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Warhammer Adventures: Attack Of The Necron


FreDrich_00

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Donc, j'ai enfin lu le tant décrié livre pour enfant Warhammer. Je précise de suite que je l'ai lu en Anglais, donc je n'ai aucune idée de ce que la traduction vaut.

 

TL;DR: C'est de la bonne cam, j’achèterais la suite et c'est une très bonne intro à 40k. C'est un peu Harry Potter à l'école des bolters, et je dis ça comme un compliment.

 

Je vais juste organiser mon post en 2 parties, évacuant tout de suite une question que je trouve ridicule, avant de rentrer dans le vif du sujet

 

Critique numéro 1: "ouais c'est trop pour les SJW c'est une heroines noires c'est clairement du lavage de cerveau libéral pour enfant"

Alors pour rassurer tous les pères inquiets, dans le livre le fait que ça soit une fille et qu'elle soit noire n'est en fait pas vraiment un sujet. A part une mention a ses cheveux crépus, je ne pense pas que ça soit mis en avant à aucun moment. Ça pourrait être un petit garçon que ça ne changerait pas vraiment le flow narratif, ce qui montre que c'est plutôt bien écrit justement. Cela ne veut pas dire que les personnages ne sont pas caricaturaux : ils le sont, nous sommes dans de la littérature pour pré-ado. Mais que les paranoïaques des féminazis de twitter se rassurent : leurs enfants ne se teindront pas les cheveux en bleu et ne demanderont pas à ce qu'on utilise des prénoms spéciaux pour eux après avoir lu ce livre.

 

Une fois ceci évacué, on peut se poser la vrai question:

Critique numéro 2: "Ouais mais ça ne peut pas etre du VRAI 40k si c'est pour enfant"

On en revient justement à "qu'est ce qui est 40k ?". J'aime beaucoup la définition d'ABD qui est que 40k n'est pas un canon fixe, mais bien une suite de thème, d'ambiance, de grande ligne dans un univers mouvant. Retrouvons nous donc ces thèmes dans le bouquin ? Et là, j'ai envie de dire que oui. Le livre réussit une belle balance à poser l'univers 40k sans tomber dans le gore, à mentionner des éléments clef en les édulcorant juste ce qu'il faut, à garder le danger constant sans tomber dans la violence. L'intro est une belle révision du "in the grim darkness of the far future, there is only war", par exemple:

 

“Life in the 41st Millennium is hard. Ruled by the Emperor of Mankind from his Golden Throne on Terra, humans have spread across the galaxy, inhabiting millions of planets. They have achieved so much, from space travel to robotics, and yet billions live in fear. The universe seems a dangerous place, teeming with alien horrors and dark powers. But it is also a place bristling with adventure and wonder, where battles are won and heroes are forged.”

 

Le passage sur les space marines est un autre bon exemple, l’héroïne étant contente de les voir mais sachant aussi que si les anges de l'empereur sont là, c'est que ses chances de survie sont faible. Le livre ne s'épargne pas de faire mourir des gens, du tout, mais forcément sans description détaillée de leur entrailles. C'est facilité par les armes nécrons, d'ailleurs, et je me demande comment ils s'en sortent dans les suites. Idem pour le warp, ou l'on comprend qu'il ne vaut mieux pas tomber dedans. Pour moi, on ne peut pas fondamentalement dire que le livre n'est pas du 40k  il en retient tous les bons éléments, retire la couche d'horreur non appropriée pour la tranche d'age, et en garde la substance. Un beau travail d'équilibriste. 

 

J'aime bien le casting de personnages. Ils évoluent dans les carcans attendus, mais la encore avec une petite touche 40k. Le techpriest sans émotion est un assez bon exemple: on peut dire qu'il correspond au stéréotype du gros nerd, ou on peut dire qu'il correspond exactement à ce qu'on attendrait d'un adepte de Mars. Une petite mention spéciale au Jokaero qui aurait pu être la mascotte rigolote mais qui s'avère être bien autre chose.

 

L'histoire est assez classique du roman d'aventure, on enchaîne les situations périlleuses dont les héros s'échappent sans perdre haleine tout en ayant une quete générale à suivre. Pour le lecteur adulte, c'est un peu léger, mais c'est pour la cible je pense que c'est tout à fait adapté.

 

Je suis excessivement curieux de voir comment le livre serait perçu par un enfant de 8 ans. En tout cas, si mon fils développe un intérêt pour les bonzomes de papa, ça sera certainement sa porte d'entrée. J'ai une petite crainte que le livre utilise beaucoup de jargon 40k et que ça soit un peu difficile malgré le glossaire, mais c'est inévitable.

Modifié par FreDrich_00
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Eh bien les grands esprits se rencontrent,  @FreDrich_00!  Je m'étais justement dit que j'allais me mettre à la critique de Secrets of the T'au cette semaine (#3 de la série Warped Galaxies). 

 

J'ai un avis un peu différent sur le sujet, mais comme tu l'as bien fait remarquer, il faut se poser la question de ce qu'est 40K pour nous pour émettre un jugement sur ce type d'ouvrage. Et comme nous n'avons pas lu le même, il se peut également que la qualité ait fluctué entre deux tomes. 

