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L'ascension d'Aktaïr


Aktaïr

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Aktaïr fêtait ses 40 ans, l’âge du choix. Il voulait suivre les traces de son père, il voulait partir à Hoeth et y suivre la Voie de l’Epée, celle des Maîtres des Epées. Il le disait à tous ces amis. Disciple de Hoeth, quel honneur ! Mais pour l’instant, il profitait de son anniversaire. La salle de banquet du weyr familial résonnait des rires, des chants des participants. On y mangeait une excellente et délicate nourriture, les vins fins étaient servis dans des carafes d’ithilmar et des musiciens renommés jouaient des airs entraînants. Tout était réuni pour que la fête soit parfaite. La lumière des chandeliers de cristal inondait la pièce de marbre blanc et vert. Des murs accueillaient les bas-reliefs contant l’histoire glorieuse de la famille d’Aktaïr. Toute la grâce des elfes s’exprimait en ce lieu. Même la lune, reflet de la Déesse Isha, illuminait la mer de ses rayons d’argent. De la côte de Tor Aesurii, on aurait dit que l’eau était constellée d’argent.

Le Choix, ce jour tant attendu par certains et maudits par d’autres. Le jour du Choix était celui où les jeunes Elfes partaient pour leur formation militaire à proprement parlé. Si la plupart avait déjà un entraînement martial, ils resteraient tout juste soldat-citoyen de leur cité. D’autres partiraient vers Hoeth pour devenir mage ou Maître des Epées, vers le Temple d’Asuryan pour y devenir prêtre ou garde phénix, vers Lothern pour s’engager dans la Flotte ou devenir Garde Maritime. Les plus fortunés devenaient chevalier dans une unité de Heaumes d’Argent et, dans de rares cas membres des Princes Dragon. Cette étape importante de la vie d’un elfe était un tremplin vers des responsabilités et une éventuelle carrière politique. Mais surtout, la gloire et la réputation acquises lors de son engagement rejaillissaient sur sa famille, traduisant la position de celle-ci dans la hiérarchie elfique.

La fête finissait tout doucement. L’aube approchait. Déjà, des fines bandes rouge paraissaient à l’horizon, derrière les Montagnes Caledoriennes. Sur le balcon de marbre blanc du weyr paternel, Aktaïr regardait avec mélancolie la côte de Tor Aesurii, resplendissante sous cette lumière divine. L’astre lunaire allait bientôt se coucher sur l’immensité bleue sombre. Son père , Allarion, posa la main sur l’épaule de son fils.

« C’était une jolie fête. J’espère qu’elle t’as plue. Le premier vin des vignes d’Elalith est excellent. Tu as bien géré ton domaine. Tes gens sont contents de ta tutelle. Tout cela est très bien, mon Fils. Tu pourras porter le diadème de Tor Aesurii et gérer notre domaine quand ton âge sera venu. »

« Père, je ne te décevrai pas là-bas, à Hoeth. Pour l’honneur de notre famille, je dois réussir. », disait Aktaïr avec fierté.

« Suis moi, mon fils. J’ai quelque chose à te montrer. ».

Aktaïr suivit son père à travers les couloirs du weyr. Tout au long du trajet, Allarion parlait de l’histoire familiale, appuyant ces dernières par les scènes gravées sur les murs. Ainsi, petit à petit, le père et le fils quittaient la partie récente de la forteresse vers le bastion originel. S’arrêtant devant un dernier bas-relief, Allarion regarda et y versa une larme discrète.

« Te souviens-tu de ce jour ? Te souviens-tu du dernier assaut des Druchii sur notre cité ? Te rappelles-tu de l’assassinat de ton frère aîné ? »

« La douleur est encore vive et le souvenir tenace. Je revois trop souvent cette nuit de malheur dans mes rêves. Il y a seulement quinze ans que cela s’est produit. Je ne pourrai jamais l’oublier. »

« Continuons à marcher, mon Fils. »

La promenade nocturne continua pour aboutir devant une porte massive en bronze, haute de 3 mètres. De fins fils d’or et d’argent dessinaient un griffon endormi. Une trentaine de gardes stationnait devant la porte.

« Père, quel est cet endroit ? »

« Tu verras. », répondit énigmatiquement Allarion, le visage grave.

Les gardes ouvrirent la porte. Allarion et Aktaïr entrèrent dans un petit jardin intérieur, entouré d’un déambulatoire plongé dans le noir. Il vit une épée posée sur les fragments d’une ancienne colonne, au milieu du jardin.

« Prends cette épée, mon fils », dit Allarion. Les sens d’Aktaïr étaient en éveil, malgré cette longue journée de festivité. Il y avait d’autres personnes présentes. Il sentait leur présence mais il ne les voyait pas.

« Père, que se passe-t-il ? »

« C’est l’heure du Choix. Prends l’épée de ton grand-père, mon fils. », répondit calmement Allarion.

Aktaïr se saisit de l’épée. Celle-ci avait une garde en or et ithilmar dont le motif principal était un dragon. Le pommeau se composait d’un unique rubis, gros comme un œuf de poule. Une fois dans la main d’Aktaïr, le rubis se mit à étinceler.

« Mon fils, à partir de ce moment, et pour dix ans, tu n’es plus mon fils. Tu ne le redeviendras qu’à la fin de ta formation ou pour prendre ma place sur le trône de Tor Aesurii. Telle est la dureté du Choix. Telle est la tradition. Sois digne de l’honneur qu’il t’est fait. ». Allarion se retourna et quitta le jardin, laissant Aktaïr seul avec l’épée.

Des elfes en armure rouge sortirent alors du déambulatoire. Avançant avec majesté, ils entourèrent le jeune Elfe. Après avoir posé une cape noire à capuchon, une voix se fit entendre :

« Nous suivons tes faits et gestes depuis longtemps, jeune Elfe. Bon sang ne saurait mentir. Tu t’es montré digne, honorable et loyal envers notre peuple, les Asurs. Long est le chemin vers la Gloire. Mais l’épée du Dragon a choisi son porteur. Seul un Pur-de-Cœur pouvait réussir à la réveiller. »

« Sois le bienvenu parmi nous, jeune Aktaïr. Sois le bienvenu dans l’ordre des Princes Dragons de Caledor. Sois le bienvenu dans ta nouvelle famille. »

Modifié par Aktair
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:lol:

J'adore ^_^.

Développant moi-même quelque chose de plus orienté vers la Tour de Hoeth, en apprendre plus sur les Princes-Dragons de Caledor est un véritable plaisir.

Bahan

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récit fort sympa !

bien écrit, aéré, fluide.

pour une introduction c'est absolument bon !

enfin pour ma part :lol:

5 fautes (Bravo !)

entraînement martiel

faute de frappe (pas vraiment une faute donc...)

Mais surtout, la gloire et la réputation acquise lors de son engagement rejaillissait sur sa famille,

"acquises...rejaillissaient..."

Je ne pourrais jamais l’oublier

pourrai (futur)

Il sentait leurs présences mais il ne les voyait pas

leur présence

une voie se fit entendre :

voix

« Soit le bienvenu parmi nous, jeune Aktaïr. Soit le bienvenu dans l’ordre des Princes Dragons de Caledor. Soit le bienvenu dans ta nouvelle famille. »

SOIS (un peu partout ^_^ )

une suite donc que l'on puisse s'accrocher un peu plus à ton récit !

Linuath - oups je suis déjà en retard...-

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Bon bah c'est bien !

J'ai pas grand hcose à dire par rapport a ce qui a été dit ! Je conseille juste de traduire le chiffre en lettre :lol: C'est le dernier truc quime gène !

La majorité des fautes ont également été relevé donc c'est bien ! Si tu nous fais une suite, j'espere qu'il y en aura pas plus !

Pour le fond, c'est vrai que l'on a pas souvent l'occasion de parler des princes dragons et ca peut etre interessant ! Je veux une suite, aussi bien que ce debut ! Alors, c'est parti !

