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[EXTRAIT] L'Empereur affronte le chaos et horus dans le Warp.


HeresyEveryWhere

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Ayyyaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

 

Dans "La Guerre Solaire" on a enfin du gros lore, et dès le début, l'empereur dans le warp en train d'affronter les forces du chaos à lui seul ! On a certains indices sur son passé et sur celui de Malcador, de plus les auteurs ont mis à la fin de du bouquin le message qu'il voulait faire passer.

 

Donc pour ceux qui sont en train de lire guerre solaire, sachez que je spoil ici 3 chapitres qui n'ont pas de gros rapport avec l'histoire principal du bouquin, vous pouvez les lires à coté, pas comme dans Master of Manking ou Ra comprend pas la moitié de ce qui lui arrive.

 

LE WARP 1 :

Révélation

— Père…

Il se trouve là à attendre depuis toujours. En cet endroit le temps n’existe plus, plus réellement, pas si les forces qui résident dans ses courants ne le font pas advenir par leurs songes. Ici, l’éternité est la vérité immuable.

— Père…

Lentement, avec lassitude et répugnance, il donne forme à l’idée de ses yeux, d’une bouche, de ses membres, d’un siège en dessous de lui. Très loin existe un autre siège, et un fil de pensée et de volonté qui le relie à un endroit fait de métal, et de pierre, et de temps.

— Père…

Il ouvre les yeux.

Les ténèbres s’étendent devant lui, à travers toutes les dimensions. Les ténèbres et lui seul. En cet instant, il ressent un écho de ce que chaque homme et chaque femme a jamais éprouvé en s’éveillant près d’un feu qui faiblit, en voyant la nuit se resserrer alors que la lumière des flammes s’étouffe.

 

L’obscurité devient un miroir sombre. Il observe son reflet : un homme sur un fauteuil de pierre, vieux, dont la peau sombre s’accroche aux creux de ses joues. Sa barbe est striée de fer et de neige. Les épaules et les bras sont fragiles sous ses robes simples et noires. La poussière salit la plante nue de ses pieds. Ses yeux sont clairs, et il n’y transparaît ni douceur ni pitié.

Le siège et l’homme se tiennent sur une plate-forme de pierre étroite. Derrière eux brûle un mur de feu qui monte vers l’infini en s’incurvant, ardent comme la surface d’une étoile.

Le reflet change. Pendant un moment, une silhouette de fer et de lames aux yeux brûlants comme des fours à charbon le regarde depuis un trône de chrome. Puis elle disparaît, et le reflet devient une cascade de visions floues dégringolant les unes devant les autres : un guerrier d’or se tenant l’épée au clair devant les portes d’une forteresse gigantesque, une silhouette à l’entrée d’une grotte de montagne, un garçon armé d’un bâton avec la peur dans les yeux, une reine brandissant sa lance au sommet d’une falaise, un aigle dont les dix ailes battent sur un ciel tissé d’éclairs… Les images tournoient les unes devant les autres, comme celles de cartes lancées dans l’air.

— Y a-t-il la moindre vérité chez toi ? demande la voix qui provient du noir.

Les visions disparaissent, et les ténèbres demeurent suspendues devant lui, tombant vers l’abîme au-dessous, telle une cataracte de sable d’obsidienne.

— À la racine de tes mensonges, y a-t-il la moindre vérité, père ?

Les ténèbres deviennent une forêt, dont les troncs noirs se tendent vers un ciel inatteignable, dont les racines s’étalent et plongent dans l’abysse. L’homme est assis sur le sol couvert de neige, et un feu de camp brûle devant lui. Une forme noire sort de l’obscurité entre les arbres. Elle est énorme, la fourrure de jais et les yeux d’argent. Elle traîne son ombre avec elle tandis qu’elle s’avance, et s’arrête en bordure de la lumière.

— Tu prétends être un homme, dit le loup, mais c’est un mensonge transparent pour tous ceux qui sont capables de te voir ici. Tu prétends ne pas vouloir devenir un dieu, mais tu ériges tout un empire pour te vénérer. Tu te fais appeler le Maître de l’Humanité. Peut-être est-ce la seule vérité que tu aies jamais prononcée : le fait que tu souhaites faire des esclaves de tes enfants.

Le loup incline la tête, et pendant une seconde ce n’est plus un loup, mais une ombre bouffie, veinée de foudre, les orbites enfoncées en un fourneau porté au rouge.