 

Schattra, s'y met prestement 

Modifié par Schattra
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il y a 9 minutes, Schattra a dit :

Et comme nous n'avons pas lu le même, il se peut également que la qualité ait fluctué entre deux tomes. 

 

C'est aussi ce qui m'inquiète pour la suite, mais vu qu'il s'agissait du meme auteur je suis un peu surpris. Va falloir que je lise le reste, du coup

Modifié par FreDrich_00
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Chose promise, chose due ! Comme je m’y étais engagé dans la section Background 40K, j’ai fait l’acquisition du dernier épisode de la série Warped Galaxies, lancée par la Black Library en 2019 à destination d’un public beaucoup plus jeune que son cœur de cible habituel. Même si je n’ai pas prévu de suivre dans le détail les publications à venir de cette collection (qui s’est avérée être gérée de manière plutôt dynamique par la BL, avec 3 tomes déjà sortis en moins d’un an pour chaque franchise phare, et un 4ème d’ores et déjà prévu en Novembre prochain), cette incursion de l’organe de propagande de GW dans des eaux peu familières m’a suffisamment intrigué pour que je me penche sur le sujet de manière un peu plus approfondie. Qui plus est, je suis en bonne compagnie, mon estimé VDD s’étant lui aussi fendu, au bénéfice de la communauté, d’une analyse de l’objet du délit (encore que, sur un tome différent de celui décortiqué par votre serviteur, vous aurez donc deux revues pour prix d’une). J’espère que ce retour complémentaire vous sera utile, et peut-être agréable, et qu’il vous permettra de vous faire une meilleure idée de ce que cette série d’un nouveau genre peut apporter à l’offre déjà pléthorique de la sombre bibliothèque.

 

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I. Personnages

 

À tout seigneur teenager, tout honneur, commençons notre exercice par une présentation du casting à l’affiche de ce Secrets of the T’au1. N’ayant pas lu les tomes précédents, je ne couvrirai ici que les personnages croisés dans cet opus, bien que d’autres figures d’importance (comme la mère de l’héroïne) soient mentionnées au fil des pages.

 

  • Zelia Lor (1) : Probablement l’héroïne principale de la série. Zelia est la fille d’une archéologue voyageant de planète en en planète pour réaliser des fouilles et exhumer les trésors de civilisations perdues. Séparée de sa mère lors de la catastrophe de Targian, elle mène sa petite bande de sidekicks en direction du mystérieux Siège de l’Empereur, où cette dernière lui a donné rendez-vous. Elle a un caractère que je qualifierai poliment d’affirmé, et possède un omniscope, sorte de télescope mais en ‘plussmieux’, auquel elle est très attachée.
  • Talen Storweaver (2) : Ancien ganger juvénile de Targian, qui a fui sa famille et rejoint une bande de zonards de sa cité ruche pour éviter la carrière dans la Garde Impériale qui lui était promise. C’est la grande gueule au cœur d’or de l’équipe, et même s’il lui arrive d’être de mauvais poil, il rend de fier service à ses amis grâce à son sens de la débrouille et son goût de la castagne.
  • Mekki (3) : Le nerd du groupe. Il s’est enfui de Mars, où il était esclave (si j’ai bien compris) et a été engagé par la mère de Zelia comme auxiliaire avant les événements de Targian. Il ne semble avoir aucun humour, mais est très attaché au Jokaero Fleapit, qu’il est le seul à appeler de son nom officiel (Flegalan-Pala). D’ailleurs, il appelle tout le monde par son nom complet. C’est un style. Evidemment, il est très fort en science appliquée, ce qui est toujours pratique. Il a bricolé son Filament personnel, baptisé Meshwing (a).
  • Fleapit (4) : Flegalan Pala de son vrai nom, rebaptisé « Sac à Puces » par sa famille d’adoption. Jokaero qui combine l’utile (un personnage capable de convoquer des deus ex machina à volonté, c’est pratique) et l’agréable (ilétromeûûûûnion). Aucune idée de comment les Kids United ont dégoté une mascotte aussi balaise, mais cette dernière se montre indispensable à intervalles réguliers.
  • Jeremias : Inquisiteur lancé à la poursuite de Zelia et sa bande pour des raisons mystérieuses. Convenablement hautain et impitoyable, il est accompagné d’un Servocrâne (Corlak) et d’un cyber-mastiff, et dispose de pouvoirs psychiques. Ami dangereux ou ennemi implacable ? On ne sait pas pour le moment.
  • Harleen Amity (5) : Capitaine du Rogue Trader Profiteer, qui a répondu à l’appel de détresse des jeunes naufragés et les a tirés des griffes des génovores. Malgré sa cupidité et sa froideur apparentes, il ne faut pas grand-chose pour fendre sa carapace de bourlingueuse de l’espace, et elle accepte rapidement (et gratuitement) d’aider les teensdans leur périple galactique. Son passé trouble lui colle à la peau, et la grande indépendance dont elle fait preuve est sans doute le moyen qu’elle a trouvé pour faire face à l’ostracisme dont elle est victime de la part de ses pairs, pour des raisons passées sous silence par l’auteur.

 

1 : Vous m’autoriserez l’usage de l’apostrophe, il me semble que c’est l’orthographe exacte du terme. Pour des raisons non explicitées, Warped Galaxies a opté pour la version simplifiée, mais nous valons mieux que ça, pas vrai ?

