korelion Posté(e) le 19 janvier 2005 Partager Posté(e) le 19 janvier 2005 (modifié) Aprèe reflexion, je prefère placer un petit message d'avertissement : Le texte qui suit est loin d'être tendre, etmême s'il n'atteint pas le niveau de Enfance d'Imperator ou Escalve de Khaela, il n'en reste pas moins crû et costaud. Si vous ne vous sentez pas en forme, si votre estomac vous remue ou si vous craignez la seule vue du sang, mieux vaut éviter ce qui suit. Peut être ce message est-il exagéré, mais comme on dit, mieux vaut prevenir que guérir.... Ne lisez pas ce qui suit si vous êtes âmes sensible!! Donc, dans le doute, je vous préviens avec vous ne cliquiez plus avant sur la Scroll bar et que vous ne sombriez dans les prémices de la folie destructrice.... bref, je pense en avoir assez marqué pour que ce message occulte le départ du texte (si vous le voulez, vous pouvez encore abandonner le post ici!), et cans plus attendre, je m'envais vous laissez vous aventurer sur les terres de la folie et du desepsoir.... Korelion Avis a ceux qui ont lu le texte auparavant, j'ai modifié l'ordre du texte et remis le texte dans l'ordre chronologique Modifié le 12 décembre 2005 par korelion Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
korelion Posté(e) le 19 janvier 2005 Auteur Partager Posté(e) le 19 janvier 2005 (modifié) Ici se trouve l'intégralité du texte Veille de Deuil Le jardin se faisait sombre au fur et à mesure que la Soleil se couchait dans le lointain. Le pommier de Cathay lançait ses dernières fleurs à l’assaut des brumes automnales qui l’assaillaient. Les fines volutes de vapeur qui s’écoulaient des cieux, portés par le froid ambiant enserraient pétales, protecteurs de la répétition de la vie naturelle qui s’échapperaient de leur enceinte pour s’inscrire dans le cycle perpétuel de la vie. La main froide et blanche approchait lentement des fleurs, comme d’un animal craintif ou fragile. Les gestes, lents et graciles, n’étaient altérés que par le léger frémissement des doigts, étreints par une danse bien involontaire imposée par la Nuit tombante. Mais petit à petit, les phalanges glacées tendaient vers leur but, épousant la forme naturelle des pétales roses sans les toucher, mais en les frôlant presque. Puis, le contact se fit réellement, le frémissement de la fine soie colorée sur les doigts provoquant un léger frisson. « Vois le jour qui s’achève. Il emporte avec lui les dernières chaleurs qui échauffaient encore les fleurs colorées de mon jardin. » La voix mélodieuse s’écoulait des lèvres mi fermées de l’elfe, qui tremblait sous la brise légère et pourtant glacée qui pénétrait sous sa robe de soie fine. La silhouette derrière elle n’osait briser le silence qui venait de s’imposer, de peur de casser en même temps ce moment de rêve. « Pourtant, regarde cette fleur. Elle combat encore le froid du Nord, sans aucun espoir pour elle-même. Toute plante, tout arbre sait qu’il ne peut lutter face au froid imposé par le grand Nord, mais la Nature est ainsi. Elle se battra jusqu’au bout pour prolonger l’espoir, puis mourra pour renaître à nouveau, plus belle et plus grandiose que jamais. » L’elfe se retourna vers la silhouette, masquée par les reflets bleutés de la lune dans les branches du jardin. Autour des deux êtres, le jardin s’endormait paisiblement, frappé par le sommeil traître de la nuit, qui en ce glacial soir d’automne, risquait de le détruire pour un temps. Enfin, la silhouette s’avança, pénétrant sous la lumière crépusculaire de la nuit naissante. Les écailles de Mithril réfléchissaient le bleu de la lune, tandis que la fine cape s’enroulait et se dérobait sous le vent du Nord, formant de sempiternels tourbillons qui hypnotisaient la vue sous les carmines courbures mouvantes. Ses mains abandonnèrent le pommeau d’or ciselé qui les accaparait pour venir se poser sur les bras d’albâtre de l’Elfe devant lui. Les volutes de vapeur qui sortaient de sa bouche tel les flammes expulsées par les dragons de l’Echine de Vaul portaient elle la chaleur de la flamme éternelle qui étreignait et habitait les nobles Asurs. « Vois Luthien, vois cette fleur. Elle va peut être disparaître, mais l’arbre qui l’a engendré restera là aussi longtemps que la Nature lui accordera ses grâces. Si la Nature le veut bien, rien n’est périssable. Certaines choses sont immortelles. » Luthien se retourna, laissant choir la fleur qu’elle tenait au creux de ses paumes, tel un trésor, plus précieux que l’Or et l’Argent. Ses mains embrassèrent celle du soldat, et au contact de ses dernières, se réchauffèrent lentement, diffusant un sentiment bienheureux de bonheur confus. Ses yeux d’azur plongèrent leur regard dans celui du soldat. « Allons Luthien, il nous faut rentrer. Il fait bien assez froid sous ce vent. Rentrons. -Oui, tu as raison. Je n’ai que trop traîné. Mais cela m’a toujours apaisé, et je ne peux m’empêcher d’admirer le jardin. Yvresse me manque terriblement. Quand rentrons nous? La mer semble m’appeler irrésistiblement et ta mission ne saurait être prolongée. -Bientôt mon amour, bientôt. Il ne reste plus qu’à amarrer le vaisseau» La brise s’insinuait en même temps que les deux elfes dans l’intérieur teinté de chaleur du palais, le courant d’air froid s’enroulant le long des tentures rouges, les emmenant et les envolant le long des murs. Le couple s’avançait prestigieusement, emplissant la salle d’une prestance affichée. Ils s’approchèrent de la cheminée d’albâtre, d’où une providentielle chaleur s’élevait des flammes dansantes, voletant vers les mains gelées, arrachant un sourire de bonheur à Luthien. Emergeant telle une ombre muette, Nessa glissa vers sa maîtresse mue par le devoir et la bienveillance. « Dame Luthien, dois je faire préparer votre bain ? » Surpris par l’apparition de Nessa, Luthien retira ses mains de l’âtre, saisissant instinctivement son châle bleuté en un réflexe de protection. « Ha, oui, Nessa, faîtes donc, j’arrive bientôt. » Tandis que sa servante s’esquivait dans les méandres du couloir, la Dame Elfe se tourna vers son galant, apposant sur lui une caresse du regard. « Allons Kaëra, pars donc. Demain, les flots bleus de la Mer nous ramèneront en Ulthuan. -Et nous retrouverons enfin le havre de paix d’Yvresse. Oui, cela ne saurait tarder. Bonne nuit Luthien, que Moraï Heg protège tes songes » Alors que le guerrier s’en allait dans les tintements métalliques si légers et pourtant caractéristiques de l’Ithilmar, Luthien s’approcha de la fenêtre. La bise glaciale du Nord s’abattait magistralement sur la silice fondue aux couleurs de la Citadelle. Du haut de sa chambre, la cour de la forteresse grouillait de soldats portants torches et flambeaux au milieu des ténèbres qui tombaient. Le ballet lumineux ainsi crée s’étendait du port en pierre taillée à l’enceinte de Tir Amroth, formant une mince ligne dorée dans le paysage. Arrimé comme un fragile cocon à sa branche, le fin épervier se laissait engraisser de caisses et d’amphores, fruits du commerce avec les primitives tribus humaines. Ainsi, une ribambelle de provisions et artefacts circulaient, tissus riches et soyeuses côtoyaient des peaux de bêtes et de monstres divers. L’elfe laissa le spectacle au dehors au profit de la chaleur qui s’épandait dans la pièce, agrémentée d’une délicate odeur de parfum de rose. Le bain semblait prêt. Matin de Sombre Journée Au petit matin, Luthien s’éveilla avec les cris d’alarmes des sentinelles, annonçant un grand péril. La fidèle Nessa veillait déjà, une robe bleu pâle à la main. Prestement, la Dame Elfe se fit vêtir et s’élança telle une brise azur dans les méandres des escaliers finement sculptés. Les barreaux de marbres blancs soutenaient le souffle léger de la course de l’Elfe, suivie de près par Nessa. Les deux elfes ne tardèrent pas à arriver dans le salon de la citadelle dans lequel régnait une inquiétude prenante, fixée sur tous les visages. Au centre du dallage d’albâtre mêlé de pourpre, une grande table ciselée d’or avait été disposée. Autour s’affairaient moult soldats et capitaines, ceints d’armures travaillées et décorées. Tous s’inclinèrent à l’arrivée de Luthien. L’un d’eux s’avança immédiatement, un air sombre obscurcissant son visage. Il semblait pris d’une grande inquiétude, ses traits déformés par une peur sans nom, bien loin de la joie simple qui éclairait ses yeux dans le jardin, la veille. « Kaëra, mon tendre, que se passe-t-il ? Les cors d’alarmes ont résonnés et la garde s’active. -Luthien, le temps nous est compté. Les éclaireurs nous ont averti dans la nuit de l’arrivée de Mong Kheis vénérant l’Ennemie. Nos marins ont stoppés l’embarquement et nos miliciens se préparent. Je ne peux me permettre d’assurer ta sécurité, je te laisse sous la protection de Feltha, l’époux de Nessa et de ses Gardes Lions. » L’un des capitaines s’avança, une longue cape de fourrure blanche dépassant d’une de ses épaules. Sa longue hache ornementée heurta le sol tandis qu’il posait genou à terre devant Luthien. Un vague sourire éclaira le visage de Nessa, alors que Luthien retournait son salut au soldat. « Soit Kaëra, promet moi juste une prudence exemplaire. -Je le jure devant Khaine le vengeur. Maintenant, retourne dans ta tour, tu y seras en sécurité. » Luthien s’éloigna alors, suivie de près par Nessa qui jetait d’incessants regards émus vers Feltha. Derrière eux, la mélopée chantante des voix elfiques reprit, enchaînant de violents débats sur la stratégie à adopter, qui passerait malgré tout pour une berceuse enfantine aux oreilles non averties. De retour dans sa chambre, Luthien s’élança vers le balcon et son jardin encore fleuri. Une brume maritime s’avançait vers la Citadelle, portée par une brise gelée. La dame Elfe laissa Feltha placer ses soldats, les lourdes haches des natifs de Chrace tranchant meubles et sol pour mieux se préparer à un éventuel assaut. Elle s’avança vers son rosier noir, sa toute dernière création, son plus beau chef d’œuvre. Malgré le gel précoce de l’automne, malgré l’iode et le sel de la mer, les fleurs ne fanaient pas, étoffant le sinople des feuilles d’un tapis obscur de pétales cendres. Luthien se saisit d’une des fleurs, ses doigts tremblaient sous la peur de la journée qui s’annonçait. Non qu’elle ne doute de leur victoire, de simples humains ne pouvaient rivaliser avec la puissance des Asurs, mais nombres de vies, d’étoiles s’éteindraient dans le firnament en ce jour. Une sombre journée s’avançait sous les pâles rayons du Soleil. Sombre Journée : L'obscurité s'approche... Le long de la plaine verdoyante balayée par les vents salins, l’Ost veillait tandis que la Soleil s’élevait haut dans les Cieux, poursuivant de sa céleste destinée les sombres nuages du Nord. Le long des murailles de pierre taillée, une ligne scintillante de mailles et de heaumes mêlés de plumes voletait dans le cliquetis silencieux de l’Ithilmar s’entrechoquant. Devant elle, une épaisse fumée noirâtre s’étendait, s’épandait telle une plaie souillée dans la vallée menant au contrefort rocher de la falaise. Devant cette muraille de reflets d’acier bleuté, la Citadelle de Tir Amroth, enrobée dans son habit