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Les sept compagnons


Iliaron

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Tu va rire, mais j'ai encore trouvé un problème dans le texte...

En fait tu as trop exagéré le passage en souvenir où tu dis que les enfants ont de drôles de rêves, tu sais, avec le carquoi, devenir le meilleur archer, un grand chevalier... Au bout d'un moment ça ne parait plus naturel.

Impe, ceci dit, je retourne vite à mes occupations.

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Bon, j'ai donc pas mal de travail quand même   .

Qui a dit qu'ecrire une histoire, surtout une avec moult flash-back était simple et rapide?

Personnellement, je trouve que tu te débrouille à merveille. J'apprend un peu comment il faudrait que je fasse dans mon histoire (il y aura deux ou trois flashs-back).

Alors merci, bon travaille et bon courage!

Ecthelion

Modifié par Ecthelion
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Voilà un lot de modifications que je propose, avant d'éditer.

J'ai un peu insister sur la partie la plus importante du récit (ou presque) et qui était restée en retrait par rapport au reste.

Voilà, c'est édité (après quelques mois ^_^ )

Je modifierais encore des passages: déjà je referais le paragraphe de la chasse (trop mal décrit, en dix lignes les sangliers sont annihilés: trop rapide).

Le chapitre du Vol sera refait: je compte insérer les indices mieux, comme a suggéré Impe (le lencement d'épées surtout ^_^ )

Je ferais un rêve de plus en Loriath, juste avant le vol d'ailleurs -_- .

Iliaron, qui corrige, qui corrige, et qui là doit partir donc se préparer :rolleyes: .

Modifié par Iliaron
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Pfouuu -_-

Alors vu comme ca, les ameliorations ont l'air pas mal mais je peux absolument pas dire si dans le contexte ca va parce qu'il faudrait tout relire avec les changements !

Mais je peux juger la qualité de l'écriture et je peux dire que c'est une reussite ! C'est bien ecris et ca correspond parfaitement à ton texte. Donc les ameliorations que tu fais sont donc toute positives !!!

Donc la suite :rolleyes:

@+

-= Inxi =-

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Comme avait demandé Impe, j'ai refait le chapitre entier du Vol. Assez exténuant, mais j'en suis asez fier (du moins plus que le précédent :clap: )

J'ai aussi refait une phrase (rendez-vous compte ^_^ ) de l'enterrement.

Voilà donc les modifs (j'éditerais bientôt, et supprimerais dans environ un mois ce message-ci, pour éviter aux nouveaux lecteurs de lire deux fois le même passage (comme pour le bibelot :wub: )

Normalement j'ai bien relu, donc j'espère qu'il n'y a pas de fautes (la récolte a été bonne, comme à chaque fois :wub: )

En espérant que ça vous plaise plus que la précédente version, bonne lecture:

C'est édité depuis quelques temps déjà, donc je supprime ici.

Je n'ai aps mis le coup du "plus qu"humain". Au fond, pour des Aths, un acte humain est tellement horrible qu'ils n'imaginent même pas pire :wub: .

Au début, pour le coup du "second" j'imagine que peu comprendront (m'en fout, que ceux ne comprenant pas apprennent :lol:^_^ )

Sinon, le rêve qui est plus clair est un indice... Et rajoute encore un peu de suspense à mon goût.

De même on apprend une spécificité de la forêt, mais là il faut y faire attention (enfin, j'ai quand même insister dessus :rolleyes: )

J'espère avoir mieux expliquer le vol (si Impe pouvait venir répondre :wub: )

J'ai aussi essayé de mieux montrer qu'il y avait toute une tribu autour, alors que la dernière fois ils étaient seuls.

Enfin, la toute dernière remarque est là pour symboliser la fatigue (je ne sais si c'est réussi).

Sinon, ça fait juste trois fois plus de pages que précédemment ^_^

Maintenant l'enterrement:

Soudain un craquement sinistre se fit entendre ; la planche soutenant les corps s’éventra et ces derniers tombèrent dans le feu.

Kirla et Ilia se demandèrent avec tristesse quel ténébreux mystère ces deux elfes emportaient avec eux dans le feu. Eux seuls savaient, mais eux seuls n’étaient plus en mesure de parler.

C'est donc le dernier paragraphe.

C'est juste un paragraphe d'ambiance, j'en ai eu l'idée en recopiant le Vol.

Iliaron, qui réécrit encore une fois, et qui remarque qu'il a pas mal augmenté depuis le temps (avec toute la modestie qui caractérise les hommes grands et humbles (Geoff ^_^ )...) (je vous promets, je ne vais pas tout réécrire encore une fois, sinon là je ne m'en sortirais pas -_- )

Modifié par Iliaron
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(si Impe pouvait venir répondre  )

Entre le blues (qui veut pas me lâcher :rolleyes: ) et mon nouveau boulot (et oui, je bosse -_- ), ça va pas être évident. D'autant que je compte trouver un jour le moyen de lire la fameuse saga dela francesca!

Mais on va essayer ^_^ .

Impe, oh oui, j'ai le blues...

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Bon boulot, mais on attend toujours la suite!

La voilà.

je suis conscient que ce passage n'est que de transition, mais j'en profite vite fait pour donner une autre approche des hommes, comme on les voyait trop noir, et finalement...

Bonne lecture donc (plus court que le chapitre du Vol, je dois dire ^_^ )

Ilia ravala ses arguments, sentant qu’à partir de cet instant il aurait de plus en plus de mal à garder son amitié avec l’Ath. Celle-ci avait commencé à fuir à cause de sa haine, mais cette révélation changeait tout. Kirla allait-il encore le considérer comme un ami ? Ou comme un étranger ? Décidemment, la réalité lui échappait, et il ne pouvait trouver une accroche sur ce flux en perpétuel mouvement qu’était la personnalité de Kirla.

Alors que Geoffroy s’apprêtait à prendre la parole, Ilia la lui coupa, réfléchissant à toute vitesse :

« - Attendez ! »

Il fallait qu’il réussisse à stopper cette conversation, qu’il puisse parler à Kirla avant que ce dernier ne découvre cette mémoire d’homme, cette fausse mémoire qui lui ferait sûrement oublier celle d’Ath… Il devait réussir à lui montrer toute son amitié, et à lui prouver qu’il était bien un elfe. Mais jamais il ne pourrait le faire s’il se croyait entièrement humain…

« - Quoi ? » s’étonna Geoffroy.

« - Kirla vient de recevoir un choc lorsqu’il a découvert qu’il pouvait être un homme. Je ne pense pas qu’il soit très prudent de… continuer. » Voyant que nul ne levait d’objections, il continua, légèrement plus assuré en lui-même : « Il n’a pas eu le temps de récupérer de son précédent choc… J’imagine que l’arrivée de sa fau… de sa mémoire lui en donnera un encore plus grand. »

Les quatre hommes approuvèrent, anxieux.

« - Tu as raison, il est encore tout pâle. On a attendu un mois, une journée de plus ne nous gênera pas. Mieux vaut perdre du temps que perdre Kev ! »

Ilia acquiesça de même :

« - Il semblerait que sur ce point l’on puisse se comprendre. »

« - Que oui ! »

« - On remonte ? »

« - Où ? » questionnèrent les quatre hommes, surpris.

« - Juste dans la première salle. Le reste du groupe protége l’endroit. Rien ne sert

de moisir ici. »

« - Alors montons » annonça Gontrand.

Arrivant en vue de la porte, Ilia s’assit et demanda à Hirion ;

« - Rien de nouveau ? »

« - Les bruits de combats ont faiblis. Aucun homme n’est par contre passé par ici. »

« - Parfait. Ils n’ont même pas imaginé que nous allions nous attaquer à la prison. »

« - Visiblement… J’imagine que dans leurs guerres intestinales, les prisonniers n’effleurent même pas la pensée des soldats… »

« - Pas de nouvelles de… »

L’Ath nia d’un mouvement de tête.

« - Alors il n’y a plus qu’à attendre un message d’Imladrik. J’espère qu’à l’aurore tous les combats auront cessés. »

L’elfe approuva puis reprit sa garde devant la porte, n’oubliant nul coin d’ombres pour déceler l’apparition des ennemis.

Ilia se tourna alors de nouveau vers les quatre hommes.

« - Avant qu’Imladrik, notre chef, ne revienne, j’aimerais bien entendre le récit de votre capture. »

« - Je comprends » lança Mav : « aucune aide n’est gratuite. »

« - Mais on v’le doit bien, malgré vot’ caractère »

« - Comment vous êtes vous fait prendre ? » questionna Ilia sans se démunir.

« - Lors d’une attaque du sal roi de cette ville, on a préféré s’enfuir que de dégainer nos armes et mourir inutilement, et puis pour… Enfin, quand on s’est retrouvé dehors, on a finalement été capturé par des hommes tout de vert vêtu. On a été séparé en deux groupes : nous quatre avons été vendus au roi, et Kev a été acheté par un autre » expliqua Mav.

« - Attendez… Vous avez dit que le roi vous a payé. Les êtres verts ne font donc pas partie de son armée ? »

« - Exactement ! »

« - Et ensuite ? »

« - Vu le prix qu’il a payé, il a préféré nous garder en vie… pourtant c’est pas faute d’avoir essayer le contraire » se moqua Geoffroy. On a donc atterri ici où il nous questionne depuis une quinzaine de journées. »

« - Tant que ce n’est que ça… »

« - Si vous préférez, » corrigea Mav, « on a été soumis à la question. »

Le visage d’Ilia s’empourpra légèrement, et il bégaya un maladroit « désolé ».

« - Ce n’est pas grave, ça n’a pas été aussi douloureux que ça… Le roi devait craindre qu’après cela l’on ne serve plus à rien, et que l’on ne puisse plus parler.

Ca l’aurait pas arrangé, faut avouer » expliqua Gontrand.

« - Que vous a-t-il demandé ? »

« - Bah, le normal : plan d’accès d’Skefoy… faiblesse d’l’armée du duc… comment entrer sans prob’… tout c’qui aurait permis d’le rend’ plus fort. M’enfin, s’il a m’pas réussi à bat’ not’armée lors d’son attaque, il peut pas… » répondit Arthur.

« - On ne sait pas non plus c’qui est arrivé à notre armée » répliqua Gontrand ténébreusement, « et à notre château. »

« - Et comment vous a apparu le roi de cette ville ? »

« - Enervé d’avoir perdu. Il comptait visiblement plus sur l’aide des mercenaires… Il désirait se venger de sa défaite. »

« - Se venger des mercenaires ? »

« - C’est déjà fait. Il a attaqué tous ceux du campement. Peut-être que leur chef a

survécu, comme le roi n’a pas ramené sa bourse d’or. »

« - Il vous a donc tor… questionné juste pour attaquer de nouveau votre

château ? »

« - Voilà. »

« - Mais ça n’a aucun sens. Qu’est-ce que cela lui apporte ? »

« - Le pouvoir, la richesse… »

« - Jamais je n’arriverai à comprendre les humains » lança alors Ilia.

« - Nous non plus n’en comprenons pas certains… » répondit d’un air sombre Mav.

« - Mais il faut vous dire que tous ne sont pas comme ça. La majorité même… Il est juste plus simple d’obéir que d’agir. »

« - Qu’est-ce à dire ? »

« - Si l’on ordonne à un homme d’attaquer une ville, il le fera. Si on lui demande si cela lui plaît, il niera. Malheureusement les tyrans sont au pouvoir : ils n’ont reculés devant rien pour devenir importants, et ça paye. »

« - Il serait si simple de se rebeller pourtant… »

« - Ah bon ? Quand votre maître vous a ordonné d’attaquer cette ville, vous avez obéi. »

« - C’est différent ! » La réponse fusa dans l’air, et Ilia se leva, rageur.