 

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Les personnages pris sur le vif, dans ce qu’ils font de mieux (oui pour Zelia, c’est prendre la tête de ses potes)

 

 

 

II. Intrigue

 

Notre histoire ne commence pas, mais se poursuit sur une planète non nommée, où nos héros achèvent d’échapper aux griffes prédatrices des génovores1 qui constituaient les antagonistes du deuxième tome de la série Warped Galaxies (Les Galaxies Distordues en VF – le traducteur n’a pas voulu ou pu saisir la référence au Warp faite dans ce sous-titre –). Leur billet de sortie de la galère dans laquelle ils se sont fourrés leur est gracieusement (ou presque, comme on le verra plus tard) offert par le vaisseau de la Capitaine Harleen Amity, Rogue Trader de son état, qui a répondu à la balise de détresse déclenchée par les teens peu de temps auparavant. Ça a marché pour Garro, alors pourquoi pas pour Gavroche, hein ?

 

Tout ce petit monde (Zelia Lor, Talen Stormweaver, Mekki et Fleapit) embarque donc en moins de temps qu’il ne faut à un Ultramarines pour citer le Codex Astartes, et le Profiteur (Profiteer en VO, je traduirai à ma sauce les noms propres utilisés dans le roman) met les gaz vers la sécurité de l’orbite haute, envoyant bouler les Xenos ayant eu la mauvaise idée de s’agripper à sa coque en espérant profiter d’une balade dans les étoiles. Ce petit incident clos, il est grand temps de faire les présentations, et on se rend rapidement compte que la mère Zelia, il ne faut pas lui baver sur les rouleaux. Elle serait même du genre malpolie et passablement insupportable, conséquence sans doute de l’éducation laxiste à tendance baba cool dispensée par sa mère l’archéologue au cours des pérégrinations spatiales qui ont été le lot de la famille avant que la catastrophe de Targian (L’Attaque des Necrons) ne se produise. Peu consciente, ou en tout cas reconnaissante, de devoir la vie à l’intervention opportune d’Amity, la voici qui essaie de convaincre cette dernière de la ramener au bercail (qui se trouve probablement à l’autre bout de la galaxie), sans bourse délier. Ça marche moyennement, mais tout de même assez pour que la Rogue Trader accepte d’emmener ses passagers jusqu’au comptoir le plus proche, pour qu’ils puissent tenter de trouver une épaule charitable sur laquelle pleurer et une belle âme qui accepterait de les prendre en stop jusqu’au fameux Siège de l’Empereur, là où la mère de Zelia lui a donné rendez-vous.

 

Nous arrivons sur ces belles paroles en vue de l’Hinterland Outpost (celui je le laisse en VO, parce que ‘l’avant poste de l’arrière-pays’, ça me semble un peu capillotracté), station spatiale mal famée située dans l’espace impérial, mais suffisamment proche de l’Empire T’au pour que les ressortissants du Bien Suprême forment une communauté importante sur place. L’arrivée sur ce qui peut être décrit comme le Mos Eisley de l’Ultima Segmentum permet à nos jeunots de comprendre que leur ange gardienne traîne son lot de casseroles, mais l’investigation du passé douteux du Capitaine Harleen Amity attendra. La petite équipe débarque dans l’atmosphère colorée et interlope de l’Hinterland, où Amity promet de faire jouer ses relations pour tenter d’obtenir plus d’informations sur la Chaise de l’Empereur. Ceci dit, se rendre jusqu’à l’échoppe de son contact local ne s’avère pas être une simple affaire.

 

D’abord car ce péquenaud de Talen, qui comme 99,99999% des sujets impériaux, n’a jamais mis les pieds hors de sa ruche (le plouc, comme le fait élégamment remarquer Zelia, qui, elle a voyagé), trouve malin de dévisager un honnête abhumain qui mangeait tranquillement ses ramens à proximité, et de souligner en des termes non incertains sa ressemblance physique avec un caprin. L’incident diplomatique évité de justesse, voilà qu’un Kroot cleptomane dérobe le précieux omniscope de notre héroïne, le seul lien qu’il lui restait avec sa chère maman. Tragédie. Heureusement, Talen, n’écoutant que son courage et conscient qu’il a toutes les chances de finir par chopper la fille s’il joue ses cartes correctement (ce serait bath qu’il se fasse griller la place par un geek tout chauve tout de même), se lance à la poursuite de la pie voleuse, qu’il finit par neutraliser après une cavalcade effrénée dans les couloirs de la station, d’un jet de bolas bien placé. Oui, de bolas. Tout ne se règle pas encore à coup de combi-bolter au 41ème millénaire, l’Empereur soit loué.

 

Ce haut fait balistique manque toutefois de s’avérer fatal à notre tireur d’élite, lorsque sa cible réalise avec à propos qu’elle dispose de stats bien supérieures à celles de Talen, et décide donc de lui apprendre la vie à grands coups de beignes2. La confrontation tourne logiquement en faveur du Xenos, et fait réaliser à Talen que son paternel avait peut-être raison de considérer les autres races de la galaxie comme des nuisibles à exterminer. Tout à ses sombres et xénophobes pensées, Talen ne voit pas arriver le salut sous la forme de Fleapit, qui tombe sur le râble du Kroot et semble bien décider à en faire de la pâtée (pâté en Kroot, mouahaha). Parce que les stats, au final, ça ne sert à rien. L’échauffourée finit par se conclure lorsqu’un homme sort de la foule et châtie l’impudent gallinacée en lui décochant quelques tirs de son pistolet rayonneur laser, évidemment non létal, qui met le pickpocket en fuite pour de bon. Coup de chance, le sauveur de Talen se révèle être le fameux contact d’Amity, un certain Karter, marchand d’antiquités et de bizarreries, dont des cartes galactiques qui pourraient permettre aux djeuns de trouver leur chemin.

