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la revanche des HL


Invité Mr Petch

Messages recommandés

Et bien, et bien ! C'est bien ( hop, qui a dit répétition ? )

Bon là, c'est sur c'est de l'inédit ! :D Bon au niveau du fluff, il y a évidement pas de fautes ( bien plus callé dessus que moi d'ailleurs )

Au niveau des fautes, lors de ma lecture ( qui est plus pour le plaisir donc j'en cherche pas particulièrement ) j'en ai pas vu de genantes !

Pour le fond, je suis toujours captivé, et tu as toujours mes félicitations ! :lol:

@+

-= Inxi =-

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Raaaah...Des lézard! Enfin! depuis le temps que j'attends ça! :) Finalement a force de demander on obtient ce que l'on veut :-x : Une histoire sur oyanotec.

Bon j'ai relevé 2-3 ptits trucs(

L’eau avait encore montée
(troisieme morceau écrit le 2 aout)

était

il arracha un petit morceau de l’avant-bras et se mit à le grignoter, cru.

beurk! Déja du rat ça doit pas etre super mais alors du skav... :blushing::mrgreen:

devrait etre interdit moins de 16

elle avait courageusement évité toutes les embûches

Ah ouai la elle m'a épaté meme un gob aurait fait mieux. ^_^

Bon, j'aime toujours autant relis je sais que j'ai vu des fautes que j'ai oubliées (commes d'hab -_- )

Ca fait toujours une bonne surprise en rentrant de vacances.

continues et... LA SUITE!

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Tout lut (et pas fâché, ce fut très agréable).

Pour commencer, un ou deux points un peu négatifs... (j'adore râler va-t-on dire):

- prendre Kai, la matriarche téradon me semble un peu abuser, non? Non pas que ce soit impossible et inutile (comme on le voit par après avec les humains), mais que peut-être l'on aimerait bien savoir pourquoi tout le monde est d'accord (surtout que la matriarche reste longtemps absente). Bref, autant j'admire le rebondissement qui révéle que la folie de venir chercher la teradon n'en est pas une (juste un prétexte), autant je me demande si c'est bien sage de la lui donner quand même. Enfin, c'est vraiment minime, mais juste augmenter un peu l'argumentaire en faveur d'Oyanotek sur le moment me semble possible et utile (après tout, avec des explications, tout est possible (même une troupe de chevaliers sur dragon semble-t-il).

- le tapir... Mais qu'est ce que je raconte? J'ai adoré le tapir et l'histoire de Dino ! C'est une formidable façon de faire suivre l'histoire et je m'en veux de ne pas la maîtriser! Bravo pour la tapir (bon, la ou le tapir? la parce que c'est féminin, mais...).

- Un sorcier qui connait le language des hommes-lezards. Certes il est venu ici étudier cette civilisation, mais pourquoi un sorcier. Un savant aurait fait l'affaire. Un sorcier étudierait plutôt la magie. Bref, un peu plus d'argumentaire là aussi (juste pour augmenter encore le réalisme, pour s'assurer qu'on y croie encore plsu). Je ne demande pas grand chose, juste une phrase comme: au grand soulagement d'Oyanotek, l'homme comprit ce qu'il lui disait, ce qui était en fait dût à la passion de tel pour leur civilisation. J'ajouterais aussi qu'amener toute une équipe pour un seul savant, c'est un peu gros. Il faudrait ajouter une équipe de quelques hommes à lunettes (quitte à faire de la caricature) et avec des parchemins, etc... (ainsi qu'une équipe en train de déterrer un mort homme-lezard).

- un poison qui transforme l'autre en monstre? J'avoue avoir été surpris. C'est très original, c'est très bien mis en place et je n'ai pas grand chose à dire, mais là aussi une petite phrase comme: "Oyanotek avait entendu parler de tels phénomènes... " pourrait être utile. Là moins que pour les autres, mais tout de même.

Bon, je ne vois pas grand chose d'autre. En attendant la suite, Imperator, empereur lecteur.

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  • 2 mois après...
En attendant la suite

Attendre, tel est le mot :wink:

Bon, je ne vous fais pas de topo style "me revoilà enfin, ouah, je vais vous raconter ma vie et blablabla...". Je poste la suite, donc, car c'est le but de cette section :'( :

Oyanotec s’apprêtait à enfourcher Kai dans la cour de la cité en ruines, et de nouveaux tiléens s’étaient massés pour étudier cette créature inconnue. Soudain, un cri retentit dans son dos :

« - Attends !

Le sorcier dela Francesca arrivait derrière lui, courant dans la poussière du mieux que pouvait lui permettre sa longue robe.

- Ne pars pas tout de suite ! Nous avons un marché à te proposer !

Oyanotec s’amusa à chercher la seconde partie du « nous ». Elle était là, debout contre un pilier de sa tente à observer la scène du coup de l’œil. Quoique… Non, en réalité, il ne regardait qu’Oyanotec. Il lui parlait même, d’un regard perturbant et injonctif censé appuyer les paroles de son frère. Ce dernier poursuivait son discours :

- Tu as un ami prisonnier là-bas, nous avons un soldat que nous souhaitons récupérer. Seul, tu n’arriveras jamais à le sauver. Alors que nous pouvons certainement t’aider dans cette tâche.

- Seul, j’ai plus de chances qu’avec vous.

Le sorcier implorait, l’amiral ordonnait. Un beau numéro de duettistes, pensa Oyanotec.

- C’est faux, nous avons des moyens efficaces.

- Cette mission nécessite de la discrétion et de la confiance mutuelle, les hommes ne possèdent aucune de ses deux qualités.

- Tu es dur. Si tu veux, je t’accompagnerai, seul.

- Et moi aussi !

C’était l’amiral qui avait ainsi élevé la voix, dans la langue saurienne, ce qui avait grandement surpris Oyanotec. Il s’approchait à présent, pointant son épée portée à bout de bras dans la direction du lézard, et parlait tout en marchant avec un regard de défi :

- Et si je te disais, lézard, que nous aussi ne vous faisons pas confiance… Que feras-tu de notre soldat une fois libéré ton ami ? Tu le laisseras entre les griffes de ses adorateurs de Sotek, comme tu les appelles ?

Là, le caméléon eut un instant d’hésitation. Le point de vue de l’amiral était évidemment recevable. Il sauta à bas du Kai, et vint dans la direction de Pietro dela Francesca.

- C’est un ordre amiral ?

L’amiral avait posé son épée, hésité un instant avant de répondre de sa voix la plus ferme :

- C’est un ordre.

- Montez alors, je vous attend. »

Un groupe improbable traversait le ciel bleu. Un skink caméléon, un sorcier humain et un amiral tiléen chevauchaient la large et athlétique Kai, qui supportait sans problèmes le poids des trois créatures. Ils se dirigeaient vers la Dent de Sotek, une large pointe au-dessus de la voûte des arbres.

« - J’aimerais savoir, Oyanotec, commença le sorcier, qui sont exactement les ravisseurs de nos amis ? Comment pouvez-vous affirmer qu’ils sont encore vivants ?

- Evidemment, vous devez ignorer les principes des disciples de Sotek. Ces skinks renégats considèrent que tout est bon pour servir leur dieu. Ils veulent du sang, alors ils lui en donnent. Ils ont développés un certain art dans le sacrifice. Pour eux, être sacrifié à Sotek est un acte qui amène à la pureté, et nombreux sont ceux d’entre eux qui, arrivés à un certain âge, après de nombreux combats, se suicident selon les rites pour pouvoir accéder à cette place si noble. Le menu fretin, comme les hommes-rats ou les bêtes de la jungle, sont simplement jetés dans une fosse à serpents, sans autre forme de procès. Mais les créatures à la conscience plus « noble », comme les humains, les elfes, ou même d’autres lézards, sont faits prisonniers et servis comme des princes pendant dix jours. Puis, a lieu la cérémonie sacrificielle. On les place sur l’autel de Sotek, la face tourné contre le ciel pour qu’ils puissent voir leur mort arriver ; le grand shaman se saisit d’une lame de sacrifice, regarde la victime droit dans les yeux, et lui annonce qu’elle va mourir pour servir Sotek et devenir un être pur. Soudain, elle lui enfonce le couteau au niveau du cœur, pas trop profond pour ne pas abîmer l’organe et ne pas tuer la victime. C’est là qu’interviennent les diacres inférieurs. Ils lui prennent d’abord le cœur, encore chaud et palpitant, en laissant bien dégouliner le sang sur l’autel, puis les décapitent et retirent le cerveau. Enfin, les guerriers viennent s’enduire le corps du sang des sacrifiés. C’est une mort particulièrement affreuse, car souvent, le sacrifié est encore conscient quand on lui retire le cerveau.

Les deux humains le regardaient. Oyanotec avait bien insisté sur les détails, véridiques, pour les choquer. Il fut étonné de voir qu’aucun des deux ne donnaient l’impression de se sentir mal. Au contraire, le sorcier apposait sur lui le regard froid du scientifique, et l’amiral celui du soldat habitué à de nombreuses boucheries. Ce dernier prit la parole :

- Vous semblez bien connaître tout cela…

Oyanotec se sentit un peu déstabilisé. Devait-il vraiment leur faire confiance ?

- J’ai vu un de mes amis mourir de cette façon devant mes yeux.

Il y eut un silence, souligné par une soudaine bourrasque puissante qui faillit mettre à bas Federico, le sorcier. Il demanda alors pour changer de sujet :

- Donc votre saurus et notre sergent seraient là-bas, choyés comme des rois, à la veille de se faire mutiler vivant.

- Exactement, et tant que les dix jours ne sont pas passés, nous avons encore une chance de les sauver.

- Mais les skinks vont nous repérer de loin, du haut de leur pic rocheux, vous ne croyez pas ?

- Pas si nous venons de l’ouest.

- De l’ouest ?

- Oui. Les ouvertures principales et les couloirs d’allées et venues sont du côté est, et cela en raison de la pluie. Lorsqu’elle tombe fort, elle risquerai d’inonder toutes cavités creusés à l’ouest, car sa trajectoire est d’ouest en est. Ainsi, côté ouest, il n’y a que des fenêtres sommairement protégées par des guérites naturelles. Nous ne nous ferons pas remarquer en arrivant par ce côté du pic.

- Alors vous dites que toute cavité se trouvant côté ouest serait inondé en cas de pluie.

- Exactement. Et là, le temps est avec nous, vous voyez ces nuages là-bas, qui se déplacent tout doucement ? Lorsque la nuit sera tombée, ils éclateront au-dessus de pic. Il n’y aura aucune surveillance côté ouest et nous en profiterons.

- Vous êtes un fin stratège, lézard, lança l’amiral tiléen.

- Et vous un fin général…

Ils se regardèrent. Oyanotec aimait chez cet homme le regard volontaire et décidé, presque sans scrupules, de celui qui prend les décisions. Un regard froid que la plupart des humaines ne possèdent pas, trop contrits par leurs émotions. Et il se doutait bien que son arme n’était pas qu’une épée d’apparat… Tout compte fait, il pourrait peut-être lui servir à quelque chose pour délivrer Garmok.

Puis Oyanotec regarda le frère, le sorcier, et lui demanda :

- Dites-moi, vous semblez bien parler ma langue, vous deux...

Les deux humains le regardèrent en souriant, et Federico répondit:

- Ce n'est pas étonnant, nous sommes nés à Bourbeville, la colonie humaine au nord de la Lustrie. Ce n'est pas un passé très glorieux, certes, et nous avons tout faits pour l'oublier... Jusqu'à devenir une des familles les plus respectées de Tilée... Mais nous n'avons rien perdu de notre goût pour la Lustrie, elle reste notre... terre originelle.

- C'est une sorte de retour à aux sources que nous faisons là..."

La voix de l'amiral, l'espace d'un instant, avait été chargée d'émotions que le caméléon avait pu ressentir. Il y eut un flottement de nouveau, et un immense silence. Au loin, on entendit un premier coup de tonerre et un éclair, prémices de l'orage à venir.

Dino était de plus en plus inquiet. Et cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le temps allait se couvrir, il avait vu des nuages grisâtres s’amonceler dans le ciel, et se doutait que l’orage allait bientôt éclater. Ce que signifiait que l’humidité allait s’immiscer entre les murs et que la pièce allait devenir encore plus froide et encore plus glauque. Et puis d’une façon générale, ce genre de temps n’incitait pas à la bonne humeur.

Ensuite, il y avait son compagnon. Alors qu’il lui avait dit quelques mots lors de leur « rencontre », il continuait à présent de rester assis sans rien faire dans un coin de la pièce. Son regard de lézard n’exprimait plus rien que la résignation, et encore, il était difficile d’apercevoir un sentiment dans ces deux yeux globuleux. Il donnait la chair de poule à Dino, qui se disait qu’il pouvait à tout moment devenir violent, l’attaquer, le tuer… Après tout, comment prévoir ses réactions ? Pour l’instant, l’apathie le gagnait, il n’était qu’un légume, mais dans ce genre de situation, les nerfs d’un homme fragile pouvait craquer. L’esprit de Dino prit des détours insensés. Non, il ne fallait pas concevoir cette créature comme un humain, peut-être s’était-elle simplement mise en hibernation, pour récupérer des forces, pour se reposer… Mais peut-être aussi savait-elle ce qui les attendaient, et que à cause de cela, son sang-froid légendaire en avait prit un coup… Non… c’était impossible, se disait Dino, ses créatures-là n’ont peur de rien, elle se fiche éperdument de la mort et de la souffrance… Pourquoi parler de mort et de souffrance ? Rien ne prouvait que ce séjour allait terminer ainsi. Il fallait se ressaisir…

Dino prit sa tête dans ses mains, il commençait à ressentir un profond mal au crâne. Il devenait paranoïaque à tourner en rond dans cette pièce absurde. Pourquoi tant de fastes si c’était pour mourir après ? Il s’en retourna près de sa couche, prit un fruit dans la corbeille mais ne parvint pas à l’avaler. peut-être était-ce le dernier fruit qu’il allait manger…

Il jeta la mangue sur le sol, elle explosa en projetant des taches orange sur les murs. Elle était trop mûre, en plus de ça… Dino eut envie de nettoyer le sol et les murs, comme pour reconstruire un semblant de confort dans cette pièce, et aussi pour s’occuper l’esprit.

Il prit un morceau de drap, le mouilla un peu dans la jarre d’eau, et se mit à quatre pattes pour retirer les tâches de mangue… Il se sentait ridicule, mais il aurait fait n’importe quoi pour ne pas sombrer dans la folie. Le tissu s’imbibait du liquide orange. Pietro se concentrait sur son travail. Là, il en restait un peu sur le mur.

l commença à essuyer cette partie du mur, et il vit se dessiner sous ses yeux une fresque. Il n’avait pas prit le temps de bien les observer tout à l’heure. Sous la tâche de mangue, un humain était sculpté en bas-relief. Oui, aucun doute, c’était un humain. Il se trouvait dans une bien étrange position, allongé sur un lit en train de manger et de boire, entouré par de luxueuses décorations dorés. Un doute vint à Pietro. Il regarda autour de lui. Oui, l’humain dessiné sur la fresque était comme lui un prisonnier de cette cage doré. Mais pourquoi ?

Ses yeux suivirent le reste de la fresque. On y voyait des lézards, des petits lézards appelés skinks en procession, et au centre l’humain, ainsi qu’un elfe et d’autres lézards, qui comme lui, avaient les mains attachés dans le dos.

