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[RT] Helmut Perkus


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Bonjour a tous , je voulais juste vous faire profiter du petit BG que j’ai écrit pour un nouveau personnage de RT. Je sais qu’il y a quelques incohérence et liberté prise avec le Grand Flouffe mais j’espere que vous prendrez autant de plaisir a le lire que moi a l’écrire.

[b]Helmut Perkus[/b]


Dans les niveaux inférieurs de Port l’errance, on peut boire un verre au « Passe lame » et s’en sortir en vie du moment qu’on ne pose pas trop de questions. Le caractère d’ours mal réveillé du patron et, surtout, l’énorme fusil à pompe qui est accroché au mur derrière le bar, permettent à cet établissement de rester a peu près calme dans le chaos et la crasse des niveaux inférieurs.

Derrière le bar, Lups termine en vitesse la plonge du dernier repas des travailleurs du coin puis jette sa carcasse malingre d’adolescent mal dégrossi par-dessus le comptoir et se dirige vers le fond de la salle. Il attrape une chaise, la retourne et s’assoit, les coudes posés sur le dossier, devant un vieil homme vouté mais énergique et souriant.


- « Salut, Kurt ! Alors quelles sont les nouvelles aujourd’hui ?

- Huhuhu… Qu’est-ce qu’un vieil homme comme pourrait bien savoir ? Je n’ai plus l’énergie d’aller sur les docks pour apprendre les ragots du matin tu sais ?

- C’est ça ! Et moi je suis le dirigeant du sous-secteur ! Tu n’as plus besoin de déplacer avec ça. »

D’un mouvement de menton, il désigne la prothèse métallique qui couvre une bonne partie du côté du crane du vieil homme, englobant complètement son oreille et se faufilant jusqu’à la nuque, où quelques mécadendrites colorées sortent du métal pour se jeter sous la peau fripée de son cou.

-« Haaa… tu n’as pas demandé ce que savaient les oiseaux, mais ce que moi je savais. Cela n’a rien à voir ! Et tu sais bien que le savoir des oiseaux n’est jamais gratuit… »


Lups a un mouvement de recul involontaire alors que le vieillard se penche vers lui, une lueur dans les yeux et un sourire narquois sur le visage. Il comprend le message et, à contrecœur, va chercher une chope de l’huile de batterie pétillante que son patron ose appeler « bière » et la pose sur la table.


-« Ca a intérêt à être captivant sinon je dis à Klauke que tu as encore essayé de m’arnaquer. Je ne pense pas qu’il te laisse re-rentrer dans son bar de sitôt.

- Les oiseaux ont entendu l’histoire d’un voyageur, qui est arrivé il y a peu de temps, il était mal en point et a déliré quelque temps au medicae du dock 37K-Alpha. Les oiseaux ont une bonne oreille, et une bonne mémoire. Ils me content la vie de cet homme, qui est, je dois l’avouer, assez intéressante.

Il a parlé de sa planète natale, Tyr-Hall je crois, une planète rude et magnifique comme on en trouve dans tous les recoins de la galaxie. Une planète aux montages hautes et au climat parfois rigoureux, qui forge des hommes solides sans pour autant les faire sombrer dans la barbarie.

Et c’est dans une région appelée Baavir que cet homme est né. Son père était un officier des forces de défense planétaire et sa mère s’occupait de son éducation. Une vie comme on voudrait tous en avoir ici , hein mon ptit gars ?

Mais la vie est une salope, et ce gars l’a appris très jeune. Il était à peine entré dans l’adolescence que son père s’est fait tuer en matant un culte chaotique qui tentait de prendre le contrôle des défenses orbitales, sur la lune de sa planète. Et comme si ça ne suffisait pas, sa mère, abattue par le chagrin s’est jetée du haut de l’une des nombreuses falaises qui entaillent la région.

