[WHB - Mortels] La légion d'Hurlenfer

[Braxx]

Bonjour/soir,
 
 
Joueur de Warhammer Battle depuis presque 17 ans maintenant, c'est avec une certaine appréhension que je m'engage aujourd'hui sur le chemin d'Age of Sigmar. Mes armées récentes ayant été vendues pour diverses raisons (notamment mes démons de Nurgle, que vous avez pu voir dans le Dé maudit n°4), et le format étant tout autre, j'en profite pour me lancer dans une nouvelle armée.
 
Je fais partie d'une association (cf. ma signature) où nous avons comme beaucoup tenté de créer un système de composition d'armée. En me basant dessus (je n'en ferai pas ici le détail, sachez juste qu'il y a quelques restrictions, je vous laisse aller voir sur notre forum) j'ai décidé de me lancer dans une armée de mortels au service de Khorne alliés avec des démons. Du full Khorne donc - et du non marqué - qui va surtout me permettre au début de monter/convertir/peindre des figurines pour le kiffe ; pour ce qui est de l'efficacité, on verra plus tard.
 

 
 
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Prologue - Le Souffle de la Guerre
 
La détonation vrilla les tympans du répurgateur, et ce malgré les nombreuses années de service du sigmarite vouées à la traque des créatures du chaos. La balle d'argent bénie frappa le guerrier tatoué de symboles maudits. La chair corrompue explosa sous le choc. Dans un râle de rage contenue, le colosse s'effondra sur la roche noire veinée de lave.
 
Anthonin Stark rechargea son pistolet, regardant tout autour de lui. Les parois du volcan que les habitants de la région appelaient le Flammegouffre en raison de sa profondeur abyssale luisaient des reflets des lacs et des geysers de lave. La chaleur étouffante et la forte odeur de soufre sonnaient les plus faibles esprits. Mais, galvanisés par les prières hurlées par les prêtres, les soldats affrontaient les hordes du seigneur des crânes.
 
Flammegouffre s'était révélé comme la forteresse d'où s'élançaient les bandes de pillards mettant à feu et à sang les régions alentours. Après avoir repoussé leurs assauts, les agents de l'église avaient suivi les survivants jusqu'au volcan. Le siège avait été long, les serviteurs du dieu du sang possédant de nombreux esclaves prêts à se battre jusqu'à la mort. Bien que n'ayant aucune confiance dans la magie, le répurgateur regretta que les pouvoirs des mages aelfs venus en renfort se révèlent inutiles ; les sombres bénédictions de Khorne se chargeaient de contrer le moindre sort invoqué. Preuve s'il était besoin que la foi, même ténébreuse, était plus forte que la thaumaturgie.
 
Une clameur interrompit ses réflexions. D'une corniche ornée de pics de bronze sur lesquels pourrissaient les cadavres des éclaireurs elfes, jaillirent d'immenses créatures. Musclées, vêtues de pagnes de cuir clouté, elles arboraient d'épaisses têtes de taureaux caractéristiques, leurs cornes luisant sous les flammes du volcan. Les minotaures dévalèrent la pente abrupte en hurlant le nom de leur dieu. Les haches que trois hommes auraient eu peine à soulever prélevèrent un lourd tribut au sein des guerriers pris au dépourvu. Une compagnie d'arquebusiers sombra dans la terreur et s'enfuit, découvrant un flanc de l'armée humaine. Des ombres s'envolèrent, des créatures démoniaques ailées pourvues de dents et de griffes acérées. Les gargouilles s'abattirent sur les fuyards en hululant et les taillèrent en pièces. Stark n'eut aucun sentiment de pitié pour les humains qui périrent en hurlant ; ainsi devaient mourir les lâches.
 
Un guerrier en armure couverte de sang frais chargea le répurgateur mais il fut intercepter par un chevalier en armure de plaques finement ciselées. Le bretonnien salua le khornite en ramenant devant lui sa grande lame. Le guerrier obliqua sa course vers ce duel que son dieu ne manquerait pas de remarquer. La hache sculptée de motifs macabres siffla dans sa course descendante mais au dernier moment, le paladin para, tournant sur lui même en accompagnant le coup qui l'aurait tranché en deux. La force phénoménale du guerrier lui fut fatale alors que son arme frappait la pierre, l'épée bénie lui trancha la tête. Le bretonnien avisa le répurgateur qu'il salua d'un signe de tête avant de défier un autre combattant.
 
