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L'Ennemi intérieur


Monthy3

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Damned, je n'ai toujours fini mon boulot sur Kant (sur lequel j'ai passé presque tout mon dimanche et un peu de mon samedi quand même ^_^ ), et je me sens pourtant obligés de vous répondre !

@ Inxi

Ces trois-là paraissent invincibles, tu te trouves pas ?

C'était pas ca que je voulais dire ! Je voulais dire que la phrase devrait être : Ces trois-là paraissent invincibles, tu ne trouves pas ?

Ok, j'ai compris :wink: (c'est Kant, vous dis-je...)

Sinon si je peux te donner un conseil, meme si maintenant c'est trop tard, c'est de ne pas poster trop vite ! A moins que tu ne veuilles que je sois ton seul lecteur commentateur ! ( parce que du monde te lis mais tous ne postent pas ! ) Donc a toi de gerer !

D'accord, mais je n'aime pas couper un chapitre... Enfin, comme mes deux commentateurs (ce qui, vue leur qualité, me suffit amplement !) me le demandent, je vais m'y résoudre :P

Sinon pour le fond, je me suis embrouillé avec les noms dans le dialogue a la fin du texte ! Au debut, la pseudo enquete est pas mal et le combat avec l'elemental est aussi bien decris ! Que du bon ! Et oui, j'avais compris qu'il était le plus aggresif sauf que ca n'aurait pas été choquant que quelqu'un d'autre le dise quoi ! C'est tout ! Voila ! Suite biggrin.gif

A la fin du texte, il n'y a que deux personnages ^_^ Mais je note en tout cas, je te remercie de ta franchise :wink:

Pour le début, c'est vrai, il avait le choix entre Annah et Therk... Mais il était plus logique que ça vienne du guerrier :wink:

Merci pour les compliments ^_^

@ Jineon

QUOTE

– Peu importe le roi,

Ce n’est pas notre choix.

Nous cherchons un coupable,

Meurtrier lamentable.

Je comprends bien la nécessité de la rime dans la bouche d'Arandir, mais s'agit-il vraiment d'un choix ?

Plus ou moins. C'est un choix dans la mesure où ils auraient pu refuser d'enquêter... Mais, vis à vis du roi, ce n'en est pas un, tu as raison. Je vais chercher autre chose de plus approprié :wink:

Ce que je pense est qu'en fait, le paradoxal renvoie à la boue. A bien relire, il doit bien s'agir de cela. Peut-être ai-je été induit en erreur par la partie entre "-" qui coupe l'apparition de la "boue" de l'énonciation du paradoxe et qui peut plonger le lecteur dans la confusion. A voir si cela ne concerne que moi ou si d'autres ont aussi ressenti un malaise en lisant ce passage.

Effectivement, il s'agit bien de la boue. A voir, même si sur l'instant je n'ai pas d'autre idée... Ca va venir !

QUOTE

un peu honteux de tous les souiller de la boue maculant leurs chaussures

Je suis probablement paranoïaque et cette remarque devrait certainement être ignorée, mais on voit ici le contraste entre la boue qui couvre la Lumière de Cendres et celle qui macule les chaussures des mercenaires à quelques lignes prêt. Comme je viens de pondre deux paragraphes pour comprendre que celle du donjon, omniprésente (seulement à l'extérieur ?) le rendait merveilleux, il me semble étrange que les mercenaires s'arrêtent tant sur le fait qu'ils en barbouillent le sol. Mais je le répète, je dois être paranoïaque.

Je ne sais pas si on peut parler de paranoiä :P Effectivement, la boue ne se voit qu'à l'extérieur. Dans le château, c'est propre (comme tu peux le voir au début du chapitre, quand Mederick marche dans les couloirs).

QUOTE

Au point où ils en étaient, et intrigués, ils y pénétrèrent.

La phrase sonne mal. Si je comprends bien, tu veux dire qu'ils n'avaient rien d'autre à faire à ce moment-là et qu'ils étaient intrigués, ce qui justifie le fait qu'ils y entrent. Personnellement, l'incision du "et intrigués" me choque puisque la conjonction de coordination "et" lie deux éléments qui ne sont pas pris sous un même rapport : le "intrigués" rapporte à "ils" qui est contenu dans l'élément lié. Bref, le deuxième élément est tributaire du second et ils ne peuvent donc pas être pris à un même niveau, me semble-t-il. Ceci dit, je commence à me perdre dans ma formulation et il se peut très bien qu'il s'agisse d'une figure de style volontaire (et dont j'ai oublié le nom).

Je vois ce que tu veux dire... Mais je crois bien que c'est correct grammaticalement ; en fait, tu peux y voir deux causes aboutissant à la même conséquence. Bref, même rapport entre les deux premiers éléments... je pense :P

QUOTE

« Impossible… Incroyable !

La magie que je sens…

Seul, j’en étais capable,

Oui, jusqu’à maintenant !

Tiens donc, Arandir serait un peu mage shifty.gif ... comme on en apprend.

:wub:

Tu sais que tu es vicieux, toi ? tongue.gif

Merci :D

QUOTE

Car ils avaient froid ; ils tremblaient dans ce lieu majestueux qui tombait en ruines, sinon physiquement, du moins dans l’esprit de tous.

Sauf erreur de ma part, une phrase ne devrait pas commencer par "car" mais par une autre tournure, du genre de "en raison de" ou autre chose (j'ai brûlé mes fiches de français en sortant du lycée et je ne peux donc pas retrouver la liste des expressions à utiliser, désolé.)

J'aurais tout aussi bien pu lier cette phrase avec la précédente par un ";" au lieu du "." ; ce dernier permet cependant un choc brutal, que je trouve approprié à ce niveau-là :)

QUOTE

Car ils avaient froid ; ils tremblaient dans ce lieu majestueux qui tombait en ruines, sinon physiquement, du moins dans l’esprit de tous. Ils tremblaient de froid, gelés par les nombreux courants d’air

La deuxième phrase est bien trouvée pour introduire le sentiment de peur, mais la répétition immédiate des tremblements de froid me semble cependant malheureuse. Peuit-être peux-tu tout simplement te passer de la première phrase qui, de toute façon, me semble dire la même chose (le froid psychique peut très bien symboliser leur peur).

C'est noté et cela va être immédiatement corrigé :lol:

QUOTE

Ces trois-là paraissent invincibles, tu ne trouves pas ?

Non, je ne trouve pas puisque je n'ai pas encore pu le juger en les voyant confrontés à un vrai danger.

Je pensais à leur attitude entre eux, à leur confiance mutuelle, à leur assurance... Mais il est vrai que c'est peut-être trop tôt :P

QUOTE

Tant d’expérience, tant de talents différents, tant de noblesse…

Je ne conteste pas la différence de leurs talents ni la noblesse de leur coeur, mais pour ce qui est de l'expérience dont ils ont fait preuve, on ne sait encore rien de concret des compétences martiales réelles de Therk, ni du domaine dans lequel elle eût pu acquérir de l'expérience d'Annah, d'ailleurs. Ceci dit, Arandir est bel et bien expérimenté en ce qui concerne les vers et semble bien connaître deux ou trois choses au sujet de la magie. Bref, on ne connaît pas assez bien les exploits de ces jeunes gens pour qu'il me semble possible de les juger réellement expérimentés. N'oublions pas non-plus qu'ils se sont perdus et qu'il nous est suggéré que ce soit par "cete nouvelle chaleur qui anim(e) leur coeur" qu'ils se retrouvent là où ils voulaient aller plus que par leur expérience ou leur habileté propre.

Tu as raison. (ben quoi, que dire d'autre ? Ah, oui ! Je vais remanier ce passage en italique :P )

QUOTE

Il y était encore lorsqu’il fut attaqué par un flot de magie jaune.

Comme Inxi, il me semble que cette phrase coupe radicalement d’avec ton style habituel. Si elle va très bien pour nous faire nous impatienter de découvrir la suite, elle n’a plus de sens lorsque celle-ci est publiée (à fortiori si peu de temps après). Pourquoi nous priver d’une de ces si belles descriptions auxquelles tu nous as habitué qui nous permettent de comprendre les faits plutôt que de les subir ?

