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La Prophétie des Eléments


Linuath

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Bonjour everybody !

alors voilà, j'ai commencé une ptit bou d'histoire un jour, puis cette histoire a continué son bout de chemin toute seule (et oué elle a fugué la méchante :) )

alors voilà le prologue et un bout du 1er chapitre

la suite des que vous en avez envie (si vous en avez envie)

je previens tout de suite, le début est plutot lent, désolé...

Bonne lecture :wub:

Prologue

… lèylö tëkth

Yth echauüly nòr leyäth estheÿb

Yth nö loësh deÿs alnändÿr

Yth khaelä Ulthüwè toü lenys kalythiwë

Yth lmiyth ÿ hqghöa cälethyr

Yth lenys nuoï asurÿa Ulthüwè elythyeth

Yth fëmth kaldolÿ üth falïn

Yth wolirë thelshäz nòlö Aèthÿr nòlö Esthanÿr nòlö Öghstÿr

Yth lèylö menschä taÿ

Yth kaÿth Esthanÿr Leylö shah

Yth kaÿth Öghstÿr Leylö shahkaÿo

Yth kaÿth Aèthÿr Leylö nòlö üth falïn

Yth Isha tÿrath menschä Leylö

Yth Tÿo…

…seront ses yeux.

Et avec le retour de la vie, il quittera de lui-même son berceau.

Et le Métal, la Bête et le Vert l se rencontreront,

Et les ténèbres en lui se feront.

Et il abandonnera son nom, comme son nom l’abandonnera.

Et son sang ne sera pas plus qu’une affable lueur dans les ténèbres de ses souvenirs.

Et dans l’immensité du dehors, il errera, à sa propre recherche.

Et ses compagnons seront le vent, l’eau et la terre.

Et Ses yeux seront des puits de feu.

Et lorsque l’eau cessera, il commencera à les ouvrir.

Et lorsque la terre cessera, ils seront entre ouverts.

Et lorsque le vent cessera, il verra et se trouvera.

Et le feu de ses yeux sera éteint par la larme d’Isha

Et alors il…

Fragment de la Prophétie des Eléments, traduite de l’elfique par le comte Fustor de Quenelles, ami d’Athel Loren.

Ch.1

Le retour du printemps

« Il est temps »dit-il dans un murmure, comme s’il parlait au vent qui venait lui caresser le visage.

Immobile, sur la colline sacrée de Athys Elbeth, surplombant l’immense étendue verdoyante, il contemplait la renaissance de la forêt, submergé par une sensation indescriptible, comme si la vie bourgeonnait de tout son plein à l’intérieur de son corps, inondant chacun de ses sens d’une douce chaleur affable. Une légère brise lui apporta une apaisante odeur de jasmin et il se sentit affranchi de tout labeur. Mais l’extase que procurait ce spectacle avait un goût amer pour lui et ceux qui partageaient son destin. Même s’il éprouvait une intense plénitude, cachée au plus profond de son être, il pouvait sentir l’âpreté de sa propre appréhension.

_« Oui, il est temps de partir, a présent. »Dit il à contrecœur mais avec fermeté.

Comme à chaque année, lorsque le vent du Nord ramenait avec lui la complainte glaciale de l’hiver et que la grisaille s’emparait du Vieux-Monde, la majorité de ceux qui étaient partis de Loren pour surveiller le monde extérieur étaient revenus pour protéger, pendant la triste saison, le domaine sacré qui les avait vue naître. Seuls quelques rares elfes, ceux qui étaient les plus éloignés ou dont la mission ne souffrait aucun répit, n’étaient pas rentrés. Ils envoyèrent toutefois, pour la plupart, des messages en Loren, par l’intermédiaire de la magie ou encore grâce aux animaux, dont le langage n’avait plus de secret pour les habitants des bois. C’est ainsi qu’il n’était pas rare de voir de nombreux faucons, aigles, éperviers ou d’autres oiseaux converger vers la forêt éternelle, porteurs de nouvelles qui allaient du simple signe de vie au rapport détaillé. Si les éclaireurs se devaient de rejoindre le sanctuaire de leur race, c’était parce que leurs souverains divins, Orion et Ariel, ne pouvait plus en assurer la protection, aussi tous les guerriers étaient-ils mobilisé pour parer à toute éventualité. Le Roi et la Reine semblaient mourir avec l’arrivée de l’hiver, leur conscience s’égarant au-delà du temps et du réel. Ils étaient en fait pris de torpeur en même temps que la forêt rentrait en hibernation. Les charmes de la Reine qui protégeaient le Royaume se dissipaient alors, le laissant à la merci de ses ennemis. C’était l’heure de toutes les épreuves lorsque la forêt devait se défendre sans l’aide de ses Dieux.

Alors qu’il surveillait les terres du Nord de la Bretonnie, quinze lunes auparavant, il avait senti au plus profond de son âme qu’il lui fallait revenir. Son devoir le mandait et jamais il n’y manquerait. Il avait donc confier aux dryades, ses sœurs végétales, en qui il avait une confiance aveugle, le soin de surveiller la région, durant son absence et s’en fut vers le sud, dès que les premiers signes de l’arrivée de l’hiver apparurent, en direction de L’immense forêt.

Il y avait eu fête lorsque les éclaireurs étaient rentrés, chaque clan célébrant le retour d’un ou plusieurs êtres chers. Et la chaleur de leur retour sembla redonner un souffle de vie aux bois somnolant. Chaque cité mineure s’était retrouvée parsemée de milliers de bougies pour célébrer les retrouvailles tandis que les mages avaient usé d’un peu de leurs pouvoirs afin d’illuminer l’intégralité de la grande cité, située au centre de la forêt, d’une douce lueur verte et jaune, pendant toute une nuit.

Mais la chaleur des réjouissances fit rapidement place au froid du vent qui se faufilait entre les troncs gelés. La saison avait été amère et morne mais même s’il avait fallu se battre contre les hommes rats, aucune incursion majeure n’avait ébranlé les bois de Loren. Les skavens, ainsi qu’ils se nomment eux-mêmes, furent sauvagement repoussés au plus profond de leur tunnel qu’ils avaient fait débouché au milieu des plaines où habitait le clan Equos. Les tunneliers skavens s’étaient, semblait-il, trompé quant à leur destination car ils furent les plus surpris de se retrouver dans une forêt. Leurs forces furent rapidement exterminées et seuls quelques survivants parvinrent à repartir par leur souterrain qui fut promptement scellé par des mages à l’aide d’un monolithe gravé de symbole de défense. Le froid avait fini par reculé face à l’arrivée du printemps, les feuillages verdoyants recouvrirent de nouveau l’étendu des bois, les troncs et les branches se couvrirent de bourgeons odorants puis de fleurs aux couleurs chamarrées. Et une fois de plus, le Roi et la Reine des elfes sylvains s’éveillèrent de leur profond sommeil, en même temps que l’esprit de la forêt sortait de la léthargie occasionné par la morsure de la saison passée, reprenant leur place à la clairière royale.

Il était assez tôt dans la matinée et le soleil encore malingre commençait tout juste sa course immuable. Linuath resta un moment debout à profiter de ce puissant sentiment de sérénité puis il s’allongea sur l’herbe encore humide laissant son esprit fusionner avec celui de la forêt. Il pouvait entendre le crissement distinct des insectes qui fourmillaient tout autour de lui et le murmure monocorde des arbres alentours, eux aussi profitaient de ce début de journée ensoleillé. Les nuages dansaient dans l’infini bleu, le vent les agitant dans un gracieux ballet. Alors qu’il regardait ce spectacle que seul les elfes savaient apprécier, sa vue aguerrie lui permit de distinguer un minuscule point noir tournoyant dans le lointain. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Le point noir grossit rapidement pour finir par prendre la forme d’un impressionnant oiseau menaçant car celui-ci piquait à présent droit vers l’elfe, ailes recroquevillées pour gagner de la vitesse, mais Linuath n’en semblait par pour autant inquiet, le même sourire suspendu à son visage.

Les plumes du faucon passèrent à quelques pouces seulement de l’elfe, faisant virevolter ses longs cheveux châtains. L’oiseau de proie effectua un rapide virage tout en reprenant de l’altitude. Linuath se releva d’un bond et croisa ses bras. Puis alors que son assaillant se rapprochait de nouveau, il dit d’un ton moqueur :

_ « tu m’as raté »

Le faucon déploya alors ses larges ailes aux plumes marron bordées de jais et se posa légèrement devant l’elfe amusé. Mais le sourire de ce dernier se mua en expression de surprise lorsqu’il vit que l’oiseau tenait dans son bec une mince lanière de cuir tressé où pendait un bijou ouvragé. Sa main s’égara inconsciemment sur son cou nu en même temps que son regard remontait vers celui du rapace, rempli d’une malice bienveillante. Linuath se mit soudain à rire à gorge déployée, il prit délicatement la parure que lui tendait le volatile semblant ravi de son exploit et la remit à sa place.

_ « Bien, dit-il. Je crois que tu as retenu mes leçons ! Mieux que je ne l’imaginais semble-t-il ! » Le faucon émit un léger cri amical et l’elfe sylvestre passa sa longue main dans son duvet dont les plumes couleur noisette étaient plus fines que celles qui recouvraient ses ailes.

_ « Toi aussi tu l’as senti. N’est-ce pas ? Murmura-t-il tout en passant derrière l’oiseau. Alors, il est plus que temps. »

L’elfe regarda avec une lueur de regret l’endroit où il s’était tenu quelques instants plus tôt puis il sauta lestement sur le dos de Glowynn qui bâti l’air de ses larges membres, agitant les branches feuillues des ifs proches et ils quittèrent Athys Elbeth, où aucun d’eux ne devait revenir avant bien des générations d’humains.

* * * * * * * * * *

Ils se trouvaient à présent au-dessus de la couverture nuageuse, virevoltant entre deux courants. Ils profitaient pendant un moment de la douce chaleur du soleil montant. Mais bientôt le cavalier fit plonger sa monture qui traversa le tapi nébuleux puis piqua vers le centre Athel Loren, en direction de la clairière royale. Glowynn déposa l’elfe non loin du cercle aux chênes millénaires où déjà plusieurs elfes vêtus de verts et de bruns se trouvaient et, après un bref cri de salut, il repartit rejoindre son aire.

Dégageant sa longue chevelure de son visage, Linuath se dirigea vers l’assemblée. Se faisant, il passa près d’un immense chêne séculaire et il parcourut, avec révérence, de sa main son écorce rugueuse marquée par les années. Son esprit se remplit presque aussitôt de la sagesse ancestrale de l’arbre, elle se déversa en lui comme l’eau jaillit d’une cascade, sensation aussi rafraîchissante qu’étourdissante. Il sentit l’esprit de l’arbre s’effacer peu à peu du sien à mesure qu’il s’en éloignait pour se rapprocher du groupe rassemblé près du trône des souverains de la forêt.

Celui-ci n’avait pas été sculpté par les elfes, il faisait littéralement partie intégrante d’un titanesque chêne sacré, dont la taille ne rivalisait toutefois pas avec celle du Chêne des Ages. Le siège double était plutôt sommaire, sans aucune autre décoration que celles que l’arbre avait modelé, aidé par les mélodieux chants dont seuls les elfes sylvains connaissaient les secrets. Il semblait cependant tout à fait lisse comparé aux rugosités du tronc et il en émanait une puissante aura végétale de quiétude et de sérénité.

Il arriva enfin au sein de l’assemblée et salua respectueusement les autres éclaireurs présents puis ils attendirent silencieusement que ses souverains les rejoignent. Orion et sa compagne ne tardèrent pas et à leur arrivée leurs sujets s’agenouillèrent respectueusement les uns après les autres, à leur passage. Ce genre de protocole avait toujours fait rire Orion et embarrassé Ariel car ils étaient par nature très proches de leurs semblables, aussi ne voulaient-ils en rien se distinguer par leur titre. Toutefois, l’esprit de Kurnous, le grand veneur et celui d’Isha, déesse de la nature et mère des elfes, avaient été insufflés dans le leur, leur permettant de puiser dans leurs pouvoirs divins en cas de nécessité. Les habitants des bois, quels qu’ils soient, se devaient d’honorer ces deux elfes, jugés dignes de posséder la sagesse divine. Le Roi de la Forêt était d’une stature impressionnante pour un elfe, les muscles saillants de ses épaules étaient à peine masqués par sa tunique pourpre. Ses cheveux fauves étaient couronnés d’un simple cerceau de jeunes tiges vertes d’aubépine qui s’entremêlaient gracieusement. Malgré son imposante carrure, Orion possédait les traits fins, caractéristiques des elfes et une peau légèrement plus hâlée que celle de ses sujets, qui faisaient de lui un être d’une incroyable beauté. Sa divine épouse, Ariel était parée d’une robe couleur de jade toute simple mais qui présentait avantageusement la perfection de son corps. Le vêtement le plus simple, porté par elle, devenait un véritable régal pour les yeux. Les longs cheveux blonds de la Reine de la Forêt étaient mêlés de chèvrefeuille et de jasmin, le tout tombant en cascade dans son élégant dos. Elle ne portait pas de couronne mais un diadème, qui semblait fait d’écorce brillante ceignait son front.

Seuls quelques rares retardataires manquaient à l’appel mais ceux-ci se présentèrent hâtivement avec pour seule réprimande le regard complice d’Ariel. Lorsque tous furent enfin arrivés, Orion prit la parole. Il fut question de l’étrange agitation qui régnait au nord du Vieux-Monde et les rumeurs que rapportaient ceux qui y étaient en faction. Quelques elfes firent alors état de mouvements de pillards chaotiques qui semblaient se rassembler en quelque point des désolations noyées dans le brouillard étouffant caractéristique de cette région baignée de l’énergie corruptrice du chaos. Linuath écoutait avec attention les témoignages successifs des elfes, portant une attention encore plus grande aux nouvelles venant de l’Empire, où un conclave qui réunissait les porte-parole des différents peuples libres se tenait. Même les Minthyils, leurs cousins d’Ulthuan étaient présents, aux dires des éclaireurs. Ni Orion ni Ariel ne s’étonnèrent de ne pas y avoir été convié : seuls les Hauts elfes connaissaient l’existence du royaume forestier d’Athel Loren et avaient juré sur Asuryan que jamais ce secret ne serait révéler de leur fait. Les dignitaires bretonniens savaient, bien entendu, que des elfes habitaient l’immense forêt du Sud car ils étaient alliés depuis bien des siècles et même si le Roi de Bretonnie clamait sa souveraineté sur la forêt de Loren, le Royaume elfiques restait autonome, ce stratagème contribuant au secret de son existence. Mais le peuple de Bretonnie, lui considérait les elfes sylvestres comme le peuple fée de leurs légendes auxquelles certains prêtaient crédit et d’autres pas. Le secret était toutefois bien gardé et les quelques rares nains ou humains de l’Empire qui en avaient connaissance se taisaient de peur de passer pour des déments.

Puis vînt le tour de Linuath et même s’il était porteur d’informations de bien moindre importance Orion l’écouta avec attention. Il rendit compte de la multiplication inquiétante des rejetons du chaos au sein de la forêt d’Arden, il ne se passait plus une seule journée sans qu’il n’en rencontre lors de ses patrouilles.

Enfin les éclaireurs furent invité à partager un dernier festin en compagnie de leurs souverains et lorsque tous furent repus et que l’hydromel eut rafraîchi les esprits, ce fut au tour d’Ariel de prendre la parole, elle n’avait dit mot pendant toute la réunion, s’efforçant de discerner toutes les implications des événements relatés. Elle se leva gracieusement, son époustouflante beauté drainant chaque regard et elle donna à chacun conseils et bénédictions, insistant pour que ceux qui se retrouveraient au plus près du danger évitent les confrontations directes afin de sauvegarder le plus de vies possibles pour les heures sombres à venir. Et pendant que leur Reine parlait, chacun put sentir au plus profond de leur être son infinie sagesse et sa grande perspicacité. L’atmosphère de sérénité qui irradiait de cette elfe semi divine soulagea les nombreuses angoisses et frayeurs de ceux qui devaient quitter la forêt mère.

* * * * * * * * * *

Modifié par Linuath
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Salut à toi

Tout d'abord, orthographe et grammaire, histoire qu'on puisse s'intéresser au plus important, le fond!

