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Warhammer Forum

La renaissance du Faucon


Shas'o Benoît

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Heuuu, je préfère pour l'instant laisser NOs en majuscules, ça ne me choque aps trop. Je sais que les ajouts sont épisodiques, et je m'en excuse encore, mais qu'y puis-je ? allez bonne lecture quand même, chers lecteurs ! :wink:

Les quatre membres de la famille de feu Zimius entrèrent dans la large pièce à l’instant même où les gardes introduisaient les prisonniers. Posant sa coupe, Valerin regarda tour à tour les deux groupes et déclara :

« -Mais tout le monde me semble là ! Bigre, voilà une affaire rondement menée. Si personne n’y voit d’objection, je propose que l’on commence ce jugement sans plus attendre. »

Canoall acquiesça, et les autres conseillers de même. Le doyen aveugle se contenta d’opiner du chef. Canoall se laissa tomber dans un fauteuil, regardant avec mépris les nains ; ces-derniers écoutaient sans ciller un des négociants lire à voix haute sur un parchemin la liste des crimes qui leur étaient imputés :

« -Ledit Ratirk Altiforge, bien connu de par notre ville, et ses gens sont convaincus de s’être rendu coupable d’une foultitude de méfaits dans et hors de notre cité, tels que détournement de convois, assassinats de citoyens, escroquerie sur les poids et mesures, spéculation et trafic d’armes, et non des moindres, complots contre le Conseil ! Plusieurs témoins sont prêts à comparaître, parmi lesquels Messire Canoall lui-même, bienfaiteur de notre ville…

-Nous n’allons pas tous les faire défiler, ou cela prendra l’année entière ! railla Valerin en se levant. Nous avons tous entendu à maintes reprises nombre de nos concitoyens se plaindre des agissements de ces étrangers barbus !

-Sans vouloir vous offusquer, hasarda Sévère, personne ne m’en a parlé jusqu’à aujourd’hui.

-Cette affaire ne vous concerne pas ! siffla Canoall.

-Hum, en tant que juge, commença Larin…

-Pas étonnat, trancha le prévôt, que personne en vous en ait fait part. Vous ne traitez guère avec les petites gens… Mais moi je connais mon peuple, et je sais qu’il a longtemps souffert des exactions de cette bande de brigands.

-C’en est trop ! s’emporta Ratirk. Un mot de plus et vous entendrez parler de la colère des nains, c’est moi qui vous le dit ! Vous salissez notre honneur sans raison… Continuez comme cela et c’est la guerre contre les montagnes que vous récolterez ! »

Derrière lui, les autres montagnards grommelèrent, tandis que les lanciers s’inquiétaient ; posant son regard sur le capitaine Altiforge, Valerin répliqua :

« -Vos menaces ne m’intimident pas ; je n’ai rien à ajouter.

-Avant de porter un jugement, déclara Siria, peut-être les laisserez-vous se défendre de ces accusations ?

-Morbleu, vous tenez donc à faire trainer en longueur cette affaire aussi longtemps que faire se peut ? Très bien ma jolie, puisque c’est vous je vais les laisser parler… Pas plus d’une minute. »

Siria lui jeta un regard ou se lisait tout à la foi reconnaissance, pitié et colère. Cet homme n’avait guère de galanterie, et toute cette affaire lui donnait la nausée. Cependant Ratirk regarda tour à tour dans les yeux chacun des conseillers, jusqu’à ce qu’ils se détournent. Même Canoall ne soutint pas le face à face et se retourna d’u nair agacé en lâchant :

« -Qu’il parle ou qu’il se taise, mais qu’il se décide !

-Vous êtes tous des hypocrites, dit le nain, plus fourbes encore que des orques et je m’y connais croyez-moi. Allez au Raktar, c’est tout ce que j’ai à vous dire. Puisse votre souvenir même quitter ce monde ! »

Valerin, qui s’était tourné vers une fenêtre et faisait mine de contempler la foule dans la rue, en contrebas, fit volte-face en persiflant :

« -Silence, nain ! Monsieur le juge, vous en avez entendu assez, il a fallu qu’il ajoute à la liste de ses exactions ces insultes imméritées ! Quelle peine décrêtez-vous pour ces bandits ? »

Sévère allait répondre, quand un garde à l’air contrit entra dans la pièce par la grande porte ; saluant Valerin, il bafouilla :

« -Excusez-moi, mais y’a là… M’sire le prévôt, un type qui veut vous voir. Faut qu’il vous parle au sujet d’ce voleur de chez Messire Canoall…

-Plus tard, mon ami, plus tard ! soupira Valerin, cela ne peut attendre ? »

Canoall au contraire bondit et empoigna le garde :

« -Quoi, quelqu’un qui… porte t-il un casque, de quoi a t-il l’air ?

-Ma foi, bredouilla le soldat, c’est un gars apothcaire, ou un truc du genre, vu qu’il porte l’habit de la confrérie.

-Et tu dis qu’il sait des choses sur mon agresseur de tantôt ?

-C’est c’qu’il dit, Messire !

-Prévôt, déclara Canoall, il faut l’introduire sur le champ.

-Ces affaires ne sont pas liées, protesta le vieil aveugle.

-Le vieux, hum ! Zimilus, se reprit Valerin, a tout à fait raison.

-Au contraire, je suis sûr que mon voleur était de mèche avec ces nains. C’est une occasion inespérée pour clôturer ces événements une bonne fois pour toutes ! »

Nhrôr réfléchit et se leva en déclamant :

« -Croyez-vous que nous ayons besoin d’un petit truand de foire pour accomplir nos sales besognes ? Nous avons agi seuls, il n’y avait personne avec nous !

-Des aveux en bonnes et dues formes, ricana le prévôt, plus besoin de chercher des témoins à présent.

-Mais il faut, insista Canoall en le regardant droit dans les yeux, il faut que nous prenions ce voleur, tu entends ? »

A cet instant la porte s’ouvrit en grand, et un milicien à moitié assommé tituba jusqu’aux pieds du prévôt. Dans l’embrasure se tenait Lamenoire, un manche de lance brisée dans chaque main. Sa bure d’apothicaire était déchirée en plusieurs endroits, et ses yeux flamboyaient. Apercevant Larin, il le salua bien bas en expliquant :

« -Voyant que l’on me faisait prendre racine, j’ai décidé de forcer le passage… »

Il aperçut alors Siria. Drapée avec grâce, elle soutenait son grand-oncle, la démarche ferme et élancée. Sa taille si fine était serrée par une ceinture de lin vert, et sa robe ocre brillait comme les feuilles de l’automne. Ses longs cheveux noirs couverts par un voile blanc descendaient sur ses épaules, mettant en valeur son visage délicat. Ses yeux surtout, d’un vert brillant comme l’émeraude, semblaient illuminer tout son être.

-Qui êtes-vous, inconscient, pour oser ainsi interrompre une séance du Conseil, et molester un de mes gens ? s’indigna Valerin. Tiré de sa rêverie, le rôdeur répondit :

-Mon nom ne t’apprendrai rien, prévôt, en revanche ceci intéressera quiconque a soif de vérité… »

Il tira de sa ceinture un parchemin roulé et attaché par une ficelle. Reconnaissant la missive, Canoall bondit en criant :

« -C’est lui, ce voleur ! Gardes, arrêtez-le ! Reprenez-lui mon papier ! »

Les subordonnés se précipitèrent, l’arme à la main. Les nains en profitèrent alors pour courir sur eux et les renverser, en mettant plus d’un à terre. Larin et Sévère dégainèrent leurs épées, et se portèrent aux côtés du rôdeur qui esquivait les coups avec ses deux longs bâtons. Zimilus, le vieux malzarien, éleva la voix aussitôt :

« -Ne versez pas le sang ! tes-vous des bêtes, pour vous battre de la sorte ?

-Il a raison, ajouta Siria, à quoi riment ces empoignades ? Laissez parler cet homme, il sera toujours temps de s’emporter ensuite !

-Assez ma belle, lui répondit Valerin, cela ne vous regarde pas ! »

Zimilus, quoique aveugle depuis longtemps, portait toujours au côté sa fidèle épée. D’un seul mouvement, la sœur de Larin la tira du fourreau et la pointa droit sur le cœur du prévôt et dit :

« -Maintenant, cela me regarde t-il ?

-Assez joué, fit l’autre en souriant, je vous préfère un verre à la main. Repose cela avant de blesser quelqu’un.

-Prévôt vous êtes, dit Larin, mais cela ne vous donne pas le droit de railler ma sœur.

-Tu serais étonné de voir le chose que cela permet, jeune homme.

-On joue carte sur table à présent ? » s’étonna Sévère.

Un instant de flottement, puis Valerin haussa les épaules :

« -Très bien. Qu’il lise ce papier, et que l’on en finisse !

-Mais… hasarda Canoall.

-on ne discute pas les ordres du prévôt, dit Zimilus. »

Lamenoire jeta un terre une de ses perches et déplia le bout de parchemin en lisant à voix haute :

« Je soussigné Canoall fils de Zamilrod, reconnaît avoir inventé de mon propre chef tout ce qui est retenu contre Ratirk Altiforge, seigneur nain des Monts de Mort, et tous les siens. J’avoue avoir manigancé toutes ces accusations, et ce dans le but d’affermir mon pouvoir sur Malzar. Je me repends, et suis prêt à accepter toute punition qu’il plaira aux juges de m’infliger. Puissent les Seconds me pardonner le sang qui alourdit ma conscience ! »

La lettre se terminait par une signature hâtive, et un cachet de cire indiscutable. Tous se retournèrent vers Canoall, qui tremblait de rage. Mais avant qu’il ait pu dire un mot, Zimilus prenait la parole :

« -Ce sont là de graves confessions ; qu’en dis-tu mon neveu ?

-Qu’un homme reconnu coupable d’une telle forfaiture ne mérite pas de vivre dans notre ville, répondit Malzar.

-C’est une machination ! protesta Canoall. Tout cela n’est qu’un tissu de mensonge pour ternir ma gloire… »

L’un des conseillers, le visage éclairé par un profond sentiment de revanche, le regard en murmurant :

« -Maintenant je comprends où étaient passées mes cargaisons de ce printemps… C’est toi, n’est-ce pas ?

-Misérable traître ! » rugit Canoall, et il saisit sa gorge pour l’étrangler. Reculant sans fausse émotion, Valerin s’écarta et ordonna :

« -Gardes, saisissez le sire Canoall, et empêchez-le de nuire encore à autrui !

Deux soldats empoignèrent ledit sire et lui plaquèrent les mains dans le dos, sourds à ses protestations :

« -Non, non ! Vous n’avez pas le droit !

-Tu n’es pas encore maître en ces lieux, mon cher !

-Comment pouvez-vous croire cet étranger ?

-C’est ta main même que je crois, répondit le prévôt, debout derrière la table et remplissant lui même son verre. Comment expliques-tu ce mot signé par toi-même ?

-Un faux ! cracha l’autre.

-Très bien, déclara Lamenoire, si c’est nécessaire je suis prêt à me battre pour prouver mon bon droit. C’est un duel à mort que tu veux donc, misérable ?

-Plutôt mourir que souffrir l’humiliation de l’exil ! rétorqua Canoall.

-C’est pourtant ce que tu connaîtras, répondit Sévère.

-Parfaitement, ria Valerin en buvant de son vin doré. Il est inutile de risquer la vie d’un étranger pour prouver ce que chacun reconnaît être la pure vérité. Prenez tous notes que je décrète la peine du Bannissement à l’encontre de Canoall fils de Zamilrod. A partir de demain matin, quiconque le verra dans les rues de notre bonne Malzar sera libre de lui faire subir le châtiment qu’il voudra.

-Vous le regretterez ! hurla Canoall, entraîné par les deux gardes au dehors. Les deux battants se refermèrent avec un claquement sec, et l’on n’entendit plus que l’écho du rire moqueur de Valerin dans la pièce du Jugement.

Modifié par Shas'o Benoît
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C’en trop ! s’emporta Ratirk. Un mot de plus

Il manque un 'est'

-Ne versez pas le sang ! tes-vous des bêtes, pour vous battre de la sorte ?

Il manque un 'e'

C’est pourtant ce que tu connaîtra, répondit Sévère

Il manque un 's'

Bon pas mal ce petit passage :skull: Meme si je le trouve un peu violent Lamenoire alors qu'il lui aurait suffi d'attendre :wink: Mais ce n'est que détail ! Le procès est bien mené, j'ai pas de reproches particuliers à faire :wink:

mais qu'y puis-je

Bosser plus vite :shifty:

@+

-= Inxi =-

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Fautes corrigées... Très bien, almors essayons d'accélérer le rythme :D voilà la suite :

Valerin reposa son verre ciselé et désigna les nains :

« -Vous êtes acquittés, étrangers ! Gardes, libérez-les de leurs chaînes. »

Puis se levant de soin siège, il déclara :

« -La nuit est tombée, ou peu s’en faut. Demain commence la Foire aux Racines, aussi je vous conseille de vous reposer : comme d’habitude, la fête sera exceptionnelle. Du reste, la journée a été longue. Je déclare la séance levée : je souhaite à tous une nuit réparatrice. »

Zimilus et Sévère s’inclinèrent, et firent signe aux voyageurs acquittés de les suivre. Ils traversèrent les couloirs enténébrés par la nuit, le doyen en tête guidé par Siria, et Zimilus parla en ces termes :

« -Maintenant que le jour est à sa fin, je vous propose à tous d’être nos hôtes pour cette nuit, et les jours à venir si cela vous tente. Notre maisonnée jouxte une auberge qui m’appartient : vous aurez chacun chambre et repas.

-Voilà qui est très généreux de votre part, commenta Ratirk en ôtant son bonnet pour le saluer. Mais que nous vaut tant de bonté, après nous avoir déjà sauvé la vie ?

-Bien, c’est la moindre des choses ! Grâce à vous, nous voilà débarrassés d’un des plus grands gredins de la région… Enfin presque. Il risque d’y avoir du trouble demain matin. Mais Valerin n’est pas naïf. Il doit déjà planifier l’affaire.

-Comment cela ? s’étonna Lamenoire.

-Canoall aura sûrement du mal à quitter Malidan de son plein gré, expliqua Sévère. Valerin va prendre des mesures pour lui forcer la main, à n’en pas douter.

-Mais s’il est banni, il ne peut…

-Le bannissement n’est rien s’il n’est pas garanti. Bien que disgracié, il possède encore de nombreuses richesses et une petite troupaille prête à faire ses quatre volontés.

-Ses gardes du corps ne feront pas le poids face aux miliciens, répondit Siria. Et puis il ne se risquerait pas à déclencher un conflit le matin même de la Foire ; il se mettrait définitivement la population à dos.

-Très juste, approuva l’aveugle. Voilà des paroles pleines de bon sens. »

Le groupe sortit du palais pour passer la cour intérieure et franchir le portail. Une dizaine d’hommes En tuniques jaune pâle et aux boucliers de fer attendaient au poste de garde, et emboîtèrent le pas à la troupe ; chacun portait une épée à la ceinture et élevait une torche, éclairant la route sinueuse entre les maisons. Sévère rassura aussitôt ses compagnons :

« -Des hommes de notre clan, dévoués et courageux. Mais cette protection n’est pas nécessaire, car notre demeure est à deux pas d’ici. »

Ratirk serra la main de Lamenoire et dit :

« -Merci à toi aussi… Lancevive. Du bon travail, et moi et mes nains, nous te serons reconnaissants tant que nos barbes pousseront.

-Merci à toi aussi, Ratirk, et puisse tes cavernes regorger de trésor ! Mais je n’aurai rien pu faire sans ces courageux membres du clan de Zimius…

-Mais nous n’avons fait que notre devoir, dit Sévère. Voici notre foyer, puissiez-vous vous y sentir comme chez vous. »

Il montra de la main un manoir assez sobre, pavoisé aux mêmes couleurs jaune et ocre. A côté de l’édifice en pierre, défendu par quatre tourelles, une auberge rustique s’appuyait, tranchant avec la grandeur voisine. Sévère frappa à la porte quatre coups brefs et le portier l’ouvrit, laissant entrer toute la troupe dans le bâtiment.

A peine le seuil franchi, Zimilus héla ses gens :

« -Olà, fidèles, préparez la table pour une quarantaine de convives affamés, et comptez assez de chambres pour nos hôtes. »

Sévère donna ses instructions à leur soldatesque, tandis que Larin guidait les nouveaux venus dans la vaste demeure. Le modeste logis s’étendait sur deux ailes reliées par un corps principal et comptait deux étages aussi vastes. On y trouvait écuries, entrepôts, cellier, cuisine, chambres et salons, sans compter un arsenal, une forge, et un lavoir alimenté par une source jaillissant de la roche au milieu d’une petite cour intérieure. Du premier étage, un couloir ouvrait la voie sur l’auberge d’à côté, ce qui permettait d’aller d’un bâtiment à l’autre sans devoir sortir dans la rue. L’ensemble formait une sorte de monde replié sur lui-même, capable de soutenir un siège face à une petite bande armée.

