gilian Posté(e) le 22 octobre 2024 Partager Posté(e) le 22 octobre 2024 Bonjour bonjour^^ Après une discussion avec @Schattra on c’était dit que ça serait bien de chroniqué la semaine de la garde a deux pour avoir deux avis. Je pensais poster mes résumés après lui mais je me suis souvenu qu'il était bien meilleur que moi, du coup je le précède. Tattershield par William Crowe Révélation 0 : Avant-Propos Après une première nouvelle plutôt en demi-teinte l'an passé (The Shot that Kills You), William Crowe revient avec une seconde proposition dans le cadre de la semaine de la Garde Impériale. Cette fois-ci, l'histoire se concentre sur les Kasrkin. Voyons si cette nouvelle tentative est plus réussie. 1 : L’histoire du livre Sous le commandement du sergent intrépide Taikon, l’escouade des Kasrkin, surnommée les Tattershields, forme l’élite d’une force de défense à bout de souffle sur un monde presque entièrement tombé aux mains du Chaos. Lorsque l’occasion se présente de frapper un grand coup, Taikon entraîne ses hommes dans une mission audacieuse : éliminer le commandant traître et semer la confusion dans les rangs ennemis. 2 : L’histoire avec un grand H Révélation À la suite de la chute de Cadia, les rares survivants se sont vus contraints de fuir et de se rassembler sur des mondes voisins, vestiges du puissant bastion impérial. Taikon et ses Kasrkin sont ainsi déployés sur Gavaine, un monde désormais déchiré par la guerre. Depuis plus de deux ans, les combats font rage pour reprendre le contrôle de la planète, arrachée aux mains des insurgés réunis sous la bannière du Malinger, un ancien commissaire impérial devenu traître. Progressivement, les forces ennemies se trouvent acculées dans leur dernier bastion, tandis que le Malinger se retranche dans la cathédrale de la dernière ville encore aux mains des hérétiques. La mission de Taikon et de son équipe est cruciale : mener l’assaut sur la cathédrale, tandis que les troupes du front nord lancent une attaque de diversion pour détourner l’attention. Après une lutte acharnée pour percer les défenses ennemies, ils parviennent enfin à atteindre l’imposante bâtisse. Dans les profondeurs du sous-sol, l’équipe se retrouve face au Malinger et à ses adeptes. Dans un ultime acte de désespoir, ces derniers invoquent les puissances du Warp. Transformé en une créature monstrueuse, le Malinger engage un combat féroce. Au terme d'une bataille épique, Taikon et ses hommes réussissent à le vaincre, bien que de nombreux membres de l’escouade en sortent blessés ou profondément marqués. Pour Taikon, c’est une victoire amère, mais c’est aussi la première depuis la chute de Cadia, une lueur d’espoir dans un océan de défaites. 3 : Conclusion Cette nouvelle de Crowe ne révolutionne pas l’univers du fluff, mais elle se distingue par des personnages plus fouillés et intéressants, notamment un groupe de combattants, à l’image de leur sergent, éreintés par les échecs et sur le point de craquer. Sans être la meilleure des nouvelles que j’ai lues, je dois reconnaître qu’il y a un net progrès par rapport à la première. Cette histoire est une introduction efficace pour la semaine de la Garde Impériale. Note : Je reste toutefois déçu par le traitement réservé à l’auteur par la Black Library. Ils se sont contentés de reprendre à l’identique la présentation faite lors de sa première nouvelle, mentionnant simplement que The Shot that Kills You était sa première histoire pour la Black Library. The Strength of Symbols par Carrie Harris Révélation 0 : Avant-Propos Deuxième nouvelle de cette semaine dédiée à la Garde Impériale, et encore une fois, Cadia est au centre du récit, mais cette fois-ci avec un régiment recomposé. Voyons ce que Carrie Harris nous propose pour sa deuxième nouvelle chez Black Library. 1 : L’histoire du livre Le médecin Cathris Korr, autrefois membre du 73e régiment valhallan, est désormais intégrée à une escouade cadienne envoyée en mission spéciale. Leur objectif : récupérer une bannière régimentaire volée par l’armée ork. Lorsque leur Chimera est détruit, Cathris doit non seulement affronter sa peur viscérale des orks, mais aussi s’appuyer sur ses compétences médicales pour mener la bannière à bon port, affirmant ainsi sa place parmi les Cadiens. 2 : L’histoire avec un grand H Révélation Cathris Korr, ancienne médecin du 73e régiment valhallan, a été affectée au 214e régiment cadien sur Thrax III. Alors qu’elle est en pleine assistance médicale auprès des blessés, elle est appelée par son chef d’escouade. L’ordre est tombé : une offensive a été décidée par le haut commandement, et le sergent a une mission bien particulière pour ses hommes – récupérer la bannière du régiment, perdue lors d’une attaque ork. Le début de la mission se déroule sans encombre : la bannière est retrouvée rapidement et presque sans combat. Mais sur le chemin du retour, tout se complique. Le Chimera de l’escouade explose sur une mine, forçant l’équipe à continuer à pied en plein territoire ennemi. Malgré sa terreur des orks, Korr se démarque rapidement. Lorsque le sergent lui confie la direction d’une demi-escouade pendant qu’il détourne l’attention de l’ennemi, elle s’impose en leader. Ses compétences médicales lui permettent de sauver la plupart des soldats, et c’est elle qui finit par récupérer la bannière. Très vite, elle devient la figure de proue de son escouade, incarnant l’esprit de la contre-attaque décisive qui sauvera la base des orks. Finalement, Korr et son escouade recomposée obtiennent la reconnaissance des Cadiens. 3 : Conclusion Encore une fois, la présentation de l’auteur est décevante, une copie conforme de celle de sa première nouvelle. Une petite recherche révèle que Harris est une spécialiste des univers étendus : elle a travaillé sur des franchises comme Marvel et Arkham Horror, et a écrit plusieurs romans de science-fiction. Quant à l’histoire, elle est plutôt réussie, bien que certains passages laissent à désirer. Il est difficile d’imaginer comment l’escouade a pu atteindre l’objectif sans rencontrer aucune résistance, pour ensuite devoir affronter la majeure partie des forces ennemies sur le chemin du retour. Je craignais un récit centré sur une recrue envoyée renforcer un régiment cadien, un thème déjà vu et revu. Pourtant, Harris réussit à tirer quelque chose de spécial de cette histoire classique. L’idée de la bannière régimentaire est bien pensée. Quel meilleur symbole pour prouver son engagement envers son nouveau régiment que de risquer sa vie pour lui rendre son honneur ? Les personnages principaux sont attachants, et la relation entre le sergent Nils Naftig et Cathris Korr, en particulier l’entraînement progressif de cette dernière au commandement, laisse espérer une suite (et, pour une fois, Harris ne tue pas son protagoniste à la fin). Those Withour Mercy par Callum Davis Révélation 0 : Avant-Propos Callum Davis signe ici sa troisième nouvelle dans le cadre de la semaine de la Garde Impériale. Pour les connaisseurs de l’univers de Warhammer 40K, son nom est familier. Rédacteur de background pour cet univers, il a contribué à de nombreux livres de campagne et à diverses nouvelles, notamment dans White Dwarf. 1 : L’histoire du livre Les Savlar Chem-Dogs, une légion pénale, se retrouvent plongés dans un conflit sanglant contre les Orks. Lorsque le commissaire Hasp, aussi impitoyable que rigide, assiste à l’assassinat d’un de ses pairs par une escouade, il jure de les traduire en justice. Mais la réalité est peut-être plus complexe qu'il ne l’imagine... 2 : L’histoire avec un grand H Révélation Rastus est un membre des Chem-Dogs de Savlar. Lui et son escouade survivent en pillant les cadavres, qu’ils soient alliés ou ennemis, fidèle à la réputation de leur régiment. Parmi ses compagnons d’armes, Kazyn, marqué à vie par les tortures infligées par un commissaire, Szank, collectionneur obsessif de dents, et Xiv, une soldate tout aussi endurcie que les autres. Leur mission les conduit à travers des ruines, où ils massacrent Orks et blessés humains tout en cherchant à s’enrichir sur les dépouilles des morts. Hasp, chargé de maintenir l’ordre parmi les Chem-Dogs, est rapidement horrifié par leur comportement. Son dégoût culmine lorsqu'il découvre que l'escouade de Rastus a assassiné le commissaire von Zek. Résolu à les condamner pour cet acte impardonnable, Hasp les voue à la peine capitale. Cependant, à la dernière minute, le commissaire Traig, supérieur de Hasp, intervient. Traig connaît bien Rastus et, au lieu de les envoyer à la potence, il propose une autre alternative : une mission suicide. Voyant en Rastus un soldat encore utile malgré ses nombreux crimes, Traig décide de les employer une dernière fois. Hasp, bien que furieux de cette décision, se voit contraint de l’accepter, tout en continuant de mépriser ces hommes qu’il considère comme indignes de toute rédemption. Contre son gré, Hasp est désigné pour mener cette escouade dans une mission périlleuse. Conscient que Rastus et ses hommes pourraient tenter de le tuer en représailles, il se prépare à cette éventualité, tout en assumant son rôle avec une vigilance froide. 3 : Conclusion Je dois dire que cette nouvelle m’a agréablement surpris. Je ne m’attendais pas à une intrigue aussi riche pour une histoire aussi courte. En moins de vingt pages, Callum parvient à nous plonger dans le monde des Chem-Dogs, tout en tissant une intrigue complexe, laissant plusieurs questions en suspens à la fin du récit. Rastus et le commissaire Traig partagent visiblement un passé commun, mais les détails de leur relation restent mystérieux. De même, Rastus devine que quelque chose cloche avec le commissaire Hasp, mais il ne sait pas encore exactement quoi. La conclusion de la nouvelle laisse clairement présager une suite à cette histoire captivante. The last Psyker par Shauna Lawless Révélation 0 : Avant-Propos Shauna Lawless, auteure irlandaise renommée dans le genre de la fantasy, s’est déjà distinguée par plusieurs romans acclamés ainsi que par une série à succès, The Gael Song. Il est donc quelque peu surprenant de la voir s’aventurer dans l’univers sombre de Warhammer 40K, là où on l’aurait plutôt attendue dans celui d’Age of Sigmar. 1 : L’histoire du livre Karleth, psyker primaris, est craint et méprisé par les soldats avec lesquels il combat. Seule la capitaine pragmatique, Ollana, semble tolérer sa présence et reconnaître son utilité. Lorsque leur régiment est déployé pour enquêter sur une planète évacuée après l’apparition de la Grande Faille, Karleth devient la cible de puissances qui voient en lui bien plus qu’un simple soldat… 2 : L’histoire avec un grand H Révélation Le 199e Infanterie Cadienne a subi d'énormes pertes après une bataille désastreuse contre les Tyranides. Seuls deux survivants s'en sortent : la capitaine Ollana et le sergent Faro. Néanmoins, le Haut Commandement décide de reformer le régiment avec des recrues d’autres unités. Envoyés sur Banvaa, une planète récemment purgée, le régiment doit se reformer et s’entraîner avant de repartir au combat. La capitaine Ollana s’efforce de redonner vie à son ancien régiment, mais les nouvelles recrues peinent à atteindre les exigences strictes de Cadia. Faro, quant à lui, trouve cela humiliant de les voir porter l'uniforme cadien. L’arrivée d’un nouveau psyker assermenté au sein du régiment assombrit encore l'humeur de Faro. Lors du premier exercice d’entraînement dans la ville abandonnée de Cliath, alors qu’Ollana teste ses troupes, Karleth, le psyker, perçoit une présence mystérieuse qu'il est incapable de définir. Trop faible pour la confronter, et alors que les soldats du régiment tombent les uns après les autres, balayés par une vague d’énergie psychique, Karleth succombe à l’influence d’un puissant psyker du Chaos. Ollana, accompagnée de Faro, se lance à sa poursuite. La traque les conduit sous les catacombes d’une vieille cathédrale. Avant d’y pénétrer, Ollana ordonne à Faro de miner le bâtiment et de tout faire exploser s’elle ne revient pas dans un délai de quinze minutes. Elle finit par rattraper Karleth, mais ce dernier est désormais sous l’emprise d’un démon. Il n’y a plus rien à faire pour le sauver. Face à une menace bien plus grande qu’elle, Ollana ne doit son salut qu’à l’explosion provoquée par Faro, qui fait s’effondrer les catacombes et détruit tout sur son passage. En éliminant le psyker qu'il méprisait tant, Faro a certes sauvé la situation, mais quelque chose s’est brisé en lui. Sa dernière once d'humanité a disparu, et désormais, il se retrouve inexorablement attiré par le chaos... 3 : Conclusion Pour cette quatrième nouvelle de la semaine de la Garde Impériale, j’ai été agréablement surpris par la structure du récit. Dix chapitres condensés sur vingt-cinq pages, alternant les points de vue des protagonistes (en réalité trois^^) – une approche peu courante dans l’univers de la Black Library, où seul Chris Wraight semble avoir exploré cette forme narrative. En introduction, je me demandais ce qu’une autrice de fantasy comme Lawless pouvait apporter à Warhammer 40K, et je dois dire que l’expérience s’avère intéressante. Si l’on troque les fusils laser contre des arcs et des épées, l’histoire conserve tout à fait l’essence de la fantasy. Toutefois, bien que l’intrigue soit captivante, il semble que le format de la nouvelle ne convienne pas pleinement à Lawless. Elle semble avoir beaucoup plus à dire sur ses personnages et a dû réduire son récit pour rester dans les limites imposées par le format, ce qui est regrettable. Nous ne découvrirons jamais pourquoi Faro nourrit une telle haine envers les psykers, et le twist final laisse un sentiment d’inachevé… mais peut-être est-ce l’effet recherché. Exterminator par Mike Vincent Révélation 0 : Avant-Propos Mike Vincent revient avec la dernière nouvelle consacrée à la Garde Impériale, après avoir offert une excellente contribution lors de la semaine dédiée aux Space Marines. Voyons s’il parvient à maintenir cette qualité. 1 : L’histoire du livre Les Raiders du désert de Tallarn se retrouvent loin de leurs terres arides lorsqu'ils sont déployés sur une planète au climat glacial et hostile. Le soldat Larno Semic, fraîchement affecté comme pilote d'un Leman Russ Exterminator, doit faire face non seulement à un équipage peu accueillant, mais aussi à la mission d'escorter un mystérieux chargement à travers des étendues glacées. Cependant, lorsque le contenu du convoi se libère, l'équipage devra puiser dans ses ultimes ressources pour espérer survivre à la tempête qui les encercle. 2 : L’histoire avec un grand H Révélation Larno Semic, jeune conducteur récemment affecté au légendaire char Leman Russ Exterminator du 668e Régiment blindé de Tallarn, est envoyé sur Enbael IX, une planète glaciale, avec pour mission d’escorter une cargaison énigmatique. L’expédition, à travers les plaines gelées, est semée d'embûches, et la tension monte rapidement entre les membres de l’équipage, composés du caporal Mebethé, du tireur principal Raqesh et du mitrailleur Dmekinou. Le commissaire Goroth, un homme rigide et sans compromis, les accompagne pour veiller à la bonne exécution des ordres. Lorsque le convoi est surpris par une tempête déchaînée, l'un des véhicules chavire, et les soldats découvrent avec effroi que la cargaison n’est autre qu’un Space Marine hérétique. Ce géant, vêtu d’une armure pervertie, sème le chaos en décimant l'équipage de soutien. Larno et Mebethé, horrifiés par ce carnage, s'échappent dans une tentative désespérée de prévenir les autres. Sous la houlette du Commissaire Goroth et du jeune et inexpérimenté lieutenant Gebirsk, l’équipage tente de stopper la créature. Mais le Space Marine corrompu se joue d'eux, les traquant et les éliminant un à un. Larno, paralysé par la peur face à cette menace surhumaine, se bat de toutes ses forces, mais le combat est inégal. Un à un, les membres du convoi succombent à la brutalité implacable du Space Marine. Mebethé tombe à son tour, et Larno, dans un dernier sursaut de panique, tente de fuir, mais il est abattu par Goroth avant d’être lui-même annihilé par l'hérétique. 3 : Conclusion Mike Vincent nous livre une fois de plus une histoire percutante, mêlant violence et confusion, à travers les yeux d'un personnage perdu dans une situation qu’il ne maîtrise pas. L’auteur démontre une parfaite maîtrise du lore de l’univers. Semic, simple conducteur dans un régiment blindé de Tallarn, est projeté sans préparation sur un monde glaciaire pour une mission de combat urbain. À peine arrivé, il se voit confier une mission obscure, sans informations claires, dans un environnement où chaque détail crucial lui échappe. Le commissaire Goroth, quant à lui, incarne l’endoctrinement absolu, préférant sacrifier l’intégralité de son équipe plutôt que d’avouer la fuite d’un Space Marine hérétique au Haut Commandement. Malheureusement pour eux, il n’y aura pas de retour glorieux. Et voila, je suis assez content de la semaine garde impérial, j'attend de voir la suite de certaines histoires. Pour ceux qui liront mes résumés vous verez que je me suis un peu laisser aller sur le style, j'ai profité pour tester un truc nouveau Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Hammerstein Posté(e) le 23 octobre 2024 Partager Posté(e) le 23 octobre 2024 Et bien, une fois de plus, on nous livre de sympathiques nouvelles. On sent bien que Lawless aurait gagné à écrire son histoire sur un plus grand format, mais dans l'ensemble ces courts récits rendent hommage aux divers aspects de la Garde. Entre les pillards de cadavres, les psykers toujours aussi fiables, et ENFIN une menace utilisée à sa juste valeur dans la dernière nouvelle (d'habitude, ce genre d'adversaire se fait bêtement fumé, sans avoir représenté un réel danger, par les braves impériaux; on remet un peu les pendules à l'heure !). Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Schattra Posté(e) le 11 novembre 2024 Auteur Partager Posté(e) le 11 novembre 2024 (modifié) Le 22/10/2024 à 23:15, gilian a dit : Après une discussion avec @Schattra on c’était dit que ça serait bien de chroniqué la semaine de la garde a deux pour avoir deux avis. Je pensais poster mes résumés après lui mais je me suis souvenu qu'il était bien meilleur que moi, du coup je le précède. Tu es toujours le bienvenu ici @gilian, et tu as été beaucoup plus efficace que moi pour suivre l'actualité de la Black Library ! Avec bien du retard, voilà mes retours sur cette semaine thématique. *** Bonjour à tous et bienvenue dans cette revue de l’Astra Militarum Week 2024, proposée par la Black Library en octobre 2024. Quatrième semaine littéraire thématique de la GW-Fiction pour cette année, l’AMW 2024 prend la suite de l’AMW 2023, et suggère peut-être le début d’une série annuelle consacrée par la BL aux braves combattants de l’Imperium pas assez baraqués pour pouvoir manier le saint bolter comme leur arme de base. Nous verrons. Constituée de cinq nouvelles rédigées par des nouveaux contributeurs de la Black Library – même si seule Shauna Lawless fait figure de débutante ici, ses camarades ayant tous signés au moins une histoire pour la maison d’édition de Nottingham précédemment, l’AMW 2024 explore à la fois des thèmes classiques de la faction à laquelle est dédiée, comme la mise en scène de régiments bien connus du fluffiste (Kasrkin Cadiens, Tallarn Raiders, Chem-Dogs de Savlar), mais s’attarde également sur des sujets beaucoup plus contemporains, comme l’intégration des « transplants » au sein d’unités cadiennes rendues orphelines par la chute de leur monde natal au Chaos. Comme quoi, la Garde meurt certes toujours autant, mais change tout de même un peu au fil des ans. Le décor étant posé, il est temps de nous plonger dans le quotidien tumultueux du Marteau de l’Empereur. Tattershield – W. Crowe : Révélation Sur la planète 04 du système Gavaine, les forces de la Garde Impériale mènent un combat difficile contre les armées de l’Archennemi, qui assiègent le monde depuis deux années et dix-neuf jours (soyons précis). Le front nord-est est placé sous le commandement de facto du Sergent Kasrkin Kostantin Taikon, rescapé comme son escouade de la Chute de Cadia, et réfugié sur la planète impériale habitable la plus proche après ce cataclysme. Rebaptisés Tattershields en pénitence de la perte de leur monde natal, ces coriaces vétérans ont une mission particulièrement complexe à accomplir aujourd’hui : s’infiltrer jusque dans la Cathédrale de l’Empereur Implacable, en plein territoire chaotique, pour aller assassiner l’un des meneurs hérétiques, un Commissaire renégat s’étant rebaptisé le Maligner après sa trahison. D’après les informations apportées par le seul membre non Cadien de l’escouade, Orrich, un local ayant résisté à la peer pressure et refusé de renier l’Empereur en même temps que ses camarades de régiment, le Maligner a installé son QG dans l’ancien lieu de culte, et sa mort pourrait permettre de remotiver les défenseurs impériaux, durement éprouvés par des mois de combats1. En plus de Taikon et d’Orrich, nous faisons donc la connaissance du Medic pince-sans-rire Savos Linnd, de l’éclaireur édenté Petro Yarin, de la fervente experte en explosifs Auber, du robuste radio Cennovich et de l’inscrutable Vigen. Ah, il y a aussi Gunner, le porteur de fuseur de l’escouade, dont l’esprit a été fissuré par ce qu’on appellera poliment les événements, et qui doit être babysitté comme un Ogryn un peu lent à la comprenette lorsqu’il n’est pas dans le feu des combats. Grâce à la manœuvre de diversion engagée par le bataillon Enclume, les spécialistes ont les coudées franches pour se frayer un chemin jusqu’à leur cible, et faire preuve de leur classe américaine cadienne. Bien que l’entrée de la Cathédrale soit défendue par un cordon de troupes d’élite, renforcé par un Leman Russ tétraplégique, il en faut plus pour inquiéter les Tattershields, qui annihilent l’ennemi au prix d’une légère perte d’audition pour Taikon, ce qui n’est pas cher payé. À l’intérieur du bâtiment, une désagréable surprise attend toutefois les commandos. Le lieu semble tout à fait vide, modulo les cadavres de Gardes crucifiés qui décorent l’autel, bien entendu, ce qui créée un peu de crispation entre Auber et Orrich, accusé par la première d’avoir fourni de fausses informations à ses camarades pour leur tendre un piège. Tout rentre cependant dans l’ordre lorsque nos héros s’aperçoivent que leur Némésis a installé son bureau en sous-sol de la cathédrale, ce qui est somme toute assez logique quand on se bat dans une zone urbaine contre un ennemi disposant d’autant d’artillerie que la Garde Impériale. À Maligner, malins et demis : l’escouade Taikon fait donc un raid souterrain, durant lequel elle vient difficilement à bout de sa cible, surprise en plein rituel de possession démoniaque en compagnie de son cénacle de cultistes, et donc plutôt résistante à l’arsenal des Kasrkins en conséquence. Il n’est toutefois pas de figurine d’infanterie qui soit immunisé à l’attrition d’attaques Force 3, et les Tattershields repartent de la Cathédrale avec la tête la casquette du Maligner, avant de faire s’écrouler l’édifice grâce à quelques charges bien placées. Mission accomplie pour notre fine équipe, qui s’empresse de relayer la bonne nouvelle sur Radio GI, et prend un peu de repos bien mérité dans l’attente de sa prochaine assignation. Depuis 35 ans que le sous-genre de la nouvelle de Gardes-Impériaux-en-mission existe (coucou aux ‘Devil’s Maraudeurs’ de William King, qui ont lancé le mouvement), on a eu droit à une quantité impressionnante de variations de ce trope bien connu, certaines plus réussies que d’autres. Avec ce ‘Tattershield’, un autre William vient prendre sa place dans le véritable régiment de contributeurs de la GW-Fiction ayant mis en scène ce genre d’histoires, et parvient à atteindre la mention assez bien. Le récit de l’assassinat d’un gradé ennemi par le Sergent Taikon et sa bande de spécialistes hauts en couleurs ne révolutionnera certes pas le genre, mais Crowe livre un travail sérieux et très honnête, et a de plus la bonne idée d’investir plus de pages sur la description des membres de l’escouade – qui parviennent ainsi à se singulariser les uns des autres, à l’exception de Vigen et Cennovich – que sur les combats entre nos héros et leurs ennemis, scènes d’action qui sont à mon avis les parties les plus difficiles à réussir dans ce type de littérature. On verra si le regard de l’Empereur, et plus important celui des Hauts Seigneurs de Nottingham, se reportera un jour sur les Tattershields, mais si ce n’est pas le cas, on peut dire qu’ils ont accompli leur devoir à double titre : en assassinant un dangereux hérétique d’abord, et en le faisant de manière distrayante ensuite. 1 : Surtout que sur 04, les jours durent au moins 26 heures. The Strength of Symbols – C. Harris : Révélation La campagne pour débarrasser Thrax III des envahisseurs Orks qui la squattent se passe exactement comme prévu pour le contingent de Gardes Impériaux à qui cette noble tâche a été attribuée. À savoir que malgré des pertes importantes et une certaine lenteur à l’exécution, la stratégie mitonnée par le haut commandement porte ses fruits, et l’ennemi est maintenu en respect, voire plus. À l’arrière des combats, nous faisons la connaissance de Cathris Korr, une Medic made in Valhalla récemment rattachée à une escouade du 214ème Cadien, grâce à la magie de la transplantation. Bien qu’elle soit de son propre aveu plus utile à l’effort de guerre en remettant les blessés sur pied, au rythme exigé par la hiérarchie1, qu’à foncer dans le tas en première ligne, les aléas de la campagne vont la mener à participer à une mission plus exposée qu’à l’accoutumée, en compagnie de ses camarades de l’United Colors of Imperium (un Mordian, une Vostroyenne, un Highlander de Finreht, le tout sous le commandement du Sergent cadien Nils Naftig) : récupérer la bannière du 220ème Cadien, perdu à l’ennemi au début des combats et localisée dans un camp secondaire ork2. Vous ne serez pas surpris d’apprendre que, malgré un briefing assez rassurant sur la dangerosité de cette expédition, cette dernière se révèle assez agitée. Si la bannière est récupérée rapidement et furtivement par l’escouade de Naftig, la Chimère qui ramenait tout ce petit monde au bercail saute malheureusement sur une mine sur le chemin du retour, blessant grièvement le Sergent ainsi que quelques grouillots nommés, et tuant des bidasses anonymes. C’est l’occasion pour Korr de prouver sa valeur et d’utiliser le master pansement tro tro rare qu’elle avait précisément gardé en réserve pour un patient digne de ses talents. Après avoir stabilisé l’officier en enroulant son bras carbonisé dans du cellophane au mercurochrome, la Medic est catapultée Sergente adjointe de l’escouade. Logique de la part de Naftig : puisqu’il n’a plus de bras gauche opérationnel, autant se reposer sur un nouveau bras droit. Isolés dans le no man’s or Ork’s land qui sépare les antagonistes, et alors que la nuit commence à tomber, les Gardes Impériaux n’ont d’autres choix que de partir en petites foulées en direction de ce qu’ils pensent être le bercail. Ce trail en équipe est rapidement interrompu par l’arrivée d’un Trukk bourré jusqu’aux jantes de Boyz avides de carnage, que nos héros repoussent tant bien que mal lors d’un accrochage dans un petit bosquet bucolique. Quelques minutes plus tard, leur route croise celle d’une autre bande de peaux vertes gardant un dépôt de munitions. Dans l’impossibilité scénaristique de contourner l’obstacle, les Gardes optent pour une démonstration de leur acumen stratégique, et effectuent une attaque sur deux fronts en s’aidant des soleils couchants pour aveugler leurs ennemis, durant laquelle Korr a l’honneur d’être choisie comme meneuse d’une sous-escouade par Naftig. Cette brillante (à plus d’un titre) manœuvre leur permet de remporter haut la main l’escarmouche, et de retrouver le chemin du bercail sans plus de difficultés notables. La nouvelle se termine sur l’arrivée salutaire de nos héros éprouvés mais vaillants dans leurs pénates, alors que la bataille fait rage, et sous les couleurs retrouvées du 220ème. Pour un symbole, c’est un symbole. J’ai moyennement apprécié cette histoire d’initiation au combat/récupération de relique, dont aucun des deux axes n’est exploité à fond, et qui se révèle donc être tristement insipide. Comme c’est le cas dans les nouvelles et romans mettant en scène la Deathwatch, je m’attendais à ce que la diversité des cultures des membres de l’escouade de Naftig serve le récit, mais mis à part apprendre que Korr est incapable de marcher sans faire de bruit car elle a toujours été déployée sur des planètes gelées, et que la neige, ça crisse sous la botte, on n’aura rien de saillant de ce côté. Pareillement, la bannière ne sert littéralement à rien jusqu’au dernier paragraphe de la nouvelle, alors que je m’attendais à ce que Harris mette son pouvoir symbolique au cœur de son intrigue (ahem le titre ahem). Je réserve mon jugement définitif, mais ce que j’ai pu lire me fait penser que cette auteure n’est pas la plus qualifiée pour écrire pour la Garde Impériale. 1 : On la voit sérieusement réfléchir à déclarer apte au combat un Garde ayant été amputé de son bras la veille. On reconnaît bien là l’approche Valhalliste des ressources humaines. 2 : La dernière fois que j’ai lu quelque chose sur une bannière à récupérer envers et contre tout à 40K, Ben Counter en a fait une parabole de la stupidité martiale (‘Irixa’). Je ne sais pas si Carrie Harris avait la référence, mais puisque je l’ai, autant vous la partager. Those Without Mercy – C. Davis : Révélation On le sait, la vie dans les Légions Pénales de la Garde Impériale est souvent dure et ingrate, et le lot des membres du 9ème Chem-Dogs de Savlar n’est pas différent de celui des milliards de last chancers qui se battent et meurent au nom de l’Empereur à travers la galaxie. Engagé sur un théâtre d’opération quelconque et confronté à une horde de peaux vertes belliqueuses, le régiment se comporte aussi mal que l’on peut s’y attendre, tant sur le plan militaire que civique. L’escouade (Kazyn, Judd, Palik, Xiv et Szank) que nous suivons au combat, menée par un certain Rastus, passe ainsi plus de temps à faire les poches (et tout le reste1) des cadavres jonchant le no man’s land qu’à attaquer les positions ennemies, bien qu’un malheureux Ork manchot croisant la route de nos francs-tireurs put témoigner de leur puissance de feu, à défaut de leur discipline. Les choses prennent cependant un tour bien plus grave lorsque le petit groupe localise la Commissaire Gezemel von Zek dans les ruines d’un bâtiment, grièvement blessée au cours des combats et à l’article de la mort. La rafale que tira la Chem-Bitch Palik dans le torse de l’officière était elle un acte charitable ou une vengeance mesquine ? Seuls l’Empereur et l’auteur le savent. Malheureusement pour la tireuse, son geste est surpris par un autre Commissaire (Hasp), égaré à l’arrière de l’assaut impérial après avoir endommagé son respirateur au cours des combats, et forcé en désespoir de cause de récupérer celui d’un Chem-Dog mort. Rendu hyper agressif par le cocktail chimique que les Légionnaires Pénaux se prennent dans les bronches pour améliorer leur performance au combat, Hasp (qui venait d’étrangler à mains nues un Chem-Dog mourant qui l’avait regardé de travers) abat Palik sans sommation, et profite de l’arrivée d’une autre escouade accompagnée par un Ogryn (Grukkur), attirés par les détonations, pour placer Rastus et ses sbires aux arrêts. Un peu plus tard, et alors qu’il se réjouit d’avance de l’exécution de ces misérables mutins, Hasp a la désagréable surprise d’assister à l’intervention en leur faveur du Seigneur Commissaire Hellugh Traig, qui sauve Rastus et Cie de la potence au motif qu’il a une mission particulière à leur confier. Fou de rage devant ce coup de théâtre, Hasp oublie qui est le boss et conteste la décision de son supérieur devant la cour martiale, provoquant un mini scandale dont il ne tarde pas à payer le prix. Convoqué par Traig à son bunker de commandement, l’impétueux Commissaire se voit attribuer le rôle peu enviable de chaperon de l’escouade de Rastus lorsque cette dernière sera déployée au cœur des lignes ennemies pour accomplir sa mystérieuse prochaine mission. Seule consolation pour Hasp, il peut prendre avec lui un Ogryn pour se tenir compagnie, et c’est bien sûr Grukkur qui aura le job. La suite au prochain épisode… Une bande de soldats de second ordre, considérés par leurs supérieurs comme étant totalement sacrifiables, est envoyée accomplir des missions très sensibles dans le plus grand secret, sous le chaperonnage d’un officier aussi incorruptible qu’impitoyable. Pourquoi cela me dit-il quelque chose2 ? Si on ne peut pas décerner à ‘Those Without Mercy’ et à son auteur la palme de l’originalité, le contenu de cette courte nouvelle qui est très clairement l’introduction à une œuvre plus conséquente (roman, novella ou cycle de nouvelles), est par contre tout à fait appréciable. Des Gardes Impériaux vraiment antipathiques en tant que protagonistes ? Une bonne idée pour différencier ces bidasses de leurs cohortes de prédécesseurs dans les publications de la BL. Une narration fragmentée, avec des changements de perspective et un déroulé achronologique ? Rien de tel pour piquer l’intérêt du lecteur et l’impliquer dans la compréhension de l’intrigue. Vous l’aurez compris, Callum Davis m’a convaincu avec cette soumission, et j’espère que la suite qu’il donnera des aventures tragi-épiques de Rastus, Hasp et leurs comparses (sans oublier le fidèle Grukkur, bien sûr), sera à la hauteur de cette mise en bouche. 1 : Jusqu’aux photos de leurs fiancées que les Gardes morts au combat gardaient sur eux pour se remonter le moral, collectées par Rastus pour sa… collection personnelle, et aux asticots qui grouillent dans les cadavres (très utiles pour désinfecter les plaies et comme snacks sur le champ de bataille). 