Bon, pas de fautes relevées, hormis

Alors qu’il surveillait les terres du Nord de la Bretonnie, Quinze lunes auparavant

pas demajuscule à quinze

Sinon, peut être quelques petites fautes de ci delà, mais rien qui ne suate aux yeux.

^Maintenant le fond :

Très joli texte, une bonne atmosphere elfique et le lien Nature-Elfe Sylvain est très bien retranscrit

Pour l'instant on est plus dans la partie d'introduction et j'attend la suite avec impatience

Bref continue!

Korelion

Ps: effet de mode ou autre, dans les textes récents, il y a une forte part d'elfe sylvains ? :wub: Rien contre les Sylvains, mais ça m'étonne

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de s on existence

Voilà la seule faute que j'ai pu noter, alors dans l'ensemble c'est plutot pas mal ! :) La suite est a continuer dans cette voie :wub:

Le fond est pas mal, c'est une bonne introudction. Les descriptions sont pas mal et nous immerge bien dans le monde sylvestre. Pour l'instant, on nage dans le flou pour savoir ce qu'il va se passer mais tu vas bientot nous annoncer la suite je suis sur ! Allez une suite dans les plus brefs délai !

@+

-= Inxi =-

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Excellent! Vraiment! Rhha, c'est du tout bon!

Il est certain que mon jugement doit être moins objectif que d'autres car j'adore tout ce qui touche à l'univers sylvains fantastique mais, quand même!

C'est 'achment bien écrit! Je pense que je ne pourrai pas exprimer par des mots à quel point j'aime le style que tu mets dans le texte.

Un autre point que j'aprrécie beaucoup beaucoup chez toi: tes dexcriptions correspondent pil poil à ce que doit être pour moi une description: utile, belle et ingénieusement glissée.

Je suivrai ce texte jusqu'à la fin! Promis! Et si tel est ta volonté, je te donnerai sans réserves mes conseils pour l'améliorer (si c'est possible).

Je pense qu'une telle aide est plus pratique sous la forme de discussion plutôt que via le forum.

Si tu le désires et si tu as msn, envoies moi un MP avec ton adresse. :)

@++

Le Warza(en plein bac blanc, ca fait du bien!) :wub:

Modifié par Warzazatt
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:wink: Merci à tous pour vos chaleureux commentaires :)

les deux fautes sont corrigées, honte sur moi ! :)

comme vous l'avez si bien observé, ce n'est que l'introduction et je vous livre à présent la seconde partie du premier chapitre :'(

re bonne lecture :wub:

Linuath regagna silencieusement le domaine de son clan pour un dernier adieu. Chemin faisant, il s’imprégna autant qu’il le pu de tous ce que cet endroit pouvait offrir en sensations et souvenirs. Il avait de la chance de n’avoir été absent qu’une année. Ses pensées se tournèrent vers ceux qui n’avaient plus vu la magnificence de ces bois depuis maintes saisons et il adressa une prière à Isha pour qu’ils puissent de nouveau revenir l’admirer.

Plongé dans ses réflexions, Linuath ne prit pas garde et heurta un imposant chêne recouvert de mousse et le choc suffit à faire tomber l’elfe songeur.

_ « Qu’est-ce que… » Dit-il d’un ton exprimant plus la surprise qu’autre chose. Les feuilles d’Athel Loren étaient tombées plus de trois cent cinquante fois depuis que sa mère l’avait mis au monde et il connaissait cette forêt presque aussi bien que les meilleurs forestiers. Il se trouvait dans des lieux qu’il avait très souvent arpenté étant plus jeune et il n’ignorait l’existence d’aucun arbre, qui plus est, un chêne aussi majestueux.

Un long grincement se fit entendre et le tronc de l’arbre frémit faisant tomber une pluie de glands sur l’elfe. Dégageant ses longs membres du sol, l’homme-arbre s’étira pendant un certain temps faisant choir toujours plus de fruits sur Linuath qui venait de trouver l’explication à sa chute. Ce dernier se releva lestement avec un sourire amusé au coin de ses lèvres. L’immense être végétal se retourna alors vers lui et l’observa de son regard sans âge. Emettant un nouveau grondement exprimant autant la surprise que la satisfaction, il ouvrit sa large bouche, d’où sortit presque immédiatement un rire caverneux.

_ « Houm, Houm. N’y a-t-il donc plus de respect pour les choses anciennes ? Houm, mais le fautif doit, certes, s’exprimer pour sa propre défense ! Houm, Houm, Houm. »

Mettant ses mains sur ses hanches, l’elfe dit d’un ton accueillant :

_ « Si j’avais à me défendre, je dirai que la faute ne me revient pas mais plutôt à l’insouciance des « anciennes choses » et je n’aurai certainement pas dérangé la sieste d’une « ancienne chose » si celle-ci ne s’était pas placée au beau milieu du chemin. »

_ « Houm, Comment ! Houm ! Si ceux qui marchaient dans cette forêt bien avant les oreilles pointues ne peuvent revendiquer le droit de se poser où bon leur semble alors, certes, je dis que rien ne va plus ici-bas et je dis que j’irai m’installer dans un lieux où mon sommeil ne sera plus interrompu par quelque importun de la sorte ! » Sur ce il émit un puissant HOUM visant à montrer clairement sa position puis il croisa ses bras recouvert de mousse à la manière de son interlocuteur.

Ils se regardèrent fixement pendant un bon moment, essayant silencieusement de faire plier l’autre mais Linuath était connu dans les bois de Loren pour son entêtement et les hommes-arbres étaient des êtres très difficilement déracinables. La lutte aurait pu durer jusqu’au soir si quelqu’un n’était pas intervenu.

Sautant habilement de la branche où il se trouvait, Wychlilth atterrit avec souplesse sur les épaules de Mornoth, le nom que les elfes avaient donné à l’homme-arbre et qui signifiait en langage humain « Chêne-qui-ne-se-ploie-pas ».

_ « Faut-il que j’aille quérir les armes de ces chevaliers ? » Dit la petite voix sur un ton ironique.

Mornoth qui n’avait montré aucun signe de surprise rétorqua :

_ « Des armes ? Houm, Houm. Les armes ne me serviront à rien, pas plus qu’à lui d’ailleurs, petit elfe. »

Décroisant ses bras, Linuath détourna ses yeux de ceux de son adversaire et dit d’un ton teinté d’un vague regret :

_ « Eh bien, je te laisserai l’avantage cette fois, mon vieil ami. Je n’invoquerais aucun prétexte mais je ne puis m’attarder trop longtemps, ici, il marqua une pause, maintenant » finit-il dans un soupir

L’homme-arbre eut un rire grave et sourd comme si le son tentait de s’échapper de son corps végétal mais sans parvenir à en trouver l’issue. Il déposa délicatement l’enfant sur le sol avec une série de « Houm » bien sentis puis l’écorce de son visage se figea et son expression se fit sérieuse. Il soupira en marmonnant dans un registre incompréhensible. Bien qu’il ressentait toujours l’amertume de son départ, Linuath eut un grand réconfort par la seule présence de Mornoth. Ce dernier s’approcha de l’elfe et posa une large main sur son épaule droite avec une douceur insoupçonnée pour sa taille.

_ « Oui, mon ami, je n’avais pas oublié, le printemps est de nouveau revenu et avec lui les ailes de ton labeur. Je ne vois aucune parole qui saurait convenir à pareil moment et nul mot n’apporterait de toute manière un quelconque soulagement à ton cœur lourd. Mais rions plutôt car c’est ce qui manquera à ceux qui ont un long trajet à faire. »

Il se tourna alors vers Wychlilth et un large sourire parut sur son visage rugueux.

_ « Et que fait une si petite chose hors de chez elle ? » dit-il avec un ton amusé.

_ « Et pourquoi les hommes-arbres passent-ils leur temps à sommeiller ? » rétorqua presque immédiatement l’enfant elfe.

L’air plutôt surpris Mornoth adressa un regard à Linuath et lui dit du coin de la bouche :

_ « Houm, Houm ! Certes, voilà une réponse qui ne manque pas d’insolence et qui plus est, venant d’un être pas plus grand qu’un arbrisseau ! Houm ! Mon cher ami, tu devrais, certes, Houm, porter plus d’attention à l’éducation de ton neveu, m’est avis. Et lui apprendre le respect des choses plus vieilles que bien des générations de sa famille, Houm, surtout quand celles-ci pourraient le broyer comme les insignifiants petits insectes qui passent leur temps à me gratter dans les endroits les plus inaccessibles ! » Finit-il en riant, les voix chantantes des deux elfes se joignant bientôt à celle tonitruante de l’être végétal.

* * * * * * * * * *

Après une courte marche au travers d’une multitude de sentiers dissimulés aux yeux non avertis, ils arrivèrent devant deux titanesques chênes dont les branches proches s’entremêlaient pour former une monumentale arcade végétale. L’homme-arbre, qui commençait à dodeliner de la tête, bâilla soudainement, son qui ressemblait à s’y méprendre au bruit du vent qui agitait les frondaisons en faisant craquer les troncs. Il regarda avec affection le portail qui marquait l’entrée de la cité cachée d’Athys Lilor, refuge du clan des chênes, avant de se pencher vers ses deux compagnons.

_ « Je crois bien que je vais te donner raison petit elfe ! Houm ! Mais bien malgré moi ! Sois-en sûr ! Houm !» Puis il posa une large main sur l’épaule de Linuath qui le suivit un peu à l’écart du sentier qui menait à la cité où ils s’entretinrent silencieusement pendant un moment avant que l’immense créature végétale ne s’éloigne sur un dernier geste amical destiné à Wychlilth. Bercé par les Houms chantonnants, qui s’estompaient peu à peu, de l’homme-arbre, l’elfe regarda son ami s’en aller jusqu’à ce qu’il ne fut plus discernable dans le méandre des bois, comme s’il réfléchissait aux paroles que venait de lui confier son ami. Il finit par sortir des ses songes et sourit au petit elfe, mais une étrange lassitude teintait subtilement son beau visage. Ils passèrent l’arcade sans un mot et entreprirent de monter vers la cité habilement dissimulée. Ils empruntèrent un réseau de passerelles naturelles et de ponts de corde très peu fréquentés avant de suivre une large branche qui servait d’artère principale et que de nombreux habitants des bois suivaient en se saluant mutuellement. Les deux elfes demeurèrent silencieux jusqu’à ce qu’ils approchent de la demeure de Linuath et Wychlilth n’esquissa pas la moindre tentative de briser ce silence, comme s’il sentait que son oncle n’était pas disposé à parler. Il y avait chez cet enfant quelque chose d’imperceptible et de plus profond que sa simple conscience. Il n’avait pas vu s’écouler plus de douze hivers et faisait pourtant déjà preuve d’une incroyable lucidité et avait de plus montré qu’il avait une facilité certaine à manipuler la magie de la forêt. C’était le fils de la sœur de Linuath, tous deux passaient beaucoup de temps ensemble lorsque l’hiver ramenait au jeune elfe son oncle et ils s’aimaient tendrement. Linuath considérait d’ailleurs l’enfant comme le fils qu’il n’avait pas encore.

Ils finirent par s’arrêter devant son habitation qui se révéla être, en fait, une alvéole aménagée au cœur d’un des titanesques troncs qui soutenaient la cité d’Athys Lilor. Linuath tira le rideau qui faisait office de porte puis ils pénétrèrent dans une pièce parfumée où la douce lumière du soleil mourant se déversait par deux fentes naturelles faisant office de fenêtres. Il se dirigea sans mot dire vers une autre ouverture où il disparut bientôt. Wychlilth chantonnait en traversant la pièce puis redevînt soudain silencieux en admirant la vue de l'embrasure qui donnait sur le couchant. Le soleil commençait à décliner, s’embrasant dans une explosion d’oranges et de rouges, enflammant les nuages alentours et incendiant le ciel d’une lueur incandescente ; mais au lieu d’attiser son cœur, le feu de cette scène semblait consumer toute joie en lui et son expression se fit plus sombre, il se détourna vivement de l’ardent spectacle.

Linuath prit avec révérence le carquois accroché à l’épaisse écorce du mur, il était garni d’une vingtaine de flèches empennées de vert. Il rassembla quelques affaires dans une sacoche de cuir puis se para d’une longue cape feuillue qu’il fixa avec une broche représentant la rune d’Isha. S’agenouillant, il ouvrit un coffre allongé et en sortit un long objet entouré de tissus ouvragés qu’il posa sur sa couche. Il le débarrassa délicatement les quelques épaisseurs de la riche étoffe et dévoila une longue épée. La garde était dorée et une gemme luisante y était incrustée de chaque côté. Il mit son carquois sur son dos puis se saisit de l’arme dont la lame était parcourue de fines runes étincelantes. Il la contempla un moment puis la fit tournoyer lestement dans des mouvements aussi gracieux que fluides, témoignant de son adresse et dans un geste incroyablement rapide, il la plaça dans le fourreau du carquois, puis, l’air résolu, il ramassa sa besace et se dirigea vers l’ouverture par laquelle il était passé, saisissant en passant près du mur un arc élancé, presque aussi grand que lui.

Wychlilth qui se tenait près du rideau semblait songeur et un voile de tristesse recouvrait son visage. Linuath posa une main gantée sur son épaule et lui adressa un sourire réconfortant.

_ « Mon cœur est lourd, tu le sais, mais il se sentirait grandement soulagé si le tien retrouvait sa gaieté habituelle. Mon affliction ne peut être partagée, elle est mienne et c’est à moi seul d’en porter le fardeau. » Finit-il dans un murmure. Wychlilth acquiesça et la vue de son oncle dans sa tenue de guerrier le gonfla de fierté puis ils sortirent, silhouettes furtives dans la nuit tombante.

* * * * * * * *

La lune montait péniblement au-dessus des montagnes grises, repoussant de sa pâle lumière les ténèbres étouffantes et révélant la froideur des pics encore enneigés. Une légère brise se faufilait entre les quelques arbres qui parsemaient la petite clairière. L’air était encore frais et chargé de l’odeur des bourgeons qui perçaient sur les branches. Les grillons avaient remplacé depuis longtemps le brame des cerfs et seuls quelques rires enjoués venaient s’ajouter aux bruits nocturnes.

Linuath avait quitté sa famille il y avait de cela une heure puis avait rejoint un groupe d’autres éclaireurs où il comptait des amis de longue date dont Thinuy, qu’il connaissait depuis ses cinq premiers étés. Tous deux avait suivi l’enseignement du même maître d’armes, Lodyeul, qui signifiait en elfique, serres d’aigle, pendant leurs quarante premières années. Il leur avait enseigné tout ce qu’un forestier se devait de connaître, du moindre sentier perdu dans les méandres des ifs à la compréhension des murmures du vent. Lodyeul était mort dix sept ans plus tôt lors de l’attaque de mort-vivant menée par Erich Drag Hof. L’elfe avait été terrassé par un sort du seigneur vampire alors qu’il menait une unité d’éclaireurs pour le prendre à revers. Orion et Ariel lui avaient rendu hommage car c’étaient un grand guerrier qui avait maintes fois prouvé sa valeur au combat et un maître accompli dont l’enseignement était célèbre dans toute la forêt.

Thinuy surveillait l’extrémité Sud de la forêt d’Arden alors que Linuath, lui, était posté au nord-est là où les premiers contreforts des montagnes appelées par les Bretonniens « les sœurs blanches » se mêlent aux pins. Bien qu’assez proches, ils se voyaient que très rarement ceci étant dû à la présence de nombreuses créatures maléfiques et autres monstres qui peuplaient cette forêt ; c’est également pour cette raison qu’aucun elfe sylvain ne surveillait le cœur des bois d’Arden.

Seule une poignée d’éclaireurs partaient à pieds, leur poste d’observation se trouvant relativement proche de la grande forêt. Certains montaient de grands et rapides coursiers elfiques offerts par le clan Equos mais la plupart avaient gagné la confiance des faucons et des aigles des montagnes qui, en plus de leur offrir une amitié éternelle, leur faisaient office de monture en temps de paix comme en temps de guerre et ils pouvaient lorsqu’il fallait combattre se révéler être de puissants alliés. Linuath et Thinuy étaient de ceux là et cela faisait maintenant de nombreuses années qu’ils chevauchaient le vent, sur le dos de ces fiers animaux. Tous deux avaient trouvé un grand réconfort dans la présence de l’autre pendant le voyage qui les conduisait à leur poste d’observation et ils le faisaient toujours ensemble depuis leur assignation. Il s’agissait de leur seizième année en tant qu’éclaireurs, hors du territoire d’Athel Loren.

