IA : Kai Bakufu

[Invité Taurnil the Fallen Angel]

Depuis longtemps (trois ans en fait) l'idée de créer un chapitre Space Marine me trottait dans la tête.

Toutefois, je n'avais jamais trop réussi à me décider... et c'est aujourd'hui que vient le déclic.

Encore une fois, il a de sévères inspiration japonaises, mais bon, ils viennent de la même planète que l'armée de "Samuraï !".

Je vous présente donc les Kai Bakufu : figurines lorsque disponibles.

Règles Spéciales disponibles ici.

Leur drapeau : ici-même.

Voici un dessin d'eux en armure énergétique, et une en armure Terminator.

La liste d'armée est là.

+ + + + + + + + + + DATE : 123599M41

+ + + + + + + + + + REF : Inq/01112376548/DS

+ + + + + + + + + + PAR : Adepte Seldon

+ + + + + + + + + + OBJET : Observation : Legio Astartes Kai Bakufu, 3è Fondation, n°111

+ + + PENSÉE DU JOUR : La Peur est une illusion de l'Esprit, la Douleur une illusion des Sens.

A l'attention de l'Empereur et des Hauts Seigneurs de Terra.

Mes Seigneurs,

Il y a un an, vous m'avez fait part du souhait de connaître exactement le Chapitre des Kai Bakufu, chapitre ayant quelque peu changé depuis sa fondation.

Pour ceci, je vais vous décrire les différents points, à commencer par leurs origines et leurs couleurs, l'organisation, les doctrines de combat, et ainsi de suite. Toutefois, auparavant, je voulais dire de quels chapitres sont issus les gènes des Kai Bakufu, je dirais même les légions : les Blood Angels de Sanguinius et les Ultramarines de Roboute Guilliman.

I : Origines et couleurs

Les Kai Bakufu furent fondés lors de la troisième fondation. Leur chapitre reçut le numéro cent onze, nombre sacré selon eux. Pour honorer ce fait, lorsqu'il devient Grand Maître du Chapitre, le Space Marine choisit un nom d'Ange dans les anciens textes des archéo-religions judéo-chrétiennes. Ils reçurent en fief la planète d'Izuchi.

Ils ont un marquage particulier. Tout d'abord, leur symbole : un idéogramme blanc signifiant "loyauté". Ceci est vérifié par des millénaires de combats sans la moindre hérésie et la fidélité la plus parfaite.

Sur ce drapeau et les épaulières des sergents et plus hauts gradés, ainsi que sur les révérés Terminators, cet idéogramme est sur fond rouge. Pour les soldats de base des différentes compagnies ainsi que les vétérans, le fond est du même bleu que leur armure.

Les armures sont à dominante bleu clair ; les bords des épaulière sont toutefois blancs, l'Aquilaris est blanc, et sur les poignets, il y a comme un liseré de triangles blancs. A noter que ces triangles blancs se retrouvent au bas de leur Etendard.

Les Vétérans, hauts gradés et Terminators ont de surcroît deux points communs : une toge rouge, telle leur drapeau, ornée de la même façon, ainsi que le casque peint en blanc.

Leur cri de guerre est "Loyauté à l'Empereur !"

II : Organisation

Les Kai Bakufu suivent la plupart du temps le Codex Astartes. Je dis la plupart du temps, car on retrouve chez eux, de temps à autres, une Compagnie de la Mort. On retrouve aussi souvent une forte propension à charger lorsque l'ennemi est à portée.

Lorsque les Kai Bakufu furent sur Izuchi, et depuis qu'ils ont des droits féodaux sur Edo, ils se mêlent à la population locale, fondant parfois une famille pour les plus anciens, ce qui leur permet de faire des possibles futurs candidats ayant déjà une partie des gènes du Chapitre. Cela conduit hélas, souvent, à une fermeture des choix, étant donné que ce sont souvent les descendants de Space Marine qui deviennent eux-mêmes Space Marine. Le côté positif de la chose est un attachement fidèle à leur planète, assurant ainsi une opiniâtreté sans faille lorsqu'ils doivent la défendre, et cela assure également une loyauté de la plupart des familles de la planète.

Le choix des recrues suit une protocole assez complexe, qui ne dure qu'une journée, auquel j'ai eu l'honneur d'assister.

Les recrues sont tout d'abord sélectionnées par une espèce de concours : tests de force, d'endurance, de vitesse, de hauteur de saut. Seuls ceux qui font parties des vingt meilleurs dans toutes les épreuves sont choisis. Cela réduit les candidats à quinze, lorsque j'ai assisté aux tests.

Les aspirants doivent ensuite passer une épreuve d'art improvisé. Ils entrent dans une pièce, et là, un Archiviste leur demande de composer une musique, écrire un poème, dessiner une oeuvre, selon son humeur, ayant trait à telle ou telle chose ou devant dégager tel ou tel sentiments. Les huit meilleurs sont sélectionnés.

Ensuite, les aspirants se voient confier un bolter et doivent faire debout, en un chargeur, le plus gros score possible à deux cent mètres. Les quatres moins bons sont écartés.

Enfin, les aspirants parvenus en phase finale doivent s'affronter en duel : dans une arène ronde de dix mètres de diamètre, un couteau recourbé d'environ vingt centimètres, appelé tantô, est déposé au centre. L'aspirant retenu sera celui qui vaincra l'autre, si possible avec cette arme. Il lui est ensuite possible de le conserver, et ce tantô devient traditionnellement leur arme de corps-à-corps depuis la création de ce rituel. Chaque tantô est unique et une oeuvre d'art à part entière.

Quand aux aspirants ayant échoué, ils peuvent accéder aux régiments locaux en tant qu'officier, ou entrer au service du chapitre comme personnel spécialisé.

Le chapitre suit sinon l'organisation indiquée par le Codex Astartes, à part lorsqu'une Compagnie de la Mort apparaît. Là, le Chapelain qui accompagne l'armée au combat prend leur tête et les mène à l'assaut dans un Rhino. Leurs marquages sont eux aussi codex.

III : Doctrines de combat

Le chapitre des Kai Bakufu suit le codex, dans une large part. Quelques déviances sont néanmoins apparues depuis que le Maître de Chapitre Jeadiel est à leur tête : ils apprennent des Ultramarines les techniques de combat particulières contre les tyranides, semblant abhorrer ces créatures plus que tout. Cela les pousse à les rechercher activement, en particulier la flotte-ruche Kraken, mais aussi à combattre jusqu'à leur dernier souffle. Ils ont aussi une certaine tendance à combattre quiconque se trouve sur leur chemin, hormis les institutions impériales, qui se voient toutefois traitées avec rudesse.

J'ai de plus pu accéder aux archives du chapitre, et j'ai pu transcrire l'action des Kai Bakufu lors de l'assaut de la flotte-ruche Kraken sur Enoma IV, planète qui était sur le chemin des Kai Bakufu à partir de leur croisade après Edo où avait été reconstruite leur forteresse, ainsi que sur celle de Kraken :

C'était peu avant la Treizième Croisade Noire de l'Archihérétique. Notre Grand Maître, Jeadiel le Septième, avait décidé de lancer, en pénitence de la perte d'Izuchi, le chapitre dans une croisade d'un siècle dans un rayon de soixante années-lumières autour d'Edo. Ainsi, nous pouvions recruter des aspirants et revenir défendre la planète en cas de besoin, abandonnant le reste de nos droits féodaux.

C'était durant la soixante-huitième année de notre Sainte Croisade. Notre flotte, menée par la Forteresse de Combat Imperator Fidelis, était arrivée non loin du système d'Enoma. Ce système isolé comportait une seule planète habitée, Enoma IV, où nous avions prévu d'aller refaire le plein de vivres.

Arrivés non loin de ce système donc, le Maître Archiviste Komagata détecta l'Ombre dans le Warp. Jeadiel le Septième décréta immédiatement l'état d'alerte. Les Razorback et Rhino furent embarqués dans les Thunderhawk, les Dreadnoughts réveillés et préparés cérémonieusement pour la bataille, et tous les frères revêtirent leurs armures énergétiques et se préparèrent pour la bataille. Après un siècle, voilà enfin l'occasion de nous venger de ces xenos, rien de plus que des méprisables bêtes, des animaux.

Nous sortîmes du Warp très près de la planète, presque trop. Aussitôt, nous vîmes la flotte-ruche autour de la planète et prîmes contact avec les forces de défenses au sol. Elles étaient acculées dans un endroit défensif, et sollicitaient désespérément notre aide. La réponse de Jeadiel fut la suivante :

"Vous ne pouvez nous demander ce que nous offrons librement."

Sur ce, la flotte fonça sur celle des xenos, tandis que les guerriers rejoignirent les transports. Jeadiel ordonna un larguage non loin des lignes arrières des tyranides, près d'une falaise où nos escouades de soutien, à savoir les compagnies deux à sept, dans leur grande majorité, ainsi que la neuvième compagnie, pourraient lâcher leur feu purificateur, et où nos escouades d'assauts pourraient jaillir.

L'atterissage fut rapide, la sécurisation bien menée. Aussitôt, les Rhino débarquèrent leurs escouades en haut de la falaise, les escouade d'assaut atterirent derrière elles, et les Razorback contenant la première compagnie se tenaient prêts à charger si le besoin se faisait sentir, à travers le seul défilé par lequel il était possible d'accéder à nos positions. La dixième compagnie se prépara à abattre les créatures qu'il fallait avec leurs snipers, ou à se jeter dans la mêlée pour permettre la téléportation des Terminators. En même temps, les Drop Pod contenant les Dreadnought atterirent eux aussi près du défilé. Bouillants de rage, nous attendîmes néanmoins l'ordre du Maître de Chapitre.

"Feu."

Ce fut à se moment là que, si elles se l'était permis, les créatures ne purent nous ignorer davantage. Un déluge de feu balaya la horde xenos, quelques créatures synapses furent balayées, même si nous concentrions le feu de nos armes lourdes sur les créatures connues sous le nom de Dominatrix et Carnifex.

Pendant ce temps, un groupe des Tyranides, menés par un Prince imposant, armé de quatre griffes semblant plus tranchantes que des rasoirs, et son escorte de Guerriers, se dirigèrent vers le défilé. Comprenant l'importance du combat, les Terminators furent téléportés et les Vétérans débarquèrent, les Razorback rejoignant des positions plus élevées pour les soutenir. Nos vétérans des guerres tyraniques, formés par les Ultramarines eux-même, commencèrent à ouvrir le feu de leurs bolters lourds, décimant moult créatures. Il en venait toutefois de plus en plus malgré les efforts de nos frères, et Jeadiel et son escouade, ainsi que la plupart des Vétérans, avancèrent pour engager l'ennemi.

Les Vétérans s'occupèrent d'annihiler les Guerriers et continuèrent de tailler dans la masse. Toutefois, là n'était pas l'interêt : Jeadiel affronta en combat singulier le Prince Tyranide. Il semblerait que la créature ait compris ce raisonnement, car malgré le demi-cercle de son escouade l'entourant, Jeadiel ne fut assailli par nulle autre créature.

