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Un matin de printemps


Lord Paladin

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Bien que je ne sois pas encore tout à fait content de ce poème, je vous le laisse en première lecture principalement car je ne suis pas sûr de trouver un jour le courage de le réécrire.
Bref, amusez vous et n'hésitez pas à critiquer !
(Absalom, en ton nom je sacrifie un poème pour t'invoquer tout ça, tout ça … )

[center][size="4"]Un matin de printemps[/size]

C'était en un matin de printemps,
Le soleil roulait sur l'horizon
Et parmi l'herbe verte des champs,
Fuyait la brume aux doigts longs.

La ville, là bas sur la colline,
Semblait être un géant d'acier noir
Et parmi ses rêves en ruines
Passait l'homme sans espoir,

Puis soudain, hors de ce vieux musée
Ou les souvenirs prennent poussière
Blêmes et perdus, abandonnés ;
L'Art, sorti de sa tanière.

Lui, vieux loup à la démarche altière,
Lui, prince de tout les opéras,
Lui, seigneur fée drapée de lumière,
Toute sa cour sur ses pas.

C'était une vaste farandole,
De tableaux reflétés sur le verre,
De vieux romans pliés en gondoles,
De jazz trompetant dans l'air.

Les sculpteurs et statues de concert,
Des angelots fuyants leurs tableaux,
Le soleil d'été, la pluie de l'hiver,
Et ce qu'il restait de beau.

Incomprenants emplis de colère
Modèles nues, drapé de fierté,
Classiques à la mine sévère,
Tous semblaient s'y rassembler.

Il y avait ces maisons de fleurs,
Ces chansons et ces rires d'enfants,
Ces notes, ces phrases, ces couleurs
Portées dehors par le vent.

Il y avait ce vieux japonais,
Jouant avec son pinceau altier
Dessus un cerisier argenté
Pour y peindre un cerisier.

Non, rien ne s'y était refusé
La grande horreur comme le charmant.
Et la vénus de diorite usée
Côtoyait le tableau blanc.

Et puis le reste : tout les nuages,
Milles passants aux milles visages,
L'encre en couleur et le blanc des pages ;
L'Art toujours comme au mariage,

Là, debout, en tête du cortège.
Tous sans doute l'avait ressenti,
Mais lorsque nous hurlions « Sacrilège »,
La ville elle avait dit « Oui ».

Chaque rue, chaque toit, chaque mur,
Chaque passant et chaque poète,
L'avait invoqué en un murmure
Et lâcher en une fête.[/center]

Pal' Modifié par Lord Paladin
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Invité Absalom
S'lut !
C'est toujpurs un plaisir de vous lire, m'sieur le paladin.
J'ai un peu de mal à suivre le cheminement du poème et une explication de texte s'impose un peu. En l'état je trouve que ça part un peu dans tous les sens.

Tu devrais consolider le texte dans ce qu'il a de plus factuel : qui, quand, où, pourquoi... là on s'y perd complètement.

Ou alors le poème se déploie sur un plan plus abstrait et se fiche des contraintes narratives et topographiques ...après tout, le texte trouve peut-être sa clé (des champs) sur un plan plus symbolique. Pour ça, c'est le style qui compte (avec l'interprétation des signes et des figures que tu nous dispenses) mais là encore je trouve que le poème n'est pas suffisamment construit pour susciter exégèse et Cie.

Par exemple si je me prête à l'exercice un peu scolaire de relever les deux champs lexicaux contenus dans le titre, à savoir "Printemps" d'une part et puis "matin" d'autre part, pour voir comment ils se combinent l'un l'autre...soleil, brume, fleur un peu plus loin, bin ensuite les deux champs brillent un peu par leur absence. Ca peut désarçonner le lecteur et le laisser au bord du chemin. Tu me diras à raison que le titre n'est pas le poème. Mais cette impression de faux départs est tenace, même après plusieurs lectures (on en trouve d'autres en fait qui se révèlent être tout autant des impasses).

Je trouve donc que tu lances beaucoup de pistes (la ville en géant d'acier, la gare pleine de souvenirs...) mais tu ne les exploites pas vraiment. Pire tu te prends un peu les pieds dans le tapis. Par exemple, "géant d'acier" est une image assez brutale et contrarie pas mal le ton bucolique du poème ("maison en fleurs" un peu plus loin est plus dans le ton). Je m'attarde un peu sur ces deux images car elles évoquent à mons sens la même chose (la ville, les maisons) et le lecteur est vraiment tiraillé entre deux registres contradictoires et les transitions/oppositions qui mènent de l'une à l'autre ne sont pas du tout étayées. Entre "ville d'acier" et "maison en fleur", le texte doit être plus construit. Sinon c'est contradictoire pour rien.

