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La Légion des Sables Changeants


Ahnarras

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Bienvenue, voyageur! Tu me semble bien loin de ta patrie, qu'est-ce qui a pu t'amener à atteindre les rivages ensablés de Nehekhara?
Est-ce l'avarice, l'appât du gain? Es-tu en quête de savoir? De puissance peut-être?

Prend garde, voyageur! D'autres que toi ont tenté de percer les mystères de cette contrée oubliée. Mais peu y sont parvenus... et encore moins ont survécu.

Oh, tu es là pour écouter un vieil homme? Tu es venu entendre une histoire? Cela, cela ne peut pas être trop risqué. A moins que...?
Mais allons! Si tu es venu si loin, ce ne sont pas des mots qui t'effrayeront!
Alors laisse moi te conter une légende. Elle parle d'une légion de morts, errant dans le désert. Elle parle d'une cité d'or et de marbre blanc, de jardins magnifiques et d'un soleil éternel.
Elle parle aussi du déclin de toute chose, et de la fin qui nous attend, tôt ou tard, qui que nous soyons. Car vois tu, voyageur... au final, cette histoire, ce sera tout ce qui restera de nous deux...

Comment, voyageur? Tu veux d'abord en savoir plus sur cette légion? Ah, curieux que tu es!
Très bien, regarde dans mon [url="http://www.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=217852"]Grimoire[/url] sur la table, là, juste devant toi. Tu y trouvera quelques gravures des soldats de cette légion, de leurs plus grands héros au plus petit insecte les accompagnant.

Ca y est, tes yeux sont satisfait? Bon, bon. Alors assis toi, prend place sur un coussin, confortablement. Car nous risquons d'être ici pour un très, très long moment...
Vois tu, cette histoire se déroule il y a longtemps, très longtemps. Avant que tu ne sois né, et avant que je ne sois vieux.
Cette histoire... est celle de la Légion des Sables Changeants.

[center][center][size="2"][i]Prologue[/i][/size][/center][/center] [center][center][size="2"][i] [/i][/size][/center][/center][size="2"]
Où que portait le regard, régnait la vie. Une véritable cohue d'hommes, de femmes et de bêtes, circulant cahin-caha dans les rues pavés d'Altdorf, joyau de l'Empire et plus puissante cité humaine du Vieux Monde. Des soldats portant la livrée de l'Empereur, hallebarde au poing, tentaient de faire régner un semblant de cohésion dans la foule. Vêtu d'un long manteau noir, un jeune homme se frayait un chemin parmi la populace. Traversant le pont Karl-Franz, il pénétra dans l'Universität District, quartier des érudits et du culte de Shallya. Le magnifique temple de la déesse guérisseuse de l'Empire attira son regard. Autre nom, autre lieu, même fonction, songea t'il, un sourire aux lèvres. Poursuivant son chemin, il arriva enfin à sa destination: la Grande Université d'Altdorf, le plus haut lieu de la connaissance de cette partie du monde, concurrencée seulement par les plus légendaires tours du savoir elfique d'Ulthuan. Du moins, d'après les humains, se rappela t'il avec un sourire.



Prenant place dans l'un des fauteuils de l'hémicycle, il scruta ses voisins qui s'installaient. De jeunes nobles impériaux, la longueur de leurs rouflaquettes n'étant égalée que par le pointu de leur moustache. Les modes... Peu importe la race, les nobliaux de la capitale seront toujours attifés des attirails les plus ridicules, se dit-il, amusé. C'est surement la seule loi immuable de ce monde. Ses pensées furent toutefois interrompues par le claquement sec d'une porte. Le professeur était arrivé, un vieil homme affublé d'une longue barbe grise et d'un monocle d'or. Déposant lourdement un tas de livres poussiéreux sur le bureau, il se dirigea vers le tableau pour y accrocher une gigantesque carte, dont le tracé semblait plus qu'approximative. Les sourcils froncés, le jeune homme se pencha pour mieux voir. Les autres étudiants semblaient tout aussi curieux, et il entendit quelques gloussements provenant du fond de l'amphithéâtre.



