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[40k] - Tome 2, Les Fils de Neptune - REVELATION


criomega

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Bonsoir à tous,

 

Me revoilà après une très longue absence, avec la suite des aventures de mes joyeux Space Marines ainsi que de leurs petits potes en espadrille.

 

J'invite ceux qui ne l'ont pas lu à commencer par le Tome 1 (qui a dit que c'était logique) histoire de ne pas être perdu au niveau des intrigues et des personnages.

 

Je ferai très probablement un Dramatis Personnae pour ce morceau là, car il va également y avoir un paquet de personnages, existants ou tout nouveau, tout beau :)

 

Sur ce, je livre le chapitre 1 à la vindicte populaire:

 

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I

 

Les deux soleils brillaient intensément, inondant Europa de lumière mais également de rayons mortels. Le seul indice de civilisation résidait en l’immense complexe d’acier s’étendant sur près de huit mille kilomètres carré. La forteresse des Stormarines, cicatrice d’acier et d’adamantium, hérissée d’armes et abritant plusieurs milliers d’âmes.

L’air ionisé d’Europa s’illumina lorsqu’un éclair déchira le ciel.

Lacédémone, l’autre planète du système, se trouvait quant à elle à deux cent soixante millions de kilomètres des étoiles jumelles ; sa surface grouillant de vie. Les ancêtres des hommes s’étaient installés sur Lacédémone avant la Grande Croisade, et ses peuples n’avaient guère évolués depuis.

 

Europa ne possédait aucune vie intelligente et seuls les milliers de Space Marines formant le Chapitre des Stormarines s’aventuraient à la surface de ses continents continuellement ravagés par des tempêtes ioniques, osaient braver l’atmosphère irrespirable d’Europa lorsque leurs sessions d’entraînement exigeaient de se dérouler à l’extérieur. Les tribus peuplant Lacédémone se trouvaient être une source quasi-inépuisable pour recruter de nouveaux frères de bataille. Lacédémone était une planète prospère, qui atteignait un âge antique. Lors de sa redécouverte par les Stormarines, le tout premier Commandeur du Chapitre, Lycurgue, et quelques-uns de ses hommes se rendirent sur Lacédémone et atteignirent Spartæ, une des grandes cités de la planète.

La culture des Lacédémoniens toucha Lycurgue, mais les guerres internes de la planète empêchaient visiblement une quelconque progression technologique.

Spartæ et Athenæ, les deux principales villes de Lacédémone, et anciennement rivales, devinrent les capitales militaire et administrative pour les millénaires à venir.

 

L’imposante barge de bataille flottait paresseusement dans l’espace au-dessus de la citadelle des Stormarines, sa silhouette d’acier reflétant l’éclat des soleils jumeaux.

Le Space Marine contemplait l’orbe lumineux qui se tenait devant lui. La table holographique projetait une image scintillante dans l’air frais de la pièce. Sa respiration était fluide, calme. Il se sentait bien, en paix. Il y avait longtemps qu’il n’avait pas éprouvé ce sentiment de sérénité. L’Univers s’était ligué contre la race humaine, mais il ne le laisserait pas l’emporter. Pas tant qu’il serait là, pas tant qu’il lui resterait un souffle de vie.

Un deuxième géant pénétra dans la salle et se mit au garde à vous derrière son supérieur. Leonidas se retourna, son regard vert émeraude plongea dans les yeux de son écuyer.

 

-Alexios ?

-De sombres nouvelles nous sont parvenues, Monseigneur.

Le système de Trojan vient d’être envahi par les extraterrestres orkoïdes. Nos astropathes viennent de recevoir un message de détresse de la part de la planète principale du système.

Leonidas se retourna vers le ciel étoilé, ses épaules s’affaissant légèrement, comme écrasées par cette annonce. Puis il se redressa, retrouvant toute sa contenance.

-Très bien…soupira-t-il. Le niveau de la menace a-t-il été évalué ?

-Omega, Commandeur, répondit instantanément Alexios.

-Omega, répéta Leonidas dans un souffle. Aurions-nous à faire avec une de ces croisades que les stratèges impériaux nomment "Waaagh"?

-Tout le laisse à penser.

-Réunissez le Sénat. Je veux que tous les représentants soient présents. Informe les Capitaines de la situation. Le Chapitre se mobilise.

-Il en sera fait selon votre volonté, Commandeur.

 

Alexios quitta le Strategium, laissant Leonidas seul. La menace que représentaient les orks ne devait pas être sous-estimée. Le gouverneur Von Trab en avait fait les frais, lorsque le monde d’Armageddon s’était retrouvé être le théâtre d’une guerre qui l’avait ravagé.

Les Stormarines haïssaient les orks, et l’écuyer du Commandeur sentait la rage comprimer sa cage thoracique et accélérer les battements de ses cœurs.

 

Leonidas fit s’afficher la carte stellaire du système de Trojan, et y superposa un quadrillage tactique. L’espace impérial avait été violé par une des races les plus brutales que comptait cette galaxie, et leur fureur venait de s’abattre sur un monde que les Stormarines avaient juré de défendre. Le Commandeur se devait de répondre à l’appel de détresse, sous peine de voir se développer un déchaînement de violence qui ensevelirait le domaine des Stormarines  sous un torrent de sang et le réduirait à la poussière.

 

De larges bandes rouges scintillaient dans l’air, représentant les déplacements des orks. Les images que Leonidas visionnait dataient de plusieurs jours, et il constata que les défenses orbitales de Gorfane avaient été réduites au silence au bout de longues heures de combat acharné. Des bandes vidéo avaient sûrement été envoyées à la forteresse, afin que les stratèges Stormarines puissent évaluer au mieux la suite à donner à ces tragiques évènements.

Leonidas se retourna vivement et  sa cape pourpre voltigea dans l’air. Le Maître des Stormarines quitta la pièce d’un pas rapide, la mâchoire serrée et les yeux flamboyants de colère. Il devait informer l’Inquisiteur Draco de la situation.

 

Leonidas arpentait les couloirs, rendant leur salut à ceux de ses hommes qu’il croisait. Le Sénat ne l’avait pas nommé Commandeur pour que les mondes qu’il avait promis de défendre sombrent dans l’anarchie et le chaos. Il ressassait ces pensées lorsqu’il arriva devant la pièce où se tenait la haute silhouette de l’Inquisiteur. Ce dernier tournait le dos à Leonidas, et le Marine le regarda de haut en bas, comme s’il le voyait pour la première fois. Il se souvenait de l’histoire de son Chapitre ; celle qui leur avait imposé la présence d’un Inquisiteur.

 

Plusieurs millénaires après la période connue sous le nom d’Hérésie d’Horus, l’Imperium avait redécouvert la planète Lacédémone. Quelques régiments de la Garde Impériale avaient été envoyés pour éradiquer les menaces pouvant résider à la surface de cette dernière.

Une force de près de sept cent mille gardes impériaux natifs de Persæ, menée par le général Xerxès arriva sur Lacédémone. Ayant eu connaissance des massacres que le général impérial perpétrait à l’encontre de la population lacédémonienne, Leonidas rassembla ses meilleurs hommes et partit à sa rencontre. Durant trois jours, les guerriers menés par Leonidas, repoussèrent les forces de Xerxès. Au matin du troisième jour, la quasi-totalité des Stormarines étaient morts ou grièvement blessés. Le Commandeur lui-même perdait son sang par les nombreuses blessures qu’il avait reçues. Constatant amèrement que la situation était intenable, Leonidas ordonna un repli stratégique vers les renforts venant du Nord. Malgré les lourdes pertes qu’il avait subies au cours des combats, Xerxès pensait que la victoire finale était proche. Il continua vers Athenæ, capitale politique de Lacédémone. Leonidas, ayant réorganisé ses troupes, lança alors une attaque frontale sur l’armée de Xerxès. Les phalanges Stormarines, constituées des meilleurs guerriers de Lacédémone, les Spartiates, marchèrent à la rencontre des milliers de gardes impériaux de Persæ.

 

A la vue des centaines de Marines marchant contre ses hommes, Xerxès sut que la fin était proche. La bataille se transforma rapidement en massacre, les Space Marines laissant leur fureur s’abattre sur les gardes impériaux, libérant leur rage en un assaut aussi rapide que dévastateur. Quelques jours plus tard, l’Inquisition récupéra quelques-uns des survivants de la Garde impérial de Persæ. Xerxès avait été fait prisonnier, et de nombreux Inquisiteurs se posèrent alors des questions sur l’éventualité d’une force Space Marine inconnue.

L’Inquisition envoya des membres des différents Ordo sur Lacédémone afin d’y rencontrer ses dirigeants. Draco était alors le responsable des forces inquisitoriales en présence. Il  établit de nombreux rapports sur les Stormarines, en arrivant à la conclusion qu’ils étaient les frères maudits des Sons of Horus. Les traces de corruption furent la principale interrogation de Draco dans un premier temps, mais les analyses effectuées sur les échantillons génétiques prélevés et la dévotion des Stormarines pour l’Empereur empêchèrent de telles accusations.

Leonidas s’autorisa un sourire fugace en repensant à l’Histoire qu’il avait contribué à écrire. Une histoire écrite dans la douleur et le sang.

 

Draco était un homme grand même selon les critères Space Marine. Il dominait la plupart de ses interlocuteurs humains d’une bonne tête, mais malgré ses deux mètres dix, il devait lever les yeux lorsqu’il parlait à Leonidas. Il ne portait pas son armure segmentée, et dans ses vêtements de lin il semblait fragile, presque inoffensif. Mais Leonidas savait ce dont les Inquisiteurs étaient capables. Draco ne faisait pas exception à la règle. Formidable combattant doublé d’un psyker compétent, Draco était quelqu’un qu’il valait mieux avoir avec soi que contre soi.