« - En quoi ? » demanda impassible Mav.

« - On a attaqué pour nous venger. Nous n’avons pas lancé la première pierre, nous l’avons juste faite rebondir. »

« - Vous venger de quoi ? »

« - D’un vol. »

« - Et bien, quel rebond ! Plus fort que le lancer » se moqua avec sarcasme Gontrand.

« - Mais on vous a sauvé aussi. Visiblement on a mal agi… »

« - Combien d’hommes innocents avez-vous tués juste pour nous sauver ? Hein, combien ? » demanda Gontrand, serrant les poings.

« - Aucun, tous étaient soldats. »

« - Car vous croyez qu’ils ont voulu l’être ? C’est ça ou être jeté dans les égouts !

Quel choix fantastique » ironisa Geoffroy.

« - Et bien, que tous se rebellent ! »

« - On n’a pas dit que tous étaient bons non plus. Tout n’est pas manichéen ! Des hommes les en empêcherait, d’autres qui jugent mauvais de tuer resteraient pour protéger leur famille… »

« - Dans ce cas jugez bien que l’on ait libéré de la tyrannie cette ville. »

« - Car vous pensez réellement que plus tard cela sera mieux. »

« - Obligatoirement : nous choisirons le futur suzerain. Et nous saurons bien choisir ! »

« - Et l’armée ? »

« - Imladrik l’a dissoudra s’il le faut. »

« - Votre vision est bancale : sans armée pas de défenses ! »

« - Mais pas d’attaques non plus. »

« - Si vous le dites » prononça résigné Geoffroy. « Avec vous on ne peut qu’avoir

tort, car nous sommes humains. »

Les trois autres hommes approuvèrent avec un fort ressentiment. Kirla tenta alors de détourner les conversations.

« - Regardez, le soleil se lève. La bataille doit être finie : il n’y a plus un bruit. J’imagine que d’ici peu nous recevrons un messager » s’exclama-t-il alors même qu’un Ath entouré d’une sombre cape pénétrait dans la prison. Ses bottes étaient souillées de boue, tandis que sa cape était trouée et tachée de sang. Enfin sa ceinture pendait misérablement, le fourreau de la dague ayant disparu. L’elfe s’essuya le visage, un fin faciès qui aurait pu être joli s’il n’avait été recouvert de liquide rougeâtre coagulé et de sueur. L’Ath se baissa maladroitement devant Ilia et lui tendit une lettre signée d’Imladrik. Ilia la lut immédiatement :

« - Yunka, la victoire est enfin acquise. Amène les hommes au centre-ville que je puisse leur parler. Des chevaux vous seront bientôt amenés. »

« - Qu’est-ce que cet être nous veut ? »

Il doit vouloir vous féliciter de vous être opposés au roi. Enfin, ça sera une bonne occasion de le voir, cet être si maléfique contre lequel l’on a perdu tant de vies. » Il se tourna alors vers le messager : « Comment a été la bataille ? »

« - Rude. Mais d’une certaine manière mieux que nous ne l’avions prévu. Tous les hommes étaient faibles… Visiblement l’armée n’a que peu ou prou put toucher au butin du vol. »

« - Combien ? » demanda sombrement Ilia, n’ayant nul besoin de plus parler pour se faire comprendre.

« - Au moins deux cents. »

« - Une hécatombe » gémit Kirla.

« - Et les hommes ? »

« - Deux fois plus : ils étaient désorganisés, et aucun n’a eu l’héroïsme de certains de nos valeureux guerriers. »

« - Combien de prisonniers ? »

« - Peut-être mille. Ils ont arrêté de combattre quand on a menacé de tuer le roi.

On a fait une sanglante percée jusqu’à lui, et ça a fonctionné… »

Ilia eut un geste dépité de la tête :

« - Vraiment très sanglante… Des morts importants ? »

« - Kalith. »

« - Deux tribus se retrouvent donc sans chef. En une nuit… »

« - Où est Yunka en fait. Il doit voir Imladrik : il est appelé à régner. »

« - Il a voulu se sacrifier… »

L’elfe laissa alors échapper un gémissement.

« - Mais peut-être a-t-il survécu » reprit Ilia. « Jurgas l’accompagnait. »

« - Vous avez quand même réussis ? »

« - Oui, difficilement. Trois morts, peut-être cinq… »

« - Sur seulement dix… La moitié des Aths soufflés en une nuit…

« - Pourquoi donc tant de morts ? » se lamenta Ilia.

« - Pour la vengeance. »

« - Jamais un tel prétexte ne m’a paru aussi futile. »

Il régna durant quelques minutes un silence douloureux, tous songeant aux êtres qu’ils avaient connu et qu’ils ne reverraient probablement plus jamais. Personne n'avait besoin de parler pour comprendre la peine des autres. Soudain, le messager murmura :

« - Les chevaux sont là. »

« - Alors allons-y. Allons voir cette place centrale. Allons découvrir ce roi. »

J'ai tenté d'inaugurer un nouveau... truc :( avec le rebond la pierre :wink: . pas sûr que ce soit bien :) .

Pour la fin, j'ai essayé de rendre l'ambiance lourde.

Sinon, pour la suite, je ne met... (mais pourquoi donc vous expliquerais-je :wink::P ??)

Iliaron, qui doit encore améliorer son texte au vu des remarques (pertinentes) d'Impe.

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J'ai continué.

Quelques révélations intéressantes, une annonce que l'histoire sera longue...

Bonne lecture :( :

* *

*

Les rayons de l’aurore se levèrent pour découvrir dans toute leur candeur un spectacle de sang. Les ombres sinistres des masures de la ville projetaient les mêmes ombres, les reflets des obélisques illuminaient avec la même grâce la plaine environnante, le serpent semblait toujours guider autant les hommes… En apparence tout était semblable. Mais nul bruit, nul cri d’enfant ne se faisait entendre, la cité était comme refermé sur elle-même : morte. Toute la vie qui avait autrefois animé les marchands, fait courir à travers rues les enfants, fait bavarder les vieillards à l’aube s’était évanouie, pour visiblement ne plus revenir.

Ce fut une telle vision qu’eurent à affronter les hommes et Aths découvrant l’horreur de la bataille. De nuit rien n’avait semblé aussi horrible, comme caché par les ténèbres. De jour les détails sordides apparaissaient à leurs yeux comme autant d’actes qui jamais n’auraient dû avoir lieu. Des soldats les larmes aux yeux empilaient les cadavres, découvrant des amis, de la famille parmi les rues. Des mères marchaient entre les corps à la recherche de leur fils et mari, souvent pour les découvrir à terre, morts. Ailleurs, des guérisseurs s’affairaient, espérant sauver les blessés légers, achevant avec sanglots les agonisants. Les vêtements étaient tous tachés extérieurement, les âmes des vivants l’étaient irrémédiablement, comme un reflet tenace, qui jamais ne pourrait se laver. Tout n’avait été que barbarie, tout n’était plus que désespoir et honte.

Kirla fit manœuvrer sa monture du mieux qu’il put parmi les cadavres, évitant au maximum à sa bête de marcher dans le sang, mais rapidement il dut s’y résoudre. C’était ça ou les corps… Il aurait aimé fermer les yeux, s’endormir, puis se réveiller… ailleurs. Pas dans ce cauchemar.

Il fixa alors son attention sur le messager juste devant lui, occultant de sa vision toutes les horreurs, oubliant devant cette ignominie toutes les révélations qu’il venait d’apprendre. Sa tête tournait, son estomac ne réclamait qu’à s’alléger… Il se sentait défaillir… Il devait réussir à suivre les hommes, ce n’était qu’un doux trot, calme… Il était comme bercé par sa monture… Il devait se concentrer sur une pensée saine. Il devait se montrer au mieux devant Imladrik, ne pas apparaître répugné. Il entendit alors derrière lui le dégoût de Geoffroy refluer et s’éjecter puant de sa bouche. Il devait résister… Reprenant sa respiration, il ne put plus que se pencher et laisser le contenu de l’horreur qu’il éprouvait sortir. Même l’air avait l’odeur du sang !

Le messager tendit alors son bras vers un bâtiment où le carnage semblait avoir été le pire. Il n’eut qu’un seul mot :

« - Là. »

Kirla força ses yeux à oublier l’environnement pour se fixer sur l’être au loin. Imladrik n’avait pas changé, lui avait été épargné par la bataille. Il se démarquait des Aths environnants par sa haute stature, un sabot de plus que les autres. Sa cape noire virevoltait dans la brise matinale, tachée de sang. Son visage ne reflétait que la détermination, et les traits de ses joues étaient tirés dans une expression de souffrance. Quand à ses yeux verts, ils brillaient de colère et fixaient un homme qui se traînait à terre. Imladrik fit alors un geste et abattit d’un geste large son épée. L’homme fut pris d’une dernière convulsion, avant de s’effondrer à terre, décapité.

Son visage se tourna un instant vers un nouvel être recroquevillé, qui tenait sa couronne comme un mendiant chérit un bout de pain, puis il se tourna vers les anciens prisonniers. Aussitôt ses traits se raffermirent, et devinrent accueillants. Il fit un geste de la main, comme un salut, vers eux, et cria :

« - Ce sont donc les quatre courageux hommes. »

Le messager répondit par l’affirmative.

« - Vont-ils bien ? »

Le messager se tourna vers les hommes, mais ce fut Kirla qui répondit finalement, dans un rare instant de bravoure. Il venait d’apercevoir les expressions dégoûtées de ses amis à la vue du sol jonchés de cadavres épars :

« - Ils pourraient aller mieux. »

« - Je comprends… Qu’ils viennent discuter avec moi dans le bâtiment de l’ex-roi. » Sa parole se fit moqueuse en fin de phrase, et il inclina sa tête vers l’être à ses pieds. « Si les quatre veulent bien se donner la peine. »

Les hommes comprirent que ce n’était pas une proposition, mais un ordre. Ils avaient été libérés… pour être prisonniers de quelqu’un d’autre… Mais avec Kev, tout changerait… La vie serait bien meilleure !

Ils suivirent donc le chef des Aths dans le palace, laissant sur la place centrale les deux Aths. Ils allaient se retourner lorsqu’un elfe émergea du bâtiment et s’écria.

« - Fils, tu es en vie. Ô merci Esprit. »

Kirl se précipita alors vers son fils et le serra dans ses bras.

« - Cela ne t’a pas été trop dur. »

Kirla ne put qu’approuver, des larmes dans les yeux.

« - L’essentiel est que tu sois vivant. J’ai eu tant peur. »

« - Et toi, comment ça a été. »

Kirl se contenta alors de pointer d’un air las le centre-ville.

« - Je comprends » fit Kirla, pensif.

« - Désolé, je suis obligé de te laisser. Imladrik s’occupe des prisonniers et du

nouveau gouvernement, moi des armées. C’est harassant, je n’arrête pas depuis l’aube. Enfin, si je travaille, cela signifie que je suis en vie… »

Il fit un geste amical vers son fils et Ilia, puis commença à partir. Il se retourna soudainement et annonça :

« - Yunka est vivant. Blessé, mais en vie. Dans la tente des guérisseurs. »

« - Où ? » demanda avec espoir Ilia.