@+

-= Inxi =-

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Un bon début, il est vrai! Cela commence assez vite (trop?) et on en sait vraiment pas beaucoup sur les persos en eux-mêmes( je ne parle pas de leur rang etc..) mais la narration est fluide et les descriptions, bien insérées, donnent des renseignements utiles.

En gros, ton style est efficace, car il donne vraiment envie de savoir la suite; mais tu peux encore t'améliorer.

Eh oui, il y a encore quelques petites fautes toutes petites qui font que ce n'est pas parfait:

Par exemple: cette lourde répétition:

reflet de la Déesse Isha, illuminait la mer de ses rayons d’argent. De la côte de Tor Aesurii, on aurait dit que l’eau était constellée d’argent.

Dommage...elle fait un peu tâche dans la belle description qui l'entoure: essaye d'arranger le coup. ^_^

Bon, sinon à par ça, bravo pour la façon dont tu détailles la vie des Asurs et les moeurs.

Bravo et suite please! :lol:

Le Warza (...)

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Magnifique!!!

Une seule faute non déjà relevée:

Bon sang ne saurait mentir

C'est "ton" et non "bon", sinon la phrase serait bizarre.

Que dire de constructif :lol:

Le seul moment qui m'a paru bizarre est lorsque j'ai remarqué qu'ils vivaient en fait dans un château, et que le père doit être riche: le fils dit que sa renommée rejaillirait sus ses descendants, et là un petit "comme mon père" pourrait être bien. Car ce ne doit pas être n'importe qui pour avoir une telle épée magique (et un tel bastion).

Sinon, suite.

Iliaron

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Magnifique !

Le texte va vite, l'histoire est poignante, on a vraiment envie de lire la suite !

C'est "ton" et non "bon", sinon la phrase serait bizarre.

Non, moi je trouve que "Bon sang ne saurait mentir" est une très bonne phrase qui montre bien l'attitude, d'un perso qu'on ne voit pas et la noblesse de la race...

Je pense que c'est fait exprès et que ça devrais rester comme ça...

Frak.

La suite ! La suite !

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Invité CaLiM3R0

bravo!

voici que notre aktair dévoile un peu ses préférences :lol:

très bien écrit, fluide, ne se perd pas dans la narration...

Mais est-ce que la décision des princes dragons va enchanter notre jeune ami qui avait il me semble une préférence pour les maîtres des épées?

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  • 1 mois après...

La suite de l'histoire d'Aktaïr

Des flammes partout. De longues langues de feu montaient des maisons de Tor Aesurii. Des vagues de chaleur poussées par le vent maritime atteignaient le weyr familial d’Aktaïr. Ce dernier était dans la ville lorsque sonna le tocsin. Jeune et insouciant, âgé de 25 ans à peine, il faisait la fête avec ses amis lorsqu’ils arrivèrent. Ces pirates druchii, ces assassins, ces esclavagistes avaient attaqué Tor Aesurii sans prévenir, comme les lâches et les traîtres qu’ils resteront à jamais.

Maintenant, Aktaïr courrait avec ses compagnons vers le temple d’Isha. Là, il le savait, se rassemblait la garde citoyenne. Là, il bénéficierait de la protection des siens en attendant l’arrivée des renforts du weyr. Aktaïr courrait dans une ville incendiée. L’incendie rongeait les maisons millénaires de ses concitoyens. A présent, elles s’écroulaient, ajoutant le bruit des destructions à ceux des combats de rues, des cris des femmes et des enfants que l’on capturait pour partir en esclavage, des elfes désarmés que l’on assassinait pour le plaisir.

Aktaïr arriva au temple d’Isha pour voir ce noble bâtiment transformé en bûcher. Sur l’esplanade du temple se trouvaient épars les cadavres de miliciens ayant combattus vaillamment, jusqu’au dernier. Aktaïr ramassa sur les corps de ses derniers une cotte de maille, un bouclier et une épée. Ses compagnons firent de même.

« Que faisons-nous maintenant, Aktaïr ?», demanda Finrellion, tout en remplissant de flèches un carquois.

« Je ne sais pas. La garde aurait dû tenir et les troupes de mon père devraient être là, répondit le jeune noble. Quelqu’un a-t-il vu le corps de ma sœur ? C’était ici sa demeure.»

« Les Druchii sont partout. Nous allons mourir ici ou pire, nous serons envoyés à Naggaroth pour y être sacrifié sur un autel de Khaine. Il faut partir d’ici. », paniqua un troisième, en cherchant du regard un chemin sûr pour fuir.

« Reste ici, imbécile. Seul, tu es vulnérable. En groupe, nous tiendrons. Tu devrais écouter les cours de ton maître d’armes, répliqua Finrellion. Aktaïr, Le temple d’Isha brûle. Considère ta sœur comme morte. Etre esclave des druchii est pire que la mort. Je ne le souhaiterais pas à mon pire ennemi. Je suis de Naggarythe, je sais de quoi ces traîtres sont capables.»

Les yeux d’Aktaïr s’embrumèrent de tristesse mais aussi de fureur et de haine. Il était trop jeune pour voir la mort d’aussi près, trop jeune pour les massacres et la vengeance, trop jeune pour la guerre et son cortège de misère, de souffrance et de désolations. Tout simplement trop jeune. C’est à ce moment-là qu’apparut un petit groupe de druchii. Des corsaires au vu de leur capes, traînant des sacs remplis de leurs rapines ou un prisonnier. Un rictus cruel dessina le premier.

Avec un accent guttural, le premier dit :

« Mais regardez moi ça. Des petits elfes avec des épées trop longues pour eux. Allez les gamins, posez ça. Vous allez vous blesser. Vous n’avez pas envie de voir le pays des vrais elfes. » Il rit de sa remarque suivi de ses comparses de pillage.

Assurant la prise de son épée, Aktaïr regarda ses compagnons. D’un air entendu, ils se comprirent.

« Sois le bienvenu dans la ville de mon père, cousin. J’espère que ton voyage fût bon et la nuit agréable. J’accepte ton invitation. J’en profiterai pour ramener ta tête à ta veuve. On organisera tes funérailles en brûlant le bouge qui te sert d’habitation, traître. » La voix glaciale et le ton cassant de la réponse d’Aktaïr coupa net le rire des corsaires.

« Massacrez-moi ces avortons » répliqua le chef. Ce fût ses dernières paroles avant de recevoir une flèche en travers de la george. Les autres chargèrent le groupe d’Aktaïr. Ce dernier hurla un « Pour nos frères ! » plein de haine avant de se jeter sur les druchii.

Alors que le combat s’engagea, il entendit derrière lui :

« Aktaïr, Aktaïr … »

« Aktaïr, fais attention. Ton armure dragon te préserve du feu mais elle ne te sauvera pas si tu tombes dans la lave. », dit Minweir, un des Princes Dragon qui l’avaient emmener le lendemain de son quarantième anniversaire.

Le jeune noble revint à la réalité du moment. Toute cette chaleur, toutes ces flammes l’avaient renvoyé des années en arrière, à une période douloureuse de sa vie. Les exercices se faisaient de plus en plus durs. Porter l’armure dragon était certes un honneur mais il fallait le mériter et surtout le supporter. Vaincre sa peur du feu, se mouvoir dans un environnement de flammes et de chaleur tout en étant encore meilleur escrimeur et guerrier que tous les autres elfes. Voilà la discipline requise pour être un Prince Dragon. Vaincre sa peur. Voilà la réalité pour les jeunes admis. Il fallait tenir physiquement et mentalement. C’était pour cela qu’après avoir appris à tenir sur un cheval et combattre avec une armure lourde sur ces derniers, ce qui n’était pas déjà des plus simples, il fallait tout refaire mais avec leur armure dragon cette fois-ci. Les exercices d’escrimes se faisaient sur le rebord du cratère proche de l’Enclume de Vaul, près des coulées de lave. La température y était insupportable mais pas pour ces élites.