J'ai tendance à apprécier aussi la brutalité dans l'écriture, un peu comme quelque chose tombe comme une masse (ex : le "Car") alors qu'on ne s'y attend pas. Et j'ai peur qu'une longue description annule l'effet. Quoique... Une idée me vient à l'esprit, là, tout de suite ^_^

QUOTE

Une survie. Qu’elle luttait pour conserver, tout comme ceux qu’elle avait abattus.

La coupure entre ces deux « phrases » ne me semble nécessaire, ni heureuse. Peut-être qu’une simple virgule suffirait à indiquer la pose à effectuer en les lisant.

Personnellement, j'aime bien :P Je trouve que ça représente bien le défilement des pensées de l'assassin. Elle pense à sa survie, puis, naturellement, passe aux moyens de la conserver. C'est un peu un enchaînement d'idées brutes, correspondant aussi bien à la nature de ses pensées.

QUOTE

une barrière d’ossements grinçant et caquetant

Soit c’est la barrière qui grince et caquette et les deux participes utilisés comme qualificatifs doivent s’accorder au féminin, soit ce sont les ossements et ils devraient être pluriels.

Un point que je n'ai jamais éclairci : si les participes ne sont pas vraiment pris comme adjectifs, mais déterminent une action, ne peuvent-ils pas rester invariables ? ^_^

Ce sont les ossements qui grincent

:lol:

QUOTE

en remarquant tout de même en passage qu’elle était marquée d’un sceau représentant un soleil

au passage ?

Oups ^^

Pfiouuu… Quelle lecture, mes amis ! Et bien, ne te fie pas à la nature de mes commentaires ci-dessus, s’ils sont sévères, c’est uniquement que tu as toi-même placée la barre bien haut avec tes débuts et que nos exigences s’en font conséquemment ressentir.

Rassure-toi, jamais je ne prends mal des critiques, encore moins lorsqu'elles sont aussi bien justifiées que les vôtres !

Bref, du bon, du très bon, comme ce qui a précédé. Et puis, enfin un passage où l’on apprend quelque chose et où l’intrigue avance. On est un peu moins perdus, on commence à trouver des points de repère et à se sentir à l’aise dans ton univers. On sent le temps passé à retravailler ton texte et je ne peux que t’encourager à continuer. Vas-y, fais nous attendre sans pitié et reviens avec un passage de cette qualité.

:D

Tiens, je voudrais un peu m'étendre sur plusieurs choses à propos de ce chapitre.

-- tout d'abord, je n'ai pas du tout écrit pendant les vacances, j'ai recommencé ce mardi, ce qui explique en partie l'attente ;

-- ensuite, j'étais parti sur un autre point de vue au départ, c'est-à-dire sur un chapitre presque sans rapport à celui que vous avez lu ; j'ai donc dû tout recommencer, et je suis plus satisfait de cette version. Il faut dire que le récit est tellement ouvert que je peux me permettre pas mal de choses ^_^

Passons aux bons points, sur le récit en général :

-- plus j'écris et plus j'avance dans l'histoire, plus j'ai envie d'écrire pour découvrir la suite :P C'est pas beau, ça ?

-- j'ai sans arrêt des idées permettant de rendre plus cohérente l'intrigue, mais malheureusement elles portent souvent sur ce que j'ai prévu à long terme... C'est bien, mais très frustrant :P

Voià pour le post fleuve !

EDIT : Inxi -> Problème de quote réglé

EDIT : merci bien ^_^

Modifié par Monthy3
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Bon, eh bien je continue mon monologue ^_^ pour poster le chapitre 2 remanié (je laisse en attendant la 1ère version pour permettre les comparaisons). J'ai également légèrement retouché le chapitre 4:

-- la rime d'Arandir

-- le premier passage en italique

-- l'attaque trop brusque de la magie (à vous de me dire si vous voulez que je développe un peu plus, mais je pense que c'est suffisant)

-- les "s" à grinçants et caquetants

J'ai donc laissé les éléments qui me plaisaient/les moins gênants. ____________________________________________________

Chapitre 2 : Menaçant, menacés

La nuit avait dévoré le soleil ; les ténèbres recouvraient désormais toute la cité, noyant les dérisoires tentatives des rares lampes de se frayer un chemin dans leur trop dense noirceur. La vie s’était presque totalement éteinte ; elle ne reprendrait qu’au lever du soleil. Seule, la Lumière de cendres semblait pouvoir lutter contre la nuit, tout comme elle luttait constamment contre le jour. En effet, à l’intérieur, le dîner allait commencer.

La salle à manger était d’une immensité presque déplacée, tant le nombre des convives était généralement limité. Tous les soirs, ils étaient onze à s’asseoir à sa table, le roi et dix nobles qu’il choisissait selon les circonstances ; or, chaque invité avait une place bien définie, dont il ne pouvait jamais changer. Ainsi, la salle comportait une chaise pour chaque nom noble du royaume, ce qui la rendait bien vide, finalement, et en général l’ambiance était glaciale… Oui, il ne faisait pas forcément bon être invité à ces repas.

Ce soir semblait spécial. Les convives venaient des quatre coins du royaume ; ils étaient les nobles les plus puissants, aussi riches qu’influents, aussi éloquents que perfides. Tous se demandaient le but d’une telle réunion – car il y en avait forcément un. Il faudrait probablement attendre le discours du roi pour le savoir, et pourtant ce dernier restait désespérément muet, un simple sourire se détachant sur son visage. Mederick échangea un regard avec Thorlof, situé à une vingtaine de places à sa droite : ce dernier, comme toujours, semblait sûr de lui, tandis que le Vampire se sentait oppressé dans le silence qui recouvrait toute la pièce. Il balaya cette dernière du regard, dans un soudain accès de panique ; il vit des ombres danser sur les murs, celles des nobles. Cela ne le fut pas pour le rassurer. N’étaient-ils que des spectres, sans la moindre substance, étrangers à la vie ? Il tenta de chasser ces funestes pensées, en vain ; tout était fait pour qu’il y songe.

Le silence dura encore quelques minutes ; enfin, le roi brandit sa coupe de saïs, un alcool fort. Mais il ne parlait toujours pas, prenant apparemment du plaisir à l’atmosphère angoissante qu’il créait à dessein. Ce manège continua pendant plusieurs secondes, une éternité pour Mederick. Finalement, alors que les bras des nobles fatiguaient et se mettaient à trembler, le roi parla.

« Amis, aux périls qui nous menacent tous !

Cette phrase, qui aurait dû mettre fin à cette longue attente, ne fit que la prolonger. Plus inquiets qu’intrigués, les invités se lançaient des regards inquisiteurs, comme si chacun se croyait empêtré dans les rets d’un complot. Malgré cela, désireux de pouvoir enfin reposer leurs bras épuisés, tous clamèrent en même temps.

– Aux périls qui nous menacent tous !

Le roi s’assit, puis tous firent de même. Les serviteurs commencèrent alors à apporter des plats, aussi bien chauds que froids, qu’ils semblaient déposer au hasard devant les invités. Mederick, habitué à noter les moindres détails, remarqua que Thorlof et lui avaient de la nourriture chaude ; il le garda à l’esprit. Avant même de commencer à dîner, le roi reprit.

– Savourez cette nourriture, appréciez ces plats délicieux, comme s’il s’agissait de votre dernier repas !

Pour la deuxième fois, les nobles se regardèrent, ne comprenant pas le but de telles allusions. Etait-ce un avertissement, ou un projet ? Peut-être une opération déjà entamée ? Quoi qu’il en était, il allait se passer quelque chose ce soir, Mederick en était persuadé. Malgré cela, les autres nobles avaient entamé les plats, voyant que le roi dînait sans ressentir les effets d’un quelconque poison, de même que Thorlof, toujours le premier à prendre des risques. Le saïs faisant son effet, la conversation entre les nobles finit par débuter, et devint de plus en plus animée. Les nobles parlaient de mariages, de conquêtes, essayaient de régler leurs différends à l’amiable avant d’être poussés à la dernière extrémité ; le roi se taisait et écoutait, souriant toujours. Comme les convives marquaient une pause dans leurs discussions, une voix s’éleva.