Il y eut un long cri aigu qui perça les ténèbres ambiantes et coupa court à la conversation, chaque elfe semblait écouter attentivement, mais aucune trace d’inquiétude ne traversa leur visage. Lorsque le calme fut revenu, Linuath se leva, comme répondant à un appel puis il saisit ses armes et affaires, suivit de son compagnon. Aussi silencieux que la brise nocturne, Glowynn et Nyssâa survolèrent le groupe puis se posèrent tout près de leur cavalier respectif.

_ « Il nous faut de nouveau partir, ami fidèle. Dit-il en caressant le duvet du majestueux rapace. Chevaucherons-nous encore ensemble ? »

Au cri perçant de réponse du faucon, Linuath bondit sur son dos imité par Thinuy puis ils saluèrent leurs amis une dernière fois avant de s’envoler en quelques vigoureux battements d’ailes. La nuit ne mit pas longtemps avant de les engloutir dans son manteau noir.

le ch.2 très très prochainement.... :wub:

Modifié par Linuath
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qu’il le pu

Bon c'est la seule faute que j'ai reussi à localisée :wub: Donc c'est bien ! De bons efforts ! C'est à peseverer. Sinon, sur la forme, ca va : bonne phrase, et bon échange action/description.

Pour ce qui est du fond proprement dit, ca va également ! Je suis bien prit dans l'histoire, je trouve que ca traine un peu mais c'est parce que c'est le début ( et que tout le monde n'écrit pas comme moi ! )

Bon sur ce, bons efforts et une suite !

@+

-= Inxi qui attend aussi des efforts sur les textes des autres =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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âggheuuu.... :wub:

Mince! Ca m'a encore surpris!

Les descriptions et tout je veux dire...c'est toujours aussi bien. :)

Enfin, relis toi quand même je crois avoir repéré un ou deux trucs à rafistoler...mais je ne sais même plus quoi.

C'est le genre de texte qui, quand on en lit trop, donne vraiment envie d'oublier tout défaut tellement la qualité les masquent.

Donc pour la critique constructive, bah je repasserai.

Ah si! Peut-être n'est ce dû qu'à moi, mais je pense que le début de la scène avec l'homme arbre peut être amélioré(question "qui parle?" "qu'est ce qui se passe?")

Sur ce,

Le Warza(a enfin du temps libre)

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^_^ m'voilà !!

alors en ce qui concerne la lenteur...euh... ce n'est que le premier chapitre hein ! :P

dans la plupart des livres de fantasy il faut attendre au bas mot un ou deux chapitres avant de rentrer réelement dans de l'action ou l'intrigue !

encore que je n'ai pas la pretention d'avoir le niveau d'un auteur de fantasy ! :P

je vais essayer de voir ce qui pourrait être retouché mais je ne pourais le faire que la semaine de noel, exam oblige...

alors soyez patients :) lol

mais voici tout de suite la premiere partie du chapitre 2 :

Ch.2

Un homme de métal

Le soleil pointait à peine à l’horizon lorsqu’une grande forêt se découpa dans le lointain. Linuath se tourna vers son compagnon qui hocha la tête. Il répondit d’un signe de la main et le grand aigle piqua vers les premiers arbres, laissant Glowynn et son cavalier terminer seul leur route. Il leur restait encore une grande distance à parcourir et ils avaient pourtant déjà franchi plus de deux centaines de lieux durant la nuit, mais le faucon ne montrait toujours pas le moindre signe de fatigue, ne serait-ce que par pur orgueil se dit l’elfe en laissant naître un sourire au coin de ses lèvres.

Le vent qui le caressait doucement avait, semblait-il, dissipé ses angoisses et la lassitude s’était effacée de son visage. Il était robuste, dévoué à Orion et Ariel et jamais ils ne l’obligeraient à accomplir une tâche au-delà de ses propres forces. Ils l’avaient jugé digne de cette mission et il l’avait accepté. Mais comme un poison noir, le souvenir des paroles de Wychlilth envahirent ses pensées.

Une nuit, il y avait trois hivers de cela, son neveu avait parlé dans son sommeil. Comme si la fièvre le tenait, l’enfant suait à grosse goutte et délirait dans une sorte de transe. Ces paroles étaient presque inaudibles et les rares mots que ceux qui se trouvaient à son chevet parvinrent à saisir formaient des propos inintelligibles. Linuath épongeait régulièrement le front de son neveu et son visage était singulièrement pâle bien que personne ne sembla l’avoir remarqué. À chaque nouvelle parole de Wychlilth, le cœur de l’elfe se serrait un peu plus sans qu’il ne puisse comprendre pourquoi. Au plus profond de son être toutefois, il sentit que quelque chose venait de se déclencher, comme un engrenage poussiéreux enfin réveillé d’un sommeil millénaire.

«Leylö menschä taÿ… Aèthÿr… Öghstÿr… Esthanÿr… Leylö menschä taÿ… »

Ce fut la dernière phrase de Wychlilth avant que la transe ne le quitta, aussi brutalement que l’épuisement l’emporta dans un profond sommeil. Il l’avait prononcé dans un murmure plus léger que le souffle d’une brise nocturne. Seul Linuath l’avait entendu et jamais il ne devait le confier à qui que ce soit car il eut, dès lors, l’absolue certitude que c’était à lui que les paroles de son neveu faisaient allusion.

Inconsciemment il serra le collier accroché autour de son cou et une chaleur apaisante pénétra ses doigts ; elle chassa ses idées noires de son esprit.

Glowynn frôlait à présent la cime des plus grands pins. Puis sans qu’il n’eut besoin d’aucun commandement de son cavalier, comme pour échapper au soleil qui était déjà haut dans l’immensité bleue, il plongea avec assurance dans l’enchevêtrement de troncs, dans un gracieux ballet aérien avant de se poser sur une branche d’un impressionnant conifère. Linuath sauta lestement sur la passerelle de bois naturelle puis déchargea son bagage de sa monture qui repartit aussi silencieusement qu’il était arrivé. Il regarda le rapace s’éloigner pendant un instant. Puis il scruta les alentours non pas pour voir si quelque chose avait changé mais plutôt comme s’il cherchait quelque chose, ses longues oreilles pointues à l’affût du moindre craquement de brindilles. Mais seuls des bruits naturels lui parvenaient. Il persista quelques minutes mais finit par relâcher ses muscles contractés et il soupira comme déçu. Il saisit armes et sac et marcha agilement sur la grande branche, où il avait été déposé, jusqu’à sa cabane dissimulée au cœur de l’arbre, à près de trente pieds de haut. Il s’agissait plus d’un abri que d’une véritable demeure mais Linuath comme les elfes sylvains ne se souciaient pas du confort s’ils devaient l’obtenir aux dépens de la nature. Aussi, n’y avait-il qu’une unique pièce formée par un enchevêtrement de branches que l’arbre avait aménagé pour l’elfe grâce à un chant cérémoniel, après que Linuath s’eut assuré que l’esprit végétal l’accueillait de bon cœur. Le tronc de l’arbre mesurait plus de huit pieds de diamètre et un creux naturel lui fournissait un emplacement où poser ses affaires sans encombrer le peu d’espace dont il disposait. Sa couche était aussi sommaire que les murs : un tapis d’épines de pins surmonté d’un épais tissu fait de fibres végétales, à l’instar de ses vêtements. Il ne s’y trouvait aucun meuble ni quelque décoration que ce soit.

Linuath alla directement poser ses bagages au fond du logis. Se faisant, il posa contre le mur qui faisait face à sa couche, son grand arc et y accrocha son carquois ainsi qu’une large réserve de flèches. Quant à son épée, il la déposa près de son lit sur un support prévu à cet effet, afin de pouvoir la saisir à tout moment. Il sortit de son sac les quelques provisions qu’il avait emportées avec lui et qui constitueraient un véritable luxe pour les jours qui allaient suivre : du pain au miel, aussi parfumé et léger que nourrissant, des graines d’Ikoya au goût relevé et auxquelles on prêtait des vertus revigorantes, quelques fruits séchés qu’il appréciait tout particulièrement, quelques tranches de daim salées et fumées et enfin une bonne provision de feuilles de thé aromatisé à la fleur d’oranger. Il déposa toutes les denrées sur une toile puis les en recouvrit soigneusement, une protection sommaire mais qui les protégerait des insectes jusqu’à ce qu’elles fussent consommées. Il laissa les quelques vêtements qu’il avait amenés, dans le sac et le déposa dans un coin. Puis il sortit de la pièce exiguë pour aller respirer l’air du matin. Un paresseux nuage occultait l’éclat aveuglant du soleil à son zénith et un vent léger se faufilait entre les frondaisons apportant une large palette d’odeurs printanières. Soudain, Linuath sentit un léger choc sur son épaule gauche et il tressaillit. Puis il sentit un petit museau humide se frotter contre sa joue.

_ « Te voilà enfin ! J’en étais presque venue à me dire que l’hiver avait eut raison de toi ! Ou même que tu m’avais oublier ! » Dit-il avec en souriant.

Un écureuil sauta agilement de l’elfe sur le bois râpeux du grand pin puis il se retourna pour lui faire face, juché sur ses deux pattes antérieures. Il était d’une taille relativement grande pour son espèce et sa fourrure était d’une couleur qui tirait plus vers le fauve que vers le roux. Deux longues bandes blanches partaient de son échine vers ses flancs. Il émit une série de petits cris furieux, apparemment destinés à l’elfe, tout en agitant frénétiquement ses deux petites pattes. Lorsqu’il s’arrêta, Linuath ne pu réprimé un large sourire :

_ « Je te retrouve pour la première fois depuis trois longs mois et tu me rends déjà responsable de la perte de ton garde-manger ? »

L’écureuil siffla de dédain et fit mine de s’en aller. Mais il s’arrêta net et aussi vif que l’éclair, bondit sur l’elfe qui sous l’effet de la surprise butta contre un rameau en reculant et ils tombèrent tout deux à la renverse. Plus vif qu’un éclair, l’animal parvînt à atteindre un branchage adjacent en prenant appui sur le torse de Linuath. Ce dernier ne mit pas bien longtemps à réaliser qu’une chute fatale l’attendait s’il ne réagissait pas rapidement. Sans paniquer le moins du monde, il saisit de sa main gauche une branche proche et s’en servit pour se projeter sur une autre plus large qui pourrait soutenir son poids sans craquer. Il parvînt de justesse à l’atteindre et faillit y perdre l’équilibre tant elle était étroite. Il vacilla quelques secondes avant de se rétablir. Il connaissait cet arbre par cœur et il n’eut pas besoin de lever les yeux pour savoir à quelle distance il se trouvait de sa cabane. Oui, sans aucun doute, il avait chu de pas moins de quinze pieds. Un petit bruit venant du tronc attira son regard et il vit le petit écureuil s’approcher précautionneusement de lui avec le regard d’un enfant qui sait pertinemment qu’il vient de faire une bêtise

« Une très grosse bêtise » rectifia mentalement Linuath.

Mais il n’était pas genre à être rancunier envers qui que ce soit pour peu qu’il ne l’ait pas fait intentionnellement. C’est pourquoi il ria gentiment pour détendre le petit animal tourmenté.

_ « Il va me falloir travailler mes réflexes si je continue à te fréquenter, ami ! Mais je te prie d’attendre que je sois au sol la prochaine fois que tu seras pris d’intentions meurtrières ! » Dit-il en elfique.

L’écureuil comprit qu’il ne lui en tiendrait pas rigueur et le montra en faisant plusieurs fois frénétiquement le tour du tronc.

_ « Hé bien, puisque je me retrouve là, autant en profiter pour aller faire un petit tour. » soupira l’elfe. Il sauta agilement de branchage en branchage et toucha rapidement le sol encore frais de la rosée que le soleil n’avait pas eu l’occasion de faire s’évaporer tant la densité des feuillages formait un véritable toit face à ses rayons. Linuath regarda autour de lui, rien n’avait changé durant son absence, la même déduction à chacun de ses retours dans la forêt d’Arden.

Alors qu’il cheminait paisiblement entre les gigantesques troncs, talonné par l’écureuil avec qui il semblait faire la conversation, il entendit un bruit suspect non loin devant lui. Il se figea instantanément, analysant chaque son qui lui parvenait. Il resta un long moment aussi immobile que la pierre, à l’instar du petit rongeur. Mais comme plus rien ne venait de la petite butte herbeuse, il relâcha ses muscles tendus à l’extrême et repris prudemment sa marche dans la direction du bruit. L’écureuil attendit que la grande silhouette de l’elfe soit à quelques pas devant lui avant de le suivre. Linuath se rapprocha silencieusement d’un grand pin situé à quelques pas, à gauche du tertre puis il s’y adossa doucement avant d’en faire lentement le tour, lorsque soudain un léger bruit de brindille écrasée se fit entendre. Même les oiseaux s’étaient tus et seul le vent, agitant les frondaisons, brisait le silence inquiétant qui s’était installé. L’elfe s’arrêta de respirer, dos au tronc, et porta instinctivement la main derrière sa nuque, là où aurait dû se trouver son épée, mais ses doigts ne se refermèrent sur aucun pommeau. En une fraction de seconde, il se vit déposer sa lame dans sa cabane et réalisa l’imprudence qui l’avait conduit à se promener sans elle. Comment avait-il pu faire preuve d’autant d'inconscience ? Puis il refusa de céder à la panique et reporta sa main sur sa botte droite où il sentit, avec soulagement, sa dague de chasse. Il saisit doucement la poignée de l’arme et la tira lentement de sa chausse. Mais il s’arrêta net lorsqu’il sentit un souffle qui lui effleura la nuque comme un rameau lui aurait effleuré la peau. Un souffle léger et odorant comme un arbre recouvert de bourgeons parfumés. Il était pourtant adossé à un arbre. C’est alors qu’un léger sourire naquit sur ses lèvres. Il relâcha sa dague et s’éloigna, l’air de rien, de quelques pas de l’arbre conte lequel il s’était dissimulé, avant de se retourner.

_ « Sais-tu que tu as failli se faire arrêter mon cœur ? » dit-il en direction du tronc inerte. Puis, comme s’il s’impatientait, il croisa les bras et assombrit son regard, toujours fixé sur l’arbre. Le petit écureuil choisit ce moment pour sortir timidement d’un buisson, situé quelques pas en arrière de l’elfe, avant de grimper frénétiquement sur lui. À peine s’était-il assurer une position stable sur son épaule droite qu’il sauta, aussi loin qu’il put, à la vitesse d’une flèche elfique, à la vue du visage qui émergea lentement de l’écorce, en face de Linuath. Il disparut rapidement entre les bosquets laissant l’elfe seul avec une étrange créature dont les formes rappelaient manifestement celles de sa noble race. Sa peau ressemblait à du bois d’hêtre poli, et ses cheveux qui tombaient en cascade sur ses épaules n’étaient autres qu’un amalgame de feuilles de chêne, d’if, de bouleau, de châtaigner et d’épines de conifères en tout genre.

_ « Tu te décides enfin à te montrer Myla ! » lui lança-t-il avec un soupçon d’ironie.

_ « Et toi enfin à revenir. » répondit la dryade sur le même ton.

Ils se fixèrent quelques secondes jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus réprimer leur rire. Et la dryade se jeta dans les bras de Linuath, sa longue chevelure végétale se mêlant à celle de l’elfe.

_ « heureux est ce jour où tu nous es enfin rendu ! Dit-elle avec une émotion non feinte. Ne m’as-tu rien ramené de la lointaine Loren ? » Au ton qu’elle venait d’employer, il était aisé de deviner qu’elle en connaissait la réponse. Linuath fit mine de ne pas avoir entendu et se prit d’un grand intérêt pour une feuille de fougère qu’il venait de ramasser. Myla ne pu s’empêcher de sourire devant cette vaine tentative d’échapper à sa question.

_ « Allez, viens avec moi, petit frère. Il me tarde d’écouter les nouvelles du royaume sylvestre » Fit-elle avec une pointe d’amusement qui donnait un air de légèreté à s voix déjà mélodieuse. Puis elle eut un regard au fourreau vide qui gisait dans le dos de l’elfe.

