Kayalias Posté(e) le 10 janvier 2012 Partager Posté(e) le 10 janvier 2012 (modifié) [size="5"][/size]Celà faisait longtemps que je n'avais posté dans la section, ainsi je m'essaie au genre purement SF, alors ... Bonne lecture [b]EDIT :[/b] j'écris toujours avec une musique en tête, je ne dis pas forcément que c'est la plus adaptée au récit mais je la poste quand même; juste au cas où elle interesserait quelqu'un. http://www.youtube.com/watch?v=DB-3-TVjrxU [center][size="5"]Le plus beau jour de ma vie [/size][/center] Les pâles lumières du bloc opératoire éclairaient le visage gonflé d'une femme dont les jambes semblaient volontairement écartées. Tout autour d'elle convergeait le personnel médical entier, agitant divers instruments de torture parfois piquant, parfois tranchant. Le médecin sifflotait gaiement, penché sur le bassin de sa patiente. Celle-ci hurlait par intermittence au même rythme que les contractions de son abdomen mais cela n'affectait en rien la mélodie fredonnée par le chirurgien. Haut comme trois petites pommes, Antoine lâcha la main de son géniteur afin de s'approcher progressivement de ce qu'il ne comprenait pas. De grosses gouttes perlaient à présent sur le front de la jeune femme. A bout de force, son regard implorant cherchait celui de son mari qui lui rendit à son tour le plus beau des sourires. « Ca va aller, ma chérie ». Rassérénée par la tendresse de son mari, ses yeux s'emplirent d'une profonde détermination. Son corps entier se raidit une nouvelle fois et ses dents se serrèrent fort, très fort. Mais pas suffisamment au regard des soignants. Le médecin visiblement contrarié d'interrompre sa mélopée écarta d'un geste méprisant le petit bonhomme qui s'approchait du lit puis s'adressa à sa patiente. « Madame Martinelle, il va falloir faire mieux que ça ! - J'essaie, croyez moi, j'essaie : je n'en peux plus ! », s'écria l'intéressée. Deux jeunes femmes à l'expression pincée et dont la bouche demeurait recouverte par un masque cyan échangèrent un regard consterné. Antoine ignorait tout l'enjeu de cette scène, il savait simplement que bientôt leur famille s'agrandirait et il se réjouissait d'avance de la présence future d'un nouveau camarade de jeu. Sa mère inspira profondément et entreprit un dernier effort. Ses mains se refermèrent sur les barreaux du lit d'hôpital et quelques hurlements déchirants emplirent le bloc opératoire. Antoine était muet, paralysé, terrifié. Sa mère souffrait mais il ne savait pourquoi. « Courage maman », pensait-il incapable d'émettre le moindre son. Il jeta un un regard inquiet à son père. Celui-ci serrait les poings et semblait infiniment concentré. Les médecins quant à eux esquissèrent un signe de contentement quand une minuscule tête, à peine plus grande qu'une orange sortit du bas ventre de sa mère. Mais très vite tout le personnel s'agita et Antoine fut aveuglé par le ballet des blouses blanches. Plusieurs ordres filaient en tous sens et bientôt on marcha sur ses pieds sans l'once d'un remord. Il sentit soudain des bras puissants l'attraper et le soulever dans les airs. Depuis sa nouvelle altitude, il constata que son petit frère maintenait les yeux fermés et une phrase sèche glaça son échine : « Il a une anomalie, emmenez les ». Immédiatement le médecin saisit l'enfant par les pieds comme on traînerait un sac à la décharge. En parallèle deux membres du personnel tirèrent le lit de la mère dans une pièce opposée. Ses hurlements de douleur se changèrent rapidement en cris de terreur. Elle implora une nouvelle fois son mari mais ses suppliques restèrent sourdes. Immobile, le père de famille maintenait Antoine contre lui mais n'affichait aucune émotion. Il savait quel sort attendait le nouveau-né, il savait quel sort attendait sa femme. Seul lui et Antoine pouvaient encore être sauvés. Il ne manifesta aucune résistance lorsqu'on le pria de quitter la chambre aseptisée, pas plus qu'il ne rassura son épouse lorsqu'elle fut transférée dans sa