– Votre majesté, je m’en voudrais de ne pas porter un toast en votre honneur. M’en laisserez-vous l’honneur ?

– Fais donc,Todrick, fais donc.

Le Todrick en question était petit sans vraiment l’être, tant il prenait de l’envergure lorsqu’il avait la parole. Son visage allongé, ses cheveux noirs très courts, ses yeux perçants toujours en quête de renseignements, ses ongles plutôt longs pour un aristocrate, tout en lui faisait penser à un rapace. On le soupçonnait d’avoir commis les nombreux coups bas dont on n’avait jamais ou découvrir l’instigateur. Il n’y avait personne d’assez fou pour lui faire confiance et, par conséquent, il n’avait pas d’ami. Bref, dans cette mer en furie qu’était le monde, il représentait l’îlot solitaire, immobile et arrogant.

– Je vous remercie, votre majesté.

Puis, d’une voix plus forte :

– Mon roi et maître, mes camarades et frères, je lève mon verre à la nouveauté !

Consternation parmi les convives : quelle audace ! Ce mot banni de la cour, ce mot qui pouvait mener un imprudent à la pendaison, il le prononçait à voix haute, devant le roi lui-même, dans un dîner aussi étrange ! « Peut-être est-ce finalement le bon moment pour le faire », se surprit à penser Mederick, qui tourna son regard, comme tous les autres nobles, vers le monarque. Qui se leva, puis brandit sa coupe.

– A la nouveauté, cher sire K’Rahsco !

En même temps qu’il prononçait ces mots, le Vampire crut discerner une lueur fugitive de folie dans ses yeux ; mais il était sûr d’une chose : un sourire au mieux ironique, au pore franchement sardonique, trônait à présent sur son visage. Mederick étudia soigneusement les nobles attablés : aucun ne semblait véritablement serein hormis, encore une fois, Thorlof. Lequel parla.

– J’ai appris que votre père était récemment mort dans de mystérieuses circonstances, sire K’Rahsco. Je vous présente mes plus sincères condoléances.

– Je vous remercie. Mais je suis parvenu à prendre sur moi pour ne pas me laisser aller au désespoir.

– Je n’en doute pas. J’aimerais tellement vous soulager d’une si brûlante douleur… Celle d’avoir ainsi hérité des terres contiguës aux miennes.

– Vraiment ? Je suis touché de votre sollicitude. Malheureusement, cela n’est pas possible. Mais je serais ravi de vous faire ressentir la même souffrance, celle de la perte d’un être cher.

Ce faisant, il fixait, un rictus aux lèvres, Mederick, qui ne sourcilla même pas. Il savait que son sort dans cette joute verbale était entre de bonnes mains. C’est alors qu’un autre convive, du nom de Jari B’Rauts, intervint.

– Ah, vos insinuations sont répugnantes, Vautour. Je bénis le jour où vous serez éliminez !

– Votre impudence est quant à elle détestable, sire B’Rauts. Je suis curieux de connaître la raison de votre présence ici : cette assemblée est normalement composée de gens subtils.

Tout le monde attendait une réponse du roi à cette question qui lui était indirectement adressée, mais celui-ci se contentait toujours de sourire, savourant les discordes entre ses invités. Comprenant qu’il ne parlerait pas, Mederick le fit.

– Allons, sire K’Rahsco, si tel était le cas, vous n’en seriez pas. Car perfidie n’est pas subtilité.

– Et, de même, perfidie n’est pas survie.

Cette dernière phrase était évidemment de Jari. Comme à son habitude, il dérangeait par sa sincérité et son insistance ; les yeux bleu clair de son visage anguleux plongeaient toujours dans ceux des autres franchement ; jamais une seule mèche de ses cheveux roux ne venait dissimuler une partie de sa face. Bref, il était un cas unique dans l’aristocratie.

– Ah, les querelles des nobliaux… Comme c’est ennuyeux !

– Il est vrai, sire N’Maiz, que vous êtes fort bien placé pour parler de petitesse.

Olaf N’Maiz tourna alors son regard vers Mederick, qui venait de lui répondre, puis le posa sur Thorlof.

– Dites-moi, sire L’Fyls, comment avez-vous réussi à dompter aussi bien cet animal ? Votre méthode m’intéresse, tant elle apparaît d’une efficacité sans égale.

– Cette méthode s’appelle l’amitié.

– Vraiment ? J’ignorais qu’un maître et son dogue de chasse pouvaient développer une telle relation.

– Je n’ai aucunement besoin d’un dogue pour chasser.

– Et pour vous défendre ?

– De même. Voulez-vous que je vous en fasse une démonstration ?

– Est-ce un défi ? Ma foi, j’accepte.

Thorlof se leva alors de table, sous le regard inquiet de Mederick. Qu’avait-il accepté ? Il savait son ami sans peur, mais le fait qu’Olaf n’ait pas bougé ne présageait rien de bon. Son ami n’avait rien remarqué.

– Je m’excuse de cette interruption, je vous laisse juger si elle est de mon fait ou non. Votre majesté, messires, Mederick : bonne soirée.»

Comme il quittait la salle, le Vampire vit N’Maiz faire un signe de la tête à deux nobles, qui se levèrent à leur tour et emboîtèrent le pas à Thorlof. Le remarquant, un sourire sans joie sur le visage, ce dernier s’évanouit dans l’ombre du château.

Son départ entraîna le silence. Chacun, les yeux rivés sur les plats qu’on lui apportait, mâchait la nourriture, sans bruit. Olaf avait habilement manœuvré, faisant en sorte d’être celui qui relève le défi plutôt que celui qui le lance. Mederick savait que Thorlof aurait aisément pu éviter de se battre, s’il l’avait voulu ; ce n’avait pas été le cas. Il était sûr de lui et aimait se battre ; personne n’avait jamais pu résister à ses lames toujours étrangement propres et luisantes. Maintenant qu’il était parti, le Vampire se sentait bien seul, au milieu de tous ces serpents, dont le roi n’était pas le moins effrayant ; néanmoins, il honorerait la confiance que Thorlof avait placée en lui. C’est celui qu’il appréciait le moins, à savoir Todrick, qui brisa le silence.

« Sire N’Maiz, maintenant que vous nous avez enfin débarrassé de ce parasite, pourquoi ne pas nous dévoiler ce qui vous taraudait ? Car cette disparition n’était pas gratuite, n’est-ce pas ?

– Elle l’était et ne l’était pas, puisque vous savez bien que la raison m’empêche de faire des révélations en votre présence, sire K’Rahsco.

– Eh quoi, Olaf ? Comptez-vous l’éliminer lui aussi, après ceux du mois dernier ? Où vous arrêterez-vous dans cette hécatombe ?

Jari, une nouvelle fois, s’amusait à envenimer la situation, à expliciter à voix haute ce que tout le monde avait compris. Quel rôle jouait-il dans cette mascarade ? Il était bien trop fourbe pour faire cela par pur plaisir. Gardant cette pensée en tête, Mederick lui répondit.

– Ah, laissez, sire B’Rauts. Notre ami est incapable de cesser ses agissements : il lui faudra de l’aide !

Le ton de Mederick avait été celui de la plaisanterie ; pourtant, Olaf le fixait désormais d’un œil acéré. Celui-ci devait reprendre le dessus ; c’est pourquoi il joua une nouvelle carte.

– Halvor, notre invité est-il arrivé ?

– Bien sûr ; veux-tu que je l’introduise ?

– Eh bien, qu’en pense notre seigneur et maître ?

– Faites-le appeler, je serais charmé de faire sa connaissance.

Personne n’omit de remarquer qu’une étincelle de curiosité – ou était-ce de l’amusement ? – s’était allumée dans les yeux du roi, auparavant moqueurs. Le noble auquel s’était adressé N’Maiz, répondant au nom de L’Gellaus, haussa alors la voix.