[i]Messieurs, bienvenue à ce cours d'histoire. Aujourd'hui, mon intervention portera sur une terre dont nous ne savons que peu de choses, et dont vous estimez surement qu'il ne s'agit qu'une légende: Nehekhara.[/i]

Les gloussements se firent un peu plus fort, et un audacieux osa même un sifflement. Nullement décontenancé, l'enseignant parti d'un grand éclat de rire:

[i]Oui, oui! Je sais... A votre âge, j'aurais eu la même réaction. Toutefois, et suite à une récente expédition du très respecté Reiksmarshal, l'Empereur lui-même a exigé que notre jeunesse soit instruite de l'existence de cette contrée, et des dangers qu'elle recèle pour la sécurité de l'Empire et de ses habitants. Cette décision fait suite à un rapport établi par le Reiksmarshal en personne, et je suis persuadé que nul ici ne saura remettre en question ses dires. [/i]

Les faces hilares d'il y a quelques instants à peine s'étaient décomposées. Kurt Helborg, le Reiksmarshal de l'Empire, était certainement l'un des hommes les plus admirés de tout l'Empire, et chacun des jeunes aspirants chevaliers voir futurs Comtes-Electeurs qui assistaient à ce cours l'avaient eu pour modèle depuis leur plus tendre enfance. Ces exploits étaient légende, et s'il affirmait que cette terre était dangereuse...

Le silence le plus total se fit dans la salle. Chacun écouta avidement, voir solennellement, ce vieil archéologue raconter des histoires merveilleuses et à peine croyables: des oasis luxuriante dont une seule gorgée pouvait conférer la vie éternelle, un désert de sable s'étendant presque à l'infini, des pyramides d'or et de marbre clair dont le sommet touche les nuages, un antique âge de rois et de princes incommensurablement puissants, bien avant que les hommes de l'Empire ne sortent des cavernes et des bois pour fonder leurs premières cités....

Le silence des étudiants devait toutefois plus pesant, et une angoisse latente s'infiltra entre les rangées, lorsque le professeur aborda le chapitre du déclin de cet empire. Des termes que l'on n'osait normalement pas prononcé par crainte de la justice implacable des Répurgateurs furent prononcés. Nécromancie, Magie Noire, hordes de squelettes et de zombies ravageant une nation toute entière sous le soleil implacable... et, même pour cet enseignant respecté, il fut difficile de prononcer le nom du Grand Nécromancien, celui là même qui fut défait par Sigmar, le Dieu de l'Empire, il y a de cela tant de siècles.



[i]Ainsi donc, et pour une raison que nous ne pouvons que supputer, le Grand Nécromancien fut défait à l'apogée de sa puissance. Alors que son plus grand rituel venait de s'achever, il disparu de la surface du monde, et resta oublié jusqu'à son duel épique contre le Très Saint Sigmar. Toutefois, la magie qu'il avait rassemblé fut si puissante que son sort ne sombra pas avec lui. L'énergie nécromantique continua de balayer la terre de Nehekhara, et les millions qui s'étaient relevés de leurs tombes furent privés de leur maître, sans pour autant pouvoir regagner le repos de l'après-vie. Ce que nous avions longtemps pris pour sornettes de marins tiléens saouls, le Reiksmarshal l'a confirmé: en Nehekhara, les morts marchent, encore à ce jour, et leurs rois entretiennent un simulacre de cour dans leur palais en ruine. Si des centaines de rois furent ramenés à la vie lors du Grand Rituel, il n'existe qu'une poignée de villes en Nehekhara: Khemri, la cité des Rois et capitale politique de cette région, Zandri, le port de la terreur, dont la flotte serait toujours actif aux dires des capitaines de Marienburg, Numas, la cité des scarabées, la plus proche des Principautés Frontalières au sud de l'Empire, Quatar, le palais des cadavres, Bhagar, la nécropole éternelle, Ka-Sabar, le temple du chagrin, Bel-Aliad, la cité de poussière, Mahrak, la cité de la déchéance, Rasetra, la forteresse des âmes vengeresses, Lybaras, la cité tombe d'Asaph, et enfin Lahmia, la cité maudite, réputée pour être le berceau des premiers vampires. Vous comprendrez que nous savons peu de choses sur cette époque troublée, mais les années suivant le réveil durent voir de nombreuses batailles se dérouler entre les rois de différentes époques de chaque cité, et... [/i]

[i] [/i]

Une main levée avait provoqué l'interruption du vieil homme. L'étudiant qui l'avait levé portait un grand manteau noir, détail qui ne manqua pas de l'intriguer au vu de la chaleur estivale régnant à Altdorf. D'un signe de tête, il l'invita à poser sa question.