dernière demeure. Les lumières dansèrent tout autour d'Antoine et bientôt les hurlements d'angoisse de sa mère l'éveillèrent au grand jour. [center][b]***[/b][/center] Du grand jour n'était qu'en fait l'humidité et la fraîcheur vespérale d'un gigantesque bloc d'acier et de béton. Un bloc profondément enfoui sous terre où ni la nuit ni le jour n'ont de sens. Des canalisations segmentent de toute part les murs couverts de rouille et d'alarmes qui retentissent fréquemment pour avertir les employés que leur temps de repos touche à sa fin. Quelqu'un frappa à l'habitacle spartiate d'Antoine et le son métallique produit par la porte se répercuta contre la tôle de son lit ainsi que dans les profondeurs de son crâne. « Ca va, ca va j'arrive », maugréa-t-il d'une voix de basse accusant les années. L'employé feint n'avoir rien entendu et continua de frapper comme si de rien n'était. « Bordel s'il frappe encore une fois, c'est lui que je cogne ». Antoine enfila en hâte une tenue sommaire, celle des ouvriers du secteur B. L'employé continua de tambouriner pile au moment où la porte s'ouvrit, à la volée bien entendu. « Hum, désolé », minauda le comi. Voyant l'expression vindicative de son collègue, il jugea bon de justifier son attitude. Sa bouche aux dents manquantes et à l'haleine fétide s'ouvrit à nouveau. « Le système d'alarme de ce couloir est en panne et l'on m'a confié la tâche de le remplacer manuellement ». Il sourit révélant d'avantage de chicots noircis. Antoine ne sut pas ce qui le retenait d'embellir à sa façon ce visage infect. D'un simple geste il lui signifia qu'il devait déguerpir. Pas entièrement éveillé, Antoine parcourut machinalement le corridor et les dédales vaguement éclairés par quelques loupiotes basse consommation. Nombre des employés ne tenaient plus de quelques mois au sein de ce complexe. Le manque de lumière n'influait pas que sur le psychisme mais aussi sur le rythme cardiaque. Celui-ci diminuait progressivement, au fil des semaines et rendait les travaux plus ardus. Les tentatives de suicide n'étaient d'ailleurs pas rares mais à ce prix, la paie était convenable et il s'agissait bien là de l'essentiel. Une voix robotisée souhaita « bonjour » à Antoine lorsqu'il glissa sa carte d'agent assermenté dans le portique magnétique. Là, de nombreux collègues l'attendaient, certains en blouse, bloc note à portée de main, d'autres en tenue d'ouvrier. Antoine hocha mécaniquement la tête plusieurs fois, répondant quelques parcimonieux « bonjour », tous aussi mécaniques. Le dédale se poursuivait alternant entre couloirs austères, baies vitrées factices s'ouvrant vers des cieux aux astres réglés et salles de travail toutes fonctionnelles, toutes jumelles. Antoine regagnait la sienne accompagné par les consignes de sécurité répétées en boucle pas différentes voix sybillines. « Pour votre sécurité, quittez le sas numéro 2 et 3 en prévision du prochain convoi ». [i]Les convois[/i] arrivaient tous les jours par centaine. Il s'agissait souvent de personnes instables : des drogués, des handicapés, des sans abris. Tous ceux que le progrès technique avaient laissé au bord de la route. Antoine s'occupait de la comptabilité mais de l'union des chiffres naissaient en lui des phrases, des interrogations. Comment avait-il pu fermer les yeux pendant tant d'années, tout cela pour une vulgaire paie, des numéros, de la monnaie scripturale sur un compte informatisé. Comment en était-il arrivé là ? Il l'ignorait mais s'en alla, au cours de la journée, chercher des réponses auprès de son chef de service : monsieur Anderson. Il frappa quatre coups à la porte de son bureau. Les quatre coups étaient réservés aux gens de la comptabilité ainsi qu'aux ingénieurs. Le patron obsessionnel voulait toujours savoir avant de voir. « Entrez. Ah Antoine, qu'est ce qui t'amène donc ? ». Le bureau semblait tout aussi spartiate que n'importe quelle chambre. Pour un membre aussi éminent du complexe, l'on s'attendait à une résidence