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l'élite des guerriers


loilodan

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[i]Quelque part dans les Ardennes en mai 1940…[/i]


- Je n’en ai rien à faire de tes excuses !! Ca fait deux jours que tu devais arriver connard !! Que crois tu que l’on fasse ici ? Ainsi hurlait au téléphone l’adjudant Chaudel, surnommé El présidente par ses hommes.
- Des problèmes chef ? demanda Fred, le brancardier de la section.
L’adjudant raccrocha rageusement le téléphone :
- C’est encore l’intendance qui merde. Le ravitaillement n’est pas prévu avant demain, et bientôt on aura plus une goutte. Comment veulent-ils que l’on tienne le front sans rien ? Tiens sers moi un godet.
- Ouai, ils ne comprennent pas ces mecs de l’arrière. C’est pas eux qui doivent faire face à toute l’armée allemande. Répondit Fred en servant de généreuses rasades de vin à tous ceux qui étaient présent.
- Au fait, c’est pas toi qui es de garde ? demanda l’adjudant.
- Non c’est George. Répondit Fred.
L’intéressé, qui lui aussi était présent répondit alors :
- Philippe m’a relevé.
C’est alors qu’un coup de feu se fit entendre, suivit de la voix du soldat Philippe :
- Les gars ! Venez m’aider, j’ai abattu un sanglier. On aura de quoi manger ce soir.
Tous se levèrent pour aller chercher la bête, puis commencer à la préparer en vue du repas du soir, sous la directive de George qui avait révélé un talent particulier pour tout ce qui avait attrait de prêt ou de loin à la nourriture (aussi bien la préparation, que le stockage).

La section de l’Adjudant Chaudel, surnommée les Gobelins avait pour mission de surveiller un front de plusieurs Kilomètres dans la forêt de Ardennes. L’adjudant avait bien fait remarquer à ses chefs que ses effectifs étaient insuffisants pour surveiller une telle zone. Mais la réponse fut catégorique : « Démerdes toi ! ». Et c’est ce qu’il fit. Plutôt que d’étaler sa section et de risquer de la voir disparaitre au premier assaut, il la rassembla dans un renfoncement naturel entouré d’épaisse végétation et autour desquels il disposa des postes de combat. Le tout était parfaitement indétectable. Bien sûre le fait que la végétation empêchait aussi aux postes d’observations d’observer quoi que ce soit à plus de 20 mètres aurait pu poser un problème. Mais là encore, le génie militaire du chef des Gobelins résolue le problème : il organisa des patrouilles. Celles-ci consistaient surtout à relever les collets poser, voir d’aller jusqu'à la « ferme des Giraud » chercher un « surplus de ravitaillement ».

Le soir venu, la patrouille constituée du caporal Régis et du soldat Vlad revint. Tenant chacun un lièvre dans chaque main, leur démarche titubante indiquait qu’ils avaient poussés jusqu'à la ferme des Giraud où il était coutume de « boire un petit coup pour se réchauffer ».

La soirée, ce passa comme à son habitude. El présidente dit combien il était fière de commander des soldats aussi compétents et chacun porta un toast à la victoire prochaine qui ne faisait aucun doute. Lorsque le repas fut terminé, l’adjudant demanda un volontaire pour tenir le poste d’observation durant la nuit. Fred s’y colla et rejoignit son poste d’une démarche incertaine, avant de s’y endormir avec le sentiment du soldat accomplissant son devoir.

La journée du lendemain commença bien. Le ravitaillement tant attendu arrivait et la patouille était partie pour la ferme des Giraud échanger le surplus de viande contre de la gnôle « indispensable au moral des troupes ». Mais à peine ceux-ci revinrent que des coups de feux retentirent.
- Héhé, je ne suis pas le seul à chasser, fit remarquer Philippe.
Mais les coups de feu s’intensifièrent et des détonations plus fortes se firent entendre. Chacun compris que la guerre commençait, et tous rejoignirent leurs postes de combat. Tandis que l’adjudant essayait désespérément de joindre le QG, alors que la ligne était visiblement coupée.

Trois jours durant, la section tint vaillamment ses positions que personne n’attaqua. Et ce même lorsque les bruits de la bataille s’éloigna. Mais vains le jour fatidique où le dernier godet d’alcool fut vidé.
- Mork, Pedge ! Appela l’adjudant. J’ai besoin de savoir se qui se passe. Vous partez en patrouille. Voilà dix francs, si vous pouvez allez jusque chez les Giraud, achetez lui tout ce que vous pouvez. Mais si vous rencontrez des bochs, pas d’actes héroïques, vous venez directement me rendre compte.
La patrouille parti promptement, mais revint en courant au bout de trois quart d’heure.
-Ou sont les bouteilles ? demanda l’adjudant.
Ignorant la question de son chef, Morkein répondit :
- Des bochs, il y en a partout !
- Et vous leur avez tirés dessus ? demanda l’adjudant.
- Avec nos fusils ? contre des chars ? répondit Morkein. Et puis tu nous à demandé de rendre compte.
Un rapide débriefing, appris à l’adjudant qu’une forte colonne de chars allemands accompagnée de fantassins passait à moins d’un kilomètre et demi de leur position.
-Très bien conclut-il. Nous avons des munitions, des vivres, de l’eau… de quoi tenir encore une à deux semaines. Vous pouvez regagner vos positions.

Quatre heures plus tard…


- Mork Pedge ! Appela l’adjudant. Ecoutez les gars. Je n’ai plus aucune nouvelle du QG et nous sommes peut-être le dernier rempart face à l’ennemi. Mais Fred, m’a fait justement remarqué qu’a la guerre il peut y avoir des blessés et que parfois le moral des troupes peu vaciller si on n’y prend pas soins. Bref, on a besoin de gnôle… Vous allez donc vous déguiser en civil du coin, retirer tout ce qui fait militaire : fusils, casque, bande molletière… et retourner à la ferme pour y acheter tout ce que vous pouvez.
Conscients de l’importance de leur mission dont dépendait l’avenir de leur section et du secteur qu’elle défendait, voir même du front. Les deux courageux soldats s’exécutèrent sans dire un mot.

Les trois heures qui suivirent furent les plus angoissantes que connurent les gobelins de toute la guerre. Mais lorsque revint la patrouille avec des sacs remplis de bouteilles, le soulagement fut immédiat. L’adjudant félicita ses soldat et promis de les recommander pour une médaille. Lorsqu’il leur demanda si ils avaient rencontré des bochs, ils répondirent que oui. Mais que leur déguisement étaient parfaits.
-Il y a même un Bosch qui m’a demandé son chemin. Dit Lepedge. Il voulait aller sur Paris, mais je lui ai indiqué une fausse direction.
-Et quelle direction tu lui as donné ? Demanda l’adjudant.
Fier de son ingéniosité, le soldat répondit :
- DUNKERQUE !!
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