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[40K][Horus Heresy] Mark of Calth


Rippounet

Messages recommandés

Hello.
Rien vu encore pour cette compilation d'histoires qui suit la Bataille de Calth.

Bon dans l'ensemble c'est plutôt moyen. On va essayer de faire rapide sans forcément faire dans l'ordre ou dans l'exhaustif (je n'ai pas le bouquin à coté de moi, c'est couillon, mais je suis trop un rebelle).

[b]- Une chtite histoire sur Erebus.[/b]
Bon c'est pas trop mal écrit et potentiellement intéressant, surtout qu'Erebus est un personnage quand même central. Mais au final ça ne donne pas grand chose à part constituer une introduction à quelque chose qui viendra dans un autre bouquin. M'bof.

[b]- Une mini-guerre Ultramarrants VsWord Beaters, par McNeill[/b]
Du potentiel, mais du vrai McNeill. Des personnages caricaturaux, et un final grotesque. M'bof.

[b]- Une histoire de Word Beaters par (euh c'est qui?)[/b]
Bien écrit, alléchant, mais au final rien de vraiment spécifique à l'Hérésie si on excepte la présence d'un patron connu. Bon.

[b]- L'histoire d'un possédé par Dembski-Bowden.[/b]
Bon ça part un peu bizarrement mais ça se développe pas trop mal et au final ça se tient bien. Plus mieux.

[b]- The traveller.[/b]
Histoire de science-fiction/40k assez classique, mais relativement agréable (peut-être par comparaison avec le reste). Okay.

[b]- Histoire de d'Ultramarrants dans des caves.[/b]
De l'idée, mais quelques personnages concons et une histoire médiocre au final. M'bof.

[b]- Athame[/b]
Une histoire racontée par une arme, pourquoi pas. Au final pas trop mal. Okay.

[b]- Du Abnett.[/b]
Ah, enfin. Abnett. Sur Ollanius en plus, cool.
Se lit en 2 minutes ou presque. Bien écrit, intéressant, et potentiellement lourd de conséquences pour la suite, voire pour la perspective sur l'Hérésie (cf Légion).


Bilan: faudrait vendre les deux dernières histoires à part, ce serait 'achtement mieux. Le reste fait très fan-fiction, et non "pro". Souvent pas trop mal écrit (si on s'attache uniquement à la dimension littéraire), mais les scénarios sont (à mon humble avis) médiocres. Seuls Abnett et Demski-Bowden tirent leur épingle du jeu de ce coté là. Preuve que n'écrit pas de la sci-fi qui veut finalement. Ach, j'ai déjà commandé le prochain Abnett du coup.
Passez votre chemin et/ou empruntez-le à un pote pour lire la quarantaine de pages pondue par Abnett. :rolleyes:
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  • 1 mois après...
[quote name='Khaela' timestamp='1397219838' post='2549696']Une question, tu as lu la version française ? parce que pour avoir lu la VO, je n'ai pas du tout le même avis que toi. Les implications sur le background de la plupart des histoires est clairement impressionnant.[/quote] Je ne lis qu'en VO. Et je ne vois pas du tout de quelles implications sur le background tu parles. Seulement deux histoires ont potentiellement un impact digne de ce nom: la première et la dernière. Pour les autres je ne vois pas.
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  • 2 mois après...
[quote name='Khaela' timestamp='1404934717' post='2599641']Si tu ne vois pas, il faut tout relire depuis le début :lol:[/quote] Affirmation aussi facile qu'une bataille écrite par McNeill... Parce que bon on est là pour papoter, alors autant être clair, quitte à utiliser des balises <spoiler>.

Entendons-nous bien, il y a toujours quelque miettes à prendre dans les bouquins HH, même les plus bouseux. Mais quand on parle "d'implication impressionnante sur le background", il s'agit de trucs dont on peut discuter avec les gensses qui ne lisent même pas la série, voire même qui ont arrêté de jouer à 40k mais connaissent l'univers ; des trucs qu'on peut décrire en une phrase ou deux du genre "Dis donc, tu sais que maintenant dans le background [...]!". On peut penser à de la grosse révélation du type de celle(s) de "Légion", ou encore du descriptif de l'organisation et du caractère d'une ou plusieurs légions spécifiques tels qu'on peut en trouver dans le diptyque "Mille fils/Burnes de Prospero".
Et la, j'avoue que nan, je vois pas. Les légions et personnages en question ne sont guère développés au-delà ce qu'on sait déjà, l'essentiel de l'action n'implique guère que Calth... Bref, je maintiens que seules la première et la dernière histoire ont une réelle implication potentielle pour le background. Et encore, pour ce qui est de la dernière, autant c'est du lourd, autant tout le monde n'est pas obligé d'apprécier.

[spoiler] Parce que bon, qu'Ollanius croit en Dieu de manière "classique", on peut voir ça comme une trahison vis-à-vis de l'esprit de l'univers 40k, et un bel exemple de la fâcheuse tendance que peut avoir Abnett à s'éloigner de l'esprit gothique du truc. [/spoiler]

Après je suis mauvais client dans le sens où les "mini-révélations" sur ce qu'a fait untel ou machin (genre Erebus) à tel ou tel moment de l'Hérésie ne me font guère d'effet. Puisque je poste en parallèle à coté, je dirais que "Vulkan il est vivant" nous donne des implications sur le background autrement plus impressionnantes si on veut aller par là... Modifié par Rippounet
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Vu comme cela, j'avoue être d'accord, j'ai tendance à aller chercher les micro bouts de fluff comme un pêcheur de bigorneaux qui va aller chercher dans du varech ^^

Si tu veux des gros morceaux de fluff très clair, je ne saurais trop te conseiller Vengefull spirit (VO seulement actuellement) et là crois-moi... il y a de quoi faire:)

J'avoue qu'une ma nouvelle préférée est peut être Deeper Darkness (aucune idée du titre en français), où l'on se rend bien compte que le chaos est clairement bien plus obscur qu'il n'y parait et que les 4 gros sont loin d'être seuls... bref, cela laisse clairement à penser.

Bonne journée
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  • 2 mois après...
Livre lu cet Eté. Que dire?

Rip' a annoncé l'essentiel: rien de mauvais, mais rien de franchement transcendant non plus. La nouvelle avec Ollanius fait sacrément penser au cycle des Princes d'Ambre de Zelazny et c'est la plus intéressante du lot. Le reste se laisse lire, mais sans forcément appeler à une relecture future.

En gros, même un gros fan de base devrait réfléchir à deux fois avant d'acheter le bouquin, à moins d'être un joueur Ultramarine, et encore...

Celtic_Cauldron
:skull:
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  • 5 ans après...

Je déterre un nouveau cadavre, celui-ci un peu plus frais (même pas six ans, une paille), dans ma lancée hérétique.

 

Bonjour et bienvenue dans cette critique de l’anthologie Mark of Calth, ou La Marque de Calth en français, car l’objet du délit eu la chance d’être traduit peu après sa sortie initiale en 2013. Après m’être mis à l’ouvrage avec Tales of Heresy, le choix d’aborder le cinquième recueil de la série s’est davantage révélé être une conséquence purement pratique qu’une décision mûrement réfléchie. Tel Roboute Guilliman, dérivant dans l’espace après avoir reçu un colis piégé de la part de son fourbe de frère, il m’a fallu faire avec ce que j’avais sous la main. Ayant lu ‘Know No Fear’ // ‘La Bataille de Calth’ de Dan Abnett il y a quelques mois (le bouquin où il est entre autres expliqué ce qu’est la Marque de Calth1), j’étais de plus relativement confiant en ma capacité de raccrocher les wagons avec les événements et personnages couverts dans les tomes précédents de l’Hérésie. Cela allait être aussi facile que repousser la Croisade des Ombres, j’en étais certain…

 

Constitué de huit nouvelles signées d’auteurs bien connus de la Black Library, mais dont certains (Guy Halley, David Annandale, John French) ont fait leurs débuts, ou pas loin, dans la série avec cette publication, Mark of Calth est sans doute l’anthologie la plus thématique de l’Hérésie, puisqu’elle se concentre sur le déroulé et les à-côtés de la bataille du même nom. On a même droit à une série d’interludes reliant une nouvelle à l’autre, donnant à l’ouvrage une impression d’unité que l’on ne retrouve nulle part (à ma connaissance) dans les autres regroupements de courts formats de la série… et qu’il me fallait évidemment parodier sans vergogne. Au programme, le récit des batailles opposant les Ultramarines et les Word Bearers, bien sûr, mais également une approche plus large de ce conflit majeur qu’a été la guerre souterraine, avec le brave Abnett profitant de l’exercice pour faire avancer son histoire de Pious Ollanius, le perpétuel intermittent (how ironic) de la saga. Sans plus attendre, partons à la découverte de cette autrefois pittoresque planète d’Ultramar, transformée en No Go Zone par ces voyous de Word Bearers. À votre marque, prêts…

 

1 : Deux sens possibles. Soit cela correspond au repère temporel marquant le début de l’attaque sur Calth par les Word Bearers, soit il est fait mention du discret bronzage que les vétérans de ce conflit arboreront avec fierté jusqu’à leur mort, sans doute causée par l’exposition radioactive responsable dudit bronzage. À ne pas confondre avec le Marc de Calth, qui était maître nageur à la piscine municipale de Numinius au moment des faits.

