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Warhammer Forum

Coeur de glace


juju

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Bonjour à tous,

je ne suis pas spécialement doué pour l'écriture, mais j'aimerais écrire une nouvelle dont la trame me trotte dans la tête depuis longtemps.
Voici donc l'introduction que je soumet à votre sens critique.

[size="3"][font="Book Antiqua"]Le capitaine Ethyas pouvait être fier de son navire. Jamais l’océan n’avait porté de plus magnifique voilier, ni plus grand par ses dimensions, ni plus glorieux par son passé. Il contemplait les reflets rougeoyant de l’aube naissante sur les cinq solides mats blancs soutenant des voiles immaculées. La coque effilée, terminée par une figure de proue représentant la déesse des vents, semblait voler inlassablement vers l’horizon.
Ethyas s’émerveillait toujours comme un enfant devant la beauté de ce spectacle, qui réchauffait son cœur et lui redonnait espoir.
Un léger vent d’ouest se levait. Il se couvrit de sa cape tandis que les voiles se gonflaient avec de petits claquements, comme un cygne qui ébroue son plumage.
Il aspirait avec plaisir l’air iodé, avant que l’accoutumance ne lui en fasse oublier le parfum, et tandis que le grand navire prenait peu à peu de la vitesse, il marchait le long du bastingage, le regard perdu dans ses pensées. Il avait l’allure altière, la silhouette élancée et la jeunesse apparente de tous les hommes de la race elfique. Le vent faisait flotter ses cheveux mordorés sur sa tunique azur, et autour de son visage constellé de tâches de rousseur et de minces cicatrices. Son attitude posée, presque majestueuse, et la profondeur de son regard vert laissaient transparaître l’expérience de la vie et le poids des décennies.
Le vent gagnant en force faisait glisser la nef un peu plus rapidement vers la lumière aveuglante de l’orient.
- Bonjour Capitaine, je crois qu’une belle journée s’annonce.
Ethyas salua d’un sourire un jeune marin matinal, affairé à la réparation d’un filet.
- Oui Neithen, si le vent tient ainsi, nous arriverons à Sith Rionnasc avant trois jours.
Nul autre en Ulthuan et sur les mers n’avait son pareil pour estimer la proximité d’un rivage, car il fallait un certain instinct et de longues années de navigation pour suivre les chemins des courants et des astres.
Il savait qu’il mettrait bientôt pied à terre, sur le vieux monde… et il lui faudrait faire ses adieux à son navire et à son fidèle équipage. S’était sa dernière traversée du Grand Océan.
En regardant le jeune Neithen occupé à sa tâche, il se rappelait le temps jadis, l’époque ou lui-même avait embarqué pour cette formidable épopée, qui avait à jamais marqué sa vie, mais aussi toute l’histoire du peuple des mers.[/font][/size] Modifié par juju
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c'est assez distrayant, mais on est en droit d'en demander plus. C'est d'ailleurs marqué dans les épinglés: une page de traitement de texte, minimum. étrange que la modération ne soit pas déjà passée par là.[color="#006400"][b]
NdCelt : A noter qu'il s'agit d'une recommandation, et non d'une règle absolue et impérative ;) [/b][/color]
Au niveau de ton texte, je ne suis pas fan des elfes, mais, celui-ci m'étant assez sympathique (allez savoir pourquoi, j'ai apprécié le détail des taches de rousseur ) je lirais la suite avec plaisir. Bref, c'est pas mal, mais on reste sur sa faim.

Aussi, une faute: [quote][b][u]C[/u][/b]’était sa dernière traversée du Grand Océan.[/quote] Modifié par Celt
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Ben ça va pas trop mal.

Hésite pas à aller trouver des bons plans et des conseils dans les épinglés ! Après, y aura pas grand chose à dire parce que c'est très court. Donc n'hésite pas à poster plus parce qu'on s'ennuie (pas trop non plus, regarde comment font les autres !!!)

@+
-= Inxi =-
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  • 1 mois après...
Merci pour vos commentaires.
j'ai trouvé un peu de temps pour m'y remettre, voici donc la suite, un peu plus longue cette fois.