2 : Et le concept a même été transposé à Warhammer Fantasy Battle avec le cycle des Black Hearts de Nathan Long. The Last Psyker – S. Lawless : Révélation La planète Banvaa, récemment purgée par l’Adeptus Astartes, était censé être un safe space pour le tout aussi récemment reformé 199ème Cadien, dont les seuls soldats d’origine sont la Capitaine Ollana et le Lieutenant Faro. Dans une galaxie aussi tumultueuse que celle que nous connaissons au 41ème millénaire, cependant, même les zones didacticielles ne sont pas sûres à 100%. C’est ainsi que la mission de reconnaissance des ruines de la cité de Cliath confiée à nos héros et leurs nouveaux frères et sœurs d’armes – clairement pas au niveau d’un honnête Garde cadien, soit dit en passant – tourne rapidement à la foire d’empoigne. Malgré la présence d’un Psyker sanctionné (Karleth) sur la feuille de match côté impérial, le Marteau de l’Empereur se fait embusquer par une bande de Cultistes chaotiques horriblement mutés dès son entrée dans les décombres de la ville. Heureusement que la mission de Karleth était spécifiquement de scanner les lieux afin de repérer un éventuel guet-apens, hein. Bien que cette première empoignade se termine par une victoire mineure pour les Cadiens, en grande partie grâce au pouvoir « Lumen au Maxxx » de Karlito, qui carbonise le mutant baraqué qui était sur le point de déchiqueter la pauvre Ollana, leur situation reste précaire. Les hérétiques disposent en effet de leur propre Psyker, qui prend un malin plaisir à rendre fou les bidasses impériaux sans que Karleth semble en mesure de s’y opposer. Et pour cause, notre ami est en grande conversation psychique avec une hot single girl in his area, Allivandra de son petit nom, qui cherche à le convaincre de renier un Imperium mutophobe et liberticide. Bien qu’il sache que son devoir lui impose de repousser les avances de cette tentatrice, Karleth n’en est pas moins douloureusement indécis, et lorsque la situation tourne réellement au vinaigre (tous les Gardes Impériaux survivants à part nos protagonistes – et une blessée comateuse à laquelle il manque une jambe – s’égaient aux quatre vents dans les ruines après une attaque psychique soutenue), il en profite pour se faire la malle pendant qu’Ollana et Faro tentent de regrouper leurs ouailles. L’intrigue se dénoue dans le temple de Cliath, où nos trois personnages finissent par se retrouver. Karleth, qui a suivi la voix d’Allivandra et est tombé sous la coupe de cette dernière, est à deux doigts de finir en hôte du Démon que cette dernière voulait invoquer dans le Materium pour continuer la lutte contre l’Imperium. Ollana interrompt le rituel et abat la Cultiste, mais arrive trop tard pour tirer Karleth de sa transe. La Capitaine se serait sans doute fait laver au corps à corps par le Psyker possédé, n’eut été le timing impeccable de Faro, resté à l’extérieur du temple pour en miner les fondations, et qui fait tout péter à l’heure dite, comme demandé expressément par sa cheffe. Au final, Ollana et Karleth finissent donc sous quelques tonnes de roche, et Faro peut retourner au camp de base et demander à ce qu’on re-reforme le 199ème autour de sa modeste personne, même s’il semble porter la poisse… Révélation …On ne connaîtra jamais la suite de la carrière de cet ultime survivant cependant, car la nouvelle se termine sur la réalisation qu’il a lui aussi succombé à l’infestation chaotique qui imprègne les ruines de Cliath, et qu’il n’est plus désormais qu’un réceptacle vide pour la première entité chaotique qui passera par là. GAME OVER… Press Start to try again… Débuts assez corrects pour Shauna Lawless dans l’univers sans foi ni loi de Warhammer 40.000 avec ce ‘The Last Psyker’ (dont on ne sait pas s’il s’agit de Karleth ou d’Allivandra, au passage). Même si le déroulé et le rythme de l’histoire qu’elle nous sert apparaissent de temps à autre assez heurtés, et que les motivations des antagonistes auraient gagné à être davantage éclaircies (là ça fait un peu trop random culte chaotique qui a miraculeusement survécu à une purge et attend patiemment qu’une proie facile se présente), j’ai bien aimé la fin très grimdark qu’elle donne à son histoire, et qui montre qu’elle a bien compris que cette franchise n’était pas faite pour les âmes sensibles. Voyons ce que ça donnera par la suite. Exterminator – M. Vincent : Révélation Sur le monde glacé d’Enbael IX, un convoi militaire s’ébranle depuis Refinery City One (RC1) en direction de l’astroport le plus proche, afin d’y livrer du matériel à haute valeur stratégique. Pour le pilote Larno Semic, il s’agit d’un baptême du feu et du froid, puisqu’il vient prendre la place du précédent conducteur du Leman Russ Exterminator Nawa, mort pendant le siège de RC1. À peine le temps de faire la rencontre de ses camarades d’habitacle (la Caporale Mebethé, les artilleurs Raqesh et Dmekinou, et – surprise du chef – le Commissaire Goroth) qu’il faut partir à travers la toundra pour une escapade de plusieurs jours, en compagnie d’un autre Leman Russ (Tarva), d’un véhicule citerne et du transport du Munitorum contenant la précieuse marchandise précitée. Si la mission a l’air simple sur le papier, l‘influence délétère de Goroth sur le moral de l’équipage et le manque d’adéquation entre le climat glacial d’Enbael IX et les compétences des (Hot) Desert Raiders de Tallarn, monde d’origine de Larno et ses camarades, transforment rapidement l’expédition en chemin de croix. Alors qu’une tempête est sur le point de s’abattre sur le convoi au soir du second jour de trajet, un appel à l’aide retentit soudain sur la radio du Nawa : le véhicule du Monitorum s’est renversé, et son équipage a besoin d’aide… Révélation …Réquisitionné par Mebethé pour investiguer à ses côtés, Larno est aux premières loges quand la raison de l’accident se fait connaître : un Night Lord émerge en effet de la carcasse du véhicule et commence à étriper à mains nues les membres d’équipage. Courageux mais pas téméraires, les deux Tallarn rebroussent illico chemin et vont se barricader dans leur Leman Russ. Sur l’ordre du commandant du convoi (un poisson nommé Wanda Mordian nommé Gebirsk), les trois véhicules survivants se lancent dans une traque de l’Astartes hérétique, qui a cependant beau jeu de faire tourner ses poursuivants en bourrique dans l’épais blizzard qui souffle désormais. Le Tarva et son équipage sont les premières victimes du Space Marine psychotique, qui pour n’avoir pas d’arme à disposition, reste tout à fait capable d’arracher la coupole du tank sans d’autre assistance que son armure énergétique, et de faire la tête au carré à ses occupants. Gebirsk comptant parmi les victimes, Mebethé devient l’officier en charge de la mission, et décide de rebrousser chemin vers RC1 pendant qu’il est encore temps. Elle s’heurte toutefois au déni catégorique du Commissaire Goroth, qui menace de l’exécuter sur le champ si elle ne continue pas la traque du Night Lord en goguette, que l’on comprend être le « colis » à livrer à l’astroport. Contrainte par l’inflexibilité de son copilote, qui n’hésite pas à abattre Raqesh pour avoir invoqué le nom de l’Empereur du Trône en vain, Mebethé s’exécute mais les choses vont de mal en pis pour les Gardes Impériaux, qui perdent coup sur coup leur véhicule citerne dans une explosion et leur train de chenille gauche, laissant Nawa en plan au milieu de la toundra. Afin d’attirer l’attention du haut commandement sur l’échec de leur mission, les tankistes décident d’utiliser leur reste de carburant pour allumer un feu de signalement, dans l’espoir qu’il sera détecté par les satellites impériaux. C’est le moment que choisit Night Shyamalord pour passer à l’attaque, et comme on peut s’y attendre, nos héros ne font pas le poids face à ce colosse génétiquement modifié aux penchants sadiques. Témoin du suicide par immolation de Dmekinou et de l’agonie interminable de Mebethé, Larno décide qu’il en assez vu et s’extrait de l’habitacle pour piquer son meilleur sprint à travers la pampa gelée. Avec un peu de chance, il parviendra bien à distancer son ennemi, très occupé à apprendre à cette nuque roide de Goroth les vertus de la psychologie appliquée, pas vrai ? Révélation …Malheureusement pour Larno, s’il y a une chose que les Commissaires détestent plus que les Space Marines du Chaos, ce sont les couards. Le Tallarn finit donc sa course folle avec un bolt dans le dos, et survit assez longtemps étendu dans la neige pour recevoir les sincères remerciements du Night Lord, après qu’il ait terminé son rendez-vous prise de tête avec Goroth. Les fils de Konrad Curze ont bien des défauts, mais au moins ils sont polis, on ne peut pas leur retirer ça. ‘Exterminator’ aurait pu prétendre au macaron Warhammer Horror, vu l’ambiance glaçante qui se dégage de ces quelques pages1, l’ironie étant que le titre ne s’applique pas uniquement au char impérial, mais également et surtout au colis que ce dernier devait livrer. Mike Vincent propose ici une nouvelle efficace et maîtrisée, illustrant parfaitement l’absurdité – envoyer un régiment de Tallarn sur une planète de glace – et le fanatisme – abattre ses propres troupes alors que l’on est confronté à un ennemi pratiquement invulnérable – de la machine de guerre impériale, même si un détail (en quoi le fait que Gebirsk ne soit pas Mordian au final est-il important ?) aurait pu être davantage explicité. Tebba sur le gâteau, on a le droit à un peu de fluff sur la culture de Tallarn, ce à quoi je ne dis pas non. 1 : On notera que la mode semble être aux histoires d’horreur se passant dans l’habitacle confiné d’un tank impérial, puisque Richard Strachan a également exploité cette idée dans son ‘Imperator Gladio’ (2021). Et voilà qui conclut cette revue de l’Astra Militarum Week 2024, qui aura été assez qualitative dans l’ensemble. Avec des milliers de régiments se battant pour l’Imperium à travers la galaxie, chacun avec sa propre culture et approche de la guerre, la Black Library peut continuer longtemps à nous proposer ce genre de semaine thématique, surtout si elle décide de se détourner un peu de ses chers Cadiens et à se pencher sur d’autres combattants de la Garde Impériale. Le fera-t-elle ? Rendez-vous dans quelques mois pour le savoir… Schattra, "hommage aux vétérans" Modifié le 11 novembre 2024 par Schattra Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
deathshade Posté(e) le 12 novembre 2024 Partager Posté(e) le 12 novembre 2024 Merci Shattra pour ces revues de nouvelles, toujours aussi plaisantes à lire. J'ai juste une question pour la dernière, je ne suis pas sûr d'avoir bien compris. Révélation Le Night Lord est le paquet. Il s'agit d'un prisonnier de guerre ? Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Schattra Posté(e) le 12 novembre 2024 Auteur Partager Posté(e) le 12 novembre 2024 Merci pour ton retour @deathshade ! Je te confirme, c'est bien le cas. On n'en sait pas plus sur comment il est arrivé là, ni ce que le camp impérial avait comme plan pour lui, mais en tout cas, certains échantillons sont plus sûrs morts que vivants... Schattra, "il est reparti comme il est venu" Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Miles Posté(e) le 13 novembre 2024 Partager Posté(e) le 13 novembre 2024 Il y a 2 heures, Schattra a dit : On n'en sait pas plus sur comment il est arrivé là, ni ce que le camp impérial avait comme plan pour lui Quand il as appris qu'on aller le traiter dans le respect de la convention de Genève, il as paniqué... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Schattra Posté(e) le 17 novembre 2024 Auteur Partager Posté(e) le 17 novembre 2024 Le 13/11/2024 à 02:28, Miles a dit : Quand il as appris qu'on aller le traiter dans le respect de la convention de Genève, il as paniqué... Et on peut le comprendre... Finalement, la seule faction qui traite ses prisonniers de guerre de façon honorable, ça reste les Tau (et même eux, je ne sais pas s'ils seraient prêts à laisser le bénéfice du doute à un Night Lord...). Ajout des retours de @gilian sur Necromunda ('Necromunda Underhive - Uncut Short Stories' ; 'Underhive' ; 'Uprising') et des nouvelles de l'Astra Militarum Week 2024'. 'The Battle For Dome Seven-Seven-Three', 'Pit Fights', 'Spider Daemons', 'Medecine Man', 'Retribution', 'Urban Legend' et 'Paradise' (J. Green) 'The Birth of Hunger' (D. Annandale) 'His Terrible Visage' (G. Kloster) 'Sludge Harbour Payback' (J. D. Hill) 'Low Lives' et 'The Last Voyage of Elissa Harrow' (D. Flowers) 'Banner-Jarl' (W. McDermott) 'Long Way Home' (F. Wiltgren) 'Cut and Gut' et 'Emp-rah’s Eye' (G. Haley) 'Wanted: Dead', 'Dead Drop' et 'A Common Ground' (M. Brooks) 'Dirty Dealings' (R. Harrison) 'Redemption' et 'Burned' (D. Hinks) 'Death’s Head' et 'Red Salvage' (J. Reynolds) 'Once a Stimm Queen' (R. MacNiven) 'Scar Crossed' (N. Kyme) 'Tattershield' (W. Crowe) 'The Strength of Symbols' (C. Harris) 'Those Without Mercy' (C. Davis) 'The Last Psyker' (S. Lawless) 'Exterminator' (M. Vincent) Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Schattra Posté(e) le 3 décembre 2024 Auteur Partager Posté(e) le 3 décembre 2024 (modifié) Le suspens aura duré jusqu'au dernier moment, ou presque, mais nous aurons encore une fois droit cette année à un calendrier de l'avent de la part de la Black Library. Sans plus tarder davantage, lançons nous dans la découverte du millésime 2024, qui commence de fort belle façon avec le Fehervari de l'année. Nightshift Nineteen - P. Fehervari : Révélation C’est un grand jour qui se prépare pour Izaq Sneddon, humble citoyen de la Ruche Carceri, située sur le monde nocturne de Sarastus. Après des années d’un dur apprentissage, guidé par la foi profonde dans le Dieu Doré (la version de l’Empereur vénérée par les habitants de cette planète, où le noir fait vraiment peur) que lui inculqué sa chère maman, un peu sorcière Psyker sur les bords, il va enfin rejoindre le service actif au sein de la Congrégation Canope, dont le rôle est d’entretenir les lumières artificielles qui recouvrent le dôme de Carceri, et protègent ce dernier des terreurs nocturnes qui rôdent dans les ténèbres. Cet accomplissement notable est toutefois légèrement gâché par le « numéro de tirage » qui échoit à notre fringant cadet, et qui le verse dans l’équipe en charge de l’entretien du secteur 19. Passe encore le « 1 », qui est assez neutre, comme lui a appris sa tendre mère – passionnée de numérologie, comme beaucoup d’entre nous j’en suis sûr. Mais le « 9 », ça craint vraiment du boudin, car ce n’est définitivement pas un chiffre auquel on peut faire confiance, pas vrai ? Ces sombres pensées ne sont en rien éclaircies par une vision qui frappe Izaq alors qu’il digère péniblement l’annonce de son affectation, et qui prend la forme d’une sorte d’araignée ténébreuse le fixant depuis un recoin. Alors qu’il se prépare à rejoindre son équipe pour sa première tournée, nous apprenons plus sur le passé de notre jeune premier, qui, comme beaucoup des miséreux de Carceri, n’a pas eu la vie facile jusqu’ici. Elevé dans un climat de dévotion mystique à l’Empereur par sa mère, qui n’hésita pas à employer la manière forte, aussi connue sous le nom de scalpel, pour expurger de son fils toute pensée impure, Izaq finit par couper les ponts avec elle après qu’elle soit devenue accro à la Vita Ephemera, une cochonnerie en conserve l’ayant fait quadrupler de volume et privée de toute mobilité. En plus de ces relations familiales compliquées, Izaq a été légèrement traumatisé par une visite irréfléchie qu’il avait fait, étant encore très jeune, sur la scène d’un crime tellement horrible que les Arbites s’étaient pour une fois déplacés pour enquêter, et ayant eu lieu à l’étage 131 de la tour où il résidait avec sa mère. Persuadé de pouvoir bannir les démons par sa seule fortitude mentale, l’apprenti Chevalier Gris s’était fait une peur bleue noire en contemplant l’intérieur de l’appartement où le meurtre avait pris place, après que les scellés condamnant la pièce se furent rompus de façon suspecte. Une fois dans l’ascenseur qui l’emmène vers sa première mission, Izaq se fait assaillir, de façon à moitié littérale, par la même vision que celle qu’il avait eu quelques heures plus tôt. Alors que l’apparition commence à se matérialiser dans l’habitacle en se glissant par une anfractuosité, le jeune homme parvient à la bannir en fermant les yeux très fort et en répétant à tue-tête qu’elle n’est pas réelle. Tu veux ou tu veux pas lui rétorque l'ectoplasme, qui a toutefois la bienséance de disparaitre après lui avoir léchouillé le doigt. On se doute toutefois bien qu’il ne s’agit que d’un bref répit, et que cette apparition ténébreuse n’a pas fini de persécuter notre héros. Enfin, nous passons quelques pages aux côtés du chef d’équipe Bryn Bosch, qui attend l’arrivée de son nouvel équipier – Izaq – avant de partir en mission. Vétéran blanchi sous le harnais auquel on ne la fait pas, Bosch est toutefois hanté par le souvenir de sa dernière tournée d’entretien, au cours de laquelle il a perdu un camarade et ami (Renny) d’une manière particulièrement atroce. Depuis, le fantôme de ce dernier se manifeste régulièrement, toujours pour lui annoncer que « il y en a beaucoup plus là d’où ils viennent » (ce qui peut sonner un peu raciste sur les bords, mais s’applique aux lurks qui lui ont fait la peau), et que « s’il éteignait la lumière, il verrait son côté sombre », ou quelque chose comme ça. L’arrivée d’Izaq, et la vision fortuite de l’étrange graffiti floral qui recouvre la paroi de la cabine de l’ascenseur, provoquent toutefois chez Bosch une hallucination digne du peintre avec lequel il partage son patronyme. Il revit le moment fatidique pendant lequel Renny a trouvé la mort, mais au lieu d’une horde de vermines tentaculaires, c’est cette fois une manifestation d’une noirceur absolue qui est responsable du décès du technicien d’entretien, et à y repenser, il semblerait que ce soit bien ce qu’il s’est passé, et que la version « officielle » de Bosch n’était qu’une couverture pour camoufler une vérité trop dérangeante. Tiré de ce flashback pas très sympathique par son nouvel équipier, qui lui demande de façon très urbaine si tout va bien de son côté, Bosch revient à lui-même et passe l’éponge sur sa courte absence. Maintenant que l’équipe est au complet, il faut partir sans plus attendre laver quelques milliers de carreaux et apporter un peu de lumière aux habitants de Carceri. Et après tout, et cette fois-ci il tiendra parole, ce sera vraiment sa dernière tournée… Peter Fehervari revient sur le monde nocturne et terrifiant de Sarastus, où s’étaient déjà passées ses nouvelles ‘The Walker in Fire’ et ‘Nightbleed’, avec une histoire beaucoup plus ambitieuse que les précédentes, mais toujours aussi atmosphérique. Les six sections de ce ‘Nightshift Nineteen’ posent en effet les bases d’un arc narratif plus complet, dans lequel le jeune Izaq Sneddon et son mentor Bryn Bosch sont appelés à jouer un rôle majeur, accompagnés de personnages mineurs mais toujours soigneusement mis en scène par un Fehervari maître de son art, de la Mère Sneddon, addicte à la numérologie et à la malbouffe, jusqu’au fantôme supplicié et philosophe Renny, en passant par la coriace Warden Shreve, dont on espère que la traque du tueur de l’appartement de la tour Barka ne rendra pas Shevre. Cerise (noire) sur le gâteau (noir, aussi), l’antagoniste aussi mystérieux qu’arachanéo-floresque – ça fait davantage sens à la lecture de la nouvelle, je vous assure – qui poursuit nos protagonistes au cours de ces quelques pages semble fort être lié avec l’iconique Needleman qui jouait déjà les croquemitaines de service dans ‘Nightbleed’. Cela pourrait fort bien donner à la suite de cette mission de lavage de carreau grimdark une tangente avec l’histoire précédente1, qui était tellement réussie que c’en est forcément une bonne nouvelle (sauf pour Izaq et compagnie, bien sûr). Bref, Peter Fehervari marque à nouveau son territoire et les esprits avec ‘Nightshift Nineteen’, très bonne introduction à ses travaux horrifiques, au Dark Coil en général, et teaser superbement réussi d’un futur roman ou nouvelle. 