_ « Mais avant toute chose, allons chercher ton arme avant que nous n’ayons vraiment à le regretter. »

* * * * * * * *

Une semaine passa, aussi rapidement que les rafales de vent frais venant du Nord. Ce même vent qui agitait les branches qui commençaient à se recouvrir de bourgeons et de fleurs sous l’effet du soleil printanier. La froideur du matin hivernal avait fait place à l’agréable fraîcheur du printemps. Les animaux qui avaient hibernés pendant la longue et triste saison sortaient enfin de leur torpeur pour reprendre leur place dans la vie des bois. Pendant la journée, la forêt était envahie de bruits d’animaux de toute espèce, le brame lointain d’un cerf, le cri perçant d’un aigle pêcheur ou encore le grognement d’un tigre illyrien ; tandis qu’avec le déclin de la lumière, ce chant faisait progressivement place aux crissements d’insectes en tous genres et aux murmures des oiseaux nocturnes. Linuath avait repris ses surveillances quotidiennes de la bordure de la forêt d’Arden. Myla la dryade ne lui avait rien appris en lui rapportant qu’une poignée de chevaliers bretonniens - les « hommes de métal » comme elle les nommait - avaient pénétré les bois.

L’elfe savait bien sûr ce qui poussait ces paladins à s’aventurer dans des ces lieux infestés de créatures et il les respectait pour cela. Jamais il ne s’était mis en travers du chemin d’un de ces pieux guerriers aux armures rutilantes. Cela, pour la simple et bonne raison qu’il se trouvait sur des terres qui appartenaient légitimement au royaume de Bretonnie –même si pour les elfes sylvains, personne d’autre que la Nature ne pouvait réclamer la propriété de la terre. Mais les bretonniens et son peuple étaient alliés depuis de très nombreuses générations à présent et si les chevaliers se risquaient à s’enfoncer dans le méandre sombre des bois, c’était dans le seul but d’affronter les êtres abjects qui les hantaient. Linuath connaissait leur bravoure et le code d’honneur qui l’attisait, ce code que chaque chevalier, du dernier intronisé au plus sage élu de leur déesse, respectait à la lettre, même si leur vie devait s’en retrouver menacée, sous peine de perdre leur honneur et dans le pire des cas, y survivre. Cela avait toujours été source d’étonnement pour les elfes des bois, étonnement respectueux certes, mais pour eux, la vie valait bien plus qu’une quelconque notion d’honneur. Lorsqu’ils décidèrent de rompre les liens avec Ulthuan, les colons elfes du Vieux-monde délaissèrent en même temps une large part de leur ancienne culture ; leurs préoccupations abandonnèrent la réussite sociale et les intrigues politiques qui ne menaient qu’aux luttes fratricides et allèrent vers le respect de la Nature et l’accomplissement spirituel de leur peuple. Ils trouvaient une certaine arrogance et même de l’égoïsme à faire passer sa fierté avant sa propre existence : perdre la vie pour pouvoir conserver son honneur alors qu’elle aurait pu être épargnée signifiait laisser les autres dans le besoin. Pour les elfes, il serait singulier de penser que la vie appartient entièrement à l’individu, l’existence est bien au-dessus du concept même de la gloire ou de fierté personnelle. Il leur était difficile de cerner véritablement ce qui pouvait bien pousser les hommes à se sacrifier pour si peu, mais ils ne les en respectaient pas moins, Linuath le premier.

Ce matin-là, il avait repéré de nombreuses traces non loin de la lisière des bois, de très nombreuses traces qui indiquaient q’un large groupe avait quitté la forêt et y était revenu quelques heures après, lourdement chargé, à priori, vu la profondeur des empreintes les plus fraîches. Un indicible pressentiment à l’esprit, il était alors rapidement monté à la cime d’un grand conifère et la fumée noirâtre qui s’élevait des quelques masures au loin confirma ses craintes. Il était indéniable que les empruntes avaient été laissées par des sabots mais, ce qui inquiétait Linuath, ce n’était pas tant cette découverte, ce qui l’inquiétait bien plus en revanche, c’était qu’il s’agissait de sabots qui n’étaient pas ferrés…

* * * * * * * *

Modifié par Linuath
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qu’il n’eu

Alalala, incorrigible :clap:

15 pieds

Qu'est ce que c'est que ces chiffres :P ?

L’écureuil compris

Accord

qui il

Et une apostrophe, une

seules le vent agitant les frondaisons brisait

Il manque une paire de virgule

des bois, c’était dans le seul but d’affronter les êtres abjects qui la hantaient

Tu parles des bois, pas de la forêt; il faut donc remplacer le "la" par un "les"

Bon ca fait quand meme pas mal de remarques sur la forme ! Il va falloir faire un peu plus attention :)

Pour la forme, je dois dire que je change pas d'opinion : C'est bon ! Je suis en plein suspense et j'attends bien évidement d'en savoir plus sur ces cavaliers :P Alors il te reste plus qu'à faire une suite digne de ce qu'il y a avant ^_^ !!!

@+

-= Inxi, pense aux autres aussi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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les fautes sont corrigées :P

j'ai fait fort là !

encore que je n'ai pas reussi à la localiser l'apostrophe manquant, j'dois pas être doué !

la suite... la suite... bientôt ! j'ai pas le temps de tout relire là, je suis vraiment trop occupé

mais promis jeudi je devrai être légèrement plus libre !

mais dis moi, Inxi, quand tu dis "pense aux autres", tu parles de commenter les textes des autres ?

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Oui :P Mais pas uniquement les textes court qui viennent d'être commencé :) Je parle de texte assez conséquent qui n'ont plus trop de lecteurs ! Je demande pas de lire le GTC mais quand même poster sur un long texte, pas forcement tous parce que je sais que c'est trèèèèèèèèèès long à faire ^_^

@+

-= Inxi =-

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Voilà !

enfin en vacances ! B)

ça fait du bien !

je vais pouvoir me remettre au fastidieux travail de relecture du texte (et de lecture des autres aussi :D )

je vous post la suite très prochainement :wink:

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Très bonne suite. :lol:

Bon, que dire pour changer des compliments habituelles(style) et des critiques habituelles(orthographe)...

Je trouve que la dryade est un peu trop...émotive et nôtre héros un peu trop...insouciant. Du moins pour un elfe.

Mais je ne saurais dire si ces caractères étranges chez tes personnages sont un bien ou un mal.

A par cela, les descriptions et les informations données sont bien rendues.

Néanmoins, je te conseillerais de soigner tes transitions quand tu passes d'un sujet à l'autre.

A part cela, continues, c'est très bien! :D

Le Warza(enfin les vacs!)

P.S/ A quand un message de ta part sur mes textes? :P

Non, je plaisantes. Car cela revient à demander la lune puisque j'ai déjà écrit 9 pages... :wink: Mais si jamais tu n'as rien à lire ce Noël... :ermm:

Modifié par Warzazatt
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Néanmoins, je te conseillerais de soigner tes transitions quand tu passes d'un sujet à l'autre.

euh ? j'aimerais un petite explication là stp :lol:

trouve que la dryade est un peu trop...émotive et nôtre héros un peu trop...insouciant. Du moins pour un elfe.

hum... je n'y avais pas vraiment pensé, en fait je vois la dryade comme une créature enjouée avec ses amis et terriblement agressives avec ses ennemis. Et puis il faut avouer qu'oublier son épée ce n'est pas malin... j'y réfléchirai en tous cas, puisqu'il est vrai que dans le premier chapitre il est censé rencontrer de plus en plus souvent des homme-bêtes... donc merci bien pour cette remarque (pertinente) ! :P

des critiques habituelles(orthographe)...

tu as vu d'autres fautes ? bon sang mais je vais me replonger dans le bescherelle moi !

Warza, je vais de ce pas lire tes textes ! c'est impardonnable ! ( enfin de ce pas... je voulais dire pendant les vacs ! :ermm: ) non je te promet une lecture de ma part avant noël ! je le jure sur Isha pour te dire ! :wink::D

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voilà la suite et fin du chapitre 2

bonne lecture

Les lourds sabots du destrier martelaient le sol recouvert d’humus comme le marteau du forgeron frappe le métal encore rouge. Le cavalier abaissa sa lourde lance en direction de ses ennemis. Il sentit que la dame du lac guidait son geste et pontait sa lance droit vers le cœur du plus gros de la dizaine d’hommes-bêtes. Ceux-ci, bien que surpris par cette rencontre inattendue, levèrent leurs haches en signe de défi tout en rugissant. Mais le chevalier ne se laissa pas impressionner par ces viles créatures chaotiques, pitoyables parodies du croisement de l’animal et de l’humain. Son âme était pure, son bras puissant et son bouclier arborait une fleur de lys sur fond bleu de même que son tabard. Il avait laissé ses terres à son fils et s’en était allé lorsqu’il avait vu la Dame dans plusieurs de ses rêves. Il s’était dès lors mis en quête du Saint Graal. Cela faisait maintenant deux années qu’il parcourait la Bretonnie, il avait déjà défendu des villages, sauvé des demoiselles et tué d’innombrables monstres mais il n’avait pas encore été jugé digne de boire au calice sacré. Or depuis deux semaines, il faisait chaque nuit le même rêve étrange. Un rêve embrumé où il voyait des créatures cornues s’attaquer à un petit hameau et profaner sa chapelle près de la grande forêt d’Arden. Maintenant il chargeait ces mêmes vils rejetons du chaos. Il avait suivi sa foi le guider vers le village, mais il était arrivé trop tard, les quelques villageois qui l’habitaient avaient tous été massacrés et le feu mis aux chaumières. Il avait suivi sans difficulté les traces des assaillants jusque dans la forêt où il les avait enfin rattrapés et il avait juré sur le nom de ses ancêtres de les occire jusqu’au dernier. Il s’appelait Guy, Guy de Chaunon.

Sa lance transperça son adversaire comme la flèche transperce le lièvre, tuant net sa cible mais elle se brisa sous le choc. Il la jeta alors puis tira une lame étincelante du fourreau qu’il portait à son côté dont la vue même fut une intense douleur pour ses adversaires. Il poussa son cheval en avant et cria :

_ « Pour la Dame et le Roy ! »

Mais cette fois les hommes bêtes l’attendait. Un puissant coup du plat d’une hache le frappa de côté et bien que son armure le protégea de la blessure il fut désarçonner et chuta lourdement dans un vacarme métallique. Son épée lui échappa des mains et tomba un peu plus loin devant lui. Il se releva à moitié pour la ramasser et alors qu’il la saisit, il reçut un solide coup de sabot dans le ventre et se retrouva sur le dos. Une autre créature du chaos frappa son écu, les liens qui fixaient à son bras gauche cédèrent et le bouclier vola hors d’atteinte. Un homme-bête se tenait au-dessus de lui, sa lourde hache prête à asséner le coup fatal. Il leva ses bras velus pour frapper et Guy ferma les yeux. Il allait perdre la vie, mais pire que tout, il allait perdre son honneur.

« J’ai échoué… Ma quête a échoué. Puisse La Dame m’accorder son pardon. » Pensa-t-il dans l’intimité de son esprit.

Mais le coup ne vînt pas, le chevalier rouvrit ses yeux et son regard croisa celui de son ennemi, un regard comme figé par la surprise. Un filet de sang coula de sa bouche fétide, le regard de Guy s’abaissa et il vit une pointe de flèche dépasser de sa poitrine musclée. L’homme bête s’écroula et le chevalier se releva aussitôt, bondissant sur les autres bêtes cornues, l’épée levée, alors que ceux-ci scrutaient les alentours afin de localiser le tireur embusqué. Ce n’est que lorsque deux d’entre eux tombèrent, l’un décapité et l’autre perdant ses intestins, que les autres recouvrèrent leur rage guerrière et se jetèrent sur Guy. Bien qu’il fût valeureux et puissant et il ne pourrait jamais repousser les six assaillants qui l’oppressaient. Il para un coup ascendant puis riposta tant et encore, abattant encore une abomination puis il du esquiver une pluie de coups tous plus brutaux les uns que les autres. Et alors que sa défense commençait à faiblir, ses agresseurs tombèrent un à un comme par magie pour ne plus en laisser qu’un debout, semblant encore plus perturbé que Guy de se retrouver tout seul. Celui-ci profita de cet instant d’inattention et un coup précis de sa lame sépara la tête cornue du torse de son adversaire. Le corps inanimé s’affala sur le sol.

Guy tomba à genoux en haletant. Il enleva son heaume pour respirer plus facilement. Des gouttes de sueur perlaient sur son visage lui-même creusé par la fatigue et l’effort fourni. Il reprit doucement son souffle et se releva péniblement afin de rassembler les cadavres sur un bûcher. Il retira une flèche d’une des dépouilles, elle était longue, munie d’une pointe élégante mais non moins aiguisée, son empennage était d’un vert sombre. Il se retourna puis scruta les arbres l’entourant mais pas le moindre signe de son propriétaire. « Etrange allié, pensa-t-il, pourquoi ne se montre-t-il pas ? ». Il remercia la Dame de l’avoir sauvé grâce à cette aide invisible et ramassa une des grandes haches afin couper du bois pour le bûcher et alors que l’arme allait s’abattre sur un vieux hêtre, un trait se planta dans le manche, arrachant l’arme des mains du chevalier imprudent, il tira sa propre lame et cria dans la direction d’où venait le tir :

_ « Si vous n’êtes pas un couard, venez donc vous battre comme il se doit manant ! Ne vous montrez-vous donc pas ? N’avez-vous donc pas le moindre honneur ? » Le silence revînt, plus lourd que la mort, on eut dit que même le vent avait cessé d’agiter les branches. Il attendit une réponse, son cœur frappait sa poitrine comme s’il voulait en sortir par la force.

_ « L’honneur ? L’honneur a tué bien des guerriers mais n’en a jamais sauvé aucun, chevalier ! »

La voix venait de derrière lui, à l’opposé de là où il s’attendait à l’entendre. Elle était gracieuse mais en même temps redoutable, avec un drôle d’accent mélodieux. Il se retourna dans un rapide mouvement et observa chaque rameau de chaque arbre, tendant l’oreille à chaque bruit.

_ « Je ne crois pas en l’honneur, Messire Chevalier. Je n’en suis pas pour autant un couard comme vous le dites, et je le prouve. »

Cette fois la voix venait de sa droite, il se tînt en garde, chaque sens en alerte. Puis il sentit le contact froid d’une dague contre sa gorge. Son cœur sembla s’arrêter pendant ce qui parut être une éternité. Il finit par dire :

_ « Ce n’est pas en attaquant lâchement par derrière que vous me le montrerez. Battez vous plutôt en duel contre moi et peut-être vous épargnerais-je. »

L’étreinte se resserra autour de son cou mais la lame ne l’entailla pas.

_ « Je ne suis pas sûr que vous soyez en mesure de demander quoi que ce soit, ne croyez-vous pas ? Je ne vous veux aucun mal, contrairement aux apparences sinon il m’aurait été simple de laisser les infâmes bêtes vous abattre. »

Peu à peu, Guy sentit que son énigmatique assaillant retirait la lame de son cou. Il se retourna alors doucement en pensant trouver en face de lui un bandit de grand chemin où peut-être ce mystérieux Bertrand de Bergerac qui vit en forêt, célèbre pour son habileté à l’arc. Mais non. Devant lui se tenait une silhouette élancée recouverte de feuille, la tête recouverte d’une capuche, elle aussi, feuillue. L’empennage de ses flèches dépassait de son carquois, un empennage vert sombre. Cet étrange individu tenait un grand arc dans sa main gauche et rangeait de l’autre une dague ouvragée dans sa botte.

_ « Qui êtes-vous donc ? » dit l’homme en armure d’un ton autoritaire.

La silhouette retira la capuche qui masquait son visage et Guy pu discerner un visage fin, d’une beauté surnaturel. Deux minces pupilles entourées de mauve le fixaient et deux pointes dépassaient de ses longs cheveux, les pointes de ses oreilles.

Grande fut la surprise du Paladin lorsqu’il réalisa qu’il avait devant lui un membre du peuple fée. Un doute le prit soudain.

_ « Je ne suis pourtant pas dans la forêt de Loren ? Me serais-je fourvoyé ? » Dit-il avec le plus grand sérieux possible.

Linuath eut un doux petit rire qui régala le chevalier fatigué.

_ « Non ami, tu es bien dans la forêt du Nord, celle que tu nommes Arden. »

* * * * * * * *

La grande forêt se trouvait maintenant derrière lui. Il arrêta son cheval et s’accorda un dernier regard vers l’étendue verdoyante. « Heureuse rencontre en vérité » murmura-t-il.

