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[40k] [VO] Damocles


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Titre : Damocles, a Apocalyspes Anthology ou Space Marines Battle : Damocles

 

Auteurs: Phill Kelly, Guy Haley, Ben Counter & Josh Reynolds

 

Nouvelles respectives : Blood Oath, Broken Sword, Black Leviathan & Hunter’s Snare

 

Le Pitch (selon GW en 4ième de couverture) :

200 ans après que les premiers combats entre l’Empire Tau et l’Imperium dans le Golfe de Damocles se soient soldés par un statuquo, le monde hautement stratégique d’Agrellan se retrouve attaqué. C’est aux chapitres des White Scars et de la Raven Guard de venir en aide au monde assiégé pour contrer l’offensive de la talentueuse commandant Shadowsun. Kor’sarro Khan, le maitre de la chasse des Whites Scars jure de remportez la victoire de la façon la plus directe possible – en s’emparant de la tête de Shadowsun ! (insérez bande audio épique)

 

Le Pitch (une fois les récits pris uns à uns) :

Autours de la planète Agrellan, tandis que Kor’sarro Khan et Shadowsun jouent au chat et à la souris avec pour enjeux le sort de la planète et l’avenir de la prochaine phase d’extension de l’Empire Tau, Spaces Marines et agents du Bien Suprême se livrent une bataille à couteaux tirés où les coups de poings ont autant de valeur que les coups de bluffs.

 

En  résumé, sur quatre nouvelles, deux seulement impliquent Kor’sarro Khan et Shadowsun, un seul implique réellement la Raven Guard dans son intrigue, l’un d’entre eux ne se déroule même pas sur Agrellan et n’implique aucun des deux chapitres précédemment cités. Au final seul le premier roman suit à la lettre le pitch initial.

 

Le Livre :

Pur produit de la politique commerciale de Games Workshop, Damocles a été publié en 2014 pour accompagner le livre de campagne Apocalypse du même nom, narrant en principe les événements pour lequel le supplément est censé procurer les règles adéquates pour les reconstituer. Le résultat est un ensemble de quatre nouvelles autours d’un même théâtre d’opération par quatre auteurs maison.

 

Ce cahier des charges étant définis, c’est donc à la Black Library de réaliser le produit en sacrifiant (1) quatre de ses auteurs au difficile exercice de rédiger quatre histoires sur commande en serrant les doigts très fort pour que le niveau et la cohérence soient au rendez-vous. Au ton que j’emploi dans ces premières lignes je vous laisse imaginer que ce n’est à mon avis pas tâche facile, certaines anthologies comme Architect of Fate (2) bâties sur le même thème et dans lesquelles nous retrouverons d’ailleurs certains noms familiers témoignent du résultat souvent inégal du produit fini.

 

Autre point intéressant, le recueil a été réédité en 2015 en format souple, mais cette fois ci dans la catégorie Battles of the Space Marines la BL s’étant peut être rendu compte qu’elle serait plus proche de la réalité dans cette collection que dans les autres affrontements apocalyptiques.

 

Et pour finir, en guise d’anecdote ; la très belle illustration en première page montrant Shadowsun prise en tenaille par Kor’sarro Khan et Shrike le capitaine des ombres est une pur image marketing puisque ces trois personnages ne se rencontrerons à aucuns moments tous ensemble au fils des 400 pages et plus du livre (3).

 

(1) Sacrifier est le terme adéquat puisque la nouvelle une fois publiée restera à jamais comme une tâche indélébile sur leur amour-propre d’auteur et augmentera souvent d’autant le poids des irrémédiables imprécations que leur vouerons des générations de Fan Boy.

(2) Dont le panel d’auteurs sélectionné comprends la même proportion : un petit jeune qui doit faire ses preuves, un vieux de la vieille qui fait ce qui lui plait et deux types qui n’ont pas fait grand-chose récemment et qui viennent faire acte de présence.

(3) Même si Fluffiquement cette image peut s’explique comme de la propagande officielle Tau, l’explication donnée une fois sur deux par GW quand ils font une bourde, l’autre étant c’est la faute de Tzeentch.