[i]Vous avez mentionné neuf cités. Hors, les rapports de Fritzmann von Nuln mentionnent une dixième cité, qu'il aurait découvert lors d'une expédition archéologique au nord du Golfe de Medes. [/i]Le froncement de sourcil de l'enseignant laissa clairement entendre ce qu'il pensait de cette question.

[i]- Jeune homme, j'admire votre intérêt en la matière, mais il est de mon devoir de vous mettre en garde: ne croyez pas tout ce que vous pourrez lire. Nombre d'archéologues que l'histoire a oublié, et quel comble c'est pour eux!, ont clamé haut et fort avoir fait des découvertes exceptionnelles, supposées changer le cours de l'humanité. De la mythique Skarogne, censée être habitée par des hommes-rats mutants, jusqu'à la légendaire cité des Titans Célestes où les dieux résideraient, les tavernes impériales n'ont jamais manqué d'affabulateur. En l'espèce, Fritzmann n'a jamais été capable d'apporter la moindre de ce qu'il avançait, et les expéditions successives qui ont fouillé la zone n'ont rien trouvé. [/i]

[i]- Elles auraient pu cherché... au mauvais endroit? [/i]

[i]- Enfin, jeune homme! On ne fait pas disparaitre une cité toute entière comme cela! Aucune archive, aucun artéfact, aucune stèle n'a jamais été retrouvé faisant mention d'une dixième cité. Si vraiment elle avait existé, on aurait bien fini par trouver quelque chose, n'importe quoi, et il n'y a rien! [/i]

[i]- Pourtant, j'avais cru lire dans la presse locale qu'il avait ramené un joyaux, supposément un artéfact prouvant ces dires? [/i]

[i]- Vous êtes fort bien renseigné... Et bien oui, il avait en effet rapporté une gemme d'ambre pure, des plus intéressantes. Mes collègues et moi-même l'avons longuement étudié, mais, en dehors du fait qu'elle pourrait rendre riche n'importe quel contrebandier de par sa taille, elle n'a absolument rien d'exceptionnelle. Aucun hiéroglyphe, aucune inscription ne permet de la rattacher à Nehekhara... et encore moins à une soi-disant dixième cité. [/i]

[i]- Je vois... Je songerais à mieux vérifier mes sources à l'avenir. Merci, monsieur. [/i]

Alors que le professeur reprenait son cours, le jeune homme en noir triturait la chaîne de son pendentif. En forme de scarabée, ses ailes étaient faite de bronze massif, et, à la place de sa tête, se trouvait une alcôve, vide.



L'aube se levait sur Altdorf. Sur la place du Reikmarkt, les commerçants préparaient leurs stands. Un ballot de journaux sur le bras, un jeune garçon criait les nouvelles juteuses du jour en espérant attirer le chaland ainsi.

[i]Demandez le journal! [/i]

[i]Invasion d'orcs! Invasion d'orcs dans l'Averland! Tout sur la résistance héroïque d'une bourgade et de son prêtre sigmarite! Scandale à Marienburg! Un capitaine pris en flagrant délit d'adoration du Prince des Plaisirs au sein d'un bordel du port! Meurtre à Altdorf! Un professeur de l'université impériale retrouvé mort dans sa demeure, une pierre de grande valeur dérobée! Nuln en délire: le jeune gastronome prometteur supervisant le banquet était en fait un halfling déguisé! Et en dernière page, les Loups de Middenheim se font battre 4 à 0 par les Panthères d'Estalie! Demandez le journal! [/i]
[/size]
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Très bonne introduction, on s'y croirait.
Pour renforcer la mise en situation, peut-etre rajouter des éléments de lieux, une tente au bord d'un oasis, une nuit étoilée, le cri d'un chacal au loin etc...