Elle était presque deux fois plus grande que le Maître de Chapitre, pourtant celui-ci ne se laissa pas démonter. Il chargea courageusement, récitant la Cantique de la Victoire à haute voix, et donna le premier coup. Son coup d'épée, pourtant magistral, fut paré d'une griffe, et les trois autres tentèrent de l'assaillir. Tirant son tantô, il en para un et esquiva les autres en tournant sur lui-même, retournant Imperator Lex pour l'enfoncer dans l'abdomen de la créature ; celle-ci hurla, ses fluides vitaux commencant à se répendre sur le sol ; il en fallait toutefois plus pour l'abbatre, et ses quatres griffes descendirent sur Jeadiel. L'Empereur devait veiller sur lui, car, se baissant, il en esquiva deux, en se relevant avec un pas de côté, il en esquiva une autre, et la dernière ne fit qu'effleurer son pack dorsal. En deux coups de lame, Jeadiel traca deux profonds sillons dans les jambes du mastodonte. Puis il termina de trancher une jambe, l'envoyant au sol, esquiva un coup de griffe, pas un second qui griffa assez profondément l'arrière de l'épaulière droite, mais grimpa sur le monstre et planta Imperator Lex, de toute la longueur de la lame, à l'arrière du crâne du Prince, le tuant sur le coup.

Aussitôt, un flottement se fit sentir. Les Vétérans des Guerres Tyranniques chargèrent à leur tour, faisant exploser leurs grenades qui envoyaient voler des amas entiers de gaunts, et Jeadiel le Septième, toujours récitant le Cantique de la Victoire, commenca à avancer dans la foule avec son escouade, tracant un sanglant sillon dans les forces ennemies, la bannière fièrement levée au-dessus de la masse.

Les pertes déplorées par les Kai Bakufu, ce jour là, furent minimes. Seuls une dizaine de Vétérans payèrent cette victoire de leur vie. Les Gardes Impériaux, eux, avaient une centaine de morts, quelques milliers de blessés dont la moitié ne passeraient pas la nuit.

Une fois une traque sur la planète méthodiquement menée, les Kai Bakufu repartirent dans leur Sainte Croisade, aux alentours d'Edo.

Edo est notre monde. Edo ne tombera pas.

Tel est le récit que j'ai pu vous faire parvenir. A noter, l'image des vétérans après l'assaut au sol, avec leurs noms, dont Frère Saito, le sergent, et Frère Shishio, le Porte-Etendard, ci-jointe. Toutefois, malgré l'extrême politesse du Maître de Chapitre, je sens que certains parmi les plus anciens n'apprécient guère que l'ont fouille dans les secrets de leur chapitre. C'est pourquoi tout ce que je put dire est terminé. Toutefois, le Maître de Chapitre a envisagé la possibilité de vous envoyer une biographie de ses meilleurs éléments.

L'Empereur vous garde.

++++++ Fin de Transmission ++++++

+ + + + + + + + + + DATE : 123599M41

+ + + + + + + + + + REF : Inq/31117641278/ZE

+ + + + + + + + + + PAR : Maître de Chapitre Jeadiel

+ + + + + + + + + + OBJET : Biographies

+ + + PENSÉE DU JOUR : Béni soit l'Ignorant

Mes Seigneurs,

Suite aux désirs de votre acolyte, j'ai joint les biographies de mes peilleurs frères, ainsi qu'un récit tiré de nos archives le mettant en scène. Pour ma part, vous me connaissez déjà. Je vais donc commencer par le Porte-Bannière du Chapitre, celui qui fait partie de mon escouade, le Frère Vétéran Shishio.

Frère Vétéran Shishio

Le Frère Vétéran Shishio est né en 798M41 sur Izuchi. Repéré à l'âge de 10 ans, il parvint à se montrer digne d'entrer dans le Chapitre.

Sa foi en l'Empereur le fit vite être destiné à être Chapelain ; toutefois son mariage, en 867M41, ruina ses chances.

D'abord scout, il devint très vite Frère de Bataille à part entière dans la seconde compagnie. Suite à la bataille de la Ville Maudite d'Eritor (870M41), il reçut l'honneur d'être Sergent. En tant que Sergent, il participa à de nombreuses batailles. A celle du Pont d'Ideaus (898M41), il porta la bannière de la Première Compagnie, tombée alors que son porteur ait recu un tir de railgun dans le torse. Sa foi et sa détermination, ainsi que sa volonté de porter toujours plus haut cette bannière, lui permirent de porter la bannière de la Seconde Compagnie. En 912M41, il devint officiellement le porteur de la Bannière de la Première Compagnie, dite "Bannière Sacrée". D'aucuns disent qu'elle a été bénie par Sébastien Thor. Puis, en 941M41, il rejoint l'escouade du maître de Chapitre pour remplacer le porteur de la Bannière du Chapitre, bénie, c'est un fait avéré, par le Confesseur Dolan, Martyr lors du Fléau de l'Incroyance. C'est ce poste qu'occupe toujours Shishio. A noter son remariage récent avec une noble d'Edo.

Frère Shishio rechargea son arme. Il détestait le combat urbain. Il abhorrait cela de toute sa pieuse âme. Du coin de l'oeil, il fixa son sergent, Frère Kifu, menant l'escouade de six hommes. Celui-ci fit signe d'entrer dans le bâtiment en face. Il bondirent pour traverser la rue. Une balle de sniper perfora la lentille optique du Frère Kifu. Il n'y avait plus rien à espérer pour lui.

Shishio continua le mouvement et fit signe aux hommes de venir s'adosser avec lui à l'immeuble à prendre. Il chuchota :

"Allons frères, maintenant on continue. Pour l'instant j'assume le commandement. Si d'autres se révèlent plus compétents, ils le feront. En attendant, suivez-moi. Loyauté à l'Empereur !"

D'un coup de pied, il ouvrit la porte, balayant l'entrée avec le canon de son bolter. Personne dans la première pièce. Il hocha légèrement la tête et fit signe à deux de ses frères de couvrir l'escalier. Lui-même monta jusqu'au demi-palier suivant avec un autre homme, et ainsi de suite. Arrivés au cinquième étage, Frère Shiro murmura :

"Contact ! Une dizaine d'hostiles !"

Les Space Marines montèrent jusqu'à son niveau. Frère Shiro compta jusqu'à trois, ouvrit la porte ; Frère Kuroi lança une grenade à fragmentation, la porte fut refermée, mais vola en éclats sous l'explosion ; les Kai Bakufu entrèrent et finirent le ménage par quelques tirs de bolters.

"Bien frères. Toutefois, nous ne sommes pas encore rendus à l'objectif. Regardez..."

Il commença un rapide briefing en traçant un plan dans la poussière de la pointe de son tantô et en expliquant de temps en temps par la fenêtre.

"Bon, déjà, on a eu le sniper. Bon point. Toutefois, l'idée, c'est de monter jusqu'au dernier étage. Là, on pourra sauter sur le toit du bâtiment là-bas, puis le suivant. Ensuite on descend, on traverse la place, on rentre dans les égouts. De là, on remonte au bout de cinq cent mètres, et on est dans le bâtiment à conserver : le bunker avec radio. J'espère qu'on y trouvera des armes lourdes."

L'escouade opina du chef. Pour des raisons de mobilité, ils avaient du renoncer à prendre leur canon laser, conservent toutefois le lance-plasma.

"Les forces ennemies ne devraient guère nous poser de problèmes. Des civils hérétiques principalement, peut-être encore quelques FDP.

-Une idée de l'heure d'arrivée des renforts ?

-Inconnue. Toute la compagnie est éparpillée dans la ville, et les autres compagnies arrivent dès qu'elles le peuvent... Même si, à ce que je sais, nul renfort n'est encore là.

-Bah, Jeadiel arrivera sûrement à temps.

-Je sais, et il a intêret."

L'escouade se releva et recommença son ascension. Une fois au dernier étage, les Marines sautèrent un par un sur les toits des immeubles qu'ils désiraient, puis descendirent sur la place, sans rencontrer de résistance. Un par un, les Kai Bakufu traversèrent la place, se couvrant mutuellement. Puis ils descendirent dans les égouts.

Les égouts n'étaient qu'un tunnel bas, étroit et malodorant, avec environ dix centimètres d'humidité résiduelle sous forme de liquide indéfinissable qui serpentait tout le long. L'escouade progressa rapidement, remontant dans le bunker : en fait, un bâtiment enterré et blindé, avec la seule entrée valable couverte par un bunker de ferrociment d'environ deux mètres d'épaisseur. Shishio commença à distribuer les ordres.

"Frère Kuroi, va chercher le poste radio et les codes, et ramène-le ici ! Frère Shiro, prends le lance-plasma et va couvrir l'entrée des égouts avec Frère Fumetsu ! Frère Muteki, trouve un canon laser et met le en batterie ici ! Je veux que quelque soit le tank qui tente de passer, il soit réduit en poussière !"

Les quatres hommes s'égaillèrent. Kuroi revint le premier avec la radio et les codes, qu'il déposa à l'abri, puis se plaça à mi-chemin entre l'entrée des égouts et le bunker, afin de pouvoir se rendre où il sera utile, croisant Muteki avec son canon laser qu'il plaça en batterie.

A peine une demi-heure après, les premiers hérétiques arrivèrent, fauchés par le tir d'un bolter et d'un canon laser. Toutefois, rapidement, Fumetsu dut rejoindre le bunker, et enfin, Shishio lança :

"Frère Shiro ! Arranges-toi pour bloquer la porte et vient, on a vraiment besoin de toi ici !"

Celui-ci aquiesca, ferma la porte et la bloqua, utilisant sa force herculéenne pour cela, et rejoint lui aussi le front.

Pendant une demi-douzaine d'heures, les cinq hommes défendirent le bunker. Toutefois, à force, les munitions s'épuisaient : il ne restait plus que les bolters de Shiro et Muteki, qui commençaient à se tarir... Lorsque retentit un cri :

"Loyauté à l'Empereur !"

Les Kai Bakufu arrivaient enfin.

Ce fut suite à cette action d'éclat que Frère Shishio devint Sergent : pour avoir réussi à tenir cinq heures contre un ennemi supérieur en nombre, permettant ainsi aux Impériaux de reprendre des codes vitaux, et à court terme, la victoire sur cette planète...

Frère Sergent Vétéran Saito

Le Frère Sergent Vétéran Saito est né sur Izuchi en 548M41 et devint frère de bataille dans la troisième compagnie en 566M41. Il participa entre autres à la bataille de l'Hégémonie de Lugdurtz (641M41), l'invasion de Tion (711M41), la bataille de la Ville Maudite d'Eritor (870M41), ainsi que la Seconde Guerre d'Armageddon (941M41).

Devenu Sergent après l'Hégémonie de Lugdurtz, il devint un membre de l'escouade du Maître de Chapitre à part entière quand, d'un coup de gantelet énergétique, il sauva son Maître de Chapitre sur Tion. Par la suite, suite à la mort du Frère Hikari (754M41) dans des circonstances que je ne vous exposerais pas, l'ancienneté, le franc-parler et l'imagination tactique de Frère Saito lui permit de mener l'escouade du Maître de Chapitre, charge qu'il occupe toujours actuellement.

Le Frère Vétéran Saito n'eu qu'une seule femme, de qui il eut trois fils et une fille ; les fils devinrent Space Marines, et la fille eut un fils devenu lui aussi Space Marine.

Frère Saito vérifiait scrupuleusement son équipement dans le Thunderhawk qui le menait à la surface. La mission était simple : annihiler l'armée orks, n'en laisser que de la poussière, afin de permettre ensuite à un bombardement viral bien placé d'annihiler toutes les spores pouvant conduire à la naissance des orks, puis de sceller le tout au ferrociment... Car le chapitre commençait à utiliser les virus, mais de façon réfléchie et posée. Ils avaient mis au point un virus efficace dans quatre-vingt pour cent des cas pour la destruction des spores orks, étant en revanche difficile à produire et d’une stabilité médiocre, limitant son utilisation de façon drastique, à des cas où une population utile à l’Imperium était menacée, ce qui était le cas sur Tion.