 

25.-Mark-of-Calth.jpg?w=400&h=559

 

Interlude #1 :

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The Shards of Erebus // Les Fragments d’Erebus – G. Haley :

 

Les romans de l’Hérésie d’Horus ont beau relater avec de nombreux détails les événements capitaux de cette période charnière de l’Imperium, le lecteur peut toutefois se retrouver avec des zones d’ombre persistantes quant aux faits et gestes de ses personnages favoris. Prenez Erebus par exemple : quand il ne chante pas des berceuses à Lorgar avec sa voix de fausset, ou ne complote pas pour insérer des objets pointus et souillé dans le Maître de Guerre, que fait donc le Premier Chapelain Word Bearers de ses journées ? En voilà une question qu’elle est bonne. Heureusement, les nouvelles permettent d’y répondre, et c’est donc dans les quartiers privés d’Abribus dans le Destiny’s Hand que notre histoire commence. Nous y retrouvons notre garnement en train d’organiser un rituel un peu spécial en compagnie de quelques collègues et d’une bande de prêtres groupies. Au centre de toutes les attentions, et bientôt de l’enclume consacrée qu’Erebus a fait installer dans sa chambre, se trouve l’Anathamé volé à l’Interex, et utilisé par notre anti héros pour poker Horus sur Isstvan. Croyez le ou non, mais notre spirituel Word Bearer a décidé de se mettre à la métallurgie1 païenne, et parvient, à grands renforts d’outils maudits et de sacrifices humains, à détacher huit fragments de la lame démoniaque, qu’il confie à son chef Warpsmith pour qu’il fasse pousser de nouvelles armes depuis ces boutures. Après tout dans le Warp, tout est possible. Une fois les couteaux rituels réalisés, il parvient par un habile tour de passe passe à les déposer incognito dans les quartiers de leurs destinataires, qui se trouvent être d’éminents membres de la Légion impliqués dans le plan de Lorgar d’attaquer Calth dans quelques semaines. Malgré le petit mot gentil attaché à chaque poignée, les cadeaux ne sont toutefois pas bien reçus par la plupart de leurs cibles. Après tout, ne dit-on pas que les couteaux coupent l’amitié, déjà bien rare parmi les gros bonnets du XVIIème ? C’est donc en grommelant que six huiles de la Légion se rendent dans la salle de réunion où Erebus les a convoqués, afin de lui rendre la monnaie de sa pièce.

 

the-shards-of-erebus.png?w=300&h=431Auparavant, notre fieffé coquin de Chapelain s’est offert un petit congé totalement sabbatique sur Davin, et est parti sac au dos retrouver sa vieille comparse Akshub, qui l’avait aidé à convertir Horus au Chaos après son tête à tête avec Eugen Temba… et un tout petit peu égorgé au passage, ce dont il lui tient rigueur. Cependant, c’est avec humilité qu’Erebus aborde la vieille chamane, car il a besoin d’elle pour apprendre à utiliser les pouvoirs les plus subtils des athamés qu’il a apporté avec lui. Et pour être subtils, ils sont subtils. Un peu comme le poignard subtil de La Croisée des Mondes, pour les gens culturés parmi vous. Pour les autres, voici ce qu’Ephèbe Russe voudrait apprendre à faire : fendre la « paroi » du Materium pour accéder au Warp, et pouvoir ainsi voyager aussi rapidement et discrètement qu’un message envoyé sur Periscope. Pratique pour aller chercher un colis à la Poste sans devoir poser une demi-journée de RTT. Mais également pour gagner un marathon sans se fouler. Ou encore, pour les plus grands maîtres, prendre des bières dans le frigo de la cuisine sans se lever de son canapé. Pour Erebus, cela permettra de glisser ses cadeaux directement dans les piaules de ses collègues, et montrer ainsi à ces derniers à quel point il est trotro mystérieux et über cool… Mais également à s’éclipser rapidement en cas de pépin pendant l’attaque de Calth. À chacun ses motivations.

 

Bien qu’Atchoum la chamane ne soit pas franchement emballée par le retour du gros tatoué, elle s’attendait à ce dernier et accepte donc de lui apprendre cet art délicat. Que l’élève moyennement doué Ducobus arrive à maîtriser au 64ème jour (wink wink), après avoir probablement sacrifié l’équivalent de la population de Vesoul dans ses tentatives laborieuses. Qu’importe, une fois qu’il a enfin chopé le pli, il ne se gène pas pour multiplier les sorties scolaires et solaires, allant jusqu’à éteindre son radio réveil dans sa cabine du Destiny’s Hand (merci pour les voisins) alors que le vaisseau naviguait dans le Warp. Ça gère la fougère, comme on dit sur Caliban. Ceci fait, il ne reste plus à notre zéro qu’à trucider consciencieusement sa prof, comme cette dernière s’y attendait (aussi). Elle n’oppose donc aucune résistance à son bourreau, qui réalise toutefois au moment de grignoter le palpitant de sa tutrice qu’Akshub avait reçu la visite d’un être encore plus trotro mystérieux et über cool que lui. Erebus est donc colère. Mais au moins, il a des athamés consacrés et la capacité de les utiliser pour faire des sick tricks. C’est déjà ça.

 

Ce petit flashback expédié, nous retrouvons la salle de réunion des Word Bearers, où le ton est rapidement monté entre les augustes invités de ce meeting surprise. Après que Kor Phaeron ait bien fait comprendre à tout le monde qu’il était spécial et différent et supérieur2, et déclenché une guéguerre d’égo et de gogos avec le tout aussi antipathique Quor Vondar, Archiviste en chef de la Légion, les Space Marines rassemblés ont la bonne idée de sortir leur engin pour le comparer à celui des copains. Et là, surprise, il y en a des droites, des tordues, des ondulées, et même, dans un cas que nous laisserons anonyme pour ne pas stigmatiser son possesseur, des fourchues. Il faudrait penser à consulter. Sur ces entrefaites, Erebus arrive avec un modeste Sergent, auquel il remet le septième athamé, au grand outrage des autres présents. Il en faut cependant plus pour décontenancer notre Chapelain, qui annonce enfin le sens de ce don si particulier… Ou pas. On devra donc se contenter d’un « la force est puissante avec vous », ou l’équivalent 40K. Le plus important pour Erebus, et pour Haley, est que les couteaux à fromage soient en la possession des bons individus avant que l’attaque sur Calth ne commence. Le reste est entre les mains de la destinée…

 

Exemple typique d’une nouvelle de l’Hérésie ayant « mal vieilli », The Shards of Erebus est handicapé par la présence de personnages de niche dans son casting (les participants de la session tupperware d’Erebus, ce dernier et Kor Phaeron mis à part), et le choix de l’auteur de nous survendre du mystère et du mystique pour au final ne pas nous révéler grand-chose. Conséquence : à moins de connaître sur le bout des doigts le déroulé de la bataille de Calth, pendant laquelle certains des Word Bearers identifiés ici joueront un rôle prépondérant avec leurs rites et leurs couteaux, le lecteur se trouve en face d’une nouvelle certes sympathique, mais assez cryptique en termes de conséquences pour la suite de l’histoire.  Le trip chamanique d’Erebus sur Davin, s’il permet d’en finir avec un personnage mineur des premiers temps de l’Hérésie, tient également plus du détail que de la révélation. Rien de rédhibitoire au final, mais la manière dont Haley fait monter la sauce pendant vingt pages pour au final nous planter là (ironique pour une nouvelle consacrée à des couteaux) m’est restée en travers de la gorge, comme le coupe chou d’Akshub pour Erebus. Mettons cette petite déception sur le coup de la « timidité » d’un Haley qui faisait ses débuts dans la série, et voulait sans doute assurer en prenant la suite de l’intrigue d’Abnett dans Know No Fear, et passons à autre chose.

 

1 : Ou plus précisément, au plastique fou, la lame de l’Anathamé n’étant ni en métal, ni en pierre.