En tout cas, bon courgae pour la suite
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  • 3 semaines après...
Merci mon ami pour tes douces paroles. Elles réchauffent le coeur d'un vieux conteur. Mais ne sois pas trop surpris si les détails te semblent flous: il reste bien des choses à narrer, et comme le sable cache le désert, le mystère cachera bien des parties de ce récit.
Allons, sers toi donc une tasse de thé, il est bien chaud. Et ensuite viens t'assoir, car il est l'heure de poursuivre....


[b][size="4"]Chapitre 1: Conciliabule [/size][/b]



[size="3"]Où que portait le regard, régnait le sable. L'oeil de Ptra le Magnifique, brillait haut dans le ciel, presque à son zénith. Se tenant devant la lourde porte de bronze de sa cité, le Prince Ahnarras et sa suite s'apprêtait à rentrer chez eux. La poussière de milliers de lieux reposant sur ses sandales, sa mine renfrognée trahissait son inquiétude. Il avait espéré revenir chez lui pour y voir la gloire de Khsar restauré. Les nombreuses charrettes de cadavres qu'ils avaient croisés sur la route, ainsi que le charnier s'étendant à quelques roues au sud et qui avait doublé de taille depuis son départ, le ramena brusquement à la réalité: l'ère des miracles avait pris fin bien avant sa naissance. A ses côtés, le disciple de son oncle arborait la même mine inquiète, et ce n'est qu'en voyant la lourde porte s'entrouvrir pour révéler sa mère la Reine que le Prince sentit ses épaules se détendre légèrement. Derrière elle se tenait une vaste foule, et les cor de bronze résonnèrent pour célébrer le retour de l'expédition. [/size]

[i][size="3"]- Mère! Quelle joie de vous revoir![/size][/i]

[i][size="3"]- Une joie partagée, mon fils. Et encore plus grande quand je constate que vous revenez tous indemne. Les Terres Sauvages se seraient-elles enfin civilisées? [/size][/i]

[i][size="3"]- J'ai bien peur que non, Mère. Notre caravane a dut faire face à son lot d'orques, mais les nains ont tenu à nous faire escorter jusqu'aux frontières du royaume, et aucune embuscade n'a su duper leur vigilance. J'ai eu l'impression qu'ils connaissaient bien les tactiques des peaux-vertes. [/size][/i]

[i][size="3"]- Voilà qui pourrait effectivement faire des alliés intéressants. Ton Père s'excuse de ne pas pouvoir venir t'accueillir au seuil de sa cité, mais, comme tu l'a surement remarqué, la situation ici ne s'est pas améliorée. [/size][/i]

[i][size="3"]- L'épidémie n'a t'elle rien perdu de son intensité, malgré les mois qui se sont écoulés depuis notre départ? [/size][/i]

[i][size="3"]- Hélas non, bien au contraire... Des dizaines de nouvelles victimes sont découvertes chaque jour que Ptra fait, et ton retour a rempli la populace d'allégresse, persuadée que tu les sauverais. [/size][/i]

[i][size="3"]- J'ai bien peur que...[/size][/i]

[size="3"]Posant un doigt sur ses lèvres, la Reine lui fit signe de se taire. Jetant un oeil autour de lui, le Prince comprit rapidement pourquoi: tous les survivants de la maladie faisaient la liesse autour de lui. Inutile de leur apprendre si tôt que son retour ne changerait rien. [/size]

[i][size="3"]- Bien, mon fils. Vas prendre un peu de repos, restaure toi, et baigne toi. J'ai dit aux servantes de te préparer ta tenue d'apparat. Je te sens las, mais ton Père et le reste du Haut Conseil souhaite avoir ton rapport au plus tôt. Nous nous réunirons ce soir après le souper. Peut-être qu'un détail de ton voyage pourra nous aider à y voir plus clair. [/size][/i]