Un soubresaut annonça l’atterrissage. Le Razorback contenant son escouade descendit du Thunderhawk fonça, accompagné du reste de l’armée, véritable colonne blindée apportant l’Ire de l’Empereur. Arrivés sur le lieu de la bataille, les portes du transport s’ouvrirent, déversant son contenu, tout comme le faisaient les autres. Rapidement, dans la plaine, se trouva près d’un demi-chapitre, prêt à en découdre. Derrière la ligne de tir attendaient une dizaine de Razorback, avant avec eux des membres de la Première Compagnie. En face, la Waaagh ! du Big Boss Ragnof, qui chargea presque aussitôt. Des tirs de canon laser disciplinés, puis des tirs de lance-plasma, vinrent à bout de la plupart des Buggy et Traks, les bolters forèrent d’important sillons dans la masse ork, mais le contact fut inévitable. Ce fut à ce moment que les Razorback ouvrirent le feu, et que les vétérans débarquèrent, avec dans leurs rangs le Maître de Chapitre, de presque toutes les batailles, puis ils chargèrent.

Frère Saito fit claquer son gantelet énergétique d’impatience, puis lança une contre-charge, levant haut son gantelet dans un cri de rage, l’abattant avec force, arrachant la tête d’un ork. Le suite du combat ne fut qu’une mêlée indistincte de coups, d’esquives et de parades. Toutefois, après quelques minutes ou quelques heures de combat, il n’aurait su le dire, Saito vit son Maître de Chapitre décapiter royalement Ragnof, avant de planter sa tête dans le sol avec son arme. Il vit aussi un ork bondir derrière lui, prêt à tirer à bout portant une roquette. Saito se mit à sprinter, le plus vite possible, et frappa de son gantelet l’ork, perforant son corps, faisant partir le missile dans les airs. A ce bruit, Jeadiel se retourna, et félicita Frère Saito d’un signe de tête. Puis ils reprirent leur chemin.

Après la bataille, Frère Saito eu l’honneur de rejoindre la garde personnelle du Maître de Chapitre. En effet, peu d’hommes auraient pu frapper aussi vite avec un gantelet, même si cet homme était un Space Marine.

Modifié le 16 décembre 2005 par Taurnil the Fallen Angel

[Tano Heefa27]

Bien écrit, bien tourné, bien ordonné .

Je ne peux qu'attendre la suite, en signalant toutefois que dans Samuraï, il n'est pas fait mention d'une forteresse monastère sur Izuchi...

[Invité Taurnil the Fallen Angel]

Héhé, maintenant si... Ainsi que sur Edo.

La suite sans doute demain... avec les dessins de Tano, un exemple de leur drapeau, le tout cadeau bonux !

[The Last Sword]

C'est un index qui ne manque pas de bonnes idées, à commencer par celle de mélanger les gènes des Blood Angels et des Ultramarines. Le schéma de couleur est influencé par les héritiers de Guilliman et on retrouve bien sûr l'inévitable rage noire des fils de Sanguinius.

Il y a aussi l'idée de l'épreuve d'art, plutôt étonnante pour des futurs guerriers.

J'ai juste une question au sujet des duels. Est-ce que le vaincu est toujours en état après le combat ? Un tanto, quand même... Ça fait du dégât !

The Last Sword, qui attend les dessins et le drapeau avec impatience.

Modifié le 24 octobre 2005 par The Last Sword

[Invité Taurnil the Fallen Angel]

Les Blood Angels sont aussi des artistes... Cela doit peser dans la balance.

De plus, ils ont un don amusant... Qui dépend de l'art.

Quand au vaincu, s'il est toujours en état après le combat... Pas toujours. S'il est lucide pour s'avouer vaincu dès que l'autre a pris le tanto (ils ont 10 ans et ont passé une sacré journée !), s'il en veut, il se peut qu'il meure... Après, cela dépend aussi des Apothicaires, s'ils sont là, et si on leur demande de le soigner ou non.

Mais souvent, il n'y a pas de mort.

Ah au fait, le drapeau et les couleurs sont influencées par le Shinsengumi, un des groupes armés du Bakufu...

[yohannlb36]

Tout est bon dans ce passage, j'aime l'inspiration à partir du Shinsengumi (Ha, Kenshin... Soupir...)

Seul détail fluffique qui me choque:

Cela conduit hélas, souvent, à une fermeture des choix, étant donné que ce sont souvent les descendants de Space Marine qui deviennent eux-mêmes Space Marine.

On sait que les SM ne peuvent pas avoir d'enfants à cause des changements dûs à leur transformation en SM qui bousille leur système hormonal et réduit leurs testicules à l'état de raisins de Corinthe... Donc le terme "descendants" est trop ambivalent pour moi, je remplacerai par membres de la famille ou un équivalent plus littéraire...

Mais sinon, que du bon je dis, ça m'a donné envie d'en lire plus sur Samouraï...

J'y vais de ce pas d'ailleurs...

[Invité Taurnil the Fallen Angel]

Okay.

Je me demandais si une telle chose était possible (à savoir, reporduction naturelle), et visiblement, non...

Toutefois, sur Taran (pourtant complet au niveau Space Marines, y compris la physiologie du SM) rien n'est rpécisé là-dessus... As-tu tes sources pour que je puisse constater ca de mes yeux ? (bien que je veuille bien et tout à fait te croire)

Mise à jour avec les Doctrines, le drapeau,, les couleurs, et en préparation, un récit...

[yohannlb36]

Pas de sources précises pour les descendants de SM, désolé... En fait c'était plus une supposition, et non une vérité assurée, car on ne parle jamais de SM ayant eu de descendance...

Pour expier ma faute, je vais demander ça aux maîtres du Fluff dans la section BG...

Modifié le 25 octobre 2005 par yohannlb36

[Invité Taurnil the Fallen Angel]

Il faut dire aussi, on parle jamais de SM ayant une famille "normale"...

Ce n'est donc pas grave et pardonné .

Sinon, vos avis sur la suite ?

[yohannlb36]

Et bien, la suite, elle est bien, dans la progression de ce qui a déjà été dit, somme toute assez logique (je parle d'un point de vue fluffique, car je n'ai pas les compétences d'un critique littéraire, et puis je suis assez bon public)...

Par contre, pour notre divergence de point de vue sur les ch'tits n'enfants de SM, le post en section BG est bien parti pour être un post à flood...

[The Last Sword]

La suite est très bien, j'aime beaucoup l'idée d'allier art et stratégie militaire. On sent l'influence des samouraïs . La bannière est bien, ainsi que le schéma de couleur. Tu comptes utiliser du bleu Ultramarines ou un bleu plus clair ?

J'attends les détails sur la destruction d'Izuchi dont tu parles sur le topic des règles de ton Maître de Chapitre !

Ils ont aussi une certaine tendance à combattre quiconque se trouve sur leur chemin, hormis les institutions impériales, qui se voient toutefois traitées avec rudesse.

C'est le genre de détail qui fait toute l'atmosphère. Décidément l'Administratum a fort à faire avec ces têtes brûlées de Space marines !

[Invité Taurnil the Fallen Angel]

Je compte utiliser du bleu plus clair.

Et l'influence de la stratégie vient plus du Grand Amiral Thrawn de Star Wars que des samuraï... L'amour des Blood Angels pour l'art m'a décidé a faire le grand saut.

Bon, sur ce, je vais bientôt poster le récit dont je vous parlais... Ce soir ou demain matin (en fait je vais le commencer à l'instant).

[Invité Taurnil the Fallen Angel]

Ca y est, texte écrit... J'espère qu'il vous plaira !

[yohannlb36]

Waouh... J'ai de moins en moins envie de devenir un petit tyrannide tout baveux suite à cette nouvelle; tu nous a représenté l'Astartes sous son meilleur jour, et ce n'est pas ton moindre mérite. En effet, ton chapitre dégage une impression de colère contenue, qui sied vraiment à des samouraïs, car même haineux, ils restent calmes... Chapeau bas...

Yohann, hyper envieux de ne pas savoir retranscrire cela...

[Invité Taurnil the Fallen Angel]

Présentation du Porte-Etendard Shishio et cri de guerre du chapitre ajoutés !

A vos commentaires !

[yohannlb36]

On arrive, on arrive...

Le cri de guerre est sympa, dans la ligne directrice de ton chapitre, simple et efficace...

Ton porte-étendard est cool, il n'y va pas avec le dos de la cuillère avec son maître de chapitre :

-Bah, Jeadiel arrivera surement à temps.

-Je sais, et il a interet."

Je ne sais pas si un simple marine parlerait comme ça de son maître de chapitre, mais bon, je ne suis pas un marine...

Yohann, toujours fan-boy...

[Invité Taurnil the Fallen Angel]

C'est un peu une relation comme Logan Grimnar, dit "L'Ancien"...

Même si Jeadiel, on peut plutôt parler dans son dos qu'en face... qui veut se trouver face à une montagne de 2m50 et 150kg de muscles qui te "tapote amicalement" le dos ?

Le suivant, je pense que ca sera Frère Saito, le Sergent mouflé de l'escouade... Et le plus dur sera de changer un peu tous les historiques...

[The Last Sword]

Vraiment sympa, même si, moi aussi, j'aurais plus de respect envers mon Maître de Chapitre .

Juste deux choses. Dans la biographie, tu dis que l'ancien porteur de la bannière "s'était pris un tir de railgun dans le torse". Pour un document officiel, je mettrais plutôt "avait reçu un tir de railgun...". Et dans le récit, Frère Shishio jongle entre "nous" et "on" pour les désigner, lui et son escouade. Je pense que ça ferait mieux s'il utilisait toujours l'une de ces formules plutôt que de jongler entre les deux (personnellement je préfèrerait "nous" B) ). Mais bon, ce sont des détails.

Continue !

[Invité Taurnil the Fallen Angel]

Biographie de Frère Saito ajoutée.

Ca vous dirais une liste d'armée complète à 2000 ou 3000pts dans la section appropriée ?

[yohannlb36]

Frère Saïto est plutôt bien, t'as réussi à partir d'une situation normal dans une liste d'armée (sgt mouflé) à nous concocté un bon p'tit perso... D'ailleurs, une p'tite règle spéciale disant qu'il ne perd que -1 en Initiative une fois par bataille avec sa moufle serait plutôt pas mal, pas trop bourrin et en accord avec le fluff (pour un coût de 10 à 15 pts selon moi...)

Sinon, balances une bonne liste d'armée de 3000 pts, car plus il y en a, plus c'est bon...

[Invité Taurnil the Fallen Angel]

Lien ajouté vers la liste d'armée, et Saito créé dans la section appropriée !

Have fun !

[Invité Taurnil the Fallen Angel]

Là j'ajoute une partie plus "récit" afin de montrer la vie de mon chapitre.

Je vais vous demander surtout de me dire ce que vous penserez de la description de la Forteresse-Monastère : cela va me servir d'ancrage pour la description du Palais de l'Empereur sur Terra, et d'ailleurs de Terra un peu plus en général : j'en ai vision très gothique, très sombre... et le Palais, comme une immense basilique gothique, avec des vitraux de plusieurs centaines de mètres de haut, enfin bref... Vous verrez...

Récit : la Quête des Origines

Le chapitre des Kai Bakufu était revenu de sa Sainte Croisade. Ils n'avaient eu à intervenir sur Edo, et purent donc se consacrer entièrement à la purge de cinq planètes, le nettoyage de trois flottes tyranides, la mise à jour de deux cultes chaotiques et la mise au pas d'une planète eldar.