 

 


Blood Oath, par Phill Kelly

 

L’auteur :

Pour les moins jeunes qui liraient ces lignes, Phill Kelly est une sorte de dernier apôtre d’un certain âge d’or de GW en termes de fluff. Pour certains nostalgiques d’une certaine idée de White Dwarf, c’était le vil joueur Skaven que l’on ressortait à chaque fois de la cave pour affronter  les armées du bien. Pour les inconditionnels d’Inquisitor c’était l’homme dernière le plus que radical inquisiteur Lichtenstein, et pour certains joueurs tyranides l’esprit malsain qui a lancé la mode des cafard noirs et jaunes. (1)

 

Il a aussi écrit beaucoup de livre d’armés et de codex. Plus récemment il est aussi coupable (2) d’avoir rédigé les Codex Space Marines du Chaos, Démons du Chaos et Eldars pour Warhammer 40.000

 

Aujourd’hui Phill est l’un des derniers des dinosaures, une sorte de gardien du Fluff et peut être aussi une sorte de caution historique pour GW.

Toutefois Phill n’est pas très connu pour son œuvre romanesque, aussi fui je assez surpris de voir son nom apparaitre en haut de ce livre. A priori au vu du CV du type j’étais prêt à lui accorder le bénéfice du doute ci ce n’était une certaine bienveillance en payement de ses bons et loyaux service pour les bons souvenirs de mon adolescence… verdict !

 

L’histoire :

[spoiler]

Blood Oath suit au plus prés le pitch initial mis en avant dans le livre, tout y est : le lieu, l’action, les personnages, comme si l’auteur s’était adonné à un jeu de bingo en cochant toutes les cases du cahier des charges que lui imposait le fluff précédemment écrit. On ne peut que louer pour une fois l’attention apporté à respecter les bornes de l’historique d’un univers par un auteur de la Black Library, certains d’entre eux prenant semble t-il parfois des libertés assez importantes pour rédiger leur fiction. Toutefois je ne peux m’empêcher d’y voir aussi une sorte de filet de sécurité, Kelly cherchant à s’assurer d’une base la plus solide possible, s’assurant tout au long de son récit de déposer comme le petit poucet des petits cailloux de fluff comme autant de bouée de sauvetage pour construire son récit. Sauf que ces petits cailloux ont parfois tendance à peser une tonne !

 

Le plus frappant est le casting que Phill convoque pour faire vivre son récit. En plus de ses deux personnages que sont le maitres de la chasse de Chogoris et Shadowsun, se retrouvent mêlés à cette histoire d’autres grosses pointures de l’univers moderne de 40K tels que le colonel Starken, Shrike le capitaine des ombres, le grand maitre de la Ravent Guard et cerise sur le gâteau Aun’Va le suprême éthérée en chair et en os ! Est-ce que ce rassemblement était une exigence de GW et du fluff construit pour l’occasion ? Possible, mais on a vu d’autres auteurs réussir à bien mieux jouer de ces contraintes et à les rationnaliser suffisamment pour donner un peu d’air à son histoire (3).

 

Le résultat de toutes ces personnalités saupoudrés au long d’une centaine de pages pèse aussi lourd qu’un mauvais pudding. Leur présence, loin d’être indispensable pour certains, et pas toujours essentielle pour d’autres est à la fois dommageable pour ce qu’ils représentent   dans le fluff, les réduisant à un simple cameo, et écrase en plus une bonne partie de la place qui aurait pu être attribué à d’autres personnages secondaires, ces illustres inconnus qui font souvent pour moi le charme des publications de la Black Library et qui sont cette bouffée d’air frais qui permet de se laisser dérivé dans le fluff général de l’univers de 40k en se détachant pour un moment des mastodontes que l’on retrouve dans les autres codex et livres d’armées (4).

 

Au final les deux seuls personnages vraiment originaux de la nouvelles sont les Sidekicks de chacuns des deux principaux personnages : le Stormseer Sudabeh qui agis comme conseiller du Khan et est en charge de tempérer ses ardeurs, et le Shas’vre Drai, chef d’équipe stealth et sorte d’aide de camp de Shadowsun. Drai m’est le plus sympathique des deux pour son attitude à mi-chemin entre Alfred le majordome et Robin l’éternel second couteau, tandis que Sudabeh pour rester dans la métaphore des comics n’est qu’un Professeur X pour un Khan très Wolfverine.

 

Le traitement du Khan et par là même de l’esprit tactique White Scar est assez plaisant d’autant que ces réflexions trouvent leur miroir dans le brillant esprit tactique de Shadowsun qui alterne entre Monta and Kayon, le chasseur patient et la frappe mortelle. Le duel aussi bien tactique que physique entre les deux adversaires est suffisamment bien écrit pour qu’on se laisse aller à y prendre plaisir.

