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Numar: une nouvelle ère


Guidrion

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Invité Kroxigor

J'ai mieux compris le passage sur la faction Treshev. C'est beaucoup plus clair maintenant.

Par contre, ça me semble bizarre qu'il puisse exister des régiments qui ne sont sous la direction du gouvernement ou qui se créer sans son aval.

Quelque chose me chifonne encore un peu:

les partisans d'Algerian

Ce sont les pro-impériaux lors de la révolte numars? Ou est-ce quelque chose d'autre?

Kroxigor

La suite

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Par contre, ça me semble bizarre qu'il puisse exister des régiments qui ne sont sous la direction du gouvernement ou qui se créer sans son aval.

le dispatching des soldats dépendaient sous l'Imperium de l'adeptus munitorum et sous numar, du haut-commandement. Le gouvernement ne contrôle pas directement des choses si mineures. Tous agissent sous les ordres du gouvernement mais la faction Tershev n'est pas officielle et reste du domaine de la rumeur pour la plupart comme tu peux le voir à un moment dans le texte.

Ce sont les pro-impériaux lors de la révolte numars? Ou est-ce quelque chose d'autre?

Algerian est le général du TIR actuel. Il est considéré par la faction Tershev comme leur ennemi vu que son père a été la cause de la destitution de Versacrès. Ses partisans sont simplement des soldats sympathisant à ses idées. Ils sont des soldats de Numar au même titre que ceux de la faction Tershev. Ce ne sont que des tendances différentes. Il n'ont rien à voir avec l'Imperium.

Modifié par Guidrion
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  • 3 semaines après...

Bonjour à tous.

J'ai avec moi la suite du récit(vu que j'ai beaucoup écrit et que vous n'aviez pas eu l'air d'aimer avoir plus de 10 page sà al fois, je spoterai en plusieurs fois à quelques jours d'intervalle). Cette partie-ci du récit change complétement d'ambiance et pour cause, ca se passe sur une autre planète. Vous pourrez y découvrir quelques petites choses fort intéressantes. A un moment(lors du premier paragraphe, en fait), vous pourrez vous demander si je ne me suis pas inspiré de l'étoile de la mort ou du Libra(voir gundam wing pour ceux qui connaissent): ce n'est pas le cas et ceux qui le croiront sont des fans en puissance ^_^ (grand bien leur en fasse d'ailleurs, ce sont :-x ). Cette partie(partie 2) sera en fait consacrée principalement à Azkar et à ce qui se passe derrière la décision étrange du Sénat. Vous y aurez de l'action(promis :D ) et des rebondissements intéressants... enfin, j'espère. Par contre, attention, il y a pas mal de noms mais seuls ceux qui reviennent plusieurs fois sont importants.

Sur ce, bonne lecture à tous

Une semaine de transit spatial. Voilà ce que récolta Azkar pour rejoindre Numares Prime. La flotte impériale flottant en orbite d'Altis, il devait à présent voyager dans une discrète navette civile. Malgré sa puissance impressionnante, elle n'atteignait pas la vitesse des vaisseaux de combat tels que l'Arrianis, capables de faire la navette entre Altis et Numares Prime en une journée. A l'intérieur de l'appareil, Azkar bouillait de rage. Il était d'une humeur infecte depuis qu'il avait reçu l'ordre du Sénat. Il avait brisé tout ce qui pouvait l'être dans le Bunker en hurlant des insanités sous le regard atteré et apeuré de Nash et Adrian. Il leur avait donné l'ordre de rejoindre leur poste à Delta et étais parti pour Numares Prime le jour même en faisant fi de ses obligations auprès d'Algerian et des autorités altiennes. Il oublia de même les affaires de la faction Tershev. Peu lui importait désormais, sans un assaut d'une armada altienne, une victoire serait stratégiquement difficile et indescriptiblement coûteuse en hommes et en matériel. "Mais comment mon père a-t-il pu laisser le Sénat prendre une telle décision sans m'en parler?" pensa-t-il. Mais plus que la réaction de son père, qui au final ne permettait pas de prendre les décisions, ce qui l'inquiétait vraiment, c'était de savoir qui s'était opposé à l'idée alors que le Sénat était majoritairement hostile à l'Imperium. Il échafauda hypothèse sur hypothèse durant toute la durée du voyage. Son sommeil était léger et agité. Son appétit avait disparu et il se montrait aigri avec tout l'équipage et les passagers de la navette.

Son humeur maussade s'améliora un peu lorsqu'ils arrivèrent enfin en vue de Numares Prime. La planète s’offrait à sa vue au travers des hublots: majestueuse et goruillante d’activité. Sa planète natale présentait en effet l’avantage commercial de former la capitale de tout Numar, autant dans le secteur de la politique et de la diplomatie que dans le secteur boursier, florissant dans tout le système. Sa position dans l’échiquier des forces lui permettait donc d’oublier sa position parfois désavantageuse de première planète du système stellaire de Numar. Azkar contemplait sa planète mais il ne voyait pas cet aspect des choses. Son esprit se focalisait sur l’élément militaire et la stupidité hautaine de la décision du Sénat. Il ne regardait soudain plus que les défenses de la planète: une ceinture d’astéroïdes armés de plus petite taille que celle d’Altis, la lune Altarus abritant le petit chapitre des Freedom’s children et la station Mégalithe. Cette dernière était le joyau technologique des défenses de la planète: une station orbitale en croix à quatre branche, chacune surmontée d’une sphére équipée de missiles d’interception et d’un générateur de bouclier. Au centre sur la face tournée vers la planète, se trouvait “l’aiguille”, une structure allongée et élancée abritant les réacteurs d’équilibrage. Vers l’extérieur se trouvait la structure du canon Mégalithe: un gigantesque canon à plasma d’une puissance de plusieurs mégatonnes, capable de disloquer un vaisseau de ligne impérial en un tir à puissance maximal mais incapable de tirer à répétition. Autant de défense jugée stratégiquement imprenables. Azkar se surprit à sourire de désillusion. On réputait la ceinture altienne presque imprenable: elle était tombée intacte aux mains de l’Imperium sans même pouvoir enclencher son alarme. Pire, les deux tiers de ses installations gisaient à présent en miettes dans l’orbite d’Altis.

- Et si c’eut été nous? Aurions-nous fait mieux ou ne sommes-nous guère plus que des lâches savourant notre éloignement?

Son humeur devint encore pire qu’avant la vision de sa planète. Il n’en pouvait plus d’attendre les mains liées. Il voulait des réponses ou du moins, trouver un responsable à haïr.

L’astroport était noir de monde. Personne ne remarqua l’arrivée non-officielle d’Azkar. D’autant plus que ses insignes étaient cachés: l’écharpe de deuil recouvrait son épée de fonction et sa cape d’épaule bleu roi, signe de sa fonction d’état, recouvrait ses insignes militaires et son pistolet de fonction. La raison à cela était que sur Numares Prime, la guerre était considéré comme une honte. Les militaires ne pouvaient parader sans cacher leurs armes ou leur fonction. Les officiers membres du Sénat devaient porter l’écharpe de honte sur la lame décorative qu’on leur offrait à leur accession à l’armée. Les soldats élus à des postes dirigeants devaient quant à eux cacher leurs insignes et le pistolet ouvragé frappé du blason de leur fonction à l’aide de leur cape, cape qui était le signe des sénateurs disposant d’une fonction. Azkar ne faisait pas exception à la règle: peu importe sa gloire acquise sur le champ de bataille, il ne pouvait pas l’afficher ici. Cette fois, Azkar vit cela comme un avantage: se faire accoster par des gens l’admirant l’aurait encore davantage énervé.

Il se méla donc à la foule dans laquelle tant de types de personnes étaient représentés qu’un militaire y passait inaperçu. De plus, la peur du soldat était une idée depuis longtemps oubliée aussi bien à Selvon, capitale de Numares Prime, que dans toutes les villes de la planète. Les gens ne s’écartaient du chemin que pour laisser passer les soldats des forces urbaines, reconnaissables à leur redingote bleu roi et à leur beret bleu ciel, ou les gardes des maisons d’état. Le commandant traversa ce flot humain pour quitter l’immense spatioport. A l’extérieur s’étendait la majestueuse cité millénaire conservée par ceux qui refusaient les systèmes d’urbanisation hégémonique impériaux. La cité mélangait d’immenses batiments de plexiglas et d’acier abritant les pouvoirs commerciaux de Numares Prime, les basiliques aux dômes de marbre et aux immenses colonnades décorés des pouvoirs judiciaires, les quartiers d’habitation en brique beige et finalement, au centre de la cité, la plus grande merveille architecturale de toute la planète: le Sénat de Numares Prime. Il reposait sur une plateforme haute d’une centaines de mètres. Les batiments qui le composaient étaient fait en marbre ou de la même architecture que les batiments commerciaux. Tous étaient tournés vers le centre de la plateforme dans un plan parfaitement symètrique. Au centre de la structure se trouvait une grande place et le siège de réunion du Sénat: un énorme amphithéatre protégé par un dôme de plastacier et surmonté par une statue d’or, celle du fondateur de la cité. Les historiens impériaux restent encore à ce jour étonné, autant que peuvent l’être des hommes convaincus de la supériorité de leur culture, de voir de telles constructions conçues sans l’aide directe de l’Imperium. Les Numars, eux, les considéraient comme le symbôle de la puissance de leur union déjà ancienne bien qu’il ne fut jamais utilisé comme argument de supériorité vis-à-vis de l’Imperium: capable de bien plus de par ses moyens défiant l’imagination.

Azkar était habitué à cet endroit: il y vivait depuis sa plus tendre enfance et sa position de fils d’une maison politique l’y aidait car elles seules, seules avec les autres Maisons de Numares Prime et les diplomates, avaient un accès libre à la fameuse plateforme. Il y avait cotoyé les puissants de Numares Prime, ceux qui l’étaient encore et ceux qui avaient choisi de mourir pour l’Imperium et Terra. Ses sombres idées lui revinrent à nouveau. Il imaginait cette cité si ancienne détruite à cause de la folie d’une génération. Il se demandait si tout cela valait la peine. Voir la stupidité de la décision de ceux qui les dirigeaient l’amenait à se demander s’il n’était pas aussi stupide qu’eux, si tout ceci n’était pas vain, si il ne sacrifiait pas tant de vies et de courage pour un espoir utopique.

- Commandant? Commandant Azkar? C’est vous?