de luxe. Il n'en était rien. La même rouille couvrait son appartement et il reposait sur le même fauteuil inconfortable que celui de toutes les autres chambres. « Bonjour monsieur Anderson ». Antoine prononça ces mots d'un détachement équivoque. « Allons assieds toi donc, tu veux boire quelque chose ? Bourbon ? Scotch ? Cognac ? - Non merci monsieur, je préfère ne pas boire pendant mes heures de service. - Quel comportement exemplaire mon cher Antoine. Je devrais sans doute t'emboîter le pas mais j'ai toujours pensé qu'un petit verre de Dalwhinnie motivait davantage mon travail ». Monsieur Anderson prit le temps de faire tournoyer le précieux breuvage et l'engloutit d'une seule rasade. « Tu as tort Antoine, ce 15 ans d'âge est délicieux. Dis moi donc ce qui te ferait plaisir et je te l'offrirai sur le champ. - Votre proposition est très généreuse mais je n'ai vraiment pas soif ». Le patron scruta son employé puis haussa nonchalamment les sourcils. « Antoine tu m'as l'air bien tendu. Cet imbécile de Fith y est pour quelque chose n'est ce pas ? Tu es déjà la cinquième personne à venir te plaindre de cet énergumène qui tambourine aux portes. A croire qu'il ne sait pas exécuter convenablement la plus simple des tâches ». Antoine sourit discrètement. « Fitch n'y est pour rien, je me posais simplement quelques questions. - Tu peux tout me demander mon garçon », rassura monsieur Anderson visiblement intrigué. Son interlocuteur se racla la gorge puis le soutint fermement du regard. « Monsieur, comment pouvez-vous être certain que ce que nous faisons est juste ? Je parle de ces convois qui arrivent sans cesse, du traitement que nous réservons à [i]ces gens[/i], de l'altération affective que l'habitude provoque en nous. - C'est donc ça qui te turlupine. Sais-tu qu'il ne faudrait qu'un seul de mes rapports pour t'envoyer rejoindre ceux que tu plains. - Je ne les plains en aucune façon monsieur Anderson, je m'interroge simplement sur les motivations de notre cause ». Antoine renchérit habilement « Vous êtes mon supérieur mais aussi une personne sage, une personne de confiance, la seule vers qui je puisse me tourner. - Fiston, assieds toi ». C'était un ordre cette fois et Antoine s'exécuta. « Vois tu, tout homme dans n'importe quel travail se remet perpétuellement en question. Qu'il s'agisse du poissonnier qui s'interroge sur la fraîcheur de sa pêche où du juge qui doute de la culpabilité du prévenu. Ce doute est une donnée raisonnable de notre système, il faut le prendre en compte mais ne jamais le laisser nous submerger. S'il prend trop d'importance dans l'âme d'un homme, il le mène alors à l'apathie où corrompt son jugement. Antoine sache que je t'apprécie pour le boulot que tu fais et pour l'homme que tu es ». Il alluma un cigare américain. « Aussi, je vais te révéler certaines choses qu'un employé de ton rang n'est pas sensé savoir. Lorsque nos services raflent les ramassis de débris qui traînent dans les rues, nous les emmenons dans un complexe spécial, en extérieur. Un complexe où on leur fait miroiter à un sevrage où une guérison appelle ça comme tu veux ». Il inspira une profonde bouffée de son cigare. « Là bas, nos médecins leur filent un quota de pilules miracles qui les plongent dans l'ataraxie la plus totale ». Il recracha lentement l'épaisse fumée noire au fond de sa gorge. « Ils ne se rendent compte de rien ni dans le transport ni...