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[AoS][VO] Critiques Nouvelles Age of Sigmar


Messages recommandés

On passe maintenant à Age of Sigmar pour ce calendrier de l'avent 2024, et c'est Adrian Tchaikovsky qui ouvre le bal pour les Royaumes Mortels.

 

Written in Stars - A. Tchaikovsky :

Révélation

written-in-stars.pngRien ne prédestinait l’humble apprenti Astromancien Irixi, disciple de l’honoré Acamatl, à jouer un rôle dans l’accomplissement de la volonté des Anciens plus important que l’entretien des plantes vertes du vaisseau L’Oeil Céleste de Tepok, ce qui constituait sa mission principale depuis sa sortie de l’œuf. La volonté de ces anciens démiurges, et celle de leurs serviteurs préférés, les Slanns, est toutefois impénétrable, et quand le vénérable Seigneur Sek’atta ordonne à l’avorton de se rendre sur Ghyran pour faire un relevé céleste à l’importance capitale pour déchiffrer une ancienne prophétie, ni Irixi ni Acamatl n’y songent à deux fois avant de s’exécuter. Après tout, la qualité première des Seraphons est l’obéissance.

 

Pour ne rien arranger des affaires d’Irixi, l’endroit où il doit faire ses observations a été capturé par les forces de Sigmar et converti en fort retranché, protégeant une route stratégique souvent utilisée par les croisades Dawnbringers pour évangéliser le Royaume de la Vie. Seraphons et Sigmarites boxant – en théorie – dans le même camp, et les premiers n’ayant besoin d’être sur place qu’une seule nuit pour contempler le ciel, avant de repartir à jamais orbiter le cosmos, Irixi est envoyé seul sur place après avoir appris les rudiments de la langue locale, et non à la tête d’une phalange de puissants guerriers. Le Skink malingre est accueilli sur place avec tous les honneurs dus à son rang1 par un quatuor de personnages importants : le Maréchal Gordio Kalwaeth, commandant de la garnison défendant la Colline aux Ruines (le nouveau nom donné par les Sigmarites à l’endroit), le diplomate Yolvery Gellenscher, la mage de bataille Helecta SanCyr, et la Sœur supérieure Clemantil. Bien que le choc des cultures soit assez brutal pour les deux camps, la coopération inter-espèce se passe relativement bien, et Irixi est laissé libre de préparer son grand soir (et sa longue nuit) sans heurts.

 

Un autre personnage, également présent sur place, a toutefois prévu d’utiliser la venue de l’Astromancien novice pour avancer ses propres fins. Le maître chasseur/espion pour le compte de l’Ordre d’Azyr Temerai Gost a en effet trouvé des indices suggérant que le camp sigmarite a été infiltré par un serviteur du Chaos, de mèche avec les tribus Darkoath qui hantent les bois de la région. Temerai suspecte les quatre dignitaires précédemment présentés, sans savoir lequel d’entre eux est un agent double. Il a alors l’idée de faire courir la rumeur qu’Irixi est venu sur la Colline aux Ruines afin de débusquer un agent du Chaos, ce qui forcera ce dernier à agir et permettra au répurgateur de le prendre sur le vif. Certes, cela met en danger la vie de l’émissaire Seraphon, mais on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, et Sigmar n’interdit pas d’utiliser ceux des Skinks à la place de ceux des poules, pour changer.

 

Lorsque la nuit fatidique arrive enfin, Temerai se cache donc à proximité du ziggourat ruiné investi par Irixi pour mener sa cérémonie, et s’arme de patience (ainsi que d’une paire de pistolets, évidemment)…

 

Révélation

…Si le maître espion avait eu raison de croire que le traître tenterait d’attenter à la vie de l’Astromancien, il ne s’attendait pas en revanche que le cultiste chaotique soit Petir, le porteur de relique et aide de camp du Maréchal Kalwaeth. Cet aveuglement permet à Petir, qui a pris soin d’affaiblir les charmes protecteurs utilisés par Temerai pendant qu’il changeait son linge de chambre (apparemment, les porteurs de relique font aussi room service à Ghyran), de neutraliser facilement le chasseur de sorcières, qui se retrouve saucissonné dans un taillis de ronces. Irixi se retrouve désormais à la merci du traître, et pourrait bien payer cher le coup de poker (perdant) de Temerai…

 

Révélation

…Heureusement pour lui, les Anciens font vraiment très bien les choses, et ont pris soin de laisser dans leur poste avancé ruiné un message alertant leur serviteur du péril dans lequel il allait se retrouver. TGCMLA, comme on dit. Petir se fait donc surprendre par un tapis de serpents (comme à la belle époque des Hommes-Lézards) qui lui plantent leurs crochets dans les guiboles, avant de partir en lévitation et de disparaître vers d’autres cieux, Team Rocket style.