Cette voix le sortait de son questionnement macabre. L’homme qui l’avait interrompu était un homme d’une des maisons politiques nobles, la maison Cavalkech comme l’indiquait son uniforme: une redingote pourpre et antracite marqué du signe de sa maison, la main de fer. Les Cavalkech étaient parmi les plus anciens et les meilleurs alliés de la maison Azkar. Le commandant avait eu plus d’une fois l’occasion de conférer avec ses membres. Celui-ci était un des lieutenants des gardes de la maison et leur homme de confiance. Il répondait au nom de Visors Doym Son visage jeune et innocent n’inspirait d’ailleurs que de la confiance chez ses interlocuteurs. Azkar et lui s’enlacèrent, salut de rigueur entre membres de maisons alliés. Le mécontentement disparu un instant du visage d’Azkar et il sourit à son ami.

- Commandant. C’est bon de vous voir mais que faites-vous là? Je vous pensais sur Altis.

- Visors, combien de fois t’ai-je dit de m’appeller Ilsem… J’arrive d’Altis.

Le jeune homme semblait surpris de sa réponse.

- Mais la guerre est loin d’être finie. Pourquoi êtes-vous sur Numares Prime?

- Tu ne sais donc pas? Je croyais que toute la ville en parlerait…

Doym semblait de plus-en-plus perplexe.

- Mais parler de quoi?

- Le refus de renforts! Le Sénat m’a refusé tout renforts sur Altis.

- Vraiment? C’est impensable!

- En effet… Je suis ici pour connaître la raison de ce refus.

- Je ne pourrais vous l’expliquer: les médias ont connu de nombreuses défaillances techniques ces jours-ci et ni le Sénat, ni le Praesidorus n’ont fait d’annonces publiques sur la situation actuelle. Quoiqu’il en soit, je peux vous déposer à Nastellia Azkar si vous voulez. Nous discuterons sur le chemin.

- Voilà une idée. Vous avez un véhicule.

- Bien sûr. Les instituts de recherches que nous soutenons sont très généreuses avec nous.

Doym et Azkar marchèrent quelques mètres avant de rejoindre un parking où se trouvait une voiture semblables aux véhicules officiels des sénateurs: une voiture à roues bleu roi aux formes arrondies et décoré de deux barres d’argent formant un angle partant du haut du capot, séparant en trois le pare-brise et cerclant le toit. Sur le capot, en lieu et place de l’aigle à une tête de Numares Prime, se trouvait le symbôle du centre de recherche Solivors spécialisé dans les bioniques et dans l’informatique. Azkar sourit d’envie.

- Par l’Empereur, Solivors ne se refuse rien.

Doym eut un petit rire.

- C’est vrai. Le père de notre maison, Mickaï Cavalkech, nous a souvent dit qu’étant donné que nous ne pouvions soutenir qu’une activité en plus de nos revenus fonciers, il faut agir avec discernement et non pas en fonction de ses valeurs.

Numares Prime avait en effet instauré un système d’occupation des classes sociales très spéciales et unique en son genre: si le peuple était libre de faire ce qu’il voulait de sa vie, les maisons ne pouvaient faire ce qu’elles voulaient. Il existait cinq sortes de maisons: les Maisons judiciaires, les Maisons commerciales, les Maisons politiques usuelles, les Maisons politiques conventionnelles et les Maisons politiques nobles. Les Maisons commerciales(allant des armateurs de vaisseaux spatiaux aux petites association d’artisans) dirigeaient les activités commerciales mais étaient interdit d’activités politiques ou judiciaires ainsi que d’activités agricoles. Les Maisons judiciaires dirigeaient la justice mais ne pouvaient compter que sur les revenus de leur fonctions de juges, notaires et avocats. Les maisons politiques des trois types pouvaient se présenter à des postes politiques, diriger des domaines agricoles pour des revenus supplémentaires(mais de façon limitée) et devaient investir un pourcentage de ses revenus dans un centre de recherche scientifique. Le reste de leurs revenus était formé de leur salaire, au demeurant très élevé, de sénateur, toute activité commerciale ou libérale leur étant strictement interdite. Numares Prime attachait une importance immense à l’intégrité et au respect des règles. Toute maison ayant un membre les transgressant devait prouver que seul ce membre était fautif ou être destituée de ses droits. Pour palier à ce système très dur, toute famille pouvait former une Maison à la seule condition de faire le tri de ses activités. Les Maisons politiques nouvellement formées avaient également la condition de présenter un programme clair de leur politique mais en contrepartie, recevait les mêmes moyens que toute autre Maison pour ses campagnes électorales. Des analystes politiques impériaux n’avaient pas manqué de critiquer ce système social divisant considérablement la puissance des citoyens et la confiance qu’ils pouvaient avoir dans ce système. Le fait qu’une Maison ne soit pas une famille mais une famille entourée de personnes de différents métiers “adoptés” n’arrangait pas les choses. Malgré cela, le système n’avait jamais montré de réels défauts et le Sénat avait réussi ainsi à tenir tête à l’Imperium, pacifiquement dans le passé puis militairement lors de la révolte.

Azkar faisait partie de la Maison noble Azkar, maison populaire mais non dominante. Ils avaient toujours privilégie des idées, des modes de travail et des personnes sûres. Leur famille investissait dans le domaine du dévellopement spatial depuis sa fondation. Ce n’est depuis que Numar était indépendant que l’institut de recherche Syke avait pu devenir prospère car libre des lourdes contraintes impériales. Contrairement à la Maison Cavalkech, ils n’avaient pas encore reçu de cadeaux de la part de Syke.

- Syke était bien un choix stratégique mais certains choix se justifient dans le futur.

- Alors profitez un moment de la justification du nôtre, voulez-vous?

- Je ne me ferai pas prier.

Azkar monta dans l’élégant véhicule et s’installa à l’arrière avec Doym qui disposait de son propre chauffeur, un autre garde de la maison. Azkar ne put s’empêcher de sourire en regardant sa situation: un commandant militant suprême, dirigeant théorique de toutes les armées numares, se serait retrouvé vulgaire piéton si un lieutenant d’une Maison n’avait daigné l’emmener dans sa voiture avec chauffeur…

La voiture démarra en trombe et s’élança sur les grands boulevards de Selvon. Azkar se tourna vers Doym.

- Mais dis-moi, Visors. Tu n’as eu donc aucun écho de la réunion du Sénat de la part de Mickaï Cavalkech?

- Aucun, sinon qu’il est passablement énervé depuis la semaine passé mais on ne le voit plus tellement. Il passe son temps à Nastellia Azkar avec votre père et le père de la Maison Madrioch.

- Le Praesidorus ne se joint-il pas à eu?

- Etonnament non. Ni lui ni aucun membre de la Maison Versilent n’a eu de contact avec d’autres membres du “Quatuor”.

Le Quatuor était le nom que donnait les gardes des Maisons aux partisans des idées de la rébellion. Il était formé de quatre Maisons: la Maison Azkar, populiste et populaire dans l’armée, la Maison Madrioch, très liée aux Maisons commerciales et représentant des idées de la haute-bourgeoisie, la Maison Cavalkech, excessivement populaire pour ses idées mélangeant socialisme et libéralisme,(toutes trois nobles) et enfin, la Maison Versilent, très appréciée par les Maison modérées majoritaires au Sénat et par la bourgeoisie, dont le père, Desmond Versilent, était le Praesidorus, le représentant suprême de l’autorité de Numares Prime. Les Maisons Azkar et Cavalkech était considérés comme les cerveaux du Quatuor, non pas par leur importance mais leur implication: les Azkar avaient l’armée à leur cotés et étaient les plus actifs lorsqu’il s’agissait d’appliquer la doctrine numare. De leur coté, les Cavalkech agissait de manière très subtile et répandait les idées numares de façon non-officielles, utilisant sa popularité pour se rallier les foules en toutes circonstances. Versilent et Madrioch les avaient rejoint plus tard pour la sympathie qu’ils inspiraient dans leurs classes sociales “favorites”. La Maison Versilent tentait de se donner une image de dirigeant(volonté normale pour la Maison abritant le chef de l’état) de la rébellion mais était plus influencée par les idées des trois autres membres que véritablement dirigeant. La Maison Madrioch s’était peu-à-peu désintéressé des réunions du Sénat pour s’intéresser aux réunions des chefs du Quatuor et formait à la fois un conseiller apprécié, le caractère très sympathique de son père y étant pour beaucoup, et un militant pacifique.

Azkar n’appréciait pas l’idée que la Maison Versilent décide de jouer cavalier seul. Doym ne pouvant lui en dire davantage, la conversation s’orienta sur des sujets moins sensibles et moins importants. Malgré cela, Azkar y prit beaucoup de plaisir et se dérida considérablement. Sa mélancolie du voyage avait à présent fait place à un état d’esprit plus optimiste.

Cette partie est un peu plus courte que ce que je vous envoie d'habitude mais si j'avais pris plus long, j'aurai brisé le rythme du texte.

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Invité Kroxigor
A un moment(lors du premier paragraphe, en fait), vous pourrez vous demander si je ne me suis pas inspiré de l'étoile de la mort

La navette me fait penser à celle qu'utilise l'Empereur, celle aux trois ailes en forme de Y inversé.

Alors une partie très riche, de nombreuses informations sur la politique de Numar. On est vraiment captivé par ce monde et par ce système dont on découvre au fur et à mesure la politique et ses enjeux, l'histoire et ses conséquences.

Pas ou peu de fautes d'orthographe, un petit plus. Des phrases bien construites, un autre petit plus.

C'est vraiment prenant et on n'attend qu'une chose : La suite!

Kroxigor

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Voici la suite se déroulant à Nastellia Azkar. Pour les intérieurs et la réception, je me suis beaucoup inspiré des réceptions russes lors du XIXème siècle(Tolstoï m'y a bien aidé pour les informations ^_^ ) tranchant pas mal avec l'inspiration romaine dont fait preuve Numares Prime dans son ensemble. On y découvre encore pas mal sur la politique numar et sur les factions politiques de Numares Prime. Petite réunion de famille également. J'espère que ca vous plaira.

Nastellia Azkar était une des belles résidences du quartier bourgeois de l’Est de Selvon. Elle se composait d’un parc relativement grand exempt de fleurs aux couleurs vives. Le bon goût de Numares Prime dictait en effet des jardins alternant espace de pelouse et espace boisés. Quelques fleurs sombres spécifiques à Numares Prime était permise ainsi que la rose bordeaux, seule variété naturelle approchante des fleurs impériales existant sur la planète. Cette dernière était d’ailleurs la seule représentée dans le parc des Azkar. Le reste se composait d’arbre feuillus et de buisons épars. La maison en elle-même était d’une taille modeste mais un grand souci du détail y avait été apporté. Elle se composait de brique bordeaux et de colonnes de coin ocres. D’assez grandes fenêtres donnait un aspect très ouvert au batiment. De l’avis général, l’endroit était agréable à vivre et confortable mais peu luxueux. Le tout reflétait au final assez la personnalité du propriétaire, Velsius Azkar, père du commandant et père de la Maison Azkar. Ilsem avait hâte de le voir.