… dans la suite. Au fond nous rendons service à tous ces dégénérés, ces junkies, à tous ces camés. - Permettez moi monsieur Anderson. Ne les prive-t-on pas d'un avenir, d'une liberté, d'une vie ? - Quel avenir, quelle liberté, de quelle vie tu me parles Antoine ? Une vie misérable, une vie brisée à se cacher dans des taudis pour quelques grammes, une vie sans travail, sans famille. Une existence dans l'ombre. C'est ça que tu appelles une vie ? - Qui sommes-nous pour les juger ? - Nous sommes la majorité raisonnable de ce monde Antoine et en tant que telle, il est de nôtre devoir d'y imposer un cadre sain. Crois moi, c'est mieux pour eux et pour nous que ces gens disparaissent. - Merci monsieur Anderson », rétorqua Antoine aucunement convaincu par la plaidoirie de son supérieur hiérarchique. - Il est maintenant temps de retourner au travail mon cher Antoine. C'est dommage, tu aurais vraiment du goûter ce whisky ». A nouveau Antoine sourit. « Merci monsieur Anderson ». Ce dernier gesticula sur son siège puis hocha silencieusement la tête en inspirant d'avantage de fumée. [center][b]***[/b][/center] Le lendemain, une voix robotique indiqua midi. A la cafétéria Antoine s'assit à la table de zinc, sa table habituelle. Il y retrouvait depuis des années ses collègues et amis. Parmi eux étaient Philippe et Daniel. L'un assez grand, l'autre plutôt petit. Philippe s'occupait de l'acheminement des personnes. Quant à Daniel, celui-ci se chargeait des « prélèvements », étape complexe par laquelle les corps étaient comprimés dans une immense presse puis tombaient dans différentes turbines et systèmes de filtres qui collectaient les nutriments essentiels. Ces derniers seraient ensuite déshydratés et vendus sous forme de poudre à l'industrie ou aux exploitations agricoles. La conversation était comme à son habitude bon enfant. L'un parlait de sa femme, l'autre de ses chiens ; enfin le dernier parlait peu. Soudain, Antoine aborda prudemment le sujet évoqué la veille avec son patron. Comme à son habitude, Philippe fut le premier à répondre. « Oh tu sais, je ne me pose pas beaucoup de questions la dessus. Après tout je ne fais que conduire un camion. Bien sur, je sens parfois [i]leur puanteur [/i] et j'entends quelques fois leurs braillements mais dans ce cas je mets de la musique à fond dans les oreilles et ça me suffit », expliqua Philippe avec le sourire. Daniel semblait toutefois plus nuancé. « Pour ma part, je ne les vois pas directement, je me contente d'appuyer sur quelques touches et de surveiller le niveau de chauffe du système électrique. Cependant je me pose quelques fois les mêmes questions que toi ». Antoine plissa les yeux, intéressé. Philippe s'esclaffa. « Oui, je me les pose aussi grand benêt ! Tout ce que je sais est qu'objectivement nous ne pouvons pas laisser ces [i]choses[/i] en liberté. Elles représentent un risque trop élevé pour la société que nous avons bâtie, pour l'ordre que nous avons établi. Imaginez un instant qu'elles se reproduisent entre elles. Ce serait ouvrir la porte à toutes les déviances, à la criminalité, à l'insécurité. Leur hérédité nous condamnerait tous ». Il marqua une pause. « L'important Antoine n'est pas tant les questions que l'on se pose et les réponses que chacun y trouve. Peut-être que l'essentiel est justement de ses les poser. Sans question, sans doute, où serait notre humanité ? ». La voix inorganique annonça la fin de la pause et chacun repartit au travail. Certains conduiraient la musique dans les oreilles, d'autres appuieraient sur quelques touches ; d'autres encore établiraient des bilans, mélangeraient les chiffres et leur donneraient un sens, mathématique seulement. Quand Antoine regagna son alvéole, un millier de questions emprisonnaient toujours son sommeil. Il s'assit sur le lit dans l'obscurité et jouait avec un drap immaculé. Intérieurement revenaient les mêmes interrogations, celles qui ne lâchent plus un homme tant qu'il n'y a pas trouvé de réponse. « Je pense donc je suis. Je suis donc je pense. Pourquoi je pense ? Comment ais-je pu travailler pour ceux qui ont pris ma famille, pour ceux qui ont pris MA vie ? ». C'est terminé, on ne l'estamperait plus. Et tandis qu'il accrochait le drap à la canalisation centrale puis glissait le noeud autour de sa nuque, sans doute la plus importante interrogation résonnait dans sa tête : « Comment en est-on arrivés là ? ». Modifié le 20 février 2012 par Kayalias Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