 

De son crâne pendait son abondante chevelure noire, peignée à la perfection. Une petite broche attachait ses cheveux à mi-hauteur, formant une queue de cheval qui cascadait en bas de son dos. Leonidas devinait ses muscles sous l’épaisseur de sa tunique ; des muscles d’acier qui étaient déjà venu à bout d’un certain nombre d’aspirants. Le Commandeur revoyait les visages déconfits de ces jeunes gens, trop confiants dans leur nouvelle force, dans leur musculature renforcée. Il savait que l’humilité qu’ils tireraient de cette défaite leur permettrait d’accomplir leur destinée. La peau de l’Inquisiteur était blême, paraissant presque blanche sous la lumière crue des projecteurs de la pièce. Leonidas avait appris que Draco venait de la planète Drur, un monde industriel constamment plongé dans la nuit et l’obscurité. Les forges industrielles vomissaient en permanence leurs fumées noirâtres, et avait condamné la végétation de Drur à une mort rapide et étouffante. Cela faisait un demi -siècle que Draco accompagnait les phalanges Stormarine au quotidien, aussi bien dans leurs prières que dans la fureur des combats.

 

L’Inquisiteur se retourna lorsqu’il sentit la présence de l’officier Space Marine. Draco plongea son regard dans celui de Leonidas, ses pupilles bleues acier rencontrant le vert émeraude de celles du Commandeur. Les traits tirés par la concentration, Draco parla de sa voix chaude et grave.

-Commandant, que me vaut l’honneur de votre présence ?

-Le système de Trojan a été attaqué, répondit Leonidas d’une voix posée.

-Quand cela s’est-il produit ?

-Il y a quatre jours.

-Quelle est la situation°?

-Le gouverneur de Trojan a réussi à établir une zone de front, mais ce n’est hélas pas le cas pour l’ensemble du système. L’agri-monde de Gorfane est pratiquement tombé, et la planète principale ne pourra pas résister plus de trois semaines.

-Combien de temps nous faudrait-il pour nous rendre là-bas ?

-Environ quinze jours.

-Damnation, jura l’Inquisiteur.

-Avez-vous déjà donné des ordres de bataille ?

-Dès que le Chapitre aura référé de ses actions auprès du Sénat de Lacédémone. Mon écuyer est en train de rassembler ses membres.

-Très bien, je vous rejoins dès que possible.

-La séance débute dans trois heures, répondit le Space Marine avant de reculer dans le corridor.

L’Inquisiteur quitta sa chambre, sa haute silhouette s’enfonça dans le couloir, et Leonidas le perdit de vue lorsqu’il passa un angle.

 

Aujourd’hui, Leonidas appréciait l’Inquisiteur. Cela n’avait pas toujours été le cas. Lorsque l’Imperium avait redécouvert Lacédémone, il avait envoyé ses armées en prendre le contrôle. Leonidas venait d’être nommé Maître du Chapitre des Stormarines par le Sénat. Il avait mené un petit contingent retenir le gros des forces impériales, sans se douter qu’ils n’étaient pas des ennemis. Le combat avait duré plusieurs jours, le temps pour Leonidas de voir mourir de trop nombreux frères de bataille. Puis il avait capturé Xerxès et la guerre avait aussitôt pris fin.

 

Puis Draco était arrivé. Il avait été étonné du système politique mis en place par les Stormarines. Ses recherches l’avaient conduit à la conclusion que les Commandeurs successifs du Chapitre, au lieu d’imposer leur loi par la force, avaient fondé un système basé sur le respect, l’égalité et le dévouement sans limite pour l’Empereur et Lacédémone. Conformément aux préceptes impériaux, Draco présenta le Codex Astartes, écrit par le Primarque des Ultramarines, à Leonidas. Celui-ci refusa catégoriquement de suivre les enseignements de l’Ouvrage de Roboute Guilliman, prétextant que leur système était parfait et qu’il n’avait besoin d’aucune idée extérieure. Mais Draco imposa aux Stormarines de réduire les effectifs de leur Maisonnée en la scindant en de nouveaux Chapitres plus petits ; invoquant qu’une trop grande puissance placée dans les mains d’un seul homme pouvait conduire à de dramatiques situations. Le sang de Leonidas n’avait alors fait qu’un tour, et seules la force et les paroles d’Alexios l’avaient empêché de frapper l’Inquisiteur.

 

La référence implicite à la trahison d’Horus était une insulte que les Stormarines ne pouvaient ignorer. Celle-ci était d’autant plus grave et provocante que Leonidas n’ignorait pas que son interlocuteur savait qu’ils étaient les descendants directs de la Légion des Lunar Wolves ; jadis fidèle à l’Empereur et qui s’était détournée de Sa Lumière dix mille ans plus tôt. Leonidas hurla à Draco de quitter sa planète, le menaçant de mort, avant que sa raison ne lui revienne. L’ensemble des frères de bataille présents à ce moment-là s’étaient levés et avaient dégainé leurs armes dans de grands mouvements. Des dizaines de pistolets bolters et d’armes énergétiques s’étaient pointés vers le serviteur de l’Ordo Malleus.

 

La discussion avec le représentant de l’Imperium n’avait repris que deux semaines plus tard. Leonidas prévint Draco qu’à la moindre insulte qui serait de nouveau proférée envers son Chapitre, les Stormarines châtieraient le ou les coupables. Après plusieurs jours de réflexion et d’intenses discussions, Leonidas accepta l’idée des Chapitres mais refusa que ceux-ci abandonnent leur organisation caractéristique des Lunar Wolves au profit des idées du Codex Astartes. Les accords furent scellés, et l’Inquisiteur décida de rester afin d’observer les rites et coutumes des Stormarines. Ce furent ses notes concernant le comportement des Marines au combat qui le déroutèrent le plus. En effet, il comprit rapidement que le but principal des Stormarines était de remporter des victoires rapides et totales, n’attendant aucune pitié de la part de leurs ennemis, et n’en offrant pas la moindre eux-mêmes. Lors des combats, les Stormarines faisaient, certes, actes de bravoure mais également étalage d’une férocité inouïe à l’encontre de leurs adversaires. Ces comportements extrêmement violents inquiétèrent quelque peu Draco. A la vue de son rapport final, les Maîtres de l’Inquisition décidèrent de l’affecter de manière permanente au Chapitre des Stormarines.

 

Depuis cet épisode de l’Histoire des Stormarines, la situation avait évolué. Draco avait participé à tellement de combats aux côtés des frères de bataille, sauvé plusieurs d’entre eux de la mort, qu’il faisait désormais partie intégrante de la Maisonnée.

Leonidas le retrouva dans la salle du Sénat. Les patriciens de Lacédémone étaient déjà présents, drapés dans leurs tuniques.

Le doyen du Sénat prit la parole alors que Leonidas arrivait, son casque à cimier sous le bras.

 

-Le Commandeur Leonidas, Maître du Chapitre des Stormarines, fidèle serviteur de l’Empereur Dieu de l’Humanité, commandant en chef de la Cité-Etat de Spartæ.

Alexios se tenait sur le côté, attendant que son Maître prenne la parole. Leonidas remarqua également les officiers de son état-major. Il les salua d’un hochement de tête, puis il s’avança au centre de l’hémicycle. Sa voix de stentor résonnant dans la salle millénaire.

-Sénateurs de Lacédémone, si j’ai fait réunir cette assemblée aujourd’hui, ce n’est pas pour annoncer de bonnes nouvelles.

Un murmure d’incrédulité parcourut la salle, et Alexios frappa le sol de marbre de sa lance de combat. Le claquement sec du métal contre la pierre fut semblable à un coup de tonnerre, et le silence revint.

-Soyez assuré que la paix de notre monde n’est pas menacé, mais la menace xenos vient de frapper le système de Trojan. Je sais que de nombreux conflits nous ont jadis opposé, mais aujourd’hui la paix règne entre nos différents peuples.

Leonidas laissa la nouvelle se propager dans les gradins, puis il reprit la parole.

-Le Chapitre va partir en guerre afin d’éviter que Lacédémone ne soit atteinte par les extraterrestres.

L’un des sénateurs se leva, et l’assemblée se tut.

-Vénérable, que savons-nous au sujet de ces envahisseurs ?

-Qu’ils ne méritent pas de vivre, sénateur, répliqua Leonidas d’une voix pleine de ressentiment.

Les orks avaient déjà couté trop cher au Chapitre. Les Stormarines les méprisaient, tant pour leur aspect bestial que pour leur manière de faire la guerre.

“Aucune stratégie, aucun talent tactique. Mais qu’espéraient-ils en attaquant le domaine des Space Marines ? De grands combats”, songea Leonidas. Des combats et rien d’autre. Une race assez stupide pour s’entre-déchirer par amour de la violence ne méritait vraiment pas de survivre dans la galaxie."

 

Le sénateur se rassit, visiblement ébranlé par les mots du Commandeur. Il était rare qu’un Marine laisse ainsi parler ses sentiments, et ceux qu’éprouvaient Leonidas et ses hommes étaient palpables, rendant l’atmosphère étouffante.

-Mais que ces nouvelles ne vous effraie pas. Ne sommes-nous pas fait pour le combat, ne sommes-nous pas issu de la chair de l’Immortel Empereur ?

Les Stormarines présents hochèrent la tête en entendant les mots de leur commandant.