« -Cela a déjà été le cas du temps de Zimius, frère aîné de Zimilus, expliqua Larin. Mais de nos jours, la prévôté a acquis plus de moyens, et notre forteresse ne tiendrait pas face à une armée bien organisée. Du reste, c’est la raison pour laquelle nous ne nous élevons guère contre Valerin. »

Sévère mena bientôt toute la compagnie jusqu’à une large salle à plafond bas, faisant office de salle à manger. Ratirk et ses gens, ainsi que tous les membres de la famille et Lamenoire prirent place, et les domestiques ne tardèrent pas à apporter les mets. La table se chargea de gibier inconnu du rôdeur, mais ce dernier y goûta avec curiosité. La viande était savoureuse et bien assaisonnée. La boisson se résumait à de l’eau, ou du vin allongé d’eau, mais personne ne s’en plaignit. Les convives devisèrent avec amitié, oubliant pour un temps les soucis du vaste monde. Ratirk parla avec entrain de ses affaires, qui pourraient bientôt reprendre. Larin expliqua qu’il participerait aux jeux nautiques le lendemain, et proposa à Lamenoire de s’enrôler dans son équipe, tout en lui expliquant les règles :

« -Un événement grandiose, Lancevive, tel que tu n’en as jamais vu ! C’est une compétition acharnée, dont le trophée est une magnifique œuvre d’art, une épée sertie de diamants que nous apporte chaque année un elfe venu d’on ne sait où. Le principe est simple : chaque bande dispose d’une embarcation, et une bataille navale organisée entre les rives de la rivière, dans l’enceinte de la ville, décide des vainqueurs. Bien entendu, il est interdit de mettre à mort un adversaire : le premier sang versé fait foi de victoire, et ceux tombant à l’eau sont disqualifiés. Cela ne tente pas ?

-Non, pas trop… Hélas je crois que malgré toute votre bonté, je ne resterai pas longtemps ici.

-Tiens, vous partez Lancevive ? s’étonna Siria. Et pour quelle destination ?

-Je ne sais pas encore, ma dame. Je cherche une chimère, et je ne sais si j’atteindrai mon but.

-Vous semblez avoir là une histoire à nous conter, rôdeur, nota Zimilus. Quelle est-elle ?

-C’est un sombre sujet, et je m’en voudrais de gâcher la bonne humeur.

-Fadaises ! s’exclama Khrôr. Cette histoire n’effraya pas des nains en tout cas.

-Je serais curieux de savoir, ajouta Siria.

-Certes, et moi donc ! » ajouta son frère.

Lamenoire soupira et se mit à raconter son histoire : il décrivit tout les événements depuis que Nommiard était revenu dans les Landes pour y semer mort et destruction. A ce nom, Zimilus crispa sa mâchoire et les nains murmurèrent entre eux. Cependant le rôdeur continua son récit, racontant en détail la chute de Malzar, jadis capitale des Landes, et la fin tragique du siège. A l’épisode de la forêt, il affirma cependant que Lamenoire fut tué par les loups, tandis que lui, Lancevive, déchiré par la tristesse, du se résigner à se rendre à Raturn.

Continuant de décrire la longue série de ces lugubres événements, il parvint à son arrivée à Malidan, et aux faits et gestes des derniers jours. L’heure s’était bien avancée, et Sévère hocha de la tête en demandant :

« -Une sombre affaire en vérité. Et ce Donomâr, où se trouve t-il ?

-J’espérais que vous en auriez entendu parler, avoua Lamenoire.

-Jamais de ma vie, déclara Zimilus, et je peux vous garantir qu’aucun Malidanien non plus, à n’en point doûter.

-Mais vous, Ratirk Altiforge, demanda Larin, n’avez-vous pas quelque indice ?

-Toute cette histoire de la Pierre ne vous concerne pas de toute façon, humains.

-Mais, répondit Lamenoire, c’est vous-même qui m’avez dit…

-La Pierre permettrait de rendre espoir à toute une nation, c’est vrai. Mais c’est au peuple des nains des Monts de Mort qu’elle revient, si jamais elle doit être retrouvée un jour. En fait, je m’en veux même de vous avoir donné de faux espoirs, Lancevive. Si vous voulez mettre la main sur le Donomâr, vous devrez y parvenir par vos propres moyens, et peu de gens pourront vous aider. Ce que je sais, je vous l’ai déjà dit : c’est au sud que se trouve la Pierre, et c’est là qu’il faut chercher. C’est tout. »

Lamenoire eut un sentiment désagréable, comme un marteau qui l’écraserait sur l’enclume. Ratirk se concentrait maintenant sur son verre et ne le regardait plus, chuchotant quelques mots étranges dans sa barbe fournie. Nhrôr, Khrôr et leurs acolytes faisaient semblant de rien, tandis que Sévère et Zimilus semblaient perdus dans leurs pensées. Larin seul semblait éprouver de la commisération, et Siria… Ses yeux le regardaient en coin, durs comme le fer, presque méfiants. Pourquoi ce regard froid et distant ? le rôdeur baissa la tête et dit :

« -Très bien, je comprends. Si vous n’y voyez pas d’objection, je vous quitterai demain à l’aube. Une longue route m’attend.

-Moi j’y vois une objection ! rétorqua Zimilus. Je souhaiterai que vous restiez ici, au moins jusqu’à ce que Canoall ait définitivement quitté l’enceinte de la ville.

-Et restez au moins jusqu’à la fin de la Foire aux racines, renchérit Sévère. Vous avez bien besoin d’une pause avant de reprendre votre périple. »

Après un temps, Lamenoire acquiesça :

« -Soit, je vous sais gré de tant de largesse messires, votre hospitalité semble sans fin.

-C’est là la marque des fils de Zimius ! répondit le juge en riant. Mais l’heure est tardive, chers hôtes. Suivez-moi, je vais vous accompagner jusqu’à vos appartements, où vous pourrez tous goûter un repos bien mérité. »

Modifié par Shas'o Benoît
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Ils traversèrent les couloirs enténébrés par la nuit, le doyen en tête guidé par Siria, et Zimilus parla en ces termes :

J'aurai mis : Ils traversaient les couloirs enténébrés par la nuit, le doyen en tête guidé par Siria, quand Zimilus parla en ces termes :

avoir quelque histoire à nous conter, rôdeur, nota Zimilus

Le quelque me gêne, je trouve ca dommage l'utiliser alors qu'il marquerait plutot le pluriel :huh:

Lamenoire soupira et se mit à raconter son histoire : il décrivit tout les événements depuis que Nommiard était revenu dans les Landes pour y semer mort et destruction. A ce nom, Zimilus crispa sa mâchoire et les nains murmurèrent entre eux. Cependant le rôdeur continua son récit, racontant en détail la chute de Malzar, jadis capitale des Landes, et la fin tragique du siège.

Ca me rappelle de vieux souvenirs ! Ca parait si loin ! :P C'est marrant de voir tout le chemin que tu as parcouru depuis !

Très bien ,je comprends. Si vous n’y voyez pas d’objection

Un petit bug de virgule

Bon sinon c'est pas mal ! Et tu sembles enfin te remettre a poster convenablement ! Que ce soit en taille ou en intervalle ( je dis presque parce que j'ai tellement envie de savoir la fin :D )

Bon bah j'ai que des encouragements et je pense qu'il va se passer un truc à la fete le lendemain ! Enfin j'attends de voir ^_^ !

@+

-= Inxi =-

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Arg... ai passé deux après-midi à lire tous ca...

Je me demade comment j'ai pu passé à coté d'un texte aussi bien aussi longtemps

Et je trouve le tout achment bien, surtout que ca fait plaisir de trouver un autre fou s'inventant son monde(malheureusement, je n'ai ni ton talent, ni l'approfondisme de ton monde a ce que j'en ai lu dans cette première histoire(mais bon, je n'en suis qu'au début de sa création donc...))

Mais malgré cela, je me dois de signaler un défaut qui m'a quelque peu tracassé:

Ton personnage est quand même un peu bourrin, il est loin d'être un grosbill, mais il est plutôt un "survivor". Il fait deux bastons titanesques qui sont les deux un désastre total pour son armée, sans oublier deux jours inconscients dans la neige(Mais ça ça passe mieux que le reste, c'est le côté magique des mondes magiques) et en sort sans grande blessure(je veux dire "amputation" ben vi, il en ressort a moitié mort, mais tjrs entier et il s'en remets un peu vite...). Pour la première ca passe, la raison de sa survie est bien justifiée, bien qu'on puisse y trouver des doutes, mais quand on lit la deuxième, ça reste en travers de la gorge et du coup ça rend les deux pas très crédibles, en tout cas à mon avis. ^_^

Sinon, je suis d'accord avec Ilarion, le coup de Vulniaf est vraiment gros, surtout qu'on en parle plus du tout après...

Je me souviens que j'avais autre chose en tête hier soir, mais là je sèche...

Sinon, une question qui me turlupine depuis les grottes:

Ca ressemble a quoi un kobold? Un gobelin ressemblant plus à un humain qu'u orque?

Le lapin, qu'y a été motivé pour recommencer à écrire :D (à votre grand malheur à tous :huh: ...), et qui n'a plus qu'une chose à dire: la suite et plus vite que ça(J'adoooooooooore... ...seulement...)

@+

Modifié par the rabbit
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Merci Inxi pour les fautes, et salut au nouveau lecteur ! :P Félicitation pour ton courage, si tu as décidé toi aussi de créer ton univers, parce que c'est du boulot, et sincèrement je doute qu'il y ait assez de temps en une vie pour dire tout ce qu'on voudrait dire...

Bien désolé que tu trouves Lamenoire un peu bourrin. C'est sûr, 'est pas u ntype ordinaire, c'est un rôdeur choisi par un sage, et... Bon je n'en dirais pas plus. Si tu tiens vraiment à ce qu'il soit blessé, heu, va falloir que je trouve un moment propice... T'inquiètes pas, il ne restera pas indemne jusqu'au bout de toute façon. :D

Sinon, ben Vulniaf était là. les coups de bol, ça existe non ? :evilgrin: De toute façon on peut dire que sa tribu écumait la région à traquer les kobolds, donc bon, forcément ils trainaient pas trop loin de l'entrée des tunnels.

Personnellement, je vois les kobolds comme des intermédiaires entre les gobelins et les chiens sauvages. Ils poussent des aboiements et combattent parfois aux côtés de Canibals ( qu ieux sont des humanoïdes à tête de chien ). VOilà pour le fluff perso... Maintenant je crosi que dans baldur's gate, les kobolds sont aussi des sortes de chiens évloués, puisque les chamans gobelisn aboient. :clap:

Maintenant place au texte, un ( trop ? ) court passage :

Lamenoire boucla son ceinturon et sortit de sa chambre en coup de vent, puis passa le couloir qui menait au château. D’après les fins rayons transperçant les fenêtres, la matinée était encore peu avancée. Le rôdeur descendit l’escalier en silence et se retrouva dans la cour intérieure. Quelques arbres poussaient entre les murs, entourant de leurs branches le petit carré de verdure. Au centre, la fontaine s’écoulait joyeusement dans un bassin de pierre blanche. Regardant le petit torrent s’écouler, il se prit à penser à Doubleserre, qui s’élançait dans le ciel comme cette onde sur la terre. Tous les souvenirs évoqués la veille se faisaient plus durs sous la lumière du jour, et ne rendaient que plus cruelle la triste vérité.

« -Ordre des Landes, qu’es-tu devenu ? gémit-il à mi-voix. Ô toi Faucon, revient pour sauver ton peuple… »

Perdu dans ses rêveries, il n’entendit pas Siria s’approcher. S’arrêtant deux pas derrière lui, elle dit :

« -La table est servie, Lancevive. Nous vous attendions. »

Sursautant, Lamenoire se retourna aussitôt : habillée d’une robe fourrée de renard, ses longs cheveux noirs courant sur ses épaules, elle était éblouissante dans la lumière du jour naissant ; détournant les yeux, elle ajouta :

« -Il faut nous hâter, il paraît que Canoall fait des siennes… »

Revenu à la réalité, Lamenoire la suivit jusqu’à la salle à manger. Quelques nains encore ensommeillés arrivaient des couloirs, mais bientôt ils furent tous réunis autour de la tablée, à manger en silence les mets cuisinés. Les discussions se résumèrent à des bonjours courtois et quelques bavardages de politesse. A la fin du repas, Zimilus déclara :

« -Un messager de Valerin nous a prévenus que Canoall s’était emmuré dans sa maison, avec tous ses gens. Peut-être cela a t-il évolué, mais mieux vaut être présent, car rien n’est plus dangereux qu’un sanglier acculé et blessé. De quoi il retourne, il faut le savoir. Moi, je resterai ici avec Siria pour organiser les derniers préparatifs de la fête, pour ceux qui incombent à notre mesnie. Mais soyez prudents ! »

Sévère acquiesça et se leva, bientôt imité par tous les convives. Chacun ramassa qui sa hache, qui son épée, puis la troupe sortit de la vaste demeure, saluée par le vieillard et la jeune fille. Les rues étaient maintenant décorées comme il se doit, se parant de tentures de soie posées la veille, et les premiers étals s’ouvraient déjà aux curieux. Insensible à cette effervescence naissante, les voyageurs poursuivirent leur route à travers les places chatoyantes et les ruelles enrubannées. Il ne fallut pas longtemps avant qu’ils n’approchent de la résidence du banni. Une bande de miliciens dirigée par un sergent d’armes salua les juges, et s’écarta pour les laisser passer. Valerin, monté sur un destrier à la robe noire, leva la main à leur arrivée :

« -Bonjour à vous messires, vous arrivez juste à temps pour les voir défiler !

-Comment cela ? s’étonna Larin.

-Canoall abdique enfin, comme nous l’avions tous espéré, expliqua le prévôt avec une joie manifeste. Voyez, il sort de son antre… Ecartez-vous ! »

Les portes de l’écurie s’ouvrirent en large, laissant passe Canoall fils de Zamilrod. Entièrement vêtu de plaques d’armure, et la tête protégée par son heaume d’acier, il chevauchait fièrement, portant l’étendard de sa famille : d’or au Corbeau sable fondant, et quatre chevaliers l’escortaient, le protégeant de leurs larges écus. A leur suite allaient les hommes de main en désordre, une soixantaine de sbires à la cape rouge et au regard retord.

« -Ahah ! Malidan sera aussi débarassée de nombre de ces mécréants… murmura Sévère. Dites-moi, prévôt, vont-ils traverser la ville dans cet équipage ?

-Jusqu’à ce qu’ils aient passé la grande porte, oui. Ne vous inquiétez pas, j’ai tout prévu. »

Valerin disait vrai : emboîtant le pas aux bannis, tous progressèrent vers le quartier ouest, passant par de larges rues. A chaque carrefour, plusieurs dizaines de lanciers gardaient les directions transversales, obligeant Canoall de continuer droit vers le portail de la ville. Ils arrivèrent devant l’entrée fortifiée, et le fils de Zamilrod jura. Sur le parapet et les remparts, plusieurs archers, l’arc à la main, guettaient ses moindres gestes, parés à tirer. Eperonnant sa monture, il partit au galop, entouré de ses quatre gardes du corps. Sa bande se mit aussitôt à courir, pour ne pas rester en arrière. Bientôt, le souffle court, la totalité de la petite armée se retrouva hors de l’enceinte, sur les bords du fleuve bleu. Revenant au pied de la muraille avec ses gardes du corps, Canoall avisa les spectateurs sur les créneaux : Sévère, Larin, Valerin, ce Lancevive et ces nains le regardaient sans mot dire, du haut des remparts. Tremblant de rage, brandissant son oriflamme, il s’écria :

« -Nous n’en resterons pas là, messires ! Ma revanche sera mûrement réfléchie et sans pitié !

-Tes bravades ne nous effraient pas ! rétorqua Valerin. Tu n’as plus aucun pouvoir en ces lieux. Maintenant, hors de ma vue ou je te fais abattre comme un chien ! »

Pour toute réponse, Canoall baissa d’un coup son étendard. A l’instant, un des chevaliers saisit un javelot et le lança de toutes ses forces sur Lamenoire. Vif comme un cerf, le rôdeur sauta de côté et échappa au trait meurtrier. Avant que Valerin ait pu crier un ordre, les archers avaient décoché leurs traits : les boucliers des cavaliers protégèrent leur maître, mais l’un d’eux vit deux flèches lui transpercer le bras, malgré son haubert. Etouffant sa douleur, il rejoignit Canoall qui s’éloignait déjà en proférant de nouvelles menaces :

« -Je n’ai pas pu t’avoir aujourd’hui, étranger, mais un jour je danserai sur ta tombe ! »

Valerin ricana en hochant de la tête puis redescendit, et enfourcha son étalon et lançant :

« -Il me reste encore ceci et cela à mettre en ordre ; j’espère que l’on se retrouvera cette après-midi pour les jeux nautiques ?