 

Tout est donc bien qui finit bien pour Irixi et pour Temerai, le premier ayant réussi à capter le message cosmique que Sek’atta l’a envoyé quérir chez les barbares à peau molle, et le second s’étant débarrassé d’une menace insidieuse. A quand un vrai buddy movie entre ces deux-là ?

 

 

Une fois encore, Adrian Tchaikovsky prend le contre-pied de ses collègues de la Black Library et met en scène une nouvelle très éloignée des canons belliqueux, sanglants et désespérés de la GW-Fiction, avec ce plaisant ‘Written in Stars’. A moitié mission diplomatique entre cultures que tout oppose, à moitié partie de Cluedo animée par des individualités très hautes en couleur (du Maréchal carriériste souffrant d’un fort syndrome d’infériorité jusqu’à la zélote qui compare tout à la foudre sigmarite parce qu’elle manque cruellement d’imagination, en passant par la mage qui se proclame experte de n’importe quel sujet), cette histoire est une bouffée de fraîcheur parmi les tombereaux de guerre, de sang et de cataclysme que la BL produit à échelle industrielle, mais ne dénature pas le lore d’Age of Sigmar pour autant. Une vraie et singulière réussite.

 

1 : En bons administrateurs, les Seraphons avaient prévenu à l’avance de leur visite, en laissant une tablette de RSVP à Hammerhal quelques mois plus tôt.

 

Schattra, "laissez bien décanter"

Modifié par Schattra
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On continue avec une histoire de mal-être au travail et de harcèlement professionnel, à la sauce Kruleboyz.

 

Da Stink of Defeat - A. Southin :

Révélation

da-stink-of-defeat.pngPris dans la spirale infernale des défaites humiliantes infligées par les colons sigmarites venus civiliser leur marais puant, les Boyz de la tribu Slybite auraient le moral dans les chaussettes au début de notre histoire s’ils maitrisaient cette technologie, bien sûr. De retour d’une embuscade s’étant horriblement passée pour eux, la faute au génie tactique digne d’une brique ahurie de leur meneur, le Killaboss Gobmaulla, les Orruks déconfits sentent monter en eux une sourde colère envers leur incapable de chef, mais la carrure imposante de ce dernier fait taire toutes les récriminations à son égard, même si Mork sait à quel point elles seraient méritées. Toutes ? Non ! Un avorton du nom de Rotstik trouve malin de moquer la stratégie du Boss pendant qu’il a le dos tourné, mais ne le fait pas assez discrètement pour empêcher Gobmaulla de l’entendre. La suite va vous étonner (non).

 

Après une solide correction, la forte-tête est reléguée au rang de simple Grot à fumier, et chargée d’évacuer les immondices que Cackla, la monture de Gobmaulla, produit avec abondance dans son enclos même en cette période de Squigs maigres. Blessé plus profondément dans son amour-propre que dans son intégrité physique – les Orruks sont des durs à cuire – Rotstik jure de se venger de son bully, et reçoit à cette fin le soutien tacite mais capital du chamane Mukspitta, qui jette lui aussi un œil désapprobateur sur le manque de ruz’ dont fait preuve Gobmaulla.

 

Ne pouvant pas défier le Killaboss en combat singulier pour prendre sa place (enfin si, il peut techniquement, mais ça risque de très mal se passer pour lui), Rotstik prend son mal en patience pendant quelques jours et accumule les informations nécessaires à l’établissement d’un plan aussi infaillible que vicieux. Il se rend ainsi compte que, derrière sa façade de colosse pétant la santé, Gobmaulla s’est salement foulé une cheville, probablement en shootant trop fort dans un Duardin en armure complète pour tenter d’obtenir un 50:22, et se fait poser un cataplasme anesthésiant par son Grot favori à intervalles réguliers. La mixture étant préparée par nul autre que Mukspitta, notre héros a tôt fait d’en apprendre la composition, et décide de concocter une version extra forte pour se donner toutes les chances lors de son futur affrontement avec Gobmaulla.