« - Tu vois la tente blanche ? » Voyant qu’Ilia acquiesçait, il continua : « C’est là. »

« - Et Jurgas ? »

« - Nulle nouvelle » informa tristement Kirl

« - Yunka n’en a pas parlé ? »

« - C'est-à-dire que quand il est arrivé en vue des combats, il s’est évanoui, une flèche dans le dos. Depuis il ne s’est pas réveillé, mais il survivra… Maintenant je dois vraiment y aller, si vous voulez aller le voir, dites que vous venez de ma part, cela suffira. »

« - D’accord père. »

Kirl se retourna alors et se mit à courir en direction d’un groupe d’Aths.

« - On fait quoi ? »

Kirla se tourna vers Ilia, qui répondit après un instant de réflexion.

« - Allons voir Yunka, lui donner des nouvelles… et parlons en route. »

Kirla laissa alors échapper un léger rire jaune.

« - Avec toute cette… » Il fit un geste large du bras qui embrassa la panorama

environnant. « J’avais déjà oublié. »

« - Preuve que tu n’es peut-être pas un homme. Tu imagines : oublier d’un coup

qui l’on est vraiment » se força à plaisanter Ilia.

« - Comme je n’ai pu encore vraiment m’en souvenir » prononça songeur Kirla.

« - Je n’y comprends rien » avoua Ilia. « Tout ce que je sais, c’est que je t’ai connu quand tu étais un Athi. J’ai toujours veillé sur toi, depuis lui. »

« - Quoi ? Enfin, qui ? » s’étonna Kirla.

« - Rien, je divaguais » mentit-il pour ne pas à avoir à énoncer la vérité. « Et jamais je n’ai entendu dire que l’on puisse modifier les pensées des Aths… Le corps m’apparaît donc impossible… »

« - Pourquoi parles-tu du corps ? »

« - Si les hommes t’ont reconnu, cela signifie que ton corps a été modifié… Ou

plutôt aurait été » se corrigea-t-il après un moment.

« - Peut-être que ce sont leurs mémoires qui l’ont été » songea Kirla.

« - Tu imagines qu’il aurait fallu déjà changer entièrement ta mémoire, puis celle

de ton père, la mienne, celle des hommes, celles de… tout ton entourage. »

« - Ca fait quand même beaucoup ! » se moqua Kirla.

« - Assez » répliqua Ilia avec le sourire.

« - Mais comment expliques-tu que je possède aussi une mémoire d’homme, que j’ai déjà rêvés de Pierre et de Richard ? » demanda-t-il, le sérieux regagnant sa parole.

« - C’est nouveau ça… Tu ne m’en avais jamais parlé ! »

« - Désolé… Je craignais que tu me prennes pour un fou. »

« - Craindre de parler à un ami… Tu deviens comme les hommes » ironisa Ilia.

« - Ah, tu vois, toi aussi le remarque » plaisanta Kirla.

« - Plus sérieusement, tu as réellement rêvé de deux hommes. Je veux dire que tu

avais entendu leur nom dans tes rêves. Ce n’étaient pas seulement deux chimères, auxquelles tu as donné des noms aujourd’hui… après les révélations ? »

« - Absolument pas ! Tu te souviens, durant la marche, avant la bataille, je t’avais demandé si tu m’avais toujours connu. »

« - Oui, ça me dit quelque chose. »

« - Je venais d’en rêver. Et j’avais déjà eu des cauchemars avant, en Loriath, mais mes rêves étaient bien plus… flous… »

« - Grâce à la forêt » murmura Ilia plus à lui-même qu’à Kirla.

« - Que dis-tu ? »

« - Rien. »

« - Rappelle-toi, tu viens de me reprocher de ne pas t’avoir dit toute la vérité. »

Ilia eut une moue amusée et déconfite, avant d’expliquer :

« - La forêt a des propriétés magiques, elle empêche par exemple la magie noire de fonctionner. Tu sembles être victime d’un puissant sortilège, c’est la seule explication que je vois, comme si quelqu’un avait un instant pénétré ta mémoire, mais pas inséré une nouvelle, c’est impossible. A mon avis ta vraie mémoire est celle que tu possèdes tout le temps, le sorcier ne doit pouvoir maintenir un tel sortilège que peu longtemps. Cela doit lui nécessiter beaucoup d’énergie… En Loriath, la forêt a empêché le sortilège de bien fonctionné. »

Kirla n’eut aucune réponse durant quelques minutes, prenant conscience de ce qu’Ilia venait de lui apprendre.

« - Attends, tu viens de dire que la forêt est magique, et qu’elle empêche donc la magie. »

« - Juste la magie noire » corrigea Ilia.

« - Mais personne ne me l’a jamais dit. »

« - Ton père t’aurait caché ça ! » Ilia fixa son ami un instant, les yeux ronds,

hébété. « Ou alors tu l’as juste oublié. »

« - Comment oublier cela ? »

« - On me l’a appris dans mon enfance, mais personne n’en parle. Jamais cette connaissance nous avait servi depuis la Guerre » énonça Ilia.

« - Après tant de temps tu t’en souviens aussi bien ! »

Le visage d’Ilia s’assombrit lorsqu’il prononça :

« - Après un… évènement, je me suis dit que si cela empêchait la magie noire, qu’il devait y avoir… » Il s’arrêta puis reprit plus joyeusement. « Mais là n’est pas la discussion. Je ne sais pas comment tu as pu oublier, mais… »

Kirla eut un instant envie d’en savoir plus sur l’« événement », mais le moment n’était pas opportun pour forcer Ilia à se souvenir de douloureuses journées.

« - A moins que je n’ai jamais su, et que quand l’on m’aurait injecté, appelons

l’action comme ça, la pensée d’Ath, on ait oublié une telle partie. »

« - Oublier cela… Ton agresseur aurait été bien étourdi » se moqua Ilia.

« - C’est horrible, tu ne peux pas imaginer » répliqua alors Kirla avec peine. « Je ne sais pas qui je suis, un homme auquel l’on a donné une âme d’Ath, mais cela soulève des interrogations et des impossibilités ; ou bien un Ath à qui l’on a injecté un cerveau d’homme, mais pareillement, cela semble impossible. » Kirla s’écroula contre un mur, et glissa le long de la façade pour finalement se retrouver assis. Il s’enfouit alors ses yeux dans ses mains. « C’est pire que tout : imaginer de construire un bâtiment quand l’on ne connaît les fondations. Je n’en peux plus ! » Il se laissa alors aller à des sanglots.

Comprenant la détresse de son ami, Ilia s’assit à ses côtés et passa amicalement un bras autour de son cou, avant de murmurer :

« - Arrêtons donc d’en parler. Arrêtons de penser à cela. Le problème n’avancera pas, et quand l’on découvrira qui tu es vraiment, je parie que l’on se moquera de toutes les interrogations que nous avons eues. »

« - Tu as raison… Encore une fois. Au moins je suis content d’avoir des amis qui m’aident. Je ne peux te dire quel support c’est… Ca remplace presque les fondations. Merci pour tout Ilia, merci pour tout… »

Ilia se releva, touché de cet aveu, puis attrapa le bras de Kirla, afin de l’aider à se relever.

« - J’espère que tu resteras un bon ami si jamais je suis un homme. »

« - J’aurais déjà appris à t’apprécier » le rassura Ilia. « je n’aimerais pas t’abandonner pour une telle chose ! »

Kirla s’empourpra légèrement, et Ilia en profita pour pointer la tente blanche.

« - Viens, allons donc voir Yunka. »

« - J’espère qu’il s’est réveillé… Quand il va apprendre qu’il va devoir régner. Il sera submergé par des problèmes avant d’avoir pu finir de s’occuper du deuil de son père… »

« - Il est résistant. Il triomphera des problèmes… au prix de beaucoup de peine… »

« - Cette guerre est donc bien horrible ! »

« - Oui, et j’ai comme la funeste impression que cela ne fait que commencer. »

Il serra alors les poings de rage à l’idée de devoir combattre une nouvelle fois, et entra dans la tente.

Au début, petite description... alléchante. Ah la vision de la guerre.

Sinon, dans le dialogue, on apprend des choses sur la forêt.... :wink: Important... ^_^

Iliaron, fatigué :P , mais qui a relu :wink: .

Modifié par Iliaron
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C'est bien! Tu pose un peu plus de l'intrigue, sans vraiment être clair. On se demande si Kirla est bien victime d'un sortillège (je crois que oui), que Ilia a eu des problèmes avec la magie noire...

Superbe.

Juste une chose; je vois mal un elfe appeler son enfant "fiston", trop humain à mon gout mais, bref...

Ecthelion

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Pfou! C'est long (mais ça se lit bien! :( )! Pfou c'est beau(c'est vrai que ça se lit crolement bien :wink: !)!

Félicitation pour cette oeuvre imposante, et félicitation pour avoir eu le courage de le remanier, ce qui n'est pas toujours simple!!!

L'intrigue est "intriguante"( ^_^ )et on attends la suite avec impatience :P !!!

Juste une chose; je vois mal un elfe appeler son enfant "fiston", trop humain à mon gout mais, bref...

+1!!!

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Bon, j'ai deux voix contre moi ^_^ ...

Je crois que "fils" ira mieux alors.

Iliaron, qui va éditer de suite.

PS à Fourberass: je m'étais promis de lire ton aventure, dès que je l'ai fini je poste (donc sûrement dimanche, à l'approche des week-ends le temps libre s'amenuise :P )

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Ben c'est pas mal !!

Bon j'ai pas grand chose à dire ^_^ Tu as fait une relecture serieuse parce que j'ai rien trouvé comme faute !!

Bon par contre, en ce moment, il y a pas mal de dialogues : Fais attention a ne pas non plus faire trop trainer et de passer de dialogue en dialogue..

Sinon dans le fond, on en apprend plus sur l'origine de ce changement et on attend impatiement de voir ce qui s'est passé !

Donc voila, j'ai fais rapidement le tour de ce que je voulais dire, fais aussi attention à ta vitesse de post ! Parce que tu post beaucoup et vite ! Donc c'est difficile de tenir le rythme...

@+

-= Inxi =-

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Bon par contre, en ce moment, il y a pas mal de dialogues : Fais attention a ne pas non plus faire trop trainer et de passer de dialogue en dialogue..

C'est noté, tu as répondu à une question non posée :wink: .

(j'avais failli ne pas mettre le dernier dialogue, mais apprendre que la Loriath est magique est intéressant, et de plus c'est un des plus importants au niveau de Kirla et de qui il est :P ).

Par contre pour la suite je te promets, bien qu'il y aura encore un dialogue (très court) puis un autre qui cloturera ce chapitre, ça va plus avancer (bah oui, hein, j'ai un roi à couronner (un avant à enlever :P à, un hommage aux guerriers, une petite reconstruction de ville... ils auront plus le temps de parler, du moins pas aussi longuement :) )

fais aussi attention à ta vitesse de post ! Parce que tu post beaucoup et vite ! Donc c'est difficile de tenir le rythme...

Ah la la, soit on poste trop vite, soit trop lentement. c'est dur de trouver le juste milieu :( (même si je dois avouer qu'avant-hier et hier j'avais été inspiré :P ).

Iliaron, pas de suite pour ce soir, je vais avancer un peu en toute quiétude ^_^ .

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Bon, j'ai avancé, mais très peu.

En fait, si je poste, c'est parce que je viens de finir le chapitre (car en y repensant, je voulais faire un chapitre pour l'après-bataille, mais trop long au final, beaucoup trop de choses à dire et à vous faire apprendre :P ).

Mais comme j'ai trouvé cela très court, j'ai aussi fait un résumé pour ne pas vous avoir avec la marchandise ^_^ .