Un sénateur, que Leonidas reconnut pour être issu de la noblesse d’Athenæ se leva, les yeux brillants.

-Nous savons tous que vous êtes un chef expérimenté, Leonidas. Mais que devrions-nous nous soucier des problèmes des Troyens ? Ils ont été nos ennemis les plus redoutables, nous ne leur devons rien. Pourquoi iriez-vous sacrifiez vos guerriers ?

-Sénateur, lui répondit Leonidas en se rapprochant et portant la main à son épée, vous devriez implorez le pardon de vos ancêtres pour un tel manque de courage ; pour une telle faiblesse égoïste. Nous vous avons toujours défendu contre les menaces venues d’autres mondes, et alors qu’aujourd’hui sonne l’heure d’une nouvelle bataille, vous voudriez que moi et mes hommes brisions nos serments de loyauté ?

La voix de Leonidas n’était plus qu’un murmure sifflant, et les sénateurs étaient tétanisés, pétrifiés de peur devant ce fils de l’Empereur, cette incarnation de la mort qu’était le Maître des Stormarines.

 

Puis Leonidas cria, sa voix semblable au rugissement d’un fauve venu des profondeurs de l’Histoire.

-Nous avons notre honneur à défendre sénateur Palis ! Le Devoir Sacré de protéger les domaines de l’Empereur !

Le sénateur Palis, resta debout malgré la peur que lui inspirait Leonidas. Le silence qui régnait dans le Sénat était celui d’un cimetière ; la tension, celle qui tenait les hommes juste avant le combat. Puis le Maître Space Marine se retourna, plaça son casque sur sa tête, et fit signe à ses hommes de le suivre. Alors qu’il quittait l’hémicycle rendu muet, une voix perça le voile silencieux qui entourait Leonidas.

-Pourquoi…fut tout ce que Palis parvint à articuler avant que Leonidas ne se retourne dans un flamboiement de cape et de lumière.

-Parce que nous sommes des Spartiates !! Rugit le commandant Stormarine, en pointant Xiphæ, l’épée légendaire de Lycurgue, Primarque des Stormarines, vers la poitrine du sénateur. Ce dernier retomba sur son siège en sentant sa vessie se vider. Les yeux de Leonidas brulaient d’une fureur indescriptible, dirigée toute entière vers le sénateur qui avait eu l’impudence d’insulter les Stormarines.

Puis les surhommes quittèrent le Sénat d’un pas rapide, se dirigeant vers le spatioport  d’Athenæ, où les attendait leurs transports. Ils devaient rejoindre Europa, et préparer leurs représailles contre les peaux vertes.

"Les orks ne craignent peut-être pas grand-chose, pensa Leonidas, mais ce qui est sûr, c’est qu’ils vont apprendre à craindre les lames des Spartiates Stormarines."

 

Modifié par criomega
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  • 2 semaines après...
Comment dire que je suis extrêmement surpris de ce texte ! Je m'attendais a la suite direct du tome 1 mais ici pas du tout ! :)
Après le récit est toujours plaisant a lire ... même si j'accroche pas franchement a ce côté trop caricatural des spartiates ;) ( ca s'explique peut être parce que je suis mordu d'histoire ! ;) ) Mais cela ne m'empêchera de te suivre avec assiduité! Modifié par gibsvance
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Bonjour à tous,

 

80 lecteurs, et seul Mr. Gibs commente :(

 

Pas grave, je continue à écrire les aventures de mes joyeux drilles.

 

Mais tout d'abord, quelques réponses.

 

 

Comment dire que je suis extrêmement surpris de ce texte ! Je m'attendais a la suite direct du tome 1 mais ici pas du tout !

 

Pas directement, mais j'ai besoin d'introduire Leonidas et ses guerriers en slip de cuir ;)

 

 

Après le récit est toujours plaisant a lire ... même si j'accroche pas franchement a ce côté trop caricatural des spartiates ;) ( ca s'explique peut être parce que je suis mordu d'histoire ! ;) ) Mais cela ne m'empêchera de te suivre avec assiduité!

 

Pour ce qui est du côté caricatural, je devais avoir le film 300 en tête, donc niveau vérité historique, comment dire, c'est clair qu'on repassera. Après, c'est un Chapitre créé par quelqu'un d'autre, j'avais trouvé le codex sur internet, mais je n'ai pas réussi à retrouver l'auteur.

 

D'ailleurs, si quelqu'un sait qui a écrit ce codex Stormarine, je suis tout ouïe pour contacter son auteur.

 

Et sans plus de fioriture, voici le chapitre 2, qui recolle davantage avec le tome 1 ;)

 

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II

 

Maximilian était allongé sur son lit, les yeux grands ouverts, regardant fixement le plafond. Etendue à ses côtés, la poitrine de sa femme se soulevait au rythme régulier de sa respiration. Maximilian était issu de la noblesse de Bellaza, tout comme sa compagne, et il avait été nommé Gouverneur Planétaire dix-huit ans auparavant. A l’époque, cela lui avait semblé être le summum de sa carrière. Depuis quelques mois, la situation avait évolué. Les dernières nouvelles étaient mauvaises. Il avait espéré être en mesure de léguer un monde prospère à son successeur, isolé de la fureur de la guerre qui consumait le reste de l’Imperium.

Maximilian n’était pas un lâche ; loin de là. Il avait participé aux guerres de succession Zyrianes, et y avait gagné ses galons de général. Puis il avait quitté l’armée et s’était consacré à la politique, en revenant sur son monde d’origine. Les premières années de son poste avaient été consacrées à la modernisation de la spire et de la cité ruche ainsi qu’à la fortification du principal centre urbain de la planète. Mais la guerre l’avait rattrapé. Un détachement du quatre-cent-douzième régiment de Tallarn avait été anéanti, et Maximilian avait d’emblée su que ce n’était qu’un prélude à un déferlement de violence. Il avait d’ores et déjà donné des ordres de déploiement, fait appel aux forces de l’Imperium, et le Seigneur Général Lima lui avait promis une aide importante quelques jours auparavant.

 

Il se redressa sur sa couche, et regarda sa femme. Il l’aimait. Il l’avait toujours aimé. Il avait rencontré Julia lors de son retour, et immédiatement son cœur s’était enflammé. Julia appartenait à la classe supérieure des citoyens de Bellaza, et elle ne lui avait d’abord prêté aucune attention. Mais cette distance qu’elle s’efforçait de mettre entre eux était feinte, et au bout de quelques temps elle consentit à lui parler. Son uniforme et ses manières y étaient sûrement pour beaucoup. Maximilian l’avait aimé d’autant plus lorsqu’il s’était aperçu qu’elle était une femme cultivée. Il lui avait fait la cour, n’insistant jamais lorsqu’il sentait que ses avances gênaient la jeune femme. S’il avait craint de rencontrer une femme plus intéressée par les galons et l’argent que par l’amour ; il avait été détrompé de la plus belle manière qui puisse être. Ils s’étaient revus de nombreuses fois, et Maximilian rencontra officiellement les parents de Julia cinq mois après le début de leur relation. Maximilian entreprit de gravir les échelons du pouvoir et huit mois après leur rencontre, il atteignit le poste de Commandant Suprême des forces de Défense Planétaire de Bellaza et reçut le titre de Protecteur du Système de Bellaza. Sa fulgurante progression au sein des forces de Défense attisa la jalousie de certains nobles, mais Maximilian avait appris à se mouvoir dans cet impitoyable jeu qu’était  la politique. Il calma les ardeurs de ses détracteurs et se retrouva prétendant au titre de Gouverneur deux ans seulement après ses débuts dans le cercle restreint de la politique de Bellaza. Après un an de discours et de campagne, Maximilian avait été élu par la noblesse au poste de Gouverneur. Julia et lui s’étaient mariés deux semaines plus tard.

 

Dix-huit ans s’étaient écoulés depuis lors. Son fils accomplissait son service militaire au sein des Forces de Défense Planétaire et il n’en recevait que peu de nouvelles.

Son enfant avait été envoyé dans une garnison avancée, près de la seconde ruche du continent. Maximilian n’avait pas usé de son statut pour lui offrir une affectation morose et sans danger. Il estimait que le caractère d’un homme se forgeait tout autant par l’expérience que par la douleur. Si son fils souffrait, il n’en savait rien, et cela lui aurait certainement causé du chagrin. C’était un enfant qui avait quitté le domicile, ce serait un homme qui y reviendrait.

 

Maximilian quitta son lit, laissant sa femme dans la chaleur des draps. Il la regarda un moment. Elle dormait paisiblement, respirant calmement. Il savait que cette situation ne durerait plus très longtemps. La guerre les menaçait, et Maximilian n’avait d’autre choix que d’y faire face.

Il enfila sa veste d’uniforme de général, et mit sa ceinture. Deux holsters contenants des pistolets laser ouvragés reposaient sur une étagère. Maximilian les regarda en se souvenant de la cérémonie au cours de laquelle ils lui avaient été remis. Il n’aimait guère ces armes. Il les trouvait belles, certes, mais totalement inefficaces dans certains combats. Leur portée réduite, et la faiblesse du laser ne lui convenait pas. Il préférait une arme qui tuait l’ennemi instantanément, en ne lui laissant aucune chance de se relever. Il fixa son sabre énergétique à son côté ; héritage de la guerre qui avait submergée Pafine. Puis il composa un code sur un clavier encastré sur son bureau ; et la porte blindée de son armurerie personnelle se déverrouilla dans un cliquetis. Sur un lit de satin, reposait un pistolet bolter rayé et éraflé. Maximilian l’avait reçu lorsqu’il avait été nommé colonel. Cette arme ne le quittait plus depuis lors.

