASmngrU]http://dl.free.fr/nxASmngrU[/url] Bon, quelques nouvelles du front pour ceux que ça peut intéresser. La date de publication en auto-édition est pour le moment fixée au 30 septembre, soit un an quasiment jour pour jour après la naissance du concept. D'ici-là, je vais travailler surtout sur le côté graphique, avec quelques amis (il va par ailleurs de soi que je suis ouvert à toutes les collaborations, si vous connaissez quelqu'un d'intéressé, ça m'intéresse), étant donné que la phase d'écriture des textes est quasiment terminée (plus que quelques poèmes à finir, a priori, mais je n'exclus pas des ajouts de dernière minute). Au niveau musical, l'Esthétique de l'échec a commencé son enregistrement, d'autres pièces sont aussi en cours de composition. [center][u]LABOURS[/u] Il est tôt, beaucoup trop tôt, et j'espère encore, Piétinant le goudron, la nuit, le souffle noir De la ville, et son maître Hiver. Elle m'ignore, La confuse clameur qui a rempli les rues, Ne répond pas à mon long silence oratoire. Jamais je n'ai perçu le fait d'être un intrus Avec autant de clarté sur ce territoire. J'ai froid et je suis seul, et je hais ce quartier. Ses couleurs amères sonnent faux, mon nez nu - Phare rougi qui coule – endure mal, altier, L'air de rien glacial... A l'heure (ou presque), incongrue, Je vois que vient, au loin, mon armée d'égoutiers. [u]SENS[/u] La corne bleue qui court et frappe dans ses mains Soudain me mord trop fort. Bientôt naîtra demain : Le jour se meurt à l'ouest, où l'or du soir fourmille De douces mélodies que chantent mille filles, Au rythme de l'amour qui brille dans les bois. Cet arbre me regarde et prend sa grosse voix Pour dire aux fleurs qui rient de rire, et rire encore, De jouir partout de tout, au moins jusqu'à l'aurore. Car peut-être (qui sait ?) qu'au matin, l'univers Ne sera plus qu'un rêve, effacé d'un revers De fractale et d'oubli. D'ici-là, comment dire... J'aime vivre – et puis bon, ça pourrait être pire. [u]RAGE D'ORAGE HORS D'ÂGE[/u] La lumière jaune Se faufile dans mon cœur, Lui fait l'aumône D'un éclat qui se meurt. Soudain, elle enfante Un diamant : chaos complet Où l'orage s'invente, Le beau est laid, Les océans se reflètent Dans l'arbre chantant. Le monde en fête, Tout s'arrête le temps D'un de ces rares sourires Qui font exister Et poussent à chérir L'humanité. [u]JE TUE LES AILES DES ÎLES[/u] Ah, l’oméga Jaune émeraude ! Ces loups qui rôdent, Serpents nougats... Vois, vieille pierre, Comment la mort De notre corps Fout tes frontières Au cimetière, Sous les grands ifs Gris et lascifs. Pourquoi la langue Et tous les mots Sentent la mangue Et l'escargot ?[/center] Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SonOfKhaine Posté(e) le 7 octobre 2012 Auteur Partager Posté(e) le 7 octobre 2012 Avant toute chose, le lien pour télécharger le pdf : [url=http://www.mediafire.com/view/?krbkj8okt4o352r]http://www.mediafire.com/view/?krbkj8okt4o352r[/url] Le pdf est (dans son état d'avancement actuel, soit quasiment fini : il reste des illustrations à ajouter/remplacer et trois poèmes fragmentaires à finir) le recueil, ce que je poste ici n'en est qu'un vague reflet (sans la musique et l'image, donc). Le bouclage définitif et l'envoi en auto-édition sont prévus pour fin octobre/début novembre (un an, une lune et un jour après la naissance du concept du recueil le 30 septembre dernier). Bref, place à la dernière fournée de poèmes (11 pour cette fois, portant Tristes Psychotropiques à un total de 84 poèmes dont 3 inachevés). [center]PRISONNIER DES BARREAUX DE MON ECHELLE Au fond des yeux d'or fin d'un scarabée violet Étincelaient sans fin des étoiles lointaines, Autour desquelles orbitaient des lunes naines Immenses comme un grain de sable ultraviolet. J'ai vu le monde à sa façon, pendant des heures Arrêtées au cadran. J'ai vu les bois dormant Sous l'étrange tapis des feuilles tombées l'an Dernier, où des millions de moucherons