Après lui avoir expliqué que sa présence dans ces lieux avait été une des clauses de l’accord prit avec Louis le Téméraire lors de l’Alliance Eternelle, l’elfe qui s’était présenté comme Linuath du clan des chênes, siffla légèrement et le destrier de Guy réapparut entre les grands troncs, son caparaçon bleu se détachant de la couleur brune des bois. Puis le paladin lui demanda la raison de son geste après la courte bataille. L’elfe avait alors prit un air grave et l’avait amené devant l’arbre qu’il avait failli abattre. Son discours restera à jamais gravé dans son âme :

«Tu vois cette arbre ? » Lui avait-il demandé, regarde le bien. Il avait alors posé sa main sur l’écorce rugueuse et un frisson l’avait visiblement parcouru. « Il est âgé de cent trente-deux années humaines, il est bien plus vieux que toi, plus vieux que trois générations de ton peuple. Regarde-le, regarde chaque arbre autour de nous et maintenant regarde toi. » Lui avait-il dit, « les fruits et l’ombre qu’ils t’apportent méritent-ils vraiment que ce que tu allais faire ? N’es-tu donc jamais rester sous la pluie en la bénissant, n’as-tu jamais remercier le soleil simplement pour éclairer le monde ? »

Ces paroles avaient envahi son esprit comme un raz-de-marée lui révélant sa propre ignorance. Il eut la sensation d ‘avoir jusque là été au même niveau qu’un des êtres qu’il venait d’occire.

Puis Linuath l’avait salué et après avoir récupéré ses flèches, il avait disparu comme dans un rêve. Encore sous l’émotion des sages paroles de l’elfe, Guy avait ramassé du bois mort et avait brûlé les cadavres. Maintenant le vent du Nord fouettait son visage et il observait la lisière guettant un quelconque signe de l’elfe.

Une pensée le percuta et il se sentit soudainement honteux.

Il ne l’avait même pas remercié…

* * * * * * * *

Linuath resta à l’orée des bois jusqu’à ce que la silhouette du chevalier disparaisse à l’horizon. Il avait vu de nombreux paladins s’enfoncer dans ces bois pour chercher gloire auprès des leurs et reconnaissance auprès de leur divinité. Mais il n‘était intervenu que très rarement et ce, sans jamais se faire voir, laissant juste comme témoin de son aide un trait dans la dépouille des adversaires de chevaliers trop audacieux. Mais aujourd’hui, il s’était ouvertement montré.

Oui.

Aujourd’hui tout fut différent.

Pourquoi ? Il ne le savait pas lui-même. Il était peut-être temps de monter aux humains que les elfes sylvains avaient leur part dans la sauvegarde de la Bretonnie. Peut-être oui. Ou peut-être est-ce autre chose. Quelle importance finalement ? L’elfe se sentit, tout d’un coup, comme pris d’une intense lassitude lui donnant l’impression que toute trace d’espoir l’avait définitivement fui. Jamais les humains ne comprendront pourquoi eux, respectaient tant la nature sous toutes ses formes, du plus petit insecte au plus vieux des saules. Lorsque le paladin allait abattre sa hache sur son frère végétal, la colère mêlée à une intense incompréhension l’avait submergée. Il l’aurait tué à son tour mais au moment de lâcher la flèche, il eut pitié de cet être, cet être qui ne savait rien, et qui se complaisait même dans son écœurante ignorance. Une imperceptible force bien plus puissante que lui, une force ancestrale, l’avait irrésistiblement contraint à décaler son arc de côté. Etait-ce la déesse de l’humain ?

Non.

Une voix lui avait alors murmuré au sein même de son esprit, une voix familière et presque maternelle, aussi agréable que le doux murmure du ruisseau, plus revivifiant que l’odeur de l’herbe recouverte de rosée au matin, une voix à laquelle on ne pouvait résister, la voix de la sagesse.

La voix d’Isha, la mère des elfes.

Ce soir-là, il lui adressa une prière et il la remercia de lui avoir montré le chemin de la raison.

Modifié par Linuath
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Ouais ! Et bah c'est bien :mrgreen:

J'ai pas vu de fautes donc un bel effort de ce côté là ! C'est à perseverer, ca rend la lecture plus agréable ( mais il y avait pas beaucoup de fautes avant de toute facon :innocent: )

Le fond est pas mal, un nouvel hypothétique allié vient de faire son apparition, on va voir combien de temps cela va durer. Ils sont quand meme assez different et j'aimerai bien voir comment ca va finir.

Le combat est pas trop mal raconté mais on arrive pas à imaginer combien il y a e créatures, il faudrait le préciser !

Suite !

@+

-= Inxi =-

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J'aime bien, c'est sympa comme texte, vraiment bien.

J'ai trouvé UNE faute, attention, tu te relache...

après avoir récupéré ces flèches

Ces peut convenir, mais je pense que c'est plutôt ses...

Aussi, je ne savais pas ue les elfes avaient les puilles mauves, l'iris, ce serait deja étrange, alors, la pupille... :mrgreen:

Etrange, un elfe qui voit un humain mais ne le méprise pas, mais enfin, j'aime bien...

Roujio, suite, vite...

Modifié par Roujio
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Bonjour à tous ! :mrgreen:

merci Roujio, faute eradiquée :P

j'ai également changé le passage de la pupille :P tu as raison, ça clochait.

mais par contre, ça te gêne à ce point la couleur mauve ?

je ne crois jamais avoir lu quelque chose sur la couleur des yeux elfiques, surtout sylvains - exeption faite du SdAnneaux... je ne dis pas non plus posséder la science infuse !

je les voulais mauves, ça me semblait pas mal, alors c'est resté lol ^_^:innocent:

ah oui, l'elfe qui ne méprise pas l'humain...

euh au début il voulait le tuer quand même !

si ça c'est pas mépriser... et puis c'est un ES et un Bretonnien

ils sont alliés ! certes il est vrai que laurs relations sont assez somaires mais je ne les vois pas comme ça, je veux dire : se méprisant mutuellement, ça ne tient qu'à moi bien sûr !

Ne t'inquiète pas, si tu doutes encore, il se pourrait que tu comprennes pourquoi il ne l'a pas "méprisé" par la suite :ph34r:

Qui lira verra ! comme je dis toujours !

la suite avant noël je pense, je promet rien mais je vais m'y atteler séant

:angry:

[EDIT] au fait...merci aussi à toi Inxi, j'ai changé le premier paragraphe ^_^

Modifié par Linuath
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Pour les yeux, je les verrais plutôt bleus ou vert, mais mon petit esprit fermé engoncé dans ses habitudes n'arrive pas à imaginer des yeux mauves, fut-ce pour un elfe...

je ne crois jamais avoir lu quelque chose sur la couleur des yeux elfiques,

Dans le LA HE, ils parlent d'un haut elfe aux yeux bleus, mais de là à en faire une généralité...il n'y a qu'un pas que je me risque à franchir...

Pour les sylvains, je n'en sais rien, mais des yeux verts, ça serait adapté non???

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voilà le début du chapitre 3, Isha vous accompagne:

Ch.3

Perdition

« Et bien s’il dort, réveillez-le ! Par la Dame ! »

L’exaspération de L’homme en armure brillante contrastait avec le profond embarras du roturier.

_ « Mais Messire, il ne… » Bafouilla ce dernier mais il ne lui fut pas laisser le temps de finir. Le chevalier le saisit par le col de sa tunique rouge et le rapprocha de son visage couturé.

_ « Ecoute-moi, pourceau ! Le message que je porte est de la plus haute importance et il passe outre le sommeil du Roy. Maintenant va réveiller notre monarque sur l’instant ou j’irai moi-même et par le sang de mes ancêtres je jure que tu te retrouveras dans le cul-de-basse-fosse de mon donjon ! »

Cette dernière menace avait été prononcée sur un ton qui ne laissait aucun doute quant à son exécution. Il n’en fallu pas plus au garde pour le convaincre de transgresser ses consignes mais surtout d’obéir à l’imposant homme, et il partit à toute jambe en direction d’une lourde porte de chêne frappée des armoiries royales que les nombreuses bougies qui tentaient vainement de repousser la pénombre dévoilaient à peine.

La même mauvaise expression sur son visage, le mystérieux chevalier alla vers une des grandes fenêtres qui parsemaient régulièrement les murs de la vaste salle. La maigre lumière du soleil commençait péniblement à remplacer celle de la lune et les étoiles impassibles s’éteignaient une à une. Il grommela quelque chose d’inaudible devant l’arrivée de l’aube puis sembla sombrer dans quelque sombre réflexion sans prêter une quelconque attention aux deux gardes en faction devant la grande porte qui l’observaient ostensiblement. La carrure de l’homme imposait le respect. Il était paré d’une armure rutilante dont les différentes pièces s’articulaient parfaitement en laissant à son porteur une grande liberté de mouvement, assurément l’œuvre d’un grand maître Bretonnien. A sa taille pendait un fourreau ouvragé duquel dépassé la garde ornementé d’une épée. Une grande cape azurée parsemée de fleur de lys argentées et bordée d’hermine d’Espalie couvrait son dos et il enserrait sous son bras gauche un heaume tout aussi miroitant que les plaques de sa cuirasse. Ce même heaume était orné d’un d’une tête de cerf d’argent, aux longs andouillers, qui surplombait un calice ornementé, symbole de ceux qui avaient été jugés dignes de boire à la coupe de la Dame Du Lac.

Un grincement sourd signala que la porte des appartements du roi venait de s’ouvrir mais plongé dans ses pensées, le chevalier ne l’entendit pas.

_ « Duc Hagen De La Sannes ! Faut-il que vous soyez en grande hâte pour venir me tirer d’un sommeil dûment mérité ? Cette audience outrepasse toutes les convenances ! » La voix sonore, tintée d’ironie, du monarque le tira de ses songes et il se retourna vivement pour faire face à son souverain, avant de s’agenouiller devant lui. Louen Cœur-De-Lion, souverain incontesté de la Bretonnie, était presque aussi grand que le Duc, mais d’une carrure légèrement moins large qui lui donnait à la fois une l’allure puissante d’un guerrier et celle plus souple d’un courtisan. Il n’avait pas pris le temps de revêtir autre chose qu’une ample robe rouge ceinte d’un mince ruban de cuir parsemé de poinçons métalliques. Ses cheveux châtain clair tirant vers le gris retombaient en boucles désordonnées autour de son cou. Une véritable aura royale émanait de l’homme, quelque chose d’autre que le charisme avéré qu’il possédait. Comme un pouvoir divin qui lui donnait sa légitimité de souverain des hommes.

_ « Seigneur, c’est bien plus que de la hâte qui me presse, je dois m’entretenir sans délai avec Votre Majesté. Dit le Duc d’un ton diplomatique. Je n’ai que trop perdu de temps avec ce gueux. » Acheva-t-il sans vouloir cacher son impatience ni son courroux et en jetant un regard de biais au serviteur qui avait suivi le Roi, il devînt livide lorsque le monarque se tourna vers lui.

_ « Jean ? Adressa-t-il à l’attention du Baron avec un sourire bienveillant. Il ne faut pas lui en vouloir, il m’est très dévoué. Certainement trop en fait. »

Alors que le roturier retrouvait ses couleurs, le roi entraîna son vassal à l’extrémité de la l’immense salle, vers une gigantesque porte à battants faite d’un bois sombre, qui semblait cependant être incrustée de cannelures luisantes que les premiers rayons de soleil commençaient à révéler. Le Roi écarta sans grand effort les huis, qui faisaient pourtant sept pousses de large et douze pieds de haut et ils entrèrent dans une vaste pièce percée d’une unique fenêtre aux proportions toutes aussi colossales. Une grande table arrondie et une vingtaine de chaises meublaient l’austère salle ainsi que deux grandes tentures qui couvraient chacune l’intégralité d’un mur en se faisant face. La première rassemblait les armoiries des quatorze duchés bretonniens, la seconde, quant à elle, représentait les douze célèbres batailles de Gille l’unificateur, père de la Bretonnie.

Louen Cœur-De-Lion s’arrêta près de l’immense table et se retourna vers le chevalier.

_ « Quelles nouvelles de Gisorieux ? »Demanda-t-il. Sa voix avait pris une tonalité grave et son visage ne l’était pas moins.

Hagen De La Sannes, Duc de Gisorieux, plus communément appelé Hagen de Gisorieux, était relativement solitaire vis-à-vis des autres duchés et baronnies du Royaume mais il était sans aucun doute l’un des sujets les plus loyaux de la Bretonnie et de son Roi. Son duché se trouvait au sud de celui de son souverain. Coincées entre les hauts sommets des sœurs pâles et la grande forêt d’Arden, les terres cultivables ou même de propices à l’établissement étaient trop peu nombreuses. C’est pour cela qu’il n’y avait pas de grande cité fortifiée à Gisorieux, uniquement des forteresses plus petites qui parsemaient plus efficacement le territoire. La famille du Duc tirait son nom du fleuve qui coulait des montagnes en marquant la frontière avec le duché de Couronne puis passait par la capitale, du même nom, aux tours blanches. Louen le savait, si Hagen était venu lui-même à Couronne pour lui demander audience c’est que le besoin n’en était nullement exagéré.

Le regard du Duc fixa celui de son suzerain et il dit encore plus gravement :

_ « deux de mes chasseurs est rentré hier à l’aube, après une battue dans les montagnes, ils sont formels. Les orques, Monseigneur. Ils reviennent. » Sans que son visage ne trahisse la moindre émotion, il ajouta «Innombrables, Sire. »

Louen Cœur-De-Lion resta une seconde immobile, puis, comme s’il venait de prendre une décision, le monarque mis une main sur l’épaule de son vassal dans un léger cliquetis de métal avec un regard entendu puis il marcha résolument en direction de titanesque porte qu’il ouvrit avec une facilité déconcertante et cria d’une voix autoritaire aux gardes :

_ « Faites mander mes Capitaines ! Sortez-les de leur couche ! Qu’ils soient ici même dans l’heure ! »

L’expression figée du Duc eut un imperceptible mouvement de soulagement.

Peut-être arriveraient-ils à temps.

* * * * * * * *

Les yeux ouverts, Linuath était allongé sur une solide branche de conifère, ses prunelles mauves reflétant les quelques étoiles encore scintillantes dans la lueur affable de l’aube.

Il dormait.

Car c’est ainsi que dorment les elfes, à mi chemin des songes et de la conscience, plongés dans des rêves inaccessibles à l’entendement d’autres races.

La brève plainte perçante d’un oiseau de proie brisa soudain l’agréable silence qui avait gagné la forêt. Les pupilles de l’elfe se rétrécir légèrement, comme son esprit retrouver l’intégrité de la réalité et de son corps. Dans un mouvement remarquablement leste pour quelqu’un qui serait resté couché plusieurs heures, il se releva, manquant tout de même de perdre l’équilibre l’espace d’un battement de cils. Il resta un instant debout, ses longues oreilles à l’affût du moindre bruit, jusqu’à ce que le même cri aigu retentisse au-dessus des bois endormis. Répondant à l’appel, Linuath prit une grande inspiration et émit un bref cri de faucon, tellement réaliste que même le plus grand fauconnier impérial n’aurait pu en douter. L’elfe entreprit alors de grimper au sommet du grand arbre, ce qui lui prit quelques minutes, les branches se faisant de plus en plus fragile au fur et à mesure qu’il montait. Lorsqu’il fut enfin arriver près de la cime, il leva la tête et vit un grand faucon qui tournoyait nerveusement au-dessus de lui. Le rapace fondit brusquement vers lui avant de s’arrêter net à quelques pieds de l’arbre, le battement régulier de ses ailes faisant remuer la tunique verte de l’elfe. Il émit une série de petits cris pressés, et le visage de Linuath se durcit ostensiblement. Sans perdre une seconde de plus, il redescendit rapidement jusqu’au sol, une soixantaine de pieds plus bas. Sans reprendre son souffle, il courut vers l’immense pin qui abritait son logis non loin de là, ses bottes de cuir marron soulevant l’humus humide à chacun de ses pas. Il sauta énergétiquement de branches en branches, avec une aisance déconcertante, selon un trajet auquel il était visiblement habitué depuis des années. Il ne tarda pas à atteindre la passerelle où Glowynn l’attendait déjà. L’elfe lui fit un geste d’approbation de la tête avant de rentrer dans la cabane plongée dans la pénombre. Il en ressortit presque aussitôt, revêtu de son carquois d’où dépassaient les empennages émeraude et la garde de son épée, tenant fermement son arc de la main gauche. Il bondit sur sa monture qui s’envola dans un furieux battement d’ailes.