Stark abattit un autre maraudeur. Sa main chercha une nouvelle balle, en vain. Étouffant un juron, il rengaina son arme, marmonna une courte prière à Sigmar et dégaina son épée longue.  Les tirs se firent moins nombreux et le fracas de l'acier contre l'acier résonna plus encore ; comme lui, les hommes libres devaient désormais affronter les serviteurs des Puissances de la Ruine sur leur terrain : le corps-à-corps. Sur sa gauche, un prêtre aux yeux flamboyants du pouvoir de Sigmar mena la charge contre les minotaures qui s'étaient regroupés autour de leur chef. Ce dernier beugla l'un des noms de Khorne en retour et chargea. Le répurgateur avisa de nouveau le paladin qui défiait un minotaure haut comme deux hommes. La lourde masse du monstre percuta son espalière et l'envoya au sol. Dans le même temps, la lame mordit la chair de la créature blasphématoire qui meugla plus de colère que de douleur.
 
Stark se dirigea vers le chevalier. Un maraudeur armé d'une étoile du matin poisseuse de sang se déporta vers lui. Plus rapide, entraîné, Stark para le coup avant d'enfoncer son arme dans l'abdomen du barbare. Sans attendre, il retira la lame à double tranchant et perfora la cage thoracique d'une puissante attaque. Son adversaire s'effondra dans un gargouillis, tentant de lever son arme contre l'humain. Trop tard cependant pour le bretonnien ; sa lame était enfoncée jusqu'à la garde dans la gorge du minotaure mais un autre le chargea sur son flanc. La corne de trois pouces de long transperça l'armure et la chair, brisa les os et vola la vie du noble guerrier.
 
Une série de tambours entonna une marche rapide, pareille au battement de milles cœurs sur le point d'exploser. Les guerriers khornites hurlèrent de ce que Stark jugea être une joie malsaine. Le dernier minotaure décapita le prêtre guerrier avant de sombrer sous les flèches d'une phalange d'aelfs. Les cors humains répondirent aux tambours, sonnant la retraite.
 
Les humains se regardaient hébétés. Pourquoi fuir quand, de toutes évidences, ils se trouvaient sur le point de remporter la bataille ? Les capitaines relayèrent les ordres et, contraints, la retraite commença. Le répurgateur esquissa une grimace de dégoût en voyant que les aelfs s'étaient déjà évaporés. Les khornites chargèrent, mus par la colère et la frustration de voir s'enfuir leurs adversaires. Stark crut que le volcan se réveillait quand l'air fut saturé de plomb. L'artillerie duarine faucha les guerriers et les maraudeurs, couvrant la retraite.
 
- Capitaine ! héla Stark en passant derrière une imposante stalagmite, que se passe-t-il ? Pourquoi fuyons-nous ?
- La retraite, répondit le gradé en appuyant sur le mot, a été décidée par l'archidiacre... il se passe quelque chose... là-bas, dit-il en pointant un gouffre menant vers le plus grand lac de lave.
 
Au moment où Stark plissait les yeux pour voir quelque chose, les parois s'ébranlèrent. Des rocs s'écrasèrent sur le sol, enterrant les survivants khornites et les humains à la traîne. Une ombre noire, gluante, courra sur la roche volcanique. Un frisson glacé agita la foule de mortels. Aelfs, humains et duarins, même les preux sentirent en eux la peur naître. Certains hurlèrent en se tenant la tête à deux mains, d'autres s'écroulèrent en gémissant. Puis l'ombre disparut, absorbant avec elle le froid sépulcral. Dans une gerbe de chaleur, les démons apparurent.
 
Des créatures humanoïdes, à la peau rouge, aux cornes acérées et maniant de lourdes armes chargèrent depuis une brume pourpre. Certaines chevauchaient des monstres d'airain, mi-démons, mi-machines. Des gargouilles obscurcirent le ciel avant de s'abattre sur les servants des machines. Des démons-machines crachèrent des crânes de feu qui explosaient au moindre choc, envoyant sur plusieurs pas des esquilles embrasées. Puis il jaillit du lac de lave.
 
