Belannaer Rhenarte Posté(e) le 30 avril 2016 Partager Posté(e) le 30 avril 2016 (modifié) Hello ! Je vous fais partager mon dernier projet, la sculpture d'un Troll en Beesputty, un polymère durcissant au four. Je me suis amusé à documenter toutes les étapes du projet et j'en ai fait un post pour mon blog, que je mets à jour une fois tous les tremblements de terre et que personne ne visite. ;p Mais surtout, j'en ai fait une vidéo step by step : Lien vers la vidéo : https://youtu.be/O5VtywVhQXY Le projet : À la recherche d’un bon sujet pour tester le beesputty, j’ai pensé à au fameux troll Forgeworld, un ancien modèle qui était destiné à être une pièce de collection à plus grande échelle, mais qui faisait un superbe géant. Je ne l’avais malheureusement pas acheté à l’époque et sur Ebay aujourd’hui il n’est pas donné.Il a le bon goût de présenter une anatomie humanoïde, intéressante à sculpter, tout en restant suffisamment difforme pour excuser des erreurs de débutant. Step by Step (voir la vidéo ci-dessous) : 1ère étape : le socle, en prenant la mesure de socles réguliers histoire de pouvoir le monter plus tard. Il s’avère rapidement que c’est la plus grande taille qui s’impose, vue l’échelle. Réalisé avec une chute de bois, percé en maints endroits pour choisir plus tard des points de départ pour les fils de fer de l’armature (je savais que je n’aurais plus accès à ma perceuse par la suite). Au final, je pense que je vais le monter en équivalent de 4 socles de monstres pour pouvoir l'intégrer à une unité de troll de pierre, comme un unit filler en fait. 2ème étape : l’armature de base. Elle est composée de deux fils de fers (des cintres de pressing) tordus à la pince pour faire bras et jambes. Je centre est ligaturé avec du fil plus fin et assez vite une première boule de beesputty, cela me permet de tester le processus de cuisson. Je suis assez soulagé en constatant que le bois du socle ne prend pas feu dans le four. :P 3ème étape : la pose des premiers volumes en aluminium. Cela permet d’économiser du putty ! 4ème étape : sculpture des volumes musculaires… + détails (pieds) Je rencontre des problèmes pour les volumes supérieurs, l’ancrage de mon armature est un peu fragile. Avant d’aller plus loin (nouvelle cuisson), il faut que je puisse lisser les surfaces déjà travaillées. Poser les muscles est vraiment un travail jouissif. Les choses se font naturellement en prenant des boudins auxquels on donne au préalable vaguement la forme du muscle avant de le poser et de le faire adhérer en en lissant les bords avec les doigts et les outils. La musculature se forme ainsi naturellement. 5ème étape : une fois satisfait du volume du torse et de la texture du ventre, j’entame l’habillage de la figurine avec la sculpture d’écailles. Je commence par m’exercer sur une zone peu visible, mais c’est relativement facile à faire. Il suffit d’apposer une couche de l’épaisseur voulue sur la zone à travailler, de la lisser avec un pinceau gomme, puis de créer des entailles avec un outil relativement fin et pointu. Il faut enfoncer la matière et non pas la tirer pour ne pas créer des résidus, un peu comme en poinçonnant. Si des plis disgracieux résultent de ce poinçonnement, ce n’est pas grave on pourra les corriger par la suite. Une fois qu’une zone est satisfaisante, on prend l’outil de dentiste recourbé et on appuie gentiment sur chaque écaille. Cela va permettre de complexifier les surfaces mais aussi de corriger des bêtises et de resserrer un peu les écailles entre elles. Il faut évidemment pendant tout ce travail être attentif aux volumes, on peut profiter des écailles pour souligner certains muscles et généralement il faudrait partir d’une bonne base anatomique sous la couche d’écailles. J’ai procédé en plus fois avec des cuissons successives pour pouvoir manipuler le troll sans ruiner les écailles précédemment exécutées. 6ème étape : il faut commencer à songer au plus dur… la tête ! D’abord poser les volumes de bases (je réalise rapidement deux croquis pour comprendre la figurine et je m’affiche des photos de tête de troll de face et de profil) Je modèle rapidement une tête de troll du niveau d’un gamin de quatre ans pour avoir un volume vraiment définitif, et cela va être utile pour Monsieur Patate (voir plus-bas). Je réalise ensuite un « crâne » qui ressemble plutôt à une tête réduite, avec des orbites fortement marqués, l’emplacement du futur nez et la zone qui s’étend jusqu’à la bouche. Je pars d’une boule formée autour d’un stylo et j’enlève successivement un maximum de matière pour être sûr que cela passe : mieux vaut trop petit que trop grand dans cette phase de construction du volume. Je réalise deux billes pour les yeux au préalable en les cuisant séparément (mhh le fumet des yeux de troll au four… un délice !). Ensuite, j’écrase un petit peu de putty au fond des orbites et y enfonce délicatement les globes oculaires. Cela donne tout de suite une expression à ce visage qui ressemble encore davantage à celui d’un orc. Ensuite, un boudin en-dessous et un boudin au-dessus, pour sculpter les paupières. C’est