Dans la scène suivante, un skink arborant une immense robe levait les bras au ciel, tandis que d’autres attachaient les prisonniers contre une roche posée sur le sol, une sorte d’autel. Dans le ciel, une forme serpentine se dessinait.

En voyant la dernière scène, Dino eut un haut-le-cœur, il dut faire preuve de tout son courage pour ne pas sombrer dans la même folie que son voisin. Le grand shaman skink enfonçait ses poignards dans le ventre des victimes, d’autres skinks tenaient dans leurs mains comme des trophées les cœurs, les cerveaux, les viscères des victimes, d’autres enfin, habillés en guerriers s’aspergeaient du sang qui dégoulinait. La fresque n’était plus qu’une immense orgie de sang, une tache rouge indélébile sur le mur. Et dans le ciel, surplombant la scène et l’observant avec des yeux reptiliens effrayants, se tenait Sotek, le dieu serpent. Dino eut un mouvement de recul. Si cette fresque disait vraie, ils étaient condamnés à mort. Le vieux soldat tiléen poussa un rire hystérique qui fit même réagir Garmok, qui leva lentement la tête. Dehors, la pluie tombait de plus en plus fort.

Après leurs ébats, les deux tapirs s’étaient endormis. La femelle avait encore du rêver au paradis des tapir, à toutes les choses merveilleuses qu’elle allait y trouver. Elle était heureuse qu’après tout ces malheurs, la chance lui sourit enfin. Elle rêva de nourriture à volonté, de lieux chauds et reposants pour dormir, de grands lacs pour s’abreuver. Elle en avait oublié ses petits morts, et la perte de son terrier. Qu’importait tout cela maintenant qu’elle était au paradis des tapirs ?

Soudain, elle fut réveillée par des gouttes de pluie contre sa fourrure. Elle ouvrit un peu les yeux. Le ciel était gris, les nuages mauvais, la pluie battait les arbres de la jungle avec une force incroyable. Et surtout, surtout, le Mâle élu avait disparu. A sa place se trouvait une immense mare d’eau de pluie. La femme se sentit complètement désemparé. C’est également à cet instant qu’elle remarqua que ses quatre sabots étaient dans l’eau. L’eau qui continuait d’affluer par le ciel. La cavité où elles e trouvait était en train d’être inondée !

La femelle tapir ne sut pas quoi faire au départ, mais bien vite son instinct animal l’incita à réagir. Là, derrière elle se trouvait une issue, un couloir qui devait mener à l’intérieur du pic. C’était la seule solution, elle était à plusieurs mètres au-dessus du sol. Il fallait courir dans ce couloir.

Le conduit était étroit, sombre, humide, glauque, froid et irrespirable. Mais il fallait bien courir avant que l’eau n’envahisse tout. Elle ne voyait pas où elle avançait, elle trébucha à plusieurs reprises et s’écorcha sur les roches, mais à chaque fois se relevait, comme si elle sentait derrière elle l’haleine du danger qui la poursuivait.

Elle repensait au mâle. Il avait du fuir en connaissance de cause, la pluie arrivait et la cavité allait être inondée. Après la saillie, il n’eut aucun scrupule à s’en aller. C’est ainsi chez les tapirs, les mâles sont solitaires et les femelles éduquent seules les petits. Comment avait-elle pu penser que cela allait être différent ? Elle n’avait jamais eut ce raisonnement auparavant… Un raisonnement vraiment intrigant, et incompréhensible, comme si elle découvrait pour la première fois des sentiments autres que son instinct.

Elle continuait de courir, courir, toujours courir. Ses sabots claquaient sur le sol rocheux dans un vacarme assourdissant, et on sentait les vibrations du vent et de la pluie sur la roche, au-dehors, comme un balancement régulier. Elle sentait que la pente montait. Avait-elle pris le bon chemin ? Peu importait, il fallait être toujours plus loin de l’eau.

Soudain, le pire arriva face à elle. Elle cogna sa trompe contre la pierre. Elle ne voyait rien et dut renifler un bon moment avant de se rendre compte de la situation : cet endroit était un cul-de-sac. Elle allait mourir là, noyée bêtement après avoir découvert le Paradis des tapirs. Mais non, il fallait réagir. Après tout, la roche était-elle peut-être friable, il fallait essayer de la détruire. Elle prit son élan dans le tunnel et fonça contre la roche. Sa première expérience fut douloureuse mais fructueuse, de grosses particules de roches se détachèrent de la paroi. Elle prit encore plus d’élan. Au deuxième essai, elle entendit un bruit sourd venant de l’autre côté. Il y avait bien une issue ! Les miracles recommençaient. Certes, sa trompe saignait abondamment, et ses flancs lui faisaient très mal, mais son esprit animal n’avait qu’un but en tête : sortir d’ici. Elle s’apprêta alors à se propulser contre le mur pour la troisième fois…

Modifié par Mr Petch
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l’avaler. peut-être était-ce le dernier fruit qu’il allait manger…

Majuscule

l commença à essuyer

Il manque une lettre

des tapir

Accord !

Voilà pour la forme qui est, sinon, parfaite ! Mais bon, on en attend bien sur pas moins de toi ! Il faut dire que ce texte commençait vraiment à me manquer !

Pour le fond, j'ai pas de remarques particulières. J'ai pas vu de passages incohérents ni de gros problème ! Par contre j'aime pas voir souffrir la tapir :wink: Je suppose qu'elle va arriver avec le lézard et l'humain de toute facon :blink:

Bref, tout ca pour dire que j'attends une suite dans des délais bien plus rapide ! Et oui, je suis toujours dedans ! Bravo :'(

@+

-= Inxi, enfin ! =-

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Moi aussi je suis toujours dedans et j' ai été étonné de l' attente pour ce nouveu texte, tu aurais pu nous dire que ça prendrait plus de temps pour des raisons qui te concernent, enfin soit.

En ce qui concerne le récit, ça reste stable, tu enchaîne toujours sur les 3 personnages et leurs points de vue.

C' est drole comme Dwarfkeeper s' efforce à nous montrer les parties les plus abjectes de l' homme et comme toi tu t' efforce à nous montrer un juste milieu qui tend un peu plus vers la confiance entre êtres qui ont un esprit ouvert.

Continue sur cette voie et si tu ne peut pas nous pondre une suite n' hésite pas à nous le dire pour qu' on sache combien de temps il nous faudra patienter car j' imagine que le récit est loin d' être fini, non....

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Pour répondre à Alith Anar, je ne pense pas à avoir véritablement à justifier mon absence. Je ne l'avais en aucun cas prévu, j'aurais été bien incapable de vous prévenir que j'allais arrêter car moi-même l'ignorais. Ce n'est pas le texte qui a pris plus de temps, simplement une soudaine panne d'inspiration... Enfin, cela n'a pas à être explicité ici, place au spectacle :

Oyanotec, du haut d’un ciel bouleversé par le vent, la pluie et l’orage, cherchait du regard sur le sol sombre un espace pour se poser. Chotec avait disparu dans le ciel au profit d’immenses nuages noirs, et le beau temps précédent n’avait été qu’un espoir vain. La saison des pluies reprenait ses droits dans la jungle secouée dans tout les sens.

Là, les branches d’un palmier trop grandes, rompues et tombées au sol empêchaient toute tentative d’atterrissage ; là encore, les vents contraires se concentrant sur l’amas de rochers formaient un tourbillon puissant et insurmontable ; quant à la petite clairière qui abritaient les ruines d’un modeste temple, il s’agissait à présent d’une incroyable tourbière spongieuse presque aussi dangereuse qu’un torrent en crue.

Federico, le sorcier, observait ce paysage chaotique du haut de la monture reptilienne. Il s’accrochait aux écailles saillantes, symboles du grand âge de la créature, pour contenir le pouvoir de la tempête. Il était d’une stature plutôt frêle – contrairement à son frère Pietro, plus solide et musclé – et craignait à chaque instant de se retrouver en bas. Et la situation au sol semblait être pire que dans les airs. En quelques minutes, la jungle s’était transformée en une vaste zone de marais dans laquelle quelques îlots de sol statique subsistaient. Les lourdes branches tombant des arbres et les hordes d’insectes tropicaux sortant à l’humidité venaient renforcer ce profond climat d’insécurité.

Le sorcier tenta de regarder au sol, mais il fut pris d’un vertige inimaginable. Non à cause de la hauteur, mais à cause des tourbillons du vent qui entraînaient les gouttes de pluie dans des cercles concentriques quasiment hypnotiques. Alors il se ressaisit et repensa au campement. Là-bas, les soldats avaient aussi à affronter la tempête, mais eux se trouvaient sur un sol plus stable, renforcé par des années de civilisation, et possédaient un matériel adéquat. Lui se sentait impuissant face aux déchaînements de la nature. Même sa magie d’habitude salvatrice semblait troublée par le temps, les vents de magie devaient être bien instable, et il le ressentait dans son corps, devant contracter un immense effort de concentration pour éviter une catastrophe.

« - Nous allons bientôt atterrir, fit Oyanotec, je connais cet endroit, il y a une colline stable à proximité

- Mais nous n’avons pas encore vu la Dent de Sotek, objecta Federico en criant, car le vent couvrait sa voix.

- Détrompe-toi, mon frère, elle est bel et bien devant nous ! lui répondit Pietro, désignant un espace du ciel de son index »

C’est là que Federico le vit pour la première fois, ce grand pic. Il l’avait pris pour un nuage, tant il était aussi noir et sombre que le ciel, et aussi à cause des multiples éclairs qui semblaient en jaillir, par un effet d’optique étonnant. C’était une immense masse qui ressortait de la forêt, comme la dent d’un Diable sortant de sa mâchoire bien trop remplie, c’était comme un pieu enfoncé dans le ventre de la jungle par quelque divinité malsaine. Quoi que pouvait vraiment être ce pic, ce n’était pas quelque chose de bien, et cela, Federico le sentait même du haut des nuages. Un éclair vint frapper le sommet du pic, comme un funeste avertissement lumineux.

En quelques minutes, grâce à l’habileté de Kai à slalomer entre les bourrasques et à éviter les courants contraires, ils parvinrent à se poser dans la clairière qu’Oyanotec avait visé. On y apercevait ça et là le sommet de totems vermoulus et rongés par les vers. Le caméléon bondissait de rochers en rochers en parlant :

« - C’est une des nombreuses cités en ruine qui parsèment notre territoire. La Lustrie, ce n’est plus que ça, un marais immense tacheté des ruines d’une civilisation morcelée et sur la fin de son règne.

Il s’avança vers ce qui avait du être un totem tribal, en caressa le sommet, retirant de ses doigts fins quelques traces de lichens.

- Elles ont toutes une histoire si différente, un passé glorieux et flamboyant… Celle-ci comme toute les autres…

Il resta pensif un instant jusqu’à ce que les deux humains viennent à sa rencontre. Il lança alors :

- Mais nous n’avons pas de temps à perdre en discours, dépêchons-nous de nous rendre à la dent de Sotek. »

Ils coururent un bon moment dans la jungle. Oyanotec devait très bien la connaître, car il empruntait des sentiers tortueux. Les deux humains suivaient derrière, peu sur d’eux, mais mis en confiance par le caractère volontaire du caméléon. Parfois, Federico croyait voir un regard l’observer à travers la végétation. Mais il tentait bien vite de l’oublier…

Enfin, ils furent au pied de l’immense pic. Oyanotec leur fit signe de se cacher derrière des buissons, et ils observèrent l’endroit.

Comme le caméléon l’avait prévu, il n’y avait sur ce versant aucune habitation, juste quelques ouvertures sommaires dont on ne savait pas s’il s’agissait de grottes naturelles ou de cavités creusés par les skinks. Parfois, des guérites creusées dans la roche montrait la présence d’êtres intelligents. Il y avait un grand espace encore entre eux et le pied de la roche, une grande plaine sans doute déboisée par les skinks qui vivaient comme des troglodytes dans ce lieu sinistre.

« - Comment comptez-vous faire, demanda Federico. On pourrait envisager une escalade, mais avec la tempête, ça pourrait être périlleux… Mais il est vrai que je vois peu d’autre alternatives.

Il leva la tête pour mieux voir. Oyanotec le frappa aux épaules et lui intima de rester accroupi.

- Ne voyez-vous pas qu’il y a un garde, là !

Federico fronça son regard.

- Non, je ne vois rien…

- Si Federico, je crains qu’il n’ait raison. Regarde bien, il a l’air de faire sa ronde, il porte une grande lance rouge.

Le sorcier continua d’observer. Il vit alors une petite figure rouge à la crête tirant sur le vermillon se dégager du brouillard formé par les gouttes de pluie. Et il vit bel et bien l’éclat cuivré d’une lance à ses côtés. La silhouette devait faire le tour de la dent. Elle passa à cent mètres d’eux, puis s’éloigna un peu.

- C’est le moment d’agir ! lança Oyanotec.

Un d’un bond, il fut rendu sur l’espace déboisé, et avança furtivement. Puis, il dut remarquer que les deux humains ne le suivait pas, car il leur fit signe de venir. Pietro se dépêcha de courir jusqu’à lui, en tentant d’amortir le bruit causé par les parties métalliques de son armure. Federico était moins sûr de lui, et sa robe prenait de plus en plus l’eau. Un élément qu’il redoutait par-dessus tout. Profitant d’une accalmie opportune, il s’engagea dans la prairie.

Ils arrivèrent tous les trois au pied de la falaise.

« - Il ne reste plus qu’à l’escalader, fit Oyanotec en projetant son regard de bas en haut.

Federico fit de même. A l’endroit où il se trouvait, le pic avait l’air d’un géant qui les regardait avec ses milliers d’yeux sombres, une situation particulièrement angoissante. Le sorcier se sentait très mal, d’autant plus qu’il sentait autour de lui comme une turbulence inhabituelle dans les vents de magie, comme si le pic contenait sa propre énergie magique qui en faisait un rempart aux vents de base. Oyanotec avait déjà commencé l’ascension, et Pietro avait pris sa suite, tentant tant bien que mal de trouver des prises. Federico posa en tremblant sa main sur la roche. Une sorte de malaise le troubla profondément, une sensation de mal-être.

- Je ne peux pas… fit-il plaintivement.

Oyanotec, quelques mètres au-dessus de lui, le regardait avec ses deux yeux globuleux qui semblaient marquer une profonde inquiétude. En un éclair, le caméléon se propulsa de la roche jusqu’au sol, et atterrit avec une extraordinaire souplesse.

- Voilà ce que tu vas faire. Tu vas aller retrouver Kai, l’enfourcher et te laisser porter par elle. Je l’ai prévenue, elle sait ce qu’elle a à faire pour nous aider en cas de problèmes.

- D’accord…

Le sorcier n’était pas à l’aise, la pluie battante sur ses habits de sorciers faisait augmenter sa tension intérieure.

- Mais dépêche-toi, le garde ne va pas tarder à revenir. »

Oyanotec sauta de nouveau pour continuer l’escalade. Federico se retrouva seul au sol. Il regarda à droite et à gauche. Il n’y avait personne, par chance, le garde n’avait pas fini de faire le tour de la roche. Il s’élança alors vers les broussailles où il était caché tout à l’heure. A partir de là, il allait s’enfoncer dans la jungle et retrouver le téradon. Sa bonne mémoire lui avait permis de mémoriser le chemin emprunté par Oyanotec. Il lui suffisait de retraverser la plaine sans se faire remarquer.

Il courut de toutes ses forces. L’espoir revenait à mesure qu’il s’éloignait du pic. Encore quelque mètres et il y serait.