-Sans faute, acquiesça Larin.

-Alors, bonne matinée ! »

Tandis que la soldatesque retournait dans ses casernes, le jeune homme proposa à ses compagnons :

« -Allons déjà sur les rives de l’Elezar : les grands feux vont être allumés, et nous pourront assister aux premières réjouissances.

-Un instant mon fils, dit Sévère, ne vois-tu pas un visiteur sur la route ? »

En effet, une silhouette se profilait au détour de la route. Bientôt tous purent distinguer l’allure balancée et reptilienne d’un squal : il s’agissait bien d’un squal armé en tout et pour tout d’un bâton de route. Sur ses épaules fuyantes était bouclée une longue cape en fourure brune et épaisse, protégeant sa peau écailleuse du froid mordant. Vêtu de la tête aux pieds d’habits aussi chauds qu’épais, il frissonnait pourtant et marchait d’un pas lent et posé, pour économiser sa chaleur.

Avançant jusqu’à lui, Sévère s’inclina et annonça :

« -Rema Peaudargent, des Miasmes Rouges, en personne ! Soyez le bienvenu à Malidan.

-Merssi beaucoup à vous, Messsire Ssévère, répondit-il en s’inclinant à son tour, de sa voix serpentine. Tous le plaisir est pour moi. mais dites-moi, était-cce Ssire Canoall ausssi durement chasssé de votre ville, et que j'ai vu ss'éloigner dans les plaines ?

-Tout à fait, mais c'est une histoire que je vous narrerai tantôt. Chers amis, voici Rema, qui est le grand arbitre des joutes nautiques, expliqua le juge. Un de mes confrères, en quelque sorte.

-Il vient chaque année depuis sa patrie du sud-est pour vérifier la bonne marche des événements, ajouta Larin.

-Pardi, cc’est que cces jeux ssont une invenssion de mon peuple ! répondit t-il en gonflant sa poitrine d’un blanc laiteux. La première Joute a été réalisée ssous le règne de Leazak Torkran, pendant l’hiver de l’an treize mille deux cents…

-Merci pour toutes ces précisions, le coupa Sévère. Mais inutile de rester là, sur le perron de notre belle ville. Venez donc céans, et nous parlerons tout en rejoignant les bords de notre bien-aimé fleuve bleu. »

Tous se remirent donc en route, Sévère en tête, écoutant son fils discuter avec ardeur des joutes des années précédentes avec le vieux squal. Lamenoire cependant, se tourna vers Ratirk : mais le capitaine nain coupa court à toutes questions :

« -Inutile, grogna t-il, j’ai dit ce que je savais. Personne ne devrait rechercher le Donomâr, hormis les nains et les hommes de pierre. Mais ces-derniers n’ont pas reçu les oracles, et s’en soucient comme d’une légende passée. Non, personne, pas même les dryades ou les hommes.

Quant à ce lézard sur deux pattes, cela m’étonnerait qu’il sache quoi que ce soit : lui et les siens n’en ont même jamais entendu parler. »

La troupe arriva sur les bords de la rapide rivière, où les barques de pêche semblaient s’être volatilisées. Pendant la nuit, les vaisseaux de haute mer de la ville étaient revenus de leurs voyages, après plusieurs escales en aval. Maintenant parés à la grande fête des racines, ils couvraient leurs flancs de banderoles aux couleurs de leurs camps. Il s’y trouvait un grand voilier pour chaque famille concourant, et celle de Zimius ne faisait pas exception. Montrait une vaillante nef à la voile d’un jaune passé, Larin déclara :

« -Voici mon navire, et je compte bien gagner avec ce bon vieux Truand-des mers ! »

Mettant ses mains en porte-voix, il cria à l’adresse du bateau :

« -Ola, du navire ! Le capitaine est t-il là ?

-Certes, et le sabre à la main ! »

Un homme bossu à la tête coiffée d’un vieux tricorne apparut sur le pont, arborant fièrement à la ceinture uen longue rapière. A la vue de Larin, il s’écria :

« -Salut à vous, jeune loup de mer ! Paré pour l’affrontement de tantôt ? »

Hochant de la tête, Sévère expliqua :

« -C’est un vieil ami de la famille, un rusé marin qui connaît l’art de la piraterie sur le bout des doigts. Avec lui pour compagnon, nous avons toutes les chances d’emporter la victoire.

-L’art de la piraterie ? s’étonna Lamenoire. Curieuse fréquantation pour des juges.

-C’est vrai, mais ce pirate-là fait la chasse aux galères du Nord, ce qui est tout à fait honorable.

-Pour ça, avoua Lamenoire, cela est même assez remarquable. Les corsaires de la Côte Nord ont toujours été un fléau pour mon peuple. »

De son côté, Rema regardait avec respect les flancs de la nef, tout en commentant :

« -Chaque année, je m’émerveille devant la taille de vos embarcations. Dans mon pays, la Grande Eau Salée n’existe pas, et nos fêtes se contentent de radeaux bien plus modestes ; mais le cœur en nous manque pas, et les combats sont acharnés !

-nous allons vous montrer que les hommes aussi savent faire preuve de courage ! » s’exclama Larin.

Cependant les gardes de la ville avaient dégagé tout le long de la berge de vastes aires de sable, sur lesquelles ils empilaient des bûches de bois morts, gardées à cet effet dans les entrepôts de la ville. Préparant de grandes piles de souches et autres billots, ils rassemblèrent ensuite des brassées de branches pour créer de gigantesques pyramides de planches et rondins enchevêtrés. Les officiers apportèrent ensuite des torches et l’on mit le feu à de petits foyers aménagés à côté de chaque échafaudage.

« -Ce soir, nous mettrons le feu aux pyramides, dit Sévère. La Foire aux racines se conclut toujours par le traditionnel Fleuve de Brasiers. »

Modifié par Shas'o Benoît
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« -Ordre des Landes, qu’est-tu devenu ? gémit-il à mi-voix.

Ben il est devenu... Il a pas la santé ! :P Bon ce jeu de mot inutile pour dire que 'est c'est sans 't' :D

puis redescendit et enfourcha son étalon et lançant :

pas 'et' mais 'en'

Sinon c'est pas mal ! Ma seule remarque concernera la fuite de ville. Déjà, je sais pas à combien de mètres on peut lancer un javelot, mais je dirai dans les 80 ! Ca me parait raisonable :P Et un arc peut aateindre quoi ? Facilement 200 m ! Ensuite une voix ca a une portée de 150m, je trouve ca deja pas mal ! Donc en fait, je dirai qu'il y a un probleme dans les distances :P Essaye de revoir tout ca :D Parce que tout le monde aurait du se faire cribler de flèches la :evilgrin:

Bon donc comme je le disais, à part ca, rien ! Suite ! :clap:

@+

-= Inxi =-

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Félicitation pour ton courage, si tu as décidé toi aussi de créer ton univers, parce que c'est du boulot, et sincèrement je doute qu'il y ait assez de temps en une vie pour dire tout ce qu'on voudrait dire...

Vi c'est vrai, mais je suis un chanceux et j'ai pas mal de temps libre chaque jour (aah... vive le gymnase :clap: ).

Je posterais peut-être un de mes textes ici(mais j'attends d'avoir bien défini l'histoire pour donner un truc bien construit(ou en tout cas mieux que Bartenburg)). Je te préviesn tout de suite, mon style devrait aussi quelque peu ressembler à Tolkien(avec des vers pour endormir Inxi :P ), même si je n'atteindrais jamais son et même ton niveau, j'espère que tu ne le prendras pas mal :) .

Bien désolé que tu trouves Lamenoire un peu bourrin. C'est sûr, 'est pas u ntype ordinaire, c'est un rôdeur choisi par un sage, et... Bon je n'en dirais pas plus. Si tu tiens vraiment à ce qu'il soit blessé, heu, va falloir que je trouve un moment propice... T'inquiètes pas, il ne restera pas indemne jusqu'au bout de toute façon. 

Il y a interêt oui! lol.

Il n'est pas bourrin, et d'ailleurs je t'en félicite, c'est parfois difficile en mettant un personnage expérimenté :P , comme je te l'ai déjà dit, juste un peu trop "survivor" :wink: et il n'est pas obligatoire de modeler ton personnage à mes abjectes désirs de manipulateur :evilgrin: .

Merci pour la description des kobolds, grmbl... je les imaginais pas vraiment comme ça, grmbl... mais bon, ça fais rien, je ferais deux races de gobelins -_- .

Déjà, je sais pas à combien de mètres on peut lancer un javelot, mais je dirai dans les 80 ! Ca me parait raisonable  Et un arc peut aateindre quoi ? Facilement 200 m !

Je pense plutôt dans les cinquante avec un javelot en le lançant avec précision et encore...

Pour l'arc, je pense pas que tu puisses dépasser les 150 avec beaucoup de précision et deux cent mètres, je pense que c'est déjà la portée limite d'un arc "normal". Les 300 mètres, limite ultime des arcs, n'ont été atteints qu'avec des arcs longs qui nécessitaient un entraînements dès le plus jeune âge et n'étaient pas des plus précis(mais en tir sur des formations: mortel...). Donc comme j'imagine ces archers moins "optimisés" -> 120-150 mètres plutôt.

Le Lapin, la minute technique.

Sinon, ce fleuve bleu doit être vraiment large pour pouvoir contenir des bateaux de la taille que tu nous les présentes. Il serait bien de décrire un peu plus ce jeu, parce que là, on ne comprend pas vraiment comment cela fonctionne(ou en tout cas moi...). Mais j'aime tojjours autant, et on attend la suite, maintenant!

Vala les deux commentaires que j'avais oublié la dernière fois:

-Le manque de précision: Dans la dernière bataille contre Nommiard(j'adore ce nom pour un nécro, ca le fait bien :P ), on a l'impression que le combat engage des forces de environ mille hommes. Tandis que quand ils pataugent dans les marais, on a l'impression qu'ils ne sont seulement qu'une centaine voire deux cent. Ca pose un problème de "concordance"(pour une fois que c'est pas de temps verbaux :D ), et personnellement, ça m'a troublé un peu, même si (si je me souviens bien) tu l'as dit quand ils quittent les Mangrove de souffre, c'est un point trop éloigné de la bataille pour que ça reste vraiment clair.

- :D Je suis grave, je réussis à oublier un de mes commentaires en écrivant l'autre, aa... salop**** de cervelle delapinlapton.gif. J'editerais après si je m'en souviens...

@+ Lapin Lapin: toujours

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Voilà voilà cher archer pinailleur, j'ai corrigé les fautes du moins je pense...

:D ça me fait penser à la question de l'elfe dans Naheubeuk :

"-A quelle distance peut tirer un elfe vert des bois avec arc elfe composite etc..."

Il me faudrait une bague de dextérité qui marche -_-

Vi c'est vrai, mais je suis un chanceux et j'ai pas mal de temps libre chaque jour (aah... vive le gymnase  ).

Le gymnase ?? Le Gymnasium, lycée en allemand, c'est ça ? :P

Je posterais peut-être un de mes textes ici(mais j'attends d'avoir bien défini l'histoire pour donner un truc bien construit(ou en tout cas mieux que Bartenburg)). Je te préviesn tout de suite, mon style devrait aussi quelque peu ressembler à Tolkien(avec des vers pour endormir Inxi  ), même si je n'atteindrais jamais son et même ton niveau, j'espère que tu ne le prendras pas mal  .

QU'attends-tu pour le poster grand timide ? Je suis végétarien, je ne mange jamais de civet ! :P Et je ne vois pas pourquoi je serais en colère, ou jaloux. Au contraire, je suis très flatté que tu me considères comme un modèle B)

il n'est pas obligatoire de modeler ton personnage à mes abjectes désirs de manipulateur  .

Ouh, tout à fait d'accord, mort aux abjects désirs, chers lecteurs ! Ne t(inquiètes pas, la trmae est déjà prévue, tu penses bien ( au moins dans les grandes lignes :P )

Merci pour la description des kobolds, grmbl... je les imaginais pas vraiment comme ça, grmbl... mais bon, ça fais rien, je ferais deux races de gobelins

EN même temps tu peux voir les kobolds comme tu veux, dans ton univers. C'est comme ça que je me les représente, mais dans ton monde tu es libre de leurs donner un aspect inédit.

j'ai modestement revu le passage avec l'arc, en espérant régler el litige sans rendre obligatoire des études de balistique appliquée :evilgrin:

Pour ce qui est de la largeur du fleuve, ben c'est un fleuve quoi... Vous allez vous faire une idée dans ce passage.

Pour ce qui est de la deuxième bataille contre Nommiard ( au cours de laquelle Lamenoire perd Ytuzîr, Doubleserre et tant d'autres ) effectivement le camp du "bien" ne compte pas plus d'une d'uen poignée de brave, bien plsu réduite que les forces défendant Malzar au début. Mais Nommiard également les affronte avec des forces rachitiques : il a du disperser ses forces pour renverser les forteresses encore dressées, traquer les relicats des armées des Landes et tenir l'immense étendue plane du pays ; sans compter d'autres événements dont je ne aprlerai pas pour ne pas gâcher l'intrigue :clap: Pour toutes ces raisons, Le auvre Nécromancien doit se contenter d'une force de frappe assez réduite ( mais qui suffira quand même pour affermir sans discuter son emprise sur les Landes Ténébreuses... :D )

maintenant, place au texte et bonne lecture !

Peu à peu l’activité dans les rues croissait, à mesure que les voyageurs, bonimenteurs et autres troubadours entraient par la grande porte de Malidan. La population en liesse oubliait déjà les événements des derniers jours et s’abandonnait à la joie ambiante. Dernière fête de l’année, la Foire aux Racines était chaque an une réussite. Bientôt l’on entendait les marchands vanter devant leurs magasins les mérites de leurs marchandises. Toiles de Sinoplie, Laine des Collines, épices rares et précieux des lointaines contrées du sud, bois du nord et minerais des Monts de Mort, liqueurs et autres boissons des Marais de Soufre ou encore des Vertemares d’où venait Rema. Danseurs et jongleurs égaillaient les visages les plus tristes et même Lamenoire sourit devant les bouffonneries des histrions en pleine contorsion. Bientôt la fête battait son plein, il ne manquait plus que l’inauguration traditionnelle.

Enfin, peu avant midi, Valerin sortit en grande pompe du palais, suivi de tous les notables ; monté sur son étalon, paré de ses plus somptueux vêtements, le prévôt s’avançait dans les rues pavoisées, saluant la foule qui l’acclamait. Le cortège arriva jusqu’au bord du Fleuve Bleu, et Valerin s’arrêta devant le pont ouest, puis mit pied à terre. Une armée de domestiques l’entoura pour déballer tapis rouge, apporter rafraîchissements et parasol car le soleil montait haut, et l’hiver semblait fini avant même que d’avoir commencé. Satisfait de la bonne marche des choses, il porta son regard sur les flots de l’Elezar. A sa droite, remontant le courant, les fiers vaisseaux jetaient l’ancre, leurs voiles claquant dans le vent. A sa gauche, une multitude de petits navires plus petits attendaient : barques de pêche, voiliers au mât escamoté, ou encore radeaux bricolés à la hâte. Marchant jusqu’au centre du pont, à mi-chemin entre les deux rives, le prévôt attendit que les trompettes instaurent le silence, puis éleva sa coupe de vin. Il en laissa tomber le contenu dans le cours du fleuve, en prononçant d’une voix forte :

« -Ô puissant fleuve, donne la victoire aux cœurs vaillants. Je déclare la Foire aux racines ouverte ! Réjouissez-vous et chantez les Seconds, car voici des jours heureux ! »

Une formidable explosion de joie secoua les bords du fleuve, comme l’ensemble de la population l’acclamait et commençait à entonner en cœur le chant inaugural. La félicité se lisait sur tous les visages, hormis peut-être sur ceux de Sévère et des siens qui regardaient le prévôt rejoindre sa suite d’un pas triomphal.

Les intendants de la ville avaient fait des réserves en prévision de cette cérémonie, et l’on sortit des greniers quantité de nourriture et de vin qui fut distribuée aux habitants comme aux étrangers, et tous mangèrent de bon train sur les rivages même du fleuve ; le temps était doux et clément, l’automne paraissait vouloir quitter en beauté la vallée de l’Elezar, en laissant un souvenir agréable aux hommes.