Son long corps serpentin rouge avait le dos couvert d'écailles d'airain. Ses ailes membraneuses le portèrent au combat plus vite que le vent. Il maniait une lourde faux ciselée de runes incandescentes. Chacun de ses coups fauchaient une dizaine d'âmes, ses anneaux enserrant les braves osant s'opposer à lui. Hurlenfer, le démon du Flammegouffre.
 

* * *

 
Stark gisait dans une mare de sang. Tout se passait comme au ralenti tout autour de lui. Il vit une dizaine de cavaliers ennemis poursuivre les rares survivants. Un des cavaliers passa à quelques pouces de lui sans lui accorder la moindre importance. Derrière, des sanguinaires avançaient, prélevant les têtes des cadavres et des blessés. La moisson rouge allait bon train.
 
Une démone à la peau écarlate se tourna vers l'humain. Une longue chevelure noire ondulait derrière elle, percée d'une paire de cornes étrangement élégantes. Elle maniait d'une main une lourde épée effilée. Un sourire avide déforma son visage démoniaque. Le tonnerre embrasa les cieux.
 
Des éclairs bleus et dorés déchirèrent les ombres de la nuit. La foudre vaporisa la sanguinaire, laissant place à un colosse en armure dorée. Lourdement ciselée de symboles sigmarites, le guerrier leva son marteau qui crépita d'éclairs blancs. Des dizaines d'autres l'imitèrent et les démons furent bannis en quelques instants. Avant de mourir, Stark eut le plaisir de voir Hurlenfer banni par les guerriers nés des éclairs.
 

* * *

 
La roche noire se fissura, laissant apparaître une vive lueur orangée. Un souffle chaud frappa le crâne chauve couvert de tatouages du prêtre, un genou posé au sol ; sa litanie augmenta en intensité, son sang goûtant sur la roche depuis d'innombrables plaies. Le liquide rouge s'évaporait en fumerolles carmin avant de s'engouffrer dans la fissure, qui ne cessait d'augmenter. 
 
Dans un craquement sourd, la roche se brisa en plusieurs dizaines de morceaux, la lave remontant en grondant. Le prêtre se releva et recula jusqu'à un promontoire. Vargas Orgothson regarda avec la ferveur du croyant la lave gonfler au cœur du cratère. Dans un feulement inhumain, une haute silhouette s'arracha de la roche fondue. Son corps serpentin plongeait dans la lave agitée de grosses bulles. Son bras droit se redressa, une faux couverte de runes incandescentes apparut. Une paire d'ailes sombres étendit son ombre sur le cratère. Un éclat rouge anima les fentes du heaume khornite. Hurlenfer darda son regard sur celui qui venait de le tirer d'un long sommeil.
 
- Combien de temps ? demanda le démon d'une voix sépulcrale.
- Dix années mon seigneur, répondit le prêtre.
- L'armée ?
- Entraînée et prête à suivre vos ordres... une centaine de guerriers bénis par la souffrance et le sang. Nous avons sous nos ordres des tribus d'ettins vivant plus bas dans la montagne.
- Bien...
 
Le démon regarda derrière le prêtre. Des guerriers en armure de bronze et vêtu de rouge sang levèrent leurs lourdes épées, le saluant par les noms que lui donnaient les mortels. Leur force, leur haine, leur puissance guerrière emplirent le démon d'une vitalité nouvelle.
 
- Prépare l'armée prêtre... siffla le prince-démon en lorgnant les combattants, que nulle nouvelle journée ne se passe sans que le sang ne coule sur leurs armes...
 
Une femme d'une grande beauté, le crâne orné de cornes dépassant d'une épaisse chevelure noire, la peau couleur du sang, émergea aux côtés du démon. Son regard se posa sur le prêtre. Elle esquissa un sourire carnassier.
 
- Que la moisson commence...
 
 
 

A suivre...

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Et maintenant les photos (WIP, désolé je n'en ai pas prise avant la sous-couche...)

 

 

Prince-démon

 

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Héros exalté avec Grande Bannière

 

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Note : vu l'absence de conversion, je pense le refaire de A à Z... wait and see

 

 

Héraut de Khorne sur Juggernauth

 

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Note : la monture changera peut-être sous peu...

 

Voilà pour les personnages, dans un prochain post (j'essaierai d'éviter les doubles-posts...) le WIP des troupes : 15 élus, 6 ogres du Chaos & 5 Chiens de Khorne.

 

 

A vous ! 

