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Premiers coups ... Esquisse


Sakartoune

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Bonjour à tous, voici le début d'un texte qui m'avait valu une seconde place étudiant au concours crouss 2002

Le sujet était Grandeur et décadence.


Bonne lecture


[size="4"]Premiers coups esquisse…[/size]


Tac…tac…
_ Premiers coups esquisse…
Tac…tac…
_ Forme floue, je commence juste à me distinguer…
Tac…tac…
_ Les débris de ma grossièreté ruissèlent le long de mon corps pour couvrir le sol…
Tac…tac…
_ Le granit cède régulièrement, permettant ainsi ma naissance…
Tac…tac…
_ Les coups rapides et grossiers laissent place à un martèlement plus doux et précis…
Tac…Tac…
_ Mes formes se dessinent, mon visage…mes épaules…ma poitrine, je suis femme !
_ Tu me regarde, tu me contemple, tu me caresse et te remet au travail.
_ Mon ventre rond, ma chute de rein rebondit et mes jambes fines apparaissent à leurs tours…
_ Ton regard me parle, tu me trouve belle, tu m’aime…
_ Ma nudité ne te choque pas trop ? Il semblerait que non…
_ Tu dors peux, tu mange peux, tu me consacre tout ton temps, tu me tiens compagnie jusqu’au cœur de la nuit.

* * * * *

_ Ça y est, j’existe, je suis entière, finie dans les moindres détails…
_ Mmhh…j’aime comme ta main parcourt ma peau à la recherche de la moindre irrégularité. Je me sens devenir perfection, une beauté sans égal à ce jour. Ton regard est tendre à mon égars mon bel amour, mon pygmalion…
_ Tu passes tes journées entière auprès de moi, tu me parles un peu, tu me déplaces régulièrement afin de trouver le meilleur angle de vue et la meilleure lumière pour me mettre en valeur. Ton amour pour moi est sans limite…

* * * * *

_ Je te vois moins souvent, que t’arrive-t-il ? je t’ennuie ? Serais-tu las de me voir ? Je souffre de ton absence, cette pièce si agréable auparavant me parait glaciale aujourd’hui…
_ Te revoilà enfin… Mais que fais-tu ? Que fais ce bloque d’onyx ici ? Pourquoi prends-tu tes outils ?...
_ Mais tu sculptes une autre femme ! Et ce regard, il m’était réservé ! Tu me trompes, tu en aimes une autre !...
_ Elle n’est qu’ébauche et déjà elle me nargue, elle, désormais au centre de ton attention. Plus les jours passent et plus tu es proche d’elle, la faisant fine et délicate. Elle doit-être heureuse ; mais qu’elle ne se fasse pas trop d’illusion, tu es volage et comme avec moi tu la délaisseras pour une autre…

* * * * *

_Tien, aujourd’hui tu me reviens ? Tu me regardes, enlève le fin voile de poussière qui couvrait ma nudité, vérifie que l’éclairage me rend belle, je rayonne de mille éclats pour toi…
_Mais tu n’es pas seul, il y a un autre homme avec toi… Puisque je ne t’intéresse plus, tu décides de me partager ? comme ça, comme un simple jouet…
_Son regard se pose sur moi, il me contemple c’est agréable…
_Il hasarde une main au creux de mes hanches et la laisse parcourir mes fesses pour s’arrêter à mi-cuisse. Je sens ses yeux me parcourir, il me contemple, il me désir, je suis belle…
_Vous discutez…Il te donne de l’argent…Tu m’as vendu ! Très bien, tu n’es plus rien pour moi !... et pourquoi prends-tu ce drap ? Je plaisantais, tu m’es toujours cher, ne me couvre pas ! Non…


Suite plus tard, si vous le souhaitez.
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C'est un peu court pour véritablement juger... D'autant plus que ça va assez vite. Peut être insister un peu plus sur les sensations de la statue, ses perceptions tactiles, visuelles ? Finalement on assez peu d'information sur son environnement, sur le sculpteur, sur l'apparence de l'autre statue, etc... Développer un peu me paraîtrait intéressant, non ? A moins que ce ne soit qu'une introduction, une mise en bouche ?
Auquel cas, c'est réussi. Sur le style, la forme, rien à redire, ça coule tout seul. Mais un petit point de détail qui m'intrigue, pourquoi utiliser le "_" ? Je pense qu'un saut de ligne suffirait.