Le Gouverneur empoigna le pistolet, le rangea dans son étui, et sa cuisse droite retrouva le poids familier de l’arme. Maximilian ramassa également plusieurs chargeurs et les accrocha derrière sa ceinture. Il se retourna, et regarda l’armure carapace marron qui l’attendait sur son support. Maximilian caressa la surface cabossée de celle-ci du bout des doigts. Il avait vu tant de combats avec elle. Elle ne l’avait trahie qu’une seule fois. La cicatrice qui lui parcourait le torse témoignait de ce jour maudit ou un laser l’avait fauché. Il avait néanmoins eu davantage de chance que le sergent qui le suivait. Si Maximilian avait écopé d’une blessure superficielle au torse, l’officier avait reçu le tir en pleine tête. Les souvenirs se bousculaient dans les pensées du gouverneur, se suivant dans le désordre le plus complet, se superposant parfois, faisant revivre à Maximilian ses plus grands moments de gloire tout comme ses plus douloureux souvenirs.

 

Il appuya sur une touche du boitier mural, et aussitôt son garde du corps sortit de l’ombre. Klanos était son protecteur depuis son accession au poste de gouverneur, épiant chacun des gestes des personnes présentes lors des discours, analysant chaque situation d’un œil expert. Klanos avait subi des opérations chirurgicales visant à accroître sa vitesse, la précision de ses mouvements ainsi que sa dextérité. Il avait même reçu par endroits des tendons et des nerfs supplémentaires. Son œil gauche était caché par un système de visée amélioré, et à ses côtés pendaient négligemment un pistolet finement gravé et doté de cellules à énergie concentrée. Des poignards ainsi que des couteaux de lancer étaient répartis un peu partout sur son corps. Il était une véritable machine de mort au service de Maximilian.

 

Klanos s’approcha de son maître, et le gouverneur lui désigna son armure. Le guerrier élancé se saisit du plastron orné d’un crâne ricanant et le fixa sur le torse de Maximilian. Puis il l’aida à enfiler ses jambières blindées. Maximilian passa ses mains dans les gantelets de plastacier et se saisit de son casque distinctif. Il regarda sa femme une dernière fois. Il lui avait dit la veille qu’elle ne trouverait personne allongé à côté d’elle le lendemain matin. La guerre allait s’abattre sur Bellaza, et Maximilian se devait de se tenir au-devant de ses hommes. Il se pencha et déposa un baiser sur le front de son épouse. Celle-ci sourit dans son sommeil et se retourna dans ses draps. Une larme coula lentement le long de la joue du gouverneur, puis il se détourna de son lit.

Klanos l’attendait devant la porte de ses appartements. Lorsqu’il arriva à sa hauteur, son protecteur lui présenta son fusil radiant laser. Maximilian l’accepta, l’inspecta avec amour puis le rendit à son garde du corps. Il plongea son regard dans les yeux noirs de Klanos. Puis il lui tendit la main, et le guerrier lui saisit l’avant-bras. C’était ainsi que les combattants du clan de Klanos se saluaient ou se rendaient hommage. Ils se serrèrent mutuellement, en posant leurs mains gauches sur leurs épaules droites.

-Pour l’Empereur, pour Bellaza, murmura le gouverneur.

-Pour le Trône, pour la Victoire, Monseigneur, lui répondit Klanos.

Puis ils relâchèrent leur étreinte, et Maximilian s’engagea dans le couloir du cent-quatre-vingt dixième niveau de la spire. L’ascenseur les fit descendre à une vitesse vertigineuse vers les niveaux inférieurs, là où la classe majoritaire de la population vivait, là où l’horreur des combats frapperait en premier. Il était cinq heures et demie du matin, les premières lueurs de l’aube commençaient à apparaître.

 

Pender regardait l’horizon. Ici, le sable était partout, s’insinuant dans les vêtements, faisant s’enrayer les armes et irritant la gorge. Cela ne faisait que deux semaines que son régiment avait débarqué sur cette planète, et déjà, Cadia lui manquait. Il faisait partie du septième régiment d’infanterie mobile, et il avait l’habitude de voyager sur des mondes étranges, parfois inhospitaliers et dangereux, mais ils n’en détestaient pas moins les mondes désertiques. Lorsque le Colonel avait annoncé à ses hommes qu’ils partaient pour un monde du nom de Regina Bellaza, ils avaient tous imaginé un monde verdoyant, peuplé de femmes somptueuses, d’animaux exotiques. Mais la réalité les avait rattrapés, et désormais ils devaient subir l’assaut constant du sable. Le Gouverneur Planétaire avait bien fait un discours encourageant et qui avait remonté le moral des hommes, mais même cela ne suffisait plus à Pender. Il se retourna alors qu’une bourrasque lui projetait du sable en plein visage. Il toussa, et cracha un mélange de salive et de poussière. La cité ruche dominait les campements des gardes impériaux stationnés dans la plaine de sable, projetant son ombre imposante sur les emplacements d’artillerie. Pender avait compris qu’une attaque d’envergure allait se dérouler ici, mais il n’arrivait pas à en comprendre les raisons.

 

« Qu’est ce qui pouvait bien pousser l’Ennemi à attaquer ce morceau de désert perdu dans l’espace ? » Il serra son fusil laser contre sa poitrine. "Au moins, pensa-t-il, on a de quoi les recevoir."

Il avait vu les trois chars super lourds passer les portes principales de la cité. D’abord il avait cru que son imagination lui jouait des tours ; puis il s’était rendu à l’évidence. Bellaza n’était peut-être qu’un tas de sable, mais elle possédait un régiment de Shadowswords, des équipes de maintenance qui allaient avec, et d’une milice planétaire bien équipée et bien entraînée. Il avait discuté avec certains membres des Forces de Défense, et il lui était apparu que leurs chefs n’étaient pas des débutants. Il avait même entendu des rumeurs dans les baraquements des gardes de Tallarn disant que le Gouverneur avait fait ses armes dans la Garde Impériale avant de revenir sur sa planète. Mais ce n’était que des rumeurs, et Pender n’y croyait pas trop. Si ce gouverneur était vraiment un ancien de la Garde, il faudrait qu’il le prouve. Pender n’aimait pas spécialement les gradés du haut commandement. Ne prenant pas de risques, restant cloitré dans leurs bunkers et lançant des opérations totalement dénuées de sens au vue de la situation tactique réelle. Il avait vu trop de ses camarades mourir de cette façon. Et il y avait les officiers politiques. Les commissaires. Eux faisaient régner la discipline par la force. Le soldat qui désobéissait ou qui fuyait était impitoyablement exécuter d’un tir de pistolet dans la nuque. Pender ne les aimait pas non plus. Il savait que dans la plupart des régiments avec lesquels il avait combattu, tous les soldats haïssaient leurs commissaires autant qu’ils admiraient leurs forces d’âmes.

A de rares exceptions près, les commissaires étaient des fanatiques, épouvantant leurs hommes par des menaces, mais les menant au combat avec une ferveur incroyable et une foi inébranlable dans la victoire.

 

Si la Garde Impériale n’avait pas instauré ce système dans ses armées, l’Humanité aurait disparue depuis longtemps, engloutie par les marées d’horreurs qui l’assaillait de tous côtés. Mais la Garde était l’épine dorsale des armées de l’Empereur, Son bras armé, le marteau avec lequel Il écrasait Ses ennemis. Ses colonnes blindées délivraient un déluge de fer et d’acier, les hommes libéraient des grêles de tirs de lasers, et la Flotte écrasait l’ennemi sous des barrages orbitaux dévastateurs. Voir l’Armée de l’Empereur combattre, c’était assister au spectacle le plus beau qui soit. Une force invincible qui anéantissait ses adversaires sous le poids du nombre et des armes. Mais la guerre restait quelque chose de sale. Les combattants ne s’en tiraient que rarement indemnes, et une fois un théâtre d’opération nettoyé, ils étaient envoyés combattre sur un autre monde où la boucherie recommençait. Tel était le sort de la race humaine. La guerre prélevait chaque année un tribut de plus en plus lourd, amenant lentement à l’extinction de la race humaine. Mais elle était également, le seul moyen que l’Humanité avait de survivre. Elle était sa raison d’être.

 

Une nouvelle rafale de vent balaya la surface de la plaine, envoyant voler du sable un peu partout. Pender détacha son regard de la spire, et celui-ci se porta involontairement sur la silhouette qui émergeait de la tente de commandement de son peloton. Un homme en gabardine, coiffé d’un képi à hauts bords. Le commissaire Hike.

 

Il ne s’était pas rasé depuis deux jours, et lorsqu’il se passa la main sur le menton, ses poils l’irritèrent. Il avait cassé son rasoir une semaine auparavant, et avait essayé de faire sa toilette avec son couteau de combat. Il y avait gagné une coupure sur la joue droite. Hike s’enfonça son képi sur la tête et sortit de sa tente. Ses yeux durs balayèrent le campement endormi. Son regard se porta sur les sentinelles, et il apprécia le fait qu’aucune d’entre elles ne soient endormies. Sa vision croisa celle d’un soldat qui se balançait d’un pied sur l’autre, preuve que la nuit avait encore été froide. Hike n’éprouvait pas grand-chose au sujet des hommes qu’il devait mener au combat. Ses capacités à aimer ou à compatir avaient disparues avec son enfance, dans les couloirs froids et tristes de la Schola Progenium, où il avait été formé à son rôle de commissaire. Ses instructeurs avaient fait de lui un être dénué de pitié, dont l’existence entière n’était plus tournée que vers un seul but : servir l’Empereur et châtier ceux qui osaient se détourner de Sa Lumière.