Soudain, il entendit un cri perçant derrière lui. Machinalement, il se retourna. Ce fut un mouvement de trop, ses deux pieds s’empêtrèrent dans les plis de sa robe et il trébucha dans le sol mouillé. Devant lui, la silhouette du garde accourait, brandissant sa lance en direction de l’infortuné sorcier avec un profil menaçant et poussant des cris stridents. Federico essaya de se relever, mais le sol était très humide.

La peur revint alors en lui. Le skink qui arrivait vers lui était couverts de tatouages rouges, il voyait d’ici leurs inquiétants contours, et les symboles fantasmagoriques qu’ils représentaient. Peut-être était-il fait avec du sang, du sang humain, le sang de leurs victimes. Sa respiration s’accéléra. Le sol glissait toujours, il trébucha une seconde fois, aspergeant toute sa tenue d’une boue marron.

La crête du skink était bien levée et crénelée de ce qui ressemblait à de minuscules dents, tout comme sa lance était levée au-dessus de son épaule, sa pointe cuivrée annonçant la portée de la douleur.

C’est à cet instant que Federico n’y tient plus, la tension lâcha. D’un geste mécanique, il tendit sa main droit vers le skink. Une boule de feu en jaillit, qui se propulsa vers le skink étonné. Il n’eut pas le temps de réagir et le feu le toucha, brûlant tous ses membres. Federico entendit malgré la tempête les cris d’agonie qu’il poussait. Une lumière puissante éclairait à présent la prairie plongée dans l’obscurité. Provisoirement, car le skink ne fut bientôt qu’un petit tas de cendres.

Le sorcier se calma, et put se relever en toute confiance. Il marcha jusqu’à la jungle en boitant un peu. Il fallait simplement espérer que les cris du skink n’aient pas donnés l’alerte.

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Deuxième post de la soirée (je tiens la forme, moi)

Des cadavres… De futurs cadavres pour qui la vie n’avaient plus aucun sens. Voilà ce qu’étaient Dino et Garmok, enfermés dans les hauteurs de la dent de Sotek. Le tiléen ne cessait pas de consulter les fresques morbides qui annonçaient leur fin, il n’arrivait pas à croire qu’ils se trouvaient ici pour y mourir. Mais pourtant, les fresques étaient explicites, oui, bien trop explicites. Et dessinées avec une telle froideur qu’elles s’en trouvaient encore plus effrayantes. Le serpent Sotek dont les statues ornaient chaque coin de la pièce semblait toujours les regarder avec cet œil glouton, avec une patience toute reptilienne. Ses crocs attendaient un repas chaud.

L’angoisse augmentait encore car ils ignoraient quand était convenu ce « sacrifice ». Cela pouvait être dans un mois, comme avant la fin de la nuit. Ils n’avaient pas vus leurs agresseurs, ces mystérieux agresseurs anonymes. Ils devaient s’agir des lézards peints sur les fresques. Celui qui brandissait la lame – un sorcier, sans nulle doute – avait un air si réaliste… On croyait qu’il portait en lui tout le mal d’un monde.

Dino ne s’était jamais retrouvé dans une telle situation d’attente. Certes, les hasards de la guerre l’avait entraîné plus d’une fois à se retrouver en prison, mais jamais il ne s’était su condamné à mort. Une fois seulement, un chef de guerre des tribus du nord l’avaient menacé de sa hache. Il avait alors ressentit un immense frisson en lui, mais il s’était bien vite évanoui lorsque ses camarades surgirent des buissons en embuscade. Là, il n’y avait aucune chance que quelqu’un vienne les sauver. Comme pour s’en assurer, il chercha à se pencher par la fenêtre. Mais le vent était trop fort et il recevait des gouttes de pluie grosses comme des grêlons. Il ne voyait d’ici que le chaos du ciel, et le soleil désespérément absent.

Garmok était toujours assis dans son coin. Ses yeux lourds s’étaient clos depuis longtemps, et il n’était plus qu’une statue de pierre parmi celle de la pièce. Il émettait parfois quelques grognements qui faisaient sursauter Dino.

Le tiléen, lui, s’était aussi fait une raison et s’était allongé sur sa paillasse. Peut-être que le jour était trop noire pour penser à de bonnes nouvelles, et que demain, avec le retour du soleil reviendrait un peu d’espoir. Mais pour le moment, il était ailleurs. Il fermait les yeux, et se retrouvait dans le salon de la villa de ses grands-parents. Le goût des fruits acides, le plaisir d’un petit vent frais sur son nez, l’image tendre de sa cousine Giovanna. Sa vie défilait en accéléré. Une impression étrange et déroutante. Des visages se mêlaient à ceux des fresques, ce prêtre là, n’était-ce pas son oncle, et le condamné à mort ne ressemblait-il pas à son grand-père ? Ca y est, il commençait à délirer, la folie l’avait gagné, il était trop tard, trop tard, trop tard pour l’arrêter.

Il y eut dans la pièce un vacarme assourdissant. Garmok sursauta et ses deux paupières s’ouvrirent lentement. Dino en tomba de sa paillasse, et son crâne heurta le sol dur. Ce choc salutaire lui remis les idées en place. Il n’était pas en Tilée, mais bel et bien à quelques cent mètres du sol dans une prison. Et le bruit qui l’avait réveillé était peut-être sa seule chance de sortir d’ici.

Il essaya de se relever, mais à cause de son bras droit manquant, il dut s’y reprendre à deux fois. Mais il fut d’autant plus surpris d’entendre des grognements inconnus, ce n’était pas ceux du saurus, ceux-là étaient plus grinçants. Lorsqu’il fût levé, il se tourna vers la scène qui captivait aussi l’attention de Garmok, sortit de sa catalepsie.

Une énorme brèche traversait le mur de la prison, un trou impressionnant dans la paroi, d’un diamètre d’un bon mètre. Des gravats encore fumants étaient répandus tout autour, des morceaux de fresques mis à bas, et surtout, un étrange animal gisait sur le sol en vociférant face aux deux prisonniers. Un tapir. En voyant cet animal aussi anachronique, Dino ne put s’empêcher de rire. Un tapir, ici, dans la même prison qu’eux, venait de démolir un mur et les fixait avec un regard de défi. La scène avait quelque chose d’insolite, ce n’était pas vraiment le genre de sauvetage auquel il s’attendait.

Garmok s’approcha de l’animal et celui-ci prit peur. Il recula tout d’abord, puis constatant que le saurus avançait toujours, il fit demi-tour en s’enfuit en courant dans la galerie d’où il provenait.

« - Vite ! cria Dino. Cet animal est bien arrivé du dehors par une sortie quelconque, nous n’avons qu’à le suivre !

Garmok mit un peu de temps à comprendre, mais dès que le tiléen se fût engouffré lui aussi dans le conduit, en baissant un peu la tête, le saurus se mit à quatre pattes et arriva à sa suite.

C’était une folle course qui s’engageait dans le conduit étroit. La femelle tapir, en tête de cortège, galopait comme une folle, ses sabots éclaboussant de l’eau parvenue jusqu’ici. Elle devait avoir eut très peur en voyant le saurus, et son instinct lui avait dit de faire marche arrière… Elle préférait mourir noyée plutôt que dévorée.

Dino, ensuite, le dos penché, courait le plus vite qu’il pouvait. Il réussissait assez bien à repérer le pelage noir et blanc de l’animal malgré l’obscurité. Il ne se sentait pas très à l’aise en sentant de l’eau monter jusqu’à ses chevilles, mais quitter la prison avait été pour lui un soulagement si intense qu’il ne pensait pas un seul instant que cette évasion puisse avorter.

Enfin, derrière lui, Garmok suivait péniblement. Il devait se mettre à quatre pattes pour ne pas s’écorcher à chaque pointes dans la roche. Mais lui aussi pensait que le jeu en valait la chandelle. Son esprit simple avait tout de même compris que la mort l’attendait s’il ne se dépêchait pas. Et il faisait confiance en l’humain, qui lui inspirait une drôle de sympathie.

Entre le clapotement de l’eau, les grondements du tonnerre à travers les parois et les cris désorganisés du tapir, Dino n’en pouvait plus. Il déployait vraiment ses derniers efforts pour sortir d’ici, des efforts surhumains. D’autant plus que l’eau lui arrivait à présent près du genou, ce qui était mauvais signe. Mais tant que son regard suivait le tapir, il n’y avait pas de problème, il savait l’instinct des animaux plus futés que l’esprit des hommes, et cela lui rappelait la fois où il avait du suivre un de ses chiens pour sortir d’une crypte labyrinthique. La situation était presque la même, à part que le chien était un tapir, qu’il avait quinze ans de plus et un bras en moins.

Absorbé par ses pensées, Dino n’avançait plus que machinalement. Soudain, il sentit dans son cou une chose froide qui le fit ralentir, puis stopper progressivement. La chose froide et gluante s’écoulait le long de son dos. Il passa la main sur sa peau nue et étudia la situation. Ce n’était que de l’eau, de l’eau sale et chargé de mousse qui avait suinté des parois. Il s’en voulut de son imprudence en voyant que le tapir avait disparu de sa vue.

Il n’entendait plus que ses cris en écho dans les couloirs, et tâtonnait à présent pour continuer son chemin. Parfois, il arrivait à un embranchement, alors il empruntait le sentier qui descendait, par sûreté. Il supposait que Garmok le suivait, derrière, plusieurs fois il entendit ses grognements.

De l’eau jusqu’à mi-cuisse, mais sain et sauf, le vieux mercenaire tiléen Dino Gaudio revint enfin à la lumière du jour. Ou du moins à ce qu’il en restait par cette journée de pluie. Peu importait l’eau qui s’écoulait le long de tous ses membres, peu importait ce froid intense qui le prenait, peu importait aussi ce brouillard dense qui l'empêchait de se repérer, il était sauf.

Il entendit rapidement surgir derrière lui Garmok, complètement épuisé. Le saurus le regarda dans les yeux, et lui adressa une sorte de grognement que Dino prit pour un remerciement.

« - C’est le tapir qu’il faut remercier, vieux frère. »

Mais déjà étaient-ils sortis qu’il fallait envisager de nouveau les dangers. Leurs ravisseurs les encerclaient peut-être, avec ce brouillard humide, on ne voyait rien. Dino avança un peu, mais la situation était partout la même. Il croyait voir un peu plus loin les formes indistinctes des arbres de la jungle, mais il pouvait très bien se tromper. Finalement, il décida de crier. Après tout, si leurs ravisseurs étaient là, ils devaient déjà les avoir repérés.

« Y a quelqu’un ? »

Il y avait crié de toutes ses forces, d’une voix pleine d’espoir. Celle d’être sorti et d’être toujours vivant. Il attendit un peu… Puis une réponse lui vint. Ce n’était pas exactement une réponse mais comme un souffle d’air au-dessus de lui. Il se pencha pour ramasser un bâton au sol, au cas où il faudrait se battre.

Mais rapidement, une ombre géante passa au-dessus de lui, une silhouette géante à la superficie immense. Il recula. Puis il crut voir la silhouette se poser au sol un peu plus loin. Il accourut. De toute manière, mieux valait faire face au danger, et dans l’était dans lequel il se trouvait, il en était capable.

Toutes ses craintes s’envolèrent lorsqu’il distingua la réalité. La créature volante était de celle appelée téradon. Mais surtout, son cavalier n’était autre que Federico dela Francesca, le sorcier de l’expédition. Comment pouvait-il se trouver ici ? Cela paraissait tout aussi improbable que le sauvetage du tapit. Décidément, la jungle lui réservait bien des surprises.

« - Dino ! C’est bien vous ?

Oui, il reconnut sans problèmes la voix un peu éraillée de son sorcier.

- Oui, c’est moi.

- Que tous les dieux soient loués ! Vous êtes vivant !

Le sorcier vint à sa rencontre. Il l’enlaça dans les bras. Dino fut surpris d’une telle familiarité.

- Oui, je suis en vie, mage Federico.

- Je ne vous ai pas reconnu tout de suite avec cet accoutrement, et j’ai failli vous prendre pour un de ces skinks rouges. J’aurais pu vous brûler sur place.

- Alors tant mieux, tant mieux !

- C’est ma monture qui a entendit vos appels en premier. Je survolais la zone, et elle est descendue en piquée. Au début, j’ai été surpris, et puis j’ai bien entendu votre voix.

- Tant mieux, tant mieux !

Dino ne parvenait pas à dire autre chose, tout ceci était si irréel.

Garmok s’avança alors dans le brouillard à la rencontre des deux hommes.

- Ne vous en faites pas, ce lézard est mon ami… indiqua Dino.

- Oui, je le sais, et je pense bien savoir de qui il s’agit…

- Mais… mais que faites-vous là ?

- C’est une bien longue histoire, Dino… Et vous-même ?

- Oh ! Si je vous raconte, vous ne me croiriez pas ! »

La femelle tapir traversait le brouillard comme une pointe de flèche. Elle était contente d’avoir réussie une nouvelle fois à semer ces autres prédateurs. Décidément, ne serai-elle jamais tranquille? Ce Paradis des tapirs qu’elle avait tant espéré prenait une tournure bien dramatique, et la pluie n’arrangeait rien. Elle finissait par perdre patience et par se demander si elle n’avait pas mieux fait de se laisser dévorer la première fois…

Elle était couverte de sang, de coups, de meurtrissures sur son petit corps de tapir, et était très fatiguée de ses mésaventures. N’y avait-il pas quelque part un lieu de repos pour l’accueillir ?

Elle vit devant elle les premières broussailles de la jungle. Encore cette fichue jungle, non, elle en avait assez. Elle s’allongea là et attendit, léchant ses blessures avec sa langue râpeuse.

Et puis il y eut soudain comme un bruit, venant de la forêt. Mais elle était bien trop épuisée pour s’en rendre compte, dans l’immédiat elle voulait ne plus souffrir. Une chape d’effroi s’abattit soudain sur elle. Encore un pressentiment. Mais là encore, trop d’efforts pour se lever et fuir encore, elle n’en pouvait plus. Un bruissement de feuilles dans les fourrés, puis un autre et comme des pas dans la jungle. Cette fois, elle se leva sur ses pattes et ouvrit ses oreilles. Rien, pas un bruit, elle avait dû rêver. La fatigue peut-être. Elle se rallongea et continua sa toilette.

Elle n’eut pas le temps de réagir, l’ombre était sur elle en un instant surgissant d’un buisson épais. Elle eut juste le réflexe de tourner la tête pour voir son agresseur, comme le condamné à mort ouvre les yeux pour voir la mort en face. C’était le Monstre. Elle pensait l’avoir oublié, l’avoir semer dans la jungle. Mais lui ne l’avait pas oubliée… Elle ne poussa aucun cri, car elle savait que cette fois, la paix venait enfin la recevoir dans son antre.

Modifié par Mr Petch
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car le vent couvrait sa voix.

Je viens de remarquer un truc avec cette phrase! Il faudrait, dans un récit, qu'il n'y est jamais de car ! S'il y en a un, ca veut dire que le passage est mal construit, cela devrait venir intuitivement ! :blink:

Bon sinon ! Je hais ce passage ! Qu'est ce que c'est uqe ca ? D'OU QUI MEURT LA TAPIR ! ? Tu crois que tu vas t'en tiré comme ça :wink: Je suis sur que tu l'as fait rien que pour m'embeter ! :'(

Bon plus sérieusement, il est bien ce passage ! On a une bonne action, les histoires commencent a se recouper. Les descriptions sont bonnes et l'atmosphère est ... Humide :blink:

Bon après ces maigres encouragements ! Je veux une suite ! Et aussi, du calme ! Ca fait beaucoup après une longue absence ! ( Mais je m'en plaint pas :blink: )

@+

-= Inxi =-

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D'OU QUI MEURT LA TAPIR !