de verdure jaunissant sous les assauts répétés des vents froidis par l’automne protégeait les abîmes et la petite passe à travers la falaise. La mince coupure bordée d’un talus de roc opalin serpentait le long du mur rocailleux, avant de venir s’heurter contre la jetée de bois et ses docks ornementés. Enfin, les rondins d’arbres bruns de la passerelle venaient s’échouer, escortés par un long corridor de bateaux, contre un pic rocheux soutenant une frêle statue d’Isha, ultime recours des marins d’Ulthuan avant d’affronter les tumultueux flots des Sept Mers. Dans son armure d’or, Kaëra contemplait la plaine, sa cape de Lion voletait le long des vents porteurs de biens tristes présages. A travers eux mugissaient les puissants mais redoutables zéphyrs, les huit prophètes du pouvoir que les Asurs maîtrisaient tant, mais qui ne restaient inféodés qu’à leurs obscurs géniteurs et maîtres. Mais en ce jour, l’un de ces terrifiants colporteurs de puissance rugissaient plus furieusement, alimentés par la rage et la colère de milliers d’âmes damnées et serviles, soumises entièrement à un tourbillon de plaisir et d’étreinte. Le noble Asur pouvait sentir le pouvoir de ceux qui vénèrent le Prince Noir, les horribles humains, qui dans leur soif d’ambition, succombaient au même péché auquel ses tristes cousins s’étaient adonnés sous l’égide du sombre Malékith. Le Vil Prince du Plaisir savait si bien conquérir les cœurs des mortels, vulgaires singes velus ou fiers fils d’Asuryan. Loin devant lui, un brouillard malsain faisait écho aux rumeurs aquatiques, empêchant le regard de pénétrer et cachant outrageusement les horreurs qui souillaient Gaya par leur abjecte présence. Mais cela ne pouvait entamer sa détermination. Rejoignant prestement son fidèle Nilarion, il l’enfourcha et se rendit aisément vers ses capitaines, portés par les longues foulées du diligent coursier, filant le long des rangées de soldats et de boucliers. Il ne lui fallut pas longtemps pour passer devant le muret qui protégeait Tir Amroth des horreurs extérieures, sur sa gauche défilait moult couleurs et reflets, ornant boucliers étendards et bannières, alors qu’à sa dextre, le nuage ténébreux s’approchait toujours plus, accompagnés par un triste vent porteurs d’écho maintenant audibles, amenant une lancinante et déroutante mélopée à la gloire de l’Obscur. Mais nul guerrier ne flanchait, résistait aux attraits comme aux appels, chacun, lance à la main fermait les yeux ou priait en silence, opposant une arrogance protectrice aux déchirures sonores qui les agressaient. Kaëra s’enorgueillit de sa garnison. Leur bravoure et leur loyauté sans faille au trône du Phénix leur avait déjà amené récompense et honneur, que ce soit face aux misérables avortons porteurs de barbes ou contre les déchus frères de Naggarythe. Mais en ce triste jour, il leur faudrait une nouvelle fois lutter contre les hérétiques adorateurs des Sombres Dieux, et du plus insidieux d’entre eux, celui qui su faire flancher même les Elfes. Arrivé auprès de ses lieutenants, Kaëra posa pied à terre. Nombres de nobles guerriers siégeaient là, cherchant le meilleur de sauver le plus de vies elfiques dans la victoire. Parmi eux se trouvait le Commodore Theldis, dont l’œil et l’arc acérés firent chuter plus d’une vie dans les abîmes de l’Enfer. Ses fiers habits de soies vertes parsemés de foulard gris portaient gracieusement la marque des Havres de Lothern et de l’Epervier Dalthor, qui devait ramener Kaëra et sa Dame en Yvresse. Non loin de lui, Lenthari et Althar plaisantaient, leurs longues robes cramoisies enveloppant des corps meurtris par les siècles d’études dans le dédale de la Blanche Tour. Althar notamment, s’illustrait par son aspect moribond qui arrachait sans cesse des cris de frayeurs aux servantes de Dame Luthien. Sous l’épais capuchon bordé de runes changeantes, des yeux pernicieux plongeait dans l’âme, scrutant tout mensonge et peur pour mieux les retourner contre son propriétaire. Kaëra avait déjà eut à subir cet interrogatoire secret et silencieux, et seul son prestige et son arrogance le sauvèrent du regard inquisiteur. Seul Lenthari semblait pouvoir s’accommoder des yeux d’Althar, et les deux mages discutaient couramment, riant parfois aux grands éclats. D’où il était, le noble maître de Tir Amroth comprit que la discussion allait bon train sur qui des deux mages lancerait le plus beau sort. Balayant du regard les autres vétérans, il put distinguer le perfide Morthaï, dont le titre de grand prince ne provenait que de longues et subtiles intrigues dont les cours d’Ulthuan semblaient de plus en plus friandes, malgré le désastre de la Déchirure. A ses cotés, l’austère Haut Prince Fildas dont l’armure lumineuse provenait des trésors amassés lors de la Guerre de la Barbe, où il s’illustra par une charge téméraire et pourtant glorieuse de ses compagnons heaumes d’argent contre tout un clan nain sortant de Karak Korgi, dont les ruines dévastées rappelaient à quiconque la puissance sacrée des Asurs. Fendant la foule de seigneurs dispersés, Kaëra se dirigea prestigieusement vers une mince table d’argent, sur laquelle figurait une carte de vélin léger. A son passage, tous se retournèrent et le suivirent, formant un rapide convoi cliquetant et scintillant. Enfin rassemblés, ils entourèrent le Seigneur de la Citadelle de regards, certes inquiet, mais néanmoins confiant. Cela n’était pas pour rassurer Kaëra, dont les dernières nouvelles l’avaient poussés à laisser sa garde de bûcherons chraçois au castel. « Allons, pourquoi tous ces sourires ? -Messire Kaëra, Theldis s’avança pour parler, nos éclaireurs ont pu rallier la ligne, et il semblerait que nous ayons surestimé le danger présent. -Combien ? -Moins de cinq cent d’après mes hommes, annonça Fildas. Et beaucoup en vulgaires tuniques de bêtes sauvages. Nous les broierons sans souci. » Il n’en fallut pas plus pour embraser le regard de Kaëra. « Commandeur Fildas ! Les nôtres croyaient eux aussi que nul nain ne pourrait pénétrer Tor Alessi. Voyez où trône la couronne désormais. J’exige plus de méfiance, les humains n’ont beau être que de stupides animaux, ils n’en restent pas moins des bêtes féroces aux combats, surtout ceux qui se sont tournés vers les ténèbres. » Un froid traversa l’assemblée, les regards joyeux se figèrent et un silence glacial s’installa. Le regard de glace de leur seigneur suffit à calmer l’ardeur des plus aguerris. Reprenant enfin la main sur son conseil de guerre, Kaëra laissa s’écouler une longue minute, avant de reprendre : « Passons maintenant aux ordres de combats. Combien sommes nous ? Où les miliciens sont-ils disposés ? Je veux que les archers soient impérativement fournis en carquois et que les balistes attendent mon ordre pour tirer. » Sombre Journée : Les Ténèbres sont proches... Longue était l’attente. Face aux yeux fiers mais néanmoins inquiets des soldats de Tir Amroth, une épaisse nasse brumeuse et poussiéreuse renvoyait des échos obscènes, signes fiévreux d’une maladie gangrenée propagée depuis le Pôle et son ancien Portail. Au centre de ses troupes, monté sur son fier destrier et protégé par un double rideau de valeureux nobles elfes, Kaëra scrutait sa ligne. Le mur millénaire qui ceignait la Citadelle n’avait jamais été pénétré sans autorisation, et ce n’était pas ces méprisables animaux passés sous le joug de Slaneesh qui aurait raison de la puissance elfique. Sur sa droite s’élevaient les Monts Lanis, leurs sombres bois résonnaient des cris rauques des terribles fauves de Chrace. Les féroces Lions Blancs, plus ou moins domptés et maîtrisés par ses dresseurs. De la forêt s’élevait aussi des aboiements sauvages et malsains, sans nul doute de redoutables bêtes drainés par les Nordiques. La Nature allait encore lutter contre ceux qui avait quitté sa voie pour la mutation et les combats entres les nobles fauves d’albâtres et les abominables rejetons de Slaneesh serait sûrement sans pitié et bestial. En lisière des bois, cachés par les ombres menaçantes des arbres, un peloton d’exécution n’attendait qu’un ordre pour faire pleuvoir la mort sur les ennemis des Asurs. Les sophistiquées balistes côtoyaient les archers, dans une sérénité propre aux porteurs de Mort. Puis, à partir du mur s’étendaient en une fine bande argentée les soldats de Theldis, mélangé hétéroclite de lances, de haches et d’arcs, dont les prouesses tant maritimes que terrestre imposaient le respect. Le noble Commodore leva d’ailleurs son épée en salut à Kaëra. Au centre, ceints par les gardes de Theldis et ses propres cavaliers, les guerriers de Tir Amroth, nombreux et entraînés, connaissant parfaitement les moindres recoins du mur de défense. Malgré sa faible hauteur, cet astucieux mélange de briques et de marbre blanc laissait place en de multiples endroits à de fines cavités. Leur agencement semblait aléatoire, mais pour avoir lui-même mené les entraînements de ses troupes, Kaëra savait à quel point il était facile de voir cette muraille sommaire se couvrir d’échardes mortelles et acérées, juste avant le contact avec l’ennemi, la pente douce et la faible hauteur du parapet invitant les fous qui oseraient s’en prendre à Tir Amroth à escalader et venir récolter une mort méritée. Mené par le mage Lenthari, ses soldats sauraient repousser les vagues meurtrières qui s’abattraient sur eux. Enfin, sur sa gauche, caché derrière une partie du mur d’enceinte volontairement laissé sans défense apparente, Morthaï et Althar restaient hors de vue avec les plus valeureux guerriers que pouvaient compter la citadelle. Moult vétérans et guerriers aguerris, preuxs cavaliers et soldats de Chrace. Une marée de haches et de lances, prêtes à se déchaîner sur l’océan de fureur qui lui faisait face. Kaëra lança un dernier regard sur la plaine. Le brouillard chaotique s’étendait, s’épandait dans la plaine. Seul un petit point lumineux précédait la sombre fureur sanguinaire. Le regard de Kaëra fut d’ailleurs attiré par cet éclat en mouvement, extrêmement rapide d’ailleurs. Il ne tarda pas à devenir visible et l’on pouvait enfin reconnaître le Prince Fildas. L’allure rapide de son coursier ne tarda pas à le mener à Kaëra. « Mon seigneur, les nouvelles sont mauvaises. » Le ton était très visiblement inquiet « Qu’est ce Fildas ? -Les éclaireurs se sont trompés, Sire, ils sont nombreux, très nombreux. -Combien exactement ? -Des milliers Sire Kaëra, des milliers. » Même le masque impassiblement hautain figé sur son visage ne pouvait masquer la peur imprimée dans l’esprit de Kaëra. Sombre Journée : Et le Sang coulera, Abbreuvant les Limbes de son Eclat La plaine s’emplissait des cris barbares et sataniques, auquel le silence fruste et hautain des elfes faisait écho. Les vertes étendues se noircissaient de corps et d’armes, noyées par une marée humaine sans vergogne. Cet amas indescriptible de chair, d’acier et de magie finit par franchir une frontière invisible, mais dont la violation déchaînait la mort et le carnage. Ainsi en était il, les nordiques s’étaient avancés à portée de tir efficace, et le châtiment ne tarda pas sous la forme d’un cri sibyllin