1 : C’est d’ailleurs évident lorsqu’on relit ‘Nightbleed’, et que l’on réalise que l’héroïne de cette histoire vivait avec son mari au 131ème étage de la tour Barka. Schattra, d'un noir très intense Modifié le 3 décembre 2024 par Schattra Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Schattra Posté(e) le 4 décembre 2024 Auteur Partager Posté(e) le 4 décembre 2024 (modifié) On poursuit avec un habitué de la Black Library, qu'il a enrichit tant en qualité d'auteur que d'éditeur au cours des dernières années, Nick Kyme, que la fin d'année à rendu très solennel. Solemnity - N. Kyme : Révélation De retour sur Macragge après les événements couverts dans ‘Hand of Abaddon’, le nouvellement promu Capitaine de la 6ème Compagnie des Ultramarines, Ferren Areios, décide de tuer le temps avant sa cérémonie de confirmation devant le Primarque en personne – qui sait se rendre disponible pour le protocolaire malgré sa Croisade en cours, et c’est appréciable – en allant rendre hommage à son prédécesseur et mentor, feu Maximus Epathus. C’est également l’occasion pour le jeune et fringant Primaris de faire un peu de tourisme sur la planète capitale d’Ultramar, dont il connait l’importance pour son Chapitre mais n’a jamais eu le loisir de visiter depuis son entrée en service. Peu motivé par un tour guidé du Temple d’Hera, dont l’intérêt a, il faut le reconnaitre, drastiquement diminué depuis que son attraction principale s’est fait la malle, notre héros prend directement le chemin du Hall de la Solennité, immense caverne où sont gardés les sigils de tous les Ultramarines défunts, et qui fait donc office de mausolée géant pour les fils de Guilliman ayant rejoint l’Empereur. En bon mâle alpha ultra, Ferren considère bien entendu qu’il serait indigne de lui de demander des indications sur l’emplacement de la relique commémorant Epathus au personnel en charge de l’entretien des lieux (constitué en grande majorité, pour sa défense, de Servo-Crânes et de Chérubins, dont la capacité à servir de guide doit être relativisée), et passe donc plusieurs heures à errer dans le Hall à la recherche du « Ʊ » du défunt Capitaine. Guère patient de nature, et en proie à des accès de colère froide depuis son accrochage avec les agents d’Abbadon, Ferren monte lentement mais sûrement dans les tours à force de faire les cent pas dans cette grotte très mal rangée, et c’est le moment que choisit un mystérieux Astartes masqué pour révéler sa présence d’une petite remarque caustique qui ne fait rien pour apaiser l’humeur chafouine du Primaris. Assez miraculeusement, Ferren garde assez de self-control pour ne pas envoyer une droite au nouveau-venu, en dépit des réponses sibyllines de ce dernier aux interrogations hargneuses du Capitaine. Il faut dire que l’encagoulé exsude une aura aristocratique (si si) qui refroidit quelque peu les ardeurs belliqueuses du pèlerin, doué d’un sixième sens pour ne pas chercher des noises avec des personnages potentiellement influents. C’est sans doute ce que Kyme appelle la préparation tactique génomique, présente dans l’ADN des très procéduriers Ultramarines. Après quelques échanges tendus, une fragile concorde semble s’installer entre les deux hommes, renforcée par la sincère auto-critique réalisée par le compagnon de Ferren, qui lui révèle qu’il a été un assez sale type par le passé, mais qu’une grande épreuve, au cours de laquelle il a perdu des frères de bataille auxquels il tenait beaucoup, lui a appris l’humilité… Révélation …Cato Sicarius, car c’était évidemment lui, finit même par amener son nouveau camarade devant le sigil d’Epathus, qu’il a côtoyé du temps où les deux servaient comme Capitaines des Ultramarines. Laissant Ferren se recueillir devant la relique de son prédécesseur, l’ancien officier reconverti en garde du corps/diplomate de Guilliman s’éclipse paisiblement, non sans avoir donné son prénom à ce cuistre de Primaris, qui devra sans doute potasser sérieusement le Who’s Who chapitral s’il veut se montrer digne du rôle de Maître des Rites qui l’attend… Nouvelle « que sont-ils devenus ? » par excellence, ‘Solemnity’ replace sur le devant de la scène les deux personnages Ultramarines majeurs de Nick Kyme, dont la rencontre tient plus du double caméo un peu lourdingue que de l’effort crédible de faire progresser l’arc narratif de l’un ou de l’autre. N’ayant pas lu dans le détail les travaux ultramarins de Kyme, il m’a semblé que ce court format n’était qu’une énième reprise de la vieille rengaine du nouveau Capitaine Space Marine travaillé par un fort syndrome de l’imposteur, déjà exploré en long, en large et en travers par divers auteurs de la Black Library au cours des dernières décennies. Le fait que Graham McNeill ait « créé » le genre avec un autre Ultramarine – Uriel Ventris – ne fait que renforcer ce sentiment de déjà lu, tout comme le caractère soupe au lait de Ferren Areios n’est pas sans rappeler celui d’un autre héros Kymien, l’irascible Zek Tsu’gan des Salamanders. Dépourvu d’originalité et de rebondissements, très quelconque sur le plan du style et de la narration, il ne reste à ‘Solemnity’ que ses quelques ajouts au fluff, déjà fort touffu, des Ultramarines pour plaider sa cause et justifier sa lecture. Rendez-vous dans quelques années pour déterminer si Kyme a réussi à imposer l’usage de l’adjectif « astartesien » , que je n’ai pas souvenir d’avoir déjà croisé dans la GW-Fiction avant cela, mais d’ici là, on peut faire l’impasse sans remords. Schattra, sauce bleue Modifié le 4 décembre 2024 par Schattra Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Schattra Posté(e) le 7 décembre 2024 Auteur Partager Posté(e) le 7 décembre 2024 (modifié) Pour la troisième entrée de ce calendrier, on accueille un petit nouveau au sein de la Black Library, en la personne de Sam Ryan, qui nous emmène tout droit à Varangantua pour un braquage ambitieux. Call of Oblivion - S. Ryan : Révélation Lorsque la compagnie du Sergent Lugo Dax fut envoyée par le riche industriel Julius Coradina pour mater une insurrection de travailleurs ayant perturbé la production de munitions de son consortium, aucun des soldats déployés sur cette mission de maintien de l’ordre ne fut mis au courant que l’usine gréviste était spécialisée dans les bombes à radiation. Au cours du massacre qui s’ensuivit, Dax et ses hommes furent ainsi sévèrement irradiés et, des années plus tard, seule une poignée de ces vétérans s’accroche encore péniblement à la vie. Voilà pour la tragic origin story de cette nouvelle de rad and revenge, un genre très populaire dans la culture populaire du 41ème millénaire. Lorsqu’un membre du cartel Vidora (Axil) propose à Dax de participer à une opération punitive contre le même Coradina, coupable de n’avoir pas honoré sa part d’un marché conclu avec l’organisation criminelle, l’ancien Sergent est trop heureux de marcher de la combine, et avec lui les membres survivants de son escouade (Marzic, Reiner, Leona et Vidov). Profitant de la cérémonie de passation organisée par Julius en l’honneur de sa fille et héritière Elisia, la fine équipe infiltre le manoir du magnat en se faisant passer pour des membres de sa sécurité personnelle, et lui extorque sa précieuse épée énergétique Oblivion sous la menace des armes. En plus d’être le symbole de la lignée des Coradina, Oblivion est une relique d’une fabuleuse valeur marchande, et la part qui reviendra aux braqueurs leur sera fort utile pour financer leur traitement et prolonger un peu leur triste et anémique existence. Comme on peut s’y attendre, un dodu grain de sable ne tarde pas à venir se glisser dans les rouages bien huilés du plan infaillible concocté par Dax, sinon ça ne serait pas drôle. En l’occurrence, c’est le caractère soupe au lait de l’ancien officier qui vient lui jouer un vilain tour : rendu fou de rage par le mépris affiché par Julius Coradina envers le prolétariat de Varangantua – ce qui n’est somme toute pas très étonnant de la part d’un membre de la haute société d’un monde ruche – Dax fait la démonstration à l’industriel du tranchant de sa propre lame et le coupe proprement en deux, sous le regard effaré de l’assemblée. C’était précisément ce qu’il ne fallait pas faire, comme précisé au cours du briefing par Axil, car la mort de Coradina provoque le déclenchement d’un biosenseur alertant les Enforcers d’élite du Bastion U d’une situation de crise dans le manoir du notable. Ce n’est pas facile d’être un bon manager, certes, mais il y en a qui n’essaient pas vraiment, aussi. Forcés d’improviser un plan B pour s’échapper du guêpier dans lequel ils ont eux-mêmes mis un high kick, nos braqueurs d’élite délités laissent un de leurs membres (Leona) retenir les gardes de Coradina pendant que le reste de la troupe se rend jusqu’au point de rendez-vous fixé avec le cartel Vidora pour lui remettre l’épée… Révélation …Il ne surprendra personne d’apprendre que l’infâme Axil a tendu un piège à ses opérateurs, qu’il préfère voir morts (et surtout, ne pas les payer) afin de ne pas laisser de trace de l’implication des Vidora dans la mort de Julius Coradina. Fort heureusement, Reiner avait flairé l’embrouille, et parvient à déjouer la surveillance toute relative des goons du cartel et à prendre leur chef en otage, avant de faire péter l’entrepôt où la rencontre prenait place d’un tir incendiaire bien placé. L’explosion tue Reiner et Axil, désorganise les gangsters, et attire l’attention des Enforcers, qui débarquent en force et tirent dans le tas. À défaut d’être un chef efficace, Dax fait preuve de grandeur d’âme et donne l’épée à Marzic, seul camarade encore en capacité de courir (un peu et pas trop vite) à ce stade, et lui ordonne de s’échapper afin de veiller sur la fille et le mari de Vidov, tandis que cette dernière et lui-même ralentiront (environ 2 secondes et demi) les Enforcers. La nouvelle se termine dans l’appartement de la famille de Vidov, dans lequel Marzic laisse le cash qu’il a réussi à obtenir en échange d’Oblivion1 en compensation de la disparition de l’ex-soldate, avant de monter dans une voiture conduite par… Reiner, qui en avait fait exprès de faire croire qu’il était mort, et de partir à la neige pour se changer les idées. Une bonne idée de pitch pour Les Bronzés font du ski au 41ème millénaire, si vous voulez mon avis. Sam Ryan nous livre un casse aux tenants et aboutissants assez embrouillés avec ce ‘Call of Oblivion’, dont une des principales erreurs est de compter sur l’empathie des lecteurs pour des personnages trop peu détaillés pour que leur sort intéresse qui que ce soit2. Ce manque de caractérisation s’exprime dès les premières pages de la nouvelle, dans lesquelles un sidekick (Reiner) vole la vedette au « véritable » protagoniste de l’histoire, Lugo Dax. Quand aux autres membres de la fine équipe rassemblée par ce vétéran en bout de course (Marzic, Leona, Vidov), ils ne diffèrent que par leurs prénoms, et la tendance de Ryan d’utiliser le terme trooper pour désigner ses personnages vient les anonymiser encore davantage. Si le casse en lui-même est facile à suivre, il n’est pas particulièrement intéressant ni palpitant, nos héros parvenant sans aucune difficulté à déjouer la sécurité de leur cible… jusqu’à ce que le scenario exige que la situation se complique, divisant le QI des braqueurs à la petite semaine par 10 en conséquence. Dans le même ordre d’idée, la trahison d’Axil est prévisible (et d’ailleurs annoncée par Dax) des pages à l’avance, retirant tout suspens du troisième acte de ‘Call of Oblivion’. Finalement, la seule surprise qui attend le lecteur à la fin de cette nouvelle est la mention d’un nouveau personnage (à moins que ça ne soit un lieu), ce qui augure peut-être d’une reprise de service pour les derniers survivants de la bande. 1 : Qu’il a réussi à refourguer au cartel Vidora, ce qui dénote une grande stupidité et/ou magnanimité des parties concernées, après le carnage qui a pris place quelques heures plus tôt. 2 : Dans le genre « anciens soldats en phase terminale faisant un dernier coup pour se venger d’une hiérarchie inhumaine », Dan Abnett a fait mieux avec sa congrégation du mélanome dans ‘Missing in Action’, et aucun des vétérans traumatisés de Surealis n’est particulièrement mis en avant. Schattra, il y a eu de la casse Modifié le 7 décembre 2024 par Schattra Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gilian Posté(e) le 9 décembre 2024 Partager Posté(e) le 9 décembre 2024 Bonsoir a tous, je profite d'un jour off de @Schattra pour poster trois nouvelles presque inédite. Pourquoi presque ? Parce que ce sont les nouvelles qui ont été rajouté au édition collector de l'aube de feu et qui comme pour toutes les nouvelles des éditions collector ne sont pas réédité par la suite malheureusement The Wolf's Hour de Marc Collins Série aube de feu 5.9 juste avant Le Tombeau de la Martyre Révélation 0 : Avant-propos Nous voici de retour avec une nouvelle presque inédite, disponible uniquement dans la version collector du roman Le Tombeau de la Martyre, tome 6 de la série Aube de Feu. 1 : L’histoire du livre Le Magos Yazran, membre de l’Adeptus Mechanicus, est à l’œuvre dans sa station spatiale lorsqu’une attaque inattendue bouleverse sa routine sacrée. 2 : L’histoire avec un grand H Révélation Yazran, magos de l’Adeptus Mechanicus, médite dans son sanctuaire orbital autour de Vandium, un satellite plongé dans le chaos des tempêtes Warp depuis l’apparition de la Grande Faille. Ce lieu, conçu pour analyser et cartographier les étoiles, joue un rôle clé pour la Navis Nobilite. Cependant, la station devient la cible d’une attaque audacieuse menée par Katla Helvintr, une Libre-Marchande opérant sur ordre direct du Régent. Lassé des lenteurs du Paternova, chef de la Navis Nobilite, le Primarque décide d’agir vite et dépêche Helvintr pour régler la situation tout en poursuivant les négociations diplomatiques. Accompagnée de ses fidèles guerriers, Katla infiltre la station. Les couloirs labyrinthiques et les défenseurs mécaniques redoutables, notamment les terrifiants Skitarii, rendent l’assaut périlleux. Malgré les pertes humaines déchirantes, Katla et son escouade progressent avec détermination. Au point culminant de l’affrontement, Katla parvient à capturer Yazran. Elle use d’une habile persuasion pour obtenir son aide : en échange de la préservation de ses recherches et de son savoir, il devra collaborer pour traverser la Grande Faille. Réalisant que cet arrangement pourrait aussi servir ses propres ambitions scientifiques, Yazran accepte. Pendant ce temps, le vaisseau de Katla, le majestueux Wyrmslayer Queen, entre en scène. À l’aide de ses puissants harpons, il arrache littéralement l’observatoire de son orbite. Bien que marquée par les sacrifices, Katla est prête à poursuivre sa mission, déterminée à sauver l’humanité dans une galaxie déchirée par le chaos. 3 : Conclusion Marc Collins démontre ici une véritable maîtrise du format court. Cette nouvelle introduit brillamment deux personnages marquants du roman Le Tombeau de la Martyre et s’intègre parfaitement dans l’univers sombre et captivant de Warhammer 40,000. Pour une fois, je n’ai rien à redire sur l’écriture de Collins. Gruntwork de Chris Wraight Série aube de feu 6.9 juste avant La mer des âmes Révélation 0 : Avant-Propos Nous voici de retour avec une nouvelle presque inédite, disponible uniquement dans la version collector du roman La Mer des Âmes, tome 7 de la série Aube de Feu. 1 : L’histoire du livre La vie à bord des gigantesques vaisseaux de guerre de la flotte impériale est un labeur incessant, un écrasement constant des corps et des âmes. Pour Urdeg, membre des équipes de maintenance, chaque jour semble un peu plus éprouvant, chaque tâche un peu plus insurmontable. 2 : Une plongée dans la mécanique implacable de l’Imperium Révélation Urdeg vit une existence rythmée par une routine implacable : réveil au son des cloches, prières austères, travail harassant, et de rares moments de répit. Il appartient à un gang chargé de l’entretien des macrocannons, ces armes colossales qui incarnent la puissance de l’Imperium. Leur entretien, considéré comme un honneur, exige une endurance physique et mentale à toute épreuve. Malgré son statut de privilégié relatif parmi les travailleurs, Urdeg subit la dureté implacable de ce système. Lors d’une opération particulièrement exigeante, il se blesse gravement à la main. Pourtant, la peur d’être jugé inapte au travail – et donc d’être "écarté" – le pousse à cacher sa blessure, malgré la douleur croissante et le risque d’infection. Cette peur illustre toute la brutalité des conditions de vie dans l’Imperium : une existence où perdre son utilité équivaut à disparaître. Au-delà de la souffrance, Urdeg trouve toutefois un fragile réconfort dans la fierté que lui procure son rôle. L’entretien des macrocannons est essentiel à la mission sacrée du vaisseau, et cette conviction l’aide à supporter son labeur. Une rencontre brève mais marquante avec son fils – lui aussi prisonnier de cette même routine – met en lumière un cycle intergénérationnel de labeur et de sacrifice, révélant l’impossibilité d’échapper à cette spirale de servitude. 3 : Une critique subtile Révélation Chris Wraight, dans cette nouvelle d’une quinzaine de pages seulement, parvient à déployer une critique saisissante du fonctionnement de l’Imperium. Au premier niveau de lecture, Gruntwork est une simple histoire : celle d’un homme, membre d’une équipe de maintenance, qui se blesse et craint pour sa survie professionnelle. Mais en regardant au-delà, Wraight dépeint une société où les individus se battent non pas pour leur liberté, mais pour conserver leur rôle d’esclaves. Urdeg ne remet jamais en question le système ; il se contente de se raccrocher à une foi inébranlable en l’Empereur, qui devient à la fois son ancre et sa chaîne. Le véritable comble de l’absurde apparaît dans la gestion des macrocannons. Le vaisseau dispose de mécanismes capables de déplacer et d’entretenir ces armes de manière autonome, grâce à des machines conçues pour cela. Pourtant, le Mechanicus refuse de les utiliser, préférant préserver les "machines sacrées" tout en exploitant la force humaine. L’Imperium, avec sa main-d’œuvre infinie, choisit de consommer des vies plutôt que du prométhium, soulignant son mépris fondamental pour l’humanité qu’il prétend défendre. Wraight met ainsi en lumière le danger des systèmes oppressifs. À travers le parcours d’Urdeg, il montre comment une foi aveugle et un labeur sans fin peuvent réduire l’individu à un simple rouage, annihilant toute quête de liberté ou d’identité. Cependant, il souligne aussi la résilience de l’humanité face à l’adversité, même dans les conditions les plus déshumanisantes. 