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Les chroniques d'Yggdrasil


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Bien le bonsoir à tous les scribes, érudits, et autres sombres créatures rôdant parmi les méandres de parchemins, d'encre et de runes de cette section^^ Cela fait un moment que je ne suis pas venu par ici^^ J'avais posté fut un temps des écrits sur l'histoire de mon propre vaisseau-monde, qui ont été égarés dans le Warp je crois :( (pas grave, une sauvegarde a été faire dans le Réseau d'Infinité^^).

Je me suis inspiré de divers écrits, notamment du Silmarillion de Tolkien (j'essaie de lui emprunter son style, mais n'est pas Tolkien qui veut malheureusement :( ), ainsi que de la Mythologie dans son ensemble (Grecque, Egyptienne et Scandinave... oui pour les gens du fond, j'ai usé ma souris sur Age of Mythology =D)

Bref, voici donc venue l'histoire du vaisseau monde, des balbutiements du peuple Eldar jusqu'à la bataille finale qui verra le retour des eldar d'Yggdrasil dans cette Galaxie. Bonne lecture^^ Tous les commentaires, critiques, ajouts/modifications éventuels sont plus que bienvenus, j'ai encore pas mal de travail!^^

PS: je cherche aussi un moyen pour le mettre en format PDF, ce qui rendrait la chose moins fatigante et plus plaisante à lire... donc si des gens savent faire, je suis preneur de conseils de ce coté là aussi^^








[size=18][font=Arial Black][i][b][u][center]Chroniques d'Yggdrasil:[/center][/u]
[/b][/i][/font]
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[center]"Ne soyez pas trop prompt à juger les humains,
car tout être vivant a son rôle à jouer dans l'Ordre des Choses."

Manwë, Seigneur de l'Athal Naaru.[/center][/i]
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[b][u]
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[center]Prelude:[/center][/font][/u][/b][/i][/size]

Voici venue l'Histoire d'Yggdrasil et de son peuple telle qu'elle fût contée par les chanteurs eldars et telle qu'elle est connue de ceux qui ont prété l'oreille à ces légendes millénaires. Car il est dépeint ici des temps reculés, ou les Dieux eux mêmes prenaient part aux batailles. Il y est conté comment les Anciens ensemencèrent la Galaxie, comment les Premiers Nés s'éveillèrent, comment les Ygnirs furent vaincus et renvoyés dans l'Ombre, comment s'éleva la Citée Sous les Etoiles et comment Ethanon la Lumineuse fût brisée. Comment vint la Grande Ennemie et avec elle la damnation des Eldars. Comment Yggdrasil choisit l'Exil , comment Manwë réussit à sauver son peuple et comment il disparût après avoir permis sa survie . Toutes ces histoires et beaucoup d'autres ont été couchées sur le manuscrit. A présent, ouvrez le avec précaution ; soufflez d'une haleine légère la poussière millénaire amassée sur ces pages, mettez votre jeune doigt sur ces vieilles runes et lisez.

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[center]Chapitre Premier: La Guerre Céleste.[/center][/u][/i][/b][/size]


« Lointains sont à présent les échos et le tumulte de la Guerre. Dans l'obscurité du vide ils se sont perdus à jamais. Mais voici que cette période troublée semble ressurgir car il en fût certaines parmi les races de la Galaxie qui y prirent part directement. Ainsi vinrent au récit les Eldars, les Premiers Nés, et l'on dit qu'ils furent la première et la plus puissante race créée par les Anciens, la plus belle de leurs oeuvres et ce récit nous est à présent conté à travers leurs souvenirs.

Car voici! Le tumulte de la guerre fait à présent rage à travers les étoiles, et les Ygnirs semblent ne pas pouvoir être arrêtés. Marchant inéluctablement, dévorant l'énergie même de toute chose, ils en vinrent à repousser les Anciens eux même, car il est dit que leurs esclaves étaient emprunts de jalousie à leur égard depuis des millénaires. Alors résonnèrent les tambours de guerre, et les Anciens appelèrent tous leurs Enfants à la guerre. A travers la galaxie toute entière, les armées se levèrent, se parant de milles couleurs à une époque ou les Dieux eux mêmes combattaient aux cotés des mortels. Ainsi, les Eldars répondirent à l'appel de leurs créateurs et dans le lointain système d'Asâlon, sur la planète Ethanon, se leva une force parmi les plus belles qui ne furent jamais et leurs exploits sont encore chantés aujourd'hui par les eldars d'Yggdrasil. Car enfin, sous les paroles d'Isha Mère de Toute Chose,et d’Altianesh le Mille Fois Béni, l'Athal Naaru, la Lumière de la Vengeance, se lève et prend les armes pour faire face aux Ygnirs.

Mais sombres et puissantes étaient les énergies déployées et grande demeurait leur haine pour les Anciens et leurs enfants. De nombreux morts jonchaient les sentiers de la guerre et chacun d'eux était une lame profondément enfoncée dans le coeur des Anciens. La guerre était terrible, et de nombreuses batailles eurent lieu, la galaxie se parant de sang et de larmes. Alors, contemplant du haut de son trône de diamant la désolation et les systèmes partis en poussières, Asuryan, Seigneur de tous les Dieux, plongea ses mains dans le Bassin de l'Infini et usant de ses pouvoirs divins, il sépara le Monde des Immortels par le Tissus de l'Infini, et ainsi et jusqu'au Rhana Dandra, les Mondes Mortels et Immortels seront à jamais distincts. Alors, Isha, que les Eldars considéraient comme leur Mère, versa des larmes de désespoir et de chagrin car elle savait ce que cela signifiait pour ses enfants mais surtout pour les Anciens eux même, car voici, ils étaient alors privés d'une partie de leurs pouvoirs, et condamnés à dépérir et s'éteindre.

Bien que diminués, et affaiblis, les Ygnirs ne plièrent pas et la guerre continua, alors que Kaela Mensha Khaine se délectait de la violence des combats. Mais voici! Alors que tout espoir avait disparu, vint le Messager que les légendes nommèrent Mephe'tran, et il retourna les Ygnirs les uns contre les autres. Nul ne sût jamais qui il fût vraiment, et l'on murmure qu'il s'agirait de Cegorah en personne ou encore, du plus rusé des Ygnirs. S'entre dévorant, ils se désintéressèrent de leurs proies pendant des années.
Alors, Khaine rassembla ses armées et renforça son pouvoir. Il vint trouver Vaul le Dieu forgeron et lui proposa un marché. Isha et Kurnous étaient depuis longtemps enfermés dans ses cachots depuis qu’Isha avait transgressé les ordres d’Asuryan, et ils subissaient maints tourments dans ces sombres salles.

Ainsi,Khaine lui proposa t' il leur libération contre une tache unique: forger à son intention cents épées de grande qualité, qu'il devrait terminer en une année. Vaul accepta cette tâche, et durant un an, ses forges crachèrent des torrents de flammes et de fumées, alors que de puissants sortilèges étaient tissés et que ses serviteurs lui amenaient toujours plus de minerai. Lorsque le temps fût écoulé, il restait encore une lame inachevée. Alors, Vaul la remplaça par une lame ordinaire issue de ses armureries, afin que le Dieu de la Guerre ne remarqua point que sa tache n’était pas accomplie. Ainsi furent créés les artefacts les plus puissants qui ne furent jamais: les Spectres des Lames, les légendaires Epées de Vaul.
Lorsqu'il apporta son dû à Khaine, celui-ci s'enthousiasma tellement qu'il ne remarqua pas la supercherie et il libéra Isha et Kurnous.

Et voici, les Ygnirs s'étaient entre dévorés, si bien qu'il n'en resta bientôt plus que cinq et ils tournèrent une fois de plus leur sombre regard vers les mortels. Parmi eux il fût Khaelis Râ, le dévoreur de lumière, le plus puissant parmi eux. Ayant soif de toujours plus d'énergie, il tourna son attention vers un groupe de planètes situées en bordure extérieure de la Galaxie. S'avançant, il dévora toute vie et blessa à mort nombre de mondes paradisiaques, dont Ethanon, l’'Arbre des Ames, l'Arbre d'Isha, fût brisé et vidé de son énergie et les eldars de l'Athal Naaru versèrent des larmes de tristesse et de colère, et maudissant à jamais les Ygnirs et leurs serviteurs pour tout le malheur qu'ils apportaient à la Galaxie. Nul mot ne pourra jamais décrire les souffrances, les douleurs et le désespoir qu'il y eût en ces temps, et ce qu’il en demeure aujourd’hui n’est qu’un simple murmure de ce qui fût jadis.

Alors tous se rassemblèrent pour l'ultime bataille, et Khaine donna l'une des épées de Vaul à chacun des plus puissants héros eldars. Parmi eux fût Altianesh de la Maison Sulimo, qui avait fédéré les Maisons nobles d'Ethanon autour de la sienne et créé l'Athal Naaru au nom de la Mère de Toute Chose. A ses cotés combattaient Eldanesh et Ulthanash héros légendaires et fondateurs de leurs Maisons et Lanthrilaq le Vif, qui portait la Lame Inachevée. Les armées attendaient, et un grand cercle se formait autour de ces héros mythiques alors que la bataille allait débuter.


Et voici! Eclairés par leurs lames, les héros combattirent en un grand cercle défensif que les Nécrontyrs ne purent pénétrer. Les énergies spirituelles que renfermaient les Epées de Vaul ne pouvaient être contrées, car nul ne saurait briser les armes forgées par un Dieu. La Grande Bataille dura sept jours et sept nuits, et il est dit que les cris atroces des mourants sont encore audibles au sage qui sait tendre l’oreille. Et voici, sentant une faille dans le cercle de leurs ennemis, les Ygnirs frappèrent du coté de Lanthrilaq le Vif. Celui-ci était épuisé, ses traits tirés par une fatigue intense, lorsque sa lame perdit son éclat. Le cercle fut brisé, le ciel trembla lorsque Khaine hurla sa colère, et il est dit que les Ygnirs eux-mêmes reculèrent de terreur pendant un instant. Car enfin, Vaul l’avait trompé, et sa création inachevée gisait devant lui, là ou un instant plus tôt se tenait Lanthrilaq le Vif. Nombreux furent les héros à tomber en cet instant et parmi eux Ulthanash et Altianesh.

Alors vint Celui Qui Amène la Nuit et les eldars reculèrent, se sachant condamnés. Kaelis Ra en abattit un grand nombre, et d’un simple regard, brisa leurs âmes car voici qu’en ce temps, il était au summum de sa puissance. L’espoir avait disparu lorsque Khaine descendit d’ Alean son destrier mythique et, poussant un cri de guerre assourdissant, il abaissa sa lance et chargea. Il est dit alors que le Monde dans son ensemble trembla, et que les combats se figèrent car peu de créatures mortelles ont déjà pu observer la charge divine du Dieu de la guerre. Leurs armes se rencontrèrent et des vagues de flammes et de magie surgirent et il est dit que leur lutte faillit rompre les cieux eux mêmes. Mais malgré sa vitesse et son talent inégalés, Khaine ne pût percer de sa lance le corps de cet adversaire d’ombre, car il n’appartenait point vraiment à ce plan d’existence.

Et voici qu’avec la patience de la mort, Kaelis Ra laissa son assaillant épuiser sa rage. Soudain, il porta un coup brusque en visant de sa faux la gorge de Khaine, mais celui-ci avait cherché conseil auprès du Dieu Moqueur, et lorsque ce fils des étoiles prit une consistance matérielle affin d’atteindre le Dieu de la Guerre, celui ci se fendit et la pointe de sa lance traversa son ennemi de part en part, dans une gerbe d’énergie et de lumière aveuglante.

Mais nul ne pouvait vraiment tuer Kaelis Ra, celui qui est le Dévoreur car il demeurait l’incarnation même de la Mort. Son essence fût brisée et s’échappa dans l’espace en milliers de fragments argentés, et l’on dit qu’il retourna en son monde afin de reprendre une incarnation physique.
Alors, voyant le plus puissant d’entre eux brisé et vaincu, les Ygnirs et leurs serviteurs se replièrent, ils retournèrent en leurs Mondes Nécropoles et ils entrèrent dans le Sommeil d’Ombre, un sommeil qui ne serait pas troublé avant des millions et des millions d’années.

Et voici que, Vaul s’avança et, ayant reforgé la dernière lame, Anaris, la plus belle et la plus puissante de toutes se tint devant Khaine, le toisant de tout son être, car en ce temps là, il n’était pas encore infirme, et avait même dit-on le corps le plus parfait parmi les Dieux. Les récits et les mythes ne manquent pas concernant ce combat épique, et nombre de légendes content aussi comment Eldanesh, récupérant Anaris, le défia à son tour avant d’être brisé, mais de ces récits il n’est pas question ici.

Car enfin, lorsque le dernier Nécrontyrs eût fui, vint le temps pour les Dieux de partir, de traverser pour la dernière fois le Tissus de l’Infini, vers les Terres Immortelles, au-delà du domaine des vivants, afin de laisser le destin de la Galaxie entre leurs mains. Nombreux sont les poèmes et les odes eldars à chanter la Dernière Marche des Immortels, Nath Analven Valahar dans leur langue, et elles demeurent parmi les plus belles paroles qu’ils écrivirent. La légende raconte que la dernière à quitter le plan mortel fût Isha, Mère de Toute Chose, car elle s’attarda sur le corps sans vie d’Altianesh. Alors elle se pencha et murmura des mots de pouvoirs à l’oreille de son cadavre. Une puissante lumière en jaillit alors qui s’éleva et resta comme en lévitation. Puis, alors que la dernière divinité eldar franchissait le Pont d’Or et que celui-ci se dissipait, elle sembla prendre la forme d’un corps.

Ainsi s’acheva l’Age des Ténèbres, qui vît la victoire finale des Anciens et de leurs enfants. Le temps de ces êtres immensément intelligent prenait fin avec la création de ce qu’ils appelaient le Warp car leurs pouvoirs leur étaient à présent retirés. Ils entrèrent alors sur le Chemin de l’Extinction et de ces légendes il sera question plus tard. A présent, rentrez chez vous, endormez vous d’un sommeil léger. Rêvez des héros de jadis et des vastes armées rassemblées en leur nom. Révez de l’Athal Naaru et de la Mère de Toute Chose, car demain, de nouvelles légendes seront contées »




[b][i][center][u][size=18]Chapitre Second: La Cité Sous les Etoiles et la venue de Ceux Qui Voient Juste.[/size][/u][/center][/i][/b]

[center][i]« Contemplez l'oeuvre de Notre Mère. Ressentez les énergies de la Nature vous parcourir. Et comprenez alors que vous n'êtes que poussière dans l'Ordre des Choses. »[/i]

Yvanna, Haute Prophétesse d'Isha.[/center]



Ainsi a-t-il été raconté comment les Mortels combattirent aux cotés des Dieux contre les féroces Ygnirs dévoreurs de vie. Après la disparition du Pont d’Or et le départ des Dieux, la liesse s’empara du peuple Eldar. Car à présent ils avaient tout loisir de parcourir la Galaxie, dignes Enfants des Etoiles qu’ils étaient, de découvrir toutes les merveilles disséminées en son sein, et d'en créer de nombreuses autres. Ainsi débuta la rapide expansion des Premiers Nés, qui formèrent les premières puissances Galactiques. La majeure partie d'entre eux se concentra dans ce qui allait plus tard devenir l'Empire eldar. De grandes choses furent créées, et de nombreuses merveilles furent bâties car en ces Temps reculés, ils n'étaient pas encore souillés par la haine et la jalousie. De nombreuses planètes se couvrirent de lumières, des palais somptueux à l'architecture complexe surplombaient des océans à l'eau cristalline, alors que l'architecture eldar prenait son envol. Les Anciens apprirent beaucoup à leurs enfants et ainsi, ils purent maitriser les secrets des voyages interstellaires et bâtir leur plus merveilleuse création: la Toile, un réseau de passages entre le Warp et le Monde Réel, permettant des voyages immensément plus rapides et sûrs. Joyeux furent ces Temps, et l' échos des rires et des cris de joie des enfants résonne encore à mes oreilles, car nombreux furent ceux à s'installer jadis dans ce havre de paix merveilleux.