Bonne (courte) lecture:

* *

*

Ils ressortirent de leur visite décontenancés par l’état de Yunka. Autant après les paroles rassurantes de Kirl ils s’étaient presque attendus à le voir sur pied et les saluer d’un geste de main, autant après la visite ils s’inquiétaient de le voir à nouveau bouger.

Ils étaient rentrés confiants, imaginant devoir se diriger vers le groupe d’Aths discutant ensemble… En réalité on les amena jusqu’à une partie de la tente isolée où s’affairaient diverses infirmières autour d’un corps… Et là ils avaient compris ! Le dos qu’ils voyaient couverts de sang, les bras tout entaillés appartenaient à l’elfe qui quelques heures auparavant respirait la vie.

Il était là, sous ce drap blanc… Jamais une couleur n’avait paru n’être là que pour cacher de son éclat les ténèbres. Ils s’étaient penchés sur lui et avaient articulé quelques syllabes dans un ordre indéfini, mais ils n’avaient eus nulle réponse, comme ils s’y attendaient. Ils s’étaient ensuite détournés vers les infirmiers, espérant à moitié recevoir un mot d’espoir, mais ces derniers étaient restés cois, et les avaient poussés jusqu’à la sortie, avant de faire disparaître la salle derrière une teinture blanche.

Ils étaient alors ressortis, choqués, et avaient errés quelques instants avant de se poser sur un banc, cois dans un douloureux mutisme.

* *

*

Les quatre libérés trouvèrent les deux Aths dans cette même position, et s’approchèrent alors silencieusement, ne voulant déranger leurs pensées. Kirla perçut le bruit de leurs pas, et leva la tête :

« - Alors, ça s’est bien passé ? »

« - Au fond, c’était à peu près les mêmes questions que celles du roi, sauf que ça semblait être pour mieux se protéger des attaques des hommes » leur apprit Mav.

« - Et qu’avez-vous répondu ? » demanda Ilia.

« - La vérité. »

L’Ath hocha alors la tête, appréciant pour une fois le comportement des hommes. Geoffroy questionna alors :

« - Quant à vous ? »

« -On a constaté les ravages de la guerre » répondit Ilia, le souffle court, fatigué

de l’attaque, et n’ayant plus aucune envie de s’énerver contre ces hommes. Il ne désirait plus que s’endormir, bénéficier d’un repos après une nuit d’horreur, laisser ses muscles endoloris reprendre l’énergie qui les caractérise…

Il dodelina de la tête, et s’effondra contre son ami, sa poitrine se secouant régulièrement avec paix.

« - Il a raison… » songea Kirla. « Oublier… On nous réveillera s’il y a besoin… Je n’en peux plus, ça doit faire plus d’une journée entière que je n’ai fermée l’œil. »

« - Dors, nous on a dormi cette nuit, c’est juste le vacarme de votre attaque qui nous a tiré de notre torpeur. Repose-toi, on veillera sur vous deux. »

Sans un mot de plus il s’écroula à son tour, sa tête venant cogner celle d’Ilia.

Arthur fit alors un signe vers ses trois compagnons, et murmura :

« - De vrais paresseux. Ca les a même pas réveillés. »

Mav ajouta alors avec philosophie :

« - Avec ce qu’ils ont vécu, ne pas se réveiller est le meilleur moyen pour ne pas à avoir à affronter la réalité. »

« - Quelle réalité ? »

« - Le monde n’est pas ce qu’ils pensaient qu’ils soient, et ils ne sont pas non plus

ce qu’ils pensaient être… »

« - Leur monde chavire » souffla Geoffroy.

« - Et ils n’arrivent à écoper » finit alors Gontrand.

Pour le passage avec Yunka: j'en avais marre des discours, et comme je ne savais pas trop comment m'en tirer, j'ai opter pour cette solution-ci. (surtout qu'ils n'avaient rien à se dire :wink: )

Ensuite, le passage avec les hommes, juste court passage pour conclure sur une note forte le chapitre.

Je ne dirais pas tout ce que ce passage renferme d'important sur l'intrigue :) .

Donc, prochain chapitre: Reconstruction

Arrf, il sera peut-être (sûrement même) plus court que les deux précédents, quoique les hommes vont finir leur discussion avec Kirla (maintenant qu'il sera reposé), et puis, installer un nouveau gouvernement, c'est pas de tout repos, faut pas se gourrer avec les princes. :P

Maintenant: Résumé

Au début du récit il y a sept hommes : Geoffroy, Mav, Gontrand, Arthur, Kev, Pierre et Richard.

Deux se font mystérieusement tués par des êtres possédant des flèches vertes. Ils fuient alors, emportant les cadavres, et se dirigent vers la capitale de leur royaume : Skefoy.

Peu de temps après l’enterrement de leurs deux amis, une armée décide d’attaquer Skefoy : les Mormundiens, menés par Malak.

Les cinq survivants décident de fuir, afin d’éviter de mourir bêtement dans une guerre qui au fond ne les concerne absolument pas. Malheureusement, ils se font prendre en chasse par des hommes en rouge, l’armée de Malak. Puis ils se font arrêter par des tirs précis de deux archers en verts.

S’ensuit un léger flou des personnages, car les hommes les ont capturés à la dure.

Kev se retrouve avec des elfes qui lui apparaissent gentils, menés par Mälthion.

Les quatre autres ont moins de chance et tombent aux mains de mercenaires tout de verts vêtus, qui les vendent à Malak. Ce dernier, en repartant fait attaquer à ces chevaliers le campement. Le chef mercenaire sembla avoir survécu, et peut-être un ou deux de ses sbires.

Fin de la première partie

Ensuite, ambiance différente avec Kirla, un Ath (elfe sylvain donc) qui s’apprête à accomplir sa première chasse aux sangliers à à peine deux cents ans. Durant la nuit il a eu un rêve étrange.

Il fait la connaissance d’Ilia, qui durant le voyage éclate en sanglot et s’excuse auprès de Kirla, ce dernier ne comprend pas pourquoi.

Lors de la chasse, Ilia sauve Kirla in extremis d’un sanglier lancé. En repartant ils remarquent que la forêt semble malade, mais par quoi ?

Durant la nuit Kirla a un autre étrange rêve, et les elfes se font voler tous leurs sangliers, et deux éclaireurs sont tués, blessure d’épées.

Imladrik part enquêter sur les traces des voleurs. Des messagers partent prévenir les tribus elfiques environnantes pour demander de l’aide pour la nourriture.

Kirla n’a plus de rêves. Après quelques temps l’aide arrive. Les deux morts se font incinérer. Imladrik rentre avec les fruits de son enquête : ce sont les hommes qui les ont attaqués grâce à une machine lançant des épées.

Ils se préparent à la guerre, trois tribus elfiques vont y participer : Lyondri et ses cerfs, Gwaïwe et ses aigles, et Älthwe et ses chevaux et cerfs.

Avant la bataille, Imladrik leur parle de la Guerre de Loriath. Il y a des siècles, les hommes ont envahi la forêt, massacré de nombreuses tribus, et finalement stoppés par les trois tribus prénommées.

Nouveau rêve bien plus précis : cette fois Kirla entend des voix et voit bien.

Quelques jours après, ils attaquent Mor. Un groupe mené par Yunka contenant Kirla et Ilia va libérer les prisonniers qui ne sont autres que les quatre compagnons du début. Ceux-là prennent Kirla pour Kev. Ils leur racontent son passé. Celui-ci a à un moment un choc, et s’évanouit. Ilia le réveille, et arrête la conversation, pour espérer parler de nouveau avec Kirla.

Il y a de fortes tensions entre Ilia et les quatre hommes, et Kirla se place de plus en plus vers les hommes, bien que gardant une forte amitié pour Ilia.

La bataille est gagnée par les Aths, Malak déchu.

Imladrik demande à voir les hommes. Kirla et Ilia parlent : Kirla serait victime d’un puissant sortilège de magie noire, qui auparavant avait été filtré grâce aux propriétés magiques de la forêt.

Finalement, ils apprennent que Yunka a survécu, mais ce dernier est en mauvais état.

Fatigués par la journée, ils s’endorment.

Si quelqu'un veut une liste quasiment exhaustive des éléments à repérer pour l'intrigue, qu'il me MP, mais je ne les mettrais jamais sur ce post (car au final, bien qu'il n'y aura pas les explications, ça peut aider pas mal à résoudre l'intrigue).

Iliaron, finalement, ça va m'en prendre plus de temps que je pensais de sortir de cette ville :P , vite, la rentrée approche à (trop) grand pas :( .

EDIT du 25/08/2005: correction des trois fautes (merci Inxi :P )

Modifié par Iliaron
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Ils étaient rentrés confiant
« - Quand à vous ? »
ce qu’ils pensaient qu’il soient

Voila les fautes que j'ai vu ! Ce n'est que de l'inattention ! Alors fais gaffe les prochains textes ! Enfin passage ^_^ Tu m'as compris :(

Maintenant, je n'ai que peu de souvenirs sur la suite ou voire pas du tout donc je vais pouvoir lire la suite que j'attends depuis longtemps :wink: Donc tu sais ce qu'il te reste à faire : une suite plus longue que ca ! Mais tout aussi bien ecrite !!!

@+

-= Inxi =-

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Tiens, je m'étais relu pourtant :( !

Ils étaient rentrés confiant

Arf! J'avais corrigé la première faute, mais oublié la deuxième (avant j'avais mis: ils était rentré confiant :P )

« - Quand à vous ? »

Tiens, ce serait le mot "quant" à mettre. Pas étonnant que je me sois trompé, je n'étais même pas au courant d'une telle règle ^_^ .

ce qu’ils pensaient qu’il soient

Argg, là aussi, j'avais déjà fait une erreur. Décidemment ce n'était pas ma soirée :wink: .

je n'ai que peu de souvenirs sur la suite ou voire pas du tout

A part la fin du passé des compagnons, tout ce qui suivra sera du tout beau (j'espère) tout neuf (ça c'est sûr).

Enfin passage  Tu m'as compris

Tout à fait, mais je préfère conclure un chapitre avant d'en commencer un autre. Ca me permets aussi de me dire: "Ouf, c'est fini! Maintenant réfléchissons à la structure du prochain chapitre (car je sais toujours ce qu'il doit s'y passer, mais il faut "mettre de l'ordre" :P )

une suite plus longue que ca ! Mais tout aussi bien ecrite !!!

Sergent! Oui sergent!

Iliaron, el slavo (ça veut rien dire :) )

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Voilà une suite qui est, je l'espère, assez complète pour le sire Inxi :P . Quatre pages et demi est suffisant, ou en faut-il plus :P ?

Finalement, un peu moins de dialogue et plus de pensées, ça prend autant de temps, voire plus. Ca pardonne moins de mal expliquer le comportement de quelqu'un :wink: .

Ne vous inquiétez pas, si des interrogations demeureront après lecture de ce passage, elles seront vite dissipées.

Comme d'habitude je me suis relu, comme d'habitude j'ai trouvé beaucoup de fautes, mais désolé si certaines m'ont échappés (comme dans le très court précédent passage où trois l'ont fait :( )

Bonne lecture :P :

Chapitre IX : Reconstruction

« - C’est par là. »

Ilia pointa un doigt tremblant dans l’obscurité. Derrière lui, Imladrik maugréa légèrement.

« - J’espère que cet homme qui a subi les méfaits des vices humains saura en épargner son futur peuple. »

« - C’est un des plus aptes » ajouta Ilia avant de se détourner à nouveau et de patauger dans les souillures. Les trois Aths le suivirent dans des gerbes de saletés, éclaboussant les parois déjà suintantes de déchets, ne parvenant à se glisser dans cette mare sans faire une cacophonie digne des soldats les plus rustres qu’ils avaient combattus.