J'attends la suite ;)
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Le point de vue narratif est véritablement original, un bel essai.
Cela rappelle une nouvelle de Werber ou le héros est un arbre, j'aime beaucoup ce genre de récit.

Juste une petite faute : "un bloc d'onyx" et non un bloque.

La suite, la suite !
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Bien, merci pour les commentaires.

Effectivement, je décris très peu l'environnement, mais c'était voulu, le nombre de mot ne me permettait pas plus au vu du projet complet.

Voilà la fin, vous aurez plus de facilités à juger.


* * * * *

_On me déplace, on m’allonge, ne m’approchez pas !...
_Un roulis régulier, je change de lieu…
_On me remet droite…
_Le drap tremble, une ombre de main s’en approche, le tissu se plisse et glisse doucement…
_Si nombreux…
_Tous ces visages me découvrent en même temps, certains sont ébahis, d’autres rougissent, mais toussent m’admirent. Devant moi un l’homme qui m’a acheté leur parle, ils l’écoutent et leurs regards passent de lui à moi, puis de moi à lui…
_Désormais, je suis vénérée, on me fait des présents, on m’admire, on me prie, je suis une déesse pour eux.

* * * * *

_Tu viens tous les jours me voir mon enfant, t’aurais-je captivé ? Charmant bambin, tu as beau être jeune, tu me désires déjà ;ton regard ne me quitte pas.
_Tes amis trouvent tous une compagne autour de toi, mais tu restes seul et tu viens me voir…
_Ton amour est chaud, durant les célébrations tu me souris, tu caresses régulièrement mon corps enlevant ainsi la poussière qui s’y dépose…
_Que le temps passe, les enfants de tes amis viennent désormais me voir, mais toi tu me restes fidèle. Tu t’opposes même à eux quand ils s’approchent trop de moi…
_Tu devrais faire attention à ta santé, il t’est difficile de venir me voir aussi souvent qu’avant, tu devrais te ménager plus de temps, manger plus, dormir plus...

* * * * *

_Aujourd’hui, c’est moi qui te contemple, tu es aussi immobile que moi, allongé là, au milieu de la salle, tu ne bougeras plus. Toi qui ne venais que pour moi, tu me fais ton dernier adieu et me remercier de t’avoir fait savoir ce qu’était l’amour véritable. Tes amis se sont déplacés, ils te pleurent…
_Leur regards ridés, semblent me porter des accusations, je suis innocente, tu m’aimais…

* * * * *

_De moins en moins de monde vient me voir. Que se passe-t-il ma beauté ne vous attire plus ?...
_L’autre jours des enfants ont dessiné sur mes jambes, personne n’est venu à mon secours, vous êtes donc tous sourds aux appels d’une déesse en détresse ?...
_Ca y est je suis seul, même plus de cérémonies pour animer les lieux, on m’a oublié dans cette prison froide et vide…
_Les araignées tissent sans fin leurs drapés au plafond, l’une d’elle est même venue habiller mon bras, mais elle ne m’a pas considérée différemment que ce mur…
_Le temps semble figé, bien sûr, je vous entends passer près du bâtiment, mais vous ne vous arrêtez même pas. Je ne vous aime pas...
_Je vous hais. Me laisser ainsi voir le temps qui passe, les murs qui se craquellent, le toit qui prend l’eau, les moisissures qui sont partout...
_Je ne veux plus que vous veniez, je suis laide, je vous fait peur ainsi au milieu de cet endroit lugubre...