Cet exercice typique n’était là qu’un exercice comme tant d’autres : les charges à cheval se pratiquaient sur des terrains peu propices à cette technique de combat. Tout était rendu systématiquement plus difficile, plus âpre. Pour devenir un excellent cavalier, on attachait les mains dans le dos du cavalier puis on faisait galoper son cheval à travers une rangée d’arbre. A charge du cavalier d’éviter les branches et de rester sur le cheval. Les accidents étaient fréquents mais rarement mortels. Isha protégeait les membres de l’élite d’Ulthuan grâce à ses guérisseurs. Après tout, ne disait-on pas chez les elfes : « Méfie toi de la fureur du Dragon et crains l’arrogance et la témérité du Prince. »

« Oui, Prince. Je ferai plus attention. » Aktaïr réengagea Minweïr. Dans sa tête, il se répéta les consignes d’engagements et les cours d’escrime de la veille.

« Non, non, non. Pas comme cela, répliqua Minweïr en parant avec brutalité le coup de taille de son élève. Tu es trop mécanique. Tu penses trop à ce que tu vas faire. Je te l’ai déjà dit pourtant. Ta technique est irréprochable. Minweïr repoussa Aktaïr d’un coup de bouclier, le jetant à terre. Mais tu dois te servir de ton instinct au combat. C’est par ton instinct que tu as survécu jusqu’ici. Qu’est-ce qui te retient ? Pourquoi ne te libère-tu pas ici ? »

« Vous êtes mon Maître d’armes, Frère Minweïr. Je ne peux vous blesser. Mon honneur … », dit Aktaïr en se relevant.

« Ton honneur n’a rien à voir la-dedans, cassa Minweïr. Je sais pourquoi tu retiens tes coups. Mais toi, tu ne veux pas l’admettre. Tu refuses ce pour quoi tu es né. Tu es un guerrier. Tu devras tuer pour notre Seigneur Phénix et les Asurs, continua Minweïr en pointant son épée vers son élève. Tu crois qu’en maîtrisant ta technique et en combattant avec ta raison, tu éviteras de devenir ce que tu crains, un assassin, un meurtrier comme le sont devenus les druchii, aimant les carnages, le cri des agonisants qu’on achève lentement. »

« C’est faux, hurla Aktaïr. Je ne serai jamais comme eux. Je ne suis pas comme eux. »

« Je le sais. Mais à toi d’en être sûr. Diriger une armée est une affaire de raison. Mais lorsque le combat est engagé, c’est une question de survie. Plus de place à la réflexion. Le combat est un moment où ta science de l’épée doit être aussi naturelle que respirer, où chaque mouvement de l’adversaire n’est pas une surprise. Tu dois être le combat. Toute ton attention doit être focalisée sur le combat où toute ton agressivité sert ta technique. Ta raison te sert à choisir entre qui doit mourir et qui peut vivre. Maintenant, relève-toi et en garde ! »

Le combat entre le professeur et son élève reprit. Au début, Aktaïr combattit mieux mais après quelques passes un peu trop juste, Minweïr constata qu’Aktaïr recommença à se réfréner.

« Tant pis, puisque tu ne veux pas, je te forcerai, mon élève. Pardonne-moi», murmura Minweïr.

Une esquive, un coup à la tête et Minweïr entailla l’épaule de son élève. Le sang d’Aktaïr coulait. Minweïr, bien que crispé intérieurement, souriait. Les yeux d’Aktaïr exprimaient toute l’incompréhension de ce jeune noble face à ce comportement bizarre. Son Maître lui était certainement supérieur. Pourquoi le blessait-il ? Pour lui donner une leçon ? Pourquoi alors avait-il l’air de prendre tant de plaisir à le blesser ? Aktaïr retournait la question dans tous les sens. A ce moment, il reçut en plein visage le poing armuré de son adversaire, s’effondrant pour le compte.

« Tu n’as toujours pas compris, je le vois. Je t’explique alors. Tu refuses de te battre, d’accord. Mais seuls de vrais combattants sont admis parmi les Princes Dragons. Tu n’en es pas digne. La frater s’est trompée. L’épée du Dragon s’est trompée. Soit ! Je vais donc réparé cette erreur en te tuant. »

Ces paroles firent bondir Aktaïr. Indigne des Princes Dragons, piètre combattant et maintenant, son précepteur d’arme voulait sa mort, pour laver l’affront fait à la Frater par son attitude. L’orgueil d’Aktaïr lui commandait de se relever et de faire ravaler ces dires. Le jeune noble se releva d’un bond, assura la prise de son épée et l’ajustement de son bouclier. Fixant son adversaire du regard, il s’apprêta à recevoir la charge de ce dernier. Pour un spectateur extérieur, le combat eut été impossible à suivre, tant la vitesse d’exécution des deux combattants était élevée. L’art du combat des elfes dans toute sa splendeur : vitesse, esquive, parade. Aucun des deux guerriers ne voulait lâcher prise, ne voulait concéder un mètre à son adversaire. Les boucliers et les armures furent mises à rude épreuve devant une telle pluie de coups. A chaque impact, l’armure déviait le coup, une gerbe d’étincelles montrant à l’œil le point de touche. Soudain, l’attaque de Minweïr passa sous le bouclier d’Aktaïr. Ce dernier esquiva la lame de son maître, bloqua la garde et le poignet sur sa cuirasse à l’aide de son bouclier et plaça sa propre épée sur la gorge de son adversaire.

« Est-ce la mort que vous recherchiez, Maître, lança Aktaïr. Dans ce cas, je suis prêt à vous la donner, ici et maintenant. »

La voix d’Aktaïr avait changé. Elle était devenue froide et arrogante.

Minweïr riait malgré le danger et la lame posée sur son cou.

« Je le savais. Tu es très fort, Aktaïr. Tu marches à l’orgueil. Ton instinct de survie m’a vaincu. Il faudra que tu apprennes à le libérer et à le plier à ta guise. Range-moi cette lame. La leçon est finie pour aujourd’hui. »

« La leçon est finie pour moi. Mais pas pour vous. Qui donc êtes-vous pour tenter de m’écorcher de la sorte avec votre épée ? Croyez-vous que l’affront de sang ne sera pas lavé ? »

« Votre Maître vous a dit que la leçon était finie, jeune guerrier. Maintenant, lâchez-le. Je vous l’ordonne. »

Aktaïr se retourna et vit le Haut Prince Calderan.

« Seigneur Calderan, il a attenté à ma vie. Je ne peux le permettre. Il doit payer. »

« Que ceci te serve de leçon. Que ces cicatrices te rappellent cette journée. Chez les Princes Dragon, c’est notre maîtrise qui empêche l’autre de mourir. Si vous ne jouez pas le jeu, si vous ne vous donnez pas à fond, c’est à votre partenaire de vous rappeler à l’ordre. Nous ne sommes pas les meilleurs pour rien. Nous sommes les meilleurs parce que nous choisissons quand l’autre mourra. Maintenant, lâchez-le ! Je n’aime pas me répéter, dit-il en montra la garde de son épée. »

« Bien Seigneur .», dit Aktaïr, s’inclinant devant l’autorité du Haut Prince Calderan.

« Nous avons de la visite, ce soir. Les exercices sont finis pour aujourd’hui. J’exige la tenue d’apparat pour le souper. Si mes renseignements sont exacts, nous partirons bientôt en guerre. »

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Bravo pour la suite, tu nous a fait attendre mais elle est très bien. En plus je n'ai aps vu une seule faute d'orthographe.

Que dire de plus: le passé d'Aktaïr nous est en partie dévoilé (il faudrait que je relise l'intro voir si la soeur était à la fête d'ailleurs).

Son talent paraît immense (bonne idée de l'ellipse du reste de l'entraînement, ça risquait d'être trop lourd autrement), ainsi que son arrogance :P (parfait pour un prince dragon de Caledor (enfin d'asurei :wub: ).

