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[Background] Armées du 9e Âge : Races ainées Nains


Fenrie

Messages recommandés

Ces textes sont extraits du Livre de Règles Complet. Ils ont été traduits par @Ghiznuk

 

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DES RACES AÎNÉES


Voici les antiques créatures qui peuplent toujours cette terre, autant de civilisations qui ne sont plus que les restes d'empires révolus. Chacune d'elles a vu ses forces décliner depuis son zénith. Cependant, en raison des connaissances qu'elles possèdent, ces civilisations demeurent des puissances qui ne peuvent être ignorées. En ces jours de promesses sans fin, chacune de ces races détient toujours le potentiel de croître à nouveau pour dominer toutes les autres.


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DES NAINS


Les Nains sont certainement les plus endurantes de toutes les créatures. La magie, la corruption, la maladie, le grand âge : ils résistent à toutes ces afflictions avec une force de volonté que les siècles ne peuvent entamer. Leur histoire est cependant fort troublée, car si les deux grandes civilisations naines œuvrèrent longtemps de concert, leur empire fut défait par les nombreuses calamités de l'Âge de la Ruine, chaque camp accusant l'autre d'avoir trahi et déshonoré ses frères. Cela n'empêche que les uns comme les autres ont conservé l'ingéniosité de leurs prédécesseurs et la soif de l'or et des pierres précieuses qui dominent leurs histoires.

 

***

 

Des Forteresses naines


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Même si les rois des nains règnent en nom et en acte, les nains restent des êtres farouchement individualistes. Chaque nain est juge de ses propres actions, tant et si bien qu'un serment nain est réputé plus solide que le plus fort des aciers. Cette maîtrise de soi n'empêche pas les nains d'être des adversaires implacables une fois leur ardeur excitée. Un nain n'oublie jamais un tort causé à lui ou à sa famille ; il cherchera même à venger les offenses faites à ses ancêtres morts depuis des siècles.

Même s'ils ne tiennent plus qu'un petit nombre de leurs forteresses depuis leur âge d'or, les nains contrôlent toujours les plus grandes mines du monde, ce qui leur permet de produire les meilleures armures et les joyaux les plus resplendissants. Bien que leurs relations avec leurs voisins humains soient globalement amicales, le conservatisme nain voit d'un mauvais œil l'usage que font les humains des quelques secrets de leur ingénierie qui leur ont été révélés, sans mentionner les rapides progrès réalisés par cette jeune race remplie de confiance en son avenir. Pendant ce temps, les escarmouches sans fin contre les gobelins, les orques, les vermines et les nombreux autres ennemis vivant dans leurs montagnes signifient que la paix reste inaccessible pour ces Aînés.


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Des Nains infernaux


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Les nains infernaux sont les descendants de nains des temps anciens dont l'orgueil les poussa à conserver coûte que coûte des terres depuis longtemps assaillies par des hordes d'ennemis. Séparés de leurs cousins, ils se tournèrent vers d'obscures pratiques dans leur lutte pour la survie, telles que l'esclavage et l'étude de la sorcellerie. Leur sobriquet d'« infernal » – un terme qui leur convient à ravir au vu de leur nature cruelle – leur a été attribué suite à leur désastreuse création, la Fournaise. Ce sont en effet eux qui, ouvrant une déchirure dans le Voile lui-même, ont créé cet incontrôlable vortex de feu et de magie, la pire de toutes les catastrophes des Âges de la Ruine, qui est aussi à l'origine des terribles Désolations.
Au mépris des traditions souterraines de leurs anciens frères, ils ont édifié de hautes ziggourats de pierre s'élevant au-dessus de la surface du sol, tandis que leurs vastes réseaux de mines où triment des armées d'esclaves alimentent une industrie technologique pour ainsi dire inégalée. C'est finalement leur contrôle des principales routes commerciales vers l'Orient, associé à leur armement diabolique, qui leur permet de tenir bon face à la répugnance collective qu'éprouve le reste du monde à leur égard.

Modifié par Fenrie
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Ces textes sont extrait du Livre de Règles Complet. Ils ont été traduits par @Ghiznuk

 

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DES FORTERESSES NAINES

 

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On ne joue point de la cornemuse : c'est elle qui joue de vous.
– Dicton nain

 

Les fils de la montagne

(traduction du texte d'introduction sur le site, par ‘Minidudul’) 

 

Aussi robuste que les montagnes elles-mêmes, et dotés d’une mémoire qui remonte presque aussi loin que leur formation, de nombreux nains creusent leurs foyers à même les os de la terre. Illustres forgerons, auteurs des plus merveilleux ouvrages d’or et de fer, ils sont aussi forts que déterminés. Essayer de prendre ce qui leur appartient revient à affronter la vengeance implacable des Forteresses naines !

 

Bien que l’empire nain soit tombé à la fin de l’Âge d’or, les Forteresses contrôlent encore les plus riches mines de Vétie, produisant les plus admirables armures et les plus beaux bijoux. Malgré leur forte personnalité et leur individualisme affirmé, l’allégeance à la famille et au clan est très importante : tout nain connaît sa place. Et chacun d’entre eux est prêt à donner sa vie pour sa Forteresse.

 

Style de jeu

Les Forteresses naines peuvent être jouées de différentes manières. Ils peuvent former une armée qui se concentre sur l’anéantissement des unités adverses à distance. Vous avez aussi la possibilité de jouer des régiment de taille moyenne soutenus par de redoutables machines de guerre. Mais si cela vous sied mieux, vous pouvez tout aussi bien déployer une armée qui fonce droit vers sa cible, ou encore de nombreuses petites unités aptes à troubler les plans de l’adversaire. Quelle que soit votre style de jeu, attendez-vous à des nains solides et résolus aussi bien que très résistants, équipés d’armes tranchantes et d’épaisses armures.