Autre bon point du récit, la relation hiérarchique entre Shadowsun et Aun’Va. L’une est l’un des esprits tactiques les plus brillants de sa génération, un chef militaire incontesté et un combattant qui a prouvé sa valeur maintes fois sur le champ de bataille. L’autre est un vieux politicien sur une chaise roulante anti-grav et passe la meilleure partie du récit bien à l’abri en orbite. Et pourtant quand elle est confrontée à ce dernier, Shadowsun en mène autant qu’une gamine de six ans devant son instituteur. On sent bien alors le mélange de respect dû au statu de l’éthéré et cet espèce de réflexe pavlovien qu’on les autres castes à l’égard des Auns.

 

Concernant le personnage de Shadowsun j’ai tout de même comme petit regret que sa féminité soit totalement passée de côté. Dans un univers où 90% du temps les femmes sont absentes et où les 10% restant elle ne servent que de faire valoir à d’autres héro plein de testostérone, l’injustice qui est faite au beau sexe est ici encore plus criante puisqu’on nous montre une Shadowsun tout aussi compétente si ce n’est plus que le plus velu des Space Marine, l’archétype du mâle viril dans toute sa splendeur. Je suspecte que la nature Xenos du personnage participe aussi de cet aspect asexué, ce qui est d’autant plus dommage puis-qu’encore une fois un potentiel de narration reste inexploité pour faciliter la digestion du lecteur et ne pas choquer les esprits les plus jeunes (5).

 

Dernières piques enfin pour finir ma critique de cette histoire, d’abord la liberté fluffique que se permet Phill avec les drones de Shadowsun qu’il affuble d’une intelligence artificielle suffisamment développé pour leur donner ce qui pourrait se rapprocher d’une personnalité propre, chose que je n’ai encore pas vu dans les ouvrages concernant la technologie Tau, ensuite la tendance assez rigolote au final de bruiter les effets sonores durant les scènes de batailles. Ainsi on voit régulièrement apparaitre en italique des puipuipui chaque fois que des guerriers de feu tirent, un magnifique Voshvoshvohs battant la cadence des tirs d’éclateur ionique des Riptides et un menaçant Voum entre chaque explosion de véhicule, un peu comme un petiot en maternelle jouant aux petits soldats(6).

 

Conclusion :

Blood Oath n’est pas une mauvaise nouvelle. Malgré ses nombreuses imperfections, le récit se concentre sur l’essentiel et délivre au final une œuvre de fiction militaire tout à fait correcte, exempte de trop d’incohérence et d’effets narratifs improbables pour permettre une lecture plaisante tout au long de sa centaine de pages.  Cela fait-il une nouvelle inoubliable, certainement pas. Si l’amateur de fluff pourra en tirer quelques informations intéressantes sur chacun des participants, celui qui cherche le frisson d’une nouvelle de science-fiction de qualité trouvera cela reste un peu court et pas follement original. Ce qui pour une publication de la Black Library n’est pas si mal après tout.

 

(1) L’auteur nie toute responsabilité de cécité partielle ou permanente des pauvres âmes qui en auraient trouvé des images.

(2) Coupable étant le seul terme adéquat quand on parle du Helldrake, du Grimoire des noms innombrables et du bouclier du serpent Eldar

(3) Je pense à Josh Reynolds qui est parvenu à rendre le premier et le dernier tome de The End Time fluffiquement digeste.

(4) En relisant cette phrase je me suis rappelé d’une autre source de bouffée d’air en littérature, la virgule. Condoléances aux familles de ceux qui ont essayé de me lire d’une seule traite.

(5) Alors qu’une partie de l’univers visuel en Centre Hobby alterne entre les pires délires érotico-gothiques d’un film de la Hammer et 50 nuances de rouge sang.

(6) Ou un joueur lambda de 40k qui fait vroum avec un rhino et zoing avec une vendetta.

[/spoiler]

 

Broken sword, par Guy Haley

 

L’auteur :

Guy Haley est un auteur que je connais et apprécie pour ses deux romans dans l’univers de Warhammer Battle, Skarsnisk son biopic sur le plus terrible des gobelins et Rise of the Horned Rat, sa novélisation du quatrième tome de The End Times. Mon appréciation toute personnelle de son style dans ces deux romans est au final celle d’une certaine légèreté qui tranche avec la lourdeur des enjeux du Vieux Monde en particulier en adoptant le point de vue de personnage assez originaux, en général plus spectateur qu’acteur du récit ce qui permet un changement d’angle assez bienvenu dans la collection de romans bien souvent « enfile ton casque et fonce tout droit »  dont nous afflige souvent la BL dès qu’il s’agit de traiter du Marteau plutôt que du Bolter.