 

Rotsnik est également témoin de la perte de statut de la tribu Slybite auprès de ses alliés Hobgobelins, qui refusent de fournir des armes en métal aux Kruleboys tant que ces derniers n’auront pas livré leur quota de prisonniers, comme l’accord passé entre les deux factions le stipule. La nouvelle passe mal du côté de Gobmaulla, mais même ce gros balourd se rend compte qu’il serait contreproductif de massacrer les envoyés des Duardin du Chaos sur un coup de tête. Ayant besoin d’une des grenades à fragmentation utilisées par les Hobgobelins pour équilibrer ses chances contre le Killaboss, Rotsnik s’en va discrètement négocier un nouvel accord auprès des émissaires de la forge, leur promettant de sortir cet incapable de Gobmaulla de l’équation et de leur fournir une généreuse cargaison d’esclaves, en compensation du manque à gagner provoqué par les défaites à répétition de Kruleboyz.

 

L’occasion rêvée pour l’opération vengeanss’ venjress’ se présente lorsqu’un détachement de Stormcast Eternals vient menacer le calme relatif du campement Slybite avec ses gros  marteaux, forçant les Kruleboyz à monter une diversion en catastrophe afin d’entraîner les sigmarites voir du pays. Profitant du tumulte, Rotsnik pénètre dans la tente du Killaboss, remplace son onguent pour articulations douloureuses par un baume de sa concoction, et lui pique un des bouts de barbaque qu’il gardait pour sa consommation personnelle, pour faire bonne mesure.

 

Au retour du reste de la tribu, qui a réussi à arracher une victoire mineure de haute lutte, il ne faut pas longtemps pour que Gobmaulla se rende compte qu’on a piqué dans son frigo perso, ce qu’il prend très à cœur, comme on peut s’en douter. Alors qu’il était sur le point d’écarteler à mains nues le Grot qu’il tenait responsable de ce crime haineux, le Killaboss a la surprise de voir arriver Rotstik, stikka à la main et bien décidé à en découdre.

 

Malgré ses préparations minutieuses, la force et l’endurance de Gobmaulla donnent du fil à retordre à notre héros chétif, qui aurait probablement fini noyé dans la bouillasse par son adversaire à l’agonie sans l’intervention discrète mais salutaire du chamane Mukspitta. Au final, Rotstik parvient à vaincre son tourmenteur de façon suffisamment convaincante et graphique pour que les Boys survivants se rallient sans hésitation à sa bannière, et fassent de lui le nouveau Killaboss de la tribu. Un choix éclairé, car Rotsnik remporte la bataille suivante contre les miliciens honnis des Cités de Sigmar de façon convaincante, après avoir attiré le contingent de Stormcast Eternals chargé de la protection de ces derniers dans une visite du bocage local. Une victoire des plus rusées, qui montre que Mork sourit à nouveau à la tribu…

 

Révélation

…Mais qui n’est qu’une étape dans le plan à long terme, voir eschatorklogique, que Mukspitta a échafaudé. Le chamane considère en effet Rotstik comme un gringalet et un pion utile au renversement de cette brute de Gobmaulla (son idée, et pas celle de l’avorton), mais pas comme un meneur Orruk digne ce nom. Car si la ruse est un attribut indispensable pour un chef de guerre, un physique avantageux est tout aussi obligatoire, puisqu’il faut être capable de tenir ses rivaux en respect et inspirer les Boyz sur le champ de bataille. Bref, il est temps pour le Swampcalla d’attiser les feux de l’ambition chez un autre membre de la tribu, en espérant que le nouveau prétendant soit un mix plus réussi des valeurs cardinales des Orruks. Ruser ou brutaliser, pourquoi choisir ?

 

Adrian Southin donne à la (relativement, et au moment où cette chronique est écrite) récente faction des Kruleboyz la nouvelle « culturelle » qui lui manquait avec ce ‘Da Stink of Defeat’, qui nous plonge dans les marais grouillants et saumâtres habités par cette (ig)noble sous-culture orkoïde ainsi que dans ses arcanes sociaux. La revanche très très ruzée prise par Rotstik sur son grand dadais de Killaboss permet de comprendre quelles « valeurs » sont les plus prisées par ces Orruks des marais, et en quoi ils diffèrent de leurs cousins plus portés sur le côté brutal du crédo de Gorkamorka.