 

2 : J’en suis au point où je ne lis plus Kor Phaeron mais Karen Phaeron. C’est typiquement le gars qui demande à parler au Primarque lorsque la réponse du Capitaine lui déplait.

 

Interlude #2 :

 

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Calth That Was // La Calth Qui Fut – G. McNeill :

 

Ce n’est pas parce que Roboute Guilliman a arraché une égalité aux Word Bearers à la fin de Know No Fear, et décrété qu’il avait mieux à faire que de terminer les dernières poches de résistance à la surface (et en dessous) de la planète dévastée que la guerre pour Calth s’est arrêtée comme par magie. Contrairement au vieil adage terran, le départ des chats-patrons n’est pas synonyme de gigue endiablée pour les souris-sous fifres, et il revient donc à McNeill, Remus Ventanus et Hol Beloth d’apporter une suite à ce qu’Abnett, Guilliman et Kor Phaeron ont commencé. Tout un programme.

 

Notre histoire reprend donc le fil de l’arc Ultramarin (à défaut d’être ultra-marrant) à la fin du roman susnommé, Ventanus ayant été catapulté par la force des événements commandant en chef du théâtre de Calth. Accompagné d’une pléthore de personnages nommés dans Know No Fear1, dont aucun n’est vraiment indispensable à la compréhension de cette nouvelle, l’héroïque Capitaine de la 4ème Compagnie des Ultramarines (hmm… cela me dit quelque chose…) commence par nous gratifier de ses sentiments vis-à-vis de ses adversaires, qui sont peu charitables. C’est bien simple, il a juré d’être celui qui tuerait le dernier Word Bearer de Calth, et d’une façon prohibée par la Convention de New-Geneva. Il a les boules, il a les glandes (progénoïdes), il a les augmétiques qui pendent… et pour montrer à quel point il reste un beau gosse héroïque, il tend une embuscade stupide à une colonne de 600 Word Bearers totalement dépenaillés (ils n’ont même pas de quoi tirer sur leurs assaillants2) avec 200 de ses survivants, réfugiés dans l’Arcologie X avec des centaines de milliers de civils. Pourquoi stupide, vous entends-je demander à travers l’espace-temps ? Eh bien parce que Ventanus dispose de la puissance de feu démentielle des plateformes orbitales de Calth, repassées sous contrôle loyaliste à la fin des événements de Know No Fear. Il n’a donc qu’à demander à son méca-crush, Tawren, d’appuyer sur un gros bouton pour vitrifier avec impunité n’importe quel point du globe. Et au lieu de ça, ce gros rageux de Ventanus préfère exposer ses hommes aux radiations de la surface de la planète et gâcher ses munitions pour massacrer quelques traîtres en état de choc. Théorie : c’est un rageux. Pratique : ça fait badass.

 

Malgré ce rapport de force totalement déséquilibré, Ventanus est tout de même soucieux. Car il sait qu’en face se trouve l’infâme Foedrall Fell, un stratège redouté disposant d’une armée encore suffisante pour donner un intérêt à cette nouvelle. Vent d’anus veut donc éviter que son adversaire attire à lui les autres bandes rescapées de l’ost Word Bearers, ce qui… serait plutôt une bonne chose pour les défenseurs puisque cela leur permettrait d’annihiler les traîtres en un seul endroit. Ou pas. En tout cas, son statut de héros vengeur lui demande d’agir pour se mettre en valeur. Il monte donc une opération de grande envergure pour attaquer le bastion ennemi, entraînant avec lui la majeure partie des défenseurs de l’Arcologie X.

 

De leur côté, les fistons de Lorgar ne se tournent pas non plus les pouces. Nous suivons plus particulièrement un autre chef de guerre de la XVIIème Légion, l’ambitieux Hol Beloth, que sa défaite des mains bleues de Guilliman a plongé dans une dépression post-humaine. Heureusement, il peut compter sur le soutien psych(olog)ique de l’Apôtre Noir Maloq Kartho, qui lui a servi de coach de vie au cours des derniers mois. Beloth se doute bien que Kartho a ses propres plans (normal avec un nom pareil, me direz-vous), mais ce dernier semble avoir acquis une puissance telle que le Capitaine préfère faire sagement ce que son conseiller personnel lui dit de faire. Et Kartho a de la ressource et du vice. Il coordonne notamment les attentats atomiques perpétrés par les fraternités de cultistes encore présentes sur la planète, qui piochent parmi l’arsenal nucléaire disponible à même le sol de Calth pour annihiler des camps de réfugiés, et ainsi faire grimper son compteur d’atrocités. On a par exemple droit à une scène très drôle pendant laquelle une mère courage dépenaillée insiste pour donner un pendentif en forme d’aquila à un Capitaine Ultramarines, qui l’accepte malgré les ordres qu’il a reçus lorsque la madone lui indique qu’Elle (la Sainte) tient à ce qu’il reçoive ce symbole. À la seconde où notre vétéran pose la main sur le bijou, il gagne +40 en perception, repère un convoi suspect, se précipite vers ce dernier… et meurt en même temps que les deux millions de réfugiés entassés dans sa grotte lorsque le Chaos-mikaze fait tout de même détonner sa bombe. MERCI LA SAINTE, HEIN3.

 

Retour à Ventanus et ses petits copains, qui attaquent la forteresse en carton de Foedrall Fell, et s’étonnent de ne croiser personne dans les ruines fumantes de cette dernière, une fois que Tawren a dit le mot magique. Serait-ce une nouvelle manigance de l’ennemi ? Réponse : oui, mais comme ce dernier est aussi intelligent que les Ultramarines, inutile de s’inquiéter pour nos héros. À l’intérieur d’un temple frigorifique, miraculeusement épargné par la déflagration, Ventanus trouve des centaines de Word Bearers empalés dans motif d’étoile à huit branches, avec le redoutablement retors Fell au centre du macabre motif. Empalé aussi (sinon c’est pas drôle), par le bâton de Maloq Kartho. But de l’opération : permettre à des démons de posséder les cadavres des Astartes renégats. Petit problème : les démons en question ne savent pas utiliser les armes de leurs hôtes, et se contentent donc de charger comme des gnous les Ultramarines, qui, après avoir été surpris pendant les vingt secondes réglementaires, les taillent en pièces sans trop de problèmes. On a cependant droit à un petit duel, se finissant en quinquel, entre Ventanus et Fell 2.0, également possédé mais rapidement pulvérisé par le fidèle Telemechrus, qui accomplit ici son petit caméo de rigueur. Voilà un superbe usage d’un bon millier de Space Marines de la part des Word Bearers, suicidés et ranimés pour se battre à nouveau de façon complètement sous-optimale. Et après, on s’étonne qu’ils n’aient pas été foutus de conquérir Calth avec l’élément de surprise.

 

Revenons en donc à Kartho, qui a entre-temps récupéré une bombe virale de la part de son réseau de cultistes, et a insisté pour monter en haut d’un immeuble en ruines avec cette belette de Beloth, soi-disant pour admirer la vue. Nos deux vilains sont donc aux premières loges pour assister à la pulvérisation de la base de Fell par les gros flingues des loyalistes, et Kartho en profite pour révéler à son compagnon que c’est lui qui a tout manigancé, et au lecteur sa gueule de porte bonheur, signe manifeste que l’élévation démoniaque n’est plus très loin. Encore un peu essouflé par l’ascension d’un kilomètre (de dénivelé positif) auquel il a eu droit, Beloth se jure de tuer l’Apôtre à la première occasion (apparemment, c’est tendance chez les Word Bearers de se trahir entre frères), mais n’a pas le temps de mettre son projet à exécution que la ruine branlante sur laquelle ils se trouvent se fait souffler par la déflagration ayant annihilé la forteresse en papier mâché de Fell. Nos deux pieds nickelés tombent donc comme des pierres jusqu’à un lac souterrain, échappant miraculeusement à la mort qui leur était promise.