loilodan Posté(e) le 25 janvier 2012 Partager Posté(e) le 25 janvier 2012 Tout simplement géniale. Tu nous laisses sur notre faim, alors j'espère avoir la suite prochainement. En tout cas continues, tu es vraiment doué. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
dark crusader Posté(e) le 26 janvier 2012 Partager Posté(e) le 26 janvier 2012 Pareil qu'au-dessus, vraiment un très bon texte, juste la taille qu'il faut, et tout et tout ... En plus, il n'y a rien à dire sur la syntaxe ou l'orthographe. Au niveau de l'histoire, c'est clair et net qu'il nous faut la suite, pour l'instant c'est très bien parti. Tu as créé un perso avec une personnalité (même s'il est un peu "aseptisé" pour l'instant, mais je suppose que c'est voulu) et qui se pose des questions : c'est assez rare pour être souligné. En tout cas je veux la suite ! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Oberon Posté(e) le 7 février 2012 Partager Posté(e) le 7 février 2012 [quote]penché sur la croupe de sa patiente[/quote] L'est fort le médecin, y fait accoucher sa patiente par derrière... [quote]Son corps entier se raidit une nouvelles fois[/quote] Ah là là, ces fautes bêtes qui me coupent de ma lecture en me forçant (dit-il, un sourire sadique aux lèvres) à te signaler que tu commets des fautes bêtes. Plus loin, on rencontre quelques inattentations en terme de ponctuation. On ne relit jamais trop son texte, surtout quand il s'agit de l'expurger de ce genre de vilaines petites choses. Mais tu le sais déjà, non ? [quote]Antoine était mué, paralysé, terrifié[/quote] Mué... comme une carpe ? Ou comme un serpent ? [quote]Celui-ci serrait les points[/quote] A défaut de les mettre sur les "i"... Je m'arrête ici en ce qui concerne le relevé des fautes. Juste une chose : dislexique ou pas, relis tes textes avant de les poster. La plupart d'entre eux sont intéressants, tu as un réel talent, mais de poster sans relecture ça fait pas sérieux. Si tu le peux, laisse passer plusieurs jours, voire plusieurs semaines, entre la dernière version d'un texte et sa relecture ; cette dernière n'en sera que plus efficace pour débusquer les vilaines fautes et coquilles qui polluent le plaisir du lecteur. [quote]Les médecins quant à eux esquissèrent un signe de contentement quand une minuscule tête, à peine plus grande qu'une orange sortit du ventre de sa mère.[/quote] Dans le cadre d'un accouchement, la dénomination "ventre" ne me parait pas appropriée, sauf cas de césarienne. "Le ventre maternel" est avant tout une figure de style. Et puis, si on a déjà vu un quelconque épisode d'Alien, les têtes minuscules qui sortent du ventre, ça vous parle mais pas dans le bons sens. [quote]Il a une anomalie, emmenez-les.[/quote] Fin de l'accouchement et nous entrons dans le vif du sujet : ce sera donc une dystopie. Tant mieux, je préfère ce genre de textes aux exploits improbables d'un gros Kevin en armure bleue exterminant une ruche tyranide à lui seul paskila le kikitrodur. [quote]Du grand jour n'était qu'en fait l'humidité et la fraîcheur vespérale d'un gigantesque bloc d'acier et de béton. Un bloc profondément enfoui sous terre où ni la nuit ni le jour n'ont de sens.[/quote] Très joli adjectif que ce "vespérale", mais inapproprié dans la mesure où "ni la nuit ni le jour n'ont de sens" dans ton complexe souterrain. Attention, remarque importante concernant le saut de section : rien ne vient indiquer au lecteur qu'il y a un saut dans le temps de plusieurs années. Et quand je dis rien, c'est rien. En résulte une incertitude dans la perception du personnage et des événéments. Une correction peut être apportée sans trop de chamboulements: dans le paragraphe où Antoine se réveille, insère quelques mots de description suggérant que nous n'avons plus affaire à un gamin "haut comme trois pommes" mais à un adulte. Les deux conversations avec l'employeur et les collègues sont plutôt bien tournées, jouant efficacement la carte de l'antiphrase plutôt de d'asséner une leçon de morale trop directe. Quoique qu'en y