Je n'ai absolument aucune critique, j'aime tout dans ce texte, tant le dur entraînement que son passé, et j'ai hâte d'avoir la suite rien que pour la bataille, pour savoir si ces amis ont survécu (au passage, ça me rappelle un peu la guerre de Troie, des jeunes qui se rebellent contre les envahisseurs, puis se déguisent), et si sa soeur est vivante (m'est avis qu'elle va être esclave sur le champ de bataille et va courir au devant avec d'autres pour faire un aimant à flèche :D )

Iliaron, vite une suite (moins d'un mois si possible, la patience n'est pas une de mes qualités :wink: )

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Je suis en train de reprendre tous les textes que j'ai pondu sur Aktaïr et les elfes en général. Je les regrouperai dans un seul post et les arrangerai pour que l'histoire soit cohérente.

Il y aura une suite, je te rassure. Mais la bataille dont tu fais allusion n'est peut-être pas celle à laquelle tu penses... :P

Aktaïr, himself on the dance's floor...

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Des flammes partout. De longues

J'aurai mis quelque chose se rapprochant de : Des flammes omniprésentes.

Jeune et insouciant, âgé de 25 ans à peine,

Le chiffre n'a pas grand chose à faire la :D Que des lettres <_<

Bon sinon pour le fond ... Ma remarque principale concerne un de tes points positifs : La personnalité de ton héros. En fait, j'aime bien comment tu arrives à gerer l'orgeuil de ce dernier. Dans un shéma classique, ton personnage aurait accepté la lecon mais la, tout au contraire, il vuet se venger. Et je trouve que c'est horriblement bien fait :P

Allez, envoie donc une suite digne de ces passages !

@+

-= Inxi =-

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  • 3 semaines après...

Voici la suite. C'est le premier jet, un peu retravaillé mais ca reste le premier jet. Un peu de compréhension en ne tapant pas trop fort.

Après une brève toilette, Aktaïr enfila sa tunique et son armure que son serviteur, un jeune orphelin envoyé à l’Enclume de Vaul pour devenir magicien-forgeron, venait de nettoyer. Ce dernier l’aida à ajuster les dernières pièces de l’armure dragon. Une fois fini, Aktaïr le remercia et le congédia. Le jeune serviteur parti, le noble prit son manteau qu’il posa sur ses épaules à la manière des Princes Dragons.

Le manteau des Princes Dragons était du blanc le plus pur, comme toutes les forces armées d’Ulthuan, à l’exception des Lions Blancs. Mais les Princes Dragons le portaient d’une manière spéciale. Alors que la plupart des guerriers elfes cachaient complètement leurs habits sous ce manteau et avaient la tête découverte, les Princes Dragons ne cachaient que la moitié gauche de leurs armures, en rabattant le pan droit par dessus l’épaulière et gardaient leurs heaumes sur leurs têtes, même devant le Roi Phénix. Telle était l’attitude des Princes Dragons. Telle était leur arrogance.

Se rendant au réfectoire , il rattrapa Minweïr dans le couloir. Son maître d’armes le regarda.

« Tu as failli être en retard. »

« J’avais une leçon à panser, Maître »

« Oui, il paraît. », dit Minweïr en souriant. Il saisit Aktaïr par l’épaule droite. Aktaïr se retourna et planta directement son regard dans celui de son maître d’armes.

« Certaines leçons sont dures à apprendre mais aussi à donner. Ne m’en veux pas. »

« Certaines leçons sont dures à recevoir et prennent du temps à être assimilées. »

« Tu es jeune, Aktaïr. Arrogant et fougueux aussi. Ce sont les défauts de la jeunesse. Mais j’ai confiance dans l’avenir. Tu apprendras la modération. Tu apprendras la sagesse. »

« Si vous me laissez vivre jusque là. », répondit Aktaïr, acide.

Minweïr esquissa un sourire à la réponse de son élève. Ils reprirent leur chemin vers la salle commune. Minweïr sentait la tension d’Aktaïr, la rancune pour cet après-midi n’arrangeant en rien son humeur d’habitude cassante. Il était distant vis-à-vis de ses camarades depuis son arrivée à l’Enclume de Vault mais depuis le dernier incident, il voyait bien qu’Aktaïr était à fleur de peau, près à bondir à la moindre occasion.

« Dis-moi. Tout à l’heure, tu aurais pu me tuer mais tu ne l’as pas fait. Pourquoi ? », demanda Minweïr.

« Je l’ignore, répondit-il dédaigneusement. L’espoir que je me trompais sur votre compte. »

« Peut-être. Mais je pense plutôt que tu ne m’as pas tué parce que tu étais certain de m’être supérieur. Tu jouais avec moi. »

« Jouer ! Alors que vous m’aviez blessé et que vous me disiez vouloir me tuer. Jouer ! Mais c’est ridicule. » s’emballa l’élève.

« Ridicule ? De tous les escrimeurs que j’ai formé, tu es le meilleur. Tu t’es préparé pour partir suivre l’enseignement des Maîtres des Epées de Hoeth. Tu savais jouer de l’épée avant de venir ici. Tu as plus d’expérience et de maîtrise en la matière que la plupart des Asurs vivants dans ce monde. »

« Je n’ai pas choisi de venir ici. Ce n’était pas mon choix. C’est l’Epée Dragon qui m’a choisi. », répliqua Aktaïr, passablement énervé par la tournure de la discussion.

« Pourtant, c’est ta place. Sinon, elle ne t’aurait pas choisi. Il faudra bien l’accepter. C’est un honneur d’être parmi nous et peu d’elfes refuseraient. »

« Alors je fais partie de ce peu d’elfes. Hoeth était mon choix. »

« Hoeth était ton rêve, ton illusion. Pas ton destin. »

A ces paroles, la rage d’Aktaïr le submergea. Minweïr ne comprenait pas ce qu’il voulait dire. Il n’avait pas eu le choix. Minweïr était aveuglé par la certitude que l’épée avait fait le bon choix. Sa colère éclata et il retourna une droite en plein visage de son Maître. Alors que ce dernier s’étalait sous la violence du choc, Aktaïr, l’index pointé vers son mentor, criait :

« Cette foutue épée a brisé mon rêve. Tout comme cette vie qui n’en finit pas de me prendre ce qui m’est cher. J’en ai assez de ne pouvoir contrôler ma vie. J’en ai assez de ce destin qui ne tient pas compte de mes aspirations. J’en ai assez que les autres décident à ma place. », cria Aktaïr.

« Et que crois-tu que Hoeth t’aurait apporté ? Des réponses à tes questions ? Des repères pour ta vie future ? Ne rêve pas : Maître des Epées à Hoeth n’est jamais rien de plus que serviteur des mages et gardien de la Tour Blanche. Tu te serais retrouvé lié à eux par un serment d’allégeance au-dessus de tous les autres. Tu te serais retrouver dans une confrérie où seul le bien de l’Ordre et de la Tour Blanche comptent. » répliqua Minweïr tout en se relevant.

« Qu’en savez-vous ? Vous n’êtes pas un disciple de Hoeth que je sache. »

« Que je sache, toi non plus. Mais j’ai l’avantage d’avoir suffisamment vécu pour en connaître un bout sur l’Ordre Blanc. On ne les surnomme pas l’Ordre de Fer pour rien. Quand on y rentre, c’est pour la vie. On ne quitte pas Hoeth. »

« Foutaises. Mon père était disciple des Maîtres des Epées et il a pu quitter la Tour Blanche pour revenir à Tor Aesurii. »

« Pour gouverner Tor Aesurii. Hoeth préfère voir un de ses membres gouverner une ville plutôt qu’un elfe provenant d’un autre milieu, d’une autre faction politique. Ton père, gouverneur de Tor Aesurii, c’est une décision de Hoeth. C’est un choix fait par Hoeth pour servir sa politique. »

« Mon père est le gouverneur de Tor Aesurii par droit du sang, rétorqua Aktaïr piqué au vif par l’allusion de Minweïr. Il n’est pas un pion de Hoeth. »

« Ce qu’il est ne l’empêche pas de faire ce qu’il doit. »

« Assez de rhétorique. Que me voulez-vous encore ? Qu’on reprenne la discussion de cet après-midi ? » dit Aktaïr tout en portant la main à la garde de sa dague.