— Mais ce fils que tu vois… grogne le loup, dont les muscles roulent sous la fourrure épaisse, dont les babines se retroussent sur ses crocs. Ce fils-là est revenu jusqu’au berceau de tes mensonges.

Le loup s’élance ; la forêt cligne, laissant place à un voile de noir caillé et de couleurs à donner la migraine. L’ombre d’un homme se tend à travers l’obscurité et ses mains sont des griffes.

 

Le feu de camp rugit, s’intensifie pour devenir un mur brûlant et les griffes raclent ce brasier. De l’ombre tombe en cendres. Le loup recule en hurlant. Des éclairs parcourent le noir de la forêt. L’animal trottine à la bordure de la lumière du foyer. Derrière lui, d’autres yeux luisent entre les arbres, dans les ombres les plus profondes, brillants et froids comme des astres cruels.

L’homme tourne la tête. Il ne regarde pas le loup mais les ténèbres derrière.

— Je vous rejette, dit-il, et en cet endroit plus réel que ne l’est l’existence, ses mots font trembler le noir comme un coup de tonnerre.

— Ne vas-tu même pas t’adresser à moi, père ? Alors que ton empire tissé de mensonges touche à sa fin, ne vas-tu même pas me dire la vérité ?

— Vous êtes des ombres, dit l’homme. Rien de plus. Vous n’avez rien à offrir. Vous n’êtes rien. Vous venez à moi avec votre pantin, mais vous ne lui avez pas dit pourquoi vous aviez besoin de lui. Vous avez besoin de lui parce que vous n’avez rien qui soit vrai, nulle épée qui ne soit pas une tromperie, nulle force qui ne soit un mensonge. Vous avez besoin de lui parce que vous êtes faibles. Vous avez besoin de lui. Et vous le craignez. Et il va échouer.

Un rire vient emplir la nuit en battant des ailes, chargé du bruit sifflant des mourants qui s’efforcent de respirer, et s’enroule, encore et encore, en boucles hilares. Les ténèbres s’enflent vers l’avant, s’étirent, s’enroulent, se compriment. L’homme tressaille sur son siège de pierre. Le feu se courbe et se recroqueville. L’image de l’homme vacille elle aussi, et pendant une seconde, il ressemble à un cadavre assis sur un trône, les os des mains crispés par la douleur sur les bras de son siège.

Il ferme les yeux.

L’image commence à se brouiller, comme à travers un vent chargé de poussière. Le rire s’élève de plus en plus haut.

Toujours il en a été ainsi : la mort et l’obscurité, sous des formes et des métaphores innombrables, affublées d’innombrables visages. Le cycle se répète sans cesse, grandit en force tandis que la Nuit affamée se rapproche. Et il en est à présent comme alors : il n’y existe qu’une seule réponse.

Le meurtre.

Le sang, les disparitions.

Le sacrifice.

 

— Je suis revenu, lui vient la voix du loup dans le noir.

— Je vous rejette, dit l’homme, alors que l’image s’estompe pour n’être plus que l’écho d’un rêve et d’un rire qui n’en finit pas.

 

LE WARP 2 :

Révélation

La neige bout dans le ciel noir cependant que le vieil homme entame l’ascension de la montagne. Une fourrure encroûtée de neige et des haillons noirs lui enveloppent le corps. Le vent le fouette, et il trébuche, en tombant à moitié ; ses mains plongent dans la neige.

Froide.

D’un froid brûlant ; plus que le feu, plus que l’eau.

Il suffoque, et pour un instant, la neige n’est pas de la neige, mais tous les instants de douleur jamais vécus : le gémissement affligé d’une mère à côté d’un petit paquet emmailloté, la dernière pensée venant à l’homme qui meurt avant son heure, la blessure d’un couteau. Froide, vive, cuisante…

Il se relève en poussant sur ses mains.

Derrière son dos s’élève le hurlement des loups. Il s’arrête, se retourne. La lumière du flambeau qu’il tient ondoie sous les souffles du vent. La lumière de la flamme joue sur ses yeux tandis qu’il regarde de nouveau en arrière, en bas de la pente, vers la forêt. Les arbres se sont allongés, leurs branches dénudées tendues pour attraper le vent. Des yeux lui rendent son 

regard, rouges, verts, et d’un jaune enfiévré. Au loin, toujours visible par-dessus et par-delà les cimes des arbres, il voit les lueurs de la tour qu’il a quittée pour entreprendre ce périple. Le vent souffle en rafales et les loups approchent avec elles, se forment à partir des ténèbres et du givre avant que de bondir. Il agite sa torche devant lui. Leurs mâchoires sont grandes, leurs crocs cassés sur des gencives gâtées ; du cuivre fondu s’écoule de leur dentition en fer, un feu bleu de leurs griffes de verre noir. La torche frappe le premier loup…

Une lueur de foudre.