 

Les manigances de Mukspitta, qui se rêve en Wurrzag Ud Ura Zahubu du marigot et espère pouvoir un jour coacher l’Orruk parfait (51% ruz’, 51% mais-un-petit-peu-moins-tout-de-même brutalité) sont également une addition bienvenue à cette histoire, et viennent lui donner un caractère mythique, car n’est-ce pas le lot des peaux vertes que de toujours chercher à remplacer leur chef dès qu’il a sécurisé sa place au sommet de la pyramide ? Rotsnik serait donc bien inspiré de profiter de sa place au soleil (ou l’équivalent pour les Kruleboyz, ce qui doit très certainement être l’exact opposé, du coup) et de son mirifique tabouret en or massif, car sa position de Killaboss est sans doute plus précaire qu’il n’y parait.

 

Grâce à cette présentation efficace du cycle de la vi(olence gratuit)e chez les Orruks, égayée par quelques ajouts de lore heureusement plus savoureux qu’un foie de crapaud langue de boue, Southin signe une nouvelle qui mérite le détour, que vous soyez un fidèle dédié de cette fourbasse de Mork ou un simple amateur de littérature Age of Sigmar.

 

Schattra, if it stinks, please think

Modifié par Schattra
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Avant de passer au réveillon, je comble un peu mon retard calendaire avec la 3ème nouvelle Aos du millésime 2024, au titre parfaitement descriptif de son contenu.

 

Doomwheel - I. Green :

Révélation

doomwheel.pngLa bataille pour Spit Hollow, et ses riches gisements de malepierre, bat son plein entre une cohorte de Seraphons et une horde de Skavens affiliés au clan Skyntyk, succursale du clan Skryre. C’est l’occasion pour le Technomage Cralk Seventoes de prouver l’étendue de son génie mécanique et thermodynamique à ses collègues et néanmoins rivaux, par Roue Infernale interposée. Notre héros est en effet spécialisé dans le tuning de ces bolides déments, et compte bien démontrer à la concurrence qu’il a la plus grosse rapide et la plus solide.

 

En compagnie de huit autres Roues, Cralk charge donc le flanc droit des lignes Hommes Lézards, avec des résultats percutants. Mieux encore, il parvient à survivre à l’impact, ce dont les autres équipages ne peuvent pas se vanter, et part garer sa caisse à proximité d’une ziggourat luxuriante, qui à deuxième vue se révèle être une machine terraformatrice (Realmshaper Engine) ancrant la ligne de bataille des Seraphons. A l’aide de son dévoué et impavide (il ne manifeste jamais la moindre peur, ce qui en fait un Space Murin) assistant Vermitch, Cralk effectue les réparations les plus urgentes, et pas une seconde trop tôt car l’unité gardien de but ennemie ne tarde pas à se manifester pour contester l’élément décor aux ratons entreprenants.

 

Grâce à l’arsenal embarqué dans la Roue (fioles d’acide, pistolet à malepierre) et à la bénédiction du Rat Cornu, qui switche obligeamment l’alimentation de l’unité motrice au générateur à malepierre, et permet ainsi à Cralk de carboniser les derniers assaillants avant que ces derniers n’aient eu la chance de porter la moindre attaque de corps à corps, les Skavens parviennent à se tirer de ce mauvais pas et repartent à toutes berzingues vers les lignes arrières pour un arrêt au stand bien mérité.

 

Pendant que le staff s’active à remettre sa Roue en état, Cralk sollicite une audience auprès de son supérieur, l’Archi-Technomage Shankrot, afin de l’alerter sur la présence de la machine terraformatrice. « Raton, gère-moi ce problème tu seras gentil » lui répond son boss, et voilà notre pilote de compétition qui repart au charbon, accompagné de deux autres Roues.

 

Comme on s’en doute, les Seraphons ont renforcé leur défense lorsque l’escadron Rat One revient sur les lieux, mais ce n’est pas ça qui va refroidir les ardeurs tamponnantes de Cralk, croyez-le bien. Nouvelle charge à tombeau ouvert, nouvelle déflagration titanesque, et nouvelle victoire de canard Riton, décidément chanceux aux dés sur cette bataille.