 

Cependant j’ai toujours une petite appréhension à son égard quand il s’agit de ses écrits dans l’univers de 40K, sa nouvelle The Rite of Holos faisant office de prélude au roman The Death of Integrity représentant tout ce que je déteste dans les récits de Space Marine : Bourrin, avec un mystère/terrible secret qui fait pschitt à la fin et des adversaires avec autant de consistance qu’un tigre en papier.

 

C’était donc avec encore une fois un à-priori positif, par ce que je suis bon public, et une arrière pensée de déception que j’ai attaqué les premier pages de Broken Sword… et dès ces dernières Guy Haley m’a envoyé valser sur le derrière et je me suis levé avec 36 chandelles devant les yeux et une fringale dévorante de lire le reste !

 

 

L’histoire :

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Il n’y a pas à y aller par quatre chemins… c’est la meilleure nouvelle du recueil ! Voilà maintenant que j’ai abandonné tout sens critique et la moindre once d’impartialité on peut continuer.

 

L’histoire donc. En parallèle de l’invasion Tau d’Agrellan, plus précisément à un moment où les Tau ont l’avantage et s’apprêtent à prendre la principale et dernière cité Ruche de la planète. L’on suit le parcours de deux personnages dont la mission respective les place en tant qu’antagoniste l’un de l’autre.

 

L’un est un ancien officier de la garde impérial qui a retourné sa veste afin dans un premier temps de sauver sa peau, et à rejoint  le camp du Bien Suprême. Il agit désormais comme le chef d’une petite escouade de Gue’vesa, les auxiliaires humains travaillant de leur plein grés pour les Tau, agissant comme en tant que garde du corps d’un émissaire de la Caste de l’Eau du nom de Skill Talker.

 

L’autre est un sergent Space Marine de la Raven Guard qui a été chargé, lui et son escouade d’assaut, de capturer un membre du corps diplomatique de la Caste de l’Eau et plus précisément Skill Talker.

 

Le premier intérêt de ce récit croisé se trouve dans les modes de narration des événements qui se complémente parfaitement. Le premier mode est le rapport, façon face caméra ou genre confessionnal de téléréalité que fait l’auxiliaire des événements. Il y expose dans l’ordre chronologique et de son point de vue ce qu’il s’est passé et aborde aussi sa relation avec celui qu’il a la charge de protégé, une relation trouble puisqu’il remplis auprès de son nouveau maître autant une fonction d’ordre purement militaire, mais sert aussi d’élément de propagande de l’intégration des humains dans la Tau’va. Mais au-delà de la relation purement fonctionnelle de garde du corps et de tête de gondole, se noue aussi  entre l’humain et le Xenos une relation de maître/élève à mesure que le premier se fait progressivement une place dans l’empire qui l’a accueilli. Le brio de Haley dans toute cette partie est d’à la fois faire admettre que l’Empire Tau est un bien meilleur maître que l’Imperium tout en gardant dans l’esprit de son personnage que c’est peu être trop beau pour être vrai et que le marché qu’il a noué avec les Xenos comporte surement des non-dits ou une sorte d’arnaque.

 

Le second mode de narration est celui employé par le sergent marine qui grâce à un procédé fluffique se retrouve à en quelque sorte revivre par une sorte d’hypnose sa mission de kidnapping. Ici nulle place à la réflexion des hautes sphères, nous sommes dans le brutal et le concret, narration à la première personne, au présent simple entrecoupé de flash lorsque l’Astartes sort ou s’abandonne à la transe hypnotique.

 

A noté entre les deux grosses phases d’action qui ponctuent l’opération de kidnapping on notera quelques scénette pas inintéressante, en particulier une rencontre « diplomatique » entre Skill Talker et un gros ponte impérial, l’occasion d’une brève joute oratoire entre le Xenos et l’Impérial sur le thème de la Liberté sous un régime et si les humains ont vraiment le choix quand on leur propose de rejoindre le Bien Suprême.

Franchement je pourrais continuer encore longtemps à  chanter les louanges de cette histoire, mais je préfère m’arrêter là plutôt que de mettre totalement à nu toute l’histoire qui mérite vraiment le coup d’œil.