Une envie soudaine... etpuis dis-toi qu'elle n'est pas morte, et qu'elle repose en paix. (et puis on va la retrouver plus tard :wink: )

Oyanotec avait rapidement atteint une des première fenêtres. Pietro l’avait suivi, malgré son escalade plus pénible. A plusieurs reprises, il avait failli chuter, mais par chance, ses mains trouvaient des prises dans les creux de la roche rugueuse et crevassée. De plus, le brouillard épais, presque opaque qui arrivait de l’est l’empêchait d’être vu par le garde posté en bas. Il avait donc rejoint Oyanotec sur une des guérites qui permettait d’accéder sans mal à la fenêtre.

« - Nous y voilà, fit Oyanotec. Nous allons entrer dans leur forteresse et trouver l’endroit où sont cachés Garmok, et votre officier.

- Bien… Je te suis…

- Attends… Je pars en éclaireur… »

Oyanotec disparu dans l’espace de la fenêtre. Pietro y risqua un regard. C’était un couloir long et plutôt étroit éclairé par quelques torches fichées dans les murs. Il était désert et silencieux, et Pietro se dit que pour le moment, ils n’avaient vu aucun signe de vie dans ce pic, à l’exception de la silhouette fantomatique du garde.

L’amiral attendit, assis sur sa guérite. Il tritura un peu son arme, car il craignait d’avoir à s’en servir. Son pistolet à poudre avait pris l’eau et il en était devenu inutilisable. Le soldat râla un peu en le rangeant à sa ceinture. Il épousseta ses vêtements tâchés par la boue, il se sentait un peu engoncé dans son armure mais laissait ces préoccupations à plus tard. Par sûreté, tout de même, il se recoiffa de la main, renvoyant son épaisse toison de cheveux noirs – tirant sur le gris à cause de son âge - vers l’arrière. Même si la situation était assez insolite, rocambolesque, il ne perdait pas sa volonté de fer. Même à trente mètres au-dessus du sol, perché sur une guérite naturelle et trempé par la pluie battante, Pietro dela Francesca restait le grand amiral tiléen renommé.

Il attendit assez longtemps, et craint qu’il ne fût arrivé quelque chose à Oyanotec. Il s’apprêtait à rentrer à son tour dans le pic, lorsqu’il perçut un bruit dans le couloir. Il se baissa, et ne laissa dépasser que le haut de son crâne pour pouvoir observer. Il n’y avait pourtant personne dans le couloir, tout aussi désert qu’avant. Il se leva un peu pour mieux regarder. Toujours rien. Soudainement, le caméléon apparut devant lui, sortant de l’ombre comme un diable de sa boîte.

« - Tu m’as fais peur, je ne t’avais pas vu…

- J’ai simplement vu une patrouille dans un des couloirs, mais la voie est libre. J’ai cru comprendre que les prisonniers logeaient dans les salles les plus hautes.

- On pourrait peut-être passer par l’extérieur dans ce cas ?

- Non, la tempête redouble de violence, se serait trop dangereux. Nous allons pénétrer au cœur même de la Dent de Sotek. »

Disant cela, il sauta sur le sol du couloir. Pietro le suivit. Le caméléon recommença sa course fantastique à travers les couloirs. L’amiral tiléen suivait son ombre inconsistante et dansante au hasard des flammes troublées dans torches murales.

Ils empruntèrent bientôt un escalier en colimaçon. Pietro avait du mal à suivre Oyanotec car le caméléon franchissait les marches quatre à quatre. De plus, même si Oyanotec était devant lui, le tiléen craignait l’arrivée de soldats. Mais pour l’instant, tout était désert t silencieux, seuls les caprices du vent apportaient leur mélodie à l’expédition.

Ils arrivèrent à un autre couloir cette fois. C’est alors qu’Oyanotec fit signe à Pietro de se cacher. Une patrouille allait arriver d’un instant à l’autre. Le tiléen cherchait fébrilement un lieu de cachette, mais les statues étaient trop petites, et il n’y avait pas de niches dans le mur. Son premier réflexe fut d’ouvrir la prote la plus proche. C’était une pièce sombre, et il s’y camoufla sans un bruit assez facilement.

Par curiosité, et par goût du risque, il tenta de jeter un coup d’œil à la situation dans le couloir. Il fut surpris de voir qu’Oyanotec ne s’était pas vraiment caché, il était juste adossé contre le mur du fond, juste à côté d’un buste de lézard. Pietro s’inquiéta alors… son camarade allait se faire prendre. Il voulut le prévenir, mais la patrouille arriva.

Le groupe était constitué d’un dizaine de skinks, ils semblaient comme agités et préoccupés et parlaient entre eux à toute vitesse, si bien que Pietro ne pouvait saisir le sens de leurs paroles. Tout leur corps était tatoué de symboles peints en rouge, et leurs parures avaient la même couleur sanguine et morbide, comme s’ils s’étaient roulés dans du sang frais. Il y avait une étincelle glauque dans leurs yeux jaunes, et leur crête rouge écarlate prenait à la lumière des torches des tons violacés. Les deux derniers portaient chacun une torche pour guider le groupe. C’est alors qu’il assista à un miracle.

Pietro les vit passer devant Oyanotec sans rien dire. Ils devaient être à moins d’un mètre de lui et ne paraissaient pas suspecter sa présence. Les premiers d’abord, puis arrivèrent ceux avec les torches, et là, le tiléen crut bien que le lézard allait être découvert. Celui qui fermait la marche balayait toute la pièce avec sa torche. Un moment, les flammes de la torche passèrent à quelques centimètres du visage d’Oyanotec, et juste à cet instant, le skink regardaient dans la direction du caméléon. Mais rien, il ne le remarqua pas, comme si Oyanotec était subitement devenu invisible. La patrouille passa ainsi dans le couloir, traversa la pièce sous les yeux de Pietro – qui, par prudence, s’enfonça dans l’ombre de sa pièce –et quittèrent le couloir.

A cet instant, Pietro sentit comme une chose froide grimper le long de sa jambe. Il n’y avait aucune torche dans la pièce et il ne pouvait pas savoir de quoi il s’agissait. Mais les sifflements aigus l’indiquait trop bien, il s’agissait de serpents, et leurs cris venaient de partout autour de lui, l’encerclant comme une proie dans son piège.

Il sortit son épée et donna un coup là où devait se trouver sa jambe. Il dut toucher le reptile car il entendit un sifflement réprobateur. Puis il se dépêcha de sortir. Mais d’autres serpents se trouvaient sur ses deux jambes. Faisant des moulinets avec ses bras, il tenta d’abattre ces ennemis invisibles tout en avançant vers la porte. Il faillit pousser un cri en en sentant un le long de son bras. De sa main gauche, il l’empoigna et le balança dans le noir de la pièce. Il avait pu voir ses deux yeux en amandes, deux fentes effrayantes et cauchemardesque. Il sauta presque pour sortir de la pièce et atterrit dans le couloir, sur le sol.

« - Hé bien… Tu n’es pas très discret.. fit Oyanotec en le voyant.

- J’aimerais t’y voir, avec tous ces serpents.

Pietro leva les yeux. Oui, c’était bien Oyanotec en chair et en os, pas un fantôme ou une ombre. Il lui demanda :

- Dis-moi… Je t’ai vu tout à l’heure… La patrouille est passée devant toi et ne t’a pas remarqué.

- C’est vrai…

- Mais moi, je t'ai bien vu !

- Oui, c'est parce que tu savais que je me trouvais là.

- C’est incroyable, comment as-tu pu te rendre invisible à leurs yeux ?

Le caméléon se contenta de sourire – et c’était la première fois que le tiléen le voyait sourire :

- C’est un de nos secrets. »

Puis, sans apporter plus de réponses, il reprit sa course bondissante.

Ils avaient beaucoup couru. Oyanotec s’était arrêté devant un mur, et l’examinait, passant ses doigts sur la poussière et étudiant le sol.

« - Tu vois là, expliqua-t-il, il y a deux traces parallèles sur le sol, comme si on avait tiré un gros bloc de roche.

Il repris son étude et frappa doucement avec sarbacane sur la paroi.

- Ca sonne creux, il y a une ouverture ici. Je pense savoir de quoi il s’agit. Ce genre de dalle s’ouvrent en basculant à la verticale, si bien que le prisonnier de l’autre côté ne peut pas s’enfuir. Aide-moi à trouver le mécanisme.

Pietro et Oyanotec se mirent à chercher, leurs mains tâtonnant le long des murs. Puis, cella de Pietro toucha soudain une sorte de petite statue dans une niche.

- Je crois que j’ai trouvé… Comme dans les romans d’aventure…

Il la tira un peu. Un grondement se fit entendre, et, comme l’avait prévu Oyanotec, la dalle bascula vers le bas.

- Dépêchons-nous de vérifier s’ils sont là-dedans.

- Dino ! Vous êtes là ?

Il n’y eut aucune réponse. Pietro entendit soudain les pas répétés d’une patrouille qui arrivait derrière lui. Il se précipita dans la pièce à présent ouverte.

C’était une immense pièce très fortement éclairée par une multitude de torches contre les murs. De grandes tentures, des objets en or et en bronze la garnissait comme la chambre d’un roi. Il s’avança pour observer partout. Il n’y avait personne, mais il y avait eu quelqu’un ici précédemment. Il se demanda s’ils n’avaient pas fait fausse route.

Soudain, il entendit de nombreux cris derrière lui. Des skinks, de trop nombreux skinks, pénétraient dans la pièce. Ils avaient du remarquer la dalle ouverte et avaient deviné qu’il se passait quelque chose. Ils se dirigeaient tous vers Pietro, pointant leur lance d’un air menaçant. Il sortit son épée. Même si les adversaires étaient nombreux, il n’allait pas mourir sans combattre.

Un combat acharné s’engagea alors. Les skinks étaient bien moins expérimentés, mais leurs lances avaient une grande allonge, et ils submergeaient totalement Pietro de par leur nombre. Mais celui-ci tentait tout de même de se défendre, il retrouvait la plaisir de blesser ses adversaires, de trancher des chairs, le plaisir de la guerre et de la mort qu’il avait toujours aimé et qui l’avait poussé à être mercenaire. Ses instincts reprenaient le dessus, il était face à des bêtes sauvage, alors il se comportait comme tel.

Mais rapidement, il fut mis en difficulté. Il était acculé contre le mur au fond de la salle et commençait à perdre espoir. Il avait pensé un moment qu’Oyanotec arriverait de justesse, comme le sauveur, pour l’aider, mais il semblait que le caméléon l’avait abandonné. Il était seul dans cette pièce à combattre les adorateurs de Sotek et allait mourir seul.

Derrière lui se trouvait la fenêtre. Il y jetait parfois des regards furtifs, le brouillard empêchait de bien voir, mais il se savait à une centaine de mètres du sol, toute chute pouvait être fatale. Il ne voyait réellement rien, même pas le ciel ou la forêt pourtant si proche. Puis, comme il perdait définitivement espoir, il entreprit le tout pour le tout : il allait sauter par la fenêtre. Il s’élança sur la petite rambarde qui faisait office de balconnet, continuant de manier l’épée. Il prit une grande respiration, et, sans regarder derrière lui, fit un grand bond en arrière. Sa silhouette traversa le brouillard comme un rayon de soleil.

Modifié par Mr Petch
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eh ben ça te réussi les longues absences très bon passage avec le classique sauvetage pendant les prisonniers s'évadent... :blink:

bon sinon:

Un d’un bond, il fut rendu sur l’espace déboisé,

Fomulation très bizarre et je ne conaissait pas il fut rendu?! :wink:

La situation était presque la même, à part que le chien était un tapir, qu’il avait quinze ans de plus et un bras supplémentaire.

C'est un mutant il lui pousse des Bras! :blink:

Non il y a un problème c'est soit 15 ans de moins et un bras en plus

soit 15 ans de plus et un bras en moins

bon en plus tu en p^rofite pour poster la suite dans mon dos alala.

Sur ce,NETHKHAR,par ici monsieur, controle anti-dopage... :blink:

J'édite pour le passage suivant qui est pas mal.

Son pistolet à poudre avait pris l’eau et il en était devenu inutilisable. Le soldat râla un peu en le rangeant dans son fourreau.

Un fourreau? :'( pour un pistolet c'est bizzare un holster fait un peu trop moderne mais faudrait trouver autre chose quand meme un fourreau c'est pour les épées...

Le passage ou Oyanotek se planque est pas mal tu devrais le faire disparaitre entiemment, Pietro ne devrait plus le voir.

Modifié par NETHKHAR
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Enfin un peu d' action dans le récit !

Malgré les quelques fautes qu' on sais corriger nous même, c' est toujours aussi bon à lire.

La scène de combat entre l' amiral et les skinks est un peu trop courte, l' action n' est soit pas assez bien décrite soit trop courte.

Le passage entre ses instincts et le fait qu' il est acculé est trop brutal, tu aurais pu nous montrer un peu plus de signes de résistance pour ensuite passer à la fatigue et/ou une blessure puis il est acculé et puis il apprend à voler.

C' est dommage de perdre le tapir en si bon chemin, j' aurais préféré qu' elle se fasse bouffer par les 2 prisonniers et pas par le monstre !

Et si le monstre est près de la dent, c' est pas un hasard, il y aura sûrement une grosse fight avec lui et , je l' espère , un des persos de l' histoire.

Plus l' histoire avance et plus je me demande comment tu vas continuer parceque passer de la mort de Tuanahok et du doute envers Oyanotec à une collaboration de ce point.

Quoi qu' il en soit, bonne continuation et désolé d' avoir été si indiscret ou impoli.

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Désolé pour mon retard ! Un peu débordé en ce moment :huh:

Pour la forme, c'est bon, tout va pour le mieux ! :-x J'ai pas localisé de fautes et les phrases sont agréables à lire ! Donc c'est du tout bon !

Pour le fond, ce qui m'embete le plus n'a surement pas lieu d'etre, ca dependra de la suite donc je vais rien dire pour l'instant ! Les descriptions sont réussi, l'ambiance au rendez vous, que demandez de plus ? :D

Le passage de l'évasion est bien retranscrit donc ca va ! Fais gaffe au passage avec les serpents, ca fait trop bizarre que ces derniers ne l'ai pas attaqué ! Pas un qui s'est jeté dessus !

(et puis on va la retrouver plus tard  )

Yeah ! Le premier tapir vampire :D

@+

-= Inxi =-

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Voilà avec un peu de retard la suite des aventures d'Oyanotec :ermm:

Oyanotec reprenait son souffle dans un des couloirs du pic. Il ne savait pas où il était, il avait couru à toute allure en quittant la salle où avait du être emprisonnés Garmok et le soldat tiléen. Grâce à sa vue perçante, il avait tout de suite remarqué la parcelle de mur manquante, et s’était rapidement douté que les deux prisonniers avaient pu, d’une façon ou d’une autre, s’enfuir… Parfait, cela correspondait bien à ses plans. Il avait alors jugé qu’il s’agissait du moment idéal pour quitter la partie. L’amiral dela Francesca était assailli de tous les côtés, sans doute n’allait-il pas résister bien longtemps, et cela aussi était parfait. Il fallait qu’on le croit mort, que son existence ne soit plus qu’une parenthèse dans le monde. C’est pour cela qu’il avait fui en entendant les adorateurs de Sotek. A l’extérieur, tout le monde le croirait mort. Si jamais Garmok revenait à Petchx, il raconterait leur épopée, et la rumeur courante ferait vite son œuvre : le skink caméléon Oyanotec, envoyé en exil pour crime sur Tuanahok avait mystérieusement disparu dans la Dent de Sotek.. On oublierait rapidement son existence, et c’est ce qu’il voulait.