demeurent. J'aurais pu prendre tout le ciel avec deux doigts, Noyer des galaxies dans une seule larme... L'Univers en entier résonnait du vacarme De mes murmures sourds. J'étais l'infime roi D'une souche pourrie vaste comme un atome, Dieu coprophage et sourd, hurlant toujours mon nom, Qui résonnait partout jusqu'au plus proche tronc En dansant tout le long de mes courts chromosomes. VITALCHIMORT « Être un artiste, c'est créer ». Créer ? J'ai éclaté de rire. Tout se transforme, pour le pire Ou le meilleur. Sur le fumier Poussent les fleurs dont les pétales Vont se faner dans quelques jours, Rien ne se perd dans le grand bal (Mais on est parfois à la bourre). Bâtir, c'est changer, démolir : On casse toujours pour construire. Les châteaux de sable ne durent Pas plus longtemps qu'un clair-obscur. RÊVES EVEILLES & HISTOIRES A DORMIR DEBOUT J'aime ses yeux bleu-vert. Ou bleu-gris, parfois, quand elle se lève Et qu'ils sont entr'ouverts. Je les vois si souvent dans chaque rêve Que je ne sais jamais, Quand ils croisent les miens, si mes paupières Ne seraient pas, en vrai, Aussi bien fermées que son cœur de pierre. De la fumée, juste de la fumée... Noire d'un soir sans étoile, Pâle comme l'aube où l'on voit marcher Ces cadavres gris aux râles Faisant geler le sang de ceux qui salent Les trottoirs à déneiger. Tout est cendres Et tu vois fondre tes yeux ; Il faut descendre Parmi les rires des dieux. C'EST UN VASISTAS Longtemps, j'ai couru sans réponse En cherchant au milieu des ronces... Vérité suprême Se diluant dans le réel, au loin, Souffle divin Sur la mer enchaînée qui crie « je t'aime ! », Souris ; et dis-moi Si, malgré tout, ce monde existe encore. Tes yeux dévorent Ce qui reste des mots - je suis ma voie. Rien de plus, sans détours ; Rien de moins, mon amour. Ce soir, sur la plage, Quelques années plus tard, je reviens Et suis enfin Prêt à te voir. Le ciel bleu se dégage Quand j'entends la vie Chanter sous l'océan, sur le soleil Du vieil éveil : « C'est un miroir où vient mourir la pluie ». En vivant au milieu des ronces, Soudain, j'ai trouvé ma réponse. Rien de moins, mon amour ; Rien de plus, sans détours. AMALGAME SANS AME Rouges, orange ou verts selon le moment, Les feux se conjuguent étrangement Avec le jaune urinaire Des vieux lampadaires ; Cette rue Pue Le bitume, Les mégots qui fument En crevant sur le trottoir... Ce soir, comme tous les autres soirs, La Ville Lumière est mon sombre miroir. HAGALAZ Ce matin-ci encor, le vent hurle et me mord, J'ai l'esprit embrumé comme l'horizon gris : C'est l'automne, déjà, dont le givre flétrit Les feuilles et les corps. Je gémis à la mort... Tant d'éveils douloureux dans l'aube pâle et froide, Tant d'occasions manquées, tant de rêves partis, Mais j'espère toujours, à la fin de ma vie, Pouvoir revoir l'orient dans ce prisme de jade En chantant en silence : oui, ça en valait la peine. Peu importe, après tout, ce qui aurait pu être ; Et si tout est écrit, qui peut lire ces lettres ? J'ai choisi mon chemin, voyons voir où il mène. ALL HAIL THE HOLY HOLE Givre blanc sur le néant qui pâlit Au rythme des minuscules étoiles... Au bout du tunnel d'ossements polis, Loin, flotte une silhouette spectrale Dont le manteau est flou comme l'acier Des anneaux de Saturne. Il prend le large, Muet, brûlant sous son masque d'osier. Vers la tombe du temps flotte sa barge ; Sans cesse il rame dans le vent, portier Troublant les trous noirs par l'architecture Exponentielle d'arômes fondus Que prend parfois son haleine au mercure. Soudain, il explose comme un obus, Sème des éclats de rire qui durent Encore au fond de ces lieux distordus. PRIS DANS LA TOILE Un jour encore ? Allons, allons, juste un dernier poème Avant la mort, Car il n'est rien, plus rien d'autre que j'aime Dans tout ce monde, Ce monde immonde qui toujours nous ment : La Terre est ronde, Nous revenons sur nos pas trop souvent. Une heure encore ? Allons, allons, une