[size="3"]Prenant la direction du palais, leur chemin fut pavé de pétales des fleurs des jardins aquatiques, et les cors assourdissants n'en finissaient pas de sonner. Au milieu des cris de joie, un mot retint l'attention du Prince. [/size]

[i][size="3"]- Qui est cet... explorateur... dont ils parlent? [/size][/i]

[i][size="3"]- J'ai bien peur que ce ne soit vous, répondit l'Ombre avec un sourire. Il semblerait que notre voyage vous ai gagné votre premier titre, mon Prince. [/size][/i]

[size="3"]Prince Ahnarras, l'Explorateur... Cela ne faisait pas très princier, comme titre. Allait-il passer pour une espèce de benjamin d'une lignée oubliée, parti à l'aventure pour tirer quelque gloire que son sang ne lui permettrait d'obtenir? Oh, certes, il ne tenait pas à l'un des titres ronflants des rois de Khemri... mais quand même... [/size]

[size="3"]Avec un hochement de tête dépité, il sortit cette idée de son esprit. Il y avait bien plus important à faire dans l'immédiat. Au loin, le marbre blanc de l'imposant palais de son père surplombait les bâtisses inférieures des notables de la cité. En s'y dirigeant, il tenta de trouver comment expliquer son échec à son Père... [/size]



[size="3"]Les 10 coups de hampe rituels résonnaient sur le sol en marbre de la salle du Haut Conseil. Le regard du Prince balaya les sièges, et ne nota aucun absent. Son retour était un évènement auquel tous avaient voulu assister. Au centre de la salle, assis sur un trône d'or blanc incrusté d'opales aussi grosses que le poing d'un orc des collines, se trouvait son père, le Haut Roi Karnorak, dans ses atours royaux. A sa gauche, dans un trône à peine plus petit et tout aussi richement décorée, se trouvait sa mère, la Haute Reine Sylvèn. La présence d'une femme dans un conseil de cette importance aurait pu faire tiquer ailleurs, mais cela faisait longtemps que les notables de la cité s'étaient habitué à la poigne de fer de la Reine, et à sa participation active dans la vie politique de la ville. A la droite du Roi se trouvait l'oncle du Prince, le Haut Hiérophante Varim. Le poids des années voutait son dos, mais son regard était toujours aussi perçant. Un sourire encourageant se dessinait sur son visage. A ses côtés se trouvait son disciple, Aran, dit l'Ombre. Ce dernier semblait soulagé d'avoir enfin retrouvé sa place, et avait perdu son côté tendu qu'il avait conservé tout au long de l'expédition, se sachant représentant des Dieux devant les nains. Enfin, à l'autre bout de la grande table, Nadilli se prélassait dans son siège, avec une mine visiblement blasée. Plus riche des nobles de la cité, son or et ses greniers remplis de provisions avaient autant de pouvoir que toutes les lames de l'armurerie royale, et sa présence ne réjouissait aucun des membres de la famille royale, mais tous comprenaient l'importance de rester cordiale avec lui. [/size]

[size="3"]Saluant d'un signe de tête Gawin, le héraut royal qui avait annoncé son entrée, le Prince se dirigea vers son siège. Les chandeliers d'or se consumaient lentement, dégageant une fragrance agréable importée à grand prix de la lointaine Arabie. L'ombre du Prince le suivait pas à pas, sautillant sur les murs de marbre et les tapisseries de soie. Lorsqu'il se fut installé, le Haut Roi prit la parole: [/size]

[size="3"]- [i]Nous souhaitons la bienvenue à mon fils, le Prince Ahnarras, le... l'explorateur[/i]? fit-il avec un sourire amusé.[/size]

[size="3"]- [i]Il semblerait que oui, Père[/i], répondit le Prince d'un air blasé. [i]J'aurais du faire un détour et occire quelques vouivres dans les montagnes, mais je me suis dit qu'il y avait plus urgent que les titres. [/i][/size]

[size="3"]- [i]Et tu as bien fait, Fils. La situation ici ne s'est en rien arrangée depuis ton départ, et Usirian réclame à chaque lune une autre famille de notre belle cité. [/i][/size]