Le Grand Maître Jeadiel observa du vitrail de ses quartiers, situé au dernier étage habitable de la forteresse, une petite colonne de pèlerins venus pour voir les Défenseurs de l'Humanité. Il se corrigea intérieurement. Non, selon Raphaël, les Space Marines n'étaient pas les Défenseurs de l'Humanité, ils n'étaient qu'une partie des défenses de tous les braves de l'Imperium, la meilleure preuve étant l'engagement de bien plus de Gardes Impériaux, véritables guerriers de l'Empereur, que de Space Marines. Jeadiel décida d'accueillir lui-même les pèlerins. Il se vêtit donc, afin aussi de cacher les traces de disciplines sur son dos et le cilice autour de sa cuisse, et descendit.

Yui Kaori montait avec la procession de fidèles vers l'énorme forteresse. A une centaine de mètres, elle remplissait déjà leur champ de vision : une immense basilique, une base de cathédrale, immense, faisant facilement plusieurs centaines de mètres de haut, deux à trois fois plus de large, avec à la place de la tour contenant des cloches, une tour encore plus grande, montant à facilement un kilomètre de haut ; partout d'immenses vitraux, suggérant dans la tour plusieurs niveaux, et sur le bâtiment de base s'en trouvaient deux gigantesques, de part et d'autre de la grande porte à double battant, gardée par deux hommes.

La procession s'approchait. Les vitraux se détaillaient davantage, représentant des guerriers en armure bleue avec des détails blancs, se battant contre des humains, des créatures engoncées dans d'élégantes et fines armures, ou encore des êtres évoquant des insectes géants. Arrivée à une centaine de mètres, Yui pu détailler les gardes : ils avaient de grandes robes de bures aux capuches rabaissées sur leurs visages, des casques avec une visière devant leurs yeux, en main les mêmes armes que les soldats des vitraux.

Une fois arrivés devant la porte, le porte-parole des pèlerins prit la parole :

"nous vous saluons, nobles et puissants guerriers. Nous vous prions de nous accorder le droit de pénétrer dans ce saint lieu et de procurer des offrandes à votre seigneur, bénit soit-il."

Pour toute réponse, chaque soldat frappa sur un battant de la porte qui s'écartèrent alors. A l'intérieur du bâtiment, attendait un surhomme : il faisait deux mètres cinquante environ, faisant facilement un mètre cinquante de large au niveau des épaules. Il était vêtu d'une robe de bure ancienne et usée, la capuche rabattue elle aussi sur un visage qui semblait plutôt fin pour sa taille, les traits réguliers, les yeux oscillant entre le vert et le gris révélant une profonde sagesse et expérience, des cheveux d'un noir de jais voletant dans l'appel d'air créé par le mouvement des portes. Il avait également des mitaines de laine, des bas de laine également, des chausses en cuir ancien, portait une ceinture de corde, à laquelle était accrochés un tantô au manche et au fourreau de bois ornés d'idéogrammes et un aigle bicéphale en or orné de joyaux ; le même aigle, mais en argent, était accroché en pendentif avec une chaînette du même métal. L'homme parla d'une voix chaude et profonde en s'inclinant.

"Bienvenue dans le monastère des Kai Bakufu, nobles pèlerins. Veuillez me suivre, je vous prie."

Il les fit entrer dans une antichambre, puis la forteresse et referma les deux battants l'un après l'autre à chaque fois. Les yeux des humains durent s'habituer à la faible lumière dispensée par les chandelles et les superbes vitraux. Lorsque enfin leurs yeux s'y furent adaptés, ils restèrent un moment muets de stupeur.

La pièce dans laquelle ils étaient entrés faisait bien huit cents voire mille mètres de long, pour cinq cents bons mètres de haut et autant de large. Régulièrement, tous les cent mètres, une colonne servait de soutien au plafond, sculpté de superbes ogives croisées. Au fond, il y avait une travée traversante d'environ cinquante mètres de chaque côté. Les vitraux étaient splendides, dignes des meilleurs artisans de tout l'Imperium, selon eux. Entre chaque vitrail était une bannière, cinq de chaque côté, chacune portant sa propre héraldique et un nombre différent, tous rappelant les bannières du fond, rouges, avec un idéogramme signifiant "loyauté" en blanc, et avec un liseré de triangles blancs en bas, chacune d'un côté de l'autel. Au fond, derrière l'autel, était une bannière encore plus travaillée au dessus d'un homme assis dans un trône, un homme dans une armure aux couleurs des guerriers des vitraux, mais extrêmement travaillée et détaillée, avec une toge reprenant les motifs des bannières, sans casque, le visage superbe et serein, semblant dormir, de très longs cheveux noirs descendants à la taille soigneusement coiffés en une demi-queue avec des mèches coiffées en tresses, les mains tenant une splendide épée finement ornée. Au dessus de l'autel, se trouvait un immense aquilaris d'or et de joyaux, et au fond un vitrail représentant un homme en armure énorme d'or ornée d'aigles bicéphales, un pied posé sur un autre en armure sombre, tandis qu'à côté gisait un autre surhomme, les cheveux blonds et longs, en armure rouge et avec des ailes de plumes blanches. Sur l'autel était un calice d'or, et dans les allées transversales se trouvaient des petites cabines de bois, dix au total. Tout le long de l'immense cathédrale, car c'était l'impression que leur donnait le bâtiment, étaient disposés des bancs étranges, permettant de s'agenouiller pour prier sans trop se détériorer les genoux. Enfin, tous ces détails ne se révélant qu'au fur et à mesure de leur visite. Lorsqu'ils reprirent leur souffle, leur hôte parla à nouveau en un murmure.

"Vous voilà dans un des sanctuaires de l'Empereur-Dieu. C'est ici que l'ensemble des Kai Bakufu se retrouve pour prier et se préparer mentalement avant les batailles, ainsi que pour se purifier. Suivez-moi, je vais vous faire visiter l'ensemble de la forteresse."

Pendant près d'une heure, il leur fit parcourir la cathédrale, leur présentant les bannières et leurs faits d'armes, leur montrant les confessionnaux, leur racontant la vie du Premier Maître de Chapitre Raphaël, le guerrier du fond, éclairé par moult candellabres, dans un champ de stase. Il conclut en disant :

"C'est ainsi que la légende raconte que Raphaël reviendra lorsque l'Empereur aura besoin de lui pour nous mener une dernière fois à la victoire, et permettre à l'Humanité d'être en paix."

Puis il les fit revenir dans l'antichambre.

"Il se fait tard. Désirez-vous partager avec nous la prière et le repas du soir, puis vous voir offrir le gîte dans un dortoir ?"

La plupart acceptèrent, Yui également. Leur guide était humble, extrêmement humble, on eu dit un moine comme un autre, pas un des héros de l'Humanité. Sa voix était en harmonie avec son corps et son visage, ressemblant un peu à celui de l'ange mort sur le vitrail. Toutefois, bien qu'il fut plutôt attirant, sa tenue et sa taille la rebutait plutôt, et il semblait qu'il boitait légèrement.

C'est ainsi qu'à peine une demi-heure plus tard, les pélerins se trouvèrent au premier rang, devant les dix chapelains et le Maître Archivistes, entourés par les soldats du chapitre, tous en tenue monacale. Leur guide et les autres archivistes faisaient partie du second rang. Les milles soldats semblaient ne pas suffire à remplir complètement l'endroit.

La prière fut longue et pleine de foi, les choeurs et les chants en l'honneur de l'Empereur superbes. Comme dans un rêve, Yui se rendit compte que soudain, elle était entourée des autres pèlerins, ainsi que quelques moines-soldats, assis à une longue table parmi d'autres ; les visiteurs étaient servis et traités avec honneur, comme des hôtes de marques, bien plus importants que les surhommes. Dans une atmosphère où flottaient, à peine discernables, des litanies à la gloire de l'Empereur, elle laissa son regard errer sur la salle avant de remarquer leur guide, à l'autre bout de sa table. Elle se doutait que c'était un membre important, au vu de la déférence qu'avaient les autres guerriers envers lui, mais son grade exact, elle n'en savait rien. Après le repas, une centaine de guerriers sortirent pour aller se reposer, selon leurs dires "dans leur famille". Il était vrai qu'elle avait parfois vu de ces pieux hommes dans le village, avec une femme et des enfants ; toutefois, ici, c'était vraiment une autre ambiance.

Leur guide emmena ensuite les pèlerins vers deux dortoirs séparés, un masculin, un féminin. Avant de se retirer, il dit :

"Je vous prierais de ne pas laisser libre cours à vos désirs ici. Ce lieu doit rester vierge et pur. J'espère que vous comprendrez. En cas de besoin, sonnez ici, je viendrais voir ce dont vous aurez besoin."

Ayant désigné un bouton, il se retira ensuite sur un profond salut.

Jeadiel ôta lentement ses vêtements, ne restant qu'en sous-vêtement, grimaçant légèrement quand la bure frotta contre les traces encore mal cicatrisées de la discipline, comme si l'Empereur voulait lui rappeler que ce n'était pas Sa Volonté qui imposait les châtiments corporels. Il desserra d'un cran sa cilice, qui laissa s'égoutter quelques filets de sang là où les pointes se retirèrent quelque peu de sa chair. Puis, pour chaque millier de morts lors de l'assaut tyranide sur Izuchi, il se donna un coup de discipline, alternant un à droite et un à gauche, chantant à voix basse la Liturgie du Pardon. Quelques heures plus tard, le dos en sang, il pria pour le Pardon et le Salut de son âme, le cilice meurtrissant toujours sa cuisse tandis qu'il était à genoux, puis pensa à sa journée. Il se rendit compte qu'à la vue d'une pèlerine, il avait été saisit, un instant, de pensées impures. Il pouvait permettre aux vétérans d'avoir femmes et enfants, mais lui, gardien du chapitre et son responsable, il ne pouvait pas même se permettre d'y penser ; il s'infligea donc en punition mille coups supplémentaires avec cette fois-ci le Cantique de la Pureté, avant de goûter un très bref repos...

Le lendemain matin, il fut réveillé par son serviteur. Celui-ci lui fit signe qu'on l'attendait pour la première messe de la journée. Jeadiel s'inclina, s'habilla et descendit, vérifiant au passage que les pèlerins dormaient toujours. Puis il participa à la première messe, celle de l'aube.

Il alla ensuite réveiller les humains, un par un, et les pria de venir se restaurer avant de partir ; ils furent disposés comme la veille, et partirent peu après, salués par leur guide, toujours souriant. Yui fut légèrement déçue, elle ne savait par quoi peut-être l'idée de devoir s'en aller. Elle griffonna rapidement un message et le laissa tomber en passant devant lui, bonne dernière de la colonne de fidèles. Lorsqu'ils furent hors de vue, Jeadiel ramassa le papier et rentra dans le monastère. A la lueur d'une chandelle, il put y lire : Si cela est votre désir, je vous prierais de bien vouloir venir, un soir, prendre le thé chez moi. J'habite au domaine Kagemura, troisième maison à droite. Demandez Yui Kaori. Jeadiel resta un moment interdit puis brûla la missive dans la flamme de la bougie. Il connaissait cette coutume des pauvres, le thé du soir, qui consistait à prendre le thé lorsque le soleil se couchait. Mais à cette heure, il avait aussi une messe à laquelle participer. De plus, il avait d'autres problèmes plus immédiats. Il alla dans le dortoir de la Première Compagnie et là, actionna un mécanisme qui fit coulisser un pan du mur, révélant un escalier étroit en colimaçon. Jeadiel prit un chandelier qui était à côté, sur un meuble, l'alluma, et descendit rapidement les marches, jusqu'à arriver à un couloir qui menait aux escaliers vers les autres dortoirs, ainsi qu'une porte d'acier. Posant sa main sur un détecteur de pression et analyseur d'empruntes digitales, il fit s'ouvrir la plaque d'acier, pour pénétrer dans l'autre face du complexe.