dernière strophe Contre le sort Qui de l'abîme à présent m'apostrophe. Juste un instant ? J'aimerais bien, hélas, pouvoir écrire (Si j'ai le temps) Un seul bon vers, ou du moins un moins pire... ALOGIE Je reste assis, à contempler la flamme Qui danse seule, en face d'un mur blanc Servant de scène au plus terrible drame Que j'aie pu voir ma vie durant. Hélas, je blâme Les mots trop faibles pour saisir la profondeur Des longs sillons creusés au crâne par cette heure A sourire et ramper jusqu'au bout de l'horreur... REDESCENTE INDECENTE Sans savoir où aller, je marche tout droit. Pour m'y être perdu tant de fois, Je reconnais cet endroit : Où est-ce ? Je crois Que c'est moi. Moi ... LE VISAGE DU TROLL Un soir, je me promenais Dans la forêt. Soudain, j'ai vu apparaître Un de ces êtres Qui ne peut pas exister. J'ai demandé Ce que ça pouvait lui faire ; Ses congénères Ont, en sortant du brouillard, Voulu savoir Comment c'était d'être au monde. Trente secondes Après, je ne riais plus, Et j'ai bien vu Le sarcastique sourire De ces messires. Mise à jour du sommaire : I – TOUJOURS PLUS D'ARTIFICES 1) Aube pourpre 2) Chemise d'ours 3) Une idole manchote 4) Vacuité 5) Longue ascension 6) Vagues 7) A travers les nuages Presqu'au sommet des océans 9) Labours 10) Ce que pense la Fractale 11) Prisonnier des barreaux de mon échelle 12) Vitalchimort II- J'ERGOTAI 1) Gravé dans un cénotaphe 2) Morrígan 3) Heures noires s'écoulant dans un couloir sans couleur 4) Memento moribond 5) Hallucidité 6) Association 7) Sens Rage d'orage hors d'âge 9) Rêves éveillés et histoires à dormir debout 10) C'est un vasistas 11) Amalgame sans âme 12) Hagalaz III - VIN ORPHELIN 1) Le ciel tombe sur la Galatie 2) Gare au septentrion ! 3) Spaceraum 4) Ornemensonges 5) An dro Breizh 6) Le destrier du maître 7) Wurte runoR heldaR / Bractéate de Tjurkö Reflaid 9) Grêve 10) Averse 11) Coconscience 12) All hail the holy Hole IV - LA SAUGE DES DEVINS 1) Fin d'été 2) Un œil grand fermé 3) Le cinquième postulat d'Euclide 4) Fusion 5) Nach Walhalle 6) Dans l'empire de la mort 7) En face Métamorphoses 9) Pris dans la Toile 10) Alogie 11) Redescente indécente 12) Le visage du Troll V - EXTASES 1) Sépulcre 2) A travers un trou de serrure 3) Éphémère 4) Laudes 5) Illusions 6) Soñj un noz hañv / Songe d'une soirée d'automne 7) Une fleur Corps et graphies 9) L'esthétique de l'échec 10) Blanche Marine 11) Transe 12) Relations VI - QUADRUPLE EAU DE CHANVRE 1) Retour en avant 2) Fuite vers la source 3) BDM 4) Cosmétropolite 5) La noire lune des mes nuits blanches 6) Ballade étrange 7) La pleine lune de mes nuits vides Wyrd 9) Encendres 10) Dissolution / No solitudes 11) Passion 12) Vériterreur VII - APOLLON ET DIONYSOS 1) Weine ! 2) Wie man mit dem Wandern philosophiert / Équinoxe d'été 3) Vile 4) Invictvs 5) Gilbhart 6) ALU 7) Am Rande der Wörter Belenos 9) Horror 10) Vers après quelques verres 11) Halbtraum 12) Déjà-vu[/center] Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
CodoulePou Posté(e) le 8 octobre 2012 Partager Posté(e) le 8 octobre 2012 Je me sens presque insultant en postant un commentaire trivial, mais bon... J'apprécie énormément (on se passera de l'éloge ici), et j'ai juste une petite question : les liens youtube confinent le receuil au format PDF/informatique, non ? Parce que le recueil sans la musique serait... plus ou moins incomplet non ? (SoK, ton avis pleeease ) Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SonOfKhaine Posté(e) le 12 octobre 2012 Auteur Partager Posté(e) le 12 octobre 2012 En effet, d'une certaine manière. Le format papier est vraiment juste une copie de la chose pour ceux qui préfèrent les supports matériels. Enfin cela dit rien n'empêche les jeunes gens qui le souhaitent d'aller jeter un oeil sur youtube en tapant le nom du morceau en question pour l'écouter. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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