Et voilà que notre gamin se retrouve à la Schola. Et laisse-moi te dire qu’avec l’éducation soignée que sa mère lui procurait, il n’est pas resté dans le bas du panier. Mais il était trop rebelle pour intéresser l’écclésiarchie. Qu’est-ce qu’il reste à ce genre de gars, à la fois trop brillant pour finir troupier de choc, mais pas assez pour diffuser la gloire de notre Empereur aux masses ?

- Je ne sais pas. » Répondit le jeune homme, déjà pendu aux lèvres du vieillard.

- « Les classes de commissaire, pardi ! Si j’ai bien compris, c’est une période paradoxale de son histoire. Il aimait les classes, les enseignements et les entrainements, et il était particulièrement doué, mais il n’était pas discipliné. Har har har… heureusement que seuls des serviteurs s’occupaient de lui au medicae à ce moment-là, sinon je pense qu’il aurait réussi à choquer le personnel en racontant les soirées de beuverie et de débauche qui a vécu lorsqu’il faisait le mur de la Schola.

C’est lors de l’une de ces soirées qu’il prit la décision de s’enfuir de la schola. Cela faisait un certain temps qu’il ne se sentait pas à sa place, qu’il voyait son avenir en plus grand que simple commissaire. Et il n’hésitait pas à le clamer haut et fort lors de ses escapades nocturnes ! Et ce qui devait arriver arriva. Un ivrogne lui a lancé un jour le défi de quitter la planète et de revenir couvert de gloire et, surtout, en vie. Et l’homme, ivre lui aussi, a relevé ce défi.

Tu vois mon garçon, on pourra certainement dire beaucoup de mal de cet homme : ses problèmes avec l’alcool et les femmes, son refus de l’autorité et une certaine forme de lâcheté. Par contre, c’est un homme d’honneur. Quand il s’est réveillé, l’esprit clair, il a décidé qu’il ne pouvait se parjurer et rejeter le défi qu’il avait accepté. Il lui fallait partir.


- C’était de toute façon son intention, non ?

- Tu n’as pas tort, mon jeune ami. Cependant les rêves d’un homme et les raisons qui le poussent à aller les accomplir sont deux choses extrêmement différentes. Et un homme qui se lance dans l’inconnu en suivant son honneur mérite d’être respecté.

Il partit donc, un soir sans lune qui faisait ressembler ses montagnes natales aux crocs titanesques d’une bête géante tapie dans la nuit. Héhéhé, il parle bien quand il délire c’t’homme-là. Il est parti avec son manteau sur le dos et les quelques armes héritées de sa famille, une poignée de trônes en poche et une paire de bouteilles du schnaps local. Il a rejoint l’astroport situé sur un plateau quelques kilomètres plus haut sur les pics de roche nue et est monté dans le premier vaisseau qui a bien voulu l’engager comme mercenaire de voyage.

Je n’ai pas compris le nom du vaisseau, la bouche de l’homme se tordait dans un rictus affreux à chaque fois qu’il tentait de le prononcer, j’ai compris plus tard pourquoi. Ce vaisseau, un des plus petits vaisseaux pouvant passer par le Warp qui puisse exister, servait à un marchand d’une famille riche mais déchue de son prestige, qui reliait différents secteurs pour échanger marchandises, nouvelles et un peu de matériel de contrebande. Rien de très spécial comme tu peux le voir.

Le voyage et la traversée du Warp se sont faites sans encombre, les courants étaient calmes et les seuls pirates rencontrés ont eu la délicatesse de mourir avant de pénétrer dans le vaisseau, vaporisés par les armes du navire.

Lors d’un quart nocturne, l’homme s’est fait réveiller par des bruits de combats à quelques ponts de celui où se trouvait sa cabine. Il s’est le vé et équipé en quatrième vitesse, craignant qu’un navire pirate ai pu tromper les senseurs de la passerelle avant de prendre le vaisseau d’assaut. Je pense qu’il aurait préféré les pirates à ce qui l’attendait.