Larin et Siria menèrent Lamenoire, Ratirk et leurs compagnons nains jusqu’au pied d’un grand saule qui dormait dans la brise, non loin de l’amarre du Truand-des-mers. Ils s’assirent là, regardant les mouettes voltiger autour des nids-de-pie des nefs. Lamenoire, pour sa part, jeta un morceau de pain au cygne dont il avait fait la connaissance la veille, et qui croisait non loin de là. L’oiseau blanc prit le large, ulcéré, sous le regard amusé de son adversaire.

Mais Lamenoire n’avait pas plus tôt commencé de prendre le quignon de pain qu’on lui tendait, et de débouteiller un flacon d’extrait d’arnicien qu’une trompe retentit dans l’air échauffé du midi. Deux autres coups brefs retentirent ensuite, répercutant leur écho sur les berges humides. Soudain inquiet, le rôdeur tourna un regard intrigué vers Larin et Siria, mais la jeune femme le rassura d’une voix calme :

« -Ce doit être le baron de Nearry qui arrive. Il a une façon assez personnelle de s’annoncer. »

Effectivement, au détour du fleuve, trois mats apparurent au-dessus de la cime des arbres. Bientôt, une galère remonta le fleuve, poussée par la force des bras. Et quelle galère !

D’une taille démesurée, elle fendait les eaux, plongeant profondément dans l’eau par chacun de ses flancs dix rangées de longues rames. Son pont, surélevé de cinq mètres, dépassait aisément celui de n’importe lequel des vaisseaux déjà amarrés à Malidan. Les trois mats montaient comme des flèches dans le ciel, étalant dans l’air frais de grandes voiles bleues, d’un bleu aussi profond que les abîmes de la mer. La coque, renforcée de plaques de fer, se terminait par une proue acérée, remontant avec art pour former une sorte d’arc géant pointé sur quiconque oserait se mettre en travers de la route du mastodonte. Un rostre d’acier, affleurant à peine à la surface des eaux, brisait en deux l’écume et ouvrait la voie au bâtiment, tel un serpent de mer assoiffé. Finement sculpté, il arborait une gueule dentelée et des griffes acérées, fiché à l’avant du navire, avide de bataille.

Sur le pont se tenaient de nombreux hommes, marins, guerriers, marchands et baladins, formant une foule aussi hétéroclite qu’inattendue sur un tel vaisseau de guerre. A la proue du puissant navire, sabre au clair, le baron de Nearry riait à gorge déployée. Portant à nouveau sa corne de brume à sa bouche, il poussa un nouveau son, grave et puissant, qui fut salué par de nouvelles salves d’allégresse.

Le Souverain des Eaux, nom on ne peut plus approprié, ralentit peu à peu son allure jusqu’à stopper à quelques brassées du pont ouest, étendant son ombre sur les deux rives. Les hommes d’équipages lancèrent alors moults cordages robustes, de l’épaisseur d’un bras, des deux côtés du fleuve, et les miliciens s’empressèrent de les enrouler autour d’arbres et autres rocs de pierre, les plus gros possibles. Bientôt tiraillé de toutes parts, le monstre de bois et de fer mugit, comme ligoté par quelque géant. Le cours rapide du fleuve se précipitait sur ses flancs, l’Elezar lui-même humilié par ce vaisseau qui venait presque entraver son cours. Le Souverain des Eaux encombrait presque la moitié de la largeur du fleuve, cependant ses amarres tinrent bon et il se stabilisa, sous les hourras de la foule en délire. Accompagné d’un de ses compagnons, le baron s’avança jusqu’à l’extrémité de la proue, et chacun tenant un filin dans la main, ils sautèrent hors du vaisseau, pour atterrir sur le pont de pierre. Valerin se leva aussitôt pour souhaiter la bienvenue aux derniers arrivés, suivi par la foule des malidaniens. Lamenoire, assez surpris, se joignit à la foule pour approcher ces deux énergumènes.

Le baron de Nearry était un homme dans la force de l'âge, au visage fendu d’un large sourire dans une barbe brune bien fournie. Vêtu de pied en cape comme pour aller à la guerre, il portait une armure légère, un haubert et une ceinture en peau de jormund, où était passé son long sabre d’abordage. Retirant son casque à nasal, il présenta à tous un visage ouvert, franc, balayé depuis des années par les embruns du large, dont ses yeux d’un bleu-gris avaient gardé l’empreinte. Dénué de toute distance aristocratique, tendant ses larges mains à ses hôtes, il distribuait force claques dans le dos et saluait à tout va en riant, les nobles comme les roturiers. Arrivé devant Lamenoire, il lui écrasa les doigts consciencieusement en lui faisant un clin d’œil :

« -Un fier gaillard on dirait ! Dites-moi, êtes-vous inscrit dans un équipage ?

-Point du tout, messire.

-Alors je vous engage matelot ! Vous avez le pied marin ? Vous savez vous battre ?

-Les deux mon capitaine ! Mais je ne participerai pas aux jeux.

-Dommage ! Vous manquez là une occasion unique… Car une épée comme celle-ci, on n’en trouve pas à tous les carrefours ! »

Ce faisant, il montrait la lame passée à la ceinture de son camarade. Ce dernier, grand et élancé, l’œil vif et pénétrant, les oreilles pointues et les longs cheveux dorés coulant sur son manteau de soie, était un elfe à n’en point douter. La démarche légère, les pieds dansants presque sur les pierres du pont, il saluait courtoisement ses interlocuteurs en ôtant son chapeau de feutre vert, où une plume d’aigle était glissée. A sa taille, rangée soigneusement dans un baudrier de cuir rehaussé de lapis-lazuli, une longue épée reposait. La lame fine et tranchante, brillante comme l’argent, arborait des entrelacs d’or qui s’enroulaient en spires autour de la garde, où un énorme saphir rayonnait, emprisonné dans le manche vermeil. Caressant le pommeau composé d’un morceau d’ambre le plus pur, poli et lisse jusqu’à réfléchir la lumière, l’elfe baissa brièvement la tête devant le prévôt :

« -Juste à l’heure, ce me semble.

-En effet, messire Serfinalyan, tout juste. Vous avez été retardé ?

-les routes du nord ont changé, répondit l’autre, et il regarda Laemnoire en hochant la tête. Les hommes du nord sont méfiants, pour ceux qui restent ; mais je suis tomber sur ce bon vieux baron, et me voici juste à point.

-Peut être pas, remarqua Kearlin de Nearry, nous avons manqué les fameuses agapes d’ouverture.

-Il doit rester quelque vivre et un peu de boisson dans un recoin, l’assura Valerin. Et puis vous pourrez encore profiter du Banquet des Flambées.

-Je propose que l’on commence sans tarder les jeux nautiques, dit Serfinalyan. Avant que les concurrents ne meurent d’impatience.

-On ne peut ouvrir la compétition sans ce vieil épouvantail à écailles ! protesta le baron Kearlin, en prenant des mains du prévôt son vase de vin pour y tremper ses lèvres assoiffées.

-Je ssuis là, je ssuis icci ! »

Le squal fendit la foule sous les yeux amusés des badauds, mais ses yeux lançaient des éclairs. Gonflant son gosier flasque, Rema Peaudargent pointa une griffe accusatrice sur le sire de Nearry qui s’étranglait dans son verre, retenant des hoquets de rire.

« -Vil humain déccervelé, ne t’avises pas de me manquet de resspect, ou je te disscalifie !

-A vos z-ordres, messsire, répondit le baron en rendant sa coupe à Valerin comme à un serviteur, je ssuis confus, cc’est ssûr !

-Baron de Nearry, je vous interdit de particciper aux jeux ! répliqua le squal, le regardant de haut.

-Oh non ! Non ! scanda la foule, à la fois déçue et amusée par la scène. Laissez-le, laissez-le aller. Soyez bon prince !

-Ssoit, soupira Rema, mais cc’est bien pour faire plaisir à cces braves gens. Que je ne vous y reprenne plus !

-Entendu, chère vieille chose, vous avez ma parole.

-Fichtre, quand vous aurez fini, nous pourrons peut-être lancer les jeux avant que des bûcherons ne nous prennent pour de vieilles souches d’arbres endormies ! » remarqua Serfinalyan.

Modifié par Shas'o Benoît
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QU'attends-tu pour le poster grand timide ? Je suis végétarien, je ne mange jamais de civet !  Et je ne vois pas pourquoi je serais en colère, ou jaloux. Au contraire, je suis très flatté que tu me considères comme un modèle 

Ben vi, mais ya pleinde carnivore dans le coin :crying: (dont moi :o ).

EN même temps tu peux voir les kobolds comme tu veux, dans ton univers. C'est comme ça que je me les représente, mais dans ton monde tu es libre de leurs donner un aspect inédit.

Boarf, nan, je vais rester traditionnaliste.

Quoique :wub: ...

Le gymnase ?? Le Gymnasium, lycée en allemand, c'est ça ? 

Oooh... L'insulte, mais au moins tu m'as pas traité de français, c'est déjà ça...

Et toc! :shifty::blushing::lol:

Pour ce qui est de la deuxième bataille contre Nommiard ( au cours de laquelle Lamenoire perd Ytuzîr, Doubleserre et tant d'autres ) effectivement le camp du "bien" ne compte pas plus d'une d'uen poignée de brave, bien plsu réduite que les forces défendant Malzar au début. Mais Nommiard également les affronte avec des forces rachitiques : il a du disperser ses forces pour renverser les forteresses encore dressées, traquer les relicats des armées des Landes et tenir l'immense étendue plane du pays ; sans compter d'autres événements dont je ne aprlerai pas pour ne pas gâcher l'intrigue  Pour toutes ces raisons, Le auvre Nécromancien doit se contenter d'une force de frappe assez réduite ( mais qui suffira quand même pour affermir sans discuter son emprise sur les Landes Ténébreuses...  )

L'excuse est bonne, j'admets, mais un simple nombre ne serait pas de trop pour le préciser -_- .

Car comme je te l'ai dit, ça illogise un peu, bien que ce soit malgré toi...(vi je me répète, je persiste et signe, je m'appelle jacques Brel).

Pour la suite, l'ouverture des festivités, j'aime bien la scènette avec le baron, on dirait une mise en scène à l'antique tellement c'est gros(mais c'est bien, change surtout pas!!). Et rien d'autre de spécial à dire, hormis que j'attends la suite

je passe le clavier à mon chat, qui est impatient de te faire part de son avis sur ton texte(ça fait depuis que je le lis qu'il me le réclame ardemment!):

00000000000000000000000000000000000

C'est pas moi! Lol :whistling::mrgreen:

@+

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d’extrait d’arnicien qu’une trompe retenti dans l’air échauffé du midi.

retentie

Il a uen façon assez personnelle de s’annoncer

une

Le baron de Nearry était un homme dans la force de large

mdr ! Je crois que l'expression, c'est dans la force de l'âge :wub:

ne t’avises pas de em manquet de resspect

me

Bon sinon dans le fond, je me demande si cette rivalité entre le lézard et l'humain va déboucher sur quelque chose ! C'est présenté de facon humouristique pour l'instant mais on sait jamais ! Bon sinon de très belle description ! Rien à redire, j'imagine assez bien le bateau désormais :lol: Limite je le redessinerai ! Si je savais dessiner bien sur .... :whistling:

Bon allez, une suite ! :blushing:

@+

-= Inxi =-

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J'ai pas beaucoup de temps, j'ai pas encore relu, mais je poste quand même. BOnne lecture à vous ! :whistling:

Sans plus attendre, les équipages s’avancèrent au bord du fleuve, puis sautant de barques en barques, regagnèrent leurs vaisseaux. Tandis que Larin montait à bord du Truand-des-mers, accompagné de dix-huit hommes portant la même livrée jaune pâle, Rema Peaudargent expliqua à Lamenoire les règles en vigueur :

« -Toute perssonne désirant participer à la compétition est libre de ss’insscrire à la capitainerie, mais sseuls cceux dont le père a déjà participé ont le droit de créer une nouvelle équipe.

-Mais comment les premiers équipages ont-ils été choisis alors ?

-Ce sont nos anccêtres ssquals qui ssont venus ici, il y a plusieurs ssiècles de ccela, et ont choisi cceux qui étaient dignes de former des groupes de nautique. Parcce que tout ccela n’est pas qu’un ssimple jeu, mais un hymne à la gloire des Sseconds, une piècce jouée en leur honneur. Bref, une fois les équipes désignées, il y a un règlement, que je ssuis chargé d’appliquer : pas plus de vingt têtes par équipes et un sseul navire ; le but du jeu est de resster la dernière équipe debout. Le combat sse pourssuivra donc jusqu’à ce qu’une sseule bande ssoit en licce.

-Vraiment ? Des joutes marines… Mais c’est folie de se massacrer ainsi !

les combats ne ssont pas à mort. Pour éliminer un adverssaire, le premier ssang ssuffit, ou alors il faut le faire tomber à l’eau. Quiconque lâche pied et sse retrouve dans les flots ssera repêché et regardera la ssuite de l’affrontement ssur la berge.

-Il doit quand même y avoir des risques.

-Il y en a toujours. Il n’est pas recommandé de participer ssi l’on a des ennemis mortels bien ssûr, mais chacun ssait que cces jeux ssont sacrés, et que tout être en profitant pour asssouvir des visées personnelles sserait maudit… Et le prévôt seul décciderait de sson ssort. Cependant en ccinquante ans d’arbitrage, je n’ai jamais vu un tel cas sse produire dans mon pays, et sseulement une fois icci, il y a dix-ssept ans. Le coupable a été pendu après avoir été fouetté. Un crime est un crime, et ssurtout en de telles ccirconsstancces… Voyez, touss ssont prêts et attendent mon ssignal. Excusez-moi. »

Il lui fit un signe de tête et se tourna vers un officier qui attendait à ses côtés. Lui prenant un javelot des mains, le squal s’avança jusqu’au bord du fleuve, puis proféra de sa voix ondulante :

« -Puisssent les Sseconds et Zarok-Darxtli agréer cce gesste de reconnaissance ! »

Et il lança le dard dans les airs, à la verticale, avec une telle force qu’il disparut bientôt dans le ciel. Satisfait, le grand reptile retourna s’asseoir à côté de Serfinalyan, sur une petite butte ombragée d’où il pouvait embrasser tout le port. Avec un sifflement croissant, le trait retomba, d’abord point noir dans le ciel bleu, puis flèche précipitée, et s’engouffra dans les eaux du fleuve sans soulever le moindre remous, à quelques pas de la berge. La bataille commença.

Larin, à côté du vieux capitaine bossu, repoussa aussitôt les équipes voisines qui bondissaient hors de leurs barques pour monter à l’assaut de la nef jaune. Il ne fallut que quelques secondes pour que les équipages s’affrontent avec ardeur, transformant la mer de navires en uen énorme plaine démontée, où ne se voyaient plus que gourdins, épées, lances, gaffes et rames s’abattant dans un ballet terrifiant.

Du haut du pont, Valerin commentait la scène avec les notables. Le prévôt, dans sa grande sagesse, ne faisait jamais participer son clan à cette compétition : une défaite aurait déstabiliser son pouvoir, aurait humilié les siens devant toute la ville. D’un air détaché, il observait les compétiteurs. Désignant le Truand-des-mers, il remarqua :

« -Voilà une coquille de noix qui a fort à faire, on dirait ; les hommes de Travin et ceux de Furmun escaladent sa coque et sont prêts de submerger l’équipage. »

Sévère observa un instant le pont du bateau en difficulté. Son fils se battait avec acharnement, secouru par le vieux pirate. Ils avaient envoyé dinguer à eux deux près de douze homme par-dessus bord, tandis que seuls deux membres de leur propre groupe avaient été remerciés. Le juge répondit :

« -J’ai confiance en les miens, ils ne seront pas les premiers à tomber. Ce qui m’inquiète, c’est ces étrangers, là-bas. »

Il montra une sorte de grand radeau, plancher de rondins reliés par des cordes de chanvre, occupé par une vingtaine d’étrangers aguerris. Il y avait là des nains à la longue barbe grise, des hommes de la côte est à la peau claire et aux épées droites, trois dryades aux cheveux de feu et même un ou deux squals serpentins, tripotant de leurs doigts écailleux leurs dilances acérées. Le chef était un fenri, manifestement un grand combattant. Haut de près de deux mètres, à forte carrure, couvert d’un lourd manteau en peau d’ours, il tenait de ses deux mains une massue énorme, une branche de chêne noueuse taillée en forme de gourdin, retenue par une lanière de cuir. Ses yeux noirs assombrissaient son visage d’un bleu profond, mais il semblait sourire et plaisanter avec ses compagnons.