 

++++++++++

traduit de L’Univers du Neuvième Âge

 

La faction que la plupart des gens désigne sous le nom de « Forteresses naines » n’est en fait unie que par peu de choses si ce n’est que ses habitants font tous partie de la même espèce, partagent une même culture et ont en commun la même manie de vouloir vivre dans de gigantesques mines fortifiées souterraines. Le trait le plus connu de ces personnes irritables est sans doute leur sens de l’honneur, qui fait plus que friser l’obsession. Pour un nain ou une naine des Forteresses, l’honneur est un concept qui englobe chaque aspect de sa vie, répondant à des règles rituelles on ne peut plus strictes, et notamment à un complexe système de dettes dues les uns envers les autres.

 

Les Forteresses consentent d’invraisemblables efforts pour préserver leur code de l’honneur et à se prémunir de toute éventuelle modification de celui-ci. Avant de pouvoir être considéré comme un individu adulte, tout nain et toute naine doit passer par de longues années d’une intense éducation formelle, au cours desquelles ils répètent les questions d’honneur et tous les aspects de la loi (ces deux notions ne faisant qu’un chez ces êtres), encore et encore, jusqu’à les avoir apprises par cœur. Cet enseignement est supervisé par la Guilde des Gardiens du savoir, un organe également chargé de protéger les vastes archives de la « cité » et de présider les assemblées populaires.

 

+++

 

Messire, 

 

Vous n’êtes pas le premier jeune capitaine désireux de savoir pourquoi nos mages ne peuvent employer les mêmes runes de pouvoir que manient les nains des montagnes.

 

Je vous expliquerai donc la même chose que j’ai expliquée à vos prédécesseurs. Les runes ne sont pas des sorts qui manipulent la magie ambiante pour susciter des changements dans le monde. Au contraire, les runes sont des objets physiques, forgés par le mystérieux art nain pour former des siphons qui accumulent de minuscules quantités de magie dans leur environnement au cours d’une longue période. Cette énergie est alors libérée sur instruction de leur maître pour fournir un effet donné et instantané. Comme vous le dites, leur utilisation au combat est particulièrement impressionnante, et je suis certain qu’elles sont également d’une grande utilité dans les travaux des mines.

 

Les mêmes principes qui rendent cette technologie si efficace pour un peuple souterrain, grâce à l’exploitation et à la préservation de l’environnement du sous-sol (particulièrement pauvre en magie au vu de la chape de pierres qui le surplombe) sont justement ce qui nous interdit d’en tirer parti nous-mêmes. Le problème peut en effet se résumer comme suit : les runes aspirent la magie, ce qui, loin de rendre nos magiciens plus puissants, les affaiblit au contraire considérablement. J’ai donc le chagrin de vous dire que quand bien même nous parviendrions à découvrir le secret de la confection des runes, cela s’avèrerait désastreux pour nos propres capacités magiques sur le champ de bataille.

 

– Lettre de la part du Doyen du Collège de Magie guerrière, Société impériale d’Eichtal

 

+++

 

Oh, que nous aimons nos assemblées !
Là, le butin est partagé !
Mêlée d’une bonne grosse baston et d’un tonneau de houblon
Costumes brillants exigés !
 
Oh, que nous aimons nos huis clos !
Palabrer jusqu’au jour nouveau !
Personne ne sort jusqu’à ce que nous soyons tous d’accord
Ou que l’Aîné nous tanne la peau !
 
Oh, nous aimons prêter serment !
Amis, rivaux – trinquons maintenant !
Gravons-les dans nos salles de la voûte jusqu’au sol
Que chaque nom soit cité proprement !

 

– Chanson à boire naine (traduction approximative)

 

+++

 

Je suis profond, nous sommes profonds, la vie est profonde
Je contemple les racines de toutes choses
Je tiens le noyau de la Terre en mon cœur
Je fais de mon esprit une pierre, de mon honneur de l’or
Je suis profond, je suis profond, je suis profond

 

– Traduction d’une litanie récitée lors des rituels autour du Pilier de Keghiz Gavem

 

+++

 

Comme vous l’avez ordonné, mes agents pistent toujours les marchands nains. Je reste persuadé que la grande distance qui sépare les différentes Forteresses est leur plus grande faiblesse, forçant ces êtres à se lancer dans de longues et dangereuses expéditions. Il ne faut donc guère s’étonner que de fantastiques machines volantes aient fini par surgir de l’imagination de leurs artificiers, malgré la légendaire aversion des nains pour tous les espaces ouverts, et en particulier leur crainte du ciel.

 

Cependant, nous ne sommes pas encore parvenus à comprendre comment les marchandises sont déplacées entre les différentes sections du réseau d’une même Forteresse. C’est ainsi qu’alors que nous avions perdu la trace d’un chargement d’arquebuses peu de temps après qu’il eut quitté Nevaz Kankez, nous l’avons retrouvé un mois plus tard sur le marché de Nevaz Derom. J’en conclus que les rumeurs faisant état des « Profondeurs » ne sont pas dénuées de fondement : il existerait une série de cavernes et tunnels naturels encore plus profondément enfouis que les mines des nains, mais si dangereux qu’ils ne peuvent être parcourus que par les plus expérimentés d’entre eux. S’ils sont effectivement capables d’emprunter des routes si périlleuses, cela expliquerait comment ils parviennent à échapper à nos douanes.