Ils volèrent quelques minutes, le temps d’arriver aux contreforts des montagnes puis le faucon prit de l’altitude et Linuath retînt son souffle lorsque, dépassant un pic particulièrement élevé, il découvrit une grande masse verte qui descendait vers les plaines en empruntant une profonde vallée, le son de tambours brutaux montant jusqu’à lui. Ils la survolèrent un instant à une altitude raisonnable, puis Glowynn se rapprocha d’un sommet surplombant le défilée et s’y posa. Linuath sauta sur le sol escarpé puis monta un peu plus haut afin d’avoir une meilleure vue. Lorsqu’il jugea sa position satisfaisante, il abrita ses yeux du soleil montant derrière sa main. Soudain, le son de la pierre frottant la pierre lui fit se braquer ses yeux vers la gauche, mais aucun changement dans son attitude n’aurait permis de déceler qu’il avait prêté attention au bruit. Le faucon émit un bref cri qui ressemblait fort à une mise en garde. L’elfe se retourna alors avec une rapidité époustouflante tout en se saisissant d’une flèche. Il l’avait déjà encochée lorsqu’il aperçu le gobelin qui marchait précautionneusement sur le sol inégal, une grossière dague tâchée de rouille et de sang séché dans la main droite, la lame tournée vers le bas. Le peau-verte stoppa net sa lente progression à l’instant où son regard croisa celui de Linuath, réalisant qu’il venait de perdre l’effet de surprise. Puis ses petits yeux rouges se portèrent à la pointe de flèche acérée – son grossier visage pâlit visiblement - avant de se braquer de nouveau sur l’elfe. Ce dernier était parfaitement immobile, les jambes fléchies et la lumière du soleil, désormais éclatante, dans son dos donnait à sa silhouette une allure proprement menaçante. Ses yeux mauves fixaient intensément ceux de la créature en robe noire, sale et élimée. La vue de ce regard sans âge réveilla la peur ancestrale de sa race pour les guerriers aux oreilles pointues et il eut une esquisse de mouvement de fuite mais il n’eut pas le temps de faire volte-face. Un imperceptible sourire anima un coin des lèvres de Linuath alors qu’il pouvait lire la réaction du gobelin dans ses yeux. Sa main droite desserra brutalement son étreinte sur la corde et le trait partit aussitôt. Il s’enfonça dans l’œil gauche du peau-verte avant de broyer sa cervelle puis de traverser le tissu de sa capuche. Le gobelin s’écroula, une expression de terreur figée sur se face crasseuse et boursouflée tandis que les dernières convulsions agitaient son corps. L’elfe se releva doucement et jeta un regard de pur mépris à sa victime avant de reprendre son observation.

La horde de peaux-vertes avançait relativement lentement, sa taille et sa piètre discipline ralentissant considérablement son avance. Elle était composée d’innombrables orques, encore plus de gobelins. Deux douzaines de trolls et deux titanesques géants l’accompagnaient également. Linuath crut discerner une ombre volant au-dessus de l’armée et concentra son regard dessus. Il distingua bientôt une lourde silhouette serpentine : une vouivre, chevauchée par un monstrueux chef de guerre à la peau aussi sombre que le plus horrible des cauchemars.

Il eut un haut-le-cœur devant les proportions démesurées de la waagh.

À une dizaine de lieues à vol d’oiseau, en contrebas de là où il était, se trouvait une petite bourgade du nom de Grellinaud. De la fumée sortait paresseusement des cheminées de la quarantaine de chaumières qui la constituaient et une simple clôture de bois, juste assez haute pour empêcher les renards d’aller piller les poulaillers, la protégeait. Il semblait évident qu’elle serait la première victime de l’ost des peaux-vertes. Le village n’offrirait aucune résistance et il serait purement et simplement balayé comme un simple fétu de paille par l’avant-garde de la waagh. A la vitesse où cette dernière se déplaçait dans l’étroit boyau, Linuath estima qu’il ne restait que deux journées de sursis à Grellinaud si le seigneur de la horde parvenait à rétablir un semblant de discipline, quelques heures de plus dans le cas contraire.

Il n’y avait pas de temps à perdre.

Il extirpa sa flèche du crâne du gobelin dans un léger bruit de cervelle déchiquetée puis redescendit hâtivement de monticule pierreux pour rejoindre Glowynn.

Ils revinrent rapidement à la cabane de l’elfe qui donna quelques instructions au faucon en elfique. Ce dernier hocha la tête avec un léger cri et s’envola sans autre bruit que ceux de ses battements d’ailes en direction du Sud.

Athel Loren serait prévenu à temps.

* * * * * * * *

«Seigneur, les troupes sont prêtes. Elles attendent l’ordre de marche » dit un chevalier au tabard écarlate sur un ton pour le moins monocorde. Il s’agissait du Baron Michel Cerfcourt, un homme déjà sévère en temps de paix, mais lorsque les cors de guerre raisonnaient et que l’odeur de la bataille se faisait sentir, il devenait tellement rigide qu’il semblait que rien ne devait jamais plus le faire sourire. Son armure était d’une très bonne facture, gravée de fleur de lys sur ses épaulières, une large mentonnière était attachée à son plastron sur lequel était maintenu deux petites haches, symbole de sa maisonnée. Il ne portait d’ailleurs pas d’épée à la ceinture et aucun écuyer ne lui tenait de lance de cavalerie, une grande hache à deux mains dépassait cependant de son dos. Il se tenait la tête inclinée devant Hagen de Gisorieux. Ce dernier avait délaissé sa longue cape bleutée pour un tabard de même couleur décorée de fleur de lys pourpres.

_ « Fort bien Baron, je vais transmettre au Roi sur l’insta… » Le duc n’eut pas le temps de finir qu’un chevalier en armure dorée et à la prestance divine apparut à la porte, juste derrière lui. Chaque soldat, simple homme d’arme, ou chevalier s’agenouilla immédiatement à sa vue.

_ « Ne perdons pas de temps Hagen, il nous faut partir sans plus attendre. Allons ! L’ordre est donné Baron ! Dit-il sur un ton impérial. Que sonnent les cors, nous partons pour la guerre ! » Finit-il d’une voix de stentor afin que l’armée rassemblée devant lui puisse l’entendre.

Les hommes d’armes et les chevaliers errants répondirent à cet appel par un tonnerre de cris d’assentiment, tandis que les classes de chevaliers plus hautes se contentèrent de hocher la tête, ne voulant d’aucune manière s‘abaisser au niveau de rustres roturiers.

Le Roi leva son épée étincelante et les cavaliers enfourchèrent leur monture d’un seul homme, dans un vacarme de plaques de métal frottant les unes contre les autres. Les écuyers se pressèrent de donner leur lance à leur maître. L’impatience des fiers destriers bretonniens était palpable, nombreux étaient ceux qui frappaient nerveusement le sol pavé de leurs lourds sabots ferrés. Puis l’épée de Couronne s’abaissa et l’armée se mit docilement en branle. Le Roi rengaina promptement son arme puis se tourna vers ses deux vassaux auxquels il adressa un léger sourire, le vent agitant ses cheveux fauves grisonnants.

_ « En selle mes amis, faites presser le pas et puisse La Dame nous faire arriver à temps. »

Sur ces mots, il s’éloigna à grands pas pour rejoindre sa monture qui grognait d’impatience. La nervosité de la créature était telle que Louen dut s’y prendre à deux fois avant parvenir à se mettre en selle, aidés de ses aides dont l’un lui tendit une lance d’un blanc immaculé où pendait deux foulards bleu et rouge tandis qu’un autre portait un lourd bouclier décoré d’un lion d’or sur champ écarlate et azurée. Lorsqu’il fut revêtu de toutes ses armes, il souffla un ordre à son hippogriffe, Béaquis, qui s’envola, porté par ses puissantes ailes de rapace.

Hagen regarda son souverain dépasser les plus grandes tours d’ivoire puis il monta sans mot dire sur son puissant destrier caparaçonné qu’un écuyer venait d'avancer, rapidement imité par le Baron Michel dont le visage figé s’occulta derrière un heaume à tête de sanglier. Ils rejoignirent rapidement l’ost aux couleurs chamarrées dont ils prirent la tête. Le Duc remercia la Dame du Lac dans une prière silencieuse pour la rapidité avec laquelle la redoutable garnison de Couronne s’était mobilisée : en quelques heures, un millier de chevaliers du royaume, presque autant de chevaliers errants avides de pouvoir prouver leur valeur et une trentaine des élus du Graal, dont Hagen faisait partie, avaient répondu à l’appel de leur Roi. À cela s’ajoutait un vaste contingent d’hommes d’arme de l’armée régulière de la forteresse, soit à peu près quatre milles lanciers, épéistes et hallebardiers confondus. Ils seraient rejoints en cours de route par plusieurs pelotons d’archers que quelques sergents étaient allés rassembler - cinq cent hommes de plus – bien que Hagen trouva méprisable le manque d’honneur de ces armes. Il ne faisait, de plus aucun doute, dans son esprit, que des dizaines de chevaliers de la quête se joindraient à eux pendant le trajet, attirés par l’odeur de la bataille comme le moucheron par la flamme de la bougie.

Le gigantesque pont-levis de la porte Sud s’ouvrit lentement, les grincements de ses rouages couverts par le son des cors des hérauts. Dans une discipline martiale, fruit de siècles de tradition chevaleresque, l’armée Bretonnienne quitta l’enceinte de la Cité fortifiée de Couronne. Les armures lustrées des chevaliers faisaient miroiter la lumière du soleil, à présent à son Zénith.

Modifié par Linuath
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« E

t

Quelle est cette présentation ?

pourceau

Je ne sais pas si c'est un terme adapté, on dirait plutot ca pour un pretre

12 pieds

Mais ? Mais ?

Houla en fait, je viens de remarquer que c'est aussi a chaque debut de paragraphes ce bug de presentation :rolleyes: En fait, tu as poster deux fois la même chose mais l'un est pas fini enfin je sais pas trop ce qui c'est passé !

Sinon, une bataille en perspective :P Héhé, impatient de voir comment tu vas gérer tout ça ! Il faudrait developper la personnalité de ton personnage un peu, pour pas qu'on oublie ses valeurs :P

@+

-= Inxi =-

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salut !

effectivement... quelque chose clochait ... 2 post au lieu d'un.. hum bizare :evilgrin:

du coup les fautes sont corrigées et encore milles escuse pour le "12"... impardonnable :P

pourceau pour un prêtre ?

non je ne crois pas là, c'est une insulte moyenâgeuse assez épicée d'après ma connaissance de la chose.

je dois avouer que si WORD reconnaît le mot, il est bien avare de synonyme le félon !

quoiqu'il en soit, j'ai mailé un prof de lettre agrégé que je connais (accessoirement mon prof en prepa), histoire d'être sûr et il m'a confirmé le sens.

Enfin ! si quelqu'un a d'autres infos, elles seraient les bienvenues. :wink:

je vais tâché de développer quelque mieux l'aspect psy, tu as raison Inxi, je l'ai négligé.

suite sous peu!

et joyeux noël !

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la suite :evilgrin: a+

Le choc des deux têtes se heurtant violemment fit un atroce bruit d’os brisé. Le gigantesque orque noir lâcha les deux gobelins inertes sur le sol pierreux avant d’écraser la tête de l’un d’eux sous son énorme botte cloutée, dans une explosion de cervelle, de sang et de cartilage.

_ « kça vou sairve deu l’çon, lé mikrobes ! Si fo encor kje deçande, vou serviré d’pti dej’ a Fyfinn’ ! Cé bien compry ?? » Hurla-t-il à la horde de gobelins de la nuit, sa voix tonitruante se répercutant un moment sur les parois de la gorge, amplifiant encore le mortel ultimatum du non moins mortel Seigneur de Guerre. Les petites créatures encapuchonnées tournèrent à l’unisson leur regard vers la monstrueuse vouivre, posée non loin de là, qui salivait déjà, puis ils se regardèrent nerveusement entre eux, alors qu’ils semblaient prendre un accord silencieux. Comme ils tremblotaient de tous leurs membres et paraissaient pris d’un soudain intérêt pour le sol rocailleux, l’orque noir sentit que la menace avait fait son effet et, sur un dernier grognement, montrant ostensiblement ses crocs - ce qui fit sursauter une bonne partie des gobelins, l’un d’eux tourna même de l’oeil - il se détourna pour rejoindre sa pesante monture qui lorgnait toujours aussi avidement les petits peaux-vertes.

_ « T’inkiaite Fyfinn’, taura tou plin d’zom a mangé kan on s’ra décendu d’se bled pomé. » Lui adressa-t-il d’une voix affectueuse en caressant les écailles de son front. Puis il l’enfourcha tant bien que mal, maugréant à chaque fois que son pied glissait sur l’épaisse carapace verte de la vouivre. Lorsqu’il fut correctement installé, un coup de ses talons sertis de pointes rouillées fit décoller la créature qui eut un petit grognement de douleur et de satisfaction mélangées.

Byzhon. C’est ainsi qu’il s’appelait.

Plus connu, chez ceux de son espèce, sous le pseudonyme du « Futé », il avait été affublé de ce nom car, aussi exceptionnel que cela puisse paraître, Byzhon savait lire.

Un jour qu’il était encore garde du corps de son ancien Seigneur, il dépouilla le chamane de la tribu, tué lors de la bataille qu’ils venaient tout juste de remporter, alors qu’il cherchait de quoi se rembourser des dettes de jeu du sorcier. Il referma par hasard sa main sur un petit grimoire, à l’aspect aussi vieux que le monde lui-même. Un autre orque que lui aurait certainement jeté cet objet dépourvu d’utilité, mais les dieux Gork et Mork murmurèrent à ses oreilles et il glissa le livre dans ses chausses. Le soir, il délaissa étrangement les réjouissances de leur victoire pour s’installer à l’écart, près d’un petit feu où il sorti le singulier grimoire après s’être assuré que personne ne l’épiait. Il resta longtemps plongé dans l’observation de la couverture en peau d’elfe toute cornée. Alors que la lune était déjà haute dans le ciel, il se décida à pousser plus loin son étude et ouvrit lentement sa trouvaille, révélant des glyphes aux formes tranchantes tracés avec une encre rouge sombre semblant s’être coagulée à certains endroits, ne laissant aucun doute quant à son origine. Chacune des nombreuses pages du petit livre était recouverte de cette étrange et tout aussi incompréhensible écriture. Byzhon grogna de frustration devant si piètre butin. Et alors qu’il allait le jeter négligemment dans le feu, une lueur bleue émana du grimoire. Il le ramena vers lui puis soudainement, la lueur remonta son gros bras jusqu’à sa tête avant qu’il n’ait même eu le temps de crier. Il s’effondra instantanément, plongé dans l’inconscience. Lorsqu’il reprit ses esprits, l’aube allait sous peu se lever. Il avait un mal de crâne abominable. Le petit feu s’était éteint de lui-même et le vieux livre gisait à ses pieds, ouvert. L’orque noir s’apprêtât à enfoncer le dangereux objet dans le sol boueux lorsque ses yeux croisèrent l’indéchiffrable écriture. Il arrêta son geste et se pencha pour ramasser le grimoire. C’était comme si les glyphes, inintelligibles quelques heures auparavant, prenaient une signification pour le moins claire dans son esprit. Byzhon réalisa à sa grande surprise qu’il pouvait lire.