Doym et Azkar arrivèrent en fin d’après-midi à la proprieté. L’astre Numar était à présent bas et le ciel se teintait d’orange. Azkar prit congé de son ami et entra dans la propriété en suivant le chemin de pavé, les mains dans les poches. Il était heureux d’être chez soi. Une certaine activité régnait sur le flanc nord de la proprieté, la zone réservée aux domestiques. Le commandant en fut intrigué mais ne s’en préoccupa pas. Il gravit les quelques marches du perron et entra. Un certain bruit régnait dans la maison. Deux domestiques passèrent sans même remarquer sa présence. Azkar se demandait de plus-en-plus ce qu’il se passait. Il chercha quelqu’un de posé pour lui expliquer la situation et lui indiquer où trouver son père. Son désir fut rapidement comblé lorsqu’il tomba sur Alsan, le gérant de maison. L’homme portait un ensemble noir et un pantalon moulant à des années-lumières des robes impériales et se tenait droit comme un I dans le petit salon en donnant des ordres aux personnel de maison. L’homme s’exprimait avec une voix très haute et grave mais très respectueuse.

- Ah, Monsieur! Je suis absolument ravi de vous voir.

- Moi aussi, mon cher Alsan. Pouvez-vous m’expliquer ce qui se passe?

- Oh. Une simple réception, votre excellence.

- Ne m’appellez pas ainsi…

- C’est la rigueur pour appeller un Seigneur commandant militant, Monsieur. Votre excellence devrait apprendre davantage l’étiquette.

- Mais réexpliquez-moi à nouveau pourquoi vous m’appellez aussi “Monsieur”… Non! Je m’en passerai… Où est mon père?

- Comme vous voudrez, Monsieur. Votre père se trouve dans le petit bureau. Prenez garde, il est quelque peu agité.

- Merci du conseil, Alsan. Et rappellez-vous…

- A votre service, votre excellence.

- …

Azkar prit congé du gérant. S’il était irréprochablement efficace, Azkar avait toujours eu envie de s’arracher les cheveux après une conversation avec lui. Il monta à l’étage pour voir son père. Il entra après avoir toqué et reçu pour réponse un “Entrez!” plus aboyé que dit. Il trouva son père faisant les cent pas en vêtement de fonction du Sénat. Il portait une veste bleu, un pantalon bleu très légèrement moulant et des chaussures noires. Il portait également la même cape que le commandant mais sans recouvrir l’épaule. Ses titres aux insignes sur sa poitrine étaient ceux de sa seconde carrière, celle de politicien “pacifique”. Il pouvait donc les afficher en toute liberté. Son âge ne dépareillait étonnament pas avec ses vêtements droits de noble. Velsius était en effet un homme très bien conservé se tenant aussi droit que les jeunes gens. Ses cheveux blancs et gris étaient impeccablement coiffé. Son visage sévère mais amical présentait quelques rides mais elles donnaient un aspect solennel à son allure inspirant déjà un grand respect.

Aux cotés de Velsius se trouvait un autre homme, plus jeune. Il était accoudé au bureau et souriait d’un air de calme ironie. Il avait la peau moins bronzée que la plupart des Numars et portait des cheveux bruns rejetés sur le coté. Il portait un uniforme gabriellien noir bordé de pourpre composé d’une veste à col officier fermé d’une fine lanière de cuir et d’un pantalon noir aux coutures recouvertes d’une fine étoffe pourpre. Sa poitrine portait les insignes d’officier supérieur et une rose bordeaux. Ce dernier détail empêchait tout doute sur son identité. C’était Valed Azkar, le frère d’Ilsem. Ce fut lui qui ouvrit la conversation.

- Mais, mais, mais… Ne serait-ce pas là mon cher frère? Bienvenue, ô seigneur commandant militant!

Il s’approcha fit une imitation de courbette et se releva avant d’enlacer son frère.

- Tu n’as pas changé, Valed. C’est bon de te revoir. Cela fait cinq mois maintenant.

- Hélas.

Valed avait choisi de devenir officier d’étranger et était devenu officier supérieur sur Gabrillia. Il y avait rencontré un grand succès et y était devenu très populaire tandis que les gens de Numares Prime s’intéressaient davantage à son père et à son frère qu’à lui.

Velsius s’avança à son tour et son visage se radoucit.

- Heureux de te voir, mon fils.

- Moi aussi, Papa.

Les deux hommes s’enlacèrent. Le visage expressif de Velsius exprima à présent sa perplexité.

- Que fais-tu là?

Azkar soupira. Il fallait en venir à ce sujet…

- J’ai reçu le message du Sénat, le refus de renfort. C’est absolument inacceptable.

- N’est-ce pas?

- Qu’est ce qui s’est passé pour que ce genre d’ineptie survienne?

- Installes-toi. Toi aussi, Valed.

Les trois hommes s’assirent de part-et-d’autre du bureau. Ilsem et Valed regardaient attentivement leur père. Celui-ci soupira et commença son discours.

- Quand le greffier a annoncé l’invasion de la surface d’Altis et ton message de demande de renfort, ca a été la panique. Les sénateurs criaient. Les partisans de la paix avec l’Imperium restaient calme dans leur coin. Dans une guerre, leur manque d’implication dans la lutte contre nous pourriat leur coûter cher si l’Imperium gagnait. En même temps, ils ne demandent qu’à voir repasser Numar sous autorité impériale. Versilent a ramené le silence et fait un discours. Il avait l’air nerveux et peu enthousiaste. Il a déclaré qu’il était inutile de dépêcher des forces alors que tu étais sur place avec trois régiments et que l’armée altienne était là. Il a apparement volontairement omis que de nombreux régiments altiens étaient stationnés sur Hostias. Les pro-imperium ont adoré, le manque de réactivité était un bon point pour eux. Les modérés ont suivi Versilent et n’avaient plus de modérés que le surnom. Madrioch, Cavalkech, moi-même et nos alliés des maisons conventionnelles et usuelles avont tenté de nous opposer mais avec les modérés contre nous, nous ne pouvions plus rien faire. La boucle était bouclé.

- Mais pourquoi cet imbécile de Versilent a-t-il proposé cette idée! Il est membre du Quatuor!

- Tais-toi! Le Quatuor n’existe pas!

La notion de société secrète dirigeante était en effet très mal vue par la société de la planète.

- Ne crois-tu pas que nous nous sommes posé la question avec Madrioch et Cavalkech? Il n’y a pas d’explications rationnelles car il aurait tout à perdre si nous perdions. Il y a anguille sous roche mais je ne sais rien. Tu devrais aller au Sénat et voir si tu peux en tirer quelque chose. La prochaine réunion se tient après-demain. Je ne peux personnellement rien faire sinon profiter de cette réception pour faire changer d’avis un maximum de modérés. Tu devrais rester ce soir et faire bonne impression. Toi aussi Valed, un autre avis de stratège brillant serait le bienvenu.

- Bien sûr, Père.

- Bien. Alors Ilsem?

Le commandant restait prostré dans son fauteuil, un rictus de haine sur le visage. Il tenait son responsable. Il répondit séchement à son père.

- Que veux-tu que je fasse d’autres? Altis ne tiendra jamais si on ne dépêche des troupes. L’Imperium nous aura à l’usure.

- Nous verrons. Alsan a surement déjà préparé un couvert de plus. J’ai encore à faire. Pouvez-vous me laisser un peu?

Les deux frères acceptèrent et se retirèrent. Ilsem se retourna avant de partir vers son père.

- Une reception pour débloquer une situation politique. L’âge te rend mondain, papa.

- Et toi tu ne l’es pas assez. Tout ne se résoud pas l’arme au poing.

Ilsem ne répliqua pas et sortit avec son frère. Ils partirent se promener dans le parc d’abord en discutant de la situation puis commencèrent à causer de sujets divers et plus légers. Ils finirent par rire jusqu’à la tombée de la nuit et l’arrivée des premiers invités. Ils rentrèrent alors un peu à contre-coeur.

La réception commençait avec faste. Les invités remplissaient la salle de réception et différents groupes se formaient dans la salle et dans le grand salon. Velsius naviguait entre les groupes en compagnie d’une belle femme de la trentaine. C’était Anna Madrioch, le “père” de la Maison Madrioch. D’une grande taille, elle était mince et souriante. Elle portait les cheveux longs et détachés et semblait rire de tout. Ses beaux yeux émeraudes pardonnait toujours son attitude qui semblait parfois moqueuse. Elle était très populaire auprès des gens de par sa beauté et de par son caractère amical et sympathique. Les ignorants la prenaient souvent pour la charmeuse femme d’un politicien. Combien étaient surpris de découvrir en elle la dirigeante célibataire d’une Maison politique noble. Pourtant, il n’était jamais venu à l’esprit de personne de railler son titre inadapté. A coté de Velsius, on aurait pu la prendre pour une fille attentionnée s’occupant de son père à la mémoire défaillante. En réalité, Velsius et Anna formaient un duo très efficace et très soudé. Ilsem ne put s’empêcher de sourire de voir cette équipe oeuvrer avec une telle ferveur et sans paraître ridicule.

Il naviguait lui-même entre quelques groupes de personnes qu’il connaissait. Valed et lui s’étaient séparés. Son frère était parti conférer avec des diplomates gabrielliens et hostiens avec qui il avait plus de chance de convaincre que son père ou son frère. Ilsem croisa de son coté un petit homme souriant et corpulent habillé à la bourgeoise: une veste noir sur une tunique blanche et pantalon noir. Il manqua de le bousculer et l’homme souleva son verre pour éviter de le renverser en riant. Sa petite voix reconnaissable fit rire sympathiquement des gens non loins. C’était Mickaï Cavalkech, père de la Maison Cavalkech.

- Ah! Mon cher Ilsem. Cela faisait bien longtemps, dites-moi.

Ilsem dominait Mickaï d’une tête mais n’en éprouvait aucune supériorité. L’homme était tout ausis important que lui, non de par son titre mais de par son influence.

- Trop longtemps. Comment allez-vous?

- Bien, bien. Et vous-même, mon jeune ami?

- Mal. Altis ne m’a pas fait du bien.

- En effet… C’est une bien sale affaire. Votre père, Anna et moi-même essayons de comprendre mais je crains que notre champ d’action ne soit limité cette fois.