Hike avait déjà abattu plusieurs soldats qui fuyaient le champ de bataille. Il n’avait jamais éprouvé le moindre remords, seulement un sentiment d’incompréhension. Comment des hommes pouvaient ils volontairement quitter une bataille, alors que leurs camarades continuaient à se battre ? Il dispensait alors la justice à coup de pistolet bolter ; puis il repartait au combat, inspirant ses hommes, les haranguant et les menant vers la victoire.

Il savait que le Colonel Graph n’approuvait pas la brutalité des commissaires mais il en comprenait néanmoins l’utilité. Hike plia les doigts blindés de sa main gauche, le sable faisant crisser les articulations mécaniques. Il baissa les yeux et regarda l’engin de mort qu’il portait autour du poignet. Il avait hérité du gantelet énergétique de son prédécesseur. Depuis il avait toujours combattu avec, et le champ disrupteur de l’appareil se moquait éperdument de la solidité des armures qu’il fracassait. Hike avait ainsi abattu un champion Tau lors d’une précédente campagne.

 

Il descendit le marchepied qui isolait sa tente de la boue éventuelle des tranchées, et se mit à arpenter les fortifications dont son régiment avait la garde. Il aboya quelques ordres à des soldats fatigués, cherchant la moindre faiblesse dans leurs yeux. Il fut heureux de constater qu’aucun d’entre eux ne baissa le regard. Il savait ce que les hommes pensaient de lui mais il n’en avait cure. Il faisait simplement son devoir tout comme les gardes impériaux faisaient le leur. Hike passa une heure dans les tranchées, inspectant chaque nid d’arme lourde, chaque rempart de plasbéton et chacune des plaques d’acier rivetées qu’il rencontrait. Il quitta alors le réseau de sapes et fit face à l’étendue de sable qui s’étendait devant lui. Le soleil se levait, inondant la plaine d’une lumière rougeâtre.

 

"La couleur du sang" pensa-t-il amèrement. L’Empereur exigeait que cette planète soit défendue, et s’il fallait qu’il y laisse sa vie, ce serait avec honneur et bravoure. Mais Hike ne voulait pas mourir ici. Il était l’instrument de l’Imperium, et sa tâche n’était pas terminée. Il en était intimement persuadé. Une bourrasque de vent balaya le désert, soulevant plusieurs colonnes de sable. Il ferma les yeux et ressentit le vent sur son visage, les grains de sable sur sa peau, et plus que jamais il apprécia le fait d’être en vie. Il quitta finalement le lieu et partit vers la tente qui servait de quartier général aux officiers du Colonel Graph.

 

Un rugissement assourdissant lui fit lever les yeux. Plusieurs traînées de feu déchirèrent le ciel. Le commissaire Hike comprit que les rapports faisant état d’une poussée majeure de l’ennemi dans ce secteur n’étaient pas erronés. Pour la première fois de sa vie Hike ressentit de la peur. Puis sa volonté impitoyable écrasa ce sentiment qui l’envahissait, et une larme coula lentement le long de sa joue. Quoi que l’Ennemi puisse leur envoyer, les arrivants seraient reçus comme ils le méritaient.

Le regard du commissaire se perdit dans le lointain alors qu’il contemplait les appareils qui se posaient. Les champions de l’Humanité débarquaient de leurs transports. Les Space Marines étaient arrivés.

 

Hector Graph était assis sur sa chaise et pianotait sur sa console tactique. Les plans des tranchées, les angles de tir de ses pièces d’artillerie et les distances maximales qu’elles pouvaient atteindre étaient enregistrés dans la boîte de métal qui ronronnait à côté de lui. Un affichage holographique scintillait dans l’air. Les cartes du secteur s’étalaient autour de lui, jonchant son bureau ainsi que le sol de la tente. Graph aimait les cartes papier et ne se contentait pas des données que lui fournissaient les tacticiens impériaux. Il appréciait de pouvoir établir des stratégies comme il l’avait appris à l’académie militaire. Ses professeurs l’avaient d’abord fait travailler sur des plans de papier avant de le faire étudier sur des tables holographiques. Et Graph avait conservé cette habitude, comme nombre d’autres officiers. Il avait confié à ses sergents des copies des secteurs qui concernaient directement les sections sous leurs ordres, ainsi que celles des secteurs clés.

Alors que Graph était perdu dans la contemplation de l’hologramme tactique, le pan de tente qui faisait office de porte s’ouvrit et laissa entrer l’aide de camp du Colonel.

 

-Soldat Vili au rapport mon Colonel.

-Repos Vili, lui répondit Graph en se détournant de la table de projection. Quelles sont les nouvelles?

-Le conseil tactique du haut commandement requiert votre présence mon Colonel.

-Tout de suite ?s’étonna Graph.

-Oui Colonel.

-Mais il est à peine plus de six heures du matin, qu’est ce qui les a tirés de leur lit ?s’interrogea Graph en consultant l’horloge fixé dans son poignet et qui fonctionnait grâce à l’influx nerveux qui lui parcourait le membre.

 

Vili écarta la toile de la tente et Graph sortit de celle-ci en attachant son holster. Cela faisait plusieurs années que Vili était l’aide de camp du Colonel. Il avait appris à connaître son supérieur et il l’appréciait bien plus qu’il ne l’aurait cru possible. Il avait toujours considéré les gradés comme des connards intellectuels prétentieux, se contentant d’envoyer leurs troupes à l’abattoir ; mais le Colonel Graph s’était révélé être un tout autre type d’officier. Toujours au-devant de ses hommes, montrant l’exemple en toute circonstance et apprécié de la grande majorité de ses soldats. Graph lui avait même sauvé la vie en éliminant d’une rafale de laser le guerrier tau qui le menaçait. C’était ce jour-là qu’il était devenu son aide de camp. Cette époque lui semblait désormais bien lointaine. Et il y avait Hike. Le commissaire régimentaire, chargé de la discipline. Vili le haïssait, comme tous les soldats du régiment. Et Cadia bien sûr.

 

Cadia lui manquait. Ses attentes avaient été balayées lorsque le septième régiment d’infanterie mobile avait débarqué sur Regina Bellaza. Il s’était attendu à trouver un monde recouvert de forêt, mais à la place de cette verdure, il n’avait trouvé que du sable et des étendues arides. Vili avait déjà combattu sur des mondes désertiques, et à chaque fois il en avait gardé un souvenir identique. Celui du sable qui grippait les armes, qui vous entrait dans les narines, les yeux et la bouche, le sable qui envahissait vos rations de nourriture et faisait crisser vos dents lorsque vous mâchiez vos aliments. Il le détestait, non pas que Cadia soit totalement dépourvue de déserts, mais ceux-ci n’envahissaient pas l’intégralité des continents.

Alors que ses pensées se bousculaient dans son esprit, Vili quitta la tente à son tour et s’empressa de suivre son supérieur. Le siège du haut commandement était situé à l’abri des murailles de la cité ruche, au quarantième étage de la spire. Il remarqua à peine les deux silhouettes qui se découpaient sur les remparts et qui observaient les campements de la Garde Impériale.

 

Maximilian se tenait sur le rempart principal de la cité. Le fourmillement des hommes de la Garde Impériale était impressionnant. Ils avaient édifié d’innombrables ouvrages défensifs et creusé plusieurs kilomètres de tranchées devant la ruche Primus. Si leurs adversaires s’attendaient à ce que Bellaza tombe sans combats, ils se trompaient lourdement. Le silence fut brisé lorsque son garde du corps lui parla.

-Monseigneur, il est temps. Ils nous attendent.

-Très bien, allons-y.

 

Klanos scrutait la moindre zone d’ombre, ouvrant la marche pour son suzerain. Il avait dû abattre un homme un peu plus tôt, alors que l’individu avait tenté de soutirer de l’argent au gouverneur. Le mouvement de bras de Klanos avait été si vif que l’agresseur n’avait rien vu ni rien senti. Puis il s’était écroulé sur le sol, sa tête se détachant de son corps dans un geyser de sang. Klanos avait nettoyé sa lame et avait rattrapé Maximilian un peu plus loin. Ils étaient montés sur les remparts et avaient inspectés les défenses. Le Gouverneur pouvait être fier de ses hommes. Les Forces de Défense Planétaire accompliraient leur devoir, et si un seul d’entre eux venait à faillir, la honte se répandrait sur l’ensemble des régiments de Bellaza.

L’air était encore frais, mais Maximilian sentait la sueur lui coller les cheveux. Son armure pesait lourdement sur ses épaules, et cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas porté les armes. Mais ses talents de stratège n’avaient pas été émoussés par le passage du temps, et ses capacités martiales lui reviendraient en temps utile.

 

Lorsqu’ils arrivèrent au Strategium, celui-ci était déjà en ébullition. Des ordonnances couraient un peu partout, et de nombreux gradés des forces de Bellaza et de la Garde Impériale étaient penchés sur des cartes de combat et des écrans tactiques. L’arrivée de Maximilian fut annoncée par un membre des Forces de Défense Planétaire, et aussitôt, le silence se fit. Les officiers le saluèrent puis il prit la parole.

-Maintenant que tout le monde est là, nous allons débuter. Je vois que vous avez déjà commencé à établir des plans de bataille. Il ne nous reste plus qu’à les regrouper. Messieurs, j’attends vos plus brillantes idées.