[i][size="3"]- J'ai moi-même perdu un cousin le mois dernier[/size][/i][size="3"], grommela Nadilli. Le Prince nota le regard courroucé du Héraut, et sa main qui se portait sur la garde de son imposant khopesh de bronze. Interrompre le Roi... La sentence était la mort, normalement. Mais les yeux plissés du Roi furent un ordre suffisant pour le Héraut, et ses doigts se décrispèrent. [/size]

[size="3"]- [i]Nous avons tous énormément perdu lors de l'année passée, et c'est pour cela que nous devons être plus soudés que jamais, répondit le Roi. Maintenant, Fils, raconte nous. Le peuple de par-delà les marais peut-il nous aider?[/i][/size]

[size="3"]Le Prince ne répondit pas immédiatement. Son regard balaya d'abord les visages pleins d'espoirs qui l'entouraient. Jetant un oeil par le balcon, il vit Néru la bienveillante poursuivre sa lente ascension dans le ciel, et poussa un profond soupir. Cela suffit pour que les mines s'assombrissent. [/size]

[i][size="3"]- J'ai bien peur que non, Père. Les fils de Grungni, comme ils se font appeler, ne semblent pas connaitre la notion même de maladie. Je ne m'explique pas leur incroyable robustesse, mais cet état fait qu'ils n'ont jamais réellement cherché à développer leur médecine. Ce sont les meilleurs artisans que j'ai jamais vu, largement supérieurs aux forgerons de Ka-Sabar, et leur architecture creusée à même la montagne ferait pâlir de jalousie le fondateur de la Grande Pyramide de Khemri lui-même. Mais en matière de remède... [/size][/i]Le Prince s'interrompit, ne sachant quoi ajouter.

[i][size="3"]- Si je puis me permettre, mon Prince, ils nous ont quand même fait don de ce... gant[/size][/i][size="3"], déclara l'Ombre en déposant sur la table un massif gantelet d'un métal brillant. Le Héraut s'en approcha, et, circonspect, l'étudia scrupuleusement. [/size]

[i][size="3"]- Qu'en pensez vous, Gawin?[/size][/i][size="3"] l'interrogea le Roi.[/size]

[i][size="3"]- Je n'ai jamais rien vu de pareil, mon Roi. Ce métal brille d'une couleur impossible, et il semble qu'un... symbole... soit gravé en sa paume. [/size][/i]

[i][size="3"]- En effet,[/size][/i][size="3"] reprit l'Ombre. [i]Le thane nain qui me l'a offert m'a expliqué qu'ils appelaient cela du Gromril, et qu'il s'agissait d'un alliage mille fois plus résistant que le bronze que nous fabriquons. Quand au symbole, ils appellent cela des runes. Apparemment, celle-ci aurait le pouvoir de supprimer les malédictions, que, pour je ne sais quelles raisons, ils attribuent à des démons et qualifient de "magie". Le thane m'a assuré que, si jamais cette épidémie était d'origine divine, ou magique comme ils le disent, alors cette rune serait capable de soigner notre peuple. [/i][/size]

[i][size="3"]- Pourquoi les Dieux nous infligeraient-ils pareille malédiction?![/size][/i] s'emporte Nadilli.

[i][size="3"]- Excellente question[/size][/i][size="3"]. La voix rauque du Haut Hiérophante attira tous les regards. [i]Je ne peux qu'en supputer les raisons, toutefois, cela expliquerait bien des choses. Si les Dieux sont les auteurs de nos maux, alors il est logique que nos prières soient restées vaines. [/i][/size]

[size="3"]La Reine s'empara du gantelet et le scruta comme pour déceler la volonté des Dieux dans les reflets du métal. [/size]

[i][size="3"]- Mon époux... Je ne sais si ces histoires sont véridiques ou non, mais il est certain que cela ne coûtera rien d'essayer. Et le plus vite sera sûrement le mieux... [/size][/i]

[i][size="3"]- En effet. Il va nous falloir un volontaire et procéder à un test au plus vite. [/size][/i]

[i][size="3"]- Si cela sied à son Altesse[/size][/i][size="3"], dit le notable, [i]j'ai un petit-fils qui a contracté la maladie. Il est très faible, mais je pense qu'il sera possible de l'amener jusqu'au palais. [/i][/size]