* * * * *

_Des cries venant de dehors...
_Les portes s’ouvrent en grand, vous entrez en courant, vous hurlez, vous êtes terrorisés...
_Vous vous êtes barricadés, certains me prient de nouveau, vos yeux m’implorent. Mais il est trop tard, je ne veux plus être votre déesse...
_Les barricades ont cédées, partout le massacre se répand. Le sang coule à flot...
_Cet homme devant moi tente de s’échapper... il a été vu...sa tête roule au sol, m’aspergeant de sang...
_Quelle belle couleur... Elle macule ma blancheur, ramenant de la chaleur sur mon corps froid de tant d’années d’isolement. Je me sens attirée par elle...
_Toi aussi tu l’a vu, toi qui as vaincu ceux qui m’ont trahi, tu me contemples sans en croire tes yeux... tu me remets un peu de sang et ton visage s’illumine

* * * * *

_Je suis votre déesse, sanguine, forte et vengeresse, vous me couvrez tous les jours de ce rouge. Il coule sur ma peau brillant à la lumière du soleil...
_je n’ai jamais été aussi vénérée, vos sacrifices me comblent de bonheur, vos offrandes me ravissent. Je bénis vos armes avant chaque départ pour la guerre, et je pleure vos morts à votre retour...

* * * * *

_De nouveau ces cries de paniques retentissent...
_Les portes volent en éclat, je peux voir l’extérieur... Il y a des feux partout, que votre âme est belle au milieu des flammes, à vous qui m’aimiez...
_Des hommes entrent, il détruisent tout et allume le feu autour de moi...
_Je vais vous rejoindre, vous qui m’adoriez, les flammes me lèchent de tout côté, elles sont chaudes et vives...
_Le feu est retombé, pourtant je suis toujours là. L’un des hommes présent me regarde...
_J’ai peur, ses yeux sont injectés de sang, poussé par une haine sans fin...
_Non, laisse cette masse, ne t’approche pas ! Laisse moi !...
_TAC !

* * * * *

_Je peux voir mon corps en morceaux tout autour de moi. Il n’y a plus personne, seuls quelques murs semblent signaler que des gens ont vécu ici...
_Je suis seule...
_Le coup m’a fait éclater, m’emportant la moitié du visage, je suis laide...
_Des plantes poussent autours de moi, peut être sont elles là pour saluer ma présence ?
_Pourquoi ces épines, et ne poussez pas tant, on ne me verra plus...
_Vous vous croisés, vous entortillés, toujours plus haut, toujours plus épais...
_Je ne vois presque plus la lumière du ciel, la vie est revenue ici, mais personne ne me considère, je ne suis qu’un obstacle sur le parcours de ces insectes...
_Il fait froid, je ne veux plus être...plus être...être...

Pour conclure, ce texte n'est pas l'original de 2002, ce dernier ayant été perdu lors d'un formatage malheureux, mais une version de 2006refaite d’après les souvenir de mes écrits.


En espérant que cela vous plaira. Modifié par Sakartoune
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  • 2 semaines après...
Très beau récit. Le début de la deuxième partie m'a quelque peu fait penser au mythe de Pygmalion, qui tombe amoureux d'une statue qu'il nomme Galatée et à qui Aphrodite donne vie.

L'exercice de prendre le point de vue est tout à fait intéressant, et finalement cela rend réellement bien.

Bravo pour ce récit que j'ai bien apprécié !
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Merci à vous pour les commentaires;

Il est vrai que l'histoire de pygmalion est un peu présente, mais, j'avais aussi pas mal de réminiscences de "la vénus d'ille" de Prosper Mérimée lu au Lycée.
Ce livre m'avais beaucoup plus, aussi une partie a transpirée lors de la création du texte.

Je vais cherche dans mes vieux truc, je dois avoir un ou deux textes sortables (le reste étant trop gamin). Modifié par Sakartoune
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Très bon texte, décidément tu as plusieurs cordes à ton arc ;)
[quote]j'avais aussi pas mal de réminiscences de "la vénus d'ille" de Prosper Mérimée lu au Lycée. [/quote]
J'ai tout de suite pensé à la nouvelle de Mérimée en parcourant ton texte... Toi aussi la Vénus t'a traumatisée ?
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  • 3 semaines après...
Alors !

Le sujet est bon mais alors la forme et l'organisation du texte donne pas envie de vraiment le parcourir :( Exemple :

[quote]Ton regard me parle, tu me trouve belle, tu m’aime…[/quote]

Ca devrait même pas exister tellement les fautes sont flagrantes !!! En tout cas le thème est original et je trouve que c'est un one shot qui sort du lot ! Si t'as d'autres idées comme ça, hésite pas ;)

@+
-= Inxi =-
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