4 : Conclusion : En conclusion, Gruntwork n’est pas qu’une nouvelle d’ambiance : c’est une exploration profonde des contradictions de l’Imperium. Urdeg, malgré son apparente insignifiance, incarne une tragédie universelle : celle de l’homme pris dans un système écrasant, qui trouve pourtant des raisons d’y rester. Chris Wraight livre ici une œuvre brillante, mêlant critique sociale et immersion dans l’univers de Warhammer 40k. Défragmentation de Nick Kyme Série aube de feu 8.1 juste apres La Main d'Abaddon Révélation 0 : Avant-Propos Et nous voilà de retour avec une nouvelle presque inédite, puisqu’elle n’est disponible que dans la version collector du roman La Main d’Abaddon, tome 8 de la série Aube de Feu. 1 : L’histoire du livre Un être hybride, mi-homme, mi-machine, se réveille au cœur d’un désert désolé, vidé de sa mémoire. Autour de lui, des ruines témoins d’un passé oublié, tandis qu’en lui, tout dysfonctionne : son corps biologique comme ses systèmes mécaniques. Fragile et désorienté, il se lance dans une lutte acharnée pour reconstituer les fragments de son passé. Peu à peu, ces souvenirs enfouis refont surface, dévoilant une histoire aussi complexe que troublante. 2 : L’histoire avec un grand H Révélation L’histoire prend un tournant épique en suivant un techno-prêtre au bord de l’effondrement, tant physique que mental. Perdu dans un désert jonché de ruines, il tente de recoller les morceaux de sa mémoire éclatée. Ses systèmes mécaniques défaillants et son état corporel précaire ne facilitent pas sa tâche. Pourtant, au fil de son périple, des fragments de souvenirs resurgissent, révélant son passé tumultueux. Il se remémore son rôle d’apprenti auprès de Demunius, un maître du Mechanicum rongé par la paranoïa. Demunius menait des expériences interdites sur une entité énigmatique, à la fois surnaturelle et humanoïde, emprisonnée dans une cage électro-éthérique. L’entité, dotée d’une voix captivante s’exprimant en quatre tonalités distinctes, lui avait promis un pouvoir inimaginable. Déterminé à saisir cette opportunité, l’apprenti trahit son maître. Il livre son sanctuaire aux forces loyalistes du Mechanicus, condamnant Demunius à une fin certaine. Profitant de ce chaos, il s’enfuit avec l’entité, bien décidé à concrétiser ses propres ambitions. Dans un autre souvenir, il est à la tête d’un vaisseau infesté par une arme biologique terrifiante : une neuro-phage, perfectionnée grâce aux connaissances de l’entité captive. Avec cette arme, il anéantit ses ennemis, s’empare du vaisseau et poursuit son ascension vers le pouvoir absolu. Ses souvenirs dévoilent également des rencontres avec des figures majeures du Chaos, notamment un lieutenant d’Abaddon le Fléau, qui lui annonce son intégration à la Main d’Abaddon, une élite au service du Seigneur Noir. Lors d’un rituel de sélection, il est confronté à une lecture de destin. À travers des épreuves ardues, il triomphe et affirme sa place parmi les élus. Enfin, un ultime souvenir émerge : celui de sa véritable identité. Il n’est pas un simple apprenti, ni un simple serviteur du Mechanicum. Il est l’Iron Magus (le Magus de Fer). Animé par un désir de vengeance, il se promet de se soigner et de régler ses comptes avec Tharador Yheng. 3 : Conclusion Une bonne petite nouvelle qui fait suite au roman et qui nous dévoile sans doute un futur antagoniste de la série (même si j’ai un doute, vu que la série se termine avec le prochain roman). On en apprend néanmoins un peu plus sur l’histoire de ce personnage que nous avons vu revenir à plusieurs reprises au cours de cette série. Je dois avouer que je n’attends jamais grand-chose de ce genre de nouvelles exclusives, mais pour le coup, je suis assez satisfait. Et voila bonne lecture a tous. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Schattra Posté(e) le 10 décembre 2024 Auteur Partager Posté(e) le 10 décembre 2024 (modifié) Merci pour le remplacement @gilian ! Je reviens à la charge avec une nouvelle intéressante, prélude à un probable roman. The Feast of Saint Luthera - V. Hayward : Révélation Le Monde-Chevalier de Bayoux s’accroche désespérément à son glorieux passé et à ses ultimes machines de guerre en état de marche, mais la vie est loin d’être rose pour ses habitants, pauvres roturiers comme nobles miséreux. Gouvernés d’une main de fer par la Roi (oui je sais, c’est particulier comme accord, mais c’est le choix fait par Victoria Hayward) Vayoud, descendante de Luthera Bataleur, première Gouverneure de la planète au moment de sa colonisation, les Bayouxiens ont sacrifié l’équilibre naturel de leur monde afin de produire les ressources nécessaires à l’entretien de leurs Chevaliers, ce qui ne les a pas empêchés d’en perdre une grande partie lors de la bataille de Taymar. Condamnés à une éternité de grisaille passée à garder des troupeaux de porcs géants dans des steppes boueuses – ça ressemble à certains coins de Bretagne, dit comme ça – le peuple de Bayoux ne peut compter que sur les festivités de la Sainte Luthera pour se changer les idées, et cette année, c’est chez le Baron DeFroy que ça se passe. Notre nouvelle débute par un combat opposant Asrien, enfant non-genré de la Roi Vayoud, à l’Armiger piloté par son écuyère/petite amie Bronn, dans le cadre d’un tournoi auquel assiste la cour. Bien que combattant à dos de cheval et avec seulement une lance explosive comme arme, Asrien parvient à toucher son adversaire mécanique, et est proclamé vainqueur de l’affrontement par sa royale mère quelques minutes plus tard, bien que cette dernière n’ait pas été convaincue par la performance de son rejeton, et ait dû se faire forcer la main par son bouffon Potemkin pour reconnaître la victoire d’Asrien. Sur le chemin du sauna d’après-joute, Asrien et Bronn font la rencontre de Gelder, fils et héritier du Baron DeFroy, qui profite de l’intimité procurée par un bain chaud pour tenir des propos très séditieux à notre héros (qui aurait pour sa part bien aimé prolonger le jacuzzi crapuleux qu’il avait commencé à prendre avec son écuyère avant l’arrivée de DeFroy, mais ce n’est que partie remise). Asrien et Gelder ont de bonnes raisons de remettre en cause le statut quo cependant : l’un comme l’autre sont encore dans l’attente de leur rite de passage (Becoming) pour devenir pilotes de Chevalier de plein droit, alors que la quarantaine approche. La faute à la rareté de ces machines de guerre sur Bayoux et la relation fusionnelle qu’elles entretiennent avec leur pilote, rendant impossible de partager un baquet avec un autre individu. En clair, tant que leurs parents sont encore en état de conduire, les deux héritiers peuvent s’asseoir sur leur envie de jouer au Gundam, ce qui est d’autant plus frustrant que le rituel de Becoming devient de plus en plus périlleux avec la prise d’âge. Un peu plus tard, et dans la salle du banquet de son château décrépit, le Baron DeFroy annonce à l’assemblée qui festoie de saucisses et de champignons qu’il a une surprise pour ses nobles invités. Ce beau monde descend dans les niveaux inférieurs de la bâtisse, où les attend un petit miracle au milieu de la gadoue : un jeune arbre a en effet poussé dans les ruines de l’ancienne cathédrale de la Dame du Sang, et c’est de mémoire de Bayouxien une première depuis des siècles. Si la vue du baliveau ravit Asrien, Vayoud, elle, n’apprécie pas du tout la surprise de DeFroy, peut-être parce qu’elle a salopé sa belle tenue blanche en se rendant sur place. Invoquant une obscure tradition de jadis, du temps où brûler une bûche était un acte tout à fait banal, elle ordonne qu’on mette le feu à l’arbrisseau pour rendre hommage à Sainte Luthera, au grand courroux de Gelder et au grand regret d’Asrien. Le lendemain, la tension n’est pas redescendue, loin s’en faut. Asrien apprend de la part des nobles de la cour que Vayoud a humilié son hôte en accordant la royale péréquation annuelle au Baron Maedoc plutôt qu’à DeFroy, dont les finances ont pourtant beaucoup souffert à cause de l’organisation du festival de Sainte Luthera. Ulcérés par ce nouvel affront, Gelder et son père ont disparu sans laisser de trace, tout comme le Chevalier de Maedoc, Vindica Corvus. Cette triple absence n’augure rien de bon pour Bayoux, et c’est pourquoi Asrien décide de partir à la recherche des hommes et de la machine AWOL, au mépris de l’interdiction prononcée par sa mère de lancer une battue. Ne possédant en effet aucune terre en son nom propre, à l’inverse des vassaux de Vayoud, la menace d’une spoliation par la couronne ne pèse pas lourd pour lui. Accompagné de Bronn, l’héritier part dans la cambrousse profonde de la baronnie DeFroy, hantée par les silhouettes massives des mastochons (des cochons supers massifs, et qui pondent des œufs) dont le sale caractère et le vorace appétit en font des menaces réelles pour un voyageur mal préparé. Après s’être entretenu avec l’ancien d’un village paysan, qui le met obligeamment sur la bonne route, Asrien finit par localiser le cadavre du Baron, à moitié dévoré par un mastochon affamé (pléonasme), et seulement identifiable grâce au sceau retrouvé sur la dépouille. Un peu plus tard, la paire vient à la rescousse de Gelder, réfugié dans les ruines d’une ancienne station météorologique pour échapper à un gigochon (un mastochon retourné à l’état sauvage et encore plus gros et buté que ses congénères domestiqués) atrabilaire. Grâce à la puissance de feu de l’Armiger de Bronn et aux talents équestres d’Asrien, la sale bête est finalement vaincue, ce qui permet au Prince d’annoncer à Gelder qu’il est désormais orphelin mais Baron (et qu’il pourra donc passer son permis Chevalier, ce qui est tout de même sympa). L’histoire se termine alors qu’Asrien et Bronn, toujours lancés sur la trace du Chevalier manquant pendant que Gelder est retourné à son château, tombent sur une scène de massacre. Une harde de mastochons a été abattue par un prédateur massif, et il y a fort à parier que ce dernier est également responsable de la mort du Baron DeFroy. L’enquête devra toutefois attendre un autre jour, car un émissaire se présente alors et annonce à Asrien que sa mort est somehow morte en son absence, et qu’il est désormais le Roi/la Reine de Bayoux. Tout cela est bien mystérieux, mais rassurez-vous, il y aura une suite… Indubitable ouverture à un arc narratif plus conséquent, ‘The Feast of Saint Luthera’ est la nouvelle de Victoria Hayward que j’ai trouvé la plus singulière et la plus réussie à ce jour. Reprenant à son compte le concept du Monde-Chevalier ayant sombré dans un Moyen-Âge steampunk au fil de siècles d’isolement et de déchéance1, l’auteur nous immerge dans un univers mêlant les canons de 40K avec des particularismes locaux intrigants pour un résultat des plus concluants, et qui donne envie de suivre Asrien dans la suite de ses aventures. A titre personnel, je dois avouer que les variations relatives au genre des personnages, qui vont de l’absence pure et simple (Asrien, qui est neutre de ce point de vue) jusqu’à l’inversion (Vayoud, Roi féminin – et pas Reine – et son consort la Marquise Valice, qui est un homme) m’ont beaucoup plu, car ils suggèrent une culture propre à Bayoux plus qu’un effort de la BL pour apparaître plus inclusive dans ses récits, même si ces deux explications ne sont en rien contradictoires. Hayward n’a également pas peur de s’aventurer sur un terrain très peu exploré par ses collègues de la Black Library, la romance, en mettant au premier plan l’idylle entre Asrien et Bronn, et en évoquant les relations amoureuses de Vayoud avec ses consorts. Il est d’ailleurs assez probable que la suite de l’intrigue s’intéresse également à l’amour asymétrique unissant le.a prince.sse à son écuyère, et ce sentimentalisme rarissime dans la GW-Fiction pourrait permettre à la suite de ‘The Feast…’ de se démarquer de la concurrence. Tout n’était cependant pas parfait dans cette nouvelle, qui se termine de façon un peu trop abrupte à mon goût2, même en sachant que l’histoire va se poursuivre. De même, Hayward aurait pu davantage contextualiser l’état précaire dans lequel se trouve Bayoux, et ainsi expliquer pourquoi la disparition d’un seul Chevalier est une catastrophe majeure pour la planète, justifiant qu’Asren désobéisse formellement aux ordres de sa mère pour aller enquêter de son côté. Mis à part la mention d’une bataille dans laquelle une grande partie des machines de guerre impériales ont été détruites dans le passé, on ne sait pas quels dangers menacent ce monde, qui semble être en paix malgré sa déchéance, et nécessitent la présence impérative de Chevaliers opérationnels pour le défendre. Malgré ces petites lacunes ‘The Feast…’ est une lecture marquante pour l’amateur de nouvelles BL, dans le sens positif du terme, et j’espère vivement que la suite que Victoria Hayward donnera à cette introduction restera du même acabit. 1 : Idée déjà explorée par Gavin G. Smith dans ‘The Last Knight’ en 2020. 2 : « Tiens, on dirait qu’un monstre inconnu a massacré une harde de méga pourceaux, qui sont pourtant des bestioles bougrement coriaces et dangereuses, et peut-être est-ce également lui qui a tué le Baron DeFroy… mais pas le temps d’investiguer, je suis Roi mainten-» FIN Schattra, "...and then he was a she..." Modifié le 10 décembre 2024 par Schattra Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Schattra Posté(e) le 18 décembre 2024 Auteur Partager Posté(e) le 18 décembre 2024 (modifié) Après un petit break de quelques jours, je reviens poursuivre mon œuvre chroniquale chroniquielle chroniquienne de revue avec un personnage habitué du calendrier de l'avent puisque sa précédente venue avait eu lieu lors de l'édition 2021, le Mad Dok Grotsnik. Irreplaceable - D. Flowers : Révélation Relégué à la périphérie du camp principal de la Waaagh ! de Ghazghkull pour une raison obscure, le Mad Dok Grotsnik est absorbé par un projet aussi innovant qu’abscons pour ses assistants, dont le Grot Nurz est le porte-parole (surtout parce qu’il est le seul à ne pas avoir eu les lèvres cousues pour éviter les bavardages inutiles). Nurz a beau savoir que son boss est un génie aussi incompris que mercuriel, sa tendance à tout ramener à la sacro-sainte procédure le fait un peu tiquer, car le concept n’est pas très Ork, reconnaissons-le. L’opération est toutefois interrompue par l’arrivée pétaradante de deux bandes rivales, l’une constituée de frêles zumains à motos et buggies1, l’autre de robustes Boyz sur Squigliers. Sorti de son antre pour s’enquérir de l’origine de ce raffut, le brave Dok se prend une moto dans le buffet en récompense de son aménité, et si l’expérience n’est en rien fatale pour le praticien couturé, elle le met suffisamment en rogne (changement de la couleur de son œil bionique – du rouge au vert – à l’appui) pour qu’il arrache la tête du Boy le plus proche après avoir fracassé le crâne de son Squiglier d’un coup de poing bien placé. Fort heureusement, le fidèle Nurz sait comment réagir dans de telles situations, et profite de son agilité ainsi que des larges épaules du Dok pour lui grimper sur l’échine et lui planter une seringue de tranquillisants dans le bulbe rachidien. Après quelques secondes à courir comme un dératé pour sauver sa vie, le cocktail fait effet et le Grot peut enfin ramener Grotsnik à la raison. Jamais à court de surprises pour son entourage, le Dok décide ensuite de passer un coup de fil à un ami au Big Mek Ironskull, qu’il a opéré récemment. S’il espérait une intervention de ce dernier pour se sortir du pétrin, c’est toutefois raté. Son ex patient est furieux contre lui à cause de complications post-opératoires, dont Grotsnik refuse catégoriquement d’endosser la responsabilité, rejetant la faute sur les implants technologiques qu’Ironskull lui a remis pour greffe. L’échange tourne court après une franche engueulade qui aurait fait passer une course de stock-car pour le clapotis d’un ruisseau, Ironskull se permettant de raccrocher au nez du Dok comme s’il n’était qu’un vulgaire télémarketeur. Où waaagh le monde, je vous le demande ? Cette journée très mouvementée n’est toutefois pas terminée. Le Painwagon dans lequel Grotsnik opère est soudainement percuté par un OONI (Objet Ork Non Indentifié), qui l’envoie sur le flanc après plusieurs tonneaux. Un peu sonnés, le Dok et ses assistants sont sur le point de lancer les réparations lorsque se présente Ghazghkull en personne, et pas dans un bon jour. Le Prophète de la Waaagh vient signifier son mécontentement à son médecin traitant, qu’il considère comme un gros nul surcoté, puisque son seul véritable succès n’est autre que lui-même. Cette attaque non-déguisée sur sa compétence touche au cœur Grotsnik, qui se considère non seulement génial, mais également irremplaçable pour maintenir Ghazghkull en état de marche. Enragé par ces critiques, le Dok commet l’erreur de vouloir étrangler l’Ork le plus puissant de la galaxie à mains nues pour lui apprendre le respect, et se retrouve avec une nuque brisée et un bras en moins pour sa peine. Si ces blessures auraient eu raison de n’importe quel humain, Tau ou Eldar (races fragiles), il en faut plus pour venir à bout d’un Ork, et à plus forte raison d’un Ork aussi optimizé que Grotsnik. Avec l’aide de Nurz et de son équipe, il sera bientôt opérationnel à 100%, et il sera alors temps de chercher des pièces de remplacement, pour lui et pour Ghazghkull… Denny Flowers reprend le flambeau à Nate Crowley (‘Mad Dok’, ‘Ghazghkull Thraka: Prophet of the Waaagh!’) pour poursuivre l’exploration du personnage torturé (et tortionnaire) du Mad Dok Grotsnik, dans une nouvelle que j’ai trouvée un peu trop mouvementée pour être facile à comprendre. À moins que cela ne soit explicité ailleurs et/ou plus tard (c’est-à-dire après décembre 2024, date de publication originelle de ‘Irreplaceable’), on ne sait pas pourquoi le Mad Dok a été exilé par Ghazghkull et pourquoi ce dernier décide soudainement d’aller lui dire ses quatre vérités, et quelles relations il entretient avec le Big Mek Ironskull2 , qui doit forcément être un personnage important pour que Flowers lui consacre tant de temps. On ne sait pas non plus vraiment où est-ce que la nouvelle prend place, la présence au casting d’humains rendant assez improbable l’hypothèse du vaisseau amiral de Ghazghkull, qui était pourtant là où on pouvait s’attendre à trouver ce dernier. Enfin, le fait que Flowers ait « remplacé » l’assistant principal de Grotsnik (Drippa dans la nouvelle ‘Mad Dok’) sans raison valable me semble un peu grossier. D’un autre côté, ‘Irreplaceable’ met bien en scène la tension existante entre ses deux personnages principaux, et laisse envisager que le statut quo entre ces derniers sera bientôt bouleversé… autant que faire ce peut (on n’oublie pas qu’ils sont tous les deux des personnages nommés avec des capacité de résurrection supérieures à la moyenne). Tout n’est donc pas à jeter. 