La nuit vole en éclats.

La neige brûle.

Les loups reculent, leurs cris faisant se décrocher du ciel d’autres rafales.

Le vieil homme remonte en courant le versant de la montagne, ses jambes s’enfonçant dans les amoncellements de neige, ses mains agrippant la roche et sa pelure de glace. Les hurlements s’élèvent à nouveau. L’ouverture de la caverne est si proche, juste là, entre les rochers. Un autre pas, une autre poussée de sa volonté et il atteindra son sanctuaire. Des griffes se tendent vers lui. Il sent leur souffle derrière son dos. Il se retourne, et lance son flambeau très haut en l’air. Un pilier de foudre l’atteint en plein vol et s’abat. La lumière blanche inonde le flanc de la montagne. Les ombres de loups fondent et s’écoulent dans le sol, mais d’autres arrivent déjà. Il s’élance d’un bond vers l’entrée de pierre, et…

Tout est calme. L’odeur de la roche et de la terre. Le silence.

La caverne s’étend devant lui en descendant. Des marches grossières ont été taillées dans le sol. Des veines de cristal scintillent sur les parois inégales. Le bruit de l’eau qui goutte sur la roche parvient à ses oreilles. Une lueur de feu filtre vers le haut des marches tandis qu’il s’y engage. Une porte carrée attend en bas. Il s’arrête sur le seuil, avant de la franchir.

La grotte est petite mais a été élargie, d’abord par des haches de pierre, puis avec des outils de bronze et de fer. La lumière provient des mèches allumées qui trempent dans un bol d’une huile claire. Des bancs de pierre bordent les murs de part et d’autre de l’entrée ; leur assise est lisse, usée par le temps et par ceux qui sont venus ici. Des rigoles courent le long du sol depuis l’endroit où s’élève un bloc de cristal brut. Des symboles s’étalent sur celui-ci : un être mi-homme mi-cheval, de l’eau tombant d’une coupe, une silhouette à tête de taureau.

L’homme aux haillons noirs s’arrête.

Un autre homme, drapé dans une robe dorée, est assis sur un des bancs. Il tient un bâton à la main, et une couronne de feuilles de laurier tressées de fil d’argent repose sur sa tête. Il paraît jeune.

Tous les deux se regardent pendant un long moment. Alors le vieil homme à la fourrure couverte de neige se secoue, et ôte la cape de sur son dos. La tunique noire qu’il porte en dessous est déchirée et tachée de sueur. Les muscles de ses bras sont tels des cordes sèches, ses épaules voûtées par l’âge, son crâne nu semé de taches de vieillesse. Des bagues dorées luisent à ses doigts ; une tête de bélier, un soleil rayé, une opale grise.

— Bonjour, mon vieil ami, dit le jeune homme vêtu d’or.

Le vieil homme en guenilles noires hoche la tête, et s’avance. Pendant une seconde, son pas vacille. Ses yeux se plissent de douleur. La roche de la caverne crisse, un filet de poussière tombe du plafond. L’homme aux robes d’or lève les yeux, puis les ramène sur celui en noir qui s’abaisse jusque sur le banc en face de lui.

— Tenez, dit le jeune homme en lui tendant un bol en bois. Du pain, du sel et de la viande.

Le vieil homme accepte le bol en acquiesçant et se met à manger. L’homme vêtu d’or saisit son propre bol, et commence à y prendre de petites bouchées, sans jamais quitter son compagnon des yeux.

— Je suis désolé de vous avoir appelé ici, dit l’homme doré quand il ne reste que des miettes dans le bol du vieil homme, mais il faut que nous parlions.

L’homme en noir s’essuie la bouche du dos de la main. Ses yeux sont deux profondeurs noires dans la peau tannée de son visage.