 

Ce succès semble toutefois arriver trop tard pour les Skavens, qui expérimentent une phase de déroute catastrophique et battent en retraite de façon indiscriminée. Le fromage est-il fondu pour les disciples du Rat Cornu ? Pas tant que Cralk est encore en mesure de faire des roues (arrière ou avant, on s’en fiche) ! Nous laissons donc notre héros se préparer à arracher la victoire des mâchoires de la défaite d’une nouvelle charge dévastatrice dont il a le secret, et arrêtons là notre chronique de cette journée Fast & Furious.

 

Si quelques entrées dans les Livres d’Armée/Tomes de Bataille ont la chance de disposer d’un encadré narratif mettant en scène l’unité décrite au combat, le format de ces pastilles fluff tourne généralement autour du paragraphe. Ian Green transpose ce concept sympathique mais pas essentiel non plus à l’échelle supérieure, et nous livre 18 pages de war solowheel, soit bien plus qu’il n’en faut pour satisfaire le lecteur le plus passionné par ce mode de mobilité pas vraiment douce.

 

Doomwheel’ souffre à mes yeux de n’être rien de plus qu’une collection de péripéties martiales (et circulaires), sans réelle intrigue pour justifier son existence. Certes, Cralk Seventoes est un Technomage de premier plan, et sa monture vaut son pesant en malepierre, mais on finit par se lasser de les voir passer leur temps à foncer sur la plus grosse concentration de Seraphons pour en faire des tapas, nuker sauvagement toute forme de vie dans un rayon de 6D6 pas grâce à la bobine Tesla montée sur le châssis de l’engin, ou faire des réparations en urgence pour pouvoir rinse and repeat ad nauseam les deux premières actions. Peut mieux faire.

 

Schattra, wysiwyg

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Alors, autant l'histoire des krulboyz est truculente et apporte une vision plus précise de leur "kultur" bien particulière ;

Autant seul l'idée de départ de l'histoire Skaven (la roue à hamster infernale) aurait pu être tellement mieux traitée...

 

Mais dans tous les cas, on a droit à ta verve bien particulière, donc c'est quand même bon à lire 😁

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Il y a 3 heures, Hammerstein a dit :

Alors, autant l'histoire des krulboyz est truculente et apporte une vision plus précise de leur "kultur" bien particulière ;

Autant seul l'idée de départ de l'histoire Skaven (la roue à hamster infernale) aurait pu être tellement mieux traitée...

 

Mais dans tous les cas, on a droit à ta verve bien particulière, donc c'est quand même bon à lire 😁

 

Merci pour ton retour @Hammerstein ! :)

 

D'habitude, les nouveaux auteurs de la BL qui ont déjà écrit autre chose avant (comme Ian Green) sont plus forts sur l'histoire que sur le respect du fluff. Ici c'est le contraire, et ça m'a étonné. On verra si Green continue à collaborer avec la Black Library, ou si c'était juste un one shot pour mettre du beurre dans les épinards...

 

Quatrième et avant-dernière nouvelle AoS du calendrier, et nous passons la plume à un auteur qui a su se rendre incontournable pour la GW-Fiction au cours de ces derniers mois, Christopher Allen.

 

The Rose of Bhaskar - C. Allen :

Révélation

the-rose-of-bhaskar.pngFraîchement engagé dans un régiment de miliciens issus de la cité de Vindicarum afin de se reconnecter avec son héritage Bhaskari (ville de Chamon envahie par les forces du Chaos, dont sa famille est issue), le jeune Ermilios Masqueri goûte peu sa première campagne. Rattaché au Maréchal Benandantos Hyshaios Lucente (que je n’appellerai pas BHL, mais la tentation était forte) en qualité d’estafette et aide de camp, notre héros a passé plus de temps à « déterrer des légumes » et à rapporter des livres à son supérieur qu’à astiquer son armure ou le seconder sur le champ de bataille, comme il aspirait à le faire. Déçu par la réalité de la vie de camp, et par son incapacité à créer des liens avec les autres descendants de Bhaskar qui servent dans son régiment (la Rose de Fer), Ermilios ne se doute cependant pas qu’il aura bientôt l’occasion de se confronter aux réalités de la guerre, à la faveur d’une manœuvre hardie de la part de Lucente.