1 : Le retour des Diggas ? Moi en tout cas, je veux y croire ! 2 : Qui est un nom qui existe déjà pour un Ork… mais à Age of Sigmar. Schattra, "pas de bras... on fait avec" Modifié le 18 décembre 2024 par Schattra Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Hammerstein Posté(e) le 19 décembre 2024 Partager Posté(e) le 19 décembre 2024 Ha, ha ! Cette dernière nouvelle mettant des Orks (et parmis les plus célèbres) m'aura bien fait marrer juste en imaginant le tableau. Une bonne histoire Orks: on ne comprend pas grand-chose des tenants et aboutissants (et les protagonistes guère plus) mais au moins on rigole. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gilian Posté(e) le 22 décembre 2024 Partager Posté(e) le 22 décembre 2024 Le 18/12/2024 à 22:34, Schattra a dit : Après un petit break de quelques jours, je reviens poursuivre mon œuvre chroniquale chroniquielle chroniquienne de revue avec un personnage habitué du calendrier de l'avent puisque sa précédente venue avait eu lieu lors de l'édition 2021, le Mad Dok Grotsnik. A mince c'est plus Nate Crowley qui s'occupe de Mad-Dok, sinon pour Drippa je crois qu'il a eu un petit soucis pendant l'éveil Psychique avec un space wolves mais je suis plus très sur Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Schattra Posté(e) le 27 décembre 2024 Auteur Partager Posté(e) le 27 décembre 2024 (modifié) Le 22/12/2024 à 17:30, gilian a dit : A mince c'est plus Nate Crowley qui s'occupe de Mad-Dok, sinon pour Drippa je crois qu'il a eu un petit soucis pendant l'éveil Psychique avec un space wolves mais je suis plus très su J'oublie toujours de checker l’Éveil Psychique, heureusement que tu es là @gilian ! Dernière nouvelle 40K calendaire de 2024, et nous allons faire la connaissance d'une authentique célébrité du 41ème millénaire, le Red Gobbo en personne. Da Kaper Krew - J. Woolley : Révélation Sur le pont (merci @Miles) du Big Thumpa, comme partout ailleurs dans la galaxie d’ailleurs, l’humble Grot vit sous la tyrannie brutale et injuste de l’Ork, pour l’unique raison que le second a un corps de lâche, comme le dit le poète, alors que le second est très solidement charpenté. A quoi tiennent les rapports de classe, parfois, je vous le demande. Coupable d’avoir mal entendu et/ou exécuté un ordre du Mekboy Zapdaks, le Grot Slipbit se fait sévèrement corriger par son patron, qui le laisse à deux doigts de la mort après que notre inconscient héros se soit pris à souhaiter la venue de l’énigmatique Red Gobbo, défenseur du prolétariat vert partout où il est exploité (donc partout), sans réaliser que Zapdaks était toujours dans les parages, et goûtait logiquement très peu aux aspirations révolutionnaires de son sous-fifre. On ne saura pas si la raclée subie par Slipbit ou les pensées émues de ce dernier envers son idole ont précipité ce qui suit, mais à son réveil, Slipbit a la surprise et la joie de contempler le tristement célèbre Red Gobbo, qui lui révèle qu’il l’a choisi pour intégrer son Kaper Krew, assemblée dont les membres ont été triés sur le volet en raison de leurs compétences uniques. En plus de Slipbit, qui intègre cet auguste aéropage en qualité de mécano, on y retrouve les « gros » bras (tout est relatif quand on se compare à un Ork) Digga et Glut, le chétif Zitzog et le rusé Dagzat. À eux cinq, le Kaper Krew sont de taille à saisir le contrôle du Big Thumpa, grâce à l’exécution d’un plan en quatre cinq plusieurs étapes, soigneusement élaboré par leur meneur. Le premier haut fait des conspirateurs consiste à subtiliser le kikoup’ favori du Nob Zuggak ‘Eadpuncha, après avoir glissé un puissant somnifère dans sa bière de champignon afin de s’assurer de sa coopération. Ensuite, c’est le rival de ‘Eadpuncha, Grok Grotstompa, qui fait les frais de la conspiration Grot. Grâce à l’usage d’un sédatif concocté par le Painboy du bord, et surtout au sacrifice désintéressé de Digga et Glut, réduits en bouillie par Grotstompa (qui mérite bien son nom) lors de l’inoculation de la substance au Nob, ce dernier tombe dans les bras de Morkphée, et est placé dans la soute du Big Thumpa avec le kikoup’ de ‘Eadpuncha. Ne reste alors plus qu’à informer ‘Eadpuncha que son préssssieux a été chapardé par ce fieffé coquin de Grotstompa, puis à porter aux oreilles du Big Boss en personne, le lovecraftien ‘Ardgutz (que je qualifie ainsi car il ressemble à un tonneau, et donc par extension, à un Ancien) la rumeur selon laquelle ses deux lieutenants sont en train de comploter dans son dos pour le renverser, et voilà (en Grot dans le texte) ! Tout ce beau monde converge dans la joie et la bonne humeur vers la soute où Grotstompa émerge doucement du coltar, et si Zitzog et Dagzat ne parviendront pas à garder leur intégrité physique intacte au cours des événements confus et violents de ce grand final, leur sacrifice permet au Red Gobbo de dépressuriser la soute où les meneurs Orks sont sur le point de s’écharper sur un gros malentendu, précipitant toute la clique dans la froideur frisquette de l’espace, où même la solide physionomie Ork ne peut vous garder en vie très longtemps. Le Big Thumpa est donc prêt à passer sous pavillon Grot, et Slipbit à endosser le rôle de second offissiel du Red Gobbo… ce que dernier refuse catégoriquement. Les légendes s’écrivent dans la solitude, c’est bien connu. Le Red Gobbo a indéniablement attiré l’attention de la Black Library en ce début de décennie, mais pour ma part, ‘Da Kaper Krew’ constitue ma première rencontre avec le Lénine Grot, et je n’avais donc aucun point de comparaison avec les précédentes sorties consacrées à ce révolutionnaire à la peau verte au moment de m’atteler à cette critique. Dans l’ensemble, Justin Woolley met en scène une insurrection du prolétariat fungique contre ses grands cousins de manière rythmée, efficace et souvent drôle (et assez violente, ce qui peut surprendre compte tenu du caractère bouffon du Red Gobbo, mais est finalement assez approprié quand on considère les rapports de force entre Orks et Grots), ce dont je lui sais gré. J’aurais en revanche apprécié qu’il se penche davantage sur certains traits de personnalité de son héros, afin de mieux justifier son appartenance à l’univers de 40K. En effet, si les Gretchins sont génétiquement codés pour se complaire dans leur condition d’esclaves de leurs grands cousins, comme il l’explique doctement au tout début de son propos, l’existence même du Red Gobbo est un paradoxe insoluble, sans parler de sa capacité à s’attirer des sympathisants. Dans un autre registre, Woolley se contente de faire apparaître son héros à Slipbit à la fin du prologue de la nouvelle, sans que l’on sache comment un individu probablement détesté et recherché par tous les Orks de la galaxie a pu prendre pied sur le Big Thumpa, et quel est son intérêt à prendre le contrôle d’un seul vaisseau si son objectif final est de libérer tous les Grots de la galaxie. Peut-être que ces points ont été traités dans d’autres publications, mais l’auteur aurait pu prendre la peine de faire référence à ces éléments, même de façon superficielle, dans son récit. Sympathique mais pas enthousiasmant, donc. Schattra, "...et l'internatiooooonaaaaleeeeeeuh sera le genre gretchiiiiiiiiin !!!!" Modifié le 31 décembre 2024 par Schattra Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Hammerstein Posté(e) le 27 décembre 2024 Partager Posté(e) le 27 décembre 2024 Ha, ha ! Da Red Gobbo est prêt à se battre jusqu'au dernier grot pour mener à bien sa révolution ! Je doit avoir un viiiieux White Dwarf traitant du personnage, du temps où il avait une fig dressant fièrement l'gran'drapo'rouj' de la révolte ! Je promets d'y jeter un œil pour voir s'il y a plus d'infos; mais à l'époque le Red Gobbo n'étant pas encore la mascotte de GW, il doit y avoir quelques divergences... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gilian Posté(e) le 29 décembre 2024 Partager Posté(e) le 29 décembre 2024 Il commence a y'en avoir des histoire sur le Red Gobbo... 4 romans.... 1 nouvelles.... plus ça participation a deux romans de la série Ufthak Buzenoire (alors oui il a pas le nom de red gobbo dans Chef de guerre mais il écrit quand même le petit livre rouge de la révolution..... Et Mike Brooks a poussé le vice jusqu’à réellement l’écrire pour la version collector 80 pages petit format comme Mao....) Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Schattra Posté(e) le 29 décembre 2024 Auteur Partager Posté(e) le 29 décembre 2024 Merci pour vos retours, @Hammerstein et @gilian ! Je me suis rendu compte que 'Da Kaper Krew' était en fait l'introduction d'un roman court écrit par le même Woolley, 'Long Live Da Red Gobbo'... qui n'est pas dans 'Da Red Gobbo Collection'. Je m'y perds un peu dans le suivi de cet anarchiste à la peau verte. Mis à jour du sujet avec les nouvelles du calendrier de l'avent 2024 et les nouvelles Aube de Feu "collector" chroniquées par gilian. 'Nightshift Nineteen' (P. Fehervari) 'Solemnity' (N. Kyme) 'Call of Oblivion' (S. Ryan) 'The Feast of Saint Luthera' (V. Hayward) 'Irreplaceable' (D. Flowers) 'Da Kaper Krew' (J. Woolley) 'The Wolf's Hour' (M. Collins) 'Gruntwork' (C. Wraight) 'Defragmentation' (N. Kyme) Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Miles Posté(e) le 30 décembre 2024 Partager Posté(e) le 30 décembre 2024 Le 27/12/2024 à 20:38, Schattra a dit : Sur le point du Big Thumpa, c Sur le pont! C'était le Pont! J'ai compris qu'à la moitié du texte qu'on était sur un vaisseau! Bon, faut dire aussi que j'associe Red Gobbo à Gorka Morka dont je m'attendait pas à le voir ailleurs... A noter que de ce que j'en sais, notre Kamarade vert vient du jeu éponyme ou il est un personnage spécial disponible pour la faction des rebelles grots, des gretchins qui luttent pour le droit suite à une sombre histoire de médaille qui décide kikirentre et kikirentrepas dans le space hulk le jour du départ. Faction dont les ressources dépendait à la fin de chaque partie des exploits des gretchins exposé au Comité révolutionnaire. Et au jet de baratin pour gonfler les dits exploits ^^ Voilà, je sais pas si ça aide pour l'origine du perso... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Schattra Posté(e) le 8 février Auteur Partager Posté(e) le 8 février (modifié) Bonjour à tous et bienvenue dans cette revue de ‘The Dark Coil – Damnation’, premier recueil consacré par la Black Library à l’œuvre, singulière et envoutante, de Peter Fehervari. Malgré une quinzaine d’années d’excellents et loyaux (à ma connaissance, il n’a publié que pour le compte de la BL) services au bénéfice de la GW-Fiction et une quarantaine d’œuvres à son actif, la prose de Fehervari n’a jamais bénéficié de la mise en avant dont bénéficient les têtes d’affiche de la maison d’édition de Nottingham, et demeure à ce jour une sorte de plaisir d’initié. On ne peut que déplorer et s’étonner de ce manque de reconnaissance, car une chose est (quasiment) sûre : quiconque pénètre dans le Dark Coil, nom donné par l’auteur à « son » pré carré de Warhammer 40.000 tombe rapidement sous le charme vénéneux de ce mystérieux recoin de la galaxie, où les secrets sont légion et la folie et la mort rôdent à chaque page1. Ce premier opus – au moins un autre suivra – viendra, en tout cas je l’espère, donner un coup de projecteur bienvenu sur les travaux de Fehervari et augmenter son lectorat. Regroupant deux romans et sept nouvelles majoritairement centrés sur les factions Xenos du Dark Coil (Empire T’au et Cultes Genestealers), ‘Damnation’ constitue une parfaite introduction à l’œuvre tentaculaire et interconnectée de Peter Fehervari… tant qu’on garde en tête que le propre des œuvres tentaculaires et interconnectées est d’être déroutante et d’appeler plusieurs lectures, chacune permettant, à la lumière d’éléments glanés dans d’autres publications, de mieux comprendre les tenants et les aboutissants mis en scène par l’auteur. La sagesse populaire nous enseigne que l’important n’est pas la destination mais le voyage, et le Dark Coil en fait une démonstration à la fois brillante et pénombrale. 1 : Un peu comme dans le reste de l’Imperium vous me direz. Mais là, c’est vraiment bien écrit. The Greater Evil : Révélation Alors qu’il coule des jours heureux, à défaut d’être paisibles, en tant qu’auxiliaire militaire du Bien Suprême, l’ex-Void Breacher Ulver Voyle est pris de cauchemars où il revit la fatidique mission ayant mené à sa désertion de la Garde Impériale. Troublé par la manifestation soudaine des échos d’un passé douloureux et plus qu’à moitié oublié (merci le lavage de cerveau des gentils libérateurs), et peu à l’aise à l’idée de reporter le problème à ses supérieurs Xenos, Voyle décide de prendre sur lui, mais attire tout de même l’attention de l’Ethéré de faction passage (c’est un Seeker, il n’a pas d’affectation fixe), Kyuhai, qui décide à tenir à l’œil le Gue’Vesa au cours de la mission à laquelle ils participeront tous deux : investiguer sur l’inattendue manifestation d’une expédition diplomatique T’au portée disparue trois ans plus tôt dans le système de Yuxa. Placée sous le commandement d’une émissaire de la caste de l’Eau – Adibh – , escortée d’une petite force d’auxiliaires encadrés par l’héroïque Akuryo, d’un ingénieur de la caste de la Terre, ainsi que de Kyuhai et de ses deux side chicks Kroots, la délégation T’au arrive sur la planète de Scitalyss, décrite par les diplomates réapparus comme ayant embrassé pleinement les enseignements du Bien Suprême. Mettant en œuvre la philosophie de la Main Ouverte Mais Ne Me Prend Pas Pour Un Hrud Tout De Même Ro’Bert, fameusement théorisée par un Ethéré lassé d’être la cible de tentatives d’assassinat de la part de l’Imperium en plein pourparlers, l’équipe bleue débarque dans la cité ruche de Scitalyss-Altus, Kyuhai posant comme un simple troufion de la caste du Feu pour pouvoir observer ses hôtes sans attirer l’attention. Malgré l’accueil cordial prodigué par les locaux, sous l’égide du miraculé Por’vre Fai’sahl, une ambiance lourde flotte sur les retrouvailles, ce qui ne décourage pas la délégation d’accepter l’invitation du VRP du Bien Suprême d’aller prendre un verre de l’amitié chez le gouverneur de la ruche. À la tête de son escouade d’auxiliaires, chargée d’assurer la protection de ses boss, Voyle se met à entendre des voix en chemin, ce qui ne présage évidemment rien de bon. Le déclenchement de l’inévitable embuscade, repoussée par les biens étranges gardes de Fai’sahl, permettra peut-être à nos héros de trouver ce qui cloche chez leurs hôtes… Fehervari continue sa descente dans le Dark Coil, son petit pré carré galactique où s’ébattent et se battent les factions et protagonistes, tant impériaux que Xenos, de son cru. Centrée sur les T’au mais mettant en avant un héros humain, le renégat (avec circonstances atténuantes tout de même) Voyle, ainsi qu’une petite galerie d’aliens assez attachants – mention spéciale au Chevalier Jedi, car je ne vois pas de meilleurs qualificatifs à lui appliquer, Kyuhai, un Ethéré expert en arts martiaux et en aphorismes mystiques – cette nouvelle explore avec réussite un aspect du fluff pas vraiment couvert jusqu’ici, à savoir l’intégration de déserteurs impériaux dans la société T’au. Comme souvent avec Fehervari, le résultat est nuancé (certains T’au voient les humains comme de la chair à canon, d’autres comme des alliés utiles, une minorité comme des frères d’armes), plausible, prenant et plein de fluff, ce qui ne gâche rien, vous en conviendrez. On saluera également le talent consommé avec lequel l’auteur « sérialise » son propos (comprendre que certaines des intrigues développées au cours de ce The Greater Evil sont mises en suspens à la fin de la nouvelle, et seront reprises dans des travaux postérieurs), sans que cela n’artificialise ce dernier, ni ne donne l’impression au lecteur d’être en présence de la portion congrue d’un axe narratif réellement développé dans un tiers ouvrage. La nouvelle n’étant pas le genre roi de la Black Library, c’est assez souvent que ce genre de problème se présente (et d’autres soumissions du recueil Lords & Tyrants sont d’ailleurs concernées), aussi est-il nécessaire de souligner un travail bien fait. Une plume à suivre, pour sûr. Out Caste : Révélation La campagne se déroula parfaitement du point de vue du haut commandement, les humains se faisant surclasser par les tactiques de frappes éclair et la supériorité technologique de leurs adversaires. Lorsque la capitale planétaire tomba sous les bombardements, des auxiliaires Kroots furent envoyés faire le sale boulot (et casser la croûte) dans les décombres de la cité pour éliminer les dernières poches de résistance, plutôt que de risquer la vie de braves, mais pas téméraires, T’au. Ce choix raisonnable ne satisfit cependant pas J’Kaara, qui désobéit aux ordres et emmena son escouade faire un peu de tourisme en zone de guerre urbaine afin d’assouvir ses penchants héroïco-morbides. Mal lui en prit toutefois, car elle croisa en route un Commissaire impérial brûlé au 8ème degré mais dont la vue d’une peau bleue le sortit de l’état catatonique dans laquelle la tempête de feu déchaînée par les T’au l’avait placé. Bien que ses camarades ionisèrent le faquin avant qu’il n’ait pu régler son affaire à la pauvre J’kaara, cette dernière sortit de cette rencontre fortuite avec une énorme balafre, l’épée tronçonneuse de l’officier gue’la ayant transpercé son casque sans coup férir. Cette mésaventure ne fractura pas seulement le crâne de notre héroïne, mais également son sentiment de fraternité avec ses camarades, qui se mirent à appeler la shas’ui Jhi’kaara, ou miroir brisé. Sometimes, it’s better not to say hi, you know… Peter Fehervari nous entraîne dans les premières vrilles de son Dark Coil1 avec cet ‘Out Caste’, qui met en scène le premier personnage récurrent de cette série iconique de la Black Library, la gueule cassée Jhi’kaara (que l’on retrouve dans ‘A Sanctuary of Wyrms’ et ‘Altar of Maws’), dont on apprend en quelques pages l’histoire traumatisante – dans tous les sens du terme. Ce n’est pas aussi inventif dans le propos ou virtuose dans l’exécution que les nouvelles et romans qui ont suivi, mais ça reste malgré tout une très bonne entrée de GW-Fiction. 