Valerin hocha de la tête en remplissant lui-même son verre :

« -Hum ! Ce Hachedru et ses camarades ? J’aurai pu les refuser. Ils ne se sont présentés que ce matin, en demandant d’être inscrit. Mais je n’ai pas eu le cœur de les remercier. Pour une fois, ce vieux forban de baron va trouver quelqu’un de sa taille à qui se mesurer, m’est avis. »

Justement, Kearlin de Nearry commençait à trouver le temps long. Devant sa nef, les concurrents s’affrontaient avec hargne, se précipitant à qui mieux-mieux dans les flots rapide. Mais aucune bande ne s’était encore risquée à monter à l’abordage du Souverain des eaux ; il faut dire que le baron avait la réputation d’être un adversaire impitoyable, et lorsqu’il s’agissait de se battre, son visage affable disparaissait pour céder le pas devant un masque d’acier. Un peu déçu par la timidité de ses concurrents, il se tourna vers les dix-neufs guerriers d’élite qu’il avait choisi parmi les siens. S’emparant d’un câble, il s’écria :

« -Allons chercher ces levrauts, s’ils se font attendre ! En avant, messieurs ! Haro ! »

Laissant là sa galère géante, il fondit comme un aigle sur sa proie, atterrissant sur un voilier voisin. De vigoureuses poussées envoyèrent deux marins plonger la tête la première dans le fleuve, tandis qu’un revers de sabre égratignait un autre. En peu de temps, les propriétaires se retrouvèrent tous hors de combat, et Kearlin de Nearry se jeta avec une impatience renouvelée sur l’embarcation suivante, catapultant ses ennemis dans les remous écumeux de l’Elezar.

Larin et le vieux corsaire, dos à dos, évaluèrent rapidement la situation : repoussés jusqu’au gaillard-arrière du Truand-des-Mers, harcélés depuis un moment par plusieurs équipages, ils n’avaient plus avec eux qu’une demi-douzaine de marins déterminés. Le dénommé Furmun, un grand gaillard armé d’un marteau de guerre, s’avança dans les escaliers avec les quinze hommes lui restant. Balançant son arme d’une main dans l’autre, il s’esclaffa :

« -Allez messires, que diriez-vous d’un plongeon rafraîchissant dans ce bon vieux Fleuve Bleu ? De quoi vous consoler de votre défaite. »

Larin ne répondit pas en bondit, assenant un grand coup d’épée au colosse. Ce dernier para l’attaque de son maillet, et la lame se brisa net. Lâchant alors la garde, Larin le prit à bras-le corps et lutta comme un loup furieux. Le vieux bossu poussa un cri de joie et se jeta à son tour dans la mêlée, entraînant ses compagnons, galvanisés par l’exemple du jeune homme. La lutte fut de courte durée. Fouettant l’air de son marteau, Furmun força ses ennemis à prendre le large, et ricana :

« -Bien essayé, mais le prochain qui s’avance se retrouvera deux côtes cassées et la tête la première dans l’eau. Il y a des volontaires ? »

Une vive douleur frappa son bras et il se retourna, interloqué, pour se retrouver nez à nez avec une dryade armée d’une longue dague, dont la lame se teintait d’un léger filet de sang. Hachedru, qui bondit à ses côtés, sourit à Furmun en déclarant :

« -Premier sang. Vous avez perdu messire. Mais vous vous êtes bien battu. »

Lui jetant un regard noir, Furmun s’écarta et s’assit au pied de l’escalier en grommelant. Bientôt le reste de l’équipage monta à la suite du meneur Fenri, achevant de défaire les derniers hommes du colosse. Larin et les siens attendaient sur le gaillard-arrière, assez mal à l’aise. Hachedru leva enfin les yeux dans leur direction :

« -C’est votre tour, mes amis. Renark, prend Falïn, Garelïn et Frör avec toi et réglez-leur compte. »

Les quatre nains chargèrent en vociférant force cri de guerre les survivants. Deux marins tombèrent par-dessus bord sous les coups de boutoirs, et le vieux corsaire n’hésita pas longtemps. Saisissant Larin au col, il s’excusa en murmurant :

« -Faut vous sauver, messire, au moins vous pour continuer ! »

Et il le poussa à son tour par-dessus le bastingage, l’envoyant atterrir dans les cardages d’un voilier plus petit mouillant à côté. Hachedru salua poliment le pirate en déclarant :

« -un beau geste, mais qui ne servira de rien, hélas. »

Puis il se lança sur le bossu, et d’un assaut d’une vitesse exceptionnelle, il assoma proprement son adversaire.

Larin reprit rapidement ses esprits et se défendit de son mieux, repoussant les occupants du bateau qu’il venait de rejoindre. Tout en parant les coups, il réfléchit à toute allure, quand il remarqua que le Souverain des Eaux était inoccupé. Ayant fait son choix, il bondit de barques en barques, esquivant, repoussant, tailladant pour arriver jusqu’au flanc de l’immense navire. Après quelques acrobaties, s’accrochant aux rames laissées dans leurs écoutilles, il se retrouva sur l’immense pont désert, épuisé, et se laissa tomber sur le plancher pour reprendre son souffle.

Kearlin frappait à gauche et à droite, battait et battait, et ses coups puissants effrayaient assez ses adversaires pour qu’ils plongent d’eux-mêmes dans le fleuve. Il arriva ainsi à mi-chemin de la rivière de bateaux, tombant par surprise sur le négociant Travin qui remontait dans sa galère après avoir perdu la plus grande partie de ses hommes ; le marchand poussa un cri de dépit en voyant le combattant courir sur lui, et d’un bras le propulser dans les vagues. Soudain Kearlin fut pris d’un doute, et il se retourna pour regarder son vaisseau : mais oui ! Quelqu’un montait à bord : le fils de Sévère ! Il fallait lui régler son compte lui aussi. Du reste, presque toutes les équipes étaient déjà éliminées.

« -Très bien les gars, déclara t-il à ses seize hommes –seuls trois étaient tombés- remontons à bord, et nous y chasserons nos derniers concurrents ! »

Aussitôt le groupe fit volte-face, dansant sur les pontons des bateaux abandonnés ; Hachedru observait la manœuvre et se tourna vers un squal qui essuyait le fer de sa dilance :

« -Zerbu, prends nos compagnons et occupe-toi des survivants des équipes voisines. Moi, je prends en chasse ce baron. Bonne chance ! »

Le lézard, dans un salut impeccable, prit congé de son chef et entraîna ses compagnons dans une chasse sans pitié.

Larin regardait le baron debout devant lui, sans rien pouvoir faire d’autre que d’essayer de respirer, le souffle court. Pointant son sabre recourbé sur lui, Kearlin lança :

« -Allons, sois raisonnable petit. Plonge dans l’eau et finissons-en. »

Larin ferma les yeux, puis sauta… sur un des hommes de main du barin qui versa, estomaqué. S’emparant de son épée, i les retourna sur le baron de Nearry, qui marchait sur lui, sans mot dire. D’u nmoulinet rapide, il envoya voler dans les airs l’arme du jeune homme, puis frappa de son épée… Le tranchant s’arrêta à quelques centimètres du cœur, éraflant le bras et le côté.

Larin le regarda, abasourdi, incapable de prononcer un mot. Kearlin rengaina son sabre en souriant :

« -Pas mal, petit, pas mal.

-Maintenant, voyons ce que toi tu vaux ! » lança une voix dans son dos.

Kearlin sursauta et se retourna, pour constater que tous ses gardes du corps avaient été neutralisés : une dizaine seulement restaient sur le pont, griffés au visage ou au bras. Hachedru serra un peu plus ses mains sur la poignée de son énorme massue :

« -En garde, baron ! »

Modifié par Shas'o Benoît
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frappa son bra set i les retourna

Houla ! Ca a bugé :whistling:

i les retrouva sur l’immense pont désert

re

voyons ce que toi tu vaus

Vaux

Sinon sympathique c'est petite bataille ! Je suis quand meme étonné qu'il y est si peu de morts :lol: Parce que c'est quand même ultime comme moyen ! Il faut vraiment maitrisé sa lame pour faire qu'une égratinure ! Mais ca tient quand meme la route !

Sinon, je me suis un peu perdu avec ces nouveaux personnages ! Y en a une bonne tripoté :blushing: Mas bon, c'est qu'une question de temps ! Allez vivement une suite ! Aussi longue que ça, c'est impec :o ( ou plus ! Mais pas moins :wub: )

@+

-= Inxi =-

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Je trouve l'idée de la bataill navale à la fair-play intéressante, mais quelque peu... irréalisable, ça ne repose que sur la bonne volonté des joueurs, donc très facile à enfreindre, même sous une égide sacrée. Sinon, quel est le rôle des juges?

Ensuite, Inxi a déjà relevé les autes, donc je repasserai as :blushing: .

Rien d'autre à dire

Le lapin, qui a des abjects désirs de manipulateurs et qui aussi potentiellement attend la suite :whistling: .

@+

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Les fautes sont corrigées, merci Inxi.

Les juges surveillent le bon déroulement des événements :lol: , mais c'est surtout une fonction officielle et superflue, puisque chacun a conscience de son devorie t ne se risque pas à commettre un sacrilège... COntent que vous soyez contents, voilà la suite !

Les deux adversaires se jaugèrent un instant, puis le combat s’engagea. Kearlin frappa en premier, visa le bras gauche de son adversaire, mais la masse de chêne s’interposa, arrêtant le sabre en plein élan avec un bruit sourd. D’un large mouvement, Hachedru dégagea la lame tout en cinglant l’air, mais le baron esquiva le coup et se fendit, pour constater que l’étranger avait saisit un filin et se retrouvait sur le gaillard avant, l’attendant avec impatience. Kearlin de Nearry courut sus en criant :

« -Pour les Trois Dagues ! Haro, haro ! »

Maintenant les deux combattants semblaient deux tornades de fourrure et d’acier, immenses tourbillons dansant sur le ponton. Avec une agilité déconcertante, ils se balançaient de corde en corde, paraient, attaquaient, esquivaient, se fendaient puis reculaient pour mieux revenir, bondissant sur les planches de sapin. Les rayons du soleil dansaient dans leurs yeux, leurs armes voltigeaient, comme animées d’une vie propre, s’échappant presque de leurs mains pour mener elles-mêmes ce ballet merveilleux.

Sur les berges, la foule faisait silence, se demandant lequel des deux champions allait pouvoir l’emporter. Le cœur de la plupart allait pour le Baron de Nearry, allié de toujours de la ville, mais nombreux aussi avaient éprouvé un vent de sympathie pour ces étrangers qui, venus d’on ne sait où, avaient rapidement fait preuve d’un courage et d’une adresse exceptionnelle. Sur les eaux du fleuve, en contrebas du duel, Renark, Zerbu et les autres voyageurs, ayant défait les derniers membres des autres équipes, attendaient sur une galère au pied du Souverain des Eaux : de l’issue de ce combat allait sans aucun doute se décider le vainqueur de la compétition.

Comme deux feux follets, ils montèrent sur le bastingage, se tenant en équilibre sur les poutres étroites. Toujours aussi déterminés, les rivaux se mesuraient, se repoussaient, s’échappaient, car la moindre griffure, le moindre faux geste déciderait de la victoire. Tous deux savaient qu’il n’y avait pas de place pour l’erreur, s’ils voulaient emporter le prix. Moult fois les deux armes s’entrechoquèrent, fouaillèrent l’air ou s’abattirent sur la rambarde, cherchant à atteindre leur ennemi. Il semblait que cet engagement n’aurait pas d’issue.

Soudain Kearlin, épuisé le premier ou renonçant à la victoire, vacilla sous les coups puissants de son opposant et tombant en arrière, il fendit les eaux tumultueuses.

Une corde solide lui fut aussitôt lancée et ses gens le hâlèrent jusqu’au rivage où il s’assit, trempé mais souriant. Regardant Hachedru rejoindre ses compagnons, il haleta :

« -Pardi, voilà quelqu’un qui sait se battre, et qui sait ce qu’il veut apparemment !

-Ccertes, approuva Rema, et comme sson équipe a triomphé, il est jusste qu’ils emportent le prix. Messsire Sserfinalyan ? »

L’elfe acquiesça et se dirigea vers le vainqueur, accompagné du squal se dandinant, et d’une foule en folie. Ce n’étaient plus que des cris de joie et des exclamations. Hachedru, dès qu’il eut mis pied à terre, fut porté en triomphe devant le pont où l’attendaient les dignitaires pour lui remettre sa récompense. D’un salut respectueux, il se présenta à Rema :

« -Hachedru des Hautes Plaines, pour vous servir.

-Féliccitation messsire, pour vos coups d’éclats. La bataille fut mémorable, et le duel épousstoufflant.

-Voici pour prix de votre valeur, une épée tout aussi précieuse, » déclara Serfinalyan en présentant la lame richement décorée. Il referma les mains du vainqueur sur le pommeau et lui tendit le baudrier en ajoutant :

« -Verlinion c'est-à-dire Montre-Route, dans le parler commun, tel est son nom. Puisse t-elle vous être d’un grand secours quand vous serez dans le danger. L’or est malléable, mais le ferhor, or et fer mêlés par les plus grands orfèvres, est d’une solidité à toute épreuve. Talent et connaissance versés dans son fer la rendent inestimable. Peu de gens peuvent se vanter d’avoir une arme de cette qualité. Faites-en bon usage, et ne vous en séparez jamais.

-Billevesées, fit Valerin en haussant les épaules. Vous répétez les mêmes fadaises chaque année.

-Non les années précédentes, répliqua l’elfe en toisant de haut le prévôt, les présents étaient alors des armes merveilleuses, certes, mais somme toute assez banales pour mon peuple. Cette année nous fêterons le Durnil-Valassa, c’est pourquoi mes amis forgerons se sont surpassé en créant cette lame remarquable.

-Grand merci, dit Hachedru en acceptant fourreau et épée. J’en prendrai grand soin, et m’efforcerai de m’en servir pour rétablir justice et espoir dans ce bas monde. »

A ce moment Kearlin de Nearry fit son apparition. Encore ruisselant, drapé dans un large tissu blanc qui lui donnait les airs d’un magistrat nadaïen, il s’avança vers Hachedru et lui décerna une claque dans le dos qui faillit l’étaler sur le sol. Partit d’un grand rire, le baron s’inclina devant le gagnant des joutes nautiques et déclama :

« -Je me prosterne devant toi

Qui m’a laissé là tout pantois,

Premier homme ayant le dessus,

Voilà qui devra être su,

Dès demain dans tout’la Nearry

Je ferai graver par mes scribes

Sans y rajouter de diatribes

Celui qui vainquit le Baron,

C’est Hachedru, c’est ce larron ! »

Les deux guerriers se serrèrent la main, pleins de respect et de confiance réciproque, sous les bravos des malidaniens ravis.

Les fêtes se poursuivirent tout au long de l’après-midi, au rythme des tours d’adresse, des danses et des chants ; toute la ville était gagnée par un vent de bonheur et de calme, après l’exultation des jeux sur l’Elezar. Lamenoire commençait à se sentir mal à l’aise dans toute cette félicité, et il ne pouvait s’empêcher de penser aux siens qui ployaient sous le joug de l’ennemi abhorré, le Nécromancien Nommiard. Restant sur les bords du fleuve, il regarda

Les hommes du baron remettre en ordre leur galère, retirant les pièces de bois meurtries pour les remplacer.

Serfinalyan s’approcha du rôdeur, et posant ses yeux sur l’humain, il déclara :

« -Tu n’es pas un homme du pays, Lamenoire. D’où viens-tu exactement ?

-Du nord, répondit l’autre, en montrant vaguement de la main le Septentrion.

-Des Landes Ténébreuses, n’est-ce pas ? »

Après un temps, Lamenoire avoua :

« -Oui, je viens de Raturn, que j’ai quitté il y a peu.

-Pourtant tu sembles ne craindre rien ni personne.

-Je crains la fin des miens.

-Tu aurais dû rester là-bas, si tu voulais les sauver.

-J’ai essayé de me battre, mais toutes mes tentatives n’ont apporté que la mort à mes compagnons. Finalement, Ytuzîr m’a donné une mission, assez ambiguë à réaliser.

-Ytuzîr, dis-tu ? Qui était-ce ?

-Un sage sans égal, qui m’a élevé quand mes parents ont été tués par les pirates du nord.

-Alors c’est toi que je cherche. Vois-tu Lamenoire, il y a de cela plusieurs jours, alors que je dormais dans les collines, sur les contreforts des Monts de Mort, j’ai rêvé.

Dans ce rêve, il y avait mon frère, avec plusieurs de ses amis, que j’ai connus autrefois, avant qu’il ne parte sur les routes. Il y avait aussi bien des membres des dix races, humains, hommes de boue, et dont je revois les visages, comme s’ils se tenaient devant moi. Le chef de ces gens était un homme aux cheveux couleur de corbeau, et aux yeux effrayants ; on aurait cru qu’il avait un monstre sur ses talons, et son ombre était effrayante. Il y a eu des batailles, au cours desquelles mon frère se battit aux côtés des soldats. Le décor changeait, se muait et passait d’une forêt glauque à un univers sombre et dur comme la pierre d’un caveau, puis à une plaine grise, s’étalant à perte de vue. Il y a eu du feu et du sang, et les cris des mourants hantaient mon esprit. Et puis mon frère est apparu, il chevauchait avec nos amis elfes, ils galopaient à travers la prairie. Il y avait une chose sur leurs traces, montée sur une créature à écaille, et rapide comme le vent.