 

Ce dernier a en effet été averti par un éclaireur du péril qui guette la cité de Seolfor, située à quelques jours de marche de la position des miliciens. Convoqués par la Grande Maréchale Herrenhorne afin de constituer une croisade assez puissante pour vaincre définitivement la menace représentée par l’Impératrice Sextuple, dévouée à Slaanesh, les Roses de Fer auraient dû converger vers Geithen, où se trouve le camp de base sigmarite. Cela aurait cependant laissé Seolfor sans protection contre l’incursion du champion de l’Impératrice, Kynewul l’Exilé, ainsi nommé car il a été chassé par les habitants de la ville après que ces derniers se soient rebellés contre sa tyrannie et son règne inique. Comme tout bon méchant de série B, Kynewulf a juré de se venger de ses anciens sujets, et aura l’occasion de (re)passer Seolfor par la torche sans trop de difficulté, à moins que la garnison de la cité ne reçoive rapidement des renforts.

 

Animé par un tempérament chevaleresque, en dépit de son attrait suspect pour la botanique et les aquarelles de volatiles, Lucente n’hésite pas longtemps avant d’engager une marche forcée à travers les Friches Jadahaki afin de contrecarrer l’incursion chaotique. Il peut pour cela compter sur les réserves d’Aqua Ghyranis (qui sert de solde aux soldats de ce Royaume, d’où vient d’ailleurs l’expression « payer en liquide ») de son train de bagage, fortifiant très utile à qui s’apprête à faire de l’ultra trail en armure dans les vallons de Ghyran, sur un alignement des planètes Royaumes favorable1, ainsi que sur le ralliement d’un autre régiment de miliciens, les sinistres Fossoyeurs, issus de Shyish.

 

Après deux jours de marche forcée éreintante par monts et par vaux, au cours de laquelle Ermilios peut enfin avoir une discussion d’homme à homme avec Lucente et vider son sac à propos du manque de décorum de son service (ce dont Lucente se fiche éperdument, mais qu’il comprend être important pour son junior), les renforts arrivent en vue de Seolfor, à peu près au même moment que Kynewulf et ses hordes parfumées. Il ne faut pas longtemps avant que le combat s’engage, et malgré le chaos qui règne sur le champ de bataille, et la férocité dopée aux substances illicites des Slaaneshi, Lucente est persuadé que la victoire est à portée de main. Il n’hésite d’ailleurs pas à se jeter au cœur de la mêlée, escorté par un Ermilios reconverti en porteur de bouclier, pour motiver les troupes et les inspirer par son exemple, pendant que ses lieutenants (la mage de bataille Canidia, la Fusil Major Hallenhof et la Chevalière Eminente Belthos) exécutent sa stratégie ailleurs sur la ligne d’affrontement.

 

Ce qui doit arriver arrive, et les deux commandants finissent par se rencontrer au milieu de la tuerie. Le plan de Lucente se révèle alors : occuper le prétentieux et très psychologiquement fragile (mais très physiologiquement robuste) Kynewulf afin qu’il ne puisse pas se rendre en compte que ses bandes de guerre se font dérouter les unes après les autres par la discipline sigmarite. Pour cela, rien ne vaut un bon combat singulier des familles, et bien qu’Ermilios juge bon d’intervenir (assez piteusement il faut dire, mais ça lui apprendra à apporter une lame cérémonielle pour défier un seigneur du Chaos au corps à corps) lorsque son patron semble en difficulté, ce manque de fair play n’est pas relevé par un Kynewulf plus tourmenté par les quolibets de Lucente à propos de son expulsion peu glorieuse de Seolfor que par les messages d’alerte de ses conseillers et courtisans. Cet aveuglement stratégique sera fatal au général chaotique, dont le dernier point de vie se fait arracher par une charge de flanc millimétrée de la part de Belthos, qui fracasse le crâne de l’Exilé d’un revers de marteau.

 

La bataille remportée, on a le droit à une conclusion à haute teneur en émotion lorsqu’Ermilios sort de son sac une authentique rose de fer de Bhaskar et la présente à Lucente. La poignée de main épineuse entre les deux hommes, dont le sang se mélange l’un à l’autre dans l’opération, produit un miracle botaniquo-symbolique et permet l’éclosion de la fleur métallique, symbole de bon augure s’il en est un. Le flower power a encore de beaux jours devant lui à Age of Sigmar, c’est moi qui vous le dit.