 

calth-that-was.png?w=300&h=425C’était encore une manigance de Kartho, dont le plan est d’évoluer en Karthotho en massacrant les réfugiés de l’Arcologie X grâce à sa bombe sale, gentiment véhiculée pour lui par son Dreadnought possédé d’agrément, Zu Gunara. Grâce à un coup de bol tout à fait opportun, Beloth trouve un accès menant à la cave loyaliste en revenant à lui, et notre bande d’affreux (Kartho a également invité une escouade de Terminators amphibies à la fiesta) arrive bientôt devant un portail fortifié par les Ultramarines. L’Apôtre Noir ne faisant pas les choses à moitié, cette difficulté est négociée sans problème par l’intervention décisive d’un ingénieur travaillé au corps à l’esprit par Kartho au cours des semaines précédentes, et qui ouvre donc la porte aux chaoteux pendant une transe cauchemardesque, juste avant d’être bolterisé par l’escouade Ultra de faction. Il est toutefois trop tard pour empêcher les assaillants de faire leur entrer dans le camp adverse, laissé dégarni par l’assaut de Ventanus. La résistance démentielle des traîtres leur permet d’avancer sans trop de mal jusqu’au centre de la caverne, où Kartho, dont la transformation en démon frôle les 97%, veut faire exploser sa bombe. De son côté, Beloth s’est mis lui aussi à muter (pour des raisons inconnues), mais a emprunté la voie de l’Enfant du Chaos. Est-ce la fin des haricots pour les fidèles de l’Empereur ? NON ! Car l’impayable Ventanus arrive au dernier moment, grâce au noble sacrifice d’un Land Speeder brutalisé. Le combat s’engage avec Beloth, qui, malgré son physique de déménageur de l’Oeil de la Terreur, finit en bio-compost, victime de son propre athamé que Ventanus lui subtilise et retourne contre lui en désespoir de cause. Il ne reste plus à notre héros qu’à éviter de perdre sa base, ce qu’il fait en précipitant l’empoté Zu Gunara et son précieux chargement à travers la faille vers le Warp que Kartho a ouverte pour s’échapper une fois sa métamorphose complète. C’était moins une.

 

Bilan des courses : les Word Bearers ont perdu bêtement deux personnages nommés au combat, près de deux mille Space Marines (dont la majorité s’est petite-suicidée), et un Apôtre Noir a décidé de devenir free lance. Les loyalistes quant à eux n’ont à déplorer la perte que de quelques seconds couteaux, deux Land Speeders et les jambes du pauvre Selaton. À ce rythme là, la bataille de Calth sera finie avant ce soir...

 

Calth That Was est une nouvelle qui n’avait pas vraiment lieu d’exister. J’en veux pour preuve l’intrigue grossipide (un mélange de grotesque et insipide) que nous sert McNeill dans ce beau pavé, dans lequel pas grand-chose ne fait sens. L’auteur semble avoir pris le parti de pousser la kioulitude au maximum, sans se soucier des conséquences, souvent stupides et généralement risibles, que ce morceau de bravoure aurait sur l’équilibre et la vraisemblance de sa nouvelle. C’est bien simple, on dirait que McNeill s’est donné pour défi de reprendre tous les persos SM de son copain Abnett, pour continuer sur la lancée de ce dernier une histoire déjà convenablement terminée par l’intéressé et Meer Edv Tawren à la fin de Know No Fear. Handicapé par le cul de sac narratif dans lequel il s’est lui-même embourbé, l’auteur se rabat sur son amour démesuré pour les Ultramarines (ki son tro cool é tro for é détaist lé Word Béreur mé cé logik), généreusement étendu aux loyaux citoyens d’Ultramar (si courageux ! si disciplinés ! si productifs !), et concentré dans le personnage de Ventri…Ventanus, dont la soif de revanche, pour pure et logique qu’elle soit, le mène à prendre des décisions à la limite de la connerie profonde. En face, les Word Bearers, enfin, Kartho, s’en sort un peu mieux, mais son mode opératoire est tellement coûteux en vie de Space Marines que les loyalistes seraient bien inspirés de laisser leurs adversaires se massacrer entre eux plutôt que de s’embêter à les attaquer. Bref, c’est grossier, clownesque et peu inspiré, et vous pouvez largement vous contenter de Know No Fear, même (surtout) si vous avez apprécié les personnages Astartes d’Abnett.

 

1 : Kiuz Selaton, Lyros Sydance, Ankrion, Barkha, Eikios Lamiad, Telemechrus, Meer Edv Tawren… J’en passe et des meilleurs de l’Empereur. C’est bien simple, McNeill s’est fendu d’un Dramatis Personae en début de nouvelle pour nous aider à nous y retrouver.

 

2 : À moins que ces derniers approchent à moins de six pas, auquel cas ils pourraient leur cracher leur salive acide au visage.

 

3 : Hypothèse, Bruscius (le Capitaine) a mal entendu. Ce n’était pas « la Sainte » mais « l’absinthe » qui a motivé ce don.

 

Interlude #3 :

 

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Dark Heart // Cœur Sombre – A. Reynolds :

 

dark-heart.png?w=301&h=468"Hello les aminches ! C’est moi, Marduk, votre héros favori ! silence de mort Mais si, vous savez bien, le jeune cadre dynamique des Word Bearers, qui a grimpé les échelons de la promotion sociale et chaotique dans la trilogie que m’a dédié Anthony Reynolds, l’auteur le plus populaire de la Black Library ! – silence de mort – O-ok. Bon, la salle n’est pas facile ce soir je vois ! Pas grave, j’avais prévu de vous régaler d’une de mes passionnantes histoires personnelles, et, coup de chance, celle qui me vient en tête explique en bonne partie qui je suis et d’où je viens. Je suis sûr que ça va vous plaire. Magnéto, Sergent !

 

Donc là, c’est moi, en beaucoup plus jeune évidemment. C’était au temps béni de l’Hérésie, et je n’avais encore que quelques décennies de service sous le plastron. D’ailleurs tout le monde m’appelait « petit », ou « Mhinabble » ou « Kraitain » (des titres honorifiques en colchisien), et j’étais la coqueluche de la Légion. J’en voulais déjà, j’avais la grosse niaque ! Suite à la purge ordonnée par notre estimé Primarque Lolo, j’avais corrigé du loyaliste à tour de bras, et obtenu une recommandation de la part de mon professeur principal de l’époque, M. Jarulek, qui m’avait envoyé rejoindre Kor Phaeron en personne juste avant le début de notre assaut sur Calth. Ah là là, j’étais fier ! Kor Phaeron, c’est un peu le Dumbledore des Word Bearers : un vieux monsieur impressionnant avec un vrai niveau en magie. Je l’ai vu une fois sortir un Nurgling du casque d’Abaddon, c’était grandiose. Bref, j’étais gonflé à bloc pour mon initiation aux mystères du Warp, mais on m’a affecté le Capitaine Bel’Ashared comme mentor. Et là, j’ai tout de suite compris que ça n’allait pas le faire. Le type était nul, mais nul ! Il passait son temps à lire ses présentations PowerPoint en séance de tutorat, et enseignait encore comme durant la Longue Nuit. Toutes mes idées d’expérimentations un peu audacieuses étaient rejetées les unes après les autres, et je passais mon temps en heures de colle. Comme je ne pouvais pas me permettre de retaper ma première année, j’ai dû prendre une décision radicale, et j’ai donc fait un pacte avec un démon rencontré dans une soirée déguisée organisée par l’amicale des stagiaires et alternants de la XVIIème Légion. Le deal était simple : il me donnait une formule magique pour me débarrasser de ce vieux schnoque de Balais Charrette (c’est comme ça qu’on l’appelait avec les copains), et moi je lui dégottais un petit pied à terre sympa dans le Materium. Echange de bons procédés.

 

Vous vous dîtes sans doute : « mais c’est vraiment aussi simple de faire un pacte avec un démon ? », et la réponse est oui ! Je suis rentré dans ma piaule d’étudiant, j’ai pris mon marqueur et une bonne latte de chichon, et paf ! Lorsque j’ai émergé, je me suis rendu compte que j’avais écrit une formule à l’intérieur de mon casque. C’est pas pratique comme endroit pour positionner une anti sèche, mais avec un petit miroir sous les optiques, ça passait crème. Le lendemain, c’était visite de terrain dans une station spatiale de Calth tenue par ces poseurs d’Ultramarines, avec Balais Charrette et Sorot Tchure. Nous devions saisir l’installation pour la grande gloire du Chaos, et c’est ce que nous avons fait ! Comme d’habitude, mon bien-aimé mentor s’est débrouillé pour m’envoyer loin de lui, et j’ai fini par rejoindre l’escouade du Sergent Dralzir, et mon poto Burias. Il a tendance à faire le fifou et à se mettre dans la ligne de tir (déjà que je suis pas super bon en balistique), mais sinon, il est cool. En tout cas, à l’époque.