« Non, je veux qu’on la finisse. »

« Au prix d’une vie ? »

« Si cela te permet d’être en accord avec ton destin, oui. »

La réponse de Minweïr stupéfia Aktaïr. Ses certitudes commençaient à vaciller. Sa soi-disant clairvoyance, son interprétation des faits de cet après-midi-là et les actions du moment présent se mélangeaient. Il avait peine à croire que son précepteur mette sa propre vie dans la balance.

« Vous êtes prêt à mourir pour cette discussion. Vous êtes à ce point sûr du choix de l’Epée Dragon ? »

« Oui, tout le monde ici croit au jugement de l’Epée Dragon. Sauf toi. »

« Et pourquoi devrais-je la croire ? »

« Parce qu’elle est neutre et dépourvue d’émotions. Parce qu’elle sait reconnaître un Prince Dragon quand ce dernier la prend en main. »

« Et mon Père ? Pourquoi m’aurait-il tout appris selon les préceptes de Hoeth s’il ne voulait pas que je devienne un Maitre des Epées ? »

« Parce qu’il t’aime et qu’il voulait le meilleur pour toi, mais selon ses propres valeurs. Mais il ne t’a jamais demandé de devenir un Maitre des Epées. C’est toi qui t’en es persuadé. Pourquoi t’aurait-il amener dans le jardin intérieur ? »

« Si c’est vrai, pourquoi ne m’en a-t-il jamais rien dit ? »

« Lui as-tu seulement posé la question ? », dit calmement Minweïr.

« Je lui ai souvent demandé s’il voulait que j’aille à Hoeth pour étudier. »

« Et que t’a-t-il répondu ? »

« C’est ton choix, pas le mien. »

A cette réponse, la tension tomba entre les deux elfes. Aktaïr regarda longuement son précepteur. Il aurait voulu rajouter quelque chose. Mais il savait que Minweïr avait raison. Il savait maintenant que les choses ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être, que les apparences sont trompeuses. Pour la première fois depuis son arrivée, il accepta l’idée d’être à sa place. Sans rien dire, ils reprirent leur marche vers le réfectoire.

Au croisement de deux couloirs, ils croisèrent Calderan. Automatiquement, ils se mirent en retrait du Haut Prince, à la manière d’une garde rapprochée. Arrivé devant la porte du réfectoire, Calderan se retourna et dévisagea Aktaïr, toujours dans ses pensées. Son regard bleu acier inspecta le jeune Prince Dragon.

« Je vois que la discussion de cet après-midi porte ses fruits, Minweïr. Il a enfin accepté sa place. »

« Pas tout à fait, Seigneur. Mais il est sur le bon chemin. »

« Il est plus loin que vous ne le pensez. Je le vois prêt. Encore un peu jeune mais prêt. Lorsque ce sera fait, il rentrera comme membre à part entière des Dragons Rouges.»

« Seigneur, j’ai besoin d’encore un peu de temps. Il est trop fragile, il n’est là que depuis quatre ans et … . »

« Nous n’en avons plus assez. Faites le nécessaire au plus vite. » coupa net Calderan.

« Il en sera fait ainsi. » s’inclina Minweïr.

Les trois Princes rentrèrent dans la spacieuse salle rectangulaire. Aux murs, des fresques rappelaient aux personnes présentes l’histoire, l’action et le sacrifice des Princes Dragons dans l’histoire des Asurs. Devant un mur, on pouvait aussi voir des bannières prises à l’ennemi vaincu et posées à même le sol alors que celles des Princes Dragons les surplombaient. De longues tables mises en ovale permettaient de voir une grande mosaïque terrestre. Celle-ci représentait une tête de dragon. A la place de l’œil se trouvait un foyer d’où se dressaient de belles flammes. Une table d’honneur, recouverte d’une nappe blanche avec un liseré bleu avait été insérée dans l’ovale. Des serviteurs attendaient derrière des sièges centenaires frappées aux armoiries de la Fraternité.

Le Seigneur Calderan pris sa place à la table d’honneur. A côté se tenait un elfe plus grand mais surtout plus fin. Certainement un mage ou un diplomate, pensa Aktaïr. Sa carrure le trahissait. Calderan prit la coupe en face de lui, demanda le silence et présenta le nouvel arrivant, un envoyé de la Cour. Ce dernier remercia Calderan pour son accueil et s’assit.

« Minweïr. Pourquoi Calderan n’occupe-t-il pas la place de maître de salle ? », chuchota Aktaïr.

« Certainement qu’un de nos hauts dignitaires doit assister au repas. »

« Tu as une idée de qui il peut s’agir ? »

« Pour que Calderan cède sa place ? Oui, j’ai une idée. Si elle est bonne, c’est un grand honneur pour nous. »

Tout le monde attendait. Pendant un long moment, les Princes Dragons attendirent la venue de ce mystérieux retardataire. La porte s’ouvrit et quatre Princes Dragons à l’armure bleue entrèrent. Toute l’assemblée se leva. Calderan alla au devant du nouvel arrivant. Ce dernier finit par entrer. Tous les Princes Dragons s’agenouillèrent. Un silence monacal remplit la salle. Même l’envoyé de la Cour mit un genou à terre.

« Soit le bienvenu parmi nous, Seigneur Imrik. Que le Monteur de Dragon soit le bienvenu parmi ses Frères. »

« Puissent les Dragons se réveiller à votre appel, Frère Calderan. Et à vous tous aussi. » fît Imrik en s’adressant à l’assemblée. Puis, dévisageant l’envoyé du Palais, il rajouta un très froid : « ou presque. »

L’assemblée se releva. Après avoir pris place à table, Imrik invita l’assemblée à s’asseoir et à commencer le repas. Même si le repas était fort cérémonieux, Aktaïr ne comprenait pas pourquoi les membres étaient si contenus. Les discussions se faisaient à voix basse, discrètes au possible.

« Minweïr, pourquoi tout ce silence ? C’est la présence d’Imrik à notre table ? »

« Non, c’est l’autre invité. C’est un envoyé de la Cour, certes mais surtout, c’est un diplomate ellyrien très proche du Prince Elladin. »

« Qui est-ce, ce Elladin ? ».

« Je te dirais que Calderan préfèrerait charger un démon majeur à mains nues plutôt que d’avoir à servir de nouveau sous les ordres d’Elladin. »

« Quelle belle amitié ! », ne pût s’empêcher de dire Aktaïr, un sourire en coin.

« Comme tu dis. Mais tu dois savoir pourquoi : Elladin a reçu le commandement de la porte du Dragon par décret de la Cour alors que Calderan en assurait la défense depuis un siècle. On dit, mais c’est à vérifier, qu’Elladin a fait assassiner le frère de Calderan. Calderan était aux obsèques de son frère lorsque Elladin est arrivé pour prendre le commandement de la place. De retour à la porte du Dragon, la passation du commandement avait eu lieu. Calderan fût mis devant le fait accompli. Il en ragea tellement qu’il eut des mots durs envers Elladin. En représailles, Calderan a reçu l’ordre de patrouiller dans les collines avoisinantes avec son régiment au grand complet. C’est le père de Calderan qui est intervenu en sa faveur pour que son dernier fils et notre régiment soient stationnés ici, loin d’Elladin et de ses intrigues.»

« Je comprends. Et Imrik ? Pourquoi Imrik est-il ici ?»