Une lueur torve se tourna alors vers eux, et un homme balbutia un faible « Qui va là ? » avant de se détourner à nouveau.

« - Des amis. »

Il y eut un lourd silence, avant que l’être murmure :

« - Les êtres qui m’ont jeté ici s’étaient prénommés comme tels. »

Imladrik s’approcha alors :

« - Ayez confiance, nous ne vous voulons aucun mal. Nous venons d’abattre ces guerriers-ci. »

Il y eut alors de lourds sanglots, à la surprise du chef :

« - Je me souviens… Des membres de ma famille m’étaient restés fidèles, et avaient déversé des restes directement à ma portée… Vous les avez sûrement tués, traître. »

Le clochard se leva, et s’éloigna avec mépris des elfes.

« - Attendez… » bégaya Imladrik.

Ilia donna une tape dans le dos de son ami, et lui souffla :

« - A toi de nous sauver… Bonne chance. »

« - Monsieur » cria Kirla.

L’homme se retourna alors, surpris.

« - Vous m’avez appelé « Monsieur » ! Vous m’avez appelé « Monsieur »… » Il se tut alors, songeur. « Personne ne m’avait appelé comme cela depuis… toujours. Jamais de respect, toujours des quolibets. » Il murmura alors : « Monsieur ». Puis, reprenant confiance, il se dressa de toute sa taille et parla avec une certaine fierté : « Monsieur ! »

Il s’avança alors vers Kirla, et se mit à le scruter, ses deux mains poisseuses venant toucher le visage de l’Ath, ses doigts s’enfonçant dans tous les creux et replis et caressant les proéminences. Il s’éloigna alors, avant d’articuler :

« - Je me souviens de vous. Vous êtes venu me voir il y a peu… »

« - Trois jours, pour être précis » l’informa Kirla.

« - Vous m’aviez alors apparu… comme un véritable ami. Un vrai de vrai. Pas un hypocrite. »

« - Je n’avais agi que selon l’ordre de mon cœur. »

« - Et m’aviez donné un bout de pain. Un vrai ! Pas un des restes puants que l’on trouve ici-bas. Pas encore spongieux de boue et assaisonné aux moisissures. Non, un bon morceau. Quelque chose qui m’avait rappelé la surface ; les clairs de lune, les amis, les beuveries… Un aliment qui vous redonne de l’espoir dans le cœur. »

« - J’aurais été affreux si je ne vous l’avais donné. Au fond mon dernier repas datait de peu, et je n’étais sûr d’en avoir au final besoin… » Il se tut alors ne préférant avouer qu’il avait alors penser que s’il mourrait dans l’heure, avoir le ventre creux ou plein ne faisait pas grande différence devant l’Esprit.

« - Que me voulez-vous ? » questionna alors le mendiant, de nouveau craintif.

« - Juste vous libérer » l’informa Imladrik.

« - Mais… pourquoi ? »

« - L’idée d’êtres évoluant dans un tel miasme nous est tellement insupportable. Nous ne pourrions avoir la conscience claire si nous vous laissions ici. »

« - Etes vous… franc ? »

Imladrik se força alors à s’agenouiller dans la vase, entendant avec répulsion un craquement étrange sous ses genoux, et prononça solennellement :

« - Je le jure. »

« - Alors je vous suis… »

« - Parfait, venez avec nous ! »

L’homme se fit penaud, avant de finalement avoir le courage de demander :

« - Pourrions-nous remonter mon ami ? »

Imladrik n’hésita pas un instant, s’il refusait, l’homme refuserait certainement de le suivre.

« - Bien entendu ! Où se cache-t-il ? Il n’a pas besoin d’avoir peur de nous. »

« - C’est que… Vous avez les pieds dessus… »

Imladrik oscilla un instant entre éclater de rire, pensant que c’était un blague, mais se retint à temps. Il bénit l’obscurité qui put dissimuler son visage. Reprenant sa respiration, il se força à plaisanter pour calmer l’homme et lui donner confiance.

« - Mais je l’aurais senti, et lui aussi je pense. »

L’homme éclata alors en sanglot, et Imladrik voulut s’approcher de lui. Kirl, qui jusqu’à présent était resté en retrait, s’avança vivement et murmura aux oreilles de son compagnon :

« - Tu as les pieds sur un cadavre… Ce doit être lui. »

Entendant cela, Kirla eut un haut-le-cœur. Passer sa vie dans les égouts, ainsi que sa mort… Il frissonna à cette idée.

Imladrik bredouilla alors :

« - Il aura des funérailles digne de… lui et de ses actes courageux. »

L’être sanglota doucement :

« - Si vous saviez tous les bons moments que j’ai passé avec lui… Il n’est là que par ma faute… Quand les hommes ont désirés me jeter ici, il a eu le malheur de tirer son épée. Pour moi ! Tout ça à cause d’une promesse, sale promesse ! »

Les Aths se turent, laissant l’homme libre de continuer ou pas son récit, comprenant qu’il devait avoir besoin de parler après des années de solitude dans un lieu aussi sordide.

« - Je me rappelle quand gamin nous jouions aux chevaliers… Nous nous étions alors jurés de jamais, ô grand jamais nous abandonner… et voilà où ça l’a amenée… à un… à un… » Tremblant, il pointa du doigt le cadavre, avant d’exploser en sanglots.

Kirla s’avança vers l’homme et lui tapota amicalement le dos.

« - Allons, Monsieur, montez avec nous, et votre vie redeviendra une vie que l’on peut envier. »

L’homme les suivit alors jusqu’à l’échelle, leur contant l’histoire de son amitié à son auditoire attendri. Au moment où Kirl poussa la trappe, l’homme inspira bruyamment, avant de s’exciter.

« - Le soleil ! C’est le soleil ! Depuis si longtemps je ne l’avais pas vu ! »

Il s’élança dehors, contournant Kirl, puis baisa le sol.

« - Depuis combien de temps je ne t’ai pas foulé ! »

Il courut jusqu’à une maison et se frotta à son mur.

« - Et ça, c’est bien plus ouvragé que mon piteux logis de ces dernières années… Et propre ! »

Les Aths comprirent avec facilité que la vision de l’homme était altérée par sa joie. En effet, ils étaient sortis dans le quartier pauvre, marchaient dans de la boue, et la maison qu’il admirait était en partie brûlée, l’autre étant éboulée.

Ils découvrirent alors avec effroi l’homme courir en direction du centre-ville.

« - Peut-être pas besoin qu’il voit de suite les cadavres » souffla précipitamment Kirl, anxieux.

Imladrik acquiesça et hurla :

« - Attendez ! »

Mais l’homme continuait à courir, enthousiaste, sourd à toutes nuisances extérieures à son bonheur retrouvé.

« - Monsieur ! »

L’homme se retourna, et se dirigea enthousiaste vers les elfes, à leur grand soulagement. Imladrik demanda d’un ton enjoué :

« - Si Monsieur nous accompagnait dans sa redécouverte de la ville. Venez donc vous balader avec nous. »

L’homme hocha, joyeux, et sifflota un air qu’il venait de se souvenir en voyant à nouveau ces joyaux qui avaient autrefois été sa vie. Joyaux qui, aux yeux des Aths, n’étaient que le vivier des vices humains, et ne demandaient qu’à être détruits.

* *

*

Les deux amis se posèrent exténués dans l’assise confortable d’un banc.

« - Kirla, tu as été formidable. »

« - Je sais » murmura-t-il un sourire aux lèvres. Il sentait encore la moiteur qui

avait glissé le long de son corps lorsqu’il avait dû prendre la parole.

« - Sans toi jamais nous n’aurions réussi. »

« - Je le sais aussi, je suis irremplaçable. » Il lança alors un regard moqueur à Ilia, et ce dernier ne put réprimer ses éclats de rire.

Quatre hommes s’avancèrent alors vers les deux joyeux drilles, et s’enthousiasmèrent :

« - Content de vous voir aussi heureux… »

« - … Après toutes vos épreuves. »

Les deux elfes acquiescèrent. Mav continua alors, un sourire mesquin imprimé dans son faciès.

« - Peut-être que vous serez alors aptes à entendre la suite de notre histoire. »

« - Pas maintenant » s’insurgea Ilia.

« - Pourquoi donc ? »

« - Nous sommes tranquillement en train de nous reposer, et vous venez nous déranger avec ces histoires » expliqua Ilia avec sincérité. Ce qu’il n’avait pas dit et qui allait avec, c’était qu’il désirait plus que tout ne pas perdre son amitié avec Kirla, et un tel moment d’amitié ne devait être oublié. Profiter de ces moments devenait pour lui vital… Peut-être un des derniers, songea-t-il avec amertume.

« - Voyons, Mav, » ironisa Gontrand, « tu n’as donc pas de cœur ! Tu oses déranger leur ignorance en leur proposant le savoir. »

Mav lui lança alors un sourire rayonnant.

« - On est trop cultivé pour eux ! »

Il avait à moitié espéré que sa remarque fasse réagir nerveusement Ilia, pour permettre de continuer le récit et que Kev se souvienne vraiment de sa vraie mémoire. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque Kirla le coupa :

« - Il a raison. Amusons-nous en paix, cela est bien suffisant pour aujourd’hui. »

Il fut heureux de constater que les quatre hommes obtempérèrent sans trop broncher à son désir. En réalité, il ne désirait même plus savoir qui il était. L’attaque, les révélations, et la découverte de l’état de Yunka l’avaient usé… Jamais il n’avait été autant fatigué. Il n’avait le courage de repartir dans une discussion houleuse, où il imaginait laisser encore de ses forces. Il préférait profiter de cet instant où tous ses amis étaient réunis sans se disputer, de peur de le perdre. Finalement ça avait aussi du bon d’être dans l’indécision : les autres l’étaient, et craignaient que mal se faire voir puisse changer sa vraie mémoire et les rayer de la liste des amis. Ce qui au fond n’était pas forcément faux…

Alors que, si jamais il retrouvait sa vraie mémoire, comment se comporteraient les vainqueurs – drôles de vainqueurs d’ailleurs, songea-t-il avec acidité – et les vaincus. Cela ne briserait-il pas cette période d’entente, certes pas cordiale car il imaginait bien que sous les apparences se cachaient bien des désirs, mais c’était tout de même une entente reposante.

Il dodelina de la tête et s’endormit alors, créant un soupir résigné de la part d’Arthur.

« - Me souvenait pas qu’il dormait autant avant ! L’est dev’nu un vrai flemmard ! »

« - Ca passe le temps avant que l’on puisse enfin réellement parler » expliqua

Geoffroy. « Et ça risque de pas s’arranger ; plus on attend, et plus l’échéance approche. Imaginez que l’on doive se séparer de lui, chacun partant de son côté, car on n’a pas eu le temps de parler une nouvelle fois. Parler sérieusement, j’entends… »ajouta-t-il précipitamment.

« - Faites que leur chef ait beaucoup, mais alors beaucoup de choses à leur demander » souhaita Gontrand.

Ilia ferma les yeux, sans s’endormir, et songea avec joie que ce serait bien si Imladrik avait le mal de la Loriath. Il s’endormit alors, s’imaginant gambader dans la forêt et grimper aux arbres, communier avec la nature… La forêt lui manquait vraiment. Si seulement ils pouvaient vite rentrer. Dans quel état serait-elle donc ? Comme avant ; il se faisait du souci pour rien !