1 : Sa première nouvelle (‘Nightfall’) pour la Black Library date de 2011, et bien qu’elle se déroule techniquement dans le même coin de galaxie que le reste du corpus Fehervariesque, les liens avec ce dernier sont assez ténus, comme si notre homme n’avait pas encore décidé de se lancer dans une véritable œuvre au long cours à ce stade. A Sanctuary of Wyrms : Révélation Sortie minor, pour ne pas dire minable, de la promotion Pierre Bellemare de l’IEP (Institut des Etudes Potables) de T’au, la jeune Por’ui Vior’la Asharil de la Caste de l’Eau écope fort logiquement d’une première affectation loin d’être glamour au sein de l’empire. La voilà donc rendue sur Fi’draah (dont les trois premières lettres sont silencieuses), monde aussi attirant et salubre qu’une vieille éponge moisie à moitié immergée dans de l’eau croupie. Prétendant à qui veut l’entendre que c’était tout à fait ce qu’elle voulait faire, et qu’elle est très reconnaissante envers l’administration éthérée de ce poste valorisant (ce qui ne manque pas de susciter l’incompréhension, puis la défiance du sous-préfet placardisé – encore que pour la Caste de l’Eau, on pourrait dire bidetisé – auquel elle vient se présenter à son arrivée), Asharil peut toutefois maudire intérieurement sa mauvaise fortune lorsque son parcours d’intégration la mène à accompagner une expédition scientifique au cour des jungles impénétrables qui recouvrent le continent le plus sauvage de la planète, toujours contestée au Bien Suprême par les troupes de l’Imperium. En compagnie de notre enthousiaste pipoteuse, nous retrouvons le cartographe Mutekh et son alternant Xanti, tous deux Terrestres jusqu’au bout des sabots, et la Shas’ui Jhi’Kaara, guerrière de feu intraitable et balafrée, escortée de sa fidèle bande de gue’las. Tout ce petit monde embarque pour une croisière au long cours dans les méandres marécageux du Coil, la zone de Fi’draah que Mutekh tient à reconnaître, malgré la très mauvaise réputation qu’elle a aux yeux des tribus d’humains dégénérés qui y vivent. Après quelques semaines à regarder la dengue et la dysenterie dans les yeux, nos intrépides explorateurs ont vent d’un lieudit pittoresque de la bouche des farouches Nirrhoda, les Sentinelles (les nôtres, pas les leurs, hein) locales, qui l’ont baptisé le Sanctuaire des Vers, en partie à cause des nombreux arbrémones (à la piqûre mortelle, sinon c’est pas drôle) qui ont colonisé l’île sur laquelle ce qui semble à nos héros être un complexe impérial abandonné a été construit. Mutekh tenant bien évidemment à investiguer cette trouvaille, la petite troupe débarque donc, essuie son premier mort (un humain ayant raté un test d’Initiative), et se retrouve victime de la nullité crasse d’Asharil, qui n’est pas foutue d’identifier le gros « I » barré de trois lignes horizontales embossé sur la porte d’entrée, ce qui me semble pourtant être le B.A.BA pour une diplomate diplômée. Il y a vraiment des Masters qui ne valent pas tripette. Les aventuriers progressent dans les ténèbres moites du lieu, rencontrant sur leur passage des indices inquiétants sur la nature de la catastrophe qui a poussé les occupants de la station à prendre la poudre d’escampette, depuis les verrous placés à l’extérieur des portes pour empêcher quelque chose de sortir, jusqu’au cadavre isolé d’un techadepte qui a avalé son pistolet laser plutôt que de se laisser prendre par quelque chose. Evidemment, ça n’empêche pas le Tryphon Tournesol de l’expédition de pousser toujours plus en avant et profondément dans les ruines, et nos héros finissent par déboucher dans les niveaux inférieurs du complexe, où les choses prennent un tour beaucoup plus précis et sinistre… Révélation …En effet, les T’aus directeurs exhument un charnier de cultistes Genestealers à l’humanité des plus douteuses, tandis qu’un peu plus loin, c’est le cadavre d’un Marine de la Deathwatch qui les attend (bien que personne dans le groupe ne soit foutu d’identifier l’allégeance du défunt1). Il en faut toutefois plus pour décourager Mutekh, qui entraîne ses baby-sitters jusqu’au cœur du réacteur, en croisant ça et là les restes du reste de l’escouade de la Chambre Militante de l’Ordo Xenos. Le malaise est à son comble lorsque les touristes débarquent dans le laboratoire central de la station, où un cadavre d’Iron Fist Deathwatch les attend, ainsi qu’une sorte de trompette de la mort géante. Ayant plus ou moins compris que l’endroit avait servi de base de recherche à l’Imperium sur les Genestealers, avant que quelque chose ne se passe, les détectives en herbe sont tirés de leur savante supputation par la bourde de Mutekh, qui fait exploser le champignon en essayant d’en prélever un morceau, avec des conséquences tragiques. Les spores libérées par ce coup de scalpel mal avisé induisent en effet des changements rapides et douloureux chez les malheureux qui ont la malchance de les inhaler, les transformant en hybrides Genestealers en quelques secondes. Qui a dit que les trips aux champignons étaient sans danger ? Dans la bagarre qui s’en suit, la plupart des imprudents finissent en omelette, à l’exception de la coriace Jhi’Kaara et d’Asharil, piquée par un assaillant mais sauvée par le réveil inopiné de l’Iron Hand, qui puise dans ses derniers 1% de batterie pour pistonner un hybride un peu trop insistant, avant de se remettre en stase non sans avoir demandé le pouvoir un chargeur i-Phone à son obligée. La suite et la fin de la fin de la nouvelle verra les trois rescapés décider de la marche à suivre, Jhi’Kaara remontant à la surface pour passer le message aux autorités locales, tandis que le cyborg, une fois dûment rechargé, et l’ondine, se sachant condamnée par le venin du Genestealer, décident d’aller purger le reste de la station, pour le Trône Suprême et le Bien de Terra, ou quelque chose comme ça. Sortez le fongicide, ça va charcler dans les chaumières. Peter Fehervari livre une adaptation à sa sauce du classique scénario de l’exploration d’un lieu qu’il aurait mieux valu laisser en paix, et parvient à sublimer son sujet en l’estampillant fortement 40K et « Dark Coil » (son coin de galaxie personnel), pour un résultat des plus dépaysants (T’au obligent), atmosphériques (intrigue oblige) et intéressants (une constante chez notre homme). On savait Fehervari très à l’aise avec les serviteurs du Bien Suprême, qui trouvent sous sa plume une profondeur et une complexité rare parmi les contributeurs de la BL, mais il ne démérite pas non plus avec la Deathwatch, qui, bien qu’elle soit ici représentée par un individu peu loquace (mais qui a de bonnes raisons pour cela), est utilisée tout à fait à propos. Par ailleurs, l’auteur fait progresser un peu le fluff des cultes Genestealers en démontrant que les prodigieuses capacités d’adaptation de l’espèce rend très dangereux le développement d’armes bactériologiques contre cette dernière, qui a toutes les chances de vaincre, puis de mettre à profit les toxines à laquelle elle est confrontée pour évoluer en une variante encore plus mortelle. De là à se retrouver confronter à des Genestealers solubles qui infecteraient les cours d’eau à la Prometheus, il n’y a qu’une ou deux expériences ratées de la part d’un Inquisiteur de l’Ordo Xenos un peu trop zélé. Bref, le danger que représente la Grande Dévoreuse pour la galaxie en ressort grandi, et c’est précisément ce qu’on aime lire sur les Tyranides, non ? Mention Bien (Suprême) pour Peter Fehervari, comme d’habitude j’ai envie de dire. 1 : Asharil prouvant son inutilité en faisant juste remarquer que le sens esthétique de l’Astartes laissait franchement à désirer (il faut dire qu’un Imperial Fists avec un bras argenté, c’est moche). Altar of Maws : Révélation Fi’draah, c’est un peu comme si l’Empereur avait visité le marais poitevin lors d’un week-end vadrouille (il a bien fallu qu’il s’occupe tous ces millénaires avant de prendre les commandes de Terra), adoré ce cadre bucolique, et décidé qu’il fallait étendre ce concept à l’échelle d’une planète entière. Résultat : un enfer marécageux et moite, plus adapté aux Saprobiontes et aux Gatormen qu’à des espèces à sang chaud et à peau fine, comme les humains et les T’au. Mais il faut plus qu’une atmosphère irrespirable et un taux d’humidité à faire pleurer un urodèle pour convaincre ces deux factions de laisser tomber cette planète, à l’intérêt stratégique contestable, aux mains de l’ENNEMI. La guerre fait donc rage sur ce caillou imbibé, sans qu’un camp ait réussi à infliger une défaite cuisante et définitive à l’autre. Nous suivons l’expédition commandée par la Shas’vre Ibolja alors qu’elle progresse dans les méandres de Fi’draah, afin de ramener un contingent de prisonniers impériaux jusqu’à la base arrière du Bien Suprême. Il aurait été plus simple et plus rapide de faire le voyag par voie aérienne, mais comme le commandant T’au est un sadique, il a opté pour offrir une croisière mémorable aux gue’la captifs afin de leur faire comprendre qui est le boss. Ah, et s’il peut arriver malheur aux nouvelles recrues (shas’saal), guère prometteuses, envoyées renforcer le contingent de Guerriers de Feu de Fi’draah, ce ne serait pas plus mal. Grosse ambiance chez les bleus, donc. Les T’au peuvent toutefois compter sur la présence de plusieurs vétérans pour compenser la présence de novices abrutis et d’officiers peu concernés. Les shas’ui Tal’Hanzo et Jhi’kaara (cette dernière accompagnée par sa pote Ogryn Coraline), chacun affligés par leurs propres démons – un spleen incurable pour le premier, une gu*ule de porte-bonheur pour la seconde – feront ainsi office de protagonistes pour cette virée en eaux troubles. Lorsque les barges de transport du Bien Suprême se retrouvent sans crier gare sur un lac non indiqué sur les cartes, attirant l’attention du vaisseau fantôme champignon local, commandé par un zélé glaviomancien (il lit l’avenir dans ses glaires, avouez que c’est original), une traque mortelle débute, dont l’enjeu n’est autre que la libération du Grand Ancien résident de Fi’draah – ou quelque chose comme ça. Plongés malgré eux dans la Twilight Zone locale1, répondant au doux nom de Dolorosa Coil, nos héros en seront quitte pour une nuit éprouvante, qui les laissera sans nul doute hydrophobes au dernier degré… Peter Fehervari retourne dans son coin à champignons préféré, la planète contestée de Fi’draah (qui servait déjà de théâtre spongieux et sporesque à la nouvelle ‘A Sanctuary of Wyrms’), avec un nouvel épisode du tentaculaire Dark Coil. On y retrouve une autre ancienne connaissance des amateurs de la prose de cet auteur iconoclaste de la BL, la Guerrière de Feu Jhi’kaara, qui servait d’(anti) héroïne du court format ‘Out Caste’. Comme d’habitude avec Fehervari, cet ‘Altar of Maws’ est baigné d’un épais mystère, qu’une connaissance des événements relatés dans les romans et nouvelles précédents aideront à dissiper… en partie. Un peu comme la brume persistante qui recouvre Fi’draah, l’approche narrative de Fehervari se complait à laisser son lectorat tâtonner et spéculer sur l’origine et la motivation des personnages (particulièrement celles du mirifique Capitaine dans le cas présent, qui ne semble pas avoir compris qu’il boxait pour Papy Nurgle), et faire sens des phénomènes inexplicables et franchement déplaisants qui s’abattent sur les pauvres protagonistes ayant commis la grave erreur de pénétrer dans une zone de porosité warpesque. Candelabrum, Dolorosa Coil : même combat. Le résultat est digne des standards élevés de Fehervari, et ‘Altar of Maws’ se déguste avec enthousiasme et curiosité, même si sa fin très peu « conclusive », et donnant plus l’impression d’un chapitre de roman que d’une nouvelle indépendante, m’a quelque peu déçue de la part de cet auteur. Bien qu’il ne se soit jamais caché de son dessein de relier toutes les intrigues développées dans son corpus de GW Fiction au sein d’un tout cohérent, je trouve qu’il a déjà réussi de meilleures sorties que celle de cette nouvelle, qui semble hurler « à suivre… » à la tête du lecteur2. Pas très élégant, si vous voulez mon avis. Malgré ce petit bémol, ‘Altar of Maws’ est une soumission qui ravira les fans de Fehervari et vient complexifier encore un peu plus (comme si c’était nécessaire) son Dark Coil. Et si le grand méchant de Fi’draah n’était pas la Grande Dévoreuse, mais le Gros Dégobilleur ? Vous avez deux heures… 1 : Il en faut une dans toutes les nouvelles de Peter Fehervari. 2 : Et comme Fehervari revient sur Fi’draah tous les 11 ans, il ne vaut mieux pas être trop pressé de connaître la destinée de Jhi’kaara, Tal’hanzo et compagnie. Vanguard : Révélation Retour sur Phaedra la douce (non), où la guerre entre l’Imperium et l’Empire T’au s’est enlisée après que les hauts commandements des deux camps aient décidé d’arrêter d’envoyer des troupes contester cette planète bucolique mais un peu trop humide, laissant les derniers contingents se livrer une guerre d’attrition aussi futile que barb(ot)ante. Dans sa station de raffinage du Diadème de Fer, le Magos Caul (et non pas Cawl, ils ne peuvent pas se blairer) s’est toutefois rendu compte que something Warped this way cometh, grâce aux multiples capteurs qu’il a installé à travers la mangrove hostile de Phaedra. S’il n’a pas encore pu déterminer si ce sont les insectes locaux qui ont réussi à attirer l’attention des Dieux du Chaos, ni quand le Materium cèdera comme du carton moisi sous les caresses de Démons entomologistes, il est en revanche catégorique sur le fait qu’à plus ou moins court terme, la planète se retrouvera prise dans une tempête Warp, et il ne tient pas particulièrement à être là pour le voir. Le Diadème de Fer étant à la base un vaisseau spatial, et Caul plutôt bricoleur à ses heures perdues, il peut théoriquement repartir prendre l’air l’espace, à condition de mettre l’augmétique sur le Skysight. Qu’est-ce que Skysight, me demandez-vous ? Eh bien, on ne sait pas, mais ça se trouve dans la base des T’au. Jugeant avec sagesse que les peaux bleues ne seront guère partageuses, Caul envoie donc l’essentiel de ses forces, soit 500 Skitarii embarqués sur des barges à moteur, rendre une visite de courtoisie aux Xenos et récupérer l’objet de ses désirs. Cette expédition fluviale à hauts risques est relatée à travers les cortex d’une petite galerie de personnages inféodés au Magos, et dont les noms sont tous dignes d’un CAPTCHA de bas niveau. Plus intéressante mais voilée d’un mystère aussi opaque que son armure est étincelante, la Primus Alpha fait office de lieutenante de Caul, et mène ses cohortes avec un zèle tempéré par l’exactitude dépassionnée de la machine. On comprend au détour d’une ligne que cette cyborg de choc a été retapée par le Magos à partir des restes mortels d’une Garde Impériale blessée mortellement lors de la guerre pour Phaedra, et ayant presque tout oublié de sa précédente vie, mis à part qu’elle haïssait les T’au (ce qui peut se concevoir). Après avoir repoussé les avances d’un diplomate de la caste de l’eau en proie à un méchant rhume des foins (Por’ui Ybolyan) de régler les choses à l’amiable alors qu’ils remontaient tranquillement les méandres du fleuve, puis résisté à une embuscade peu inspirée de la part des Guerriers de Feu qui l’accompagnaient, les Skitarii arrivent en vue du QG ennemi, stratégiquement placé dans une crique parcourue par des tourbillons monstrueux. Cela ne rebute pas le moins du monde la Primus Alpha, qui lance sa flottille à l’assaut du complexe, prenant soin d’envoyer quelques escouades contourner ce dernier en pédalo afin de prendre les bleus à revers. À la guerre comme à la guerre, et si une nouvelle de Warhammer 40,000 n’est pas l’endroit où on pouvait s’attendre à vivre un rapport de bataille de Dreadfleet, c’est toutefois ce que Peter Fehervari nous propose dans les pages qui suivent. Au prix d’un affrontement sans merci, les cohortes biomécaniques parviennent à débarquer en terre promise, et il revient à l’humble Rho-IR01 de devenir un héRho-s en sécurisant le Skysight pour le compte de son employeur. De manière assez logique, c’est un Navigateur que le Magos cherchait à acquérir, et bien que le mutant à serre-tête se montre assez grognon lorsque le Skitarii l’arrache de la matrice pour le ramener à bon port, il faut plus qu’un tempérament belliqueux pour empêcher les serviteurs de l’Omnimessie de faire leur travail, surtout quand on pèse 30 kilos et qu’on a la force de frappe d’un hamster sous roofies. De retour au Diadème de Fer, la Primus Alpha escorte le Navigateur en rogne jusqu’à son nouveau patron, qui lui expose clairement ce que tout le monde avait déjà compris, à savoir qu’il attend de lui qu’il coopère pleinement à l’entreprise de délocalisation du vaisseau du Mechanicus. Coup de théâtre cependant : le rescapé annonce à son « sauveur » que les T’au lui ont enlevé son troisième œil après l’avoir capturé pour raison de sécurité, le rendant totalement impropre à l’usage auquel Caul le destinait. Voilà qui est plutôt fâcheux… Révélation …Et fâché, Caul le devient aussi rouge que ses robes devant ce coup du sort. Empoignant l’avorton à bras le corps, il le secoue comme un prunier et commet là une erreur aussi bête que fatale, car le Navigateur était un petit farceur, et disposait toujours de son bel organe. Sous la poigne de fer du Magos, le cache métallique enserrant le front du mutant se brise, Caul en est quitte pour un concours de regard avec son interlocuteur, et se retrouve avec une carte mère totalement corrompue et grillée pour la peine. Mais