Lord Paladin Posté(e) le 12 mai 2012 Partager Posté(e) le 12 mai 2012 (modifié) Allez, hop je me motives un petit peu (de la à croire que je n'ai pas envie de retourner travailler) pour ajouter à nouveau une petite pierre à la petite maison de nos chroniques. Aujourd'hui une chronique en musique avec (cliquez sur le titre pour entendre la version Youtube) : [center][size="4"][url="http://www.youtube.com/watch?v=FtLVkjHt0Yc"]Sur la place[/url][/size] de [i]Jacques Brel[/i] Sur la place chauffée au soleil Une fille s´est mise à danser Elle tourne toujours, pareille Aux danseuses d´antiquités, Sur la ville il fait trop chaud Hommes et femmes sont assoupis Et regardent par le carreau Cette fille qui danse à midi Ainsi certains jours, paraît Une flamme à nos yeux A l´église où j´allais On l´appelait le bon Dieu L´amoureux l´appelle l´amour Le mendiant la charité Le soleil l´appelle le jour Et le brave homme la bonté Sur la place vibrante d´air chaud Où pas même ne paraît un chien Ondulante comme un roseau La fille bondit, s´en va, s´en vient Ni guitare ni tambourin Pour accompagner sa danse Elle frappe dans ses mains Pour se donner la cadence Ainsi certains jours, paraît Une flamme à nos yeux A l´église où j´allais On l´appelait le bon Dieu L´amoureux l´appelle l´amour Le mendiant la charité Le soleil l´appelle le jour Et le brave homme la bonté Sur la place où tout est tranquille Une fille s´est mise à chanter Et son chant plane sur la ville Hymne d´amour et de bonté Mais sur la ville il fait trop chaud Et, pour ne point entendre son chant, Les hommes ferment les carreaux Comme une porte entre morts et vivants Ainsi certains jours, paraît Une flamme en nos cœurs Mais nous ne voulons jamais Laisser luire sa lueur Nous nous bouchons les oreilles Et nous nous voilons les yeux Nous n´aimons point les réveils De notre cœur déjà vieux Sur la place, un chien hurle encore Car la fille s´en est allée Et comme le chien hurlant la mort Pleurent les hommes leur destinée[/center] Et, une fois n'est pas coutume, pas de commentaire détaillé aujourd'hui mais plutôt mon ressenti sur ce poème/chanson extrêmement imagé et (pour ma part en tout cas) très émouvant. D'autant plus émouvant lorsque l'on connait le gout de l'auteur pour le sarcasme et la dérision face au monde ! Ici pourtant on voit un poème à la fois imprégner d'un espoir et d'une vision du monde à la fois mélancolique et belle. Cette allégorie inconnue qui semble être la dernière chose à vivre et à enchanter le monde, qui semble peut être redonner sens aux choses à l'instar de ce poème d'Aragon : Qui donc a rendu/Leurs couleurs perdues/Aux jours aux semaines/Sa réalité/À l'immense été/Des choses humaines : [i]Il n'aurait fallu[/i]. Et puis en toile de fond cette humanité entière avachie et morte, non pardon bien pire que morte : ennuyée ! Ennuyée dans le sens où elle semble se noyer et se complaire dans son propre ennui. Oui, cette humanité qui s'oublie elle même et disparaît dans la torpeur du soleil. Il y a donc cette dualité intérieur/extérieur, qui sépare les hommes "déjà vieux", et cette danseuse qui prend tout les noms, tout les espoirs. Et si l'on a à l'esprit d'autre chanson comme [i]Grand Jacques[/i] ou encore [i]Les Bigotes[/i] (Et dans le ciel qui n'existe pas !) on se surprends à aimer soudain ce refrain où l'on découvre un païen soudain touché par la grâce, touché par l'amour aussi et qui remet au centre de la vie toutes ces choses qu'il avait lui même contribué à détruire. C'est aussi le retour d'un homme sur ces préjugés, pour nuancer son propos en cela semblable à deux de mes chansons préférés du maître : [i]La messe au pendu[/i] & [i]L'épave[/i], pleines de cette force de l'homme à revenir sur ces idées pour ne pas s'y laisser enfermée ! J’espère ne pas vous avoir trop gâché cette audition par mes élucubrations paladiniques ! Pal' Modifié le 12 mai 2012 par Lord Paladin Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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