– Voici venue la fin de votre attente, Arme de chair ! »

Les regards des nobles se vissèrent dans un bel ensemble sur la forme qui venait de se détacher des

ténèbres du couloir. Pourtant, elle n’était pas bien grande : sa taille avoisinait celle de trois épées courtes disposées les unes sur les autres ; qui plus est, elle avançait courbée, ce qui n’arrangeait rien. Mais il émanait de cette énigme comme une puissance effrayante, une aura de terreur ; ses pas rapides, bruyants, à la fois secs et glaciaux, troublaient le silence et fascinaient les convives. De son visage, dissimulé dans l’ombre d’un capuchon au marron délavé, on ne pouvait voir, et encore uniquement en l’observant attentivement, que deux yeux d’un bleu pâle, terne, sans saveur. Son manteau, la cape reposant sur ses épaules, ses chaussures, tout était usé sur elle et en elle. Car elle avait vu ou commis les pires horreurs, assisté ou participé aux plans les plus machiavéliques ; comme sa peau se cachait derrière ses vêtements, son âme se dissimulait derrière la carapace mentale dont elle avait été forcée de se doter afin de ne pas perdre la raison. Le roi lui-même tressaillit lorsqu’il se rendit compte que l’apparition, presque fantomatique, se trouvait maintenant juste à côté de lui, immobile. Elle avait semblé se téléporter, bien qu’il ait pu contempler chacun de ses pas ; du moins, il le lui semblait. Reprenant contenance, il s’adressa à Olaf.

« Eh bien, très cher, qu’attends-tu pour faire les présentations ?

– Ce ne sera pas nécessaire, votre majesté, car cet homme n’a pas de nom et les nôtres lui importent peu. Sachez juste qu’il est un des assassins les plus redoutés de la ville.

Jari sauta sur l’occasion.

– Tiens, un de plus à cette table ? Soyez le bienvenu parmi les vôtres, Sans-nom !

L’ignorant superbement, Olaf poursuivit.

– Si je l’ai convoqué ici, c’est parce qu’il rapporte que des événements particulièrement inquiétants se déroulent en ce moment. Selon lui, une tempête approche.

A ces mots, toute l’assemblée redevint sérieuse et concentrée ; en effet, ils signifiaient, comme à leur habitude, que le royaume lui-même était en péril. Tous les convives se mirent à examiner l’assassin en quête d’un renseignement supplémentaire, en vain, pendant que celui-ci restait impassible. Alors, une voix désagréablement mielleuse s’éleva, celle d’un noble resté jusqu’ici silencieux du nom d’Alrick N’Drof.

– Votre ‘invité’ n’est pas bien loquace, sire N’Maiz. Ce qui m’amène à la question suivante : est-il là pour autre chose qu’un meurtre ? Car, depuis le début, toutes vos manœuvres n’ont pas d’autre objectif ; quelle est donc sa cible ?

– Cet homme est muet.

Par cette phrase sèche, Olaf avait coupé court à la discussion, mais aussi habilement éludé toutes les questions gênantes. Cependant, Mederick savait que chaque intervention d’Alrick était pertinente, car cet homme, pratiquant la magie perceptive, de couleur blanche, possédait une lucidité parfaite des propos de chacun. Le Vampire reprit la parole.

– Alors, pourquoi l’avoir fait venir ?

– Certes, il ne parle pas. Mais il existe d’autres moyens de s’exprimer, que vous semblez ne pas maîtriser puisque vous allez jusqu’à les oublier. Je pense en particulier à l’écriture. »

C’est Halvor qui avait répondu à la question, prenant le relais de son ami ; il brandissait en même temps une feuille sur laquelle on décelait un texte, écrit proprement et sans fioritures, mais composé de phrases dénuées de toute élégance. Il le lut.

« Soran est mort cet après-midi : c’est le onzième forgeron à être tombé cette semaine. Près de trois cadavres, on a retrouvé des signes de magie mortelle. Sur sept autres, des marques de lames, dagues ou épées. Près du dernier, les énergies étaient jaunes : je ne connais pas ce type de magie.

De plus en plus de marchands sont assassinés. Des assemblées se réunissent, des confréries se forment. Le peuple a peur.

Une tempête approche. »

C’est le seul homme qui n’était pas encore intervenu qui rompit le silence établi par les autres, plongés dans leurs réflexions.

« Il s’agit de la première magie du monde, plus ancienne encore que celle que je pratique. Le jaune, plus précisément le doré, est la couleur de l’invocation.

Kjeld V’Fohs était probablement le magicien le plus puissant, le plus expérimenté et le plus érudit de toues les nobles. Son domaine, la nécromancie, dont la couleur était le bleu, imposait le respect par son ancienneté. Quant à son âge, nécessairement avancé pour avoir acquis une telle maîtrise de la magie, il entraînait de la déférence même de la part de ses semblables, et son désintéressement affirmé pour la politique n’était pas pour leur déplaire. Alors, on considérait chacune de ses remarques avec attention ; celle-ci plus encore, étant donné son aspect profondément inquiétant. Mederick exprima à voix haute ce à quoi tout le monde songeait.

– Plus ancienne encore que la nécromancie, est-ce à dire plus puissante également ?

– Exact. Plus destructrice notamment, mais particulièrement difficile à contrôler.

– Alors, celui qui la pratique…

– Son contrôle lui échappera tôt ou tard, c’est certain. En tant que première magie apparue au monde, pas créée par l’homme et donc peu connue de lui, elle est la plus instable, et la plus mutatrice.

– Qu’entendez-vous pas ce terme ?

Toute l’assemblée était suspendue aux lèvres de Kjeld, captivée par ses propos, attendant la suite avec avidité.

– C’est l’histoire du monde que vous me demandez là. Soit, je peux tenter de la retrouver. Cependant, je me tairai à la première interruption, car je dois me perdre dans les souvenirs des défunts, un sortilège particulièrement douloureux lorsqu’il faut remonter à une époque aussi lointaine. »

Le sorcier se tut, puis se concentra. Les yeux plissés, il fit des mouvements dans l’air, saisissant des énergies invisibles aux yeux des profanes, de plus en plus rapidement, de façon toujours plus régulière. Un souffle parcourut la salle tandis que les flux se mettaient à trembler, puis à s’agiter tout en se teintant de bleu, un bleu presque transparent. Alors, le corps de Kjeld scintilla et tremblota cependant qu’il perdait toute consistance ; ses doigts se fondaient dans les énergies tout en même temps qu’il les manipulait et modelait. Petit à petit, la forme d’un crâne se dessina, un crâne de magie pure, de cette même couleur bleue pâle. Les yeux du nécromancien s’écarquillèrent soudain ; il remua les lèvres, mais c’est de la bouche du mort-vivant que sortirent ses paroles.

« Je me souviens du monde, un monde entièrement créé par la magie ; ou plutôt, un monde déformé par la magie. Si compacts étaient ses flux qu’ils s’aggloméraient, formant terre et mer, faune et flore… Enfin, ce n’est pas tout à fait exact, cela me revient. Les créations se tordaient dans tous les sens, semblant agoniser. La terre pleurait et la mer tremblait, les cieux s’écrasaient sur des créatures difformes et terrifiées. Les formes magiques changeaient sans cesse d’aspect, passant du loup à l’arbre, du rocher au nuage, en un rien de temps. Cela s’appliquait aussi à l’homme : quelle horreur de voir ces humains muter, leurs visages se tordant de douleur comme ils perdaient un membre, s’encastraient dans un tronc ou, incapables de s’accrocher aux énergies, disparaissaient parfois tout simplement dans un tourbillon de lumière. Oui, c’est vrai, je m’en souviens, maintenant : une lumière d’un jaune éblouissant, brûlant les yeux, asséchant ou remplissant indifféremment les cours d’eau, aveuglant même les aveugles. Tout mutait là où elle passait, et elle passait partout. Elle était inévitable, oh, tellement inévitable que l’humanité semblait ne pas pouvoir advenir… »

« Qu’importent ces événements révolus !