Un à un, le monstre les a rattrapés, et les a tués. Mon frère est mort en dernier, dans un petit bois, déchiqueté par le monstre ; il n’avait eu aucune chance de s’en tirer. C’est alors que la voix de mon frère a retenti dans ma tête, et il criait :

« -Préviens-le, qu’il l’attend sur la route ! Il le devance et l’attend, il le tuera comme nous ! Ô mon frère, va à Malidan et préviens le dernier des fils d’Ytuzîr, car la mort m’a pris et nous ne nous reverrons plus ici-bas… Adieu mon frère ! »

Me réveillant en sursaut, je me suis mis à pleurer. Tiraillé par l’angoisse, j’ai courut dans la nuit, sans même réfléchir. J’ai traversé bien des vallées avant de m’effondrer, épuisé. J’étais arrivé là où mon frère Faelion était mort.

-Faelion était ton frère ? s’exclama Lamenoire.

-Oui. Tué par un monstre sur la route. Je l’ai enterré là où il avait rendu l’âme, mais je n’ai pas retrouvé ses compagnons.

-Je croyais qu’il était tombé dans les Landes, jusqu’à ce que je découvre en chemin son tombeau. Cela m’a fendu l’âme, car c’était un de mes plus fidèles amis.

-Plus que tu ne le croyais, puisque dans la mort, il m’envoie te prévenir. La mort rôde sur tes pas Lamenoire, elle te suit comme ton ombre. Prends garde de ne pas attirer la mort sur ceux qui te sont chers.

-Je dois trouver une ancienne pierre dont m’a parlé Ratirk Altiforge : le Donomâr. Sais-tu où il se trouve ?

-Je sais ce que c’est, mais nul ne sait plus où est caché ce joyau, hormis peut-être Celui Qui Est. Mais lui, personne ne lui parlera avant la fin des temps. Mais peu importe, mets-toi en route et cherche, voyageur, de peur que ton ombre ne te trouve et ne te dévore, comme elle l’a fait à mon frère. Elle a pris de l’avance et attend le moment propice… Hâte-toi, fils d’Ytuzîr ! »

Il dit, et se levant il le quitta pour disparaître, dans la cohue de la population en effervescence.

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Aller! La suite!!

L'histoire du frérot de Faelion, le fait bien, seul point noir, l'hisoire du Barron et de Peadargent qui n'a pas eu de suite :lol:

(en faite, j'écris ça juste pour faire acte de présence B) lol) -_-

@+

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Pas grand chose à dire !! -_-

J'ai pas vu de fautes, l'orthographe est magnifique et les descriptions plus que réalistes ! Tu nous remets un poème, je crois que c'est toi qui a casé le plus de choses comme ca dans un meme texte ! C'est original...

Sur le fond, ce passage est le dernier avant qu'il se remette en route ! Va t il emmener des gens ? Ou va t il aller ? qui va t il rencontrer ? :lol: Que de questions qu'il faut que tu répondes !!! :lol: Allez souiteuh

@+

-= Inxi =-

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Si vous n'avez pas de critique plus méchante à me faire ^_^ ( ps : peut-être Rema et le baron réapparaitront-ils dans un texte futur... ) je poste donc la suite, et j'attends votre avis :

A peine Lamenoire s’était-il levé en soupirant que Larin, fendant la cohue, le héla en ces termes :

« -Holà, Lancevive ! Suis-moi, nous retournons au manoir pour préparer la procession… »

Intrigué, le rôdeur rejoignit le jeune homme qui lui faisait signe de le suivre :

« -Tu vas voir, ajouta t-il, c’est le point culminant de la Foire aux Racines ; chaque clan rejoint la rive derrière sa bannière, et à la tombée du jour, ils allument les brasiers.

-C’est que, je pense qu’il est temps pour moi de me mettre en route, hasarda l’autre. L’après-midi tire à sa fin et…

-Il n’en est pas question, tu es notre invité d’honneur, as-tu oublié ?

-Soit, acquiesça lamenoire, mais je partirai une heure au plus tard après la tombée du jour. Connais-tu les contrées au sud d’ici, les itinéraires…?

-J’y ai été une ou deux fois. La route sillonne la plaine pour rejoindre quelques cités plus au midi. Mais aucune n’égale Malidan ,bien sûr. Allez, hâtons-nous de rejoindre les autres. »

Les deux compagnons traversèrent les rues du port bondées d’animation, pour retrouver Zimilus et les siens à un carrefour. La petite bande s’engagea dans la ville presque déserte : toute la population restait près des rivages, achetant, vendant, discutant et se distrayant dans ce bain de divertissements. Lamenoire se retrouva à l’arrière du petit groupe, à côté de Siria et de l’ancêtre qu’elle accompagnait. Jetant un regard alentour, il s’exclama :

« -Tiens, il semblerait que nos amis montagnards nous aient faussés compagnie.

-A défaut de les avoir vus, lui répondit l’aveugle, je les ai entendus s’installer avec tout leur attirail non loin du pont ouest. J’ai cru comprendre que leurs armes se vendaient comme des petits pains, et ils ont fait bon négoce.

-Il faut être de rudes gaillards pour traverser les terres désolées du nord en cette saison, nota Siria.

-Pas tant, la détrompa Lamenoire. L’hiver n’est pas encore installé entre les Marais de Soufre et les montagnes de Mort ; mais il est vrai que ce voyage a été périlleux. Seul l’amour des nains pour l’or explique une telle entreprise.

-Les Landes Ténébreuses doivent être magnifiques sons la neige blanche.

-Si l’ombre du mal ne s’y attardait pas, peut-être…

-Mais vous, Zimilus, continua t-elle en interrogeant son aïeul, lors de votre expédition le pays n’était pas encore enténébré ?

-Pas le moins du monde, il y régnait une paix, troublée par quelques accrochages aux frontières du royaume perdu. En ce temps là, les ports de Sinoplie et les Kraks des nains des Falaises disposaient encore de flottes puissantes, et ils ne se privaient pas pour donner la chasse aux vikings de Swaldar. Il y avait alors un grand blizzard, et le froid était mordant ; la nature, comme pour s’en faire pardonner, étalait une nappe immaculée sur les prairies silencieuses. Quelques sapins croulant sous la poudreuses étiraient leurs branches craquantes, et les chevreuils galopaient de taillis en taillis, sous l’œil vigilant des aigles du roi… Notre armée revenait des guerres contre les orques, que menait le monarque de Malzar depuis plusieurs années, pour les chasser des Forêts Glauques. Moi et ma colonne nous perdîmes au cours d’une tornade de neige, alors que nous étions partis en éclaireurs. Le ciel se zébrait d’éclairs aveuglant déchirant le voile noir du ciel polaire ; à travers l’épais dais de noirceur scintillaient les aurores boréales, tandis que nous avancions, de la neige jusqu’aux genoux, peinant et soufflant.

-C’est alors que…

-Que nous avons rencontré Perceflèche Ardentcourroux. Il se tenait au milieu du chemin, pour peu que le chemin ait été encore visible, et nous attendait, à peine gêné par la fureur formidable des éléments. D’un signe, il fit apparaître une vingtaine de forestiers qui s’emparèrent de nos paquetages et nous poussèrent dans la forêt, sous les frondaisons noires et blanches des épicéas gelés. Il nous expliqua que le reste de notre armée avait déjà une lieue de retard sur nous et que mieux valait s’abriter pour la nuit ici, car tout l’ost s’était déjà arrêté, guidé par d’autres rôdeurs. Le roi des Landes avait envoyé ainsi de ses hommes sur tous les sentiers pour nous aider à affronter les rudes frimas de l’hiver, en avance cette année là. Les rôdeurs nous amenèrent jusqu’à un petit fortin au milieu des bois, où nous attendait un bon feu, de quoi se rassasier et se reposer. Perceflèche me présenta alors son fils, à qui il avait laissé la garde du camp, sa belle-fille, et son petit-fils né à peine un an plus tôt : c’était toi, Lancevive.

-Ta voix trembles, Zimilus, remarqua Siria.

-Eh oui ! Errants depuis des mois dans ces régions solitaires, revenants d’une bataille contre la barbarie incarnée, voilà que nous étions dévorés par le blizzard. Sauvés in extremis, nous trouvons un refuge, et que trouvons nous ? Lui. Pauvre enfant égaré dans un baraquement au milieu de nulle part, entouré de rudes guerriers. C’était comme un signe d’espoir pour nous autres. Le mal ne régnait pas encore en maître, les hommes se battraient et vivraient jusqu’à la mort pour défendre leur chère patrie… Pour protéger leurs fils et leurs filles, comme ce petit homme aux yeux bleus qui nous regardait, à peine effrayé par nos visages fatigués… »

Lamenoire sursauta aussitôt, car lui n’avait pas les yeux bleus ! Les siens étaient gris, comme ceux de son père, et… Siria le regarda sans mot dire, les lèvres pincées. Elle savait. A moitié assommé, Lamenoire Gandacier suivit la troupe jusqu’au petit château, où la bande s’engagea. Sévère donna ses ordres à ses gardes, qu’ils soignent leurs uniformes et apportent leurs crécelles ; chacun partit s’affairer, tandis que Larin partait chercher l’étendard familial qui reposait au-dessus de la cheminée, dans la salle commune. Sévère et Zimilus allèrent l’aider à le décrocher, tout en commentant le déroulement de la fête, et se félicitant que rien ne soit venu troubler la félicité des malidaniens. Profitant de ce qu’ils se trouvaient seuls, Siria jeta un regard sévère à Lamenoire et déclara :

« -Je ne sais pas qui tu es, étranger, mais je te conseille de partir au plus tôt.

-Ecoute, je peux tout…

-Pourquoi s’être fait passer pour un autre ? Qu’es-tu venu chercher ici ?

-Mais rien ! Le donomâr…

-Encore cette histoire ! Pourquoi as-tu chassé Zamial, pourquoi fais-tu semblant d’être un allié alors que tu nous mens depuis que tu es ici ?

-Je suis Lamenoire, le cousin de Lancevive ! Il était mort, j’ai pris son nom pour que Nommiard n’entende plus jamais parler de moi !

-Tu veux disparaître et abandonner ton peuple, mais que veux-tu chez nous ? Pars, va t-en et oublie tes complots, étrangers, car je ne tairai pas longtemps la vérité.

-Pourquoi tu ne me fais pas confiance, Siria ? lança t-il , en faisant un pas en avant. Le donomâr seul peut sauver les Landes, à présent, et Nommiard ne doit pas savoir que…

-Pas un pas de plus ! intima Siria, laisse-moi et va ton chemin, maintenant.

-Siria, je suis un pauvre voyageur solitaire, et ici pour la première fois, je connaissais la paix et le réconfort…

-Tu aurais pu être noble et loyal, et tu as dû mentir… Va t-en, murmura t-elle, quitte Malidan et ne reviens jamais. »

Elle partit dans l’escalier, d’un pas hatif. Resté dans le hall, tournant en rond comme un lion en cage, Lamenoire ruminait. Pourquoi, oui, pourquoi ? Pour une fois qu’il trouvait des amis, un secours, un foyer peut-être… Il fallait se remettre en route… Quel déchirement… Eh bien soit ! Mais qu’elle sache alors… Prenant sa décision, le rôdeur monta quatre à quatre les marches. Elle voulait qu’il s’en aille, très bien, mais pas sans savoir que lui, Lamenoire, il l’aimait. Oui, il l’aimait, à présent il en était certain, depuis la première fois qu’il l’avait vue. Emporté par son élan, il courut jusqu’à la porte de la chambre et l’ouvrit en grand…

Une obscurité inattendue s’étendait sur la pièce. La fenêtre était brisée, les volets repoussés, et un voile gris, étouffant, planait dans l’air sombre. Siria était debout, tournant le dos à l’entrée, raide, froide, portant les deux mains à sa gorge. Effrayé, Lamenoire bondit, tous sens en alerte. Une paire de doigts griffus enserraient le cou de la demoiselle, une ombre se tenait devant elle, et elle l’étranglait ! Poussant un cri de désespoir, Lamenoire fonça sur la créature et la cingla de son sabre ténébreux, puis arracha les bras de brouillard, ignorant le sifflement de douleur que poussait la chose. Siria s’effondra sur le plancher, inconsciente. Se relevant lentement, l’ombre révéla un instant son visage répugnant à la lumière en persiflant :

« -Sais-tu qui je suis, mortel, pauvre fou ?

-Cela m’est complètement égal, monstre ! »

Rapide comme l’éclair, la rapière noire bondit et déchira les brumes, virevolta et revint à la charge, parée cette fois par des griffes d’un blanc le plus pur, jurant avec les ténèbres de leur possesseur. Etendant de larges ailes d’un noir parfait, la créature s’abattit sur le rôdeur. Les deux combattants luttèrent de toutes leurs forces, en silence, frappant, touchant, parant ; mordant, griffant crachant. Se libérant de l’étreinte de son adversaire, Lamenoire le repoussa vers la fenêtre à coups de sabre, à moitié brisé par l’horreur et la souffrance. Sautant sur le rebord, l’être d’ombre ricana :

« -Dépêche-toi maintenant, si tu veux me retrouver ! Personne en rue ne m’arrêtera, et tes amis nains vont avoir une visite qu’ils n’oublieront pas de sitôt ; je sais où ils se terrent, à présent ! »

Tombant comme une pierre, la chose s’abattit sur le sol boueux et courut à une vitesse hallucinante dans la rue, comme une grande vapeur noirâtre. Lamenoire se mit à genoux et souleva Siria. Sa peau blanche était déjà glacée, prise dans l’étau de la mort. Le rôdeur ferma les yeux et serra les dents, retenant ses sanglots. A cet instant, Larin entra dans la chambre en criant :

« -Eh bien ma sœur, qu’attends-tu pour… »

Il resta interdit, regardant avec des yeux écarquillés Lamenoire qui étendait Siria sur le lit, inanimée. A son cou, de profondes griffures. Lamenoire, appuyé sur le pied du lit, tremblait de tous ses membres, consumé par la haine et l’angoisse. Dégainant son épée, Larin se précipita sur lui en lâchant :

« -Assassin, tu l’as tué ! »

Aveuglé par ses larmes, le jeune homme frappa et entailla profondément le bras gauche de Gandacier. La douleur fulgurante le ramena à la réalité, et serrant les dents, il éleva son sabre qui para un nouveau coup. Faisant danser sa rapière, il esquiva les assauts de son opposants, puis d’un coup de pied au ventre, il lui coupa la respiration. Plié en deux, Larin lâcha son épée et Lamenoire en profita pour l’assommer d’un coup du manche de sa lame. Reprenant son souffle, le rôdeur avisa une armoire et l’ouvrit en grand. Il en sortit un drap dans lequel il déchira un bout de tissu et se le plaqua sur sa blessure, épanchant le sang. Rabattant sa cape sur son membre blessé, il descendit en toute hâte l’escalier, se rappelant les dernières paroles de la chose :

« -Ratirk et les siens vont avoir affaire à plus fort qu’eux cette fois, se lamenta t-il en ouvrant grand la porte…

-Eh bien, s’exclama Sévère, que font-ils donc, Lancevive ? »

Rassemblés dans la rue en bon ordre, les soldats du clan attendaient, impassibles. Le vieux Zimilus, portant fièrement la bannière de sa mesnie, ajouta de sa voix chevrotante :

« -Il faudrait que Larin et Siria se pressent, ou nous serons les derniers aux berges de l’Elezar.

-Ils… Partez en avant, répondit Lamenoire, ils m’ont dit qu’ils suivraient. Excusez-moi…

-Mais où allez-vous ? s’étonna Sévère.

-Voir Ratirk, il faut que je leur parle, c’est urgent ! A ce soir ! »

Courant de toute la vitesse de ses jambes fatiguées, le cœur battant, la gorge nouée par l’émotion, déchiré par des sentiments contraires, Gandacier traversait les rues vides du quartier, droit vers la boutique des nains, dans l’espoir de les arracher au terrible tourment qui les guettait.

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Mais aucune n’égale Malidan ,bien sûr. Allez, hâtons-nous de rejoindre les autres. »

Ta voix trembles, Zimilus, remarqua Siria

Voilà les deux fautes que j'ai trouvé !!