 

Accueillis dans la boutique du marchand, les kids united et la Rogue Trader tentent de convaincre leur interlocuteur de les aider à l’œil, mais ça ne marche malheureusement pas. Ayant repéré le Jokaero de la petite troupe, Karter se montre intraitable et rompt les négociations lorsque ces dernières semblent ne mener nulle part, dans l’espoir que le club des Cinq (Mekki ayant construit un petit robot volant, dénommé Méchoui – Meshwing en VO – entre deux apparitions à l’écran) accepte de se séparer de Dagobert pour obtenir l’information qu’ils recherchent. Tout vient à point à qui sait attendre. La team PEGI 12 prend toutefois assez mal ce revirement de situation, Zelia trouvant le moyen de gonfler d’abord Amity, puis Talen, en moins de 30 secondes, ce qui mène les deux fortes têtes à laisser l’insupportable gamine en plan. En plein délire conspirationniste, Talen est à deux doigts de provoquer une baston avec une bande de T’au qui faisait les boutiques (il a raison, c’est au corps à corps qu’il a le plus de chances de l’emporter), avant de prendre la poudre d’escampette, suivi à bonne distance par Méchoui, que Mekki a chargé de prendre l’impétueux ganger en filature.

 

De retour sur le Profiteur, Zelia et Mekki tuent le temps en faisant une partie de Space Invaders, jusqu’à ce que le reste de la bande revienne au bercail. Tous sauf Fleapit, qui s’est fait vendre par Talen à Karter en l’échange de la localisation du Tabouret de l’Empereur (qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour serrer dans les ténèbres du lointain futur). Tout pourrait aller pour le mieux dans le meilleur des univers s’il ne s’avérait que l’orang-outan docteur en physique appliqué détenait un diadème Necron, découvert par la mère de Zelia au cours des fouilles de Targian, et que cette dernière a juré de lui remettre. L’imbécillité heureuse de ses petits protégés commence sérieusement à peser sur les nerfs du Capitaine Amity, qui est à deux doigts de mettre ces derniers à la porte de son navire, mais finit par accepter que Zelia retourne chez Karter pour lui demander gentiment de lui rendre le Jokaero, avant qu’elle n’envoie son serviteur Grunt lui casser les rotules pour le convaincre d’obtempérer. N’oublions pas que c’est un livre pour jeunes lecteurs, et qu’il ne faut pas faire l’apologie de la violence gratuite (ce n’est pas l’esprit de 40.000 d’ailleurs… wait…).

 

Ailleurs dans la galaxie, nous faisons la connaissance de l’Inquisiteur Jeremias, qui pour une raison qui n’appartient qu’à lui et que nous n’aurons pas l’heur de connaître, s’est lancé à la poursuite de nos jeunes héros. Accompagné d’un Servocrâne et d’un cyber-mastiff, notre agent de la Sainte Inquisition débarque sur la planète à génovores du début de l’histoire, et, après avoir ordonné son Exterminatus sur la foi d’une marque de griffe (ce qui est aller un peu vite en besogne, mais on n’a pas besoin de se justifier quand on porte rosette), trouve une sacoche ayant appartenu à Talen dans les décombres du camp de base des naufragés. Grâce à ses merveilleux pouvoirs psychiques, notre homme arrive à obtenir une image des enfants en manipulant le soldat en plomb trouvé dans la besace (le pouvoir des figurines !). Il n’en faut pas plus pour que Jeremias reparte à la chasse de ses proies, qu’il supplie l’Empereur d’aider à trouver « avant qu’il soit trop tard ». Pour quoi ? Mystère.

 

De retour sur Hinterland, nous suivons Zelia, Mekki et Méchoui jusqu’à la boutique de Karter, qu’ils trouvent fermée. Ils décident donc naturellement d’attendre que le marchand rev- entrer par effraction. OK. Quelle éducation. Malheureusement, l’honnête homme avait laissé son drone tenir la caisse en son absence, et l’IA se révèle assez peu coopérative, menaçant même de désintégrer les hooligans s’ils ne décampent pas vite fait bien fait. Devant de tels arguments, Zelia et Cie ne peuvent que s’exécuter, pour éviter de l’être. De retour au vaisseau (cette histoire tourne en rond, vraiment), les négociateurs éconduits ont la mauvaise surprise d’être embusqués par un duo de Kroots à chien, secondé par l’Homme-Bête que Talen avait regardé de travers un peu plus tôt, qui ont bien envie de profiter du Profiteur à la place de sa propriétaire légitime. Le malentendu ne dure toutefois que peu de temps, le retour d’Amity et l’intervention musclée de Grunt, son serviteur à tout faire, repoussant sans mal l’assaut des ruffians. À peine le temps pour la Capitaine de laisser les jeunes se servir dans son armurerie personnelle, au cas où, et la voilà repartie mener ses affaires, laissant ses charges aux bons soins de l’affable Grunt. Enhardis par la présence rassurante d’une brute décérébrée et la possession d’armes (même non létales), le jeunes voyous décident de rendre (à nouveau !) une petite visite à Karter, pour « discuter » du retour de Fleapit.