[/spoiler]

 

Black Leviathan, par Ben Counter

 

L’auteur :

Est-il encore nécessaire de présenter Ben Counter ? Pour décrire son style en quelques lignes disons que c’est un concentré des histoires de Space Marines de Graham McNeill… avec 50% de talent en moins. Sa bibliographie est une ode aux surhommes en armure énergétique où l’on surf sur des vagues de testostérone et de bourrinitude assumé. Attention cependant certaines de ses œuvres ne sont pas dénuées d’intérêt, Galaxie en Flammes le troisième tome de l’Herésie d’Horus m’a laissé un assez bon souvenir, mais pour chaque récit potable il y en a au moins deux autres qui rasent les pâquerettes. Ce que je reprocherais le plus au bonhomme c’est de régulièrement faire des pastiches de Mc Neill assez peu inspiré… j’en veux pour preuve sa nouvelle Endeavour of Will dont le plot n’est rien d’autre qu’une copie conforme d’une autre nouvelle de McNeill mais avec un développement honteusement en faveur d’un des chapitres (1) favoris de l’auteur.

 

Est-il nécessaire de préciser que j’ai amorcé la lecture de cette nouvelle avec un certain sentiment d’appréhension et l’impression de subir une fois de plus la patte infâme du style « Black Library » ?

 

L’histoire :

[spoiler]

Sur Port Memmor planète paumée dans la banlieue stellaire d’Agrellan, le capitaine Devynius des Ultramarines doit prendre possession d’un Astro-port d’importance vitale pour la suite de la campagne contre les Tau. Le problème ? D’après ses renseignements le gouvernement local et par extension une bonne partie de la population est miné par des groupes xenophiles soutenus en sous mains par une petite délégation de Tau ; du coup il marche sur des œufs et doit à tout pris éviter l’esclandre en débarquant en drop pod avec ses gros souliers de céramite. L’autre problème ? Devynius doit mener cette discrète opération en  tandem avec une escouade de Jade Dragons, un chapitre très secret avec lequel il n’a aucune expérience tactique. Le vrai problème ? Devynius et ses boys scouts sont tellement cons qu’ils vont tomber dans tous les pièges qui vont leur être tendu et vraiment passer pour des branles.

 

Non seulement le style de Ben Counter devient très vite lassant au fil des pages, mais en plus la construction de son récit est téléphoné au possible. Enfin, et c’est certainement le pire, les Space Marines de Ben se révèlent être tellement mono neuronaux dans leur actes que s’en est à pleurer, le récit n’étant au final qu’une longue succession d’erreurs et de bourdes flagrantes des Ultramarines qui permet au plan inutilement compliqué des Tau de réussir (2)… Aussi et pour la postérité vais-je listé ci-dessous et dans l’espoir de le faire inscrire quelque part dans l’Index Astartes les erreurs à ne pas commettre quand on est un chez militaire à moitié compétent :