Bon tu veux de la critique ? :lol:

*Une intrigue qui disparait peu à peu

*Des passages trop vite détaillés : combat avec la chose

*Des posts trop courts :lol:

*Je sais pas quoi dire d'autre :crying: Je pensais que plus d'idée me viendrait mais non en fait ^_^

Bon tu trouves mes remarques injustes ? Et bien moi aussi ! Mais tu m'as demandé de pinaillé ! Enfin bref, tu sais que j'adore ton texte et tu sais quoi ? ^_^ J'aimerai bien qu'il soit sans fin ! :lol:

@+

-= Inxi, en vrac comme ca =-

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  • 2 semaines après...

Heu, il ne sera pas sans fin, mais bon, il fera quand même plus de 150 ou 200 pages au final je pense. TOujours est-il que je poste la suite, avec un peu de retard dont je m'excuse. Allez hop, bonne lecture !

A peine avait t-il franchi les premières rues qu’il croisa le chemin d’une autre procession en marche : Furmun marchait d’un pas lent, élevant à deux mains sa bannière flottant dans le vent du soir. Un entrelacs de feu et de feuilles recouvrait l’étendard, mettant en valeur une épée brodée avec art sur le tissu. Derrière l’emblème de son clan venaient les membres de sa famille, frères, sœurs, cousins, fils et filles, et une foule de gens d’arme, chacun faisant raisonner dans l’air les cris stridents d’une crécelle. La cohorte défila dans les rues et passa devant le rôdeur, interdit, puis s’engagea de son pas de sénateur vers le Fleuve Bleu. Sitôt la voie libre, Lamenoire s’élança à nouveau, ne tardant pas à atteindre la boutique de ses amis. La porte était grande ouverte et les nains s’activaient au rez-de-chaussée, transportant malles, sacs et carquois, allant et venant tout en discutant. Avisant Khrôr qui s’emparait de deux fasces, Gandacier lui demanda :

« -Dites-moi, où est Ratirk ?

-Là-haut, dans sa chambre. On est revenu pour ranger le matériel, et il fait les comptes de la journée…

-Il y a une ombre qui rôde en ville, et je crains qu’elle ne s’attaque à vous ! Je vais lui parler sur-le-champ. Restez sur vos gardes. »

Alarmés, les montagnards laissèrent là leurs affaires et se saisirent de leurs cognées, parés à toute éventualité. Lamenoire monta les escaliers en quelques secondes et alla droit à la chambre du capitaine, puis frappa à coups redoublés en criant :

« -Capitaine Ratirk, c’est moi, Lancevive ! Je dois m’entretenir avec vous au plus vite, nous sommes tous menacés ! »

Pas de réponse. La clanche refusant de tourner, il entreprit de défoncer la porte : plusieurs coups de son épaule droite n’arrivèrent pas à venir à bout du battant. Dégainant son sabre, le rôdeur héla les nains par l’escalier :

« -Il ne répond pas et sa chambre est verrouillée, qu’est-ce que cela signifie ? »

Tandis que Nhrôr et les autres montaient en grognant les marches de bois, le rôdeur posa sa main sur le vantail et frémit : il sentait là une présence maléfique, quelqu’un avait jeté un sort de fermeture sur la porte. Concentrant tous ses pouvoirs, rassemblant les bribes des formules de bris dont il se souvenait encore, il éleva la voix en déclarant :

« -Sir Sarad, Tor-ulgalen ! Calikâl-zaddis ! »

Dans un craquement sonore, le bois se brisa sous l’invocation, laissant le passage libre. Ratirk Altiforge, adossé au mur, gisait entre les griffes de la créature de la nuit, qui se retourna brusquement vers Lamenoire en sifflant :

« -Un peu trop tard, un peu trop tôt ! »

Laissant là sa proie, le monstre se précipita vers le couloir et s’envola dans l’escalier, endurant au passage un coup du sabre noir qui le fit grogner de douleur. Retombant sur les nains dans la montée des marches, il les frappa et les griffa, en précipitant plusieurs du haut de l’étage. Puis d’un bond félin, la chose enténébrée atterrit dans le magasin et s’enfuit dans la rue, tissant autour d’elle un nuage de brume, de sorte que bientôt elle disparut hors de vue, laissant derrière elle une traînée de brouillard impalpable.

Lamenoire se pencha au-dessus de Ratirk qui gisait au pied de la fenêtre, les yeux déjà lourds. D’un bras épuisé, il repoussa le rôdeur en chuchotant :

« -Inutile, Lamenoire, je suis trop salement touché… Cette créature m’a déjà… presque envoyé sur le seuil de la Montagne… je vais rejoindre mes pères, mais avant… Rappelle-toi… Le Donomâr, au sud… Yrranie… Qui… »

Le capitaine des Monts de Mort laissa retomber sa tête, sombrant dans la mort. Les nains arrivèrent dans la chambre, effrayés, certains blessés au visage ou au front, et Nhrôr s’approcha de Lamenoire en demandant :

« -Qu’était-ce donc, Lancevive ? Un monstre des Landes ?

-A n’en pas douter, compagnon. C’est tout à fait le genre de bêtes qui hante ma terre, depuis que le Nécromant s’y est installé. Mais comment il a pu suivre notre trace, je me le demande, et dans quel but ?

-Peut-être cherche t-il le dernier des rôdeurs ?

-Dans ce cas, il m’aurait combattu ici même, ou… Non, il a un autre but.

-Le Donomâr alors, maugréa Nhrôr, c’est pour cela qu’il s’en est pris à notre seul capitaine, mais les Seconds seuls savent comment il a su qu’Altiforge avait recherché jadis cette pierre…

-Il a tué notre capitaine ! gémit Khrôr. Puisse le destin le venger promptement !

-Je m’en occupe, répondit Lamenoire. Je vais traquer ce monstre et je le tuerai de mes mains, aussi vrai que je m’appelle Lamenoire Gandacier. S’il recherche le joyau, je croiserai de nouveau sa route, et cette fois il ne m’échappera pas. »

Ressortant en trombe de la boutique, le rôdeur bondit sur les traces de la créature, fendant les nuées qui se diluaient déjà dans l’air chaud du soir. Il traversa des rues, des places, arriva au bord du fleuve sans jeter un regard à la foule massée sur la rive, accueillant les processions. Remontant la berge, il aperçut une forme indistincte courir sur le pont est. Redoublant le pas, le pisteur arriva à la première arche, franchit en trombe l’Elezar pour s’engager dans les faubourgs, au sud du cours d’eau. Bientôt la trace brumeuse le mena à une poterne ménagée dans la muraille sud de la ville. La porte était grande ouverte, battue par le vent. Trois des sentinelles gisaient à l’entrée, tuées net par la créature de la nuit. Le quatrième milicien, encore appuyé sur sa lance brisée, regardait d’un air ahuri ses camarades morts. L’empoignant par l’épaule, Lamenoire l’invectiva :

« -C’est une bête noire qui a fait cela, n’est-ce-pas ? »

L’autre hocha de la tête, épouvanté.

« -Bon, continua le rôdeur, fermez ce portail et prévenez immédiatement Zimilus. Allez, pressez-vous ! »

Puis franchissant le portail, il s’avança dans la plaine. Fonçant comme un loup affamé, il courait de toute la vitesse de ses jambes, les yeux rivés droit devant lui, cherchant à apercevoir le spectre en fuite. Quelle direction prendre ? Il ne tarda pas à se décider : un horrible borborygme, mélange de rugissement, de sifflement et de cri de rage, fusa de derrière une petite colline au sud. Sortant d’entre les hautes herbes, le monstre apparut, apparemment monté sur une sorte d’énorme créature reptilienne. Le duo terrifiant tourna bride et rampa vers le sud, à une allure intenable. Lamenoire se mordit la lèvre : voilà comment cette chose était parvenue à arriver aussi loin au sud. Une monture capable de la porter ! Ce devait être une engeance du Cerkialn… Quoi qu’il en soit, il ne devait pas se laisser distancer…

Au milieu de la nuit, le rôdeur se força à ralentir le pas, pour économiser ses forces. Sans quoi, il ne serait plus capable de tenir un jour de plus. Il s’arrêta en arrivant à un petit bosquet de sapins. Se laissant tomber sur le tapis d’épines, il s’assit au pied d’un des arbres et s’accorda quelques heures de sommeil. Quand le soleil monta à nouveau de l’ouest, il se leva en silence. Son repos avait été troublé par les souvenirs toujours plus cruels de ces derniers jours ; mais le plus grave était qu’a chaque seconde, il perdait toujours plus de chances de retrouver la piste du monstre. Présumant que sa proie continuerait dans la même direction –c'est-à-dire droit vers le Midi – il alla donc de l’avant, conservant le soleil à sa senestre pendant toute la matinée. Le sol était assez sec, parsemé de touffes d’herbe jaunie. Vers midi, il atteignit une zone un peu plus fertile, baignée par une petite mare. Quelques bouleaux étendaient leurs branches au-dessus de la petite pièce d’eau, entourés d’un épais manteau de hautes herbes et de joncs. Lamenoire s’assit un instant au bord du bassin, observant les poissons nageant avec paresse entre deux eaux. Soudain, vif comme l’éclair, il plongea ses deux mains et attrapa un de ces inconscients, qui écarquillait ses yeux en baillant. En quelques minutes, un petit feu fut allumé et bientôt la chair du poisson grilla doucement, transpercée par une branche. Après ce frugal repas, le voyageur repartit, gardant tout ce qui pouvait encore être mangé en l’enroulant de larges feuilles de jonc. Fouillant les environs, il ne tarda pas à découvrir une sorte de passage au milieu des fougères : le spectre et son sang-froid avaient écrasé une partie des herbes sur leur passage, laissant un sentier derrière eux. Reprenant courage, le rôdeur marcha à un rythme soutenu. Malgré le soleil qui arrivait au zénith, il avançait, traversant une plaine déserte, étendant son immensité à perte de vue.

Il arriva en fin d’après-midi à un petit hameau, entouré de champs plus ou moins laissés à la jachère. Les seules traces de vie étaient les quelques volutes s’élevant des cheminées délabrées. Passant dans la seule rue du petit village, le pisteur s’approcha de la première maison et frappa à la porte. Un gémissement étouffé lui répondit. Voulant tirer cela au clair, il poussa sur le battant en haussant la voix :

« -Ouvrez, vous n’avez rien à craindre de moi, je vous en donne ma parole ! »

Comme aucune voix ne répondit, il s’écarta et avisa la fenêtre : elle n’était pas verrouillée. Sautant dessus, il tira violemment les volets en arrière et franchit d’un saut l’obstacle, pour atterrir au milieu de la chaumière. Autour du foyer, un paysan et son épouse et leurs trois enfants se recroquevillaient ; le chef de famille tenait avec nervosité une fourche à deux dents et la pointa sur l’intrus en déclarant :

« -Laissez-nous en pais, vous autre ! N’avons rien fait et n’nous n’avons rien à nous reprocher !

-Allons du calme, je veux juste vous demander un renseignement.

-Un renseign’ment ? Quel genre pardi ?

-Avez-vous remarqué quelque chose d’anormal aujourd’hui, ou ces derniers jours ? Les voyageurs de passage…

-Y’en a guère, et pour c’qui est d’bizarrerie, vous tombez à pic ! Pas plus tard que ce matin y’a un drôle de type qu’est passé en tornade. Tout noir qu’il était, même qu’on voyait rien de lui, mais c’tait point une bête, vu qu’il criait des menaces, et qui nous effraya tous. Mais l’pire c’était l’bestiau qu’il montait, qu’on aurait dit un d’ces monstres qu’on dit qu’ils vivent qu’aux extrémités du monde, loin d’tout. Pis y’avais quequ’chose, comme un vent diabolique ou je ne sais ; tout ça nous a glacé le sang, et tout le village c’est claquemuré. Mais il est passé et Addim soit loué, il est r’parti aussi sec !

-Très bien, je vous remercie ; passez une bonne soirée, et puissent vos récoltes prospérer » lui répondit Lamenoire.

Tirant le verrou de la porte, il allait franchir le seuil, quand un des enfants s’approcha du visiteur, en demandant :

« -Qu’est-ce que vous allez y faire dehors, m’ssire ?

-Je vais retrouver cet étranger, mon bonhomme, et je vais l’envoyer dans les Royaumes Souterrains !

-Alors vous allez avoir besoin de forces, prenez ça ! »

Il courut jusqu’à la table, attrapa une miche de pain et la tendit au rôdeur, le tout sous le regard inquiet de ses parents qui n’osaient bouger. Lamenoire s’accroupit, prit le pain des mains du garçon et lui serra vigoureusement la main en déclarant :

« -Merci camarade, tu ne peux pas savoir à quel point ce que tu viens de faire me touche. Puisses-tu ne jamais connaître la guerre… »

Il se releva, salua la maisonnée et s’en fut ; tout en marchant droit vers le sud, il se dit que ce petit paysan était un des premiers êtres qu’il ait rencontré, et qui lui ait fait totalement confiance. Ces pensées rappelèrent à Lamenoire les premières années de sa vie, durant lesquelles il avait eu bien des épreuves à surmonter. Chassant ces sombres pensées, il se concentra sur les deux seules choses qui devaient compter pour lui à présent : la recherche du Donomâr, et par là-même, la traque du spectre noir…

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Sympathique ma foi ! :huh:

Niveau faute, j'en ai vu aucune et puyis tu nous as guère habitué à ce qu'il y en est à toutes les lignes ! Tenir cette performance sur tout un texte : :lol:^_^ Ca ferait des jaloux :)

Niveau fond, je trouve que le moment mort nain/fuite est un peu rapide. Dejà, tu t'attardes guère sur cette mort. Tu dis rapidement que les nains sont tristes sans montrer ce que ressent Lamenoire.

Ensuite, en l'espace de quelques paragraphes, nous voila sorti de la ville et à la poursuite du monstre. On doit donc dire adieu aux relations avec les nains et les dirigeants de la ville en l'espace de quelques minutes. D'ailleurs, on sait pas ce qu'ils vont faire les nains ensuite ^^

Enfiun bref, suite !

@+

-= Inxi =-

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Boarf, le vilain nain-xi(mouarf, pas pu me retenir :lol: ) a à peu près tout dit, sinon une de mes anciennes critiques m'est revenue en tête:

Ca fait un drôle de décalage quand tu appelles Lamenoire Lamenoire dans tes descriptions et Lancevive dans les dialogues, donc faudrait l'uniformité du Lancevive depuis sa "renommation" ^_^ .

@+

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hé bien je viens de tomber sur ce texte et je suis vraiment impressionnée par sa taille et d'après les quelques commentaires que j'ai lu ... il est superbe !

c'est pourquoi je vais tout de suite me lancer dans sa lecture

j'admire ton courage quand même , écrire pendant aussi longtemps un récit ... chapeau ! allez bonne continuation ! :lol:

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Oui je sais l'intrigue s'accélère beaucoup mais en même temps il n'y a pas grand chose à dire et on ne va pas y passer 3 heures... :D

Pour ce qui est du double emploi des noms, eh bien c'est pour souligner le fait que c'est un pseudo ; d'ailleurs pour le narrateur, le personnage "Lamenoire" reste le personnage "Lamenoire" même si dans le récit il se renomme momentanément. Le temps d'être assez loin du nord, en fait. Hop une petite suite; Je serai absent la semaine qui vient et ne pourrai plus poster, désolé. Allez, bonne lecture !

Commença alors une poursuite épuisante, à travers un pays de plus en plus désert. Les forêts se faisaient rares, et les collines battues par la pluie faisaient osciller le sol de la plaine, comme une mer sans fin. Parfois, quand le vent venait de l’ouest, il était emprunt des odeurs salées du grand large, rappelant au voyageur que l’océan était là, à quelques semaines de marche à peine. Franchissant les étendues silencieuses de la prairie, les courants galopaient, libres, rapportant jusqu’au cœur du continent les senteurs marines.