Le regard de Maximilian fut alors attiré par la silhouette qui fendit les rangs des officiers. Il sentit que Klanos se préparait à réagir.

-La première chose que j’aimerais savoir, c’est quel est le titre que nous devons vous donner ? demanda le commissaire Alvo.

-Je suis le Seigneur Général de Bellaza, commissaire. A quel régiment appartenez-vous ?

- Septième de Cadia, placé sous le commandement du Colonel Graph, Général.

Un mince sourire se fit jour sur les traits de Maximilian.

-J’aime savoir aux côtés de qui je combats.

Et les officiers déclinèrent chacun à leur tour leurs origines et les régiments à la tête desquels ils se trouvaient.

Le Gouverneur mémorisait toutes ces informations, telle une éponge absorbant de l’eau. Il commençait à discerner les synergies potentielles des forces placées sous ses ordres, plusieurs tactiques lui venant spontanément à l’esprit.

Un subalterne servait du café dans de grandes tasses de campagne que les officiers s’empressaient de vider.

 

La réunion stratégique s’allongeait, Maximilian ne parlant que rarement, prenant en compte toutes les idées émises, et formant mentalement un plan de bataille qui fluctuait en fonction des arguments et des tactiques avancés par les uns et les autres. Ne sachant pas ce qu’ils affronteraient, ils adoptèrent une défense relativement classique. Celle-ci consistait en un écran de troupes d’infanterie soutenu par les pièces d’artillerie de la Garde et de la Ruche Primus. Alors que les heures s’écoulaient, les discussions se firent plus vives, et Maximilian sentit que la tension montait entre les hommes de la Garde et ceux de la Ruche. Alors qu’il allait parler, un grondement sourd se fit entendre, et instantanément les conversations cessèrent. Le ronflement s’approchait et s’amplifiait indubitablement. Tous les officiers quittèrent le Strategium à la suite de Maximilian.

 

Le Gouverneur comprit alors de quels renforts le Seigneur Général Lima lui avait parlé lors de leur dernière communication. Un Thunderhawk argenté fendait l’air droit dans leur direction et se posa sur la plate-forme d’atterrissage la plus proche du Strategium. Maximilian regardait les volutes de glace vaporisée qui montaient des flancs du mastodonte de métal. Comme tous les officiers supérieurs de l’Armée il avait entendu les récits narrant leurs exploits, renversant le cours des batailles et libérant les mondes de l’Imperium de ceux qui prétendaient l’asservir. Il avait souvent imaginé le rugissement de leurs armes, visualisé  des barricades tombant en ruines sous leurs bottes d’acier. Les Elus de l’Empereur étaient là.

 

Dans un sifflement de pistons, la rampe du véhicule s’ouvrit. Dix géants en armure complète quittèrent l’appareil et se dirigèrent vers les officiers impériaux. Leurs cuirasses étaient de couleur argent et leurs gantelets blindés dorés. Sur leurs épaulières gauches apparaissaient une épée flamboyante, un crâne ricanant entouré de lauriers et d’écritures votives ornaient celles de droite. Le premier d’entre eux portait une longue cape noire bordée d’argent et tenait son casque dans sa main gauche. Une épée presque aussi longue qu’un homme était ceinte à son côté. Les décorations et les insignes particuliers qu’arboraient son armure le désigna d’emblée comme le commandant de l’unité. Il salua d’un hochement de tête les officiers impériaux, puis sa voix chaude et profonde résonna dans l’air.

 

-Je suis le Capitaine Dervaos Lucan, Troisième Compagnie des Iron Knight.

Maximilian s’avança, et salua à son tour.

-Antonius Maximilian, Gouverneur et Seigneur Général de Bellaza. Votre présence confirme nos soupçons Capitaine. L’Ennemi vient en force, n’est-ce pas ?

-Peu importe leur nombre Gouverneur ; tant que nous resterons unis, nous serons vainqueurs.

-Je vous ferai parvenir notre stratégie et nos plans de bataille à moins, bien sûr, que vous ne souhaitiez demeurer à cette séance de planification.

-Je vous remercie pour votre offre, mais nous restons Gouverneur. Plus nous en saurons les uns des autres, plus nous serons efficaces.

 

Les officiers de la Garde Impériale regardaient les guerriers surhumains avec un mélange d’admiration et de crainte. Si Lucan avait le visage découvert, ce n’était pas le cas de ses compagnons. Leurs casques de bataille masquaient leurs traits, ôtant toute trace d’humanité aux géants. Ils devenaient des machines de mort au service de l’Imperium.

Même s’il s’en aperçut, le Capitaine ne fit aucune réflexion. Il savait que pour bon nombre de mortels, les Space Marines n’étaient plus des hommes, mais des demi-dieux, engendrés par l’Empereur et destinés à protéger Ses domaines pour l’éternité.

Les Space Marines se retournèrent et se dispersèrent dans l’étendue de sable et de tranchées. Les turbines de leur Thunderhawk rugirent et ce dernier s’éleva, fendant les airs dans le hurlement de ses moteurs, laissant les impériaux derrière lui.

Maximilian détacha son regard de l’appareil argenté, et rentra dans le Strategium d’un pas énergique à la suite du géant Astartes. Maintenant que les champions de l’Humanité étaient arrivés, l’idée d’une guerre conventionnelle s’évaporait dans la chaleur du désert.

Tout leur plan devait être revu. Maximilian avisa la cafetière qu’avait déposée un aide de camp et s’en servit une grande tasse.

La journée ne faisait que commencer.

 

 

 

A peluche les aminches,

 

Crio

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  • 2 semaines après...
Mea culpa je n'ai pas commenté ! :/
Je me rattrape pour dire que ca m'a l'air bien partie ! Je sent bien la grosse guerre arriver , tu maitrise bien ton récit ! :)
Je ferais une seul critique ;) Il y a beaucoup de personnages et j'ai pas encore trop de mal a voir qui est qui mais je pense pas pouvoir suivre sur toute la longueur! :)
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  • 2 ans après...

Bonjour à tous,

 

Même si plus de 2 ans se sont écoulés depuis mon dernier post sur ce récit, je n'ai jamais abandonné l'idée d'en arriver au bout!

 

J'espère réussir à avancer plus régulièrement à partir de maintenant (un chapitre par mois serait une bonne moyenne pour se relancer)

 

Je vais également essayer de poster un récapitulatif des personnages et de leurs armées d'appartenance (un peu comme dans les romans de l'Hérésie d'Horus)

 

Voici donc la suite avec le chapitre 3:

 

 

III

 

Cela faisait plusieurs mois qu’ils avaient émis leur message, véritable bouteille lancée au milieu de flots déchainés. Mais personne ne s’était manifesté.

Irvin et ses compagnons avaient réenclenché un certain nombre de systèmes du bunker impérial, mais l’attente leur était insupportable. Ils étaient des soldats de carrière et leur confiance dans cet Imperium que Jehan ne connaissait pas encore était inébranlable. A chaque fois que le jeune homme avait douté, l’un des gardes impériaux lui expliquait qui était l’Empereur, ce pour quoi luttaient Ses armées et l’avenir grandiose qui attendait l’Humanité toute entière. L’espoir revenait alors habiter le cœur de Jehan. Mais cela faisait trois nuits qu’il avait du mal à dormir. Ses rêves s’étaient transformés en cauchemars. Il voyait des choses abominables, et avaient parfois la désagréable sensation de sentir le toucher des créatures qui peuplaient ses nuits.

Faif l’avait pris sous son aile et lui enseignait jour après jour aussi bien les croyances de l’Imperium que le combat à main nue, en passant par le maniement du fusil laser armé d’une baïonnette.

L’espoir avait lentement fait place à la déception et à la résignation.

Personne ne s’était manifesté.

 

L’air était frais, le vent balayait les plaines de Ryzza, et les hautes herbes se couchaient sous les rafales. Jehan se redressa sur sa couche, enfila ses bottes de cuir usé et sortit de la cahute qui leur servait désormais de demeure.

Le jeune homme ferma les yeux alors qu’une douce brise lui caressait le visage avant de les rouvrir et de contempler le ciel empli d’étoiles. Il avait enseigné à ses compagnons à se repérer à l’aide des astres de la nuit. Il avait appris très jeune à ne pas se perdre dans les campagnes jouxtant la cité et il avait mémorisé les constellations qui émaillaient la voute céleste au gré des saisons.

Bien que relativement discret, il était loin d’avoir le niveau de furtivité de Lœss.

Ce dernier avait reçu une formation d’éclaireur au sein d’un régiment que le soldat avait appelé le Premier de Tanith. Lœss lui avait expliqué les rudiments du camouflage et du déplacement silencieux, mais il lui avait confié que les hommes du régiment de Tanith étaient considérés comme les meilleurs dans ce domaine. Jehan se les imaginait comme des spectres glissant sur l’herbe, sans bruit, et frappant d’imaginaires adversaires de leurs membres éthérés.

Mais il savait que la réalité devait être toute autre.

Son regard s’égara sur le râtelier d’arme situé à l’entrée de la maisonnette. Des fusils laser y étaient alignés, leurs cellules d’énergie vides depuis longtemps. Les soldats impériaux, s’ils étaient de farouches combattants, ne savaient pas manier l’arc, et avaient donc usé de leurs armes pour chasser.

 

Cette tâche lui était désormais dévolue. Il aurait bientôt seize ans, et il rêvait toujours de voyager à travers les étoiles. Mais pour l’heure, l’horizon constituait le point le plus éloigné qu’il pourrait jamais atteindre.