Mais voici, il en fût certains qui préférèrent demeurer à l'écart, profondément marqués par la guerre qui les avait touchée et empleins d'un amour profond pour les oeuvres de leur Mére: Isha. Ainsi vinrent à présent au récit ceux que l'on nomme les eldars d'Yggdrasil, même s'ils n'étaient pas encore connus sous ce noms en ces temps reculés. Ils avaient combattu en première ligne face aux Ygnirs, et avaient grandement payé leur tribut. Altianesh, le Hérault d'Isha, fédérateur des Grandes Maisons nobles d'Ethanon, avait péri au coté de ses frères, ainsi que toute sa famille. La Maison de Süiliandë s'était éteinte, et même si Manwë, l'un des frères d'armes d'Altianesh avait pris le commandement des armées de lumière de l'Athal Naaru, cela fût une source de grand chagrin. Mais la peine ne se terminait point ici, car sombres et terribles demeuraient les conséquences de la guerre. Car les eldars d'Yggdrasil en vinrent à rentrer chez eux. Les combats étaient terminés, et nul n'avait plus besoins d'eux à présent. Rassemblant leur flotte, ils repartirent vers le lointain système d'Asalon, en bordure extérieure de la galaxie. Nul ne s'attendait à tant de souffrances et de douleur....

Car voici! S'avançant vers l'atmosphère nuageuse et brumeuse d'Ethanon, ils contemplèrent les étendues calcinées des forêts de jadis, les plages mutilées et les arbres mis à bas, les plaines noircies et les falaises écroulées. Alors, comme d'un seul tous tournèrent leurs pensées vers la chose la plus précieuse à leur coeur, celle pour quoi ils se bâtirent jadis et celle qui les unifia tous sous une même bannière: l'Yghel Draesil, l'Arbre des Ames, le cadeau offert par Isha en des temps immémoriaux, symbole de leur peuple et de l'Athal Naaru. Ainsi contemplèrent ils la plaine calcinée ou se tenait jadis cet arbre merveilleux. Des étendues verdoyantes de jadis, il ne restait que des cendres grises, soufflées par la brise légère du matin. Nombreuses furent les larmes à couler , innombrables furent les cris ,la tristesse et le désespoir, mais toujours ils avancèrent, pour se rendre compte de leur propre yeux de ce qu'il était advenu de leur bien le plus précieux. Et à présent ils se tinrent au devant de l'Yghel Draesil, immense et majestueux, mais vidé de son énergie. Son tronc noirci projetait une ombre oppressante sur les eldars d'Yggdrasil, mais du blanc de jadis il n'était plus question. La sève s'était répandue sur le sol, là ou Kaelis Ra avait porté sa lance, et cette blessure l'avait sans nul doute privé de ses forces. Nul feuillage ne demeurait plus sur ses branches, non plus que la douce lumière dorée que jadis elles projetaient. Des feuilles or et argent de jadis, il n'en demeurait que le souvenir des eldars d'Yggdrasil. De l'Arbre Sacré des Temps Anciens, il ne restait qu'un tronc noirci, brisé, consumé par la colère et la haine. Alors, en cet instant, il ne fût pas un eldar parmi eux à ne point verser de larmes, la plaine entière résonna de l'écho de la tristesse, de la colère et de la rage de ce peuple blessé. Les plus sages et les plus respectés des Généraux, Commodores, Amiraux, et Prescients de l'Athal Naaru, tombèrent à genoux et en larmes devant le spectacle de désolation qui s'offrait à leurs yeux, car chacun se rappelait à quel point cet Arbre avait été précieux, et ce qu'il avait représenté pour chacun des êtres qui à présent pleuraient sa perte. Nul oiseau ne chantait plus à présent, nul brise et nul vent ne soufflaient, nul être ne marchait, la plaine demeurait figée, devant le spectacle le plus terrible que conte la légende. Car en cet instant, et sans doute comme jamais auparavant, ils ne furent qu'un seul et même peuple dans la douleur, la tristesse et la souffrance. Chacun pouvait ressentir toute l'énergie qui s'était déversée au dehors, répandue sur un sol jadis verdoyant ou dévorée par Kaelis Ra lui même. Depuis ce jour, les eldars d'Yggdrasil jurèrent de venger le coup qui leur avait été porté et de protéger les autres races des méfaits des Ygnirs et de leurs serviteurs le jour maudit ou ils viendraient à s'éveiller de nouveau.

Mais voici! Alors que tout espoir avait disparu, alors que la tristesse, la colère et la rage s'emparaient du coeur des eldars d'Yggdrasil, une grande clameur monta de la foule rassemblée, et celle-ci manda Manwë, Seigneur de l'Athal Naaru, le plus sage et le plus respecté d'entre eux et qui n'était pas sans posséder de grands pouvoirs. C'est ainsi que Manwë s'avança , acclamé par la foule, et celui-ci arriva bientôt au pied des racines noircies qui s'enfonçaient profondément dans le sol. Ainsi, il apposa une main sur le tronc noirci et percé, et murmura des mots de pouvoirs que nul n'entendit, mais qui étaient le langage même des Immortels, celui là même qu'une poignée seulement, même aux Temps Jadis étaient à même de comprendre et d'utiliser. Une douce lumière jaillit alors de sa main et se répandit dans le tronc et jusque dans les branches les plus fines, mais éphémère fût elle et ainsi, elle s'estompa rapidement, presque aussi vite qu'elle n'était apparue. Alors, Manwë pris la parole et ainsi furent ses mots: « Voici, peuple des eldars: je ne peut donner plus que ce que notre Mère me légua jadis. Nul ne peut prétendre posséder les pouvoirs d'un Dieu, car enfin, ce présent nous fût jadis offert par un Dieu. » Alors, le désespoir emplit de nouveau le coeur des eldars, et ils pensèrent que leur fin était proche. Alors, Yvanna s'avança à son tour dans la plaine, elle qui était la compagne de Manwë, la Haute Prophétesse d'Isha, celle en qui la déesse elle même avait insufflé tant de chose – mais que l'intéressée ignorait et ne pouvait utiliser consciemment-. Alors tristement, elle se tint à son tour sur la plaine, et à travers les rayons de soleil du matin, sa silhouette svelte et ses robes portées par la brise la faisait ressembler à Isha elle même. Ainsi, le visage très pale et le corps tremblant de par les pouvoirs mobilisés, elle chanta une Ode parmi l'une des plus belles qui ne furent jamais chantées, et tous en pleurèrent tellement ces divines paroles les touchaient au plus profond de leurs coeurs.

Et voici! A présent, la lumière réapparût sur l'Yghel Draesil, et tous reprirent alors espoir. Des pouvoirs de Manwë, Yvanna en fît un puissant sortilège, combinant son savoir à celui de son amant. Alors ce fût une explosion d'énergie, la lumière fût plus aveuglante que mille étoiles naissantes, et tous plissèrent les yeux devant ce spectacle, mais pas Yvanna. La Haute Prophétesse d'Isha canalisa ces énergies vers une des branches de l'Arbre. Durant un instant, la branche reprit sa couleur immaculée de jadis, et irradia d'une douce lumière apaisante. Et soudain, apparût une fleur d'or, les mêmes fleurs d'or des saisons de liesse des Temps Glorieux, et celle ci grossit, et grossit, jusqu'à atteindre le triple de la taille des plus grosses qui poussèrent en ces temps, et la lumière qui diffusait alors de ses pétales était comme un cadeau de leur Mère. Alors, apparût en son sein un fruit d'or et d'argent, et il irradia de la même lumière que la fleur qui lui donna naissance. Et c'est ainsi que Manwë s'approcha et, murmurant d'autres mots de pouvoir, coupa le fruit d'Or à sa tige. Aussitôt, la lumière cessa, et la branche reprit sa couleur noire, couleur de la mort. Alors, tous tremblèrent dans la plaine en voyant ce geste insensé. Mais grand et sage demeurait Manwë, et toujours il savait ce qu'il convenait de mieux pour son peuple. Ainsi, il creusa un trou au pied de l'Arbre des Ames, et y plaça le fruit immaculé qui toujours irradiait une puissante lumière. Puis Yvanna vînt, et le recouvrit de la terre noircie et décrépie de la plaine. Alors, leurs regards se croisèrent et Manwë pris la main d'Yvanna et se tourna vers son peuple. Ainsi pris il une nouvelle fois la parole:

« Notre Mère, n'as pas été sans nous léguer certains pouvoirs. Je ne peux accomplir de miracles, nul ne le peux et nul ne le pourra jamais. Mais voici! Mes frères, mes soeurs, mes fils et mes filles, ensemble nous nous tenons en ce lieu jadis luxuriant! Ensemble nous contemplons la désolation!Ensemble, nous nous tenons devant Yghel Draesil brisé! Mais ensemble, en utilisant la parcelle de pouvoir en chacun de nous, nous pouvons faire en sorte qu'il se relève! Que la lumière diffuse de nouveau de ses feuilles! Que l'énergie coule de nouveau dans ses branches! ».

Alors tous se levèrent, Manwë et Yvanna se tinrent sur la plus haute des racines de l'Yghel Draesil, et le spectacle qu'il y eût en cet instant fût le moment le plus merveilleux de la légende, car enfin, d'un seul être et d'une seule voix, ensemble, les eldars d'Yggdrasil, suivis par le chant des oiseaux, la brise du vent, l'onde de la mer et jusqu'au plus petit être d'Ethanon, entonnèrent la plus belle Ode eldar qui ne fût jamais écrite, celle dont on dit que Khaine lui même versa des larmes en l'entendant: car enfin, l'Ode à Isha s'élevait de la plaine!

[center]« Elle marche, et les étoiles s'inclinent devant sa splendeur,
Car elle est la gloire en personne.
Elle parle, et les oiseaux cessent de chanter,
Car ses mots apportent la connaissance.
Elle pense, et les érudits pleurent,
Car sa sagesse ne fait aucun doute.
Elle juge et les coupables désespèrent,
Car elle lit dans le coeur des mortels.
Elle se lève, et les empires se brisent,
Car son courroux apporte la justice.
Elle s'avance,et tous tombent à genoux,
Car son pouvoir n'a pas d'égal.
Tels sont les mots, Ô Chère Mère, que te dédient tes enfants,
Afin que nul jamais n'oublie Celle Qui Marche Aux Cotés d'Asuryan! »[/center]

Et voici! Alors que la plaine résonnait de l'écho de ces divines paroles, les pouvoirs accumulés s'éveillèrent et une fine pousse sortit de terre, aussi frêle qu'une brindille. Mais, du blanc de l'arbre de jadis, celle ci ne portait que le gris, afin que tous se rappellent ce qui fût accompli en ce jour. Alors, chaque eldar sentit la vie revenir en cette pousse à mesure qu'ils chantaient, et celle-ci se mît bientôt à grandir et grandir. Le tronc noirci de l'Arbre des Ames de jadis tomba alors en poussière alors que la jeune pousse s'élevait, et que ses racines s'enfonçaient dans le sol stérile. La Volonté d'Isha le quittait, une nouvelle ère commençait. Alors, les larmes coulèrent de nouveaux, mais cette fois ce ne fût point de larmes de tristesses mais de la joie qui perlait à leurs yeux, et nul moment ne fût jamais aussi heureux que celui-ci. Alors, lorsque l'Arbre eût atteint la taille de son ancêtre, les bourgeons apparurent, puis les feuilles d'or et d'argent couvrirent les branches, et la Lumière engloba alors les eldars d'Yggdrasil. Et soudain, une seconde vague d'énergie se déversa, mais cette foi de l'Arbre lui même. Et voici! Cette onde balaya la plaine, et l'herbe verdoyante revînt sur le sol! Elle balaya les collines, les plateaux, les montagnes, les fleuves, les lacs et les océans, et la vie qui jadis fût perdue, revînt de nouveau. Ethanon se couvrit de nouveau de verdure, les forêts revinrent, et le vert para de nouveau la surface de la planète d'une robe verdoyante et lumineuse.

Alors, s'avançant au sein de la foule, Manwë pris de nouveau la parole:
« Voyez, mon peuple, ce qui a été accompli. Que nul n'oublie jamais ces instants, car ils sont une charnière dans notre histoire -nul ne compris ce qu'il voulait dire par là-. Et voici! A présent, nous bâtiront une cité sur cette plaine, et celle-ci sera plus belle que toutes celles que vous ne verrez jamais! Ses flèches monteront hauts dans le ciel, ses dômes reflèteront la lumière de l'aube, ses routes seront de cristal même! Elle sera le Joyaux d'Ethanon, un cadeau à Isha et le symbole de son pouvoir! Gloire à Isha! Gloire à l'Yghel Draesil!