Il passa la matinée entière à lire les mystérieux écrits, concentré comme jamais un orque noir ne l’avait été. L’après midi était déjà bien entamée lorsque l’armée peau-verte commença à sortir de sa torpeur. Byzhon marchait d’un pas décidé au travers du camp improvisé, la main refermée sur le livre, devant les regards curieux de ceux qui tentaient de se remettre de la buverie de la veille. Il arriva face à une grande tente d’aspect un peu moins débrayé que les autres d’où sortaient de puissants ronflements que seuls les orques noirs savaient faire. Il leva son bras gauche puis pointa une griffe sale en direction du poteau central. Il murmura quelque chose sans quitter le livre, qu’il venait d’ouvrir, des yeux. L’air sembla se distordre autour de lui tandis que des arcs d’énergie brute sortaient du grimoire et se concentraient au bout de son gros index. Un craquement sec se fit entendre lorsque le pieu de bois qui soutenait la toile se brisa net, faisant s’effondrer la tente sur ses occupants. Les ronflements firent place aux beuglements de colère et plusieurs Kikoup’ se mirent à cisailler l’épais tissu. Un mauvais rictus dévoila la dentition jaunâtre de Byzhon lorsque le Seigneur de Guerre Bosgorr parvînt à se dépêtrer avec un cri de rage. Le bruit avait attiré une bonne partie de peaux-vertes qui se massaient à présent autour des vestiges de la tente. Bosgorr chercha des yeux le responsable en balayant l’attroupement lorsque son regard se porta sur Byzhon, le bras toujours levé, menaçant à présent son Seigneur. Les peaux-vertes qui se tenaient à côté de lui, prirent soudainement leurs distances alors qu’ils réalisaient que c’était lui le coupable et que le combat était inévitable. Sans plus de réflexion que ça, Bosgorr se rua sur son ancien garde du corps avec un rugissement bestial tandis qu’une dizaine d’orques noirs parvenaient enfin à s’extirper de la tente en lambeaux. Alors que le titanesque Seigneur orque allait abattre sa, non moins titanesque, hache sur Byzhon, ce dernier jeta un rapide coup d’œil au livre qu’il tenait toujours ouvert et prononça un mot de puissance dans une langue aux intonations stridentes. Un éclair bleuté fusa du recueil cabalistique, remonta le long de son bras puis jaillit de sa longue griffe et alla droit vers le cœur de Bosgorr. Lorsque la décharge d’énergie le frappa, l’orque fut purement et simplement projeté en arrière avec une force phénoménale. Il percuta de plein fouet sa garde qui courait le rejoindre et s’empala littéralement sur la lame d’un de leurs Kikoup’. Aucuns des peaux-vertes ne se releva. Plus aucun mouvement n’agitait le corps carbonisé du Seigneur de la horde.

Bosgorr était mort.

Et Byzhon l’avait tué.

Saisissant l’arme de son adversaire, il la réclama pour sienne et défia du regard la waagh, mais aucun peau-verte ne fut assez fou pour élever sa voix contre lui, peut-être l’odeur de chair brûlée vivace et la fumée qui s’échappait encore de leur précédent Seigneur furent-elles assez persuasives.

Depuis ce jour, Byzhon était le maître incontesté de l’ost, la menant de pillages en massacres pendant près de cinq années sur les terres de Bretonnie, évitant maladivement les armées envoyées contre lui. Il avait mis le duché de Gisorieux à feu et à sang jusqu’à ce qu’une vaste force de cavalerie lourde, menée par un terrible chevalier coiffé d’un heaume à corne de cerf, parvienne à l’acculer aux Sœurs pâles. La bataille qui suivit fut brève, les chevaliers couraient après les orques depuis déjà trop longtemps et leur courroux s’abattit sur la waagh comme le marteau frappe le fer encore chaud. Byzhon ne put que se replier dans les montagnes, là où les lourds destriers ennemis ne pourraient les suivre. Ils y restèrent, lui et les vestiges de sa horde, une dizaine d’années, mettant ce temps à profit en se multipliant et asservissant les tribus locales. Mais s’il y demeura aussi longtemps caché, c’était surtout qu’il ne parvenait pas à sortir du labyrinthe rocheux dans lequel il était rentré. Mais même lui avait assez de fierté pour ne pas l’admettre.

L’affable lueur rougeâtre du soleil mourant lui permettait à peine de distinguer sa waagh, qui s’étalait, telle un gigantesque serpent couleur de jais dans les passes montagneuses. Une minuscule lueur attira son regard sur sa gauche, tandis que sa monture semblait humer avidement l’air.

Quelques torches tentaient tant bien que mal de repousser l’obscurité grandissante, mais l’ombre gagnait impitoyablement les rues désertes de Grellinaud.

L’immense Seigneur orque éclata d’un rire aussi noir que sa peau à la vue du petit village sans défense tandis qu’il intimait sans ménagement à sa vouivre de redescendre vers ses troupes – il avait des ordres à donner. Les hommes avaient déjà appris à le craindre par le passé. Il était temps de leur rappeler à trembler à la seule évocation de son nom.

* * * * * * * *

«Fuyez ! Fuyez ! Le malheur s’abat sur nous ! Et puisse la dame nous accueillir à ses côtés ! » Bramait le vieillard en levant des bras squelettiques tout tremblotant. Sa vieille voix rocailleuse ajoutait encore au dramatique de la situation. Partout, femmes et enfants criaient, couraient, dans la panique la plus totale, tentant de rassembler quelques affaires sur des chars à bœufs pour ceux qui en possédaient ou sur leur dos pour les autres. Les hommes, eux, se saisissaient de leurs armes rudimentaires mais la terreur les étreignait et les bras qui, quotidiennement, maniaient avec assurance haches, faux et fourches avaient bien du mal à soutenir ces mêmes outils devant l’horreur de la vision qui s’offrait à leurs yeux.

Gaston était un des trop rares villageois à posséder une épée et à présent, il la tenait bien haut, afin de rassembler le peu de courage qui se trouvait au plus profond de ses camarades.

Tôt ce matin-là, alors que le soleil printanier commençait à peine sa perpétuelle course à travers les nuages, Erik le berger était revenu en courant à perdre haleine des pâturages situés à trois lieues, en amont du village qui commençait à s’affairer. Il lui fallu une bonne minute pour reprendre son souffle, avant qu’il ne puisse expliquer pourquoi il avait abandonné le troupeau de la trentaine de moutons que possédait le village. « Démons…ils bavent…ils font mal z’yeux… ils puent…grognent…veulent manger Erik ! Démons ! Démons ! » Répétait inlassablement le simplet qu’il était d’une voix terrifiée, le visage aussi blanc que du lait et les yeux écarquillés qui semblaient avoir vu la mort incarnée. Les villageois avaient tout d’abord pris peur, un début de vent de panique s’immisça perfidement dans leur cœur mais Gaston intervînt pour ramener le calme, même s’il était tout aussi inquiet que les autres : le chevalier, propriétaire de fief et chargé de la défense de Grellinaud, Luc D’Hutor avait été occis, quelques mois auparavant par une embuscade de bandits de grand chemin alors qu’il chassait seul non loin de la forêt d’Arden. Son corps dénudé, abandonné au bord d’une route pourrissait depuis une semaine lorsque deux des villageois le trouvèrent. Depuis, Grellinaud avait fait mander un nouveau suzerain car Luc d’Hutor ne laissa ni femme ni héritier. Mais la réponse de Couronne se faisait attendre et le village demeurait vulnérable. Gaston chargea un jeune garçon d’aller confirmer les dires du simplet, lequel se recroquevillait dans sa chaumière en répétant sempiternellement les mêmes mots. Deux heures plus tard, le garçon revînt aussi blême que l’idiot du village, tremblant de tous ses membres. Il ne parvînt à dire qu’un unique mot intelligible, mais ce mot fut plus que suffisant pour que tous puisse comprendre l’horreur de la situation.

Orques

Le cœur de Gaston se glaça au son de ce mot, qui semblait résonner maladivement dans sa tête. Mais si lui, cédait à la panique alors il ne parierait pas une pièce de bronze sur la survie du village. Aussi il garda la tête froide et se fit un rempart à la vague de panique qui menaçait. Aucun paysan ne contesta son autorité, bien au contraire, ils n’attendaient que cela, incapable de prendre des décisions par eux-mêmes, élevés, qu’ils étaient, depuis l’enfance à obéir à leur Seigneur. Le soleil se dressait bien haut dans le ciel empli de nuages gris, quand il ordonna aux femmes et enfants de rassembler le strict nécessaire et de fuir le plus loin possible du village en direction de la plus proche citadelle. Mais il eut beau faire tout son possible, l’affolement gagna quelques uns des campagnards et se répandit comme une traînée de poudre. Il avait perdu le contrôle de la situation, Grellinaud était plongé dans le chaos. Sachant pertinemment qu’il ne pourrait arriver à raisonner la population entière, il rassembla tant bien que mal les hommes en âge de se battre, les exhortant à ne pas faillir. Lui-même se sentait investi d’une force nouvelle, une force douce et saine qui décuplait sa bravoure et renforçait sa volonté, il allait mourir, c’était certain, mais il en emporterait autant qu’il le pourrait dans la tombe avant de tomber. Puis sa détermination, comme si elle se muait en brise, sembla envelopper la cinquantaine d’autres villageois, affermissant leurs poings et gonflant leur poitrine. Ils étaient comme la brebis se sachant condamné face au loup affamé mais qui tentera tout pour laisser un mauvais souvenir à son agresseur. Le nuage de poussière que soulevaient les deux douzaines de chevaucheurs de sangliers se rapprochait inexorablement tandis que l’air se chargeait d’humidité. La quarantaine de paysans se rapprochèrent inconsciemment les uns des autres. L'appréhension devenait palpable.

Leur destin courait irrémédiablement à leur rencontre, le vent marin semblant tenter, en vain, de le freiner. Gaston en était persuadé, il n’avait plus rien à perdre, sauf la vie peut-être, mais cela n’avait plus d’importance. Il aurait voulu devenir un fier homme d’armes, peut-être même écuyer, pour servir son Roi et sa Déesse, mais ce n’est plus qu’une illusion parmi tant d’autres à présent. Pourtant un espoir secret, enfoui dans les profondeurs de son cœur, semblait en émaner, comme si il y avait une autre issu à cette journée, une quelconque possibilité de changer le destin qu’il venait pourtant accepter si sereinement. Et une voix murmurait à son oreille, une voix chuchotante, quasi-inaudible avec le vacarme montant des vivats ennemis. Mais les paroles de cette voix n’avaient pas besoin d’être entendu et elles allèrent droit à son cœur comme un chant aussi pur que l’eau qui coule en cascade. Il exhorta ses amis à garder la foi envers la Dame et à ne pas laisser l’effroi s’emparer d’eux. Et alors que la vague de leurs monstrueux ennemies allait les balayer, Gaston entonna un cri de pure rage de vivre, et sa propre voix sembla se mêler à une autre, bien plus puissante mais dont le contact était aussi agréable que celle qui chuchotait. Le son qu’il émit le surpris lui-même et il fut repris en chœur par les autres, recouvrant les cris adverses Et la force qu’ils mirent dans cette ultime preuve de leur résolution coupa court à la charge ennemie. Les affreuses montures aux sabots cloutés se figèrent et les bouches écumeuses des orques ne laissèrent plus sortir aucun son. Le silence s’empara de la scène.

Une pluie fortuite se mit à tomber.

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Pas mal du tout !

Toute mes felicitations pour ce passage ! :evilgrin: J'ai rien à redire, ce perso est très bien introduit ( je releverai pas le jeu de mot sur son nom ) Ses troupes et sa fifine son aussi bien présente et on retrouve vite l'esprit orc :wink:

Pas de faute ce coup ci ! C'est bien joué ! Efforts à poursuivre ! Donc une suite ne serait pas de refus :P !

@+

-= Inxi =-

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voilà le début du chapitre 4 :

Ch.4

Premier sang

Le corps sans vie du sanglier tomba lourdement sur le cadavre de son cavalier dont la tête reposait à quelques pieds de là, baignant dans le sol boueux d’une flaque que les assauts de la pluie avait fini par former. Gaston retira sa lame du cœur de la bête dans une gerbe de liquide écarlate qui vînt se mêler à la boue. Il chercha des yeux son prochain adversaire mais tous les orques semblaient être accaparés par un ou plusieurs des villageois. Soudain, une perfide petite créature verte armée d’une lance primitive sauta à bas d’un sanglier qu’il chevauchait en croupe et se précipita sur lui par sa gauche, vociférant comme un chien devant un visage inconnu. Tout se passait comme au ralenti mais l’esprit de Gaston, lui, travaillait à la vitesse du loup en chasse. Il avait largement le temps de voir venir les coups et de les parer avant de lancer une riposte, qui à chaque fois se trouvait être mortelle. Aucun détail ne semblait pouvoir lui échapper : le gobelin qui le chargeait était vêtu de haillons marrons crasseux et de quelques pièces de cuir raccommodées ensemble sur les épaules pour offrir un semblant de protection, son crâne était coiffé d’un casque de métal, trop grand pour lui, dont une large entaille barrait le devant, laissant penser qu’il devait l’avoir pris sur un cadavre. Sa lance était légèrement tordue au niveau de sa pointe, elle-même recouverte de sang séché que la pluie avait grand mal à effacer. Le nez du peau-verte était crochu et une large pustule mauve pointait sur sa joue droite. Gaston pouvait voir sans aucune difficulté les dents pourries du gobelin où moisissaient les restes d’un précédent repas et il eut un haut-le-cœur en imaginant son haleine putride. Des petits yeux rouges cruels le fixaient férocement enfouis sous un front proéminent. Gaston eut tout le temps de voir venir son attaque et d’un geste simple, mais qui avait dû paraître horriblement rapide à son adversaire, esquiva sans peine l’acier de l’arme d’un pas de côté et laissa le gobelin se laisser entraîner par son élan. La créature le dépassa tandis que le paysan levait son épée qui décrivit une courbe descendante et sectionna purement le gobelin au bas sa colonne vertébrale, abreuvant la terre de toujours plus de sang ennemi. Gaston s’étonna de la facilité avec laquelle il venait de trancher le peau-verte et alors qu’il ramenait le regard sur sa victime, il écarquilla les yeux lorsqu’il aperçu la lumière qui irradiait de son arme, une lumière blanc-bleu qui semblait jaillir de la lame, entourant les tranchants de flammèches blafardes. Le sang des orques qu’il avait tué, avait littéralement disparu de même que toutes les ébréchures qui parcouraient depuis toujours le fil de la vieille lame que lui avait léguée son père. Il rapprocha l’épée de son visage mais l’éclat n’en fut que plus visible. Même la garde avait changé : elle était intégralement dorée, parcourue de veines d’argent qui dessinaient des symboles ésotériques et protégeait bien son poignet, deux petites fleurs de lys ouvragées trônaient au milieu du pommeau et montaient gracieusement sur la base de la lame immaculée.