Ca lui avait pris d’un coup, en voyant la masse rouge de la foule des skinks fanatiques, cette envie de vouloir n’être plus rien. Et il s’en était rapidement persuadé, c’est ce qu’il avait de mieux à faire s’il voulait accomplir sa quête.

En partant de Petchx, il avait pensé que Garmok pouvait être un allié de poids, comme un garde du corps. Mais en fin de compte, les rôles s’étaient inversés et c’était lui qui devait sauver le saurus. Alors il préférait rester seul. Il n’abandonnait pas son ami de toujours, non, il l’écartait un peu de son propre chemin, pour être plus sûr. Oyanotec savait plus que tout autre que l’on ne pouvait compter que sur soi-même.

Il commençait un peu à reprendre ses esprits. Il n’y avait personne dans le couloir, par chance, mais il n’avait aucune idée du niveau de la montagne. Les adorateurs l’avaient creusée de telle façon qu’il était impossible de s’y retrouver, aucune logique apparemment ne semblait régner dans ces grandes galeries sans but. Le couloir où il se trouvait ne comportait qu’une seule issue : une porte scellée tout au fond. Le reste du mur n’était que fresques et ornementations.

Oyanotec entendait des bruits de pas, à droite, à gauche, au-dessus de lui et sous ses pieds. Des bruits de pas et des cris sourds, qui ressemblait à un mélange de saurien et de langue skink. Il n’était pas stressé le moins du monde, quelque chose lui disait qu’il était sur la bonne voie.

Il marcha doucement vers la grande porte. La pièce derrière devait être une salle importante. En effet, deux grandes statues noires représentant le dieu Itzl l’encadraient, tendant leurs bras comme s’ils voulaient inviter le visiteur à entrer. En bas-relief était gravé sur la porte une scène de bataille, de duel. Mais les dessins ici étaient si sommaires qu’ils troublaient la perception habituelle d’Oyanotec, comme si ceux qui les avaient conçus n’étaient pas de vrais artistes. Enfin, juste en haut de la porte se trouvaient deux armes entrelacés ; une grande lame d’obsidienne et une masse en os. Leurs manches étaient dorés et constellés de pierres précieuses. Oyanotec décida de les utiliser. Il n’était pas un très bon combattant en combat rapproché, mais il valait mieux prévoir. Il bondit pour se saisir de la lame d’obsidienne. Elle était très lourde, mais le caméléon put la supporter. Il la saisit à deux mains.

La porte était scellée avec deux grosses ficelles emmêlées. Brandissant la lame, il commença à attaquer le chanvre. Il n’avait pas l’habitude de ce genre de travail – pour une fois, Garmok lui aurait été bien utile – et dut s’y reprendre à plusieurs fois. Il retombait souvent au sol, épuisé, et prenait plusieurs minutes pour reprendre son souffle. Les pas lui arrivaient toujours en écho dans ses oreilles.

La corde cédait petit à petit. La porte n’était à présent maintenue que par une mince ficelle. Une dernière fois, il prit son élan et frappa un grand coup avec la lame. La corde céda d’un coup, et dans un grand bruit de tonnerre, les deux battants de pierre de la porte s’entrouvrirent brusquement, laissant pénétrer un peu de lumière dans l’obscurité.

Au début, Oyanotec en fut aveuglé et se recula. Il dut encore attendre avant de pouvoir ouvrir entièrement la porte. Elle était très lourde et cette tâche le fatigua d’autant plus. Il décida de laisser la lame qui l’encombrait bien trop, et enfin pénétra dans la pièce adjacente.

C’était en effet une très grande pièce, au plafond haut et éclairé par de larges ouvertures situées au plafond. En somme, impossible de les atteindre. Oyanotec décida de recouvrer une fois pour toutes la totalité avant d’affronter de nouveau dangers. Par chance, la pièce était complètement déserte. Mais le caméléon vit alors que la paroi ressemblait à un ciel nocturne, des armes brillantes, en or ou en bronze étaient affichées tout autour de lui et la lumière venant du dehors le faisaient luire comme des étoiles. C’était un spectacle magnifique, et silencieux que cet endroit qui ressemblait tant à l’extérieur, Oyanotec se demanda même un peu s’il se trouvait bien dans une pièce close. Des bancs en pierre étaient disposés en rang dans le reste de la pièce. Enfin, une unique porte trônait sur le mur d’en face – à plusieurs mètres – et le narguait avec son cerclage de pierres précieuses.

Oyanotec s’avança, comme émerveillé par tant de beauté. Il n’avait pas soupçonné que dans ce pic sauvage et brut pouvait se cacher un endroit aussi merveilleux. Mais son utilité restait inconnue, même si les armes clinquant sur les murs rappelaient l’origine sauvage des habitants des lieux. Ici, l’écho des pas étaient d’autant plus multiples, chaque mouvement se répercutant dans la pièce, répondant aux autres, sonnant d’une paroi à l’autre comme un formidable concert percussif. Le caméléon en profita pour reprendre définitivement son souffle. Jamais il n’avait couru aussi vite pour échapper à des agresseurs, jamais il n’avait eu aussi peur que dans ces couloirs labyrinthiques, comme autant de circonvolutions vertigineuses dans son esprit. Lui qui n’avait jamais connu la crainte et le danger s’apercevait enfin de l’existence de cette bien étrange émotion, pour la première fois, il avait peur, et malgré sa beauté tribale, l’ambiance de la salle ne le rassurait en rien. Au moins semblait-elle vide, se dit-il en s’asseyant sur un des bancs en pierre.

Il évita une corne plantée dans la roche et posa au sol sa sarbacane. Il s’occupa ensuite de la petite besace qui ne le quittait jamais. Elle contenait divers poisons qu’il enduisait au bout de ses dards. Mais elle contenait un objet bien plus précieux… Oyanotec posa sur le banc un petit coffret en bois d’ébène. Dans le noir, on ne le voyait presque pas, seul le fermoir doré répétait la lumière des armes. Oyanotec le caressa en le saisissant dans tous les sens. Il regarda les petits symboles notés dessus. Si on les déchiffrait, ils signifiaient « poisons précieux ». Oyanotec sourit. Ce qui se trouvait là-dedans était bel et bien un poison dont il n’avait pas calculé les effets rétroactifs. Un instant, il fut tenté de l’ouvrir, mais se retint. Il avait une mission…

Lentement, il replaça la boîte dans la besace et sortit cette fois une carte pliée en quatre. Il la déplia sur le sol et profita de la lumière donnée par une des torches pour la regarder avec plus d’attention. C’était ça qu’il était venu chercher à Petchx, le soir où Klaxtenq et Pitzitl l’avaient surpris, une simple carte qui décrivait les courbes d’un fleuve. Il l’orienta à l’instant et réfléchit un moment. Sa silhouette immobile, accroupie près de la torche, projetait sur le mur une ombre gigantesque, presque monstrueuse.

Soudain, il y eut un cri dans la salle, un petit cri aigu qui ne ressemblait ni à un signal d’alarme, ni à n’importe quel autre avertissement. Oyanotec sursauta, surpris par ce son incongru et rangea à toute allure la carte dans sa besace. Puis il se retourna et regarda en direction du bruit, près de la grande porte.

Un rai de lumière traversant la salle montrait qu’elle venait d’être ouverte… Le caméléon eut le réflexe de se demander par qui… Il n’avait vu personne dans la salle en arrivant mais pouvait se tromper. Son regard circula dans toute la surface de la grande pièce.

Il sursauta une seconde fois en voyant une silhouette terrifiante, un monstre hideux dégoulinant de sang. Décidément, ces aventures l’avaient fait devenir fort émotif. Il se précipita à l’opposé du monstre, tout en essayant de l’observer de plus près. Bondissant de banc en banc, il captait les cris rauques de la créature inconnue qui semblait le chercher, l’appeler.

Un rayon de lune traversa la pièce d’une façon si subite qu’Oyanotec ne put s’empêcher de le fixer. Il sortait d’une des hautes fenêtres et dardait dans l’obscurité avec une étonnante violence. Il éclaira ce qu’Oyanotec avait pris pour un monstre. C’était un skink, courbé et titubant, suintant le sang de toutes ses écailles. On ne savait plus s’il s’agissait de son propre liquide vital ou des ses peintures de guerre. Le caméléon se précipita à se rencontre, car le skink semblait vouloir lui dire quelque chose.

Il le trouva allongé sur un banc, la gueule en l’air laissant s’échapper un mince filet de sang. Quelques cris d’agonie sortaient encore entre ses mâchoires difformes. Ses deux yeux exsangues regardaient Oyanotec, et en eux se lisait une terreur intense.

« - Qu’il y a-t-il ? demanda le caméléon en cherchant des potions de soin dans sa besace.

Le skink articula quelques mots audibles :

- Le… Lem… Lemo…

- Parle, que t’es-t-il arrivé ?

- Le Monstre… Il est là…

Oyanotec s’arrêta, surpris par cette réponse. Le skink avait tendu un doigt tremblant en direction de la porte, juste derrière l’épaule d’Oyanotec.

- De quel Monstre parles-tu ? »

Un rappel profond résonna au fond de la gorge du malheureux. Il eut un dernier spasme de vie avant de mourir. Oyanotec restait immobile, dans la pièce sombre à observer le cadavre figé par la mort dans une crainte innommable. Qui était ce Monstre ? Le caméléon comprit vite qu’il s’agissait du tiléen affecté par le poison des skinks de Sotek… Mais que venait-il faire ici ?

D’autres cris, plus rauques, gutturaux et lointains cette fois, arrivèrent aux oreilles d’Oyanotec. Il s’avança dans le noir vers la porte entrouverte. Une masse sombre s’afficha à ses pieds. Le caméléon se pencha et vit un amas sanguinolents de chairs et d’écailles. Seul un œil vitreux prouvait sa vie passée. Une autre victime… Une victime du monstre.

De plus en plus affolé, Oyanotec jaillit par la porte. Elle donnait sur l’extérieur, et il se retrouva dans l’entrée d’une immense arène circulaire et sablonneuse, immense comme un cratère de météore, avec se gradins étagés et hauts. Le tout était éclairé par quatre torches disposées le long des gradins. Leur flamme vacillait comme les lumignons d’une procession nocturne. Et la pleine lune était au rendez-vous.

Il avait du cesser de pleuvoir, mais le sol était encore un peu boueux et le caméléon faillit glisser en marchant dans l’arène. Ses yeux cherchaient avidement une ombre… Celle de ce Monstre qui intriguait tant Oyanotec, trop absorbé pour concevoir la réalité du danger. Sa main était serrée contre sa besace. Il ne réalisa même pas qu’il avait oublié sa sarbacane dans la grande pièce. Les étoiles, les flambeaux, la lune, tout n’était qu’une immense cérémonie mystique.

Oyanotec se retourna en attendant un cri trop proche pour être sans danger. La face convulsée du Monstre apparut à ses yeux. Il avait été un humain, mais tout son visage était rouge – par le sang ou par la rage – et il était vêtu de bien étrange façon. Une peau de jaguar surmontait sa tête et lui donnait cette allure de créature bicéphale, un mutant chaotique. Il était entièrement nu, ces quelques vêtements n’étaient que des lambeaux ridicules pendant ça et là. Couvert de sang et rendu fou par sa frénésie destructrice, il regardait Oyanotec, immobile, avec ses deux yeux affamés. Sa main gauche tenait une grande hache en bronze – il avait du la trouver dans la grande salle – qui traînait sur le sable et répandait des traces rouges. Mais le plus horrible était dans son autre main. Au début, Oyanotec crut qu’il s’agissait d’un rocher, ou d’une racine trouvée au cours de ses pérégrinations. Mais la lune éclaira le troisième visage du Monstre. Il tenait la tête d’un tapir, dont la langue trompe dégoulinait de sang, et dont les yeux effrayés avaient un aspect presque humain. Et il semblait regarder Oyanotec, en suppliant pathétiquement, alors qu’une mare de sang se formait juste sous sa trompe…

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Voilà la fin de la deuxième partie ! Bonne lecture !

Comme à son habitude lorsqu’un combat se présentait, le lézard dressa sa queue, qui émit une sorte de stridulation grinçante et recula un peu. Le Monstre voulait engager la bataille, mais il cherchait avant tout à se nourrir de la crainte de son adversaire pour le vaincre… Oyanotec se promit de ne pas lui donner, quitte à fuir si l’occasion se présentait. Ses deux yeux scrutèrent à toute allure le reste de l’arène, cherchant en vain une issue par laquelle il pourrait s’échapper si le combat tournait mal. Mais pour une raison inconnue, son courage était revenue en même temps que le ciel étoilé et les flambeaux, la lumière lui redonnant un sursaut d’espoir.

Comme le Monstre était toujours immobile, Oyanotec fouilla à sa ceinture pour prendre sa sarbacane. Il s’arrêta net en voyant qu’il ne l’avait pas. Il allait falloir jouer serré, il ne possédait aucune arme et seul son agilité et sa furtivité allait lui permettre d’atteindre la porte de sortie, là, à quelques bonds de distance…

Le Monstre enfin, sembla se réveiller et poussa un cri énorme, presque inconcevable pour une gorge humaine, charriant des tréfonds de bestialité. Il souleva sa hache avec une incroyable souplesse et courut vers Oyanotec. D’une habile pirouette, ce dernier évita facilement le coup. Sa queue fendit l’air en un feulement sourd qui paru déranger le Monstre. Il se retourna là où le caméléon se trouvait à présent, sur sa gauche, et brandit de nouveau sa hache. Oyanotec n’avait qu’une hâte, gagner l’issue qui suivait ensuite les gradins et devait ressortir à un moment donné à l’extérieur. Il allait enfin pouvoir quitter ce pic où il était si mal à l’aise, entouré par des créatures dont le côté bestial était une réalité. Il eut le sentiment d’être le seul être doué de raison au sein de ce lieu qui rendait fou.

Il put faire encore quelques bonds avant que le Monstre n’arrive vers lui. Il avait facilement put détecter ses pas lourds sur le sable, qui transportaient des relents de poussières de boue et garnissait l’arène d’une sorte de brouillard épais. Ainsi, il évita une seconde fois sa charge en sautant sur le côté. Il n’avait plus que quelques pas à faire avant d’arriver à la sortie, il voyait déjà les contours des premiers arbres de la forêt.

C’est alors qu’il trébucha. Sans doute sur un cadavre, qu’il n’avait pas vu. Heureusement, il se roula vite en boule et se retrouva sur ses quatre pattes, mais il avait perdu sa trajectoire. Et surtout il ne voyait plus le Monstre, ni ne l’entendait. Ses deux yeux télescopiques fonctionnèrent à toute vitesse, pour jauger le danger. Il eut tout juste le temps de voir arriver le coup, à sa gauche et de s’écarter dans la boue.