Et voici que, durant des centaines d'années, une citée s'éleva autour de l'Arbre des Ames, les flèches perçaient le ciel et les dômes reflétaient la douce lumière du soleil. Au centre du plus grand dôme, se dressait l'Yghel Draesil, splendide et majestueux, symbole de la gloire de jadis et de l'espoir retrouvé. Nombreux sont les récits contant ces légendes, et celle-ci en est une. Je ne fût pas de ceux qui y prirent part, car je n'eût pas cet honneur. Mais ressentez l'émotion de ces temps, ressentez la liesse de la Lumière retrouvée, et de la grandeur du pouvoir d'Isha, Mère de Toute Chose. Allez à présent, et méditez sur les paroles qui vous ont été contées. Comprenez que chaque chose est éphémère et un don d'Isha, et qu'il vous faut le traiter avec un grand soin et un infini respect. »








[center][b]
[u][size=18]Appendice I : La Légende de l’Yghel Draesil.[/size][/u][/b]

[i]"Onen i-Estel Eldari,ù-chebin estel anim"
"J'ai donné l'espoir aux Eldars, je n'en ai gardé aucun pour moi-même."[/i]

Altianesh, Hérault d'Isha.[/center]

« Ainsi, vous a-t-il été conté comment l’espoir revint dans le cœur des eldars d’Yggdrasil. Peu de mots pourraient décrire avec assez de justesse toute la joie qui s’empara d’eux à la vue des feuilles d’or et de leur précieuse nature retrouvée. Car enfin, nulle chose ne fût plus belle à leurs yeux que l’Yghel Draesil. Car tel était le cadeau d’Isha, dans les Temps Glorieux ou les Dieux parcouraient le vide sur leurs montures d’argents, bien avant qu’ils n’empruntent le Pont d’Or, pour quitter notre monde à jamais. De grande tristesse fût ce moment, il est dit que la Déesse de la Vie elle-même versa des larmes translucides, et l’on raconte que celles-ci étaient de cristal et de diamant et qu’elles brillaient plus fort encore que les étoiles dans le ciel. Nombreuses sont les légendes et les mythes relatant ces temps anciens et oubliés. En grand nombre furent celles qui furent perdues, ou qui ne sont à présent connues que d’une poignée d’érudits, éparpillés à travers les immenses vaisseaux-mondes, derniers vestiges de notre gloire jadis si grande. Mais voici, il en est une parmi celles-ci qui transcenda le temps, et qui parvînt jusqu’à mes oreilles. Elle est vaste et pleine de mystère car elle traite de l’Arbre d’Isha lui-même, de l’Yghel Draesil d’Ethanon, symbole de l’Athal Naaru et des Eldars du vaisseau-monde Yggdrasil, que nombreux sont à penser perdu. Voici venu le temps pour moi de vous conter la Légende de l’Yghel Draesil, telle qu’elle me fût contée en des temps lointains.

Ainsi me faut- il me rendre aux Temps Jadis, des milliers d’années avant votre existence et celle de vos parents. Et en vérité, des milliers et des milliers d’années avant la mienne. En ces temps reculés, la guerre n’existait pas, les Ygnirs n’étaient pas encore sortis de leurs étoiles, les Nécrontyrs n’avaient pas encore rencontré les Anciens. Les eldars venaient de s’éveiller, sous le regard protecteur de leurs créateurs et de leur Mère, Isha, Déesse des Moissons et de la Vie. Les étoiles brillaient intensément dans le ciel, si bien que chacun d’entre eux fût subjugué par leur beauté. Ainsi prirent-ils le nom d’Enfants des Etoiles car durant de nombreuses années ils parcoururent le vide interstellaire, toujours en quête des merveilles que la Galaxie leur offrait. Toujours curieux ils demeuraient, et de nombreuses choses ils apprirent des Anciens. Ainsi, bâtirent-ils un puissant empire à travers les étoiles que jadis ils observaient de loin, et qu’à présent ils pouvaient commander. Mais rapidement, ils se tournèrent vers les divinités qui les avaient mis au monde, et qui à présent les observaient avec curiosité, voir même marchaient parmi eux en prenant leur apparence; car en ces temps, le Tissu de l’Infini n’existait point. Et voici ! A travers tout l’empire, se dressèrent de somptueux temples, aux colonnes effilées et aux dômes de cristal poli. Ainsi, les meilleurs artisans adressaient-ils leurs prières à Vaul, le Dieu Forgeron, les meilleurs guerriers et les gladiateurs de Shaeldon vouaient un culte sans faille à Khaine le Dieu de la Guerre, alors que les sages érudits du système d’Aelden vénéraient Asuryan, celui qui se tient au dessus de tous les autres. Le temps passa, et le peuple eldar s’épanouissait et mûrissait. Khaine s’ennivrait de l’énergie du culte qui lui était rendu dans de somptueuses arènes, où des gladiateurs s’affrontaient dans un rituel plus spirituel que véritablement mortel. Les Hauts Prêtres d’Asuryan entretenaient quotidiennement la Flamme Eternelle, présente au cœur de chacun des majestueux temples qui lui étaient dédiés, et dont on dit qu’ils furent les plus beaux ouvrages que créèrent les Eldars.

Et voici que, sur la lointaine planète Ethanon, s’élevèrent les ancêtres des eldars d’Yggdrasil. Baignant dans une nature luxuriante et verdoyante, entourés d’animaux plus fabuleux les uns que les autres ; dont les légendaires licornes d’argent, dont on dit que les plus belles d’entres elles sont les montures des Dieux eux-même, ils étaient profondément attachés aux essences même qui la constituaient, et s’évertuaient à essayer de comprendre son sens et son fonctionnement. En cela, ils demeuraient aussi profondément respectueux de la nature, car ils savaient que, si celle-ci était merveilleuse, elle n’en demeurait pas moins très fragile. Ainsi, le moindre tribut prélevé en son sein se traduisait par une offrande à Isha ainsi qu’un rituel des plus sacrés en l‘ honneur de leur Mère. Ainsi, la déesse en fût grandement touchée, car la Nature dans son ensemble était l’une de ses nombreuses créations. Alors, vînt-elle trouver Asuryan, Seigneur de tous les Dieux dans sa demeure de diamant, le Palais Aux Mille Lumières, et c’est en ces mots qu’elle s’adressa à lui :
« Ô Seigneur, je me tiens aujourd’hui devant toi non comme une déesse, mais comme une mère. Car voici! Je demande à devenir la protectrice des eldars d’Ethanon, telle que je l’ai créée et telle que mes Enfants la chérissent. Je demande aussi à être la protectrice de son peuple, afin que jamais le chagrin n’emprisonne leurs cœurs. »

Asuryan fixa un long moment le vide, perdu dans ses pensées qui transcendaient le Temps et l’Espace. Il réfléchit un long moment, dans un silence immuable. Car enfin, il savait que Khaine convoitait lui aussi les faveurs des eldars d’Ethanon, que Vaul le forgeron n’en était pas moins insensible et que l’instable Mathlann était quant à lui charmé par ses vastes océans. Alors, après un temps de réflexion, il prit enfin la parole :
« Ce que tu me demandes, ô Isha, je ne peux te le donner, car d’autres sont venus me trouver. Mais voici ! Celui qui veut les faveurs des eldars d’Ethanon se doit de les gagner. Aussi, ce ne sera pas à moi de décider, mais au peuple d’Ethanon lui-même. Ainsi furent mes paroles. »

Khaine, Vaul, Mathlann et Isha s’opposèrent rudement, mais toujours sans violence ; même si tempérer le caractère du Dieu de la Guerre et la Foudre de Mathlann est une gageure qui s’effectue non sans mal. Ainsi, les quatre divinités rassemblèrent-elles les eldars d’Ethanon sur la plus vaste plaine de la planète. Alors ils s’adressèrent à eux, et leur dirent que chacun d’entre eux leur ferait don d’un présent. Celui qui serait jugé le meilleur, donnerait la victoire à celui qui l’aurait offert et deviendrait leur protecteur.

Ainsi s’avança Khaine le Dieu de la Guerre et du Combat, dans son armure immaculée, et serrant de sa main d’épée la Mort Hurlante, sont arme légendaire. Il traça un cercle dans les airs, et de l’énergie en jaillit à grand flot. Alors au loin, s’éleva de terre une immense arène, plus belle que toutes celles qui ne furent jamais. Ses murs étaient de cristal, ses gradins touchaient les nuages et ses piliers étaient sertis de gemmes multicolores. En son centre, un vaste terrain circulaire se dressait, et son sable était des plus fins. Alors, Khaine pris la parole :
« Voici peuple des eldars ! Je vous fais don de l’art du combat ! Puisse la liesse et la ferveur de la foule subjuguer les combattants ! Puissent les nombreux gladiateurs vous offrir spectacle et fascination ! »

Ainsi, Khaine se retira, et vînt ensuite Vaul le Dieu Forgeron, dont la beauté dépassait disait on celle de tous les autres dieux en ces temps, car il n’était pas encore infirme. Invoquant de puissants pouvoirs, il saisit sont mythique marteau, et frappa la terre devant lui. Un bruit assourdissant retentit, et une immense crevasse s’ouvrit, révélant de nombreux filons de métaux précieux, de gemmes uniques et de pierres mystérieuses. La crevasse, en s’élargissant, engloutit la magnifique arène de Khaine, qui ne manqua pas de protester, mais nul ne peut transgresser les ordres du Seigneur des Dieux. Alors, Vaul s’avança à son tour et tels furent ses mots :
« Voici, ô peuple des eldars ! Je vous fais don de l’art de la forge ! Puissiez-vous créer des merveilles et sertir ces gemmes dans des diadèmes d’or et d’argent ! Puissent vos œuvres dépasser les plus belles créations ! »

Vaul se retira à son tour, et Mathlann s’avança alors, nimbé de nuages noirs et denses comme la nuit, soufflant devant lui des vents d’une force incomparable. Alors soudain, jaillirent de ses mains des éclairs comme nul n’en vit jamais, la plaine s’illumina et le tonnerre qui s’ensuivit mis la foule à genoux. Les Dieux eux même en tremblèrent, car terriblement meurtrière et terrifiante demeure la Foudre de Mathlann. Alors, le Dieu des Orages descendit des cieux et vînt au devant des eldars, sa voix était de tonnerre, et ses mots la foudre elle-même. Et ainsi parla- t’il :

« Voici ô peuple des eldars ! Je vous fais don de la force du tonnerre et du pouvoir de la foudre ! Puissiez-vous déchainer leur colère et puissent vos ennemis en trembler ! »

Alors, Mathlann se retira, dans une brume humide et dense, et la tempête qui l’accompagnait se calma, aussi soudainement qu’elle était venue. Et voici ! Vînt alors Isha, déesse des Moissons et de la Vie, celle que les eldars considèrent comme leur Mère. Sa chevelure était d’argent, ses robes d’un blanc immaculé volaient au rythme du vent et sa tête était sein d’un diadème d’or au centre duquel était sertie une gemme pourpre scintillante. Nul ne pût alors la quitter des yeux tant son apparence les troublait, et il faut dire que celle qu’elle avait choisi n’en était pas moins unique et sublime, même parmi les dieux eldars. Tous furent subjugués lorsqu’elle s’avança, et déversa son pouvoir dans la terre, en exécutant une danse gracieuse et merveilleuse, dans des mouvements fluides et amples, tout en murmurant des paroles plaines de sagesse et de magie. La faille se referma alors, et de l’herbe verte comme nul n’en vît jamais apparue. Des fleurs d’or se mirent à pousser, et elles illuminèrent les visages de ceux qui étaient ici rassemblés. Lorsqu’elle eût terminé, la vaste plaine était baignée de lumière et tous versèrent des larmes tant ce qu’ils avaient sous les yeux demeurait magnifique. Alors, la déesse se tourna vers la lointaine chaine du Kaer Aeril, à l’extrême Nord de la plaine, que les eldars pensaient avoir été forgée par Vaul lui-même, tant ses flancs demeuraient escarpés. En son centre, se dressait le Mont Alvalendi, la plus haute montagne de la planète dont tant d’odes chantent la beauté. Isha tendit les mains vers lui, et une vive lumière bleue en jaillit. Au loin, un bruit assourdissant se fit entendre, comme si de l’eau se déversait avec fracas dans la plaine. Et ce fût ce qui arriva. Car voici ! Usant de ses pouvoirs, Isha plaça en Alvalendi la source de ce qui allait devenir l’Ithil Shanael, le Fleuve des Soupirs, car le bruit de l’eau qui se déversait dans le fleuve de jadis n’était qu’un léger murmure comme le conte la légende. Alors, Isha scinda en deux parties l’eau qui coulait, et écarta les deux bras du fleuve, pour les faire se rejoindre un peu plus loin, afin qu’ils formassent une gigantesque île, à l’endroit où se tenait la foule rassemblée. Puis elle s’avança, et pris à son tour la parole :

« Voici, ô mes Enfants ! Je vous offre la beauté de la nature, et le pouvoir de lire en elle et d’y puiser votre énergie. Puisse- t’elle vous être utile dans les moments de liesse et vous apporter réconfort et protection dans les moments de malheur. Mais voici que ceci ne correspond qu’à une partie de mon présent. »

A ces mots, elle fit apparaitre dans sa main droite une petite graine, pas plus grosse qu’une noix, mais la lumière qui en jaillissait n’en était pas moins aussi brillante que les étoiles dans le ciel. Alors, Isha lâcha la graine qui resta en lévitation. Puis elle descendit lentement, et lorsqu’elle toucha terre avec légèreté, une petite dépression se creusa d’elle-même pour l’accueillir, et la terre la recouvrit. Ainsi fait, Isha entonna l’une des plus belles odes que conte la légende, car il est dit que c’est Aelania, la Déesse des Arts, qui l’avait elle-même écrite. Et soudain, la graine germa, et ce fût une explosion d’énergie et de lumière à mesure que la pousse grandissait. La foule retînt son souffle tant ce spectacle était magnifique. Lorsque l’arbre attînt sa taille adulte, il mesurait plusieurs mètres de haut et dominait la plaine, en y diffusant une lumière vive et intense. Ses feuilles étaient d’or et d’argent, son tronc d’un blanc nacré reflétait la lumière du soleil et son écorce était plus lisse que toutes les choses existantes. Et soudain, l’arbre fleurit ! Ses fleurs étaient de l’or le plus pur et les pétales brillaient encore plus fort que toutes les étoiles de l’univers. Alors la foule fût ébahie, et nombreux furent les cris de stupéfaction, car mythique demeurait la floraison d’Yghel Draesil, avant qu’elle ne soit à jamais perdue. Alors Isha pris de nouveau la parole, et tels furent ses mots :

« Voici ô mes Enfants ! Je vous offre cet arbre, fils du grand Silpion qui demeure dans la cour centrale pavée de diamant du Palais Aux Milles Lumières, là où se tient Notre Maître à tous. Puisse sa lumière toujours vous accompagner et illuminer les recoins sombres où les pouvoirs de la Nuit sont légions ! »

Puis la déesse se recula, et la foule l’acclama, d’abord légèrement, puis tous d’un seul. Et quel ne fût pas ce moment, mes frères et sœurs ! Il est certains qu’il scella d’ailleurs leur destin à tous, en les unissant plus que jamais. Alors s’avança Altianesh Süiliandë, et il parla au nom de tous les eldars rassemblés :

« Voici ô puissants Immortels, grands furent vos présents, et non moins grande fût votre générosité. Mais voici ! Mon peuple a parlé, et il est certain que notre Mère a porté au devant de lui le meilleur cadeau. Ainsi, demeure t’elle la gagnante de ce défit. Cependant, de grands temples vous seront érigés, et toujours les eldars acclameront et vénèreront vos noms !»