repensant, tu la donnes cette leçon de morale à travers la chute et le choix du suicide. On pourrait y lire en filigrane "Dans un monde de merde pareil, qui voudrait encore être en vie ?" Réponse : l'immense majorité des gens. Eh oui. Il est vrai que les suicides sont plus nombreux dans les dictatures et en temps de crise, mais la grande majorité des gens tient le coup. Instinct de préservation oblige. Le meilleur exemple qui me vient à l'esprit est celui de Winston dans 1984 : une vie de merde du début jusqu'à la fin, un monde étouffant comme pas possible... et malgré tout le personnage reste acharné à survivre. Ce qui rend sa "fin" d'autant plus pathétique. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kayalias Posté(e) le 20 février 2012 Auteur Partager Posté(e) le 20 février 2012 (modifié) Aux deux premiers commentateurs, ce récit n'attendait initialement pas de suite ... Enfin, pour le moment je n'ai qu'une seule suite " correcte " en tête. A méditer ! [b]A Oberon mon plus grand fan,[/b] Par cette figure ironique, je tiens sincèrement à remercier l'attention que tu prêtes à mes récit et qui permet sans nul doute de m'améliorer. Sur l'orthographe tout d'abord, tu as raison. Habituellement j'assure le service minimum, éliminant le gros des fautes. Mes relectures sont pourtant nombreuses même si je rechigne à ouvrir le bescherelle, préférant soigner le fond. [quote]dislexique ou pas[/quote] Big brother ? Plus sincèrement et tu t'en doutes, certaines " coquilles " pour reprendre tes termes échapent souvent à ma vigilance et ce quelque soit le nombre de relectures. Celle-ci permettent néanmoins d'en éliminer la plupart. Merci de m'avoir averti des fautes restantes. [quote]Très joli adjectif que ce "vespérale", mais inapproprié dans la mesure où "ni la nuit ni le jour n'ont de sens" dans ton complexe souterrain.[/quote] Je voulais jouer sur ce paradoxe. Sous terre, le jour n'existe pas, pas plus que la nuit. Pourtant il règne en permanence cette " fraicheur véspérale " au milieu des " loupiottes basse consommation " comme pour renforcer le côté artificiel du cycle des jours dans le complexe. [quote]Attention, remarque importante concernant le saut de section : rien ne vient indiquer au lecteur qu'il y a un saut dans le temps de plusieurs années. Et quand je dis rien, c'est rien. En résulte une incertitude dans la perception du personnage et des événéments. Une correction peut être apportée sans trop de chamboulements: dans le paragraphe où Antoine se réveille, insère quelques mots de description suggérant que nous n'avons plus affaire à un gamin "haut comme trois pommes" mais à un adulte. [/quote] Le saut en lui même marque la coupure entre deux périodes temporelles. Aussi, l'on remarque dès les premières lignes qu'il s'agit bien d'un adulte qui parle " s'il frappe encore une fois à la porte c'est moi qui le cogne ". Enfin j'ai tout de même clarifié ce passage pour qu'il n'y ait plus aucune confusion. [quote]Le meilleur exemple qui me vient à l'esprit est celui de Winston dans 1984 : une vie de merde du début jusqu'à la fin, un monde étouffant comme pas possible... et malgré tout le personnage reste acharné à survivre. Ce qui rend sa "fin" d'autant plus pathétique. [/quote] Instinct de préservation oblige c'est souvent vrai, comme tu dis. Mais m'inspirer de 1984 est justement l'un des écueils que je souhaitais éviter à tout prix. Je ne voulais pas de héros trotrofor qui lutte contre ce régime abominable. Je voulais juste un homme lamda, légèrement aseptisé comme il a été dit, mais qui se questionne. D'où le soin tout particulier que j'ai tenté d'accorder aux dialogues. Sinon une dernière chose, tu évoques souvent des problèmes de ponctuation dans mes récits mais je ne vois pas à quoi tu fais référence. Mauvais emploi des guillemets. Des points oubliés ? Modifié le 21 février 2012 par Kayalias Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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