Lamenoire errait comme une âme en peine, manquant à plusieurs reprises de désespérer. Au dernier moment, un indice imperceptible le remettait sur la voie : quelques brindilles balayées, une trace laissée dans la boue, ou des griffures sur un tronc. Marques insignifiantes, mais suffisantes pour le conforter dans ses choix. C’est ainsi qu’il traversa le pays, ne rencontrant que de rares villages, habités par des laboureurs soupçonneux. Il arriva alors à des régions abandonnées à elles-mêmes, où seuls les feulements des fauves égayaient le silence de la nuit. Bientôt la faune et la flore se firent étrangère, et le rôdeur arriva dans des contrées qui ne figuraient sur aucune carte des peuples du nord. Chassant au jour le jour de quoi sustenter sa faim, il parvint à se confectionner de quoi survivre : au hasard de ses errances, il arriva un jour dans un petit cirque accidenté ; inspectant le site, il ne tarda pas à découvrir une petite grotte à flanc de roc, dans laquelle traînaient encore des ossements blanchis. A n’en point douter, il s’agissait des restes de cheval à cornes, que les autochtones avaient appelé antilope. Ils ne paraissaient pas remonter à longtemps. Il découvrit également que cette ancienne carrière renfermait de grandes quantités d’une pierre noire, dure et tranchante, déposée en écailles entre les couches de calcaire. Il en fit provision et en récupéra un gros éclat, dont il tailla le bord pour en faire un couteau efficace. Il ramassa alors tout ce qu’il put de plantes pliables et solides, et de ses talents exercés, il parvint à se tresser un carquois rustique, mais assez résistant pour ce à quoi il était censé servir. Dès lors, lorsque le traqueur arrivait à un petit bois, ce qui se faisait rare, il ramassait nombre de branches qu’il taillait pour en faire des flèches. Avec des lianes et du lierre, il se tressa une corde qu’il noua à une branche souple et écorcée, de quoi faire un arc convenable. Puis sélectionnant des bris de la pierre noire, il les relia au bout de ses traits, pour les menir de pointes acérées ; son carquois bien garni, il ne connut plus la faim, abattant oiseaux et lièvres quand il le pouvait. Il faisait alors cuire la viande, et buvait le sang de ses victimes, quand la boisson venait à manquer.

Un soir où le soleil tardait à se coucher, dardant toujours ses rayons dans le ciel, Laemnoire aperçut un large fleuve traversant la plaine. Il y arriva dans l’ombre de la nuit, et se posa au nord de la rivière paresseuse pour réfléchir. Tout en faisant son sort aux restes d’un pigeon qu’il avait tué deux jours plus tôt, il se demandait quel parti prendre : de quel côté était allé le spectre ? Avait-il franchi le fleuve ? A cet endroit, le courant semblait modéré, et peut-être pouvait-on passer à gué. Ou bien avait-il longé les berges, recherchant un autre passage ? Et dans ce cas, de quel côté ? Vers le Levant ou le Couchant ? Après quelques minutes de réflexion, le rôdeur rassembla son paquetage et s’avança dans les eaux tièdes, bien décidé à tenter la traversée.

Au début, tout alla bien ; le cours lent ne risquait pas de l’emporter, et il se retrouva avec de l’eau jusqu’aux épaules, alors qu’il en était déjà à la moitié. Soudain un remous en amont attira son regard : quelque chose venait de se laisser glisser dans l’eau, et la forme s’avançait vers lui, avec une lenteur calculée. Continuant d’avancer, Gandacier dégaina son sabre ; tout-à-coup son pied droit se retrouva enroulé dans des algues collantes, emmêlées autour de sa cheville. Et la créature qui se rapprochait, alors que là-bas, deux autres formes se coulaient dans la rivière en silence...

Retenant sa respiration, Lamenoire plongea et gardant sa lame de sa dextre, il s’empara de sa dague de roche de sa main gauche et entreprit de couper ses liens. C’est à cet instant que la bête attaqua. C’était une sorte de bête terrible, armée d’une carapace dure comme le fer, à la gueule étroite et bardée de dents pointues comme des poignards. Ses quatre pattes griffues la propulsaient, sa longue queue fouettait l’eau dans de grandes gerbes d’écumes. Ouvrant grande sa bouche démesurée, le saurien poussa un cri rauque et frappa. Les mâchoires d’acier se refermèrent comme un étau sur le rôdeur, que la cotte de maille protégea à peine. Frappant au hasard, dominé par l’angoisse, il sentait son sang couler autour de lui, une douleur lui déchirer le corps tandis qu’une souffrance insupportable lui vrillait les tempes, déjà le souffle lui manquait… Le monstre, dans son élan formidable, avait arraché sa proie à l’étreinte des algues, et l’entraînait dans le lit bourbeux du fleuve, attendant qu’elle s’asphyxie. Mais l’un des coups de sabre, portés à l’aveugle, déchira le poitrail sans défense du lézard géant. Se retournant, frappé à mort, la créature lâcha prise et se roula dans le limon glauque, dans d’horribles convulsions. Les deux autres gardiens du gué se jetèrent sur lui sans plus porter attention à l’homme meurtri qui remontait à l’air libre. Crevant la surface, Lamenoire inspira profondément, mais la douleur le frappa avec violence. A moitié mort, il se laissa rejeter par les flots sur la rive. Secoué par des frissons de dégoût et par une fièvre intense, il rampa dans l’herbe, jusqu’à ce qu’il se sente assez éloigné du courant mortel. Déposant son carquois transpercé, il observa sa cotte de maille transpercée en maints endroits, la reposa en tremblant et chercha dans son paquetage trempé et mordillé : il n’y trouva rien pour soulager ses blessures. Déchirant un pan de sa cape, il se l’enroula autour de sa taille, où cinq profondes entailles saignaient. Etendu sur le sol humide, il rabattit sur lui sa capeline en marmonnant :

« -Au moins il semblerait que l’ombre n’a pas franchi ce fleuve… Fort bien, demain matin je déciderai quel chemin prendre. »

Epuisé jusqu’à la dernière corde, il ne tarda pas à sombrer dans un sommeil agité. Lancevive, Doubleserre, Harech, Midiso, Ratirk, Siria… Autant d’amis chers que la mort avait pris, et dont les visages revinrent hanter ses rêves. Il courait dans un cauchemar de brumes, cerné de toutes parts, entouré de créatures hideuses aux corps difformes, squelettiques, écailleux, hirsutes, et les images fantomatiques de ses anciens compagnons lui tenaient compagnie. Doubleserre planait dans l’air diaphane, caressant de ses ailes iréelles les cheveux du rôdeur. Harech le regardait de ses yeux dorés et marchait droit, figure invisible et impalpable, Midiso courait derrière eux un peu essoufflé, comme un vent diffus, Ratirk parlait de sa voix de basse, lointaine, étouffée, et Siria, blanche comme la mort, lui tenait la main. Ses doigts étaient glacés, plus froids encore que le gel de l’hiver. C’est alors qu’une haute stature apparut devant le groupe. C’était un homme sombre, comme drapé par le brouillard environnant, imposant. Glissant comme une fumée, il s’approcha de Lamenoire et lui tendit la main…

Lamenoire se réveilla en sursaut, l’arme à la main. Le soleil perçait à l’est, et quelques trilles de passereaux saluaient la venue du matin. Se levant avec peine, encore retourné par son cauchemar, il se dirigea comme un automate vers le fleuve, pour y faire quelques ablutions. Penché au bord de l’eau, il regarda son reflet déformé dans l’onde, son visage à la barbe mal taillée et épuisé par les voyages. Il commença alors une toilette sommaire, se baignant les mains et le visage. Il se rappela alors les monstres de la veille ! Comment avait-il pu les oublier ? Jetant un regard inquiet sur les alentours, il remarqua deux grands reptiles, étalés avec nonchalance sur l’autre rive, à une vingtaine de mètres. La gueule grande ouverte, ils se laissaient caresser par les premiers rayons du soleil. Ils n’esquissèrent pas un geste dans sa direction, se contentèrent de le surveiller de leurs orbites sans paupières. Ils avaient sans nul doute mangé à leur faim… A peine rassuré et écœuré par ces mœurs cannibales, le rôdeur défit ses bandages et lava ses blessures, puis remit en place ses pansements. Il allait se relever, quand il aperçut une empreinte bien distincte, imprimée dans le sable spongieux de la berge : une marque de patte à quatre griffes longues. Avec un peu d’observation, ou pouvait relever aussi celles des autres membres, et une longue ligne laissée par une queue articulée. Une bête chargée, d’après la profondeur. Et la piste s’élançait droit vers l’est, le long de la rive. Lamenoire sourit avec amertume, et ramassa ses menues affaires pour s’élancer à son tour vers le Levant, sur les traces du spectre.

Peu à peu, le fleuve suivit une courbure qui orientait son cours vers le sud-est. La piste continuait en suivant le coude de la rivière, et le rôdeur épousa ce mouvement, marchant dans les pas du lézard monté, vers l’amont du cours d’eau. Les étapes furent alors bien plus agréables, avec de l’eau à volonté et des régions plus giboyeuses, car les bords du fleuve s’enrichissaient de bosquets de roseaux où poules d’eau, hérons, bièvres et autres rongeurs abondaient. Peu à peu, le voyageur s’habitua à cette vie nomade, marchant de jour en jour vers le midi. Arrachant à sa mémoire quelques souvenirs lointains, il tenta de converser avec quelques volatiles, mais la plupart s’enfuyaient, craignant –d’ailleurs à juste titre- son arc et ses flèches, et les rares spécimens dont il parvenait à arracher quelques cris intelligibles semblaient trop impressionnés pour lui apprendre quoi que ce soit d’intéressant. Néanmoins ce mode de vie rustique, loin de tout, dans la solitude et la nature sauvage le satisfaisait. C’est ainsi que lorsqu’il aperçut plusieurs colonnes de fumée monter à l’horizon sur les rives de la rivière, il sentit comme un pincement au cœur, car il savait qu’il devrait retrouver toutes les vicissitudes de la vie avec le vaste monde. Après presque un mois à sillonner le pays, il revenait auprès de ses semblables.

C’était un grand bivouac où brûlait une douzaine de feux de camp ; autour s’étaient assis trois cents hommes, femmes et enfants, peut-être un peu plus. Deux foyers étaient tenus à l’écart, comme séparés du gros de la troupe. Lamenoire, suivant le lit de la rivière, s’approcha des abords du campement principal. Deux hommes armés d’épées courtes étaient de garde. Discutant nonchalamment des prises faites dans la journée par les pécheurs, et commentant la tournure des événements, ils ne remarquèrent le nouveau-venu qu’au dernier moment. Un homme de haute taille, les cheveux noirs, en bataille, les yeux gris et durs, la barbe défaite, les joues creuses, la cape déchiquetée, la cotte de maille à moitié brisée, les vêtements détrempés, les bottes couvertes de boue, portant un long sabre d’un noir uni à sa ceinture et un arc rangé dans un carquois primitif. Reculant avec appréhension, les deux sentinelles bafouillèrent :

« -Qui êtes-vous, voyageur ? »

Un sourire fatigué éclaira le visage triste de Lamenoire et il répondit :

« -Mon nom ? Je m’appelle Lamenoire Gandacier, braves soldats. Mais avant de déballer mes titres de noblesse, je voudrais me réchauffer un peu et bavarder avec vos gens.

-Certes, certes, répondit un des deux hommes en reprenant de son assurance, mais heu… Faudrait d’abord que j’en parle au chef.

-Bien menez-moi à lui, ce qui sera plus simple.

-mais c’est que…

-L’un de vous deux peux rester ici, pour garder votre poste, et l’autre me mènera à votre commandant. Cela me paraît être la meilleure solution.

-Donnez-nous votre épée d’abord, et alors...

-Vous n’avez pas confiance en moi ?

-Faut nous comprendre, messire, nous on a des ordres…

-Assez, assez ; je suis fourbu, épuisé.

-Heum, oui bon, d’accord. »

Le premier des miliciens fit signe au visiteur de le suivre, et il le conduisit à travers le bivouac, jusqu’au plus grand des foyers. Assis sur un tabouret rudimentaire taillé dans une souche d’arbre, le chef de l’expédition apparut, le visage à demi éclairé par les flammes du feu rougeoyant. C’était un marchand au visage amical, habillé de vêtements à franges presque trop grands pour lui. A sa large ceinture pendait une petite bourse de cuir, et un coutelas était suspendu dans son étui. Autour de lui, plusieurs négociants conversaient gaiement. Lamenoire s’inclina légèrement et leva la main en signe d’apaisement :

« -Lamenoire Gandacier, oui tel est mon nom.

-Salut à toi Lamenoire, répondit l’autre, je suis Telic, chef de ce convoi. Et d’où viens-tu, et que fais-tu dans les parages, si je puis me permettre ?

-En fait je suis en quête. Peut-être l’un d’entre-vous pourra t-il m’aider ?

-Qui sait ? Mais si tes intentions sont pacifiques, prend d’abord place parmi nous et sustente-toi. Nous discuterons d’affaires plus sérieuses en temps et en heure. Place à la joie et à la tranquillité ! »

Lamenoire acquiesça et se laissa tomber à même le sol, au milieu des voyageurs. La compagnie était fort accueillante, et chacun se présentait, racontait d’où il venait. Il y avait là des hommes de tous bords, des gens du fleuve, quelques-uns des collines, plusieurs des villes du sud, rien que dans les convives autour du premier feu. On y trouvait même un ou deux barbares de l’est, venu droit des contrées sauvages, délaissant pour un temps leurs habitudes guerrières. Les conversations animées durèrent un bon moment, tandis que des volontaires apportaient des outres d’eau. Chacun défit son paquetage et en sortit de quoi manger, et des aides passaient en traînant de lourdes marmites fumantes, servant les bols des plus pauvres avec une soupe brûlante, épaisse, bien assaisonnée. Quand le repas tira à sa faim, de nombreuses étoiles perçaient la noirceur du ciel d’hiver. Le rôdeur nota que près de la moitié des astres lui étaient inconnus, et il resta un long moment silencieux, à contempler la voûte céleste, observant ces constellations nouvelles. Telic vint s’asseoir à côté de lui et l’apostropha :

« -Eh bien voyageur, on rêve ?

-En quelque sorte, répondit Gandacier.

-Que cherches-tu donc ? Parle et je te dirai si je puis t’aider ou non.

-En fait, je ne sais pas si je cherche quelque chose… ou quelqu’un, ou même un lieu-dit.

-Je suis le chef et l’organisateur de la troupe, et j’ai voyagé depuis ma plus tendre enfance sur la moitié des terres émergées de ce côté de l’Océan Insulaire, déclara Telic, si quelqu’un peut t’aider c’est bien moi.

-Voilà : est-ce que le mot d’Yrranie te dit quelque chose ? »

L’autre paraut réfléchir un instant, regardant les langues de feu du foyer en plissant les yeux. Puis suivant les fumées monter vers le ciel, il répondit :

« -Moui, vaguement. Mais je ne suis pas certain… Que lui veux-tu donc à Yrranie ?

-C’est donc une personne ?

-Assurément, mais répond à ma question, à ton tour.

-En fait je n’en sais trop rien. On m’a laissé entendre qu’elle pourrait m’aider.

-T’aider dans quel but ?

-C’est assez long comme histoire.

-Alors ne me la raconte pas, je suis par trop impatient pour écouter un récit ce soir. Il me faut de l’action, moi ! »

Le silence retomba, un battement d’ailes étouffé passa au-dessus d’eux. Sans doute quelque héron dont l’idée de pêcher la nuit au clair de lune semblait amusante. Se tournant vers Lamenoire, le meneur de la troupe dit enfin :

« -Voilà ce que je te propose : notre groupe est nombreux, mais pas assez défendu. Nous avons parmi nous quelques braves gars solides, prêts à se battre pour protéger les femmes et les enfants, mais aucun de nous n’y entend aux choses de la guerre. Je n’en saisis moi-même que quelques principes. Pour peu qu’une bande de pillards, qu’un clan orque ou qu’une horde quelconque survienne, et je ne donne pas cher de nos vies.

Yrranie a sa demeure assez loin au sud. Or il se trouve que notre itinéraire va droit au sud-est, le long du Fleuve Vert que voici. Accompagne-nous en guise d’escorteur. Tu seras mon conseiller militaire, et tu voyageras en compagnie. Ce ne sera pas un détour très long : de toute façon le cours du fleuve est infranchissable avant plusieurs jours de marche. Viens avec nous, et le moment venu, quand nos routes se croiseront, je te donnerai un plan. Tu n’auras aucun mal à atteindre ton but, pourvu que tu y tiennes vraiment… Alors marché conclu ? »

Lamenoire hésita quelques secondes, puis serra la main tendue vers lui avec vigueur :

« Entendu Telic, je marche avec vous !

-Alors repose-toi, vieux renard, car nous partons assez tôt demain matin ! »

Modifié par Shas'o Benoît
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ne paraissaient pas remonter à longtemps.

La mort ou leur état ne semblait pas remonter à longtemps. Les os, eux, sont plus vieux que ca :D

et tu voyagera en compagnie

voyageras

Niveau forme impec ! Il y a cette dernière faute là qui me fait penser que j'étais tellement absorbé dans ton texte que j'ai oublié de regarder s'il y avait beaucoup de fautes ^_^ Vérifie par une relecture au pire :lol:

Sur le fond, le passage avec les crocos est bon, c'est mon passage préféré dans ce passage :P Je suis sadique :P Bon la poursuite en elle-même ne dérange pas ! Par contre, j'aimerai une explication. Au départ, son but c'est de rattrapé la créature et des qu'il rencontre les gens sont but, ca devient de trouver la personne. C'est quand meme opposé comme but et il rattrapera surement jamais la bête ! Enfin y a que ca qui m'a surpris :lol:

@+

-= Inxi =-

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