échappé des lèvres de Kaëra. Aussitôt, un nuage de bois et d’empennage blanc s’empara du ciel et le parcourut avant de s’écraser sur les chairs exposées, les pointes d’acier trempé lacérant les peaux, tranchant les muscles, arrachant des cris de douleur teintés de plaisir. Une deuxième salve suivit puis une troisième. Le ciel n’était plus que zèbres de flèches et de traits, d’énormes nuées d’oiseaux de proies aiguisées qui s’élançait du mur pour replonger vers la marée chaotique. Mais même ce bombardement intensif ne pouvait entraver l’océan de haine et de fureur qui poursuivait inlassablement son avancée, avalant le terrain le séparant du mur de défense. Déjà, l’on pouvait sentir l’intelligence supérieure qui parvenait à contrôler cet amas gigantesque. En effet, un petit groupe de cavaliers légers s’élança vers la partie d’enceinte laissée sans protection visible. Kaëra en sourit intérieurement. Ainsi l’ennemi semblait rusé, suffisamment en tout cas pour ne pas tomber dans ce piège grossier. L’esprit joueur du Prince Elfe fut piqué et intéressé. Amusé, Kaëra fit transmettre l’ordre à Morthaï et Althar d’attendre que les cavaliers arrivent à portée pour les abattre, mais de surtout ne pas se montrer. Avec un peu de chance, cela forcerait les Nordiques à se scinder en deux groupes. Une menace visible est une chose, ne pas savoir quel est le péril en est une autre. Du haut de son jardin, Dame Luthien pouvait voir l’étendue de l’Horreur qui s’abattait sur Tir Amroth. La poussière soulevée par le passage de cette marée gigantesque s’élevait en un tourbillon ocre qui masquait l’horizon. Au fond de son cœur, une voix glaciale proférait l’inéluctable vérité. Il n’y avait aucune issue pour les Asurs. Dans la plaine, les elfes attendaient stoïquement le combat. Ceux dont le regard était le plus affûté parvenaient à voir les yeux des humains pervertis. Curieusement, les maraudeurs restèrent groupés, préférant ignorer la menace qui avait imposé le silence sur les méprisables cavaliers légers. Cela fit sourire Kaëra. Quelle regrettable erreur que de laisser ainsi une puissante menace sur son flanc. Rassuré sur les médiocres capacités stratégiques des Mong Keys, il fit suivre ses cavaliers. L’heure était venue de préparer l’attaque. Alors même que les maraudeurs approchaient du mur, n’en étaient plus qu’à quelques mètres, l’élite elfique, mené par Kaëra, montée sur ses purs sangs racés s’avançait vers les portes. Au dernier moment, lorsque les fous audacieux se seront empalés sur le hérisson de lance, il sortirait et s’élancerait dans les rangs des hérétiques, alors que Morthaï et Althar lanceraient les vétérans sur le flanc. La victoire des Asurs serait complète. Luthien fut rejointe par Nessa. Enfermées sur le haut de la Tour, elles pouvaient contempler toute l’étendue des sarcasmes du Destin. Car maintenant, la poussière était tombée et non loin derrière la première vague, une horde métallique galopait, s’apprêtant à écraser toute résistance. Mais cela, cette terrible menace était cachée aux yeux des guerriers elfes. La Mort marchait derrière cette marée inhumaine, dont le seul dessein était de broyer Tir Amroth. Et au vu des forces en jeu, la Mort n’aurait nul mal à y arriver. Le fracas des combats s’élevait de la plaine, le bruit des épées s’entrechoquant, agressant les armures. L’acier fin et délicat contre la perfidie de l’Entropie, La maîtrise des sens contre l’hédonisme total. La Terre était jonchée par les corps des maraudeurs transpercés lors de l’impact contre le mur, tandis que les derniers nordiques étaient balayés par les charges dévastatrices des cavaliers de Kaëra et des vétérans de Morthaï. Déjà, les guerriers de Theldis s’élançaient sur les traces des pillards en fuite, bientôt imités par les lanciers de Tir Amroth et la cavalerie. La folie sanguinaire qui s’emparait de leurs âmes les menaient droit dans la plaine baignée de sang. Mais en pleine course, une sombre rumeur, sourde et pleine de menaces fit s’arrêter les troupes elfes. Tous tentaient de percer le brouillard mystique qui engobait maintenant les derniers fuyards. A cent mètres devant les premiers elfes en effet, une brume rosâtre absorbait le flux des Nordiques et exaltait un bruit sourd et grave. Un air grave s’imprima sur les visages des commandeurs, alors que ceux-ci reconnaissaient maintenant la cause de cette stupeur. Ce bruit, ce rythme entraînant, régulier répétitif au milieu duquel perçaient par moment d’étranges mélopées de déchéances. Le bruit du fer sur le sol. Ainsi, transperçant le voile mystique qui l’avait jusque là caché, un tourbillon de métal et de chevaux s’élança, avalant sans problèmes les mètres entre lui et ses victimes. Puis vint le choc, brutal et violent. Abasourdis et pétrifiés par la mélopée infernale, les elfes ne pouvaient lutter. Ils furent tout d’abord balayés et broyés par cette vague impressionnante de colère et de rage. Mais l’honneur fut plus fort, et le courage leur revint. Le sang coula, les lances fragiles s’écrasaient contre les plastrons de fer maudit, les sabots pulvérisaient les crânes, les explosant de terreur. A gauche, les vétérans de la noble race elfique n’étaient plus que l’ombre d’eux même, surclassés par la brutalité des chevaliers chaotiques. Althar menait les restes de l’élite, son épée, courte mais sophistiquée virevoltant dans les chairs, trouvant sans cesse les failles des armures, alors que de son baton s’échappait des torrents de puissance, brulant les êtres maudits et terrorisant les bêtes. A ses cotés, Morthaï démentait les rumeurs selon lesquelles seules les intrigues l’avaient mené à sa place de prince, sa longue hallebarde ripait contre les armures ornées de macabres trophées, mais lorsqu’une faille se présentait, la lame tranchait et arrachait les têtes. Sur la droite, vétérans des combats marins, les guerriers de Theldis parvinrent tout de même à reprendre le dessus, mais les pertes s’accumulaient, et là où un cavalier nordique tombait, dix abominations démoniaques prenaient sa place, tandis que chaque elfe tombé était une lourde perte. Mais les valeureux gardes maritimes ne faillissaient pas à leur réputation de droiture. Theldis exécutait une danse de Mort des plus efficaces, sa lourde épée, réputée enchantée renvoyait moult démons dans le Warp, rendant ainsi courage à ses hommes. Mais il ne fallut guère longtemps avant que le nombre des créatures surnaturelles ne les submerge. Au centre, Kaëra s’inquiétait. Cela n’aurait pas, n’aurait jamais du avoir lieu. Nombres d’elfes mourraient par sa faute et la situation empirait sans cesse. Protégé par ses cavaliers, il s’élança vers Theldis pour lui porter soutien, prenant la tête de la flèche argentée des nobles cavaliers. Il ne sentit pas la hache lui lacérer l’épaule. Tout ce qu’il vit était le sol, se rapprochant dangereusement. La chute fut violente, et raviva la douleur, déclenchant un sursaut d’orgueil. Kaëra peina pour se remettre sur pieds, mais une fois debout, il dégaina son épée. De son épaule droite s’écoulait un filet écarlate, glissant le long du bras, passant sous la fine cotte de maille pour venir s’épandre sur la tunique blanche. De son seul bras valide, il lança son épée en direction des ombres qui s’agitaient devant lui. Il n’entendait pas ses lieutenants hurler à l’aide, ni Theldis ordonner la retraite. Il ne se rendit pas compte qu’on le remettait tant bien que mal sur son coursier. L’obscurité le saisissait. Le vent de panique s’étendit, la retraite se transformant en fuite désespérée. Déjà, le mage Lenthari avait ordonné le recul jusqu’au mur, Bientôt, Althar fut forcer d’en faire autant. Mais il ne s’en irait pas sans lutter. La rage le submergea, et puisant dans ses plus profondes ressources et dans les terribles vents de pouvoir, il laissa sa colère se matérialiser, foudroyant tous les humains alentours. Puis il tomba à genoux, satisfait, un air dément sur le visage. Le mage se releva, fier de lui. En se retournant, son regard changea, se teinta d’une surprise sans nom. Face à lui, le Commandeur Morthaï. Mais dans les yeux du Prince, il y avait cet éclat rosé imperceptible, un plaisir malin qui lui clouait un sourire des plus sadiques. Althar baissa les yeux, son regard glissant sur la fine armure de Mithril orné d’Or et de Jade. Les manches de mailles protégeaient un bras puissant, qui tenait fermement la hallebarde à l’horizontale, plantée dans le cœur d’Althar. Abasourdi, le mage elfe s’effondra. Le plaisir malsain qu’inspirait la mort d’Althar à Morthaï le fit partir d’un rire obscur, qui n’était pas le sien. Encore sous l’emprise du sortilège, il laissa son arme à terre, et s’avança vers la horde de démons slaneeshi. « Me voici, leur cria-t-il, venez donc jouer avec moi » En se retournant vers lui, les démonettes lui lancèrent un regard sadique empli de malice. Le « jeu » allait durer longtemps. Lorsqu’il se réveilla, la sueur teintée de douleur lui arracha un gémissement. Au tangage, il se sentit être sur un bateau. Fou de colère, la tête pleine d’un sentiment d’horreur, Kaëra s’élança sur le pont, autant qu’il le put avec son bras outrageusement blessé. Arrivé à l’air libre, ses pires craintes furent confirmées. S’étendaient devant lui blessés et infirmes. L’odeur rance du sang et de la mort se mêlait au milieu de ces demis cadavres qu’avaient été les gardes de Theldis. Les cottes de mailles percées et détruites jonchaient le sol, recouvrant par endroit des lambeaux d’étendards colorés. Le commandeur Theldis s’approcha vers le Prince. « Prince Kaëra, les pertes sont lourdes. -Qu’en est il des soldats de Morthaï? De la milice de Tir Amroth ? » Un regard sombre et plein de sous entendu passa dans les yeux du capitaine. « Désolé messire, nous n’avons pu tenir le mur une fois ralliés là bas. Et, il hésita, une note de pitié dans sa voix, nous n’avons pas vu ni eu le temps d’attendre les autres Commandeurs. -La citadelle…. ? » Theldis n’eut pas la force de lui répondre, la chose était trop lourde à annoncer. Il se contenta d’un geste en direction de la pointe effilée, dont l’ancien étendard d’albâtre et de pourpre avait été remplacé par un horrible trophée à l’honneur de Slannesh. Theldis se racla la gorge, ce qu’il devait annoncer l’épouvantait. « Je crains messire, qu’il n’ait fait des prisonniers. » Le cri de douleur qui s’échappait de la gorge de Kaëra n’eut pour seul écho que son poing rageur lancé vers la citadelle. Sombre Journée : le Sang nourrit la Terre Le gant de cuir parcourait amoureusement le fil, amassant le sang encore chaud qui formait de petites volutes de vapeur, distordant l’air empli des humeurs de la mort et de l’agonie. Le sang s’accumulait sur le gant, entachant le brun profond du cuir. Maintenant, les doigts s’approchaient de l’estoc, s’arrêtant quelque peu sur la pointe. Puis la lame retourna dans le chaud fourreau qui lui assurait repos et sérénité après chaque bataille. Il posa un genou à terre, devant le dernier ennemi qu’il avait affronté. Le sang s’écoulait encore à gros bouillons de la blessure, inondant la gorge d’un flot vermeil. D’un geste langoureux, il