[i][size="3"]- Sera t'il volontaire? Nous ne savons pas ce qui pourrait se produire, après tout. [/size][/i]

[i][size="3"]- Je peux vous assurer qu'il le sera, mon Roi. [/size][/i]

[i][size="3"]- En ce cas, allez le chercher. Nous procéderons à l'expérimentation cette nuit même. Varim, allez quérir les offrandes. Associer quelques prières ne pourra qu'aider. [/size][/i]

[i][size="3"]- Bien mon frère. [/size][/i]

[size="3"]Et sur ces mots, le Roi se leva, et tous se levèrent. [/size]



[size="3"]La flamme des bougies se réverbérait sur la surface de l'autel de Ptra le Magnifique, le Dieu des Dieux. Le Haut Hiérophante venait de clôturer l'office, et les membres du Haut Conseil réunit autour dans la pièce étaient tous plongés dans leur pensées. L'impatience et l'anxiété se lisait sur les visages. Lorsque les portes finirent par s'ouvrir, tous les regards convergèrent vers le jeune homme qui s'avançait, visiblement grandement intimidé. Son visage portait les traces de la maladie, des bubons disgracieux le défigurant. Deux des Ushabtis, les plus révérés des gardiens du palais, l'aidait à se mouvoir. Varim l'Exalté, les paumes écartés et un sourire bienveillant sur le visage, l'invita à s'approcher de l'autel. [/size]

[i][size="3"]- Bonsoir, mon enfant, et sois le bienvenu en la présence des Dieux. [/size][/i]

[size="3"]Le jeune homme tenta de balbutier une réponse, s'empourpra, et se contenta d'hocher la tête aussi cérémoniellement qu'il lui fut possible. [/size]

[i][size="3"]- Je vois que la maladie te ronge, et serais donc bref. Mon disciple que voici - [/size][/i][size="3"]il indiqua l'Ombre d'un geste, qui s'approcha, le gantelet de Gromril reposant sur un coussin de soie[i] - possède un artefact, que nous croyons pouvoir avoir quelque efficacité dans le traitement de cette maladie. Toutefois, je ne saurais garantir que cela sera sans douleur, ni même sans risque. Sa Majesté le Roi souhaite qu'un volontaire courageux fasse l'expérience de cette méthode. Es-tu volontaire, mon garçon? [/i][/size]

[size="3"]Le jeune homme leva un visage terrifié vers l'Exalté, puis vers son grand-père. Il sembla sur le point de s'évanouir, lorsqu'il croisa le regard du Haut Roi. Ses épaules se redressèrent, ses jambes arrêtèrent de trembler, et son menton se releva, centimètre par centimètre. Lorsqu'il fut totalement redressé, le Haut Roi lui adresse un signe de tête approbateur. Le malade, qui ne tenait plus alors debout que par la seule force de sa volonté, déclara au Haut Hiérophante qu'il était prêt. [/size]



[size="3"]Enfilant le gantelet, l'Ombre s'approcha du jeune homme. Il murmura une prière à Neru, implorant sa bienveillance, et déposa sa paume gantée sur le front du malade. A l'instant où la rune effleura la peau du garçon, ce dernier se mit à hurler de douleur. Tombant à genoux, son cri assourdissant tétanisa l'assemblée presqu'autant que de voir une fumée noire s'élever dans la salle. Son front était en train de brûler, et le gantelet, soudé à la tête du malheureux, avait viré au rouge vif. Aran lui-même grimaçait en sentant la chaleur dévorer sa main. L'agonie ne dura heureusement que quelques instants: le cri de douleur se fit de plus en plus faible, jusqu'à s'éteindre. Lorsqu'il finit par se taire, le gantelet se détacha de son front, et son corps bascula contre le sol. L'Ombre se précipita sur lui pour tenter de l'aider, mais lorsqu'il retourna le garçon, ses yeux vitreux furent une réponse suffisante. Le jeune homme avait rejoint le royaume d'Usirian, et une rune flamboyante était gravée sur son front. [/size]


























@Inxi[font="Arial"][i]Allons donc, un nouveau visiteur. Un bien peu courtois, de surcroit. Et qui utilise des mots fort rudes. Mon accent te déplait-il à ce point, visiteur?
Ah, les humains... Si peu d'années de vie, et tant sont gâchées sur des futilités. Et jamais ils ne suivent leurs propres conseils... Quel[u][b]le[/b][/u] catastrophe!
Enfin soit, visiteur, je vais tâcher de mieux prononcer, et ravir ainsi tes oreilles délicates. Installe toi, sers toi une tasse de thé si tu le souhaite.