Khaine gronda, Mathlann fît se déchainer des tempêtes sur les océans, et Vaul eût un sourire bienfaiteur, mais Asuryan descendit alors de sa demeure céleste, et tels furent ses mots :
« Voici ô Dieux Immortels, ô peuple des Edars ! Ainsi avez-vous parlé, et votre parole sera respectée. Isha demeurera donc la protectrice d’Ethanon et de son peuple, aussi longtemps que celui-ci perdurera. Ainsi ai-je parlé. »

Puis les dieux repartirent d’où ils étaient venus, appelant à eux leurs montures légendaires, traversant le Pont d’Or entre les Mondes. Ainsi s’achève ce conte, et il demeure l’un des points clé de ce récit, car la légende raconte que l’Yghel Draesil se tient toujours aujourd’hui au centre du vaisseau-monde Yggdrasil. Nul ne sait s’il existe vraiment, ou s’il ne perdure que dans les contes et les légendes eldars. Nul n’est jamais venu la confirmer à mes oreilles. Mais rappelez-vous toujours ceci : à toute légende correspond une part de réalité. »









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Chapitre Troisième : La Chute d’Ethanon et l’avènement d’Yggdrasil.[/u][/b][/size]

[i]« Ne soyez pas nostalgiques des Temps Jadis, car ils sont à présent révolus. »
Ashen-Shugar, Premier Val’Haeru.[/i][/center]

« Ainsi vous a-t-il été conté la Légende de l’Yghel Draesil. Mystérieux demeure le présent qu’Isha offrit ce jour- là à ses enfants, car il semblait régénérer les corps et les esprits. Mais surtout, à ceux qui savaient tendre l’oreille, il leur était possible de communier avec les âmes de ceux qui vécurent, et qui demeuraient à présent aux côtés des Dieux dans les Cavernes des Longs Soupirs, là où chaque âme attend d’être jugée avant de se voir donner le droit de marcher dans la demeure des Immortels. Immensément précieux demeurait donc ce cadeau, et de grand chagrin fut sa perte, comme il vous l’a été raconté précédemment. Mais voici, il est temps pour moi de conter des temps plus sinistres encore, et cela m’est d’une grande peine, car immenses furent la souffrance et la douleur en ces temps. Car enfin, le Peuple Eldar s’était élevé et parcourait le vide interstellaire, commandant aux étoiles et aux systèmes selon leur gré, déplaçant des animaux et des plantes d’une planète à une autre, créant moults merveilles selon leur volonté, et parmi elles les Mondes Vierges actuels, sources de si nombreux malheurs, derniers vestiges de leur gloire de jadis. Durant un nombre incalculable d’années, ils bénéficièrent du savoir des Anciens, auprès desquels ils apprirent de grandes choses et développèrent leur technologie et leurs connaissances de l’Univers. Leurs vaisseaux effilés parcouraient les vastes réseaux de la Toile, convoyant de nombreuses richesses d’un bout à l’autre de la Galaxie en seulement quelques semaines de voyage. Grands et glorieux furent ces temps, la race Eldar gouvernait alors la Galaxie et régnait sur un empire florissant et merveilleux.

Mais voici ! Depuis la fin de la Guerre Céleste, les Anciens se savaient sur le déclin. Leur temps en ce monde était à présent révolu, depuis le moment où ils furent privés de leurs pouvoirs. Ainsi, et pour la dernière fois, ils apprirent à leurs enfants de nombreuses choses, et les mirent en garde contre leur chute, car un empire qui s’élevait si haut pouvait tout aussi bien retomber bien bas. Peu d’entre eux écoutèrent leurs sages paroles, et bien leur en a pris. Ainsi s’acheva le temps de cette race millénaire, l’une des premières à avoir parcouru les étoiles, celle qui développa la vie en cette Galaxie, et à qui nous devons tant de chose. Car enfin, lorsque tous furent partis, lorsque la dernière Arche emportant leurs ultimes représentants eût disparu dans les limbes infinies du vide, prit fin la domination des Anciens sur la Galaxie. Leur temps était terminé, l’Age des Eldars commençait. Nulle légende ne parle de ce qu’ils devinrent par la suite, s’ils survécurent ou s’éteignirent à jamais. Certains pensent qu’ils s’installèrent sur une planète lointaine et isolée, mais nul n’a jamais pu le vérifier. Les eldars pleurèrent leurs maitres, il y eût de nombreuses cérémonies et la galaxie toute entière résonna de chants, d’odes et de poèmes composés en l’honneur des temps jadis où ils apportèrent et dispersèrent la vie dans la Galaxie.

Mais voici ! Tel qu’il a déjà été conté, l’empire eldar grandit et se développa, se parant de mille joyaux et de palais somptueux et opulents. Ainsi, sur la lointaine Ethanon, la cité d’Avalondë s’élevait déjà depuis des milliers d’années. Ses hautes flèches cristallines perçaient le ciel, ses dômes polis abritaient de vastes zones de nature verdoyante et luxuriante et ses Temples figuraient parmi les plus beaux qui furent bâtis en ces temps. En leur centre trônaient des statues gigantesques à l’effigie des divinités auxquelles ils étaient dédiés, leurs parures étaient serties de gemmes scintillantes et leur corps était de cristal poli que, chaque jour, les Hauts Prêtres venaient nettoyer. De gigantesques ponts d’argents enjambaient les bras de l’Ithil Shanael, celui que l’on nommait le Fleuve des Soupirs et qui entourait la cité. Un bois féérique l’englobait, et il fut appelé Vaniar Anarnen, le Bois aux Murmures, car la légende raconte que les âmes de ceux qui vécurent parlaient aux oreilles de ceux qui y pénétraient et qui savaient les écouter. Ainsi, grande fût la gloire d’Alvalondë et majestueuse fût elle, car elle demeurait parmi les plus belles cités que comptait l’empire eldar. Mais si grande et si puissante qu’elle fût, sa lumière n’était pas éternelle pour autant car toujours rôde l’Ombre là où la Lumière des Dieux faiblit.

Car voici ! Ethanon demeurait assez distante de l’empire, rejetant les manières éloquentes de la cour et le culte de la jouissance et de la richesse en vigueur, préférant profiter des mystères de la nature plutôt que d’explorer ceux du plaisir, sous toutes ses formes. Pourquoi se suffire à soi même ? Pourquoi créer de somptueux palais, dans le seul but de satisfaire son égo ? Que sont des merveilles si elles ne sont érigées non pas à la gloire d’un Dieu, mais à sa propre personne ? Trop peu furent- ils, et ceux d’Ethanon furent parmi eux, à ressentir les prémices de grands changements dans la société eldar. Infimes ils demeuraient encore, mais chacun d’entre eux se rappelait les sages paroles des Anciens, et c’est au sommet de la pente que l’on peut encore avoir le choix. Et ils s’en rappelèrent lorsque le temps fut venu. Mais cela est une autre histoire, qui plus tard vous sera contée. Car enfin, certains des nobles de la cour impériale en vinrent à jalouser les vastes cités édifiées sur Ethanon, et particulièrement Alvalondë. Pour eux, de tels joyaux se devaient d’être pleinement intégrés au sein de l’Empire. Ils ne pouvaient souffrir que de telles merveilles ne leur appartiennent pas. Pour la majeure partie d’entre eux, cela se limita à du simple désir, à de l’envie, et beaucoup furent ceux à essayer de dépasser ou égaler sa beauté. Mais sans succès. Cependant, chez deux d’entre eux, le désir se mut en jalousie, et la jalousie laissa place rapidement à la haine. Aussi, en vinrent-ils à haïr leurs frères et à comploter contre eux. Ces nobles sont connus comme Ahel Nargoth, les Noirs Ennemis, car grands furent le chagrin et la tristesse qu’ils apportèrent à leur peuple. Leurs noms étaient Makar Eshinel et Valumiel Haerith, qui présidaient au système d’Arkimar, et maudits demeurent- ils à présent à travers les contes et les lamentations eldars. Car enfin un grand pouvoir ils possédaient, et un puissant empire commercial servait leurs intérêts. Durant de longues années, ils semèrent les graines de la discorde à la cour pour retourner le frère contre le frère, afin de s’emparer des richesses et des merveilles qu’ils convoitaient sur Ethanon. Ainsi, ils en vinrent même à interférer auprès du Conclave, pour retirer Ethanon des planètes impériales. Mais si grande que fut leur emprise, jamais ils ne purent retourner la cour contre son peuple. Aussi leur haine en vint elle à grandir, elle s’amplifia et bientôt ils n’eurent plus qu’une seule et unique obsession : détruire Ethanon et son peuple, mettre à bas les palais de cristal, piétiner les vastes plaines et brûler les forêts. Mais ils avaient besoin d’une armée, une grande armée qui traverserait le vide à travers la Toile, aussi, tel était leur but initial de corrompre d’autres nobles, et particulièrement le système de Shaeldon, admirateurs sans faille de Khaine le Dieu de la Guerre.


Et voici ! Leurs espoirs épuisés, ils décidèrent de constituer cette armée seuls. Leurs vaisseaux commerciaux furent réquisitionnés, et de nombreux fanatiques et mercenaires furent engagés. Car enfin, nombreux étaient les eldars, même en ces temps lointains, à explorer les voies du plaisir, et cette sombre entreprise en faisait partie à leurs yeux. Alors les cieux se couvrirent, les usines crachaient une fumée noire et opaque, alors que de plus en plus de vaisseaux sortaient des chantiers de construction. Nul ne s’aperçut de rien, car un grand nombre de nobles étaient déjà tournés vers leur propre plaisir, et il n’en fut qu’une poignée pour voir que quelque chose se passait. Mais, malheur à eux, ils furent traqués et exterminés, et les seuls qui en réchappèrent se cachèrent dans des endroits reculés. L’armée grandissait, leurs forces étaient nombreuses et peu expérimentées, mais elles compensaient cette tare par leur grand nombre. Et voici que tomba le dernier rempart qui protégeait Ethanon : la Flotte de Lumière, bras armé de l’Athal Naaru, sous le commandement de l’Amiral Shensha’th Athwenildë. Car dans tout l’empire se préparait un évènement rare : le couronnement du nouvel Empereur Shagael, Lumière des Etoiles Innombrables. Une gigantesque parade était prévue, un défilé des plus grandes armées de l’Empire et des meilleures flottes. La Flotte de Lumière en faisait partie. Durant plusieurs mois, Ethanon serait donc vulnérable. Qui donc s’attendait à cela ? Jusqu’où la jalousie pouvait- elle mener ?

Makar Eshinel et Valumiel Haerith lancèrent l’assaut lorsque la fête battait son plein. Des milliers de vaisseaux convergèrent vers Ethanon, des transports de troupes pour l’immense majorité d’entre eux. Les cités étaient frappées une à une, les tours mises à bas, les bâtiments incendiés et les routes coupées, les femmes violées, les enfants éventrés et les vieillards massacrés. Les défenses étaient peu nombreuses car d’une part elles se trouvaient avec la flotte et d’autre part, ce qui restait sur la planète se concentrait à Alvalondë. La vague déferlait inéluctablement, balayant tout sur son passage. Jusqu’à ce qu’elle se fracasse sur les blanches murailles d’Alvalondë, sans parvenir jamais à l’entamer. Toute tentative de communication était tout bonnement anéantie, si bien que toutes les cités en vinrent à tomber. Mais un enfant réussit pourtant à prévenir la flotte en utilisant la radio de son père massacré. Il mourut des suites de ses blessures quelques heures plus tard, mais son nom est révéré au même titre que les plus grands héros. Ainsi, Ethanon se couvrit de ruines, et de lourds nuages de fumée s’élevaient des cités brisées. Alvalondë restait debout seule et assiégée par une armée supérieure en nombre. Nul ne semblait pouvoir leur venir en aide, et la gloire d’Ethanon semblait toucher à sa fin.

Mais voici ! Alors que tout espoir avait disparu, alors que chacun des eldars d’Yggdrasil sentait la fin approcher, les cors de guerre résonnèrent et les rayons du soleil percèrent le ciel. Soudain les portes d’Alvalondë s’ouvrirent, et vint alors au devant des renégats les armées d’Ethanon rassemblées, et au devant marchait Tilmael, de la Maison Tanagar. Implacable demeurait leur marche et chacun savait que peu ressortiraient vivants de cette bataille. Nul ne pouvait décrire le courage de ces guerriers, car chacun d’entre eux était déterminé à se battre, à défendre son peuple, afin que le sang de l’innocent ne coulât plus. Tous savaient que cette bataille ne servirait qu’à gagner du temps, car enfin, lorsque le dernier d’entre eux serait tombé, plus personne ne s’opposerait à ces terribles ennemis, et même les pouvoirs de Manwë et Yvanna ne pourraient faire grand-chose. Alors soudain résonnèrent d’autres cors, et ceux-ci étaient le tonnerre même, les cieux en tremblèrent et se déchirèrent et beaucoup furent- ils parmi les renégats à prendre peur, car ce son pénétrait au plus profond de leurs âmes et de leurs coeurs. Car voici ! Dans une vague de lumière éblouissante et un grondement de tonnerre, s’avancèrent les Val’Haeru, les Guerriers du Sabre de Lumière, ceux dont on dit que là où ils vont ils apportent avec eux la bénédiction d’Isha. D’or était leur armure, ornée de branches entrelacées et harmonieuses, immaculées étaient leurs robes, frappées du symbole de la Fleur d’Or d’Yghel Draesil, et elles flottaient au vent à mesure que la brise soufflait. J’eus l’immense honneur d’apercevoir un Val’Haeru, et nul mot je ne pourrais employer pour vous décrire l’impression de sagesse et de majesté qui émanait de chacun d’eux. Et ainsi, ils étaient rassemblés, dans la Plaine de Cristal, pour se battre aux cotés de leurs frères, et derrière eux claquaient leurs somptueux étendards frappés de la Fleur d’Or d’Yghel Draesil, symbole du Temple d’Isha et des Val’Haeru. La simple vue de ce symbole suffit à semer la terreur dans l’esprit des renégats, mais menés par Makar en personne ils étaient déterminés. Alors s’avança dans la plaine Enentari-Indar, Première Val’Haeru, et tels furent ses mots qui portèrent très loin, et ses larmes coulèrent sur ses joues pâles:

« Voici ô Noirs Frères ! Que jamais vos âmes ne trouvent le repos, que l’entrée en la Cité Eternelle vous soit à jamais refusée ! Soyez maudits, vous qui avez versé le sang de l’innocent ! Le sang de mes frères et de mes sœurs ! Le sang des enfants et des vieillards ! Puissent vos corps flétrir et vos terres dépérir, puissent vos noms être châtiés à jamais ! Sois maudit toi Makar, qui incarne le Mal! Vous avez brisé des cités, vous avez brisé nos âmes et blessé nos cœur ! Mais vous ne briserez point Alvalondë tant que mon peuple et moi pourrons nous tenir debout ! Puissiez-vous à présent ressentir la vengeance du Peuple d’Ethanon ! »

Alors Makar s’avança à son tour, dans son armure noire comme la nuit, et il portait au côté un heaume tout aussi noir et ouvragé, serti de rubis éclatants. Le regard plein de haine et de colère, empli d’une volonté de verser le sang, ses mots étaient chargés d’un profond mépris envers le noble peuple d’Ethanon et tels furent-ils:

« Sottises demeurent tes mots, ô pathétique Val’Haeru ! Car voici ! Nul n’arrêtera mes armées, votre ridicule pouvoir sera balayé, votre cité sera réduite en cendres, comme l’ont été ses sœurs avant elle ! Nul ne viendra vous sauver à présent ! Que la colère de mon peuple s’abatte sur vous ! Puisse le Néant vous submerger et la peur être votre seule compagne ! Et lorsque tes frères seront tombés, lorsque tu comprendras l’erreur que ton peuple et toi avez faite, alors je viendrai balayer ta pitoyable petite âme ! »

Ainsi parla Makar, Noir Commandeur des Armées Sombres, avant de s’en retourner vers le sommet de la colline où il dirigerait l’assaut. Et soudain les cors ennemis sonnèrent, et tous se préparèrent à la bataille inéluctable qui scellerait le destin d’Alvalondë et de son peuple, celle qui plus tard fut connue sous le nom de Dagor Arva’Enari, la Bataille de la Plaine de Cristal. Alors s’avança aux côtés d’Enentari-Indar ,Tilmael Tanagar, chef de la Haute Maison Tanagar, celle dont on dit qu’ils demeurent les messagers de Khaine, et ainsi parla- t-il à celle envers qui il éprouvait un profond respect :

« Voici, ô Première Val’Haeru ! C’est un honneur de combattre à tes cotés ! Puissions-nous nous retrouver en les vastes salles du Palais Aux Mille Lumières, lorsque nos âmes seront parties ! »

Il inclina la tête en signe de respect, et retourna parmi les siens. Alors l’ennemi s’élança à travers la plaine, dans un cri de rage assourdissant, le ciel se couvrit de nuages sombres et denses qui masquèrent les rayons de Niel Dashan, alors que le tonnerre grondait.
« Nous y voilà… » pensa alors Enentari-Indar. Mettant son sabre au clair, celui-ci irradia d’une intense lumière alors que d’antiques mots de pouvoir étaient prononcés. Puis, dans des gestes amples et gracieux, ses frères et sœurs Val’Haeru firent de même, et bientôt, ce fut comme si la plaine n’eût jamais été recouverte par un ciel orageux et lourd comme la forge de Vaul. Car les Guerriers du Sabre de Lumière, les défenseurs de la Fleur d’Or, étaient prêts au combat. Alors la Première Val’Haeru s’élança dans la plaine, et, bientôt imitée par ses frères et sœurs, elle lança le cri « Iolavail Val’Haeru ! » pour la dernière fois.

Tilmael Tanagar se trouvait au milieu des osts de l’Athal Naaru lors de cette charge héroïque. Ses guerriers étaient nerveux, et la peur enserrait leurs âmes, mais la vue de leurs frères et sœurs Val’Haeru chargeant l’ennemi les transcenda tous. Sortant sa lame spectrale, il lança à son tour :

« Mes frères et mes sœurs ! Tant que l’un d’entre eux sera debout, je veux que vous fassiez tout ce que vous pouvez pour leur montrer qui sont les vrais guerriers ici ! Par la barbe d’Asuryan, qu’il ne soit pas dit qu’un Val’Haeru surpasse un Tanagar en combat ! A la guerre mes frères ! A la guerre ! Pour la gloire d’Alvalondë ! »

En vérité, il savait qu’ils n’arrivaient même pas à la cheville du plus faible d’entre eux, mais cela galvaniserait ses guerriers. Alors les armées de l’Athal Naaru s’élancèrent à leur tour dans la plaine, à grands cris, derrière les légendaires Val’Haeru, et nul ne semblait pouvoir les arrêter. La charge fut infiniment mortelle, et nombre de valeureux guerriers mordirent la poussière avant même de s’en rendre compte. Les renégats tombaient par dizaines, fauchés par la vague inéluctable de la vengeance. Le sang ils avaient fait couler, et à présent, par le sang ils payaient le prix de leur folie. Mais de nombreux autres guerriers tombaient pour défendre leur peuple, et cette bataille fut d’un grand chagrin, et immense fut ma tristesse lorsque mon père me la conta. Car si grands et si déterminés qu’ils étaient, ils n’en étaient pas moins mortels, et chaque mort était une profonde blessure pour les eldars d’Ethanon, car faibles demeurent les naissances chez les eldars. Ainsi furent-ils nombreux à passer le Tissu de l’Infini, leurs âmes à jamais blessées par une arme plus perfide que toutes les autres. Ces âmes allaient errer dans les profondes cavernes des Longs Soupirs, ne trouvant point de repos jusqu’au Rhana Dandra, où ils reviendront se battre aux côtés de leurs frères. L’espoir s’estompait peu à peu, et tous semblaient inéluctablement perdus.

Mais voici ! Entourés par un halo de lumière pure, les Val’Haeru se battaient avec une rage et une détermination sans faille. Leurs sabres virevoltaient en sifflant, fauchant à chaque passage des dizaines d’ennemis. Ils combattaient dos à dos, dans une danse aussi gracieuse que terriblement mortelle. Pour chacun d’entre eux qui tombaient à genoux, mortellement blessé, c’étaient des centaines d’ennemis qui périssaient, profondément entaillés. Nul poème ne pourra jamais chanter leur gloire et leur courage à leur juste valeur, car le peuple d’Ethanon doit son salut à ces nobles guerriers. Mais si forts ils étaient, ils étaient peu nombreux, et chacun d’entre eux qui périssait était un lourd tribut sacrifié sur l’autel de la victoire. Et ainsi en vinrent- ils à n’être plus que quelques dizaines debout et vaillants, puis dix, puis cinq, jusqu’à ce qu’il ne reste bientôt plus qu’ Enentari-Indar et ses deux meilleurs disciples, en sueur dans leurs robes toujours immaculées et leurs armures d’or.

Ashen Shugar observait la bataille à travers la paroi translucide du dôme de cristal poli. Nombreux étaient les sentiments qui le rongeaient de l’intérieur. Il serra Ashanel, l’épée d’Enentari-Indar, symbole du plus haut grade Val’Haeru. Il savait qu’elle l’avait ensorcelé avant la bataille. Il savait aussi pourquoi. Mais il ne pouvait s’y résoudre. La simple vue de l’épée qu’il serrait à présent ne lui rappelait que trop ses responsabilités futures et le fardeau qu’il aurait à porter. Il ne pouvait se résoudre à demeurer le dernier Val’Haeru. Sa place était là- bas, à leurs côtés, sabre au clair. Il voulait se battre ! Il voulait défendre son peuple, lui aussi. Il ne savait pas qu’il ne le pouvait pas. Le regard empli de rage et de tristesse, il reporta ses yeux au loin.
Enentari-Indar mit à bas son casque. Du sans coulait de sa tempe droite, là ou l’épée de son ennemi avait violemment heurté le heaume finement ouvragé. Elle considéra un instant son adversaire qui gisait à ses pieds, implorant d’une voix faible et apeurée sa pitié. Elle lui donna une mort rapide et peu douloureuse. Bien moins que ce qu’il méritait. Nombre de ses compagnons étaient morts à présent. Ils s’étaient battus jusqu’à leur dernier souffle, donnant jusqu’à leur âme pour préserver la vie ne serait -ce que d’un seul enfant d’Alvalondë. Ce serait donc sa dernière bataille, elle en avait conscience. Elle eût soudain une pensée pour Ashen Shugar, son meilleur disciple. Un sentiment profond était né entre eux, mais elle l’avait toujours refoulé. A présent, celui-ci ressortait au grand jour et lui donnait une partie de sa force. Si les circonstances avaient été autres, ils auraient surement fondé une famille. Mais elle savait qu’il ne pouvait plus en être ainsi. Ashen Shugar serait le dernier Val’Haeru, et il aurait la charge de faire renaître le Temple de Lumière. Plus jamais la Fleur d’Or ne retrouverait son éclat de jadis, mais elle perdurerait au moins. Voilà pourquoi il ne pouvait pas se battre à ses côtés en ce jour. Pourquoi elle l’avait ensorcelé. Pourquoi elle en avait reçu l’ordre, de Manwë lui-même. Elle avait vertement protesté, elle avait même versé des larmes. Mais impassible il était resté, comme il restait toujours si sage il était. Ré-empoignant son épée, elle s’élança de nouveau. Ils n’étaient plus que deux Val’Haeru à encore se tenir sur la plaine. Son compagnon tomba, transpercé par cinq épées, non sans avoir mis fin à la vie de ses adversaires et à trois autres. Il était mort en brave. Elle courut alors vers la colline devant elle, parant et taillant dans la masse. Elle était blessée, mais ne le sentait pas. Elle se battit avec plusieurs officiers, qu’elle mit à bas. Plusieurs guerriers vinrent à elle, elle les balaya. Deux généraux vinrent eux aussi, mais elle était épuisée. L’un d’eux mordit la poussière, mais le second la blessa au flanc. Elle tomba à genoux, le souffle court, son épée plantée à ses pieds. La réalité vacilla. Le général devant elle pointa son épée sur sa gorge, mais il fut arrêté par un cri lointain. Makar s’avançait en courant vers elle. Il s’agenouilla devant elle, le visage à quelques centimètres du sien marqué d’un rictus méprisant :

« Pathétique Val’Haeru, ne t’avais -je point averti ? Ton pitoyable pouvoir ne pourra rien ! Ton peuple et toi serez balayés ! A présent, je vais prendre ton âme comme je te l’ai promis ! Mais dans ma magnanimité, je t’accorde une dernière parole. »
Enentari-Indar luttait pour rester consciente. Sa vision se troublait et elle se sentait faible. Elle avait perdu beaucoup de sang, mais sa tâche n’était pas accomplie. Elle avait attendu ce moment depuis le début de la bataille. Elle allait mourir, elle le savait, mais pas en vain. Elle leva les yeux et lui cracha au visage :

« Soyez maudits, toi et tes traitres ! »

Avec une rapidité sans pareille, elle agrippa le pommeau de son sabre, et dans un geste fluide en même temps qu’elle se levait, décapita Makar dans une gerbe de sang. Son corps flasque tomba à ses pieds, sans vie. Alors nombreux furent- ils pour venir la tuer et plus nombreux encore furent- ils à être terrassés. Elle périt, sabre à la main, percée de toutes parts de dizaines de lames, dans l’honneur et la gloire. Ici s’achève l’histoire d’Enentari-Indar, Première Val’Haeru, fille de Tilmael Tanagar, chef de la Haute Maison Noble Tanagar. Ici débute sa légende.

Les larmes coulaient sur les joues d’Ashen Shugar. La colère le submergeait. Il savait qui en était responsable, et il savait aussi que ce n’était pas la bonne personne vers qui il la tournait. Il continuait à fixer l’endroit ou sa bien-aimée était tombée. Cette blessure en son âme ne se refermerait jamais, et la dernière image de la femme qu’il aimait resterait à jamais gravée dans sa mémoire. Manwë traversa la porte ouvragée qui menait au dôme. Son visage ne laissait rien transparaitre, comme à son habitude. Ainsi demeurait sa sagesse et tels furent alors ses mots :
« Je sais ce que tu ressens ô Ashen-Shugar. Grande aussi est ma tristesse. Mais voici, sache qu’ils ne sont pas morts en vain. Chaque mort a un but. Chaque but sert l’Ordre des Choses. »

La colère submergea Ashen-Shugar alors que ses larmes continuaient à couler :

« J’aurais dû y être moi aussi ! Ma place était à leurs cotés ! Ils sont morts à présents ! Tous ! Et je suis le dernier ! »
« Sache que ton chagrin est partagé, mon frère mais… »
« Et que savez -vous ? Qui êtes- vous donc ? Mes frères sont morts, mes sœurs ont péri et vous osez venir me parler de chagrin ? »

Un instant, il eut une envie profonde d’en finir avec lui. Il fit mine de sortir Ashanel de son fourreau, mais il fut assailli par une violente douleur à la tempe et tomba à genoux, le souffle court. Manwë n’avait pas bougé, et le fixait de son regard perçant et sage. Il s’approcha alors de lui, d’un pas ample, ses robes immaculées flottant derrière lui. Ashen-Shugar essayait de retrouver ses esprits. Le Seigneur de l’Athal Naaru tendit alors la main pour l’aider à se relever. Ashen-Shugar l’agrippa d’une main ferme. Alors il vit. Il vit les tours cristallines mises à bas, il vit les bâtiments en flammes et les allées noircies, il vit les corps démembrés, les enfants hagards et la détresse des femmes. Il vit Alvalondë en ruine, et son peuple anéanti. Il vit la fin des siens. Lorsqu’il revint à la réalité, il était profondément bouleversé.

« Pardonnez-moi, ô Seigneur ! J’oublie votre sagesse. Ma colère m’aveuglait. Ce que vous avez fait était nécessaire.»

« Nul besoin de pardon, ô Ashen-Shugar. De grands chagrins sont ces temps, mais c’est un chemin qu’il nous faut emprunter. Car enfin, seul le Salut importe..."

D’un geste de la main, il lui intima de sortir. Le Premier Val'Haeru posa une dernière fois ses yeux sur la personne la plus sage parmi son peuple, inclina sèchement la tête en signe de respect, puis il sortit. Manwë s’approcha du dôme. Son regard portait loin, très loin, jusqu’aux confins de la bataille. Celle-ci touchait à son terme. Les Val’Haeru étaient tombés, et les derniers Tanagar suivraient aussi, sabre en main. Le sang imbibait la plaine. Un sang versé en vain. Un sang de honte pour les eldars de l’Empire. Ce jour resterait gravé dans les mémoires des eldars d’Ethanon jusqu’à la fin des temps. Alors Manwë ferma les yeux.

Le Portail Toile s’ouvrit brusquement, mais avec grand silence. Le premier vaisseau à en sortir fut le Son of Isha, vaisseau Amiral de la Flotte de Lumière, commandée par nul autre que Shensha’th Athwenildë, Haut Amiral des armées de l’Athal Naaru. Derrière lui, venait la flotte au grand complet. Ils avaient reçus les messages de détresse envoyés avec l’énergie du désespoir, et ils avaient rompu le protocole impérial, au risque de provoquer une crise diplomatique. L’Amiral avait éclaté de rire lorsqu’on lui avait signifié cela, et avait rétorqué :

« Le sang de mon peuple est en train de couler, et je me trouve là à faire les fanfaronnades pour la Cour. Que celui qui veut m’empêcher de secourir mon peuple essaie donc, et il connaitra alors ma colère. »

Il s’en était alors retourné et avait ordonné à ses capitaines de mettre le cap sur Ethanon le plus rapidement possible. Le voyage à travers la Toile avait duré deux semaines à pleine vitesse. Ce qu’ils voyaient tous à leurs pieds leur brisait le cœur et même leurs âmes. Le ciel d’Ethanon était couvert de nuages noirs. Partout, d’épaisses volutes de fumée montaient vers le ciel, à des endroits précis de la planète. L’Amiral comprit alors, horrifié, qu’il s’agissait des emplacements des cités et des villes. Il repensa aux gens qui vivaient là, aux femmes et aux enfants. Il repensa à ces milliers d’âmes qui, sûrement à présent, étaient perdues. Il agrippa sa gemme-com, les yeux pleins de larmes et lança :

« Escouades Faolchu Un et Deux, appareillez vos Nightwings. Je veux un vol de reconnaissance au dessus de chacune des cités en bas. Sauvez ceux qui peuvent encore l’être. Ramenez- en le plus possible ! »
Et soudain il aperçut un vaisseau devant le sien, escorté par deux frégates légères. Un visage apparut sur son écran :

« Je suis Valumiel Haerith, commandant en chef de la Flotte d’Azur. Ethanon est en état de siège. Veuillez faire demi-tour, et retournez d’où vous venez. »
Shensha’th Athwenildë ne répondit même pas. Il donna l’ordre à ses croiseurs d’ouvrir le feu, d’anéantir cette flotte de traîtres et de mécréants. Les pulsars zébrèrent le vide alors que des gerbes d’énergie jaillissaient des flancs des destroyers de l’Athal Naaru. La bataille serait courte. Les renégats n’avaient pas prévu d’affronter la flotte de l’Athal Naaru, et ils s’étaient arrangés pour la tenir éloignée d’Ethanon. C’était sans compter sur la détermination de son peuple qui avait réussi à la contacter. Il tourna alors les yeux vers la plaine et vit Alvalondë debout et fière, mais assiégée. Elle ne tiendrait plus très longtemps. C’est alors que le miracle se produisit. Un miracle qui resterait gravé dans la légende.