Ils avaient raccompagné Gontran il y avait de cela quelques lunes, et avaient quitté la ville par la suite. Ils étaient tout d’abord retournés au bunker qu’ils avaient découvert, mais l’attente leur était devenue par trop insupportable. Décision avait été prise de quitter l’endroit et de s’établir plus loin, d’abord dans une anfractuosité de colline puis dans un abri de fortune qu’ils avaient patiemment amélioré.

Jehan s’assit dans l’herbe fraiche, perdu dans sa contemplation du paysage et les heures succédèrent aux minutes.

Les premiers rayons du soleil embrasèrent l’horizon ; noyant la plaine de leur lumière cramoisie et le jeune homme repensa à ce que lui avait dit Faif la semaine d’avant. Tout était parti d’une simple question posée par le vétéran.

-Jehan, en quoi crois-tu ?

Cette interrogation l’avait tout autant surpris que décontenancé.

 

Des religions, il y en avait beaucoup sur Ryzza. Certaines peuplades adoraient un panthéon d’esprits incarnant toutes les choses de la planète. Cela allait des montagnes aux ruisseaux en passant par les animaux et les plantes.

D’autres voyaient des dieux dans le feu et les orages, d’autres encore croyaient à des divinités sanguinaires réclamant des sacrifices réguliers.

Son ancienne cité vénérait un dieu unique qui devait apporter la paix et la prospérité à ses habitants. Plusieurs temples s’élevaient au sein des murailles, leurs autels croulant sous des offrandes de blé et de seigle.

Les plus anciennes civilisations se référaient à un dieu humain dont les représentants avaient disparu de Ryzza quelques siècles plus tôt.

Des rumeurs faisaient état de cultes aux traditions horrifiques, mais rien n’était jamais venu accréditer ces hypothèses. L’esprit aime à se faire peur pour se prouver qu’il peut triompher de ses plus profondes ténèbres.

Mais tous les autochtones de Ryzza s’unissaient pour célébrer un culte venu d’ailleurs, apporté par des étrangers il y avait des générations de cela.

Ce n’était pas vraiment une religion au sens propre ; pas de divinité à glorifier ou à craindre, pas d’offrande particulière à faire. Un unique but leur avait été spécifié par les premiers fidèles : atteindre l’Unicité et dédier leurs vies à une cause supérieure : le bien commun.

« Le Bien Suprême » se reprit Jehan.

Si la philosophie était juste, sa mise en application relevait de l’utopie.

 

Après de longues soirées d’introspection, l’adolescent en était finalement arrivé à la conclusion qu’il n’avait jamais cru qu’en lui-même et en l’avenir.

Il n’y avait rien de très divin dans tout cela. Peut-être se trouvait-il quelque chose digne d’être révéré par-delà les étoiles mais Jehan en doutait.

Il avait vu ce que les hommes pouvaient faire au nom d’une prétendue religion. Car en effet, dès lors que la foi ou le divin était invoqué, tout devenait licite, toute morale disparaissait.

Guerres, meurtres, viols, massacres et tout autre fléau trouvaient là une justification qui ne souffrait aucune contestation.

Si croire revenait à abandonner tout sens commun, alors Jehan était heureux de ne pas avoir la foi.

Mais ses compagnons, eux, croyaient.

Et jusqu’à présent, ils n’avaient jamais invoqué une quelconque foi ou autre mysticisme pour justifier leurs actes, même lorsque l’occasion s’était présentée.

 

Ainsi, alors qu’ils travaillaient ensemble à labourer et ensemencer un champ jouxtant leur village d’adoption, une troupe de malandrins avait fait irruption. Les habitants étaient réunis pour célébrer l’office religieux et les soudards y avaient vu une opportunité de rapine facile.

Schern, qui se désaltérait les avait repérés au nuage de poussière qu’ils soulevaient. Il avait saisi la carabine laser qu’ils emportaient avec eux pour faire face à ces éventuelles situations, et l’avait pointée vers la meute d’assaillants.

Ces derniers couraient en vociférant, traversant le village renversant tout sur leur passage. Alertés par les cris, les habitants fuyaient la célébration, en proie à la panique la plus totale.

L’impérial s’était agenouillé à la lisière du terrain et avait calmement épaulé son arme. Trois rafales scintillantes plus tard, cinq brigands gisaient au sol, leurs ventres éclatés répandant un flot d’ichor et de viscères dans la poussière. Une dizaine d’autres regardaient, hébétés, les trous grésillants qui parsemaient leurs chairs.

La bande avait alors prestement tourné les talons, trainant ses blessés et abandonnant ses morts.

La suite des évènements était restée gravée dans la mémoire de Jehan.

 

Le clerc du village leva les bras au ciel en remerciant ses dieux tutélaires de les avoir protégés.

-Laissez les dieux en dehors de ça, lui avait lancé Schern. Seul l’Empereur protège.

Le religieux en était resté bouche bée.

La débandade des habitants s’était arrêtée aux premiers tirs de laser, et ils regardaient l’impérial avec étonnement.

Schern les balaya lentement du regard avant de reprendre la parole.

-Cessez de croire que des esprits vous protégeront. Croyez en vous-mêmes. C’est là que réside votre force ; pas dans les cieux.

C’était la première fois que l’un d’entre eux utilisait son arme en public, même si la confusion ambiante n’avait pas attiré trop de regards. Six semaines s’étaient écoulées depuis.

 

D’autres pensées se bousculaient dans l’esprit de Jehan, réminiscences de son ancienne vie en tant que garde de la cité, fragments de son enfance perdue, espoirs d’un futur radieux.

L’ensemble se fondait en supernovæ mentales avant d’éclater en floraisons de lumière puis de se reformer en billes scintillantes.

 

-Bonjour Jehan.

La voix d’Irvin interrompit le flot de ses rêveries, et le jeune homme mit quelques instants à se replonger dans le présent.

Il leva les yeux vers son interlocuteur qui souriait à la vue du soleil qui s’élevait sur l’horizon, énorme sphère orangée dardant ses doux rayons sur les plaines.

Le vétéran contempla le spectacle du jour naissant quelques instants avant de murmurer.

-Magnifique…Si calme, si paisible…

Les deux hommes fixaient désormais l’horizon, les yeux brillants. Le temps sembla se figer, chaque seconde se transformant en une éternité.

Les battements de leurs cœurs résonnaient dans leurs poitrines, percussions assourdissantes dans le silence cotonneux de l’aube. Le sang leur battait les tempes, torrents tumultueux serpentant dans la quiétude du matin.

Ils se tenaient debout, l’un à côté de l’autre, silhouettes immobiles au cœur des brumes matinales.

Les grains du sablier du temps continuaient de s’écouler paresseusement, l’air frais du jour nouveau s’égayant du chant des oiseaux et du bruissement de la brise dans l’herbe haute.

-Si chaque jour pouvait être semblable à celui-ci, reprit Irvin dans un souffle.

 

Au cours de la demi-heure qui suivit, Lœss, Schern et Faif les rejoignirent.

Les soldats avaient troqué leurs treillis pour des pantalons de jute et des chemises de laine grossière.

Ils avaient appris le patois local et s’étaient rapidement fondus dans la masse des habitants. Les couteaux arborant l’aigle impérial demeuraient le seul lien d’avec leur précédente vie.

Leur force physique et leur endurance leurs avaient permis d’intégrer les rangs des travailleurs agricoles. La culture du blé, des cucurbitacées et des tubercules était exigeante.

Il leur arrivait fréquemment de rentrer chez eux perclus de crampes, les muscles en feu et la respiration sifflante.

Mais cette vie leur convenait désormais, sans combats, sans amis à enterrer. Les premiers temps avaient été difficiles, bien sûr. L’espoir de voir de l’aide arriver s’était lentement étiolé, se désagrégeant dans les travaux des champs et dans l’apprentissage de la langue. Il arrivait que les quatre hommes se laissassent emporter par la mélancolie, replongeant dans leur passé. Alors, la colère refaisait surface, rapidement engloutie dans les tréfonds de leurs âmes, noyée dans le flot de la bière locale.

Lœss fut pris d’une quinte de toux qui les tira de leur contemplation matinale. Ils empoignèrent leurs outils, rajustèrent leurs vêtements et descendirent se joindre au flot des paysans qui s’en allaient travailler aux champs.

 

Très loin au-dessus de leurs têtes, un vaisseau spatial anguleux se mettait pesamment en orbite. Les immenses panneaux de ses baies d’envol s’ouvrirent paresseusement des champs de force déployant leurs bulles protectrices autour de sa masse de métal.

Une voix claire résonna dans la superstructure du bâtiment, couvrant le bruit des couloirs et résonnant dans les vastes salles du pont d’embarquement.

-Détachement, départ imminent.

Trois douzaines de guerriers s’alignèrent, encadrant un groupe plus petit constitué de plénipotentiaires, puis montèrent dans les deux navettes de transport qui leur étaient assignées.

 

S’éloignant rapidement de leur vaisseau mère, les navettes filaient vers la planète, le scintillement de leurs moteurs se perdant dans l’arrière fond étoilé.

Elles franchirent les hautes couches de l’atmosphère au son des bangs supersoniques marquant leur décélération, leurs coques rougeoyant de chaleur et vibrant sous les forces de friction qu’elles affrontaient.

-Altitude, quatre-vingt kilomètres, vitesse, vingt-cinq mille kilomètres heure, mise à feu des rétrofusées dans soixante secondes, annonça la voix du pilote.

La structure des appareils tremblait désormais intensément. Leurs occupants étaient chahutés sans ménagement, ballotés de droite et de gauche, les stabilisateurs inertiels peinant à compenser les variations subites de vitesse.