« Pour affirmer et reconnaître implicitement le statut et la valeur de Calderan. Calderan est un monteur de dragon, tout comme le sont Imrik et Asarnil. Mais eux sont connus. C’est une lutte d’influence qui se joue ici. Certainement que ce diplomate va vouloir envoyer notre régiment combattre sous les ordres d’un commandant proche d’Elladin. Mais il ne se permettra pas le moindre écart vis à vis de Calderan tant qu’Imrik sera présent. Soit attentif car c’est une leçon de politique qu’on ne peut qu’apprendre sur le terrain. » finit Minweïr.

Le repas continuait, calme. Quelques discussions entre voisins de table animaient la morosité ambiante. On servait les fruits lorsque l’Ellyrien se leva et demanda l’attention de l’assemblée.

« Nobles Guerriers, j’apporte ici les paroles de notre bien aimé Souverain. En ces temps obscurs, Ulthuan est une fois de plus menacée. Nos espions ont appris de sources sûres qu’un raid des druchii est en cours de préparation et que ce dernier frappera le Nord de notre beau pays. Afin de contrer cette menace, toutes les forces combattantes de Caledor mais aussi des autres contrées sont appelées sous les drapeaux. Je remets devant vous les ordres du Roi à votre commandant, Calderan. »

Calderan prit le rouleau, l’ouvrit et le lit. Le visage dur, il transmit le parchemin à Imrik qui le lut rapidement.

« Inacceptable » fût le seul mot de Calderan avant de quitter la salle, sous le regard visiblement satisfait du diplomate.

Imrik regarda le diplomate avec une froideur mortelle.

« Les nains ont un dicton : méfie-toi de l’or qui brille et de l’arrogance des elfes. Calderan est un elfe d’honneur, loyal au possible et il obéira aux ordres de son suzerain. De cela, vous pouvez rassurer votre Seigneur et Maître, Elladin. Mais ne vous étonnez pas que Calderan arrive en retard le jour où il faudra vous sauver la peau, diplomate. On ne joue pas avec un dragon sans prendre le risque d’un coup de griffes et Calderan fait partie des plus dangereux une fois leur honneur blessé. En cela, il a ma complète compréhension. », lui lança Imrik d’un ton sans réplique.

« Le repas est fini. Princes, vous partirez dans une semaine pour Anlec où vous stationnerez en réserve sous les ordres du mage Enallion, conseiller de la suite du Prince Elladin. Le reste de l’armée se préparera à repousser l’assaut sur Tor Achare. Puissent les dragons répondrent à votre appel. »

Imrik se leva de son siège, visiblement courroucé de part l’affront fait à un de ses amis et aux membres de son ordre. Les autres membres de l’assemblée firent de même. Alors qu’Imrik quittait la salle, le diplomate entreprit de le suivre, tout en se permettant de l’interpeller comme un noble quelconque. Mais à peine ce dernier parvint-il à la hauteur que deux des dragons bleus d’Imrik s’interposèrent, une dague à la main.

« Ma patience a des limites et vous êtes à un poil de gobelin de les franchir. », lança Imrik.

Le diplomate n’insista pas. La discussion était close, définitivement.

Témoin de l’incident comme tous les autres, Aktaïr se mit en route vers ses quartiers tout en s’interrogeant sur les évènements récents : la leçon donnée par Minweïr, le repas gâché par ce diplomate. Perdu dans ses pensées, il finit par constater qu’il marchait vers le volcan tout proche et non vers sa chambre.

« Mais qu’est-ce que je fais ici ? », se demanda-t-il.

« On se promène, jeune Prince ? »

Surpris, Aktaïr se retourna vers la voix. Il tomba nez à nez avec Imrik, Calderan et Minweïr. Dans ses pensées, Aktaïr ne les avait ni vu ni entendu.

« C’est le dragonnet dont je vous parlais, Seigneur Imrik. », dit Calderan.

« Intéressant. Et déjà sur le chemin. Suis-nous, jeune Prince ! », ordonna Imrik.

Le chemin bifurqua vers la base du volcan. Aktaïr suivit ses illustres compagnons en silence. Le chemin menait vers une porte finement sculptée et incrustée de pierres de lune, brillantes la nuit et blanches le jour. Les elfes poussèrent la porte et rentrèrent. La beauté du lieu, tout en marbre, imposait le respect et l’humilité à tout visiteur. Haute et silencieuse comme une cathédrale, la pièce était percée d’une porte immense à l’opposée de la petite entrée. Le plafond inexistant laissait entrevoir le ciel et la lune.

« Prince Aktaïr, avance dans le cercle d’or et appelle les dragons qui sommeillent ici ! », ordonna Calderan.

« Appeler qui ? », répondit Aktaïr surpris par l’excentricité de la demande.

« Nos montures, bien entendu. Où crois-tu que nous sommes ? Qui crois-tu que nous sommes ? Des Ellyriens ? Des Heaumes d’Argent ? Appelles-les. », répondit Calderan.

Aktaïr se tourna vers la grande entrée. Celui-ci se demandait comment réussir un tel exploit. Réveiller un dragon et le faire venir ici. Il pensait, recherchait une solution à son problème. Il scrutait les bas-reliefs. Réveiller un dragon et le faire venir ici. Dans cette grande salle, depuis ce cercle, il fallait appeler un dragon. N’ayant pas d’autres idées, il hurla : « Puissant dragon, viens à moi ! ». S’attendant à être la risée des autres personnes de la salle, il se retourna pour voir leur tête.

« Désolé, je crois qu’ils dorment toujours », finit par dire Aktaïr.

« On dirait. », dit Calderan, un peu dépité.

« Je doute que tu les réveilles avec un cri si faible, reprit Imrik. Pourquoi as-tu crié ? »

« Pour les appeler ! »

« M’as-tu déjà vu crier après mon ami Minaithnir ? »

« Non, Seigneur. Mais je ne vous ai jamais vu auparavant. »

« Certes. Qui crois-tu être pour oser crier après la plus puissante et la plus majestueuse créature de ce monde ? Te crois-tu si puissant pour oser la réveiller de manière si brutale et si indélicate ? »

« Euh, je … Et bien, … Non. Enfin, je veux dire … ».

« Tu commences à comprendre. Appelles-les maintenant. », finit Imrik.

Aktaïr se retourna vers l’entrée des dragons. Il se concentra et murmura :

« Noble créature, pardonnez mon arrogance de croire que vous m’entendrez. Je vous prie humblement de répondre à mon appel. »

Un moment se passa mais rien ne se produit.

« Toujours rien, dit Aktaïr. Décidément, il faut croire que ces sales bêtes ne me montreront jamais de l’intérêt. »

Aktaïr se retourna vers les autres membres, sortit du cercle et marcha vers ses pairs.

« Pardonnez-moi mais ce que vous me demandez est impossible. De toute façon, ils dorment et rares sont les dragons qui veuillent bien se préoccuper de l’avenir des Asurs. Je n’ai pas besoin d’eux pour faire mon devoir. » Mais au moment de passer au-delà de Calderan et d’ Imrik, ce dernier l’arrêta.

« Où vas-tu, jeune Prince ? »

« Faire comme ces dragons : me reposer, Seigneur. Nous partons bientôt en guerre, à ce que j’ai cru comprendre au repas. Demain sera une longue journée de préparatif. Je voudrais être frais. » Et Aktaïr s’en alla, quittant la pièce, sur un échec prévisible.

Imrik regarda Calderan et Minweïr, tout deux blessés dans leur certitude d’avoir cru trouver un nouveau monteur.

« Fier monteur que voilà. Tellement sûr de lui. », dit Imrik le sourire aux lèvres.

« Seigneur Imrik, pardonnez-nous pour notre erreur de jugement. », s’excusa Calderan.

« Quelle erreur ? Il a réussi son épreuve. Il est arrogant. Il est fier. En terme de sale caractère, il leur est certainement équivalent. Il a toutes les qualités d’un monteur. Disons que sa monture a aussi un très sale caractère mais qu’il a réussi à susciter sa curiosité. »

Les deux autres princes se regardèrent puis scrutèrent l’entrée des dragons. Souriant en même temps, ils finirent par apercevoir dans la pénombre de l’entrée le museau rouge et les yeux jaunes de ce qui devait être un imposant spécimen de sa race.