Car voici ! La terre se mit à trembler, de profondes fissures marquèrent la plaine aux alentours d’Alvalondë, les arbres oscillèrent et des crevasses apparurent alors que de puissants craquements se faisaient entendre. Alors le ciel s’embrasa, une lumière éblouissante envahit la plaine, et nombreux furent les ennemis à tomber à genou les yeux brûlés. Et soudain, sous les rayons de Niel Dashan qui perçaient les nuages, la fière cité d’Alvalondë s’éleva dans les airs. Les renégats furent terrifiés à la vue de ce spectacle et beaucoup furent pris de folie. La cité prenait de l’altitude, et de gigantesques blocs de roches et de terre se détachaient de la massive structure pour venir s’écraser en contrebas.

L’Amiral n’en croyait pas ses yeux. La cité s’élevait bel et bien ! Cela était à peine croyable et pourtant il le voyait . Soudain, une présence familière s’imposa à son esprit. Comprenant ce que celle-ci lui demandait, il agrippa sa gemme-com, le cœur lourd, et lança :
« A tous les croiseurs de la flotte. Mettez vous en orbite stationnaire au dessus de la plaine. Armez les pulsars. C’est un ordre ! Athwenildë terminé.».
Il savait ce que cela impliquait, mais ne pouvait s’y résoudre. Il ne put dès lors plus retenir ses larmes.
Manwë se tenait toujours au même endroit. Il observait la plaine devenir de plus en plus petite à mesure que la cité s’élevait. Des pensées multiples qui assaillirent son esprit à ce moment, il en est une qui prédominait : la survie de son peuple. Il avait vu des futurs innombrables, il savait ce qui l’attendait. Mais le chemin demeurait long et toujours sinueux et lui-même ne savait pas très bien vers quoi ils avançaient. C’est à cela qu’il pensait à ce moment précis. Il implora les Dieux de lui venir en aide, mais il savait que c’était vain. Depuis la disparition du Pont d’Or, les Dieux n’intervenaient plus. Isha aurait balayé ses ennemis, aussi facilement que l’on souffle sur la poussière amassée sur un trop vieux livre. Mais elle ne pourrait répondre à son appel. Telle est la volonté d’Asuryan, Celui Qui Est. La cité s’élevait encore et encore et bientôt, la plaine ne fut plus qu’un point sombre à travers le dôme poli. Manwë fut alors assailli à travers sa gemme-com de demandes d’ordres de la part des capitaines en orbite. Il savait ce qu’il devait faire. Et il savait pourquoi. Il regarda une dernière fois la plaine qui l’avait accueilli son peuple et lui, aux temps jadis où les Dieux s’étaient tenus là, et, d’une voix brisée par le chagrin, il lança :

« Ataeloren… »

Et ce fut alors un déluge qui s’abattit sur la plaine. Des milliers de pulsars zébrèrent le ciel, et s’écrasèrent sur le sol, vitrifiant à chaque impact de larges surfaces. La roche fondit, l’atmosphère s’embrasa, les arbres se calcinèrent instantanément, les lacs et les fleuves à proximité bouillonnèrent alors que de lourds nuages de vapeurs s’élevaient dans les airs. Le Bois Aux Murmures était en flammes. Les derniers bâtiments des cités alentours furent réduits en poussière, alors que les renégats et leurs armées étaient balayés, une bonne fois pour toute, de l’Existence. Par le feu ils avaient fait couler le sang, par le feu ils périssaient à présent. Tel était le bûcher de la vengeance. Alors, pour la seule et unique fois de son existence, des larmes coulèrent des yeux de Manwë, Seigneur de l’Athal Naaru, alors que la plus belle plaine de la planète était détruite sous ses yeux. Trop lourd était ce fardeau, même pour un être aussi sage que lui. Lorsque, anéanti, il donna l’ordre de cesser le feu, il ne restait de la plaine qu’une tache noircie. Plus rien des vastes étendues vertes et or, plus rien des oiseaux et des chevaux, ils avaient fuis depuis longtemps. Peut être Ethanon retrouverait elle sa beauté de jadis un jour. Mais ce serait sans son peuple, car cette blessure était trop profonde. Il s’avança alors vers l’Yghel Draesil, dont il savait qu’il ne refleurirait plus jamais à présent, posa une main sur son tronc lisse et lança :

« Voici ô Mère ! Notre terre est morte ô Isha. Ton cadeau a été brisé. Tes Enfants t’ont déçue. La haine et la folie les ont submergés. Le frère a fait couler le sang du frère. Nous ne méritons plus ce présent. Le joyau d’Ethanon, la cité bâtie en ton nom, n’est plus qu’un souvenir. Sa lumière s’est éteinte. Nul phare ne brillera plus dans le noir à présent. Mais nous sommes l’Athal Naaru. Nous sommes les Eldars. Et Yggdrasil sera à présent notre demeure jusqu’à la fin des temps. »

Alors la Flotte de Lumière entoura ce qui allait devenir le vaisseau-monde Yggdrasil et, ensemble, ils s’éloignèrent de leur patrie. Elle mettrait du temps à panser ses plaies, mais la nature reprendrait ses droits. Comme toujours. Ainsi s’achève le terrible récit de la Chute d’Ethanon la plus merveilleuses et la plus belle planète des eldars. De grande peine fut la perte de cette planète, et l’écho de cette blessure résonne encore aujourd’hui dans le cœur des eldars d’Yggdrasil car sa chûte jetait les prémices d’une chose plus terrible encore que toutes celles qui furent : la Chûte du Peuple Eldar et la naissance de l’Ennemi.. Chacun se souvient de sa beauté, de ses plaines et de ses océans. Chacun sait ce qu’ils ont perdu en ce jour, et c’est quelque chose qu’ils ne doivent point oublier. Moi-même je ne peux qu’en parler avec grand chagrin, et une peine immense car j’eus jadis le privilège d’aller en Alvalondë. Mais à présent, elle demeure à jamais perdue, et nul ne pourra plus voir ces tours effilées. Sauf ceux parmi les eldars qui auront été choisis. Mais ce temps n’est pas encore venu. Allez à présent, et laissez-moi reprendre mes esprits. Ces légendes sont dures pour moi car elles ravivent des cicatrices encore douloureuses et vives. Mais n’oubliez jamais Alvalondë et Ethanon, car même en souvenir, elles veilleront sur vous lorsque la Nuit viendra, lorsque l’Ombre dévorera la Lumière. »


[center][b][u][size=18]Chapître Quatrième : Le Grand Exil.[/size][/u]
[/b]

[i]« Nul ne peut comprendre notre souffrance. Trop de sang à été versé, trop de guerriers sont tombés. Qui donc pourrait décemment nous demander de combattre à présent ? »
Manwë, Seigneur de l’Athal Naaru.
[/i][/center]

En réécriture^^




[center][u][b][size=18]Chapître Cinquième : La Chute. [/size][/b][/u]

[i]«Aurë entuluva! Aurë entuluva Eldari nashten ! » « Le jour reviendra ! Oui, ô peuple des Eldars, le jour reviendra ! »[/i]
Eldrad Ulthran, Grand Prophète d’Ulthwë.[/center]



« Ainsi, les années passèrent, puis les siècles et les millénaires. Avec le temps, l'Histoire fut contée en légende, et les récits du peuple d'Ethanon furent chantés aux jeunes eldars comme un conte épique avant de sombrer dans les songes de la nuit. Et alors qu'une arche immaculée s'éloignait à travers les limbes infinies du vide galactique les eldars suivaient leur propre destinée. Car voici! L'Empire s'éleva au firmament des plus grandes merveilles, un panthéon de lumière et de gloire comme il n'en fut jamais. Des planètes entières furent couvertes de minarets immenses et plus éclatants encore que l'Ishareia, des flèches imposantes dressées pour défier les cieux eux-mêmes et qui reflétaient la gloire et l'hégémonie de tout un peuple. Les eldars gouvernaient la galaxie, les étoiles et les systêmes, ils modelaient les planètes selon leurs caprices, et construisaient des merveilles à la hauteur de la puissance qu'ils avaient acquise. Ils modelaient la réalité selon leurs désirs et voguaient à travers les étoiles à bords de nefs majestueuses aux chatoiements or et argents. Nul n'inquiétait plus ce fier peuple, car tout ceux qui étaient venus en ennemis avaient été balayés et écrasés, alors que des machines redoutables et longilignes foulaient le sol de leurs empires, broyant de leur poigne l'espoir futile d'égaler la race supérieure. Oui, les siècles passèrent, les millénaires, et les âges. Les leçons du passé furent oubliées, et les avertissements n'étaient plus qu'un sombre murmure soufflé par la brise des vents matinaux. Mais il vînt un temps où cet age pris fin, où tout ce qui fut fut créé fut perdu, où en un seul instant, nous fûmes condamnés.

Car voici ! Les eldars s'étaient libérés. Leur technologie était telle qu'il n'y avait nul besoin de travailler, des machines complexes effectuant ces tâches pour eux, et ils eurent dès lors tout le loisir d'explorer les innombrables années qui composaient leurs existences. Alors ils s'engagèrent sur d'autres voies, des voies plus sombres et plus occultes. Au commencement, cela ne semblait être qu'un hédonisme naissant, une recherche du plaisir là où il pouvait être trouvé. Une exploration des multiples facettes des saveurs que leurs nombreux siècles de vie pouvaient leur apporter. La vie des eldars étant incroyablement longue, qui pourrait les en blâmer? Mais ils avaient oublié. Oui, ils avaient oublié. Car leurs émotions résonnèrent dans le Sha'eil, des émotions émanant d'esprits puissants et avancés, et ces émotions brutes eurent une répercussion dans ses courants tumultueux , d'abord un simple murmure, elle se mua en un écho infime puis de plus en plus imposant, alors que les eldars sombraient petit à petit dans la luxure. Et ils en vinrent alors à franchir les frontières mêmes de l'hédonisme, à rechercher des sensations toujours plus fortes et toujours plus grandes afin d'assouvir leurs psyché insatiable. Alors, des cultes abjectes se répandirent dans toutes les strates du peuple eldar, et pas une seule planète, pas un seul systême ne fut épargné par cette vague de malheur. Lentement, les eldars s'engagèrent sur une terrible voie, car ils ne savaient pas ce qu'ils allaient éveiller dans les profondeurs d'un monde dont ils connaissaient si peu de choses. Des palais luxuriants se parèrent d'une couleur rouge, et le sang des malheureux qui tombaient imbiba les soieries et les tapisseries d'une époque glorieuse à présent révolue. Partout, des enfants étaient massacrés, des femmes violées et des citées brisées, sur un simple caprice d'un noble assez puissant pour l'ordonner. La société eldar plongea alors dans l'abîme, un abîme dont elle ne ressortirait jamais. Et pourtant, au commencement, certains virent le terrible chemin qu'empruntaient leurs frères de sang et ils rassemblèrent alors les leurs sur des planètes en marge de l'Empire. Se souvenant des mises en gardes de leurs Pères et des nombreuses histoires qui avaient baignées leurs enfances, ils choisirent l'exode, et c'est par centaines de milliers qu'ils quittèrent la folie de l'Empire pour embrasser l'appel des planètes qu'ils avaient jadis ensemencées. Parias ils demeuraient, prônant la raison et le contrôle plutôt que le culte des plaisirs. Ainsi demeura l'existence de ceux que nous connaissons aujourd'hui sous le nom d'Exodites, ceux là mêmes qui virent ce que peu d'autres virent avant eux, et qui choisirent une voie qui les sauva tous de la destruction. Mais de nombreux autres frères et soeurs prirent conscience que quelque chose de terrible sommeillait dans l'ombre, une présence qu'ils ne pouvaient sentir ni toucher, mais qu'ils ressentaient au plus profond de leurs âmes. Alors voici qu'ils élevèrent de majestueuses nefs aux voiles d'or scintillantes et, rassemblant un grand nombre des leurs, ils s'élancèrent à travers l'espace, vers le vide, et vers les étoiles. Mais aussi difficile que cela puisse paraître, une grande partie de notre peuple continua d'avancer vers ce sombre chemin, et c'est au coeur du jadis glorieux port de Commoragh la Grande qu'ils continuèrent à étendre leurs meurs. Jusqu'à l'instant où Elle s'éveilla...

Et voici! Les émotions brutes résonnèrent dans le Sha'eil comme le tonnerre dans la tempête et soudain, les âmes des morts fusionnèrent, attirées par de sombres énergies, celles libérées par le vice, la luxure et la dépravation. Une conscience sommeillait, une conscience vile, perfide et malfaisante créée par ces énergies que l'esprit des eldars avait lui même produites, une conscience qui ferait le malheur du peuple eldar jusqu'au Rhana Dandra lui même. Et soudain, cette conscience s'éveilla, dans un cri si terrible qu'il déchira le Sha'eil et pulvérisa le coeur de l'Empire. En un instant, des dizaines de milliards d'âmes furent brisées, des merveilles millénaires tombèrent en poussière à jamais et le peuple eldar passa de l'apogée à l'extinction. Ainsi pris fin le règne des eldars sur les étoiles, avec la venue au monde du Fléau, de l'Assoifée, de l'Ennemie. Cet événement marqua notre déclin à tous, car trop peu des nôtres survécurent. Les Exodites avaient depuis longtemps gagné les planètes lointaines de la bordure orientale, mais ils étaient trop peu nombreux. Et si peu, si peu de vaisseaux-mondes parvinrent à échapper à l'onde psychique que mes larmes ne cesseront jamais de couler pour chacun de ceux qui sombrèrent dans les tréfonds. Si seulement cela s'arrêtait là, mes frères et soeurs, oui, si seulement...