— Nous ne cessons d’être pressés, continue le jeune homme. Jusqu’à présent, l’attaque s’est déroulée comme nous nous y attendions. Mais il y a autre chose, en dehors de tout ça…

L’homme vêtu d’or se met à disposer des cartes sur le banc de pierre à côté de lui entre les bols. Les cartes sont vieilles et leurs images estompées. Une silhouette dans une cape noire, le visage détourné, grimpant vers une haute tour ; un homme à tête de loup, portant un faisceau d’épées caché sous un manteau ; une roue d’étoiles tournant autour d’une lune assombrie… Une carte après l’autre, le motif grandit à chacune qu’il place.

— Vous voyez, dit l’homme en or. Il change, mais le cœur du motif est toujours là ; une résonance croissante dans le Warp, comme des notes qui s’élèvent et qui se rejoignent, ou comme des pièces placées sur un plateau, ou une arme assemblée bout par bout… Je n’arrive pas à voir de quoi il s’agit, rien que son ombre, mais cette chose est là. Derrière la nuit et le massacre, elle est bien là.

L’homme en noir a toujours les yeux baissés sur les cartes.

— Il y a aussi d’autres éléments. Des facteurs qui ne sont pas à leur place. La date d’offensive, par exemple. Elle fut lancée au mitan de l’hiver, au creux du nadir cosmique. Et l’ordre des choses… La position des planètes est particulière en ce moment. C’est une conjonction rare qui ne s’est pas produite depuis… eh bien, depuis avant les dernières ténèbres. Nous avons toujours présumé que cet assaut était motivé par la hâte, mais s’il y avait autre chose ? S’il y avait quelque chose de p…

— Oui, dit l’homme en noir.

Il se relève. Pendant un instant, la lumière du bol d’huile projette son ombre sur le mur, et le temps d’un clignement de paupière, ce n’est pas l’ombre d’un vieillard, mais une silhouette sur un trône, les mains agrippant les bras de son siège, la tête tenue droite.

— Elle est là sous la surface, derrière le bord de la nuit. Je… la sens grandir.

— De quoi s’agit-il ? demande l’homme jeune. Que font-ils ?

L’homme en noir reste immobile pendant une seconde, le regard lointain. Il lui en a coûté d’envoyer une part de lui ici, à cette rencontre d’esprits, dans l’un des derniers havres qui demeurent. Très loin, et si près à distance de pensée, les ténèbres écrasantes sont repoussées instant après instant, tel un raz-de-marée arrêté devant le rivage par la volonté seule.

— Je ne peux pas voir, dit l’Empereur, dont les fourrures remuent sur sa carrure âgée. Ni à l’intérieur, ni au-delà du bord de la Nuit. Le présent n’est qu’obscurité, et le futur un horizon. Il n’y a que notre lutte.

Malcador, jeune et vêtu d’or, reste sans bouger, puis hoche une fois la tête. Son visage est un masque qui ne peut cacher son inquiétude.

— Les autres savent, dit-il enfin. Le Khan, l’Ange, les commandants… Rogal en particulier. Les actions de l’ennemi ont l’air de manquer de sens. Ils perçoivent qu’il y a cette ombre qui se projette sur ce qu’ils comprennent.

— Je te répète pourquoi ils sont là, dit l’Empereur, en ramassant les fourrures d’où la glace et le givre avaient à peine fondu. Pour se battre bec et ongles, et ne pas plier. Il t’appartient de veiller au reste, de les protéger afin qu’ils puissent être ce qui est nécessaire.

L’Empereur se tourne vers la porte.

— Pouvons-nous encore gagner ? demande Malcador.

— Ce n’est pas cette question que tu me poses vraiment, dit l’Empereur, en regardant derrière lui, mais toujours tourné vers la sortie.

Malcador lui adresse un sourire triste, et le lui concède en hochant la tête.

— Au revoir, dit l’Empereur en ajustant sa cape de fourrure, et en partant franchir la petite porte, vers la nuit et l’hiver.

Malcador reste là où il se trouve, le regard tourné vers l’espace noir derrière l’arche de pierre grossière. Au bout d’un moment, qui n’a vraiment duré que le temps d’une pensée, il regarde à nouveau le motif des cartes disposées sur le banc de pierre à côté de lui. Puis il tend la main et prend la lame de la haute tour foudroyée par un éclair.

— Pouvons-nous survivre à ça ? Quoi que ce soit va-t-il survivre ? demande-t-il, et il ferme les yeux.

L’idée, l’image de la caverne se replie hors de l’existence, et le noir hurlant s’engouffre pour réclamer l’espace qu’elle a laissé vacant.