important de les faire fines. Le fait d’avoir cuit les yeux au préalable est évidemment crucial pour que l’on puisse écraser les paupières contre les globes oculaires déjà durs.. Ensuite j’applique la technique de Monsieur Patate. Je compose les volumes des oreilles, du nez, de la lèvre avec des boudins grossiers et je fais plusieurs essais. Cela me permet d’avoir le bon volume préparé et aussi d’ajuster l’expression que je voudrai lui donner. Ensuite je sculpte et cuis les dents et la langue, selon le même principe que les yeux. Une fois satisfait, j’écrase la lèvre sur les dents, la recourbe et paf, un peu de texture et c’est fini. Les oreilles m’auront posé un grand problème. Trop fines, j’ai eu la mauvaise surprise de les trouver tombantes à la sortie du four : la chaleur ayant probablement commencé par les ramollir un peu avant de les cuire. J’ai donc dû recommencer en m’aidant d’un petit bout de fil de fer pour les rigidifier. 7ème étape : Ensuite, recouvrir le dos et le crâne d’écailles, c’est parti ! Il faut prendre soin de rehausser les détails anatomiques, tels que les omoplates, plutôt que de les faire disparaître. 8ème étape : Après quelques semaines de pauses pour raisons professionnelles, je m’attaque aux mains. J’ai beaucoup d’hésitations. Le troll original de forgeworld portait une grande massue dans la main droite et avait le poing gauche serré, sans grande esthétique. En plus réaliser une massue en beesputty me semblait un peu dangereux, je l’imaginais trop friable. J’ai donc opté pour une main gauche agitant ou levant un indexe, qu’on préfère le voir comme une invitation ou comme un signe d’assertion rhétorique. Et pour la droite, je me suis risqué à un détail fou auquel j’ai failli renoncer en cours de route… je voulais donner l’impression que le troll était occupé à autre chose, peut-être par son activité favorite, le casse-croûte. Un squig tout écrasé me paraissait la meilleure solution. Les mains sont d’abord réalisées en fil de fer, c’est primordial d’avoir une telle armature en raison de la friabilité du matériaux encore une fois. Le squig est réalisé à part. Constats : - Au bout d’un moment le putty adhère à tout, il faut se laver les mains et laver les outils pour pouvoir travailler proprement. En fait cette impression disparaît une fois que les outils sont biens gras… donc soit on lave tout tout le temps, soit on laisse tout en l’état ! - La pâte sèche légèrement. De fines couches adhèrent plus facilement à d’autres couches fraîches qu’à de précédentes couches séchées ou cuites. - Important de travailler lentement, de faire des pauses pour porter un regard frais et critique sur son travail. - Quand la figurine sort du four, il ne faut rien toucher, même les éléments précédemment cuits se ramollissent et acquièrent une certaine friabilité. Il est très important d’attendre le refroidissement complet avant de retravailler. - Au moment de la cuisson, les éléments les plus fins et en suspension peuvent commencer par ramollir avant de sécher, on ne peut donc pas créer quelque chose de fin et en suspension sans un fil de fer. Ainsi pour les oreilles, j’ai dû m’y reprendre à deux fois et incorporer un fin fil de fer. Voilà où en est le projet pour le moment. J'ai fait un essai de schéma de couleur sur un troll de pierre gw. J'hésite un peu à le peindre, vu que j'ai créé des effets contrastants avec deux beesputty différents, la figurine est déjà super chouette comme ça. J'ai aussi de légères craintes au sujet des interactions chimiques de longue durée entre la peinture acrylique et le matériaux (avec les UV aussi du reste). J'avais contacté le fabricant de beesputty, mais comme le produit est nouveau, on n'a pas trop d'expérience. Questions ? Suggestions ? :) Modifié le 1 mai 2016 par Belannaer Rhenarte Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Cyerno Posté(e) le 30 avril 2016 Partager Posté(e) le 30 avril 2016 Je trouve cette réalisation extrêmement intéressante.. on dirait presque que c'est accessible à tout le monde quand on voit ta vidéo mais nous savons tous que non :p Il va te falloir la peindre quand même, pour nous montrer tous les détails de ton œuvre... Petite question : penses-tu que l'on pourrait réaliser la même chose avec : - de la pate à modeler durcissant à l'air (musculature, gros œuvre) : par exemple le plastiroc ou celle que l'on peut trouver à action (magasin low cost) - finissions au greenstuff (dents / oreilles / écailles) si non, pourquoi pas ? quels avantages a la Beesputty par rapport au miliput ou autres produits de sculpture dont on entend parler souvent sur ce forum ? Excuse moi si je pollue ton sujet.. mais je trouve ta création vraiment sympa, et cette vidéo intéressante. J'ai déjà l'impression d'avoir gâché de l'argent avec ma greenstuff que je n'arrive pas à manipuler... mais j'ai vraiment des projets en tête pour lesquels j'aimerais savoir sculpter, et je me tâte entre conversion d'un jouet / sculpture comme toi... (monstre important). Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Belannaer Rhenarte Posté(e) le 30 avril 2016 Auteur Partager Posté(e) le 30 avril 2016 (modifié) @Cyerno : Aucune pollution, c'est une question très intéressante. J'ai été moi-même surpris par le résultat. Je n'ai pas une immense expérience en sculpture. En fait c'est en lisant la description des propriétés physiques du Beesputty que j'ai eu envie de l'essayer en me disant que ça devait être parfait. Je viens de faire une conversion en greenstuff d'une Death Cult Assassin à partir d'une furie elfe noir, ce qui vient de me rafraîchir la comparaison en plus. Je n'ai pas d'expérience avec des pâtes qui durcissent à l'air... J'ai peur que celles-ci manquent de finesse comme la fimo, où il est difficile d'imprimer des détails fins. Il y a deux grandes différences : 1) le durcissement, la prise 2) la consistance, le comportement physique pendant la sculpture. Le greenstuff, résine epoxy à deux composants, demande qu'on prépare la bonne quantité et, une fois la réaction chimique démarrée, va inéluctablement durcir. Cela limite le temps de travail et la reprise de certains détails. Après c'est clair que c'est une question de discipline, d'habitude etc. Après tout j'ai régulièrement cuit mes progrès sur le troll une fois que j'en étais satisfait pour éviter de les massacrer en le manipulant. La différence c'est que quand un détail te résiste et que tu as besoin de faire une pause, de faire des recherches, ou que tu dois retourner bosser par exemple, eh bien si c'était en green stuff et que ce n'est pas prêt... tu pourras couper. Quand tu cuis, tu décides que maintenant c'est bon, ça peut devenir solide. Mais bref, le plus intéressant c'est le comportement physique. Le greenstuff est relativement dur, en fait parce qu'il est extrêmement peu visqueux si je ne me trompe pas. En général je le travaille à peu près exclusivement avec des outils en métal, sauf pour lisser. En outre, lorsque l'on pousse une zone, la déformation a tendance à se propager. Je trouve aussi très difficile de travailler par rajout de matière ou par coupe, tellement il se colle à lui-même lorsqu'il est frais mais refuse d'adhérer à du greenstuff qui aurait déjà pris (parce qu'il se laisse mal lisser, il faut mettre une pointe de superglue). Mais j'ai aussi toujours travaillé des petits détails. En fait il faut bien lui rendre que pour effectuer des conversions c'est tout à fait le produit adapté car il adhère très bien à d'autres matériaux et ne nécessite pas de cuisson. Oui car Beesputty pour convertir des figurines... non, le plastique GW fond bien en-deçà des 110° auquel on durcit le beesputty. Au contraire de cela, le beesputty réagit exactement comme une cire de sculpture (qui elle ne se laisse pas cuire, elle doit être moulée). Cela veut dire que lorsque l'on applique des pressions à un endroit, seule la zone concernée réagit, la force ne se répercute pas. (C'est une histoire de fluides non newtoniens.) Comme c'est beaucoup plus malléable, on peut facilement faire adhérer la matière à elle-même, l'accrocher, la lisser, y compris avec les doigts même sans gants en latex. Cela permet aussi une plus grande finesse de sculpture puisqu'on peut travailler avec des outils en métal d'un côté, mais aussi avec des pinceaux-gommes par exemple, même les plus mous. Moi ce que j'ai vraiment apprécier c'est de pouvoir du coup travailler de façon anatomique, ie. en posant les volumes musculaires et en lissant ensuite. D'après ce que j'avais lu, le type qui a développé ça s'est spécialement attaché à rendre facile le fait de l'accrocher à une armature métallique (ce qui semble être le problème récurrent des polymères de ce type-là). Et effectivement je n'ai pas eu de problème de ce côté-là. Pourtant c'est une matière qui ne colle pas vraiment, pas tellement aux outils en tout cas, c'est plutôt gras. On atteint au minimum la même finesse de sculpture qu'avec le greenstuff. + C'est beaucoup moins irritant pour la peau que le greenstuff. Bref, je recommande totalement la matière, qui n'est même pas si chère. Malheureusement pas dispo partout, il y a des frais de port du coup. Mais le troll-là, comme je l'indique dans la vidéo, a nécessité à peine plus de 100g de matière. À 6€ les 100g, ça fait pas cher le troll. Après, pour le potentiel de conversions, j'ai essayé depuis de faire des rochers pour des socles, dans lesquels j'ai incorporé des aimants (c'est pour des scouts space marines sur land speeder storm qui peuvent en descendre du coup !). Je les ai sculpté sur des ronds en papier sulfurisé, cuits et collés sur les socles. Sinon, c'est plutôt adapté pour sculpter des figurines entières, ce que je me propose d'essayer bientôt avec un Jokaero, autre sujet facile. Modifié le 30 avril 2016 par Belannaer Rhenarte Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BadKarma Posté(e) le 30 avril 2016 Partager Posté(e) le 30 avril 2016 [Modo] Hello, très bon boulot, mais le TAG du sujet n'est pas correct. Merci de le mettre en conformité avec le règlement de la section qui figure en épinglé. [/Modo] Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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