passa la main dans le liquide, puis, lentement et précautionneusement, il le porta à sa bouche, savourant chaque instant. Une goutte vint lui échapper, venant s’écraser de tout son long sur la plaque d’armure fissurée qui lui couvrait la jambe. La petite parcelle de liquide se rassembla dans un creux de l’armure, puis vint glisser doucement vers le centre de la fissure, attirée par la pente douce de l’inclinaison de l’armure, mais retenue par les aspérités rugueuses du métal noir. Le spectacle de cette infime goutte de sang le fascina, le plongeant dans un état extatique. Le mélange de ce sang fluide avec sa chair roussie par les flammes semblait hypnotisant, comme un rêve fabuleux qui ne voudrait pas prendre fin, qui transporte dans un pays de songes et de voluptés. Mais le rêve toucha à sa fin, emportant avec lui les joies du guerrier. Celui-ci dégaina alors une petite dague, écorchée et barbelée. Il la porta à sa main gauche, qui la saisit fermement et délicatement, tandis que sa main droite courait sur les pointes et pics qui la composaient. Puis, les doigts se portèrent sur la tunique du guerrier à ses pieds. Les couleurs pourpres et blanches qui l’ornaient commençaient à se mêler à la terre, la boue et le sang. La main se resserra sur le cou, prenant prise subtilement dans un coin du col. Puis, d’un geste ferme et vigoureux, le corps fut hissé jusqu’à hauteur d’yeux. Il plongea son regard dans les yeux globuleux et inexpressifs, y cherchant une étincelle de vie ou de défi. Ses yeux noirs et haineux parcourant les pupilles bleues noires, dont la flamme éternelle qui les illuminait habituellement avait disparu, ne laissant plus qu’abîmes et destruction. Désormais, plus rien ne parcourait le corps, hormis les quelques dernières gouttes de sang qui s’écoulaient sur la tunique, venant former des larmes rouges autour de la rose noire. Même le bras frêle qui portait le bouclier doré n’accomplissait plus sa besogne, pendant lamentablement le long du corps encore tiède et inerte. De dédain, il laissa lourdement chuter le corps qui s’écrasa au sol tel un pantin désarticulé. Il porta son regard sur la file de prisonnier qui s’écoulait lentement vers le Nord, entravés les uns aux autres. Un d’entre eux attira son attention. Il se releva prestement, plus rapidement que l’on n’aurait pu l’imaginer pour un homme blessé engoncé dans une lourde armure. Il s’avança vers son destrier qu’il enfourcha aisément. L’homme et l’animal ne firent plus qu’un, la robe d’ébène de l’un répondant à la sombre armure du maître, unis tous deux dans le métal de leurs armures. Le corps unique s’élança, franchissait aisément le champ de bataille, jonglant entre les pierres jetées à bas et les corps des morts, franchissant les murs de fumées noires qui s’élevaient des bûchers et des feux de la tour. La colonne de prisonniers avançait lentement, courbée par le chagrin et les fouets. Les prisonniers, entravés les uns aux autres, progressaient difficilement. Ceux qui tombaient de fatigue finissaient à terre, les jambes coupées pour éviter d’avoir à défaire les chaînes. Aucun de ceux présent ne prêta attention à l’ombre noire qui s’approchait. Le guerrier s’approcha de la file, puis se mit au niveau d’un groupe de prisonnier, les suivants sur quelques mètres tout en les observant profondément. L’un des maîtres fouets s’aperçut de la présence du guerrier, et s’inclina respectueusement devant lui. Le colosse en armure noire arrêta son destrier, et d’un cri, ordonna que les prisonniers en fassent autant. Ceux qui ne comprirent pas immédiatement l’appel furent fouettés à outrance, pour le plus grand bonheur des maîtres, faisant large étal de leur sadisme. Le guerrier, tira son épée au clair : « Ca, ça et ça dans mon convoi personnel ». Fit-il en pointant son épée en direction de trois prisonniers. « Et j’abattrais celui qui s’avise de toucher à cette marchandise, est-ce bien clair ? » Puis, tournant bride, il se retourna vers les ruines. Une oriflamme en feu flottait désormais sur le fier castel de Tir Amroth, lançant des appels désespérés vers le dernier bateau qui partait au loin. Le guerrier porta son épée aux Cieux en signe de défi. Sur le frêle esquif, un poing tendu lui fit écho. {B]Sombre Journée, au coucher du Soleil[/b] A l’intérieur de la chariote de fortune, les corps des trois prisonniers se laissaient aller à l’abandon. Ereintés et meurtris, aucun d’eux n’osait lutter contre les mouvements violents et continuels que leur imposait le sol dur et irrégulier. L’un d’entre eux trouva néanmoins de relever la tête. Autour de lui, ses deux compagnons gisaient, quasi morts. Son regard fiévreux se porta ensuite sur le chariot qui les emmenait vers un endroit inconnu, un avenir incertain et une lente agonie. Autour d’eux, une cour de serpents et d’animaux distordus courait le long des poutres de bois noir qui constituait leur transport, des démons infernaux luttant contre de vils scorpions venimeux, de terribles couleuvres s’étendant le long des flancs d’un chien sauvage. Sur les montants, diverses armes et trophées macabres ornant des boucliers empreint d’une couleur rose pâle terriblement attirante. Sur chaque écu, le même symbole obscène revenait, tel une mélopée fracassante, entourée ici par des lambeaux de peaux arrachés à même le corps, sur un autre, des ferrures dorées s’enlaçaient en une rune maléfique. Au dessus d’eux, le ciel leur était masqué par un lourd voile mauve qui ne laissait passer que de brûlants rayons de soleil à travers quelques trous et déchirures. Un bruit violent vint le tirer son observation. Une ombre imposante écrasa le prisonnier elfe de sa noirceur. Ses yeux fatigués se plissèrent pour tenter de pénétrer l’oppression qui l’étouffait. Au dessus de l’un des corps qui peuplaient son carrosse, comme il aimait à l’appeler, le guerrier sourit intérieurement, des flammes exultèrent dans ses yeux, dansant au rythme de son sadisme. Son armure noire s’articula autour de son corps, tandis qu’il s’abaissait vers l’elfe qui tentait vainement de percer le regard de feu du guerrier. Un cahot le secoua, le forçant à s’accroupir dans le chariot. Posant genoux à terre, il se plaça face au soleil, exposant les runes diaboliques de son armure ornementée au soleil. Un rictus mauvais traversa son visage, invisible à l’elfe derrière le lourd heaume noir qui recouvrait sa tête. Autour d’eux, les deux autres prisonniers ne réagissaient pas, trop meurtris pour bouger. Le gant de cuir du guerrier s’approcha lentement du cou de l’elfe, sans se brusquer pour mieux profiter de l’instant. L’elfe voyait à présent. Le guerrier tendait sa main vers lui. N’écoutant que son instinct, la main de l’elfe se lança à la ceinture du guerrier, saisit aisément le manche de la dague et se fendit en direction de la gorge de son adversaire. Le métal de l’arme crissa sur l’armure, rongeant le noir acier de ses barbèles hérissées, éclatant en milles échines de feu noir, projetant autour du cou du guerrier de mortelles échardes sombres. Quelques unes s’élancèrent vers l’elfe prisonnier, transperçant ses chairs, laissant un mince filet de sang vermeil s’écouler le long de son bras. Certaines des épines métalliques s’infiltrèrent dans les failles de l’armure, arrachant un profond râle de bonheur au guerrier. Les yeux flamboyants du guerrier s’allumèrent de la flamme de l’extase sous la douleur des fragments de la lame qui pénétrait en lui, lacérant la peau. Une profonde folie meurtrière montait en lui, sous l’effet de la douleur et de la souffrance. Sa main s’élança vers la gorge de l’elfe et se hissant avec une aisance déconcertante, il souleva le corps de son prisonnier. Dans le chariot, l’un des prisonniers se retourna. Son visage masqué par l’ombre de la tenture auparavant apparut au jour lorsqu’elle voulut se jeter contre leur persécuteur, mais sa compagne la retint d’un bras ferme et décidé. « Ne fais pas ça ! Nul ne peut le sauver désormais. -Je le dois pourtant, susurra Nessa -Ce sera pure folie. Prie Asuryan pour son âme. C’est la seule chose qui puisse encore être sauvé.» Le guerrier portait l’elfe à bout de bras. Ses doigts enserraient sa gorge, sentant chacun des battements de cœur, de plus en plus lents et imperceptibles. La sensation qui le saisissant faisait contre écho au decrescendo du rythme de l’elfe, la mélopée porteuse de vie se noyait en tentant de passer au travers du piège formé par la serre puissante du guerrier, s’écoulant de moins en moins bien, luttant pour accomplir son rôle. La flamme au fond des yeux de l’Asur s’étouffait au même rythme que le battement. Les deux mains de l’elfe empoignaient le gant de cuir, la fragilité de leur prise était compensée par l’effort inhumain qu’appliquaient les doigts sur le cuir, les articulations blanchissant sous la contrainte. Plus la poigne de fer se resserrait, plus les mains, fines et pâles luttaient pour tenter de repousser la marée insidieuse qui bloquait le souffle de vie. L’elfe suffoquait, ses efforts s’avéraient vains. Mais il ne lâchait rien, il lançait ses dernières forces dans la bataille. Même s’il se savait perdu, son instinct ne pouvait se résoudre à abandonner. Le guerrier profitait du moment, s’efforçant de contenir la rage combative qui lui hurlait de pousser la pression sur le maigre cou. Mais son esprit réclamait cette sensation de toute puissance, ce moment béni où la vie d’un homme ne tenait plus qu’à un fil, fil qu’il possédait dans la main, et qu’un simple geste de sa part pouvait faire rompre. Tel un équilibriste, il lui fallait lutter pour ne pas tomber trop vite et perdre ce sentiment d’extase, refréner l’instinct au profit de l’esprit. Et en profiter pour prier son Dieu, dont la célébration ne pouvait être mieux accomplis que dans ces moments là. Dans sa tête, les sentiments vrillaient le guerrier, le portait en une félicité qui lui fallait refréner pour pouvoir mieux en profiter encore. Un craquement sonore se répercuta dans la chariote, craquement plus répugnant par son sens que par son bruit. Un dernier râle s’exhuma de l’elfe, auquel les cris de douleur de ses compagnes d’agonie firent écho, repris par le hurlement de satisfaction inhumain qui s’échappa du guerrier. Il resta ainsi plusieurs secondes, comme pour ne pas rompre l’enchantement dont il semblait bénéficier et se nourrir. Puis, quand les cris de souffrance se furent tus, quand le corps sans vie eut fini de tomber sur le chariot pour reprendre son rythme ballotant d’auparavant, il se retourna vers les deux femmes en pleurs. Encore sous le charme de la mort de l’elfe, le guerrier sembla hypnotisé par les robes pastels constellées de boue et de cendres qui se chevauchaient, s’entremêlaient en un tourbillon de couleurs et de bras alors que la plus jeune des elfes, Nessa s’était jetée dans les bras de l’autre, ses cheveux d’or recouvrant la robe azur qui l’étreignait pour mieux la protéger. L’étincelle de sauvagerie dans les yeux du guerrier s’affaiblissait, laissant place à un rictus carnassier que nul ne pouvait observer. Une pensée lugubre à l’esprit, il quitta le chariot, laissant les deux