 

 

Braxx.

[ludmar10]

Salut,

 

J'aime beaucoup tes conversions, cela donne beaucoup de caractères à tes armées :)

Hate de voir la mise en peinture et la suite de tes conversions

 

Pour la tête de ton jugg il manque un ptit quelque chose pour la rendre plus imposante.

Une crête ? des khornes? euh cornes :p

[Braxx]

Bonjour/soir,

 

 

Merci :) Oui en effet, la tête du jugger est trop longue et trop "lisse". Si je ne change pas toute la monture, je la modifierai, certainement comme tu l'as suggéré avec des cornes !

 

Je profite de cette première réponse pour continuer le WIP avec les Elus (10/15) :

 

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Bientôt la suite.

 

 

Braxx.

[graber]

Hello ! tu as une belle maitrise de la pate verte !

J'aime particulièrement ton prince demon, ca pète bien !

[Braxx]

Bonjour/soir,

 

 

Merci du compliment (j'utilise la magic sculpt, mais ça demeure de l'epoxy ;) )

 

J'ai fais 5 autres élus, mais je les posterai une fois peins. Voici quelques photos WIP des ettins (ogres du chaos) et des chiens de Khorne.

 

Chiens de Khorne (2/5)

 

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Ettins (2/5)

 

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J'avance doucement sur la peinture (la vie, le boulot, le service hobby...). Voici donc après une suite du fluff, mon premier élu de Khorne.

 

 

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Les Opales de Sang

 

 

Darren se rattrapa de justesse à la paroi de bois du navire lorsque ce dernier fit une embardée. Étouffant un juron, le mage agrippa la poignée de la porte de sa cabine et pénétra dans la toute petite pièce où un hamac côtoyait un coffre abritant ses vêtements et quelques livres, une table et un tabouret. Il passa la main au-dessus d’une demi-sphère enchâssée dans un socle de bois posé sur la table. Rien ne se produisit. Haussant les épaules, Darren avisa une bougie qu’il alluma.

 

L’humain d’une quarantaine d’années se passa une main sur le visage ; dieux qu’il était fatigué. Ces derniers jours avaient été éprouvants quoique stimulants. Il ramassa un parchemin griffonné de notes qu’il déposa sur une pile désordonnée. Puis jouant avec l’anneau de son ordre à son annulaire droit, il entreprit de relire la mise au propre de ses notes. Dehors, un orage tardif dessinait des crêtes sur l’océan, éclairant ce début de nuit estivale.

 

* * *

 

Jour 1

 

La traversée n’a pas été de tout repos, je n’aime décidément pas la navigation. Notre ordre a été sollicité par le clergé de Sigmar mais je n’en sais pas plus pour le moment. On nous fait venir sur une île, je suppose pour des mesures de sécurité. Malgré la traversée, je ne cache pas mon excitation, mâtinée je l’avoue de fierté d’avoir été choisi parmi mes illustres pairs. Je ferai tout pour me montrer à la hauteur, bien que je ne sache pas trop ce qu’on peut attendre d’un mage analyste comme moi.

 

Nous voilà enfin arrivés. Le ponton auquel est amarrée notre embarcation est immense, et coure sur une bonne partie du rivage. Pas moins de quatre bâtiments de guerre mouillent ici et des dizaines de soldats patrouillent en arme. Aucun civil. Les seuls bâtiments que j’aperçois sont des baraquements, des écuries, et toutes les commodités de ce que j’imagine comme un avant-poste guerrier. Nous continuons la route avec nos bagages sous bonne escorte. Les hommes sont nerveux, attentifs au moindre son. On nous intime le silence alors qu’un chariot nous mène à un ancien château jusque-là dissimulé par une épaisse forêt de conifères.

 

Le commandant de la garnison est un homme de haute stature, un chevalier vieillissant mais qui dégage un certain charisme. Nous sommes menés dans une salle gardée. Après de longues heures, le commandant arrive. Il se présente brièvement, s’excuse froidement de la sévérité de ses soldats arguant qu’il s’agit avant tout de nous protéger. Il nous explique par la suite que récemment, des guerriers ennemis ont été capturés. Ces guerriers sont a priori une sorte d’élite parmi les serviteurs des Puissances de la Ruine. En avoir capturé une dizaine semble être un exploit qui, je l’avoue, nous laisse alors un peu de marbre et surtout dubitatifs. Le commandant ne semble pas s’en offusquer et, sur le ton qu’on utiliserait pour expliquer quelque chose à un enfant, nous confie que ces êtres ne se laissent jamais prendre vivants.