- Vraiment? Mais vous êtes Mickaï Cavalkech! Vous êtes trop aimé pour être impuissant.

- Et à cela je vous réponds que vous êtes Ilsem Azkar, le sauveur de Pianden, le héros de Numares Secundus et le héros des six lunes de sang! Vous pouvez faire autant que moi sinon plus dans cette affaire.

- Vous avez raison…

- Ne prenez pas cet air dépité. Nous sommes tout deux devant une situation surprenante mais nous nous en sortirons.

Le commandant ne voulait guère le croire mais il ne pouvait trouvé d’arguments. La bonhomie sympathique de Cavalkech y étant sans doute pour beaucoup.

- Quoiqu’il en soit. Je vais vous quitter, je vais aller aider Anna et votre père.

- Bien. Bonne soirée, mon cher.

- Pareillement, mon jeune ami.

Mickaï prit congé et se dirigea vers un groupe où un homme droit et sec commençait à se disputer verbalement avec Velsius. Ilsem l’identifia comme le père d’une obscure maison usuelle dont la seule idée semblait être de soutenir les idées des pro-imperium.

Ilsem retrouva quelques connaissances et fit un brin de causette avec eux jusqu’à ce qu’on annonce le repas.

Velsius Azkar n’avait pas fait les choses à moitié pour la préparation de la soirée. Le repas tenait plus du véritable banquet que d’un simple repas. Le tout suivait de plus toutes les règles de sobrieté que réclamait le bon goût. Ilsem soupçonnait Alsan et Anna Madrioch d’avoir organisé cette partie de la soirée à la place de son père. Malgré cela, le repas fut absolument délicieux. Ilsem l’appréciait doublement du fait qu’il avait passé les derniers jours à manger des rations de vol et des rations d’officier, certes mangeables mais bien loin du raffinement d’un repas sur Numares Prime. Durant les deux heures que durèrent le repas, Ilsem se concentra d’ailleurs davantage sur son assiette que sur la conversation. Les fragments qu’il en tira étaient d’ailleurs peu intéressants et centrés sur des sujets autres que la politique ou les affaires militaires. Les exclamations typiques de bourgeois et les rires hautains de quelques épouses passablement sotte ne manquèrent pas de l’énerver. Son voisin de table, un tout jeune homme, complétement terrorisé de se trouver à coté d’un homme si haut placé dans l’armée, tenta de lier conversation avec lui. Azkar aurait sans doute accepter la conversation si le jeune homme ne bredouillait pas entre deux phrases admiratives et maladroites. Azkar finit par faire servir du Nilk, un fort alcool de grain de Selvon, en quantité à l’inconnu pour avoir la paix, ce qui ne tarda pas: il se mit à commencer une longue conversation avec sa bouteille après trois verres…

Après le repas, les gens quittèrent la table et se dirigèrent vers le salon pour les épouses ou les jeunes non désireux de s’intégrer dans les hautes sphères politiques, et vers le fumoir, davantage pour conférer que pour fumer, pour les hommes et femmes d’importance. Bien que la mixité soit de mise sur Numares Prime, seul Anna Madrioch et une vieille femme, “père” d’une Maison conventionnelle peu connue, furent les seules femmes du groupe. Le fumoir se composait de quelques sofas installés autour d’une table basse de verre et de métal. Madrioch, Cavalkech et Velsius Azkar s’installèrent sur le sofa central de la pièce. Valed et Ilsem s’installèrent en compagnie d’un père de Maison leur étant favorable sur le sofa à droite du premier. Les autres s’installèrent sans tenir compte de leur allégeance ou de leur idées. Plusieurs semblaient légèrement éméchés. Le père du commandant offrit une variété numare de cigare au goût situé à mi-chemin entre la violette et la canelle. Quelques personnes en prirent un avant que l’orateur ne mettent fin aux politesses. Il entama un discours subtil sur les défauts de la réthorique du Praesidorus lors de la réunion du Sénat et sur la nécessité de soutenir son fils. Un brouhaha s’éleva dans la petite pièce. On demanda rapidement au commandant de leur raconter la situation. Ilsem ne se fit pas prier et commença un récit des évènements. Un silence inquiet s’instaura dans la pièce au fur et à mesure qu’il parlait. Il ne manqua par contre pas de glisser de subtiles critiques du Praesidorus.

- … Au final la guerre pourrait être gagné sans renfort comme le voudrait notre cher Praesidorus si la flotte impériale ne se trouvait dans l’équation. Avec ses bombardements tactiques, elle empêche tout mouvement important de troupes dans les zones dénuées de systèmes d’interception de missiles et tout convoi de ravitaillement. La logistique se fait au compte-goutte et demande tant d’escortes que le front s’en trouve dégarni. Le Praesirorus nous dirait alors de détruire la flotte impériale mais il oublie que des actes de sabotage et l’attaque surprise des appareils impériaux ont réduit la flotte altienne et l’Arrianis à l’impuissance. Elles sont maintenant dispersés et en attente de réparation. A présent, vous savez qu’au Sénat il vous faudra voter pour l’envoi de renfort si vous ne voulez pas risquer une nouvelle Chute d’Altis et à longue échéance, la fin de l’espoir numar!

Ilsem s’était emporté dans son discours et son sourire avait disparu de son visage. Quelques conversations en aparthée commencèrent avant de se transformer en un brouhaha dans lequel Velsius et ses deux amis tentaient de mettre de l’ordre. Ilsem quitta la pièce sans plus mot dire. Il songeait à sa discussion avec son père, aux réactions des sénateurs. Il partit se coucher en réfléchissant à ce qu’il allait faire à la réunion du Sénat et en maudissant le traître Versilent.

Modifié par Guidrion
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Invité Kroxigor

Ah! Les manigances politiques, moi ça me plait! J'adore vraiment. :):D

Il n'y a pas grand chose à redire, les fautes ne sont pas voyantes ( s'il y en a) et l'histiore, sans avancer, s'enrichit grandement.

je me suis beaucoup inspiré des réceptions russes lors du XIXème siècle

Je sais pas trop. Je crois qu'il y avait de grands bals lors de ces réceptions russes. Je trouve que ça reste très proche des fêtes romaines, les orgies en moins :D .

Par contre, le commandant, dans ton texte, tu l'appelles Azkar et Ilsem. Si bien que parfois pour s'y retrouvé... ^_^ De plus, cela tranche franchement avec les chapitres précédents où c'était tout le temps Azkar. Je comprends que tu veux faire la différence avec son père et son frère mais à ce moment là, appelle le toujours Ilsem ( pas depuis le début, rassure toi). En effet, parfois dans ce chapitre c'est "Azkar" et à d'autres moments c'est "Ilsem".

Sinon continue ainsi!

La suite ( et mince, si ça se trouve je vais rater la prochaine suite avec cette semaine en bretagne :-x )

Kroxigor

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Je sais pas trop. Je crois qu'il y avait de grands bals lors de ces réceptions russes. Je trouve que ça reste très proche des fêtes romaines, les orgies en moins .

Les bals russes ne sont pas à confondre avec les réceptions. Une réception pouvait inclure un peu de danse mais pas de façon obligatoire. Les bals étaient par contre grandioses mais moins courants.

Par contre les fêtes romaines incluaient des repas au moins trois fois plus longs que celui décris ici. Qui plus est, on y voyait des divertissements comme des comédiens, des mimes, des danseuses, des mages ou des poètes.

Par contre, le commandant, dans ton texte, tu l'appelles Azkar et Ilsem. Si bien que parfois pour s'y retrouvé... De plus, cela tranche franchement avec les chapitres précédents où c'était tout le temps Azkar. Je comprends que tu veux faire la différence avec son père et son frère mais à ce moment là, appelle le toujours Ilsem ( pas depuis le début, rassure toi). En effet, parfois dans ce chapitre c'est "Azkar" et à d'autres moments c'est "Ilsem".

Je l'appelle Ilsem uniquement durant les moments où plus d'un Azkar est présent. Je relirai encore pour vérifier et corrigerai le cas échéant :skull:

Voici la suite où on découvre enfin le Sénat et quelques joyeusetés(oooh, le vilain copieur de nom :D , vous comprendrez en lisant)

Chapitre 13: Lutte au sommet

Azkar tremblait de nervosité tandis qu’il se trouvait devant l’amphithéatre. Il avait passé la veille et une bonne partie de la nuit à se préparer à la réunion avec l’aide de son père et de Valed. En dehors du Sénat et de Selvon, il était un des hommes les plus puissants de la planète. A l’intérieur de la ville, il n’était qu’un magistrat parmi tant d’autres. Versilent était plus puissant que lui et il le savait. L’homme, s’il était déterminé, pouvait même couper court à toute demande du commandant en invoquant tout simplement son droit de veto. Etre opposé au Praesidorus lui-même dans un débat au Sénat était la pire position pour un politicien. Azkar était dans une d’autant plus mauvaise position que la majorité du Sénat suivrait Versilent sans mot dire. Le champs de bataille politique est un des plus dangereux car c’est une bataille ou la victoire est des plus aléatoires. Même l’adage “Vaincre ou mourir” ne permet pas au politicien de se préparer à ce qui l’attend.

Azkar se refusa à hésiter un instant de plus. Il monta les marches qui menait à l’amphithéatre et rejoignit son père et Mickaï Cavalkech, Madrioch les ayant devancé avec sa ponctualité sans failles et Valed n’ayant pas accès au Sénat. Rapidement, il entra dans le flot bleu roi des capes sénatoriales. Les sénateurs allaient et venaient, discutant ça et là avec des amis ou des rivaux. Les sujets de conversation allaient de l’état de logistique sur Altis aux commentaires sur le menu du prochain repas de certains. Ilsem se trouvait à l’entrée du Sénat surplombant ainsi tout l’amphithéatre. A sa droite se trouvait les sièges qu’occupaient par habitude les sympathisant des idées du Quatuor et le Quatuor lui-même. A sa gauche, se trouvait les emplacements qu’aimaient à occuper les pro-imperium. Ces derniers autrefois nombreux avaient perdu le tier de leurs “membres” lors des six lunes de sang. Ceux qui restaient étaient ceux qui avaient choisi la voie de la paix et de la diplomatie pour résoudre la crise. N’ayant jamais eu aucun crime à leur reprocher, les pro-numars les avaient laissé en paix. La raison qui poussait beaucoup à ce statu-quo pacifique était le fait que ces pacifiques impérialistes calmait souvent le jeu de plusieurs groupes de résistance impériale. D’habitude discrets, ils étaient aujourd’hui joyeux et actifs. Quoi de plus normal au vu de la situation. Sous Azkar, se trouvaient les rangées qu’occupaient les modérés, majoritaires, et les sans-allégeances, très minoritaires mais sans ennuis. En face d’Azkar et au fond du batiment, à l’endroit où se trouverait la scène de l’amphithéatre, se trouvait les sièges des magistrats élus non-membres de l’armée. Au centre du Sénat se trouvait la “fosse”, un espace vide bordé des sièges des magistrats militaires où les orateurs s’affrontaient verbalement lors des débats. Les disgraciés y prenaient également place lorsqu’ils devaient rendre leurs comptes.