femmes elfes à leur douleur. Suite de Sombre Journée, au coucher du soleil Luthien caressa lentement les cheveux d’or de Nessa. La mort d’un Elfe était toujours un évènement douloureux, mais si celui-ci était l’être aimé, aucun mot ou geste ne pouvait traduire la souffrance qui pouvait saisir l’Asur. Une fine et délicate brume attristée apparaissait aux contour de ses yeux, enveloppant le bleu ceint de nacre d’une mer de compassion et de regrets. Petit à petit, les sanglots irréguliers et discontinus qui s’emparaient de l’Elfe autrefois radieuse projetaient le mince cerceau d’eau vers l’extérieur, cherchant à repousser la tristesse humide alors que son esprit luttait pour les garder, éviter qu’elles ne s’en aillent. Les larmes finirent par se laisser guider par la peau, s’écoulant maintenant le long des joues blafardes, blanchies par la peur. Contre elle, Nessa n’osait ni ne pouvait se retenir, évacuant à chaudes larmes la souffrance qui la possédait. Ses doigts se crispaient sur la robe de soie pastel de Luthien, cherchant un maigre réconfort dans la douleur de ses articulations. Une idée fixe commençait à l’imprégner, étreignant son âme comme les bras de Luthien contre elle. Ses yeux se replongèrent sur les menues tâches de sang éparpillées sur le sol, vite recouvertes par les immondices vivantes qui hantaient la carriole. Les démons se plantaient sans peur contre les échardes métalliques qui parsemaient le sol, derniers vestiges de la flamme d’Asur qui s’était éteinte devant elle. La haine la submergea, emplissant son cœur de noirs sentiments, d’envie de violence et de colère. Au nom du panthéon entier, le serviteur des Dieux Noirs payera pour la mort de son amant. Sur son destrier, le guerrier en armure noire portait d’une main ferme le corps de l’elfe. L’allure rapide et sournoise de la bête chevauchée lui fit se frayer un chemin dans le train de prisonniers. Certains portaient encore les cottes de plates métalliques et silencieuses qui les avaient protégés dans la bataille. Mais les petites lamelles de Mithril si étincelantes et brillantes auparavant rougeoyaient maintenant sous les tâches de sang brunies par la coagulation, leur frottement régulier entravé par les monceaux de terres et de chairs projetées. Passant auprès de l’un d’entre eux, le guerrier lui décocha un grand coup de gantelet dans le visage, lacérant la peau fragile de l’elfe sous les lames d’acier qui protégeaient sa main. Un sourire sadique le submergea alors que l’Asur lui lançait un regard des plus noirs. Le guerrier s’éloigna et jeta le corps inanimé de sa victime à travers les tentures ocre et mauve qui camouflaient l’un des chariots. Les runes obscènes apposées sur les tissus écorchaient les yeux, et nul prisonnier ne pouvait voir le corps de leur défunt camarade voler dans les voiles sombres, arrachant l’un d’entre eux et exposant à la Soleil un chevalet sombre cerné de fines volutes d’air brûlant. « Seigneur Mokthar, les éclaireurs indiquent une fumée au Nord » Le guerrier se retourna vers le soldat qui l’avait interpellé, son regard s’embrasa sous la colère. « Bien, soldat, fais mener les vétérans à l’avant-garde. » Dans la masse informe et grouillante de prisonniers, un elfe en manteau sombre s’approchant de son camarade mutilé par le gantelet d’acier. Vérifiant que nul ne pouvait l’observer, il posa sa main sur la blessure et murmura d’inaudibles paroles. Instantanément, les griffures douloureuses s’évanouirent, laissant de nouveau place à la beauté du visage elfique. « Merci Lenthari » Sombre journée : la Nuit s'avance avant le Crépuscule Devant lui, le cavalier peinait à distinguer quoique ce soit dans l'épais brouillard qui avalait la plaine. Une aura malsaine avait saisie le soleil, et nul rayon ne transperçait ces profondes ténèbres. Comme si la nuit s'était levée en cette fin de journée, marchant dans le monde encore lumineux, précédée d'une aura de folie. Le coeur néanmoins endurci du Nordique se glaça à cette pensée. Plissant les yeux, il scrutait l'horizon à la recherche du moindre indice pouvant renseigner sur la cause de nuage de poussière. Une série de points zigzagant, à la démarche erratique attira son attention. Quelques minutes plus tard, les points sombres n'en étaient plus, dévoilant à son regard leur corps poilus et décharnés, maintenus en l'air par de grandes ailes membraneuses. La terreur saisit le coeur du cavalier, qui fit faire volte-face à sa monture et la lança au triple galop en direction des siens. La peur volante qui le poursuivait gagnait du terrain peu à peu, alors même que sa monture lâchait prise, freinée par la fatigue et la crainte. Au dessus de lui, une ombre passa, l'engouffrant sous les ténèbres. Puis, les Ténèbres s'abattirent sur lui. Au devant de la horde, les meilleurs guerriers de Slannesh s’avançaient, arborant fièrement leur cicatrices et trophées de guerre. L'épais nuage maléfique qui s'élevait face à eux ne les inquiétait pas, pas plus que le cadavre déchiqueté de leur éclaireur jonché sur le sol, qu'ils dépassèrent sans même un regard. Devant eux, le soleil apparaissait tel une ombre flottante au ras des crêtes montagneuses lointaines, masqué par la tempête surnaturelle dans les Cieux. A leur tête se tenait Mokthar, Champion du Prince Noir, Fléau de Tir Amroth. Son armure de jais vibrait d'une énergie malsaine, cadeau de Slaneesh à son favori, tandis que des volutes de vapeur émanaient des divers orifices apparaissant dans le sombre métal. Au dessus d'un buste de plate percé de multiples crevasses et fissures, une cagoule de cuir couverte de mailles obstruait son visage, cachant ses traits de la lumière. Seuls deux abîmes rosâtres luisaient sous ce masque de ténèbres. Son regard de mort parcourait la plaine face à lui, tandis qu'il arrêta sa monture. De sa main gauche, il tenait d'une main nue mais ferme les rênes barbelées de son destrier qui lui arrachaient perpétuellement un fin filet de sang vermeil. De l'autre main, ceinte d'un gant de cuir, il se raccrochait fermement à son épée, liée à elle par plus qu'un simple lien matériel. La lame d'acier polie brûlait intérieurement d'un feu maudit, illuminant et faisant danser les ombres des pics et aspérités de l'armure de Mokthar. Sa monture elle même n'était que le reflet de son maître, sombre et cruelle. Couverte intégralement d'une robe de plaques de métal noir, jointes les unes aux autres par de fines alliances d'or. Une délicate cotte de maille ceignait son cou, alors qu'une gargouille d'acier noir venait orner son front, couvrant telle la cagoule le visage de son maître, la tête de l'équidé. Ainsi se tenait Mokthar face à la marée de nuages de poussière qui semblait vouloir s'abattre sur lui et les siens. De ses yeux de braise, il aperçut une dizaine d'ombres avançant dans les cieux, en bravant les vents qui fuyaient le mur de nuages. Impassible, il plissa les yeux, et forçant sa vue aiguisée par des années de service au service du Plaisir, il les distingua enfin. Un simple mot sortit de dessous le voile sombre qui obscurcissait sa tête. "Vampires" Au devant des guerriers adorateurs de Slaneesh, camouflée par d’épaisses volutes de sables et de poussières s’avançait une masse indistincte d’os et de crânes, de boucliers fracassées et de loups sauvages. Chacun d’entre eux paraissait vieux de multiples millénaires, mais tous avançaient, menés par une implacable volonté. Au centre de cette marée de morts, des squelettes engoncés dans de lourdes armures de style impérial paradaient de manière saccadée. A leur tête, protégée par une garde prétorienne qui avait fait ses preuves jusque dans la mort, escortée de spectres hurlants et de démons déments, une femme à la pâle beauté surnaturelle se délectait de la situation. Abritée de la lueur du jour par la tempête qu’elle dirigeait d’une main de fer, elle menait ses troupes en avant, désireuse de se repaître du sang des mortels. Les plis de sa robe ondulait sous le vent qu’elle déchaînait contre l’astre lumineux, tandis que son fin visage gracile souriait sadiquement au spectacle que sa vue, aiguisée par le sang corrompu qui coulait dans ses veines. De longues lignes de guerriers assoiffés de sang, pour certains le torse nu, exposant à ses yeux morts leurs macabres cicatrices. Levant les mains comme pour saluer les Dieux, celle qui s’appelait Katarina dans une autre vie partit d’un rire sans joie ni âme, mais dont les accents sonnaient comme une menace toute-puissante à la horde face à elle. A l’arrière, dans la colonne de prisonniers, un Elfe s’agitait. Noyé dans la foule de ses compagnons de sorts, Lenthari s’accroupit afin de se soustraire à l’attention des quelques gardes laissés parmi la cohorte de corps loqueteux qui constituait les rares survivants de Tir Amroth. Il jeta un rapide coup d’œil autour de lui. Nombres de ses camarades avaient perçus son attention et formait un rempart aux yeux des gardiens. Puis, ses paupières vinrent se fermer sur les yeux bleu pâle. Modifié le 12 décembre 2005 par korelion Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wilheim Von Carstein Posté(e) le 19 janvier 2005 Partager Posté(e) le 19 janvier 2005 Salut à toi, et bien dis donc, il va falloir que je m'y remette, moi... parce que tu as limite l'air de vouloir finir mon histoire à ma place (je savais que j'aurais dû mettre un copyright sur cette rose d'or je le savais ) Pour un texte fait "à la va vite", c'est plus que correct. Je n'ai pas relevé de fautes (il faut dire que je ne cherche pas trop non plus). Sinon, un bon fond, pas très clair mais comme ça sent le flash-back c'est normal (et même rassurant), un vocabulaire maîtrisé, une énonciation claire et précise de l'action. Que du bon, quoi. J'hésite quand même quand à la nature du guerrier. Le fait qu'il semble vouloir donner le baiser de sang à l'elfe (je suppose que c'est un elfe, du moins) en ferait un vampire mais les vampires ne font généralement pas de prisonniers. En bref, je veux une suite pour tirer tout ça au clair!! A+ Wilheim Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
korelion Posté(e) le 20 janvier 2005 Auteur Partager Posté(e) le 20 janvier 2005 parce que tu as limite l'air de vouloir finir mon histoire à ma place (je savais que j'aurais dû mettre un copyright sur cette rose d'or je le savais ) Oups, croyais que c'était en argent ! Bon,ben j'édite.... J'hésite quand même quand à la nature du guerrier. Le fait qu'il semble vouloir donner le baiser de sang à l'elfe (je suppose que c'est un elfe, du moins) en ferait un vampire mais les vampires ne font généralement pas de prisonniers. Hum, pas franchement un baiser de sang qu'il veut lui donner (ou alors j'ignorais que les vampires avaient besoin d'une dague pour ce faire...) Mais tu as raison, les vampires ne font pas de prisonniers( à lalimite, des provisions, mais pas de prisonniers ) Donc, CQFD... En bref, je veux une suite pour tirer tout ça au clair!! C'est prévu, mais avant de dévoiler le passé, il me faut éclaircir le futur.... Korelion, toute ressemblance avec mon blason serait purement fortuite ... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Inxi-Huinzi Posté(e) le 20 janvier 2005 Partager Posté(e) le 20 janvier 2005 (modifié) Et bien, et bien ! Bon, je pense que c'est un très bon début ! On peut même dire qu'on est totalement immergé dans ton monde. On ne sait pas la nature exacte de ton guerrier mais je peux te dire que les suppositions y vont de bon train dans mon esprit. Sinon, c'est pas trop mal sur le fond. C'est bien sadique ce qu'il fait mais ca parait presque normal avec la manière dont tu le racontes Le coté horreurest moins présent de ce fait. C'est pas trop choquant meme Bref, j'en viens finalement à la forme où je n'ai pas de critiques a formuler. Tout est bon ( dans le cochon ) alors continues pour la suite. Bien sur, je t'interdis de te debarasser de ton autre texte. Tu vas pas faire comme faisait des gens a une epoque ? ( Je post plus beaucoup de monde repond alors j'en refais un nouveau ) Allez suite, pour les deux ! @+ -= Inxi =- Modifié le 20 janvier 2005 par Inxi-Huinzi Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