[size="3"][font="Book Antiqua"]Ethyas naquit à la fin des invasions chaotiques, alors que Bel-Shanaar, le nouveau Roi Phénix, entreprenait la reconstruction du royaume d’Ulthuan. C’était une époque pleine d’espoir et d’effervescence ou tous les elfes travaillaient avec ardeur pour remettre sur pied leur pays ravagé par des décennies de guerres.
Peu à peu la prospérité et la joie de vivre revenaient. Mais les travaux demandaient beaucoup de matières premières, et une grande partie de l’or et des joyaux qui naguère ornaient les édifices avaient été pillés. Malgré sa richesse et sa puissance magique, Ulthuan atteignait ses limites.
Et puis, les nouvelles générations avaient besoin de changement pour rompre avec les souvenirs douloureux du passé.
Le roi tourna ses pensées vers d’autres horizons. Il y avait plus de mille cinq cent ans que les Elfes avaient migrés de leur terres d’origine vers Ulthuan, qu’était devenu ce continent depuis ? La radiance du chaos l’avait elle affecté ?
Et il y avait sans doute encore beaucoup de choses à découvrir par delà les océans. Des lambeaux d’archives et certaines légendes parlaient aussi de contrées couvertes de forêts luxuriantes, de rivages baignés de soleil et de landes désertiques à la beauté glacée. L’intérêt de la cour pour ces questions ne cessa de grandir pour gagner peu à peu le pays tout entier.
Alors, le souverain fit entreprendre la construction de nouveaux navires taillés pour traverser les océans. Cela marqua le début des plus grandes campagnes d’exploration jamais entreprises.

Ethyas était encore jeune quand Nemeorn, son père, vétéran au service des maîtres des chevaux de la province d’Ellyrion, vit dans l’effervescence des préparatifs l’occasion de placer son fils. Ce dernier était déjà un bon travailleur débordant d’énergie et de curiosité, un peu trop par rapport au train de vie paisible des éleveurs ; en fait son intelligence précoce était constamment en ébullition, toujours en quête de savoir et de nouveauté.
Les grands chantiers navals réclamaient régulièrement des chevaux de travail au royaume d’Ellyrion, et le père d’Ethyas était souvent chargé de les y conduire. Un jour, il annonça à son fils qu’un nouveau voyage était prévu pour Lothern, et qu’il l’emmènerait avec lui. Ce fut un grand moment de joie pour le garçon, il allait enfin voir du pays et la plus belle ville de tout Ulthuan ! Sa mère partageait moins cet enthousiasme car elle pressentait qu’elle n’était pas prête de revoir son fils dont le tempérament aventureux le conduirait sans doute loin.

Un jour d’automne, Ethyas se leva tôt pour aider son père à rassembler une vingtaine de chevaux. Les bêtes vivaient en liberté dans de vastes plaines d’herbe blonde. Un lien particulier existe entre les Ellyriens et leurs chevaux ; ils savent communiquer entre eux, et le père d’Ethyas les avait déjà préparés depuis plusieurs semaines à leur nouvelle vie, les choisissant en fonction de leur robustesse et de leur tempérament. Il ne fallut pas longtemps pour les localiser et les regrouper, trépignants d’impatience et fumants dans l’air frais du matin.
Les navires de transports n’étant pas disponibles avant plusieurs mois, le voyage devrait se faire à pied par le chemin des côtes, ce qui n’était pas pour déplaire aux chevaux ni à leur meneurs.
La saison était agréable malgré des nuits fraîches, et ce fut un enchantement pour Etyas de découvrir les paysages sauvages et grandioses de l’intérieur. Ils chevauchèrent d’abord au pied des monts des Annulii, puis le chemin longea la mer du crépuscule. A la lisière des forêts qui se paraient de roux, on trouvait de nombreux fruits sauvages. En chemin, Nemeorn enseigna à son fils maintes choses sur les animaux et les plantes, et lui conta des légendes sur les lieux qu’ils traversaient.
Il évitait néanmoins de lui parler de la guerre, sauf lorsqu’ils firent halte à Tor Elyr, la magnifique cité des Seigneurs des chevaux. Taillée à même le roc sur plusieurs îles au milieu d’un delta fluvial, la ville était constituée d’un ensemble de palais élancés reliés par de minces passerelles argentées. Tout l’art des bâtisseurs elfes s’était exprimé ici, ils avaient transformés d’austères pics rocheux en une dentelle de pierre rehaussée de fils scintillants.
Nemeorm décrit à son fils la façon dont cette merveille avait été détruite par les armées du Chaos, puis les étapes de sa reconstruction méticuleuse qui avait transcendé sa magnificence d’antan. Ils prirent une journée pour laisser leurs chevaux dans les prairies en compagnie de leurs semblables, nombreux dans cette ville dédiée à l’art équestre, et en profitèrent pour reprendre quelques vivres et visiter des amis de Nemeorn.
Puis le voyage repris son cours durant trois semaines légèrement pluvieuses aux travers des forêts de sapins de plus en plus denses du pays de Caledor. Ils ne croisèrent personne dans ce pays ou régnait un étrange silence. De temps à autre, ils apercevaient au sommet d’une montagne une forteresse de granit, ou bien la fumée lointaine d’un volcan, et Nemeor contait à son fils l’ihistoire des Beith-Caradan, les princes-dragons qui sommeillaient à présent, prenant un repos bien mérité après les âpres combats qu’ils avaient menés durant des siècles.
Puis les bois firent place à un paysage beaucoup plus vivant, constitué de champs cultivés et de petits villages, parfois de jolies villas. Nemeor annonça qu’ils étaient maintenant en Eataine et que leur voyage touchait à son but. Quelques jours après, le beau temps revint, et le chemin se mit à descendre vers le sud.
Un soir, dans le soleil couchant, Ethyas vit au loin un spectacle qui marqua sa mémoire. A l’horizon et à perte de vue se profilaient de hautes tours surmontées d’innombrables drapeaux. A leur pied des bâtisses, des palais, des statues d’une grâce dépassant l’imagination. Et au delà une étendue d’eau scintillante à l’infini d’où venait un vent iodé comme il n’en avait jamais senti.
Nemeor observait en souriant son fils, bouche bée devant tant de splendeur.
-« Voilà Ethyas, nous y sommes, Lothern et le grand océan. »
[/font][/size] Modifié par juju
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  • 2 semaines après...
Merci pour ta remarque Inxi, j'en tiens compte et ne t'inquiète pas, cela va s'étoffer et gagner en profondeur au fur et à mesure de l'avancée du récit.
Pour l'instant, nous restons en Eataine, pour découvrir la magnifique cité de Lothern, parce qu'elle le vaut bien ;)