Azkar et ses deux compagnons se séparèrent. Ilsem rejoignit de son coté son siège. Son sentiment d’infériorité vis-à-vis de Versilent se renforçaient à présent qu’un mètre de hauteur différenciait leur emplacement. Un détail passablement déplaisant se présenta également. Avelkhar, le représentant du Sénat se trouvait à la droite de Versilent et lui souriait d’un air mauvais. Azkar soupira et espèrait qu’on ne le laisserait pas cracher son venant durant la réunion. Les sièges des militaires étaient pour la grande majorité inoccupé à cause de la crise. Azkar était seul avec trois autres hommes: le commandant de l’armée de l’air, Colyr Landis, le général supervisant la station mégalithe, Atos Indore, et enfin un “homme” craint mais silencieux, le chapelain Ciceron des Freedom’s children. Ce dernier était complètement à l’opposé d’Azkar et inspirait la peur avec sa tranquille somnolence et sa carure démesurée. L’astartes semblait d’autant plus immense qu’il se trouvait là sans son armure énergétique. Il portait une simple tunique beige avec le loup des Freedom’s children sur son torse et une capuche qui amplifiait l’aura de mystère de Cicéron. Bien que sénateur, il se taisait durant la quasi-totalité des réunions et ne parlait que lorsqu’on lui demandait de prendre la parole, c’est-à-dire presque jamais. Il ne disait même jamais mots pour soutenir ses alliés: les pro-Numar. Si le maître du chapitre, nommé tout simplement “le réformateur”, avait fait partie du Quatuor, alors Quintuor, le chapitre et son représentant étaient maintenant silencieux, attendant l’heure de leur prochaine intervention.

Les stentorii annonçèrent l’ouverture de la réunion. Le brouhaha cessa et les sénateurs s’assirent. Le Greffier se leva et proclama la séance ouverte.

- Au nom du très Saint Empereur et de Numares Prime, nous écouterons aujourd’hui le seigneur commandant militant suprême des armées numares, Ilsem Avelor Kn’abelsha Azkar! Seigneur commandant, levez-vous. Le Sénat et par lui tout notre peuple vous écoute.

Azkar se leva avec calme se leva bien qu’il crut dénuer une touche d’hypocrisie dans le ton pourtant très solennel et sérieux du Greffier. Il s’avança au milieu de la fosse et entama son discours.

- Amis sénateurs! Je me suis déplacé jusqu’à vous malgré le danger planant sur nos têtes pour vous faire part de la véritable situation dans laquelle nous nous trouvons. Numar est en danger! Sur Altis, la puissance impériale est venue à bout de notre flotte sans coup férir, a causé un carnage indescriptible à la cité-ruche Delta et a détruit la ceinture altienne, réputée, je vous le rappelle, comme la meilleure défense spatiale existante dans le système après la station mégalithe dont le général Indore ici-présent a la charge. En parrallèle, des résistants ont saboté les silos de missiles altiens et le brouilleur de l’astronomican sur Kulexus. Ce sont ces actes, appellés à se répéter à court terme, qui ont permis notre mise en échec. Grâce à la conduite tout à fait héroïque des milices altiennes, nous avons pu stopper l’invasion dans le Nord de l’Altie majeure. Dans l’Altie mineure, toute une province a été vaincu en quelques heures. L’état-major altien n’a d’ailleurs pu ralentir l’invasion que grâce à l’utilisation de missiles EMP. Nous nous trouvons à présent avec plusieurs centaines de kilomètres de front à tenir avec un nombre d’homme dérisoire car nous avons du en alouer un grand nombre à l’escorte des convois de ravitaillement et au maintien de la paix dans les zones sinistrées libres. Qui plus est, la présence de vaisseaux combattants dans l’orbite altien nous oblige à faire parvenir le ravitaillement au compte-goutte et à éviter tout rassemblement armé hors des zones défendues par des systèmes d’interception de missiles. Par conséquent, une victoire dans l’état actuelle des choses me semble difficile voir impossible! C’est pourquoi, je vous demande instament de reconsidérer votre décision de refuser tout envoi de renfort sur Altis.

Les pro-Numar applaudirent de même qu’à l’étonnement général, le Praesidorus. Ce dernier continua à applaudirent plus longtemps que les partisans du Quatuor et s’avança vers Azkar au milieu de la fosse.

- Bravo, mon cher Azkar. Bravo… Quel discours, quel sens de l’argumentation et quelle verve! Mais sachez qu’il faut plus que de beaux mots de militaires pour avoir l’aval du Sénat de Numares Prime! Les six lunes de Sang sont terminées! Nous n’avons plus besoin d’une dictature militaire! Sénateurs de Numares Prime! Sommes-nous des larbins de l’armée? Sommes-nous si faible qu’il nous faut suivre les ordres d’un commandant militaire? Sommes-nous le Sénat ou de vulgaires chiens au service des Azkar!

Versilent avait monté son ton au fur et à mesure de ses phrases. Sur les dernières questions, modérés et pro-Impériaux se mirent à hurler de désapprobation. Versilent les menait à la baguette en jouant sur leur amour-propre. Les pro-Numar et Velsius Azkar en premier s’étaient levés à leur tour et hurlaient en direction des autres sénateurs. Versilent reprit et se fit entendre malgré le bruit.

- Azkar! En tant que Praesidorus, je me refuse à suivre vos fantaisies stratégiques. Vous dépassez les bornes depuis trop longtemps et molester un représentant du Sénat a prouvé votre insubordination si elle était encore à démontrer!

Avelkhar poussa un petit rire amusé et regarda Ilsem avec délectation. Il savourait sa revanche.

- Comment pouvez-vous oser venir ici et contredire la décision démocratique du Sénat? Comment osez-vous contredire l’état que vous servez! Votre pseudo-gloire vous a monté à la tête! C’est pourquoi je vous relève de vos fonctions de dirigeant des armées et ceci à effet immédiat!

Les derniers mots du Praesidorus avait causé une telle réaction chez les pro-Numar qu’on en était venu aux mains. Azkar s’était retiré juste avant que les pro-Numar ne traversent la fosse, Velsius en tête, et ne viennent attaquer les partisans de Versilent. Versilent lui-même s’était rangé près de Cicéron, impassible, que personne n’osait approcher. Ilsem était sorti abattu et tremblant de rage. Sous le choc, il descendait les marches sans savoir où il allait. Il partait, c’est tout ce qu’il arrivait à réaliser. Il erra sur une dizaine de mètres avant qu’une voix féminine ne se fasse entendre derrière lui.

- Seigneur commandant Azkar?

Il se retourna, l’air hagard. La femme qui l’avait accosté devait avoir la trentaine. Elle était de grande taille mais restait plus petite qu’Azkar. Elle portait les cheveux longs, bouclés et bruns avec des mèches blondes. Elle avait les yeux vert-gris. Elle portait un tailleur beige et une cape d’épaule comme lui mais ne portait aucune arme de fonction, preuve qu’elle était une militaire en disgrâce. Azkar resta de glace, toujours sonné de la nouvelle

- Vous voulez? ‘Suis plus commandant…

- Mon nom est Tatiana Mensor. Je désirerai vous parler un instant.

- Dites toujours… Je ne crois pas que ça pourrait faire empirer ma situation.

- Merci. Je suis arrivé de Numares Secundus il y a quelques années et j’ai…

- Bienvenue dans le coin…

- Merci. J’ai donc beaucoup suivi ce qui s’est passé au Sénat depuis. Je crois qu’il y a quelque chose qui cloche avec la nouvelle politique de Praesidorus Versilent.

- Sans blagues? Merci, j’ai autre chose à faire…

Azkar voulut repartir mais une gifle retentissante le cloua sur place.

- Commandant! Je sais que vous êtes sous le choc mais je suis sérieuse! Je ne vous parle pas de détails personnels ou de rumeurs de bourgeois! Je vous parle de trahison!

Azkar se tint la joue. Si il était déjà sonné depuis la décision de Versilent, son état ne s’était pas amélioré. La jeune femme reprit.

- J’ai de bonnes raisons de croire qu’il s’est passé quelque chose dans l’entourage de Versilent ou qu’il a fait quelque chose.

Azkar restait sans rien dire à l’écouter.

- Ecoutez… Mes sources ne sont pas sécurisées. Je ne peux pas me permettre de vous en dire plus aujourd’hui. Je vous enverrai quelqu’un pour fixer un rendez-vous. Il vous dira que le temps est à l’orage. S’il ne vous dit rien de tel, congédiez-le immédiatement.

- Mais…

- Plus tard, je vous ai dit. Rappellez-vous: “le temps est à l’orage”.

La jeune femme partit en laissant une légère odeur de lilas derrière elle. Azkar resta planté sur place sans rien dire en se tenant toujours la joue.

- Le temps est à l’orage…

Après l’agitation au Sénat, Azkar put voir l’agitation à Nastellia Azkar. Velsius, Madrioch, Cavalkech, Valed et Ilsem se trouvaient dans le petit salon et y conféraient avec force. Velsius, qui maintenait une pièce de viande sur son oeil au beurre noir, hurlait des injures vis-à-vis de Versilent et de son insulte contre les Azkar.

- Attendez un peu que je retrouve son immonde faciès de rat! Je m’en vais lui tordre le cou après lui avoir arraché les entrailles! Destituer Ilsem… vraiment!

Anna l’écoutait en insultant “cette garce de Sebialine”, une représentante de Maison conventionnelle pro-Imperium avec qui elle s’était battue. Elle en était ressortie avec les cheveux en bataille, des griffures au visage et de multiples bleus. La femme buvait à présent cul sec verre sur verre de Nilk et en avait déjà brisé trois de rage.

- Pitié… Parlez moins fort pour l’amour de l’Empereur! Ma tête…

La voix plaintive de Mickaï était à présent si faible et gémissante qu’elle ne s’entendait plus au milieu des plaintes. Il était allongé sur un sofa et tenait un sac de glace sur sa tête meurtrie: il avait reçu le Greffier et son ordinateur sur son occiput en tentant de rétablir la paix dans le Sénat. Il avait ensuite passé l’heure qu’avait duré le “combat” des sénateurs à gémir dans un coin à coté des restes grésillants de l’ordinateur du Greffier.