Il se cogna contre le mur, mais c’était un moindre mal, il avait évité de justesse un coup mortel du Monstre. Cela mettait d’ailleurs la créature dans un état épouvantables, elle hurlait sans arrêt en montrant sa hache, la faisant tournoyer avec une grande habileté. Oyanotec recula et se rendit compte qu’il était acculé contre le mur, et que son adversaire approchait à grands pas. Il tourna la tête et croisa le regard d’un autre skink. Un regard froid comme la pierre qui le fit sursauter… Un cadavre encore ? Non, ce n’était qu’un bas-relief gravé dans la roche. Rapidement, il évalua la situation. Le mur était haut, mais en se concentrant, il pouvait arriver à sauter de l’autre côté, et ainsi à s’échapper. Il convint de cette solution et, regardant une dernière fois le mur, se concentra.

Le Monstre grogna toute sa hargne. Que pouvait bien penser cet esprit qui avait été humain et qui était à présent réduit dans une pénible condition animale ? Tuait-il simplement pour manger, comme n’importe quel prédateur de la forêt ou pour le plaisir de la souffrance, comme un vestige de son âme humaine viciée ? Quoi qu’il en soit, il opta pour une alternative juste à l’instant où Oyanotec s’apprêtait à sauter. D’un geste précis, il lança sa hache vers le caméléon. Son pied droit lui servant d’appui claqua dans un bruit spongieux sur le sol et de nouveau de la poussière vint se perdre autour de lui. Puis, propulsé à toute allure par son propre poids, il se projeta dans la même direction.

La hache passa à quelques centimètres de la queue d’Oyanotec qui, comme douée d’une volonté propre, esquiva le coup. Alors il élança sa main de toutes ses forces pour agripper la caméléon. Sa main vint heurter la besace qui se déchira sous le choc. Il y eut comme un bruit de craquement, un cri de soulagement de la part du Monstre et enfin comme un soupir du vent sur le corps d’Oyanotec, parvenu de l’autre côté. Là, montant sur les gradins, il pouvait voir, impuissant, le Monstre s’emparer du précieux contenu.

Il prit tout d’abord la carte, la renifla, se frotta le torse avec et finit par la déchirer. Oyanotec suivait la scène avec horreur, c’était tout son destin qui était détruit par la main poisseuse du Monstre. Puis ce dernier trouva le coffre et fit le même manège. Mais cette fois, son regard fut différent, il fut comme intéressé par sa découverte, et à cet instant prit une expression presque humaine, les sourcils froncés et la bouche un peu tordue, comme s’il avait senti tout le potentiel magique de l’objet. Enfin, sans même l’ouvrir, il la jeta dans le crâne creux du tapir qui lui servait de besace, attachée qu’elle était à une longue ceinture en liane.

Oyanotec voulut se jeter sur lui alors, bondir pour lui reprendre son trésor. Il s’élança dans l’air et atterrit sur le sol, faillit glisser mais se rattrapa. Le Monstre le regarda d’un air éteint, la main posée sur sa besace improvisée dont les yeux partaient en toujours en vrille, puis se retourna d’un seul coup. En quelques enjambées, il se dirigea vers la sortie, une longue traînée de sang derrière lui, tournant le dos à Oyanotec. Le caméléon courut pour le rattraper, mais tomba dans la boue à plusieurs reprises. La jungle avait déjà avalée la silhouette imposante de ce Monstre si étrange. Le caméléon resta immobile, accroupit au centre l’arène, attendant un signe des étoiles… Il avait perdu sa raison de vivre, tout l’objectif de cette opération insolite. Il leva la tête en direction des étoiles, et là, au creux de son oreille, il capta un son à peine audible, comme l’ébauche lointaine d’un souvenir éteint. C’était la voix de Tuanahok, et il lui parlait : « Ne baisse jamais les bras, Oyanotec, en perdant cette mission, ce n’est que le début d’une autre ». Alors il comprit qu’elle allait être son prochain objectif…

Kai survolait le ciel nocturne avec quatre passagers insolite sur ses épaules. Le magicien Federico, tout d’abord, qui cherchait au sol une trace quelconque du caméléon. Le soldat Dino, qui l’aidait dans sa tâche, et Garmok, le saurus impassible qui peinait à comprendre la situation. Enfin Pietro, l’amiral tiléen, qui menait avec l’assurance qui seyait à son rang le reptile volant.

Par chance, ou par hasard, Kai avait entendu les cris des combats et s’était précipité à la fenêtre, comme si elle savait que l’amiral allait sauter. Elle l’avait recueilli sur son dos et les retrouvailles purent commencer. On se posa un peu pour discuter, raconter les aventures des uns et des autres, et puis Pietro eut cette phrase : « Nous nous en sommes sortis, grâce à notre chance, uniquement, mais n’oublions pas qu’un être dans ce pic a peut-être encore besoin de nous ! »

Tous surent qu’il parlait d’Oyanotec, et il avait repris leur vol malgré la nuit tombante.

Soudain, Dino lança aux autres passagers :

« - Là, j’aperçois comme des lueurs, allons voir !

Federico observa dans la direction en question. Il y avait bien, en effet, comme quatre lueurs disposés en cercle qui resplendissaient au loin. Des torches, il n’avait aucun doute, lui, magicien du feu pour les reconnaître. Pietro dirigea Kai vers les lueurs, et bien vite, ils forcèrent le brouillard pour distinguer de plus près les contours des gradins d’une arène.

- Je vois comme une forme, au centre, précisa Federico qui avait allumé un lumignon dans sa main pour mieux voir.

Kai s’avança. Il y avait bel et bien une forme au centre, une forme reptilienne, à peine distincte mais pourtant bien réelle. Garmok tourna sa tête, voyant l’empressement des autres. Et il poussa alors dans sa langue un cri que les autres comprirent malgré tout :

- Oyanotec ! »

Les cinq compagnons, plus Kai qui se tenait près d’eux et écoutait discrètement la conversation avait bâti un campement sommaire à quelques mètres de l’arène. Il y avait assez de grabuge à l’intérieur du pic pour que les adorateurs ne viennent pas les déranger. Oyanotec était devant le feu de camp, Pietro juste en face de lui. Federico admirait la danse des flammes, dans un état de contemplation lascive. Pietro prit la parole :

« - Et il s’est enfui, comme ça, sans raison ?

- Oui, comme je te le dis.

L’amiral regarda un peu le caméléon, intrigué par son récit.

- Tu m’as dit que ce coffret contenait du poison… n’y a-t-il pas quelque chose que tu me caches ?

Le caméléon fixa le regard de l’amiral. Il n’était plus que tous les deux, Dino et Garmok était parti dormi et Federico somnolait devant le feu.

- Si je te le cache, c’est que j’ai mes raisons.

- Vrai, tu n’as aucune raison de me faire confiance…

L’amiral continuait à jouer avec le regard du lézard. Ces deux yeux globuleux, montés sur des sortes de cylindres mobiles étaient difficiles à suivre. Soudain, le lézard jeta dans le feu une petite brindille et lança :

- Tu n’étais pas obligé de revenir me chercher, après tout, je me suis enfui sans t’aider, contre les skinks…

- C’est vrai… Mais je me posais encore quelques questions sur ton compte.

- Lesquels ?

- Que faisais-tu seul, dans cette jungle ? Tu étais bien trop loin de ta cité de Petchx pour être en éclaireur…

- Je n’étais pas seul, j’étais avec Garmok.

- Alors dans ce cas explique-moi pourquoi tu t’es enfui en voyant que ton compagnon avait pu s’évader ? Et le coffret ? Cela ne fait qu’amplifier mes interrogations.

- Ce coffret vient d’un ami très proche, et je dois le garder, j’ai une mission.

- Une mission ?

- Oui, je ne peux pas en dire plus…

- En mission, seul ?

- En réalité, je suis en exil.

La brindille crépita dans le foyer et disparut dans les flammes.

- En exil… Pour quel crime ?

- Je suis accusé du meurtre de l’ami en question.

Pietro se dressa, surpris par cette réponse. Il regarda bien le caméléon. Selon sa mémoire, les skinks tuait rarement leurs congénères.

- Mais tu ne t’es pas défendu ? Tu n’as pas cherché à prouver ton innocence ?

- Pourquoi faire ?

- Hé bien pour être libre…

- C’était impossible.

- Et pourquoi cela ?

Oyanotec réfléchit en regardant l’amiral. Il avait toujours lu en cet humain un sentiment de dignité et un sens froid de l’honneur qui le captivait, et l’attirait, le poussant à parler encore plus. Toujours fixant l’amiral, il émit sa réponse. Dans le ciel dégagé et si calme, la lune brillait intensément, la jungle dormait comme après une grande tempête, le vent froid et doux rafraîchissait les esprit embrumés par les péripéties diurnes, de toutes sortes. Oyanotec ouvrit sa bouche reptilienne, et ses lèvres prononcèrent ces mots sifflants :

- Parce que je l’ai vraiment tué… »

Modifié par Mr Petch
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Bon bah j'aime bien ces passages !

Alors faut ralentir l'allure par contre si tu veux que tout le monde suivent le rythme ! Doucement, on est pas pressé !

La forme est bonne ==> 0 remarque ! Ce qui est donc tout à fait excellent ! Et comme toujours, j'en attends pas moins :hat:

Le combat avec le monstre est bien fait, mais il parait trop peureux au moment ou il fuit, il pourait essayer de se debrasser du skink cameleon au passage ! Enfin bon voilà c'est ma seule remarque !

@+

-= Inxi =-

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J'avais déjà discuté avec Petch des avantages et surtout (car je suis très méchant, vicieux et tout et tout j'ai cette réputation qui me colle à la peau c'est sans doute pas sans raison mais est-on là pour en discuter non franchement vous avez mieux à faire et là je dévie parce que je n'utilise plus la ponctuation pour vous faire un pavé inutile qui va vous fatiguer pour rien faut dire aussi que ce n'est pas intelligent de lire tout ça alors passez directement au prochain paragraphe j'en ai pour une heure à vous expliquer ma position très exacte concernant mes réponses et critiques moi je suis comme le Spielbergor je raconte n'importe quoi une fois ma fonction ultime enclenchée et donc...)

... surtout donc des inconvénients. Dont deux passages creux : l'apparition miraculeuse de Tuanahok (un peu comme dans "le roi lion", très beau mais trop classique) et la récupération d'Oyanotec par Kai (complètement ellipsé, ce passage). Tous deux n'ont pas été assez travaillés et font ressortir un aspect très bâclé.

J'ajoute de nombreuses fautes (du moins de sa part, mais il m'a avoué avoir été pressé), dont des conjugaisons de participes passé et de la ponctuation. La scène où le monstre récupère carte, coffret (qu'il a enfin réintroduit après que j'aie chialé sur la mort du tapir) et autres poisons aux couleurs marrantes est effectivement assez... plane. On n'y ressent pas le désespoir qu'a Oyanotec en voyant disparaître ces objets si précieux. Sans doute le dédain de la créature, à voir. Je pense donc que ces passages auraient mérité plus de travail et d'attention.

Maintenant, le suprême avantage de son texte : sa fin, évidemment. Le dialogue semble d'abord plat mais nous surprend immédiatement par la description finale et sa parole dénonciatrice (crise cardiaque assurée pour des passionnés comme moi). Une bonne mise en scène, donc, qui fait honneur à sa réputation. Dommage, il m'a annoncé que seul Oyanotec continuerait, laissant les autres compagnons en retrait. Je pense pour ma part qu'il aurait valu de continuer le couple amiral-skink, entre qui des liens se formaient.

Une bonne nouvelle, maintenant : il m'a assuré qu'il terminerait Oyanotec d'ici à la fin de l'année. Encore six ou sept parties mais au moins l'espoir d'une conclusion et surtout de réponses au mystère qui plane subitement sur cette aventure. Je ne sais pas pour vous, mais j'y perds mon Lustrien.

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Voilà donc le début du chapitre 3... :hat:

Chapitre 3 : Le chasseur et la proie

L’onde était paisible et reflétait le visage d’Oyanotec. Sa face ronde, écailleuse, aux multiples replis cornés, ondoyait doucement au gré des courants en changeant de teintes, tantôt bleuâtre, tantôt verte, tantôt rouge selon la fraîcheur du vent et la température des rives du fleuve. Il avait un crâne un peu oblong qui se marbrait des rayures colorées, et sa gueule large aux petites crocs acérés laissait entrevoir une grande langue huileuse, à l’aspect un peu gluante. Enfin, ses deux yeux toujours en mouvement, deux énormes yeux télescopiques qui variaient sans cesse de position, lorgnant parfois à gauche, parfois à droite.

Le caméléon déplia sa queue spiralée dans un petit claquement sonore, puis s’aspergea d’eau avec ses pattes avant. Cela faisait longtemps qu’il avait pu se mouiller ainsi dans un liquide pur. L’eau de la Qurveza, ce fleuve loin à l’est de l’ancienne Tlaxtepok, était réputé pour sa clarté à cause des innombrables cascades qui ponctuaient son cours, charriant sur le côté les éventuels déchets. Elle était si claire qu’on pouvait parfaitement s’y voir, comme dans un miroir, et qu’on distinguait même le fond et quelques poissons qui y nageaient. Le soleil était revenu à l’horizon, capricieux comme il l’était depuis quelques jours, imposant sa puissante lumière aux habitants de la forêt, et le vent avait forcit, éloignant la nuages pluvieux de la mousson. Mais tous ici savait que ce n’était qu’un répit de courte durée, et que dès que le vent aurait tourné vers l’est, les nuages reviendraient inonder les prairies et les jungles lustriennes. Les arbres pourraient alors s’abreuver, des centaines de mares naturelles apparaîtraient un peu partout à la grande joie des habitants forestier, et les marais se gonfleraient tels des éponges de boue et de limon, devenant ainsi le repaire favori des moustiques et des prédateurs de toute sorte. La jungle, lorsque venait la pluie, redevenait ce territoire sauvage et dangereux, à l’heure où les animaux sortaient ; les herbivores pour s’abreuver d’eau et les carnivores pour s’abreuver de sang. Mais pour l’instant, Oyanotec profitait de ces quelques moments de calme avant la tempête, accroupi sur les rives de la Qurveza. Même si pour lui, le danger était de tous les instants, pluie ou pas pluie.

Il continua ainsi à s’asperger un petit instant, puis, voyant dans l’onde un petit piranha à la queue orangée, il lança sa main dans l’eau pour l’attraper. Le poisson, une fois hors de l’eau, se débattit désespérément sous l’étreinte des doigts d’Oyanotec, faisant jouer ses minuscules dents effilées comme pour effrayer un prédateur. Mais le caméléon, pour l’étourdir, le cogna à plusieurs reprises contre un rocher, faisant gicler du sang sur les rochers pâles. Puis, il s’amusa avec, comme il avait vu faire les salamandres dans leur enclos, avec les petits varans qu’on leur donnait à manger. Il le faisait tournoyer, le lançait en l’air puis le rattrapait avec sa queue, ses pieds, sa gueule même. Le poisson était complètement étourdi, presque mort, et ses nageoires ne battaient plus que par réflexe. Oyanotec sourit face à cet amusant spectacle. Enfin, il entama la chair avec une pointe de silex et commença son repas.