Au moment où il arrivait sur les ponts de transit, il buta sur une femme d’équipage, une mécanicienne sympathique toujours prête à dégainer son large sourire. Elle était assise, prostrée, contre la paroi de la coursive, une expression d’intense terreur sur le visage. Ne parvenant pas à la faire parler, l’homme continua son chemin, croisant un cadavre de temps en temps. Que des hommes et femmes de l’équipage du vaisseau. L’ennemi devait être extrêmement habile pour ne subir aucune perte.

Peu avant son arrivée sur la passerelle, les bruits et les cris du combat se firent plus clairs. Au détour d’un couloir il vit l’un des suivants du Navigator en train de s’éventrer tout doucement, une expression neutre sur le visage. Quelques mètres plus loin, ceux qui quelques heures plus tôt travaillaient et mangeaient ensemble étaient en train de s’entre déchirer. Certains étaient armés mais la plupart déchiraient les chairs de leurs camarades à coups d’ongles et de dents.

Figé par l’horreur, il avait négligé de se cacher et les fous commençaient à se rapprocher de lui. Confiant à l’Empereur le soin des âmes de tous les membres d’équipage, il fait aboyer le fusil à pompe des forces de sécurité du bord. Il faucha ces pauvres bougres les uns après les autres, tapissant la passerelle de sang et de viscères, c’est alors que l’impossible se produisit.

L’esprit de la machine du vaisseau, courroucé de se voir ainsi recouvert du sang de ceux qui’ s’étaient occupés de lui depuis si longtemps, se rebella et propulsa le navire dans les champs mouvementés du Warp. Heureusement pour l’homme, le champ de Geller s’activa correctement, protégeant les naufragés d’une mort la plus horrible de toutes. »



Le garçon retient son souffle. Bien qu’habitant dans une station spatiale, il n’a jamais navigué et les voyages dans le Warp le fascinent, comme tous les gens de son Age. Il est tellement captivé qu’il ne voit pas que le quart suivant est terminé et que des gens arrivent dans le bar pour un moment de détente bien mérité. Son patron, bienveillant, le laisse tranquille alors qu’il ne cracherait pas sur de l’aide…

- « L’homme passa plusieurs semaines sur le vaisseau fantôme, il regroupa les survivants sains d’esprit et les protégea de ceux qui l’avaient perdu. Au bout d’un moment, les attaques cessèrent et les survivants commencèrent à chercher une solution pour sortir de la dimension des démons.

Petit à petit, les mécaniciens et le seul membre du mechanicus encore vivants parvinrent à apaiser la machine et après pas loin de deux mois ballotés par les courant du Warp, ils firent rentrer le vaisseau dans l’espace réel. Ils ont réapparu non loin de Port-L’Errance et se sont fait arraisonner par nos navettes patrouilles. Note la chance qu’ils ont eu, sans guidage, ils auraient pu sortir au milieu d’une étoile voire même hors de la galaxie ! Mais ils sont là. Mal nourris. Fatigués. Mais sauvés tout de même.

Et tu veux savoir la meilleure ? » Dit le vieil homme en se rapprochant de Lups comme pour lui faire une confidence. « On dit que le journal du vaisseau indique qu’ils sont rentrés dans le Warp il y a cent soixante-dix-huit ans. »


Alors que le gamin se tortille sur sa chaise d’excitation en écoutant l’histoire du vieillard chenu, un homme accoudé au bar sourit. Sa grande gabardine noire au haut col empêche ses voisins de voir son visage et son bonnet court ainsi que sa large carrure lui donne des airs de dockers. Vidant son amasec d’une traite, il demande au barman d’offrir un verre au vieillard et à l’enfant, paye son dû, puis s’en va à grandes enjambées, un large sac sur l’épaule.

- « Décidément » se dit-il « Je parle trop quand je suis blessé… »
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