Tout d'abord, il pénétra dans un vestiaire. Là résidaient neuf rangées de cent placards contenant chacun une armure énergétique, une par frère, et contre le mur du fond, une rangée pour les tenues de la Dixième Compagnie. On y trouvait également les bolters de chaque frère. Puis il sortit du vestiaire pour se retrouver dans l'armurerie, où se trouvaient toutes les armes lourdes et spéciales disponibles par le chapitre, qui pouvait équiper tous ses Space Marines du chapitre entier avec un seul type d'arme, même des lances-plasma, la plupart datant de l'Age d'Or. Ensuite, c'était une immense crypte éclairée par des candélabres, contrastant violemment avec l'éclairage cru de lampes puissantes du vestiaire. Dans cette crypte se trouvaient les Dreadnoughts du chapitre, révérés et honorés, pour l'heure endormis. Sortant de la crypte, il pénétra dans une petite antichambre avec deux portes : une porte permettait de descendre vers les forges, l'autre d'entrée dans le hangar. Il prit la seconde.

Le hangar était immense. Il comprenait l'ensemble de la centaine de Predators, des dix Land Raider, des cent Rhinos et cinq fois plus de Razorback, des centaines de Thunderhawks, et pourtant, il restait assez de place pour y ranger tout le chapitre en ordre de bataille sans déranger le travail d'aucun des adeptes, qui auraient encore une fois pu aller et venir tranquillement. Toute cette scène, pleine d'un affairement tranquille, était éclairée par les puissants néons blancs accrochés aux plafonds et aux murs de marbre et de granit. Jeadiel eut un sourire. Ce hangar était déjà là avant qu'ils ne posent les pieds sur Edo, mais cela n'était pas le plus intéressant. Il passa devant les sorties vers le flanc de la montagne, et, une fois arrivé au fond du hangar, se présenta devant les cinq frères en armure tactique Dreadnought qui gardaient la porte du fond. Il prit l'ascenseur qui s'y trouvait, et une fois arrivé en bas, passa sans mot dire devant les cinq autres Terminators qui gardaient le bas de l'ascenseur, pour se retrouver dans le Librarium du Chapitre. Il était disposé dans une immense crypte creusée dans la roche, en partie encore pleine d'éboulements. Jeadiel passa à travers les rayonnages pleines d'ouvrages divers et variés, dont certains, pouvant passer pour hérétiques, furent trouvés dans cette caverne. Au fond, il rejoint l'équipe d'excavation qui s'occupait d'agrandir la caverne de granit. Une centaine de serviteurs qui pourtant n'avançaient pas assez vite à son goût. Il se dirigea vers le frère Archiviste qui s'assurait du bon déroulement des manoeuvres.

"Du nouveau ?

-Non Maître. Nous avons avancé d'une dizaine de mètres depuis la messe d'hier soir, toutefois, aucun nouvel ouvrage.

-Vous les avez bien fait purifier et sécuriser comme je vous l'ai demandé ?

-Oui Maître. Seuls vous ou le Maître Archiviste pouvez les consulter. Tous les autres se feront foudroyer.

-Bien. faites accélérer la manoeuvre. Je veux que d'ici ce soir, nous ayons avancé d'encore deux cents mètres. D'après l'échographie, cela sera la fin de la caverne. Ainsi, nous pourrons davantage classifier les ouvrages et mettre les plus dangereux dans une salle à part.

-Bien Maître."

Les deux hommes s'inclinèrent et Jeadiel remonta pour aller prier. Il ne fallait pas que l'Inquisition s'en mêle. Pas encore, pas alors qu'ils étaient si près du but... Ils avaient eu du mal à avoir droit de s'établir sur cette planète, et bientôt, ils seraient récompensés par leurs efforts... De même, nul ne devait mettre la main sur les ouvrages qu'ils trouvaient. Ceci signifierait la fin de l'Imperium.

Le soir, peu avant la prière, un serviteur vint le tirer de ses prières.

"Maître... Le Maître Archiviste vous dit qu'il a trouvé ce que vous cherchiez.

-Dites-lui de le mettre dans ma chambre, je l'y étudierais."

Le serviteur se retira sur une révérence. Jeadiel finit sa prière, et participa à celle du soir. Il ne quitta toutefois la chapelle de la nuit, priant sans relâche, purifiant son âme avant de lire un ouvrage qui pourrait balayer sa raison et sonner le glas de son chapitre. Quand enfin, au matin, il se sentit prêt, il se leva et retourna dans sa chambre. Il trouva sur son écritoire un ancien livre, épais comme la largeur de son avant-bras, recouvert de poussière, semblant venir des profondeurs des âges. Il était relié en cuir sombre, un cuir étrange, couvert de petites rides... Couvert en peau humaine. Les pages jaunies, toutefois, conservaient les écrits comme s'ils avaient été faits hier et nulle ne tombait. Jeadiel s'assit et commença la lecture.

Ceci est le récit du Maître Mikael, par un de ceux qui furent dans son ombre.

Ce récit date du trentième millénaire après la naissance du prophète Yesukiristo. Nous, les Chevaliers du Seigneur, étions menés depuis des millénaires par Mikael, ainsi s'était appelé notre chef. Nul ne connaissait son origine ni son vrai nom ; d'aussi loin que remontaient toutes les sagas, Mikael était toujours là pour nous guider et nous conseiller ; grand, le visage calme, les yeux d'un bleu aussi profond que le ciel étoilé de la nuit d'été reflétant une sagesse incommensurable, vêtu d'un gambison de mailles recouvert d'une toge de toile, des cheveux noirs comme un corbeau descendant à sa taille, armé d'une imposante épée noire et d'une autre plus courte pendant à sa taille, un heaume sur le crâne et un bouclier sur l'épaule lors des batailles, il nous menait sans relâche au combat contre les forces de Lucifel.

Lucifel, notre grand ennemi. Lui aussi semblait avoir toujours existé, mais lui combattait avec les Déviants, ou les Champions des Ténèbres comme ils se nommaient. Lucifel portait une superbe armure de plates finement gravée, une peau de loup avec la tête sur sa poitrine, et venait au combat avec une épée gigantesque, à deux mains.

Depuis des millénaires, Mikael et Lucifel se rencontraient sur les champs de batailles. Enfin, leurs armées se rencontraient, eux restaient en arrière, pour voir qui l'emportait. A chaque fois, ils devaient se retirer après des heures d'âpres combats, chaque armée comportant des milliers d'hommes, et chacune étant égale en force à l'autre, sur une zone dévastée, couverte de corps et la terre imbibée de sang, sans qu'il n'y ait nul vainqueur.

Toutefois, cette bataille-là allait être différente. Mikael avait décidé d'en finir avec les Déviants, et la bataille, qui allait se dérouler sur un pont en pierre long et peu large pour nos deux armées, allait décider définitivement du sort de la planète.

Lorsque les armées arrivèrent face à face, comme à l'habitude, elles se regardèrent pendant un temps démesurément long... Puis se lancèrent à l'assaut, l'une vers l'autre, leurs chefs observant le cours des choses sur leurs chevaux. Comme à l'habitude, les deux armées se déchiquetèrent des heures durant. Toutefois, les deux Seigneurs se regardèrent fixement dans les yeux pendant plusieurs heures, tandis que les armées des Déviants semblaient gagner, galvanisées. Ce fut alors que le temps se figea sur le pont. Mikael et Lucifel, sans se quitter des yeux, étaient descendus de leurs chevaux, et eux seuls pouvaient se mouvoir. Arrivés l'un en face de l'autre, ils s'observèrent longuement, puis levèrent leurs armes avant de commencer à se battre, dans un ballet de mort au milieu de leurs hommes immobiles.

Les deux héros commencèrent par quelques attaques sans prétention, sans doute pour jauger leur adversaire. Toutefois, leur niveau et leur maîtrise était innée ou régie par des millénaires d'expérience, tant leurs mouvements étaient fluides et précis, plus que nul combattant dans les deux camps. Le rythme s'accéléra peu à peu, les deux adversaires commençant à déplacer leurs appuis, utiliser les soldats figés pour pivoter autour de l'adversaire ou lui tendre des pièges, leurs lames ou leurs corps traversants parfois des gerbes de sang elles aussi figées ; toutefois, là où Mikael ne frappait que les Déviants, Lucifel n'hésitait pas à frapper les statues de chair, quelle que soit leur appartenance. Toutefois, ce fut suite à un de ces coups qu'il fut vaincu. Bien que semblant plus fort que Mikael, celui-ci feintait, tendait des pièges et, peu à peu, utilisant les frappes de son adversaire, l'emmenait à son insu vers le bord du pont. Lorsque celui-ci s'en rendit compte, après avoir tué un énième de ses alliés, il se retourna, pour voir un autre corps lui tomber dessus ; il le trancha et offrit une superbe ouverture à Mikael, qui lui planta son arme dans le ventre, le repoussa et le fit chuter dans le vide.

Le corps de Lucifel fut alors transpercé d'un puissant rayon de lumière, et auprès de Mikaël apparurent, dans un tourbillon bleuté, deux humains aussi grands que lui : l'un était un ange, aux ailes de plumes blanches, et aux cheveux aussi dorés que son armure, et l'autre vêtu d'une puissante armure d'or et d'argent, avec un casque de bronze.

Lorsqu'il les vit, soudainement, le temps se remit à s'écouler normalement sur le reste du pont, tandis que les Déviants avaient tous disparu brutalement. Mikael s'agenouilla alors devant l'être casqué, et Lui prêta serment d'allégeance, pour tout son peuple, et de Le suivre dans Ses Conquêtes, et prit le nom de Raphaël.

Peu après, il me confia qu'il avait l'impression d'être un des Fils de l'Empereur, le guerrier casqué, et que Lucifel en était un également... Et il me fit faire une liste de tous Ses Enfants naturels, tous ceux qu'il sentait... Et je fondais un ordre afin de m'aider dans mes recherches. Après quelques décennies, nous les trouvâmes tous. Ce fut alors que l'Ange apparut de nouveau sur notre planète ; il nous ordonna de cacher ses écrits et cette liste, que nul ne puisse jamais les retrouver, hormis Raphaël ou ses futurs descendants, et que tous ces noms ne devaient jamais être divulgués. Ce que nous fîmes, dispersant des indices à travers les sagas que nous transcriptions.

Jeadiel releva la tête de sa lecture, regardant l'effarante épaisseur de la liste de noms. C'est vrai qu'il avait enfin put trouver la planète et la caverne, grâce aussi aux indices donnés par Raphaël lors de la migration du Chapitre... Peu à peu, patiemment, les Maîtres des Kai Bakufu avaient recherché cette planète, et maintenant, ils détenaient dans leur monastère la clé de la survie... Aucun nom ne devait être divulgué, et pourtant, si toutes les personnes citées ici pouvaient être rassemblées, cela permettrait de vaincre les ennemis de l'Empereur une bonne fois pour toute... Il préféra remettre cette question à plus tard, le soir commençant à tomber. Il ferma le livre, le prit avec lui et redescendit à la caverne. Là, il tendit l'ouvrage au Maître Archiviste.

"Ce livre ne devra plus jamais être ouvert hormis par moi. Non que je ne vous fasse confiance, mais son contenu est destiné aux descendants du Premier.

-Il en sera fait comme vous les désirez. Je vais le mettre en sûreté, là où nul, hormis vous, ne pourra y accéder."