 

– Lettre au comte Vladimir Dostanovitch, Ministre des finances du tsarat de Volskaïa

 

+++

 

Pourquoi les nains des Forteresses vivent-ils sous la terre ? Il n’en a pas toujours été ainsi. Les citadelles de l’Empire nain de l’Âge d’Or étaient bâties à la surface terrestre, même si de profondes excavations minières ont été creusées même aux temps les plus anciens. Au cours des Âges de la Ruine, les nains du Ponant se sont de plus en plus souvent réfugiés dans ces galeries. Cette tendance s’est rapidement accélérée avec la création des Désolations et la survenue de vastes hordes de démons dans le Royaume mortel. Sous la roche, l’environnement est bien moins imbibé de magie, ce qui s’est avéré la meilleure protection contre ces êtres qui consomment de la magie pour se maintenir en ce monde.


Les « Forteresses naines » ont été fondées par les populations de nains qui ont survécu jusqu’au Neuvième Âge. Il s’agit d’une association plus ou moins soudée de nains souterrains, établie lors d’une grande assemblée au début de cet âge. Cette culture et cette identité communes se sont avérées fort résilientes, demeurant inaltérées jusqu’à nos jours.

 

Il est intéressant de souligner que la religion naine a, à peu de choses près, suivi la même tendance. Mis à part le culte connu sous le nom de « Chasseurs de têtes », les nains des Forteresses ne vénèrent plus leurs anciens dieux de l’Âge d’Or. À la place, ils se sont tournés vers une forme non théiste de cosmologie spirituelle, faisant appel à la méditation ritualisée portant sur la permanence matérielle et les profondeurs sacrées.
 

 

Modifié par Ghiznuk
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Ces textes sont extrait du Ninth Scroll Issue 7. Ils ont été traduits par @Ghiznuk et @Anglachel

 

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DES NAINS INFERNAUX

(Tenants du pouvoir, la Gloire couronnée de flammes)

 

***

 

Cinq petits hommes en haut d'une pyramide
Conçurent un plan pour leurs ennemis abattre.
Les mots furent rudes, le sang fut humide :
De cinq, ils ne furent plus que quatre.

 

 

Quatre petits hommes, autour d'une grande machine
De leviers, de clés, de métal et bois.
Les secousses, du monde, déchirèrent l'échine :
De quatre, ils ne furent plus que trois.

 

Trois petits hommes, visages pâles, balafrés
Le métal hurla, les veines furent de feu,
Le ciel fendu, déesse foudre déchaînée :
De trois, ils ne furent plus que deux.

 

Deux petits hommes reculèrent de frayeur
Le coût était clair, impactant chacun.
La ville engloutie, l'abysse de terreur :
De deux, ils ne furent plus que un.

 

Un petit homme, voulu dompter destin
Obtint contrôle, évitant le bûcher.
Une grande flamme jaillit jusqu'aux cieux lointains :
Le monde, à jamais incendié. 

 

– Comptine populaire, origine inconnue

 

***

 

Derrière les sinistres murailles de leurs citadelles, les nains infernaux détiennent d'immenses richesses. Extraits de la terre par des armées d'esclaves, prélevés sous forme de tribut versé par leurs nombreux vassaux à travers les Plaines foudroyées, ou échangés contre les produits de leurs vastes industries, l'or, l'argent et autres pierres précieuses abreuvent continuellement leurs cités.

 

Ces nains sont hélas isolationnistes au possible et extrêmement méfiants. Il est très difficile de les convaincre de se séparer de leur or, car ils ne font que peu de cas des biens produits par les autres civilisations. En effet, ces nains ont œuvré pendant des siècles pour atteindre l'autosuffisance dans tous les secteurs de leur économie. Toutefois, un marchand astucieux peut tout de même engranger un joli profit en leur vendant des articles tels que des esclaves (pour lesquels les nains infernaux ont une soif insatiable) ou du jade du Tsouan-Tan, gemme immensément prestigieuse parmi la haute société des citadelles.

 

Mais ce qui mérite vraiment le détour par leurs citadelles (mis à part la stupéfiante bureaucratie de leurs douanes) est la Route de l'acier. Chaque jour, de grands trains de voitures en provenance de l'Extrême-Orient font vibrer ses rails, transportant toutes sortes de produits rares et précieux destinés à être vendus dans les grands marchés. Même si les nains infernaux réclament des frais de douane extrêmement élevés pour toute marchandise entrant sur leur territoire, certaines personnes préfèrent en payer le prix fort plutôt que d'avoir à négocier avec les ogres le passage à travers leurs montagnes.

 

– Enrico Fideli, prince marchand, dans un rapport à l'impératrice Sophie

 

***

 

Les nains infernaux sont un peuple né, dans un sens très littéral, des feux de la Fournaise. Leur culture avait commencé à se former bien avant cela : les nains orientaux avaient terriblement souffert des ravages des Âges de la Ruine après avoir été très tôt coupés du grand Empire nain de l'Âge d'Or. On affirme que la catastrophe qui donna naissance à la Fournaise, pour laquelle les nains infernaux sont honnis à juste titre, fut la conséquence d'une expérience censée doter les factions orientales de la puissance nécessaire pour résister face à leurs ennemis. On peut dire que, dans un certain sens, l'expérience a atteint son but : malgré les flammes qui submergèrent tout le continent et la création des Désolations, les survivants obtinrent un certain répit, juste ce qu'il leur fallait pour pouvoir se réarmer. Le premier grand dirigeant de ce peuple qui allait désormais être connu sous le sobriquet d'« infernal » fut Kemurab, le législateur dont l'héritage, y compris le célèbre Code de lois, est toujours révéré à ce jour.