 

LE WARP 3

Révélation

— Nous y sommes… Nous y sommes enfin…

L’homme ne relève pas les yeux du feu, dont les cendres sont presque mortes. L’éclat que retient encore chaque morceau de branche éclaté s’estompe du jaune au rouge tandis qu’il le surveille. L’étranger qui se tient en face de l’autre côté est grand et large d’épaules, avec un visage où se distillent toutes les effigies des rois et des conquérants à travers les âges. Il porte du noir, tout comme l’homme assis à côté du feu, mais ses habits sont lourds et royaux, là où la cape et les vêtements de l’autre sont en lambeaux usés. La peau qui repose sur ses épaules est épaisse, et il y pend toute la tête de l’animal. Des bagues brillent à ses doigts gantés. Les pierres qui y sont serties accrochent la lumière défaillante du bois qui brûle ; améthystes, rubis, émeraudes, saphirs.

— Ne vas-tu pas m’adresser un seul mot, maintenant, père ? dit Horus. Ne vas-tu pas m’avouer la vérité ?

Il s’accroupit, ses yeux accrochant la lueur des cendres comme le font les bagues à ses doigts.

— Je suis là. Seul.

L’homme à côté du feu redresse la tête doucement. Il semble vieux, la peau plissée et ridée par le temps, les cheveux blancs. Mais ses yeux sont noirs d’un bord à l’autre, comme les trous laissés à la place de ceux des statues de bronze dans les âges passés.

— Tu n’es plus jamais seul à présent, dit-il, et il tourne son regard vers les ombres des arbres. Je vous vois, adresse-t-il à l’obscurité. Pendant un instant, le feu s’avive. Une fontaine d’étincelles s’en élève, et la lumière n’est plus ténue mais aveuglante. La radiance se déverse dans les espaces entre les troncs nus et les branches. Des choses velues, couvertes de plumes, d’écailles et d’os se rétrécissent en grognant. Mais elles ne reculent pas, et après que la lumière a diminué, les ombres reviennent s’écouler pour se presser autour de la lueur des charbons.

— Hypocrisie, père, et orgueil, dit Horus. J’ignore pourquoi ça ne m’a pas frappé avant que tout me soit révélé. Tu es un despote, qui ne vaut pas mieux que ceux que tu as jetés à terre pour forger ton domaine. Un roi coiffé d’une fausse couronne qui a bâti son trône sur les mensonges et les massacres, et qui s’y maintient par la force. Une vision élevée, pour arriver à de grandes fins et justifier n’importe quel acte ; ce n’est qu’une peau peinte sur un crâne en train de pourrir… Je le sais, père. Je l’ai vu.

L’homme assis à côté du feu ne bouge pas, et le vide de ses yeux demeure sans ciller.

— L’illumination… dit Horus. C’est comme ça que tu avais coutume de qualifier notre but. La lumière et la vérité… Eh bien, je les ai vues, père. J’ai été éclairé. Tout m’a été révélé et il n’y a plus aucun voile entre moi et la flamme de la vérité.

Horus bouge, et pendant une seconde il ne semble plus être un homme, mais l’ombre de quelque chose d’immense, et de voûté, et couvert de fourrure, pris dans la lumière d’un brasier bien plus brillant que les cendres qui déclinent devant eux.

— Il te reste encore de la force, dit Horus, et il lève sa main gantée.

Lentement, il la tend dans le feu et s’empare d’un morceau de bois luisant. Il le soulève, de la fumée montant de là où sa peau brûle. Horus tient le charbon ardent devant lui, et la lueur rouge éclaire son visage. La chaleur du feu diminue, il devient d’un noir froid, et vire à la cendre poudreuse. Horus fixe l’Empereur pendant une longue seconde et se redresse, sa présence s’enflant jusqu’aux branches et au ciel de la nuit.

— Mais tu n’es pas assez fort. Tu ne l’as jamais été.

L’Empereur baisse à nouveau les yeux vers la cendre morte du foyer devant lui, avant de les fermer ; et l’image de la forêt et du feu, et du visage de son fils mensonger diminue au loin, et il n’y a plus que la voix d’Horus froide et moqueuse qui résonne après lui.

— Enfuis-toi donc, lui lance-t-elle. Enfuis-toi, père, et sache que j’arrive. Cours pour m’échapper !

 

 

Si vous avez l'impression que je me suis tromper en Collant le texte merci de me le dire.

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