Car voyez! La destruction de l’Empire ne fût qu'une chose visible et terrible, que tous ressentirent à des années lumières alentours. Mais bien peu de récits content ce que je vais vous conter à présent, car une grande ombre cette légende jette sur notre existence même. Car voici ! Slaanesh, celui que nous appelons l’Ennemie, s’éveilla de sa gestation millénaire et il émergea d’un grand cri, qui parcouru le Tissu de l’Infini comme une vague déferle sur la terre. Elle arracha en un instant les âmes des eldars trop proches, et les pulvérisa. Mais là où une infime fraction de temps se déroula dans le monde matériel, une période bien plus longue couru dans le Sha'eil , là où le réel perd tout son sens…

Et ainsi, le trône d’Asuryan trembla, le ciel se couvrit d'ébène et l’espoir se brisa car l’Ennemie venait de naître. Alors elle attira à elle des énergies sombres et impies, accumulées depuis des milliers d’années par la luxure de milliards d'êtres. Elles étaient le fruit du parjure et des vices, et celles-ci prirent la forme que leur créateur leur donna. Des créatures longilignes qui magnaient de redoutables fouets à têtes de serpent, des démons femelles, dont les membres n’étaient que griffes, mais dont la sensualité pouvait subjuguer les mortels, et d’autres créatures bien plus terribles encore, dont le nom se perd dans la légende. Et bientôt, une immense armée se leva, et il est dit qu’elle masquait la lumière des étoiles et que la vie elle-même périssait sous ses pas. Elle traversa les plaines, les fleuves et les mers, et nul ne semblait pouvoir l’arrêter. Alors les Dieux Eldar se réunirent en la vaste salle du Trône d’Asuryan, et ceux-ci prirent conseil auprès de leur maitre. Ils tinrent conseil durent des jours et des nuits, mais nul ne sut jamais combien de temps ils restèrent là à s'entretenir entre eux. Mais tous savent que c'est ainsi que les Dieux partirent en guerre!

Et voici! Les plus grand serviteurs des Dieux se déversèrent sur la plaine, devancés par chacun de leurs Maîtres, et ils se battirent pour libérer ces terres de l'Ombre. La bataille dura des jours, ou peu être des années ou des siècles, nul ne peut le dire, mais cependant, ils repoussèrent ensemble les démons, comme un mur de lumière chasse une ombre trop fugacee et trop terne, comme une simple poussière balayée par la tempête. Il y avait là les puissants Naaru mille fois bénis, porteurs de la lumière d'Isha, les Sehen'gahri, guerriers d'Ashtalon serviteurs des étoiles, et tant d'autres que ma vie ne suffirait point à énumérer leurs noms. Mais c'était avant qu'Elle ne vienne...

Car enfin l’Ennemie, pleine d’une rage sans nom, monta son cheval démoniaque dont les naseaux crachaient des flammes et dont les sabots étaient de métal fondu et Elle s’en alla seule à travers la bataille, sans que personne ne pût l’arrêter. Elle traversa la Plaine des Rêves comme une tempête à travers les cendres et tous ceux qui la voyaient passer tremblaient et s’enfuyaient, car Elle était empli d’une telle rage que ses yeux brillaient d’une flamme impie. Son galop creusa de profondes cicatrices dans la terre, et là où Elle passait, l’herbe mourait et noircissait. Seule Elle arriva devant les portes du Palais Aux Milles Lumières, demeure d’Asuryan le Très Haut. Les éclairs zébraient le ciel, alors que Mathlann faisait pleuvoir sa foudre sur les démons. Puis soudain, l’Ennemie cria sa rage, et tous furent touchés par ce cri démoniaque qui déchira la terre et les cieux. Elle saisit sa longue trompe, faite d’une corne maléfique immense, ornée de runes inconnues et occultes, et Elle frappa du poing les portes de cristal, et Elle héla le Roi Phénix de venir l’affronter en combat singulier. L’écho se répercuta jusque dans la vaste salle du Trône d’Asuryan. Ses capitaines reculèrent d’effroi, ses meilleurs serviteurs furent paralysés par la peur, eux que le courage et l’héroïsme avaient façonnés. Et Elle frappa, encore et encore, et sa trompe sonnait toujours plus fort, et il héla toujours Asuryan de venir. Et Asuryan vint. Pour la première fois depuis la Guerre Céleste, il descendit de son trône de diamant et vint au devant de son ennemi. Alors Il descendit, lentement, les marches de sa citadelle, et le bruit de Ses pas étaient comme la marche de mille armées. Les portes s’ouvrirent et ce fut un second soleil qui illumina soudain la plaine. Car voici ! Il sortit, couvert d’une armure éclatante forgée à même la lumière des étoiles, et il se dressa face à l’Ennemie comme une tour couronnée de lumière, son immense bouclier était frappé du Vol du Phénix, et son épée légendaire dissipait l’ombre de la bataille. Sous cette lumière, l’Ennemie elle-même en vint à douter, ses yeux brûlants de mille maux, mais poussée par la rage elle brandit soudain son fouet, fait d’une multitude de serpents, et chargea. Alors Asuryan lança vers le ciel Azoth Qal'i, la Lame du Phénix, et l’abattit comme un tonnerre. Mais l’Ennemie se jeta de coté, et le tranchant de l’épée creusa un sillon de lumière profond dans la plaine, d’où jaillirent des rayons brûlants. Maintes fois le Seigneur des Dieux tenta d’atteindre l’Ennemie, mais chaque fois elle s’écartait d’un bon, tel un nuage noir parmi les ténèbres, et elle perça Asuryan de sept blessures, et sept fois Asuryan poussa un cri de douleur qui mit les armées à genoux et fit trembler Ses serviteurs. Mais enfin, il vint que le Seigneur des Dieux se fatigua, et l’Ennemie abattit sur lui son bouclier et son fouet. Trois fois il mit genoux à terre, et trois fois il se releva, brandissant son écu brisé et son heaume fendu, et ces trois fois il blessa profondément le corps démoniaque de son mortel adversaire, et il est dit que ces blessures qu’il reçut alors ne se refermeront jamais, et qu’il souffrira éternellement, dans les profondeurs de son ténébreux royaume. La terre autour de lui était depuis stérile, tant la présence de l’Ennemie l’avait affectée. Et l’assaut continua, encore et encore, et le Monde ne connut plus jamais telle confrontation, excepté une seule et unique fois. Et il vint finalement, une dernière fois, qu’Asuryan fut à terre, brisé et affaibli, et c'est ainsi que l'épée de l'Ennemie trouva enfin Sa chair divine. Il regarda alors son ennemi dans les yeux, avec un regard qui aurait pu briser des armées entières et condamner des empires à l'anéantissement. Nul ne sut jamais ce qu’il fit alors, mais il ferma les yeux, et une lumière jailli de son corps un instant avant que l’Ennemie ne porte le coup de grâce. Un nuage de lumière s’échappa alors, et celui-ci fut aspiré par la faim dévorante de la Faucheuse. Son heaume et son armure qui avaient perdus leur éclat tombèrent lourdement à terre, alors que son bouclier brisé reposait un peu plus loin, et qu' Azoth Qal'i demeurait plantée dans le sol. Et ces artefacts légendaires en vinrent eux aussi à se dissiper, dans une explosion de lumière. Ainsi pris fin la confrontation entre ces deux êtres divins. Asuryan, Seigneur du Panthéon Eldar, Père de tous les Dieux fut vaincu. Les eldars ne l’ont pas conté dans leurs chants, car leur tristesse est trop profonde et pourtant, le récit en a été conservé et il parvint à certains d’entre nous. Alors, l’Ennemie partit d’un grand rire qui perça les nuages et toucha les armées des Dieux de plein fouet. Le courage les quittait peu à peu. Mais soudain, un cri descendit du ciel en lui faisant écho, et Faolchù plongea serres en avant, balafrant profondément le visage magnifique du Prince des Plaisirs, et il est dit que cette balafre orne encore aujourd’hui le visage de la Divinité du Chaos. Et il s’envola de nouveau vers le lointain, vers celui qu’on lui avait ordonné d’aller quérir, dans un dernier souffle.

Et voici que le pouvoir de l’Ennemie assombrissait à présent toutes les terres des Dieux. Un grand nombre de leurs serviteurs étaient tombés dans la vaste plaine. Mathlann fut mis à bas le premier, percé par la lance de l’Ennemie, et il est dit que la chute de son corps fut comme un millier d’orages qui s’abattaient, ceux-ci balayant des légions entières de l’armée démoniaque à chaque impact. Vaul tomba lui aussi, ses armes brisées et son armure d’or gisant à ses pieds, en un vaste témoignage de ses talents à présents révolus. La lumière d’Ashtalon fut dévorée, et des flots lumineux balayèrent ses ennemis et firent fondre la terre lorsque son corps tomba en poussière et que la puissance même des étoiles fut libérée. Et tous les autres tombèrent un à un, face à cet être malveillant que leurs enfants avaient créé de leurs excès. Nul ne pouvait en venir à bout, car il représentait toute la noirceur, la perversité, la malveillance et le sadisme dans quoi la race Eldar s’était jetée. Et pourtant, il fut mis à terre, lorsqu’il s’avança dans la vaste salle du trône. Devant lui se dressaient Gea et Isha, portant leurs armures divines, une longue cape blanche flottant dans leurs dos, des diadèmes d’or ceignant leurs fronts. Un sourire rayonnant se lisait sur le visage de la première, alors que des larmes de cristal tombaient des yeux en amande de la seconde. Et elles chargèrent, concentrant leurs pouvoirs en une seule attaque décisive. Mais nul pouvoir, pas même le leur, ne pouvait le vaincre. Leurs attaques rencontrèrent la dureté d’un métal forgé par la haine, et chacune d’elles fut repoussée inlassablement. Gea tomba la première, lorsque la sombre lame de l’Ennemie perfora son armure et sa chair. Nul sang ne coula, mais une puissante lumière jaillit de la blessure alors que la déesse souriait, et son armure divine se brisa lorsqu’elle toucha le sol. Mais Isha portait en elle la rage d’avoir aperçu ses enfants périr sous ses yeux, passer en un instant de la gloire à l’extinction. Et cela, elle ne pouvait point le laisser advenir. S'il est chose plus terrible encore que le courroux d'un Dieu, c'est celui d'une mère...

Car voici! Dans un hymne à la vie, dans une ode qui aurait pu absoudre le plus maléfique des mortels, Elle appela à Elle les Naaru, ses plus puissants gardiens et ses plus fidèles guerriers, ceux dont on dit qu'ils ont le pouvoir de donner la vie. Alors elle chargea, et ses guerriers s'élancèrent derrière elle, dans une explosion de lumière qui aurait aveuglé le plus puissant des Dieux. Ensemble, ils firent enfin reculer l'Ennemie, Elle qui avait balayé les Siens. Et ils chargèrent encore et encore, mais mais maintes fois le cimeterre d’argent d'Isha fut ébréché par une rude parade. Chaque fois, ses guerriers étaient repoussés et un plus grand nombre encore était mis à bas. Et il vint le temps où elle mit elle aussi genou à terre, aux cotés des corps de ses protégés, épuisée, harassée par une lute sans merci. Alors, l’Ennemie s’approcha d’elle d’un pas ample et assuré, et, au moment où Elle plongea sa lame lentement dans son ventre à la peau douce et blanche, il déposa un doux baiser sur ses lèvres divines.

Son existence cessa alors, et avec elle toute trace de vie sur les terres des Dieux. La forêt de Talae tomba en poussière, et ce qu’il restait de la plaine pris la teinte grise d’une terre stérile. La déesse s’était éteinte. Le Souffle de Vie quitta pour toujours le Sha'eil. Mais alors que l'Ennemie s'approchait pour ramasser son dû, le Seigneur de la Putréfaction surgit d'un nuage de mouche et, distrayant son sombre frère, s'empara du corps inerte de la déesse et il disparut aussitôt qu'il était venu. Son appel à l'aide l'avait profondément touché, et c'est ainsi qu'il s'était entiché de la déesse. Grande fût la rage de l'Ennemie, et l'on raconte qu'Elle cherche toujours à percer les murailles des royaumes de Son frère pour réclamer son tribut. Ainsi, Isha fut capturée par Nurgle et enfermée dans une cage d'un métal rouillé et rongé par l'acide. L'amour du Putréfié peut prendre bien des tournures, et c'est ainsi que depuis ces temps, il observe l'effet de ses sombres maladies sur ce corps frêle et gracieux avant de les lâcher sur le monde des mortels, et toujours Isha guérit, car nul chose ne peut détruire Celle qui est la Vie. Il est dit que lorsque viendra le Rhana Dandra, elle le séduira alors une nouvelle fois, et ainsi il la libèrera de ses chaînes. Alors, elle se mettra en quête des fragments de son frère, et ensemble, ils mèneront les derniers Ishaya vers l'ultime bataille contre le Chaos.

Et la terrible fin arriva, car l’Ennemie se rapprocha du trône, Son trône à présent, et la salle se transforma en une parodie de la magnificence qu’elle renvoyait jadis. Et soudain, un frisson lui parcouru l’échine, un frisson qu’Elle n’avait jusqu’ici jamais connu, même en affrontant les Dieux eux-mêmes. C’était de la peur qu’Elle ressentait à présent, un sentiment qui lui était jadis inconnu. Lentement Elle se retourna, et fit face à l'apparition la plus terrifiante qui soit.