 

The Rose of Bhaskar’ évoquera sans doute des souvenirs aux lecteurs familiers de la novellaThe Path to Glory’ d’Evan Dicken, évocation épique et très réussie de la chute d’un empire de l’Ordre confronté à une invasion chaotique de grande envergure. Comme Dicken avant lui, Allen parvient à immerger le lecteur dans une culture chamonite fouillée, crédible et terriblement exotique, et ce en l’espace de quelques pages : un petit tour de force littéraire que peu de contributeurs de la Black Library ont réussi à accomplir depuis le lancement de la franchise Age of Sigmar. S’il ne devait y avoir qu’une raison de lire ‘The Rose of Bhaskar’, cette plongée dans la richesse civilisationnelle des Royaumes Mortels serait ma recommandation, mais cette nouvelle possède d’autres points forts en sus.

 

Citons ainsi la très bonne caractérisation des personnages (principaux – les secondaires passant un peu à la trappe du fait de noms à rallonge et assez similaire, et du manque de présence au premier plan) de cette histoire, qui parviennent tous à au moins sortir du moule archétypal (le jeune noble idéaliste, le vétéran camouflant un lourd passif, le cultiste de Slaanesh totalement imbu de lui-même…) auquel un auteur moins doué les aurait confinés. Mention particulière à la mage d’ambre Canidia, qui remporte la palme de sorcière la plus marquante de la littérature AoS à ce jour, et ce en seulement deux interventions dans le cours du récit. De même, le soin ménagé par Christopher Allen pour laisser un suspens « personnel » planer sur la conclusion de son récit (on sait que les Sigmarites vont remporter la victoire, mais on ne sait pas si les protagonistes survivront à leur combat contre Kynewulf) engage le lecteur de manière efficace.

 

Vous l’aurez compris, ‘The Rose of Bhaskar’ est un véritable coup de cœur en ce qui me concerne, et bien que nul indice ne semble indiquer à coup sûr que ce petit coin de Ghyran bénéficiera d’autres sorties de la part de la BL, je me prends à espérer que la carrière d’Ermilios Masqueri soit couverte plus en détail dans le futur. J’ai même un titre pour une future série : ‘Guns and Roses’...

 

1 : Shyish passe dans l’orbite de Ghyran, ou quelque chose comme ça, ce qui provoque un dépérissement (relatif) de l’exubérante végétation du Royaume (c’est pour ça que Lucente avait besoin qu’Ermilios lui trouve des échantillons) et permet aux miliciens de se frayer un chemin (relativement) facilement à travers l’arrière-pays Jadahaki.

 

Schattra, the last of the English Bhaskar rose

Modifié par Schattra
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Merci pour l'information, @pyro8 ! Je ne le savais pas, ne fréquentant pas ce forum, mais ça ne m'étonne pas d'apprendre que cet auteur est également un hobbyiste. Cela se ressent assez bien dans sa dernière histoire, en tout cas ! :D

 

Dernière nouvelle AoS de ce calendrier de l'avent (et probablement de l'année, honnêtement), et nous voilà partis pour la cité la plus Space Hulkesque des Royaumes Mortels, Misthåvn.

 

Shallow Pockets, Deep Waters - R. S. Moule :

Révélation

shallow-pockets-deep-waters.pngMembre du gang des Murkers de Misthåvn, en Ulgu, et en charge du trafic d’animaux fantastiques pour le compte de l’impitoyable Horgath the Shank1, Endrac Ordasi aimerait mettre derrière lui ces allées et venues permanentes d’un Royaume à l’autre et se poser un peu pour profiter de la vie. Pierre qui roule n’amasse pas mousse, même à Ghyran (et il y a été pour vérifier), tout ça tout ça. Les Murkers disposant de leur propre « club » dans la cité nautique, le Grey Whisper, Endrac propose à Horgath de relever un peu le programme proposé aux habitués en faisant combattre à mort dix des débiteurs non solvables du baron du crime contre un adversaire un peu particulier, qu’Endrac a ramené de ses voyages : une Goule.