 

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Nos dieux sont puissants : nul n'est plus puissant. Ashuruk, Roi du Ciel, juge tous : nul n'est qui ne sera jugé. Shamut, Taureau du Ciel, combat tous : nul n'est qu'il ne combat. Nezibkesh, Puissant Moteur du Ciel, détruit tous : nul n'est qu'il ne peut détruire. Nos dieux nous défendent de tous ceux qui voudraient nous supplanter : nul n'est de qui nous ne sommes défendus. Lugar, Champion du Ciel, nul n'est qu'il ne dépasse en ruse.

 

– Texte gravé sur l'antique Pierre du foyer. Certaines rumeurs hérétiques prétendent que la dernière phrase aurait été ajoutée bien après le reste de l'inscription.

 

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Farpaitement, mon enfant. Ces Origniz… ces nains infernaux, qu'on les-j-appelle… ch'est point des gens normaux. Cha fait bein longtemps qu'i-j-ont quitté la montagne. Mais la montagne, elle, è'n'les-j-a jamais quittés, tu vois ? Ch'pour ça qu'i' sont là, à conchtruire des montagnes là où ch'qu'y en a point. I'veulent montrer qui qu'est l'p'us fort. I'veulent être encore plus forts qu'les montagnes, j'crois bien.

Plus forts que l'fer aussi. Plusse mieux qu'l'or, qu'les gemmes et qu'le vif-argent. J'ont p'us aucun rechpect pour l'montagne ou ses dons. Tu dis quoi ? Des j'echclaves ? Beh ouais. Diffichile ed'faire ch'agenouiller d'l'or, hein ? Dis-moi, hein, c'est quel honnête nain qui laisserait què'qu'un d'autre faire son travail à sa place, hein ? Non, mon p'tiot, ces nains infernaux, i-j-ont rein compris du tout.

 

– Gurich Siggarson, dit « le Poivrot », mineur nain et vagabond des Forteresses du Ponant

 

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Tout comme les États d'Arcalée, les citadelles des nains infernaux ne forment pas une seule nation, mais plutôt un réseau complexe de puissances distinctes mais unies par une même culture, une même religion et un même but : survivre et prospérer. Chacune de ces cités-États est dirigée par un despote désigné par le Conseil des mages du clergé d'Ashuruk, officiellement sur la base de son seul mérite. De nombreux différents grades de vizirs et administrateurs forment une bureaucratie séculière dont il a la charge, parallèlement aux quatre grands cultes qui détiennent également de leur côté de grands pouvoirs et une importante autorité.

 

La Citadelle elle-même a été conçue pour frapper le visiteur de stupeur et pour intimider les esclaves afin de leur ôter toute envie de mutinerie. La porte principale ressemble à la gueule d'une énorme bête. L'avenue centrale est semblable à une vallée le long de laquelle s'alignent, comme autant de montagnes artificielles, les grandes ziggourats. C'est ici que résident les grands et puissants : les marchands, le clergé, les maîtres d'esclaves. La plus grande de ces ziggourats est celle qui est consacrée à leurs dieux inflexibles, à côté de laquelle même la pyramide fortifiée de la citadelle du despote de la ville paraissait minuscule. J'ai vu une flamme d'un rouge sombre brûler à son sommet, ce qui la faisait ressembler à un volcan. Des nuages de fumée noire tourbillonnaient dans le ciel au-dessus, signe qu'un sacrifice venait d'être réalisé – à moins que ce n'eût été une exécution : du point de vue des nains infernaux, la différence est pour le moins ténue.

 

Aux yeux des étrangers, la citadelle paraît aussi aride que les âmes de ses maîtres, imposante mais dépourvue du moindre charme, avec ses grands murs de briques noircies et de « concretus », un mortier fait d'un mélange de roche brisée, de cendres volcaniques et (du moins s'il faut en croire les rumeurs) des os broyés de leurs ennemis. On y trouve pourtant aussi une vertigineuse splendeur – du moins, tant que vous ignorez la misère des classes inférieures et les innombrables taudis où s'entassent les esclaves, délibérement maintenus hors de vue. Les classes dirigeantes apprécient leurs routes pavées d'« asphaltum », éclairées la nuit par des lampes à gaz dont la flamme ne s'éteint jamais, sans parler du miracle de leurs sanitaires intérieurs ! On trouve ici la tranquillité, la sécurité, et une abondance de mets et de produits de luxe d'une très grande variété. L'eau potable est pompée et distillée à partir de la Mer assoiffée – un exploit dont aucune nation de Vétie ne peut rêver. Ces nains sont également très fiers de la haute qualité de leur système d'enseignement et de l'égalité des sexes qui est chez eux la norme.

 

– Niccolò Solo, célèbre voyageur arcaléen

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  • 4 mois après...

Correction du premier post :

« Même si les rois des nains règnent en nom et en acte, les nains restent des êtres farouchement individualistes  » –> « Les rois des nains règnent en nom et non en acte, les nains restant des êtres farouchement individualistes. »

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  • 1 mois après...