 

Bref, nous voilà engagés dans un échange de bolt avec un duo d’Ultramarines, et Dralzir se fait tuer dans la bagarre. Pas de chance. Après avoir planté mon athamé dans la carotide de son meurtrier, je me suis dit « autant nous amuser un peu ». Et j’ai tenté de le faire posséder par un petit démon. J’avais passé quelques soirées à pratiquer sur mon hamster Hubert, et j’avais plutôt bien réussi (même si Hubert avait fini par mettre le feu à sa roue). J’aurais pu réussir là aussi, et ça aurait bien épaté Burias, si Balais Charrette n’était pas arrivé à ce moment là avec ses gardes du corps. Et là, ce fut le drame. Et que ça me sermonne sur la pureté des rites et mon approche iconoclaste, et que ça menace de me renvoyer chez Jarulek, et que ça me balance des coups de boule pour m’intimider. Mais je savais que j’avais raison, que Bel’Ashared était un plouc qui n’arriverait jamais à rien, et surtout pas à rejoindre les Gal Vorbak, comme il l’espérait. Quand je lui ai dit, il est devenu tout gris, tout rouge, et m’a envoyé une mandale qui m’a fait sauter quelques dents. Il m’aurait découpé en rondelles, l’animal, si je n’avais pas utilisé ma formule pour le mettre hors d’état de nuire. Je lui ai dit « Ceukipanskekornétunandouilledizkoa ». Il a dit « Quoi ? », et pouf… Il a explosé. Du beau boulot.

 

Évidemment, j’ai dû aller m’expliquer auprès de Kor Phaeron après ça. Ce que je ne savais pas, c’était que Balais Charrette était un Cœur Sombre, la secte personnelle du patron. J’étais dans de beaux draps. Heureusement, j’ai réussi à le convaincre que mon mentor était une bille, et que je ne voulais que parfaire ma connaissance du Warp avec un vrai professeur, comme lui par exemple. Ca a plutôt bien marché, et Kor Phaeron m’a même autorisé à venir avec lui accueillir Guilliman lorsqu’il a abordé notre vaisseau. Il s’était mis sur son trente-et-un pour le recevoir, avec aura néfaste et lévitation funeste, et avait sorti son plus bel athamé pour l’occasion. Malheureusement, ça n’a pas suffit. Quand il a dit à ce grincheux de Roboute « tire une carte », ce dernier a gueulé « Deux de cœur ! » et lui a arraché le palpitant. À ce moment là, j’ai reçu un coup sur la tête et quand j’ai repris mes esprits, j’ai vu les copains et les bleusailles engagés dans une grande partie de tir à la corde, avec Kor Phaeron dans le rôle de la corde. On a gagné, mais on a préféré ne pas s’éterniser, et Tchure a secoué son orangina warpique pour nous transporter en sécurité. Quelle affaire, les aminches ! Mais ce n’était que le début de l’histoire pour moi, et comme ça a l’air de vous intéresser, je vous invite à acheter mon omnibus, que je me ferai un plaisir de vous dédicac- Oh, où vous allez comme ça ? Revenez, mais revenez ! "

 

Anthony Reynolds et les Word Bearers, c’est une histoire d’amour qui prédate l’Hérésie d’Horus de plusieurs d’années. Partant, il n’est guère étonnant de voir cet auteur s’arranger pour intégrer son personnage de Marduk à la grande histoire de 40K, et de lui faire faire ses débuts (ainsi qu’à d’autres protagonistes de sa série) au cours de la bataille de Calth, rien de moins. Si vous n’êtes pas familier, ou attaché à Marduk, ce qui, soyons honnête, sera le cas de la majorité des lecteurs, il est probable que cette histoire vous passe un peu au dessus de la tête, et je ne pourrais pas vous en blâmer. Les déboires estudiantins de cet anti-héros carriériste au possible ne sont pas particulièrement intéressants ni bien écrits par un Reynolds qui parvient à donner, peut-être à son corps défendant, une vibe Star Wars à son histoire, avec Marduk dans le rôle d’un Anakin Skywalker peu doué mais tout à fait tête à claque, Bel’Ashared en Darth Tyranus du pauvre, Kor Phareon en Palpatine en armure et Burias en Jar Jar Binks. Si l’expédition sur la station spatiale de Calth frôle le néant absolu en termes d’intérêt, la rencontre entre Kor Phaeron et Guilliman sur l’Infidus Imperator aurait pu permettre à Reynolds d’apporter un nouvel éclairage à ce duel de légende. Aurait seulement, car il ne se passe rien que l’on ne savait déjà avant. Quand au « Cœur Sombre » qui baptise la nouvelle, mis à part une petite explication de la part du Maître de la Foi, on restera également sur notre faim (ce qui est dommage car j’aurais bien aimé apprendre comment fonctionne la team croûton des Word Bearers). Enfin, je reste dubitatif sur la manière dont Reynolds traite la simili-possession dont Marduk bénéficie. À moins que le sujet soit couvert plus en détail dans un autre texte, on dirait ici que l’aspirant se contente de regarder fixement une étoile à huit branches pour activer le mode Warp. Le Chaos pour les Nuls en quelque sorte. Et par les Nuls aussi, pourrais-je ajouter...

 

Interlude #4 :

 

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The Traveller // Le Voyageur – D. Annandale :

 

Jassiq Blanchot n’a pas connu des jours faciles. Fonctionnaire peinard dans le fort orbital Veridian Maxim, il a subi de plein fouet, comme tous ses collègues, la trahison des Word Bearers en ouverture de la bataille de Calth. Contrairement à ses collègues, en revanche, Blanchot a survécu à l’incident, et est parvenu à gagner la surface de Calth malgré les chasseurs renégats dégommant les navettes d’évacuation, puis à rejoindre une arcologie avant d’attraper un coup de soleil carabiné. Depuis, et bien que sa vie se résume à creuser un tunnel avec ses camarades pour gagner un peu d’espace vital et rejoindre d’autres cavernes plus spacieuses, tel un Lemming Nazi, il est tenu en haute estime et grande révérence par la Lieutenant Narya Mellisen, qui pense dur comme fer qu’il a été épargné par l’Empereur pour accomplir de grandes choses.

 

Tout pourrait donc aller pour le « pas top mais pas pire non plus » pour Blanchot, s’il n’avait commencé à entendre de sinistres voix par intermittence, tenir des propos à glacer le sang du type « Tuer tuer tuer tueeeeeeer » « Teckel Lily » ou encore « Les produits laitiers sont vos amis pour la vie ». Ayant un temps considéré aller consulter l’unique médecin traitant des rescapés, un vétéran grisonnant du nom de Tal Verlun, capable de soigner n’importe quel problème du moment qu’il faille couper des membres à la tronçonneuse et/ou faire des pansements avec des chiffons, il renonce à se faire expertiser en détail devant la réponse peu empathique du praticien. Grave erreur évidemment, car notre skizophrène en puissance ne tarde pas à sombrer dans les abîmes de l’auto-diagnostic, et prend en grippe l’assistant contrefait de Verlun, Igor Krudge, qu’il se met à considérer comme étant responsable de ses hallucinations auditives par sa simple proximité. Ces dernières allant croissant, tant en fréquence qu’en menace, Blanchot se résout à porter son problème et exposer ses soupçons au Major Devayne, l’autorité compétente locale, qui l’accueille aussi froidement que le Doc’ avant lui. C’est alors que l’inspiration frappe : Blanchot est témoin d’une nouvelle éructation de haine pure de la part des voix dans sa tête, et prédit une catastrophe imminente, qui prendra la forme d’une explosion. Et c’est le jackpot pour le Nostradamus troglodyte, confirmé dans ses prédictions par la détonation des charges et grenades cachés dans la grotte par Verlun, qui aurait dû penser à lui au lieu de panser les autres.

 

Enseveli vivant par un éboulis, Blanchot est excavé de sa prison minérale quelques heures plus tard par Mellisen et d’autres survivants, qui le considèrent comme le porte-bonheur officiel de Calth du fait de cette deuxième survie miraculeuse. Cependant, les voix, elles ne sont pas parties. Bien au contraire...

 

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Petite nouvelle d’horreur1 ma foi fort sympathique, et qui le serait à mon humble avis encore plus sous format audio drama (if someone in Nottingham is reading this…), The Traveller2 n’apporte pas grand-chose à la guerre souterraine mais a pour elle une intrigue bien pensée et mise en scène, et un lien fort (même si vraiment très spécifique, et facile à manquer à moins d’avoir lu Know No Fear très récemment) avec le déroulé de la bataille de Calth. Annandale s’est montré très inspiré au moment de l’écriture de ce court-format, que je place facilement parmi ses meilleures productions horrifiques à ce jour. Un cinéphile expert pourrait sans doute décortiquer toutes les influences de l’auteur pour l’écriture de cette nouvelle (pour ma part, je me contenterais d’une référence au Témoin du Mal – le méchant qui parvient à poursuivre sa route incognito sans que le gentil ne puisse rien faire – en conclusion), mais quoi qu’il en soit, c’est une soumission solide que The Traveller, qui souligne une fois encore que les miracles du lointain futur ne sont que très rarement causés par des entités recommendables...