  • Ne pas tomber dans la première tactique de désinformation venue. Quand votre seule source d’information sur votre mission est celle d’un prisonnier ennemis, que les dites informations on été obtenues sous la torture, et qu’en plus le prisonnier en question est connu pour être un membre des services de propagande et d’espionnage ennemis, la moindre des choses c’est de vérifier les dites informations avec une autre source avant de plonger tête baissé dans le feu de l’action (3).
  • Quand les seuls moyens à votre disposition sont des armoires à glace de 2m50 en armure énergétiques qui limitent grandement votre capacité d’infiltration, il est peut être judicieux d’explorer les autres méthodes possibles où les capacités inhérentes de vos hommes seront mieux exploité. Aussi débarquer au milieu du parlement d’un monde allié en faisant explosé une canalisation d’égout en criant « ne craignez rien on est là que pour les méchants » n’est pas une façon adapté de tuer dans l’œuf toute velléités de rébellion (4).
  • Dans la même veine, il est vivement déconseillé de partir en mission avec des types dont on ne sait rien d’autre qu’une tendance paranoïaque à tout estampillé secret défense et qui se baladent bardés de tatouages tribaux et de trophées peu ragoutants. Double faute quand l’objectif initial est de passez inaperçu.
  • Est-il normal qu’un bibliothécaire d’une bibliothèque paumée en sache plus sur vos propres alliés qu’un capitaine Space Marine avec les moyens d’une barge de bataille ?
  • Est-il normal qu’un envoyé de la caste de l’Eau ait plus de sens stratégique qu’un capitaine Ultramarine ? Mince il a tellement bien potassé Sun Tsu qu’il dicte même le plan de bataille au Sha’so qui est en charge de son contingent de guerrier de feu !
  • Est-il raisonnable d’envoyer un capitaine pour mener un groupe de 10 Tactiques (5)? A moins qu’il n’y avait à bord de la barge de bataille que 10 marines tactiques et un capitaine ce qui ressemble terriblement à une mauvaise rationalisation des moyens du chapitre.
  • Comment est-il possible qu’un chapitre entier ait pu développer ce qui s’apparente à  un réflexe pavlovien absurde à la vue des oripeaux d’un gros crustacé de l’espace (6) sans que l’Inquisition ou qui que ce soit d’autre ne s’en soit rendu compte ou n’en sen soit inquiété un minimum ?
  • En général quand l’autre moitié de votre force de frappe rompt le contact radio dès l’arrivé sur place, le réflexe de base serait de s’en inquiété un peu et non de se dire que ce sont des grands garçons et qu’ils sauront se débrouillé tout seul puis de continuer comme si de rien n’était.
  • Non quand on prend un tir de fuseur dans l’épaule on ne continue pas à se battre comme si de rien n’était  (7).
  • Quand on a commis un nombre incalculable de conneries sur la foi d’une tradition stupide qui vient de faire basculer toute une planète dans le camp ennemi et que le seul témoin de vos actes est devant vous en attendant de prendre le prochain Tunderhawk pour fait son rapport, ce n’est plus le temps de sa la jouer fair play et de régler çà avec vos poings quand on a une dizaine de bolter avec soit.
  • Quelles sont les probabilités de construire sa capitale sous d’anciennes catacombes indigènes, elles mêmes sous une faille tectonique potentiellement instable permettant à une équipe de sapeur d’y placer une bon pour rejouer le film San Andreas ?
  • Pourquoi avoir besoin de l’appui total des locaux suite aux incidents provoqués par les Spaces Marines  pour trouver le chemin jusqu’à la faille quand on peu envoyer des drones mapper la zone, et planter les explosifs au lieu d’envoyer ses ingénieurs avec des guides locaux, puis les tuer pour s’assurer de leur silence, alors qu’ils sont déjà de votre côté ?
  • Un Capitaine de compagnie Ultramarine rentre tout seul d’une mission où il avait emporté une escouade entière et  ses d’alliés avec pour seule explication que Foupoudave… si çà ne tenait qu’à moi on le balancerait dans le vide par la première écoutille, mais apparemment çà n’a pas trop fait scandale durant le débrief (8).

Voilà je crois avoir fait le tour des quelques griefs personnel que j’ai ajouté à mon livre des rancunes envers les auteurs de la BL et de Monsieur Counter en particulier… conclusion, une nouvelle à fuir comme la peste !

 

(1) Les Imperials Fists en l’occurrence, et Lysander en particulier… l’autre chapitre chouchou de Ben étant les Chevaliers Gris… si j’étais mesquin j’y verrais comme un schéma familier.

(2)Plan impliquant la capture volontaire mais pas trop d’un autre ambassadeur Tau, l’organisation d’un show Télévangéliste avec le concours de la prêtrise de Mars, des indigènes concilient et toujours prêt au sacrifice ultime, une entreprise de lavage de cerveau, une campagne de kidnapping, un master en géologie sismique, un arsenal capable de renverser un petits pays d’Amérique centrale et l’incompétence habituelle de l’ensemble des organismes de sécurité de la planète. Un plan approuvé par l’Alpha Legion.

(3) Ou comme en section rumeurs & nouveautés prend çà avec beaucoup de sel et un ver de liqueur pour tout faire passer.

(4) Et je ne parle pas de l’odeur ni de la note de pressing

(5) Alors que chez les Jade Dragons un simple sergent çà suffit !