Le ton sec de Jari interrompit brutalement la transe du magicien, qui poussa un hurlement de douleur. Son corps s’agita dans tous les sens, en proie à d’horribles convulsions. Ce n’est que lorsque la forme immatérielle de Kjeld revint dans sa forme physique que cela stoppa. Cette intervention déplut fortement au roi, comme tous les autres passionné par le récit.

– Sortez, sire B’Rauts. Vous n’êtes plus le bienvenu à cette table.

– Je vous ouvre les yeux et vous, vous me chassez d’un mot ? Bien, très bien ; mais vous le regretterez.

Il se leva brusquement, toisa les autres convives avec mépris, l’assassin avec suspicion, puis se dirigea d’un pas rapide vers la porte. Après avoir lancé un dernier regard circulaire, comme pour graver cette scène dans son esprit, il sortit. Mederick, lui, choisit de poursuivre l’idée de Jari.

– Messire B’Rauts est intervenu mal à propos, il est vrai. Il n’empêche que la supposée extraordinaire puissance de l’invocation ne doit pas nous faire oublier que sept sont morts par les armes, et trois par une magie plus commune.

– La ‘supposée’ extraordinaire puissance de l’invocation ? Je ne vous pensais pas capable d’une telle négligence, sire T’Nataus. Non, vous ne réalisez pas la gravité de la situation : la magie peut s’introduire partout où son manipulateur le désire, et vaincre tout ce qu’on peut lui opposer.

– Pourquoi nous inquiéter ? Seuls les gens du peuple sont attaqués ; je ne serais pas surpris que le coupable soit l’un des habitants du quartier riche, c’est-à-dire quelqu’un n’ayant aucune raison de nous en vouloir.

Certains hochèrent la tête suite à cette remarque de Todrick, mais les autres demeurèrent songeurs ; seul, le roi souriait toujours. « Il a perdu l’esprit, c’est évident maintenant », pensa Mederick. Alors, pour la deuxième fois, Alrick N’Drof intervint.

– Quels rideaux se sont abattus sur vos yeux, confrères, pour que vous ne vissiez pas dans ces meurtres une menace nous étant directement adressée ? Exactement onze forgerons sont morts, c’est bien cela, assassin ?

La forme opina du chef.

– Onze ont péri, onze nous étions à table : troublante coïncidence, vous me l’accorderez. Trop troublante pour n’en être qu’une.

Todrick reprit.

– Vous êtes, sire N’Drof, l’homme qui occulte des informations. Certes, onze forgerons ont été assassinés ; mais de nombreux petits marchands également. Votre interprétation me semble, par conséquent, trop libre.

– Libre ou pas, elle tient debout. Et, si l’on en croit messire V’Fohs, l’ennemi a les moyens de nous atteindre.

Mederick se rendit compte qu’Olaf venait finalement de résumer toute la première partie du message. Il prit sa suite.

– De plus, le peuple, aussi misérable soit-il, semble représenter désormais un véritable danger.

– Inepties que tout cela ! Nous avons les fortifications, les meilleures armes, la magie, l’habileté… Non, il n’osera pas nous attaquer.

– Messire K’Rahsco est dans le vrai. Jamais il ne s’en prendra à nous.

Ces derniers propos venaient d’Halvor, qui était pour Olaf N’Maiz ce que Mederick était pour Thorlof. Le Vampire les trouva beaucoup trop tranchés, beaucoup trop rassurants. C’est pourquoi il prit la parole.

– Du moins directement… Votre invité, sire N’Maiz, nous informe que les gens se regroupent ; or, il ne sort jamais rien de bon de ces réunions. Posons-nous une seule question : que peut-il s’y passer ? Une soudaine avalanche de crimes s’abat sur les pauvres : la faute, à leurs yeux – et peut-être est-ce vrai – nous incombe. Logiquement, ils devraient réagir. Comment, je ne le sais pas davantage qu’eux ; mais ils finiront bien par trouver un moyen de nous nuire.

– C’est pourquoi il nous faut anticiper leur réaction.

– Bien sûr ! Rien de plus facile que de prévoir la réaction de personnes désespérées ! Une idée lumineuse, sire V’Fohs !

– Je vous remercie, sire K’Rahsco ; après tout, c’est en vous contemplant qu'elle m'est venue à l'esprit. Vous tous qui êtes attablés ici, mettez votre intelligence et votre intuition à contribution. Réfléchissez ; si vous êtes dignes de votre position sociale, vous trouverez.

Tous se sentirent rabroués, rabaissés par les mots de Kjeld. Certains, comme Olaf ou Todrick, s’apprêtaient à exprimer à haute voix leur ressentiment, quand le roi intervint.

– Paroles de sagesse, maître mage. Je suis sûr que tous mes invités en tiendront compte ; bien évidemment, il serait bon d’en informer ceux qui ne sont plus des nôtres… si c’est encore possible. Eh bien, Todrick, tu parlais de changement : le voilà qui approche, sous la forme d’une tempête ! Je vous parlais de la mort : elle aussi approche, à grands pas ! Messires, ce dîner, qui s’est révélé particulièrement amusant, arrive à son terme : bonsoir ! Quant à toi, assassin, reste là un moment, que je te récompense pour le divertissement que nous a prodigué ton message. »

Seuls demeurèrent dans la salle le roi et l’Arme de chair. La lumière s’éteignit.

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conquêtes, essayaient de régler leurs différends à l’amiable

Je ne suis pas sûr, le dico est trop loin pour vérifier... Mais ca ne serait pas un 't' à different ?

A part ca, un petit retour à la ligne à un moment ! Tout ce qu'il y a de travers sur la forme ! Rien d'inquietant, ca va de soi !

Pour le fond, je dois avouer que je ne sais pas quels changements tu as fait :whistling: En tout cas, j'ai l'impression de lire un autre dialogue a table ! Des choses me sont plus claires ! ( Peut etre parce que j'ai entendu parler de certaines perso qui viennent dans les chapitres d'après ! )

Bon donc c'est toujours ^_^

Suite !

@+

-= Inxi =-

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  • 2 mois après...
Invité Cassis

Bon, j'ai avalé tout le premier post, par où commencer...?

L'intrigue, peut-être, qui est assez décousue? Le Vampire qui n'arrête pas d'engager des gens, le Roi qui lance des propos (qui ceci-dit en passant ne sont pas très subtils pour une cour... ) menacants , qui semble tenir les rênes, et qui meurt...? Car si en effet il avait fait partie de la tête du plan qui a l'air de tenir derrière tout ça (genre faire semblant de mourir), à quoi lui aurait servi de le dire?

C'est plusieurs trames en même temps, et j'espère que le dénouement jettera un peu la lumière, parce que là on ne voit pas du tout où tu veux en venir, et ce n'est pas très uni.

Le dialogue des convives est en effet très vague; les interventions impromptues, la conversation qui ne semble tourner qu'autour des intervenants décris (le Roi immédiatement disponible, les convives réagissant d'un même souffle avec la conversation).

Le disscussion, beaucoup trop franche pour une cour envenimée! Aucune subtilité, sans vouloir te vexer, les réactions et les propos assassins (au sens propre) s'enchaînent sans sous-entendus.

– Eh quoi, Olaf ? Comptez-vous l’éliminer lui aussi, après ceux du mois dernier ? Où vous arrêterez-vous dans cette hécatombe ?

Jari, une nouvelle fois, s’amusait à envenimer la situation, à expliciter à voix haute ce que tout le monde avait compris. Quel rôle jouait-il dans cette mascarade ? Il était bien trop fourbe pour faire cela par pur plaisir. Gardant cette pensée en tête, Mederick lui répondit.

– Ah, laissez, sire B’Rauts. Notre ami est incapable de cesser ses agissements : il lui faudra de l’aide !

Le ton de Mederick avait été celui de la plaisanterie ; pourtant, Olaf le fixait désormais d’un œil acéré. Celui-ci devait reprendre le dessus ; c’est pourquoi il joua une nouvelle carte.

C’est alors qu’un autre convive, du nom de Jari B’Rauts, intervint.

– Ah, vos insinuations sont répugnantes, Vautour. Je bénis le jour où vous serez éliminez !

– Votre impudence est quant à elle détestable, sire B’Rauts. Je suis curieux de connaître la raison de votre présence ici : cette assemblée est normalement composée de gens subtils.