[size="3"][font="Book Antiqua"]Ils passèrent la nuit dans une auberge entourée d’une prairie, ou leurs chevaux auraient la place de paître avant de s’endormir.
Ethyas avait du mal à trouver le sommeil. La perspective de traverser la ville excitait son esprit et son imagination au plus haut point.
Au petit matin, après un copieux déjeuner, ils prirent la route qui devait les mener aux chantiers navals.
Chemin faisant, Nemeorn expliqua que la ville de Lothern avait été construite il y a fort longtemps, de part et d’autre d’un lagon situé au centre de l’unique détroit entre l’océan et la mer intérieur. A cet endroit les montagnes des Annulii perdaient un peu de leur hauteur et s’ouvraient sur des falaises vertigineuses. Le détroit mesurait près de deux-cents kilomètres de long, et les navires autorisés le franchissaient en passant plusieurs portes fortifiées monumentales. Autour du grand lagon, comparable à une petite mer au milieu d’un gigantesque cratère, était construite Lothern, sur des contreforts rocheux abrupts, mais aussi sur l’eau grâce à des îles artificielles formées de remblais.
La ville était immense, il avait fallut plusieurs millénaires pour la construire en creusant la roche en terrasses. Malgré les ravages de la guerre encore visibles par endroit, elle conservait toute sa magnificence.
La rue qu’ils empruntaient était réservée aux convois marchands, et elle était pavée à la perfection avec un motif de damier couleur ocre clair. De part et d’autre, même la plus humble des demeures était bâtie selon des proportions qui lui conférait une certaine légèreté, et se parait d’un enduit blanc rehaussé de motifs délicats, de bas reliefs et d’ornements stylisés, le tout empreint de cette beauté épurée propre à l’architecture elfique. A intervalle régulier, on trouvait des placettes ou des jardins, souvent autour d’un puits, et de nombreux arbres dont certains très anciens.
Ils longèrent les remparts une bonne partie de la matinée, assistant à l’éveil de la gigantesque cité. Ethyas admira les uniformes pourpre et or des gardes qui effectuaient la relève, tandis que les volets des maisons et les échoppes ouvraient peu à peu.