 

Une fois de plus de retour devant l’échoppe (ils en auront fait des kilomètres en une journée), Zelia et Mekki entrent à nouveau, et ne sont accueillis par personne, même le drone ayant pris sa pause vapoteuse. Ils sont rejoints peu de temps après par Amity, qui avait la même idée qu’eux derrière la tête, et les aide à ouvrir un tonneau pris de secousses, et qui pourrait bien contenir le Jokaero. Mal leur en prend toutefois, car ce n’est pas le génial macaque qui s’extrait du fût, mais un kraken juvénile placé en stase, et qui se réveille passablement grognon et affamé de son dernier voyage. Créature spatiale pas vraiment amicale, et ayant la capacité de grandir très rapidement, le kraken est une espèce protégée par la Cites, et son commerce est donc – en théorie – interdit, ce qui n’a pas empêché Karter d’acquérir quelques spécimens à la revente. Le combat qui s’en suit donne l’occasion à nos héros de faire preuve de leurs capacités martiales, qui viennent à grand-peine à bout de Paul le Poulpe. C’est le moment que choisit Karter pour revenir, et la discussion qui s’engage entre les cambrioleurs et le receleur s’éternise suffisamment pour que la pieuvre de l’espace se réveille de son KO, et avale goulûment son propriétaire légitime pour se remettre de ses émotions. Il faut l’intervention ionisée d’un trio d’Exo armures T’au qui patrouillait à proximité pour mettre un terme aux déprédations du céphalopode, et tant pis pour la biodiversité. Emmenés au poste par leurs sauveurs pour qu’ils s’expliquent de cette voie de fait, Zelia, Mekki et Amity se retrouvent confrontés à la gouverneure de fait (aussi) de l’Hinterland, Mme Lightbringer3 en personne.

 

Lightbringer se trouve être une trafiquante T’au, engagée dans de lucratifs échanges avec les visiteurs de la station, auxquels elle propose d’acquérir des technologies du Bien Suprême sous le manteau, y compris des exo-armures spécialement reformatées et modifiées pour pouvoir être pilotées par des humains. Effroi chez Zelia, qui fait remarquer que c’est interdit. Certes. On ne sait pas comment elle sait que la pratique est illégale, à moins qu’elle ait un master en droit T’au dont l’auteur aurait oublié de nous parler, mais toujours est-il que ses interventions stridentes finissent par agacer Mme Lightbringer, qui avait de plus racheté Fleapit à feu Karter immédiatement après qu’il en fait l’acquisition, ce qui ne manque pas de susciter des hauts cris chez l’insupportable gamine. Ayant ordonné à ses gardes de désintégrer les fâcheux, Mme Lightbringer voit la situation lui échapper lorsqu’une des Exo-Armures de son cadre privé commence à ouvrir le feu sur ses camarades. Et pour cause, c’est ce bon vieux Talen qui est aux commandes. Le répit n’est toutefois que de courte durée, et l’affrontement entre gundams aurait sans doute fini par tourner en faveur des bleus, si Amity n’avait pas abattu son joker et révélé être un agent double au service des Ethérés de Dal’yth, chargé par ces derniers de découvrir l’identité du renégat écoulant des biens sensibles sur le marché noir. Ayant alerté ses commanditaires par l’intermédiaire d’un anneau clignotant, ce n’est l’affaire que de quelques secondes4 avant que le Bien Suprême ne vienne frapper à la porte d’Hinterland, pour une annexion aussi pacifiste que pas sollicitée.

 

Tout aurait été bien qui finirait bien si le commandant Tau en charge de la purge, un certain Général Firebrand, n’avait pas essayé de la faire à l’envers à Amity et ses pioupious, et exigé qu’ils restent cantonnés sur Hinterpost pour le restant de leurs jours, et ce afin de préserver la réputation du Bien Suprême. Evidemment, ce n’est pas une proposition qui agrée fort à nos héros, qui se font la malle en libérant le reste de la cargaison de Karter pour couvrir leur fuite, condamnant par là même des dizaines de soldats Tau et de civils à une mort horrible dans les tentacules de krakens affamés, mais on s’en fout, pas vrai ? Ce n’est pas comme s’il s’agissait de personnages nommés. Le Profiteur doit toutefois trouver un moyen de franchir le blocus de la flotte T’au en un seul morceau, et c’est Mekki qui s’en charge, en détournant l’anneau espion d’Amity pour le transformer en pop-up ingérable et infermable, qui fait lagguer l’unité centrale des T’au avec une telle violence que le Rogue Trader n’a aucun mal à échapper à sa surveillance. Comme quoi, la technologie soi-disant avancée des T’au n’est pas si merveilleuse que ça. Ils auraient dû installer un pare-feu, ou même un simple bouton mute sur leurs terminaux, moi je dis. En tout cas, voilà qui termine notre histoire, notre petite bande d’aventuriers étant libre de repartir à l’assaut de la galaxie, et disposant des informations nécessaires pour se rendre au fameux Pouf de l’Empereur…

 

1 : Oui, le grand retour des génovores. Parce qu’on doit traduire ce terme pour les lecteurs francophones, alors que Fleapit le Joakearo, ça passe crème. Allez comprendre.