Tout le monde attendait une réponse du roi à cette question qui lui était indirectement adressée, mais celui-ci se contentait toujours de sourire, savourant les discordes entre ses invités. Comprenant qu’il ne parlerait pas, Mederick le fit.

– Allons, sire K’Rahsco, si tel était le cas, vous n’en seriez pas. Car perfidie n’est pas subtilité.

LE perfide...

– Votre ‘invité’ n’est pas bien loquace, sire N’Maiz. Ce qui m’amène à la question suivante : est-il là pour autre chose qu’un meurtre ? Car, depuis le début, toutes vos manœuvres n’ont pas d’autre objectif ; quelle est donc sa cible ?

Avec des dires comme ça, dans n'importe quelle cour, on saute!

Le dialogue a été imaginé très stéréotypé, comme si les personnages ne savaient réfléchir, ou sinon uniquement dans le but de l'intrigue - alors que chaque personne a sa volonté propre.

– Du moins directement… Votre invité, sire N’Maiz, nous informe que les gens se regroupent ; or, il ne sort jamais rien de bon de ces réunions. Posons-nous une seule question : que peut-il s’y passer ? Une soudaine avalanche de crimes s’abat sur les pauvres : la faute, à leurs yeux – et peut-être est-ce vrai – nous incombe. Logiquement, ils devraient réagir. Comment, je ne le sais pas davantage qu’eux ; mais ils finiront bien par trouver un moyen de nous nuire.

– C’est pourquoi il nous faut anticiper leur réaction.

– Bien sûr ! Rien de plus facile que de prévoir la réaction de personnes désespérées ! Une idée lumineuse, sire V’Fohs !

– Je vous remercie, sire K’Rahsco ; après tout, c’est en vous contemplant qu'elle m'est venue à l'esprit. Vous tous qui êtes attablés ici, mettez votre intelligence et votre intuition à contribution. Réfléchissez ; si vous êtes dignes de votre position sociale, vous trouverez.

Tous se sentirent rabroués, rabaissés par les mots de Kjeld. Certains, comme Olaf ou Todrick, s’apprêtaient à exprimer à haute voix leur ressentiment, quand le roi intervint.

Comme des enfants...

En gros, tout est un peu irréaliste: Les assassins sont appelés comme tels sans subtilité, ce qui fait penser aux jeux de rôle, mais qui en réalité n'est pas très plausible. Une fois, l'un est considéré comme le meilleur (et L'Arme de chair le surpasse), puis remet tout "au hasard"...

Le Vampire? Un surnom trop... franc.

On ne cible pas bien du tout les personnages, une fois Fadamar est un mystérieux assassin, une fois il parle trop - l'autre il est surpris.

D'autres fois, ils sont trop stéréotypés. C'est LES nobles, LES pauvres. Et on croirait que ces premiers n'ont aucun pouvoirs sur ces derniers... Qu'ils les craignent, alors qu'ils devraient être servis, et ne ressentir que mépris! (enfin peut-être est-ce un attribut de ton monde) .

– Je veux, mercenaires, que vous meniez une enquête.

– C’est au sujet de la mort du roi ?

– Pardon ?

– Eh bien, vous savez, l’assassinat.

Les propos du guerrier désarçonnèrent Mederick. Quoi ? Le roi aussi, le roi lui-même, avait succombé ? “Olaf, tu paieras pour tes crimes.” Si ce n’était pas déjà fait. Mais, pour l’instant, Thorlof primait sur le roi.

Ca n'est pas vraiment flagrant...

Et sinon, j'ai rien compris pourquoi l'ami de Mederick part se battre en duel avec deux nobles alors que c'est Olaf qui l'a insulté ^_^

Pou les descrpitions, ça fait un peu Koh-Lanta (ortho? :D ), tu décrit un personnage, sa vie, ses sentiments, puis tu passes à un autre, et ce au moment où ils interviennent, pour ne plus avoir à le faire du tout par la suite. Il parle la première fois, je le décris, c'est bon c'est fait.

Mais les descrpitions elles-mêmes sont très bien réalisées, juste ce qu'il faut :ph34r:

Bon voilà, j'ai été un peu franc, un peu négatif, je n'ai pas dit que l'italique replacait tout ça dans son monde, faisait franchement frémir, et très réussi, j'espère que tu ne m'en voudras pas 8-s

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Chouette, vraiment bien, ces 24h de la critique :lol:

Allons-y pour ce chaleureux commentaire 8-s

L'intrigue, peut-être, qui est assez décousue? Le Vampire qui n'arrête pas d'engager des gens, le Roi qui lance des propos (qui ceci-dit en passant ne sont pas très subtils pour une cour... ) menacants , qui semble tenir les rênes, et qui meurt...? Car si en effet il avait fait partie de la tête du plan qui a l'air de tenir derrière tout ça (genre faire semblant de mourir), à quoi lui aurait servi de le dire?

C'est plusieurs trames en même temps, et j'espère que le dénouement jettera un peu la lumière, parce que là on ne voit pas du tout où tu veux en venir, et ce n'est pas très uni.

Oui, tu as raison sur tous les poinst que tu soulèves. Surtout sur le "plusieurs trames en même temps", mais qui, tu t'en doutes, se rejoindront au final. En fait, le projet était vraiment à long terme, et 5 chapitres font peu finalement. Maintenant, voyons dans le détail tes commentaires :lol:

Le dialogue des convives est en effet très vague; les interventions impromptues, la conversation qui ne semble tourner qu'autour des intervenants décris (le Roi immédiatement disponible, les convives réagissant d'un même souffle avec la conversation).

Le flou est plus ou moins voulu, de même que les conversations sur les intervenants, puisque j'essaie tant bien que mal (surtout mal, en fait :D ) de présenter ces personnages...

Le disscussion, beaucoup trop franche pour une cour envenimée! Aucune subtilité, sans vouloir te vexer, les réactions et les propos assassins (au sens propre) s'enchaînent sans sous-entendus.

Tu ne me vexes pas, tu m'attristes :lol: J'ai essayé, pourtant, et dans les propos que tu relèves, c'est surtout Jari qui est trop franc - et c'est le but.

Le dialogue a été imaginé très stéréotypé, comme si les personnages ne savaient réfléchir, ou sinon uniquement dans le but de l'intrigue - alors que chaque personne a sa volonté propre.

Voilà donc la première apparition du cliché, sur lequel tu reviens ensuite... Certes, chacun a sa volonté propre, mais chacun à sa personnalité propre, aussi. Reprocherais-tu à tous les gens de ne pas penser de la même façon ? ^_^

Comme des enfants...

En gros, tout est un peu irréaliste: Les assassins sont appelés comme tels sans subtilité, ce qui fait penser aux jeux de rôle, mais qui en réalité n'est pas très plausible. Une fois, l'un est considéré comme le meilleur (et L'Arme de chair le surpasse), puis remet tout "au hasard"...

Ou des pantins, c'est vrai. Mais tu me montres bien que les ficelles sont bien trop grosses. Décidément, il m'en pose, des problèmes, ce chapitre :blink:

Pour l'histoire du meilleur assassin, je trouve ça plutôt normal que chacun loue les mérites de celui qu'il engage. Non ? :lol:

Le Vampire? Un surnom trop... franc.

Mais explicite. Le but est surtout d'aider le lecteur à retenir son nom.

On ne cible pas bien du tout les personnages, une fois Fadamar est un mystérieux assassin, une fois il parle trop - l'autre il est surpris.

D'autres fois, ils sont trop stéréotypés. C'est LES nobles, LES pauvres. Et on croirait que ces premiers n'ont aucun pouvoirs sur ces derniers... Qu'ils les craignent, alors qu'ils devraient être servis, et ne ressentir que mépris! (enfin peut-être est-ce un attribut de ton monde) .

Il parle trop ? :P Où ? Quand ? Et puis, il est normal qu'il change d'attitude selon l'interlocuteur, non ?