Puis la rue descendit au sud et devint plus pentue. Ils commençaient à apercevoir les multiples embarcations ancrées ou naviguant sur le lagon, ce dernier étant si large que l’autre bord se perdait encore dans la brume matinale. L’air se chargeait de cette senteur marine agréable qu’il avait humée la veille. Les bâtiments gagnaient en hauteur, en magnificence et en ancienneté, devenant de véritables palais aux tourelles élancées. Tout comme à Tor Elyr, ces derniers étaient finement sculptés et pour la plupart taillés dans un seul piton rocheux, laissant supposer un volume de déblais et une somme de travail ahurissant. Mais le plus frappant, c’étaient les statues des divinités elfiques entourant le lagon, splendides colosses monolithiques surplombant la cité.
Dans ces quartiers la population était aussi plus nombreuse, et Ethyas découvrait une foule d’activités. Il y avait là des corps de métiers, des parfums et des sonorités tout à fait nouveaux pour lui. Il s’amusa du contraste entre les vêtements luxueux sur l’étal d’un couturier et sa blouse de voyage qui commençait à s’élimer, et rêva un instant au chant d’un ménestrel. La ville était bien animée à présent, hommes et femmes vaquant à leurs occupations dans une grande effervescence.
Quoique cela n’eu rien de comparable avec la vie paisible qu’il connaissait, Etyas se dit qu’il devait être agréable d’habiter ici.
Ethyas et Nemeorn ne passaient pas inaperçus avec le groupe de chevaux qui les accompagnaient, encore imprégnés de la fougue de leur vie semi-sauvage. Beaucoup de personnes se retournaient avec admiration ou étonnement, les saluant parfois d’un compliment ou caressant le pelage luisant des bêtes.

Au bout d’une large rue ils débouchèrent sur le port, ou Ethyas vit de près son premier navire, un voilier à la coque effilée.
Une grande agitation régnait alentour : des dizaines d’hommes chargeaient des caisses et des sacs, les rangeant dans différentes calles selon les ordres brefs d’un homme d’allure hautaine, sans doute le capitaine. Sur le quai, un groupe d’elfes discutait avec volubilité de la bonne façon d’emprunter les courants marins et de la direction des vents, chacun semblant avoir son avis bien tranché sur la question. Tout le long du quai et à perte de vue mouillaient d’autres navires de tout tonnage. Ils y en avaient des centaines à n’en pas douter, de pèche, de plaisance, de transport, à voiles et à rames, et toujours autant d’agitation et de travail. Et partout des d’oiseaux marins emplissaient l’air de leurs cris, piquant de temps à autre dans l’eau vert sombre pour en rejaillir avec un poisson au bec.
Mais Ethyas n’avait d’yeux que pour ce navire si fin et si blanc, sur lequel il aurait bien aimé pouvoir monter, mais il s’agissait pour le moment de mener les chevaux à bon port, si l’on puis dire.

Ce n’est qu’en début d’après-midi qu’ils arrivèrent enfin dans le quartier des charpentiers de marine. Celui-ci était reconnaissable aux formes complexes des toitures, rappelant des coques ou des proues de navires, chacune rivalisant d’ingéniosité selon l’habileté de son propriétaire. Le chantier naval était une vaste place, situé aux pieds de l’imposante statue du dieu des mers Mathlann, ou s’affairaient les plus talentueux ouvriers d’Ulthuan. On entendait un martèlement continu, bruit mat des ciseaux sur le bois des bateaux en construction, et celui plus tintant des métaux dans les forges. De nombreux navires était en cours de construction, la majorité de taille modeste sans doute dédiés à la pèche ou à la plaisance, constitués d’armatures de bois recouverte de planches ajustées, et d’autres plus imposants pour le transport de marchandises construits sur le même modèle. Les assemblages par tenons et mortaises étaient privilégiés, mais on trouvait des renforts et des incrustations de métal, parfois précieux et élégamment ouvragé. De même le bois était sculpté dans un souci du détail décoratif qui rendait chaque embarcation unique.