korelion Posté(e) le 20 janvier 2005 Auteur Partager Posté(e) le 20 janvier 2005 les suppositions y vont de bon train dans mon esprit. Je vous rrapèle que vous pouvez quitter le jeu et partir avec les gains du premier palier, ou alors utilisez un Joker... Bien sur, je t'interdis de te debarasser de ton autre texte. Désolé, je suis super tordu, mais, je te renvoie à ça : C'est prévu, mais avant de dévoiler le passé, il me faut éclaircir le futur.... Korelion, adepte de Tzeentch (un peu...) Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wilheim Von Carstein Posté(e) le 20 janvier 2005 Partager Posté(e) le 20 janvier 2005 J'hésite quand même quand à la nature du guerrier. Le fait qu'il semble vouloir donner le baiser de sang à l'elfe (je suppose que c'est un elfe, du moins) en ferait un vampire mais les vampires ne font généralement pas de prisonniers. Oups, autant pour moi, après une relecture plus attentive du texte, je me suis rendu compte que le guerrier ne s'écorchait pas la main sur sa dague, contrairement à ce qu'il m'avait semblé au départ. Désolé donc. Oups, croyais que c'était en argent ! Hem... en fait c'est une rose d'or et d'argent Cette deuxième lecture, plus attentive, m'a d'ailleurs fait remarquer quelques petites choses : les pointes et pics qui la parcourait je verrais plutôt "les pointes et les pics qui la composaient" pour éviter une répétition avec le "courait" précédent. venant formé venant former il laissa chuter le corps lourdement bon, je pinaille mais je pense quand même que "il laissa lourdement chuter le corps" sonnerait mieux uni tous deux dans le métal de leurs armures "uniS tous deux dans le métal de leur armure" : ils sont deux à être unis mais n'ont à priori qu'une seule armure chacun. Bon, ça reste quand même du détail mais la perfection est à portée de main, autant la saisir A+ Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Velanir Posté(e) le 23 janvier 2005 Partager Posté(e) le 23 janvier 2005 (modifié) Pour commencer, une remarque sur la forme : Les prisonniers, entravés les uns aux autres la file de prisonniers qui s’écoulait lentement vers le Nord, entravés les uns aux autres Cette répétition me semble assez inutile, d’autant plus qu’elle intervient dans deux paragraphes à la suite, donc on s’en souvient encore bien. Si tout de même tu veux insister dessus, essaie peut-être de trouver une formule légèrement différente. Autre chose dans la deuxième phrase: tu fais une apposition au pluriel (les prisonniers qui sont entravés les uns aux autres) à un nom au singulier (la file). Ca me parait bizarre, mais tout le monde n'y est peut-être pas sensible. A part ces petites choses, je trouve la forme très bien, surtout pour un texte écrit à la va-vite, comme tu l’as dis toi-même. Pour le fond, il est vrai que j’ai déjà vu bien pire niveau cruauté, là il s’agit déjà d’un cadavre, de plus d’un cadavre d’un personnage que l’on ne connaît pas (mais que l’on apprendra peut-être à connaître dans son passé, qui sait ?). J’aurais tendance à penser que ce guerrier mystérieux avait peut-être une raison personnelle pour se repaître ainsi de sa mort… mais il se peut que je me trompe et que son agissement soit purement gratuit, auquel cas ce serait bien plus cruel de sa part. Personnellement je suis aussi généralement beaucoup plus touchée par une torture psychique, ce qui explique le paragraphe précédent, je ne veux pas dire que je reste insensible à l’horreur que tu arrives très bien à faire passer. Et après tout, un petit avertissement pour les âmes plus sensibles ne peut jamais faire de mal. J’aime particulièrement les deux dernières phrases : Le guerrier porta son épée aux Cieux en signe de défi.Sur le frêle esquif, un poing tendu lui fit écho. Bravo pour maintenir ainsi le suspens ! Au final, tu as réussi à faire une introduction assez accrochante, d’autant plus que moi aussi j’hésite beaucoup quant à la nature du guerrier. Velanir, qui attend impatiemment la suite Modifié le 23 janvier 2005 par Velanir Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Caladai49 Posté(e) le 23 janvier 2005 Partager Posté(e) le 23 janvier 2005 Pour une esquisse, c'est plutôt pas mal, même plus que pas mal . Le texte est très bien écrit, et tu utilises un vocabulaire très adapté pour faire passer ce que tu veux faire passer, c'est à dire, ici, le dégoût, l'horreur de la souffrance. Reste à savoir pourquoi tu insiste sur cela, mais ce n'est qu'un introduction . Caladai49 qui a du temps ce week-end... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Erdraug Posté(e) le 24 janvier 2005 Partager Posté(e) le 24 janvier 2005 et bien mon cher Korelion, tu nous mets en place une intrigue solide. j'ai le sentiment que le guerrier n'est pas si important que ça en ce sens qu'il ne forme que l'anti-héros du texte. j'ai le sentiment que toute l'intrigue se concentre sur le poing levé depuis l'esquif, finissant le passage en beauté (je crois d'ailleurs que tu as remarqué que j'aimais ce genre de fin de p**e!). la forme est sinon bonne et structurée. le début est un peu cafouillé mais vu le niveau de la suite, on sent que c'est juste pour perdre le lecteur parmi l'horreur. c'est bien joué. donc, en atendant la suite Erdraug Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
korelion Posté(e) le 31 janvier 2005 Auteur Partager Posté(e) le 31 janvier 2005 (modifié) Merci à tous. Voici la suite... Veille de Deuil Le jardin se faisait sombre au fur et à mesure que la Soleil se couchait dans le lointain. Le pommier de Cathay lançait ses dernières fleurs à l’assaut des brumes automnales qui l’assaillaient. Les fines volutes de vapeur qui s’écoulaient des cieux, portés par le froid ambiant enserraient pétales, protecteurs de la répétition de la vie naturelle qui s’échapperaient de leur enceinte pour s’inscrire dans le cycle perpétuel de la vie. La main froide et blanche approchait lentement des fleurs, comme d’un animal craintif ou fragile. Les gestes, lents et graciles, n’étaient altérés que par le léger frémissement des doigts, étreints par une danse bien involontaire imposée par la Nuit tombante. Mais petit à petit, les phalanges glacées tendaient vers leur but, épousant la forme naturelle des pétales roses sans les toucher, mais en les frôlant presque. Puis, le contact se fit réellement, le frémissement de la fine soie colorée sur les doigts provoquant un léger frisson. « Vois le jour qui s’achève. Il emporte avec lui les dernières chaleurs qui échauffaient encore les fleurs colorées de mon jardin. » La voix mélodieuse s’écoulait des lèvres mi fermées de l’elfe, qui tremblait sous la brise légère et pourtant glacée qui pénétrait sous sa robe de soie fine. La silhouette derrière elle n’osait briser le silence qui venait de s’imposer, de peur de casser en même temps ce moment de rêve. « Pourtant, regarde cette fleur. Elle combat encore le froid du Nord, sans aucun espoir pour elle-même. Toute plante, tout arbre sait qu’il ne peut lutter face au froid imposé par le grand Nord, mais la Nature est ainsi. Elle se battra jusqu’au bout pour prolonger l’espoir, puis mourra pour renaître à nouveau, plus belle et plus grandiose que jamais. » L’elfe se retourna vers la silhouette, masquée par les reflets bleutés de la lune dans les branches du jardin. Autour des deux êtres, le jardin s’endormait paisiblement, frappé par le sommeil traître de la nuit, qui en ce glacial soir d’automne, risquait de le détruire pour un temps. Enfin, la silhouette s’avança, pénétrant sous la lumière crépusculaire de la nuit naissante. Les écailles de Mithril réfléchissaient le bleu de la lune, tandis que la fine cape s’enroulait et se dérobait sous le vent du Nord, formant de sempiternels tourbillons qui hypnotisaient la vue sous les carmines courbures mouvantes. Ses mains abandonnèrent le pommeau d’or ciselé qui les accaparait pour venir se poser sur les bras d’albâtre de l’Elfe devant lui. Les volutes de vapeur qui sortaient de sa bouche tel les flammes expulsées par les dragons de l’Echine de Vaul portaient elle la chaleur de la flamme éternelle qui étreignait et habitait les nobles Asurs. « Vois Luthien, vois cette fleur. Elle va peut être disparaître, mais l’arbre qui l’a engendré restera là aussi longtemps que la Nature lui accordera ses grâces. Si la Nature le veut bien, rien n’est périssable. Certaines choses sont immortelles. » Luthien se retourna, laissant choir la fleur qu’elle tenait au creux de ses paumes, tel un trésor, plus précieux que l’Or et l’Argent. Ses mains embrassèrent celle du soldat, et au contact de ses dernières, se réchauffèrent lentement, diffusant un sentiment bienheureux de bonheur confus. Ses yeux d’azur plongèrent leur regard dans celui du soldat. « Allons Luthien, il nous faut rentrer. Il fait bien assez froid sous ce vent. Rentrons. -Oui, tu as raison. Je n’ai que trop traîné. Mais cela m’a toujours apaisé, et je ne peux m’empêcher d’admirer le jardin. Yvresse me manque terriblement. Quand rentrons nous? La mer semble m’appeler irrésistiblement et ta mission ne saurait être prolongée. -Bientôt mon amour, bientôt. Il ne reste plus qu’à amarrer le vaisseau» Modifié le 27 février 2005 par korelion Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Inxi-Huinzi Posté(e) le 31 janvier 2005 Partager Posté(e) le 31 janvier 2005 Elle se battra jusqu’au bout pour prolonger l’espoir, puis mourra pour renaître à nouveau, plus belle et plus grandiose que jamais. , c'est beau :'( Bon, j'ai pas vraiment de remarques à faire sur ce passage ! En fait, à part faire de joli description, je vois pas trop l'interet ( je caricature bien sur ) Bon, bah rien à dire sinon plus long, beaucoup plus long ! @+ -= Inxi =- Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