Correction à apporter dans la partie Nains infernaux :

«Les nains infernaux sont un peuple né, dans un sens très littéral, des feux de la Fournaise. Mais leur culture avait commencé à se former bien avant cela : les nains orientaux avaient terriblement souffert des ravages des Âges de la ruine après avoir été très tôt coupés du grand Empire nain de l'Âge d'or.

On affirme que la catastrophe qui donna naissance à la Fournaise, pour laquelle les nains infernaux sont honnis à juste titre, fut la conséquence d'une expérience censée doter les factions orientales de la puissance nécessaire pour résister face à leurs ennemis. On peut dire que, dans un certain sens, l'expérience a atteint son but : malgré les flammes qui submergèrent tout le continent et la création des Désolations, les survivants obtinrent un certain répit, juste ce qu'il leur fallait pour pouvoir se réarmer.
Le premier grand dirigeant de ce peuple qui allait désormais être connu sous le sobriquet d'« infernal » fut Kemurab, le législateur dont l'héritage, y compris le célèbre Code de lois, est toujours révéré à ce jour. »

 

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  • 2 semaines après...

De feu et d’acier

(traduction du texte d'introduction sur le site, par ‘Minidudul’) 

 

Ravitaillée par les plus puissantes industries et magies du monde, la machine de guerre infernale tourne à plein régime dans les grandes citadelles de la Plaine foudroyée. Né de la souffrance, de la fumée et des cataclysmes, un feu brûle dans le cœur de ces êtres indomptables, une flamme qui alimente leur soif de gloire et leur cruauté envers ceux qui se trouvent sur leur chemin. Maîtres esclavagistes et trembleurs de terre, enfants des grands dieux, nombreux sont ceux qui ont appris à leurs dépends à connaître la puissance destructrice des Nains infernaux.

 

Séparés de leurs frères lors de l’épreuve des Âges de la ruine, les nains orientaux se sont tournés vers de plus sombres moyens de survie. Le terme « infernal » qui est généralement utilisé pour décrire ces êtres et leur cruelle nature, provient de la catastrophique création de la Fournaise – un vortex de feu et de magie à l’origine des Désolations, catalyseur du Neuvième Âge. Défiants les traditions souterraines de leurs ancêtres, ils élèvent aujourd’hui de grandes ziggourats de pierre dans les plaines, tandis que leur esclaves creusent le vaste réseau de mines nécessaire à produire leur technologie sans pareille. Leur contrôle des routes de commerce vers l’Orient, fortifié par leur armes diaboliques, permet aux nains infernaux de tenir face à la haine qu’ils inspirent aux civilisations vétiennes.

Style de jeu

Les Nains infernaux peuvent amener différentes armées sur le champ de bataille. Si de nombreux nains disposés en régiments d’infanterie, de tireurs et des machines de guerre peuvent être diligentés, on peut aussi trouver des forces principalement constituées de monstres et de bêtes rapides. Les généraux savent aussi apprécier un mélange de ces deux types d’unités. Quoiqu’il advienne, toutes ces armées auront en commun une capacité considérable à infliger de lourds dégâts à courte portée.

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La bataille de la lande de Korontav

 

(traduit du Ninth Scroll nº14 – Fluff accompagnant le rapport de bataille afférent ; récit écrit par l'équipe BG, donc fluff officiel ;)

 

Nous avions trouvé de la Vermine dans ces collines – pas le genre de bestiole qu'on aimerait garder comme animal de compagnie. C'était de grosses saletés, qui marchaient sur leurs pattes de derrière ! Une vraie dérouillée qu'elles nous ont donnée, ce jour-là… Ouais, je vais vous raconter cette histoire. Mais ça vous coûtera une bière de plus et sans doute une ou deux autres, histoire de me rafraîchir le gosier pendant le récit…

 

On avait été occupés à miner de l'étain dans les collines. On l'envoyait par la rivière à Vanez. Dès le départ, on avait constaté qu'il y avait un problème de Vermine, vous voyez… Mais le clan avait trop investi dans cette affaire pour se désengager de l'opération. On a commencé par une bonne dératisation. Mais ça n'a fait que les rendre plus agressifs… Au final, on s'est retrouvés face à toute une armée de ces créatures. D'où elles étaient venues, je n'en ai aucune idée. Je faisais partie des patrouilleurs. Des jours et des nuits qu'on parcourait ces collines, et jamais aperçu ni leur tête, ni leur queue ! Je suppose qu'ils vivent dans des trous sous les collines. Parfois, ils provoquaient un effondrement dans nos galeries et emportaient quelques-uns des nôtres. Des escarmouches. Rien de très sérieux. Ces pertes étaient acceptables pour le clan, les familles dûment compensées. Mais c'est alors que les Chasseurs de rancunes sont arrivés. Ils étaient deux. Des gens bizarres, ces Chasseurs. J'imagine qu'ils avaient entendu parler de ces nains perdus dans les mines. Ils étaient venus porter la vengeance à la Vermine, vu que le clan préférait ne pas agir. C'est là que les vrais problèmes ont commencé.

 

Les Chasseurs ont commencé à farfouiller là où ils n'auraient pas dû. « Protéger l'honneur du clan et veiller à ce que le Serment de protection soit respecté », qu'ils disaient. Oui, une autre bière, merci bien. Où est-ce donc qu'j'en étais ? Ah, oui, les Chasseurs ! Ils s'en tiennent aux anciennes traditions, voyez-vous. Les « Dieux », qu'ils disent. Ils portent des amulettes et… rien guère de plus. Ils passent tout leur temps soit à prier, soit à pourchasser les parjures. Ah oui, ils sont venus traquer la Vermine. Veiller à ce que l'honneur du clan soit maintenu. Mais ils y ont fourré la barbe et ramené à la surface que'que chose qui couvait en profondeur sous cette lande, Korontav qu'les locaux l'appellent, c'est ça.