Réintroduction du clochard croisé avant (ouf, je suis content, une chose que j'avais réussi à prévoir. Yes :P )

Vous avez deviné que le "craquement étrange" était le cadavre.

A ce propos, le passage avec l'ami n'est-il pas trop "gore", avec trop d'humour noir? Car je voulais de longue date l'inclure, espérant réussir à mixer un comique de situation (position d'Imladrik) avec la tristesse du clochard.

D'ailleurs, ce dernier est-il crédible, car j'ai imaginé sa réaction, mais au fond jamais je n'ai testé pour voir ^_^:P .

Enfin, s'il savait ce qui l'attend, peut-être ne les suivrait-il pas :) .

Ensuite, quand à l'autre passage, j'ai essayé de montrer les pensées des deux principaux protagonistes (pour l'instant), mais dans le dialogue, j'ai essayé de faire transparaître aussi celles des hommes.

La suite sera peut-être un peu repoussée, car j'ai encore quelques améliorations à faire, pour combler les défauts qu'Impa m'avait montré (ça devrait être court quand même :P )

Iliaron, l'intrigue avance à très petit pas :P

EDIT du 25/08/2005: correction de la répétition

Modifié par Iliaron
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Y a un problème la ... Ca peut pas faire quatre page et demi !! J'ai lu ca en trois minutes maximum !!! Bon j'ai pas envie de verifier sous word alors je vais te faire confiance mais ca veut dire que c'est passé trop vite !!

Bon niveau faute, j'en ai pas beaucoup vu : c'est bien, une relecture beaucoup plus rigoureuse que certaines fois ^_^ A continuer ! ( Je suis en train de penser que c'est peut etre a cause des dialogues que ca passe vite, une ligne puis saut de ligne, etc .. )

Sinon sur le fond, c'est vrai que l'intrigue avance peu, voire pas ! On retrouve juste le clochard ! Sinon, on a pas d'avancé sur le debat de la "retrouvationementation" de mémoire :wink: Enfin j'attends donc une suite, voilà tout :(

@+

-= Inxi, qui va continuer son texte =-

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Jamais une couleur n’avait paru n’être là que pour cacher de son éclat les ténèbres

Il faudrait peut-être ajouter une virgule après éclat

« - J’espère que cet homme qui a subi les méfaits des vices humains saura en épargner ses futurs hommes. »

« - C’est un des plus aptes » ajouta Ilia avant de se détourner à nouveau et de patauger dans les souillures. Les trois Aths le suivirent dans des gerbes de saletés, éclaboussant les parois déjà suintantes de déchets, ne parvenant à se glisser dans cette mare sans faire une cacophonie digne des hommes.

Une lueur torve se tourna alors vers eux, et un homme balbutia un faible « Qui va là ? » avant de se détourner à nouveau.

« - Des amis. »

Il y eut un lourd silence, avant que l’être murmure :

« - Les hommes qui m’ont jeté ici s’étaient prénommés comme tels. »

Imladrik s’approcha alors :

« - Ayez confiance, nous ne vous voulons aucun mal. Nous venons d’abattre ces hommes-ci. »

Je trouve que dans cette section de texte il y a une certaine occurence du mot homme. Enfin moi ça m'a fait tiquer donc je le note c'est tout ^_^ ...

Sinon comme l'a dit Inxi, la trame avance peu mais le texte est toujours aussi bon! La suite donc :( !

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Je précise: j'ai oublié de corriger les fautes pointées par Inxi, et l'erreur de style pointée par Fourberass. je le ferais demain à mon avis, pas envie d'en corrigeant rajouter des fautes par cause de fatigue :P .

Sinon j'ai ajouté quelques changements dans le texte, que je mettrais aussi demain, car il m'en manque un ^_^ .

Y a un problème la ... Ca peut pas faire quatre page et demi !! J'ai lu ca en trois minutes maximum !!! Bon j'ai pas envie de verifier sous word alors je vais te faire confiance mais ca veut dire que c'est passé trop vite !!

Verdana taille 12, avec une marge pour la première ligne des paragraphes, mais aucun espace entre les différents paragraphes :wink: .

J'espère que cette lecture va vous offrir un peu plus d'intrigue dans laquelle croquer à pleine dent (sinon je me suis vraiment raté ^_^ )

Bonne lecture donc :P (sept pages :D ):

* *

*

Imladrik tendit son épée en direction des colonnes de lumière. Les reflets sur sa lame étaient dirigés de telle manière à illuminer son visage. Il se tenait à l’extérieur des murailles de la ville, dans un des rares bosquets où les arbres avaient trouvé une terre propice à leur développement.

Les Aths environnants le regardaient faire, tous drapés dans des capes immaculées. Les visages hagards reflétaient tous une même tristesse, et des larmes pointaient au coin des yeux, rapidement essuyés. Tous tenaient à se montrer, même dans leur plus grande détresse, digne de tous les morts.

Derrière eux se tenaient une foule d’hommes en haillons et armures, venus assister à la cérémonie, parfois par simple curiosité, d’autres fois pour mieux se faire voir de leur nouveau régent. Quelques autres, rares, laissaient couler leur mélancolie en repensant aux êtres qu’ils avaient chéris et qui étaient morts, morts contre ces Aths…

Imladrik baissa alors en un geste fluide son épée, qui pourfendit dans un sifflement aigu l’air environnant. Aussitôt une myriade de flèches enflammées fut décochée, marquant le ciel de leurs sombres traînées.

Imladrik fit un pas et rengaina son épée, avant de s’adresser à la foule.

« - Nombres de nos frères sont morts dans la bataille, courageusement, combattant en héros les troupes ennemis. Nous ne pouvons leur offrir de bûcher en Loriath, alors offrons à ces âmes un feu dans un lieu familier. Que tous ces frères restent ancrés dans nos cœurs, comme autant de gouttes d’eau qui ont péri en combattant les flammes de la corruption. »

Il se tut, et s’approcha d’un tas de bois morts. Son ami Kirl lui tendit un brandon, qu’il apposa sur les branches. Il y eut un crépitement, le bruit de branches qui craquent, et le brasier fut allumé, illuminant de ses rayons blafards les mines les plus proches.

Il se recula de quelques pas, puis dégaina de nouveau son épée, la levant haut dans le ciel pour permettre aux elfes de la distinguer à travers l’écran de fumée. Il l’abaissa une nouvelle fois, et une nouvelle volée de flèches prit son envol, traversant le ciel comme la mort avait pénétré les Aths. Très peu de temps après, les corps enveloppés dans des toges blanches furent approchés dans des charrettes décorées, avant d’être précipité vers les ardentes flammes…

Une mélopée retentit, constellée de voix qui enrouées par l’émotion, qui dignes. Le rythme était lent, rappelant les pas des êtres aimés. Quelques soubresauts marquaient les moments importants, tels le premier arbre dompté, la première monture chevauchée et la première chasse accomplie. La mélodie monta en intensité alors même que le feu faiblissait et qu’il ne restait qu’un tas de scories, jusqu’à se finir en une note brève et puissante. La vie qui part…

Kirla avait regardé toute la procession émue, ne pouvant s’empêcher de fixer les

corps inanimés des morts du groupe Salvatus. Il avait vu avec amertume les vêtements se teinter de noir, avant de ne plus pouvoir discerner les restes des êtres, dont les cendres déjà s’envolaient vers un destin meilleur. Glior, Korna, Girmion et même Jurgas n’étaient plus. De même que les chefs des deux autres tribus. Et Yunka qui aurait tant désiré apercevoir cette cérémonie et adresser un dernier adieu à son père, ultime geste avant la séparation du corps et de l’esprit. Il était là, certes, mais ce n’était qu’un corps amorphe sur un brancard ; un corps, pas une âme…

Imladrik entonna alors.

« - Envolez-vous vers des cieux plus propices à la joie qui vous a été volée. Allez trouver l’Esprit sans peur, vous avez accompli votre devoir, et il vous accueillera à bras ouverts. Ne regrettez rien, car rien de ce que vous laissez sur cette terre n’est digne de recevoir vos pleurs. » Puis, alors qu’une brise se levait et dispersait les cendres, il fit un adieu de la main au nuage grisâtre, et souffla : « Bon vent ! ».

Après un dernier moment de recueillement, Mav déclara :

« - Venez, rentrons dans la ville, rien ne sert de rester en un tel lieu. Il appartient maintenant aux morts. »

Kirla acquiesça et murmura :

« - Même Imladrik repart avec mon père et le clochard. Allons-y. »

« - Qu’est-ce qu’il lui veut ? » questionna surpris Geoffroy.

« - Cela n’est pas vos affaires » répondit Ilia avant de commencer à s’éloigner. Il se retourna soudainement vers les hommes et encocha quatre flèches sur son arc. Il leva alors son arc, avant de laisser les flèches fuser. Il prononça alors d’une voix rauque :

« - Pour les quatre courageux soldats que vous avez été, morts sans comprendre votre mission… Recevez nos remerciements. »

Puis, dans un geste rageur, il brisa son arc contre son genou, et l’envoya au loin :

« - Puissent les conditions ne jamais me réclamer de toucher à nouveau des armes. A cause d’elles de nos amis sont morts. »

Il s’éloigna alors.

Gontrand ne put s’empêcher de jurer :

« - Cette situation est pareille chez les hommes. »

Kirla serra sa cape contre lui, et parla simplement :

« - Ce n’est pas le moment d’en parler. »

Puis il courut pour rejoindre son ami et le réconforter.

* *

*

« - Tu es prêt Kirla ? »

Ce dernier grogna pour donner son approbation. Après deux semaines durant lesquelles les quatre hommes l’avaient imploré pour écouter son propre passé, disaient-ils, il avait enfin accepté, au grand malheur d’Ilia. Ce dernier se tenait renfrogné à quelque distance d’eux cinq, mécontent, mais à portée d’ouïe tout de même.

Ils se tenaient en face d’un bâtiment en pleine reconstruction où oeuvraient de nombreux humains. Les elfes étaient chargés d’organiser les travaux et de répartir les tâches entre tous les hommes. C’est ainsi que chaque matin Ilia et Kirla avaient dû, pour une annexe du quartier pauvre, décider qui fabriquerait le ciment, qui le transporterait, qui aplatirait le plâtre…

Ils venaient de finir la répartition lorsque les quatre hommes étaient venus les voir. Ils ne les avaient même pas vu, toute leur vision étant concentré sur les travaux en cours. Mais maintenant ils allaient savoir… Ils allaient découvrir qui se cachait sous le visage de Kirla. Et ce dernier le savait avec une forte terreur à l’approche de cette ultime révélation. Enfin, si Ilia avait réussi à se tenir calme pendant plus de deux semaines avec les hommes, peut-être que cette accalmie durerait encore. Ou peut-être pas…

« - Kirla, tu es sûr que tu es prêt ? Tu as l’air de rêvasser. »

« - Effectivement, je rêvais… Allez-y, je suis prêt… malheureusement » ajouta-t-il tout bas.

« - Où en étions-nous » se demanda alors Mav.

« - A la rencontre entre votre ancien ami et Pierre et Richard » répondit avec un calme forcé Ilia.

« - Tiens, not’ discussion t’intéresse » ironisa Arthur, ne recevant qu’un regard noir de la part de l’intéressé.

« - C’était… il y a trois ans… un après-midi d’automne, alors que nous rentrions au bercail » se remémora Mav.

« - Nous ? »

« - Geoffroy, toi et moi. Nous avons rencontré Pierre, alors âgé de douze ans, en train de pleurer au bord d’une rivière, ses yeux enfouis dans ses mains. »

« - Que se passait-il » questionna malgré lui Kirla, finalement impatient de savoir le fin mot de cette histoire.