 

1 : Six ans avant le lancement de Warhammer Horror, dont il est devenu l’un des piliers. On comprend mieux pourquoi à présent.

 

2 : J’en veux un peu à Annandale de ne pas avoir nommé son récit ‘The Passenger’, ce qui m’aurait ouvert des perspectives démentielles en termes de références foireuses.

 

Interlude #5 :

 

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A Deeper Darkness // Des Ténèbres Plus Profondes – R. Sanders :

 

a-deeper-darkness.png?w=300&h=430Dans la vie, tout le monde n’a pas la chance d’avoir un nom original, comme Alphonse, Christofle ou Roboute. C’est le cas de notre héros, Hylas Pelion, surnommé Pelion le Pelos1 en référence à un autre Pelion, qui a mieux réussi que le nôtre apparemment. Pelion a pourtant des états de service tout à fait honorable, et pour cause, il a réussi à devenir l’Honorarius de la 82ème Compagnie des Ultramarines, ce qui… est cool pour lui, j’imagine ? Pris dans les événements de Calth avec le reste de ses frères, il lutte depuis pour sécuriser les arcologies shotgunnées par le Tétrarque Tauro Nicodemus au cours de la guerre souterraine, tout en tentant de se guérir de son addiction pour le jeu. Il commence d’ailleurs la nouvelle en utilisant son dernier bolt comme dé à jouer, c’est dire à quel point il est accro.

 

Pelion a un naturel conquérant, et un beef en cours avec un Apôtre Noir Word Bearers, du nom d’Ungol Shax. Ayant failli lui régler son compte pendant la bataille de Komesh, Pelion nourrit une haine profonde et singulière envers le Shack, qui motive puissamment ses vélléités d’expansions militaristes. Cependant, le sage Nicodemus préfère conserver les trois arcologies qu’il pense être capable de tenir sans trop de difficultés plutôt que de débusquer tous les traîtres à portée de gourdin énergétique, ce qui frustre notre héros. Après avoir mené une opération de nettoyage2 dans un bastion ennemi à proximité du QG loyaliste, et failli écoper d’un blâme de la part de l’omniprésent Nico’ à cause de son choix de tenter de soutirer des informations à un Word Bearer fait prisonnier3 plutôt que de l’exécuter sur le champ, Pelion voit la chance lui sourire lorsqu’un autre Space Marine renégat fait son apparition, depuis les profondeurs d’une mare souterraine. Sans doute un apnéiste de haut niveau. Chose étrange, le nouveau venu, lui aussi capturé sur le champ, a eu les yeux arrachés, et porte la marque du Chapitre d’Ungol Shax sur le front, ce qui ravive l’intérêt du rancunier Pelion.

 

Ayant convaincu son boss d’interroger le captif, Pelion est frustré dans son interrogatoire par l’exécution sans sommation du traître par le service de sécurité, après qu’il ait fait mine de prononcer le mot qui tue en présence de Nicodemus. Mot qui tue commençant par « Penetral- ». Chargé par le petit Tetraque (à ne pas confondre avec le grand Tetras) de sceller l’accès de la caverne ainsi purgée pour éviter que les affreux d’en face ne vienne faire une surprise aux braves gens de Calth, Pelion découvre par un gros coup de bol qu’un réseau de tunnels à moitié submergés est relié au lac local, et que ce réseau s’appelle Penetralia. Il n’en faut pas plus pour que notre bouillant héros aille de nouveau plaider sa cause auprès de Nicodemus, qui consent à lui donner deux frères de bataille (Daesenor et Phornax, un ancien Archiviste) et une escouade de miliciens sous le commandement du Sergent Grodin, en plus de la sapeuse Ione Dodona, pour aller faire un peu de spéléo de reconnaissance. Grâce au talent de bricolage de cette dernière, la fine équipe prend place dans une rame de métro plus ou moins étanche, et part dans les profondeurs du lac, où s’enfoncent les rails du réseau ferroviaire local. Ayant échappé de peu à une noyade qui aurait été des plus comiques, notre bande de bras cassés arrive dans la Penetralia, où Pelion est persuadé de trouver sa Némésis…

 

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Sanders se frotte à l’indescriptible lovecraftien dans un univers grimdark dans cette nouvelle assez intéressante, mais handicapée, comme la plupart des textes voulant surfer sur la grande idée du reclus de Providence, par la notion même d’indescriptibilité. Il n’y a guère que Lovecraft qui arrive à faire peur avec des êtres non euclidiens, et Sanders n’a ni l’espace, ni le style nécessaires pour arriver à un résultat comparable ici. On se contentera donc d’apprécier son idée d’adapter le mythe de la méduse dans l’Hérésie d’Horus, et le rythme particulier qu’il réussit à instiller à son propos, la double confrontation initiale avec les Word Bearers ne présageant en rien la deuxième moitié du récit.

 

1 : The Lesser en VO.

 

2 : Et pour cause, les démons de compagnie des Word Bearers ont fait leurs besoins dans les nappes phréatiques.

 

3 : Ce grand couillon ne savait pas nager, et a donc attendu de se faire cueillir par les Ultramarines sur le bord du lac local.

 

4 : Je pense qu’elle avait la formule cabalistique « ∞/0 » tatouée sur le front, ce qui expliquerait beaucoup de choses.

 

Interlude #6 :

 

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The Underworld War // La Guerre Souterraine – A. Dembsky-Bowden :

 

la-guerre-souterraine.png?w=300&h=473Calth, J+2.441. Cela fait donc plus de six ans que Word Bearers et Ultramarines jouent à cache-cache (ou dans notre cas, Calth-Calth) dans le dédale souterrain de la planète martyrisée. Personne n’a dit à notre héros, le Sergent Jerudai Kaurtal, dernier survivant connu du Chapitre de la Twisting Rune, que l’Hérésie était terminée. En même temps, le réseau passe mal sous terre, c’est connu. Pour tromper son ennui et tuer le temps, Kaurtal peut compter sur sa vie intérieure riche, du fait de la colocation qu’il a engagé avec le démon Nerkhulum, avec lequel il s’est pacsé quelque temps avant l’attaque peu aboutie de Kor Phaeron contre les Ultra-Schtroumpfs. Notre Gal Vorbak trouve toutefois que les journées sont longues, et, persuadé que Lorgar et le reste de la Légion sont passés à autre chose, s’est donné pour nouvel objectif de recenser toutes les pertes subies par les Word Bearers1 afin d’offrir aux dizaines de milliers de légionnaires ayant donné leur vie pour la (dam)nation l’hommage qu’ils méritent. Un vaste programme, qui l’entraîne logiquement à la surface irradiée de Calth (après avoir euthanasié son vieux poto Thuul, qui voulait continuer la lutte à six pieds sous terre2), où les premiers combats de cette interminable bataille ont eu lieu.

 

Confiant en la capacité de sa moitié, certes un peu groggy à la suite de la rencontre fortuite entre notre petit couple et un Archiviste Ultramarine quelques mois plus tôt pendant une virée shooting dans les galeries (sans doute pas Lafayette, mais sait-on jamais), de compenser les effets débilitants du grand soleil de Calth, Kaurtal volète de charnier en massacre, inspectant les cadavres de l’équipe rouge pour déterminer leur pedigree, et ramassant de temps à autre une relique irradiée en guise de memento. Cette saine occupation est toutefois interrompue lorsque notre commémorateur amateur est apostrophé par un des macchabées auquel il rendait visite, ce qui n’est pas naturel du tout, même lorsqu’on est un possédé. C’est toutefois le moment que choisit Nerkhulum pour se sortir les doigts (je vous laisse imaginer d’où), reprendre contact avec son coloc et enfin commencer la chimiothérapie salvatrice qui permettra à son hôte de continuer ses tournées. D’abord persuadé que les hallucinations dont il a été victime ont été causées par les tumeurs cérébrales qu’il a développées au cours de son escapade, Kaurtal doit déchanter lorsque les cadavres joignent le geste à la parole et se mettent à le courser dans les ruines de Dainhold, en lui reprochant d’avoir abandonné la Légion…

 

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Aaron Dembski-Bowden rappelle aimablement pourquoi il est un des meilleurs auteurs de la Black Library avec The Underworld War, dont l’unique défaut aura été un titre sans grand rapport avec le propos de l’histoire5 qu’ADB nous livre. Dès les premières pages, le ton est donné avec un personnage principal vraiment intéressant, du fait de ses questionnements envers sa cause et son Primarque, mais résolument fidèle à sa Légion, et une quête vraiment spéciale, permettant à l’auteur d’entraîner son lecteur dans un inconnu des plus plaisants. Dès lors que l’apostat Kaurtal décide d’aller faire son devoir de mémoire à la surface de Calth, tout peut (et va) arriver, incertitude narrative qui se doit d’être savourée, au vu de la tendance de la BL à publier des histoires prévisibles des années lumières à l’avance.