Ilsem restait prostré dans un fauteuil, le même verre de Nilk qu’il s’était fait servir un quart d’heure auparavant à la main. Valed était à ses cotés. En d’autres circonstances, il aurait ri de bon coeur en regardant les trois membres du Quatuor se plaindre. La destitution d’Azkar lui avait oté toute envie de rire mais il se montrait à présent étrangement silencieux.

Ilsem prononça soudain ses premiers mots depuis qu’il était revenu du Sénat et de sa rencontre avec Tatiana Mensor.

- C’est fini…

Cette phrase instaura un silence pesant. Velsius le rompit et tenta de réconforter son fils.

- Non! c’est loin d’être fini. Je peux t’assurer que ça n’en restera pas là.

Anna intervint à son tour après avoir brisé son quatrième verre.

- Ce n’est pas si facile de destituer le dirigeant militaire de Numares Prime et de surcroit, de tout Numar. Après tout, tu es un des trois magistrats supérieurs.

Cavalkech tenta également de réconforter mais sa voix plaintive aurait donné envie de pleurer à n’importe quel homme déprimé.

- Anna a raison… On peut demander un recours… Aaaaah! Ma tête…

- Je crois que retourner le couteau dans la plaie n’aidera pas Ilsem!

Valed avait coupé court aux tentatives de réconfort des trois pères de Maison et semblait énervé. Son visage semblait avoir hériter de la sévérité qui faisait à présent défaut au visage meurtri de son père. Personne ne prêta la moindre attention aux plaintes de Cavalkech et un silence relatif s’instaura. Finalement, ce qui devait arriver arriva: Ilsem craqua et se mit à hurler après avoir jeté son verre plein sur le mur au-dessus de Madrioch qui poussa un petit cri apeuré.

- Pourquoi a-t-il fait ça! Ce chien n’a pas le droit! Ma stratégie est le seul moyen de nous sortir de ce foutoir. Je le tuerai s’il le faut! Et ce chien d’Avelkhar avec!

Ilsem avait à présent renversé la table basse déjà en piteux état. Madrioch avait pris le bras de Velsius, terrorisée.

- Cette bande d’imbéciles de modérés! Une fourmillière d’imbéciles! Ils me le payeront aussi.

Velsius tenta de calmer son fils.

- Ilsem, tu devrais…

- Des chiens! Des fous! Voilà ce qu’ils sont! J’espère que cette Mensor a vraiment de quoi faire tomber cette brochette de dégénérés!

L’ex-commandant se tut finalement mais resta à cran. Il se laissa tomber dans son fauteuil, donna un grand coup dans l’accoudoir et s’immobilisa finalement. Tous restaient perplexe de cette dernière phrase sauf Anna, toujours terrorisée, et Cavalkech, toujours gémissant. Valed s’avança.

- Qui est Mensor?

- Tatiana Mensor, une militaire en disgrâce de Numares Secundus pour ce que j’en sais… Elle est venue me trouver après ma sortie du Sénat. Elle m’a dit qu’elle savait des choses sur le changement de Versilent. Il se serait passé quelque chose. Elle m’a dit qu’elle me recontacterait pour fixer un rendez-vous.

- Tu es sûr que c’est une bonne idée.

- Valed, pour le moment, je suis déjà en disgrâce et si le procès de disgrâce me déclare coupable, papa pourra pointer aux services sociaux… Je suis ouvert à n’importe quoi.

Valed restait silencieux. Velsius congédia le dernier domestique encore présent et se retourna vers son fils.

- Si tu veux agir, fais-le avec discrétion et n’oublie pas que les gardes de la Maison sont là pour ce genre de problèmes. Mais avant de faire quoi que ce soit, préviens-nous d’abord. Anna, Mickaï et moi avons l’expérience des affaires urbaines.

Azkar répliqua sèchement.

- J’en ai aussi… Rappelles-toi “l’Ombre”.

- le commissaire Aldreban… Oui je me souviens…

Le commissaire Aldreban, cerveau de la révolte numare, avait été mélé à une affaire impliquant les deux frères Azkar durant les six lunes de sang. L’homme avait été tué durant cette histoire mais personne n’en savait plus excepté les trois Azkar et le cadavre de “l’Ombre”.

- Je ne veux pas revivre ça!

C’était Valed qui avait crié cette fois. Il avait la larme à l’oeil et quitta la pièce. L’affaire de “l’Ombre” durant les six lunes de sang l’avait encore plus marqué qu’Ilsem. Le silence retomba après son départ. Anna recommença à boire, en larmes. L’accès de rage d’Ilsem avait été la goutte qui faisait déborder le vase pour elle. Elle avait beau être un père de Maison noble, elle n’en restait pas moins au fond d’elle-même une femme fragile et sensible. Velsius la tranquilisa et voulut adresser un regard de reproche à son fils. Le visage complètement abattu d’Ilsem l’en dissuada. Mickaï prit rapidement congé pour se soigner au calme chez lui. Anna resta un peu plus longtemps et partit à son tour lorsque Velsius parvint à lui faire reprendre son calme. Velsius et son fils se retrouvèrent seuls.

- Tu lui fais confiance?

- A qui?

- A cette Mensor.

- Elle avait l’air sincère en parlant de trahison.

Ilsem n’en était en fait pas très sûr. Il ne savait au final rien d’elle et il était trop sonné pour prêter attention à des détails. Il n’était sûr que de son nom et de cette phrase “Le temps est à l’orage.”. Velsius n’insista pas davantage.

- Je te fais confiance, mon fils.

Ilsem ne répondit rien et son père le laissa. L’ex-commandant partit se coucher sans prendre de repas et s’endormit rapidement. Son sommeil fut hanté par le souvenir d’Aldreban et de divers cauchemars.

Azkar se leva tard dans la matinée. Il erra sans but dans la maison en peignoir, les cheveux en bataille et non-rasé pendant une heure. Il eut tout juste le temps de voir Valed partir dans le même uniforme impeccable qu’il portait tout les jours. Les deux frères se saluèrent mais le coeur n’y était pas. Tout deux semblaient morne. Leur père passa toute sa matinée dans son bureau à travailler et à téléphoner un peu partout dans Selvon avec l’espoir de trouver un squelette de solution. Vers midi environ, on sonna à la porte. Ilsem qui se trouvait non loin partit ouvrir. Il tomba sur un homme tout juste sorti de l’adolescence élégamment habillé et doté d’un charisme certain. Il salua joyeusement Azkar qui maugréa à son tour un “bonjour” rauque.

- Le temps est à l’orage, vous ne trouvez pas?

Azkar retourva un peu de vigueur et un semblant de sourire;

- Mais la pluie est parfois nécessaire pour avoir des lendemains plus radieux.

Le jeune homme rit. Azkar souriait à présent franchement et ouvrit la porte pour faire entrer le jeune homme.

- Vous retenez vos citations dites-moi. Ercklor Doym. Enchanté! Monsieur Ilsem Azkar est là?

“Le temps est à l’orage mais le pluie est parfois nécessaire pour des lendemains plus radieux” était le début du discours qu’avait fait Ilsem Azkar lors de la proclamation d’indépendance de Numar.

- C’est moi qui ai écrit ce discours. Je suis Ilsem Azkar. Enchanté moi aussi.

Doym se répandit en excuses après s’être remis de sa surprise. Azkar leva la main avec un regard bienveillant.

- Ce n’est pas bien grave. Je ne suis pas dans mon meilleur jour aujourd’hui. Mais dites-moi, ne seriez-vous pas parent avec Visors Doym de la Maison Cavalkech?

- Euh… Oui. C’est mon cousin mais je suis pour ma part au service de la Maison usuelle Cid.

- Depuis longtemps?

- Depuis sa fondation il y a sept ans. N’ayez crainte nous sommes des pro-Numar.

L’idée que le jeune homme fut impérialiste ne lui avait même pas traversé l’esprit. Son amitié avec Visors déteignait sur son jugement vis-à-vis de Ercklor. Les deux hommes se dirigèrent vers le petit salon qui avait été longuement nettoyé après le passage agité du groupe. Azkar invita Doym à s’asseoir.

- A présent, parlez de ce pourquoi vous êtes là, voulez vous?

- Bien sûr. Mademoiselle Mensor vous donner rendez-vous ce soir au restaurant “Le gai gaillard” du quartier est. Elle vous demande de venir en vêtements civils discrets et avec une arme discrète. Le rendez-vous est à neuf heures précises. Elle vous attendra dans le restaurant.

- Les Azkar sont très doués en discrétion.

Ercklor ne semblait pas comprendre la boutade ce qui rappella à Azkar que très peu pouvaient comprendre ce qu’il voulait dire. Il n’insista pas. Doym prit poliment congé. Azkar le raccompagna à la porte puis partit se préparer. Il ne parla pas du rendez-vous à son père de peur de l’inquiéter.

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Invité Kroxigor

Ah une suite! Ca fait du bien en rentrant de vacances!

Là, j'avoue que tu m'as surpris avec cette destitution mais il est vrai que le jeu de la politique est un jeu dangereux. Une destitution du commandant des armées Numars? Si c'est pas une trahison, je ne vois pas ce que c'est. En effet, c'est une pure folie de destituer un dirigeant d'armée en plein milieu d'une guerre.

Ce chapitre m'a mis l'eau à la bouche et j'attends la suite avec impatience. Par contre, fais attention parce qu'il y a quelques fautes.

La suite

Kroxigor

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  • 1 mois après...

Bonjour à tous.

Comme vous avez pu le voir, je me suis absenté pendant un certain temps pour cause de préparation d'examens. L'écriture a également beaucoup freiné mais les vacances vont me permettre d'avancer. La suite ci-dessous concerne toujours Azkar comme vous vous en serez douté.

Autre détail, j'ai changé le titre du récit qui était franchement mauvais(je crois que vous serez d'accord avec moi^^)

Sur ce, je vous envois la suite du récit:

A huit heures, Azkar se mit en route vêtu d’un pantalon simple et d’une tunique brune à col dans lequel il avait dissimulé un vieil automatique à huit coups et trois chargeurs. Il quitta Nastellia Azkar et prit les transports en commun de la ville pour éviter de se faire remarquer. Le quartier Est formait une des banlieues populaires de Selvon. L’endroit n’était pas aussi mal famé que les centres industriels au Sud de la ville mais ils n’en étaient pas loin. C’était le genre de lieu où les habitants sont plus enclins à observer les membres de la garde urbaine ou des maisons que d’obscurs citoyens. Azkar prit malgré tout la précaution d’éviter le regard des gens. Cinquante minutes plus tard, il se trouvait en face de l’enseigne ridicule du “gai gaillard”. Il entra et se retrouva dans une ambiance enfumée et bruyante où l’on pouvait sentir un subtil mélange de fritures, de cigares numars bon marché et de Nilk.