Il guida le Maître de Chapitre jusqu'à une petite salle, au fond de la caverne, à côté de laquelle il y avait une étrange et antique machine.

"Laissez votre emprunte psychique ici, Jeadiel. Ainsi, nul autre ne pourra ouvrir cette porte."

Jeadiel s'exécuta, s'assura que le Maître Archiviste ne pouvait l'ouvrir, le prévint qu'il ne serait là pour la cérémonie du soir, et se rendit au téléporteur. Il avait un rendez-vous...

Hier soir déjà, Yui avait attendu. Comme hier soir, elle attendait se le pas de sa masure, le thé chauffant déjà, pour accueillir le visiteur tant attendu avec les honneurs qu'il se devait de recevoir. Toutefois, comme la veille, elle sentait qu'il n'allait venir, le soleil commençant à atteindre l'horizon. Ce fut alors qu'un éclair bleu frappa le chemin qui passait devant elle. Lorsqu'il se fut dissipé, et qu'elle put rouvrir les yeux, elle vit un des surhommes, un genou et un poing en terre, se relever doucement. Lorsqu'elle vit qui c'était, elle sentit son coeur bondir. C'était le guide, comme elle l'avait espéré. Il avança vers elle et s'inclina profondément.

"Salutations, Yui-kun. Je me nomme Sojiro."

Elle s'était figée un instant, muette devant une arrivée hors du commun. Puis elle se ressaisit.

"Entrez donc, noble seigneur. Le thé est presque prêt.

-Je vous ai donné mon nom, c'est pour vous en servir."

Après un sourire, le Maître de Chapitre entra dans la masure. Redétaillant la jeune femme, sa fine silhouette, ses cheveux auburn masquant en partie son délicat visage et ses grands yeux, il fut pris d'une nausée violente et dut fermer les yeux...

Il se trouvait devant une jeune femme, quelques rares vêtements en lambeaux, les membres ensanglantés, en train de se faire violer encore et encore par des hommes semblant être en armure, mais d'ombre, ne pouvant être détaillés... Et lui qui riait, riait aux éclats devant le spectacle...

"Seign... Sojiro-san, vous allez bien ?"

Jeadiel se ressasit.

"Oui, ne vous inquiétez pas. Où irons nous prendre le thé ?

-J'en un pavillon à cet effet dans le jardin. Suivez moi... et ôtez donc votre capuche !"

Tandis qu'elle le menait au petit bâtiment, il fut encore une fois prit d'une envie de viol, de la maitriser contre un mur et de lui faire subir les pires tourments... Il s'arrêta quelques secondes, se frotta les yeux, agrippa l'Aquilaris qui pendant à son cou, et se sentit un peu mieux. Il s'installa dans le pavillon et attendit Yui, qui revint prestamment avec le service à thé. Ils le burent cérémonieusement et lentement, en silence, chose qui dura jusq'à ce que la nuit soit bien installée.

"Sojiro... Votre monastère est plutôt loin... Aussi, si vous le désirez, vous pouvez dormir chez moi...

-Je ne voudrais pas vous déranger.

-Mais vous ne le ferez pas ? En revanche, le matelas de rechange est plutôt inconfortable, je pourrais vous prêter le mien...

-Vous être gentille, Yui-dono, mais ce n'est pas la peine. Je pourrais même dormir sur le sol s'il le fallait."

Le visage de la jeune femme s'éclaira d'un sourire et elle ôta le service à thé, demandant juste à son hôte de se rendre dans la salle à manger, où elle allait servir le dîner...

edit

Après le dîner, Jeadiel félicita la cuisinière. Le repas avait été simple mais bien préparé.

"Sojiro-san, combien de temps comptez-vous rester ?

-Je repartirais demain matin. Tout le monde a encore besoin de moi."

Yui sembla sincèrement peinée.

"Pourquoi ne rester plus longtemps ? Cela serait une bénédiction pour tous !

-Je ne le puis. Quand bien même mes frères n'auraient besoin de moi, ma place n'est pas ici. Je ne sais que me battre, pas vivre.

-Seriez-vous également incapable d'aimer ?"

La demande sous-jacente était parfaitement claire pour Jeadiel, le ton et le visage de Yui implorants.

"Oui, je ne le puis. Car je me suis juré de rester pur et chaste jusqu'au jour de ma mort, pour la gloire de l'Empereur.

-Soit. je me retire. Passez une bonne nuit."

Sur ce, la jeune femme, le visage tordu de chagrin, s'inclina et alla dormir.

Le lendemain, Jeadiel se réveilla tôt. Il se leva presqu'aussitôt et partit de la maison. Même vite et partant à cette heure, il ne serait pas de retour au monastère avant le milieu de l'après-midi. Il se mit en route d'un pas vif et alerte, pendant une dizaine d'heures...

Une fois de retour là-bas, il fut accueilli par le Maître Achiviste lui-même.

"Mes salutations Maître. Nous avons trouvé, dans la crypte, un message gravé sur la roche. Il dit : Qu'importe le nom de la planète, c'est sur la Fin du Monde que la Création du Chapitre est contée."

-Armageddon... Je me demande ce qu'il peut y avoir de si interessant là-bas. On verra. Préparez les hommes et le matériel, suspendez les permissions des Vétérans, prévenez notre flotte de la destination. Puis prévenez-moi de la date de départ la plus rapide possible. Je serai en train de prier devant l'autel."

edit

Quelques heures plus tard, Kondo était de retour.

"Excusez-moi Maître... La flotte sera rpête dans deux jours, l'embarquement a déjà commencé. J'ai de plus appris que Armageddon subissait une nouvelle fois l'assaut des Orks.

-Encore Gazkhgull Mag Uruk Traka ?

-Lui-même Maître."

Jeadiel se tourna vers le Premier, toujours assis, comme s'il lui demendait conseil. Il le contempla longuement, presqu'une demi-heure, tandis que le Maître Archiviste attendait patiemment.

"Soit. Nous enverrons tout le Chapitre. Nos origines sont vitales. Si nous échouons, l'Imperium tout entier s'effondrera."

Jeadiel se leva, fit le tour de l'autel et prit avec révérence Imperator Lex.

"Nous sauverons l'Imperium, ou mourrons en essayant. Envoyez un serviteur, je vais revêtir mon armure.

-A ce propos Maître... Une femme vient d'arriver. Kaori Yui. Elle désire entrer à votre service."

Jeadiel ferma les yeux, cherchant une réponse au plus profond de lui, priant l'Empereur de l'aider à trouver une réponse.

"Soit. Elle nous accompagnera. Elle semble s'être entichée de moi. Allez la chercher, et menez-la dans ma chambre, non sans l'avertir que si elle entre à mon service, c'est pour ne jamais plus sortir d'ici."

Kondo s'inclina et partit. Quand à Jeadiel, toujours boitillant, il se dirigea vers ses quartiers, ôta sa cilice, la lava et la replaca. Puis il sortit son armure de son champ de stase, attendant le serviteur qui allait l'aider à la revêtir. Lorsqu'une personne frappa à sa porte, sa voie était calme, presque rêveuse.

"Entrez."

Le pas qu'il entedit lui désigna clairement la personne.

"Yui-dono, c'est vous...

-Oui. VOus êtes Jeadiel, pas Sojiro, m'a-t-on dit...

-Jeadiel est le nom inhérent à ma fonction. Sojiro restera toujours mon nom, bien que nul ne l'utilise ici. Vous savez comment m'aider à revêtir cette armure ?

-On me l'a expliqué.

-Alors faites."

Yui s'approcha doucement, impresionnée malgré elle par le colosse. Il ne s'était même pas retourné pour la regarder, il attendait, patient, calme. Elle sommenca par l'aider à ôter sa toge, sèche et rèche, puis ses chausses et sa tunique. Là, elle put voir le cilice et le dos ravagé par les marques de discipline. Elle demanda timidement :

"Désirez-vous que je vous ôte votre chose sur la cuisse ?"

Le Septième fut tenté de refuser, puis se ravisa.

"Si vous le souhaitez."

Elle s'agenouilla et, doucement, dessera la lannière de cuir de la cilice avant de l'ôter. Elle déchira ensuite une bande de ses vêtements pour en faire un bandage. Puis elle commenca à lui mettre l'armure, doucement, pièce après pièce. Arrivée au casque, elle hésita, demanda :

"Voulez-vous que je vous le mette ?

-Merci, mais je vais le garder à la main."

Il se tourna doucement pour le saisir, et vit la jeune femme sur un tabouret, à sa hauteur. Leurs haleines se mêlèrent quelques secondes avant que Jeadiel ne sourit, prenne son casque en se détournant, puis son arme.

"Suivez-moi, je vais vous montrer votre transport."

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Jeadiel arpentait les couloirs de la barge de bataille Fidelis Imperator, vaisseau-amiral de la flotte des Kai Bakufu. Ses pas renvoyaient des echos le long des couloirs de métal, tandis qu'il se dirigeait vers la passerelle. Le voyage touchait à sa fin, et il tenait à voir de lui même la planète où il se rendaient. Il arriva juste au moment où les volets de protections s'ouvrirent, révélant Armageddon, et les flottes qui se battaient autour. Jeadiel s'avanca.

"Communications, prévenez les forces impériales de notre arrivée ! Navigation, préparez un cap qui nous permettra d'éviter la bataille, puis une fois que nous serons posés, rejoignez-la ! Prévenez le hangar de l'imminence du débarquement, que le chapitre monte dans les Thunderhawk ! Et prévoyez les quartiers d'habitation pour les serviteurs et la logistique !"

Puis il partit et descendit aux hangars, monta dans son transport avec son escouade.

"Ici Jeadiel. Préparez la descente aux coordonnées quinze-quatre-douze, vers le monolithe d'Angron.

-Maitre...

-Exécution."

Après un soupir, le pilote entama la descente vers la planète, suivi par le reste des transports. Ils se osèrent en douceur dans une large clairière, située non loin du monolithe de pierre. Là, les Thunderhawks s'ouvrirent et déversèrent le contenu. Moins d'une heure plus tard, un campement rudimentaire était en place tandis que le soleil se couchait sur la forêt. Jeadiel s'assit sur un amas rocheux, qui culimnait à une dizaine de mètres de hauteur, et, ôtant son casque, regarda l'astre atteindre la mer d'arbres, mélancolique. Il entendit un bruit derrière lui, se détendit presqu'aussitôt en reconnaissant le pas de Yui. Elle s'assit doucement à côté de lui. Un temps passa avant qu'elle ne prenne la parole.

"Le coucher de soleil est différent de celui d'Edo.

-Et celui d'Edo lui-même différent de celui d'Izuchi. Même si j'en ai vu bien d'autres, nul ne surpassera en beauté celui d'Izuchi."

Un nouveau silence s'installa. En bas, un homme cria :

"Maître ! Le Maître Archiviste demande la permission d'aller étudier le monolithe !

-Qu'il prenne quarante vétérans et deux escouades de soutien pour ce faire. Et que seul lui touche la construction."

L'homme hocha sèchement la tête et s'éloigna vivement. Jeadiel se rendit alors compte que Yui s'était collée à lui, tentant d'entourer sa taille du bras en s'appuyant sur son bras. Elle avait fermé les yeux mais ne dormait toutefois pas. Le Maître de Chapitre profita de cet instant de communion silencieuse, n'osant bouger ni parler de peut de lui faire ouvrir les yeux, alors qu'elle était si belle et si fragile... Il se demanda alors s'il pouvait se permettre de la garder avec lui, étant donné que jamais il ne pourrait répondre aux sentiments qu'elle éprouvait pour lui.