korelion Posté(e) le 3 février 2005 Auteur Partager Posté(e) le 3 février 2005 (modifié) Bon, j'ai pas vraiment de remarques à faire sur ce passage ! En fait, à part faire de joli description, je vois pas trop l'interet Ne t'inquiète pas, chaque mot à son sens, mais je ne lacherais rien avant d'avoir fini certaines choses. :'( Bon, ben plus long je sais pas si ça le sera, mais en tout cas, voici la suite.... Sombre Journée, au coucher du Soleil A l’intérieur de la chariote de fortune, les corps des trois prisonniers se laissaient aller à l’abandon. Ereintés et meurtris, aucun d’eux n’osait lutter contre les mouvements violents et continuels que leur imposait le sol dur et irrégulier. L’un d’entre eux trouva néanmoins de relever la tête. Autour de lui, ses deux compagnons gisaient, quasi morts. Son regard fiévreux se porta ensuite sur le chariot qui les emmenait vers un endroit inconnu, un avenir incertain et une lente agonie. Autour d’eux, une cour de serpents et d’animaux distordus courait le long des poutres de bois noir qui constituait leur transport, des démons infernaux luttant contre de vils scorpions venimeux, de terribles couleuvres s’étendant le long des flancs d’un chien sauvage. Sur les montants, diverses armes et trophées macabres ornant des boucliers empreint d’une couleur rose pâle terriblement attirante. Sur chaque écu, le même symbole obscène revenait, tel une mélopée fracassante, entourée ici par des lambeaux de peaux arrachés à même le corps, sur un autre, des ferrures dorées s’enlaçaient en une rune maléfique. Au dessus d’eux, le ciel leur était masqué par un lourd voile mauve qui ne laissait passer que de brûlants rayons de soleil à travers quelques trous et déchirures. Un bruit violent vint le tirer son observation. Une ombre imposante écrasa le prisonnier elfe de sa noirceur. Ses yeux fatigués se plissèrent pour tenter de pénétrer l’oppression qui l’étouffait. Au dessus de l’un des corps qui peuplaient son carrosse, comme il aimait à l’appeler, le guerrier sourit intérieurement, des flammes exultèrent dans ses yeux, dansant au rythme de son sadisme. Son armure noire s’articula autour de son corps, tandis qu’il s’abaissait vers l’elfe qui tentait vainement de percer le regard de feu du guerrier. Un cahot le secoua, le forçant à s’accroupir dans le chariot. Posant genoux à terre, il se plaça face au soleil, exposant les runes diaboliques de son armure ornementée au soleil. Un rictus mauvais traversa son visage, invisible à l’elfe derrière le lourd heaume noir qui recouvrait sa tête. Autour d’eux, les deux autres prisonniers ne réagissaient pas, trop meurtris pour bouger. Le gant de cuir du guerrier s’approcha lentement du cou de l’elfe, sans se brusquer pour mieux profiter de l’instant. L’elfe voyait à présent. Le guerrier tendait sa main vers lui. N’écoutant que son instinct, la main de l’elfe se lança à la ceinture du guerrier, saisit aisément le manche de la dague et se fendit en direction de la gorge de son adversaire. Le métal de l’arme crissa sur l’armure, rongeant le noir acier de ses barbèles hérissées, éclatant en milles échines de feu noir, projetant autour du cou du guerrier de mortelles échardes sombres. Quelques unes s’élancèrent vers l’elfe prisonnier, transperçant ses chairs, laissant un mince filet de sang vermeil s’écouler le long de son bras. Certaines des épines métalliques s’infiltrèrent dans les failles de l’armure, arrachant un profond râle de bonheur au guerrier. Les yeux flamboyants du guerrier s’allumèrent de la flamme de l’extase sous la douleur des fragments de la lame qui pénétrait en lui, lacérant la peau. Une profonde folie meurtrière montait en lui, sous l’effet de la douleur et de la souffrance. Sa main s’élança vers la gorge de l’elfe et se hissant avec une aisance déconcertante, il souleva le corps de son prisonnier. Dans le chariot, l’un des prisonniers se retourna. Son visage masqué par l’ombre de la tenture auparavant apparut au jour lorsqu’elle voulut se jeter contre leur persécuteur, mais sa compagne la retint d’un bras ferme et décidé. « Ne fais pas ça ! Nul ne peut le sauver désormais. -Je le dois pourtant, susurra Nessa -Ce sera pure folie. Prie Asuryan pour son âme. C’est la seule chose qui puisse encore être sauvé.» Le guerrier portait l’elfe à bout de bras. Ses doigts enserraient sa gorge, sentant chacun des battements de cœur, de plus en plus lents et imperceptibles. La sensation qui le saisissant faisait contre écho au decrescendo du rythme de l’elfe, la mélopée porteuse de vie se noyait en tentant de passer au travers du piège formé par la serre puissante du guerrier, s’écoulant de moins en moins bien, luttant pour accomplir son rôle. La flamme au fond des yeux de l’Asur s’étouffait au même rythme que le battement. Les deux mains de l’elfe empoignaient le gant de cuir, la fragilité de leur prise était compensée par l’effort inhumain qu’appliquaient les doigts sur le cuir, les articulations blanchissant sous la contrainte. Plus la poigne de fer se resserrait, plus les mains, fines et pâles luttaient pour tenter de repousser la marée insidieuse qui bloquait le souffle de vie. L’elfe suffoquait, ses efforts s’avéraient vains. Mais il ne lâchait rien, il lançait ses dernières forces dans la bataille. Même s’il se savait perdu, son instinct ne pouvait se résoudre à abandonner. Le guerrier profitait du moment, s’efforçant de contenir la rage combative qui lui hurlait de pousser la pression sur le maigre cou. Mais son esprit réclamait cette sensation de toute puissance, ce moment béni où la vie d’un homme ne tenait plus qu’à un fil, fil qu’il possédait dans la main, et qu’un simple geste de sa part pouvait faire rompre. Tel un équilibriste, il lui fallait lutter pour ne pas tomber trop vite et perdre ce sentiment d’extase, refréner l’instinct au profit de l’esprit. Et en profiter pour prier son Dieu, dont la célébration ne pouvait être mieux accomplis que dans ces moments là. Dans sa tête, les sentiments vrillaient le guerrier, le portait en une félicité qui lui fallait refréner pour pouvoir mieux en profiter encore. Un craquement sonore se répercuta dans la chariote, craquement plus répugnant par son sens que par son bruit. Un dernier râle s’exhuma de l’elfe, auquel les cris de douleur de ses compagnes d’agonie firent écho, repris par le hurlement de satisfaction inhumain qui s’échappa du guerrier. Il resta ainsi plusieurs secondes, comme pour ne pas rompre l’enchantement dont il semblait bénéficier et se nourrir. Puis, quand les cris de souffrance se furent tus, quand le corps sans vie eut fini de tomber sur le chariot pour reprendre son rythme ballotant d’auparavant, il se retourna vers les deux femmes en pleurs. Encore sous le charme de la mort de l’elfe, le guerrier sembla hypnotisé par les robes pastels constellées de boue et de cendres qui se chevauchaient, s’entremêlaient en un tourbillon de couleurs et de bras alors que la plus jeune des elfes, Nessa s’était jetée dans les bras de l’autre, ses cheveux d’or recouvrant la robe azur qui l’étreignait pour mieux la protéger. L’étincelle de sauvagerie dans les yeux du guerrier s’affaiblissait, laissant place à un rictus carnassier que nul ne pouvait observer. Une pensée lugubre à l’esprit, il quitta le chariot, laissant les deux femmes elfes à leur douleur. Bonne lecture et a+ Korelion ps : Oui, je sais, le style de Whileim von Carstein m'a beaucoup inspiré (pour ceux qui l'ont lu, les autres, allez donc lire Dernier Regard ça vaut le détour! ) Donc désolé Whil', j'ai un peu pompé le style, mais commeon dit, ça prouve que c'est excellent! Modifié le 27 février 2005 par korelion Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Inxi-Huinzi Posté(e) le 4 février 2005 Partager Posté(e) le 4 février 2005 Bien ! Ca te reussit l'inspiration ! Au moins, tu lacheras pas le texte Il faudrait que chacun puisse trouver son inspiration, comme ca, on aurait plus de retour dans la section :'( Mais stop la polémique, je suis là pour commenter ! Bien pas de faute, j'espere que c'est parce que tu t'es bien relu et que c'est pas du a la chance ! Donc c'est pas mal et à continuer ( si c'est du a une relecture ) Bon pour le fond, cette scene de torture est bien racontée, j'ai bien aimé ! On ressent presque le meme plaisir que le guerrier ! Donc c'est bien écris Donc je veux une suite ! Plus vite @+ -= Inxi =- Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Erdraug Posté(e) le 8 février 2005 Partager Posté(e) le 8 février 2005 une belle alternance de point de vue un passage sur deux histoire de perdre le lecteur, ce n'est pas très gentil ça! enfin, quoi qu'il en soit, ta maîtrise du verbe prend toute sa splendeur par ce changement de point de vue et la poésie du s"econd passage rend encore plus affreux le dernier. la seule chose que tu risques est de te perdre entre les différents points de vue. Il va maintenant falloir relier le tout, bon courage à bientôt Erdraug, qui veut la suite Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Linuath Posté(e) le 8 février 2005 Partager Posté(e) le 8 février 2005 alors là Korelion, tu me laisses pantois ! je suis tombé sous le charme de ton texte. vocabulaire, syntaxe, grammaire maîtrisés les descriptions sont tout simplement magnifiques et certains passages relèvent de la poésie pure ! l'intrigue est plus que prenante, on a envie que d'une chose, de dévorer la page suivante (enfin façon de parler) ! du coup, je te serai gré de nous pondre une suite dans les plus brefs délais! (pas comme moi quoi ) Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
korelion Posté(e) le 9 février 2005 Auteur Partager Posté(e) le 9 février 2005 (modifié) Suite de Sombre Journée, au coucher du soleil Luthien caressa lentement les cheveux d’or de Nessa. La mort d’un Elfe était toujours un évènement douloureux, mais si celui-ci était l’être aimé, aucun mot ou geste ne pouvait traduire la souffrance qui pouvait saisir l’Asur. Une fine et délicate brume attristée apparaissait aux contour de ses yeux, enveloppant le bleu ceint de nacre d’une mer de compassion et de regrets. Petit à petit, les sanglots irréguliers et discontinus qui s’emparaient de l’Elfe autrefois radieuse projetaient le mince cerceau d’eau vers l’extérieur, cherchant à repousser la tristesse humide alors que son esprit luttait pour les garder, éviter qu’elles ne s’en aillent. Les larmes finirent par se laisser guider par la peau, s’écoulant maintenant le long des joues blafardes, blanchies par la peur. Contre elle, Nessa n’osait ni ne pouvait se retenir, évacuant à chaudes larmes la souffrance qui la possédait. Ses doigts se crispaient sur la robe de soie pastel de Luthien, cherchant un maigre réconfort dans la douleur de ses articulations. Une idée fixe commençait à l’imprégner, étreignant son âme comme les bras de Luthien contre elle. Ses yeux se replongèrent sur les menues tâches de sang éparpillées sur le sol, vite recouvertes par les immondices vivantes qui hantaient la carriole. Les démons se plantaient sans peur contre les échardes métalliques qui parsemaient le sol, derniers vestiges de la flamme d’Asur qui s’était éteinte devant elle. La haine la submergea, emplissant son cœur de noirs sentiments, d’envie de violence et de colère. Au nom du panthéon entier, le serviteur des Dieux Noirs payera pour la mort de son amant. Sur son destrier, le guerrier en armure noire portait d’une main ferme le corps de l’elfe. L’allure rapide