Enfin, oui, c'est une particularité du récit : les pauvres en général, les nobles en général, sont des stéréotypes. En revanche, mes personnages que je prends la peine de nommer ont tous une personnalité propre et souvent ambigüe... Du moins, c'est mon souhait :D

Ca n'est pas vraiment flagrant...

Un peu quand même : le roi vient d'y passer, un noble recrute des mercenaires... Bon, la première raison qui passe par la tête, c'est bien une enquête sur sa mort :D

Et sinon, j'ai rien compris pourquoi l'ami de Mederick part se battre en duel avec deux nobles alors que c'est Olaf qui l'a insulté biggrin.gif

Tout simplement parce qu'Olaf a payé les autres pour se battre à sa place. Je ne pense pas que ce soit si surprenant ; c'est le principe des "champions", en quelque sorte... sauf qu'eux sont juste avides de richesses :lol:

Pou les descrpitions, ça fait un peu Koh-Lanta (ortho? tongue.gif ), tu décrit un personnage, sa vie, ses sentiments, puis tu passes à un autre, et ce au moment où ils interviennent, pour ne plus avoir à le faire du tout par la suite. Il parle la première fois, je le décris, c'est bon c'est fait.

Mais les descrpitions elles-mêmes sont très bien réalisées, juste ce qu'il faut wink3.gif

En fait, c'est surtout la description sommaire que je fais, et je n'ai pas trop eu le temps de revenir sur els persos. Mais c'est vrai que, maintenant que tu me le dis, ça me saute au visage... Va falloir que je trouve un moyen pour remédier à cela :shifty:

Merci pour les descriptions :lol:

Bon voilà, j'ai été un peu franc, un peu négatif, je n'ai pas dit que l'italique replacait tout ça dans son monde, faisait franchement frémir, et très réussi, j'espère que tu ne m'en voudras pas icon_mrgreen.gif

Je ne peux que te remercier, de toute façon, et surtout sur le chapitre 2, je sais que c'est le moins réussi et le plus critiqué. Et merci aussi pour le compliment de dernière minute :ph34r:

:lol:

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  • 5 mois après...

Bonsoir

J'ai longtemps hésité à remonter ce sujet des catacombes du forum pour poster la suite, tout simplement parce que je ne sais pas si le warfo est le mieux adapté pour accueillir un récit à si long terme, et souvent parcouru de coupures allant d'assez longues à très longues :evilgrin:

Mais bon, au vu du nombre de commentaires constructifs que j'ai pu recevoir, j'ai décidé de tout de même vous proposer la suite, à savoir le chapitre 5 (enfin, une partie seulement, pour faire plaisir à Inxi :) ).

J'aurais volontiers fait un résumé des chapitres précédents si je l'avais pu, mais le type de narration fait que c'est pour ainsi dire impossible. Par conséquent, si vous voulez vraiment apprécier le texte, je vous conseille de lire (ou relire) les chapitres précédents, tous dans les mes posts de la première page (le dernier chapitre écrit étant intitulé Indices).

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture :clap:

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Chapitre 5 : Dernières volontés

La journée avait été éprouvante, et c’est la tête basse que Mederick sillonnait les rues du quartier nobiliaire à la recherche de la Hache brisée. La nuit venait de tomber, la pluie glaciale lui cinglait le visage, la fatigue le faisait trébucher régulièrement, ses pensées le dévoraient peu à peu, et pourtant il poursuivait sa route. Il se croyait dans un de ses cauchemars, courant pour éviter une vague immense qui menaçait de le submerger à chaque instant ; ou cherchant la sortie d’un manoir peu à peu empli de ténèbres, lesquelles dévoraient au fur et à mesure chaque salle du bâtiment. Mais ces cauchemars le rattrapaient, prenaient bien trop souvent le dessus sur la réalité ; cela en devenait dangereux. Il secoua d’une façon qu’il aurait voulue vigoureuse sa tête : il avait encore des choses à faire, cette nuit, des personnes à trouver.

Il s’écroula presque en poussant la porte de la taverne ; il préféra considérer que c’était à cause du sol boueux et glissant. Il y avait relativement peu de monde dans la taverne ; ainsi, il trouva sans difficulté les trois mercenaires, attablés au même endroit que la fois précédente. Tous trois l’avaient remarqué, mais ils l’ignoraient, poursuivant une discussion animée, une assiette de viande et une carafe devant eux. Mederick se rapprocha d’eux, prit une chaise et s’assit péniblement à la même table, écoutant leurs paroles.

« Es-tu sûr de ce que tu avances ?

- Oui, Annah, j’en suis sûr

Et cela me rassure.

Son corps n’a pas subi

De terribles blessures,

Mais des visions impures

Ont vaincu son esprit.

Ainsi l’invocation

N’est pas le bon filon.

– Vous avez entendu, messire. Qu’en pensez-vous ?

– J’aurais tendance à approuver votre barde.

– Vraiment ? Pourtant, c’était la piste la plus tentante. Pourquoi une telle assurance ?

– Comme vous l’avez sûrement constaté, le corps de mon ami est indemne. Hors l’invocation, selon le nécromancien, s’attaque directement au corps de la victime et le réduit en charpie.

– Nous avons suivi le même raisonnement.

Therk, resté silencieux depuis l’arrivée du noble, prit alors la parole.

– Eh bien, vous ne nous avez toujours pas éclairé sur la raison de votre venue dans ce lieu de pauvres. Vous semblez épuisé, vos yeux sont lourds de cernes et reflètent une lassitude qui effraie même un combattant comme moi.

Par un formidable effort de volonté, le Vampire le fixa dans les yeux.

– Je vais parfaitement bien. Le château est en deuil, et je dois organiser les préparatifs pour la cérémonie d’enterrement, qui aura lieu dans deux jours, conformément à la tradition.

– Et pour ma question ?

– Répondez d’abord à la mienne : avez-vous nui à Kjeld V’Fohs de quelque façon que ce soit ?

C’est Annah qui répondit.

– Nous n’avons nui à personne aujourd’hui, hormis, effectivement, à l’orgueil du nécromancien. Pourquoi ?

Mederick ignora la question. « Exactement comme je le soupçonnais… Kjeld, que me caches-tu ? » Soudain, il repensa à l’état dans lequel se trouvait le nécromancien lorsqu’il était allé le voir. Serait-il possible que… ? Non, il serait déjà mort à l’heure qu’il est.

– Très bien. Cependant, je vous demanderais de ne plus le déranger.

– Dommage… J’ai toujours voulu savoir ce que donnerait un duel entre un magicien et un guerrier.

– Votre naïveté est impressionnante, mercenaire.

Therk éclata de rire, et un mince sourire se dessina sur le visage de ses compagnons.

– Comme vous nous sous-estimez ! L’arrogance dont vous, les nobles, faites preuve, causera votre perte un jour ou l’autre. Et m’est avis que ce jour se rapproche…

– Que voulez-vous dire ?

Therk se remit à considérer avec une attention soutenue la viande chaude qui trônait au milieu de la table. Il en proposa à Arandir, qui s’empressa d’accepter. Annah poursuivit d’un ton plus sec.

– Vous êtes ici chez nous et, si nous tolérons votre présence, ce n’est pas pour être importunés par une multitude de questions. C’est d’accord, nous nous tiendrons à l’écart de nécromancien. Est-ce tout ?

– Non, pas tout à fait. Connaissez-vous un certain Lametrouble ?

Therk intervint immédiatement.

– Fadamar ? C’est un vieil ami ! Si tant est qu’il puisse considérer quelqu’un comme un ami…

Arandir approuva d’un léger hochement de tête, tandis qu’Annah les regardait tous les deux avec des yeux ronds. Le barde lui adressa un léger geste, signifiant qu’ils lui expliqueraient plus tard. La jeune fille se tut et laissa le guerrier mener la conversation.

– Cela tombe bien : je voudrais que vous le retrouviez. J’ai à lui parler.

– Je sais où il se trouve actuellement. Ce n’est pas très loin d’ici. Voudriez-vous le voir maintenant ?

– Est-ce possible ? Ce serait parfait.