 

Nous avons été mandatés pour étudier ces êtres. En effet, une sorcellerie inconnue semble les habiter. Le commandant prend ensuite congé de nous, nous conseillant de prendre du repos.

 

 

Jour 2

 

Dès le matin nous sommes séparés en trois groupes de trois. Mes deux collègues et moi sommes menés dans un laboratoire sommaire. Derrière une porte de métal frappée du marteau de Sigmar, un long couloir gardé permet l’accès aux geôles. Notre sujet est un humain en apparence, extrêmement musclé et dépassant les soldats d’au moins deux têtes. A vue de nez, il doit mesurer huit ou neuf pieds de hauts. Chose marquante, outre des scarifications à la gloire des dieux interdits, sa peau est incrustée de joyaux au niveau du torse, des cuisses, du dos et des épaules. Ces joyaux ne sont pas taillés, ce sont des éclats d’un rouge sang enfoncés dans sa chair. D’un commun accord, nous décidons de baptiser ces éclats des Opales de sang.

 

Un rapide examen révèle qu’elles protègent dans une moindre mesure le sujet contre les attaques magiques. Alun, un de mes collègues, remarque judicieusement que les éclats semblent concomitants, comme si ils provenaient tous d’une même roche. Cependant, il nous faut les extraire pour en être certains. 

 

Le sujet est immobilisé, non sans mal, puis drogué avec du pronure, un anesthésiant puissant. Un soldat entre alors dans la geôle armé d’une paire de pinces métalliques. Sans hésitation, il plonge son instrument dans le corps du guerrier, et tente de lui arracher un éclat. Au moment où la chair cède, le guerrier se réveille et cela malgré la dose phénoménale de pronure. Ses entraves ne l’empêchent pas de se rapprocher du garde ni de plonger ses dents dans sa gorge. La fontaine écarlate qui inonde la pièce est impressionnante et les soldats nous bousculent pour venir en aide au malheureux. Les coups d’épées et de dagues pleuvent mais le sujet semble refuser de mourir. Finalement il s’effondre, perforé de part en part par le sergent. Le soldat avec les pinces et un de ses collègues ne se relèveront plus jamais. Malgré moi, je suis impressionné par la force colossale et l’endurance du sujet. 

 

Point positif, nous avons à disposition de nombreux éclats.

 

 

Jour 4

 

L’étude des éclats n’a rien donné. Henri, mon second collègue, suppose que leurs propriétés sont liées à la survie du sujet. Heureusement, nous avons d’autres prisonniers pour nos études.

 

Le second sujet est tout aussi impressionnant que le premier. Sa tête cependant a été scellée dans un heaume d’acier gravé de symboles religieux afin d’éviter les événements de l’avant-veille. Je remarque aussi que ses entraves ont été renforcées. Nous faisons ensuite quelques expériences, en prélevant des morceaux de chair, en testant différents acides et produits, des flammes, un fer chauffé, etc. La liste exhaustive n’a pas d’intérêt. La douleur ne semble pas l’atteindre. Bien qu’il ne puisse nous voir, sa tête se tourne toujours vers nous, ce qui n’aide pas à se sentir en sécurité.

 

Alun tente alors d’entrer en communication avec le sujet, par un sort de télépathie. Cette tentative échoue. Je m’oppose à de nouvelles tentatives mais Henri se joins à Alun. Deux voix contre une. Je parviens cependant à les convaincre de mieux se préparer.

 

 

Jour 5

 

Alun réitère après une nuit de préparation et de repos sa télépathie. Le sort semble fonctionner, mais il doit pour raffermir sa prise toucher le sujet. Le contrecoup ne se fait pas attendre et Alun après un court moment de connexion est rejeté violemment en arrière. Les soldats et un jeune disciple versé dans la médecine emportent notre collègue imprudent dans ses quartiers.

 

 

Jour 7

 

Alun ne s’est pas réveillé. Il tremble de froid malgré les couvertures et le feu de la cheminée. Le disciple nous dit qu’il faut attendre.