(6) Probablement une indigestion de langoustines avariés si vous voulez mon avis…

(7) Ben aggrave son cas en précisant bien que le tir traverse la céramite, les muscles et les os… mais apparemment l’anatomie des Space Marines se rit même des principes élémentaires de la biologie…

(8) Durant le vol retour :

  • Pilote : On repart vraiment léger capitaine
  • Capitaine Devynius : Mouais tous nos frères de batailles se sont faits pulvérisés ou abattu en traitre sans espoir de récupérer leurs glandes progénoïdes.
  • P. : et les autres types cheloux qui n’en décrochait pas une ?
  • Cpt : bof, ils ont massacré le personnel de l’astroport et la techno-prêtresse du coin tout en déclenchant une révolte à grande échelle de la planète contre l’Imperium… du coup y auront qu’à rentrer à pieds !
  • P : Ouais de toute façon ce n’est pas comme si 10 Space Marines allaient manquer à quelqu’un…

[Silence]

  • P : Comme un Lundi quoi.
  • Cpt : Comme un Lundi.

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Hunter’s Snare, par Josh Reynolds

 

L’auteur :

Josh Reynolds est un auteur au service de la Black Library depuis peu de temps, mais je dois dire que je suis plutôt fan de ce qu’il fait en général. Personnellement je ne connais de ses œuvres que par le spectre de WHFB, il est en effet l’auteur d’une série de nouvelle prenant pour thème Marienburg et pour infortuné personnage le truculent chevalier de Mannan Erkhart Dubnitz, mais aussi des premiers et derniers tomes de The End Times, réalisant le tour de force de rendre une veille liche sympathique et Valten badass jusqu’au dernier moment.

 

Mais de son travail sur 40K ? Après recherche je n’en ai trouvé que de maigre traces ici et là, cependant ce n’est pas la première fois qu’il s’attaquait aux White Scars puisqu’il a aussi écrit le texte pour l’Audio Drame Master of the Hunt avec Doomrider en Guest Star démoniaque. J’ai donc commencé la lecture avec un assez bon apriori, ayant franchement confiance dans le talent du bonhomme.

 

P.S : Il tient aussi un blog très sympa où parfois il compose une playlist pour ses personnages préférés de ses romans.

 

 

L’histoire :

[spoiler]

Retour sur Agrellan pendant la mi-temps entre l’arrivée des White Scars sur la planète et l’ultime offensive victorieuse de Shadow Sun. Koko en bon fils des plaines farouches s’est lancé dans la traque de sa Némésis, ce qui l’a amené lui et sa bande dans un massif montagneux où se trouve une base Tau qui serait la dernière tanière de la sorcière Xenos. Et pourtant comme le dirait l’amiral Ackbar… c’est un piège ! Le reste de l’histoire va traiter de comment  Kor’sarro Khan va se sortir de se guêpier et comment le chasseur devenu chassé va s’en tirer (ou non ?).

 

A la différence du travail de Kelly dans la première nouvelle où l’on alternait les points de vue des deux protagonistes/antagonistes, ici Josh reste tout du long du côté des space marines, mais évite la monotonie en sautant d’un personnage à l’autre, chacun efficacement situé dès les premières pages de l’histoire. En plus de Kor’sarro Khan, nous avons un archiviste, un vétéran aux cheveux gris sous le casque et enfin un petit nouveaux, champion de compagnie des Dark Hunter en voyage scolaire auprès de son chapitre primogénitor (1). C’est par cette palette de personnages qui servent d’ancres dans le récit que l’on appréhende la situation. La part belle est bien sur donnée à l’action avec poursuite entre les Tau et les Space Marines qui tentent de se sortir de ce guêpier, mais l’auteur laisse toutefois quelques temps mort pour permettre à son lecteur d’apprécier l’aspect « stratégique » du piège monté par Shadowsun, aspect rendu à peu près crédible par Josh qui sans rentrer dans des considérations militaire hors normes ou en en refaisant l’analyse d’Austerlitz arrive à rendre, par quelque éléments empruntés aux hommes des steppes cette petite escarmouche vraisemblable et moins mono-neuronale que la plupart des affrontements donnant aux fils de l’Empereur l’occasion de se mettre en valeur.

 

Pour les amoureux du fluff quelques éléments sur les White Scars, leur langue maternelle et leur avis tout personnel envers les Dreadnoughts. Pour les passionnés des bikers du futur la nouvelle rend bien je trouve l’esprit sauvage mais aussi acéré des fils du Khan, aussi sauvage que les Space Wolf mais parfois autant stratèges que les Ultramarines, une dualité intéressante qui fait que l’on s’attache assez facilement aux personnages du récit, plus je trouve que d’habitude pour des Spaces Marines lambda car c’est cette rugosité qui les rends moins parfait, moins parangon de vertu taillé dans le marbre et donc un peu plus humains.