 

Si l’idée ne plait pas à tout le monde, et par là je pense à Cyntia, autre Murker ayant sécurisé une meilleure place qu’Endrac dans la hiérarchie du gang (#SheBoss #Féminisme), qui trouve le concept un peu trop risqué à son goût, le main event fait un tabac, ce qui place notre héros en position favorable au moment de s’entretenir avec Horgath une fois le rideau tombé et les cadavres éventrés jetés par-dessus bord. Ou du moins, c’est ce qu’il croyait. Le chef de gang a en effet d’autre plan pour son sbire que de le laisser jouer les manager de Mordants, et souhaite le voir partir dès le lendemain pour aller chercher une couvée de vautours de sang en Ghur. Croyant impressionner son patron par son courage en refusant catégoriquement d’accepter cette mission, Endrac ne réussit au final qu’à énerver suffisamment Horgath pour qu’il décide d’en faire le nouveau challenger du nécrophage frénétique, et ce dès le lendemain soir. Parfois, il faut juste fermer sa goule.

 

Bien que son premier réflexe soit de tenter de s’enfuir pour échapper à ce sort peu enviable, ce qui est loin d’être évident quand on connait le réseau fourni sur lequel Horgath peut s’appuyer pour retrouver les fuyards, Endrac décide finalement d’aller rendre visite à un Sorcier Gris disgracié, sur le conseil de Cyntia. Ce mage pourra peut-être lui jeter un sort de buff à même de rééquilibrer les chances en sa faveur, qui sait.

 

Si le bien nommé Thenrig la Capuche s’avère facile à trouver, le convaincre de coopérer est en revanche plus compliqué, bien qu’Endrac ait ramené tout un assortiment de produits psychotropes pour sceller un deal avec le mage. Ce seront finalement les quelques glimmerings qu’il avait oublié dans sa poche après un voyage à Excelsis qui permettront à Endrac de parvenir à ses fins, Thenrig lui révélant après avoir… fumé ? les cristaux de vision qu’une grande bête, serait abattue demain, et qu’une figure, les bras levés en signe de triomphe, serait entourée par une foule hurlante. Tout cela est fort fumeux, mais que peut on attendre d’autre d’un crackhead d’Ulgu, hein ? A peu près certain que cette vision signifie qu’il vaincra la Goule, Endrac retourne sur le Grey Whisper affronter son destin…

 

Révélation

…Qui n’est pas tout à fait semblable à ce que Thenrig lui a annoncé. Le combat contre la Goule n’a au final pas lieu, toutes les copines de cette pauvre créature esseulée débarquant sur le navire sans crier gare pour libérer la prisonnière et s’en mettre plein la panse au passage. Dans la cohue qui s’en suit (foule hurlante ?), Endrac se retrouve à nouveau seul avec Horgath dans la cabine de ce dernier, et finit par le tuer d’un coup de couteau – en légitime défense, je le précise – après une brève empoignade (serait abattu demain ?). Grâce à son gabarit filiforme, il parvient ensuite à s’échapper par le hublot de la cabine, et aurait sans doute réussi à nager vers le ponton le plus proche, si un monstre des profondeurs (la grande bête ?) ne s’était pas brusquement invité à la fête, et ait englouti notre héros ainsi que tous les occupants du Grey Whisper en l’espace d’une ligne et demie. Quelqu’un a-t-il dégelé Marit Lage ?

 

Pour sa première incursion dans les Royaumes Mortels, R. S. Moule nous embarque dans une virée ténébreuse à travers une cité de Sigmar très mal famée (et pas simple à orthographier), relevée par une intrigue classique mais assez bien exécutée de prophétie un peu trop cryptique pour faire sens immédiatement.

 

Si la mise en avant de Misthåvn et de sa population de coupe-jarrets toxicomanes est une vraie réussite, Moule aurait pu à mon sens mieux faire avec ses personnages, pas assez développés pour être vraiment intéressants (en particulier Cyntia, dont les motivations restent floues et dont le destin final est tout aussi brumeux). De même, et à moins qu’un élément du fluff propre à la cité flottante m’ait échappé – ce qui est tout à fait possible – l’arrivée brutale d’un deus ex machina léviathan ex abyssus m’a semblé être un procédé un peu trop facile et gratuit pour conclure cette nouvelle.

 

1 : Ce qui peut vouloir dire surin ou jarret, et je n’en sais pas assez pour me prononcer sur le sens correct de ce terme dans ce contexte.

 

Schattra, un homme à la mer

Modifié par Schattra
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