Mais il y avait aussi quelque chose que l’on ne s’attendait pas à trouver ici : d’immenses arbres à l’écorce grise et au feuillage vert clair, semblables à des peupliers géants, dominaient les chantiers navals, certains avoisinants une hauteur d’une centaine de mètres et un diamètre de cinq mètres. Quelques uns étaient déracinés et couchés sur le sol, et pourtant encore vivants comme le prouvait quelques grosses branches bien verticales qui avaient été conservées. Ethyas comprit à quoi servaient ces étranges arbres en observant un groupe d’ouvriers en train d’en sculpter un littéralement, lui donnant la forme d’un navire, dont la couleur blanche du bois écorcé rappela à Ethyas celui qu’il venait d’apercevoir dans le port auparavant. Neneorm lui apprit qu’il s’agissait d’arbres de Bois-Etoile qui avaient été spécialement plantés, sélectionnés, façonnés et maintenus en vie durant des siècles par des processus ancestraux, dans le but de construire des navires d’un seul bloc de bois d’une grande robustesse. Nombre de ces navires, qui n’étaient néanmoins pas conçus pour la guerre, avaient sombrés durant les années noires. Depuis, le roi phénix en personne avait conçu et supervisé la construction de nouveaux vaisseaux, aptes à des voyages plus longs et plus périlleux à travers l’immensité océane.
Au bord de la place des hangars ouverts et très lumineux abritaient les forges, et les ateliers des maîtres tisserands chargés de fabriquer les voiles, dont la conception pouvait être aussi longue que celle du navire lui-même.
Certaines de ces dernières, en soie d’araignée et en cheveux, étaient de véritables chefs d’œuvre.

De nombreux chevaux sillonnaient le chantier, tirant des chars pleins de matériel ou assistant les hommes dans les tâches réclamant une grande force, et Ethyas comprit l’utilité de ces bêtes ici.
Nemeorn s’approcha avec les siens d’un lieu ou des elfes de l’âge de son fils étaient chargés de s’occuper des animaux. Ils furent accueillis par un grand homme vêtu de bleu. Ce géant empoigna son père par les épaules en signe d’amitié. Les deux hommes avaient visiblement plaisir à se revoir, et échangèrent quelques nouvelles sur leurs pays respectifs. Ethyas observait ce grand elfe, aux cheveux blonds coiffés en grosses tresses, avec des yeux bleu-gris sur un visage souriant. Sa grosse voie et ses manières familières inspirait de la sympathie au jeune garçon, lui rappelant les gens de son pays. Quand Nemeorn lui présenta son fils, le géant envoya une tape amicale à Ethyas qui failli tomber sous le poids de l’énorme main : « je suis heureux de connaitre mon garçon, je me nomme Dalaan. Ton père et moi nous connaissons depuis bien longtemps ».
Ethyas avait déjà entendu son père parler de Dalaan. Il était originaire d’Elyrion et avait grandi avec Nemeorn, durant la longue guerre contre les forces du Chaos. Très jeune, comme tous les garçons de leur âge, ils avaient appris à ce battre pour défendre leur patrie. Nemeorn et Dalaan avaient combattus côte à côte, et ils avaient survécus.
Désormais, Dalaan était le maître des chevaux sur le chantier naval, et avait sous ses ordres plusieurs jeunes assistants chargés de les soigner.

Nemeorn devrait encore rester deux semaines, le temps d’habituer les chevaux avant de les confier définitivement à Dalaan. Il n’avait pas besoin d’Ethyas, et ce dernier en profita pour parcourir le chantier à sa guise.
Il passait des heures à observer le travail des artisans, les noyant sous un flot de questions. Il ne fallut pas longtemps pour que tout le monde le connaisse ici, et échangeaient des sourires entendus en le voyant approcher, sachant qu’ils allaient être soumis à un interrogatoire en règle. Afin d’avoir la paix, et aussi parce qu’ils s’étaient pris d’affection pour ce gamin débordant de curiosité, certains le laissèrent les aider afin de lui enseigner quelques rudiments de leur art.
Nemeorn avait interdit à son fils de sortir du chantier sans sa présence, non pas que la ville fut dangereuse mais parce qu’il se serait vite perdu dans le dédale des rues. Evidement, Ethyas n’en avait cure et s’éloignait souvent en cachette vers le port. Il ne savait pas pourquoi, mais il était attiré par l’eau. Il est dit chez lez elfes des mers que ceux qui sont fascinés par les flots ont leur destin scellé. Un jour, un pécheur qui l’avait vu trainer plusieurs fois dans les environs lui proposa de venir avec lui pour une campagne de trois jours ; cette fois Ethyas était avec son père et à sa grande joie il accepta.