 

Quand ils sont arrivés, c'était la nuit noire. Nuageux, pas de pluie. J'étais sur le point de partir en patrouille avec ma troupe, quand l'alarme a résonné. En un rien de temps, nous v'là qui bondissons hors des portes, tout alignés pour la bataille. Mais on n'était pas prêts pour eux. On s'était dit que ce serait juste une autre meute de loqueteux. Rien d'organisé, quoi. Mais quand j'ai vu ce qui s'amenait de l'autre côté de la lande, cette nuit-là, j'avoue que j'ai tout à coup ressenti de la crainte dans mon cœur. Ils étaient venus en force…

 

Oui, je sais que c'est d'jà ma quatrième, et puis alors ? Vous v'lez entendre mon histoire, oui ou non ? … Ces Chasseurs de rancunes, ils parlent de leurs dieux, mais aucun d'entre eux n'est venu nous sauver cette nuit-là, je vous le dis. Je n'ai jamais rien vu de tel. Tout à coup, du ciel, voilà que tombe un morceau de montagne flamboyant ! Rien de naturel à ça. Un rocher qui tombe du ciel. C'était clairement un sale tour vermineux. 'L a chuté au beau milieu de nos rangs. Un des Chasseurs… Le nain le plus courageux que j'aie jamais vu ! Il l'a vu venir. Il est resté pile là où il était. Il s'est mis à entonner une prière pour ces « Dieux anciens » et il se l'est prise. En pleine poire ! C'était un énorme rocher, vous voyez. Il l'a complètement pulvérisé, lui, ainsi que toute notre ligne d'artillerie ! Ça a fait un cratère, un cratère… de la taille de… de cette taverne, tiens ! Grand comme ça ! Poum ! Mais l'autre Chasseur… Vous avez peut-être entendu parler de lui, hm ? Un certain Duthar ? Oui oui, le même Duthar, celui-là. Bon, lui, il a été assez finaud que pour s'écarter. Peut-être que sa foi dans les « Vrais dieux » n'était pas aussi inébranlable que le dit la chanson, hein ? Nous v'là donc bombardés par des morceaux de montagne, et une grêle mortelle de balles d'acier, alors que le reste de nos gars n'était même pas encore arrivé au contact. C'est là que j'ai su que la nuit serait bien longue.

 

Mais non, je n'ai pas encore assez bu, sornettes ! Cessez donc de m'interrompre, vous autres. J'ai besoin d'une bière dans ma main quand je loue les morts ! On leur a donné tout ce qu'on pouvait en retour, tenez-le-vous pour dit ! J'étais moi-même un fin tireur, de mon temps. Après quelques volées, leurs artilleurs ont foutu le camp, la queue entre les jambes ! Nous étions trop coriaces pour eux. Dommage qu'on n'ait pas pu en dire du reste du clan. Nos gars tombaient comme des mouches, et rien guère qu'on ne puisse faire pour arranger ça.

 

Ah, oui, mon garçon, oui, je l'ai vu. J'ai vu Duthar mourir. Ce fut glorieux. Ces Chasseurs, ils refusent de porter une armure, vous voyez. Ils trouvent que ça n'est pas conforme aux anciennes pratiques, un truc comme ça. Tout ça, c'est de la superstition. Mais évidemment, que je connais la chanson. Puisque j'y étais. Eh bien, s'il avait porté une armure, il aurait peut-être pu y survivre, pas vrai ? Bref. Duthar a porté au monstre un coup fatal, ça l'a attrapé pile dans le côté de son cou, comme ça ! Sa hache s'est enfoncée profondément dans la bête. Grosse comment, que vous dites ? Eh ben… Grosse comme… comme cette table, tiens ! Je n'avais jamais vu un rat aussi gros. Et un de leurs chefs était monté dessus, comme si ç'avait été un cheval. De la folie furieuse. Enfin bref, sa hache a frappé, et bon, le rat monstrueux lui a bouffé l'épaule ; il l'a découpé avec ses incisives, plantées dans son ventre et le bas du dos. Un coup mortel, là aussi. Tout de suite, son visage est devenu livide. Il savait qu'il était fini. Alors, en poussant un rugissement, Duthar a arraché sa hache du coup de la bête. Tout ce sang plein de pus a coulé comme une fontaine. Acide, que c'était. Ça lui a ravagé tout le bras et le visage. C'est pour ça qu'on l'appelle désormais « Main-de-sang ». Et c'est alors que Duthar a abattu la bête d'un dernier coup, porté directement dans la blessure qu'il venait d'ouvrir. Ça a failli emporter la tête de la chose, je vous le jure. Comme je l'ai dit, ces Chasseurs sont des gens très braves. La bête s'est effondrée sur lui, son cavalier avec. C'était une bien triste journée. On a perdu pas mal de bons nains ce jour-là. Trinquons à leur mort ! À toi, Duthar !