Une déflagration salua l’allumage des rétro-fusées, la force de décélération comprimant les passagers dans leurs harnais de maintien.

 

Tout comme l’ensemble des travailleurs, Jehan regardait les trainées de feu qui déchiraient le bleu du ciel. Des lances de vapeur blanche suivaient les deux comètes rubis qui fendaient les cieux, des anneaux se formant à mesure que le son rattrapait les appareils.

 

La trajectoire des navettes s’arrondissait, leur chute verticale se transformait en un vol horizontal maîtrisé.

-Altitude cinq mille mètres, vitesse, huit cent cinquante cents kilomètres heure. En approche du site d’atterrissage.

 

Les villageoises appelaient leurs enfants, les enjoignant à se mettre à l’abri, qui dans les caves, qui dans les greniers. D’autres encore couraient vers la lisière des bois, espérant que la voute végétale suffirait à les dissimuler au regard des dieux.

 

-Qu’est-ce que vous en pensez ? Imperium ? questionna Lœss en s’adressant à Irvin.

-Difficile à dire, mais le son des moteurs ne m’est pas familier.

-Peut-être de nouveaux modèles commandant, répliqua Schern.

-Espérons-le, lui répondit le pilote.

 

Les travailleurs s’étaient rassemblés en petits groupes et devisaient en murmurant, commentant l’apparition des engins volants, spéculant sur leur origine. Certains y voyaient le diable, évoquant des yeux faits de charbons ardents, un corps serpentin et vaporeux se terminant par une queue fourchue. D’autres y voyaient une sorte d’ange, annonciateur de l’Apocalypse ou d’un temps de bonheur, désignant les traînées comme étant ses ailes.

Tous s’accordaient à reconnaître un signe de changement.

 

Les conversations se turent progressivement alors que la voix du prêtre s’élevait au-dessus des champs de blé, déclamant hystériquement le contenu de son livre saint.

 

-Alors Il illuminera le Ciel de Ses bienfaits, apportant l’unicité à ceux qui marchent sur les Mondes Elus ! Ses enfants seront innombrables et tous Le glorifieront. Ses glorieux émissaires apporteront Sa parole, libérant les masses de leurs incertitudes pour les élever dans Sa lumière !

Réjouissez-vous car voici que s’accomplissent les écritures ! Voici que Ses anges ignés descendent des Cieux pour nous guider !

Réjouissez-vous car Il vient sauver nos âmes, réjouissez-vous peuple élu !

Voici venir l’ère du Bien Suprême !!

 

Les villageois qui s’étaient élancés vers les bois revenaient désormais sur leurs pas, écoutant les paroles du religieux. Leurs expressions trahissaient leur inquiétude, et le dévot leur semblait être une source de réconfort proche et aisée à atteindre. Les aboiements des chiens et les chants des oiseaux remplaçaient peu à peu le silence provoqué par le passage des deux météores, certains paysans reprenaient déjà leur labeur.

 

Le prêtre faisait désormais face à une petite quinzaine d’hommes et il continuait à déclamer ses textes sacrés en criant.

Jehan en faisait partie. Le jeune homme était intrigué par cette religion qui ne semblait s’intéresser qu’au bonheur de ses pratiquants. Mais certaines paroles le laissaient confus. Prêcher l’ordre commun et le bonheur de tous était certes du bon sens, mais les appels à la violence sous-entendus, et qui devaient permettre d’atteindre ces idéaux, lui paraissaient aller à l’encontre de ces mêmes principes.

 

-Jehan, tu peux me filer la gourde de flotte ? lui lança Lœss.

Perdu dans ses réflexions, le jeune homme n’entendit pas immédiatement l’impérial.

-Jehan ? le relança le vétéran d’une voix un peu plus forte.

-Uh, quoi ?

-L’eau s’il te plaît.

-Tiens, attrape, lui répondit Jehan en lançant la gourde à Lœss.

Le jeune homme épongea la sueur qui lui coulait sur le front d’un revers de manche puis reprit sa place auprès de ses camarades de travail.

 

Le prédicateur s’était remis à marcher le long des champs, sa voix résonnait dans l’air surchauffé de cette journée d’été.

 

 

Le paysage filait sous les ventres de leurs appareils, mélange flou d’or et de vert alors que champs et forêts se mêlaient.

La plupart des occupants portaient des armures complètes de couleur ocre. Les diodes rouges de leurs casques de combat éclairaient faiblement le sol grillagé des navettes.

Le commandant du détachement arborait quant à lui une armure d’un blanc laiteux. Tenant son casque de sa main droite, il écoutait avec déférence celui qui lui faisait face dans le compartiment blindé.

Son fusil thermique était pour l’heure fermement maintenu dans le rail magnétique au-dessus de lui.

 

-Pensez-vous que nous allions au-devant d’ennuis, Commandant ?

-Cela fait dix-huit cycles depuis la dernière fois que nous sommes venus sur ce monde. Je n’ai aucune certitude quant à l’attitude de la population autochtone vis-à-vis de notre retour.

-Dix-huit cycles sont plus que suffisants pour transmettre la Parole, ne croyez-vous pas ?

-Sur un monde proche de l’Empire, sans aucun doute Vénérable. C’est la première fois que nous nous aventurons aussi loin de nos frontières. Qui sait combien d’indigènes se sont convertis et quelle est la réalité de leur Foi.

-Vos paroles résonnent du tintement de la vérité Commandant.

 

Le Vénérable leva les yeux vers l’arme allongée, ses yeux rétrécirent imperceptiblement et son visage se durcit.

Le commandant ne pouvait pas manquer de noter ce changement d’attitude.

 

-J’espère que nous n’aurons pas à en arriver à de telles extrémités, Vénérable.

 

Les yeux d’un bleu de nuit de son interlocuteur quittèrent le fusil et se plongèrent dans les siens.

 

-L’espoir est un luxe que nous n’avons plus les moyens de nous offrir Commandant. Ceux qui croient nous rejoindrons, quant aux autres…

 

Un mouvement lent et ample du bras du Vénérable pointa les armes du groupe.

 

-Pour le Bien Suprême, murmura le commandant dans un souffle tout en inclinant la tête.

-Pour le Bien Suprême, reprit l’Ethéré en bénissant de ses mains son interlocuteur.

 

Aun’Va sentit le faible déplacement d’air provoqué par le mouvement de l’Ethéré. Instantanément sa résolution s’en trouva renforcée, la certitude de la justesse de leur cause emplit son esprit, aussi dure que du diamant, aussi pure que du cristal.

 

Son avant-bras attira alors son regard, un clignotement orangé discret venait d’y apparaître. Aun’Va accepta le flot de données entrant, et déporta la visualisation sur le projecteur holographique de la navette. Des informations de vitesse se superposèrent aux trajectoires d’approches.

Un balayage rougeoyant scintillait, balayant les angles de tirs des armes du transport.

 

Le commandant appuya sur l’une des touches de son armure, et les données de l’autre transport apparurent.

Tous les voyants étaient au vert, aucune menace détectée.

Il désactiva l’affichage, referma son canon d’avant-bras, et observa les autres occupants de sa navette.

 

Son escouade de combat occupait les sièges près de la sortie, parée à défendre les plénipotentiaires. Certains de ses membres avaient déjà empoigné leurs armes, qui vérifiant leurs sécurités, qui vérifiant le parfait alignement des organes de visée.

Tous portaient leurs casques.

 

El’TahSar’On, Ethéré estimé du Sept Vior’La, était désormais absorbé dans sa communication avec le Guide de la caste de l’Eau présent dans le second véhicule. Ce dernier menait le petit groupe de diplomates qu’escortait Aun’Va et ses hommes.

 

Dans le ronronnement sourd de leurs plaques anti-gravitiques, les navettes se posèrent sur l’esplanade centrale de la cité état de Drur. Leurs larges patins métalliques produisirent un léger crissement puis leurs rampes de débarquement basculèrent. Immédiatement, une vingtaine de silhouettes armurées émergèrent des transports et s’alignèrent de part et d’autre des appareils. Un être élancé s’avança alors lentement, un guerrier portant son casque à la main à ses côtés. Leur peau bleutée contrastait avec le blanc de leurs toges et armures. Une demi-douzaine de leurs semblables descendait derrière eux.

Un parterre de nobles autochtones s’était rassemblé en hâte afin d’accueillir leurs prestigieux visiteurs.

 

Les dignitaires s’agenouillèrent alors que l’Ethéré gravissait les quelques marches menant à la tribune de l’esplanade. La population de la cité se trouvant derrière en fit de même.

Interrompant sa marche, son regard balaya les rangs des hauts fonctionnaires avant de se figer sur Tobias Fedun, Haut-Prêtre de Drur.

 

-Porteur de la Parole, le salua-t-il.

-Père des Croyants, lui répondit Tobias en courbant la tête, Votre Verbe est mon ordre.

 

El’TahSar’On s’appuya sur son sceptre et dévisagea la foule d’humains qui se tenait face à lui, silencieuse et leva lentement la main.

Un murmure se propagea à travers la multitude.

 

Il écarta alors largement les bras comme pour étreindre les centaines de personnes lui faisant face. Le silence se fit instantanément, plein de tension.

 

-Drur, Je suis de retour.

 

Une clameur assourdissante, manifestation d’une joie et d’une adoration véritable emplit alors l’air, éclatant tel un coup de tonnerre.

Un sourire fugace transparut sur le visage de l’Ethéré.

 

 

 

Bien à vous,

 

Crio

Modifié par criomega
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