 

Henri et moi nous penchons sur les éclats du sujet qui lui ont été arrachés la veille, non sans mal, par les soldats. Les Opales de sang semblent attirer la moindre lumière et la refléter. Une douce aura rouge envahit la pièce. Elles sont chaudes au toucher. Nous effectuons des expériences sur les éclats « vifs » et les éclats « morts » du premier sujet. Les éclats « vifs » sont plus résistants, les autres se réduisant rapidement en poussière brunâtre.

 

 

Jour 9

 

Le commandant nous confie un objet, une énorme épée à la lame épaisse quoique très coupante. Dans sa garde est enchâssé un cristal rond de la même couleur rouge. Les premiers examens tendent à conclure qu’il s’agit d’une Opale de sang intacte. Bien que de toutes évidences taillée, nous n’arrivons pas à observer les détails révélant le travail d’un orfèvre. Je ne suis pas un spécialiste, mais soit le tailleur était vraiment excellent, digne d’un duarin, soit la magie n’est pas étrangère à ce phénomène.

 

Henri et le sergent ont une vive altercation au sujet de l’épée. Mon collègue juge en effet que ce « détail » n’aurait pas dû nous être dissimulé. D’autant plus qu’il semblerait que le joyau d’une des épées se soit brisé tout seul. Henri et moi supposons que l’arme appartenait au premier sujet et que le cristal s’est brisé à sa mort. Hélas, les soldats n’ont pas pris la peine de noter quelle arme avait été trouvée sur quel sujet. Déplorant leur imbécillité et leur manque manifeste de rigueur, je me garde de suivre Henri dans ses diatribes enflammées.

 

L’épée est particulièrement lourde. L’Opale de sang enchâssée paraît habitée de volutes plus sombres comme si elle renfermait un liquide. L’examen de la gemme brisée ne révèle pourtant aucune trace. Une légère odeur cuivrée s’en dégage cependant.

 

 

Jour 13

 

Nous sommes réveillés par des cors. Les soldats sont mobilisés dans une autre aile du château.

 

Alun a cessé de trembler. Il fixe désormais le plafond. Ses yeux ne cillent plus.

 

Les examens des jours précédents sont répétés afin de vérifier nos conclusions.

 

 

Jour 16

 

Henri demande à parler au sujet. Le sergent refuse, nous expliquant qu’une évasion a eu lieu. Un groupe de travail a été tué avant que le sujet ne soit rattrapé. Nouvelle altercation. Nous sommes consignés au laboratoire.

 

 

Jour 18

 

Alun s’est réveillé. Il va bien et a bon appétit. Cependant, nos travaux ne semblent plus l’intéresser le moins du monde. Il ne se rappelle rien de son expérience télépathique. Sur ses parchemins, alors qu’il devrait noter ses conclusions et les résultats des expériences, il dessine de grandes tours noires. Je dissimule ses dessins.

 

La demande d’Henri est finalement acceptée. Nous sommes menés devant le sujet à qui on a retiré son heaume. Le couloir est bondé de soldats, armes au clair. Des arbalètes sont tendues vers le sujet. Son visage est épais, le crâne chauve couvert de tatouages. Ses yeux sont durs, son regard impitoyable. Il esquisse un sourire révélant des dents étrangement blanches, quand on lui demande de parler des Opales de sang. Avec un fort accent, il nous répond qu’elles sont le présent de son dieu, la marque des élus, les prémices de notre mort. D’après notre étude des marques couvrant leurs corps et leurs armes, ces guerriers sont voués au seigneur des crânes.

 

Le sujet répond ensuite à une série de questions que je ne juge pas d’intérêt pour notre étude. Puis il demande à manger. Je me rends alors compte que les sujets n’ont accès à aucune nourriture, ni même à de l’eau. Le sergent refuse d’accéder à la demande sans nous expliquer le pourquoi. Henri et lui ont de nouveau une altercation. Henri finit par frapper, du moins tente-t-il, le sergent qui le maîtrise sans mal. J’interviens pour calmer les esprits, arguant que le peu de sommeil et la perte de nos collègues nous éprouvent durement. Le sergent nous consigne trois jours au laboratoire pour nous reposer.

 

 

Jour 19

 

Tôt le matin, quatre soldats déboulent dans le laboratoire où nous dormons. Ils saisissent Henri qui proteste énergiquement, tente de se débattre, les invective dans une langue que je ne connais pas ; en vain. Sans un mot, sans une explication, mon collègue est mené hors du laboratoire. La porte se referme et est verrouillée. Les cris d’Henri continuent avant de mourir avec la distance.