« - On va te le dire, patience. Tu es bien comme on t’avait connu » plaisanta Geoffroy.

« - On s’est donc avancé vers lui, et Geoffroy a timidement posé son bras sur son épaule, voulant le rassurer. Il s’était alors retourné terrorisé, avait giflé le bras de Geoffroy, et s’était reculé, se rapprochant dangereusement de la rive. Il s’était alors mis à bégayer d’une voix mal assurée : « - Si vous venez pour me capturer, alors vous… vous allez devoir me prendre de force ! » Puis il avait dégainé son court couteau pour ramasser les champignons. »

« - L’inconscient ! » se moqua Ilia.

« - Il ne savait ce qu’il faisait, il était encore sous le choc. Après quelques instants, Geoffroy a réussi à lui faire comprendre qu’on ne lui voulait aucun mal, et après une autre paire de minutes, on a réussi à le faire parler. Il nous bredouilla que son père s’était éloigné pour voir l’origine d’un bruissement de fougères. Puis, alors qu’il y était arrivé, deux êtres tout de vert vêtu lui avaient surgi dessus, l’immobilisant. Ensuite, l’un deux avait encoché deux flèches, et… » Mav ne put alors s’empêcher de laisser échapper des sanglots.

Kirla acquiesça, puis murmura silencieusement :

« - Je comprends. »

« - Excuse-moi. » Alors que Kirla niait de la tête, Mav se força à continuer. « Ensuite l’autre s’était tourné vers lui, et avait tiré dans sa direction, mais sans le toucher. Puis ils avaient fui avec le cadavre de l’homme. » Il marqua une pause. « Pourquoi ils n’ont pas tué directement Pierre, je n’en sais rien. A cet âge il aurait au mieux put leur faire subir une égratignure, rien de plus ; pourtant ils ont fui, comme s’ils souhaitaient le laisser en vie, et que sa rancune se répande. » Ses yeux devinrent profonds, alors qu’il songeait en vain aux différentes possibilités de cette action. « Bien entendu nous comprîmes de suite que son père était mort, mais nous n’avons osé lui faire comprendre cette implacable réalité. Lui aussi l’avait compris, mais il n’osait l’admettre. Son âme réalisait un blocage, son père ne pouvait être mort. Lui qui avait toujours été doux avec lui, mourir comme ça, si bêtement…

Nous l’avons écouté énumérer les qualités de son père avec un pincement croissant au cœur. Nous nous rendions compte que nous étions coupable de laisser l’espoir germer en lui, mais pour rien au monde nous aurions pu l’interrompre. Enfin, pour presque rien… » finit-il en un souffle douloureux.

Geoffroy approuva doucement de la tête, se remémorant de même cet après-midi d’enfer. Cet après-midi de mort. Comprenant que Mav avait atteint sa limite, et que sa bouche était coincée par ses sanglots, il se força à continuer le récit.

« - Il a parlé ainsi, jusqu’à ce que nous rencontrions un autre homme, âgé de dix-neuf ans. Il appelait la mort à tue-tête… Il hélait les ombres, il insultait le vent… Richard. »

« - Que se passaient-ils ? » demanda d’un ton mal assuré Kirla.

Geoffroy réprima un sanglot, et annonça :

« - La même chose. Mais lui a vu la dépouille de son père… Atrocement mutilée… Nous avons réussi à le faire cesser de hurler, mais il continua à pointer sa dague autour de lui. A un moment, il s’est écroulé à terre et de sa lame a pointé une direction… Seul moi suis allé voir, prenant la responsabilité de l’homme le plus âgé. Jamais je n’aurais dû être aussi curieux… Jamais… Je me souviendrais toujours de l’état des corps, de la charpie que ces agresseurs ont fait. Je me rappelle de tous les détails sordides et macabres. Cette vision d’horreur est resté gravée dans ma mémoire. Pour toujours ! A côté tous les cadavres de cette ville sont beaux, mais ils m’ont rappelé les corps… »

Kirla comprit avec dégoût à quoi Geoffroy faisait référence. Il articula alors avec une certaine réticence :

« - Comment étaient les cadavres ? »

Geoffroy fit alors un signe circulaire du bras. L’Ath acquiesça. Il ne servait à rien d’espérer une réponse.

Ce fut Mav qui continua :

« - Il est revenu quelques instants après, blême, et nous a ordonné de marcher le plus rapidement possible. Il n’avait alors plus qu’un seul souhait : s’éloigner du lieu du massacre… Nous étions à deux lieues du château, et il nous a fallu accomplir cette distance hantés par des chimères, qui s’intensifiaient à mesure que notre terreur croissait. Jamais la douce brise sifflant parmi les bruyères nous a autant semblé être le sifflement d’un trait mortel, jamais l’aboiement d’un chien nous avait paru rauque comme celui d’un terrible loup tout prêt de nous. Et dès que régnait le silence, nous nous arrêtions parfois de marcher, imaginant que nos pas faisaient une cacophonie digne de l’enfer.

Nous avons peut-être mis deux heures à accomplir le chemin, et une fois rentré dans la barbacane, nous avons laissé l’hystérie nous gagner. Nous avons couru vers le Duc, puis avons crié, hurlé, pleuré, pesté… Ce dernier nous a d’abord considéré moqueur, puis incrédule, et enfin quelque peu angoissé. Il a alors envoyé dans la direction indiqué des cavaliers pour vérifier nos divagations. A cet instant il n’avait accompli cette action que réticent, imaginant perdre du temps… Mais quand les chasseurs sont revenus avec deux corps enveloppés dans des teintures devenues rouges, il a… »

Il laissa quelques larmes couler le long de ses joues, tandis qu’il ne parvenait plus qu’à émettre un gargouillis sonore. Ce fut Gontrand qui finalement explicita la phrase suspendue :

« - Il a ordonné le retrait de toute la populace dans l’enceinte du château, a fermé les portes des deux côtés de la barbacane, puis est allé en personne informer toutes les écoles militaires de se tenir sur le qui-vive, prêt à enfourcher les montures et partir au plus vite à l’attaque. »

« - Et alors ? Quand les agresseurs ont… ? »

« - Ils n’ont pas donné signe de vie pendant une semaine, malgré les patrouilleurs envoyés hors du château. Puis le château s’est rouvert d’abord avec méfiance, avant que l’angoisse ne disparaisse d’elle-même un mois plus tard. »

« - Et pendant ce temps ? »

« - A peine les chasseurs revenus avec les cadavres » commença Geoffroy, « je me suis juré de protéger coûte que coûte Pierre et Richard de la même mort que leur père. Je suis alors allé voir Gontrand. Je lui avait ouvragé son fourreau et nous avions alors discuter amicalement et sympathisé. Je suis donc allé quérir son aide, espérant qu’il accepterait. Il me l’a accordé sans l’ombre d’une hésitation, imaginant accomplir ainsi son devoir de soldat. Après une brève discussion durant laquelle je lui ai décrit l’état atroce des… » Il marqua une pause à cet endroit là, avant de continuer : « Il est allé voir son compagnon de chambré, Arthur, et l’a amené. Après avoir fait connaissance hors de l’école, nous sommes allé fêter notre alliance dans une taverne. Arthur devait se régénérer, il n’avait pris de bière depuis le matin » se moqua-t-il doucement, percevant un grognement bourru de la part de son ami.

« - Dès le lendemain je suis allé voir Pierre et Richard, endeuillés, et leur ait présenté les deux soldats. Puis je suis rapidement allé voir Mav et toi, et vous ai demandé de me suivre. C’est ainsi que pour la première fois nous nous sommes trouvés nous sept ensemble ; mais pas la dernière, loin de là… »

« - Mais pourquoi… Pourquoi s’inquiéter autant de deux enfants ? » demanda surpris Kirla. « Je veux dire » se reprit-il, « c’est une action noble, mais risquée. »

« - Je m’étais juré, c’est tout. Je n’avais aucune autre considération. »

« - Je comprends mieux » acquiesça d'un air songeur Kirla.

« - Quand à votre duc, qu’est-ce qu’il a fait aux deux orphelins » questionna Ilia, s’attendant à ce que leur chef ait rejeté toute demande.

« - Il les a choyés, leur a offert une grasse pension, et ils n’ont manqué de rien, jusqu’à… Enfin voilà » conclut Mav, à la grande surprise de l’elfe.

« - Tout ça pour rien » dit Geoffroy avec rancune et souffrance.

« - Ne dis pas ça » le corrigea aussitôt Gontrand, « trois ans de bonheur, ça compte. Leur sort aurait été le même… malheureusement leur destin était fixé depuis la mort de leur père… »

« - Je sais, je regrette juste que l’on soit sorti ce jour là ! »

« - Nous tous… Nous tous… » finit d’une voix résignée Mav.

Kirla ferma un instant les yeux, songeant à ses précédents cauchemars. S’il avait alors connu leur enjeu, il leur aurait prêté plus d’attention… Il se souvenait d’un où il regardait la cueillette du dénommé Pierre, et Richard était venu lui présenter le butin de sa chasse… Lui qui avait voulu depuis la mort de ses parents apprendre à chasser, quelle joie il avait alors affiché… Mais comment avait-il pu savoir ce détail-ci, jamais cela n’avait été dit dans son rêve, jamais ! D’ailleurs où étaient-ils à ce moment là dans ce rêve… Il ne le savait, peut-être que ce lieu était issu de son imagination… A une lieue et demie de Skefoy, au sud, dans une clairière où les lapins étaient nombreux. Mais que se passait-il donc ? Certes dans le rêve Richard avait un lapin dans la main, mais…

Il se remémora alors un autre détail qu’il avait oublié depuis longtemps, qui était resté enfoui dans son subconscient à partir du moment de son réveil, la clé de sa personnalité : un des hommes l’avait appelé Kev… Gontrand l’avait hélé, le même Gontrand qui se tenait là, en face de lui, exactement le même, en légèrement plus jeune…

Alors le monde chavira pour la seconde fois, mais cette fois-ci d’une manière plus nette, plus cassée… et inversée. Le sol sur lequel il se tenait l’instant d’avant se dissolvait sous lui, laissant apparaître de béantes fissures. Mais au lieu de déboucher sur du noir, on y voyait une lumière vive dessous… celle de son véritable esprit. Il chercha un coin sûr pour éviter de tomber dans cet abîme certes lumineux, mais profond. Il courut en direction d’une grotte de sa conscience, mais le sol se déroba de lui-même sous ses pieds. Alors il chuta dans l’inconscience, toujours plus profondément, se remémorant des moments que jamais il lui semblait avoir vécu.

Il avait une heure, et son père le regardait jovial, les traits de sa mère étaient calme. Ils étaient heureux. Lui braillait quand même, et serrait de toutes ses forces le petit doigt de son père.

Il avait quatre ans et connaissait par cœur le plancher de la maison, à force de tomber dessus et d’y jouer. Il était en train de lécher le fond d’un pot de confiture pendant que ses parents étaient absents, sans même songer à la future réaction de ses parents.

Il avait huit ans, et courrait dans les ruelles le jour de la fête national, faisant onduler dans sa course un long ruban représentant un serpent.

Il avait dix ans et cueillait des fruits, lorsque soudain il aperçut Mav, affamé.

Il avait douze ans et se frottait douloureusement le visage, une marque rouge sur sa joue, trace de la gifle du duc.

Il avait treize ans, et jamais il n’avait connu une telle peur.