 

On retrouve également les relations complexes et symbiotiques unissant l’hôte au démon, que Dembski-Bowden fait apparaître comme une entité certes féroce et cruelle, mais également rationnelle et coopérative lorsque les circonstances le nécessitent, déjà bien décrites dans Le Premier Hérétique. L’inclusion d’Argel Tal et de Lorgar, personnages centraux de ce roman, fait donc totalement sens, en plus de paver magnifiquement la voie à la conclusion de The Underworld War, que je n’aborderai pas ici (sauf pour dire qu’elle est superbement trouvée et amenée) pour ne pas spoiler et spolier outre mesure le lecteur. Fascinants mélanges de bienveillance et de corruption, le Cardinal Rouge et l’Urizen sont de parfaites figures d’anti-héros, bien plus intéressants à suivre que les autres personnages nommés des Word Bearers (Erebus et Kor Phaeron en tête). Pour finir, ADB nous offre une solide rasade de fluff, portant à la fois sur l’organisation de la XVIIème Légion, les rituels de possession permettant la création des Gal Vorbak, et la vision que Lorgar avait de l’assaut sur Calth. Bref, c’est du beau boulot sur tous les tableaux, et une des meilleures nouvelles de Mark of Calth, sans contestation possible6.

 

1 : Que l’on découvre aussi être des Time Keepers, ce qui est un talent utile.

 

2 : Et a donc été exaucé.

 

3 : Je vous laisse me donner le nombre de candidats castés par Argel Tal, et le nombre de morts parmi ces derniers en conséquence. Vous voyez bien que vos cours de maths de 3ème servent dans la vraie vie.

 

4 : Plan de Possession Volontaire.

 

5 : Il y a dû avoir un échange avec ‘Calth That Was’ de McNeill, qui a le même « défaut » au moment de l’impression, je ne me l’explique pas autrement.

 

6 : Pour une fois, nous (francophones) avons de la chance car cette nouvelle est proposée, en VF et à l’unité, sur le site de la BL. 3,49€, ça reste cher, mais par rapport à la qualité moyenne des courts formats de la maison, on ne s’en tire pas trop mal.

 

Interlude #7 :

 

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Athame // Athamé – J. French :

 

Où ne sera pas abordé l’art délicat du rémoulage, mais où ça aurait pu être le cas. Car le personnage principal n’est autre qu’un couteau en silex, que le destin a changé en athamé impie, alors que ses collègues se sont contentés de découper des bavettes de mamouths jusqu’à ce que casse s’en suive. À quoi tient la grandeur, parfois ? Notre ustensile chaotique voit le jour dans la préhistoire profonde, et commence immédiatement son parcours sanglant en se faisant voler des mains raidies par la mort de son créateur par un nommé Gog1, attiré par le potentiel chaotique de cette lame de pierre. Car Gog est un adepte primitif (dans tous les sens du terme) des Dieux Sombres, et n’est pas du genre à hésiter à verser le sang pour obtenir ce qu’il veut, surtout celui des autres. Consacré par ce premier meurtre, l’athamé restera en possession d’Hannibal Pierrafeu pendant quelques millénaires, les pactes impies noués par son porteur lui accordant une très longue vie. Il faudra attendre le Moyen-Âge pour que Gog consente à passer l’arme à gauche, après une rencontre fortuite avec un monarque anglais dans une tour abandonnée. Le portrait de l’individu (armure d’or, cheveux bruns, calme imperturbable, pouvoirs psychiques, capacité à repousser le Chaos et à faire tomber des éclairs) correspondant assez à celui d’un certain Big E, on peut raisonnablement suputer que son Altesse Serenissime a failli hériter du surin magique après que son précédent propriétaire se soit donné la mort. Mais le futur Empereur laissera sagement la relique moisir à côté du cadavre de Gog, ne jugeant pas ce loot digne de son auguste personne.

 

Quelques millénaires plus tard, et à l’aube de la Grande Croisade, le couteau est enfin redécouvert par l’archéologue stagiaire Jakkil Hakoan, alias Deagol, et promptement récupéré par sa collègue Magritte, alias Smeagol2, lors de fouilles organisées dans les tréfonds de la ruche ayant absorbé l’Angleterre. On dit coucou au passage à Kasper Hawser, dont la peine doit être profonde pour venir cachetonner dans cette nouvelle. Magritte est une Cognitae, et donc un peu chaotique sur les bords, et s’embarque dans un périple galactique qui finira par la mener sur Tharn, où elle s’esquintera les quinquets à regarder dans les flammes pour communier avec ses divinités. Ce qui est un peu comme regarder Canal + sans décodeur : ça ne marche pas des masses. Finalement, les errances de la vieille Magritte dans les cavernes de son monde d’adoption la mèneront jusqu’au trône de crânes de Khor-d’Anacreon, Apôtre Noir des Word Bearers, qui, jaloux de son intimité, éventrera sa visiteuse avec son propre couteau, avant de l’ajouter à sa collection personnelle.

 

De là, l’athamé passera à Xen, un autre fils de Lorgar, après qu’Anachreon se soit fait plasma-pranker par un civil dont il était en train de massacrer les concitoyens pour leur apprendre à respecter de l’autorité impériale (personne n’aime les fayots). Après qu’il ait servi à départager les deux candidats short listés par le Word Bearer pour devenir majir de la Confrérie du Couteau, l’athamé échoit au vainqueur, un certain Criol Fowst, qui en fera mauvais usage jusqu’à ce qu’un direct dévastateur de Graft, le Serviteur d’Oll Persson, envoie le cultiste au tapis pendant la bataille de Calth. Notre histoire s’achève avec le départ du Perpétuel et de sa petite bande de survivants de la planète condamnée par le portillon Warp obligemment ouvert par le vétéran, dont les talents de survivalisme laisserait pantois Mike Horn en personne. Attention, ça va couper !

 

John French enfile sa casquette de fanboy d’Abnett et livre une petite nouvelle assez inventive sur la forme, retraçant de façon linéaire la « vie » d’un athamé, dont le destin aura été, assez ironiquement, de n’être manié que par des seconds couteaux au cours de sa longue existence. Derrière l’influence du Seigneur des Anneaux (un objet maléfique doué d’une conscience propre, qui choisit ses possesseurs et les mène à leur perte), l’auteur multiplie les cliens d’œil à l’œuvre du saint patron de 40K, en intégrant Kasper Hawser (Prospero Burns), le Cognitae (Ravenor), Criol Fowst et Oll Persson (Know No Fear) à son propos, sans apporter beaucoup d’informations supplémentaires sur ces personnages et éléments du daniverse. Nous sommes clairement dans l’hommage, et pas dans l’innovation, mais le tout est suffisamment bien mené (et assez court) pour qu’on ne tienne pas rigueur à French de son approche « périphérique ». L’Empereur lui-même se permet un petit caméo sans conséquence, mais qui permet au moins d’identifier une partie de l’emploi du temps très fragmenté de Pépé pendant les millénaires ayant précédé son avènement. En somme, Athame se lit vite et bien, et accompagne (plus que ne complète) l’histoire de Know No Fear, donc pourquoi pas ?

 

1 : Descendant de Bob, père de Lol, et lointain ancêtre de Wow.

 

2 : Ceci n’est pas une référence gratuite.

 

Interlude #8 :

 

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Unmarked // Sans Repères – D. Abnett :

 

unmarked.png?w=299&h=428Nous avions quitté ce bon vieil Oll Persson dans Know No Fear après qu’il ait pris la porte, ou plutôt le portail Warp, de Calth, escorté par cinq autres survivants rencontrés en chemin. Nous retrouvons notre petite troupe sur un autre monde, où la terre est si ronde, et la lune et si blonde, que ce soir, les trompettistes abondent. Ceci est l’exacte réalité, et le début d’une randonnée d’un genre un peu particulier pour notre bande, qu’il convient de présenter même si la plupart de ses membres ne servent pas à grand-chose : Oll Persson, Perpétuel croyant, ancien pote de John Grammaticus et soldat à la retraite, Zybes, un ouvrier agricole qui travaillait pour lui de temps à autre, Katt, une mystérieuse jeune femme (ahem…*Psyker*) croisée en chemin, Graft, son Serviteur manutentionnaire, et les soldats impériaux Rane et Krank. Grâce à l’athamé récupéré auprès d’un cultiste du Chaos trop prosélyte pour son intérêt, et les cours particuliers pris par Persson au long de son interminable vie, le sextuor est capable de passer de monde en monde, suivant le compas mystique du Perpétuel à la recherche de ce qu’on appellera simplement des carrefours d’espace-temps. Après un arrêt peu sympathique sur la planète des trompettistes, sorte d’autruches-sirènes géantes, qui rappellent à notre héros la foi où il était marin sur l’Argos, et où Orphée lui cassait les oreilles à jouer Wonderwall sur sa lyre pour essayer de choper Médée, Persson trouve le chemin d’un monde un peu particulier.