 

 

Jour 21

 

A mon réveil, Alun est mort. Il s’est pendu aux grilles de notre fenêtre située haut sur le mur avec ses draps. Son visage semble paisible.

 

Le sergent fait venir un prêtre qui s’occupe du corps de mon collègue. Je demande à intégrer le dernier groupe de travail puisqu'il apparaît inutile que je continue. Le sergent ne répond pas. Puis il revient dans l’après-midi et me confie que je suis le dernier. Je l’interroge sur ce qui s’est passé. Il tente de me l’expliquer, une ombre dans le regard puis renonce. Je lui demande ensuite des nouvelles d’Henri que j’imagine croupir dans un cachot. De nouveau aucune réponse. Il quitte la pièce. Je ne le reverrai jamais.

 

 

Jour 24

 

Je peux enfin revoir le sujet. Son heaume lui a été remis et j’observe qu’on a coulé du métal liquide sur la base du casque, scellant définitivement la tête du sujet. Bien que ne pouvant pas me voir, il continue à tourner son visage vers moi alors que je refais une batterie d’expérience.

 

Mes conclusions sont prêtes. Je pense que les Opales de sang sont des joyaux créés à partir du sang des sujets, que deux de ces pierres sont ensorcelées, l’une se brisant et s’enchâssant dans sa chair lui conférant une légère protection contre la magie mais surtout une confiance et une fierté religieuse, tandis que la seconde vient orner son arme. Ne les ayant pas vu combattre avec leur arme – cela m’a été refusé par le nouveau sergent, je n’ai pas insisté vu ce qui est arrivé à Henri bien que la colère m’habita alors, une envie quais-irrépressible de lui enfoncer la tête dans le mur – je ne peux conclure plus avant les effets de l’Opale de sang sur l’arme et son porteur. Quand le sujet meurt, il en va de même pour les gemmes qui se réduisent avec le temps en poussière. Il s’agit là peut-être d’une protection, afin que l’ennemi ne puisse jouir des effets ou du prestige des gemmes.

 

Je profite pour préciser que le suicide d’Alun est dû aux visions qu’il a dû avoir en communiant avec le sujet, comme en attestent les dessins qu’il a esquissé.

 

 

Jour 25

 

Je suis reconduit hors du château. En traversant les couloirs, il semble qu’un incendie a eu lieu dans une autre aile. Le nombre de soldats est sensiblement supérieur à celui d’il y a deux semaines. Leurs traits son tirés, leur regard plein d’anxiété. Arrivé au port de fortune, je remarque un corps cagoulé pendu. Je feins l’indifférence car le sergent le toise, mais j’ai reconnu la tenue et la silhouette d’Henri.

 

Un navire m’attend.

 

* * *

 

Darren reposa sa plume, parsemant les parchemins de sable pour que l’excédent d’encre disparaisse. Dehors, l’orage s’éloignait. La flamme de la bougie vacilla un moment avant de disparaître dans un fin filet de fumée odorant. Le mage soupira et d’adossa à la paroi de sa cabine. Seuls les éclairs sporadiques illuminaient la nuit. 

 

Il joua encore avec son anneau en repensant à ses collègues, tous morts. Lui seul avait survécu bien qu’il se demanda si ses maigres conclusions suffiraient à son ordre et à ceux qui les employaient. Il repensa à Henri qui n’avait pas résisté à la pression et s’était de toutes évidences montré violent une fois de trop ; pourtant, de son souvenir, il était quelqu’un d’affable… comme quoi on ne connaît la véritable nature des gens que devant le danger et le stress. Alun quant à lui avait été de toutes évidences trop faible pour accepter, pour comprendre ce que sa vision lui avait permis d’entrevoir. Son entêtement et le manque de pratique avaient eu raison de lui. 

 

Darren fut tenté de rallumer une bougie puis se ravisa. Il lorgna un instant le globe ensorcelé qui devait diffuser de la lumière sous son impulsion. Il devait être déchargé de son énergie magique. Le mage leva devant lui sa main droite, admirant les éclats des éclairs se reflétant sur la petite gemme. Il refoula un souvenir désagréable, comme une voix qui lui hurlait que de tout temps, les anneaux de son ordre avaient été sertis de gemmes bleues.