Il avait quatorze ans et apprenait tant bien que mal à Richard à tirer à l’arc, sous la tutelle de Gontrand.

Il avait quinze ans et s’amusait avec un bilboquet que venait de lui offrir Geoffroy, sous les yeux émerveillés de Pierre.

Il avait seize ans et son grand ami Pierre parvenait à le battre au bilboquet. Lui le regardait faire, une bosse à la tête.

Il avait seize ans et scrutait dans des yeux noirs vides de toute vie : ceux de son ami…

Il avait seize ans, et se tenait au milieu de la ville de Mor, en train d’être considéré étrangement par ses amis.

« - Kev, ça va ? » questionna avec angoisse Mav, voyant avec horreur le visage de celui-ci pâle comme la craie.

« - Je suis un homme » murmura faiblement ce dernier avant de s’évanouir.

« - Non, pas ça ! » hurla Ilia, alors qu’il se précipitait pour soutenir le corps de son ami et le ranimer, les hommes oubliant leur joie le temps que Kev soit de nouveau sur pied. « Althior : » jura l’Ath.

* *

*

« - Vous allez bien ? »

« - Oui, ce n’est rien » prononça la personne. « Vous m’excusez ? »

« - Je vous en prie. Allez vous soigner. J’ai tout mon temps. »

« - Merci. » La personne s’inclina puis disparut derrière la porte.

Une troisième voix s’étonna :

« - Que fais-tu ici ? L’affaire ne fonctionne pas ? »

« - Si, à merveille. » Il eut alors un large sourire. « Cette fois il s’en est vraiment

souvenu. »

« - Tu es sûr ? Pas comme la dernière fois ? »

« - Non, le choc était plus fort, plus intense, ainsi que les changements. J’ai senti. »

« - Alors il n’y a plus qu’à attendre que s’accomplisse notre volonté. »

« - Oui, il n’y a plus qu’à laisser les choses se passer selon notre envie. »

« - Le plan a fonctionné à merveille jusque là. Il n’y a plus de raison qu’il échoue. »

« - Non, il n’y en a plus une. La partie difficile s’est bien déroulée. Maintenant le reste ne servira qu’à asseoir notre pouvoir. »

« - Vous allez mieux ? » demanda la première voix.

« - J’y vais » murmura la deuxième voix à la troisième à voix basse. La personne reprit alors plus fort : « Je vais bien mieux, sûrement un léger malaise. »

« - Alors, vous disiez donc ? »

Alors, pour la première partie: des funérailles et c'est tout, rien de particulier à ce sujet (enfin, rien de très particulier et important)

Pour la deuxième partie, fin des révélations.

Pour la lumière et tout les effets spéciaux 8-s , j'ai voulu montrer qu'avant la mémoire humaine était aussi dans son cerveau, mais dans le subconscient, et que ça ressurgit.

Au contraire la mémoire d'elfes disparaît, mais pas entièrement, comme il a passé des moments en tant que les deux (enfin, je me comprends :D )

Pour l'avant avant dernier mot: "Althior": c'est l'enfer pour les Aths (je l'ai précisé au début de l'attaque, mais ça remonte :P )

Pour la troisième aprtie, et bien, le suspense commence vraiment et la vraie intrigue débute, maintenant que le récit est vraiment lancé :) .

Maintenant, dilemne cornélien, finir le chapitre ici ou pas? (alors que j'en ai encore des choses à mettre dans reconstruction, mais ça fait une bonne fin de chapitre ça... De toute façon le reste agrémentera bien un chapitre (j'ai quand même un roi à couronner, et l'évolution des liaisons entre les sept, vu que vous imaginez bien que je changement de personnalité de Kirla/Kev va aussi changer la donne des relations :whistling: .

Iliaron, j'ai enfin réécrit tout ce que j'avais précédemment écrit en quinze jours :P:D:lol: . Enfin je vais pouvoir mettre du neuf, enfin :mrgreen:

EDIT du 25/08/2005: correction des fautes pointées par l'attentionné Fourberass :) .

EDIT du 29/08/2005: rajout de la courte phrase:

Il avait seize ans et son grand ami Pierre parvenait à le battre au bilboquet. Lui le regardait faire, une bosse à la tête.
Modifié par Iliaron
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Salut :mrgreen: !

En premier lieux les fautes :whistling: !!!

et des larmes se faisaient apercevoir au coin des yeux,

Je ne suis pas convaincu par cette tournure:huh:

- De nos frères sont morts dans la bataille,

Y manquerais pas un "nombreux" là?

charrettes décorée

décorées

Le rythme était lent, rappelant de son rythme

Répétition de rythme

« - Il ne savait ce qu’il faisait,

il manque un "pas"

Je suis allé voir Gontrand, à qui j’avais ouvragé son fourreau et discuter, et lui avait demandé son aide.

Cette phrase sonne mal je trouve...

« - Je comprends mieux » acquiesça songeur Kirla.

remplace par "d'un air songeur" ou rajoute des virgules...

Voilou. En ce qui concerne le texte il est toujours aussi bon. La scène de la cérémonie est grandiose, l'interaction entre les personnages est parfaitement décrite et l'intrigue est toujours palpitante :lol: !!!

Que dire sinon bravo :D , bonne chance pour la suite B) , et relis toi mieux la prochaine fois 8-s !!!

Fourberass, demain c'est vélo dans les collines d'Aubage B) !!!

Modifié par Fourberass
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Juste une question comme ca: Pourquoi des elfes silvestres brûlent-il les cadavres des morts? Çame semble un peu hors fluff, mais il s'agit d'une coutume de funérailles très répandue, alors bon... Excuse moi.

Autrement, j'aime bien, et j'attend la suite!

Ecthelion

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En premier lieux les fautes  !!!

Arrf, me suis relu pourtant :D .

Je ne suis pas convaincu par cette tournure:huh:

ok, je vais reformuler

Y manquerais pas un "nombreux" là?

Non, mais si ça gêne, je pense pouvoir remplacer par: "Nombre de nos frères sont morts dans la bataille".

décorées

Exact

Répétition de rythme

Dès que je retrouve mon cher dico des synonimes, je remplace :lol: .

il manque un "pas"

pas du tout, la négation porte sur le "ne", non le "pas".

Par exemple, une phrase très connu qui illustre cette règle est: "Je ne sais" où il n'y a pas de "pas".

Ouff, une faute d'évitée :P .

Cette phrase sonne mal je trouve...

C'est vrai qu'en relisant, j'avais ajouté un détail, mais je n'ai aps relu la modification :P .

remplace par "d'un air songeur" ou rajoute des virgules...

Encore exact

relis toi mieux la prochaine fois  !!!

Arrf, va falloir que je t'envoie la relecture de ton texte avec toutes ses fautes :whistling::) .

Bon, je suis rassuré, mes fautes sont surtout des erreurs de style, à par à un endroit. Merci de ta lecture attentive :) .

Juste une question comme ca: Pourquoi des elfes silvestres brûlent-il les cadavres des morts? Çame semble un peu hors fluff, mais il s'agit d'une coutume de funérailles très répandue, alors bon... Excuse moi.

Déjà, je précise, c'est mon texte donc mon fluff, je ne sais pas si dans GW c'est comme ça.

En fait, c'est pour que les cendres des corps se répandent partout dans la terre, dans les cieux... Et que les elfes qui avaient autrefois entretenu les arbres... les nourrissent après.

Je ne sais pas pourquoi, mais j'imaginais mal des elfes creuser une tombe, car on remue la terre, et on risque de tuer des plantes (note bien qu'ils font un brasier avec des branches mortes), alors que quand on brûle, on évite tout ça (enfin, en réalité pas complètement ^_^ ).

Sinon la seule autre solution m'apparaissait de laisser le corps mort et de la laisser pourrir, mais ça m'apparaisssait trop cruel.

Bon, avant la suite, j'ai quand même les deux corrections des erreurs de mes suites que je reporte depuis... :D .

Malheureusement je ne peux pas le faire maintenant, je dois me préparer pour une balade à vélo avec un ami :P .

Iliaron

PS:

demain c'est vélo dans les collines d'Aubage  !!!

Arg, aujourd'hui c'est vélo dans la corrèze profonde et sous la pluie :mrgreen: . Me remue pas le couteau commeça dans ma plaie :D .

EDIT: Correction des fautes

et des larmes se faisaient apercevoir au coin des yeux,

des larmes pointaient...

- De nos frères sont morts dans la bataille, 

Nombres de nos....

J'espère qu'il faut un "s" à nombre ^_^ .

charrettes décorée

décorées

Le rythme était lent, rappelant de son rythme

Le rythme était lent, rappelant les pas des êtres aimés

(j'ai supprimé la partie lourde donc)

« - Il ne savait ce qu’il faisait,

J'ai gardé tel quel 8-s

Je suis allé voir Gontrand, à qui j’avais ouvragé son fourreau et discuter, et lui avait demandé son aide.

Je suis alors allé voir Gontrand. Je lui avait ouvragé son fourreau et nous avions alors discuter amicalement et sympathisé. Je suis donc allé quérir son aide, espérant qu’il accepterait.

« - Je comprends mieux » acquiesça songeur Kirla.

d'un air songeur

Voilà pour les modifications de cette partie. Je vais attaquer la précédente :wink: .

Encore un autre EDIT du passage précédent:

Jamais une couleur n’avait paru n’être là que pour cacher de son éclat les ténèbres

Désolé, mais je n'aime pas la phrase avec une virgule, question de perception.

« - J’espère que cet homme qui a subi les méfaits des vices humains saura en épargner ses futurs hommes. »

« - C’est un des plus aptes » ajouta Ilia avant de se détourner à nouveau et de patauger dans les souillures. Les trois Aths le suivirent dans des gerbes de saletés, éclaboussant les parois déjà suintantes de déchets, ne parvenant à se glisser dans cette mare sans faire une cacophonie digne des hommes.

Une lueur torve se tourna alors vers eux, et un homme balbutia un faible « Qui va là ? » avant de se détourner à nouveau.

« - Des amis. »

Il y eut un lourd silence, avant que l’être murmure :

« - Les hommes qui m’ont jeté ici s’étaient prénommés comme tels. »

Imladrik s’approcha alors :

« - Ayez confiance, nous ne vous voulons aucun mal. Nous venons d’abattre ces hommes-ci. »

« - J’espère que cet homme qui a subi les méfaits des vices humains saura en épargner son futur peuple. »

« - C’est un des plus aptes » ajouta Ilia avant de se détourner à nouveau et de patauger dans les souillures. Les trois Aths le suivirent dans des gerbes de saletés, éclaboussant les parois déjà suintantes de déchets, ne parvenant à se glisser dans cette mare sans faire une cacophonie digne des soldats les plus rustres qu’ils avaient combattus.

Une lueur torve se tourna alors vers eux, et un homme balbutia un faible « Qui va là ? » avant de se détourner à nouveau.

« - Des amis. »

Il y eut un lourd silence, avant que l’être murmure :

« - Les êtres qui m’ont jeté ici s’étaient prénommés comme tels. »

Imladrik s’approcha alors :

« - Ayez confiance, nous ne vous voulons aucun mal. Nous venons d’abattre ces guerriers-ci. »

(j'ai donc gardé deux "hommes", j'ai jugé que ça ne causait pas de répétition, et placer un synonime aurait été mauvais pour la compréhension du texte (amha)

Et je vais de suite corrigé aussi les fautes pointés par Inxi (arrf, c'est long toutes ces ouvertures de messages :P )

Iliaron, qui resigne car l'ancienne est bien trop haut pour s'en souvenir :P

Modifié par Iliaron
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