A peine avait-il terminé qu’il entendit comme un cri, un son, dans le lointain. Il se leva d’un bond. Peut-être était-ce enfin ce qu’il cherchait. Il balança le piranha à moitié dévoré dans l’eau et se précipita vers la jungle. Au passage, il n’oublia pas sa nouvelle sarbacane qu’il s’était confectionné avec un large morceau de bambou. Les cris redoublèrent, comme les hurlements d’agonie d’un quelconque animal, des hurlements stridents et désagréables. Ils étaient toujours assez lointain, et si on les entendaient depuis les rives, c’était bel et bien à cause de leur puissance. Oyanotec se fraya un passage entre les arbres, évitant les branches basses, escaladant parfois les troncs larges pour ensuite sauter de branches en branches avec une grande souplesse. A la façon des gibbons, il se servait de sa queue préhensile en plus de ses quatre membres pour assurer ses prises encore plus vite. Et cela lui permettait de garder sa sarbacane dans la main, près à la dégainer à tout instant. Même si, comme de coutume, la jungle en période de chaleur était peu peuplée, tous les animaux préférant se terrer dans leurs abris souterrains. Les prédateurs étaient donc peu nombreux et les dangers moindres. Comme pour venir contredire ce doux principe, un nouveau cri, plus puissant encore tonna entre les branches, résonnant en écho contre les troncs des palmiers, des palétuviers et des magnolias. Puis plus rien, le cri cessa, et le silence refit surface.

Oyanotec continuait tout de même sa chasse. Il avait clairement enregistré d’où venait le bruit et avait pu localiser le lieu du drame. Ses dons d’observateurs et ses capacités déductives fonctionnaient à merveille. Quelques jours auparavant, il avait remarqué une minuscule clairière, en réalité juste une terre brûlée à la suite d’un récent incident et sur laquelle la végétation avait mal repoussée. Il s’était alors dit qu’il s’agissait du lieu idéal pour tendre une embuscade, car la voûte des arbres camouflait la lumière et permettait aux prédateurs habiles de se cacher dans un arbre avant de sauter sur leur proie. Et comme par hasard, les cris provenaient de cette direction.

Ainsi, pour Oyanotec, il ne faisait aucun doute que celui qu’il cherchait était là-bas, en train d’égorger un quelconque animal – un oiseau selon le cri. Alors il n’avait pas besoin d’entendre la cacophonie de la proie pour se repérer. Il n’était jamais venu dans cette région, auparavant, mais quelques jours de repérage avaient suffi pour s’y accoutumer. A présent, il savait dire la place de chaque arbre, de chaque terrier d’herbivores et de chaque antre de carnivores.

Sa course dura un bon moment, la petite clairière n’était pas toute proche. Les cris avaient cessé depuis longtemps et le caméléon craignait d’arriver trop tard. Il bondissait à toute allure, tendant ses muscles au maximum, se hissant sur la moindre branche qui pouvait lui servir d’appui, utilisant la moindre liane qui pouvait accélérer sa course. Mais déjà, lorsqu’il passa devant la haute termitière, qui le dépassait en taille et qui marquait l’entrée de la clairière, il savait qu’il était trop tard et qu’il n’avait plus qu’à contempler le spectacle de son impuissance.

Ses deux pieds claquèrent sur le sol sec et encore sombre. C’était encore plus horrible qu’il ne pensait. Là, sur le tronc carbonisé d’un manguier, gisait le cadavre encore chaud d’un grand oiseau. Sans doute un casoar, à en juger par la couleur noire de son plumage semblable à du crin. Il était décapité, et son cou ne respirait plus, posé là comme sur le billot d’un cruel bourreau. Du sang maculait la scène, tout autour, une orgie du sang qui transformait le plumage noir en une toison tirant sur le bordeaux. Il avait un peu séché, juste assez pour que les deux couleurs s’entremêlent étrangement. Autour de cette scène d’exécution, le sol grisâtre, qui avait encore la couleur morne de la cendre froide après l’incendie semblait comme muet, incapable de montrer qu’il y avait pu avoir de la vie ici. Toute la clairière était comme un sanctuaire, un sanctuaire sanguinaire dédié à la mort et au sang, à la destruction de toute vie. Un spectacle effrayant pour n’importe qui.

Mais Oyanotec ne flancha pas, il s’approcha du cadavre, observa les marques de coup. Des traces de couteaux, de griffes, de branches, de dents même. Ce n’était pas la première fois qu’il voyait cela depuis sa traque, il était habitué à présent à cette horreur. Comme si ce prédateur hors du commun ne cherchait pas à tuer pour se nourrir, mais pour le simple plaisir de tuer. Il décapitait chacune de ses victimes devant garder un souvenir de chaque combat. Et ces coups effrayants montraient une telle sauvagerie, pire que n’importe quel prédateur de la jungle.

Les premières mouches commencèrent sur le cadavre. Elles profitaient de la présence d’Oyanotec qui éloignait les charognards naturels, comme certaines chauve-souris sans doue tapies entres les branches et qui attendaient que le caméléon s’en aille. Ce dernier resta un moment à étudier le cadavre, comme pour s’assurer qu’il s’agissait bien de celui qu’il traquait. Oui, c’était bien lui. Et le Monstre avait fait fort cette fois…

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Bon !

Je viens de remarquer un truc, en fait c'est quelque chose que je voulais dire avant mais j'ai oublié ! C'EST QUOI CETTE SOLUTION POUR LE TAPIR ? Pourquoi tu l'as transformé en sac à main ? :rolleyes:

Bon la forme est parfaite ! D'ailleurs j'en suis jaloux ! Bon bah continues, je sais pas trop quoi dire :wink:

Bon sinon, on apprend pas dans ce passage ce que devienne les potos du cameleon :evilgrin: Enfin ca va bientot etre remédié je pense :hat: Bon bah une longueeeeee suite alors !

@+

-= Inxi =-

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Après la découverte de la nouvelle victime du Monstre, Oyanotec s’en était retourné à son campement, basé sur les rives de la Qurveza. Il se prépara son prochain repas, avant que la nuit ne tombe. Du poisson encore, une proie facile à attraper pour une créature aquatique comme lui. Pas comme cette autre proie qu’il traquait depuis maintenant un demi cycle de lune…

Car à partir du moment où il avait vu, impuissant, le Monstre partir avec le coffret, ce coffret si précieux pour lui et pour son existence, car il lui avait tout sacrifié, il avait pris la décision de traquer ce Monstre pour récupérer son bien, par la force s’il le fallait. Les adieux avec les tiléens avaient été succincts. L’amiral qui était un homme de nature solitaire avait facilement compris la volonté du caméléon de partir seul. Oyanotec, accroupi au bord de la rivière, se remémorait les quelques scènes du départ…

Dans la petite clairière où ils avaient établis leur campement provisoire, après s’être échappé de la dent de Sotek, Le soleil devait être sur le point de se lever, et la jungle était d’une grande clarté. Oyanotec avait préparé ses affaires dans sa besace. Pas grand chose : des fioles de poisons, des réserves de dards, une dague et une gourde d’eau. Il avait du faire un peu de bruit en passant devant Pietro dela Francesca, car celui-ci s’était réveillé un peu en sursaut :

« - Oyanotec… Tu nous quittes alors ?

Le caméléon l’avait regardé dans les yeux, comme ils avaient l’habitude de se parler. Entre eux, les mots étaient superflus.

- Oui, je pars traquer le Monstre.

- Le soldat Beppo… Car pour moi, il reste un de mes soldats.

- Pour moi, c’est un monstre qui a volé ma vie et je dois lui reprendre…

L’amiral fit un petit sourire en coin. Oyanotec voyait mal son visage, car il était un peu dans l’ombre, et le soleil tardait à se lever. Il ne pouvait voir que les mèches brunes retombant au coin des lèvres.

- J’ai déjà parlé avec des skinks dans ma vie, mais de tout ceux que j’ai rencontré, tu es bien le plus mystérieux…

- Nous autres, skinks caméléons aimons ne pas être compris par les autres. C’est pour ça que je pars seul, car je pense que nul ne pourra comprendre ce que je fais.

- Et ton saurus ? Tu l’abandonnes ?

- Non. J’ai chargé Kai de le ramener à Petchx, il réintégrera normalement ses quartiers et pour lui, la vie reprendra son cours normal.

Il y avait eu un long silence. Il ne se regardait pas, Oyanotec scrutait l’horizon vers l’ouest, la jungle épaisse devant lui et plus loin, hors de vue, la piste qui le mènerait au Monstre. Pietro fixait le sol, comme s’il réfléchissait. Soudain, son regard se braqua sur Oyanotec :

- Alors comme ça, tu l’as vraiment tué ?

- Oui, je l’ai tué… »

L’amiral eut du mal à percevoir se qui se cachait derrière la voix sifflante du lézard… Du chagrin ? Du remords ? Ou du dépit ? Les sentiments des lézards étaient-ils les mêmes que ceux d’un être humain. Il ne put avoir sa réponse, car Oyanotec s’était déjà volatilisé. L’amiral tourna la tête à droite à gauche, sans conviction. Il savait que le caméléon était définitivement parti, et qu’il ne le reverrait sans doute jamais.

Absorbé par ses pensées rétrospectives, Oyanotec restait là, immobile face à son image dans l’eau de la Qurveza. Il avait tourné une page, et considérait les premiers événements de son exil comme une longue perte de temps. Il lui avait fallu tout cela pour qu’il se rende compte qu’il était le seul à pouvoir terminer sa quête, à affronter les dangers ?

Il pensa au Monstre. Il n’avait plus rien d’humain, c’était incontestable. Il l’avait assez observé durant leur combat pour comprendre que la moindre étincelle d’humanité avait fui ce corps gagné par la bestialité. Pourtant, les mots de l’amiral l’avait frappé… « Car pour moi, il reste un de mes soldats. ». Il se mettait presque à imaginer, à déchiffrer chez le Monstre des traits humains. Les seuls souvenirs qu’il en avait, dans l’arène étaient bien flous… Il ne savait quoi en penser. La seule chose vraie était que ce Monstre tuait des créatures innocentes pour le simple plaisir de tuer, collectionnant leur crâne comme des trophées, et aussi que ce Monstre possédait le coffret.

Oyanotec jeta rageusement un caillou dans l’eau. Cela ne lui allait pas de ressasser toutes ces pensées, cela ne lui ressemblait pas. Il était dans une période de doute intense. Il s’était transformé en chasseur, et le Monstre en proie…

Il en fallut plus longtemps au soleil pour se coucher. Oyanotec fit de même. Le Monstre semblait se plaire dans cet endroit, juste à la quatrième cataracte de la Qurveza, il en avait fait son terrain de chasse favori. Il avançait petit à petit vers le nord-ouest, déplaçant son territoire de quelques distances chaque jour. Mais il « emmenait » bien Oyanotec quelque part.

Au début, le pistage n’avait pas été très facile. Il avait fallu repérer les branches cassées, les marques de sang, les marques de frottement sur les arbres. Mais petit à petit, il avait remonté sa piste. Les « victimes » devenant de plus en plus nombreuses, et de plus en plus imposante, tout était devenu beaucoup plus simple. Il suffisait de suivre les cadavres à la trace. Oyanotec sentait d’ailleurs à chacun de ses déplacements le vol silencieux de chauve-souris charognards qui avaient compris la probable présence de nourriture. Aujourd’hui, d’après ce qu’indiquait le cadavre du casoar, il avait fait un bond important vers l’ouest, s’approchant de plus en plus en plus des rives de la Qurveza. Oyanotec supposait qu’il la traverserait au niveau de la troisième cataracte. Et demain, le jour venu, un nouvel indice sera apparu, indiquant les déplacements du Monstre. Oyanotec s’endormit paisiblement.

Il y eut sans doute un autre cri, cette nuit-là. Mais beaucoup moins audible et beaucoup plus court que celui du casoar – peut-être aussi beaucoup plus éloigné. Mais cela avait suffit à Oyanotec pour se réveiller en sursaut, et ainsi craindre le pire. N’entendant plus rien, il s’était rendormi, avec la volonté dès le lever du soleil d’aller inspecter les alentours.

Chotec étincelait dans le ciel bleu, un nouveau miracle qui évitait les nuages pluvieux. Oyanotec, lui, était déjà près, ses dards acérés et enduits de poison. Un poison au simple effet soporifique. Le caméléon ne voulait pas tuer le Monstre, juste récupérer son bien. Il avait aussi confectionné un corde solide à l’aide de plusieurs lianes entremêlées à la façon d’une longue tresse. Cela parce qu’il comptait se rendre à la troisième cataracte. Son instinct de pisteur lui disait que sa proie se trouvait là-bas.

La jungle était vraiment tranquille ce matin-là, les aras se donnaient joyeusement en concert, réveillant tous les autres animaux. Oyanotec se frayait un chemin à travers les herbes. Il ne se pressait pas, mais marchait à la même vitesse que le Monstre. Là, une racine brisée nette en deux, sans doute une preuve encore du chemin emprunté par le Monstre. Le caméléon comprit qu’il avait à présent rejoint l’itinéraire de sa proie. Ce qu’il y avait d’étranges était qu’il passait son temps à marcher, parfois en zigzag, parfois en ligne droite, mais il ne semblait jamais s’arrêter. Du moins Oyanotec n’avait jamais vu les traces d’un éventuel campement, même d’un terrier rudimentaire ou d’une grotte aménagée. Infatigable, le Monstre marchait et détruisait tout sur son passage.

Oyanotec se trouvait là au plus profond de la jungle, et le soleil pourtant puissant ne parvenait presque plus à percer la canopée. Il ne subsistait que des rayons timides, et le parcours qu’il suivait ressemblait à une grotte gigantesque au toit fait de feuilles et de branches.

Oyanotec repéra à nouveau du sang, ce qui signifiait une fois de plus qu’il ne se trompait pas. Il émit un petit gloussement d’autosatisfaction et continua sa route, vérifiant dans sa besace si ses poisons étaient bien près.

Il finit par entendre le grondement de la cataracte, de plus en plus proche. Le Monstre avait bien entrepris de traverser la Qurveza à cet endroit. Oyanotec se dépêcha un peu cette fois, excité d’être si proche du but et d’avoir intuitivement repéré les pensées du Monstre. En quelques enjambées, il fut à la cascade. C’était un spectacle magnifique, des trombes d’eau qui chutaient sur une si haute distance dans un bassin bouillonnant, qui n’était plus qu’un tapis de bulles flottantes, se cognant les unes contre les autres. Les rochers formaient de petits tourbillons étranges, et l’eau était toujours aussi limpide. Le grondement qui accompagnait la scène était uniforme, avec parfois quelques crescendos dans le rythme, mais toujours reposant. Oyanotec s’avança sur ses rives, beaucoup plus mouvementées qu’en amont. Il y avait bien un petit barrage de rochers, parfait pour passer de l’autre côté. Il suffisait de sauter de rochers en rochers, ils étaient à peine glissant, et cette opération était au final peu dangereuse.

Le caméléon scruta de tous les côtés. Aucune trace du Monstre à première vue. Avait-il bien traversé ici ? Il fit le tour de la rive sans rien voir. C’est là qu’il eut l’idée de regarder de l’autre côté. La rive était parfaitement identique, et la forêt continuait comme de bien entendu un peu plus loin. Mais Oyanotec s’arrêta devant une autre scène, beaucoup plus sordide, mais à laquelle il s’attendait. D’une des branches des arbres pendait une corde, nouée solidement au bois. Et au bout de cette corde pendaient un cadavre, par les pieds. C’était un gibbon, ce singe aux membres démesurés. Ses deux longs bras noirs se balançaient misérablement, touchant à peine terre, et tout son pelage était maculé de sang, des symboles sans aucune signification peints à même les poils, des portraits blasphématoires de Sotek, ou d’autres dieux. Evidemment, la tête avait été tranchée, et une mare de sang se trouvait juste en dessous du cou, scié impeccablement avec un quelconque instrument tranchant. Le sang s’écoulait d’ailleurs sur le sol, et allait se fondre dans les méandres de le cataracte. Au milieu de la mousse blanche, on ne distinguait cependant plus les taches sanguines.