– Bien sûr, nous réclamerons un dédommagement pour le dérangement. »

Pour toute réponse, Mederick se leva, tirant sur ses membres douloureux. Therk salua ses deux amis puis sortit, le noble à sa suite.

Ils marchaient en silence, le guerrier devant, le noble peinant derrière et vacillant à chacun de ses pas. C’était comme un soleil et une ombre, l’un rayonnant d’assurance, l’autre tremblotant de fièvre, comme si la lumière venant triomphalement en tête ne faisait au final qu’engendrer la noirceur. Durant tout le trajet, seul le bruit des bottes s’enfonçant dans la boue se fit entendre, un bruit de succion, écoeurant. Cela sembla durer une éternité à Mederick, à bout de ressources mentales, et du même coup physiquement épuisé.

Therk finit par entrer dans un minuscule établissement à l’enseigne illisible. La lumière était presque absente du lieu, provenant en tout et pour tout d’une seule chandelle, posée sur le comptoir. A une table se trouvait assise la seule personne de la salle. Le mercenaire s’avança vers elle avec un large sourire.

« Si tu savais comme ça me fait plaisir de te revoir, Fadamar ! Comment vont les affaires ?

– Le Hasard a été clément ces derniers temps.

– Et j’ai l’impression qu’il en sera de même aujourd’hui. Ce cher noble dit vouloir te parler. Tu le connais ?

– Oui.

– Très bien. Eh, sire T’Nataus, venez donc vous asseoir, si vous pouvez traîner votre corps jusqu’ici ! »

Mederick lui jeta un regard de gratitude, malgré la moquerie teintant ses propos, puis s’avança et s’assit en face de l’assassin. Il fixa Therk, qui comprit qu’il était indésirable dans la conversation. Ce qui lui était de toute évidence complètement égal, puisqu’il prit place à son tour. Résigné, et pas en état de contester la présence du guerrier, le Vampire parla.

« J’ai été satisfait de ta dernière prestation.

Seul un silence lui répondit. Il poursuivit.

– Je fais donc une nouvelle fois appel à tes services. Ta cible s’appelle Ghendes Jhan, c’est l’enquêteur officiel du château.

– Je le connais.

– Bien. Demain, je serai ici à la même heure pour te récompenser. Tu n’as qu’une seule journée.

– C’est solliciter rudement le Hasard.

– Tu auras ce que tu désires.

– Parfait. »

Mederick quitta le bâtiment. Il n’aspirait qu’à dormir, mais il devait encore lutter contre la fatigue : il lui restait encore quelque chose à faire, cette nuit.

Le Vampire arriva à l’aube au Dard de l’Abeille, parvenant à peine à rester en selle. Sa main était pourtant toujours crispée sur la longe par laquelle il contrôlait le cheval portant le corps de Thorlof. Dans le dos de Mederick étaient fixées les deux étranges lames de son ami, étincelant dans le pâle soleil du matin. Il se redressa, puis promena son regard.

Le Dard de l’Abeille avait été la demeure de Thorlof ; elle avait reçu ce nom à cause de sa position géographique : située en hauteur, elle semblait s’enfoncer dans la terre comme un dard s’enfonçant d’un coup sec dans la peau. Comme taillée à la serpe, la demeure était loin d’être belle, mais Thorlof n’avait jamais considéré comme important son aspect esthétique ; en revanche, sa position la rendait presque inexpugnable, la seule entrée étant au bout d’un sentier très pentu et en relativement mauvais état. Ce n’était que la première fois que Mederick l’empruntait seul, du moins seul encore en vie dans ce monde, alors qu’il connaissait Thorlof depuis déjà une bonne quinzaine d’années.

Le pont-levis était abaissé, la herse levée ; le Vampire pénétra donc sans problème dans la cour centrale. Le silence presque morbide qui régnait accentua l’inquiétude provoquée par cette absence totale de défense. Mettant pied à terre, il mena les bêtes à l’écurie, vides, puis fit descendre le corps de son ami et, le soutenant, se dirigea vers le donjon. La herse était là aussi levée, mais ce n’est pas cela qui effraya Mederick : une insupportable odeur de pourriture et de chair brûlée l’assaillit lorsqu’il pénétra dans le bâtiment. Instinctivement, il lâcha le cadavre pour plaquer ses mains sur son nez, le cœur soulevé par ces effluves de provenance inconnue. Arrachant une partie de son manteau, il s’en couvrit le nez, puis redressa délicatement le corps de Thorlof, qui n’avait toujours pas commencé à se décomposer. Il décida d’avancer.

Il eut beau passer toute la matinée à fouiller le château, il ne parvint pas à trouver les cadavres d’où devait émaner cette odeur. Enfin, il finit par découvrir une pièce dans laquelle l’odeur était insoutenable et dont les murs étaient comme noircis par des flammes qui s’y seraient élevées. Mederick ne put s’empêcher de vomir, malgré sa protection. Il allait s’en aller, lorsqu’il se rendit compte que ce qu’il venait de régurgiter ne reposait pas sur le sol, mais se répandait sur quelque chose d’invisible. N’osant pas y croire, il pénétra de nouveau dans la petite salle et lança de petits coups de pied en l’air. Ce qu’il redoutait se révéla bien réel quand ses pieds touchèrent quelque chose de mou, qui dégagea alors une odeur de décomposition avancée. Reculant lentement, les yeux agrandis par l’horreur, Mederick se détourna et partit, le corps de Thorlof toujours appuyé contre lui.

Il l’amena dans un petit jardin intérieur secret, situé tout en haut du donjon, un lieu dont son ami lui avait souvent parlé. Là, il reposerait en paix, s’il était possible pour quelqu’un comme lui de le faire. La terre y était meuble, l’eau de la fontaine pure, les fleurs épanouies : c’était comme un petit paradis resté à l’abri des terribles événements qui s’étaient déroulés ici. Mederick déshabilla Thorlof, puis le lava dans l’eau qui, étrangement, ne noircit pas. Il fut étonné de voir que le corps semblait luire doucement, plus lumineux que lorsqu’il n’était pas encore inanimé. Une fois cela fait, il lui repassa les mêmes habits, se reprochant de ne pas avoir pensé à prendre des vêtements propres dans sa précipitation. « Mon ami, excuse-moi d’utiliser ton bien le plus précieux ainsi, mais ces armes qui ont bercé ta vie te berceront dans ta mort. » Ainsi le Vampire détacha les armes toujours scintillantes qui avaient appartenu à Thorlof et se mit à creuser la terre avec elles. Ce labeur lui prit plus d’une heure, car les lames étaient fines ; mais finalement, il parvint à creuser un trou assez grand et, sur une dernière pensée d’adieu, il y déposa le corps de son ami. Il plaça à ses côtés une première lame puis, hésitant, décida de conserver l’autre : il la porterait en mémoire et en l’honneur de Thorlof, vaincu perfidement. Après avoir comblé le trou, il quitta le jardin.

Une heure plus tard, en début d’après-midi, il chevauchait en direction de la capitale.

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Bon bah ca va t'etonner ce que je vais te dire, mais j'ai pas trouvé de fautes :D tant mieux, je perds le gout à les notifier en ce moment ! Et pr continuer dans la série : j'enfonce des portes ouvertes, je me rappelle pas précisement ce qui se passait avant ! Et c'est vrai que c'est difficile quand tu postes à tant d'intervalles de temps différents !

Bon ben dans ce passage, j'aime tout particulièrement la fin ! Quand il récupère l'épée parce que ca me rappelle mon histoire et je souhaite à ton héros moins de déconvenues :evilgrin: Enfin, ca je le saurai qu'en lisant la fin :unsure:

@+

-= Inxi =-

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Merci pour ton courage, Inxi !

Et c'est vrai que c'est difficile quand tu postes à tant d'intervalles de temps différents !

Oui, je sais... Mais j'ai connu une perte de motivation, et ce chapitre, je l'ai commencé au mois de mars ! Il a fallu les vacances pour que je m'y remette :unsure:

En tout cas, content de voir que ce passage t'a plu ! Je posterai sans doute la suite la semaine prochaine, ça me laissera du temps pour écrire le chapitre suivant :evilgrin:

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