 

2 : On notera que pas une fois ne sera mentionnée la pratique du cannibalisme des Kroots. Ce n’était peut-être pas assez user friendly.

 

3 : Dont le vrai nom est Por-Vre Tolku Paxis, ce à quoi cette mijaurée de Zelia répond « poil aux cuisses ». Il y a vraiment des baffes qui se perdent.

 

4 : Littéralement. On peut se foutre de la gueule des T’au parce qu’ils ne maîtrisent pas la technologie Warp, mais ils savent intervenir rapidement quand le scénario le demande.

 

III. Avis

 

Alors, que penser de ce Secrets of the T’au, et plus globalement, de la série Warped Galaxies/Warhammer Adventures ? Clairement, j’ai trouvé qu’il y avait des choses à dire, tant à charge qu’à décharge de cette entreprise de la Black Library. Tâchons de progresser avec méthode et d’organiser convenablement nos pensées.

 

Premier point fort de cet ouvrage, j’ai trouvé, pour autant que je sois légitime à me prononcer sur le sujet vu mon âge, qu’il était écrit de façon adaptée au public qu’il visait, et, qu’après lecture, je situe entre 8 et 12 ans. Le style est simple et direct, les dialogues nombreux, les péripéties s’enchaînent sans trêve (il suffit de voir la longueur relative de la partie ci-dessus pour un livre d’une petite centaine de pages) dans des chapitres courts : tout est fait pour que les jeunes accrochent à l’histoire, ce qui est à mettre au crédit de Cavan Scott. Notre homme dispose d’une solide expérience dans ce type de littérature spécialisée, puisqu’il fait à peu près la même chose que Warped Galaxies pour les franchises Star Wars, Dr Who et Angry Birds, entre autres piges littéraires. Mine de rien, écrire pour ce type de lecteurs n’est pas aussi facile qu’il y paraît, et en confiant sa nouvelle gamme à un « professionnel », la BL a fait un choix raisonnable.

 

Deuxième bon point, le traitement de l’univers et des factions de 40K m’est apparu comme assez satisfaisant, au moins d’un point de vue quantitatif. L’immersion proposée par Scott est complète, et pour qui est familier avec le background de la franchise, sans fausse note particulièrement grossière (nous y reviendrons). Rogue Trader, Adeptus Mechanicus, Jokaero, cité ruche, serviteurs, génovores, Inquisition, T’au et Empereur: les références marquées à Warhammer 40.000 ne manquent pas, et l’auteur prend soin de les introduire de manière simple et efficace à son public. Pour une série qui a pour objectif de faire découvrir « en douceur » les joies de la science-fiction grimdark, l’équilibre aurait pu être difficile à trouver. Tout n’est pas parfait, et j’y reviendrai, mais les bases posées par Warped Galaxies m’ont semblé être solides et variées, ce qui est une autre source de satisfaction. Il faut aussi garder en tête que nous autres wargamers pouvons nous immerger sans problème dans des bouquins ne parlant que de guerre, d’armes et de massacres, ce qui n’est peut-être pas la tasse de thé des 8-12 ans (j’espère pour eux). Il ne faut donc pas être surpris de voir Cavan braquer la caméra sur des sujets qui peuvent sembler triviaux pour les habitués de la littérature BL. À petite dose1, ça peut même être rafraîchissant.

 

Troisièmement, et dans la continuité du point précédent, Secrets of the T’au est parvenu à aborder de façon assez didactique et user-friendly certaines des réalités les moins légères et enjouées du 41ème millénaire, ce qui était un autre sujet, peut-être pas d’inquiétude, mais d’interrogations de mon côté. Trouver le juste milieu entre un angélisme commercial mais mensonger (on ne va pas se mentir, la vie à 40K n’envoie pas du rêve, à moins d’être un Exodite dans un coin tranquille de la galaxie) et une transposition sans filtre des horreurs d’une galaxie déchirée par la guerre dans un packaging coloré, me semblait être le défi le plus compliqué à relever pour l’auteur. Il a réussi… partiellement. On comprend bien en lisant son livre que l’Imperium est un endroit qui regorge de dangers et d’injustices (Zelia s’en fait la réflexion à un moment d’ailleurs), mais que la panacée n’existe pas par ailleurs. Les races extraterrestres ne sont pas particulièrement mieux loties, qu’il s’agisse des bestiaux génovores du tome précédent, ou des civilisés mais impérialistes T’au qui servent d’antagonistes dans cet épisode. Comme nous sommes dans un livre pour enfants et qu’il faut tout de même faire passer un message positif (il n’y a que les 16+ qui peuvent encaisser le nihilisme pur du grimdark), Scott s’en sort en opposant à l’oppression de l’ordre établi et la sauvagerie de l’univers les valeurs d’entraide et de solidarité unissant notre groupe de héros. Hors de la camaraderie, point de salut au 41ème millénaire2. Je ne m’explique par contre pas pourquoi Scott a choisi de ne pas rentrer dans les détails sur certains sujets (exemple : les génovores, sur lesquels Amity ne s’attarde pas, bien qu’elle informe les enfants qu’elle les a sauvé d’un sort pire que la mort), alors qu’il « démine » le terrain pour d’autres (Zelia semble horrifiée par le fait que certains Serviteurs puissent être des repris de justice condamnés à être reconditionnés pour leurs crimes), et laisse de temps passer de temps à autre un détail un peu rude (Karter, et plus tard probablement Firebrand, qui se font dévorer par des Krakens).