Entretemps, le soleil s'était couché. Il souleva la jeune femme qui s'était endormie, puis descendit le tertre en la portant, avant de la coucher dans sa couche... Car il ne domrirait pas cette nuit. Il le sentait, les nuits d'Armageddon seraient dures.

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Après quelques heures, il vit revenir en courant un vétéran, et dans quel état : l'armure fondue, la chair voire les os à nu sur la plupart de ses membres, et en proie à une terreur sans nom... Jeadiel courut vers lui, le releva :

"Que s'est-il passé ? Dis-le moi !

-Des... des morts de métal... ils se lèvent... et on tué... tout le m... monde.. et Kond...

-Kondo ?

-Oui..."

Puis le Vétéran lâcha son dernier souffle. Jeadiel ferma ses yeux et se détourna. On l'enterrerait plus tard, pour le moment, le guerre les appelait.

"Aux armes ! Préparez-vous à la bataille ! Que l'Archiviste Komagata me rejoigne au plus vite !"

Le camp était déjà en effervescence. Jetant un dernier coup d'oeil au mort, il vit qu'il serrait un parchemin. Le Septième le prit et le lut tandis qu'il se dirigeait vers la tente. Yui dormait toujours. Il attendit donc devant, et vit Komagata arriver.

"Salutations Maître.

-Mes salutations. Comme vous le savez sûrement, Maître Kondo est mort.

-Oui...

-C'est pourquoi vous êtes le nouveau Maître Archiviste. Ne me décevez pas. Quand nous serons de retour à Edo, je vous expliquerais quelques choses.

-Oui Maître.

-Donnez les ordres suivant : que tout le monde se dirige vers les Thunderhawk. Destination : l'île immédiatement au nord d'Hades. Serviteurs y compris. Rompez."

Le nouveau Maître Archiviste s'inclina et partit distribuer les ordres. Jeadiel entra dans sa tente et réveilla Yui, qui se redressa sur l'immense lit.

"Que se passe-t-il ?

-Nous changeons d'endroit. Maître Kondo a trouvé des informations interessantes. Habillez-vous, et rejoignez votre transport."

Jeadiel eu un dernier sourire triste, comme à son habitude, puis commenca à emballer ses rares affaires, tandis que Yui s'habilla. Avant de sortir, elle demanda :

"Est-ce que vous aurez besoin de moi ?

-Pas pour le moment, je vous remercie. Ah, si vous croisez Frère Saito, dites-lui de venir me voir, après avoir rassemblé la Garde."

Elle opina du chef et sortit. Puis Jeadiel prit le parchemin, l'étala sur une carte d'Armageddon. Il se tourna au moment où Saito entrait.

"Entre Saito. Kondo, avant de mourir, a trouvé dans la jungle un roc nous donnant l'emplacement d'une grotte où nous pourrons trouver des choses interessantes. C'est pourquoi j'ai ordonné que nous y rendions immédiatement.

-A ce propos Maître...

-Oui ?

-Kondo est revenu. En très sale état, mais...

-Et qu'avez-vous fait ?

-Eh bien, nous attendions de...

-Imbéciles ! Faites venir un Thunderhawk équipé, et avec des Apothicaires, qu'il rejoigne la Flotte, il y sera davantage en sécurité ! Allez !"

Saito acquiesça et trnasmis l'ordre en trombe. Puis Jeadiel termina de ranger ses affaires, laissant les serviteurs s'occuper de la tente, avant de rejoindre son Razorback et son transport. La fin approchait...

Les vaisseaux se posèrent et largèrent leurs troupes. Les soldats débarquèrent aussitôt, l'île étant trop petite pour pemettre aux transports d'évoluer librement. Jeadiel en tête, ils se dirigèrent vers la grotte, vivement, prêts à se battre. Toutefois l'ennemi n'était pas qui ils pensaient.

Ils trouvèrent sur le chemin quelques orks morts. La netteté des blessures, et leur type, alerta immédiatement Jeadiel. Il n'avait vu ce type de blessures qu'un siècle auparavant... Et ses pires craintes furent confirmées lorsqu'il vit un seul homme à l'entrée de la grotte. Avant qu'il n'ai pu dire quoique ce soit, une escouade avait déjà foncé dessus, se faisant exterminer en un clin d'oeil, leurs tirs ratant tous leur cible, trop vive pour eux, les tuant net sans la moidre chance de riposte Jeadiel tendit le bras devant ses hommes, horrifié.

"N'avancez pas ! Seul moi peut le vaincre."

Il s'avanca alors dignement, n'osant que croiser les yeux de l'être qu'il avait en face de lui, qui le firent une nouvelle fois frissonner jusqu'aux tréfonds de son âme.

"Je me nomme Jeadiel, Maître de Chapitre des Kai Bakufu, armé d'Imperator Lex. Et tu es ?

-Je suis Erogaad, fils naturel de l'Empereur. Et L'Epée des Ténèbres, ainsi que l'Avatar dans le sang duquel elle a été forgée, a soif de ton sang... Fils de Guilliman et de Sanguinius, ainsi que de mon frère Nathaniel."

Il se placa en face du Space Marine, épée sur l'épaule, attendant la charge... Tandis que Jeadiel, prudent, attendait tout mouvement de son adversaire.

"Si tu ne veux venir devant ta Mort, Space Marine, alors la Mort viendra à toi !"

Puis le Sensei chargea. Enfin, c'est un grand mot. Il parut apparaitre derrière Jeadiel, armant son coup, tant sa course fut rapide. Ce dernier se retourna et para l'attaque avec difficulté, prêt à défendre sa vie une fois de plus...

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Le Maître de Chapitre fit un brutal bond en avant, se retournant, sentit un frôlement d'air derrière lui, fit une brutale roulade de côté, et vit la lame de son adversaire devant lui. Il para avec son arme, cédant peu à peu devant la force incroyable de son adversaire...Il ne savait pas comment c'était possible, mais cet Erogaad semblait s'être amélioré depuis leur première et seule rencontre, à moins que ce ne fut que maintenant qu'il démontrait tout son potentiel... Du reste, il était trop tard pour y réfléchir. Il vit une main s'abattre sur la face de son casque, l'arracher presque brutalement, puis il recut un énorme coup de tête sur l'occiput, ce qui le fit tomber à genoux. Le Sensei fit le tour, le saisit par les cheveux, commenca à lui asséner quelques crochets au visage, puis un direct à l'estomac, encore un coup à la face, puis il le lanca au sol, frappa du talon comme pour l'enfoncer dans le sol, puis sauta soudainement d'un coup en arrière, réatterrissant sans le moindre problème. Komagata avait tenté de le tuer d'un coup de katana, sans réussite. Il s'agenouilla au côté de son supérieur, sans quitter des yeux leur adversaire. Jeadiel se relevait difficilement, le visage en sang, trop pour que les cellules de Larramans puisse faire leur office, l'avant de l'armure fracassée. La force du Sensei n'avait pas changée.

"Maître, j'ai essayé de lire son esprit... Je n'ai rien vu. Il est même resté insensible à mon assaut psychique.

-Comme... Tout Sensei..."

La respiration de Jeadiel était sifflante. Il sentait qu'il avait du avoir des côtes brisées... Alors il ne lui restait plus qu'une solution.

"Feu."

Aussitôt, les bolters et armes lourdes du chapitre pouvant prendre le Senei pour cible semblèrent prendre vie, tirer tous leurs projectiles... Qui sembla encore une fois disparaitre pour atterir sur une saillie qui surplombait l'entrée. Il s'inclina ironiquement.

"Bravo Jeadiel. Tu as des ressources. Mais jamais tu ne sera débarassé de moi. Alors améliore-toi, tu ne vaut pas mieux qu'un chaton avec lequel on joue."

Puis d'un nouveau bond, il disparut...

"Maître...

-Va voir les morts, Komagata. Va les voir, et rapporte moi le moindre fait anormal."

Tandis que frère Saito et Frère Shishio se précipitaient pour aider Jeadiel à se relever, Komagata alla voir les morts. Il leur ôta à tous leur casque, et sur tous il vit le même changement : un air assoifé, et de longs crocs à la place des canines...

"Il n'y a plus de doute : la Malédiction nous assaille de nouveau. Mais cela n'est pas tout. Menez moi jusqu'au fond de la grotte."

Soutenu par ses deux hommes, il se dirigea vers un autel taillé à même le roc. Il passa sa main dessus pour en ôter la poussière, et put voir la trace d'une fente.

"Ouvrez-le."

Frère Saito donna un coup de gantelet dans le plateau, ce qui le détruisit instantanément. Il il plongea ensuite la main de Jeadiel, qui put saisir un ancien ouvrage relié de cuir, aux pages jaunies par le temps, heuresement restées au sec...

"On retourne à la flotte. Et menez-moi au centre médical."

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Après quelques jours de voyage, le chapitre au grand complet était de retour sur Edo. Kondo et Jeadiel avaient été placés au centre médical de la ville d'Edo, hyper avancé technologiquement, plutôt que dans le monastère, sur demande de Jeadiel lui-même. Celui-ci avait une chambre individuelle où chacun des membres du chapitre était passé le voir, chacun son tour. A chacun il avait assigné une tâche pour préparer le Chapitre au combat en cas d'ennui. Il était persuadé qu'Erogaad allait tenter l'assaut de la forteresse, et lui trop blessé pour se battre, il doutait que tout les Kai Bakufu ne puissent le stopper, même réunis. La lune se levant, il sombra dans un sommeil agité et inquiet.

Il était dans un couloir, long et sombre. En fait, il avait l'impression que le couloir disparaissait derrière lui au fur et à mesure qu'il avancait. Il y avait dans l'air un bruit de succion ininterrompu, une odeur de chair calcinée, des cris de personnes violées et torturées. Et soudain, devant lui, il vit la silhouette tant crainte... Erogaad était là.

Jeadiel s'éveilla alors en sursaut. Il était en sueur, haletant.

Ce n'est qu'un rêve. Juste un rêve.

C'est alors qu'il entendit une respiration. Pas la sienne. Une beaucoup plus calme, plus posée.

"Erogaad...

-Oh que oui. Ne m'en veux pas, tu es trop gênant. Nul ne doit connaître le secret des Sensei, ou nous mourrons tous.

-C'est justement notre but... Connaître tous tes frères afin d'éviter qu'on les découvre... Sans cela, l'Imperium serait menacé...

-L'Imperium, l'Imperium... Toi et et les Illuminati, vous n'avez que ce mot à la bouche. Pourquoi n'admettez-vous pas que nous puissions vivre en paix, nous aussi ? Crois-tu que l'immortalité soit un cadeau ? Pourquoi crois-tu que je sois si bon que ca en combat ? Pourquoi..."

Le ton d'Erogaad était monté tandis qu'il s'enflammait, pas plus haut qu'une conversation normale, mais dans un hôpital silencieux... Il fut interrompu par l'entrée d'un homme qui devait monter la garde à la porte, un membre de la garde d'Edo, le Shinsengumi.

Ce groupe avait été fondé il y a environ une demi-douzaine d'année. Leur uniforme consistait en un hakama noir et un haori bleu ciel avec des triangles blancs en frise le long du bas des manches et du vêtement, en l'honneur des Kai Bakufu, et armé d'un katana et d'un wakisashi. Cet homme, Jeadiel l'avait déjà croisé : c'était un caporal, un certain Kagemura Sojiro. Plutôt grand, les yeux verts et de très longs cheveux noirs coiffés en une demi-queue, avec une longue mèche devant chaque oreille. Sojiro tira son katana, imita le coup du capitaine de la troisième unité, le sabre dans la main gauche, glissant dans la commissure du pouce droit, prêt à donner un puissant coup de pique. Jeadiel avait toujours cru que seul ce capitaine en était capable.