Où en étais-je... Ah oui. Laissons un instant le Prince et ces tristes occupations, et allons voir ailleurs, ce qu'il peut bien se passer par-delà les sombres frontières de l'éternité. [/i][/font]

[b]Interlude: L'enterrement[/b]

Le ciel était gris, et les coeurs étaient lourds.
L'orchestre jouait une musique funéraire de circonstance. La pluie l'était aussi, de circonstance.
Un jeune homme en costume noir, semblant passablement peu à son aise, serrait main après main en écoutant les sempiternelles politesses que l'usage exigeait lors de funéraille.
Ses pensées furent interrompues par l'arrivée d'un homme bien plus élégant que les autres, dont l'uniforme trahissait sa fonction.

[i]- Vous êtes le fils du défunt?[/i] interrogea-t-il d'une voix assurée. [i]
- Oui monsieur.
- C'est sous mes ordres que votre père est tombé. Je... suis désolé. C'était un soldat d'exception.
- Merci monsieur. Je ne l'ai pas vraiment connu... Il était au combat la majorité de mon enfance..
- La guerre prélève un lourd tribut sur nous tous, et sous bien des formes. Mais croyez bien qu'il vous aimait. Il nous parlait souvent de vous. [/i]
Pour la première fois depuis le début de la cérémonie, les yeux du jeune homme devinrent larmoyants. Alors que le militaire s'éloignait, il l'apostropha:
[i]- Monsieur je... si... enfin, je n'ai pas...
- Droit au but, garçon.
- L'armée recrute-t-elle? [/i]
Un sourire éclaira le visage du vieil homme.
[i]- Quel est ton nom, garçon?
- Victor, monsieur.[/i]
[i]- Et bien Victor, sachez que l'armée recrute toujours. Et votre père serait fier que vous poursuiviez son combat. Présentez vous au recruteur le plus proche, et dites lui que c'est moi qui envoie.
- Merci monsieur.
- Que l'Empereur vous protège, toi et le reste de la famille.
- Pour l'Empereur, monsieur.
- Pour l'Empereur. Et pour Terra. [/i] Modifié par Inxi-Huinzi
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[quote] il [b]disparu [/b]de la surface du monde[/quote]

[quote]Elles auraient pu [b]cherché[/b]... au mauvais endroit[/quote]

[quote][b]Vas [/b]prendre un peu de repos[/quote]

La conjugaison est un[b]E[/b] cata... Je pense que tu es au courant donc pendant la relecture il serait bon de te concentrer dessus !

[quote]
Les [b]10 [/b]coups de hampe rituels résonnaien[/quote]

Pas de chiffres !

Il faudrait que tu marques les dialogues par rapport au texte. Ils sont un peu trop fondus ! Utilise un - ou un " ou autre chose mais marque !

Après, tu peux faire aussi un tour dans les épinglés, tu y trouveras des trucs pas mal :P/>/>

Pour le fond, j'aime bien ! On a une histoire plutôt originale et je suis intrigué de voir comment tous ces bouts d'histoire vont pouvoir s'emboiter les unes avec les autres ! Et quel est le vrai pouvoir du gant ? Je serai bien curieux de le savoir !

@+
-= Inxi =-

EDIT : Merci d'avoir relevé une erreur de typo de 'un' au lieu de 'une'. Je pense que je me le permet car je n'écris pas une histoire mais je la commente. Comme annoncé dans les épinglés, le passage posté est un poil court donc je le combine avec celui du dessus. Modifié par Inxi-Huinzi
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