Oyanotec resta les yeux fixés à l’autre côté de la rive, là où le Monstre avait fait une nouvelle démonstration de sa puissance. C’est à cet instant que le caméléon comprit ce que voulait dire Pietro, en adjugeant une part d’humanité au Monstre. Le cou posé sur un billot pour le casoar, le gibbon pendu par les pieds. C’était des techniques humaines qu’Oyanotec avait déjà constaté, parfois. Le Monstre avait gardé de l’humanité ce qu’elle avait de pire : la cruauté, et l’avait mêlé à la bestialité. Ni une bête, ni un homme, le Monstre semblait se plaire à semer des indices, à appâter Oyanotec, et à le narguer… Les grondement reprirent de plus belle, troublant le silence matinal de la jungle.

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Une suite bien courte :hat:

Bon, j'ai oublié des choses que je veux savoir aussi ! Deja, j'espere que dans tes suites tu as prévu de nous parler du monstre, car au final, on sait que très peu de choses sur lui ! Ca, c'est la première remarque !

Ensuite, j'aimerai savoir ( hyper important mais j'ai zappé la dernière fois ) pourquoi c'est bien lui le tueur ! On avait pas l'impression au départ, tout laissait penser que c'était pas lui ! Comme si au milieu de l'histoire tu avais décidé de tout changer ! :wink:

Sinon, tu vas pas te debarasser du saurus comme ca ! Je veux un coup a la Sam, il commence à partir puis revient et sauve Oyanotec ! Bon, on vera bien de toute facon ! C'est toi qui choisit !

Pour ce qui est de la forme, c'est parfait ! J'arrive pas à trouver de fautes ! Et c'est pas ma faute car j'ai cherché ! Ortho parfaite :rolleyes: !

@+

-= Inxi =-

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Eh ben quand t'es lancé toi... :hat:

Bon bonne suite j'aime bien la poursuite. Contrèrement a Inxi je ne déteste pas le fait qu'il soit seul cela te permet de parler de ses pensées sans t'encombrer de dialogues.

Bon petit truc:

Oyanotec supposait qu’il la traverserait au niveau de la troisième cataracte. Et demain, le jour venu, un nouvel indice sera apparu

Je dirais plutot serait car la un verbe au futur tout seul ça casse un peu d'autant plus que ce n'est pas plus certain que le reste.

voilà

Sur ce, NETHKHAR, plus le temps de suivre.

Modifié par NETHKHAR
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Je poursuis... Sinon, j'ai modifié la scène de l'apparition de Tuanahok quelques réponses plus haut

Alors que l’image indélébile du gibbon mort restait affichée dans son esprit, Oyanotec se dépêcha de regagner son campement, il lui fallait absolument changer de rive pour pouvoir continuer ses recherches. Maintenant que le Monstre était passé de l’autre côté du fleuve, la traque allait s’avérer plus difficile. En effet, la rive ouest regorgeait de marais infestés de moustiques, de piranhas et de salamandres à l’affût de nourriture. De plus, comme il semblait que le Monstre remontait vers le nord, il allait vers l’estuaire de la Qurveza, qui n’était qu’un vaste territoire composé d’une myriades de petites lagunes marécageuses plus dangereuses les unes que les autres. C’était une zone de mangrove hostile que Oyanotec préférait éviter. Mais il irait là où irait le Monstre, peu importe le danger…

Il arriva à son campement à l’heure la plus chaude de la journée, et le soleil se réverbérant dans l’eau l’aveuglait un peu. Sa chaleur surtout l’épuisait, son sang se mettait à bouillir dans ses veines et il fonctionnait au ralenti. Toutefois, sa capacité d’adaptation lui permettait de se maintenir en forme.

Il décida de franchir la Qurveza à la quatrième cataracte. Le courant y était moins puissant et les rochers plus nombreux. Ils formaient presque un pont parfait dont il avait besoin afin de transporter son petit campement. Curieusement, il sentait venir l’instant où sa traque allait prendre fin. Il jugeait que de ce côté du fleuve, il allait enfin parvenir à repérer sa proie, et à le capturer. Il sentait en lui le frisson des derniers instants avant une victoire certaine. Il rangea ses affaires à toute vitesse et se hâta de terminer les préparatifs du départ.

Il ne fut pas aisé de trouver un lieu adéquat pour se poser. Même les bordures regorgeaient de trou d’eaux, de trop nombreux arbres arrivaient juste au niveau du fleuve, comme certains palétuviers dont les énormes racines pompaient directement le liquide vital dans le lit serein de la Qurveza. Comme être trop près de la jungle signifiait dangers en perspective, Oyanotec prit le temps de dénicher une place sablonneuse au-delà de la troisième cataracte, car sans doute le Monstre avait-il continué sa fuite vers le nord.

La nuit était sur le point de se coucher lorsqu’il accéda à une petite crique naturelle, juste au croisement d’un affluent de la Qurveza. La rivière était certes peu profonde, mais réjouit Oyanotec. En effet, cela signifiait un nouvel obstacle pour le Monstre, et sans doute n’avait-il pas pu franchir cette frontière naturelle aujourd’hui. Du moins le caméléon l’espérait, car sinon, il lui fallait trouver un passage à gué ou construire un radeau pour passer de l’autre côté. Mais instinctivement, il savait que le Monstre l’attendait, là, de ce côté de l’affluent. Comme s’il était apparu dans l’atmosphère nocturne cette odeur si particulière de chair et de sang, de crimes et de tortures. Elle était, si proche de lui qu’il aurait pu la figer et la sentir. Oyanotec fixa le cours paisible de l’affluent. Un poison inoffensif passait dans l’onde. D’une main, le caméléon l’attrapa et commença son festin.

Le temps passa pendant que Chotec allait s’évanouir derrière la jungle. A cette heure, le soleil rougeoyait intensément comme une boule sanguine dans le ciel bleu marine. Oyanotec ne dormait pas, il contemplait le ciel. Sa plus grande crainte était que le Monstre ne décide de franchir l’affluent ce soir. Il ne voulait pas retarder plus longtemps l’heure de la capture. Déjà, en rêve, il se voyait face à face avec lui, le jaugeant comme lors d’un duel ultime. Il ne l’avait pas réellement revu depuis la rencontre dans l’arène, mais il l’imaginait nuit et jour. Il l’imaginait égorgeant ses proies, il l’imaginait donnant des coups violents contre le corps inconscient de sa victime, il l’imaginait tranchant le crâne de l’animal encore suppliant, le regard éteint de celui qui souffre, il l’imaginait riant de son forfait, du moins riant comme pouvait le faire une bête. Le Monstre était devenu pour lui aussi réel et tangible que les racines de la forêt, que les perroquets multicolores qui chantent à longueur de journée, que les eaux clapotantes des zones marécageuses. Il arrivait parfaitement à intégrer le Monstre à son imaginaire. Et pourtant, quelque chose le gênait dans cette nature, quelque chose qui le tracassait, qu’il ne puisse pas rentrer pleinement dans l’esprit du Monstre. Sans doute que cet élément troublant constituait la part « humaine » du Monstre, dont il avait compris le sens le matin même. Alors qu’il continuait de regarder au loin, il remarqua que le soleil brillait toujours de milles feux, renforçant la teinture orangé des nuages bas, et teignant une partie de la jungle d’une immense traînée rouge.

Soudain, comme après le combat dans l’arène, Oyanotec perçut une voix. Une voix qu’il ne connaissait que trop bien. Il en fut surpris, au départ, surpris que son esprit s’échauffe au point d’avoir ce genre d’hallucination. Mais il comprit vite qu’il s’agissait de l’âme de Tuanahok qui communiquait avec lui.

« Pourquoi restes-tu ici, les bras croisés ? Pourquoi ne vas-tu pas achever ta mission dans cette jungle aux arbres majestueux dont les racines viennent lécher les rebords sableux de la petite crique où tu as trouvé refuge ? N’entends-tu pas le son de la violence, là, vers l’ouest, qui doit être tu ? N’entends-tu pas les résidus des peines de la jungle ? Cette créature n’appartient pas à la nature, à ton pays, tu dois l’en chasser et récupérer ton bien ! Souviens-toi, Oyanotec, de mes derniers mots… Souviens-toi… Souviens-toi de la voix traînante, lascive qui te disait : Le sacrifice n’est sacré que lorsqu’il met en action toutes les capacités de l’être… »

La voix se tût, en même temps que les sons de la forêt, et elle s’éteignit comme le soleil disparaissait définitivement derrière la selve dormante.

C’est à cet instant précis, alors que tout semblait éteint, qu’un crépitement parvint aux oreilles d’Oyanotec. Un crépitement lourd, lent et régulier qui n’augurait rien de bon, et qui venait de l’ouest. Le caméléon tourna brusquement sa tête en direction du bruit. Un éclair orangé, semblable à une flamme claqua entre les branches épaisses des arbres, à une brève distance du campement. Une étincelle qui ne dura qu’un très court instant, le feu s’éteignit presque aussitôt, tout en laissant une légère odeur de cendres que le vent léger fit parvenir aux narines d’Oyanotec. Etait-ce le Monstre ? Etait-ce lui qui, pour rallumer ses réflexes humains avait attisé un feu sommaire avec quelques roches trouvés sur les rives ? Oyanotec n’en douta pas un instant, et il fonça à toute allure dans la jungle, se frayant un passage entre chaque branche.

Les branches basses et souvent épaisses lui fouettait le visage, mais il était bien trop absorbé par sa mission pour s’en soucier. Bientôt, il crut voir les pupilles du Monstre, là, dans l’obscurité, qui s’agitaient comme deux lumignons minuscules. Puis, comme ses yeux de lézard s’habituaient à l’obscurité, il parvint à saisir les contours rouges, de plus en plus rouges du Monstre. Il avait revêtu de nouvelles peaux depuis leur dernière rencontre, et ressemblait de plus en plus à un animal multiforme : des plumes, des poils, des écailles, des feuilles également, tous les trophées qu’il avait pu arracher à ses victimes. Mais les deux yeux rougeoyants tenaient encore de l’humain, et c’est à ça qu’Oyanotec l’identifia. A ça et à l’odeur de sang qui l’entourait.

Le caméléon arriva à un petit buisson, juste à côté du Monstre. Ce dernier ne l’avait pas encore vu et humait l’air avec son nez. Une idée vint alors au caméléon. Il chercha dans sa sacoche des pointes empoisonnées, les plus puissantes, enduit d’un poison soporifique extrêmement puissant et instantané, celui que l’on extrait de certaines fleurs odorantes, comme les rafflesias qui poussent autour du vieux temple de Huanchi. Puis, il étudia les reliefs de l’arbre à sa droite. Un grand tronc, facile à escalader et qui le camouflerait bien. Même s’il avait rêvé d’un combat singulier, face à face, il préférait mettre de coté l’honneur au profit de l’efficacité. De là-haut, il avait toutes les chances d’atteindre sa cible. Sans faire de bruit, Oyanotec se déplaça vers son futur poste d’observation.

Par miracle, lorsqu’il parvint sur la branche idéale, le Monstre n’avait pas bougé. De là où il était, Oyanotec voyait luire les dents brillantes d’un crâne de jaguar servant de couvre-chef. Il s’allongea tranquillement le long de la branche et prépara son trait, plaça le projectile dans l’embouchure de la sarbacane, et se concentra intensément pour ne pas manquer sa cible. Heureusement, le Monstre bougeait peu, reniflant toujours l’air ambiant d’un visage méfiant. Peut-être avait-il remarqué le caméléon ? Oyanotec plaça la sarbacane dans sa gueule, corrigea la position du tuyau, adapta la place de la langue. Tout était prêt pour la fin de son épopée… Enfin. Juste en un regard, Oyanotec remarqua le crâne du tapir à la ceinture, et vit briller le sceau de la précieuse boîte. Puis, dans un souffle, il projeta son trait.

Le missile fendit l’air et vint se ficher juste sous la clavicule, dans la peau de tatou qui recouvrait l’épaule. Le Monstre eut un très léger mouvement de recul, et grogna un bon coup. Puis, il regarda vers Oyanotec et sans doute le vit, car sans mollir, il se précipita sur l’arbre et le secoua de toutes ses forces.

Le caméléon, surprit à la fois du manque d’effet de son projectile mais aussi de la réaction du Monstre n’eut pas le temps de s’échapper. Il manqua de trébucher et se rattrapa de justesse avec sa queue. Il se retrouva la tête à l’envers, à la merci du Monstre qui le lorgnait avec avidité. Oyanotec pouvait sentir son haleine infecte, et distinguer ses dents rougis par l’abus de sang. Il sentit la peu remonter en lui, comme dans l’arène. Il était un peu étourdi et ne trouvait pas les forces nécessaires à sa remontée.

Un bruit sourd, puis de plus en plus accentué et rapide arriva près d’eux. Le Monstre se retourna. Oyanotec reconnut ce son : la charge appuyée d’un carnosaure, le plus terrible des prédateurs de la jungle… Il ignorait qu’il s’en trouvait du côté des marais. Le Monstre dut être désarçonné, car il hésita un peu, avant de s’enfuir complètement dans l’obscurité de la jungle. Il avait été effrayé par l’arrivée une créature plus impressionnante que lui. Oyanotec, lui, se laissa tomber au sol, un peu secoué. Une prédateur en cachait un autre, il fallait s’enfuir au plus vite, profiter des quelques instants de répits.

« - Je l’ai fait fuir, tu n’as plus rien à craindre !

Il s’apprêta à partir lorsqu’une voix familière se fit entendre derrière lui. Familière à cause de ces intonations, typiques des skinks caméléons. Avant même de se retourner, il savait qu’il allait avoir à faire avec un de sa race. Face à lui, derrière les branchages, se tenait un caméléon à la peau bleu foncé, se fondant dans le ciel nocturne, deux grosses masses et des tambours entre les mains.

- Allez, viens ! Et remercie-moi plutôt que de rester là comme un idiot ! »

Oyanotec s’entendit dire merci. Un merci retenu. Ce caméléon–là n’avait-il pas gâché sa rencontre avec le Monstre ?

Modifié par Mr Petch
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Oh du calme ! Euh ... en faite non continue! ^_^:D

Bon j'ai reperé 2 3 fautes

Un poison inoffensif passait dans l’onde. D’une main, le caméléon l’attrapa et commença son festin.

Il est taré! Il bouffe du Poison! ^_^:D

N’entends-tu pas le son de la violence, là, vers l’ouest, qui doit être tu

Pendant un instant j'ai cru que tu savais vraiment plus parlé problème de conjugaison et de place du sujet ... :P J'ai compris c'est le verbe Taire mais je suis pas sur que la conjugaison soit bonne...

Il sentit la peu remonter en lui

manque un r

Sur ce, NETHKHAR, continue!! ^_^

Modifié par NETHKHAR
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Bon, ca va très vite ! ( Pas l'histoire, le rythme de tes textes ^_^ )

Bon, pas grand chose de particulier à dire ici aussi ! On a de belles descritpions et une recontre caméléon/créature assez impressionante. Il y a une égalité sur ces descriptions au niveau du monstre et de son adversaire, ce qui rend au final un joli équilibre.

Les fautes sont inexistantes et je suis toujours jaloux ! Perseverer serait donc ici une bonne chose ! Donc une suite !

@+

-= Inxi =-

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