« Trop arrogant. Et ça ne va pas s’arranger avec le temps. », soupira Minweïr.

Modifié par Aktair
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Alors:

Princes Dragons est du blanc le plus pur

ce présent m'apparaît bizarre, au vu du reste du texte.

Mais les Princes Dragons le porte

Même remarque. Sinon portent

une leçon à panser

Jeu de mot volontaire ou pas?? Penser, ou panser (soigner)???

Il saisit Aktaïr par l’épaule droite. Aktaïr se

Répétition. celui-ci pour le deuxième

Tu te serais retrouvé lien à eux

lié

le bien de l’Ordre et de la Tour Blanche compte

comptent (il y en a deux)

Puis, dévisageant l’envoyé du Palais, il rajoute un très froid

Le présent apparaît légèrement bizarre pour la concordance des temps, et pourtant je le trouve aps si mal. on remarque bien le changement entre début ("fit"), et ce moment.

Ou crois-tu que nous sommes

« M’as-tu déjà vu crier après mon ami Minauthir ?

Je ne sais pas si c'est Imrik qui parle, mais si c'est lui, son dragon est Minaithnir.

Sinon le passage est bien, même si l'on ne comprend pas réellement comment Aktaïr a le don de monteur (à part l'arrogance, si ça en est un).

C'est bien écrit et l'on prend plaisir à lire.

J'aurais du mal à plus commenter les événements (sache que tu attise notre curiosité), car on a des débuts, mais pas de réponses: la raison du don, qu'é réellement fait l'ellyrien, pourquoi Imrik le haït tant qaue ça (je parle bien d'Imrik), est-ce que le fait que Minweir et Imrik soient des monteurs les rapproche tant que ça, pourquoi Aktaïr est tant arrogant. Il me semble que ce sont toutes lesquestions que je me pose.

Iliaron

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Pour les corrections, je repasserai plus tard mais, dans l'ensemble, elles sont justifiées. Pour le "compte", j'avais analysé la chose en partage du bien "unique" de l'ordre et de la Tour Blanche qui sont les mêmes puisque l'un dépend de l'autre. Mais ton point de vue est somme toute très logique.

Comme je l'ai dit, je continue à travailler le texte qui n'est ici qu'une partie et une ébauche. Il y a fort à parier que je finirai avec un texte de 100 à 120 pages voire plus si l'inspiration continue à me nourrir. J'en suis à 23 pages Word actuellement avec tous les textes à rassembler et à relier. C'est un objectif que je me suis fixé: fournir une histoire dense, peut-être complexe (car il y a une trame et j'essaie de ne pas la rendre trop transparente) mais détaillée. Je voudrais aussi avoir un texte cohérent et solide sur le fond. Certes, l'arrogance d'Aktaïr est énorme, certes, il a le don de monteur. Pourquoi? Les réponses existent. Elles ne sont pas écrites. Ainsi, il ne faudrait pas croire qu'on est au temps d'Archaon.

Panser est correcte mais le jeu de mot est volontaire.

Imrik est à voir comme un personnage secondaire de l'histoire. Comme certains personnages made in GW sont très typés, Imrik est un rappel de toute la gloire des Princes Dragons. Il est, quelque part, une icône du passé. L'intervention d'Imrik vis à vis de l'Ellyrien est à plus expliciter car, dans monidée, c'est contre le principe (intrigue à la Cour) que s'élève Imrik plutôt que contre l'Ellyrien personnellement. C'est en sorte une mise en garde qu'il lui adresse. L'intrigue à la Cour amène un élément important des Hauts Elfes (tout comme les Elfes Noirs d'ailleures): la politique. Le jeu de pouvoir gangrène la société elfique d'Ulthuan. Imrik, dans mon esprit, est contre car il sait que seuls les généraux les plus compétents et les plus aptes au commandement peuvent retarder voire sauver Ulthuan de sa destruction.

Voici mon avis sur ton intervention mais j'en prends bonne note pour améliorer mon texte.

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Franchement ? Ce passage, je le trouve fantastique !

Ton histoire commence très bien ! Tu as de quoi faire une très belle oeuvre !!! En fait, je vais essayer de lister ce qui me plait... Pour commencer le caractère de ton personnage dans lequel on se retrouve facilement, on retrouve les memes reactions que l'on pourrait avoir !

Ensuite, l'histoire, qui est simplement prennante, est très ficelé ! Les perso rentrent et sortent naturelement et jouent leurs roles à la perfection !

En fait, ce qui fait la force de ton récit, c'est ton personnage que tu manies à la perfection !! C'est un très grande qualité qui, de souvenir, je n'ai vu que, pour citer un exemple chez Bahan ...

Bon, je n'ai pas vu de fautes, enfin pas assez genenante pour qu'elle me bloque dans ma lecture !

Sinon, le seul reproche que j'ai a faire, c'est que l'histoire de ton coup de poing reste peut etre un peu trop inaperçu !! Pour les deux personnages, il l'oublie un peu vite ! Enfin voila, c'est tout !

suite, très vite stp !!

@+

-= Inxi =-

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Invité Feurnard

Pas grand-chose à dire.

Un récit à la trame complexe, ambitieux et qui s'en donne les moyens ; du moins je l'espère. Style simple et dépouillé, presque jamais de solution de facilité, du réalisme et une ambiance bien rendue de l'univers elfique. Transitions réalistes, quelques figures de style ou tentatives et, comme le dit Inxi, des personnages de caractère. Enfin, mais ce n'est plus si rare de le dire, je n'ai pas eu à faire attention aux fautes.

En fait, rien que du bon. Ma seule crainte, c'est que le récit se fatigue. Mais à mon avis, tu seras à la hauteur de cette histoire.

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Invité thursaz

Il m'a fallut un peu de temps pour lire ce récit déjà bien entamé, mais quel bonheur en le faisant, surtout à partir de ton deuxième texte.

Je n'ai pas énormément de choses à dire.

Je trouve que la richesse de ton récit est constitué par ces dialogues, pertinents, et particulièrement bien écrit. Il sont réaliste, je veux dire par la que c'est tout à fait logique qu'il sortent de la bouche du personnage qui parle. J'ai remarqué dans certains livre et surtout récits amateurs que les dialogues étaient parfois placés pour expliquer un fait, mais qu'ils n'aurait pas pu être dit réelement par un personnage. ( je pense particulièrement à la tragédie classique où les personnages parlent en alexandrins,et je trouve cela assez irréaliste) .

J'espère que tu continuera à m'enchater avec la suite de ton récit que j'attends avec impatiences

merci beaucoup pour le plaisir procuré

*

Thursaz

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  • 1 mois après...

Très bon texte, on voit vraiment bien dans la dernière partie les tensions politique entre factions rivales de la cour, caractéristique des Hauts Elfes!

Juste une remarque, qui me vient en première lecture:

Certainement qu’un de nos hauts dignitaires doit assister au repas

C'est certainement qu'un de nos hauts dignitaires doit assister au repas ou

Un de nos hauts dignitaires doit certainement assister au repas

Ce sont des tournures de phrases qui me semblent plus élégantes.

Certainement que ce diplomate va vouloir envoyer notre régiment combattre sous les ordres d’un commandant proche d’Elladin

Même remarque.

Modifié par Greyhunter
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  • 3 semaines après...
  • 4 semaines après...

Aktaïr avait du mal à dormir. Les nombreux évènements de la journée tournait dans sa tête. Il avait du mal à faire le tri dans tous ses souvenirs. Sa blessure et la prise de bec avec son professeur, la présence d’Imrik et maintenant, le départ pour la guerre contre les Elfes Noirs. Oui, la journée fut chargée. A force de tourner dans son lit sans trouver le sommeil, le jeune noble finit par se lever. Machinalement, il se servit un verre d’eau parfumée à la menthe. C’était selon lui la boisson qui le rafraîchissait le plus dans cet environnement volcanique.