Un coup brutal dans le dos, le fit soudain trébucher en avant et il eut grand mal à se maintenir debout, à grand renfort de moulinets de bras. Il se retourna brusquement et vit le corps du vieux Johann étalé sur le dos, dans une flaque boueuse, sa fourche encore serrée dans ses mains et un regard comme saisi d’une grande nécessité, sa bouche s’ouvrait et se fermait comme un poisson hors de l’eau, du sang commençait à s’en échapper. Gaston vît alors la hache impressionnante qui était fichée dans son torse, elle semblait boire la vie qui quittait peu à peu le vieil homme : son tranchant rayonnait à chaque battement de cœur de sa victime, battements qui ralentissaient rapidement. Gaston compris que Johann venait de lui sauver la vie en prenant le coup à sa place alors qu’il était fasciné par l’observation de son épée. Il leva les yeux sur le propriétaire de l’arme qui s’apprêtait à la récupérer. C’était un orque légèrement plus imposant que les autres à la peau assez sombre. Son bras gauche était recouvert de tatouages rituels tandis que le droit était protégé par une armature de métal q’incorporait son armure rouillée laquelle recouvrait entièrement sa poitrine et son ventre - elle était aspergée du sang encore frais des ses dernières victimes. De longues pointes effilées et menaçantes étaient fixées aux plaques métalliques qui protégeaient ses larges épaules renforçant sa carrure déjà terrifiante. Il portait un long poignard recourbé à la ceinture, d’où pendaient des crânes d’humains et d’autres races. Sa tête était engoncée dans un casque de métal noir recouvert de piques qui s’arrêtait à la limite de sa mâchoire inférieure, laissant apparaître un long croc jaunâtre sur le côté gauche, deux petites lueurs rougeâtres perçaient de l’obscurité du couvre-chef, vides de toute compassion. Gaston entendit le bruit écoeurant d’une arme retirée d’un corps, un bruit de succion, comme si la hache était arrachée à un bon repas, cette pensée enflamma le cœur du paysan. Sans un bruit l’orque prit son arme à deux mains et sans plus de cri de guerre que son pas lourd et menaçant il s’avança vers Gaston comme le bûcheron s’approche de l’arbre. Les gestes du peau-verte était lents même pour une créature aussi imposante, mais l’humain savait que la grâce de la dame lui avait été accordée, lui permettant d’être plus rapide, comme si une seconde chez les autres en valait trois pour lui. Gaston sentit la colère le submerger et il s’abandonna à elle. Il ferma les yeux l’espace d’un battement de cils et prit une profonde inspiration. L’air était lourd et humide chargé de la puanteur des créatures qui l’entouraient. Il releva lentement ses paupières et ses yeux brillaient d’une rage primale telle qu’il n’en avait jamais connue. L’orque noir eut un imperceptible de recul et Gaston pu lire l’hésitation dans son geste, mais son allure ne ralentit pas pour autant. L’humain garda l’épée baissée mais son regard ne quitta pas un instant celui du peau-verte, la lueur de l’arme avait redoublé et c’étaient à présent des flammes bleues qui en léchaient les tranchants, la haine de son porteur semblait alimenter sa puissance comme l’huile alimente la flamme d’une lampe. Gaston tourna sa tête d’un côté et de l’autre pour prendre la mesure des combats alentours : de nombreux cadavres d’orques et de sangliers gisaient dans la boue mais il ne vit aucun humain qui soit tombé à l’exception de Johann dont le liquide de vie s’échappait de la blessure béante à sa poitrine, le sang souillant l’armure de son adversaire semblait pourtant attester de la mort de certains villageois. Profitant de l’apparente distraction de l’humain, le peau-verte frappa de toute sa force en direction de l’humain d’un coup descendant et comme auparavant Gaston ne fut pas surpris de voir venir le coup, surtout une attaque aussi simple. Il se contenta de reculer d’un bond vif et l’attaque bien que portée avec force déséquilibra à peine l’immense orque à la peau sombre. Ce dernier sembla jauger du regard l’homme qui se trouvait en face de lui comme si il allait finalement se révéler être un adversaire relativement plus valable que les autres. Un sombre rictus retroussa sa lèvre inférieure dévoilant toujours plus de dents monstrueuses. Sans un seul signe avant-coureur, il se lança sur Gaston à une vitesse inattendue chez une créature si énorme. Le visage du paysan fut saisi d’une expression de surprise l’espace d’une seconde mais il parvînt une fois de plus à esquiver. L’orque émit un petit grondement de contrariété face à cette nouvelle réaction puis il lui fit de nouveau face. Gaston fut pris d’un sentiment d’incertitude face à son monstrueux ennemi puis son regard tomba sur le vieux Johann, ses longs cheveux jadis blancs comme le la neige étaient couverts de boue et dans son dernier souffle, l’homme croisa son regard. La colère balaya la muraille de peur qui s’était érigée autour de son âme et son bras fut fort d’une nouvelle vigueur. Tandis que l’orque se lançait dans une nouvelle attaque, Gaston plongea sous la hache qui décrivait un arc de cercle mortel tout en portant un coup rapide aux jambes nues de la créature, creusant un profond sillon dans la cuisse gauche. Le peau-verte émit à peine un grognement plus de frustration que de douleur et ne porta même pas la main à la blessure d’où un épais sang rougeâtre commençait à couler. Le rictus de la créature s’accentua encore et cette fois si Gaston pu y lire la satisfaction d’avoir trouvé un adversaire qui éprouverait un peu plus ses capacités que les précédents. Un frisson lui parcourut froidement l’échine. Sa main n’en tenait pas moins fermement l’épée flamboyante.

Avant que l’orque noir n’ait pu entamer une nouvelle attaque, une légère brise vînt caresser son visage trempé de pluie et une volonté implacable le saisit. Ses yeux s’écarquillèrent sauvagement et il se jeta sur son adversaire en poussant un cri de rage si puissant qu’il pétrifia pendant une seconde la monstrueuse créature. Il n’en fallait pas plus à Gaston pour porter son attaque, avant que la garde de son ennemi ne pu lever il frappa à un endroit précis : entre les plaques qui recouvraient la poitrine et celles qui protégeaient le ventre comme si une force invisible guidait son coup. La lame s’enfonça de huit pouces dons la chair musculeuse de l’orque alors que celui-ci n’avait toujours pas esquissé le moindre geste de défense. Gaston retira rapidement son arme en prenant bien soin de la faire tourner afin d’ouvrir toujours plus la plaie. Le sang jaillit à gros bouillons lorsque l’acier se libéra de la blessure. Mais son adversaire n’en tomba pas pour autant. Le roturier recula lestement hors de portée d’une éventuelle riposte. L’immense peau-verte ne semblait pas comprendre ce qui venait de se passer. Puis il beugla comme un taureau qui charge et se précipita sur la silhouette frêle de l’humain bien décidé à se débarrasser une fois pour toute de lui. Gaston fut surpris par la réaction de son ennemi qui ne semblait prêter aucune attention à la douleur. Il ne put s’écarter. Car une étreinte glaciale l'enlaça instantanément, comme un linceul, lorsqu’il aperçu une hideuse lune grimaçante qui pendait à la ceinture de l’orque.

Il fut pétrifié.

Non de peur mais par quelque pouvoir mystique que renfermait le talisman ésotérique. Il ne put que voir son gargantuesque adversaire se jeter sur lui, sa gigantesque hache levée bien haut. Le jeune paysan ferma les yeux et pria la Dame de lui pardonner.

* * * * * * * *

« Pour la Dame et le Roy ! »

Le cri de guerre avait été poussé avec puissance et une ferveur non feinte. Alors qu’il parvenait aux oreilles de Gaston, une vague de chaleur remonta le long de son corps et ranima le feu mourant de sa volonté. Ses paupières se rouvrirent immédiatement. Son bras droit, toujours armé de l’épée auréolée de flammes blanches, se leva bien haut, comme s’il était animé d’une volonté propre, alors que l’arme de son adversaire s’abattait sur lui. Encore une fois, le temps ralentit sa course, mais plus encore qu’auparavant, au point qu’il semblait s’être arrêté. Le tranchant de la hache n’était plus qu’à une dizaine de pouces de son visage, il en était conscient mais il se contenta d’étudier la pose de l’orque. En lançant une telle attaque, il serait immanquablement déséquilibré, même avec sa monstrueuse force. Mais il paraissait évident que ce dernier coup aurait raison de Gaston et le couperait littéralement en deux. Le paysan pouvait déjà voir un rictus de satisfaction éclairer la bouche de L’orque. Sans qu’il puisse sans empêcher, Gaston sentit également ce même sourire se dessiner sur la sienne. Il n’aurait su dire pourquoi, mais il ne semblait plus contrôler ses faits et gestes, comme si quelqu’un d’autre agissait à sa place, sans qu’il s’en inquiète toutefois. Soudain, il se vit faire un pas de côté et tourner sur lui-même pour s’écarter de la trajectoire de la hache. Les combats alentours étaient proprement figés, c’était à peine si on voyait les gouttes d’eau tomber. Il laissa l’orque se laisser entraîner par son élan, son bras armé toujours levé, puis il l’abattit sur le crâne protégé de la créature. La lame flamboyante éventra le casque de fer noir du peau-verte aussi facilement que la gorge d’un cochon gras, exposant le peu de cervelle à l’air humide, avant de laisser une profonde entaille sur la nuque et le dos sans protection. Puis soudainement, le temps reprit sa cadence normale et l’orque noir tituba quelques instants avant de s’effondrer près du corps de Johann, la tête tournée sur le côté laissant apercevoir un regard encore saisi par l’incompréhension.

Les jambes de Gaston tressaillirent un instant alors qu’il semblait reprendre le contrôle de ses membres. La pluie venait tout juste de s’arrêter et le vent du Nord chassait enfin les nuages gris du ciel. Le fracas des combats s’était brusquement calmé. Les yeux encore embrumés par l’eau, il regarda là où de furieux grognements, accompagnés du bruit du métal contre le métal, se faisaient encore entendre. Les deux ultimes chevaucheurs de sangliers étaient aux prises avec…

« Un chevalier… » Murmura le paysan dans un souffle. Comme une cascade d’eau fraîche, Gaston se remémora les quelques instants qui venaient de s’écouler. Il avait entendu un cri de guerre, que seul un preux aurait pu rugir, il n’avait donc pas rêvé, un des invincibles chevaliers de la Bretonnie était venu à leur secours. Il remercia immédiatement la Dame dans un prière muette pour le salut qu’elle leur avait accordé.

L’homme ne portait pas de heaume et ses cheveux de jais, que la pluie avait tressés en fines mèches, volaient à chacun de ses moulinets de bras. Son tabard bleu était quelque peu élimé et son armure cabossée au niveau de l’épaule et du genou droit témoignait des combats qu’il avait menés. Son destrier caparaçonné portait les mêmes armoiries que son écu : une fleur de lys d’argent, sans aucun autre signe de reconnaissance de sa famille. Les deux orques se battaient avec rage, leurs longs Kikoup’ frappant sans relâche le chevalier. Mais celui-ci se défendait efficacement contre ses deux adversaires, utilisant tant sa lame que son bouclier pour parer les attaques. Même les montures se mêlaient au combat, le grand et fier cheval bretonnien assénant de puissants coups de sabots, tandis que les sangliers usaient de leurs défenses comme autant de poignards effilés. Le noble semblait pourtant reculer peu à peu devant la pression des peaux-vertes, les lames rouillées ne trouvaient pas encore la faille de sa défense mais elles ne semblaient pas se décourager pour autant et chaque coup était porté avec autant de force que le précédent. Puis le destrier se cabra, faisant voler de la boue, et frappa de son lourd sabot ferré le groin d’un des sangliers. Celui-ci geignit de douleur et se pencha violemment vers l’avant. Son cavalier surpris, écarta bouclier et Kikoup’ à grands moulinets de bras pour tenter de se maintenir en selle. Le chevalier n’en attendait pas tant et porta un puissant coup d’estoc sur le poitrail, alors sans défense, de l’orque. La lame s’engouffra avidement dans la chair, jusqu’aux poumons de la créature. L’orque tomba presque immédiatement sur le sol boueux dans un râle étranglé, du sang bouillonnant de sa blessure. Le dernier chevaucheur jeta un rapide coup d’œil surpris à son comparse agonisant puis réalisa qu’il était à présent seul. Il décida soudainement qu’il avait fait son devoir de guerrier et qu’il était temps pour lui de retrouver le reste de l’armée. Aussi, fit-il faire demi-tour à sa monture écumante qui ne se fit pas prier pour partir au grand galop vers les montagnes. Le chevalier qui retirait à peine son arme de l’autre sanglier n’eut pas le temps de frapper le fuyard. Gaston s’était prudemment rapproché et il put entendre le paladin psalmodier quelque chose :

_ « Ce couard refuse le combat Ma Dame, pardonnez mon geste. » Avait-il marmonné, le paysan aurait pu le jurer sur Shalaya.

Et alors que l’orque avait mis une quinzaine de mètres entre lui et le chevalier, celui-ci se tourna de côté pour prendre de l’élan et lança avec une force prodigieuse son épée dans sa direction. La lame tournoya une seconde dans l’air et pourfendit le peau-verte de part en part. La créature laissa choir arme et bouclier pour porter ses mains à l’acier qui dépassait de son abdomen et tomba à bas de sa monture, cette dernière ne ralentit pas pour autant et continua en direction des sœurs pâles, hors d’atteinte.

Gaston s’approcha lentement du chevalier qui était descendu de cheval, près du cadavre du fuyard, afin de récupérer son épée. La lame dépassait de six pouces de la poitrine sanguinolente de l’orque. Sa mauvaise face montrait encore la surprise de celui qui s’était, un peu trop vite, cru tiré d’affaires. Le noble bretonnien bascula le peau-verte sur le ventre, de son pied avec une expression sévère mais laissant transparaître un dégoût visible. Il se saisit de l’épée à deux mains puis posa son pied gauche sur le cadavre et en dégagea difficilement la lame. Elle était recouverte du sang de sa victime et le chevalier s’accroupit tant bien que mal avec sa lourde armure et déchira un bout de la tunique de l’orque qu’il utilisa pour nettoyer la lame. Une fois terminer, il laissa tomber le morceau de tissu sur le corps inerte et remis son arme au fourreau puis il s’apprêta à remonter à cheval sans même un regard à Gaston, pourtant tout proche de lui.

_ « Messire, je…nous… Comment vous remercier Monseigneur ? » Avait-il risqué sur son ton le plus respectueux, alors que le cavalier se mettait en selle – sa voix tremblait ostensiblement.

Il daigna enfin poser ses yeux sur le paysan dont la vieille tunique était recouverte d’un amalgame de boue et de sang coagulé. Son visage exprimait une sorte d’indignation, il s’apprêta à dire quelque chose mais s’abstînt à la dernière seconde, son expression redevînt grave. Il regarda le groupe des survivants qui s’était rassemblé derrière Gaston. Ce dernier suivit le regard du noble et réalisa que sur la quarantaine de villageois, seule une bonne vingtaine avait survécu à la bataille. Certains étaient soutenus par leurs amis et d’autres portaient leurs mains à leurs blessures. Leurs visages étaient las et l’adrénaline qui était montée pendant le combat avait disparu, aussi la douleur se fit-elle durement ressentir. Gaston lui-même sentit son corps meurtri de courbature et la fatigue s’abattit littéralement sur lui – il tressaillit. Le chevalier mit son cheval au pas et il trotta lentement entre les dépouilles de paysans et de peaux-vertes, unis dans la mort. Puis il tira doucement sur les rênes et le cheval s’immobilisa.

_ « enlevez donc les corps de ces hommes ! Qu’ils reposent en paix, loin de ces abjects monstres puants. » Dit-il d’une voix forte afin d’être entendu du groupe resté près de Gaston. « Vous vous êtes vaillamment battu ! Vos fils et vos femmes peuvent être fiers de vous. Mais ne fêtez pas cette victoire séant. Il vous faut enterrer ces morts puis vous devrez quitter les lieux sans tarder, ce n’était là qu’une mince avant-garde. Soyez en sûr, ils vont revenir. Et autrement plus nombreux. »

A cette annonce, le cœur des villageois se glaça. La lassitude de Gaston redoubla, n’auraient-ils donc pas de repos pour panser leurs blessures et pleurer leurs morts ? Mais il sentit au fond de son âme que le chevalier disait vrai, il leur fallait partir sans délai. Il se tourna vers ses amis et leur dit :

_ « La Dame parle par sa bouche, nous devons faire ce qu’il dit, sans plus tarder. Allons ! Allez chercher des pelles, nous avons des braves à mettre en terre. »

Les paysans s’exécutèrent sans discuter, les femmes du villages allant à leur rencontre certaines bénissant la dame d’avoir épargner leur homme, les autres se ruant en pleurant sur le champ de bataille boueux afin de chercher leur parent. A ce spectacle, le cœur de Gaston se serra, il vit la veuve de Johann se jeter sur la mortelle dépouille de son mari, enlaçant son corps couvert de boue comme si elle pensait le ramener à la vie en le réchauffant en son sein. Le paysan baissa le regard et laissa choir son épée à ses pieds, plus aucune lueur n’éclairait ses tranchants et la lame avait retrouvé toutes ses ébréchures. Il n’entendit pas le pas lent du destrier du paladin qui s’approchait de lui.

_ « Toi, tu me sembles être ce qui se rapproche le plus d’un chef, du moins d’un meneur. Veille donc à ce que tout se fasse au plus vite, partez dès que tombes seront recouvertes. » Ordonna ce dernier sur un ton impérieux que seule la noblesse savait prendre.

Il s’était adressé directement à lui, Gaston n’en revenait pas. Son cœur se gonfla d’orgueil devant l’honneur qui lui était fait.

_ « Monseigneur, puis-je vous demander le nom de notre sauveur ? » S’enquît-il, les yeux rayonnant de fierté, tandis que le chevalier faisait faire demi-tour à sa monture. Gaston vit alors le heaume de l’homme, tout cabossé, accroché à son paquetage.

_ « Mon nom n’a pas la moindre importance. Ce n’est pas moi qu’il faut louer mais notre Déesse. Ne l’oublie jamais, paysan, et ne te détourne pas de son chemin. » Dit-il d’une voix grave d’où la ferveur émanait comme la vapeur d’une source chaude. Puis il commença à s’éloigner lorsqu’il se retourna brusquement vers Gaston.

_« J’oubliais, Brûlez donc les cadavres des orques et de leurs puantes monture. Qu’il n’en reste rien ! »

Puis il regarda fixement les yeux du villageois qui fut parcourut d’un frisson devant ce regard de glace. Et d’une voix qui ne laissait pas de place à une quelconque objection, il lui dit :

_ « Et par la Dame, n’utilisez que du bois mort ! »

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