Khaine poussa un grognement lorsque sa lame sépara la tête de la créature de son corps. Aussitôt, elle prit une forme hideuse et démoniaque, au lieu et place de l’entité qu’il avait pourchassée aussi longtemps durant en se moquant de ses talents de guerriers. Elle était venu au bas des portes de Son palai, l'exortant à venir le défier si ses aptitudes étaient à la hauteur du titre qu'on lui donnait. Nul ne pouvait ainsi venir se moquer impunément du Dieu de la Guerre, et qui plus est aux portes de Son palai ! Il jura de nouveau, sentant que quelque chose n’allait pas. Il avait été trompé, et il n’aimait pas cela. Même les plaisanteries amicales de Cregorach le mettaient dans une colère telle qu’Asuryan lui-même évitait de s’entretenir avec son frère en ces instants. Il leva soudain les yeux, et la vision le cloua sur place. Car voici ! Faolchù fendit les airs droit sur lui, son vol semblait erratique et son altitude diminuait. Il s’arrêta devant le Dieu de la Guerre, dans une petite clairière, manquant de s’écraser. Ses plumes étaient brûlées en plusieurs endroits, des empennages noircis de flèches démoniaques perçaient sa chair, et une de ses ailes semblait brisée. De longues marques de profondes griffures zébraient son corps, comme s'il avait affronté une armée à lui seul. Khaine accouru vers lui, car il savait que Faolchù n’était jamais envoyé pour rien. Et lorsqu'Il l'était, c'était au nom du Roi Phénix. Lorsqu’il arriva à sa hauteur, l’oiseau majestueux posa son cou doré dans la paume calleuse du Dieu de la Guerre, et ses yeux croisèrent les siens. De légers piaillements, aussi faibles qu’un murmure, parvinrent alors à ses oreilles. Sa respiration était faible et saccadée, son regard vague peinait à soutenir le regard du dieu. Alors, les ailes de Faolchù tombèrent lentement, son cou devint soudain lourd et ses serres se relâchèrent. Une dernière fois, le regard majestueux du Serviteur d’Asuryan croisa celui de Khaine, comme si, dans une ultime supplique, il lui confiait son message. Puis ils se fermèrent à jamais, et une douce lumière baigna la clairière où ils se trouvaient. L’herbe poussa, le lieu se couvrit de fleurs d’argent, et les arbres se parèrent de mousse colorée. Faolchù s’éteignit, dans les bras même du Dieu de la Guerre, brisé lui aussi par les pouvoirs du Ténébreux. Il est dit qu’en cet instant, les yeux de Khaine s’embrasèrent et que sa colère et sa rage consumèrent la plaine et la terre sur des lieues entières, une colère telle que la Galaxie n’en avait jamais connue et telle qu’elle n’en connaitra plus jamais. Alors il cria, et son cri perça le ciel et le firmament, brisa des étoiles et des planètes entières, alors que ses yeux transpiraient d’une fureur sans nom. Des flammes parèrent alors sa tête, et son corps tout entier irradiait d'une chaleur insoutenable. Son armure rougeoyait, le sang se mit à couler de ses mains, le sang d'Eldanesh le Brisé. Le sang de la guerre! D’un geste de rage, il mis au clair Suin Daellae , et un torrent de flamme descendit du ciel et l’enveloppa, et il hurla sa rage aux Cieux eux même, dans un cri qui traversa le Sha'eil tout entier. Et une nouvelle fois il cria, mais c’était un cri de guerre et non plus un cri de rage. En un instant, les serviteurs de l’Ennemie se recroquevillèrent, terrifiés. Celui qu’Elle craignait par-dessus tous les autres, celui dont ont dit que l’Ennemie elle-même évoque son nom dans un murmure, celui qui se faisait appelé Kaela Mensha Khaine, Khaine à la Main Sanglante, oui celui là allait venir. Dans un bruit assourdissant, le Dieu de la Guerre fit venir à lui Alean sa fidèle monture, et ensemble, ils galopèrent à travers la plaine calcinée, traversant les osts démoniaques comme une lame brise une futile brindille, comme la braise ardente calcine les feuilles du matin. La Mort elle-même venait à la rencontre de l’Ennemie.

Le Prince des Plaisir vit alors la porte de la salle du Trône voler en éclat lorsque Khaine y entra, son armure rougeoyante de flamme tourbillonnantes, le regard embrasé emplis de haine, de colère et de soif de carnage. Le cri qu’il lança déchira les murs et le palais tout entier trembla, des pans entiers des vastes salles pavées s'effondrèrent d'un seul coup, la chaleur se déversa dans le palais et fit fondre le sol pavé de marbre. Khaine s'élança alors, brandissant Suin Daellae au coté, et la rencontre de ces deux êtres déchira les Cieux. Le Sha'eil fut ébranlé, et les terres des Dieux définitivement brisées. Chaque parade, chaque choc et chaque riposte était un coup de tonnerre qui résonnait à travers les mondes. Le Sha'eil et la Galaxie se mêlèrent alors que la plus grande confrontation que le monde ai jamais connu se déroulait. Chaque coup, chaque botte du Dieu de la Guerre rencontrait la dureté de la lame de l'Ennemie, et chaque fois, des colonnes de flammes s'élevaient, détruisant les fresques et les bas reliefs du Palais d'Asuryan, des vents de pouvoirs balayaient les lieux alors qu'autour d'eux, la bataille s'était arrétée. Le temps était comme figé. L'Ennemie était rapide, mais les coups de Khaine puisaient dans sa rage et sa soif de carnage. Il s'amusait, car tout son être était né pour tenir une lame et se battre, et Il avait devant lui l'être le plus puissant parmi les Dieux. Avec une rapidité sans pareille, le fouet de l'Ennemie s'élança vers la gorge de Khaine, s'enroulant férocement autour de Son coup puissant, les têtes démoniaques mordant profondément Sa chair de feu. Et soudain Il partit d'un grand rire alors que le fouet rougeoyait et que les serpents hurlaient, dans un paroxysme de douleur que même un démon n'aurait pu supporter. D'un geste rapide, Suin Daellae trancha les corps frèles de ces créatures pathétiques et d''un violent coup, Khaine attrapa la gorge de Son adversaire et l'envoya se fracasser contre un mur au loin. Sa rage et son extase s'emplifiaient, car pour la première fois, Il savait qu'un être était plus puissant que lui. L'Ennemie s'extirpa des décombres fondus, son épée au coté sa silhouette ténébreuse contrastant avec les flammes et la rage du Dieu de la Guerre. Rassemblant à Elle tout Son pouvoir, dans un rire qui fit échos à la fureur de Son adversaire, Elle chargea, ses longs cheveux ondoyant derrière Elle . Une nouvelle fois ils se rencontrèrent, et une nouvelle fois, le Sha'eil lui même se déchira, et les Terres des Dieux devinrent les Royaumes Noirs que nous connaissons aujourd'hui. Chaque coup était rendu, chaque parade, chaque attaque était parée et nul ne parvenait à prendre l'avantage dans cette dance mythique à la gloire de la guerre. La rage de Khaine décuplait Ses pouvoirs et le plaçait presque à l'égal de celui qui avait mis à bas la Cour du Phénix. Et chaque coup prenait écho dans le Sha'eil, chacune des charges déchénait des tempêtes et des carnages dans le monde des mortels. Ainsi la confrontation dura encore et encore, sans que nul ne prit le dessus sur l'autre.

Mais voici ! Khorne convoitait aussi les pouvoirs de Khaine, car un seul d'entre eux pouvait se targuer d'être le Dieu de la Guerre. Alors il vint, portant son armure et son heaume criards, son épée ruisselante d'un sang poisseux et noir. Les Puissances du Chaos font rarement preuve d'alliance, ni encore moins d'amitié, et Slaanesh convoitait ce pouvoir pour lui et pour lui seul. Alors, Khaine affronta Khorne et l’Ennemie de concert, parant et taillant, repoussant inlassablement Ses adversaires. Mais il se fatiguait, car les pouvoirs combinés de Ses sombres ennemis étaient bien supérieurs aux Siens, fussent ils si grands. Et voici ! Dans une explosion de lumières colorées et un puissant rire, surgirent Cregoragh le Dieu Moqueur et son compagnon faucon Endobai. Ensemble, ils raillèrent leurs adversaires, et ensemble, ils se jouèrent de leurs coups, rillant à chaque estoc porté dans le vide. Ils se battirent aux cotés du Dieu de la Guerre, et les rires enjoués de Cregoragh résonnaient tout autour d'eux. Cregoragh frappait à une vitesse telle que seul le rire qui accompagnait chaque attaque était perceptible. Khaine repoussait énergiquement chaque assaut, chaque frappe se brisant sur Suin Daellae comme la tempête sur une falaise, et chaque riposte s'accompagnait d'un cri de rage plus fort que le précédent qui remuait les courants chaotiques du Sha'eil. Et cependant, il vint le moment où Khaine fut épuisé. L'Ennemie ne pouvait être vaincue, car son pouvoir dépassait les Siens. La rage de Khaine épuisa Ses forces petit à petit. Alors l'Ennemie s'approcha d'un pas gracieux, tandis que Khaela Mensha Khaine était à terre, et un sourire malsain s'afficha sur son visage. Cregoragh tenait Khorne à l'écart avec ses tours et sa ruse, les pouvoirs du Dieu de la Guerre allaient donc être enfin Siens...

Mais alors que ses ennemis allaient gagner, au moment où son pouvoir allait être brisé et dévoré, Khaine fragmenta son essence en un millier de fragments qui descendirent vers le vaste monde mortel, à travers la brèche ouverte par cet affrontement cataclysmique. L’Ennemie cria sa rage, et Khorne frappa les murs et le sol de son épée, en essayant en vain de se débarasset de la présence agaçante du Dieu Moqueur. Alors l'Ennemi, le visage déformé par la haine, se dirigea vers la silhouette à terre de Cregoragh afin de se repaitre de son pouvoir comme il en avait été de tous les autres. Mais au moment où Elle s'approcha, venant mettre un terme à Sa divine existence, Endobai descendit des cieux et lascéra le visage divin de l’Ennemie, permettant ainsi au Dieu Moqueur de s’échapper. Alors, Cregorach pénétra dans l’immensité d’un Portail Toile, mille larmes coulant de ses yeux malicieux pour le sacrifice de son ami, d’où l’on dit qu’il se joue encore de l’Ennemie et ne cesse de le tourmenter.

Et c’est ainsi que les divines essences du Dieu de la Guerre descendirent des Cieux pour rejoindre le cœur de chaque vaisseau-monde, ces arches qui emportaient les ultimes représentants d’une race qui jadis gouvernait les étoiles. Et dans le lointain, au-delà des limites galactiques, l’une d’entre elles trouva une source de pouvoir qui brillait faiblement dans le noir. Et voici que le vaisseau-monde Yggdrasil accueillit un fragment de la divine essence du Dieu de la Guerre. Celle-ci s’enchassa au plus profond de l’Yghel Draesil, et son pouvoir résonna à travers tous les cœurs et toutes les âmes des eldars présents. Ils ressentirent sa venue, tout comme ils avaient sentis leur Panthéon se briser. Ainsi fut donc balayé le Panthéon Eldar, et il prit dès lors le nom de Panthéon Foudroyé dans les lamentations et les prières. Tristes sont ces chœurs, car ils rappellent une période sombre et terrible, celle qui vit la destruction de leurs divinités. Nul ne pourrait plus jamais trouver le repos, car le Sha'eil était à présent la demeure de l'Ennemie et ses griffes se referment inlassablement sur la moindre âme assez inconsciente pour errer dans ses méandres. C'est ainsi qu'à partir des Larmes d'Isha originelles que chaque vaisseau-monde emporta avec lui, furent créées les Pierres Esprits, ces réceptacles qui accueilleraient les âmes des eldars tombés pour qu'elles soient placées dans le lieu le plus sacré : le Réseau-d'infinité. Ainsi, les âmes des eldars défunts échappent elles à la faim insatiable de l'Ennemie.

Et voilà que s’achève le terrible récit de la Chute. N’oubliez jamais ces Temps ô mes frères et mes sœurs, car ils sont porteurs de grandes leçons, qu’il ne nous faut point oublier. Ecoutez le message des serviteurs du Dieu Moqueur, même si celui-ci vous semble insoutenable, car ce fléau est le fruit de nos excès. Nous avions été mis en garde, mais nous avions oublié. Trop peu d’entre nous s‘en sont rappelés, et encore trop peu sont partis à temps. A présent, notre gloire n’est plus qu’un murmure dans le vide que les mon keighs arpentent dans leurs fades vaisseaux primitifs. Ainsi s’est achevé notre règne sur les étoiles. Ici commence leur pâle envol, jusqu’à ce qu’eux aussi soient déchus par leurs propres erreurs. N’oubliez point ces Temps, car il viendra un jour, où notre gloire reviendra, où nos étendards flotteront fièrement au vent, et où nous porterons la guerre sur le domaine même de l’Ennemie. Ainsi demeurera le Rhana Dandra, lorsque le monde entier sombrera, et que le Chaos sera balayé à jamais. » Modifié par Annatar
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  • 1 mois après...
Salut a toi Annatar!

Ca fait plaisir de lire un texte sur les Eldars, surtout un texte de qualité comme celui la.
On voit bien qu'il y a du travail. J'ai pris énormément de plaisir à te lire, et j'espère que les passages manquant seront bientôt comblés.

Il faudrait plusieurs lectures pour pouvoir faire une vrai critique constructive, mais à la première lecture, il n’y a rien de choquant qui m’a sauté aux yeux, comme on peu le voir dans d’autre texte.

Je voulais donc te donner un petit encouragement, en espérant vraiment que tu continueras à nous faire partager tes écris.

Merci pour ce bon moment que tu m’as offert

Gourgaz qui aime bien :clap: :clap: :clap:
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Désolé pour la critique mais pour le chapitre 2 et de manière globale, tu as beaucoup plus paraphrasé l'oeuvre de Tolkien qu'une simple base d'inspiration.

Je n'ai rien a dire sur le style, dans le genre désuet (dans son acception positive), qui colle parfaitement à la rédactions de chroniques "dites" anciennes.
Mais ce paraphrasage à la truelle dénature assez ton travail. Sans lire l'introduction et en passant directement au texte, cela m'a tout de suite sauté aux yeux.
On retrouve trop d'éléments communs : Manwë, Yvanna (Yavanna epouse d'Aule dans le Silma), les fruits Telperion et Laurelin, la lance de Kaelis-Ra / Melkor blessant mortellement les arbres.

La phrase de Gilraen a Aragorn « Onen i-Estel, cï-cherbin estel anim »((j’ai donné l’espoir aux Dúnedain, je n’en ai gardé aucun pour moi-même). pourquoi n'as-tu pas modifié cette phrase originale, alors que tu as modifié celle prononcé par Hurin ("Aurë entuluyva ! Le jour reviendra ! ) ?

Je chipote un peu, je ne dis pas le contraire, mais je pense que ton texte gagnerai en profondeur en éliminant les références trop évidentes à Tolkien.

PS: Mention spéciale pour la référence au seigneur du nid d'aigle, tomas est un de mes personnage préféré, pas autant que Pug ^^

Pour le reste du récit, agreable, rien à de plus a rajouter que le post précédent.

Bonne rédaction ! Modifié par Conan
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Salut,

En lisant ton introduction je me suis enthousiasmé ! Les mythes Eldars ont toujours été ma source de BG préférée dans toute la création de GW d'autant qu'elle se mêle avec celles du Chaos, des Anciens et Necrons. L'énorme flou qui persiste associé à une histoire qui se perd dans des légendes apportent une grande flamme à l'imaginaire.
Etant fan du Silmarion pour ce qu'il constitue la plus grande genèse et épopée elfique à ma connaissance, j'ai toujours rêvé tenir une version semblable pour les Eldars.

Imagine donc comme ton histoire pouvait m'intéresser.

Or aux premières lectures, j'ai été navré par la paraphrase et les trop grandes références à peine voilées du Silmarion. Peut-être parce que je connais trop bien ce livre, mais j'avais plus l'impression de retrouver les passages du conte que les mythes des origines des Eldars. Puis au fil des lignes je me suis rappelé ton introduction et mes propres motivations et je me suis finalement prêté au jeu ! Et voilà que défile une belle histoire qui mêle ces deux races uniques et montrent comme leur destinée est semblable. Qu'il faut de la poésie pour raconter les gloires et les malheurs des eldars et que le style de Tolkien s'y prête très bien.

Je pense tout de même que le chapitre sur la Chute traite trop de la mort des dieux et qu'il mériterait une longueur pour adjoindre ce qu'il en a été du peuple d'Yggdrasil.
A quand la suite ou l'ajout de la partie manquante ?
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