 

Quatrièmement et pour finir sur les bons points, les illustrations et le compendium final (illustré lui aussi) qui ornent et complètent le livre sont des ajouts de grande qualité, permettant d’enrichir son contenu et de passer un peu plus de temps sur des concepts qui ne peuvent pas être traités à fond dans le cours d’un récit. J’ai particulièrement apprécié l’intégration d’un alphabet T’au, ainsi que la rubrique « 10 choses à savoir sur l’Inquisition », qui s’est avérée tout à fait exacte d’un point de vue factuel. Cela fait le lien avec les tous premiers livres de fiction sortis par Games Workshop, bien avant la création de la Black Library, qui étaient eux aussi richement illustrés, ce qui faisait tout leur charme.

 

Entrons maintenant dans les sujets qui fâchent pour compléter notre tour d’horizon. Pour commencer, et d’un point de vue purement pratique, j’ai regretté que Scott n’ait pas fait d’effort particulier pour permettre à ses lecteurs de prendre sa série en vol. Même si un brin de bon sens permet de s’y retrouver sans trop de difficulté, nous sommes en effet directement propulsés dans l’action, sans présentation des héros, de leurs motivations et des événements ayant pris place précédemment. La transition avec Claws of the Genestealer est ainsi négligée, Secrets of the T’au commençant littéralement à la seconde après que le tome précédent se soit terminé, sans explication particulière du pétrin dans lequel les héros se trouvent à l’arrivée d’Amity. On reprend vite le fil, mais il subsistera tout de même des points d’ombre dans le récit (à quoi sert l’omniscope ? quelles sont les motivations de Jeremias ?), qui ont sans doute été éclairés au cours des tomes précédents, sans que Scott ne juge bon de faire un petit récapitulatif pour les retardataires. Bref, si vous voulez initier vos jeunes connaissances au Zhobby via Warped Galaxies, commandez le premier tome (Attack of the Necron), ça vaut mieux.

 

Deuxièmement, Secrets of the T’au contient des imprécisions assez embêtantes sur certains sujets. Le principal point problématique à mes yeux est le traitement du Warp par Cavan Scott, ce qui est infortuné étant donné l’importance du concept pour 40K. Pour faire simple, le Warp n’a aucun impact sur l’univers que dépeint l’auteur. Evidemment, il n’est pas question de Dieux du Chaos ou de démons ici (ce sont les T’au les méchants de l’épisode), mais permettre au Profiteur d’être piloté uniquement par un Capitaine et un Serviteur, sans Navigateur pour réaliser les sauts Warp, c’est faire une grosse entorse à du fluff « porteur »3. Pareillement, Scott explique que le module de sauvetage qui transportait les héros à la fin du tome un a été séparé de son vaisseau mère alors qu’il s’apprêtait à sauter dans le Warp, ce qui a conduit le caisson de survie à être expulsé dans le Materium à l’autre bout de la galaxie. Pas de problème ici, nous savons tous que dans le Warp, le temps et la distance ne veulent rien dire. Ce qui est plus difficile à avaler, c’est qu’un module ne disposant pas de champs de Geller n’ait pas été mis en pièces par les entités démoniaques qui vivent dans cette dimension parallèle. Au final, le lecteur aura forcément une vision fausse du sujet, et risque de se représenter le voyage spatial dans 40K comme le pendant de la vitesse lumière de Star Wars, un coup de turbo bien pratique et sans dangers particuliers. Il réalisera plus tard sa méprise, mais je trouve dommage que la BL n’ait pas insisté auprès de Scott pour qu’il corrige le tir, ou à limite, n’aborde pas du tout le sujet, plutôt que de répandre une information erronée.

 