 

J'n'ai pas vu l'dernier carré des Barbes-grises. Ces vieux croûtons… Tous plus têtus l'un qu'l'autre, j'vous assure. Buvons à leur mort ! J'étais d'jà bien loin, à c'moment-là. J'avais perdu la plupart d'mes gars, et la Bannière du Fort était au sol. Et un autre verre ! Pour mes camarades tombés au combat, et notre – hips – et notre bannière perdue ! Ces sal'tés d'Vermine ! Les Chasseurs de rancunes r'viendront dans la lande de Korontav. La ballade ? Quelle ballade ? Ah, la ballade ! Beh oui, la ballade, bien sûr ! Servez-moi une autre bière, tiens, j'm'en vas vous la chanter :

 

Les mineurs assiégés de la lande de Korontav,
Morts en vain, tous de grands braves.
Duthar et Telvan marchaient avec eux,
Deux Chasseurs à la rencontre de leurs dieux.

 

Affrontant les Hommes-Rats, au nombre de cinq mille,
Magie noire, machines cruelles, monstres débiles !
Le clan s'avança, le cœur plein de frayeur,
Sur la lande, emmené par les Chasseurs.

 

Tard dans la nuit les deux armées luttèrent,
La colère du Dieu-Rat envoya le feu et l'éclair.
Malheur au clan : un météore invoqué
Les cieux a embrasé.

 

Brave et téméraire, Telvan se dressa,
Face à son destin, la comète tomba.
Pulvérisé, une vraie macédoine,
Le destin d'un héros face aux dieux, Telvan !

 

La mêlée retentissait sur la colline de Korontav,
Les pestes vermineuses répandaient le trépas.
Sur sa monture hideuse, le tyran couina :
En avant, au combat !

 

La bataille était perdue, mais l'honneur commandant
Ce fut le dernier duel de Duthar Main-de-sang.
Il abattit la bête d'une terrible blessure
Profondément dans la nuque de cette ordure.

 

Un coup mortel. Mais le rat répliqua.
Le Chasseur fut occis, au milieu du combat.
Devant les dieux, Duthar ne fléchit point
Une fois de plus sa hache vint.

 

Profondément dans la nuque de la bête,
Par cette dernière frappe, la vie de Duthar s'arrête.
Monstre terrible et chef fouinard
Gisant au sol, Duthar !

 

Après le dernier carré, la bataille prenait fin.
Sur la lande de Korontav, plus aucun noble nain.
Tragédie du clan. Échec du Fort.
Trépas des Chasseurs.

 

C'est bon, maint'nant, les gars… laissez-moi seul a'c ma bière à présent…

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Correction Nains infernaux :

poème

 
Cinq petits hommes en haut d'une pyramide
Conçurent un plan pour leurs ennemis abattre.
Les mots furent rudes, le sang coula, liquide :
De cinq, ils ne furent plus que quatre.

Quatre petits hommes, autour d'une grande machine
De leviers, de clés, de métal et de bois.
Du monde, les secousses déchirèrent l'échine :
De quatre, ils ne furent plus que trois.

Trois petits hommes, visages pâles, balafrés.
Métal hurlant, veines remplies de feu,
Ciel fendu, déesse foudre déchaînée :
De trois, ils ne furent plus que deux.

Deux petits hommes reculèrent de frayeur
Le coût était clair, pesant sur chacun.
La ville engloutie, l'abysse de terreur :
De deux, ils ne furent plus qu'un.

Un petit homme, voulu dompter le destin
Prit le contrôle, évita l'incendie.
Une grande flamme jaillit jusqu'aux cieux lointains :
Le monde, à jamais flétri.

– Comptine populaire, origine inconnue
 
 
***
 
Origniz –> Drigniz
 
Modifié par Ghiznuk
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  • 2 mois après...

Merci pour les traductions. La bataille de la lande de Korontav c'est des nains normaux, et pas des nains infernaux. Même si je ne vois pas trop la différence, un bon nain étant un nain mort ?

 

Édit: oups en fait ce post concerne tous les nains, désolé. Mon message peut être supprimé.

Modifié par kruger
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  • 3 semaines après...
  • 3 semaines après...
  • 2 mois après...
DOMPTER LA BÊTE ENFLAMMÉE
traduit du Ninth Scroll nº17
 
Puisse le Grand Berger continuer à protéger notre royaume des nains des Terres ardentes !
J'écris cette missive durant mon temps libre, avant de partir en expédition. Notre compagnie sera accompagnée par un des maudits prêtres de Lugar. Cet arrogant lugarite se pavane à travers notre camp, torse nu, avec une lueur sadique dans le regard. Il paraît on ne peut plus enthousiaste à l'idée de rencontrer, dit-on, une nouvelle « variété de kadim ». J'espère qu'il ne se doute pas que je suis l'agent d'un royaume libre, mais qu'il me prend pour un de ces lèche-bottes de leurs maudits États vassaux.
 
–––––––––––
 
Puisse le Grand Berger continuer à protéger notre royaume des nains des Terres ardentes !
Nous avons découvert la Bête. Elle a la forme d'un immense animal quadrupède, fait de roche magmatique. Ses contours exacts étaient obscurcis par les vapeurs incandescentes qui l'entouraient. Le prêtre nain ira négocier avec elle demain. Mon cœur tremble. Toute créature saine d'esprit aurait déjà pris la fuite aussi loin que possible, mais le prêtre ira la voir seul demain. Je le vois à présent. Il brûle. Il flambe. Il s'est avancé en ce lieu de flammes sans même l'armure qui couvre le corps de ses gardes de la tête au pied, souriant jusqu'aux oreilles. Comment croire qu'il s'agit d'un simple mortel ? Il s'agit certainement d'un démon déguisé. Son regard est empli de feu.
 