Il chercha Mensor du regard et la vit accoudée à une table ronde dans un coin, pensive. Elle portait un tailleur bleu marine et une blouse blanche. Elle semblait pensive. Azkar la rejoignit et s’asit à sa table. Il remarqua également Doym qui l’observait dans un coin devant un petit verre de liqueur.

- Bonsoir.

- Bonsoir, Ilsem. Vous êtes en avance

- Mieux vaut trop tôt que trop tard, non ?

Une serveuse s’appprocha d’eux et leur demanda leurs commandes. Mensor lui commanda un café et Azkar un verre de Nilk. Une fois la serveuse partie, Mensor se baissa et parla bas pour éviter d’être entendue bien que cela aurait été peu probable au vu de l’endroit.

- Vous savez pourquoi vous êtes ici?

- Oui, et allons droit au but : que savez-vous sur Versilent?

- Peu de choses pour le moment mais il se passe des choses dans une maison qui lui appartient non loin de sa résidence.

- Quel genre de choses ?

- Des camions y passent la nuit. Un de mes informateurs a vu une caisse d’explosif lorsqu’une de leur bâche a lâché.

- Ils prépareraient un attentat selon vous?

- Non, je crois que c’est plus grave. Vous avez vu le revirement de l’homme?

- J’ai cru remarquer, oui…

- Vous aviez aussi remarqué que plus personne n’a vu sa fille depuis un mois?

- On m’a dit qu’elle était en cure de soin dans le Sud.

- C’est faux. Un de mes hommes a vérifié, aucun centre de soin n’a reçu Hildegarde Versilent. De plus, on la savait en excellente santé et ancienne militaire.

- Vous croyez qu’elle prépare des attaques pour le compte de son père?

- C’est possible mais je crois que Versilent n’est qu’un pion dans cette histoire. On a vu des hommes venir de différents endroits à cette maison. Des gens d’Altis, de Kulexus, de Bassilk et de Gabrillia.

- Bon sang. Ca aurait un lien avec les sabotages?

- J’en ai peur…

La serveuse revint et déposa les commandes sur la table. Ilsem était perplexe et inquiet. La serveuse partie, Tatiana se baissa à nouveau.

- Je dois rencontrer un indic’ ce soir dans un bar pas loin d’ici. Il a de nouvelles informations sur les personnes impliquées. Je vous ai contacté pour que vous m’accompagniez. Vous êtes jusqu’au cou dans cette histoire malgré vous et je sais que sans vous, la victoire sera bien plus difficile.

Azkar sourit, flatté mais toujours sérieux.

- Qu’est ce qui vous fait croire ça?

- Une vieille histoire.

- Maintenant que vous en parlez, votre visage ne m’est pas complètement inconnu. Vous êtiez militaire sur Secundus?

- Oui mais c’est une longue histoire. Nous avons pu nous croiser lors de la bataille contre les Taus.

- Possible, en effet.

- Le rendez-vous est fixé dans une heure. Vous avez une arme?

- Oui. Et je risque gros en la portant.

- Vous n’êtes plus un militaire pour l’état. La règle de la Honte ne s’applique plus.

Ilsem se gratta le menton et réfléchit un instant. Il était encore un peu sonné à cause de sa destitution, ce qui avait déteint sur sa concentration.

- Vous avez raison… Hélas raison. J’ai un automatique et de quoi tenir une fusillade si ça tourne mal.

- Parfait mais je ne pense pas que cela sera nécessaire. Vous avez soupé?

L’estomac d’Azkar répondit à sa place. Il n’y avait pas pensé et songeait à présent au bon repas qu’il avait ignoré.

- Ce n’est pas bien grave. Prenons un repas, ce sera moins suspect si on nous observait. Nous avons encore une heure avant le rendez-vous.

Elle rappella la serveuse et commanda un plat typique. Azkar fit de même en essayant de rassembler ce qu’il savait. La jeune femme se tut et se montra nerveuse durant tout le repas. Azkar tenta quelquefois d’entamer une conversation un peu plus légère pour en apprendre plus sur son énigmatique interlocutrice. Cette dernière ne lui répondait jamais que de vagues réponses mettant fin à la conversation. Au bout du quatrième echec, Azkar se tut à son tour et se concentra sur son repas qui était à la hauteur du quartier. Azkar regrettait encore plus de ne pas avoir mangé aupravant.

Dix heures sonnaient lorsqu’Azkar, Doym et Mensor se présentèrent devant le Daemonus, un bar peu recommandable où l’indicateur de Mensor les attendait. Mensor était nerveuse. La rue était inhabituellement calme. Elle savait d’expérience que cela n’annonçait pas une parfaite soirée.

- Ercklor ? Rester ici avec la voiture et montez la garde.

Azkar semblait intrigué.

- Vous voulez vous présenter seule?

La jeune femme soupira.

- Vous passez trop de temps dans l’armée. Il faut savoir agir en petit groupe dans une ville.

Azkar ne tiqua pas à la remarque et se contenta de la suivre. Mensor entra dans le bar où régnait une atmosphère similaire à celle du « gai gaillard » si l’on remplaçait les vapeurs de Nilk et de cigares par celles de substances illicites et d’alcool frelaté. Elle traversa la pièce en ignorant les sifflement admiratifs de plusieurs poivrots en manque d’amour et accosta le barman.

- Bonsoir.

- Vous voulez quoi, ma p’tite dame?

- Le temps est à l’orage, non?

- C’est pas faux...

Le barman regarda le plafond d’un air hagard. Apparement, la consomation de substances en tout genre ne se limitait pas à la clientèle. Mensor toqua sur le bar pour lui rappeller leur présence. Le barman sortit de sa torpeur en grommelant. Il fit signe à la jeune femme de le suivre à l’arrière. Il empestait l’alcool bon marché.

Azkar et Mensor pénètrèrent dans un couloir sombre. Au bout, le barman ouvrit une porte qui donnait sur un second couloir plus délabré encore.

- Suivez-moi seule. Le gars reste ici. Ilco n’aime pas les inconnus.

Azkar voulut protester mais Mensor lui intima de se taire.

- Tout se passera bien. Faites le guet.

L’ex-commandant soupira et s’adossa contre le mur, la main sur la ceinture non loin de son arme. Mensor et le barman entrèrent en refermant la porte derrière eux. Ils firent quelque pas avant qu’une seyma, variante numare de la souris, n’interrompe leur chemin, arrachant un petit cri dégouté à Mensor.

- Vous entretenez l’endroit ?

Le barman grommela à nouveau et donna un coup de pied à la petite bête qui s’enfuit en poussant un cri aigue. Ils poursuivirent le chemin jusqu’à la dernière porte sur la droite du couloir.

- Ilco vous attend.

- Merci.

Mensor appréciait de moins en moins la compagnie du tenancier et n’attendit pas un instant de plus pour ouvrir la porte. En un instant, elle se retrouva nez-à-nez avec une arme. Elle sentit également un canon se presser dans son dos. Elle dégluttit avec difficulté et regarda l’homme devant elle. Ce n’était Ilco mais un homme à la mine patibulaire aux yeux de chats verts. Il ricanait.

- Alors, ma jolie ? On ne sait plus vérifier ses sources? C’est bête ça… Pas vrai, Vald?

Le tenancier ricana à son tour. Mensor sentit une main la palper et rejoindre ses parties intimes. Impuissante, elle enragait.

- Oui… C’est très bête, ça… Il va falloir qu’on te raconte ce qui se passe dans ces cas-là.

Le tenancier eut un rire mauvais et Mensor sentit la main s’enfonça davantage. Le pervers lui fit un baiser dans le coup, elle se dégagea comme elle put en poussant un petit « non ! ». Il lui donna un coup de son arme dans le dos qui la fit chanceler. Elle entendit des coups de feu et un râle. Elle sentit également la main se raidir. Le barman avait été atteint de deux balles à la tête et s’écroula. Elle regarda dans le couloir. Azkar s’était précipité dans le couloir et courait en tirant sur les agresseurs.

- Mensor !

Elle poussa un nouveau cri. L’homme aux yeux de chats l’avait agrippé par le cou et la tenait comme otage, l’arme sur la tempe. Azkar s’arrêta mais brandissait toujours son arme.

- Lâche ton arme ou je la tue!

Azkar soupira et allait abaisser son arme lorsqu’il remarqua que Mensor lui faisait signe de rien en faire. L’homme haletait, blessé à l’épaule. Mensor voyait une opportunité et la saisit. Tout se passa très vite : elle donna un coup de coude dans la côte de l’homme, saisit son bras et le fit passer par-dessus lui. A terre, l’homme voulut utiliser son arme mais Mensor sortit la sienne avant qu’il ne puisse reprendre ses esprits. Un claquement suivi d’un étrange bruit de verre cassé retentirent alors que l’homme se figea. Ce dernier émit des gargouillements étouffés et se prit la poitrine. Il bavait et son corps se crispait. Cinq secondes plus tard, il se relâche et s’écroula au sol, mort.

Azkar fixa le cadavre avant de relever les yeux sur Mensor. La jeune femme rechargait son étrange arme avec un sourire de satisfaction sans joie. L’arme faisait la taille de son poing et ressemblait à un boitier à deux canons semblables aux fusils de sniper militaires. Le principe était simple : perforation par un tir laser suivie d’une seringue à neurotoxine.

« cinq secondes… Ce chien aurait mérité de souffrir plus longtemps ! »

Elle tremblait un peu. Des souvenirs de la guerre et de ses horreurs lui revenaient à l’esprit. Elle avait vu tant de cadavres tués par cette même arme. Quelques instants plus tard, elle sentit la main d’Azkar lui faire baisser son arme.

- Mensor? Calmez-vous. C’est terminé.

- C’est loin d’être terminé, Azkar! Vous vous voilez la face? Si Ilco n’a pas pu venir c’est que quelqu’un l’a dénoncé. Il avait lui-même donné le lieu de rendez-vous.

- Il nous aurait vendu ?

L’avait-il fait? Tatiana se posait la question… Non… C’était impossible.

- Impossible. Ilco a aidé les pro-Numar durant les six lunes de sang et en a trop fait pour que des impérialistes lui fassent confiance. Autant imaginer un hérétique se repentir.

- Si vous le dites.