"Je ne sais pas qui tu es et ce que tu viens faire ici, hormis que tu trouble la tranquilité d'un Défenseur d'Edo !"

Sojiro chargea à une vitesse faramineuse, Erogaad ayant à peine le temps d'esquiver une partie du coup, se faisant perforer profondément le flanc. Une fois la pique donnée, Sojrio continua avec un coup horizontal vers la droite, qui obligea le Sensei à passer la porte, sans toutefois pouvoir éviter une zébrure au niveau du torse. Jeadiel en resta bouche bée et suivit les deux duellistes dans le couloir. Il ne pensait pas que quiconque puisse rivaliser avec un Sensei...

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Erogaad était sur la défensive. Son adversaire l'avait pris par surprise, et lui était vaguement familier, sans qu'il ne puisse dire pourquoi... Peut-être ces yeux verts, envoûtants et profonds... Tout en continuant de le repousser vers le fond du couloir, Sojiro se mit à parler :

"Je ne sais pas si avec le talent qui est le tien, tu te bats vraiment... Bah, dans ce cas, on va parler..."

Jeadiel écoutait, et buvait des yeux le combat. On eu dit... un conte ancien...

"Il était une fois un petit garçon, qui était né sur une planète ancienne, très ancienne. Ses parents l'éduquèrent selon les coutumes de cette planète : il devint un fin guerrier, mais aussi très lettré, doué dans l'art du sabre comme dans ceux du pinceau et de la parole. Il était heureux avec sa famille, ses deux frères, son père, sa mère, sa grande soeur. Il devint un adulte et participa à plus d'une bataille, et en revint toujours vivant. Toutefois, alors qu'il était dans sa vingtième année, un évènement terrible survint."

Erogaad se souvint alors où il avait vu ces yeux : il y a un millénaire, il y a si, si longtemps... Il se souvint alors du nom de son adversaire : Sojiro. Il ne voulait pas en entendre davantage, cet épisode était terriblement dur pour lui ; ce n'était pas sa faute, mais celle de son épée qui le possédait à cette époque. Il n'avait toutefois le temps de baisser son arme pour l'expliquer, le combat continuant toujours, sublime pour Jeadiel, lent et maladroit pour Sojiro.

"Ne va pas plus loin, Sojiro.

-Ah, je vois que tu te souviens de moi. Enfin bref. Cette année-là, le jeune homme connu une terrible histoire. Un étranger arriva, un étranger dans une armure ancienne, maniant une arme terrible. Cet étranger demanda l'hospitalité chez les la famille du jeune garcon. Toutefois, la nuit fut terrible. Que se passa-t-il, tu t'en souviens ?

-Arrête, Sojiro !"

Erogaad tenta d'accélérer. Pour toute récompense, il sentit sur sa joue la brûlûre d'une estafilade.

"Moi je me souviens. Et sans doute que toi aussi. L'étranger ligota le jeune homme, et le força à regarder le spectacle. Il viola la mère, la soeur, toutes les servantes. Puis il crucifia tous les membres de la maisonnée, sauf le jeune garçon, et le força à les regarder mourir lentement... Puis il décapita le jeune homme. Mais l'histoire ne s'arrêta pas là.

-TAIS-TOI !"

Erogaad se libéra. Après son hurlement, il put frapper en libérant sa rage, sa colère, sublimant les demandes et suggestions insistantes de son arme. Sojiro souriait pourtant en reprenant l'avantage malgré le brio de son adversaire.

"Belle flamme... Qui sera pourtant vite soufflée."

En un éclair, il réédita le coup de la main gauche qu'il avait fait plus tôt. Cette fois-ci, Erogaad ne put l'éviter et son flanc droit partit en lambeaux, profondément blessé. Il lâcha son arme et s'effondra à genoux, ne comprenant pas... pourquoi son corps ne parvenait-il pas à guérir ces blessures, comme il le faisait d'habitude ? Il sentit qu'on le retenait par le col, et vit que Sojiro le tenait de la main droite, le sabre tenu de la main gauche, pointé vers son prisonnier, posé sur la commissure du pouce, prêt à frapper.

"Oh là, ne t'effondre pas tout de suite ! Poursuivons. L'histoire, qui date d'un millénaire, ne s'arrêta pas ici. Le jeune homme, une fois dans le monde des morts, connut tant de haine envers son bourreau que son âme parvint à s'échapper et à venir habiter de nouveau le corps. Il était devenu un Kuei-Jin, un être ni vivant ni mort, vivant pour sa vengeance. Il découvrit ensuite Kisai, son sabre capable de blesser même les démons. Et enfin, il s'enrôla dans le Shinsengumi, car il était plus proche de la vérité de la vie qu'auparavant, et ne cherchait plus uniquement à se venger.

Le jeune homme eu ainsi de grands pouvoirs... Il était capable d'aller plus vite que le vent de l'Enfer, de modeler sa chair, de donner la vie comme de la reprendre, mais aussi de devenir invisible... Et ceci, en plus de son immortalité pour se venger, étaient des cadeaux de sa grande soeur. Maintenant, pour Tomoe, assassin... Meurs."

Erogaad vit le sabre reculer légèrement, comme un serpent avant de frapper... Et il ferma les yeux, attendant le coup de grâce.

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"Attends !"

Sojiro tourna la tête vers Jeadiel.

"Arrête, Caporal. Cet homme est important pour nous. Il ne peut mourir. Lâche-le, s'il te plait."

Sojiro soutint le regard du Maître de Chapitre quelques instants avant de baisser son sabre et de lâcher le Sensei, qui s'effondra au sol. Puis il rangea son arme et s'inclina profondément.

"Il en sera fait comme vous le désirez, Seigneur."

Erogaad réfléchit à toute vitesse. Il tenait là sa chance de s'en sortir. Il y avait une fenêtre à trois mètres derrière. Il inspira brutalement, forca son corps à ramasser son épée de la main gauche, foncer dans la fenêtre et sauter à travers, pour descendre quatre étages de la façon la plus rapide qui soit...

Sojiro sortit immédiatement un sifflet de sa manche et se placa à la fenêtre pour emettre un sifflement strident. Presqu'aussitôt, des sifflements se mirent à retentir dans toute la ville.

"Le Shinsengumi est en alerte Seigneur. Je vais faire mon rapport. Excusez-moi."

Le non-mort s'inclina et dépassa Jeadiel. Celui-ci le retint.

"Attendez. Y a-t-il une autre ville où il pourrait se cacher ? Kyoto par exemple ?

-En effet, c'est une possibilité. Nous allons alerter le Kyoto Mimawarigumi.

-Faites-le par radio. Non que je doute de l'efficacité de vos moyens de communication, mais cet homme n'est pas normal."

Sojiro s'inclina derechef et s'éloigna en courant. Jeadiel, quand à lui, alla s'habiller, puis prévint le Chapitre de lui envoyer immédiatement un Thunderhawk. Il ne savait pourquoi, mais il sentait que le temps était compté... Et il ne savait pour quelle raison. Il devait toutefois lire la relique qu'il avait trouvé sur Armageddon.

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Jeadiel arriva dans le hangar de la Forteresse. Il descendit du Thunderhawk et distribua immédiatement les ordres.

"Aoshi, amenez-moi immédiatement Kondo ! Shimasu, que la Dixième Compagnie se rende dans les délais les plus brefs à la salle de briefing, en arme et prêts au combat ! Takeo, prépare la forteresse à la défense ! Et dites à Yui de me rejoindre dans mes quartiers pour mon armure. La Forteresse est en état de siège à partir de maintenant. Exécution !"

Il ne s'était même pas arrêté et avait traversé le hangar d'un pas vif et alerte. Il s'engouffra dans la crypte des Dreadnoughts et monta jusqu'à ses quartiers. Là, Yui l'attendait, armure sortie du placard, agenouillée. Elle s'inclina à son entrée..

"Seigneur Jeadiel.

-Relevez-vous. Nous allons entrer en guerre, c'est l'état de siège. C'est pourquoi j'aimerais que vous m'aidiez à mettre mon armure."

La jeune femme acquiesca et se releva, avant d'ôter au Maître de Chapitre sa robe de bure et de lui mettre son armure énergétique. Puis elle lui tendit son casque, lui effleurant la joue au passage.

"Soyez prudent...

-Ne vous en faites pas. Faites plutôt attention à vous."

Jeadiel sortit après un léger sourire et, accrochant son casque à sa ceinture, il descendit à la salle de briefing.

Il y trouva la Dixième Compagnie au complet. Les cent scouts, prêts à se battre.

"Repos. Comme vous le savez, la Forteresse est en état de siège. Nous avons répété ce scénario des dizaines de fois. Rejoignez vos positions et maintenez le contact radio. Voici la cible."

Le Maître de Chapitre activa le projecteur holographique, et une image d'Erogaad apparut.

"Voici la cible. Niveau de dangerosité : oméga plus."

Tous les présents hochèrent la tête. C'était le niveau le plus élevé, surpassant même le Fléau.

"Ne l'engagez donc sous aucun prétexte. Prévenez-nous seulement si vous le voyez. Et suivez-le pour savoir exactement où il se rend. S'il s'approche à moins de deux kilomètres de la forteresse, je veux un rapport toutes les minutes. Sinon, rapport toutes les dix minutes. Des questions ? Parfait. Loyauté à l'Empereur."

Il quitta la salle de briefing pour se rendre au QG des Opérations.

"Rapport !

-Edo et Kyoto sont en état d'alerte. Tsukioka a recu une compagnie d'Ashigerus. Trace de la cible : nulle."

Jeadiel tiqua.

Par l'Empereur, que peut-il bien se passer ?

Modifié le 28 janvier 2006 par Taurnil the Fallen Angel

[yohannlb36]

Bien, bien, bien, pas grand chose à dire si ce n'est bravo car en une nouvelle, tu as résumé l'essentiel de ton fluff tout en l'accordant avec l'univers général de WH40K...

Je vais vous demander surtout de me dire ce que vous penserez de la description de la Forteresse-Monastère

Bien vu dans le gigantisme et plutôt bien tourné, même si ici tu n'as abordé que la partie purement religieuse de la forteresse-monastère, on ignore encore sa puissance militaire, même si on se doute que la prendre ne constitue pas un parcours de santé...

Cela va me servir d'ancrage pour la description du Palais de l'Empereur sur Terra, et d'ailleurs de Terra un peu plus en général

Il y a une bonne description de Terra sur Taran (qui est ton ami, dois-je te le rappeler? ) par contre, je ne suis pas sûr si il y a une description du palais de l'Empereur... A vérifier...

Du tout bon, comme d'hab'...

[Tano Heefa27]

Hé bé ... on retrouve enfin l'auteur de Samuraï .

J'ai beaucoup aimé la nouvelle traitant de l'extermination des Orks . Mais c'est peu comparé au plaisir que j'ai éprouvé à lire la visite tourisitque de la forteresse : elle est plutôt bien tournée, et nous montre des Kai vraiment hors du commun .

En bref, désolé de ne pas être passé plutôt, je le regrette à présent .

TH, qui a de plus en plus envie de sortir son IA Ja'rad Guard ...

[Invité Taurnil the Fallen Angel]

Puisque la description est bien...

Mercredi je met en ligne ma description du Palais Impérial.

Aucun spoiler, celle-ci sera nickel dès la première fois, j'espère vous faire halluciner et (pourquoi pas) vous faire devenir pro-Imperium devant tant de magnificence...

J'ai bien d'images dans ma tête, reste à les coucher sur le papier...