 

Il n’y a donc pas grand-chose d’autre à dire sur cette nouvelle. C’est un travail honnête et de bonne facture, bien géré même si le dénouement est dans son ensemble sans surprise. Pas la meilleure nouvelle du livre mais loin d’être la pire.

 

(1) Une tradition il faut bien l’admettre étrange au premier abord et dont je ne me souviens pas avoir vu la trace nulle ailleurs. M’enfin quitte à violer autant lui donner de beaux enfants et pour une fois qu’un auteur BL prend au mot l’apocryphe de Dumas je ne vais pas me plaindre.

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Modifié par JutRed
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Hello JutRed!

 

Magnifique critique littéraire que tu nous soumets là. Je me suis régalé d'un bout à l'autre de ton compte-rendu, et j'ai maintenant la furieuse envie de me commander un exemplaire du bouquin, ne serait-ce que pour découvrir la pépite de Haley (dont je ne pense pas avoir déjà lu un texte, ce à quoi il va falloir remédier) qui s'y cache.

 

De mémoire, j'avais trouvé Phil Kelly un peu léger dans The Arkanusha War (qui traitait aussi des Taus), aussi ton propre constat mitigé à propos de Blood Oath ne me surprend pas tellement. Tu as parfaitement résumé Counter dans ton pitch introductif, et je ne pense pas que le sujet l'intéressait vraiment (le simple fait qu'il ait utilisé des Ultramarines comme protagonistes est pour moi la preuve qu'il n'avait pas envie de s'impliquer plus que ça), rien d'étonnant donc à ce que son Black Leviathan soit un fond de cuve. Enfin, j'ai comme toi une certaine affinité pour Josh Reynolds, dont les publications dans Hammer & Bolter ont toujours été au moins convenables, et souvent très bonnes. Le bonhomme sait de plus s'y prendre pour intégrer de façon crédible, respectueuse de leur fluff et intéressante pour le lecteur des personnages nommés (The Gods Demand), une bonne habitude qu'il a apparemment gardé pour Hunter's Snare. Petite question pour toi qui a récemment lu sa nouvelle: y a-t-il glissé à un moment une référence à Lovecraft? C'est un de ses gimmicks littéraires, assez sympathique je trouve!

 

Finalement, la seule chose qui m'étonne dans ce recueil est l'absence d'une nouvelle d'Andy Hoare. C'est tout de même le spécialiste maison des White Scars, même si son diptyque sur le sujet n'était apparemment pas vraiment mémorable (ça n'arrête pas les éditeurs de la BL d'habitude!). Pareillement, j'aurais bien vu une soumission de ce vieux Gav Thorpe, nouvel expert de la Raven Guard, et ayant consacré un roman entier à la traque d'un Commandeur Tau. Je suppose qu'il avait d'autres chats à fouetter à ce moment!

 

Merci encore pour cette critique!

 

Schattra, il faut de tout pour faire prendre un monde

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Magnifique critique littéraire que tu nous soumets là. Je me suis régalé d'un bout à l'autre de ton compte-rendu, et j'ai maintenant la furieuse envie de me commander un exemplaire du bouquin, ne serait-ce que pour découvrir la pépite de Haley (dont je ne pense pas avoir déjà lu un texte, ce à quoi il va falloir remédier) qui s'y cache.

 

C'est surtout que la nouvelle surprend dans le bon sens par son angle d'attaque du sujet et des personnages; c'est çà qui m'a plu. Est-ce que çà en fait une pépite littéraire pour autant ? Une étonnante perle tout du moins comparé aux standards BL.

 


Enfin, j'ai comme toi une certaine affinité pour Josh Reynolds, dont les publications dans Hammer & Bolter ont toujours été au moins convenables, et souvent très bonnes. Le bonhomme sait de plus s'y prendre pour intégrer de façon crédible, respectueuse de leur fluff et intéressante pour le lecteur des personnages nommés (The Gods Demand), une bonne habitude qu'il a apparemment gardé pour Hunter's Snare. Petite question pour toi qui a récemment lu sa nouvelle: y a-t-il glissé à un moment une référence à Lovecraft? C'est un de ses gimmicks littéraires, assez sympathique je trouve!

 

Rien de Lovecraftien (mais le sujet ne s'y prêtait pas à mon avis), mais à la relecture j'ai trouvé une sorte de clin d’œil à un épisode de Star Trek la série originale (volontaire ou fortuit çà je ne saurais dire).

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