Azkar entra dans la pièce où s’était trouvé un instant auparavant l’homme aux yeux de chats. Il se figea et abaissa son arme. Tatiana se rapprocha. Elle comprit immédiatement la cause de la surprise d’Azkar.

- On dirait que votre Ilco n’était pas un traître.

Un homme gisait contre le mur en face de la porte, un impact de balle sur le front. C’était Ilco.

- Bordel, qu’est ce qui s’est passé ?

Doym avait vu Azkar et Mensor se précipiter en dehors du bar, armés et lui hurlant qu’il fallait partir. Ils étaient tout trois montés dans la voiture et Doym avait démarré en trombe. Il put clairement voir dans son rétroviseur un homme qui sortait du bar, l’arme au poing, en hurlant des injures. Quelques balles s’incrustèrent à l’arrière du véhicule et brisèrent un des rétroviseurs. Avant que Doym ne put tourner pour se mettre hors de portée, une balle atteignit la vitre à l’endroit où se trouvait la tête de Mensor. Celle-ci poussa un cri tandis que la balle s’incrusta dans la vitre sans pour autant la traverser. Azkar se retourna vivement et tenta de la calmer. Elle n’avait visiblement pas l’habitude des vitres pare-balles. Au second tournant, de nouvelles balles atteignirent la voiture. Les poursuivants étaient montés dans une grosse cylindrée bleu. Au bout de la rue, un membre de la garde urbaine vit le tir et tira sur la voiture avec sa mitraillette. Les balles firent quelques impacts sur le capot sans y faire de dégats. L’instant suivant, un tireur sortit par une ouverture dans le toit et l’abattit. Azkar en profita pour également se placer en position de tir. Il atteignit le tireur à l’épaule et enchaina en tirant le reste de son chargeur vers les roues. L’une d’entre elle atteignit son but et creva le pneu avant droit. La voiture percuta un véhicule garé à quelques mètres tandis que la voiture de Doym passait le coin.

Le calme retombait dans la voiture. Mensor reprenait petit-à-petit son calme sévère habituel mais Doym observa que sa main tremblait et qu’elle serrait les dents. Azkar, quant à lui, continuait à regarder dans le pare-brise, l’arme prête à tirer. Il était imperturbable. Doym devinait que cela n’avait pas été sa première fuite urbaine. Son regard se redirigea vers Mensor qui avait lâché son arme et qui se tenait la main toujours tremblante. Ses yeux exprimaient la confusion.

- Azkar? Est-ce qu’ils nous suivent encore?

- Je ne pense pas. Nous avons de la chance d’avoir un aussi bon conducteur.

- L’Empereur soit loué…

Doym ne comprenait toujours pas ce qu’il s’était passé sinon que cela s’était sûrement mal passé au vu de la poursuite qui venait de s’engager. Mensor prit un grand souffle et se tourna vers lui.

- Ilco est mort, Doym… Ces gars-là sont arrivés avec d’autres peu après qu’on ai trouvé le corps. On a été obligé de fuir.

- Mort?! Mais c’est impossible !

- Quelqu’un a vendu la mèche. Je ne vois aucune autre explication possible.

- Mais personne ne savait…

- L’Imperium est plein de ressources et ça m’inquiète. Il faut agir vite.

Azkar intervint avec anxieté.

- Ce soir? Vous ne pensez pas qu’ils seront un petit peu alertés?

- Non, c’est pour demain soir. J’ai des hommes prêts à nous aider mais j’ai besoin de temps pour les rassembler.

- Et j’ai de l’équipement. Des armes en provenance des ateliers de Secundus ainsi que du matériel d’intervention nocturne. J’ai fait pression il y a longtemps sur mon père pour que nous constituions une des meilleures armureries du pays.

- Si vous le dites…

Mensor semblait être tout sauf impressionée. Doym soupira. Il avait, lui, de bonnes raisons de le croire. Son frère lui avait parlé des qualités des hommes de la maison Azkar et de leur équipement de pointe. Un court silence s’établit dans le véhicule. Mensor haussa les épaules.

- Bon. Le mieux est que nous nous quittions maintenant que nous avons mis de la distance entre eux et nous.

- Bien. Je vais descendre ici dans ce cas. Un de mes hommes vit dans le quartier, il me ramènera. Et de votre coté, ça ira pour dissimuler une voiture criblées de balles en pleine ville?

Mensor ne lui répondit pas et ne lui dit pour salut que « Même heure demain à la station Endis Serholm. ». Azkar quitta la voiture en soupirant. Cette femme n’était décidément pas très sociable. Doym démarra en trombe, le laissant seul sur le trottoir.

Ilsem marcha quelques mètres tandis que des nuages se profilèrent. Des gouttes de pluie commencèrent à tomber. Il resta un instant là à repasser les évènements récents dans son esprit : Ilco mort, les manigances politiques sa disgrâce, l’invasion. Ses états d’âme du voyage lui revinrent en tête. Il n’aurait jamais cru que tout irait si mal lorsque l’Imperium riposterait. Avait-il eu raison ? Cette question l’accompagna tout le long du chemin.

Il atteignit rapidement la maison de Christian Sentlis. C’était une maison fort modeste quoique confortable. Elle s’inscrivait dans l’architecture du quartier : des maisons blanches à colombage d’un étage. Les boiseries étaient faites d’un bois brun clair de la région semblable dans sa texture au merisier bien que cette variété fut très courante et relativement résistante. Du plus pur style de l’architecture populaire selvonoise. Ilsem sonna. Quelques instants plus tard, un homme de la quarantaine mal rasé et encore plus débraillé qu’Azkar en période calme se présenta à la porte.

- Ah. Bonjour chef.

Sentlis avait la voix particulièrement rauque et se grattait la poitrine.

- Bonjour Christian. Toujours égal à toi-même à ce que je vois.

Il bailla en faisant signe à Azkar d’entrer. Ce dernier tapa l’épaule de Sentlis. L’homme était décidément incapable d’un quelconque respect de l’étiquette. Azkar pénètra dans un salon de célibataire en désordre tout ce qu’il y a de plus commun si l’on oubliait le fusil et l’outillage d’entretien sur la table basse. Il s’approcha et prit l’arme. C’était un modèle très rare, et pour cause : les Azkars et leurs alliés avaient racheté la seule production avant sa rapide faillite. L’arme était un NT40 : un fusil d’infiltration à répétition manuelle. Il avait la forme générale d’un fusil laser à l’exception que la cellule énergétique et sa prise avaient été remplacés par un chargeur à ligne dans lequel on insérait les munitions. Ces dernières formaient la véritable originalté de l’arme. Elles étaient longue de huit centimètres, utilisaient un système proche des munitions à neurotoxine des snipers militaires, et comprenaient chacune une version allégée et simplifiée de l’ «etouffeur», un petit appareil impérial supprimant le bruit. Les ateliers de Numares Secundus l’avaient conçu pour équiper des hommes de main de l’inquisition avant la scission. L’inquisition n’avait pas apprécié l’arme et l’avait refusé. Les maisons du Quatuor avaient récupéré l’arme pour équiper ses hommes. Petit-à-petit, seuls les Azkars ont continué à les utiliser en y apportant des améliorations : un viseur laser, une lunette compacte de sniper et un emplacement de lampe-torche.

- Tu ramenez chez toi ton petit matériel de travail ?

- Votre père me l’a offert pour service rendu. Il faut bien récompenser le petit personnel quand il vous sauve des méchants snipers et autres assassins, non ?

- Bien sûr.

Azkar reposa l’arme et s’assit dans le fauteuil.

- J’ai une mission à te confier.

Sentlis s’asseya à son tour, croisa les bras et fixa Azkar avec un regard vaguement intéressé.

- Hier, le Sénat m’a destitué de mon poste de Seigneur-commandant à l’initiative du Praesidorus. J’ai été contacté par une personne pensant qu’il s’agit d’un complot. Son nom est Tatiana Mensor.

Sentlis lui fit signe de se taire un instant et s’éloigna. Il prit un ordinateur compact sur le buffet proche et revint s’asseoir à sa place. Il l’alluma et pianota quelque chose sur son clavier. Azkar croisa les bras en attendant ses résultats. Sentlis fit une moue d’ennui et releva la tête en direction de l’ex-commandant.

- Votre bonne femme n’est pas fichée. Pour autant que j’en sache, vous auriez très bien pu l’imaginer en étant saoul.

- L’heure n’est pas aux plaisanteries Sentlis. Elle cache sans doute sa véritable identité. L’essentiel est que j’ai des raisons pour la croire. Cependant, il se trame des choses pour le moment.

Azkar poursuivit avec le récit des évènements de la journée. Sentlis ne semblait l’écouter qu’à moitié et donnait l’impression d’être plus intéressé par la bouteille de vin qu’il avait pris sur la table que par ce récit. Lorsqu’Azkar eut fini, il haussa les épaules et frappa dans ses mains.

- Donc ? Qu’est-ce que vous voulez que je fasse ?

- Demain, nous interviendrons de nuit. Elle ne m’a pas clairement expliqué l’objectif mais ce serait une maison que possèderait la maison Versilent non loin de sa résidence.

Sentlis plongea à nouveau sur son ordinateur en interrompant Azkar qui, cette fois, commençait à en avoir assez de se faire couper la parole.

- J’ai quelques résultats. J’enverrai des hommes faire des reconnaissances à distance cette nuit.

- Parfait, parfait… Je reprend : tu nous suivras avec ton équipe d’intervention. Si elle me piège, tu sauras quoi faire mais si elle a raison, un renfort armé pourrait s’avérer salutaire.

Sentlis haussa les épaules en souriant.

- C’est vous qui voyez, chef. Tant qu’on me paye…

- Est-ce que tu penseras un jour à autre chose qu’à ton compte en banque ?

- C’est pas l’honneur qui me nourrit.

Azkar soupira. Pourquoi avait-il fallu que ce soit lui, son meilleur élément. Il donna encore à Sentlis quelques indications pratiques sur ce qui pourrait servir à la filature. Un quart d’heure plus tard, ils sortirent de la maison et partirent pour Nastellia Azkar.

Guidrion

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Invité Kroxigor

Effectivement, l'attente fut longue mais justifiée. :D

On est loin de l'écriture maladroite ou hésitante du début du texte. Tu t'es beaucoup amélioré et maintenant je ressens un véritable plaisir à te lire. :) C'est bien, quelques petites choses comme des répétitions mais pas de quoi faire en un plat. :)

L'histoire avance, on en apprend encore plus mais peu au final sinon qu'ils sont peut-être infiltrés. Vu la longueure de l'attente :) , un petit résume pour se remmetre dans le bain n'aurait pas été de trop mais on s'y retrouve assez vite.

La suite

Kroxigor

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