 

Et pour cause, il s’agit de Terra, ou plutôt de la Terre comme elle était appelée à l’époque, qui se révèle être Mars 1991, en pleine guerre du Golfe, à laquelle Persson a participé également, du côté de Saddam Hussein (Persson n’est parfait, comme on dit). Suspectant l’intervention d’un tiers dans ce tirage, qui permet toutefois aux randonneurs de l’extrême de se requinquer en pillant les réserves de nourriture et d’eau d’un T-62 éventré, Persson aperçoit également le nom de M’kar griffoné sur la carcasse du char. Il semblerait que quelqu’un veuille lui faire passer un message...

 

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Prenant la suite de son Know No Fear immédiatement après qu’Oll Persson et son petit groupe ait pris la poudre d’escampette, Unmarked permet à Abnett, en plus de faire légèrement avancer l’intrigue d’un personnage amené à joué un rôle dans le dénouement de l’Hérésie2, de se livrer à une réflexion intéressante sur les liens entre le 30ème millénaire et notre propre connaissance de l’histoire, en plus de lui permettre d’utiliser à nouveau « OK » dans ses écrits. À travers la véritable odyssée3 spatio-temporelle à laquelle s’adonnent la vieille personne et ses compagnons de route, l’auteur exploite à fond les possibilités narratives et fluffiques offertes par le Père Paituel qui lui sert de héros, et qui a roulé sa bosse depuis son Irak natal jusqu’à la lointaine Calth, en participant, de près ou de loin, à quelques épisodes majeurs de l’histoire humaine entre les deux. Argonaute, soldat romain sur le mur d’Hadrien, poilu dans les tranchées de Verdun, tankiste pendant la guerre du Golfe… Persson a littéralement vécu mille vies, et on est toujours preneur de sa perspective sur des événements qui nous sont, pour une fois, bien familiers. La GW-Fiction n’a jamais vraiment exploité les possibilités que son positionnement futuriste (en comparaison avec un Star Wars par exemple, qui se déroule dans un espace temps différent) lui ouvre, ce qui est compréhensible mais un peu dommage à mon avis. Abnett corrige un peu le tir ici, en revisitant notre passé plus ou moins lointain sous le prisme de 40K. L’ensemble peut être vu comme un gros clin d’œil en direction des fanboys et fluffistes acharnés, et n’apporte pas grand-chose à la trame de l’Hérésie en tant que tel, mais comme il y a des centaines de livres et nouvelles qui sont positionnés sur ce créneau, cette petite excentricité est la bienvenue.

 

Unmarked répond également à Calth That Was de Graham McNeill, en donnant (enfin) une utilité et, si j’ose dire, un supplement d’âme au personnage de Maloq Kartho, antagoniste principal de la nouvelle en question. Même si cela ne suffit pas pour racheter à mes yeux la copie de McNeill, plus bourrine et premier degré que la soumission de son compère, ces liens permettent au moins de donner davantage de cohérence à une anthologie qui en manquait jusqu’ici. Là encore, c’est trop peu et trop tard en ce qui me concerne, mais je comprends le choix de Laurie Goulding d’avoir terminé Mark of Calth avec cette histoire. Au final, c’est une nouvelle qui démontre pleinement les facilités d’Abnett en termes d’imagination, de mise en scène et de style par rapport à ses petits camarades de la BL, sans qu’il ait eu trop besoin de forcer son talent (j’en veux pour preuve « l’affrontement » « final » entre le chœur gospel du Révérent et révérant Persson et un M’kar en retard à sa propre ascension, qui est assez quelconque en termes d’intensité dramatique). Il a fait mieux ailleurs, mais c’est déjà très bien.

 

1 : Maloq Kartho. Un coup de chance qu’il ne soit pas fait rebaptiser Mo, ça aurait été difficile d’instiller la terreur dans le cœur des mortels avec un blaze pareil.

 

2 : Les légendes disent que cette brave âme a demandé à Horus s’il avait la ligma avant que l’Empereur ne l’engage sur le Vengeful Spirit.

 

3 : Je m’attendais qu’Abnett nous révèle que Persson a également participé à la guerre de Troie, et ait soufflé à Ulysse – à moins qu’il ne se soit agi d’un de ses alias – sa fameuse réplique à Polyphème : « Mon nom est Persson ». Ca aurait été fendard.

 

***

 

Et nous en finissons ainsi avec Mark of Calth, anthologie unique dans son genre, et un peu grossière dans sa réalisation, il faut le reconnaître. Au-delà des différences qualitatives entre les nouvelles qui la compose, j’ai en effet trouvé que l’ensemble manquait d’une véritable direction éditoriale, ce que le postface de Laurie Goulding (l’éditeur en question) semble reconnaître à mi-mots. Il apparaît que ce volume a été mis en chantier pour répondre aux multiples ramifications scénaristiques amorcées par Dan « deal with it » Abnett dans Know No Fear, lorsque le principal intéressé a botté en touche quand Goulding lui a demandé s’il avait prévu de conclure des boucles, fermer des arcs et boucler des portes (et réciproquement) dans ses prochains romans hérétiques. C’est ainsi qu’une taskforce fut mise en place pour colmater les brèches, ou au minimum renforcer les fondations, des travaux d’Abnett ; ce Mark of Calth n’étant qu’une partie du résultat final.

 

Pour intéressante que soit cette genèse, l’impression dominante à la lecture de l’objet en question n’est pas celle d’une cohérence magistrale. Certaines histoires rebondissent sur des éléments développés par Abnett dans son bouquin, d’autres ne font que développer un détail de l’histoire qu’il raconte, sans vraiment s’intéresser à faire progresser l’intrigue globale, et Reynolds se paie même le luxe d’intégrer son personnage de 40K dans l’Hérésie de façon scandaleusement gratuite, ce qui est cool pour lui sans doute mais s’inscrit mal dans la logique décrite par Goulding en conclusion de Mark of Calth. Au fond, il n’y a que les inséparables buddies McNeill et Abnett (Abneill ? McNett ?) pour avoir travaillé de concert sur le fond, la soumission de French, pour vassale qu’elle soit des évènements de Know No Fear, n’apportant pas d’éléments repris par les autres auteurs. Bref, malgré son thème central, ses interstitials d’ambiance et les affirmations de Laurie Goulding, on a ici affaire à un recueil du même calibre que Tales of the Dark Millenium, Invasion ! ou Vaults of Obsidian, c’est-à-dire regroupant des textes vaguement liés les uns aux autres par un thème central. Ce qui n’est pas honteux, mais un peu décevant, quand on sait combien la BL s’enorgueillit de la manière dont elle déroule l’Hérésie d’Horus. Je terminerai (enfin) par cette recommandation, qui résumera je l’espère mon ressenti : on peut très bien lire Know No Fear sans enchaîner sur Mark of Calth, mais l’inverse sera plus compliqué…

 

Schattra, bons baisers de Calth sur mer

Modifié par Schattra
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Toujours un régal de lire tes résumés.

 

Je crois que t'as un lien qui déconne là (l'extrait est plus mal découpé qu'une victime de Kharn le Félon)

  Le 14/05/2020 à 19:29, Schattra a dit :
Développer  

 

 

Et mention spéciale pour l'intertexte mentionnant la guerre des émeu. Pourvu que les auteurs en manque de grobillisme ne se renseignement pas sur l'Australie de l'entre deux guerre où alors les primarques sont foutu!

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Hello @Miles et merci pour ton retour et ta relecture aiguisée! J'ai corrigé le lien en question. Vu le temps que j'ai passé sur cette image, ça aurait été dommage que vous ne la voyiez pas.

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  Le 14/05/2020 à 22:15, Miles a dit :

Pourvu que les auteurs en manque de grobillisme ne se renseignement pas sur l'Australie de l'entre deux guerre où alors les primarques sont foutu!

Développer  

 

Théorie du vendredi: et si l'un des Primarques disparus n'avait pas été envoyé à l'autre bout de la galaxie, mais dans l'outback profond par les Dieux du Chaos? Le temps que l'Empereur se rende sur place, il était déjà trop tard...

 

Schattra, "You'll come a-Warping Matilda, with me
..."

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