et sournoise de la bête chevauchée lui fit se frayer un chemin dans le train de prisonniers. Certains portaient encore les cottes de plates métalliques et silencieuses qui les avaient protégés dans la bataille. Mais les petites lamelles de Mithril si étincelantes et brillantes auparavant rougeoyaient maintenant sous les tâches de sang brunies par la coagulation, leur frottement régulier entravé par les monceaux de terres et de chairs projetées. Passant auprès de l’un d’entre eux, le guerrier lui décocha un grand coup de gantelet dans le visage, lacérant la peau fragile de l’elfe sous les lames d’acier qui protégeaient sa main. Un sourire sadique le submergea alors que l’Asur lui lançait un regard des plus noirs. Le guerrier s’éloigna et jeta le corps inanimé de sa victime à travers les tentures ocre et mauve qui camouflaient l’un des chariots. Les runes obscènes apposées sur les tissus écorchaient les yeux, et nul prisonnier ne pouvait voir le corps de leur défunt camarade voler dans les voiles sombres, arrachant l’un d’entre eux et exposant à la Soleil un chevalet sombre cerné de fines volutes d’air brûlant. « Seigneur Mokthar, les éclaireurs indiquent une fumée au Nord » Le guerrier se retourna vers le soldat qui l’avait interpellé, son regard s’embrasa sous la colère. « Bien, soldat, fais mener les vétérans à l’avant-garde. » Dans la masse informe et grouillante de prisonniers, un elfe en manteau sombre s’approchant de son camarade mutilé par le gantelet d’acier. Vérifiant que nul ne pouvait l’observer, il posa sa main sur la blessure et murmura d’inaudibles paroles. Instantanément, les griffures douloureuses s’évanouirent, laissant de nouveau place à la beauté du visage elfique. « Merci Lenthari » Voilaà, A+, bonne nuit a tous et bonne lecture, si vous êtes encore debout Modifié le 27 février 2005 par korelion Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Erdraug Posté(e) le 10 février 2005 Partager Posté(e) le 10 février 2005 je suis encore sous le choc de la fin de ton passage. Cet elfe en cape noire est des plus intrigants et j'ai hâte de voir ce qu'il va se passer, d'autant plus qu'une bataille semble se profiler à l'horizon. il n'y a rien à dire, ton intrigue est prenante. Par contre, même si la poésie du début est poignante, je la trouve un peu confuse par moment. on a du mal à discerner les deux elfes en vie, ce qui est dommage. j'aime cette façon d'écrire (je l'utilise d'ailleurs également) mais il faut faire attention de ne pas s'embrouiller. voilà, à bientôt Erdraug Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Linuath Posté(e) le 10 février 2005 Partager Posté(e) le 10 février 2005 encore une très bon passage, faudrait penser à cesser d'être aussi doué hein ! par contre... la taille de la suite... hum hum... légèrement atrophiée Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Inxi-Huinzi Posté(e) le 10 février 2005 Partager Posté(e) le 10 février 2005 Mais tu les écris sur un postit ? Je me moque, je sais c'est facile ! Mais bon quand on a rien a dire, on fait ce que l'on peut ! Bref ... Forme, elle est bien, les descriptions sont vraiment bien faites et nous y plonges à la perfection ! Bref, l'ambiance est au rendez vous L'elfe mysterieux donne aussi un nouvel aspect mysterieux a ton texte ! En fait, y a pleins de trucs a penser et a relier malgré le debut du texte et ca c'est @llez suite @+ -= Inxi =- Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wilheim Von Carstein Posté(e) le 16 février 2005 Partager Posté(e) le 16 février 2005 Mais c'est pas possible ça! Il suffit que je tourne le dos cinq minutes pour que tu aies le toupet de me piquer mon style et de l'améliorer bien au dela de ce qu'il est en plus. Tout ça pour dire que ces deux passages sont de purs bijoux : leur contenu scintille tel un énigmatique diamant aux reflets multiples et changeants, dignes du Maître des Destin lui même et cette pierre est elle même sertie dans une fine bague de Mithril gravées des runes délicates de la poésie de tes mots. Bref : Par contre, tes attirances perverses pour Slaanesh (perceptibles également dans Tan Ath si je ne m'abuse) vont bientôt m'obliger à prendre des mesures drastiques : ne m'oblige pas à monter une armée de Répurgateurs pour venir chercher mes Rats et mes machabés qui trainent chez toi A+ Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
korelion Posté(e) le 16 février 2005 Auteur Partager Posté(e) le 16 février 2005 ais c'est pas possible ça! Il suffit que je tourne le dos cinq minutes pour que tu aies le toupet de me piquer mon style et de l'améliorer bien au dela de ce qu'il est en plus. Mort de rire ! Et ça : Tout ça pour dire que ces deux passages sont de purs bijoux : leur contenu scintille tel un énigmatique diamant aux reflets multiples et changeants, dignes du Maître des Destin lui même et cette pierre est elle même sertie dans une fine bague de Mithril gravées des runes délicates de la poésie de tes mots. C'est quoi alors? Bon, ben oui, je dois avouer que j'ai voulu faire un peu pareil, et y'a apas diore, le jeune (enfin, plus vieux, mais bon...) Padawan n'a pas (et loin s'en faut!) attteint le niveua du Maître... Bref, merci bien pour le compliment, venant de toi, ça vaut lourd! Mais tu les écris sur un postit Heu pas du tout compris ce que tu voulais dire là? tu peux préciser Par contre, tes attirances perverses pour Slaanesh (perceptibles également dans Tan Ath si je ne m'abuse) Ne t'inquiète pas, si tu relis attentivement le dernier passage (notamment sur le nuage de fumée.... ) tu comprendras vite ce qui adviendra des Slaneeshis... Korelion, voleur de Copyrigth de pseudo.... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
korelion Posté(e) le 18 février 2005 Auteur Partager Posté(e) le 18 février 2005 (modifié) Allez, je suis dans un bon jour, et je pars pour une semaine, alors une petite suite comme demandé! Les Songes Insinueux La brise s’insinuait en même temps que les deux elfes dans l’intérieur teinté de chaleur du palais, le courant d’air froid s’enroulant le long des tentures rouges, les emmenant et les envolant le long des murs. Le couple s’avançait prestigieusement, emplissant la salle d’une prestance affichée. Ils s’approchèrent de la cheminée d’albâtre, d’où une providentielle chaleur s’élevait des flammes dansantes, voletant vers les mains gelées, arrachant un sourire de bonheur à Luthien. Emergeant telle une ombre muette, Nessa glissa vers sa maîtresse mue par le devoir et la bienveillance. « Dame Luthien, dois je faire préparer votre bain ? » Surpris par l’apparition de Nessa, Luthien retira ses mains de l’âtre, saisissant instinctivement son châle bleuté en un réflexe de protection. « Ha, oui, Nessa, faîtes donc, j’arrive bientôt. » Tandis que sa servante s’esquivait dans les méandres du couloir, la Dame Elfe se tourna vers son galant, apposant sur lui une caresse du regard. « Allons Kaëra, pars donc. Demain, les flots bleus de la Mer nous ramèneront en Ulthuan. -Et nous retrouverons enfin le havre de paix d’Yvresse. Oui, cela ne saurait tarder. Bonne nuit Luthien, que Moraï Heg protège tes songes » Alors que le guerrier s’en allait dans les tintements métalliques si légers et pourtant caractéristiques de l’Ithilmar, Luthien s’approcha de la fenêtre. La bise glaciale du Nord s’abattait magistralement sur la silice fondue aux couleurs de la Citadelle. Du haut de sa chambre, la cour de la forteresse grouillait de soldats portants torches et flambeaux au milieu des ténèbres qui tombaient. Le ballet lumineux ainsi crée s’étendait du port en pierre taillée à l’enceinte de Tir Amroth, formant une mince ligne dorée dans le paysage. Arrimé comme un fragile cocon à sa branche, le fin épervier se laissait engraisser de caisses et d’amphores, fruits du commerce avec les primitives tribus humaines. Ainsi, une ribambelle de provisions et artefacts circulaient, tissus riches et soyeuses côtoyaient des peaux de bêtes et de monstres divers. L’elfe laissa le spectacle au dehors au profit de la chaleur qui s’épandait dans la pièce, agrémentée d’une délicate odeur de parfum de rose. Le bain semblait prêt. « Luthien » L’appel n’était guère plus audible qu’un murmure, mais le prénom prononcé avait fait vaciller la chambre et son univers. Elle se retourna, cherchant une cause à ce trouble de l’ordre des choses. « Luthien » Cette fois-ci, le nom semblait prononcé avec plus de vigueur dans la voix, comme un cri de détresse secouant les murs, les laissant prendre une inclinaison douteuse alors que les meubles se distordaient sous l’effet du cri déchirant. « Luthien, réveillez vous ! » La dame Elfe sursauta. Les cris n’étaient donc que ceux de Nessa, et la vue de sa servante apeurée au milieu du chariot démoniaque arracha un cri de panique à Luthien. « Par Asuryan le Tout Puissant. Désolée Nessa, je m’étais assoupie. Je songeais. Hier encore, tout était beau et froid, nous allions partir pour le Monde Dragon, et aujourd’hui, tout n’est que désespoir. » Voili, bon, pour ceux qui n'auraient pas saisi, parceque faut dire que je suis pas très clair, ni dans ma tête, ni dans le texte. le jardin tout ça, c'est du flash back ok? et accessoirement, les prénoms des personnages ne sont pas du tout choisi à la légère Korelion, intrigueur professionnel Modifié le 27 février 2005 par korelion Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wilheim Von Carstein Posté(e) le 19 février 2005 Partager Posté(e) le 19 février 2005 Mmmhh, on fait durer le suspens, à ce que je vois. Un passage agréable, qui ne fait pas particulièrement avancer l'action, mais après tout, on a le temps. Une ou deux petites choses, rien d'énorme mais cependant : le courant d’air froid s’enroulant le long des tentures rouges, les emmenant et les envolant le long Ce "les envolant" me paraît assez étrange, je vois ce que tu veux dire mais je ne pense pas qu'on puisse envoler quelque chose. Tandis que sa servante s’esquivait dans els méandres du couloir Faute de frappe : "les méandres" Ainsi, une ribambelles de provisions et artefact Le s a du se déplacer de sa propre volonté. Je te conseille cependant de le prier de retourner à sa place, c'est à dire à la fin d'"artefacts" plutôt qu'à la fin de "ribambelle" Voila, bonnes vacances et mitonnes nous une suite pour ton retour. A+ Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Inxi-Huinzi Posté(e) le 20 février 2005 Partager Posté(e) le 20 février 2005 Et bien c'est pas trop mal ! Bon comme le précédent, il est tout petit ce passage. Bien que les descriptions fleurissent et que se soit très bien écris, on a vraiment pas le temps de se plonger à fond dans ton texte Bon sinon, j'ai pas vu de fautes ! C'est bien écris comme je l'ai dit précédement. Par contre, c'est vrai que c'est pas très clair. La fin mériterait un developpement car sinon, sans ton explication, je crois pas que j'aurai compris parfaitement... Sinon dans l'ensemble, c'est pas trop mal et j'ai bien aimé ! Donc ca merite une très longue suite ! @+ -= Inxi =- Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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