 

- Je préfère le rouge… murmura pour lui-même le sorcier, un sourire fier fleurissant sur ses fines lèvres… oui, le rouge me sied mieux…

 

A suivre...

[/spoiler]

 

 

[url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=392819Elu1.jpg][/url]

 

 

J'hésite fortement à ajouter des éclats de sang frais, voire des gouttes sur la lame, l'armure, etc. Qu'en pensez-vous?

 

Merci de vos avis, critiques, idées, conseils, jets de pierre, insultes et autres prières à Sigmar ;)

 

Souffre et Meurs !!

 

 

Braxx.

Modifié le 13 août 2015 par Braxx

[NicolasHLegrand]

J'aime bien tes chiens de Khorne, j'ai hâte de les voir en couleur ! Les collerettes ont été réalisées comment ?

 

Pour l'Elu, je pense que rajouter du sang ferait trop de rouge sur la figurine  :ermm:

Modifié le 13 août 2015 par NicolasHLegrand

[Wargut]

Hâte de voir la peinture, car les conversions sont vraiment bien réussies. Personnellement j'aurais utilisé un buste féminin pour ton prince-démon, car en l'état le corps de guerrier et les jambes de méduse tranchent énormément. 

Sinon la cavalière du juggernaut vient d'où ? 

[Braxx]

Bonjour/soir,

 

 

Merci pour vos retours et compliments  :)

 

> Pour les collerettes, j'ai contrepercé la nuque des loups fenrissiens avec des tiges très fines de laiton, puis appliqué un morceau aplati de résine epoxy (la magic sculpt) en léger arc de cercle. Avec le dos d'un pinceau, j'ai appuyé entre les tiges pour donner le volume, strié la résine au niveau des tiges et ajouté des pointes diverses au bout en faisant des raccords au niveau de la nuque. Pour terminer, au couteau de modélisme, la colerette a été plus ou moins abîmée.

 

> La cavalière est un buste de sorcière elfe noire, une épée d'exécuteur et des jambes de veneuse.

 

> Pour le côté féminin j'y ai pensé, c'est vrai qu'on s'attend à voir une femme avec ce genre de créature (la méduse de base, les imageries slaaneshii, etc.) j'ai donc voulu casser cette image en en faisant un gros dur ^^ On m'a déjà fait la remarque qu'il ne faisait pas très khorneux ; il sera remplacé après la peinture si cette dernière ne le crédibilise pas plus.

 

Petite nouveauté du soir (seconde figurine peinte... hum hum), un ettin (= ogre du chaos) :

 

[url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=765740Ogre1.jpg][/url]

 

Et un petit bout de fluff...

 

Tous les z’humains
Sont pas qu’des bons à rien
Y en a qui font d’la bonne mousse
D’la blonde, d’la brune, d’la rousse

A boire ! A boire ! A boire !
A boire ! A boire ! A boire !

Les z’aelfs c’pas pareil
Ca s’parfume d’la tête aux z’orteils
Mais si t’aimes l’raisin
Y savent fair’ du bon vin

A boire ! A boire ! A boire !
A boire ! A boire ! A boire !

L’meilleur ça reste l’duarin
C’est p’tit, c’est gras, c’est bien
A force de boire com’ des trous
Z’en sont farçis et z’ont bon goût !

 

Chanson à boire de la tribu ettin des Quat'Yeux.

 

A vous et merci de vos avis !

 

 

Braxx.

Modifié le 13 août 2015 par Braxx

[mweax]

Classe amigo :). Toujours au top 

[Braxx]

Bonjour/soir,

 

 

Juste quelques modifications sur l'ogre et l'élu, avec ajout de sang (au préalable, l'épée de l'élu a retrouvé une teinte métal, j'abandonne ce vert... ^^).

 

[url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=728673EludeKhorne1.jpg][/url]

 

[url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=432329Ettin1.jpg][/url]

 

 

Braxx.

[Slow Morrisson]

Pas une mauvaise idée d'abandonner le vert. Ça collait pas trop avec le reste.
Elle promet cette légion.
PS: il me reste qq trucs en chaos dont au moins 1 char et un autel de khorne en stock si ça peut t'intéresser.

[Magiklizard]

J'adore la chanson^^