Ensuite, il y a deux ou trois trucs qui me chagrinent :


[quote]Chaque rue, chaque [b]truc[/b], chaque mur[/quote]
Tu truques un peu le truc avec ton truc au milieu des autres trucs du truc. Moi ça m'a truqué le truc en plein truc du truc. -_- :D Bon t'as compris je pense, c'est vilain !!
[quote]Fuyait la brume au doigt long.[/quote]
Je verrais plutôt un pluriel mais surtout je trouve l'image un peu usée (l'aurore aux doigts de rosée...).

[quote]Dessus un cerisier argenté
Pour y peindre un cerisier
[/quote]
Mouais deux fois "cerisier"...je vois pas trop où ça nous mène. Pas convaincu.

[quote]L'honnête homme eut crié « Sacrilège »,[/quote]
Si je me souviens bien de mes vieux cours de français de Première (et c'est très loin), un honnête homme est un humaniste lettré, instruit, pas nécessairement athé mais bon pas loin quoi..crier au sacrilège ça colle pas au personnage.

Moi qui voulais qu'on me parle de papillons, de toiles d'araignées pleines de rosée et de ruisseaux rieurs cavalant du haut de collines encore un peu froides de nuit contenue dans le creux de chemins bleus pas tout à fait fleuris encore mais entre les voutes desquels résonne déjà comme le brame d'un fé cornu et poilu. :crying:

A+ et au plaisir de te relire (vite). Modifié par Absalom
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Et c'est pour ma part toujours un plaisir de recevoir vos remarques, sire Absalom !
Alors rapidement je formule une première réponse et je prendrais le soin de retravailler le texte quand j'aurais un peu plus de temps devant moi.

Le titre n'aide pas certes, je pense aussi le changer en quelque chose comme : "Le grand veneur" ou quelque chose de ce genre.

Ensuite le poème tente vainement et apparemment maladroitement de s'articuler autour de deux idées (n'ayant à voir ni avec le matin, ni avec le printemps cela dit !)
La première idée est de dépeindre la sortie de l'Art dans la rue en une étrange allégorie. L'Art étant à la fois personnifié puisqu'il se tient "au milieu d'un mirage" et en même temps vu plus comme un maelström de concepts confus s'étalant en tout sens que comme quelque chose de propre ce qui doit effectivement grandement participer du manque de structure du poème.
Ensuite la seconde, c'est le refus de bornes mises à l'art qui ne se refuse rien. En sortant dans la rue alors que l'on voudrait l'enfermer dans un musée, en peignant un cerisier sur un cerisier, etc. Mais je dois reconnaître que cette idée n'est pas du tout présente en fait (elle l'était dans ma tête pourtant !).

Bon, j'ai compris, je vais reprendre ma copie ; je la rendrais quand je pourrais !

Pal'
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Invité Absalom
[quote name='Lord Paladin' timestamp='1333049184' post='2106761']

Est-ce plus compréhensible ?

[/quote]
Non. :lol:
Mais c'est une lecture fort plaisante et le poème est d'une facture plus élaborée et plus aboutie. Cette maj 1.1 était donc bienvenue. ^_^

A+

P.S : "Seigneur fée" n'était pas dans la 1.0, je sais plus ? Est-ce mon "fé cornu et poilu", ce Pan timide, aux paupières encore lourdes du froid sommeil de février et que tu aurais paré des atours mordorés d'un Obéron plus solaire ? Modifié par Absalom
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Hop, pour le fun ! La version courte que j'ai rafistolée pour le concours de poésie de la RATP. (Et oui, j'en suis là pour trouver du boulot, non je déconne !)

[center]Profitant que Paris dormait dans le matin,
L'Art sortant du musée, prit la ville d'assaut !
Sur les hauts murs de verre il peignit ses tableaux,
Joua sa symphonie dans le souffle des trains,

Et allant tirer Lettre hors du quartier latin,
Fit descendre à la Seine repliées en bateau
Cents pages de romans glissant au fil de l'eau.
Le soir fut prodigieux, on vit des quatre coins

De l'horizon venir jongleurs et musiciens,
Et la ville entière fut un grand numéro ;
Jusqu'à l'aube timide et les premiers métros
Où résonnait encor le rire d'Arlequin.[/center]

Pal'
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