Troisièmement, pour compléter mon retour précédent sur l’immersion « quantitative » réussie par l’auteur, je dois avouer que l’immersion « qualitative » est, elle, moins convaincante. Cela rejoint également ma remarque sur les réalités peu ragoutantes de 40K : certains sujets sont traités de façon simpliste, voire biaisée. Exemple le plus à propos, eut égard au titre du roman, et qui m’a personnellement déçu, moi qui avait acheté ce livre précisément pour constater la manière dont le sujet serait traité par l’auteur : l’empire T’au est présenté comme « pas mieux que l’Imperium ». Pourquoi ? Parce que le Bien Suprême est « représenté » par une trafiquante cupide et pas franchement sympathique, dont les actions conduisent les Éthérés à annexer l’Hinterland. Et là, crimes impardonnables aux yeux de l’égalitariste et libérale Zelia, les guerriers de feu saisissent les biens d’autrui (!) et veulent les empêcher de partir librement (!). Voilà qui suffit pour que l’héroïne catalogue les sans-nez d’affreux méchants. Pour ma part, j’espérais que Scott donnerait des éléments de comparaison entre les philosophies impériales et T’au, quitte à rééquilibrer les débats en montrant que malgré ses préceptes tolérants, le Bien Suprême peut se montrer aussi dur et cruel que l’Imperium quand il le juge nécessaire. Bref, quelques bases permettant au lecteur de se faire une opinion sur le sujet, et qui le conduirait naturellement à réaliser une des réalités fondamentales de 40K : l’Imperium est peut-être le pire régime imaginable, mais tous ses aspects inhumains et impitoyables sont soit justifiés, soit logiques. Autre exemple : Talen et Mekki sont tous les deux des fuyards et des déserteurs, qui ont tout quitté dans l’espoir d’une vie meilleure. Pour un roman jeune public, ce comportement est justifié. Pour un roman 40K « classique », ce sursaut d’égoïsme serait impardonnable de la part de héros. Quand on est sujet d’un Imperium qui doit lutter chaque seconde pour sa survie, un choix de carrière, et le libre arbitre de façon générale, sont des concepts très théoriques, et ne penser « qu’à » soi, c’est trahir ses congénères et l’Empereur en personne. Bon, cette vision est certes sans doute trop extrême pour apparaître telle quelle dans un roman de jeunesse, mais il est dommage que Scott n’ait pas cherché à faire comprendre à ses héros pourquoi l’Imperium pouvait être si impitoyable et inhumain sur certains sujets (ok, sur tous les sujets). L’Inquisiteur Jeremias, qui était le personnage parfait pour incarner ce côté dura lex sed lex est trop peu employé dans le roman pour servir de héraut de la vérité impériale dans Secrets of the T’au. J’espère que Cavan Scott optera pour une approche un peu plus nuancée par la suite, c’est aussi son rôle en tant qu’initiateur.

 

Pour terminer, deux petits points purement subjectifs (tant qu’on y est). Premièrement, pour un roman qui s’appelle Secrets of the T’au, et avec une énorme tête de T’au qui apparaît au centre de la couverture, j’ai trouvé que l’intrigue n’incluait que marginalement cette faction. Le gros de l’action du livre tourne autour des négociations compliquées entre la bande à Zelia et ce coquin de Karter, et la fameuse Mme Lightbringer, dont la trogne apparaît en 4*3 sur le cover art, ne daigne faire son apparition qu’au chapitre 14 (sur 17). C’en est presque de la publicité mensongère ! Ce bouquin aurait pu légitimement s’appeler Theft of the Kroot ou Snacks of the Kraken au regard de ce qui s’y passe. Deuxièmement, je dois reconnaître que je ne peux pas blairer le personnage de Zelia. Je dois être vieux jeu, mais cette gamine m’horripile profondément avec son mélange d’impudence, d’impertinence, d’ingratitude et de snobisme. Heureusement pour elle, elle bénéficie d’une armure de scenarium feuilleté, mais je ne donnerais pas cher dans sa peau dans une « vraie » fiction de 40K. Malheureusement pour moi, c’est le personnage principal de la série, et il faudra donc faire avec.

 

 

Pour conclure, si Secrets of the T’au, et par extension le reste des séries Warhammer Adventures, s’avère être une bonne introduction aux univers de Games Workshop, je reste convaincu que des améliorations, plus de fond que de forme, pourraient y être apportées afin d’enrichir cette première expérience et, sur certains aspects, la rendre plus fidèle à la franchise à laquelle elle se rapporte. Voilà pour moi, je remercie une nouvelle fois @FreDrich_00 d’avoir lancé la discussion, et espère que d’autres contributions de membres suivront pour enrichir le débat !

 

1 : Il ne faut pas abuser non plus, n’oublions pas que dans les ténèbres d’un lointain futur, il n’y que… Exactement.

 

2 : D’ailleurs, c’est le même concept qui permet aux puissants Space Marines de tenir le coup malgré la perte de leur humanité. Comme quoi, le pouvoir de la fraternité est universel.

 

3 Le plus étrange est que Mekki demande à Amity comment elle arrive à voyager sans Navigateur, suite à quoi elle botte en touche. Peut-être que Scott révélera qu’elle utilise une technologie interdite pour arriver à ses fins dans un tome suivant, mais en attendant, nous en sommes quitte par un TGCM de toute beauté.

 

Schattra, jeuniste

 

 

Modifié par Schattra
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Il y a 11 heures, Schattra a dit :

Scott explique que le module de sauvetage qui transportait les héros à la fin du tome un a été séparé de son vaisseau mère alors qu’il s’apprêtait à sauter dans le Warp, ce qui a conduit le caisson de survie à être expulsé dans le Materium à l’autre bout de la galaxie.

 

Juste la dessus, le module s’éjecte pile au moment de la rentrée dans le warp, de tete. Ça n'est pas donc SI déconnant que ça, meme si on est d'accord que ça ne présente pas bien le fonctionnement du warp.

 

Il y a 11 heures, Schattra a dit :

cette gamine m’horripile profondément avec son mélange d’impudence, d’impertinence, d’ingratitude et de snobisme

Tiens, elle n'est pas vraiment comme ça dans le premier tome. Une évolution du personnage assez décevante, effectivement.

 

Bon, bah va falloir se coltiner Martine contre les cafards pour être complet.

Modifié par FreDrich_00
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