––––––––––
 
Puisse le Grand Berger avoir pitié de mon âme.
La Bête est venue à nous. Sa présence est comme une fournaise. Elle a suivi le prêtre jusqu'au camp, et est rentrée dans une étrange statue. À présent la Bête tire le chariot de fer, comme un bœuf. Parfois le prêtre et la Bête parlent en une langue qui écorche mon âme avec des cauchemars de feu. Rien n'a de sens. Comment pouvons-nous espérer tenir tête à des êtres qui manient une telle puissance ?
 
––––––––––
 
C'est le prêtre qui m'ordonne de vous écrire ceci. Il savait dès le départ que je n'étais pas un véritable serviteur. Il m'ordonne de vous dire que ma ruse ne peut jamais égaler celle des disciples de Lugar. J'ai été autorisé à témoigner du dressage de la Bête, afin de pouvoir jouer mon rôle d'émissaire. Je dois avertir le Grand Berger de ce à quoi nous serons confrontés si nous refusons de nous agenouiller. Par pitié. Pour le bien de nos familles, ne leur résistez pas.
 
––––––––––
 
DANS LES MINES DE CHARBON
traduit du Ninth Scroll nº18
 

Urgrash détestait les mines. En plus d’être sombre, l’atmosphère saturée de poussière noire était cuisante et suffocante. Et chaque jour, un nouveau coup de fouet. Et chaque coup de fouet remontait le souvenir cinglant de la défaite de sa portée, et quelle défaite ! C'était en fait deux défaites, l'une après l'autre : la première fois en tant qu’orque libre, la suivante en tant qu’insurgé. Le pire dans tout ça, c’étaient les voix. Personne d’autre ne pouvait les entendre, mais les voix étaient bien présentes. Les gémissements des humains et autres Fils de la paix, prononcés dans des dizaines de langues ; les hurlements de rage de ses frères de portée, et même les divagations lasses des contremaîtres, toutes ces voix traversaient son esprit, encore et encore, comme un troupeau au galop.

 

Mais aujourd’hui, de nouveaux murmures se frayaient un chemin jusqu’à lui. Un nain à la peau aussi sombre que le charbon qu’ils extrayaient vint à Urgrash. Il lui proposa un marché. Urgrash se redressa de toute sa taille en voyant le nain s’approcher. « J’ai entendu dire que tu dirigeais ces guerriers esclaves », lui dit le nain noir, d'un ton bien plus respectueux que celui auquel Urgrash avait été jusque là habitué de la part de ces nains. « Qu'est-ce ça peut te faire ? », grogna Urgrash, triant les voix mentalement pour se concentrer sur celle de la personne devant lui. Tout ce dont il se souvint après l’échange fut le mot « …marché… », sans cesse répété.

 

« Coopère, et tu sortiras des mines. Ainsi que tes compagnons. Il y a une acheteuse qui cherche des porteurs pour sa caravane. Je préférerais qu’elle achète les plus féroces guerriers que ces mines ont à offrir, plutôt que ceux dont la volonté a été brisée. Et si d'aventure ces guerriers parvenaient à se procurer de vraies armes, ma foi… Bref, si toi et ta portée tenez à retrouver la liberté, prenez un air démoralisé, jusqu’à ce que vous arriviez chez elle. »

 

Urgrash regarda le nain avec suspicion et grogna. « Alors tu veux me libérer moi et mes frères ? Tu penses que je suis trop joli que pour crever ici ? », sonda-t-il son interlocuteur, espérant un semblant de vérité en réponse. Le nain noir s’esclaffa, ses yeux flamboyant d’un rouge brûlant, si ardent qu’Urgrash tressaillit sous la chaleur. « Comme c’est amusant. Je n’ai que faire que vous viviez ou pas. Vous serez la propriété de mon ennemie. Que vous vous échappiez dans la nature, ou que vous alliez pourrir dans une tombe, je cherche simplement à lui nuire en lui faisant perdre votre usage. »

 

Un grand sourire se dessina sur le visage d’Urgrash. « Et si par accident le nouveau maître meurt, c’est encore mieux, répondit l’orque. Marché conclu. »

 

– Extrait de Des orques et des hommes, par Vastaviska, voyageur provenant de pays étrangers

 
––––––––––
 
DES OBSCÉNITÉS MÉCANIQUES
traduit du Ninth Scroll nº16
 
« Meltav, vous êtes un nain.
— Aye, on peut rien t'cacher, mon p'tit. À quoi qu'c'est qu'tu l'as remarqué ? À la barbe, ou bien à la hache ?
— Ce que je voulais dire, Meltav, est que vous pourriez nous faire part de quelques considérations tactiques éclairées au sujet de l'ennemi que nous nous apprêtons à affronter demain.
— Arh, cesse donc tes fadaises, Vicenzo. C'que tu vois là c'sont des nains d'l'Est, des Terres infernales. J'y connais rien à leurs coutumes.
— Faites de votre mieux, je vous prie.
— Arh, très bien. J'ai vu leurs canons quand i'les ont positionnés. M'ont l'air bien gros. Surfaits, si tu veux mon avis.
— C'est précisément de votre avis qu'il est question, Meltav.
— Très bien, très bien. I'm'ont l'air bizarre. Tout maître artificier qui s'respecte s'en tiendrait toujours à d'bon vieux modèles à l'efficacité éprouvée. Nos armes, i'suffit d'leur jeter un œil pour voir c'qu'elles font. Mais ces trucs, là ? Jamais vu pareilles obscénités. Que j'sois damné si j'ai la moindre idée de c'que c'est et de c'que c'est censé faire. »
 
 
Modifié par Ghiznuk
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  • 2 ans après...

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