La tête embrumée par ses pensées, il se rendit sur le balcon de sa chambre. De là, il pouvait voir loin vers la côte, le détroit et Ulthuan, le tout illuminé par les rayons argentés de la lune. Les côtes de l’Ile-Dragon vues de l’île de Vaul lui rappelait celles de Tor Aesurii. Même ce navire accosté dans la crique le remplissait de mélancolie. Sa maison lui manquait. Il aurait voulu avoir des nouvelles de ses parents. Il jeta un dernier coup d’œil à ce paisible paysage.

Tant qu’à être insomniaque, Aktaïr revérifia son paquetage. Il vérifia l’état de ses armes, de sa selle. Son armure, abimée par les longues séances d’exercices martiaux avait été réparée par son jeune serviteur. Il regardait le travail. Décidemment, c’était du bel ouvrage. Cet apprenti-forgeron était très doué. On peinait à trouver les retouches de l’apprenti-forgeron.

« Il se donne corps et âme à son apprentissage. Il a de l’avenir. Sa voie est trouvée et son chemin est tout tracé. »

Le noble, après avoir inspecté pour une énième fois son équipement décida de se servir une coupe de vin et de retourner prendre le frais sur son balcon. La nuit était décidemment trop belle. Il s’assit sur le rebord du balcon. Pendant un long moment, il contempla ce paysage, dégustant son verre de vin. Au final, quelque chose clochait dans ce tableau idyllique. Il ne savait pas quoi. Il finit par mettre ce sentiment sur le compte de la journée passée.

Il retourna dans sa chambre, sentant les nimbes du sommeil l’envahir. Il se recoucha, paisible. Les yeux fermés, il revoyait la mer, la lune, les montagnes, la côte, le bi-mâts effilé mouillant dans la crique.

Soudain, le flash. Un bi-mâts, c’est un peu gros pour la pêche, surtout taillé pour la course et la navigation en haute mer. Pourquoi mouille-t-il dans une crique, à l’opposé de l’unique port de l’île ? Si c’était des pêcheurs de la région, ils seraient retournés à quai, à l’abri dans le port. Intrigué, Aktaïr se releva. Le navire était toujours là. Suspicieux, le noble elfe décida d’aller jeter un coup d’œil à cet intriguant bateau. De toute façon, le sommeil tardait à venir. Autant faire un peu d’exercices. Il prit son épée et revêtit sa chemise de mailles.

Il courut dans les couloirs de la caserne. Arrivé devant la porte, il rencontra la garde. Un capitaine s’approcha.

« Que se passe-t-il, Prince ? Vous avez l’air pressé de sortir. », demanda ce dernier, au fort accent naggarythe.

« Capitaine, êtes-vous familier des navires de la région ? », demanda le chevalier.

« Pas spécialement. Mais je suis ici depuis assez longtemps pour en connaître certains. Pourquoi ? »

« Suivez-moi. Il y a une crique un peu plus loin. Je voudrais votre avis sur le vaisseau qui y mouille. »

« Pas besoin de courir jusque là, Prince. Il suffit de monter dans la tour nord. Suivez-moi. », répondit calmement le capitaine.

Le capitaine grimpa rapidement les escaliers de la fine tour de guet. Arrivé à son sommet, il regarda en direction de la crique.

« C’est un beau navire. Ca en a toutes les caractéristiques d’un navire elfique. Quel est le problème, Prince ? »

« Le problème ? Un bi-mâts, effilé pour filer vite et au pont haut pour la haute mer qui mouille à l’opposé du port de l’île ? C’est peu fréquent, comme attitude. D’autant plus que nous ne sommes qu’à 2 jours de navigation port à port d’Ulthuan. Si j’avais voulu mettre pied sur l’île et en repartir au plus vite sans laisser le temps à un navire autochtone de prendre la mer pour m’intercepter, je me cacherais à cet endroit. »

« Vous avez raison, Prince. C’est bizarre. Mais il ne faut pas s’alarmer outre mesure pour autant. Je vais envoyer des éclaireurs montés voir ce qu’il en est exactement. »

« Je les accompagne. », répliqua Aktaïr.

« Excusez mon intervention, mais laissez mes hommes vérifier par eux-mêmes. C’est sans doute une fausse alerte. Pas de quoi réveiller un Prince Dragon. » répondit humblement le capitaine.

« Soit mais je reste avec vous pour entendre leur rapport. Je serai plus tranquille. »

« S’il vous sied d’attendre… . Descendons, voulez-vous. »

Arrivé en bas, le capitaine ordonna à deux patrouilleurs de vérifier l’identité du navire suspect. Promptement, les patrouilleurs partirent en quête d’information.

« Les voilà parti. Venez dans le corps de garde avec moi. Nous attendrons leur rapport devant une coupe de vin. Ils n’en ont pas pour longtemps, deux heures tout au plus. »

Aktaïr rentra dans le corps de garde. Là y était disposé une table simple ainsi que des chaises. Dans l’âtre crépitait un feu qui chauffait doucement un chaudron. Le Calédorien remarqua de suite la bonne odeur de la soupe de légumes. Sur une armoire basse étaient empilé des bols, des verres et deux pichets.

« Ca sent bon, n’est-ce pas ? Un plat de campagne. Ca tient chaud les gardes et ça les empêche de boire du vin ou tout autre alcool. Avec cette soupe, il n’ont pas faim pendant les rondes. »

« Cela fait longtemps que vous êtes ici, capitaine ? »

« Cinq ans. Et vous ? »

« Un peu moins. J’ai été choisi pour faire partie du régiment du Seigneur Calderan. Comment avez-vous fait pour atterrir ici ? Vous n’êtes pas de cette région. »

« J’ai eu une promotion comme capitaine. Mais avant que je l’accepte, on a oublié de me dire que c’était si loin de chez moi. Et vous, Seigneur, êtes-vous loin de chez vous ? » demanda-t-il en lui tendant un verre de vin.

« Je suis caledorien. Ces montagnes et ces îles sont mon chez-moi. Et vous, d’où êtes-vous ? »

« Je suis de Tor Anroc. », répondit le capitaine.

« Je ne l’ai jamais visitée. Où est-ce ? Comment est-elle ? »

« Tor Anroc, c’est avant tout une île naggarythe aujourd’hui. C’est aussi une ville aux hautes tours blanches, ceinturée par d’épaisses et hautes murailles. Ses habitations ont poussé sur une terre accueillante et généreuse pendant la belle saison. Le vin qui y est produit est de bonne facture et le port souvent nous approvisionne en produit de la mer. Elle ressemble à beaucoup de villes d’avant la Déchirure. Parce que depuis cette sombre époque, les gens ne sont plus les mêmes. Nous sommes devenus suspicieux envers les étrangers. Nous traquons les suppôts du Roi Sorcier. Nous ne dormons plus tranquilles. »

La conversation s’engagea entre ces deux elfes. Le capitaine avait visiblement envie de parler. Il n’hésitait à remplir leurs verres de vin pendant la conversation, détendant ainsi l’atmosphère. Se rendant compte du temps ainsi passé en palabres courtoises, Aktaïr coupa court dans la conversation et demanda :

« Pardonnez mon manque d’éducation mais cela fait un certain temps que vos hommes sont partis et nous n’avons toujours pas eu droit à leur rapport. »

« Ne vous tracassez pas. Allons voir la vigie. Ils nous renseigneront. »

Les deux elfes se levèrent et se rendirent sur le chemin de ronde. L’archer confirma que les deux cavaliers n’étaient pas encore revenus.

« Ce n’est pas normal. J’y vais. », pesta Aktaïr.

« Je vous accompagne » répliqua le Capitaine.

Tout deux se rendirent à l’écurie et prirent leurs chevaux. Les portes s’ouvrirent et voilà les cavaliers partis à la recherche des deux manquants et d’informations sur cet intriguant navire…

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