Le voilier mesurait une dizaine de mètres, et à son bord se trouvaient quatre marins dont le capitaine et Ethyas, et une grande quantité de filets. Il ne fallait pas moins d’une journée pour remonter le détroit de Lothern jusqu’à l’océan. Les navires étaient portés par un étrange courant marin qui circulait dans les deux sens. Il fut expliqué au jeune elfe que cela avait été créé il y a longtemps par un puissant processus magique. La magie…Ethyas en avait souvent entendu parler mais aujourd’hui il constatait de ses propres yeux les prodiges qu’elle permettait.
De chaque côté du détroit s’élevaient de hautes falaises, régulièrement ponctuées d’ouvrages défensifs. Ils franchirent d’abord une porte étonnante, au milieu même des flots, toute d’argent sertie d’énormes pierres bleues-foncées. Cet ouvrage était époustouflant par ses dimensions et sa beauté. Il faut dire qu’Ethyas prenait conscience de l'étendue de la richesse et du talent de sa race depuis qu’il était à Lothern, mais il ne passait pas une minute sans qu’il soit ébloui d’une nouvelle découverte.
Ils croisèrent toute sorte de bateaux qui venaient en sens inverse. Quant il s’agissait d’un navire de pèche, le capitaine échangeait un salut et quelques informations sur leur prises.
A la fin du jour, ils franchirent de nouveau une porte monumentale, faite de bronze incrusté d’émeraudes. Les pierres reflétaient l’éclat d’une grande tour sur une île au large, dont le sommet scintillait comme si des milliers de bougies y avaient été allumés. Le bateau fut ancré pour la nuit, et Ethyas entonna avec les marins quelques chants à la gloire de la Tour Scintillante avant de prendre un peu de repos.
Le jour suivant fut dédié au travail. Plusieurs filets furent posés, puis hissés à bord quelques heures après, avec une bonne prise de poissons rutilants. Ethyas appréciait beaucoup de se trouver ici, il se sentait dans son élément. Ni l’odeur du poisson, ni la rudesse de ce travail ne le gênait.

Une fois tous les filets remontés et le poisson rangé à fond de cale, il fut temps de rentrer. Une bouteille de vin fut partagée pour l’occasion, et même la jeune recrue eu droit d’y goûter. C’est alors qu’ils virent sortir le grand vaisseau blanc qu’Ethyas avait aperçu dans le port quelques jours auparavant. « Ceux-là partent pour une longue route, que Mathlann les protège » dit l’un des marins. « Où vont-ils ? » demanda Ethyas. « Ils vont explorer les mers du sud à la recherche de nouveaux rivages. ».
Le jeune elfe resta songeur. Il le savait, désormais son destin serait lié à l’océan, il était fait pour cette vie, et son désir d’aventure ne ferait que grandir. « Un jour, j’embarquerais moi aussi, pour l’horizon. » Sans s’en apercevoir il avait exprimé sa pensée à haute voix. L’équipage le regardait, mais aucune moquerie ne se lisait dans leurs regards, tant la motivation du jeune homme semblait profonde.

[/font][/size]
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  • 2 mois après...
C'est un très bon récit qui contraste beaucoup avec ce que l'on voit habituellement dans la section. Je ne parle pas de sa qualité indéniable, tant dans le style soigné ( malgré quelques fautes d'orthographes ) que dans la description ultra détaillée des villes elfiques, mais du thème de ce récit. La guerre n'est pas omniprésente, elle est à la fois un spectre du passé qui a laissé quelques traces sur le marbre blanc des cités mais aussi un danger hypothétique, très éloigné.

J'ai tout simplement adoré cette conception assez contemplative, le parti pris évident pour la reconstruction plus que pour la violence, la mise en exergue de l'art et de la culture.

Je ne peux que t'inciter à continuer dans ce style, à prendre ton temps dans les descriptions qui sont très bien rendues et à nous dévoiler un peu plus l'avenir de notre futur marin.

Bravo. Modifié par Kayalias
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  • 3 semaines après...
[quote]trépignants d’impatience et fumants dans l’air frais du matin.[/quote]

Bien que grammaticalement correcte, la tournure peut prêter à confusion.

[quote]des dizaines d’hommes chargeaient des caisses et des sacs, les rangeant dans différentes calles selon les ordres brefs d’un homme d’allure hautaine, sans doute le capitaine.[/quote]

Répétition du mot "homme".

[quote]Ils y en avaient des centaines[/quote]

"Il y en avait"

Quelques petites fautes et coquilles ici et là.

Pour le reste, c'est du tout bon. Tu parviens à condenser et enrichir l'univers des hauts elfes en peu de mots. Alors même que j'ai toujours été peu réceptif à tout ce qui concerne Ulthuan, je me suis laissé emporter au fil de l'histoire. On pourra juste regretter qu'il n'y ait pas de réel enjeu dramatique.
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