ça valait le coup d’œil, comme on dit… Une fois n’est pas coutume, Fehervari succombe aux attraits du bolt porn (ou l’équivalent pour l’Adeptus Mechanicus et l’Empire T’au) dans cette nouvelle d’une simplicité étonnante pour une entrée du Dark Coil. La quête des cohortes bielleuses de Caul pour lui trouver un conducteur Uber prêt à le ramener dans ses pénates martiens est en effet sans équivoque, et laisse une large place à la description circonstanciée de la naumachie opposant une bonne partie des entrées des Codex de ces deux factions. Si Peter Fehervari se sort honorablement de cet exercice, le résultat n’est pas aussi prenant que ses autres travaux, bien plus déroutants et stylés que ce rapport de bataille romancé. Au registre des surprises, la fin un peu gag de la nouvelle doit être également notée, non pas que ce twist final soit indigent (au contraire, il est bien amené et déroulé), mais à cause une fois encore de son caractère tranché et définitif, que l’on retrouve assez peu dans le reste de l’œuvre de cet auteur. Chez Fehervari, tout n’est généralement que lent glissement, déchéance au ralenti et enfoncement irrémédiable dans les ténèbres du Dark Coil, et ‘Vanguard’ est plutôt le râteau que Tahiti Bob se mange sèchement dès qu’il fait un pas de travers. Il n’est pas dit que le Magos Caul ne revienne pas jouer un petit rôle dans la suite de cette fresque tentaculaire (comme certains autres personnages de la nouvelle, déjà croisés dans ‘Fire Caste’), mais je ne mettrais pas une pièce sur son comeback. En définitive, sans doute un filler au regard des standards fehervariens, mais une lecture très agréable malgré tout. Fire and Ice : Révélation Haniel Mordaine, Interrogateur de feu le Seigneur Inquisiteur Aion Escher de l’Ordo Xenos, est un homme traqué. Coupable d’avoir involontairement amené l’assassin qui a transformé son vénérable maître en sashimi jusqu’à ce dernier, il sait que sa boulette n’a pu lui valoir que le mépris et la vindicte de ses pairs, et erre depuis lors de monde en monde à proximité du Golfe de Damoclès, où Escher supervisait les efforts de l’Ordo Xenos pour repousser les assauts de l’empire T’au. Accompagné d’un homme de main heureusement plus dégourdi et volontaire que lui-même (la première fois qu’on le voit, il fait des croquis au fusain d’une statue de Sanguinus dans un temple en ruines) répondant au nom de Kreeger, Mordaine poursuit un vague espoir de rédemption : s’il arrive à mettre en échec une des opérations séditieuses que les peaux bleues manigancent sur les mondes impériaux afin d’en faciliter le rattachement à leur empire, il prouvera sa valeur et sa loyauté de manière irréfutable. Mais évidemment, c’est plus facile à dire qu’à faire. Arrivés sur le monde ruche glacé d’Oblazt, célèbre à travers le sous-secteur pour sa production de prometheum et ses exports de cabillaud, Mordaine et Kreeger parviennent à entrer en contact avec une figure mystérieuse, le Calavera, qui faisait partie des agents détachés d’Escher et semble prêt à les aider dans leur quête rédemptrice. Ayant détecté les signes avant-coureurs d’une insurrection pro-T’au dans la populace (comme cette mode suspecte pour les tatouages faciaux circulaires), le Calavera enjoint Mordaine de prendre les devants, et d’utiliser la rosette de son défunt mentor pour réquisitionner l’aide d’une compagnie de Requins Iwujiiens stationnée sur la planète afin de débusquer les traîtres avant qu’il ne soit trop tard. N’étant pas à une usurpation d’identité près, l’Interrogateur accepte… et ne stoppe rien du tout, le massacre perpétré par ses sanguinaires alliés d’une foule de manifestants communistes réclamant « l’unité » sur une place de la ruche Vyshodd ne faisant que renforcer la résolution des sécessionnistes et horrifier la population locale. Quelques heures après la sanglante bavure (encore une) supervisée par Mordaine, une série d’explosions secoue la ruche, ciblant les lieux de pouvoir de la classe dirigeante et provoquant une émeute généralisée. Dans la confusion qui s’en suit, Mordaine est gravement blessé et Kreeger tué, mais le Calavera se montre enfin, accompagné d’un prisonnier très spécial. Toute la clique embarque alors dans le Transperceneige Chain Engine, un train de luxe reliant les ruches d’Oblazt entre elles, en compagnie des Requins ayant survécu aux combats, et file en direction de la ruche Yakov. Ce voyage sera malheureusement le dernier pour la majorité de notre casting, victimes d’un crime d’une tuerie de masse dans l’Orient Express. Un traqueur Kroot (Ujurakh) travaillant pour le compte d’un mystérieux maître, seulement nommé « le Vide », est monté à bord sans billet et boulotte goulument les Gardes isolés passant à portée de bec, en attendant que son patron lui donne le signal pour séparer les wagons de tête du reste du convoi, condamnant les pauvres bidasses à mourir de froid en grande banlieue Vyshoddienne. Si le dindon tueur est finalement mis hors d’état de nuire par la Lieutenante Adeola Omazet, qui le force à sauter en marche pour éviter de se faire canarder (c’est approprié je trouve), nos héros ne sont pas au bout de leurs peines. Mordaine, bien que très mal en point, sait que le temps joue contre lui car un comité d’accueil plutôt inquisiteur l’attend à Yakov, ne lui laissant que quelques jours pour obtenir des résultats probants. Il se rend donc à la cellule où le prisonnier amené par le Calavera est retenu afin d’obtenir de sa part des aveux circonstanciés. Sera-ce suffisant pour se racheter une conduite, me demanderez-vous ? Et bien, oui, car… Révélation …Le prisonnier en question n’est autre que le Shas’O Vior’la Shovah Kais Mont’yr, ou plus simplement, O’Shovah, connu de l’Imperium sous le nom de Commandeur Farsight. En tout cas, c’est ce que le Calavera a annoncé à Mordaine, et ce dernier est heureux de le croire, et peu enclin à se demander comment diable un T’au aussi influent s’est retrouvé prisonnier d’un unique Space Marine (car le Calavera est un Adeptus Astartes1), sur un monde aussi minable qu’Oblazt. La curiosité a tué le chat, après tout. Pendant que Mordaine et O’Shovah discutent géopolitique et campagnes militaires dans leur wagon, le Calavera lui fait le ménage dans le reste du train, et retourne la faveur à Omazet en la forçant à son tour à finir le voyage à pince. Car « le Vide », c’était lui ! Et s’il emploie des méthodes aussi discutables, c’est qu’il ne sert pas vraiment Pépé, mais, comme il le révèle à Omazet avant de lui savonner la planche, le Bien Suprêmissime . Et si on va au fond des choses, il est carrément de l’Alpha Legion , et à partir de là, ça ne sert plus à rien de poser des questions. Même dans son état pitoyable, Mordaine finit toutefois par se rendre compte que quelque chose cloche, et s’il n’est pas de taille à s’opposer à un Space Marine à la loyale, il peut cependant compter sur un allié secret, en la présence du Capitaine Armande Uzochi, dernier Requin Iwujiien ayant échappé à l’écocide perpétré par le Calavera et son poulet de compagnie en se cachant dans les conduits de ventilation. Sur le conseil de Mordaine, Uzochi part à la recherche de loot dans les racks à bagages des wagons restants, et comme le train visait une clientèle privilégiée, il met la main sur un fuseur doré à l’or fin sans trop de difficultés. Avec une telle arme et l’effet de surprise, on peut coucher un Astartes sur un malentendu… Révélation …Mais comme ça faisait longtemps qu’il n’avait pas mis un but contre son camp, et que jamais deux sans trois, Mordaine croque le deux contre un pourtant travaillé à l’entrainement, et abat lui-même Uzochi au moment où il allait faire feu. Pourquoi ? Parce qu’il n’était pas vraiment lui-même, et pour cause. Comme le Calavera lui glisse perfidement, ce vieux matois d’Escher ne l’avait pas nommé Interrogateur pour ses beaux yeux ou son potentiel caché, mais parce qu’il avait senti en lui une malléabilité psychique rare, permettant à Mordaine de servir de réceptacle à l’esprit de son maître en cas d’absolue nécessité… comme un décès inopiné, par exemple. Si la mort d’Escher a été trop soudaine pour que le processus de transfert soit accompli de manière optimale, il ne reste pas moins que Mordaine est à moitié possédé par les mânes de l’Inquisiteur (à ne pas confondre avec Leman Russ), et que sa situation ne va pas aller en s’améliorant. « C’est bien beau tout ça » vous entends-je marmonner, « mais pourquoi Escher collaborerait-il avec un membre de l’Alpha Legion ? » Eh bien, parce qu’il était un agent du Calavera, au même titre qu’Ujurakh, pardi ! Et si le premier tenait tant à ce que Mordaine multiplie les discussions avec O’Shovah (qui n’était peut-être qu’un imposteur lui aussi, qui sait), c’était autant pour faciliter la « greffe » de l’esprit d’Escher dans la psyché de son Interrogateur, et ainsi regagner un agent bien placé au sein de l’Inquisition, que pour donner du grain à moudre à son invité/prisonnier, pour des motifs bien obscurs mais sans doute légitimes pour un membre de l’Alpha Legion. Au final, O’Shovah repart faire son tour de la galaxie à la recherche des réponses à ses problèmes métaphysiques (ou peut-être pour se détendre, car c’est pas facile tous les jours d’être un leader sécessioniste), Mordaine est accueilli triomphalement à Yakov par ses camarades et finit par gagner une vraie rosette, et le Calavera disparaît sans laisser de traces, même s’il est certain qu’on entendra parler de lui dans une vrille du Dark Coil, en temps voulu… Nouvelle masterclass de Peter Fehervari, qui démontre son aisance sur le format de la novella après s’être illustré sur les nouvelles et les romans, ‘Fire and Ice’ coche toutes les cases d’une œuvre de GW-Fiction réussie. Personnages intéressants et complexes, intrigue prenante, rythme enlevé, atmosphère soignée, mystères, révélations et easter eggs, sans oublier les petits éléments fluff qui vont bien : ces soixante-dix pages se dévorent d’une traite et se terminent trop vite. On tient ici une pièce maitresse du Dark Coil, et probablement l’une des meilleures introductions à cet univers si particulier, si je devais me hasarder au jeu des recommandations. La présence d’un personnage connu du lore au casting de cette histoire n’est que la cerise sur un gâteau déjà parfaitement exécuté, et la preuve que Fehervari sait aussi travailler sur commande (pas d’autres justifications pour cette inclusion, à mon humble avis), car bien sûr, il sait le faire. Une vraie pépite du catalogue de la BL, en qui me concerne. 1 : Et il porte évidemment un casque représentant une tête de mort. Cast a Hungry of Shadow : Révélation Bien des années après les événements narrés dans ‘Requiem Infernal’, le monde cathédrale de Vytarn a été rebaptisé Redemption, et son vaste océan transformé en mer de magma. Saleté de changement climatique. Si la civilisation a réussi à perdurer malgré les ravages démoniaques et géologiques ayant secoué la planète, la situation n’est pas brillante pour les fidèles de l’Empereur (s’il en reste). Le culte Genestealers de l’Aube Spirale a en effet annihilé les Sœurs de l’Epine Eternelle, gardiennes de ce monde problématique depuis le cataclysme précité, et prépare patiemment son grand soir sous le couvert d’une respectable secte impériale. Son hégémonie est cependant défiée par un culte chaotique et incendiaire répondant au doux nom de Crédo Calciné, et dont les membres – d’horribles bikers fans du Ghost Rider – prennent plaisir à monter des attaques sanglantes et pyromanes sur les communautés isolées de l’Anneau de Koronatus. Autre problème notable pour les Spiraliens (c’est comme les Centraliens, mais en plus retors) : leur manque de Magus pour assurer la relève des premiers compagnons de route du Patriarche ayant implanté le culte sur Redemption il y a plusieurs décennies. Afin que les gênes – volés – se transmettent à la prochaine génération, il est impératif qu’un Psyker entre dans cette grande et belle famille, mais ces mutants ne courent pas les rues. Aussi, lorsqu’un missionnaire de l’Aube Spirale tombe par le plus grand des hasards sur le repaire d’une recluse ayant toutes les caractéristiques de la sorcière moyenâgeuse, pouvoirs maléfiques inclus (comme l’innocent voyageur en fera rapidement la douloureuse et définitive expérience), une course contre la montre s’engage entre les deux cultes afin de mettre la main sur cette précieuse ressource ou empêcher l’adversaire de s’en emparer. Du côté des gentils civilisés, c’est le tandem mère-fils constitué de l’ex-Sœur de Bataille Etelka Arkanto et de l’hybride de troisième génération Aziah qui est aux manettes. Après avoir lamentablement échoué à protéger le dignitaire de l’Aube Spirale auquel il servait de garde du corps d’un attentat commis par un cracheur de feu ayant grignoté de la malepierre (ou quelque chose comme ça), et évidemment inféodé au Crédo Calciné, Aziah n’avait de toutes façons plus grand-chose à faire à part accompagner sa chère môman et sa bande de guerre à la recherche d’une mère porteuse. Du côté des méchants anarchistes, c’est un certain Gharth, a.k.a. La Chose des Cinq Fantastiques, mais inféodée à Khorne, qui mène la danse. Bénéficiant entre autres pouvoirs surnaturels de la capacité à détecter les Psykers à distance, il entraîne son gang de motards couturés en direction de la spire Vigilans, où feu le missionnaire de l’Aube Spirale a connu une fin tragique lors de son porte à porte prosélytiste. Bien évidemment, les deux factions se rencontrent et s’affrontent sur le pont reliant Vigilans au continent, escarmouche au cours de laquelle Etelka se fait gravement blesser. Catapulté à la tête des opérations du fait du KO technique de sa génitrice, Aziah parvient à garder la tête suffisamment froide pour comprendre que l’attaque du Crédo n’avait pour but que d’affaiblir ses forces et les inciter à rallier au plus vite le repaire de la Psyker, que Gharth, malgré son traqueur démoniaque, n’a pas localisé précisément. À malin, malin et demi, et Aziah tend à son tour un piège à ses poursuivants en ordonnant à son arme secrète/frère peu ou très gâté par la nature (selon le point de vue adopté) de prendre à revers les motocyclistes survivants pendant qu’il va présenter ses hommages à la recluse. Ce plan ingénieux aurait sans doute parfaitement fonctionné, n’eut été 1) la possession d’Etelka par un Démon (Redemption, comme Vytarn avant elle, a de gros problèmes d’isolation avec l’Immaterium) après que la renégate se soit confrontée à son ancienne Chanoinesse dans le délire de son agonie, et 2) le statut de mini boss de Gharth, capable de s’enquiller un tir direct de plasma sans trop broncher (du moins au début). Tout est tout de même bien qui finit bien pour l’Aube Spirale, qui bénéficie de l’intervention salutaire/pichenette mentale de la Psyker sauvage pour envoyer EtelChaos faire de la plongée magmatique en contrebas de la spire. Gharth de son côté finit par se rendre compte qu’il s’est fait fumer, et part donc en fumée, laissant Aziah et sa (future) promise faire connaissance au milieu du carnage. Je ne sais pas s’ils se marièrent, mais ils eurent au moins un enfant… Prélude au roman ‘Cult of the Spiral Dawn’, ‘Cast a Hungry Shadow’ (titre classe mais assez cryptique) est une pure soumission fehervarienne, en cela que cette nouvelle plonge le lecteur dans un recoin du Dark Coil sans beaucoup de ménagement, et charge à lui de faire sens des événements et des personnages mis en scène et convoqués par l’auteur. Le résultat est aussi particulier que grisant, et récompense les fidèles de la série, plus à même de relier cette histoire avec le reste de la fresque spatio-temporelle tissée par Peter Fehervari. Ce n’est donc pas une nouvelle que je recommanderais comme point d’entrée dans cette œuvre à part de la GW-Fiction, même si l’ensemble est loin d’être hermétique au lecteur de bonne volonté. Et voilà qui termine cette revue (certes incomplète, mais je ne ferais pas honneur au mystère du Dark Coil si j’allais au bout de la démarche1) de ‘Damnation’, et au risque d’enfoncer une porte ouverte, je répète une nouvelle fois que Peter Fehervari est l’un des tout meilleurs auteurs de la Black Library, et que son Dark Coil est l’une des meilleures choses qui soient arrivées à la GW-Fiction depuis longtemps. Ils ne sont pas nombreux, les contributeurs de cette auguste maison d’édition à pouvoir se targuer de faire de la littérature (oui, j’utilise des gros mots), mais Fehervari fait définitivement partie de ce groupe des happy et gifted few. À l’heure où cette chronique est écrite (c’est-à-dire après la fin du Siège de Terra, à quelques mois de celle de l’Aube de Feu, et alors que les gammes Warhammer Horror et Warhammer Crime sont en déshérence), la BL semble se chercher un peu en matière de stratégie éditoriale : sortir des canons du grimdark classique et aseptisé en donnant la possibilité à des plumes comme celle de Peter Fehervari de livrer leur vision du 41ème millénaire pourrait être une idée salvatrice. On peut toujours rêver… 1 : J’adore pouvoir sortir un argument fluffique pour justifier ma flemme. Schattra, "let's the coil grow!" Modifié le 8 février par Schattra Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Schattra Posté(e) le 9 février Auteur Partager Posté(e) le 9 février Ajout des nouvelles de 'The Dark Coil - Damnation' : 'The Greater Evil', 'Out Caste', 'A Sanctuary of Wyrms', 'Altar of Maws', 'Vanguard', 'Fire and Ice' et 'Cast a Hungry of Shadow' (Peter Fehervari) Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gilian Posté(e) le 9 février Partager Posté(e) le 9 février Toujours un plaisir de voir des chroniques sur le Dark Coil, c'est peut être un de mes grands regrets qu'il ne soit pas traduit .... Merci @Schattra Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Hammerstein Posté(e) le 11 février Partager Posté(e) le 11 février Je doit admettre que là non traduction de ce pan de la BL (aussi intriguant que passionnant) est un non-sens quand on voit le niveau de ce qui l'est en général. Encore une fois (et sans doute pas la dernière) : merci @Schattra. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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